Une Bête Acculée

La Sirène ne put s'empêcher de glousser.

"La manière la plus simple est souvent la meilleure et la moins gourmande en termes d’emploi de magie. Si j'usais de mes capacités pour tout et n'importe quoi, où serait le plaisir de faire les choses par soi-même, comme n'importe quel être humain ? "

Elle la fixa avec une lueur malicieuse dans les paillettes de l'ambre qui emplissaient ses yeux.

"Cette réponse te convient-elle, ou faudrait-il que je narre mieux mes mots. Le langage des aériens est souvent complexe, même après toutes ces années à vivre sur la terre ferme. "

Alors qu'elle savait très bien saisir l'attitude des hommes ou des femmes dans certaines situations précises. Là, elle prenait un doux et malin plaisir à jouer avec la petite mercenaire, qui n'avait pas manqué d'avoir un bien étrange coup d'œil sur son opulente poitrine. Elles étaient toujours l'une contre l'autre. Takhys savait pertinemment ce que Nora cherchait. Mais chaque chose en son temps, même quand la petite main de la rouquine mêla ses doigts dans ceux de la blonde.

"Si tu me dévoiles tout d'un coup, cela perdrait en saveurs mystérieuses non ? "dit-elle en riant légèrement. "Mais fais, j'ai déjà hâte de découvrir cette "débrouillardise".

Nora ne se fit pas prier pour passer à l'action, usant de ses doigts en les posant d'abord sur la peau du dos, pour ensuite les mouvoir d'une manière douce et faisant pression au bon moment au bon endroit pour inviter les fibres musculaires à se détendre, sans rechigner. Puis face au petit défi de lui retirer son corset, elle s'attaqua déjà aux premiers nœuds, bien entendu, sans avoir aucun visuel dessus. C'était là le véritable défi. Le corset, cet objet de torture pour bien des femmes pour rendre leur taille plus svelte, plus agréable aux regards des hommes, imposait de savoir le nouer et le serrer seule, ou alors, d'être deux. Alors pour ce qui était de le défaire sans rien voir derrière. Takhys avait déjà une taille fine, malgré sa forme humaine un peu plus large que la moyenne, à cause de sa nature de sirène qui la rendait plus "lourde" que les humaines. De ce fait, son corset n'était guère serré, rendant son dénouage plus facile pour la rouquine.

"A la dague ? Où serait la récompense après la rude épreuve de défaire cette barrière presque d'interdiction à ne pas pouvoir toujours le trésor convoité ? Où serait la satisfaction d'avoir bataillé rudement pour atteindre l'inaccessible ? "Elle gloussa. "A la dague, cela signifie risquer de déformer l'armature par l'ouverture soudaine. Et pour remplacer les lacets... Que je fais faire en tendons d'agneaux... pour leur robustesse et leur finesse. Ce n'est pas donné, tu sais. "

Heureusement pour Nora, elle n'aura rien à rembourser. Elle réussit à libérer le torse de la Sirène de son carcan vestimentaire. Elle ne put s'empêcher de sourire à la remarque de Nora.

"Les plus belles des fleurs sauront celles qui attireront le mieux ses proies, pour mieux s'en repaître. N'as-tu jamais observé certaines plantes carnivores, qui envoûtent l'air d'odeurs des plus attrayantes pour piéger les malheureux insectes qui deviendront leur repas ? "Dit-elle en lui adressant un bien étrange sourire carnassier. Bon rassurez-vous, elle ne mangera pas Nora.

Les lacets se libérèrent, permettant le retrait du corsage. Takhys était tout à fait sereine devant le toucher du bout des doigts de la petite humaine, qui paraissait découvrir le cadeau et se retenait de dépasser le stade de l'effleurement. Et par simple jeu, la Sirène tendit don index droit tendu pour le glisser sous le menton de naine. Doucement, elle le fit remonter vers elle, pour croiser son regard avec le sien.

"Qu'attends-tu pour me faire découvrir la suite ? Tu me fais languir, très chère. "

Le regard de la sirène transmettait toute sa malice lors de sa réponse. Et le sourire de Nora s'intensifia.

- Et pourquoi se contenter de vivre comme un individu moyen, alors que nous sommes exceptionnelles, Sirène, Lycan, tellement plus que de simples humains.

Nora appréciait ce contact, cette proximité avec la charmante tavernière. Même si sa position, lui faisait régulièrement, trop sûrement, lorgnée sur sa poitrine, et qu’elle l'avait remarquée. Takhys avait repris, toujours de sa voix chantante, toujours jouant de mystère, c’était plaisant.

- Oh, mais je comptais bien ne pas tout dévoiller en une seule fois. Juste assez pour que tu aies envie de me revoir, justifier le fait que je dois passer tous les jours.

Elle sentit le dos de la sirène se détendre sous ses doigts, et c’était déjà une petite victoire pour la naine, ça et réussir à garder sa tête éloignée des monts de la belle blonde. La sirène s’étonna et se moqua de la remarque de la rousse et de sa solution plutôt barbare. La naine ricana, se calma légèrement quand la sirène se comparait à une dès ses fleurs carnivores en affichant un sourire presque dérangeant. Est ce qu’elle faisait partie de ses sirènes mangeuse de chair ? Est ce qu’elle était bien placée pour juger, elle qui avait déjà goûté une grande partie des races du Sekai, pas pour les manger, mais pour les combattre avec toutes ses armes.

- À la dague pour un côté plus sauvage, mais une fleur telle que toi, ne se découvre pas dans la violence. Il faut la respecter pour qu’elle éclose et laisse paraître toute sa beauté. Je n’ai jamais pris le temps d’observer les fleurs.

Nora voulut faire glisser le corset, découvrir ce corps, passer ses doigts sur l’étendue de cette peau douce qui appelait ses doigts. Elle préféra se retenir pour ne pas faire l’insulte de plonger la tête directement dans les formes de cette femme. Takhys leva son visage pour que leur regard se croise. Le sourire sauvage de Nora s’afficha.

- Ce n’est pas toi qui parlais de faire preuve de patience.

Elle descendit ses mains le long de son dos, calant la première dans le creux des reins de sa partenaire, la deuxième parcourut la hanche d’un effleurement pour se caler sous ses fesses la plaquant contre le corps de la naine. Nora souleva la sirène du sol, pour l’emmener près du tabouret qu’elle avait utilisé pour se faire soigner. Elle la fit s'asseoir dessus et glissa dans son dos.

- Je serais plus à l’aise pour découvrir ton corps, et mon attention plus monopolisée par ma hauteur.

La naine fit finalement glisser le corset de la blonde, découvrant son corps par au-dessus et par le miroir qui se trouvait face à elle. La louve dégagea la nuque de la blonde et glissa son visage près de celui de la tavernière.

- Je ne pense pas avoir jamais croisé une fleur aussi ravissante.

