L'Autan et l'Aquilon

Lyra semblait intéressée par les idées de la magicienne tandis que la soldate fixait le papier qu’elle lui avait tendu. Evidemment, Cyradil avait pensé à l’île du Berceau où, disait-on, qu’une titanide était enfermée. Paradoxalement, il s’agissait à la fois d’un endroit sûr de par les nombreuses défenses magiques qui y étaient apposés mais également dangereux car ils renfermaient des criminels de la pire espèce. La jeune blonde n’avait jamais visité cet endroit même dans sa précédente vie. Pourtant, la magicienne aurait pu apporter son immense expertise magique quant aux sortilèges à déployer mais, à l’époque, le Reike se débrouillait très bien sans elle et la femme était davantage tournée vers le peuple et des problèmes plus urgents à régler. Elle s’était toujours humblement détournée de toute responsabilité politique, cherchant davantage à accroitre ses connaissances magiques puis, à trouver un moyen de transcender sa mortalité. C’est en partie parce que Cyradil avait bien tout le temps qu’elle voulait maintenant, qu’elle s’était mise à réfléchir aux différents moyens qui s’offraient à elle de pouvoir faire profiter l’Empire de son expertise à une échelle beaucoup plus grande.

« Outre l’Empereur lui-même, il me semble qu’il faille que l’Esprit s’y rendre et que ce dernier soit enclin à vous laisser vous accompagner. Je serais évidemment très ravie de pouvoir me rendre au Berceau pour étudier ce fameux matériau et je suis tout à fait d’accord pour dire que c’est bien l’endroit le plus simple pour démarrer notre quête puisqu’on est à peu près sûr d’en trouver. Cela dit, je ne pense pas que l’on nous laisse en emprunter comme cela pour votre simple plaisir, si je puis m’exprimer ainsi. Croyez-moi, ce genre de minerai n’est absolument pas commun et même si, par miracle, l’on arrivait à en trouver, je crois que l’Empire en réclamerait tout de même une partie en tant que taxe. »

Et elle savait de quoi elle parlait puisque Cyradil devait composer avec ces impôts tout le temps. Si la magicienne n’aimait pas user des privilèges, il y en aurait au moins celui-ci qu’elle voudrait bien qu’on lui accorde. Moins de taxes signifiaient qu’elle pouvait produire davantage et l’Empire récupérerait de toute façon son du sur sa fortune, dans des produits déjà transformés plutôt que bruts. Avec sa perspicacité, la forgeronne était presque certaine de pouvoir arriver à convaincre le couple royal du bienfondé de son propos.

« C’est seulement sa création qui est inhérente à ce petit groupuscule d’élus nains. Toute tentative de reproduction par une race tierce s’est toujours soldé par un échec. Toutefois, une fois le matériau créé, il est tout à fait possible de le manipuler. Par chance, les talents de la famille Ariesvyra viennent d’un nain qui a combattu aux côtés de mon grand-père jadis alors je ne pense pas que j’échouerai à utiliser la barre noire du roi dans des alliages. Mais soyons honnête, je ne pourrais rien vous affirmer tant que je n’aurais pas essayé. Et en plus, j’anticipe déjà qu’il faudra énormément de temps pour créer le bâton que vous désirez. Surtout que j’ai tendance à ne pas me contenter de produits semi-finis. » Dit-elle en souriant.

Elle se rappelait de l’épreuve que cela avait été de construire des haches aux côtés d’un ami nain qu’elle avait appris à beaucoup apprécier. Encore, il s’agissait de matériaux beaucoup plus abordables que la barre noire du roi et les deux artisans avaient éprouvé des difficultés à trouver une parfaite harmonie entre poids, équilibre et solidité. D’ailleurs, Cyradil se disait qu’il fallait sans doute faire appel à ce vieil ami tant son assistance lui avait été utile. Le cas échéant, elle devrait composer seule.

