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  • Dim 14 Juil - 20:56
    La chaleur du corps de Pancrace fut une véritable délivrance. Sixte avait toujours trouvé étrange la capacité des hommes à dégager de telles températures même au plus fort de l’été mais aujourd’hui c’était une véritable bénédiction. Maintenant qu’elle était entourée par ses cuisses, son dos et ses bras, elle sentait ses muscles qui commençaient doucement à se détendre, ses contractures à se dénouer, ses muscles à relâcher de leurs crispations. Si elle n’avait pas fait preuve d’un tant soit peu de volonté, il lui aurait suffit de fermer les yeux pour s’endormir d’un sommeil sans rêve et profond. Ironiquement et malgré la trahison dont avait fait preuve Pancrace, elle lui faisait confiance pour ne pas l’assassiner une fois sa garde baissée. C’était peut-être idiot, sans doute naïf. Après tout, il l’avait déjà dupé une fois, recommencer était largement dans ses cordes. Mais quelque chose, peut-être un instinct tricentenaire, simplement sa propre bêtise ou la supposition que pour l’heure il avait tout intérêt à la garder en vie, lui laissa penser qu’elle ne craignait rien entre ses mains ce soir. Tout comme elle ne l’avait pas craint quelque semaine auparavant. Ses pensées vagabondèrent quelques instants vers cette nuit-là ; elle repensa à sa bouche sur la sienne, dévalant son cou pour aller embrasser sa clavicule, à la façon dont ses mains s’étaient frayées un chemin sur sa peau, aux regards échangés, aux heurts de leurs corps l’un contre l’autre. Sa tête pencha dangereusement sur le côté. Puis elle se souvint du matin, de la froideur des draps à côté d’elle et du sursaut d’inquiétude qui s’était rapidement mué en colère lorsqu’elle avait découvert sa besace vide. Elle avait mis la chambre sans dessus dessous, soulevé le lit, viré les débris de table à travers la pièce. Jusqu’à ce que l’évidence ne s’impose: la pochette lui avait été volée. Elle redressa la tête à contrecœur.

    - T’aurais pu me demander. Souffla Sixte alors qu’un bâillement, en réponse à celui de Pancrace, lui fit presque se décrocher la mâchoire. - Pour la pochette. Y avait mille façons de faire et t’as choisi la pire. L’elfe ne chercha pas à capter son regard, ni à jauger sa réaction, elle s’en fichait comme de ses premières chaussettes. A la place, elle se tortilla de manière à lui voler encore plus de chaleur. Sa tête vint se reposer sur son épaule, son front contre son cou. - C’est pas une nuit blottit l’un contre l’autre qui changera ça.  Sa voix qui était claire devint un peu plus ténue et les derniers mots qu’elle prononça n’était qu’un marmonnement : - On aurait pu trouver un terrain d’entente. Après quoi Sixte glissa malgré elle vers le sommeil et même le bruit de la congère dehors n’y changea rien.  

    Le vent à l’extérieur ne semblait pas faiblir, il faisait trembler les vitres des fenêtres au gré de ses bourrasques et dissimulait les bruits extérieurs même aux sens particulièrement affutés de la demi-sang. De toute façon, la protection des bras de Pancrace lui offrait un repos dont presque rien ne pouvait l’arracher. La chaleur qui s’était répandue entre eux avait réchauffé ses extrémités et elle ne tremblait plus.

    Hélas ce “presque rien” était déjà sur le point de la tirer de son repos bien mérité. Il avançait face à la bise, un pied après l’autre tout en s’accrochant fermement à la paroie rocheuse, la même qu’elle et Pancrace avait empruntés un peu plus tôt et qui leur avait presque valut de se rompre le cou trente mètres plus bas. Mais ce “presque rien” était aussi discret qu’il connaissait bien la montagne alors il continua d’avancer à tâtons, jurant tout bas lorsque les rafales firent vaciller ses prises sans pour autant que la magie ne remarque sa présence. Bientôt, la silhouette du refuge se dessina sous ses yeux. Contrairement à ce qu’il attendait, une lueur orangée perçait à travers les vitres gelées qui l’empêchaient de voir à l’intérieur. Mais il était sûr d’une chose : il y avait quelqu’un à l’intérieur. Restait à savoir qui. A pas de loup, il s’approcha de la porte et sa main glissa sur la garde d’une longue lame parfaitement aiguisée. Il lui faudrait agir vite. Sans réfléchir, il poussa la porte et s’engouffra à l’intérieur ou l’attendait non pas une mais deux personnes.

    La réponse de Sixte fut instinctive quoi que brouillon, son esprit embrumé était incapable de situer exactement l’endroit ou elle se trouvait. D’un bon, elle s’arracha à l’étreinte de Pancrace et sauta sur ses armes qu’elle pointa en direction de la porte qui s'ouvrait avec fracas. Ses yeux papillonèrent pour chasser les brumes de l’endormissement, elle y voyait flou mais en plissant les yeux elle reconnut le visage qui leur faisait face. Les rouages de son esprit se mirent alors en marche, l'incompréhension passa d'abord sur ses traits groggy suivit de la stupeur.