Les mains de la naine se glissèrent dans le cou de l’autre femme, commençant a remuer lentement le long de son tatouage. Elle commença à décrire des cercles de son pouce avant de descendre le long de la colonne, une fois sur le bas du dos, elle fit glisser ses mains le long des flancs dénudés, faisant contraster leur différence de couleurs. Ce teint hâlé contre le trop clair de la naine. Cette peau qui ne semblait jamais réellement s’habituer au soleil du Reike.

Sa main s’éloigna pour signer rapidement, faisant disparaître sa tunique à nouveau. Elle reposa ses doigts sur sa peau pour leur faire remonter le flanc jusqu’à effleurer la naissance des monts de la belle en venant plaquer ses collines contre son dos. Elle posa son menton sur l’épaule de la belle, et minauda.

- Je pense que ce que j’ai le plus envie de découvrir, c’est si tes lèvres sont aussi délicieuses que le reste de ton corps.

La blonde ne manqua pas de rire à la réplique de la rousse. Il était vrai que d'être une Sirène parmi les terrestres, de vivre comme eux, alors qu'elle était capable de bien plu de capacités qu'eux, avait de quoi pousser à quelques questionnements. Elle avait certaines dispositions que la majorité des habitants de la ville de Courage ne pourront jamais posséder, et encore moins imaginer. Elle avait vécu bien des choses que certains aériens mourraient de peur rien que d'entendre ses anecdotes. Et même en présence de cette humaine qui était plus petite qu'elle, qui se tenait contre elle au point de bien percevoir sa chaleur corporelle croissante, Takhys demeurait elle-même. Après tout, c'était peut-être Nora qui se trouvait dans une situation exceptionnelle, au lieu de se sentir comme telle ?

"Les choses les plus simples sont parfois les plus attrayantes, les plus amusantes et surtout les plus attirantes, n'est-ce pas ? "

Nora paraissait tenter de la suivre, dans cette voie de la désirabilité, que la Sirène se plaisait à mettre en avant, juste assez pour le retirer, juste d'assez pour que sa proie vienne à elle. C'était plus amusant que de prendre l'initiative... quoique... L'Aquarienne adorait jouer. Et Nora commençait à le découvrir.

Sous le bout des doigts qui savaient où appuyer, la tavernière se détendait, savourant ce qu'elle offrait,elle, servait à ses clients avides de service plus... corporels. Elle n'avait jamais réellement songé à avoir l'inverse. En même temps, elle n'en avait jamais eu besoin, vu qu'elle était toujours souriante, avide de vivre et parfois de s'amuser aux dépens de ses malheureuses victimes. Oh, rassurez-vous, elle jouait plus sur les sentiments que sur leur vie. Nora n'était pas en danger.

"Ne crois pas que la fleur est dénuée d'innocence, très chère. La nature, sous bien des aspects de fragilité ou de beauté, voit tous les jours une lutte acharnée pour la conquête de territoire et la survie. Une violence muette, presque invisible, se déroule sous nos yeux parfois. Je suis une fleur, dis-tu...."Elle eut un bien étrange sourire carnassier. "Un jour, prend le temps d'observer les plantes fleuries. La nature a bien des leçons à nous apprendre, pour ne pas se faire avoir par elle. "

Elle se permit de rire après coup, laissant Nora essayer de trouver la bonne manière de lui retirer le corset, comme si elle redoutait d'aller trop vite ou de mal faire, pour ne pas briser le charme qui s'opérait.

"Il suffit de savoir la mettre en oeuvre....cette patience. "

La Rouquine posa ses mains à des endroits stratégiques. Takhys essaya de deviner où elle voulait en venir avant de sentir ses pieds décoller du plancher. Petite mais costaude, la naine humaine. Elle en gloussa, avant d'accepter de s'asseoir pour être plus à sa hauteur. Ce fut plus aisé pour terminer de retirer l'entrave vestimentaire pour parfaire la suite de ses massages. La ciblée de ses mains expertes en profita pour fermer les yeux et savourer le moindre passage de ses pulpes de doigts sur sa peau. Elle en frissonna. Et se permit de se cambrer légèrement en arrière pour mieux garder le contact avec Nora, plus encore quand elle porta ses mains à la base de sa poitrine généreuse. Elle se mordit un instant les lèvres avant de percevoir quelque chose. Tiens, était-ce sa peau qu'elle sentait contre la sienne ? Elle la sentait plus chaude. Elle ne se retourna pas pour ne pas gâcher le plaisir croissant. Elle frissonna à nouveau et d'une nouvelle envie quand Nora se colla plus à elle. Oui, de ce qu'elle sentait, elle était nue. Sa tête se posa sur son épaule gracile.

Elle sourit, la gardant dans le coin de son champ de vision.

"Pour cela, il faudrait que la mercenaire que tu es se mette en chasse pour s'en approcher... "

Message 10

Je ne sais pas, la simplicité à son intérêt, mais un mystère à résoudre à quelque chose de grisant, d’hypnotisant. Je suis sûr que sous cet amour de la simplicité se cache un mystère que bien des hommes se sont perdu pour tenter de le démêler.

Elle sentait la sirène se détendre sous ses doigts, la louve aimait cette sensation. Pouvoir agir sur ce corps qui avait dû alimenter tant de fantasmes, et pouvoir caresser cette peau douce, galvaniser ceux de la naine. Takhys repris défendant la fragile beauté apparente des fleurs. Et le sourire qu’elle lui offrit réveilla un autre instinct de la louve.

J'essaierais d’y penser, de prendre le temps de m’arrêter dans la course du temps. Les apparences sont souvent trompeuses.

Ce fut au tour de la naine de sourire étrangement, de façon sauvage, qui trahissait ce qu’elle cachait. Elle essaya de ne pas prendre mal ce rire, est ce qu’elle se moquait de sa retenue ? Elle qui cherchait des solutions pour garder ce jeu qu’elles avaient installé, si plaisant. La sirène avait gloussé de surprise quand Nora l’avait soulevé du sol. Cela faisait partie des surprises inattendues et peut-être que c’était un traitement que la sirène n’avait pas l’habitude. Mais elle sentait la chaleur de son ventre contre sa joue, essayant de ne pas penser à celle qui rayonnait sur sa tête.

De nouveau, elle put avoir accès à cette peau si douce, la parcourant du bout des doigts, faisant de douce pression pour continuer de détendre la tavernière. Continuant de parcourir tout son dos, savourant les réactions qu’elle pouvait apercevoir. Ses talents étaient appréciés à leur juste valeur, on dirait. Elle avait posé sa tête lançant une demande, elle avait imaginé plusieurs sérieux du simple refus à l'acceptation de sa demande. Et la réponse fut entre ces opposés, lui offrant le plaisir de cette chasse pour conquérir ce butin tant convoité.

Le cœur de la louve s’accéléra face à ces mots. Elle se tourna légèrement, posant ses lèvres contre l'arrondi gracieux de son épaule pour y déposer un premier baiser. Ses mains continuaient leurs ballets le long des flancs, contournant la base des formes de la sirène pour se rejoindre sur son sternum, dans une pression agréable. L’envie de les caresser complètement, de poser ses mains qui ne pourraient les englober entièrement. Son souffle se diffusait entre deux de ses baisers, remontant lentement le long l’articulation pour atteindre la base de son cou.

