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Citoyen de La République
Abraham de Sforza
Messages : 208
crédits : 591
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: C
L'assaut porté au foie et la menace planant sur l'articulation de l'espionne semblait avoir eu temporairement raison de son esprit de résistance. Tout en se montrant néanmoins vindicative, elle consentit non sans un soupçon de haine palpable à révéler quelques données concernant ses allégeances du moment. Serrant toujours la cuisse de sa prisonnière avec le même entrain; la chimère d'acier attendait tout de même un signal de la part de son mentor pour faire cesser ce traitement inhumain qu'il réservait à son actuelle victime.
Avec une évidente satisfaction, Mortifère suivit des yeux les changements d'expression à peine perceptibles de Zelevas. S'il semblait peu surpris par les révélations de la demoiselle et qu'il conservait une façade de partielle indifférence, il laissa tout de même Mortifère supposait en tout cas que ces réponses étaient précisément celles qu'avait attendu d'entre le Sénateur. Lorsqu'elle avoua à contrecœur ses affiliations avec Aiwenor; un sourire se dessina enfin sur les lèvres du Sénateur et Abraham ne manqua pas de l'imiter tout en maintenant sévèrement sa prise sur la captive. Zelevas ordonna à son cerbère apprivoisé de cesser de menacer l'intégrité du genou de leur invitée et sans mot dire, le géant de fer obtempéra en dépliant ses griffes immenses.
Surveillant tout de même la jeune femme dont les râles encore douloureux évoquaient tout de même quelques contusions et brisures sur lesquelles il allait falloir se pencher sérieusement d'ici peu de temps; Mortifère s'éloigna avec lenteur pour venir se poster à la droite de la pauvrette; encore allongée par terre et couverte de poussière. Se parant à toute éventualité, il eut tout de même la décence de l'empoigner par le col pour la redresser légèrement, la plaçant ainsi dos au mur pour lui faire le "cadeau" d'une posture vaguement plus digne et présentable pour l'échange à venir. S'abaissant un peu vers le visage de l'espionne, le monstre se permit une énième remarque qu'il murmura d'un ton profondément déplaisant; puisqu'il n'avait visiblement pas digéré les mots qu'avait précédemment employé son vis-à-vis pour le qualifier :
"Je vous laisse un peu de mou, mais tâchez de ne pas tirer sur le collier; compris ?"
Souriant sous son masque de cuir, il passa avec douceur ses griffes sur le front humide de la demoiselle, chassant via cette serre crochue quelques mèches blondes qui lui obscurcissaient la vision. Sachant pertinemment que tout contact avec son agresseur devait arracher à la guerrière un frisson de dégoût couplé à une bonne dose d'angoisse; il ne put réprimer un ricanement né de son plus pur sadisme mais s'abstint toutefois de se montrer plus ignoble encore. Après avoir retrouvé un semblant de calme; il se redressa avec une lenteur mesurée pour enfin retourner tranquillement à son poste. On abusait pas des bonnes choses.
A nouveau niché dans les ombres; le charognard qu'il était laissa au Sénateur le champ libre. Si Mortifère semblait savoir se tenir en temps normal; il paraissait curieusement agité et plus hostile qu'à l'accoutumée. Était ce à cause de cet instant de faiblesse dont il avait été victime à l'issue de l'affrontement entre l'espionne et lui qu'il dévoilait les symptômes une telle frustration ? Sans doute; mais il était bien trop borné et aliéné jusqu'à la moelle pour l'admettre.
Avec une évidente satisfaction, Mortifère suivit des yeux les changements d'expression à peine perceptibles de Zelevas. S'il semblait peu surpris par les révélations de la demoiselle et qu'il conservait une façade de partielle indifférence, il laissa tout de même Mortifère supposait en tout cas que ces réponses étaient précisément celles qu'avait attendu d'entre le Sénateur. Lorsqu'elle avoua à contrecœur ses affiliations avec Aiwenor; un sourire se dessina enfin sur les lèvres du Sénateur et Abraham ne manqua pas de l'imiter tout en maintenant sévèrement sa prise sur la captive. Zelevas ordonna à son cerbère apprivoisé de cesser de menacer l'intégrité du genou de leur invitée et sans mot dire, le géant de fer obtempéra en dépliant ses griffes immenses.
Surveillant tout de même la jeune femme dont les râles encore douloureux évoquaient tout de même quelques contusions et brisures sur lesquelles il allait falloir se pencher sérieusement d'ici peu de temps; Mortifère s'éloigna avec lenteur pour venir se poster à la droite de la pauvrette; encore allongée par terre et couverte de poussière. Se parant à toute éventualité, il eut tout de même la décence de l'empoigner par le col pour la redresser légèrement, la plaçant ainsi dos au mur pour lui faire le "cadeau" d'une posture vaguement plus digne et présentable pour l'échange à venir. S'abaissant un peu vers le visage de l'espionne, le monstre se permit une énième remarque qu'il murmura d'un ton profondément déplaisant; puisqu'il n'avait visiblement pas digéré les mots qu'avait précédemment employé son vis-à-vis pour le qualifier :
"Je vous laisse un peu de mou, mais tâchez de ne pas tirer sur le collier; compris ?"
Souriant sous son masque de cuir, il passa avec douceur ses griffes sur le front humide de la demoiselle, chassant via cette serre crochue quelques mèches blondes qui lui obscurcissaient la vision. Sachant pertinemment que tout contact avec son agresseur devait arracher à la guerrière un frisson de dégoût couplé à une bonne dose d'angoisse; il ne put réprimer un ricanement né de son plus pur sadisme mais s'abstint toutefois de se montrer plus ignoble encore. Après avoir retrouvé un semblant de calme; il se redressa avec une lenteur mesurée pour enfin retourner tranquillement à son poste. On abusait pas des bonnes choses.
A nouveau niché dans les ombres; le charognard qu'il était laissa au Sénateur le champ libre. Si Mortifère semblait savoir se tenir en temps normal; il paraissait curieusement agité et plus hostile qu'à l'accoutumée. Était ce à cause de cet instant de faiblesse dont il avait été victime à l'issue de l'affrontement entre l'espionne et lui qu'il dévoilait les symptômes une telle frustration ? Sans doute; mais il était bien trop borné et aliéné jusqu'à la moelle pour l'admettre.
Zelevas ne peut qu’être satisfait, il a en ce moment même le plaisir double de non seulement voir le fruit de son plus gros projet se montrer plus que convaincant dans son rôle et d’accueillir à bras ouverts, façon de parler, les maigres informations données par la supposément dénommée Sixte. Ce n’est pas grand chose, un prénom, sans nom de famille associé ou quoi que ce soit, probablement un prénom qui ne remonterait à aucune réelle identité archivée dans les services républicains et cela serait sans doute plus un pseudonyme qu’autre chose, et même là Zelevas n’avait aucune garantie que ce nom d’emprunt ne soit pas
inventé sur le tas, mais il y avait fort à parier que dans une telle situation de stress et tant la mercenaire était prise au dépourvue, elle lui ait refourgué un nom qu’elle aurait pu utiliser à droite à gauche. En enquêtant là dessus il est peut-être possible de naviguer dans les archives et d’obtenir plus de renseignements concernant cette femme, c’est quelque chose dont il s’assurera plus tard, mais en attendant il doit se concentrer sur le moment présent. Cette ouverture, de la part de Sixte, aussi maigre et avare qu’elle soit en informations, demeure ce qu’elle est, une ouverture. Si la mercenaire s’avère prête à ravaler sa fierté pour accéder à la négociation alors la tournure de la conversation se promettait bien plus douce et constructive qu’elle n’avait commencé. Zelevas accorde donc un sourire de complaisance à Mortifère et laisse le colosse restaurer un semblant de dignitée à la femme en la redressant, puis lorsqu’il se met en retrait, le Sénateur hoche la tête d’approbation envers leur captive.
