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    Noble de La République
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  • Mer 1 Mai - 11:44
    Octobre de l’an 4
    Courage, République

    La matinée était déjà bien entamée, le Soleil s’étant déjà élevé dans le ciel depuis quelques dizaines de minutes, reflétant ses magnifiques lueurs dorées sur la surface de la mer. Quelques navires étaient visibles sur celle-ci, partant en direction et revenant du Reike et des îles paradisiaques. Poussées par les puissants vents provenant soit de la montagne, soit de l’étendue bleue, les feuilles orangées, signe de l’automne déjà bien avancé, volaient dans le ciel azur, surplombant la ville portuaire de leur magnificence.

    Arès Wessex, Maire de Courage depuis exactement deux mois, était encore plongé dans les différentes procédures à valider, venant des institutions publiques de la ville. Seulement, il se plaisait à s’accorder quelques petites pauses, marchant dans son vaste bureau et, mirant à travers la grande baie vitrée, de ses prunelles océaniques, la magnifique ville dont il avait pris la tête. Il ne sortait que très rarement sur le balcon, à cette période de l’année, la température n'étant pas forcément élevée, malgré l’astre solaire rayonnant de mille feux au-dessus de lui.

    Même si Courage était une ville portuaire, elle restait au nord de la République et donc, au Nord du Sekai. Ce n’était pas le climat le plus tropical, certes, mais il n’était pas polaire non plus. Agréable, c’était le mot exact pour définir le ressenti d’Arès, présent depuis seulement douze ans dans cette ville. Très peu de temps, pour sa longue vie de demi-elfe. C’était le bon côté de sa bâtardise : avoir hérité de la longévité Elfique, ou du moins, d’une partie.

    Mais, l’heure n’était plus aux rêveries et, Arès devait quitter la vue de ce merveilleux paysage urbain, dont l’architecture républicaine était un pur plaisir à ses yeux. Ainsi, le demi-elfe retourna prendre place sur son majestueux fauteuil noir, fait entièrement de matières nobles. Du velours, du bois de très haute qualité, du cuir, quelques traits d’or et d’argent. Il contrastait parfaitement avec le Wessex, vêtu aujourd’hui et, comme à son habitude, d’une magnifique chemise blanche en lin sur laquelle était brodé, en rouge, l’écusson de la famille Blaiddyd, celle de sa mère. Une famille reikoise, certes, mais pour laquelle Arès avait certaines attaches, malgré sa haine envers ce peuple barbare.

    Le demi-elfe était un être relativement contradictoire, ce n’était un secret pour personne et, sûrement pas pour ses quelques proches. Politicien du courant Optimate, le Maire de Courage prônait la suprématie de la République et de son peuple, alors que lui-même n’était pas un républicain de sang pur. Né d’une mère reikoise et d’un père républicain. En plus de cela, il était un suprémaciste de la race Humaine, un comble pour un être qui était un bâtard moitié Elfe, moitié Humain. Mais alors, d’où lui vint cette contradiction ? Une profonde haine envers son père, qui l’eût caché à sa famille toute sa vie et, ne jurer que par la République, résultat de l’éducation et de la doctrine inculquées par son père.

    Enfin assis à son bureau, le Maire fut interrompu dans son travail par l’une des secrétaires de mairie. Une ravissante humaine, dans la trentaine, avec une magnifique chevelure de Jais. Voyant la porte du bureau entrouverte, elle se permit d’entrer, puis plongea son regard sur le demi-elfe. Sentant une présence, ce dernier leva légèrement la tête, laissant ses prunelles océaniques glisser jusqu’à sa secrétaire. Pas un sourire, rien, il restait froid, ne montrant aucune expression sur son visage fendu d’une cicatrice.

    « Monsieur le Maire. Votre rendez-vous s’est présenté à l’accueil. Dois-je la faire monter tout de suite ? » Demanda-t-elle, la voix légèrement tremblotante, tout en s’inclinant légèrement.

    « Bien sûr que oui ! Ne la faites pas attendre une seule seconde de plus. Vous auriez dû la faire monter tout de suite. Et vous vous excuserez. » Pesta-t-il froidement, haussant légèrement la voix. Son rendez-vous journalier était plus qu’important pour lui, étant donné les circonstances. Sa secrétaire détalla à toute vitesse, allant chercher la personnalité étant venue jusqu’au Maire en ce jour d’octobre.

    Même s’il ne le montrait pas, Arès était légèrement nerveux et, à raison. La personne qui venait le voir aujourd’hui n’était autre que Hestia Wessex, l’une des éminentes membres de sa famille, bien que récemment révélée. Pourquoi appréhendait-il cette visite alors, puisque c’était la famille ? Eh bien, le demi-elfe n’avait déjà pas un très bon rapport avec celle-ci, étant donné les agissements de son père Et, c’était certainement réciproque, étant donné que lui, n’était pas un Wessex au sang pur.

    Mais, tout cela n’était que ses spéculations personnelles. Il ne connaissait pas tant de membre que cela et, chacun avait sa manière propre de penser. En plus de cela, il ne connaissait absolument rien de Hestia, si ce n’était sa position au sein de la famille et de ses entreprises, mais aussi, le fait qu’elle fût mariée au demi-frère d’Arès.

    Le bâtard se redressa, laissant son dos épouser les formes de son fauteuil, puis il porta ses mains devant lui, les joignant tout en les posant sur le bois noble de son bureau. Il laissa son regard se balader dans l’immensité de la pièce, attendant l’arrivée de la Wessex.

    Après quelques instants, Hestia fit son entrée dans le bureau du Maire. De ses prunelles océaniques, il observa discrètement son interlocutrice. Elle était une elfe, sans surprise et, possédait une magnifique chevelure châtaine, légèrement ondulée. Des yeux noisettes, rien à voir avec ceux du bâtard. Il ne laissa aucune expression naître sur son visage, aucun trait se mouvoir, si ce n’est ses lèvres, qui esquissaient un bref sourire à l’intention de l’inviter.

    Par politesse, le Wessex se leva de son siège, ne laissant que le bruissement de la soie frottant contre sa peau, résonner dans l’immensité de son bureau. Il laissa ses magnifiques azurites glisser jusqu’aux noisettes de sa belle-sœur, puis prit la parole en premier.

    « Bonjour et bienvenue, Dame Wessex. Je suis heureux d’enfin pouvoir faire votre connaissance après avoir tant entendu parler de vous. J’espère que votre voyage jusqu’à l’hôtel de ville s’est déroulé dans les meilleurs conditions possibles. » Déclara-t-il, reprenant place sur son fauteuil et, indiquant à son interlocutrice, d’un geste de la main, de prendre place face à lui.

    « Avant que l’on commence, désirez-vous boire quelque chose ? Tous ce que vous désirerez. » Questionna-t-il, restant sans expression. Il laissa le temps à son interlocutrice de répondre, puis fit un geste de la main à l’un des serviteurs présents à l’entrée du bureau, afin qu’il allât chercher ce qu’elle désirât.
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  • Mer 8 Mai - 16:46
    Un destin forgé
    Feat Arès Wessex

    Octobre de l'an 4, Mairie de Courage.

    Le soleil automnal illuminait les ruelles pavées du centre-ville de Courage. Hestia, sur le balcon, observait le jour se lever doucement et bousculer la ville encore endormie. Elle se levait souvent aux aurores, son emploi du temps était bien chargé. Le vent venu de la mer laissait comprendre que la saison estivale était bel et bien achevée, caressant fraîchement le visage de la noble elfe.
    La demeure qu’elle occupait temporairement appartenait à la famille Wessex. Celle-ci demeurait une des Grandes Familles de la République, leur fortune leur permettait d’amasser plusieurs biens immobiliers. Située dans une ruelle plus paisible du centre, la maison de ville profitait d’un cadre arboré et d’un petit jardin. Ce dernier abritait des parterres de fleurs colorées et un arbre qui offrait un coin d’ombre apprécié pour se ressourcer à l’extérieur et lire paisiblement. L’élégante demeure, à l’architecture typique de la région, s’élevait sur deux étages. La chambre occupée par Hestia avec balcon se situait au dernier. Elle était spacieuse et décorée avec raffinement, d’épais tapis couvraient le sol afin de feutrer les bruits de pas. Les grandes fenêtres laissaient la lueur du jour s’infiltrer doucement dans la pièce.

    Hestia s’absentait fréquemment de la Forteresse des Chardons depuis qu’elle avait été élue Sénatrice. Ses affaires l’occupaient beaucoup en ville. Sa nouvelle nomination avait été pour l’elfe un honneur ainsi qu’une surprise. L’ancien Sénateur avait démissionné pour se consacrer à sa campagne présidentielle et lui avait naturellement proposé le poste. Elle avait été ainsi propulsée au rang de Sénatrice, prête à prendre davantage de place sur l’échiquier politique républicain. Elle était fière d’avoir été choisie pour représenter les Optimates au sein du Sénat. Évidemment, ce nouveau défi offrait son lot de responsabilités et de sacrifices. Elle possédait de moins de temps libre pour vaquer à ses occupations personnelles. À présent, Hestia devait combiner ce nouveau rôle avec ses fonctions importantes au sein des entreprises métallurgiques. En plus d’être représentée au Conseil et d’être la figure montante de la Maison Wessex. Tant de poids pesant sur les épaules de la mage de la nature. Nature qu’elle n’oubliait pas. Il lui tardait de retourner à la Forteresse des Chardons.
    Enfin, les habitants de Courage en faveur de ses opinions politiques attendaient beaucoup de leur nouvelle Sénatrice. Tout comme sa famille qui mettait beaucoup d’espoir en elle et en ses capacités. Elle se promit de travailler dur et d’offrir le meilleur d’elle-même.

    Hestia sortit de la maison, arpentant avec élégance les pavés de la ville portuaire. Sa robe apparaissait dans des tons bruns, agrémentés de motifs s’inspirant subtilement de la nature. Ainsi, des petites feuilles d’un vert profond semblaient tomber en pluie sur le tissu épais de la robe. De délicates couleurs automnales enveloppant cette tenue. Elle remonta quelque peu ses cheveux, tressant le reste de la chevelure de manière sophistiquée. Elle retint ses mèches tombantes avec quelques pinces. Son allure devait être irréprochable lorsqu’elle se rendait à des rendez-vous professionnels. Elle avait également enfilé une cape chaude et opté pour un maquillage discret aux teintes pourpres.

