[Flash-rp] Un bon entrainement

Année 3, le 13 juillet :

Et voilà, j’ai terminé ! Je suis plutôt satisfait de mon écrit et je relis une dernière fois pour être sûr :

Mage cherche partenaire d’entraînement. Il doit s’agir d’un guerrier particulièrement endurant et n’ayant pas peur de prendre des coups. Les soins après la séance sont assurés et gratuits. Repas et boisson fournis. Si intéressé, le rendez-vous est à l’ancienne arène d’Obeza, à une heure au sud d’Ikuza, le 14 juillet après l’aube.

Ce lieu est situé dans une ancienne oasis, aujourd’hui asséché et complètement abandonné, pour éviter tout dégât collatéral. Pour ma part, je prépare tout ce qu’il faut, donc une grande quantité d’eau, on ne sait jamais et de la nourriture et je pars avant l’aube pour être en avance.

Une fois sur place, je prépare tout ce qu’il faut et j’attends à l’ombre, assis sur un des piliers effondré, l’une des rares marques que le lieu a été, un jour, habité.

De l'argent facile c'est toujours ça de prit estimait le guerrier et l'entrainement, toujours apprécié, n'était pas à négliger, jamais. C'était avec cette idée en tête qu'il suivit les indications laissées par l'auteur de la requête, le barda sur le dos comme à son habitude et sa hache d'arme fixée au creu de son gantelet d'acier.
Quand une silouhette apparut au loin il comprit être arrivée à bonne adresse et défit les lanières de son barda, un poids trop encombrant pour l'affrontement qui s'en vint et le déposa dans un coin à l'ombre évidemment. Ceci fait il se présenta devant le mage sans pour autant s'étaler longuement.

-Commençons voulez-vous ?

N'attendant plus qu'un signal pour débuter, ses pognes s'emparèrent de la hache non plus pour la balader mais bien pour la manier avec convenance. Nargulg fixa le noble, sans broncher.

Nom d’une Strygx monojambiste ! Je m’attendais à un guerrier, un mec balèze, mais pas à une montagne me dépassant largement par la taille et devant faire le double ou le triple de mon poids ! Il n’a pas l’air commode avec ses défenses qui dépassent largement de sa mâchoire, ses yeux perçants, bref, il n’a clairement pas une tête de porte-bonheur.

Même sa gigantesque hache semble méchante ! D’ailleurs malgré sa taille, il semble la manier comme si c’était un simple cure-dent ! Sans se présenter, il souhaite que l’on commence et je lui dis en souriant :

Nous allons d’abord nous présenter, je suis Tagar Reys et il va me falloir votre nom, pour que je puisse indiquer à la Guilde de vous payer.

J’attends sa réponse, puis je lui explique la première épreuve que je compte réaliser :

Nous allons commencer par quelque chose de simple. Je vais créer des murs en différents métaux, de plus en plus dur et vous allez devoir les défoncer les uns après les autres. Peu importe la méthode, tant que vous passez à travers.

Cela me servira à vérifier si mes défenses sont adaptées, je commence donc à créer un mur en argent, puis en plomb, en acier et pour finir le plus solide, en platine.

Misère, il avait cru bon de se pointer et d'aller droit au but sans même se présenter. Un petit vent encore frais souffla gentiment le terrain sabloneux comme pour marquer à quel point il était à côté de ses pompes.

-Moi c'est Nargulg.

La bienséance enfin respectée le super musclé s'attendait à en découdre, loin s'en faut ! Quatre murs s'élevèrent sous l'impulsion du monsieur aux cheveux blancs et ça c'était une première pour l'orc, c'est qu'il ne croisait pas tous les jours des types capables de cela. Être payé pour détruire des murs en voilà une activité qui sortait de l'ordinaire et à l'évidence, ce Tagar Reys n'avait rien d'ordinaire. Quelques instants à observer cette magie suffirent à le convaincre d'employer les poings plutôt que la hache, à présent installée à proximité de son bagage.

Il accorda un coup de poing à chacun des trois premiers obstacles et ceux-ci ne parvinrent pas à lui résister mais un dernier le défiait encore, toujours intact tandis qu'il s'évertua à ne serait-ce que l'esquinter. Hélas rien ne fonctionnait, la force de Nargulg ne pouvait pas détruire l'oeuvre de platine du magicien et c'est là qu'il reconnu, sans le dire ouvertement, la force de son employeur. Les quelques égratignures décorant ses phalanges s'effacèrent rapidement tout comme sa volonté d'abattre l'ultime défense.

-Quelle est la suite du programme ?