”Bien, bien, très bien. Je vous l’ai dit, je cherche avant tout à traiter avec vous, à négocier, alors… ” le vieillard sort de sa poche une petite bourse tintante, il extirpe de la sacoche une première pièce d’argent qu’il fait sauter entre son pouce et son index avant d’en présenter la face vers Sixte. ”Pour le nom.” Il récupère ensuite une deuxième pièce. ”Pour les informations sur Azura. Je me doute que ceci doit être en dessous de vos tarifs usuels mais voyez plutôt cela comme un gage symbolique de bonne volonté. Une garantie que tout ceci, n’est qu’un échange d’affaire. Je vous garantie que tant que nous nous en tiendrons à une discussion respectueuse et en règle, il n’y aura plus d’atteinte à votre intégrité physique. Dites moi maintenant, ma petite Sixte, quel langage parlez-vous? Mmh? Est-ce qu’il y a quelque chose que vous convoitez par dessus tout, quelque chose peut-être, d’inatteignable, que vous n’espériez plus obtenir.” Au fur et à mesure de sa dernière phrase, le Sénateur s’est avancé vers Sixte lentement, pas à pas au rythme de son discours, jusqu’à arriver à une dizaine de centimètre d’elle, suffisamment près pour qu’elle puisse même sentir son souffle puant le tabac rustre sur son visage. ”Ou au contraire y a t-il quoi que ce soit que vous possédiez déjà mais que vous êtes soucieuse de perdre et qui aurait désespérément besoin d'une sécurité, parce que, je suis apte à payer vos service argent comptant en incluant même une prime et des dédommagements pour les dérangements que vous venez de subir, mais je n’ai pas que ça à vous offrir. La SSG, la ville de Justice, le FRN, les Fraternitas et le Sénat ont tous des ressources prêtes à vous rendre service, si jamais vous acceptez de prêter les vôtres à la République.” Dans un geste ambigu dérangeant, Zelevas dépose sa main dégantée sur la nuque de Sixte, et caresse le crâne de l’elfe en laissant ses cheveux dorés passer entre ses vieux doigts. Derrière lui le molosse d’acier claque ses griffes acérées pour rappeler à sa victime qu’il veille attentivement. ”On a tous tant à gagner à faire perdurer la République, mais face aux dangers qui la menace, il y a tout à perdre.” Arrivé sur le côté de sa tête, il joue avec une des mèches de la mercenaire. Son regard bleu acier ignore la colère furibonde et le dégoût profond qu’il peut lire dans les yeux de son interlocutrice. ”Et avec les élections qui approchent, Mirelda qui place ses pions sur l’échiquier, l’Assemblée qui s’excite, il est grand temps que ce pays suive le mouvement. Aiwenor est une bonne élément, elle est un pas dans une direction novatrice qui apporte partiellement ce dont le peuple a besoin, mais je suis persuadé qu’elle n’a pas assez de ventre pour assurer la sécurité de cette nation. C’est une tâche trop intransigeante pour son petit coeur tendre, nos ennemis sont tous plus amorales les uns que les autres…” Arrêtant son manège l’espace d’un instant, il observe avec un rictus légèrement amusé ce que provoque l’hypocrisie de son propos chez la jeune femme, lui qui se plaint du manque d’éthique c’était vraiment la Croix Bleue qui se fichait de la charité. ”... et quand votre adversaire s’affranchit des règles du jeu, il faut savoir en faire de même. Aujourd’hui plus que n’importe quand, je dois m’assurer de la fiabilité des alliés qui m’entourent.” Zelevas regarde à nouveau les cheveux d’or qui filent entre ses doigts et il tire délicatement sur une des mèches en joignant son index et son majeur, avant de reprendre enfin quelques distances avec la jeune femme. En s’écartant, le vieillard contemple les quelques bruns de soleil qui sont restés coincés entre ses doigts, et de l’autre main il vient ranger sa bourse pour ressortir de sa poche intérieure la montre à gousset de sa mère, en l’ouvrant, il range précautionneusement les cheveux de Sixte à l’intérieur et avant de la ranger, il la brandit devant la mercenaire. ”Je suis de l’avis que… la confiance n’exclut pas le contrôle. Je souhaiterai que vous retrouviez Aiwenor et que vous lui délivriez des informations triées sur le volet, j’aimerai également que vous vous débrouilliez pour la convaincre de continuer d’avoir recours à vos service, mais de travailler pour moi. Vous surveilleriez d’abord mes deux collègues Goldheart et Aiwenor, et je vous propose d’abord de voir comment se déroulera cette première… ‘collaboration’, avant de tirer des plans plus loin. Qu’est-ce que vous en dites?”
inventé sur le tas, mais il y avait fort à parier que dans une telle situation de stress et tant la mercenaire était prise au dépourvue, elle lui ait refourgué un nom qu’elle aurait pu utiliser à droite à gauche. En enquêtant là dessus il est peut-être possible de naviguer dans les archives et d’obtenir plus de renseignements concernant cette femme, c’est quelque chose dont il s’assurera plus tard, mais en attendant il doit se concentrer sur le moment présent. Cette ouverture, de la part de Sixte, aussi maigre et avare qu’elle soit en informations, demeure ce qu’elle est, une ouverture. Si la mercenaire s’avère prête à ravaler sa fierté pour accéder à la négociation alors la tournure de la conversation se promettait bien plus douce et constructive qu’elle n’avait commencé. Zelevas accorde donc un sourire de complaisance à Mortifère et laisse le colosse restaurer un semblant de dignitée à la femme en la redressant, puis lorsqu’il se met en retrait, le Sénateur hoche la tête d’approbation envers leur captive.
”Bien, bien, très bien. Je vous l’ai dit, je cherche avant tout à traiter avec vous, à négocier, alors… ” le vieillard sort de sa poche une petite bourse tintante, il extirpe de la sacoche une première pièce d’argent qu’il fait sauter entre son pouce et son index avant d’en présenter la face vers Sixte. ”Pour le nom.” Il récupère ensuite une deuxième pièce. ”Pour les informations sur Azura. Je me doute que ceci doit être en dessous de vos tarifs usuels mais voyez plutôt cela comme un gage symbolique de bonne volonté. Une garantie que tout ceci, n’est qu’un échange d’affaire. Je vous garantie que tant que nous nous en tiendrons à une discussion respectueuse et en règle, il n’y aura plus d’atteinte à votre intégrité physique. Dites moi maintenant, ma petite Sixte, quel langage parlez-vous? Mmh? Est-ce qu’il y a quelque chose que vous convoitez par dessus tout, quelque chose peut-être, d’inatteignable, que vous n’espériez plus obtenir.” Au fur et à mesure de sa dernière phrase, le Sénateur s’est avancé vers Sixte lentement, pas à pas au rythme de son discours, jusqu’à arriver à une dizaine de centimètre d’elle, suffisamment près pour qu’elle puisse même sentir son souffle puant le tabac rustre sur son visage. ”Ou au contraire y a t-il quoi que ce soit que vous possédiez déjà mais que vous êtes soucieuse de perdre et qui aurait désespérément besoin d'une sécurité, parce que, je suis apte à payer vos service argent comptant en incluant même une prime et des dédommagements pour les dérangements que vous venez de subir, mais je n’ai pas que ça à vous offrir. La SSG, la ville de Justice, le FRN, les Fraternitas et le Sénat ont tous des ressources prêtes à vous rendre service, si jamais vous acceptez de prêter les vôtres à la République.” Dans un geste ambigu dérangeant, Zelevas dépose sa main dégantée sur la nuque de Sixte, et caresse le crâne de l’elfe en laissant ses cheveux dorés passer entre ses vieux doigts. Derrière lui le molosse d’acier claque ses griffes acérées pour rappeler à sa victime qu’il veille attentivement. ”On a tous tant à gagner à faire perdurer la République, mais face aux dangers qui la menace, il y a tout à perdre.” Arrivé sur le côté de sa tête, il joue avec une des mèches de la mercenaire. Son regard bleu acier ignore la colère furibonde et le dégoût profond qu’il peut lire dans les yeux de son interlocutrice. ”Et avec les élections qui approchent, Mirelda qui place ses pions sur l’échiquier, l’Assemblée qui s’excite, il est grand temps que ce pays suive le mouvement. Aiwenor est une bonne élément, elle est un pas dans une direction novatrice qui apporte partiellement ce dont le peuple a besoin, mais je suis persuadé qu’elle n’a pas assez de ventre pour assurer la sécurité de cette nation. C’est une tâche trop intransigeante pour son petit coeur tendre, nos ennemis sont tous plus amorales les uns que les autres…” Arrêtant son manège l’espace d’un instant, il observe avec un rictus légèrement amusé ce que provoque l’hypocrisie de son propos chez la jeune femme, lui qui se plaint du manque d’éthique c’était vraiment la Croix Bleue qui se fichait de la charité. ”... et quand votre adversaire s’affranchit des règles du jeu, il faut savoir en faire de même. Aujourd’hui plus que n’importe quand, je dois m’assurer de la fiabilité des alliés qui m’entourent.” Zelevas regarde à nouveau les cheveux d’or qui filent entre ses doigts et il tire délicatement sur une des mèches en joignant son index et son majeur, avant de reprendre enfin quelques distances avec la jeune femme. En s’écartant, le vieillard contemple les quelques bruns de soleil qui sont restés coincés entre ses doigts, et de l’autre main il vient ranger sa bourse pour ressortir de sa poche intérieure la montre à gousset de sa mère, en l’ouvrant, il range précautionneusement les cheveux de Sixte à l’intérieur et avant de la ranger, il la brandit devant la mercenaire. ”Je suis de l’avis que… la confiance n’exclut pas le contrôle. Je souhaiterai que vous retrouviez Aiwenor et que vous lui délivriez des informations triées sur le volet, j’aimerai également que vous vous débrouilliez pour la convaincre de continuer d’avoir recours à vos service, mais de travailler pour moi. Vous surveilleriez d’abord mes deux collègues Goldheart et Aiwenor, et je vous propose d’abord de voir comment se déroulera cette première… ‘collaboration’, avant de tirer des plans plus loin. Qu’est-ce que vous en dites?”