    - Ryma ? S’étrangla-t-elle alors qu’elle sentait toute la chaleur qu’elle avait emmagasiné s’échapper de son corps. - Qu’est-ce que tu… Ses yeux filèrent en direction de Pancrace et en un instant, elle se tenait entre eux. - N'approche pas. Ce n’était pas une supplique, ni une demande, c’était un avertissement.
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    Pancrace Dosian
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  • Sam 20 Juil - 10:21

    « Mh-hm. »

    J’réagis pas plus que ça. C’est facile à dire, qu’il suffisait de demander, mais on avait passé pas loin de quarante-huit heures à traquer la même pochette, en se faisant attaquer par des chasseurs de primes, une cadre de la Banque des Chaînes et un informateur véreux et vérolé. Au bout d’un moment, on devait chacun défendre notre steak, quoi. J’pense que si je lui avais demandé, elle aurait dit non. Après, p’tet qu’elle aurait accepté après, on sait pas.

    J’détourne le fil de mes pensées avant que la combinaison avec notre position rende la situation gênante, puis c’était pas faute d’avoir réfléchi tout du long à un terrain d’entente. Mais elle avait un contrat, et moi j’avais des ordres. A partir de là, à moins qu’on ait le même client, ce qui, je crois, était pas le cas, ça devient vite éminemment contradictoire. Vrai qu’on aurait pu faire faire une copie des documents pour en donner à chacun. Mais s’il fallait les originaux ? J’en sais rien, moi.

    Et, surtout, on se connaissait pas si bien que après. Enfin, pas comme si on avait tellement fait la conversation, mais tout prend une tournure différente après l’intimité.

    L’avantage de réfléchir à tout ça et de refaire le fil des événements, c’est que ça me maintient suffisamment éveillé pour l’heure qui suit, et j’en arrive à la conclusion que j’aurais pas fait différemment, et que, de toute façon, on n’aurait pas pu savoir. Dans le monde où c’était elle qui se barrait avec la pochette, elle devenait recherchée et pouvait plus mettre les pieds dans une ville de République sans avoir les Limiers et l’Office aux trousses, ou quelque chose du genre, si le contenu des documents était vraiment si important.

    Mais faut bien reconnaître qu’après l’interminable balade dans la montagne, avec une soirée beaucoup trop arrosée juste avant, j’me suis endormi comme une merde. La sensation d’être enfin au chaud, l’épuisement, et l’ennui de devoir maintenir la vigilance sans bouger, c’est clairement pas terrible, même si c’est un peu fumeux comme excuse. A la GAR, les officiers m’auraient collé de garde pour les six mois à venir, et de corvée de latrines en prime.

    Et ç’aurait été mérité.

    Heureusement, j’suis pas resté avec ces cons : je préfère pouvoir dormir et pas porter des sacs de quarante kilos pendant des randonnées dans la montagne, en pleine nuit et sous la pluie. L’ironie, c’est que si le sac est plus léger, c’est exactement ce que j’fais, sous la neige, pour retrouver...

    ... Notre intruse du jour, Ryma, un couteau à la main, et Sixte entre les deux. J’cligne des yeux pour en chasser le sommeil, m’assurer que personne fait de mouvement brusque. Ça vaut rien, mais j’ai gardé les couvertures, mes armes sont plus loin, et l’adrénaline se met à fonctionner à plein régime. J’lève doucement les mains pour montrer que j’suis pas menaçant, comme si ça pouvait m’empêcher de balancer un sort suffisamment puissant pour la vaporiser sur place.

    Malheureusement, j’suis censé la ramener vivante, histoire qu’elle ait un procès équitable et que les familles des victimes puissent faire leur deuil, soulagés que la justice de la République fasse son oeuvre. Donc ça veut dire que c’est mieux si elle a encore ses jambes, sinon j’vais devoir la porter, et qu’elle est vivante et pas un légume.

    « Ryma, Ryma. Qu’est-ce qui se passe ? »

    Elle a pas l’air surprise qu’on connaisse tous les deux son prénom, et j’me demande à quel point elle a été informée sur les gens qui la pourchassaient. Y’a aussi le trio de chasseurs de primes que j’ai croisé plus tôt, des confrères à Sixte. Est-ce qu’ils ont même pris la décision de grimper la montagne ? Si oui, ils sont encore à quelle distance ? C’est un peu un non-facteur tant qu’ils font pas à leur tour irruption dans le refuge, et les étoiles qu’on distingue par les fenêtres ont l’air d’indiquer que si le blizzard s’est calmé, on est encore au milieu de la nuit.

    « Pourquoi vous êtes là ? Pourquoi vous me suivez ? »

    Elle a la voix cadencée des montagnards et le ton rauque de ceux qu’ont pas parlé depuis un certain temps. A part quand elle a vu son vieux, j’suppose que y’avait personne à qui faire la conversation. J’réfléchis à comment répondre. J’réfléchis à comment, avec Sixte, on va pouvoir lui tomber dessus pour la désarmer et redescendre de cette montagne de merde et de neige. J’sais pas pourquoi la demi-elfe nous fait face à tous les deux pour s’assurer que la situation s’envenime pas. Elle essaie probablement de l’amadouer pour qu’elle pose son couteau au sol ou dans le fourreau à sa ceinture, j’pense.

    Puis à la première ouverture, on lui tombera dessus.

    J’cherche un signal dans les yeux bleus de Sixte, mais j’trouve rien pour l’instant. On discute, alors.

    « Pas d’inquiétude, Ryma, on te veut aucun mal. »

    Enfin, pas nous. Après, le juge et compagnie, c’est un autre débat, mais moi, je dois juste ramener la coupable probable de toute cette sombre histoire.

