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" Crois-moi j'avais pas envie de t'appeler. "
Comme à son habitude, Crocus faisait la gueule. À croire qu'il n'avait jamais eu la moindre once de bonheur sur son visage et que son sourire n'apparaissait que lorsque le malheur frappait autrui. Les babines retroussées, l'hybride raton-laveur traînait des pieds sur le plancher de son semblant de maison. Une bicoque abandonnée dans les bas-fonds de Liberty, un dépotoir de l'extérieur, une façon comme une autre de ne pas attirer les voleurs. Un comble pour celui qui passait ses journées à dépouiller autrui, néanmoins il n'y avait personne de mieux formé pour éviter ce genre de désagréments que d'être celui qui les commettait. Crocus se frotta la truffe, faisant rouler son épaule droite mécaniquement tandis que la silhouette de son frère se détachait enfin dans le décor. Il ne l'invitait que rarement, pour ne pas dire jamais. Leur petite fratrie ne tenait qu'à un fil, et si Crocus s'était retrouvé en charge de leur mère, c'était plus par culpabilité que par réelle volonté de prendre soin d'elle jusqu'à la fin de ses jours. Pour autant, il se retrouvait présentement obligé de faire appel à son petit frère. Comme s'il était meilleur que lui. Bien évidemment qu'il l'était. Dans certains domaines. Pas beaucoup. Et pas vraiment. Le fait est qu'il ne pouvait plus revenir en arrière maintenant.
" D'habitude j'arrive à la retrouver sans problème. Elle fouille dans les poubelles alentours, elle se fait chopper par un marchand qui fait la gueule parce que bah, j'imagine que leurs poubelles c'est tellement précieux qu'il fallait les jeter, donc ils ont pas envie que M'man foute son pif dedans.". Une logique à toute épreuve. "Je les soudoie, ou je leur casse la gueule et je repars vite fait bien fait. C'est tous les jours comme ça, ça a toujours été comme ça et ce s'ra toujours comme ça. ". Une routine bien ficelée, qui avait valu à Crocus plus d'une bagarre. Si sa pauvre mère n'était pas considérée, lui qui n'était qu'un rejeton atroce de la fusion entre la folie d'un homme et un animal sans défense, ne risquait pas d'avoir meilleure réputation. " Mais là, ça fait trois jours qu'elle a pas foutu les pattes à la maison. Et j'la trouve dans aucun de ses coins ordinaires. Alors j'aurais bien voulu m'occuper de tout ça tout seul, parce que pour rien t'cacher, je sais très bien que t'en as pas grand chose à carrer de M'man. Mais je t'en ai rendu des services, donc ce s'rait fort de café que tu refuses de me filer un coup de main quand j'te le demande aussi gentiment.". La vérité étant qu'il ne pensait pas pouvoir s'en sortir sans Ciguë et ses talents de traqueur. Lui ne chassait pas. Il s'attaquait à des cibles toutes trouvées, fouillant leurs poches, dévalisant leurs domiciles. Suivre des individus à la trace, pendant plusieurs jours, ça le tannait. Rien qu'à y penser, il n'avait déjà plus envie d'essayer.
" J'te paierais, évidemment. ". La partie la plus importante de chacun des marchés qu'ils pouvaient conclure. Ce n'était pas tant par principe que par nécessité de ne pas avoir son petit frère qui râlait sur son dos, à lui rappeler cette fameuse fois ou il avait le cul bloqué dans une fenêtre et qu'il est venu le tirer de là. Comme s'il lui fallait une putain de médaille pour s'être comporté correctement. En fin de compte, peut-être qu'en lui en refilant une, ça lui ferait rentrer quelques idées dans le crâne. Tant que ce n'était pas de tolérer les autres horreurs contre-nature comme eux, ça lui allait. Fort heureusement, Ciguë n'était pas son frangin le plus… altruiste. "Et faut la retrouver vite. Parce que je sais pas si tu te souviens de sa manie de toujours faire dans le spectaculaire quand il s'agit de me brumatiser les couilles, mais moi j'm'en souviens. Pire que Cactus quand il a eu une mauvaise journée.".
Comme à son habitude, Crocus faisait la gueule. À croire qu'il n'avait jamais eu la moindre once de bonheur sur son visage et que son sourire n'apparaissait que lorsque le malheur frappait autrui. Les babines retroussées, l'hybride raton-laveur traînait des pieds sur le plancher de son semblant de maison. Une bicoque abandonnée dans les bas-fonds de Liberty, un dépotoir de l'extérieur, une façon comme une autre de ne pas attirer les voleurs. Un comble pour celui qui passait ses journées à dépouiller autrui, néanmoins il n'y avait personne de mieux formé pour éviter ce genre de désagréments que d'être celui qui les commettait. Crocus se frotta la truffe, faisant rouler son épaule droite mécaniquement tandis que la silhouette de son frère se détachait enfin dans le décor. Il ne l'invitait que rarement, pour ne pas dire jamais. Leur petite fratrie ne tenait qu'à un fil, et si Crocus s'était retrouvé en charge de leur mère, c'était plus par culpabilité que par réelle volonté de prendre soin d'elle jusqu'à la fin de ses jours. Pour autant, il se retrouvait présentement obligé de faire appel à son petit frère. Comme s'il était meilleur que lui. Bien évidemment qu'il l'était. Dans certains domaines. Pas beaucoup. Et pas vraiment. Le fait est qu'il ne pouvait plus revenir en arrière maintenant.