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1490
crédits : 1490
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte n’était plus qu’un amas douloureux de colère à peine contenue. Les émotions qui se bousculaient dans sa poitrine étaient en train de la clouer au sol aussi abruptement que la créature ne l’avait fait quelques secondes auparavant. Quand il se pencha, son cœur eut un loupé si violent qu’elle eut presque l’impression qu’il pouvait l’entendre. Mais il ne s’arrêta pas, au contraire et murmura bassement à son oreille quelques mots qui attisèrent une émotion bien plus violente que ne l’était la peur ; la fureur. Aveuglante, avide, elle ne cessait de ronfler dans un coin de son esprit mais Sixte n’était que trop bien consciente de ce qui lui arriverait si elle la laissait exploser. Pieds et poings liés, elle ne ferait qu’offrir à ses geôliers une raison de la briser un peu plus. Il valait encore mieux la laisser infuser pour en déguster toute la saveur plus tard. Bientôt toute trace de rage fut balayée par la douleur lancinante qui se propagea dans l’entièreté de son corps lorsqu’il la redressa. De ses entrailles jusqu’à la pointe de ses cheveux, l’elfe eut l’impression qu’on l’avait piétiné et elle fut certaine qu’au moins une de ses côtes était brisée - ce qui, en l’état actuel des choses, serait un moindre mal.
- Va te faire foutre… Grogna-t-elle si bassement qu’elle ne fut pas certaine qu’il l’entendit.
Rapidement le chien retourna à sa niche et si elle le gratifia d’un regard dédaigneux, elle ne put s’empêcher d’éprouver du soulagement. Parce qu’il était loin mais aussi parce que la pression sur sa jambe s’était enfin relâchée. Hélas son répit fut de courte durée et bientôt un déluge de petite piécette lui tombèrent sur les cuisses comme si elle avait été une mendiante. Ses joues s’empourprèrent, à nouveau elle sentit toute son ire s’enflammer, à un rien d’exploser une bonne fois pour toute avant d'être soufflée comme une bougie.
Sixte n’avait pas vécu la moitié de sa vie, elle était -pour les siens- une jeune âme qui n’avait pas vu un tiers de ce qu’elle devait voir et d’une certaine façon c’était exactement la réalité. La demi-elfe était jeune, intrépide et à l’image de sa jeunesse impétueuse et téméraire. D’aucun disait qu’elle ne craignait rien ni personne. Pourtant Sixte était terrifiée par deux choses en ce monde ; les souvenirs et l’asservissement. Deux cartes que Zelevas possédait dans sa main et il abattit la première avec une telle fulgurance que ses poumons se vidèrent de leur air au seul contact de son gant de coton sur son crâne. Muette comme une carpe, elle ouvrit la bouche mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres. Sa vue se brouilla et sa conscience fut catapultée près de cent ans en arrière, dans une ruelle étroite de Taisen. Des mains invisibles se mêlèrent à celle de Zelevas, dardant leurs doigts immonde sur sa peau laiteuse. Un cri mourut dans sa gorge et une larme se fondit dans les gouttes de sueur qui roulaient déjà le long de ses joues. Et alors qu’elle crut perdre pied le claquement du métal lui fit l’effet d’une gifle et la ramena dans les profondeurs humides du barrage.
La peur avait terrassé tout ce qui avait pu subsister dans son esprit, elle aurait presque pu entendre le calme s’imposer. Un apaisement latent qui n’attendait rien de plus qu’une brise pour devenir un ouragan. Malgré sa sidération, elle obligea ses yeux à vomir leur colère ; elle aurait préféré mourir que de laisser ce vieil humain entrevoir les ténèbres qu’il avait ravivé. Finalement ses efforts payèrent car quand il se retira enfin, elle n’avait ni hurlé comme une aliénée, ni fondu en larme, ni perdu le contrôle. Sa tête retomba lourdement sur la pierre, lui donnant un air nonchalant qu’elle était loin de ressentir. A cet instant précis, elle prit conscience qu’elle avait oublié de respirer.
- Je ne possède rien. Gronda Sixte les dents serrées. Et c’était la réalité. En dehors de l’argent qu’elle gagnait et qui était sagement entreposée à un endroit connu d’elle seule, elle ne possédait aucun bien matériel, toute trace d’héritage ayant disparu lorsqu’elle avait rayé son existence de tous les registres depuis plus de cinquante ans. Elle ne tenait pas à l'y revoir pour tout l’or du monde d’ailleurs. - Je ne convoite rien. A part l’argent, sa liberté chérie et une vengeance sanglante contre son passé, Sixte ne voulait rien d’autre. Pas pour l’heure en tout cas. De cela elle se félicita, le sénateur avait déjà passé bien trop de laisses autour de son cou, ne pas lui en fournir une de plus était une victoire en soit. - Et je n’ai rien à perdre. Hormis la vie et peut-être quelque chose dont elle n’avait même pas encore conscience tant le bourgeon était ridicule et profondément enfoui. Mais la première était une chose non négligeable, la seule qui l’empêchait de cracher tout le venin qui lui revenait naturellement maintenant que les affres de son passé s’éloignait peu à peu.
- Peut-être que son cœur est moins tendre que vous ne semblez le croire. La république n’a jamais été féroce de toute façon, elle n’est pas le Reike. Ou peut-être est-ce l’excuse que vous avez concoctée pour justifier ce que vous êtes en train de me demander ? Elle était lasse de cette conversation, des grands airs de cet imbécile d’humain dont elle rêvait d’arracher les yeux à la petite cuillère. D’un coup de nez, elle désigna la créature qui se tenait encore dans l’ombre -peut-être plus pour très longtemps. - Ne vous êtes-vous pas déjà affranchie des règles du jeu ? Elle soutint un moment son regard avant de soupirer simplement.