« Il faudra également voir si les dimensions de la nouvelle pierre respecteront les exigences de poids. Dans ce cas, il faudra peut-être alors revoir le manche également. Le mithril a beau être léger, il reste un métal malgré tout. J’ai quelques idées en tête pour alléger au besoin mais je vous en parlerais en détail le moment venu. Je ne suis pas du genre à m’avancer plus que de raison tant que je n’ai pas les éléments en main. » Affirma prudemment la magicienne. « En tout cas, le principal problème reste de se rendre au Berceau. Je suggère que l’on attende ce que renfermera cette étrange entrevue avec l’Empereur avant de décider de quoi que ce soit. Qui sait, peut-être recevrais-je de nouvelles fonctions plus à même de vous aider ? »

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L'Empire nécessitait d'avantage d'individus de l'acabit de Cyradil Ariesvyra, tant certains s'étaient allés à la concupiscence de la pax imperialis. Il était nécessaire de mettre en avant ces personnages qui œuvraient pour la grandeur impériale avec un professionnalisme et un pragmatisme redoutable. Il fallait être aveugle pour ne pas remarquer que l'influence républicaine parvenait à briser les frontières et ne s'arrêtait malheureusement pas à Kyouji, s'étendant même jusqu'à la capitale où beaucoups quittaient les rangs de l'armée pour mener une vie centrée sur l'aspect le plus pécunier de la vie. Les intrigues de palais et litiges commerciaux abaissaient la fière nation à quelque chose de salement républicain, une apathie qui égrainait d'avantage de cadavres que la guerre elle-même, avec des règlements de comptes en tout genre couplés à une vague d'assassinats et attentats meurtriers qui ne faisaient que faire perdre du temps à l'Empire tout entier. Quant aux républicains, ils se frottaient les mains en voyant leur modèle ruineux se répandre au Reike.

Cyradil, si elle n'avait pas pris parti lors de la révolution de Tensai, se révélait - bien qu'elle ne porta pas en son coeur le même bellicisme que Lyra - une fervente soutien de l'Empereur, œuvrant pour la grandeur de sa nation, ce qui n'avait pas échappé à la Tovyr. Enfin, pour l'heure la Rikhos ne faisait que servir les intérêts personnels de Lyra, rien de plus. Et pourtant. Servir les intérêts de la Sénéchale - tout était dans son titre officieux - revenait à servir la gloire impériale, tant ce bâton et cette magie qu'elle lui proposait d'acquérir servirait à abattre les ennemis de l'Empire et à rétablir l'ordre sur le Sekaï.

La Tovyr se demanda alors si Cyradil ne pourrait pas lui apporter une dernière petite chose, rien de bien compliqué mais de fort intéressant. Il fallait dire que Lyra manifestait une curiosité dévorante pour tout ce qui pouvait lui permettre de mieux répandre la mort et la gloire impériale sur le Sekai.

- Je partage votre perfectionnisme. Je suis certaine que la... collaboration que nous établissons en cet instant nous mènera à quelque chose de plus grand encore. Et comme vous l'avez si bien dit, tout ceci n'est qu'un prolégomène. Elle se leva alors. J'aurai bien une dernière requête, vous engageant bien moins que les précédentes. Auriez-vous des ouvrages, dans votre bibliothèque, portant sur le corps humain, je veux dire, sur les téguments, tendons, ligaments et plus spécifiquement sur les nerfs ? Voyez-vous, j'ai été de nombreuses fois blessée ou ai eut à m'occuper de blessures, et le manque de connaissances en la matière s'est révélé bien fâcheux, quelques bases me seraient bénéfiques. Elle balaya du regard les ouvrages en tout genre.

La Tovyr se gardait bien de révéler que cette envie de mieux connaitre le corps allait dans le but de mieux dispenser la douleur... torturer, pour employer un terme plus direct, bien qu'elle excellait déjà en la matière, en autodidacte, comme vous avez déjà surement eu l'occasion de le lire.

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Les deux femmes s’étaient donc accordées sur leur prochain objectif et il n’y avait plus qu’à trouver le moyen de mener à bien ce plan. Comme le suggéra Cyradil, il valait mieux attendre ce que son entrevue avec l’Empereur allait donner puisque la liche pourrait avoir bien plus de marge de manœuvre suite à cette rencontre. A vrai dire, la forgeronne était plutôt enthousiaste à l’idée de pouvoir relever un nouveau défi dans cet art qu’elle maitrisait si bien. Cela faisait un moment qu’elle n’avait plus eu l’occasion de travailler sur un projet aussi fastidieux et elle anticipait tous les aspects de ce dernier, que ce soit le voyage, la découverte ou la confection même de l’arme. Lyra ne sembla pas contredire ses propos, plaçant en la liche une certaine confiance quant à son expertise. En tout cas, Cyradil s'était engagée auprès de la Tovyr et elle tiendrait ses promesses comme l'ont toujours fait ses prédécesseurs.