    Sur le chemin la menant à la Mairie, elle sentit une impression étrange. Il ne s’agissait pas d’un banal entretien d’affaires. En effet, elle allait rencontrer celui qui était considéré comme un traître et un paria par la famille. Elle se demandait quelles intentions possédaient Arès, s’il avait des intentions cachées lorsqu’il avait demandé une audience aux Wessex. Elle se questionnait sur les raisons de son comportement et ce qui l’avait amené sur un chemin aussi controversé. Les valeurs de la famille étaient fortes et se retrouver avec ce genre d’histoires restait très mal vu. Il fallait mettre les choses à plat. Elle ne savait pas ce qui allait ressortir de cet entretien et c’était cela qui contrariait le plus la noble elfe. Elle n’avait pas le contrôle entier sur la situation et il était difficile d’anticiper les agissements du nouveau Maire de la ville. L’objet de cette entrevue était également de restaurer l’honneur des Wessex. Il devrait s’expliquer, d’une manière ou d’une autre. Elle restait curieuse d’entendre ce qu’il avait à dire, mais elle restait toute aussi méfiante de l’individu.

    Elle approchait du bâtiment d’administration, qui se dressait majestueusement au cœur de la ville. Ses murs étaient massifs et évoquaient le prestige et l’efficacité de la Nation Bleue. Chaque édifice représentait des trésors architecturaux et un savoir-faire.
    À l’intérieur de la Mairie, le hall d’entrée offrait un espace lumineux et accueillant. L’elfe se dirigea vers le bureau afin d’exposer les raisons de sa venue. La femme chargée de l’accueil présentait une tenue stricte et soignée, elle lui offrit un sourire agréable avant d’aller prévenir le maire de son arrivée. La mage balaya rapidement le bureau et ses piles de dossiers en attente, avant le retour de l’humaine. Elle s’excusa pour l’attente et lui signifia de monter afin d’être reçue. Hestia emprunta donc le grand escalier de bois qui menait à l’étage supérieur.
    Elle frappa à la porte, puis entra dans le bureau après y avoir été invitée. Elle scruta l’homme qui lui faisait face et se levait pour l’accueillir. Elle ressentit une légère boule d’anxiété, qu’elle s’efforça de faire disparaître rapidement. Elle gardait son calme, ne souhaitant pas laisser entrevoir ses sentiments intérieurs face à cet homme.

    - « Je vous remercie pour votre accueil, Monsieur le Maire. Le voyage s’est bien déroulé. » Inutile de lui préciser qu’elle logeait non loin de la mairie. Elle évitait toute forme de familiarité ou de chaleur dans ses paroles et son intonation. Elle gardait une attitude réservée et professionnelle.
    « Une infusion de verveine dans de l’eau bien chaude, s’il-vous-plaît. » répondit-elle poliment.

    La verveine était une plante qui possédait de multiples vertus, Hestia l’appréciait pour son côté rafraîchissant et relaxant. Elle avait des effets positifs sur le corps et l’elfe aimait préserver son organisme. Le corps et l’esprit fonctionnaient en symbiose et il était important de prendre soin des deux.
    Elle attendit alors les feuillés séchées infusées dans l’eau chaude. La boisson dégageait un parfum léger et délicat et lui permettrait de se détendre. Elle tint la tasse quelques instants dans ses mains, les réchauffant et humant doucement le parfum, avant d’en prendre une première gorgée. Puis, la Sénatrice se redressa sur sa chaise, adoptant une posture noble et digne. Elle fixa son vis-à-vis avec assurance, avant de prendre la parole.

    - « Je suis ravie d’avoir l’occasion de discuter ce jour avec vous, Monsieur le Maire. En tant que représentante de la famille Wessex, je suis ici pour entendre vos propositions et discuter des intérêts de ma famille. » Elle marqua une pause, afin de laisser pénétrer ses mots dans l’esprit d’Arès. « Vos relations avec les Wessex sont complexes, vous n’êtes pas sans le savoir. Pour autant, je suis convaincue que nous pouvons trouver un terrain d’entente, qui soit mutuellement bénéfique. Ainsi que pour le bien de la ville de Courage et nos concitoyens. Je reste ouverte au dialogue. » Une nouvelle pause, elle ne détournait pas son regard de son interlocuteur. Il fallait trouver un moyen d’évoquer le sujet de l’entreprise subtilement. « Puis-je vous inviter à partager vos motivations derrière l’acquisition de Wessex Maritime ? Aussi, j’aimerais découvrir vos projets concernant la ville de Courage, vu votre nomination récente au poste de Maire. Je vous présente d’ailleurs mes félicitations. » ajouta-elle, quelque peu fausse. Il fallait bien parfois mettre les formes nécessaires aux enjeux politiques. Pour le reste, l’elfe s’était montrée franche et sans détour. « Comprendre votre vision et vos objectifs serait essentiel afin d’établir une collaboration entre la famille Wessex et l’administration. »

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    Arès B. Wessex
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  • Mer 8 Mai - 18:38
    Arès observait le moindre des traits faciaux de son interlocutrice se mouvoir, tandis qu’il interpella l’un des employés de la Mairie, à son service, d’un geste de la main. Arès se fendit un léger sourire, à peine perceptible, toujours en observant Hestia, puis laissa ses prunelles océaniques glisser en direction du regard du servant.
    « Apportez donc une infusion de verveine à mon invitée s’il vous plaît. Il me semble en avoir fait parvenir depuis mon domaine, voyez donc avec le personnel de cuisine. Une infusion de menthe suffira pour ma part. Ne nous faites pas attendre, surtout. » Déclara le demi-elfe, à l’intention de son servant, tout en restant poli et courtois. Il savait ne pas avoir bonne réputation auprès de sa famille, s’il pouvait dire que c’était sa famille, alors il était inutile de se montrer désagréable envers le personnel.
    Le servant arqua tout de même un sourcil, discrètement, observant le comportement bien différent qu’adoptait le Maire.

    La boisson fut rapidement apportée, comme l’avait demandé le bâtard. Il fallait dire que le personnel de Mairie était extrêmement compétent. Ce qui, en réalité, était tout à fait normal, étant donné qu’Arès avait trié lui-même les candidatures sur le volet, pour avoir d’excellents domestiques. Il voulait que la Mairie de Courage soit, non seulement, le bâtiment public le plus efficace de toute la Nation Bleue, mais aussi, du Sekai tout entier. Il y avait tout de même un long chemin à parcourir, il ne fallait pas se le cacher.
    Le demi-elfe prit le temps de siroter une gorgée de son infusion à la menthe, tout en se disant qu’il aurait tout de même préféré un bon verre de rhum, puis il écouta attentivement les paroles de son interlocutrice. Redressé sur son fauteuil, laissant son dos épouser les formes de ce dernier à la perfection, Arès ancra ses prunelles azur dans les noisettes de sa cousine.

    Naturellement, le bâtard de la Grande Famille républicaine avait bon nombre de propositions à faire à cette dernière. Non seulement pour le bien de son propre mandat à la Mairie, mais aussi pour son bien personnel, pour l’accomplissement de son véritable objectif. Son poste de Maire n’était que le premier pas pour parvenir à ses fins. Du moins, c’était ce qu’il espérait sincèrement.
    Son interlocutrice semblait plus douce et conciliante que le reste de cette famille de gros racistes consanguins. Arès avait même du mal à croire qu’Hestia était une véritable Wessex. Au moins, ça lui laissait, pour une fois, l’avantage de pouvoir étaler ses propositions sur la table et de pouvoir se faire écouter par un membre de sa famille.
    Il gardait en tête qu’il était face à une Wessex, donc, une personne sachant extrêmement bien mentir, manipuler et, porter un masque. À tout moment, Hestia pouvait se révéler être une véritable lionne. Elle n’a certainement pas été choisie à l’unique poste de Sénatrice Optimate par pur hasard.

    Durant toute la prise de parole de son interlocutrice, le demi-elfe restait froid, impassible. Il ne laissait pas la moindre expression se dessiner sur son visage et, même si parfois, il était tenté de laisser un sourire décorer sa façade elfique, il ne fallait pas s’y fier. Il avait appris, lors de ses nombreux entretiens d’affaires, à ne jamais laisser ses émotions visibles, le langage physionomique étant d’une extrême importance et, cela était encore plus vrai pour les échanges politiques.
    L’échange actuel, avec la belle elfe, semblait être partisan de la politique et des affaires. La lecture faciale était donc de mise, pour l’un comme pour l’autre.
    Ne pas se laisser berner, voilà les enseignements qu’il tirât de ses nombreux échanges avec son père, Nuvian Wessex.

    Si le demi-elfe était bien sûr d’une chose, c’était certainement de pouvoir partager de manière positive avec son interlocutrice, en abordant la politique. Étant tous deux du Courant Politique Optimate, leurs opinions allaient forcément se rejoindre à un moment ou à un autre, même si la manière d’atteindre leurs objectifs divergeait. Il ne pouvait cependant pas forcément compter là-dessus, ne connaissant rien de son interlocutrice, si ce n’était son rôle au sein de la Grande Famille, mais aussi au sein du Sénat.
    Être la seule Sénatrice du Courant Optimate, cela devait d’ailleurs être une véritable plaie, avec tous les requins présents face à elle. Surtout chez les Humanistes et les Réformateurs. Arès prendrait certainement le temps de converser avec elle à ce sujet, si l’envie lui prend et, si leur discussion se déroule à merveille.

    Le Maire prit une ultime gorgée de son infusion de menthe, avant de se vautrer dans son assise, les mains jointes, posées délicatement sur l’avant de son bureau, qui lui, était fait d’un bois noble et travaillait par les meilleurs menuisiers de toute la République. Il était venu l’heure de prendre véritablement la parole. Chacun de ses mots allaient être méticuleusement choisis, calculés. Aujourd’hui, aucune erreur n'était permise, encore moins face à une cousine. Une légère boule au ventre, la pression était de mise durant cet échange.

    « Croyez-le ou non, Dame Wessex, mais c’est un véritable honneur pour moi d’avoir la représentante de ma famille face à moi. Enfin, une qui ne me fuit pas ou qui n’essaie pas de porter atteinte à ma vie. J’imagine que ma situation de Maire peut changer certaines opinions et certaines actions. » Répondit le Maire, froid et impassible. « Je suis également ravi d’apprendre que vous êtes ouverte au dialogue. Je n’y suis pas fermée non plus, je suis prêt à vous écouter si vous-même, vous avez une quelconque proposition à me faire. Après tout, si nous sommes ici aujourd’hui, c’est pour trouver un terrain d’entente qui sera bénéfique à tous. » Continua-t-il.

    Il se pencha légèrement en avant, laissant sa peau frotter contre la soie de sa chemise. Il s’appuya légèrement sur ses coudes, ne lâchant pas Hestia du regard. Une certaine tension pouvait se faire ressentir entre les protagonistes. Peut-être était-ce difficile pour la Sénatrice d’admettre qu’un bâtard elfe-humain pût porter le nom des Wessex. Peut-être que le visage imparfait et balafré d’Arès pouvait la dégoûter, elle qui prônait certainement la suprématie elfique.
    Même s’il n’avait pas de mauvaises intentions envers son interlocutrice, il ne pourrait certainement pas, à un moment donné, cacher son dégoût envers ses elfes au sang pur, qui se prissent tous pour supérieurs.
    Arès pouvait-il juger, lui qui était un suprémaciste Humain ? Non. Mais il le faisait quand même.