    « Qu’est-ce qui s’est passé, rue des Martyrs, la semaine dernière ? Que j’demande d’une voix douce. »
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    Sixte V. Amala
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  • Dim 28 Juil - 19:14

    Dieux! Ryma n’aurait su surgir dans une situation plus inconfortable. A moitié dénudée, les cheveux en pagaille, sur le point de se remettre à grelotter de froid et tenant une dague qu’il aurait presque été aisé de lui arracher des mains tant elle était encore prise au piège dans les brumes du sommeil. Ses yeux papillonnèrent plusieurs fois alors que la voix de Pancrace s'était élevée entre elles. C’était bien sa peine d’être accompagné d’un garde républicain, plus encore aujourd’hui. D’ailleurs Ryma semblait du même avis puisqu’elle avait les phalanges blanchies à force de serrer sa lame de toute ses forces. Sixte était convaincue qu’elle ne serait même pas capable de la manier correctement tant elle était tendue. De toute façon, cette gamine n’était pas faites pour le combat ; c’était une enfant des montagnes qui était bonne à chasser, dépecer des bêtes, couper des champignons et ramasser des racines. Pas à affronter une elfe tricentenaire et un humain largement entraîné à ce genre de situations. Ryma le savait, Sixte le lisait dans ses yeux. Mais elle brûlait d’une hargne féroce. De celles qui peuvent soulever des montagnes, justement.

    Sixte fut la première à abaisser son arme sans être imitée par la jeune femme. Son regard passa sur Pancrace qu’elle sonda, devina qu’il attendait… Quelque chose. Quoi ? Un signal peut-être ? Mais il ne viendrait pas. Pour pleins de très bonnes raisons et la première était sa tenue. Profitant de leur bref échange et de la voix rassurante qu’il prenait pour s’adresser à la jeune femme, l’elfe se glissa près du feu pour enfiler ses vêtements. Ils étaient encore humides et glaciaux. Une grimace de répulsion déforma ses traits fin lorsqu’elle glissa sa jambe dans celle de son pantalon et qu’il lui colla à la peau comme une sangsue. Impossible de sortir sans risquer de mourir de froid. Cela ne l’empêcha pas pour autant d’enfiler sa chemise et son corset. Elle était en train de lasser le dernier cran lorsque la question de Pancrace la figea à la manière d’une statue de marbre.

    - R-rue… Des Martyrs… ? Begailla Ryma qui perdit brusquement de sa superbe. Son regard se voilà, elle eut l’air hagard puis brusquement se reprit, redressa son couteau et serra la mâchoire. - Qu’est-ce que ça peut vous foutre d’toute façon ? Vous êtes là pour réclamer vengeance ! Pour m’arrêter ? Sa voix montait dans les aigus, était sur le point de devenir un cri. Ses yeux inquiets, presque fous passaient de Pancrace à Sixte légèrement derrière lui.

    - Rue des Martyrs ? Répéta Sixte en braquant son regard sur Pancrace, sondant son visage à la recherche d’une question dont la réponse était évidente. Pourtant, naïvement, elle espérait se tromper. “Merde.” Jura-t-elle intérieurement lorsque l’évidence s’imposa à elle. Y avait-il d’autres raisons de le voir ici en même temps qu’elle, après tout ? Non. Aucune.

    Les dieux avaient un drôle d’humour. Et Sixte n’était pas très bon public.

    Rapide, elle se propulsa vers l’avant en arrachant un sursaut à Ryma qui manqua d’en lâcher son couteau. La lame du sien cependant se posa le long de la gorge de Pancrace, ses doigts s’enroulèrent autour de son poignet pour lui tordre le bras violemment.

    - On savait tous les deux qu'on ne s'accorderait pas éternellement, hein ?  Lui souffla-t-elle à l’oreille. - Ça ne sera pas très agréable. Le prévint-elle avant d’absorber toute la magie autour d’eux. Celle de Pancrace, celle de Ryma et même la sienne. C’était le seul moyen qu’elle avait de les préserver toutes les deux des capacités de l’officier et si elle n’en avait pas vu toute l’étendue, elle savait qu'elles ne se résumaient pas seulement à traquer des pauvres gamines dans les montagnes. - Ryma. Appela-t-elle. - Il y a de la corde dans mon sac, rapporte la moi. La gamine lui lança un regard incrédule. - Putain c’est ton père qui m’envoie, maintenant va me chercher ce bout de corde avant que je le laisse t’embarquer directement. Cette menace à elle seule constitua un argument de poids puisque Ryma se précipita vers le sac, le fouilla à la hâte et rapporta à Sixte ce qu’elle avait demandé.

    Une fois Pancrace solidement ligoté, elle le déposa dans un coin de la pièce et vint s’asseoir près du feu. Ryma, qui se tenait toujours près de la porte, n'avait de cesse de les fixer à tour de rôle, se demandant lequel des deux était le moins dangereux pour elle. Finalement, elle dû estimer que Sixte était la plus sympathique et s’approcha d’elle de la même manière qu’un chat sauvage avec un inconnu.

    - C’est mon père qu'vous envoie ? Demanda-t-elle.

    - Ouais et la vieille dans le village au pied du col. C’est elle qui m’a dit par où t’étais partie.

    - Mimain !

    - Quelque chose dans le genre. Confirma Sixte d’un hochement de tête. - Si t’as faim, y' a de quoi faire dans le placard là-bas.