Sur un tout autre sujet, Lyra souhaita se référer à la seconde fonction de la magicienne. Il est vrai que Cyradil était une brillante forgeronne autant qu'elle était une savante membre du corps médical reikois. Sa demande était plutôt impromptue tant elle n’avait pas grand-chose à avoir avec le sujet principal de leur discussion. Néanmoins, la jeune blonde ne rechignait jamais à aider ceux qui recherchaient son savoir et elle se leva à son tour pour s’éloigner vers une étagère. A vrai dire, c’était bien la première fois qu'un soldat lui montrait autant d'engouement pour l'anatomie générale et venant d'un membre de l’armée impériale, Cyradil aurait plutôt pensé que ce genre de requête était formulée pour savoir comment mieux découper son ennemi que pour en connaître davantage sur les moyens de soigner son corps. Enfin, ce n’était pas tellement le moment de se perdre en hypothèses, (même si elles s’avéraient bien fondées) mais plutôt d’apporter son aide à quelqu’un qui désirait apprendre. De toute façon, cela lui servirait sûrement pour la raison principale pour laquelle ces livres avaient été écrits.

« Tenez. Je suis sûr que celui-ci vous conviendra. L'on y parle principalement du système névralgique et de son interconnexion avec le système musculaire. Cela se lit très bien et tout est expliqué dans le moindre détail en partant vraiment des bases. Un néophyte motivé pourrait beaucoup en apprendre. »

Le livre possédait une couverture sur laquelle était dessiné en relief la structure musculaire et névralgique d'un corps humain. Malgré les nombreuses différences entre les races intelligentes qui peuplaient le Sekai, il fallait dire que bon nombre d'entre elles partageaient des traits bien similaires. Le bouquin que la liche tendit à Lyra était de son propre cru. Il datait de l’époque où elle était encore une humaine mais il était encore bien à jour. Le livre était agrémenté de dessins et de schémas qui expliquaient chaque élément mentionné afin de ne pas perdre le lecteur dans une lecture trop technique. La minutie de la liche allait jusqu’à essayer de référer l’échelle des dessins afin que l'on ait une idée de leur taille réelle. A l’époque, Cyradil utilisaient ses pouvoirs de sens améliorés afin de produire des esquisses de très haute précision.

« Ce livre appartenait à ma mère. Il est précieux alors prenez-en soin s’il vous plait. Vous pouvez évidemment louer les services d'un copiste si vous voulez en garder un exemplaire à terme, cela me dérange aucunement. Au contraire, cela me ferait très plaisir. N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de références sur d'autres sujets, je serais ravie de vous les fournir. »

Toujours encline à transmettre son savoir et pour donner un avant-goût de la prochaine lecture de Lyra, Cyradil voulait lui enseigner une petite leçon afin que la Tovyr sorte grandie de l’expérience.

« Pourriez vous me tendre votre main ? N'importe laquelle, je vais désirerais vous montrer quelque chose en rapport avec lecture future. »

Il n'y avait aucune mauvaise intention. Rien que de l'enseignement. Elle demanda alors à la Tovyr d ouvrir sa main et d orienter la paume vers le ciel puis d'un doigté certain, la liche se dirigea vers l'éminence thénar, au niveau de son 2e segment. Elle appuya légèrement sur ce dernier, simplement pour illustrer son propos.

« Certains pensent qu'il faut nécessairement des objets pour torturer ou soumettre mais ceux-là manquent parfois simplement de connaissances. Ici, se situe le nerf médian. Enfin, l'un des endroits pour être précis et sans doute l’un des plus faciles d’accès. Si vous exercer une pression précisément à cet endroit, vous verrez votre adversaire se tordre de douleur. Je vous assure qu'il fera tout ce que vous voulez pour que cela cesse. Pratique quand on peut pas se servir de la magie. Vous apprendrez d'autres surprises dans ce livre mais je ne vais pas tout vous révéler, n’est-ce pas ? » Affirma-t-elle avec un sourire.