Le corps de la naine caressé le dos de la blonde en suivant les mouvements de ses lèvres. Elle y déposa une petite morsure sensuelle, montrant un peu de ce qui l’habitait en ce moment. La louve pouvait profiter pleinement de l’odeur délicieuse de cette femme. Ses doigts remontèrent encore un peu plus, faisant le chemin inverse sur le bas de sa poitrine cette fois.

- J’ai toujours aimé la chasse.

Elle remonta, le long de l’artère, déposant alternativement tendresse et envie, longea la mâchoire de la sirène pour atteindre le lobe de son oreille, ses dents rentrèrent en contact avec la peau de la sirène avant que son souffle chaud se diffuse dans le creux de son oreille avec ses quelques murmures.

- Encore plus pour un trésor si délicieux.

Dans ses pensées, elle ne savait pas vraiment si elle pouvait considérer Takhys comme le trésor de cette chasse, ne chassant pas réellement qui chassait l’autre dans ce jeu. Nora jouait, essayait d’aller toujours un peu plus loin, mais c’était la sirène qui dirigeait le jeu en vérité, pouvant l'arrêter d’un simple mot, pouvant le faire déraper d’un simple geste. Elle reprit le chemin inverse redescendant le long de la ligne de sa mâchoire, faisant glisser à nouveau sa poitrine contre le dos de la blonde. Elle arriva enfin près de ce qu’elle convoitait.

Les mains avaient quitté quelques instants sa poitrine pour flatter à nouveau ses flancs, venant jusqu’à caresser la naissance de ses hanches et de sa jupe. Tout ce qu’elle voulait, c’était goûter ses lèvres, découvrir le goût de cette féminité d’un autre monde. Transmettre sa passion et son désir par ce simple contact, ce simple geste qui pouvait ouvrir tellement de sensation. Elle approcha lentement, voulant sceller leurs lèvres afin de voir si cette chasse avait été fructueuse.

Takhys se laissait totalement faire. D'ordinaire, c'était elle qui menait la danse, prenant un délicieux plaisir à mener sa proie par le bout du nez, à lui promettre bien des découvertes, voir une belle aventure, avant de peut-être, la laisser finalement dans ses rêves, ou alors à atteindre son objectif final. Cela dépendait beaucoup de ses humeurs et de ses envies de jeux. Cette fois, elle prit plaisir à ne pas être la prédatrice, demeurant petit à petit ; parce qu'elle le souhaitait bien, être celle qui recevait l'envie, les frissons. L'humaine naine savait où placer ses mains. Elle qui trouvait souvent les femmes humaines prudes, timides, ou alors se contentant de rester à la surface de leurs propres envies. Les caresses de Nora en tout cas donnait de se détendre, de s'accorder à être aux petits soins sous la douceur de la peau des doigts qui frôlait la sienne, comme le passage chaleureux d'une vague paresseuse sur la plage. Et il y avait ses lèvres aussi. Elle frissonna avec un sourire de plus en plus détendu.

Quand Nora tâta le terrain corporel, Takhys manqua de rire, laissant son corps répondre à ce nouveau pas d'expédition. Elle concédait qu'elle devrait faire cela plus fréquemment. Ne pas réfléchir à comment diriger sa "victime" était très plaisant. Se laisser aller, suivre les vagues chaudes...

"La chasse peut être dangereuse..."Souffla-t-elle pendant que les lèvres de la naine remontaient le long de son cou, suivait lentement la courbe de sa mâchoire inférieure, avant de s'accrocher délicatement, une fois encore, à la texture souple de la peau.

Elle retint à peine un léger rire. Ce n'était pas souvent qu'on la comparait à un trésor. Le terme délicieux était amusant à ses oreilles. D'ordinaire, c'était elle qui dévorait les hommes, littéralement parlant. Et puis, elle, un trésor, dans les mains d'une chasseuse qu'elle sentait croître comme sulfureuse ? Elle ne chassait pas un gibier, elle chassait le fruit désiré d'une quête très particulière.

La rouquine reprit la voie de cette aventure justement, reprenant le chemin inverse, découvrant un nouveau chemin pour se rapprochant plus près encore de ce qui la faisait de plus en plus trembler de passion et d'envie. Takhys savoura chaque seconde du contact corporelle, se rappelant des jeux qu'elle avait eus souvent avec certains dauphins, qui étaient très tactiles à leurs manières, eux aussi. Sous l'eau, point de mots, point de soupir ou de murmures. Il n'y avait que le regard, les gestes et le peau à peau... D'où cette attrayante et grande sensibilité qui lui plaisait sur la moindre parcelle de son corps mis à nu. Plus encore quand quand Nora glissait dans son dos. Cette voluptueuse douceur était si envoûtante qu'elle accepterait de céder immédiatement à l'approche stratégique de Nora. Nul besoin de prononcer des sons pour comprendre ce que désirait faire par-dessus tout la chasseuse. La proie était là, elle ne bougeait pas, elle était à elle. Réellement ?

Takhys avait un large sourire, et juste pour parfaire l'atteinte du but de la rouquine, elle entrouvrit la bouche et... l'asticota, tellement qu'elle était proche d'elle, de la pointe de sa langue, effleurant la lèvre supérieure de la naine. Était-ce la saveur d'une forêt humidifiée par la rosée qu'elle percevait sur ses papilles gustatives ? En tout cas, Nora aura la réponse tant espérée à ses attentes... du résultat presque final de sa chasse !

Message 11

La chair de poule se répandait sur le derme de la louve, pas par le froid, mais par l’excitation du moment. Elle frissonna à la voix de la sirène. Est-ce que cette chasse pouvait être plus dangereuse que celle qu’elle avait déjà effectuée, peut-être ? Après tout, le danger pouvait venir de partout, elle ne savait pas réellement qui était la chasseuse de la proie entre ses deux femmes.

- Est ce qu’une chasse mérite d’être vécu s'il n’y a pas un minimum de risque.

La chasseuse reprit son ballet sur le corps de la sirène, promenant ses mains sur sa peau et sa bouche dans son cou. La douceur de cette peau sous son contact. Elle arrivait près de son but, se rapprochant lentement de ses lèvres. Takhys se laissait faire, mais rien n’était gagné, Nora se doutait que la sirène pouvait interrompre ce jeu à n'importe quel moment.

Elle pensait qu’elle allait enfin rentrer en contact avec elle, mais au lieu de ça, elle sentit la langue de la sirène caresser sa lèvre. Cela déclencha un frisson qui lui parcourut l’échine. Elle jouait avec elle comme personne ne l’avait fait. C’était excitant, frustrant aussi. Pour la première fois, depuis longtemps, Nora ne savait pas dans quel sens partir. Elle avait envie de la saisir, de l’embrasser fougueusement, lui montrer ce qui l’habitait. D’attraper ses monts pour les presser sensuellement, de l’allonger sur le sol pour se positionner au-dessus d’elle. Tellement d'idées lui traversaient la tête, presque toutes dans la même direction, celle aussi que ce jeu avait assez duré, que la sirène y mettrait un terme au prochain faux pas, au prochain pas tout court peut-être ?