    Elle attendit que la jeune femme eut disparu pour revenir vers Pancrace avec une couverture à la main. Elle la déposa contre son corps de manière à ne pas le laisser mourir de froid.

    - J’ai ressenti la même chose quand j’me suis réveillée sans ma pochette. Lui avoua-t-elle alors qu’un sourire fendait son visage. Une fois qu’elle eut calé l’épaisse couette, elle s’assit en tailleurs devant lui. - On va tous attendre que le soleil se lève, tu te doutes bien que ni toi, ni moi ne pouvons partir en pleine tempête avec des vêtements gelés. Et puis dans le noir avec ce truc qui rode dehors… J’ai pas envie de tenter ma chance. Après tout, sans Pancrace elle n’aurait pas été là pour se geler les miches au beau milieu d’un refuge paumé. Son corps serait devenu une congère sanglante trente mètres en aval. - Demain matin je partirai avec Ryma, je l’emmenerai là je le dois et toi tu  ne nous suivra pas. De toute façon, je compte bien maintenir mon absorption aussi longtemps qu’il faudra. Quand je serais suffisamment loin tu pourras te libérer toi-même. J’me trompe ? Ses lèvres se pincèrent puis elle lui tapota vaguement l’épaule avant de se relever. - Si t’as besoin de quelque chose, tu sais où me trouver.

    Et elle se rapprocha du feu où Ryma, méfiante, s’était glissée pour se réchauffer en mangeant des légumes amer.

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  • Mar 6 Aoû - 19:22

    Me faut un temps stupidement long pour relier tous les points entre eux.

    Certes, j’étais pas au top de ma forme au départ, mais quand même, ça m’était pas venu à l’esprit. Du coup, avec une dague sous le coup, un bras tordu, et la magie qui est comme assourdie à proximité de Sixte, j’laisse les choses se dérouler, surtout qu’elle se contente de m’attacher et de me poser gentiment dans un coin. J’me sens pas d’affronter les deux maintenant, alors que j’sais pas vraiment sur quel pied danser. N’empêche, j’en étais sûr, qu’elle était rancunière. C’est dingue, de vivre aussi longtemps et de pas laisser filer les choses.

    Ça doit faire un gros bagage à traîner, quoi.

    J’me contente donc de hocher la tête, et de laisser Ryma manger un bout avec Sixte qui s’assure que la situation va pas dégénérer. Pour être franc, ça me semble assez mal engagé, étant donné que son objectif est clairement d’aider la meurtrière à s’enfuir, visiblement sur demande de son père, et que j’rentre bredouille. Bon, ça, dans l’absolu, c’est pas dramatique, si tant est que j’me suis quand même farci la route et l’ascension de la montagne en plein blizzard. Il reste toujours la question de savoir ce qui nous a attaqués, p’tet un genre d’ermite ou une bestiole qu’on voudrait pas croiser. J’suis juste soulagé que ce soit ni Ryma ni, semble-t-il, quelqu’un qu’elle connaisse.

    Pasque ça nous aurait salement mis dans la merde, de lutter contre autant de magie d’un coup, dans un milieu qu’on connaît mal.

    Bref, la fugitive mange sans grand entrain pour le goût, mais avec application pour reprendre des forces, et j’peux pas m’empêcher de noter ses traits tirés, les cernes qu’elle a sous les yeux, ses vêtements clairement usés. J’m’étends pas sur l’odeur, ça serait peu charitable, mais c’était mieux quand il faisait froid. La chaleur de l’âtre a le même effet sur elle que sur nous un peu plus tôt, et elle se met à dodeliner de la tête. Sixte s’est placée dans un coin et nous observe tous les deux d’un regard aiguisé. J’suppose qu’elle a une confiance toute relative en la montagnarde, et encore moins en moi pour des raisons évidentes.

    J’pourrais juste m’endormir quelques heures, mais d’une, il fait moins chaud là où j’suis, et de deux, j’ai pas forcément envie de leur permettre de prendre du repos.

    « Alors, Ryma, la rue des Martyrs ? Vu que tu sais que tu vas t’en tirer.
    - Hé ben quoi ?
    - Pourquoi ?
    - Ca vous regarde pas. »

    Elle a le pli de la bouche têtu, et un regard en direction de Sixte confirme qu’elle écoute avec attention.

    « Malheureusement, si. J’suis pas chasseur de prime, mercenaire ou quoi. J’suis officier républicain, donc j’essaie de comprendre ce qui pousse une fille de la montagne descendue en ville à tuer quinze personnes, dont des femmes et des enfants, dans trois appartements différents de la même rue. »

    J’fais un sifflement impressionné.

    « C’est que, quinze, c’est beaucoup, quand même. »

    Sa main se crispe sur son arme, qu’elle avait posée à côté d’elle mais qu’elle reprend aussitôt. Mais elle répond pas.

    « Ca force l’admiration, aussi. J’veux dire, on a bien vu que y’avait de la magie qui était passée par là, forcément. Alors, quoi ? Vitesse supérieure ? Vu l’état de certains des corps, probablement une force peu commune, aussi, j’dirais. »

    Ses yeux se perdent dans le vague, et j’me demande à quel point elle revit les événements, là. Entre l’épuisement, la tension nerveuse, et le choc de tout ça...