    « Bien entendu. Je considère que, Nuvian étant mon père, Wessex Maritime me revient de droit. Je me suis battu corps et âme pour cette entreprise, pour qu’elle ait la noble image qu’elle possède aujourd’hui. Mon sang a coulé pour Wessex Maritime, Dame Hestia. J’ai failli y perdre un œil, tout ça pour que mon père ne perde pas l’un de ses contrats les plus importants, tout ça pour que le nom de notre famille ne soit pas sali. » Conta-t-il, faisant une légère pause, tout en se redressant.

    « Vous m’avez l’air bien différente des autres, madame la Sénatrice. Je suis certain que vous êtes capable de comprendre mes motivations derrière mon acquisition. » Déclara-t-il, soupirant légèrement, laissant la pression retomber. « Bien que la famille Wessex ait rompu ses contrats avec Wessex Maritime, je n’ai jamais eu pour but de nuire à ma famille. » Mentit-il. En réalité, il s’en fichait bien de l’image de cette famille. Même si, connaissant son objectif, c’était assez contradictoire. Il avait dit qu’elle semblait différente dans le seul but d’observer sa réaction, de voir si elle se jouait de lui, ou non. « J’aimerais aussi vous faire savoir que, depuis que j’ai ouvert le marché de Wessex Maritime à davantage de clients, les affaires n’ont jamais été aussi florissantes. En neuf ans, le capital de l’entreprise a presque triplé. » Conclut-il sur cette partie, sans jamais dévoiler ses véritables intentions.

    « Je vous remercie sincèrement pour vos félicitations, Dame Wessex. » Répondit-il, laissant un bref sourire décorer son visage, avant de continuer. « Je tiens à vous féliciter aussi, le rôle de Sénatrice pour le Courant Optimate et surtout, pour le Parti Wessex, ne doit pas être de tout repos. » Ajouta-t-il.

    « Pour ce qui est de mes projets politiques, j’en ai en réalité un grand nombre. Des constructions d’infrastructures publiques visant à montrer la suprématie du peuple républicain, à la naissance des casernes de l’Office Républicaine permettant un véritablement renforcement de la sécurité dans les rues de la ville. En effet, si nous avons bien un avantage, si on peut appeler cela comme ça, en tant que politicien Optimate, c’est l’Assemblée. Attention, cette organisation est purement et simplement horrible, je ne cautionne rien de ce qu’ils font à notre Nation. Cependant, le Courant Optimate semble attiser de nouveaux sympathisants depuis les attentats de l’Assemblée. Nous noterons aussi les tragiques événements survenus à Port-Wessex. Comment l’avez-vous vécu, vous, personnellement ? » Demanda-t-il, maintenant son ton froid et son visage impassible.

    « Que prônez-vous, Hestia ? Je veux dire, êtes-vous une politicienne du Courant Optimate simplement pour rendre fier vos parents ? Êtes-vous là parce qu’ils vous y ont forcé ? Ou peut-être avez-vous fait le choix de vous-même ? » Questionna le bâtard à visage elfique, toujours en épiant la moindre des réactions de son interlocutrice.
    Effectivement, il ne connaissait que trop bien l’éducation à la dure des Wessex car, même si son père l’avait caché à la Grande Famille, Arès reçut une éducation et un endoctrinement stricts de la part de Nuvian. Seulement, n’ayant pas grandi avec ses cousins et cousines au sang-pur, le demi-elfe était encore capable de choisir ce pour quoi il se battait. Il avait pendant longtemps juré que par la race elfique, mais tout cela avait changé il y a de cela presque une décennie entière. Il savait ne jamais être considéré comme leur égal.
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  • Ven 24 Mai - 10:14
    Un destin forgé
    Feat Arès Wessex

    Cette rencontre était importante pour Hestia et pour toute la famille Wessex. Les pensées de la noble elfe fusaient, bien qu’elle gardât un regard calme. Elle restait maîtresse de ses émotions, calculant méthodiquement ses gestes et soigneusement ses mots. Ce rendez-vous avait le pouvoir de transformer un conflit en alliance stratégique, il fallait exploiter cette opportunité.
    Toutefois, la discussion débuta d’une manière peu habile, Arès se montrant froid et sarcastique. Elle comprenait ses blessures passées, nourries également par les préjugés. Hestia, quant à elle, se concentrait sur l’objectif de leur rencontre et non pas sur le pathos.

    - « Je vous remercie de votre franchise, je suis ici non seulement en tant que représentante de la famille Wessex, mais aussi en tant que Sénatrice de la République. Nos intérêts sont alignés sur le bien-être de Courage et de ses habitants avant tout. » dit-elle, avec une douceur dans la voix tout à fait maîtrisée. Elle prit une pause, laissant ses paroles venir doucement à l’esprit de son interlocuteur. La patience était un de ses plus puissants atouts. « Je comprends que notre rencontre puisse être délicate, mais je suis convaincue d’une avancée constructive. »

    Hestia restait calme en écoutant les propos de son vis-à-vis quant à Wessex Maritime, son assurance tranquille la caractérisait tandis qu’elle scrutait les traits du Maire. Son regard noisette fixait le sien, cherchant la vérité derrière ses mots. Elle perçut néanmoins la tension palpable et de l’amertume dans ses propos.

    - « Vous avez dû faire face à des épreuves difficiles pour protéger l’entreprise et la faire prospérer. Votre dévouement est indéniable. » répondit-elle avec une pointe de fermeté.

    Cependant, son sourire radieux éclairait toujours les traits de son visage. Elle maintenait un contact visuel permanent avec son interlocuteur, en transmettant ouverture et confiance. Elle choisissait ses mots toujours avec soin, de manière dosée et réfléchie. Elle articulait précisément, sur un ton mêlant habilement la douceur et la fermeté comme si elle tissait de sa voix une toile autour d’Arès. Ce dernier restait assis dans son fauteuil, dans une expression figée, ses traits se forçant à demeurer impassibles. Son regard paraissait distant, ses réponses dénuées de toute chaleur. Une attitude bien trop dissimulée dans la fausse indifférence pour être sincère et honnête. Une façade craquelée, qui ne faisait que trop peu illusion.
    Hestia n’était donc pas le moins du monde perturbée. Elle continuait de sourire légèrement par moment, avec assurance et dignité. Elle portait cette conversation avec une aisance et une habilité déconcertantes. La digne représentante de la lignée Wessex se sentait apte à ébranler les certitudes du Maire. Avenante, elle parvenait à créer un contraste saisissant entre eux, mettant ainsi en lumière sa propre maîtrise de la discussion et sa capacité à influencer subtilement cette dernière. Sa finesse politique se manifestait dans chacune de ses actions, faisant d’elle une force incontestable dans cette négociation.

    - « Si votre intention est de voir Wessex Maritime s’enrichir et de protéger le nom des Wessex, alors nous avons un objectif commun. L’évolution de l’entreprise est notable, je reconnais bien volontiers vos efforts pour augmenter son capital. » Elle observait des indices dans son regard, persuadée qu’il n’allait pas au bout de ses idées, gardant des ambitions et motivations secrètes. Mais elle se concentrait sur ce qu’elle pouvait exploiter. « Toutefois, il est essentiel pour moi de m’assurer que cet enrichissement bénéficie à tous les membres de la famille Wessex. Par ailleurs, une collaboration entre Wessex Maritime et les autres entreprises familiales pourraient renforcer notre position commerciale au sein de la République. Nous avons des moyens et des ressources qui pourraient fonctionner en synergie, pour le bien commun. » Elle laissa ses paroles s’infiltrer dans l’esprit de son interlocuteur, prête à saisir ses réactions et utiliser ses moindres failles. « Je suis prête à travailler avec vous, Monsieur le Maire, à condition évidemment que nous puissions établir une confiance mutuelle et des objectifs précis et durables. » Elle restait déterminée à utiliser ses compétences diplomatiques pour transformer cette entrevue en réel succès. Elle ne lui laissait pas de porte de secours.

    La sénatrice accueillit ensuite les félicitations d’Arès en inclinant légèrement la tête. Les compliments, savamment dosés, restaient des outils de négociation.

    - « Mon rôle au Sénat est effectivement exigeant, mais c’est un honneur de servir notre République, tout en servant le nom des Wessex et le parti Optimates. » Elle restait courtoise, même si le but ici était de démontrer son influence. « C’est une responsabilité que je prends très au sérieux, tout comme vous prenez au sérieux votre rôle de Maire. » Elle comprenait les exigences de son poste, tout en insistant sur le fait de travailler pour le bien commun.  

    La noble elfe appréciait la transparence des propos d’Arès quant à ses projets politiques. Il jouait sur les évènements liés à l’Assemblée, qui avaient bien secoué la Nation Bleue. Elle restait professionnelle, ne laissant pas ses émotions influer sur le cours de la discussion.

    - « Vos projets sont ambitieux et je partage votre désir de renforcer les infrastructures et la sécurité de tous. C’est une priorité pour la République, après les évènements tragiques causés par l’Assemblée. » Elle marqua une pause, repensant également à Port-Wessex. « C’était un très mauvais coup pour Port-Wessex effectivement. C’est pour cela que nous devons tirer des leçons de ces terribles incidents pour prévenir de telles atrocités, en comblant les failles de sécurité. » Elle restait empathique et compréhensive, sans montrer pour autant des signes de vulnérabilité. « Nous avons la responsabilité de protéger nos citoyens et de leur offrir un avenir plus sûr. »

    Hestia comprit ensuite que son interlocuteur cherchait à la déstabiliser, en évoquant ses motivations. L’elfe gardait sa réserve, sans faillir, tout en essayant de rassembler ses pensées pour répondre avec sincérité.

    - « Sachez que ma présence au sein du courant Optimates est un choix réfléchi. Mes parents m’ont certes éduquée, mais ils ne m’ont jamais forcée à suivre une voie que je n’aurais moi-même pas approuvée. » Elle mentait évidemment, mais aucun Wessex digne de ce nom ne jetterait l’opprobre sur sa famille, outre le bâtard qu’elle gardait en visuel. « Je me suis engagée sur cette voie politique parce que je crois sincèrement à la suprématie de la République. Et je protégerai notre nation des menaces internes ou externes. » Son ton était plus ferme, afin de démontrer la véracité de ses propos.

    Elle sentit finalement qu’il était temps de reprendre l’initiative de la discussion. Elle voulait elle aussi chercher à déstabiliser son adversaire, tels étaient les enjeux politiques. Tourner la situation à son avantage, tout en restant diplomate. Hestia mettait ses atouts stratégiques en avant, en touchant un point sensible.