- Goldheart ? Sa voix trahissait sa fébrilité, autant que son regard fiévreux, mais cela n’empêcha pas un sourire sardonique d’étirer ses lèvres. - Je croyais pourtant qu’il était votre petit favori. A vrai dire, elle lui vendrait volontiers la tête de Soren mais pas tant qu’elle n’en aurait pas terminé avec lui. Il avait promis de lui offrir plus que ce qu’elle aurait pu gagner en le tuant et elle entendait bien lui faire respecter sa part du marché. Aiwenor quant à elle ne représentait rien, sauf peut-être une entrée d’argent profitable doublée d’un esprit sagace. Dans sa situation, Sixte ne pouvait refuser elle le savait, Zelevas le savait et même sa créature stupide en avait conscience. - Et si je refuse ? Il n’y eut pas de lueur de défi dans ses yeux bleus, seulement l’abnégation. Elle était faite comme un rat mais cela ne l’empêchait ni de jouer avec le feu, ni de tâter le terrain.
- Va te faire foutre… Grogna-t-elle si bassement qu’elle ne fut pas certaine qu’il l’entendit.
Rapidement le chien retourna à sa niche et si elle le gratifia d’un regard dédaigneux, elle ne put s’empêcher d’éprouver du soulagement. Parce qu’il était loin mais aussi parce que la pression sur sa jambe s’était enfin relâchée. Hélas son répit fut de courte durée et bientôt un déluge de petite piécette lui tombèrent sur les cuisses comme si elle avait été une mendiante. Ses joues s’empourprèrent, à nouveau elle sentit toute son ire s’enflammer, à un rien d’exploser une bonne fois pour toute avant d'être soufflée comme une bougie.
Sixte n’avait pas vécu la moitié de sa vie, elle était -pour les siens- une jeune âme qui n’avait pas vu un tiers de ce qu’elle devait voir et d’une certaine façon c’était exactement la réalité. La demi-elfe était jeune, intrépide et à l’image de sa jeunesse impétueuse et téméraire. D’aucun disait qu’elle ne craignait rien ni personne. Pourtant Sixte était terrifiée par deux choses en ce monde ; les souvenirs et l’asservissement. Deux cartes que Zelevas possédait dans sa main et il abattit la première avec une telle fulgurance que ses poumons se vidèrent de leur air au seul contact de son gant de coton sur son crâne. Muette comme une carpe, elle ouvrit la bouche mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres. Sa vue se brouilla et sa conscience fut catapultée près de cent ans en arrière, dans une ruelle étroite de Taisen. Des mains invisibles se mêlèrent à celle de Zelevas, dardant leurs doigts immonde sur sa peau laiteuse. Un cri mourut dans sa gorge et une larme se fondit dans les gouttes de sueur qui roulaient déjà le long de ses joues. Et alors qu’elle crut perdre pied le claquement du métal lui fit l’effet d’une gifle et la ramena dans les profondeurs humides du barrage.
La peur avait terrassé tout ce qui avait pu subsister dans son esprit, elle aurait presque pu entendre le calme s’imposer. Un apaisement latent qui n’attendait rien de plus qu’une brise pour devenir un ouragan. Malgré sa sidération, elle obligea ses yeux à vomir leur colère ; elle aurait préféré mourir que de laisser ce vieil humain entrevoir les ténèbres qu’il avait ravivé. Finalement ses efforts payèrent car quand il se retira enfin, elle n’avait ni hurlé comme une aliénée, ni fondu en larme, ni perdu le contrôle. Sa tête retomba lourdement sur la pierre, lui donnant un air nonchalant qu’elle était loin de ressentir. A cet instant précis, elle prit conscience qu’elle avait oublié de respirer.
- Je ne possède rien. Gronda Sixte les dents serrées. Et c’était la réalité. En dehors de l’argent qu’elle gagnait et qui était sagement entreposée à un endroit connu d’elle seule, elle ne possédait aucun bien matériel, toute trace d’héritage ayant disparu lorsqu’elle avait rayé son existence de tous les registres depuis plus de cinquante ans. Elle ne tenait pas à l'y revoir pour tout l’or du monde d’ailleurs. - Je ne convoite rien. A part l’argent, sa liberté chérie et une vengeance sanglante contre son passé, Sixte ne voulait rien d’autre. Pas pour l’heure en tout cas. De cela elle se félicita, le sénateur avait déjà passé bien trop de laisses autour de son cou, ne pas lui en fournir une de plus était une victoire en soit. - Et je n’ai rien à perdre. Hormis la vie et peut-être quelque chose dont elle n’avait même pas encore conscience tant le bourgeon était ridicule et profondément enfoui. Mais la première était une chose non négligeable, la seule qui l’empêchait de cracher tout le venin qui lui revenait naturellement maintenant que les affres de son passé s’éloignait peu à peu.
- Peut-être que son cœur est moins tendre que vous ne semblez le croire. La république n’a jamais été féroce de toute façon, elle n’est pas le Reike. Ou peut-être est-ce l’excuse que vous avez concoctée pour justifier ce que vous êtes en train de me demander ? Elle était lasse de cette conversation, des grands airs de cet imbécile d’humain dont elle rêvait d’arracher les yeux à la petite cuillère. D’un coup de nez, elle désigna la créature qui se tenait encore dans l’ombre -peut-être plus pour très longtemps. - Ne vous êtes-vous pas déjà affranchie des règles du jeu ? Elle soutint un moment son regard avant de soupirer simplement.
- Goldheart ? Sa voix trahissait sa fébrilité, autant que son regard fiévreux, mais cela n’empêcha pas un sourire sardonique d’étirer ses lèvres. - Je croyais pourtant qu’il était votre petit favori. A vrai dire, elle lui vendrait volontiers la tête de Soren mais pas tant qu’elle n’en aurait pas terminé avec lui. Il avait promis de lui offrir plus que ce qu’elle aurait pu gagner en le tuant et elle entendait bien lui faire respecter sa part du marché. Aiwenor quant à elle ne représentait rien, sauf peut-être une entrée d’argent profitable doublée d’un esprit sagace. Dans sa situation, Sixte ne pouvait refuser elle le savait, Zelevas le savait et même sa créature stupide en avait conscience. - Et si je refuse ? Il n’y eut pas de lueur de défi dans ses yeux bleus, seulement l’abnégation. Elle était faite comme un rat mais cela ne l’empêchait ni de jouer avec le feu, ni de tâter le terrain.
Devant les questions presque triviale de Sixte, Zelevas souffle du nez en esquissant un léger sourire, si le simple fait qu’ils soient entrain d’interroger une citoyenne de la République à huis-clot dans un barrage sombre ne constituait pas déjà une entorse flagrante aux règles morales, judiciaires et formelles, alors il ne savait pas comment faire de plus gros dessin pour l’expliciter. Il renvoya donc un regard d’approbation à Sixte pendant qu’elle questionnait avec fiel sa probité. Comme il venait de l’expliquer, il devait bien selon lui y avoir quelqu’un qui fasse le sacrifice de la vertue pour pouvoir combattre les ombres rampantes en dessous d’eux, tant pis si ça devait être lui, mais dans ce cas il n’attendrait pas les bras croisés que la Nation y soit forcée, il prendrait les devants et couperait l’herbe sous le pieds de l’Assemblée.
Du moins il essaierait.
Lorsque la blondinette s’étonne ensuite que le vieillard ait ajouté le nom de Soren à la liste de cibles à surveiller, Zelevas tapote nonchalamment sa pipe du bout du doigt pour en évacuer les cendres inutiles et dit d’une voix sereine:
”Un bon conseil: toujours surveiller ses ennemis de près, et ses alliés d’encore plus près.”