    « Et, aussi, pourquoi cette gamine qui devait avoir tout au plus six ans et son petit frère qui dormait dans son landeau ? J’veux dire, ils savaient probablement à peine lire ou compter. »

    J’avoue que ça, c’était quand même pas joyeux.

    « C’était pas moi ! Qu’elle crache.
    - Ouais, sans doute. Pourtant, les témoins disent tous qu’ils t’ont vu sortir, les mains couvertes de sang, et t’enfuir ensuite hors des murs de la ville jusque... ici. Bizarre, pour une innocente, tu crois pas ?
    - C’était déjà comme ça quand chui arrivée. J’ai juste...
    - Juste ? »

    Elle pousse un juron étouffé et me tourne le dos. Anguille sous roche, p’tet. J’lui collerais bien une attaque mentale pour faire monter la pression, lui filer une p’tite migraine et la faire craquer, mais l’absorption de Sixte continue à bloquer toutes les petites magies à laquelles j’m’essaie. A son expression, elle a l’air parfaitement réveillée, et pas du tout sur le point de s’endormir. Est-ce que je table sur les quelques heures de sommeil restantes pour les prendre par surprise ? Est-ce que je dors quelques heures et j’les pourchasse le lendemain, à travers le col de la montagne, jusqu’à leur mettre le grappin dessus ?

    Plan de merde, ça, jamais je réussirai face à une locale qu’a davantage l’habitude du milieu. Et j’ai pas non plus envie de repartir dans la nuit, au demeurant.

    Ouais, nan, faut que ce soit dans les heures qui viennent, j’suppose, alors. Mais j’veux d’abord savoir, quand même, ce qui s’est passé.

    « Juste quoi, alors ? T’as vu rouge et t’as massacré tout le monde à l’étage ? On t’appelle la Bouchère des Martyrs, maintenant, tu sais ?
    - Mais... Mais... C’est pas moi !
    - Qui, alors, hein ?
    - Harold Vikner.
    - Il était dans les victimes. Appartement deux cent huit. »

    Elle baisse les yeux sur ses mains. Ouais. Mettons. Donc il aurait buté tout le monde et elle se serait occupée de lui ? J’sais qu’il avait des liens un peu troubles avec les gangs, mais ça veut rien dire. Ça veut pas non plus dire qu’elle dit la vérité : elle aurait très bien pu vouloir s’occuper de lui, et se faire surprendre par le voisinage et vouloir y mettre un terme. Quand le voile rouge tombe sur les yeux, comme disent les totos guerriers combattants, tout ça tout ça, on connaît.

    J’renifle, j’m’emmitoufle dans ma couverture, et j’ferme les yeux pour dormir. Mais que d’un oeil si même ça arrrive, en attendant l’arrivée des premières lueurs.

    ****

    Les quelques heures de détente, pour emplies de nervosité qu’elles ont été, ont quand même participé à me rafraîchir. J’suis pas sûr de pouvoir en dire autant de Sixte, qu’a monté la garde tout du long. Ryma, elle, s’est écrasée par terre au bout de trois minutes et a ronflé pire que certains officiers républicains de ma connaissance. Mais l’elfe la réveille avec une main douce sur l’épaule avant d’aller préparer ses affaires. J’les laisse se débarbouiller, avant de me redresser.

    Derrière moi, les liens tombent au sol, cisaillés par les ombres, et j’me frotte les mains et les poignets pour m’assurer que la circulation est bonne. J’adresse un large sourire en direction de Sixte.

    « Désolé, mais Ryma, à défaut d’être coupable, va constituer un témoignage capital dans l’affaire des meurtres de la rue des Martyrs. On peut sûrement s’arranger, pas vrai ? »

    Une chape d’ombres tombe sur la jeune femme, coincée sur le côté, et j’me tourne totalement en direction de Sixte. Trop rapide, trop agile, j’veux pas me faire piéger à nouveau. Elle bloque toujours les magies de faible niveau, et je tiens pas particulièrement à lui faire subir le sort du gobenain quand on traquait la pochette ensemble. Elle a été réglo, moi aussi jusque-là. Mentalement, j’me concentre pour faire apparaître une autre chape de ténèbres, et elle recule fluidement hors de portée.

    J’entends un craquement derrière moi.

    Un coup sourd à l’arrière de mon crâne.

    Puis c’est moi que les ténèbres viennent prendre.
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  • Mer 7 Aoû - 22:05
    La nuit était foutrement longue, songea Sixte alors qu’elle refusait obstinément de détacher ses yeux de l’un ou de l’autre de ses camarades. Maintenir son pouvoir actif n’était pas l’exercice le plus difficile qu’elle ait jamais eut à effectuer, mais il n’était pas simple non plus. Il ne requérait pas énormément d’énergie mais il lui fallait faire preuve d’une concentration interminable et linéaire. Quant à l’arsenal de pouvoir que possédait Pancrace, il restait un mystère, aussi elle ne pouvait pas baisser sa garde même lorsqu’il s’assoupit. Elle lui envia d’ailleurs les quelques heures de sommeil -si tant est qu’il dormit vraiment - et se promis qu’à son retour, elle prendrait une semaine entière pour se perdre dans les draps de l’auberge la plus luxueuse qu’elle pourrait se payer. A l’idée de se laisser tomber sur autre chose qu’un parquet en bois et de laisser son crâne reposer sur un oreiller en plume Sixte sourit ; cela faisait trop longtemps qu’elle était sur les routes et pas assez qu’elle avait prit le temps de dormir pour se reposer, pas juste pour survivre.