    - « Vous avez parlé de votre désir de protéger la République et de vos sacrifices pour Wessex Maritime. Toutefois, vous n’avez pas mentionné vos projets spécifiques pour l’avenir de ladite entreprise... Comment comptez-vous utiliser Wessex Maritime pour renforcer la ville ? » Son expression restait douce, sans une lueur d’animosité. Elle reprit. « De plus, je suis curieuse de connaître vos motivations quant à une réconciliation avec les Wessex. Vous dites de pas vouloir nuire à notre nom, mais quelles actions concrètes êtes-vous prêt à mettre en œuvre ? Vous devez prouver votre bonne foi et montrer que vous êtes effectivement un allié. Et non un rival. » Ponctua-t-elle, en espérant obtenir des informations sur les intentions véritables du maire, en le confrontant sur son passé tumultueux et ses choix personnels. Surtout s’il n’avait pas réfléchi à cela de manière approfondie.


    Noble de La République
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    Arès B. Wessex
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  • Ven 24 Mai - 12:35
    Il était bien rare que l’on remerciât Arès pour sa franchise, quand bien même il était souvent franc. Mentir n’était pas forcément ce qu’il préférait, même s’il le faisait parfois pour ses intérêts personnel. Enfin, il aimait aussi jouer sur les mots pour parvenir à ses fins, surtout en politique. C’était un jeu sale et mauvais, mais c’était la politique, après tout. Surtout au Sénat, là où la plupart étaient des requins prêts à tout pour s’accaparer le pouvoir.
    Était-ce le cas d’Hestia ? Arès ne pouvait point le savoir, même si c’était une Wessex de sang pur, elle paraissait bien différente des autres. Était-elle celle qui allait faire changer le bâtard d’avis sur la famille Wessex et sur les elfes ? Qui sait. Mais, même si elle en était capable, il y avait un long chemin à parcourir et, une simple rencontre, aussi importante et intéressante soit-elle, ne suffirait certainement pas. Il faut aussi les actes, en plus des paroles. Car les actes étaient ce qui justifiât la volonté derrière les paroles, n’est-ce pas ?
    Son visage elfique, dont les traits étaient tout de même marqués par son âge, cause de sa bâtardise, se fendit d’un fin sourire que son interlocutrice pouvait peiner à calculer et à identifier. Il ne savait pas si elle disait cela sérieusement ou non. Qu’importe, tout le monde savait que les politiciens n’étaient pas particulièrement francs, le Maire ne se voilait pas la face et, la représentante des Wessex non plus.

    Tout comme la belle elfe, le bâtard des Wessex était persuadé que cette rencontre pouvait amener à une avancée constructive. Seulement si les deux parties arrivaient à parvenir à un accord qui était arrangeant aussi bien pour l’un que pour l’autre. Les Wessex avaient ça dans le sang après tout, la négociation, alors comment cela pourrait mal tourner ? Et bien, c’était tout bonnement impossible. Le Maire ferait tout son possible pour parvenir à ses fins, certes, mais il a encore toute sa vie pour y arriver, alors pourquoi voudrait-il tout avoir tout de suite ? Chaque chose en son temps, comme aimait lui répéter sa Mère, lorsque le petit Blaiddyd se montrait trop impatient.
    Arès ne lâcha pas une seule seconde Hestia du regard, ses azurites plongeant dans les noisettes de celle-ci, les épiant à chacune des secondes passant. L’océan de ses prunelles s’intensifiait à chacune des paroles prononcées par la Sénatrice, comme pour montrer que, tout comme elle, il n’était pas prêt à se laisser, il voulait garder toute sa dignité aujourd’hui. C’était louable, aussi bien pour l’un que pour l’autre et, même s’il était face à une Wessex, il n’était pas prêt à la descendre verbalement dès le début de cette rencontre, sans forcément la connaître. C’était peut-être l’un de ses seuls traits positifs, ne pas se laisser envahir par les préjugés.
    « Même si j’ai tendance à me montrer bien souvent direct et, je m’en excuse d’avance, j’ai une réelle volonté de vouloir faire avancer les choses, même si je dois faire des concessions personnelles, dame Wessex. Effectivement, la rencontre est assez délicate, pour vous comme pour moi. J’imagine que les têtes pensantes qui siègent au Conseil des Sages attendent de vous des résultats, donc que notre entrevue reste pour vous, une source au stress qu’il faut à tout prix éliminer. De mon côté, me retrouver face à une membre éminente de la Famille qui, toute ma vie, m’a renié, ce n’est pas une chose simple. Mais, comme je vous l’ai dit, je suis vraiment prêt à faire avancer les choses et, en toute honnêteté, je suis heureux que ce soit aussi votre cas. » Avoua Arès, laissant un léger sourire décorer son visage balafré, pour accentuer et démontrer la sincérité de ses propos.

    Arès ne rebondirait certainement pas sur le dévouement dont il avait fait preuve pour que Wessex Maritime prospérât dans le temps et, surtout, pour qu’elle fût ce qu’elle était aujourd’hui. Un véritable bijou pour tout entrepreneur républicain souhaitant se lancer sur l’export de marchandise à l’étranger. Il s’était, non seulement, battu corps et âme pour prendre le contrôle de l’entreprise, l'a volé littéralement à son paternel, mais aussi, il s’était évertué à l’ouvrir à davantage de commerces, pour redorer le blason de la famille Wessex qui, malheureusement, s’était dégradée récemment.
    Toutefois, il était heureux d’entendre, de la bouche d’une membre importante des Wessex, de telles paroles. Finalement, peut-être que la famille d’elfe au sang pur savait reconnaître les bons éléments, même lorsqu’ils étaient des bâtards. A moins que ce ne soit simplement un vilain jeu pour que le Maire baissât sa garde. C’était une discussion politique avant tout, il savait donc naturellement rester méfiant et, sur ses gardes.
    Il se permit tout de même de lui adresser un faible sourire, puis de hocher positivement la tête, confiant qu’il remerciait son interlocutrice pour la bonne intention et la sincérité qu’elle mît dans ses paroles. Ses prunelles océaniques restaient ancrées dans les noisettes d’Hestia, tandis qu’il observât son visage radieux. Il pouvait bien l’admettre, elle était bien loin d’être laide. Enfin, c’était une elfe, les traits de son visage était simplement parfait.

    Hestia ne montrait pas le moindre signe d’une éventuelle perturbation, tout comme Arès, l’éternel imperturbable imbu de sa personne. Enfin, si, il y avait bien un moyen de le faire flancher. Un moyen qu’Hestia ne connaissait certainement pas. En fait, peu de personne le connaissait.
    C’était bien pour cela qu’après les brefs sourires qu’il accordât à son interlocutrice, le visage elfique d’Arès redevint de marbre, même après les nouveaux compliments de son interlocutrice, concernant l’entreprise Wessex Maritime, à laquelle le demi-elfe était à la direction. Oui, même s’il ne portait pas les Wessex dans son cœur et, cela, ce n’était un secret pour personne, il en restait un héritier. Non légitime, certes, mais un héritier quand même. Ainsi, il ne voulait pas voir le nom de sa famille sombrer dans la déchéance.
    « Merci de reconnaître mes efforts, dame Wessex. Pour tout vous dire, mon père, Nuvian, refusait catégoriquement d’ouvrir l’entreprise à davantage d’entrepreneurs. Une grave erreur qui, malheureusement, s’est avérée très coûteuse par la suite. Je ne suis simplement pas en mesure de vous affirmer si cette décision venait uniquement de lui, ou de plus haut, mais c’était une grave erreur. Depuis que j’ai ouvert le marché et étendu les appels d’offres, l’entreprise n’a jamais été aussi riche. » Argumenta le bâtard, ses prunelles océaniques épiant la réaction d’Hestia.

    Naturellement, une collaboration entre l’entreprise du Maire et les autres entreprises familiales était plus qu’envisageable, elle était souhaitée. Même si, l’idée de faire bénéficier les autres membres de la famille au sang pur de sa richesse ne lui plaisait point, c’était certainement l’un des nombreux sacrifices à faire pour parvenir à une bonne entente et donc, une reconnaissance de la part des Wessex.
    Car, son but véritable et, c’était toujours bon de le rappeler, c’était de siéger au Conseil des Sages, de reprendre la place qui lui revient de droit, celle de son père qui, maintenant, devait appartenir à il ne savait qui. Ce n’était pas tant pour avoir son mot à dire sur les agissements de la famille car, il en avait rien à foutre et faisait sans. Non, c’était surtout par fierté, pour montrer que, même s’il n’était pas un sang-pur, il était capable de grande chose, il était capable d’arriver au titre qu’aucun Wessex n’avait jamais eu la chance d’atteindre : Maire de Courage.
    « Naturellement, dame Wessex, je suis prêt à faire bénéficier des ressources de Wessex Maritime aux autres membres de la Famille, tout comme je suis prêt à collaborer avec chacune des entreprises familiales. Je pense qu’une collaboration serait la bienvenue et chacun d’entre nous y trouverait un intérêt certain. J’ai beau être un politicien, lorsque l’on parle affaires et argent, je suis un honnête homme qui ne cherche qu’à gagner en pouvoir. Et, pour y parvenir, je ne peux pas trahir à tous bouts de champ. Je dois construire une relation de confiance avec chacune des personnes avec qui je traite, que cela me plaise ou non, d’ailleurs. Donc, vous pouvez me faire entièrement confiance, Madame la Sénatrice. Mais, puis-je moi aussi vous faire confiance ? Non pas que je me méfie de vous particulièrement, c’est plutôt du nom et du Conseil des Sages dont je me méfie. » Avoua le Maire, tout en allant droit au but, comme à son habitude. Il savait tout de même manipuler ses phrases et les construire de façon intelligente pour faire comprendre où il voulait en venir.

    En réalité, le bâtard le cachait, mais il était ravi de savoir qu’une Wessex représentait le seul Sénateur du Courant Optimate. Même si ce n’était pas dans le même Parti que celui du Maire, elle restait une Wessex et donc, démontrait la puissance de cette famille au sein de la République. L’un était Maire d’une ville, certainement la plus prestigieuse des trois, l’autre était une Sénatrice hors pair prête à œuvrer dans le sens de la doctrine Optimate. C’était une première victoire politique pour la famille Wessex et, certainement pas la dernière. À voir ce que la suite nous réserve.
    Le Maire se fendit d’un léger sourire, sans trop l’appuyer, en réponse au remerciement de son interlocutrice. Ses félicitations, même si c’était difficile de le croire, restaient sincères et n’avaient pas pour but de décrédibiliser son interlocutrice. Cette dernière, d’ailleurs, restait fière. Elle dégageait une aura impressionnante.
    « Je ne doute pas une seule seconde de votre capacité à prendre ce rôle au sérieux. Voyez-vous, malgré nos différences, nous pouvons souligner un grand point commun. Nous avons tous deux accompli de grandes prouesses politiques, dans le seul but d’honorer le nom des Wessex. Peut-être qu’un jour, l’un de nous deux se présentera à la présidence, qui sait ? » Questionna le bâtard des Wessex, ses prunelles océaniques déviant quelques secondes du regard de son interlocutrice, avant de revenir à leur position initiale.