C’est d’autant plus vrai que s’il n’avait pas fait suivre Azura par les espions de la Maison Fraternitas, il n’aurait jamais été au courant que celle-ci avait contacté Sixte, et les Gardiens seuls savent ce qu’elle aurait pu découvrir si le Sénateur avait vaqué à ses occupations usuelles concernant Palladium, sa campagne présidentielle ou ses enquêtes personnelles. Rien de tout ça ne pourrait de toute façon ternir son image auprès de la Consule, puisqu’elle n’apprendra jamais rien de tout ça. N’est-ce pas?
Une dernière question vient sortir des lèvres de la mercenaire pour échouer dans l’oreille surprise de Zelevas. Le vieux hausse les sourcils en l’entendant, et il regarde avec un air faussement incrédule Mortifère comme pour confirmer que lui aussi a entendu la même chose. Il prend alors un air de sympathie feinte et se remet à tirer sur sa pipe tout en faisant quelques déambulations devant la prisonnière pour se dégourdir un peu les jambes.
”Eh bien dans ce cas… Je ne vois qu’une seule solution n’est-ce pas?” N’est-ce pas? ”Je connais quelqu’un qui saura très bien faire l’affaire avec un peu de métamorphose et une petite lecture de votre esprit. Je suis sûr qu’il sera amplement suffisant pour bluffer la Consule, une seule fois suffira…” Il tousse un peu en avalant une bouffée de travers, sa voix devient un peu plus rauque et travaillée alors qu’il parle en reprenant son souffle. ”... et si l’originale ne nous sera pas plus utile, peut-être que les poissons y trouveront de quoi faire.” Le d’Élusie prend le temps de se râcler la gorge avant de continuer. ”Alors oui, c’est du chantage et c’est illégal, et un peu hypocrite de ma part de présenter tout ceci comme une simple opportunité d’affaire alors que vos options sont limitées, mais vous savez ce qui est également illégal? Espionner un représentant des institutions républicaine sans faire vous-même partie du SCAR.” Il adopte un air contri et dis ensuite, ”Donc je me doute que refuser n’est pas une option très attrayante même si je vous laisse la prendre, cependant il y a quelque chose dans votre discours qui me fait réagir. Voyez-vous… vous mentez.” Il s’arrête de marcher et fixe Sixte avec insistance, comme si c’était là la plus grave des erreurs. ”À moi ou à vous-même ça je ne sais pas, mais vous mentez. Vous n’avez rien à perdre? Vous ne convoitez pas quoi que ce soit? Vraiment? Je vais vous dire quelque chose ma petite, j’ai été Limier du Razkaal pendant six ans, six années passées à écumer les bas-fonds de ce pays, j’ai vu à quoi ressemblait des gens comme ça, des gens qui n’avaient et ne voulaient rrrien. Ce sont des loques. Des misérables pantins esclaves du quelconque paradis artificiel qu’ils ont élu pour passer le temps vide de sens de leur vie. Ce sont des gens qui n’ont même pas le désir de vivre, ils n’ont ni colère, ni désir. Ni peur ni amour ni haine ni rien, ils n’ont rien. Rien du tout. Et parce qu’ils ne veulent rien, ils ne font rien, ils se laissent décrépir dans les rues à même les pavés, ils ont de la moisissure qui leur pousse dans les bottes parce qu’ils ne se lèveraient même pas pour marcher trois mètres s’ils n’y étaient pas obligés.”
Après s’être progressivement rapproché de Sixte en brandissant un doigt sermonneur, il s’écarte à nouveau d’elle en haussant la voix, sa tête secouant de droite à gauche dans un hochement réfutant:
”Alors quand j’entend que vous prétendez pareillement n’avoir rien à perdre et rien à gagner, je n’y crois pas une seule seconde. Peut-être que vous croyez être sincère, mais dans ce cas vous vous mentez à vous-même, parce que si ce n’était pas le cas, si vous n’aviez réellement rien de cher à vos yeux…” Il revient brusquement murmurer les derniers mots dans son visage, à quelques centimètres de sa face, ”Vous seriez morte! Crevée la bouche ouverte dans une ruelle de Courage avec la bave aux lèvres d’une surdose de drogue ou d’un coma éthylique, et certainement pas entrain de vendre vos service de mercenariat au plus offrant.”
Zelevas reste quelques instants ainsi, juste devant Sixte, son souffle haletant est remonté par une certaine colère qui ne provient cependant pas de l’idée qu’on puisse lui mentir, mais plutôt du sentiment d’indignation profonde qui lui vient en repensant à la pauvreté extrême dont il avait été témoin à cette époque. Voir le peuple républicain se souiller dans une telle abîme et voir des hommes et femmes dénués d’ambitions et de volonté, il n’y avait rien de plus révoltant pour le jeune homme qu’il était alors, lui-même plein d’espoirs et de rêves.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
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Sixte grinça des dents. Zelevas avait autant de ressources qu’on pouvait l’espérer d’un homme tel que lui. Bien que cela l’agaçait prodigieusement, elle ne pouvait nier que le choix était déjà fait. Entre la trahison et la mort, elle choisissait la trahison et plutôt deux fois qu’une. Elle n’était pas une héroïne dont les valeurs allaient au-delà de la mort, elle n’était pas non plus pétrie de bonnes intentions ou plus courageuse qu’un autre. Elle était fourbe, amoureuse de l’argent mais surtout de sa liberté et elle était d’un égoïsme qui avait jusqu’ici préservé son corps autant que son esprit. Personne ne serait surpris de la voir retourner sa veste, elle-même encore moins quand sa propre vie était en jeu. Toutefois, Sixte était également d’une rancune suffisamment tenace pour traverser les décennies sans jamais s’ébranler et sa patience n’avait de limite que son grand âge. Fière, elle l’était mais pas suffisamment pour risquer sa peau. Alors elle ne chercha pas à contredire l’homme qui lui faisait face. Reposant toujours l’arrière de sa tête contre la pierre humide, le seul moyen pour elle d’économiser les forces qu’il lui restait, elle resta silencieuse face au discours qui était sur le point de lui être servit.
Il aurait fallu à la demi-elfe bien plus que la force de sa volonté pour ne pas esquisser le sourire qui agita le coin droit de ses lèvres en un timide soubresaut. Ce petit acte de dédain lui vaudrait sans doute un petit recadrage de la part de ses bourreaux mais il lui était parfaitement impossible de le réfréner tant le discours qui lui était adressé était à mille lieues de ce qui se tramait dans son esprit tricentenaire. Un léger ricanement lui échappa, suffisamment contenu pour ne pas se déverser en un éclat de rire presque démentiel alors que ses craintes mais aussi sa position délicate étaient toujours bien ancrées dans la réalité.
- Il n’y a qu’une créature dotée d’une existence éphémère pour penser ainsi. Vos vies sont si courtes que vous avez besoin de vivre avec ardeur, de ressentir avec autant de violence qu’une gifle parce que vous n’avez que peu de temps d’apprécier les choses pour ce qu’elles sont. Ce que vous décrivez sont ceux qui ont perdu espoir et qui n’ont plus goût à quoi que ce soit, ceux dont l’existence à été rongée par leurs vices ou consumés par leurs folies. Sa tête roula sur la pierre sur laquelle elle était appuyée pour permettre à son regard cerné de noir de se poser sur la large silhouette de Zelevas. - Ne me comparez pas à ces gens-là. Douloureusement, elle remua lamentablement contre la pierre pour se redresser un peu plus. La sensation des doigts sur son crâne était toujours présente et l’impression d’avoir été souillée une fois de plus ne faisait que se renforcer à mesure qu’elle restait prisonnière de cet endroit humide et putride mais elle les ignoraient avec tant de superbe qu’elle s’en étonna elle-même.
Dialoguer dans ces conditions était complexe. Plus que cela ne l’aurait été dans d’autres circonstances. Obligée d’infliger un filtre à ses pensées, elle avait bien compris que la moindre incartade lui vaudrait une correction de choix et rien qu’à l’idée d’y penser elle frissonnait.