    Les ronflements de Ryma avaient le mérite de garder l’elfe éveillée. Ils faisaient grincer ses tympans sensibles d’une manière si désagréable qu’elle dû lutter plusieurs fois contre l’envie de de la réveiller à grands coups de pompes. A la place, elle se perdit dans ses pensées, dans les mots que Ryma et Pancrace avaient échangés, des crimes qu’il avait évoqué. Sixte n’avait jamais demandé au vieux Michael de quoi était accusé sa chère enfant parce qu’elle s’en fichait. Mais des gamins, quand même… Même elle, qui n’était pas réputée pour sa grande mansuétude ne s’était jamais prêtée à l’exercice. Ses yeux dérivèrent vers la silhouette en chien de fusil à gauche du feu. Cette gamine aurait-elle pu faire un truc pareil ? Ils passèrent ensuite à l’officier, emmitouflé dans la couverture qu’elle lui avait donné ; qu’est-ce qu’il ferait de Ryma si d’aventure Sixte la lui laissait ? Ses sourcils se froncèrent à cette idée et elle y renonça immédiatement. Elle emmènerait Ryma à Justice.

    Quand Sixte sortit de la torpeur de son esprit, la nuit était moins noire et le temps moins maussade. Elles devaient s’en aller. Souplement, l’elfe arracha son dos au mur contre lequel elle était appuyé et réveilla en douceur l’humaine, effleurant à peine son épaule. Un contact suffisant à la faire sursauter.

    - On s’en va, prépare ce dont tu as besoin. Elle réfléchit un instant. - Pour un voyage de plusieurs jours. Puis à son tour elle s’éloigna pour rejoindre son propre sac. Dénouant le lien, elle commença à compter les vivres qu’ils lui restaient, si rien n’avait été endommagé par l’humidité et ce qui méritait d’être retiré. Ce fut un bruit semblable à un frottement, régulier et méconnu qui après quelques longues secondes de réflexion la fit se redresser. Trop tard. Pancrace et son sourire ravageur lui faisaient face, libre. A son tour, la sang-mêlée se redressa, tendue.

    - Non, on ne peut pas. Grinça-t-elle à son attention. Pas après la manière exécrable dont il l’avait planté après l’avoir baisé.

    La chape de ténèbres tomba en silence, isolant Ryma.

    - Libère-la. Ordonna-t-elle d’une voix laconique. Mais elle devina sans peine qu’il avait une autre idée derrière la tête. Et aussi que s’il y tenait, il pourrait sans doute la tuer. Sa magie était plus puissante que la sienne. Pour une elfe, Sixte n’avait jamais été très douée en cela, même de sang-mêlé. Ce qui lui avait valu des reproches de Virkas -son beau-père-. Une seconde chappe de noirceur se forma mais elle l’esquiva sans difficulté. Son maniement des ombres étaient suffisamment bon pour passer outre l'absorption, c’était contrariant et agaçant aussi. Sixte était en train d’évaluer ses possibilités lorsque les yeux de Pancrace se révulsèrent  dans leurs orbites et qu’il tomba raide, face contre terre. Ryma, le souffle court, de la sueur luisant le long de ses tempes se tenait derrière lui. Ses petites mains attrapèrent les épaules de l’officier pour le retourner sur le dos. K.O. Complètement hors service. Sixte fit un pas vers eux lorsque l’humaine amorça un nouveau coup de poing. Peut-être aurait-elle dû l’empêcher de le frapper, mais elle ne le fit pas et elle regarda le poing s’écraser sur le visage du jeune homme. Le craquement était écoeurant mais satisfaisant. Ryma leva à nouveau le poing, bien décidé à le rayer de la liste de ses traqueurs lorsque la voix de Sixte retentit :

    - Si tu ne veux pas que je me mette à croire ce dont il t’accuse, tu ferais mieux d’arrêter. La main de la jeune femme resta suspendu, ses yeux lançant des éclairs au visage ensanglanté de Pancrace. - Laisse le, c’est un connard mais il ne mérite pas la mort. Ryma sembla hésiter puis elle le lâcha enfin.

    - Il va nous suivre.

    - Je ferais en sorte qu’il ne nous trouve pas. Elle l’avait laissé faire une fois, ça lui avait servi de leçon. - Et vu ce que tu viens de lui coller, je pense qu’il va dormir un petit moment. Va faire tes affaires, on doit retourner chez Mimain. Ryma lui lança un regard. - Sauf si tu veux aller jusqu’à Justice à pied. Mais dans ces cas-là ne te plaint pas s’il nous rattrape. Dit-elle en désignant l’humain. L’argument sembla faire mouche ; en un clin d'œil leurs sacs étaient à nouveau faits et chargés sur leurs épaules. Sixte avait laissé celles de Pancrace là où il les avait laissées. Elle avait alimenté le feu avec ce qu’il y avait dans la réserve de bois, recouvert son corps d’une couverture et posé à ses côtés son outre d’eau. Son coeur battait, elle avait vérifié plusieurs fois et sa poitrine se soulevait à intervalles réguliers. A part son visage couvert de sang, probablement quelques bleus et un égo blessé, Pancrace s’en sortirait. Ensemble, les deux femmes quittèrent le refuge.