J’apprends le nom de mon sparring partner et c’est très moche, mais j’avoue que s’il m’avait annoncé Marguerite ou Candy, j’aurais été surpris. Mais finalement tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les orcs ont des noms d’orcs et les autres races ont des beaux noms. Et tout cas, il est efficace, car il détruit avec ses poings mes trois premiers murs, comme si c’était du papier, heureusement le dernier résiste et je note cela le rapidement sur ma tablette d’argile avec mon stylet.

Puis il me demande la suite du programme et je lui dis :

La suite risque de faire plus mal, je maîtrise un peu la magie de la terre et la magie du vent et j’aimerais savoir, si en combinant les deux, si je peux tenir un adversaire à distance. Vous pouvez reprendre votre arme si vous voulez, mais il va falloir détruire ou éviter mes projectiles et venir à mon niveau. Si vous êtes blessé, je vous soignerai.

J’attends qu’il soit près moi et je lance ensuite mes projectiles qui atteignent une sacrée vitesse. Ce n’est pas de la pierre, mais de la terre et il ne devrait pas y avoir de risque de blessures trop sérieuses.

Pouvoir::

-D'accord.

Il n'avait rien de plus à ajouter, cependant il s'assura tout de même de récupérer sa précieuse hache, qu'il jugea bon d'avoir entre les doigts avant de poursuivre l'entrainement avec gueule d'ange plein aux as. La remarque de son employeur et partenaire sur le risque de douleur à venir donna naissance à un imperceptible rictus fort bien planqué derrière ses cros proéminents.

Son sérieux qui le caractérisait tant eut tôt fait de reprendre le dessus et le vilain de cueillir les projectiles en faisant usage de son arme, tantôt du côté tranchant tantôt avec le marteau, les deux faces étaient utiles... Pas assez visiblement car non seulement des morceaux de terre s'écrasèrent sur les diverses parties de son armure, mais en sus de cela il était dans l'incapacité de faire un pas vers Monsieur Tagar Reys. La magie avait cela d'extraordinaire qu'elle semblait clouer l'orc sur place.

C'était trop facile, un entrainement digne de ce nom ne devait pas ménager sa maîtrise de la magie et l'objectif de cette "épreuve" était clairement établi. Et puis le bougre à la crinière argenté avait bien montré que la défense s'était son dada non ? Nargulg allait aussi faire étalage de ses capacités.

Ni une ni deux il tourna le dos aux pruneaux qui vinrent aussitôt s'abattre sur son dos, enfonça la tête de son arme dans le sol craquelant et vibrant suite à l'impact et ce afin d'initier une rotation face aux projectiles. Sa hache fendit l'air et la terre lorsqu'elle émergea de cette dernière pour d'abord balayer tous ces projectiles d'un seul coup puis produire une onde de choc capable d'atteindre ce cher Tagar Reys. Loin de se satisfaire de cette démonstration, l'orc plus enlaidit que jamais par cette terre poussiéreuse qui dégueulassait tout son être se précipita en direction de sa cible.

hrp:

Le moins, que l’on puisse dire, c’est que l’orc n’est pas très causant. J’avoue n’avoir jamais vu un orc babillant comme une pie. Je pense d’ailleurs que la cause de ce mutisme, ce sont les crocs qui sortent et qui doivent les empêcher de s’exprimer avec aisance, et cela, depuis tout petit. Je suis tiré de mes réflexions, par ma cible qui reçoit mes projectiles et si au début, mon attaque semble porter des résultats, car il n’arrive pas à tout parer avec son arme très impressionnante, il change rapidement de stratégie.

Il se tourne et si j’ai l’impression qu’il abandonne, je suis vite détrompé, car il fait un truc avec sa hache et je vois tout mes projectiles être instantanément balayés, puis je sens dans mes jambes que la terre bouge. Je dois faire attention à ne pas tomber.

Mais ce n’est pas fini se précipite vers moi, à une vitesse stupéfiante. Courageux mais pas téméraire, je décide de faire appel à la fusion élémentaire et de me cacher dans la terre, au tout dernier moment. Je ressors une vingtaine de mètres plus loin et je lui souris, lui indiquant :

Ce fut une belle bagarre. Je vois que vous êtes un bon combattant, nous allons pouvoir muscler un peu le jeu. Je vais créer des dagues et vous les lancer, augmentant petit à petit le nombre. Dès que vous êtes dépassé par le nombre, vous me le dites, c’est d’accord ?

Comme c’est un peu plus dangereux, je veux avoir son avis avant de commencer.

À cet instant Nargulg devait être le plus encrassé des orcs, désagréable sensation que ce fut de sentir les restes poussiéreux des précédents projectiles se balader sous son armure, elle-même noirçit de saleté également. C'était loin d'être insurmontable et la nouvelle proposition du sieur Reys éclipsa ces désagréments.