Petite précision parce que je suis vraiment gentil:

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Le soleil matinal approchait inéluctablement de son zénith. Le vents contraires semblaient s'être apaisés. Les faîtes des arbres ne se balançaient plus sous la bise. Les jabotages des perruches retentirent de nouveau dans les jardins. L'activité des valets, à l'approche de la visite impériale n'avait de cesse de bruisser dans le domaine tout entier. Et dire qu'avec tant d'années de loyaux services, Lyra n'avait fait qu'apercevoir le couple impérial pendant des défilés ou des évènements publics similaires. Jamais encore elle n'avait été digne du regard d'Ayshara et encore moins de celui de Tensai. Mais Lyra faisait tout pour mériter leur reconnaissance et un jour acquérir toute leur attention. Peut-être même que le trépas de la Griffe surviendra, et alors, si les étoiles s'alignaient en sa faveur, Lyra recevrait la visite de l'Empereur en personne, tout comme Cyradil.

Or, Lyra ne voulait point la mort de la Griffe qui se révélait un allié et un supérieur en aucun cas sacrifiable. De plus, elle n'avait nulle besoin de la reconnaissance du couple impérial pour se sentir fière de sa fonction et de l'exercer avec un pragmatisme invétéré. Nul besoin d'attirer l'attention de ses supérieurs pour mieux nourrir la gloire impériale.

"Prestige" ne rime pas avec "Mérite". Le premier est frivole, le second, factuel.

Pour ce qui était du factuel, en l'état, Cyradil désirait montrer par la pratique sa capacité à comprendre le corps humain. Lyra, lui faisant à présent suffisamment confiance pour permettre un contact physique, lui laissa sa main, se rendant compte avec une stupeur toute dissimulée que les doigts de la Rikhos étaient particulièrement froids, étrangement glacés, comme ceux d'un cadavre. Elle n'eut cependant pas le temps d'en faire grand cas car la mire continua son explication en en venant au fait, comme si elle avait lu dans les pensées de la Tovyr, devinant que son but était plus de dispenser la douleur plus que de l'apaiser.

Elle lui montra donc, à ses dépends, un point précis capable d'atteindre le centre névralgique de tout humain. Le visage de la Sénéchale se crispa malgré elle alors que les muscles de son avant-bras se contractèrent pour ôter sa main d'entre les doigts de la Rikhos, se massant la paume pour en dissiper la douleur qui lui vrillait encore le bras entier. Au moins Lyra retiendrait cet enseignement, tant le point précis désigné par la magicienne la lançait. Elle reconnut alors que Cyradil avait eut la présence d'esprit de ne pas appuyer de trop pour ne pas faire mal à la Tovyr qui aurait pu réagir malgré elle si jamais elle avait appuyé d'avantage. Un accident regrettable aurait pu survenir malgré le contrôle de soi de la guerrière. Elle envoya toutefois un regard éloquent à son interlocutrice, mêlant colère avec reconnaissance, un étrange mélange s'équilibrant en une voix atone.

- Non. Manifestement, vous ne pourrez m'inculquer tout votre savoir si brièvement. D'autant plus que vos connaissances pour apaiser la souffrance semblent être à l'égal de celles pour la créer. Observa-t-elle.

Lyra s'empara alors du livre et observa une poignée de secondes le frontispice de celui-ci. Finalement elle ouvrit la première de couverture et y glissa le feuillet traitant de la barre noire du roi. De la sorte elle ne le perdrait point, rassemblant ses précieuses lectures. Ça la changera des traités stratégiques et des rapports de mission.