Autant se laisser porter, laisser cours à son imagination elle verrait bien ce qui se passerait. Ses mains massaient légèrement les flancs de la blonde, savourant la caresse de sa langue avant d’y répondre de la sienne. Découvrant le goût de celles de la sirène, découvrir celui de ce qui décorait ses lèvres. Elle joua quelques instants, avant de plaquer ses lèvres contre celles de Takhys, ses mains se déplaçant sur son ventre et remontèrent pour s’insinuer entre les formes de la sirène. Avant que ses doigts ne suivent ses courbes pour atteindre le pic, le faisant rouler lentement entre ses doigts. Avant de commencer à masser ce qui se trouvait entre ses mains. Cette partie du corps qui pouvait rendre envieuse la petite chasseuse, elle n'était pas à plaindre, mais loin de la générosité de la sirène. Sa poitrine se gonflait dans le dos de la blonde, le parcourant du caresse ondulant à chacune de ses respirations.

À ce moment, plus rien ne comptait dans l’esprit de la chasseuse que l'échange qui se mettait en place.

La prédatrice avait bien fait de jouer avec sa proie, de la faire languir. Sa soif de découverte n'en avait été que plus exacerbée. Sa petite provocation du bout de sa langue avait fini par briser la patience de la chasseresse déjà mise à mal. Allait-elle résister à cette invitation ? Ou n'était-ce que mirage avant que la Sirène ne brise son petit jeu pour la laisser sur sa faim, pour la rendre inassouvie et donc savourer sa frustration ? Elle pourrait, mais l'amusement n'aurait été que de courte durée. Oui, elle jouait, s'amusait, mais savourait ces intentions qu'elle recherchait plus chez les hommes. Là, les mains rugueuses de la Naine arrivaient à la faire vibrer ? Parce que la peau de sa paume était comme celle de certains guerriers ou mercenaires ? La peau épaissie par le temps et les efforts apportait une sensation particulière sur le derme plus sensible de l'Aquarienne. Elle frissonnait en se retenant de soupirer d'aise. Elle avait l'impression de ressentir le sable des fonds chauds des Îles Paradisiaques quand elle cherchait à s'y frotter, pour nettoyer les écailles inaccessibles de son dos. Ou alors, était-ce autre chose qu'elle ne savait définir ? Les deux peut-être ?

Nora était toujours pressée contre la belle blonde, la passion durcissant le haut de son torse. La chaleur qui émanait de la Sirène devait l'attirer plus encore. Ou alors attisait sa soif de passion, en la captant contre elle, comprenant que l'effet était présent et croissant. Ses mains baladeuses jouaient toujours sur les parties rondes et charnues de sa prise, restant douces et fermes à la fois, avant de passer sur ses flancs. Et cette fois, elle passa à l'attaque, accomplissant l'interrogation provocatrice de la Sirène. Ses lèvres se joignirent aux siennes.

C'était timide, comme si Nora redoutait d'avoir mal fait son approche. Le cœur de l'Aquarienne accéléra son rythme. Avec agilité, elle se retourna pour faire face à la Naine, la dominant de sa taille. Elle rendit le baiser plus intense, en se montrant plus vive que Nora, plus entreprenante. Mille et une idées lui traversaient l'esprit. Cela s'en ressentit quand elle posa ses deux mains graciles sur les joues de Nora, la collant plus encore. Elle se décolla de ses lèvres quelques instants, la regardant non sans un sourire bien étrange avant de presque l'agresser en repartant à l'élan d'un autre contact, plus sulfureux. Elle mordilla du bout de ses dents blanches la partie extérieure et charnue d'une des lèvres de sa proie. Elle se retint de serrer plus les dents, pour faire couler le sang. Son appétit de chat se mêlait intensément à son appétit passionnel. Les deux ne pouvaient pas vraiment s'unir. Les faire se frôler ? Possible, après tout.

Elle rapprocha sa bouche du lobe de l'oreille de Nora. Son souffle chaud sentait l'embrun des mers du sud. Là, elle susurra

"Il commence à faire chaud ici… Au bord de la mer, ce sera plus poétique, et nous ne serons que toutes les deux... Point de client, point de taverne. Que nous et la mer…"

Message 12

Leurs lèvres se rencontrèrent enfin, la sirène réagissait aux caresses de la louve. Elle qui souvent n’était que violence, à ce moment, elle ne voulait être que douceur, voulant faire vibrer cette sirène, que la sirène la fasse vibrer aussi. Un échange dans ce bien-être. La chasseuse se blottissait contre la peau de Takhys, jouant de ses mains, augmentant la chaleur dans ce contact. Mais contrairement à tout ce qui embrasait son esprit. Nora ne le transmettait pas aussi fougueusement, ayant peur de trop en faire, que le jeu s’arrête là par précipitation.

Et au final, c’est peut-être la sirène qui perdit patience dans cet échange. Nora était trop timorée, ou ce jeu de chasse prenait trop de temps pour la blonde. Elle se retourna, Nora se retrouva à nouveau face à ses monts qu’elle caressée quelques instants plus tôt. Reprenant leurs baisers avec plus de fougue. Nora se lécha un peu, transmettant la passion qui l’animait, glissant ses mains dans le dos de la tavernière, caressant cette peau douce. Ses mains vinrent se poser sur les joues de la rousse, son corps en réclamait toujours plus, était affamé de cette attention et de ses caresses.

Elle ne put s'empêcher de se mordre la lèvre devant le sourire que lui adressa la sirène. Avant que la tension ne monte encore d’un cran, montant encore un peu plus la température de leur échange quand Talkhys scellait à nouveau leurs lèvres. Un autre signal enflamma son esprit quand elle sentit les dents de la prédatrice sur sa lèvre. Une pointe de douleur et d’excitation se mêlait. Enflammant son envie, mais aussi son instinct de chasseuse. Elle n’aimait guère la possibilité d'être une proie. Elle se contracta un instant avant de se détendre, confiante en ses capacités, peut-être trop.

Leurs lèvres se séparèrent et Nora sentit le souffle de la blonde parcourir un chemin qu’elle avait emprunté sur le corps de la tavernière, glissant chaudement jusqu’à son oreille. La rousse frissonna à ses mots, à cette façon de parler. Même si cette demande tiraillé l’esprit de la naine, sa luxure contre sa survie. Oui, ce serait plus poétique, plus discret, mais aussi le terrain de la sirène. Les yeux de la louve parcoururent le corps de blonde.

- Allons-y, l’idée de n’être que toutes les deux est assez plaisante. Sur le sable.

La louve ricana, un instant. Ses yeux brillaient d'excitation et d’une lueur sauvage.

- J’espère juste que ce n’est pas pour me dévorer littéralement.