    Le demi-elfe était, tout naturellement, ravi d’apprendre que son interlocutrice partageait ses convictions, en ce qui concernait le renforcement de la sécurité et des infrastructures liées à cette dernière, dans les rues de la prestigieuse ville portuaire. Les shoumeïens étaient une menace qu’il ne fallait jamais, Ô grand jamais, mettre de côté. Arès en était convaincu et, cela pouvait se refléter rien qu’en lisant les discours d’inauguration prévus pour les ouvertures de casernes de l’Office Républicain.
    Quant à Port-Wessex, Arès n’avait pas grand-chose à ajouter. A vrai dire, c’était un mauvais coup pour la famille au nom éponyme, tout comme pour lui. Mais, fort heureusement, Wessex Maritime n’avait rien à voir avec Port-Wessex, l’entreprise étant basée au Port Blaiddyd. Enfin, il ne pouvait qu’être désolé pour les événements tragiques survenus.
    « Exactement. C’est bien évidemment autour de cela qu’est construit ma politique, comme la vôtre j’imagine. La sécurité de nos concitoyens. Vous savez, le peuple républicain est extrêmement important pour moi. J’aime à ce que tout soit en ordre dans nos rues. Nous verrons comment les casernes seront accueillies par les habitants ? J’ai tendance à me méfier davantage des shoumeïens. Ces sales races qui ne sont là que pour semer le chaos dans notre ville. » Affirma Arès, froidement, son expression impassible. Lorsqu’il s’agissait de parler de ce genre de racaille, le Maire ne prenait aucune pincette, persuadé qu’ils étaient le problème.

    Arès ne croyait qu’à moitié les mots de son interlocutrice. Ses parents ne lui auraient rien obligé ? A d’autre. Le Maire n’était pas dupe, il avait reçu la même éducation qu’elle. Enfin, presque, il n’avait qu’un seul parent elfique et n’était pas un fils d’inceste. La famille Wessex obligeait leurs enfants à suivre des voies imposées, qu’ils le voulussent ou non, c’était comme ça. Arès n’avait pas vraiment eu le choix que de devenir le directeur de l’une des entreprises indépendantes les plus puissantes du marché maritime.
    Au moins, tous deux partageaient cet intérêt pour la suprématie Républicaine. Mais, il savait où leurs avis divergeaient et, Arès ne manquerait pas de le rappeler. Mirant attentivement son interlocutrice, épiant le moindre des traits de son visage elfique, le Maire se pencha légèrement en avant.
    « Eh bien, moi qui étais persuadé que les Wessex obligeaient leurs enfants à suivre des voies qu’ils ne choisissaient pas. Enfin, peut-être pensais-je cela parce que mon paternel m’avait obligé à devenir directeur d’entreprise. Enfin, nous sommes d’accord sur le sujet de la suprématie Républicaine, ce qui, en réalité, est normal. Mais, si je ne me trompe pas, le Parti Wessex prône la suprématie Elfique aussi, non ? Est-ce votre cas, Dame Wessex ? » Demanda-t-il, un bref sourire éclairant son visage elfique.
    « En tous cas, ce n’est pas le mien. » Ajouta le Maire, furtivement, tout en faisant disparaître son sourire.

    Utiliser Wessex Maritime pour garantir la sécurité de la ville ? Rien de plus simple et, Arès allait pouvoir parler comme un passionné sur ce sujet. Les bateaux, c’était l’une de ses passions. Il laissa un délicat sourire décorer son visage elfique, puis plongea ses prunelles océaniques, dont l’éclat était intense, dans les noisettes de son interlocutrice.
    « Eh bien, voyez-vous, je prends un grand plaisir à concevoir des Navires. Car, Wessex Maritime n’est pas seulement une société marchande, comme vous le savez, elle a aussi bon nombre de chantiers Naval. Ainsi, je compte lancer la production de Navire de Guerre, avec l’accord et la participation de l’État-Major, je m’en moque. N’oublions pas que l’Assemblée n’est pas la seule menace qui plane au-dessus le la République. Les pirates de Kaizoku sont tout aussi menaçants et, peuvent débarquer d’un jour à l’autre sur les côtes de Courage pour massacrer notre population. J’imagine que je ne vais rien vous apprendre, mais le Reike, il y a cinq ans, a connu l’assaut des barbares, qui s’est conclu par la chute de la Dynastie Draknys qui avait régné sur le Reike pendant cinq millénaires. Même si notre flotte maritime est la plus puissante au monde, je ne voudrais pas que les pirates, dans leurs lubies, s’attaquent à ma Ville et en prennent le contrôle, tout en massacrant les habitants au passage. La conception de Navires de Guerre, privés ou non, me semble être la bonne solution pour pallier à ce problème. » Expliqua le Maire, l’intensité dans son regard pouvant se faire ressentir par son interlocutrice.

    Pour ce qui était de la suite de la conversation, le sujet abordé semblait être légèrement plus délicat, mais pas insurmontable pour un homme comme Arès, qui avait toujours réponse à tout. Mais là, la réconciliation avec les Wessex… Que devait-il trouver. Ainsi, il baissa la tête, puis porta une main à son menton, commençant à réfléchir à la bonne réponse à apporter. Il demeurait cependant imperturbable.
    « Comme je vous l’ai dit plus tôt, je suis prêt à mener à bien des collaborations avec les entreprises familiales. Mais, ce ne sont que des mots, pas des actions. J’imagine que, ce que vous attendez de moi, de la même manière que ce que j’attends de vous, ce sont des actions. Ce que j’attends de cette réconciliation, C'est le siège de mon paternel au Conseil des Sages, celui qui me revient de droit. Je suis donc prêt à vous livrer une flotte de cinq Navires, comprenant un Galion principal et quatre Escortes, dès aujourd’hui. Bien évidemment, rien n’est gratuit, alors, que ferez-vous en réponse à cela, Dame Wessex ? Qu’êtes-vous, vous, prête à faire pour mener à bien une réconciliation entre ma personne et votre famille ? Je le sais, je le vois, vous le savez, ce conflit n’a ni queue ni tête. Êtes-vous prête à vous engager pour m’offrir ce que je demande ? » Conclut le bâtard des Wessex, esquissant un léger sourire sincère sur son visage elfique.
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  • Mer 12 Juin - 15:38
    Un destin forgé
    Feat Arès Wessex

    La sénatrice pinça doucement les lèvres à l’écoute des paroles du Maire. Celui-ci avait le culot de parler ainsi du Conseil des Sages en présence de l’une de ses représentantes. Pire, il semblait l’accuser d’être un faire-valoir pour sa famille qui exigeait d’elle des résultats. Même si Hestia avait été placée en égérie de la famille Wessex par stratégie, elle n’était pas considérée comme un simple pion. Et chaque membre de la famille avait son rôle à jouer. Son interlocuteur partait d’un mauvais pied s’il pensait pouvoir rabaisser la mage de la nature et s’en sortir à bon compte, il rendait d’ores et déjà les négociations bancales.

    - « Je fais partie intégrante des têtes pensantes du Conseil, comme vous dites. Chacun des Sages a le devoir de faire de son mieux pour faire prospérer les intérêts de la famille. Mais nul n’exige spécifiquement des résultats de ma part, Monsieur le Maire. Sachez aussi que cette rencontre n’est pas une source de stress, vous m’en voyez navrée si tel est le cas pour vous. » ponctua-t-elle dans un délicat sourire, avant de prendre une gorgée de thé en scrutant son vis-à-vis.

    Il était important pour la mage de rétablir la vérité et ne pas le laisser bercer dans ses illusions. Il
    avait l’air de considérer sans tact la position de l’elfe au sein de sa famille et au sein du paysage politique républicain.
    Le Maire argumentait quant à sa réussite et la nouvelle richesse de son entreprise maritime. Elle écoutait avec attention, hochant la tête par moment face à ses propos. La noble elfe comprenait les motivations du bâtard Wessex et son goût du profit, mais elle attendait des réponses quant à sa proposition d’alliance. Il semblait aller dans le sens de cette alliance, faisant profiter la famille Wessex des bénéfices financiers. Toutefois, il vacilla une nouvelle fois vers le non respect en mentionnant le Conseil des Sages.

    - « Vous vous méfiez du nom, c’est pourtant celui que vous avez décidé d’arborer, pourquoi n’avez-vous pas choisi de porter le nom de votre mère ? Comment va-t-elle d’ailleurs ? » demanda-t-elle par simple politesse. « Je représente ce jour la Maison Wessex et je m’exprime au nom du Conseil des Sages… Essayons d’établir cette relation de confiance, voulez-vous bien ? » dit-elle, légèrement agacée, en évitant néanmoins de le montrer.

    Il avait une étrange manière de développer autour de la politique et de sa soi-disant honnêteté. Cet homme ne lui inspirait pas confiance, elle se méfiait de lui. Mais il était encore tôt pour se prononcer. Elle savait qu’il n’était pas fondamentalement stupide, sinon il ne serait pas à ce poste. Mais maladroit et non distingué, cela était une certitude. Il avait manqué de manière, Nuvian Wessex n’était pas tellement réputé pour sa diplomatie ni sa pédagogie. Et du côté maternel, une humaine reikoise… Inutile de préciser davantage le chaos éducatif qui émanait de sa personne.

    - « La présidence ? Autant avancer un pas à la fois. Le courant Optimates a besoin de rassembler derrière des valeurs fortes, raviver la flamme du patriotisme de la République et redorer l’image ternie. Les ambitions sont présentes, mais inutile de se précipiter. » dit-elle de manière rationnelle. Il fallait pour le moment se projeter à court terme et ne pas se leurrer quant aux prochaines élections.
    Hestia haussa les sourcils aux mots du Maire, sa maladresse et son verbe proche des gens du commun la laissait pantoise. Elle grimaça légèrement, ne cautionnant pas l’emploi de ces termes même en petit comité. « Nous partageons une politique d’immigration contrôlée, mais essayons de rester courtois, Monsieur le Maire. » lança-t-elle, préférant garder une conversation fluide et non grossière. « L’ouverture de nouvelles casernes pour l’Office Républicaine est un point encouragé dans votre politique communale. Il est nécessaire d’avoir un effectif conséquent et des ressources adéquates afin de maintenir une société d’ordre, je ne peux qu’appuyer votre initiative. » ajouta-t-elle de manière à apporter des points positifs à cette entrevue.