- Je n’ai jamais dit que je n’éprouvais rien. Ne me prêtez pas des paroles qui ne sont pas les miennes. Pour ce qui est du reste je vous laisse le choix de rechercher famille et amis, vous n’obtiendrez rien. Parce qu’il n’y en a pas. Je n’ai rien à protéger sauf ma propre vie ce qui n’est pas une sinécure. Un sourire fatigué mais moqueur étira un peu plus ses lèvres. - Soyez sans crainte, j’écouterais votre diatribe aussi longtemps qu’il le faudra pour me garder en vie.
Son corps encore endoloris lui faisait un peu moins mal à mesure que les secondes s’écoulaient. Evidemment, elle se savait condamnée à maintes douleurs dans les jours qui suivraient mais elle pouvait encore garder la face un petit peu.
- Cependant, j’écouterais sans doute mieux une fois libérée et loin de votre toutou de métal. Elle lança un regard noir en direction de la créature. “Et loin de vous.” Pensa-t-elle sans oser l’ajouter.
Il aurait fallu à la demi-elfe bien plus que la force de sa volonté pour ne pas esquisser le sourire qui agita le coin droit de ses lèvres en un timide soubresaut. Ce petit acte de dédain lui vaudrait sans doute un petit recadrage de la part de ses bourreaux mais il lui était parfaitement impossible de le réfréner tant le discours qui lui était adressé était à mille lieues de ce qui se tramait dans son esprit tricentenaire. Un léger ricanement lui échappa, suffisamment contenu pour ne pas se déverser en un éclat de rire presque démentiel alors que ses craintes mais aussi sa position délicate étaient toujours bien ancrées dans la réalité.
- Il n’y a qu’une créature dotée d’une existence éphémère pour penser ainsi. Vos vies sont si courtes que vous avez besoin de vivre avec ardeur, de ressentir avec autant de violence qu’une gifle parce que vous n’avez que peu de temps d’apprécier les choses pour ce qu’elles sont. Ce que vous décrivez sont ceux qui ont perdu espoir et qui n’ont plus goût à quoi que ce soit, ceux dont l’existence à été rongée par leurs vices ou consumés par leurs folies. Sa tête roula sur la pierre sur laquelle elle était appuyée pour permettre à son regard cerné de noir de se poser sur la large silhouette de Zelevas. - Ne me comparez pas à ces gens-là. Douloureusement, elle remua lamentablement contre la pierre pour se redresser un peu plus. La sensation des doigts sur son crâne était toujours présente et l’impression d’avoir été souillée une fois de plus ne faisait que se renforcer à mesure qu’elle restait prisonnière de cet endroit humide et putride mais elle les ignoraient avec tant de superbe qu’elle s’en étonna elle-même.
Dialoguer dans ces conditions était complexe. Plus que cela ne l’aurait été dans d’autres circonstances. Obligée d’infliger un filtre à ses pensées, elle avait bien compris que la moindre incartade lui vaudrait une correction de choix et rien qu’à l’idée d’y penser elle frissonnait.
- Je n’ai jamais dit que je n’éprouvais rien. Ne me prêtez pas des paroles qui ne sont pas les miennes. Pour ce qui est du reste je vous laisse le choix de rechercher famille et amis, vous n’obtiendrez rien. Parce qu’il n’y en a pas. Je n’ai rien à protéger sauf ma propre vie ce qui n’est pas une sinécure. Un sourire fatigué mais moqueur étira un peu plus ses lèvres. - Soyez sans crainte, j’écouterais votre diatribe aussi longtemps qu’il le faudra pour me garder en vie.
Son corps encore endoloris lui faisait un peu moins mal à mesure que les secondes s’écoulaient. Evidemment, elle se savait condamnée à maintes douleurs dans les jours qui suivraient mais elle pouvait encore garder la face un petit peu.
- Cependant, j’écouterais sans doute mieux une fois libérée et loin de votre toutou de métal. Elle lança un regard noir en direction de la créature. “Et loin de vous.” Pensa-t-elle sans oser l’ajouter.
Les insultes et les piques ne sont nullement la préoccupation principale de Zelevas dans cette entrevue, c’est principalement le manque de coopération qui lui poserait un éventuel problème et celui-là même n’est pas encore un obstacle tant qu’il parvient à obtenir des réponses, aussi menues soient-elles, de la part de leur captive. La dénommée Sixte se révèle tout de même bien bavarde et sa langue déliée commence à lui donner une information supplémentaire à son propre propos. Celle qui avait tout d’une apparence humaine a en réalité une affiliation d’une longévité supérieure, un détail qui avait jusqu’à présent échappé au Sénateur mais qu’il note dument dans un coin de sa tête. Pendant que la femme déverse sa juste rancune en méprisant ostensiblement l’éphémère caractère des vies humaines, Zelevas observe un peu plus attentivement le corps de leur prisonnière, rien de bien particulier à noter si ce n’est qu’aux niveau des oreilles, le pavillon extérieur est clairement saillant. Elfique? Très probablement. La récolte d’informations au sujet de cette jeune femme -enfin jeune, c’était désormais un terme relatif- vient tout juste de grandement se simplifier, les elfes étant particulièrement minoritaires au sein de la Nation Bleue, il allait être simple de recouper les critères dans la population elfique pour récupérer le dossier d’une personne elfique, mercenaire, femme, possédant certainement un casier dans les archives de l’Office et âgée de plus de cent ans. Zelevas sentait que son filet allait se resserrer plus fort que prévu, et ce n’était pas pour lui déplaire. Il sourit largement en entendant Sixte se dire disposée à l’écoute.
”Confiance, contrôle.” Il tapote la poche de sa veste contenant les boucles d’or de la femme en guise de rappel. ”Mortifère, escorte la dehors et libère la.” Pendant que le Cerbère s’exécute, le Sénateur continue sa fameuse diatribe, ”Les choses vont être rudement simples, nous allons vous laisser partir et vous allez donner un faux rapport à la Consule…” Il fouille dans le sac amené tantôt par le Premier-Né en amont de l’embuscade et en ressort une enveloppe. ”À l’intérieur ce sont des lettres cachetées, vous n’aurez qu’à dire que je les ai laissées dans la boîte aux lettre d’un alchimiste de Liberty. Ne les ouvrez pas. Remettez les simplement à la Consule en disant que vous avez vu moi ou même plutôt mon secrétaire les déposer subrepticement et que ça vous paraissait suspicieux. Hormis ceci, rien. Faites comme je vous dis, et il ne vous arrivera rien de plus. Après ça, vous refuserez tout travail supplémentaire de la Consule me concernant, prétendez ce que vous voulez, que ce fut une perte de votre temps, d’un ennui mortel, que vous avez une marmite sur le feu ou je ne sais quoi, mais je compte sur votre coopération. Comprenez que nous faisons désormais affaire, et si je ne suis pas intolérant pour ce qui est des manigances, de l’espionnage et des filatures, je ne ferai pas preuve d’autant de clémence si vous oserez rompre des engagements.”
Laissant Mortifère emmener nonchalamment leur victime à l’extérieur, Zelevas commence à ranger le matériel qu’ils ont déballé dans la sacoche de voyage. Quand il a terminé, le vieil homme se frotte les yeux un instant, accroupi devant le sac, avec pour seul accompagnateur le son de l’eau qui leur parvient d’une autre bouche du barrage.
”D’abord Exousia, maintenant Aiwenor… combien de temps est-ce que tu vas pouvoir tenir Zelevas? L’étau se resserre et…” Il penche sa tête vers le bas et regarde la barre de métal déformée par le Premier-Né du Projet Palladium. ”...Il y a encore tant de choses à accomplir, si peu de temps.” Il redresse la tête et regarde le fond de la pièce de maintenance, à travers la grille, là où Artorne avait passé ses derniers instants il y a des mois. ”L’étau se resserre. N’est-ce pas Artorne? Combien de temps va-t’il falloir que je me batte comme ça? En laissant autant de cadavres dans mon sillage?”