    Dehors c’était comme si le brouillard n’avait jamais existé. Le soleil était chaleureux, la neige brillante au point de les éblouir. Sixte avisa de l’épaisse couche de poudreuse et grimaça ; il n’y avait rien de plus meurtrier. Si crevasse il y avait, elle ne la remarquerait qu’en tombant dedans.

    - Suivez moi. Lança Ryma comme si elle avait entendu ses pensées et elle prit la tête de leur cortège miniature, Sixte marchant habillement dans ses pas.

    - On dirait que la tempête est passée. Constata Sixte au bout de plusieurs minutes de marche.

    - Parce que le col n’est plus en colère. Répondit la montagnarde.

    - Le col n’a pas d’émotion, contrecarra l’elfe.

    - La montagne protège les siens. Vous n’êtes pas des notre.

    Sixte haussa les sourcils.

    - Tu prêtant que c’est à toi que je dois ce soleil ? Mimain n’avait pas l’air de ton avis quand elle m’a dit que tu envisageais d’aller jusqu’au refuge.

    - La vieille à peur de ce qu’elle ne comprend pas. Comme mon père.

    Une explication plausible, s’il en est. Sixte ne chercha, en tout cas, pas plus loin. La redescente prit aux deux femmes moitiés moins de temps que lui avait prit son ascension avec Pancrace et en moins d’une matinée, elles avaient rejoint la maison de Mimain où l’attendait sagement Seedra qui avait, aussi impossible que cela puisse paraître, prit une épaisseur de poil. A moins que ce ne soit du gras. Toujours fut-il qu’il l’accueillit comme à l’accoutumée : avec un coup de dent.

    L’arrêt chez Mimain fut bref, mais ce fut la preuve parfaite à fournir au père de Ryma que Sixte s'acquitait bien de sa mission. La vieille ne possédait pas de cheval, seulement une jeune mule assez grande pour suivre le rythme. C’était amplement suffisant.  

    - Un humain va sûrement descendre de la montagne. La prévint-elle. - Peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain, mais il le fera. Quand vous le verez, dites-lui qu’on est quitte. La vieille plissa les yeux mais hocha la tête. Sixte mit le pied à l’étrier et talonna doucement son hongre qui remua la queue en renâclant. - On y va, il nous reste encore du chemin. Les lèvres pincées, Ryma jeta un dernier regard derrière elle, comme si elle hésitait, comme si l’ire de Courage n’était peut-être pas assez menaçante et qu’elle pouvait bien l’encourir si cela lui permettait de rester auprès des siens. - Tu reviendras, lui lança Sixte. - Quand les choses seront calmées. Ce n’est pas éternel. Rien ne l’était lorsqu’on vit mille ans. Mais cela sembla suffira à la jeune femme qui accéléra le pas pour remonter à sa hauteur. L’elfe lui offrit un sourire qu’elle lui rendit.
    Citoyen de La République
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    Pancrace Dosian
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  • Dim 11 Aoû - 11:39

    J’émerge tout doucement, mal partout.

    Au-dessus de moi, j’distingue vaguement les poutres du toit, à travers l’étroit champ de vision qui me reste. J’bouge le bout des orteils, difficilement. J’me rends compte que j’ai froid. Les doigts, pareil, mais ça va. Délicatement, j’touche mon visage, et le moindre contact est douloureux. J’ai le pourtour des yeux gonflés, un peu de sang sur une arcade, le nez qui siffle à la moindre inspiration et la mâchoire qui grogne quand j’essaie de la remuer doucement. Un goût de sang dans la bouche, aussi.

    J’bascule sur le côté, et j’vois le feu de l’âtre réduit à quelques braises rougeoyantes, les bocaux maintenant vides de légumes vinaigrés, et la neige qui tombe à nouveau par la fenêtre. Tout me revient d’un coup, et j’vomis sur le sol, à côté de moi. Sixte, Ryma, l’attaque dans le dos... J’veux utiliser le senseur, mais j’me sens pas d’utiliser la magie dans les secondes qui viennent, alors j’me concentre sur ma respiration. Puis j’me mets à quatre pattes et j’vais me mettre à côté de la cheminée, que j’alimente doucement.

    Quand elle repart, j’mets mes doigts et mes pieds au plus près, et j’essaie de refaire le fil des événements. Ryma a dû s’échapper de la prison d’ombre d’une manière ou d’une autre, et m’assommer derrière. J’suppose que le reste, c’est juste de la pédagogie comme on a l’habitude d’en faire à l’office. Ca doit me faire une sacrée gueule, en tout cas, toute cabossée de partout. Faudra aller voir un toubib histoire de s’assurer qu’il reste pas des dingueries, et que j’retrouve mon charme habituel.

    « Merde. »

    Un peu plus gaillard, j’dépose une lanière de viande séchée sur ma langue, autant pour faire partir le goût du sang que pour reprendre des forces. Le senseur me renvoie rien, comme si j’étais putain de seul sur cette montagne de mort, et j’vois que la nuit commence à tomber, donc j’vais certainement pas sortir maintenant. Elles ont dû partir ensemble, vu que c’était le contrat. Ça va pas être facile de leur remettre la main dessus, mais si Ryma doit rentrer à Courage attachée à un cheval par ses moignons, ainsi soit-il.

    Et pour Sixte... On verra. C’est vrai que c’est qu’un juste retour de bâton. Mais d’habitude, c’est moi qui ai la matraque en main, pas l’inverse. Et le retour, c’est juste le revers après le premier passage.