LA louve se sépara de la sirène pour récupérer sa tunique laissée au sol, suite à sa disparition. Elle pourrait l’enfiler sans refermer le col, laissant apparaître la naissance de ses formes. Évidemment, elle aidera la sirène à se rhabiller pour sortir discrètement. Elle l’imaginait mal sortir les seins à l'air devant tout le monde. Elle la suivrait jusqu’à la plage pour profiter du sable et de la mer nocturne.

Elle adorait jouer avec ses proies. Mais aujourd'hui, elle était la proie, acceptant totalement cette forme de jeu. C'était peut-être une des rares fois qu'elle concédait à prendre pleinement ce rôle-ci. Surtout quand c'était savoureux de céder complètement à sa prédatrice. Avec l'avancée de ce qui se nouait avec la lycanthrope, C'était acté, elle ne pouvait que plus encore s'amuser avec la rouquine. Surtout quand c'était elle qui manquait de rester sur sa faim et qu'elle devra patienter un peu avant que la suite ne reprenne plus ardemment. Elle se permit de lui mordiller l'oreille avant de reculer la tête et le buste pour mieux lui répondre.

"Je connais un recoin bien isolé des regards, où le sable est doux et tiède, après avoir bien emmagasiné la chaleur du soleil. Il ne sera pas assez chaud pour te cuire de toute façon"

Elle lui fit un clin d'œil amusé avant de poursuivre.

"Je ne me repaîtrai pas de toi, si cela peut te rassurer. Juste ton ardente passion me comblera. "

Elle rit et attrapa le haut de sa tenue, délaissant totalement le corset. Aidée de Nora, elle fut vite prête à quitter la salle d'eau. Elle veilla à réagencer un peu sa longue chevelure dorée. Les apparences jouaient beaucoup.

"Laisse-moi le temps de prévenir la cuisinière qu'elle devra fermer l'établissement à ma place, vu que j'aurai une "course" à faire. "

Une fois tout cela de fait, Takhys invita Nora à la suivre, prenant un malin petit plaisir à lui saisir la main le temps de rejoindre les abords extérieurs de la cité portuaire. Elle se retenait de rire quand une personne se trouvait sur leur passage, histoire de ne pas avoir à ragoter sur leurs sujets ; au mieux, elle en gloussera et saura jouer avec, pour en rajouter une belle petite couche, jusqu'à noyer le poisson.

Après un petit moment sous les étoiles à marcher côte à côte, Takhys la mena le long d'un petit sentier qui rejoignait les abords des falaises. Avec le pas agile, elle sut passer le petit escarpement qui donnait l'impression d'être infranchissable. La nature avait quelque trompe-l'œil naturel parfois... Une fois là, Nora pourra découvrir une petite crique sympathique, au beau sable. Quelques galets étaient ici et là épars.

"Voilà très chère. Respire-moi ce bon air iodé. Ici, il a une senteur particulière, voire unique. Je ne sais pas si c'est lié au sable ou à la forme de la crique, mais j'aime bien... "

Elle retira déjà le haut de sa chemise, pour se dévêtir.

"Il y a le sable, mais il y a aussi l'eau… n'as-tu jamais eu un contact charnel à la surface de la mer, sous la voûte étoilée. "susurra-t-elle. Nul besoin de son Chant. "Entre ma forme humaine et ma véritable forme, les sensations sont différentes, tout en étant captivantes. On peut faire les deux si tu veux... de l'énergie, j'en déborde ! Et promis, je ne mangerai pas... et je peux respirer pour deux. À toi de choisir très chère.... "

Message 13

La sirène avait l’air aussi pressé que la louve, ne s'habillant pas complètement en riant du commentaire laissé par la louve. Nora souriait à l’excuse de la tavernière. Une course à faire, petite excuse tellement large qui englobait tout, même si cela pouvait être une course parfois, donc la ligne d'arrivée était une jouissance particulière. Cela pouvait être autant une course d’endurance que de vitesse après tout. La petite rousse laissa le temps à la patronne de prévenir la cuisinière qu’elle s’absentait.

La blonde était revenue auprès de Nora, lui prenant la main pour la guider en dehors de l’établissement. Parfois sous le regard intrigué des passants. Autant Nora n’était pas connue, seulement de passage dans cette ville pour une mission qu’elle avait raté pour le moment. Le sourire de la rousse rehaussait par les pensées qui traversaient son esprit, des actions qu’elles avait commencé à faire dans cette salle d’eau. À ce moment, Nora oubliait ce qui avait fait sa vie jusque-là. Juste en suivant une sirène, sous les étoiles, dédalant dans les rues presque déserte pour rejoindre le rivage. Ce que certaines adolescentes rêvaient, la louve le découvrait seulement, loin de la violence et des mauvais coups.

Arrivant prêt de la fin du sentier, la sirène guida la chasseuse comme une cabri dans les montagnes. L’idée que cela pouvait être un bon endroit pour un accident traversa l’esprit de Nora. Rapidement, elles arrivèrent au pied de la roche, elle retira ses chaussures pour fouler le sable tiède de ses pieds nus. L’odeur décrite par Takhys la submergea, l’odeur de l’océan, avec une touche qu’elle n’arrivait pas a décrire. Nora avait admiré le paysage, la lune et les étoiles se reflétaient sur l’eau dans des dégradés rehaussé par sa nyctalopie. Elle se retourna pour se retrouver face à une sirène à moitié dévêtue.

Son cœur s’accéléra à nouveau. L’excitation n’était pas la même a ce moment que dans la taverne. Le faire dans la nature, dans un endroit qui avait une importance pour sa partenaire du moment. Nora commença par retirer sa tunique, exposant sa peau blanche et ses formes moins généreuse que celle de la sirène.

- C’est magnifique…

Elle laissa flotter ses mots, comme si elle ne voulait pas définir ce qu’elle désignait avent de reprendre.

- Et tu l’es encore plus dans ce décor.

La chasseuse fit glisser son pantalon, ne gardant que son sous-vêtement qui barrait sa peau au départ. Elle se rapprocha lentement, bercer par les paroles de la blonde. Bientôt, leurs peaux se rencontrèrent à nouveau, la tête de Nora se retrouva à nouveau contre les monts de la belle. Elle y déposa quelques baisers, pendant que ses mains glissèrent le long de ses flancs pour caresser le bas de son dos. Ses doigts glissèrent sous la jupe pour commencer à retirer le lien, la faire glisser le long des jambes de sa conquête. Mes mains de la chasseuse parcoururent la peau de la sirène, voulant retirer les dernières barrières de tissu, la sienne rejoignit les sables rapidement. Elle releva ses bras derrière la nuque de Takhys pour l’amener dans un nouveau baiser.

- Je n’ai jamais fait dans ces conditions.

Ses mains longèrent les dos de la blonde, exerçant une pression, le long de la colonne, avant de la faire basculer pour la porter comme l’on porterait sa promise. Se dirigeant lentement vers la mer, le froid de l’eau monta le long de ses jambes, sans rafraîchir ses ardeurs. Elle s’immobilisa quand son bassin entra en contact avec cette ligne fraîche. Elle jeta un regard amusé avec son sourire moqueur.