L’espace d’un instant, dans la pénombre ambiante, il a l’impression d’apercevoir les contours de sa silhouette dans les ténèbres de l’évacuation, un visage flou aux lèvres étrangements nettes, il les voit s’agiter dans l’obscurité, décrire deux mots par leurs mouvements trop distincts pour être réels, qui lui murmurent:
Dum vivis.
Zelevas rend à l'hallucination un sourire résigné.
”Alors je continuerai. Dum vivo. Pour la République.”
”Confiance, contrôle.” Il tapote la poche de sa veste contenant les boucles d’or de la femme en guise de rappel. ”Mortifère, escorte la dehors et libère la.” Pendant que le Cerbère s’exécute, le Sénateur continue sa fameuse diatribe, ”Les choses vont être rudement simples, nous allons vous laisser partir et vous allez donner un faux rapport à la Consule…” Il fouille dans le sac amené tantôt par le Premier-Né en amont de l’embuscade et en ressort une enveloppe. ”À l’intérieur ce sont des lettres cachetées, vous n’aurez qu’à dire que je les ai laissées dans la boîte aux lettre d’un alchimiste de Liberty. Ne les ouvrez pas. Remettez les simplement à la Consule en disant que vous avez vu moi ou même plutôt mon secrétaire les déposer subrepticement et que ça vous paraissait suspicieux. Hormis ceci, rien. Faites comme je vous dis, et il ne vous arrivera rien de plus. Après ça, vous refuserez tout travail supplémentaire de la Consule me concernant, prétendez ce que vous voulez, que ce fut une perte de votre temps, d’un ennui mortel, que vous avez une marmite sur le feu ou je ne sais quoi, mais je compte sur votre coopération. Comprenez que nous faisons désormais affaire, et si je ne suis pas intolérant pour ce qui est des manigances, de l’espionnage et des filatures, je ne ferai pas preuve d’autant de clémence si vous oserez rompre des engagements.”
Laissant Mortifère emmener nonchalamment leur victime à l’extérieur, Zelevas commence à ranger le matériel qu’ils ont déballé dans la sacoche de voyage. Quand il a terminé, le vieil homme se frotte les yeux un instant, accroupi devant le sac, avec pour seul accompagnateur le son de l’eau qui leur parvient d’une autre bouche du barrage.
”D’abord Exousia, maintenant Aiwenor… combien de temps est-ce que tu vas pouvoir tenir Zelevas? L’étau se resserre et…” Il penche sa tête vers le bas et regarde la barre de métal déformée par le Premier-Né du Projet Palladium. ”...Il y a encore tant de choses à accomplir, si peu de temps.” Il redresse la tête et regarde le fond de la pièce de maintenance, à travers la grille, là où Artorne avait passé ses derniers instants il y a des mois. ”L’étau se resserre. N’est-ce pas Artorne? Combien de temps va-t’il falloir que je me batte comme ça? En laissant autant de cadavres dans mon sillage?”
L’espace d’un instant, dans la pénombre ambiante, il a l’impression d’apercevoir les contours de sa silhouette dans les ténèbres de l’évacuation, un visage flou aux lèvres étrangements nettes, il les voit s’agiter dans l’obscurité, décrire deux mots par leurs mouvements trop distincts pour être réels, qui lui murmurent:
Dum vivis.
Zelevas rend à l'hallucination un sourire résigné.
”Alors je continuerai. Dum vivo. Pour la République.”
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Abraham de Sforza
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Hochant furtivement la tête, le géant d'acier s'écarta du mur sur lequel il avait pris appui et s'approcha de la captive qu'il vint, comme à son habitude, saisir sans la moindre forme de ménagement. Il était à noter toutefois que le plaisir qu'il semblait prendre à la malmener s'était éteint et que ce fut assez sobrement qu'il vint passer ses griffes sous l'un des coudes de la demoiselle. Il la souleva de terre grâce à sa force extraordinaire, la forçant à remonter sur une paire de jambes sacrément éprouvées par le rude traitement qu'elles venait de subir. L'inconfort de sa victime constituant le cadet de ses soucis, il ne lui laissa que peu de temps pour reprendre ses esprits et la poussa d'une tape abrupte en direction de la porte, qu'il ouvrit par télékinésie. Mortifère adressa alors une brève révérence à son supérieur avant de s'éclipser, talonnant de très près l'espionne.
L'incitant à rester devant lui par une seconde tape tout aussi brutale que la précédente, il lui laissa le déplaisir d'entendre les raclements de l'acier de ses prothèses ainsi que le fait de savoir qu'à tout moment, il pouvait l'agripper par le sommet du crâne pour lui briser la nuque au moindre geste suspect. Il était nécessaire qu'elle comprenne que la relation qu'ils entretiendraient seraient la suivante. Le colosse demeurerait dans son ombre, surveillant chaque battement de cil, chaque signal révélateur d'une potentiel trahison. Avec diligence et professionnalisme, il la tuerait si on lui en donnait l'occasion.
"Je vous libérerai de vos liens avant de quitter ces galeries. Il serait regrettable qu'un témoin ne vous aperçoive dans un tel état."
Ni sollicitude, ni empathie. Se comporter avec courtoisie n'entrait dans ses attributions qu'en compagnie des plus hauts dignitaires républicains. Une fouineuse telle que cette étrangère ne méritait aucune forme d'égard et, avec un certain sadisme, Mortifère se plaisait à dissocier ouvertement la fange de ses dirigeants. Il fallait qu'elle comprenne qu'en dépit de ses formidables aptitudes, elle ne demeurait qu'un pion sur un échiquier dont les règles la dépassaient. Il fallait qu'elle sache que le Cerbère, quoi qu'il puisse advenir, serait toujours une menace planant sur elle depuis les hauteurs des tours de la Maison Bleue. Lui n'était plus de ceux qui se tortillaient au creux des ruelles obscurcies. Il ne serait plus jamais l'un de ceux la.
"Tournez vous, aucun geste brusque."
Elle obtempéra, trop vite pour qu'il n'ait le temps de l'y contraindre par ses propres moyens. Était-elle véritablement résolue à coopérer ou attendait-elle simplement son heure ? La seconde hypothèse était bien plus probable. Considérant que le Sénateur savait parfaitement ce qu'il faisait, Mortifère referma ses serres sur la barre tordue faisant office de paire de menottes et, avec sa considérable puissance, il déforma le fer dans un abject crissement, libérant ainsi les poignets de la mystérieuse mercenaire. Il jeta l'objet difforme avec dédain puis invita son interlocutrice à repartir. Toujours à proximité d'elle, il se raidit un peu à l'idée d'une riposte désespérée, mais il n'en fut rien. Après un bref moment de silence, il cracha son venin à nouveau :
"J'espère que cette démonstration vous a suffi. Il me tarde de découvrir ce que va nous offrir une telle collaboration. L'avenir s'annonce radieux."
Un sourire se dessina sous son masque et il ajouta :
"N'est-ce pas, partenaire ?"
L'incitant à rester devant lui par une seconde tape tout aussi brutale que la précédente, il lui laissa le déplaisir d'entendre les raclements de l'acier de ses prothèses ainsi que le fait de savoir qu'à tout moment, il pouvait l'agripper par le sommet du crâne pour lui briser la nuque au moindre geste suspect. Il était nécessaire qu'elle comprenne que la relation qu'ils entretiendraient seraient la suivante. Le colosse demeurerait dans son ombre, surveillant chaque battement de cil, chaque signal révélateur d'une potentiel trahison. Avec diligence et professionnalisme, il la tuerait si on lui en donnait l'occasion.
"Je vous libérerai de vos liens avant de quitter ces galeries. Il serait regrettable qu'un témoin ne vous aperçoive dans un tel état."