    L’affaire de la rue des Martyrs d’abord, et l’histoire du tueur. Ce sera sans doute à mettre dans le rapport, histoire qu’on creuse un peu plus. P’tet qu’on lui trouvera un alibi, à Ryma, ou qu’on se rendra compte que c’est bien Vikner qui a fait le coup. Ça m’arrangerait, à titre personnel. On se demanderait moins pourquoi Ryma est pas là. Enfin, tout ça, c’est des considérations pour quand j’serai descendu de la montagne, avec ou sans elle.

    Et, à mon avis, vu comme la montagne était pas contente qu’on soit là, la meilleure solution pour les retrouver, c’est encore d’aller au fond des choses, et de finir d’escalader ce col pourri pour voir ce qui tenait tant à nous empêcher de grimper. J’remets du bois dans la cheminée, et j’m’enroule, habillé, dans toutes les couvertures restantes. Il me faut pas longtemps pour m’endormir, en chien de fusil, par terre.

    ****

    Les premières lueurs de l’aube me réveillent d’un sommeil de plomb, et si j’ai toujours aussi mal, j’me sens quand même ragaillardi. Après m’être préparé rapidement, j’ouvre la porte pour voir un mur de neige qui m’empêche de sortir. Avec un soupir, j’attrape la pelle posée à côté, et en mêlant l’huile de coude aux ombres et aux projectiles, j’taille un chemin qui monte jusqu’à l’air libre, et c’est un soulagement quand j’vois la montagne, la neige d’un blanc immaculé et le ciel bleu qui surplombe le tout. J’redescends attraper mes sacs, et une pensée plus tard, j’ai avancé de cinq cent mètres en direction du sommet.

    J’observe autour de moi, et j’sonde la magie qui m’entoure, mais y’a rien qui vient.

    La téléportation suivante me permet de regarder en bas, et de l’autre côté dans une combe encaissée et discrète. Un vent glacial en monte accompagné de quelques flocons, et la brume s’accroche aux sapins. Rien aux alentours, et j’sens un peu de mana plus bas. Ryma et Sixte, peut-être ? On dirait pas leur signature, cela dit... P’tet que quelqu’un les aura vues. J’hésite à faire le trajet à pied, pour m’économiser, mais j’voudrais bien quitter la montagne avant la tombée de la nuit.

    Une pensée et quelques incantations et j’me retrouve dans les branches d’un arbre, duquel j’me laisse tomber sur un épais tapis de poudreuse. A travers les troncs, j’distingue un genre de maison, à moitié de glace, de bois et de pierre. Y’a pas de cheminée. Elle est adossée au flanc de la montagne, et semble même s’y mêler ou en faire partie. Et la magie s’est calmée, brusquement, comme le vent. Un lièvre détale. J’marche en direction de la baraque sur la neige qui craque sous mes pas, jusqu’à la porte. J’l’examine quelques instants.

    J’hésite à toquer, j’me contente de la pousser.

    L’intérieur est sommaire, y’a pas un meuble qui ressemble à un autre, et juste une corbeille à fruits secs sur la table. J’les laisse tranquilles pour l’instant, et j’avance plus avant. Subitement, des pics de glace se manifestent devant moi, et j’les fracasse avec des projectiles magiques. Une bourrasque tente de me déséquilibrer, mais des bras d’ombre m’arriment au sol, et, la main devant les yeux, j’avance, penché en avant.

    Une stalactite tombe, se transforme, devient un mur, mais j’le traverse aussi. J’quitte la partie maison, et c’est maintenant les murs de la montagne qui m’entourent. L’eau se rassemble, gèle, et le sol devient glissant. J’monte d’un cran en magie, et il reste rien picots de glace qui me sont destinés. Une téléportation m’écarte de quelques mètres, en plein en face d’un poing gelé de trois mètres sur trois. La puissance maximale des projectiles s’écrase contre la glace, le perce, et un voile d’ombres écarte les débris.

    Et j’vois une petite créature d’un mètre trente ou quarante, qui pourrait être un enfant si elle avait pas la mine âgée et les oreilles pointues. Elle me regarde d’un air craintif, une couronne de glace sur le front. Une nouvelle série de projectiles magiques apparaît au-dessus de mon poing. Et j’ouvre la bouche :

    « Ryma, elle est partie par où ? »

    La Fae de la montagne me regarde d’un air interrogatif. Elle secoue la tête en signe de dénégation. Le premier projectile perce un trou de cinquante centimètres dans la roche à côté d’elle. Elle sursaute, agite les mains en supplication. Le deuxième frôle son oreille. Elle ouvre la bouche, tousse, crache.

    « ... Qui ? Qu’elle dit d’une voix qu’elle a pas dû utiliser depuis des années. »

    J’fais une pause. Et j’me rappelle des mots de Ryma. La montagne protège les siens. Pff. Sans un mot, j’me retourne, et elle piaille des sons inarticulés derrière moi. Une fois dehors, j’lève les yeux vers les branches, et le brouillard qui s’est un peu levé. Il ferait presque bon, au soleil. Bah, on peut pas gagner à chaque fois, j’suppose.

    Une longue incantation plus tard, j’me retrouve dans le village pouilleux dans lequel j’ai croisé Sixte. On creusera à Courage, et tant mieux pour elles, j’suppose.

    Ca sera jamais qu’un prêté pour un rendu.
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