- Cela serait presque drôle si je te lâchais maintenant non ?

Elle la plongea lentement dans l’eau, comme on le ferrait avec quelque chose de précieux et fragile. Déposant un baiser sur ses lèvres avant de la lâcher.

- Je préférais rester à la surface pour un premier temps, je ne suis pas très à l’aise sous l’eau. Pour la forme, je te laisse choisir ce qui te plaît le plus. Je suis aussi là pour te faire plaisir.

Les deux femmes se retrouvaient nues dans l’eau, prêtent à leur union charnelle, Nora laisserait le temps à la sirène de se prendre la forme qu’elle désirerait, curieuse de voir où irait sa préférence.

Pressée n'était pas réellement le terme exact. Impatiente s'accorderait mieux à son état d'esprit. C'était plus qu'un plaisir de ressentir l'eau de mer contre sa peau, de redevenir totalement elle-même. Sa part humaine était maîtrisée depuis des années, pouvant se passer de remettre un pied dans la mer pendant des mois, voire des années. Mais il y avait toujours cette nostalgie de son milieu natal. La mer... on revenait toujours en son sein. Faire qu'un avec elle, cela ne se définissait pas. Donc, oui, elle s'était passée de son corset. En même temps, cela serait gênant d'avoir à jouer à nouveau avec le retirer, quand elle prendra sa forme véritable.

Un bref instant, la Sirène contempla l'onde qui l'appelait déjà. Elle frémissait de cet intense envahissement de sensations et d'émotions. La passion et l'adoration à la mer l'enveloppait à un point que c'était presque l'extase. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas cette invasion intérieure. Mais elle devait se tenir, sinon elle perdrait toute la merveille du moment avec Nora.

La rouquine était définitivement charmée par l'endroit. Elle dévora du regard le corps élégant de la tavernière. Elle n'était pas aussi fine que certaines humaines aux critères de beauté parfaits, mais elle aurait de quoi les faire envier, à en devenir folles, avec des formes généreuses et aux courbes aguichantes. La Sirène posa ses yeux brun pailleté d'ambre sur la chasseuse. Le cadre était parfait pour apprécier toute sa nature terrestre. Plus encore quand elle ne garda que ses sous-vêtements.

"Tu es la terre qui retrouve l'amour perdu de la mer. Cette plage est parfaite pour découvrir des histoires perdues de deux âmes qui n'attendaient que de se retrouver..."

Autant se bercer dans l'ambiance sereine que cette plage offrait non ? La naine s'était rapproché d'elle, retraçait le chemin de tantôt, en reparcourant sa peau mise à nu et qui frémissait tant par la chaleur qui émanait de sa peau que par la fraîcheur de l'air légèrement salin. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure. Elle ne résista pas pour chercher son baiser. La saveur de la mer s'y trouvait presque.

"L'inconnu fait peur, comme il est excitant. "

Elle se laissa attirer par la jeune humaine, une fois à son tour dévêtu. L'eau froide fit réagir sa peau humaine, mais déjà l'envie de plonger la prenait. Déjà, le processus de transformation démarrait. Elle sentait les changements physiques, quand Nora l'attira plus encore à elle, pour l'avoir à sa hauteur, pour avoir la ligne liquide saline au même niveau de bassin. Pour le second baiser, Takhys fut largement plus entreprenante, afin de passer la pression douloureuse croissante à un plaisir certain. Elle la mordilla, avant de la regarder à nouveau. Il n'y avait pas à dire, elle était plus qu'envoûtante, la rouquine, son corps à moitié dans l'eau.

"Alors, je vais t'abandonner le temps que je termine de me "changer". Passé une certaine quantité d'eau, je ne peux plus contrôler le changement physique. Et je vais plonger, pour t'épargner les craquements et autres choses peu... ragoûtantes à entendre. "

Elle lui passa le bout de son index sur son nez, juste pour le plaisir de jouer et elle plongea. La souffrance était le prix à payer pour passer d'un monde à l'autre. Heureusement, cela ne dura guère, mais ainsi, Nora n'eut pas à entendre les gémissements ou les cris de la Sirène, qui furent tus par la densité de l'eau.

Quand elle refit surface, ce fut en tant qu'être sirénien. Elle n'était plus Takhys l'humaine à la longue crinière dorée et à la peau halée. Elle était Takhys, toute bleutée, saphirée, pour s'accorder à la mer. Avec grâce, elle rejoignit Nora, posa ses deux mains au teint bleu pâle à ses joues et l'attira à elle, pour l'embrasser comme elle savait si bien le faire quand elle redevenait qui elle était vraiment. Envoûter ses proies, les embrasser pour les soumettre à sa passion dévorante... Voilà ce qui s'en ressentait à travers ce baiser, à la saveur marine toute nouvelle. Elle pressa plus son torse contre celui de la naine, qui aura tout le loisir de percevoir la texture étrange de sa peau d'aquatique à ses palpations.

La Sirène se détacha d'elle, la regardant, avec un sourire envoûtant, séducteur.

"Mon plaisir doit être le tien aussi, ma chère. Restons à la surface pour l'instant... Profite de ma véritable forme pour découvrir ce que toucher une Sirène veut dire..."

Message 14

La louve admirait la sirène qui contemplait l'eau, se disant que c'était peut-être la même sensation qu'elle et la forêt. Nora ne se privait pas dans son admiration, ce qui n'échappa pas à la tavernière. La sirène utilisait ses mots pour prolonger le charme de l'endroit, de son corps. Mais il semblait qu'il n'y avait pas que la naine qui était charmée, elle fut témoins de ce petit geste, quand la blonde s'était mordue la lèvre inférieure avant de répondre à ce baiser. Une lycan et une sirène sur une plage, presque le début d'une mauvaise blague et pourtant ce soir, c'étaient deux amantes laissant cours à leur passion.

- Peur, je ne dirais pas ça, mais oui, c'est excitant de découvrir cette facette de toi.

Chaque pas qui la rapprochait de l'eau, la rapprochait de ce nouveau mystère, quelle apparence avait elle ? Comment se transformer les sirènes ? Comme les lycans.? La fraîcheur de l'eau recouvrit ses pieds, puis engloba ses jambes lentement. Les vagues venaient caresser la naissance de son bassin. Projetant de l'eau froide sur son corps en chaleur. Sans la refroidir à aucun moment. Plus elle avançait, plus elle sentait le corps de la sirène se contractait dans ce qui devait être un début de transformation. Elles échangèrent un nouveau baiser, plus fougueux, plus passionnel. Qui excitait encore plus la louve, mais elle se doutait que cela devait venir de ses douleurs. À nouveau, elle sentit les dents de la blonde et cela lui donna un frisson qui parcourut sa peau.