    Il attaquait de nouveau sur des sujets plus personnels et Hestia ne voyait pas d’un bon œil la suite de cette conversation. Il jugeait encore la manière de procéder de la lignée au sang pur. Il était évident que pour devenir l’élite de la Nation Bleue, il fallait obtenir l’excellence. Et celle-ci n’était pas servie sur un plateau d’argent, il fallait travailler pour être le meilleur. Et c’était ce qu’avait accompli l’égérie elfique. Elle ne devait pas son avancée politique, sociale et économique qu’à son nom, elle avait durement travaillé pour acquérir le poste de sénatrice puis devenir directrice commerciale et qualité, après un double cursus à l’Université couplé à son labeur personnel.

    - « La Maison Wessex prône de fortes valeurs familiales et chacun des membres permet le rayonnement du nom des Wessex au sein de la Nation. Chaque être suit la voie tracée pour le bien commun. C’est un droit et un devoir que tous appliquent en harmonie. Et nous prônons en priorité le bien du peuple républicain, sans être sous le joug de la menace terroriste ou des actes criminels causés par des non-républicains. Cela a toujours été la ligne politique des Wessex, Monsieur le Maire. » dit-elle dans un léger sourire. Il désirait l’entraîner sur une pente glissante mais elle ne comptait pas le laisser faire. Il restait évident que les elfes étaient considérés comme une race se sentant supérieure et en particulier la longue lignée Wessex. Toutefois, les temps avaient changé et la République demeurait à forte majorité humaine, c’était indéniable. Alors autant fédérer derrière des valeurs nationalistes plutôt que suprématistes.

    Elle acquiesça ensuite à ses propos concernant sa stratégie commerciale. La production de navires de guerre restait une bonne chose et elle ne trouvait rien à en redire spécifiquement. Cela dit, elle se demandait s’il avait déjà conclu des accords commerciaux.

    - « Et ces navires de guerre, vous les produisez pour les forces de marine républicaine ou pour une milice navale privée ? » demanda-t-elle, curieuse d’en apprendre davantage sur ses partenaires d’affaires.
    La dernière question d’Hestia semblait mettre le maire en difficulté, il ne s’était peut-être pas préparé à cette question frontale, il cherchait ses mots. Puis l’elfe s’esclaffa suite aux paroles du bâtard Wessex, elle ne pensait pas qu’un individu pouvait se doter d’un tel toupet. C’était plus fort qu’elle, aussi elle ne se retenait pas pour rire de ses mots insensés. Il avait craché des énormités sur le Conseil des Sages et voilà qu’il demandait - non, qu’il exigeait - y appartenir…

    - « Monsieur le maire… Je crois que vous ne réalisez pas la portée de vos mots. Vous avez dénigré à deux reprises le Conseil en ma présence et vous pensez qu’il pourrait s’offrir à vous dans de telles conditions ? De plus, votre proposition de bateaux n’est pas sérieuse, la Maison Wessex dispose d’une flotte. Et votre plus gros concurrent, la Société des Sept Gardiens, assure nos échanges commerciaux et maritimes depuis de très longues années. Et enfin, vous exigez que je vous apporte des choses en échange ? Estimez-vous déjà heureux de ne plus avoir votre tête mise à prix. » conclut-elle en guise de provocation. La noble elfe n’était pas mesquine, mais il avait outrepassé les limites de la bienséance alors elle se chargeait simplement de le remettre à sa place.  


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    Arès B. Wessex
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  • Mer 12 Juin - 18:35
    Tant bien que mal, le Maire de Courage restait stoïque face à sa cousine et, à ses paroles, toutes aussi tranchantes les unes que les autres. Un simple retour des choses, finalement, vu le comportement du demi-elfe envers son interlocutrice. Il fallait avouer qu’elle était très forte et, savait trouver les mots justes pour ne pas paraître blessante, un atout fort pour mener à bien une carrière politique. Un atout qu’Arès ne possédait absolument pas, tant il était direct dans ses propos, comme certains autres Sénateurs et Ministres. À ses paroles, le bâtard des Wessex se permit même de laisser un délicat sourire fendre son visage elfique, tout en observant son vis-à-vis prendre une gorgée de son thé.
    Aussi, il apprenait tout juste qu’elle faisait partie intégrante du Conseil des Sages. Pourtant, elle paraissait très jeune… Encore un point important à souligner et, qui démontrait là les talents d’oratrice qu’elle possédait. Peut-être avait-elle-même pris la place de Nuvian Wessex, la place qui revenait de droit à la progéniture de ce dernier, dont Arès faisait partie. Devait-il voir en Hestia un potentiel rival ? Certainement. Pour l’instant, ce n’était pas le cas, il ne pouvait que saluer les efforts donnés par cette personne pour la famille peuplée exclusivement de consanguins.

    Par réflexe, Arès baissa légèrement son visage vers le bureau qui lui faisait face, puis laissa un bref rire lui échapper, tout en hochant la tête de droite à gauche, comme pour montrer un certain amusement. Un comportement qui, malheureusement, pouvait offenser son interlocutrice. Mais, après tout, elle était une Wessex donc, fatalement, il aurait du mal à l’apprécier, même si, en l’occurrence, il l’appréciait déjà plus que le reste de la famille. Enfin, il releva la tête, pour laisser son regard océanique capter l’attention de son interlocutrice, de ses noisettes si profondes. Il détailla rapidement les traits de son visage, puis attendit qu’elle reposât sa tasse de thé, encore chaude.
    « Non, non non, nullement. Je ne suis pas du tout stressé, Dame Wessex. À vrai dire, j’appréhendais énormément cette rencontre, voilà tout. C’est peut-être simple pour vous, qui vous trouvez du bon côté, qui avez grandi avec une cuillère en argent dans la bouche, tout cela parce que votre paternel n’a pas eu la merveilleuse idée d’aller sauter une reikoise. Excusez-moi, ce n’est pas votre faute. Mais, sachez simplement que je n’ais pas joui de la même éducation que vous, comme vous vous en doutez. Et surtout, Nuvian n’était que très peu présent pour moi, mis à part pour m’endoctriner à la façon de votre, non, notre famille. » Balança Arès, presque comme s’il se fichait des mots employés. Il était cru, oui. Mais, c’était bien cela qui le différenciait du reste de la Grande Famille.
    « Je ne savais pas que vous faisiez partie du Conseil des Sages, dame Wessex. Je n’en suis que très peu étonné, à vrai dire. Cela aurait été une grave erreur de ne pas vous y intégrer, tant vos talents d’oratrice surpassent certainement ceux de bon nombre d’entre eux. J’imagine que l’on a déjà dû vous faire la remarque au moins une fois, non ? » Demanda-t-il, continuant de scruter son interlocutrice et, les mimiques physionomiques qu’elle pouvait éventuellement avoir. « Loin de moi l’idée de vouloir paraître indiscret mais -et de toute façon, au point où nous en sommes-, depuis quand êtes-vous membre du Conseil des Sages ? Cela est plutôt récent ? Moins d’une décennie peut-être ? » Questionna le Maire, voulant en avoir le cœur net. Libre à elle de lui répondre ou non, cela n’avait, après tout, que très peu d’importance. Simplement un moyen pour lui de se renseigner.

    - - - - -

    Quelques années plus tôt
    Frontière entre le Reike et la République

    Arès, accompagné de ses parents, arriva enfin au point de rendez-vous, fixé avec un éminent membre de la famille Blaiddyd, haute noblesse Reikoise d’Ikusa. Ce dernier était déjà présent, à l’orée de la forêt, à l’est de Kyouji, attendant patiemment son petit-fils, ainsi que ceux qui l’accompagnaient. Nuvian, les mains liées, fut le premier à être livré par les Protecteurs d’Ébène présents sur place, quant à Ania, elle était restée auprès de son fils, voulant discuter une dernière fois avec lui, après la séparation douloureuse. Les azurites se croisèrent aussitôt Nuvian parti, sous le clair de Lune, brisant cette pesante obscurité. Aucun garde Reikois ni aucun mercenaire Républicain n’étaient présents. Seuls une mère et son fils.

    - Pourquoi, Arès ? Pourquoi as-tu fait ça ? Malgré l’absence de ton père, j’ai tout fait, je t’ai tout donné pour que tu deviennes un homme bon, qui jamais n’agirait par fierté ou par vengeance. Alors, pourquoi as-tu décidé de nous trahir, ton père et moi ?

    - Ce n’est pas toi que…

    - Si. En agissant comme tu l’as fait, tu m’as atteinte, Arès. Il y avait certainement d’autre solution.

    - Je… je suis…

    - Désolé ? Ne le sois pas, mon fils. Je ne t’en veux pas, tu as été pardonné à la minute où tes hommes sont venus m’avertir de ce qu’il se passait à la Tour Wessex. Si tu penses, toi, avoir fait le bon choix, alors je ne t’en veux pas. Tu restes mon fils malgré tout et, je suis certain qu’à l’avenir, nous pourrons reparler de tout ceci.

    - Merci… de me comprendre.

    - Maintenant, ton destin t’appartient. Fais en sorte de changer ce monde dans lequel nous vivons. Rends moi fière. Encore plus qu’aujourd’hui. Un avenir radieux t’attend, j’en suis certaine…

    Ania, sans plus attendre, enlaça son fils une dernière fois. Elle enlaça celui qui venait littéralement d’anéantir une partie de sa vie, ces quarante dernières années.

    - Adieu… Arès.

    Voici ce qu’étaient les derniers mots prononcés par Ania Blaiddyd, à son seul et unique fils.

    - - - - -

    Pour des raisons purement politiques, Arès avait délibérément choisi de porter le nom de son paternel, le nom de cet homme qu’il haïssait plus que tout. Il était inutile de l’expliquer davantage pour le moment, chaque chose venait en son temps. Le demi-elfe restait une personne extrêmement fière de ses origines humaines, c’était bien pour cela que le Port de Wessex Maritime avait connu un changement radical de nom dès son arrivée en tant que directeur de l’entreprise éponyme. Le Port Blaiddyd, voici le nom choisi par le Maire pour le port. Une manière bien à lui d’honorer sa mère. Une personne qui, pour lui, était extrêmement important. Cependant, la dernière question de son interlocutrice eut le mérite de lui rappeler bon nombre de souvenirs, dont un en particulier.
    Légèrement embêté par cette demande, le demi-elfe recula légèrement son siège, les pieds de bois frottant bruyamment contre le plancher. Arès se dirigea à l’extrémité de son bureau, là où reposaient diverses bouteilles d’alcool. De sous le plateau à alcool, le Maire de Courage sortit un magnifique verre fait de cristal, arborant magnifiquement bien le symbole de la Nation Bleue. Une chouette, dessinée à l’or sur le verre. Délicatement, il le posa sur le plateau, puis se servit un verre de Bourbon -42, une vieille bouteille ressortie de chez sa mère, à l’époque où il l’avait renvoyé au Reike. Le liquide brun coula délicatement dans le cristal, étant la seule source sonore durant plusieurs secondes, le temps que son verre soit rempli à moitié, comme il le fallait.