-C'est d'accord. Dois-je toujours me rapprocher de vous pendant que vous attaquez ?

Il lança cette interrogation pendant qu'il remua ses "petits" doigts dans ses oreilles, suite à quoi il empoigna le manche de sa hache, en garde et prêt à en découdre au premier usage de sorcellerie.

Miracle des miracles, j’ai droit à une longue phrase complète ! Encore une heure d’entraînement et nous pourrons parler philosophie transcendantale. Il semble drôlement motivé et je lui réponds en souriant :

Si vous réussissez à repousser toutes mes dagues et que vous ne voyez pas leur nombre augmenter, c’est que vous avez gagné.

Et donc, qu’il est inutile de me couper en deux. Je n’ajoute pas cette phrase, puisque cela va de soit et je commence à me concentrer. Le début est facile et j’en crée d’abord une, puis deux, trois… Toutes les deux secondes, une nouvelle dague apparait et je fais en sorte que toutes celles tombés soit également remplacé. C’est donc un véritable essaim, jusqu’à une centaine de dagues s’il est capable de tenir jusque-là, qui l’entoure complètement, l’attaquant encore et encore de tous les côtés.

J’ai fait en sorte de ne pas les rendre coupantes, mais elles ont quand même de la vitesse et cela peut faire très mal. En-tout-cas, je m’arrête dès qu’il en a assez ou que je voie qui commence à bien saigner. Le but n’est pas de le tuer, je ne veux pas de problème avec la guilde des mercenaires.

Fantastique ! Le géant verdâtre était noyé sous une ribambelle de dagues toujours plus nombreuses à mesure qu'il les repoussa. Les premières dizaines ne représentaient point une menace et c'était véritablement à la moitié du compte que l'épreuve prit tout son sens. Cette difficulté croissante, ces lamelles virevoltantes à lui en donner le tournis, il ne put que s'essayer à tenir le rythme à coup de hache d'arme bien senti. Même si, hélas pour lui, sa seule force et les multiples pas de côtés ne lui évitèrent pas la totalité des dagues ensorcelées. Son biceps droit fut la première victime de saignement, rien de bien méchant il est vrai, en revanche c'était un signal fort pour l'orc qui entrevit ses limites se profiler.

Bénit soit la race Orc toute insensible aux douleurs tant cela épargna a sa volonté de ployer trop tôt. Malheureusement le corps a ses limites et à trop déchirer cette partie des bras nullement couverte par l'armure ceux-ci ne répondirent plus. Quand la situation le poussa dans ses derniers retranchements il dut choisir entre ses bras ou sa tête et pour des raisons évidentes sa défense s'était réduite à la préservation de sa tronche. Les joues, le front, les oreilles...La trogne de l'orc s'était maquillée de rouge et si ce n'était que des blessures peu profondes là-haut, les bras eux étaient plus endomagés encore.

Incapable de poursuivre dans ces conditions, les dagues volantes cessèrent leur assaut ce qui fut un répit plus que bienvenu pour Nargulg, lequel s'empara de l'occasion pour nettoyer son être des blessures les plus légères et restaurer son visage en un éclair. Ses bras étant trop abimés il se contenta de tenir debout, déçu d'avoir perdu le compte.

Hrp:

Je crée d’abord, dix, vingt, trente, quarante, cinquante dagues et je commence à avoir du mal à respirer, car l’épreuve est extrêmement difficile. Je sens que je transpire à grosse goutte, mais je ne relâche pas ma concentration. Pour le moment, mon adversaire tient et je continue à créer de plus en plus d’arme, jusqu’à ce qu’il soit blessé, mais comme il ne dit rien, je ne relâche pas ma pression.

Mais finalement, je vois qu’il n’abandonnera jamais alors qu’il se protège uniquement la tête et j’arrête donc mon attaque. Il se soigne rapidement le visage, mais pas ses bras, se doit être sa limite. Je m’approche donc de lui, et je le félicite :

Ce fut très impressionnant, vous êtes un puissant guerrier.

Puis voyant qu’il perd pas mal de sang, je lui demande :

Souhaitez-vous que je vous soigne ? C’était prévu dans le contrat.

Je le ferai immédiatement après avoir reçu son accord. J’avais également prévu la nourriture et les boissons, et je lui proposerai, dès qu’il ira mieux. Avec la puissance de ma magie, je suis capable de le restaurer entièrement, même si cela va sérieusement prendre dans mes réserves, déjà bien entamé.