- Je le ferai copier, comme demandé. Je m'efforcerai d'en intégrer les principes. Glissa-t-elle finalement. Pour ce qui est de notre affaire... métallurgique, nous attendrons votre entrevue avec sa Majesté l'Empereur. Et alors seulement nous procéderons à ce que vous avez proposé. Quant à vos enseignements magiques, nous le ferons du même temps, si votre nouvel emploi du temps vous le permettra. Énième regard éloquent. Cette entrevue s'est révélée bien plus édifiante qu'escompté, je dois le reconnaitre, je vous en suis bien gré, Dame Ariesvyra. Elle secoua sa main endolorie. Mais point aussi édifiante que celle qui s'annonce pour vous après demain, semble-t-il. Elle renifla.

Revenant vers le divan, l'ouvrage dans une main, elle prit le bâton en mithril de l'autre, en faisant claquer le bout contre le sol pavé.

⊰⊱

Cyradil sourit en voyant la réaction de Lyra. Pourtant, elle n’avait pas appuyé si fort, ce qui prouvait bien que l’on pouvait toujours trouver une faille même dans les corps les plus aguerris. Au moins, la Tovyr avait eu la démonstration que la liche ne plaisantait pas sur son expertise et qu’elle était aussi douée en théorie qu’en pratique. Cependant, la jeune blonde n’était pas habitée de malice et elle tendit un doigt qui manifesta une légère lueur bleutée. Sans retoucher à la main qu’elle avait déjà bien malmené, un flux doux s’échappa de son index et entra en contact avec la dextre de Lyra qui ressentit immédiatement un effet apaisant. Cela permettrait de ne pas finir l’entrevue sur une mauvaise note et montrerait la bonne foi de la magicienne. Les deux femmes s’étaient tout dit pour aujourd’hui et il était donc tenter que chacune d’entre elles ne retourne à ses occupations.

« Nous ferons comme vous venez de le dire. Ne vous inquiétez pas, je peux toujours dégager du temps pour les gens qui le méritent alors soyez sans crainte, vous aurez vos leçons. En tout cas, le plaisir est partagé et je vous remercie également de vous être déplacée en personne pour venir m’aborder. »

Ne faisant pas dans l’exagération, la jeune blonde raccompagna d’elle-même la Tovyr à l’entrée. Cyradil ne se perdit pas en poignée de main chaleureuse ou d’accolade d’adieux. Elle avait bien compris que la soldate n’était pas de cet acabit. En la regardant s’éloigner, la jeune blonde plaçait beaucoup d’espoirs dans la jeune commandante. Les deux femmes servaient plus ou moins les mêmes idéaux en ce sens qu’elles feraient sûrement tout pour un meilleur Reike. Toujours est-il qu’elles n’avaient probablement pas la même définition de meilleur et que leur loyauté étaient placées de manière légèrement différente. En effet, Lyra semblait en vouer une indéfectible au couple royal tandis que Cyradil s’arrêtait à un respect mutuel et préférait s’occuper du peuple qui habitait l’Empire. Quoi qu’il en soit, la jeune blonde aurait tout le loisir de s’expliquer avec l’Empereur dans exactement deux journées et contrairement à ce que Lyra pensait, elle n’appréhendait pas tellement le rendez-vous, s’étant toujours comportée de la même façon avec les gens indifféremment de leur classe sociale.

Regagnant sa demeure, la liche se mit à réfléchir à cette expédition future. Le plus dur serait sans doute d’obtenir l’approbation de l’Esprit…à moins de le devenir bien sûr mais cela voudrait signifier qu’il faille attendre une durée indéterminée ou que la chance lui sourit après-demain. Dans son incarnation actuelle, elle n’était qu’une Rhikos sans véritables faits d’armes. A priori, la jeune blonde avait bien pris soin qu’on ne puisse pas la relier à sa vie passée et aucune forme d’espionnage ne serait capable de dénicher des informations qu’elle n’avait elle-même plus. En effet, même avec beaucoup d’efforts, l’on ne pouvait obtenir un souvenir qui avait disparu de sa mémoire ou alors l’Oreille avait de sacrés capacités…Quoi qu’il en fut, il était inutile de se triturer les méninges dès maintenant. Cyradil verrait bien le moment venu. Pour l’heure, la jeune blonde entreprit simplement de retourner dans l’hôpital où Lyra l’avait trouvée et de faire ce qu’elle savait faire de mieux. C’est-à-dire venir en aide aux plus démunis.