" D'habitude j'arrive à la retrouver sans problème. Elle fouille dans les poubelles alentours, elle se fait chopper par un marchand qui fait la gueule parce que bah, j'imagine que leurs poubelles c'est tellement précieux qu'il fallait les jeter, donc ils ont pas envie que M'man foute son pif dedans.". Une logique à toute épreuve. "Je les soudoie, ou je leur casse la gueule et je repars vite fait bien fait. C'est tous les jours comme ça, ça a toujours été comme ça et ce s'ra toujours comme ça. ". Une routine bien ficelée, qui avait valu à Crocus plus d'une bagarre. Si sa pauvre mère n'était pas considérée, lui qui n'était qu'un rejeton atroce de la fusion entre la folie d'un homme et un animal sans défense, ne risquait pas d'avoir meilleure réputation. " Mais là, ça fait trois jours qu'elle a pas foutu les pattes à la maison. Et j'la trouve dans aucun de ses coins ordinaires. Alors j'aurais bien voulu m'occuper de tout ça tout seul, parce que pour rien t'cacher, je sais très bien que t'en as pas grand chose à carrer de M'man. Mais je t'en ai rendu des services, donc ce s'rait fort de café que tu refuses de me filer un coup de main quand j'te le demande aussi gentiment.". La vérité étant qu'il ne pensait pas pouvoir s'en sortir sans Ciguë et ses talents de traqueur. Lui ne chassait pas. Il s'attaquait à des cibles toutes trouvées, fouillant leurs poches, dévalisant leurs domiciles. Suivre des individus à la trace, pendant plusieurs jours, ça le tannait. Rien qu'à y penser, il n'avait déjà plus envie d'essayer.
" J'te paierais, évidemment. ". La partie la plus importante de chacun des marchés qu'ils pouvaient conclure. Ce n'était pas tant par principe que par nécessité de ne pas avoir son petit frère qui râlait sur son dos, à lui rappeler cette fameuse fois ou il avait le cul bloqué dans une fenêtre et qu'il est venu le tirer de là. Comme s'il lui fallait une putain de médaille pour s'être comporté correctement. En fin de compte, peut-être qu'en lui en refilant une, ça lui ferait rentrer quelques idées dans le crâne. Tant que ce n'était pas de tolérer les autres horreurs contre-nature comme eux, ça lui allait. Fort heureusement, Ciguë n'était pas son frangin le plus… altruiste. "Et faut la retrouver vite. Parce que je sais pas si tu te souviens de sa manie de toujours faire dans le spectaculaire quand il s'agit de me brumatiser les couilles, mais moi j'm'en souviens. Pire que Cactus quand il a eu une mauvaise journée.".
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Faut dire ce qui est, ça m'arrangeait pas des masses de pointer mon museau dehors en plein milieu de la journée en ce moment. Je passe de ruelle en ruelle, je rase les murs et je reste bien enroulé dans ma cape grise et la tête baissée, sous ma capuche. Ouais, dit comme ça, ça parait suspect, mais c'est les bas-fonds ici. Des gars suspects, y'a que ça. Là je m'en fous de passer pour un gars suspect. C'est surtout qu'il vaut mieux pas pour ma couenne que je passe pour un raton suspect.
Quand j'arrive devant l'espèce de baraque en ruine que le frangin appelle "maison", je rentre pas. Je me dirige même pas vers la porte. Je tourne dans une petite ruelle juste en face, je disparais dans un petit coin d'ombre, et j'attends. Un bon moment, au moins une heure. Ou dix minutes. J'ai une gueule à avoir une montre ? Bon, si. J'en ai une. Je l'ai chourrée. Mais elle marche plus depuis que j'ai pris un bain d'eau de mer avec... Bref, une longue histoire.
Quand je suis à peu près sûr et certain que personne m'a suivi jusque là, je me faufile discrètement jusqu'à la porte d'entrée, et j'entre sans frapper. Ca va, c'est la famille.
A peine arrivé que Crocus se met à déblatérer. Il a pas l'air rassuré. Je l'écoute en retirant ma cape et en la jetant sur un ... meuble ? Je crois. Ca a du être un meuble un jour, ouais. Pas mécontent de me débarrasser de ce sac qui ne me rend pas justice. Je suis un raton avec des principes, je ne m'habille pas n'importe comment moi. Je pique pas des fringues de gobelins, ou de n'importe quel riche de petite taille en fait, pour sortir dans une cape miteuse en pleine journée.