Après l'avoir prévenu, la sirène disparut sous la surface de l'eau. Non pas avant d'avoir appuyé sur le bout du nez de la rouquine, ce qui la fit presque loucher par réflexe. Cette eau qui étouffait les sons, le bruit des vagues qui terminait de tout recouvrir. Mais l'esprit de la louve ne put s'empêcher d'imaginer cette cacophonie d'os brisés à partir de ses transformations. L'eau était presque calme, seulement troublée par les vagues. Cela ne dura pas longtemps, suffisamment pour que l'esprit de la louve tente d'imaginer l'apparence de la sirène. Est ce qu'elle devenait une bête hideuse comme la lycan?

Et puis l'eau se déforma, laissant apparaître l'apparence originale de la sirène. D'un bleu rappelant les eaux du Lac Rebirth, l'endroit qui avait vu le jour de la séparation entre Ersa et Nora. Aussi bleu que la lune qu'elles avaient vues ce soir-là. Cela n'enlevait rien de son charme, c'était différent. Takhys attira le visage de la rousse à elle pour partager un nouveau baiser. Le frisson qui la parcourut était délicieux, devant cette passion qui lui était partagée, Nora avait l'impression d'être passé de chasseuse à gibier. Et pour une fois, ce n'était pas déplaisant.

Sa peau pâle, qui paraissait si fragile, fut mise en contact avec la peau écailleuse de l'aquarienne. Les mains de la louve se remirent en mouvement, caressant les écailles humides de la sirène. Redécouvrant le buste de la sirène, passant sur ses monts, longeant ses flancs avant de redescendre pour rejoindre la ligne d'eau. Cette partie de son corps qui en flammait son excitation depuis la taverne.

La sirène se recula, offrant à nouveau la vue de son corps à la naine. Sa voie chantante reprise, partageant ce désir de se partager le plaisir. Une de ses mains et ait retourné se caler sur un des monts de l'aquarienne, pendant que l'autre pressait son dos. Et sa voix reprit de son ton ronronnant.

- Etrangement, tu es ma première sirène, montre moi comment m'occuper de toi, ou diriges moi, si je me trompe.

Elle plongea la tête dans le creux de son cou pour commencer à y déposer un baiser, pas d'autre et de se créer un chemin qui voulait rejoindre ses monts, voulant s'en occuper comme elle aimait que l'on s'occupe des siens.

Les mains calleuses de la naine explorèrent la peau devenue aquatique, suivant les lignes des écailles bleutées présentes à différents endroits de son corps. Takhys frissonnait de plaisir, lorsque la rugosité des paumes et du bout des doigts glissaient avec volupté sur ses flancs, son dos, ou encore sa poitrine toujours aussi généreuse et ferme que sous sa forme de surface. La chaleur corporelle des membres agiles était à peine perceptible, mais habituée à la froideur des eaux salines, la température d'un mammifère terrestre devenait presque une caresse chaleureuse et hypnotisante, qui enflammait la sensibilité du derme et attisait une passion brûlante et dévorante. L'appétit de l'Aquarienne montait d'un cran d'ailleurs.

Après une délicieuse observation, Nora s'était rapprochée de la Sirène, approfondissant le contact, à nouveau, avec ses mains placées à deux endroits stratégiques et agréables pour elles deux.

Takhys ne manqua pas de rire face à la réplique de Nora.

"Un honneur rare alors. J'espère que tu sauras en profiter, car des Sirènes telles que moi, il n'y en a pas deux dans tout le Sekaï et dans les profondeurs de ses abîmes aquatiques."

Elle eut un étrange sourire qui dévoila la parfaite blancheur de ses dents. Point étonnant à ce que certains aériens se sentent devenir proie face à cette expression à la fois radieuse et dangereuse. Puis, elle ne put s'empêcher de frémir quand Nora partit à sa manière, en chasse sur sa poitrine. L'Aquarienne se colla un peu plus à elle, pour orienter le jeu de ses mains là où elles devaient se rendre. Ses propres organes, palmés d'une très fine membrane à moitié translucide entre chaque doigt, partirent à leur tour à la conquête des formes tout aussi généreuses chez la chasseuse. Malgré sa petite taille, elle avait de quoi pleinement satisfaire. Restait à voir quelles sensations elle tirerait d'une main plus apte à la nage qu'à prodiguer des caresses à l'air libre.

Pour mieux se stabiliser, sa longue queue écailleuse se lova contre son bassin, avant de s'enrouler à moitié plus au-dessus... Comme pour l'avoir rien que pour elle. Quiconque voudrait s'en accaparer ne pourrait la soustraire à sa prise. Puis, la Sirène prit un malin plaisir à la mordiller au-dessus de ses parfaites rondeurs de terrestre, juste assez pour apprécier la texture et la fermeté de la peau hâlée. Et ses mains n'étaient pas en reste, remontant petit à petit vers le cou, après avoir suivi les sentiers des pourtours collineux au parcours délicieux. Elle embrassa chaque remontée. Après le cou, ce fut la ligne de la mâchoire qu'elle abreuva de ses lèvres. En même temps, l'eau de mer parut prendre vie, donnant naissance à des pétales d'eau ondulante. Les deux créatures étaient au cœur d'une rose aquatique, mûe par la volonté de la Sirène. La corolle se fermait petit à petit. Et quand Takhys vint à embraser sa proie avec une passion débordante, l'eau emplit l'espace d'air tout autour d'elles, les baignant dans un environnement étrange, au son étouffé. Le scintillement des étoiles paraissait s'intensifier quand on prenait le temps d'y prêter un peu attention, de l'intérieur de cette grande bulle d'eau.

Takhys n'oubliait pas que Nora n'était pas une Sirène. Elle détacha ses lèvres, la regarda toute souriante avant de libérer l'eau qui tomba d'un coup en de magnifiques vagues, rendant la naine à l'air libre.

"Embrasser sous l'eau est une chose, sous la surface, dans le silence des profondeurs, c'est encore autre chose... Si tu te sens l'âme plus aventureuse en termes de passion unique...."

Elle fit exprès de garder quelques secondes de silence, et toujours avec son étrange sourire sirénien.

"... tu pourrais peut être découvrir ce que les dauphins ressentent quand certains cétacés qui passent leur journée à se caresser de leur corps...."

Message 15

Nora remarquait l'envie font déborder la sirène. Son rire se joignit à celui de la belle aquarienne.

- Jamais je ne pourrais passer à côté d'un tel trésor. Qui serrait assez fou pour ne pas en jouir ?

Le sourire de Takhys créa un frisson qui descendit l'échine de la louve, de sa nuque jusqu'à la naissance de ses courbes. Toujours cette impression que la frontière d'amante à proie pouvait être si fine. Quelque chose qui ne caractérisait pas la louve, soit elle jouait, soit elle chassait et ses intentions étaient souvent des plus visibles.

Mais pour le moment, Nora se trouvait du bon côté. La pression que la sirène exerça entre leur corps, elle sentit les mains écailleuses sur sa peau qui semblait si fragile. Les écailles n'étaient pas forcément une sensation nouvelle, mais celle du Drakyn était plus fine. Sans compter la différence d'expérience, l'excitation d'une découverte contre la passion d'une joueuse. C'était là que résidait la plus grande différence.