    Tout aussi délicatement, Arès s’empara du verre, cette fois-ci pleins, puis il jeta un dernier regard à Hestia, laissant l’Océan de ses prunelles envahir son regard noisette. Discrètement, il se retourna, puis avança en direction de la grande baie-vitrée, offrant une vue imprenable sur cette cité qu’il chérissait tant, sur cette cité pour laquelle il avait tout donné. Un esquissa un léger sourire, ce dernier se reflétant dans la vitre, puis il but la première moitié de son verre, tout en savourant le goût exquis du Bourbon possédant son âge. Délicieux. C’était ce qu’il se disait, à chacune des gorgées prises de cet alcool. Selon lui, il n’y en avait pas de meilleur.
    « Lorsque j’ai vendu Nuvian à votre famille, ce dernier a été mis en grave danger, notamment par les éminents membres des Wessex. Je ne sais pas qui exactement et, à vrai dire, je m’en fous complètement aujourd’hui. Il aurait pu crever, cela n’aurait rien changé pour moi. Seulement, ma mère aurait été gravement impactée. Aussi, c’est pour cela que j’ai tout fait pour qu’elle et mon père soient rapatriés à Ikusa, sous le joug de la famille Blaiddyd, celle de ma mère. Sept ans. Sept ans que je n’ai pas revu mes parents. Je ne saurais même pas vous dire si ma mère est encore en vie, à l’heure actuelle et, à moins de me rendre directement à Ikusa ou, de recevoir une visite inopinée de l’un des Blaiddyd, je n’ai absolument aucun moyen de le savoir. » Expliqua Arès, finissant d’une traite son verre rempli de Bourbon. Aussitôt, il se retourna, pour aller reposer son verre de cristal sur le plateau à alcool et, revenir prendre place face à Hestia.

    De nouveau, il adressa un bref sourire à son interlocutrice, un sourire qu’à moitié sincère, étant donné qu’il remettait aussi la cause de cette perte sur les membres de la Grande Famille elfique. Alors, était-ce vraiment possible de construire une véritable relation de confiance avec un membre des Wessex ? Vraiment ? Certainement, du moins, Arès avait envie d’y croire. Il avait envie d’établir un lien pérenne dans le temps, que ce soit avec la Sénatrice Optimate, ou avec un autre, qu’importe. Il voulait faire changer les choses, comme sa mère le lui avait demandé.
    « Très bien, Dame Wessex. Je suis prêt à établir une véritable relation de confiance, au moins avec vous pour commencer puis, si on nous le permet, avec le reste de la famille Wessex. Croyez-le ou non, mais c’est véritablement mon désir. » Répondit-il simplement, tout en se redressant dans son fauteuil, laissant les formes de son dos épouser parfaitement le dossier de velours de son assise.

    La rationalité dont faisait preuve la Sénatrice était tout bonnement exemplaire. Arès le savait, il devait en prendre de la graine. Mais, c’était aussi cela qui marquait sa personnalité, au Maire. Cette envie de toujours se précipiter, que ce soit vers la réussite ou non. Il était un homme très peu patient, pour beaucoup de chose. À tel point qu’il était toujours prêt à bâtir une entreprise, si on venait le lui demander, tant que c’était pour servir ses propres intérêts, bien entendu. La précipitation et l’ambition, ils étaient les meilleurs adjectifs pour définir le Maire de Courage, placé sur ce siège par la Vice-Présidente Exousia. Une hybride qui place au contrôle de sa ville, un Optimate, c’était dire quel genre d’homme était Arès, très persuasif. Comme l’avait souligné Hestia, la grossièreté était l’un des plus vils défauts du politicien Optimate. Après, elle était face à l’un des plus gros racistes de toute la Nation Bleue.
    « Je suis ravi d’apprendre que vous soutenez cette initiative qui, comme vous le savez certainement, me tient grandement à cœur. La sécurité sera certainement l’un de mes points phares pour les prochaines élections municipales et, c’est bien ce sur quoi je compte appuyer. Mais, les effectifs ne sont pas une ressource infinie, hélas. Nous sommes parfois en manque dans certains quartiers. C’est d’ailleurs là tout l’art de savoir gérer les Officiers Républicains, dans ce genre de situation. Il faut savoir où placer ses pions pour gagner la partie et, pour moi, les shoumeïens sont les adversaires. Si besoin, j’espère pouvoir faire appel à vous pour me fournir quelques-uns de vos hommes, moyennant finances, bien entendu. Enfin, je n’en suis pas encore là non plus, comme vous vous en doutez. » Argumenta le Wessex, avec un naturel époustouflant, comme à son habitude. Lorsqu’il s’agissait de sécurité, Arès était certainement le plus doué, mettant tout en œuvre pour que celle-ci primât dans les rues de sa précieuse ville.

    Les dernières paroles de son interlocutrice ne faisaient que renforcer le Maire dans ses idées, vis-à-vis de la famille Wessex. Cette dernière avait, pour lui, un fonctionnement extrêmement sectaire. Chacun des membres avaient le devoir de servir le nom de cette prestigieuse famille. Chacun des membres œuvraient pour le bien commun. Il ne le reprochait pas le moins du monde, non. Mais, tout de même, il était bien content d’être loin de ce genre de pratique, même si, de son côté, il donnait aussi beaucoup de sa personne pour redorer le Blason des Wessex. Un Maire Wessex, c’était une première dans l’Histoire de Courage. Pour le coup, il n’était pas désireux de rebondir sur les dires d’Hestia. Il n’avait pas plus que cela envie de s’étaler sur le sujet et, elle avait certainement compris qu’Arès soutenait certaines luttes de la famille dont il portait le nom.

    Arès n’avait pas encore eu l’occasion de s’entretenir directement avec l’un des représentants de l’État-Major de la Nation de la chouette. De ce fait, il ne pouvait pas répondre avec certitude à la question de son interlocutrice. Mais, il pouvait au moins faire l’effort d’être totalement honnête avec celle-ci. Il prit soin de se pencher légèrement en avant, laissant ses bras venir se poser lourdement sur le bois massif composant son vaste bureau. Un léger sourire fendit son visage elfique, dont certaine cicatrice se faisait plus que visible, dont celle à son œil. Cette dernière était parfois sujette à beaucoup de questionnements de la part de ses interlocuteurs. Le Maire était même surpris que la Wessex n’en demandât pas davantage.
    « Eh bien, je vais lancer la production comme je vous l’ai dit. S’ils n’intéressent pas l’État-Major, alors je les garderai à titre personnel et, y incorporerai les Protecteurs d’Ébènes, afin que ceux-ci puissent veiller sur les côtes de Courage. Il est essentiel que ces dernières soient gardées du mieux possible, surtout avec les récents événements survenus à Kaizoku. Mais, dites-moi, Dame Wessex. Des navires de ce genre pourraient-ils intéresser la famille Wessex ? Vous aussi avez une milice et, avec ce qu’il est advenu à Port-Wessex, il serait toujours bon d’avoir une ou deux flottes de Navire spécialement conçues pour la défense, non ? » Questionna Arès, épiant son interlocutrice du regard. Pour le coup, le demi-elfe n’avait pas la moindre idée de ce qu’allait avancer l’égérie elfique. Il ne s’attendait pas forcément à une réponse positive, mais il l’espérait fortement cela dit.

    Cette fois-ci, les paroles d’Hestia ne paraissaient pas seulement tranchantes, elles l’étaient. Arès n’en attendait pas moins, certes, mais il ne pensait pas qu’elle réagirait aussi rudement. Décidément, cette elfe lui donnait du fil à retordre, à tel point qu'il n'était même pas sûr de pouvoir finalement intégrer le Conseil des Sages de la Grande Famille. À la dernière remarque de son interlocutrice, il se permit de légèrement rire. Sa tête mise à prix ? Oui, cela avait été brièvement le cas, lorsque son existence avait été révélée à la famille de consanguin. Mais, comme elle l’avait souligné, ce n’était plus le cas à présent. Et puis, ils seraient bien idiots d’oser s’attaquer à un homme de l’envergure d’Arès qui, en plus d’être le Maire de Courage, était aussi le directeur d’une entreprise portant leur propre nom.
    « Vous m’avez l’air difficile en affaires, Hestia. Excusez-moi si mes dernières paroles vous ont été offensantes, envers vous ou le Conseil. Disons que, j’ai tendance à dire ce que je pense et, disons-le, le Conseil n’est pas ce qu’il y a de plus compétent. Il suffit de voir où il a mené la famille durant ces dernières années. Mais, s’il n’est pas prêt à accueillir une personne possédant un regard extérieur, je le comprends totalement. Qu’il continue à s’enfoncer dans les abysses, ce n’est guère mon problème. Si la famille venait à tomber, cela ne m’impacterait que très peu. Un changement de nom et on en parle plus. » Rétorqua le Maire, un sourire purement mesquin dessiné au coin de ses lèvres.
    « Alors, si mes bateaux ne vous suffisent pas, que vous faut-il, Dame Wessex ? Vous n’avez qu’à me le demander et, je suis certain de pouvoir vous l’obtenir. Comme je vous l’ai dit, la décision n’appartient qu’à vous. Je ne vous critique pas et, je suis certain que vous apportez un vent de fraîcheur, mais, imaginez une seule seconde, imaginez avoir autour de cette prestigieuse table, un individu n’ayant pas grandi dans vos rangs. Un regard neuf, un regard extérieur, qui pourrait maintenir la famille sur son piédestal. Parce que, croyez-moi, des patriarches n’attendant qu’un simple faux-pas des Wessex, il y en a des centaines. Des centaines de familles sont prêtes à acquérir le rang de Grande Famille à la place de la vôtre. » Conclut finalement le Maire. Elle pourrait bien prendre ses paroles comme elle le voulait, au moins, il avait été sincère et, plus que tout, il avait donné une critique objective. Qui de mieux qu’Arès, pour ce genre de chose ? Un homme ayant grandi à la fois sous le joug d’un Wessex et, à la fois sous le joug d’une Reikoise. Il était certainement le mieux placé pour améliorer le Conseil. Encore fallait-il qu’Hestia en prît conscience.
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  • Ven 26 Juil - 19:16
    Un destin forgé
    Feat Arès Wessex

    Il continuait de proférer des grossièretés, bien qu’Hestia lui ait clairement fait savoir qu’elle n’appréciait pas ce genre de langage. Il tentait de justifier son comportement par un manque d’éducation et l’absence de son père. C’était une excuse inadéquate. Sa mère aurait pu lui offrir une éducation correcte, même si elle n’était pas à la hauteur des valeurs et de la sophistication républicaine. Lorsqu'il insista sur le fait qu’ils partageaient le même nom et faisaient donc partie de la même famille, la noble elfe afficha une moue désapprobatrice. Elle eut la délicatesse de ne pas le contredire sur ce point, parce qu’elle reconnaissait que cela aurait été blessant pour lui. Toutefois, il se trompait lourdement s'il pensait pouvoir un jour être accepté dans leur illustre lignée. Pour Hestia, cet individu n'était rien de plus qu’une tache d’encre disgracieuse sur un arbre généalogique autrement incomparable.