- "Nan, nan, garde ton argent. C'est pas que j'veux pas t'aider mais... Quand j'dis que j'traque des gens, souvent c'est aller voir les bonnes personnes, et payer des coups, ou en donner, jusqu'à ce qu'y parlent. J'lis pas les traces dans la boue ou le sens des feuilles ou j'sais pas quelles conneries... Retrouver un raton dans ces quartiers d'la ville, à moins qu'il ait une aussi grande gueule que toi, c'est pas facile..."
Je me mets à faire les cent pas dans le "salon" de Crocus en réfléchissant. Au moins s'il connait ses endroits habituels, ça peut faire un point de départ pour trouver où elle aurait pu aller se perdre. Je pourrais devenir parano et me dire qu'elle a été attrapée pour me faire sortir de mon trou mais... De un, tout le monde sait que j'en ai pas grand chose à carrer de m'man, je lui dois rien elle me doit rien. De deux, si t'es pas de la famille, bonne chance pour la différencier de n'importe quel autre raton qui retourne les poubelles des bas-quartiers...
- "Bon, on va commencer par aller voir les coins où elle traine d'habitude... On trouvera peut-être une piste à remonter. Mais..."
Je lache un grand soupir et mon regard baisse jusqu'au plancher. Heureusement qu'on est pas bien lourds tous les deux parce qu'on serait déjà à la cave sinon.
- "Faut qu'on essaie de pas trop s'faire voir. J'ai... J'ai des emmerdes. J'ai pris le contrat qu'il fallait pas prendre, on va dire. Le bras droit d'une grosse tête de la pègre. Et maintenant que c'est une affaire réglée, ils sont tout remontés. Si j'veux pas finir en descente de lit, faut qu'je fasse profil bas et... J'ai déjà du descendre trois gars qui étaient à mes trousses cette semaine donc ça commence pas très bien."
Quand j'arrive devant l'espèce de baraque en ruine que le frangin appelle "maison", je rentre pas. Je me dirige même pas vers la porte. Je tourne dans une petite ruelle juste en face, je disparais dans un petit coin d'ombre, et j'attends. Un bon moment, au moins une heure. Ou dix minutes. J'ai une gueule à avoir une montre ? Bon, si. J'en ai une. Je l'ai chourrée. Mais elle marche plus depuis que j'ai pris un bain d'eau de mer avec... Bref, une longue histoire.
Quand je suis à peu près sûr et certain que personne m'a suivi jusque là, je me faufile discrètement jusqu'à la porte d'entrée, et j'entre sans frapper. Ca va, c'est la famille.
A peine arrivé que Crocus se met à déblatérer. Il a pas l'air rassuré. Je l'écoute en retirant ma cape et en la jetant sur un ... meuble ? Je crois. Ca a du être un meuble un jour, ouais. Pas mécontent de me débarrasser de ce sac qui ne me rend pas justice. Je suis un raton avec des principes, je ne m'habille pas n'importe comment moi. Je pique pas des fringues de gobelins, ou de n'importe quel riche de petite taille en fait, pour sortir dans une cape miteuse en pleine journée.
- "Nan, nan, garde ton argent. C'est pas que j'veux pas t'aider mais... Quand j'dis que j'traque des gens, souvent c'est aller voir les bonnes personnes, et payer des coups, ou en donner, jusqu'à ce qu'y parlent. J'lis pas les traces dans la boue ou le sens des feuilles ou j'sais pas quelles conneries... Retrouver un raton dans ces quartiers d'la ville, à moins qu'il ait une aussi grande gueule que toi, c'est pas facile..."
Je me mets à faire les cent pas dans le "salon" de Crocus en réfléchissant. Au moins s'il connait ses endroits habituels, ça peut faire un point de départ pour trouver où elle aurait pu aller se perdre. Je pourrais devenir parano et me dire qu'elle a été attrapée pour me faire sortir de mon trou mais... De un, tout le monde sait que j'en ai pas grand chose à carrer de m'man, je lui dois rien elle me doit rien. De deux, si t'es pas de la famille, bonne chance pour la différencier de n'importe quel autre raton qui retourne les poubelles des bas-quartiers...
- "Bon, on va commencer par aller voir les coins où elle traine d'habitude... On trouvera peut-être une piste à remonter. Mais..."
Je lache un grand soupir et mon regard baisse jusqu'au plancher. Heureusement qu'on est pas bien lourds tous les deux parce qu'on serait déjà à la cave sinon.
- "Faut qu'on essaie de pas trop s'faire voir. J'ai... J'ai des emmerdes. J'ai pris le contrat qu'il fallait pas prendre, on va dire. Le bras droit d'une grosse tête de la pègre. Et maintenant que c'est une affaire réglée, ils sont tout remontés. Si j'veux pas finir en descente de lit, faut qu'je fasse profil bas et... J'ai déjà du descendre trois gars qui étaient à mes trousses cette semaine donc ça commence pas très bien."
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