Ses bras pissaient le sang et la chair de ceux-ci était aux abonnés absents, sa maîtrise de la régénération aussi bonne soit-elle ne pouvait faire des miracles. Au mieux pouvait-il retrouver l'usage de ses bras au prix de quelques heures et encore ce n'était pas garanti, deux membres qui ne répondent plus paraissent difficilement soignable. À quoi bon s'entêter quand on a un noble, sorcier par-dessus le marché, capable de le rétablir ?

-Vous êtes plus puissant.

C'était sa pensée profonde qu'il livra à gueule d'ange, point un compliment mais un constat. Posséder une défense aussi solide et des capacités offensives aussi violentes avaient de quoi susciter l'admiration des uns et la jalousie des autres. Le concernant, Nargulg admirait la façon dont Tagar lui défonça les bras sans qu'il n'ai à dévoiler l'étendue de ses capacités. La retenue du noble était capable de le mettre dans cet état aussi il n'osa imaginer un combat à mort.

-Volontiers.

L'orc ensanglanté se dirigea vers le seul coin tout indiqué pour y recevoir des soins et y poser son cul, à l'ombre certainement.

Quand il m’indique que je suis plus puissant, parlant sans doute de sa personne, je lui réponds en souriant :

Mon père m’a toujours dit que l’on trouve toujours plus puissant que soi.

Il accepte mes soins et après s’être confortablement installé, je lui soigne ses bras à l’aide de ma magie. Cela prend un peu de temps, car les blessures sont profondes et que je ne suis pas un expert, mais cela fini par fonctionner et je m’arrête, plutôt content de moi.

Je vais ensuite chercher le panier repas et sort les différentes victuailles, avec de la viande séchée, des dattes et d’autre fruit et de la purée de courges. Il y a en bien assez pour deux humains, même si je suppose que l’orc restera un peu sur sa faim. En dessert, je lui sors mon plat préféré un petit gâteau au chocolat que je coupe en deux partie égale. Concernant la boisson, je lui montre une bouteille et je lui indique en lui remplissant son gobelet :

C’est du thé à la menthe et au jasmin.

Le parfum est vraiment très délicat, il s’agit d’une menthe qui pousse au milieu d’un champ de jasmin. Je lui sers très chaud, très sucré, très bon.

L'orc apprécia cet étalage de nourriture qui lui était présenté, c'était d'autant plus vrai maintenant qu'il avait retrouvé ses bras. Une image déplaisante s'immisca dans son imaginaire : celle d'un Tagar Reys lui donnant la becquée. Scénario horrifique au possible et tout autant plausible avant que le vilain ne récupère ses membres.

Nargulg engouffra les mets les uns après les autres, variés et bons pour ce corps qu'il s'était fait un devoir de préserver autant que faire se peut. Cette même raison le poussa à refuser la part de gâteau au chocolat, de plus il hésita quelques secondes avant de siffler le thé par crainte qu'il soit trop sucré. Tant pis, c'était chose faite et pour être honnête la boisson fut un régal pour les papilles gustatives de celui qui ignorait tout de la délicatesse.

-C'était très bon.

Désormais revigoré il se considérait prêt pour la suite de l'entraînement.

-Nous pouvons reprendre quand vous le désirez.

Il n'était pas sans ignorer que le magicien avait grandement consommé ses réserves de magie, aussi Nargulg pouvait patienter le temps nécéssaire à sa récupération.

À ma grande surprise, Nargulg après avoir accepté tout ce que je lui offrais, refuse la pièce maîtresse du repas, le gâteau au chocolat ! Décidément, ce type n’est pas normal ! Je mange donc sa part, ne voulant pas un gâcher un aussi bon dessert, je me sacrifie sans problème. Quand il me dit à la fin que c’est très bon, je lui souris et lui indique :

Je ferais part de vos compliments au cuisinier, je suis sûr que cela lui fera plaisir.

Il est vrai que ce dernier aime, comme tout un chacun que l’on reconnaisse ses talents. L’orc en tout cas est motivé, car il est déjà prêt à reprendre l’entrainement. Pour ma part, je suis épuisé et je lui dis :

Il ne reste rien plus qu’un seul exercice, si vous me le permettez, je vais enchanter votre arme, pour qu’elle soit à la fois extrêmement dure comme du cristal et effilé au point de découper n’importe quel matériau.

Je lui montre ensuite du doigt une colonne de pierre, et je lui demande, après avoir obtenu son accord et enchanté l’arme :

Pouvez-vous la fendre en deux ?

Je ne suis pas sûr qu’il va réussir, la pierre étant particulièrement solide, mais cela donnera un bon aperçu de la capacité de ma magie.