Et Takhys savait très bien s'y prendre. Chacun des mouvements que la sirène faisait sur la poitrine de Nora lui arrachait un soupir. Enfin, leur corps se colla amoureusement, dans un coin de sa tête la louve pensa à ses lancondas qui s'appropriait leur proie. Sauf que là, la pression lui réchauffait plus le bas-ventre que son instinct de survie.

Un premier frisson la parcourut quand elle sentit la pression des dents carnassières sur sa peau, puis un autre quand ses doigts parcourent le chemin de son flanc jusqu'à son cou. Un frisson sur sa peau tout le long de ce contact, des petite décharge de plaisir à chaque rencontre des lèvres de l'aquarienne sur le derme de la lycan. Au départ, elle ne fit pas attention au mouvement de l'eau. Puis, cela lui sauta aux yeux. Le mouvement, la forme inhabituelle que prenait cette eau. Cette beauté qui rehaussait le plaisir procuré par les caresses de la sirène. Elle ne réagit pas quand la fleur se referma trop prise par le baiser que lui donna Takhys.

Elle avait senti l'eau contre son corps, la sensation d'être immergé, un léger instant de panique fit crisper son corps. Mais encore une fois, elle fit confiance à son amante. Se laissant porter par l'eau, par sa fraîcheur. Bientôt, son lien avec la réalité ne tenait qu'à un fil A une paire de lèvres pour être précis. Toute sa peau baignait dans la caresse fraiche de la mer, seul le contact de ses doigts écailleux sur son coup, de la passion de se baser.

La louve ouvrit les yeux un instant, espérant apprécier un spectacle inédit. À part la lueur des étoiles, le reste était assez flou. Elle pouvait toujours deviner la beauté de son amante plus que l'appréciée. Mais surtout, ce qui était le plus perturbant était ce quasi-silence. Juste se baiser, le bruit de son sang, des légers mouvements d'eau. Ça, c'était perturbant pour elle, le monde n'était jamais silencieux.

Puis la bulle de magie avait éclaté, retombant majestueusement. Cela n'avait duré que quelques secondes, mais la louve avait eu un aperçu du monde de la sirène. Un monde que la louve n'avait jamais imaginé. Cela n'empêcha pas son corps d'avoir le réflexe de chercher de l'air. La sirène fit une nouvelle proposition, découvrir un peu plus ce monde, être un peu plus excitant. C'était tentant. Le reste la surprit un peu plus.

Nora vola un autre baiser à la sirène, posant sa main sur le bassin de la sirène pour le presser contre le sien avec sa poigne de lycan, faisant glisser l'autre le long des écailles et des courbes de la belle. Ses lèvres ne descendirent pas à pas, centimètre par centimètres jusqu'à ses collines généreuses. Entrecoupé de quelques mots.

- C'est... Tentant... Mais... ... Je ne... ... Sait pas... Respirer ... Sous... L'eau.

Elle sortit la pointe de la langue pour suivre les courbes écailleuses de la belle.

- à moins que tu aies encore une surprise.?

L'eau appelée par la magie de la Sirène retourna à la mer. En quelques secondes, Nora eut un très vague aperçu de son univers aquatique, ce monde de silence et de sérénité. Une sérénité toute relative quand on oublie les dangers de l'environnement marin, où le prédateur pouvait devenir la proie. Le plus grand danger pour un terrestre dans ces profondeurs bleutées était l'absence d'air accessible. Nora en avait bien conscience, tout en échangeant quelques mots entrecoupés de baisers avec Takhys. Elle put ressentir sous sa paume rugueuse un léger frémissement des écailles, surtout les plus fines, qui parsemaient l'avant du bassin de l'Aquarienne. La Sirène laissa échapper un léger, étrange et agréable sifflement de plaisir lorsque la poigne ferme et forte de sa partenaire du moment la pressa contre elle, profitant de la texture de ses deux collines maritimes.

Takhys fit de même, laissant ses doigts palmés remonter jusqu'aux épaules de la rouquine, avant de suivre le sillon de ses clavicules. Le creux était délicieux et, sous la pulpe de l'index, elle sentait les pulsations du cœur passionné se répandre à travers l'artère qui se cachait sous l'os. L'Aquarienne ne put s'empêcher de passer la pointe de sa langue sur ses lèvres, ayant un vil désir de se sustenter d'une petite part carnée. Mais il y avait d'autres recherches de saveurs à assouvir.

Ses deux mains glissèrent des épaules au cou, puis stoppèrent leur douce course sur les joues de Nora. Ses yeux bruns pailletés d'or ne quittaient pas ceux de l'aérienne.

— Je sais parer à tout, ma chère...

Elle rapprocha son visage d'un léger bleu pâle. Elle se plut à taquiner Nora en frôlant ses lèvres contre les siennes, comme une promesse d'un contact brûlant et dévorant, avant de s'écarter et, d'un coup, de l'embrasser intensément tout en lui délivrant un peu d'air. Bien qu'elle puisse, elle, respirer sous l'eau, ses poumons étaient fonctionnels.

— Je pourrai respirer pour deux.

Pour un temps, bien évidemment.

Au passage de la langue de la rouquine le long de ses belles courbes, elle retint un rire gémissant, avant de frissonner de plaisir, une fois encore.

— Oui, j'ai encore une autre surprise, mais ce sera sous la surface...

Et lentement, sans demander quoi que ce soit à Nora, après l'avoir entourée de l'un de ses bras, elle se mit à nager lentement vers le large. Elle restait en surface, évidemment. Elle ne voulait pas effaroucher la rouquine.

Une fois qu'elles furent assez loin de la plage, Takhys, qui s'enroula tendrement autour de Nora, lui mordilla le lobe de l'oreille avant de lui susurrer :

— Prends une grande inspiration...

Et quand ce fut fait, la Sirène s'enfonça gracieusement dans les eaux, comme l'aurait fait un jeune rorqual. Elle emporta Nora sous la fine frontière liquide qui séparait le monde de l'eau de celui de l'air. Le silence des profondeurs les envahit à nouveau, avant que le lent ronflement des vagues roulant sur la plage ne leur parvienne. Sous elles, on discernait non pas une obscurité effrayante, mais quelques formes rocheuses, où l'on devinait de longues et sombres algues danser au gré du léger courant marin. Quelques poissons les frôlèrent, leurs ondulations renvoyant de brefs éclats argentés, reflétant la lueur lunaire vers la surface.

Takhys souriait, ravie d'être avec Nora dans son monde bien à elle. D'un coup, elle usa de sa magie pour contraindre l'eau à se brasser un peu autour des algues du fond. Des petits points lumineux remontèrent alors vers la surface, se mouvant dans toutes les directions. Il s'agissait de petits calamars bioluminescents que Takhys avait dérangés. Cela créait une atmosphère bien étrange, irréelle et saisissante.

La Sirène embrassa à nouveau Nora, roulant avec elle dans l'eau, là où il n'y avait pas de frontières, seulement l'exploration de l'intimité de Nora par ses doigts audacieux...