    « Mon éloquence et ma précision ont souvent été vantées, je vous l’accorde volontiers. Merci pour ces compliments, Monsieur le Maire. » Bien qu’elle se doutât qu’il ne s’agissait que de flatterie, Hestia accepta cette reconnaissance avec bienveillance. « En ce qui concerne mon accession au Conseil des Sages, elle est effectivement récente. » précisa-t-elle.

    L’elfe laissa son vis-à-vis se servir, en terminant elle-même son infusion aux plantes. Cette dernière ne semblait plus suffire au politicien, préférant alcooliser sa boisson, peut-être pour se donner davantage de contenance. Les questions de la sénatrice n’étaient pas anodines et le piquaient au vif, dans le but d’obtenir une réaction de la part de son interlocuteur. Évoquer son traître de père et sa sauvage de mère restaient des éléments perturbants pour le bâtard qu’il était.

    - « Vous semblez incapable d’outrepasser votre vécu familial. Vous énoncez votre désir de rejoindre la lignée Wessex, mais vous n’êtes pas en mesure de vous élever à la hauteur de ses valeurs. Les valeurs familiales sont celles que nous chérissons et qui font notre force depuis des siècles. Pour preuve, vous avez eu sept ans pour trouver un moyen de prendre des nouvelles de votre mère, sans succès. Il est inutile de vous chercher des excuses, si vous ne l’avez pas fait alors que rien ne s’y opposait, ne cherchez pas à impliquer la maison Wessex dans vos propres échecs. » Hestia ponctua ses paroles d’un regard hautain.

    Elle ne ressentait aucune pitié pour lui, vu qu’il ne faisait que se plaindre sans agir. Il aurait pu se rendre au Reike par ses propres moyens, ou bien mandater un messager ou un mercenaire pour prendre contact avec sa famille. Il possédait des ressources et des contacts, il ne lui manquait que la volonté et le courage. Cela ne faisait que renforcer le sentiment d’Hestia à son égard, il était inapte à se hisser au-dessus des problèmes. Elle ne lui accordait donc pas la moindre trace de compassion.

    En ce qui concernait les inaugurations de nouvelles casernes, l’égérie Wessex avait déjà abondé en ce sens, elle ne l’écoutait qu’avec distance. Il semblait se focaliser sur des solutions à court terme, pourtant cette proposition d’allier les forces dont disposait la maison Wessex à l’Office Républicaine montrait une belle avancée. Toutefois, la sénatrice comprenait l’importance de garder une coopération de façade, donc elle laissa se dessiner un mince sourire sur ses lèvres, avant de rétorquer.

    - « La Maison Wessex est toujours prête à fournir de la main d’œuvre pour le bien et la sécurité de la République. Nous fournissons des ressources humaines et nous souhaitons qu’elles soient utilisées à bon escient. J’accepte cette proposition de collaboration future, tant qu’elle reste alignée avec les principes et les objectifs de la politique Wessex. » Elle conclut avec ce même sourire léger, son regard conservant une certaine dureté.

    Pour les bateaux, elle hocha la tête aux premiers mots du Maire, pour les seconds elle pinça un peu les lèvres.

    - « Je vous ai déjà fait part de ma décision concernant l’obtention de navires de votre entreprise, nous ne sommes pour le moment pas intéressés, je vous remercie néanmoins de votre offre. » dit-elle, patiemment.

    L’attitude d’Arès était insultante pour elle et sa famille, il se montrait arrogant, prétentieux. Sa condescendance le rendait dénigrant et irrespectueux vis-à-vis du Conseil des Sages. Elle dut faire preuve de maîtrise pour ne pas s’emporter et conserver toute la dignité et la diplomatie qui la caractérisaient.

    - « Je vous remercie pour votre franchise, Monsieur le Maire, mais je crains que vos propos ne soient quelque peu erronés. Nous possédons un candidat à la présidence, je siège au Sénat et bon nombre de co-sénateurs sont aptes à m’apporter une vision plus large, à l’échelle du pays. Aussi, le courant Optimates gagne toujours plus en popularité, il a le vent en poupe ! De plus, notre famille domine le marché de l’industrie métallurgique, nos exports sont excellents également. Et nos relations avec la SSG sont bonnes. Vous savez, nous sommes une des familles fondatrices et il n’est pas si aisé de nous faire tomber, bon nombre ont déjà essayé et se sont heurtés à une forteresse inflexible. Les Wessex ne sont pas remplaçables, il serait judicieux de ne jamais l’oublier. » Hestia était toujours prête à défendre sa famille, surtout auprès d’opportunistes prétentieux tel qu’Arès. « Vous comprendrez qu’avec le raisonnement qu’est le vôtre, il est inconcevable de vous faire entrer dans ce cercle vertueux qu’est le Conseil. Il nous faut seulement des personnes loyales et de confiance, les biens et l’influence, nous sont déjà acquis. Toutefois, je vous souhaite bonne réussite dans vos projets municipaux. » dit-elle en se levant et s’inclinant très légèrement par simple politesse, prête à mettre fin à cet entretien.


    Noble de La République
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    Arès B. Wessex
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  • Lun 29 Juil - 11:28
    Le Maire de Courage se doutait bien que l’accession de son interlocutrice, Hestia Wessex, au sein du Conseil des Sages de cette même famille, était récente. Après tout et, il le savait très bien, ce groupe régnant sur la Grande Famille n’acceptait que très rarement les jeunes elfes, entre guillemet bien sûr car, la Sénatrice avait les deux cent ans passés, plus de deux fois la longévité humaine. Quoi qu’il en soit, cette personne n’était pas d’un grand intérêt pour le bâtard elfique car, même si elle n’était pas désagréable à regarder, elle était d’un : sa cousine et de deux : elle a l’air de bien cacher son jeu. Mais bon, comme dans toutes les Grandes Familles Républicaines, il était important de savoir faire soigner les apparences et surtout, de se faire passer pour une personne que l’on n’était pas. Était-ce le cas d’Hestia ? Était-elle seulement honnête ? Cela, Arès n’avait aucun moyen de le savoir. Simplement, il n’oubliait pas qu’il avait, face à lui, une politicienne certainement très douée, étant donné qu’elle était, à l’heure actuelle, la seule Sénatrice du Courant Optimates et du Parti Wessex.

    Le regard hautain de cette peste ne faisait qu’accroître la nervosité du Maire Wessex qui, d’habitude, n’était pas du genre à retenir son calme. Seulement, la situation actuelle était bien différente et nécessitait malheureusement un calme serin jusqu’à au moins avoir obtenu ce qu’il voulait. Mais, si d’aventure il voyait qu’il ne pouvait rien tirer de cet échange, alors il ne prendrait pas la moindre pincette et, visiblement, il n’y a pas moyen d’obtenir quoi que ce soit. Pour autant, il lui fit un simple sourire amer, étendant ses lèvres jusqu’aux oreilles et la regardant de ses prunelles océaniques. Il avait bien envie de la démarrer, mais il ne fit rien, il ne répondit même pas. Pas une seule parole ne s’échappa d’entre ses lèvres.

    Au moins, Hestia avait la décence d’accepter une éventuelle collaboration entre Arès et la Famille Wessex. Même si elle demandait à ce que cette dernière reste alignée avec la politique de la Grande Famille. L’Elfe au sang pure semblait donc oublié qu’elle était face à un homme portant le nom de sa propre famille alors, comment pouvait-il en être autrement ? De nouveau, Arès fit un sourire, plus amical cette fois-ci.
    « Bien entendu, tant que nos deux partis peuvent en tirer profit, je ne suis contre aucune forme de collaboration et je suis encore moins contre le fait de suivre la Politique de notre belle famille dont les membres baisent entre cousin et cousine. Tant que ce n’est pas entre cousin et cousin, hein ? » Répondit-il, n’ayant pas l’opportunité de mettre un coup de coude à son interlocutrice, comme elle était en face de lui. Il avait quand même fait un geste de la tête, en mode « Tu l’as ? ».

    S’en suivit d’un long discours aussi ennuyant qu’inintéressant sur la position des Wessex au sein de la République. Ils avaient un candidat à la présidence blablabla… « Je plains le puceau qui se la fera. » Pensa alors Arès. C’était un coup à s’endormir en plein ébat. Bref, les insultes qui suivirent ne plurent vraiment, mais vraiment pas. Bon, il n’allait pas non plus se mettre à l’insulter de tous les noms comme il l’aurait fait en temps normal, parce qu’être un Maire civilisé est plus important qu’être un Maire qui fait les gros bras. Surtout qu’il avait face à elle une Sénatrice, donc bon, c’était un coup à avoir tout le monde qui lui tourna le dos. Son regard océanique vogua jusqu’aux prunelles noisette de son interlocutrice, toujours avec ce sourire amère.
    « Bien, je vois. Alors, vous pouvez laisser la famille Wessex en dehors de mes affaires, ce n’est pas si mal. Quant à en prendre le contrôle, ce n’est pas dans mon intérêt. À quoi cela me servirait d’être à la tête d’une famille consanguine ? Je préfère encore créer ma propre dynastie en repartant de zéro, quitte à faire. Mais bon, passons, je vois que nous n’arriverons jamais à tomber d’accord. À la place, je propose de vous montrer pourquoi les Wessex ne gagneront jamais la présidence de notre pays. Vous permettez ? » Demanda Arès, laissant son regard absorber celui de son interlocutrice.

    Une illusion auditive, voilà ce qu’Arès était en train de propager dans l’esprit de son interlocutrice. Il lui faisait entendre ce que la majorité des habitants de la République pensaient du Courant des Optimates, à l’heure actuelle :

    « Ce ne sont que des fascistes, ils couleront le pays bien assez vite s’ils sont élus… »

    « Et les réfugiés dans tout ça ? Ils n’ont nulle part où aller. Si les Wessex sont élus, il en sera fini des shoumeïens sur nos terres... »

    « On ne peut pas les élire, la suprématie elfique ne fera que plonger la République dans une sombre période de son histoire. »


    Les phrases continuèrent de résonner encore quelques instants dans l’esprit d’Hestia, jusqu’à ce qu’Arès arrête son manège. Il se leva, puis alla se placer à quelques pas de la belle elfe.
    « Alors, vous voyez ? Ce que vous venez de voir est ce que j’entends la plupart du temps. Peut-être que cela changera d’ici les élections mais, pour l’instant, à la capitale et à Justice, l’opinion publique n’est pas favorable à ce que des Optimates soient aux pouvoirs. » Déclara-t-il, attendant que son interlocutrice tournât son regard en direction du sien.
    « Nous nous reverrons, Hestia Wessex, soyez-en certaine. Peut-être que la prochaine fois, mon demi-frère ce sera bien occupé de vous. » Conclut-il.
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