Ni sollicitude, ni empathie. Se comporter avec courtoisie n'entrait dans ses attributions qu'en compagnie des plus hauts dignitaires républicains. Une fouineuse telle que cette étrangère ne méritait aucune forme d'égard et, avec un certain sadisme, Mortifère se plaisait à dissocier ouvertement la fange de ses dirigeants. Il fallait qu'elle comprenne qu'en dépit de ses formidables aptitudes, elle ne demeurait qu'un pion sur un échiquier dont les règles la dépassaient. Il fallait qu'elle sache que le Cerbère, quoi qu'il puisse advenir, serait toujours une menace planant sur elle depuis les hauteurs des tours de la Maison Bleue. Lui n'était plus de ceux qui se tortillaient au creux des ruelles obscurcies. Il ne serait plus jamais l'un de ceux la.
"Tournez vous, aucun geste brusque."
Elle obtempéra, trop vite pour qu'il n'ait le temps de l'y contraindre par ses propres moyens. Était-elle véritablement résolue à coopérer ou attendait-elle simplement son heure ? La seconde hypothèse était bien plus probable. Considérant que le Sénateur savait parfaitement ce qu'il faisait, Mortifère referma ses serres sur la barre tordue faisant office de paire de menottes et, avec sa considérable puissance, il déforma le fer dans un abject crissement, libérant ainsi les poignets de la mystérieuse mercenaire. Il jeta l'objet difforme avec dédain puis invita son interlocutrice à repartir. Toujours à proximité d'elle, il se raidit un peu à l'idée d'une riposte désespérée, mais il n'en fut rien. Après un bref moment de silence, il cracha son venin à nouveau :
"J'espère que cette démonstration vous a suffi. Il me tarde de découvrir ce que va nous offrir une telle collaboration. L'avenir s'annonce radieux."
Un sourire se dessina sous son masque et il ajouta :
"N'est-ce pas, partenaire ?"
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Sixte V. Amala
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L’esprit de Sixte était embrumé, douloureux et apeuré mais elle tenait bon sans vraiment savoir comment. Elle notait les informations qui lui parvenaient sans être certaine qu’elle s’en souviendrait une fois qu’elle sombrerait. Mais ne rien faire aurait été pire. Un vague hochement de tête fut son unique réponse à Zelevas puis les lettres disparurent sous sa chemise dans un geste d’une lenteur maladive. Puis se furent ses yeux qui se tournèrent vers lui, qui s'était déjà retourné et marmonnait comme la créature vieillissante et sénille à laquelle il ressemblait. A cet instant précis, Sixte se fit une promesse. De celles qu’elle n’avait formulées qu’une seule fois, mais qu’elle entendait bien tenir.
Pour la première fois depuis qu’ils l’avaient faite prisonnière mais aussi à son plus grand regret, un gémissement de douleur franchit la barrière de ses lèvres lorsque Mortifère l’arracha du sol sans douceur. Elle ne s’attendait à rien de plus venant d’une créature telle que lui, mais la souffrance l’avait prise de cours. Elle vacilla sur ses jambes, manqua de s’effondrer mais la peur reprit le dessus et elle se mit à avancer bon gré mal gré. Il l’a suivait comme une ombre grinçante dans les couloirs monotone du barrage. L’ambiance était pesante, son pas gourd et la présence dans son dos lui glaçait le sang. Alors que le métal aiguisé de ses mains glissait sur la pierre, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à la manière dont il l’avait entravé un peu plus tôt, la puissance dont il avait fait preuve mais aussi la facilité avec laquelle il avait mis un terme à ses agissements. Elle s’était fait prendre comme un rat dans une cage, avec tant facilité que c’en était risible. Cette pensée l’enrageait.
Chacune des tapes qu’il lui assenait dans le dos était pire que la précédente. Mais elle ne lui offrit plus le plaisir de l’entendre gémir. Les lèvres serrées, elle taisait le supplice que cette marche était pour elle. Plutôt crever que d’alimenter le plaisir malsain qui l’habitait. Ainsi, elle se tourna lorsqu’il le lui demanda et cessa de respirer lorsqu’elle le sentit proche de ses mains, capable de les briser et de la rendre inapte. Elle ne reprit une goulée d’air frais que lorsque le poids de la ferraille abandonna sa peau lésée.
- Va te faire foutre. Cracha-t-elle en lançant un regard à la créature par-dessus son épaule. Nul doute que ses lèvres brûlaient de lui asséner bien d’autres mots mais elle craignait que sans son maître, il se laisser aller à d’autres petits jeux de sa création. Elle en gardait un souvenir pour le moins, électrisant. A cette pensée, elle sentit poindre une peur nouvelle, viscérale et marquée au fer rouge dans son esprit. Le pas titubant, l’avant bras plaqué sur ses côtes comme si cela allait permettre de les ressouder entre elles, Sixte avança sur le chemin en terre. Elle ne sut pas si le regard de Mortifère la suivit, ni même quand il ferma la porte mais ce ne fut que lorsqu’elle fut à l'abri sous le couvert des arbres qu’elle se laissa tomber à genoux.
Sixte eut l’impression qu’on l’avait enfermé dans un kaléidoscope. Le chemin du retour ne lui apparaissait que par brides et elle ne dût son salut qu’à un cheval malin et un instinct de survie âgé. L’animal apparut entre les arbres, les rênes arrachées et pendus sous sa bouche. La minute suivante, sans savoir comment elle était parvenue à se hisser sur la selle, ils s’étaient mis en marche. Percluse de douleur, presque incapable de tenir droite, s’avachissant par moment sur l’encolure de son coursier pour se soulager, le trajet lui sembla plus long qu’aucun autre qu’elle eut à effectuer. Elle lutta longuement, mais bien vite ses yeux se fermèrent pour se rouvrir au beau milieu d’une nuit d’un noir d’encre. Sa transpiration était glaciale sur sa peau, son visage contusionné commençait à lui faire mal et la coupure sur son bras la tiraillait, preuve qu’une croute de sang sec s’y était formée. Sixte sombra à nouveau.
Quand elle rouvrit les yeux, ce fut pour découvrir la route qui menait à Courage. Péniblement, l’air apathique, elle tira sur l’une de ses capes, dans ses sacoches de voyage, dont elle se drapa avant de se forcer à se redresser pour ne pas attirer l’attention. Seedra avait toujours le pas sûr mais l’on sentait la fatigue dans ses longues jambes, son poitrail écumait autant que sa bouche mais il persistait à avancer et Sixte ne put que l’en remercier alors que ses yeux ne cessaient de s’ouvrir et se refermer, sa conscience l’abandonnant de temps à autre. Sa tête valdinguait de gauche et de droite à la manière d’un pantin désarticulé. Ce ne fut que lorsque l’après-midi toucha à sa fin, que le ciel commençait à baigner dans un camaïeu de orange et de rouge, que les sabots du coursier tintèrent sur le sol pavé de la ville. Sixte abandonna son cheval dans le premier relais qu’elle trouva puis poursuivit sa route comme un automate.
Lui avait-il dit un jour ? Avait-elle un quelconque sixième sens ? Ou l’avait-elle espionnée autrefois ? Sixte était incapable de s’en souvenir. Ce qu’elle savait en revanche, c’est qu’elle trouverait à cet endroit la sécurité dont elle avait tant besoin. La porte sembla peser une tonne et chacunes des marches qu’elle gravit la mit au supplice, mais elle persista encore jusqu’à se tenir devant une autre porte, celle-ci moins éprouvée par les éléments que la précédente. Sans lever le bras, elle y asséna un bref coup de poing. Quelque chose s’agita au-delà des murs, une voix étouffée lui répondit et bientôt un grincement se fit entendre.
- J’savais pas si tu serais là. Soupira-t-elle simplement alors que ses genoux cédaient sous son poids.
Pour la première fois depuis qu’ils l’avaient faite prisonnière mais aussi à son plus grand regret, un gémissement de douleur franchit la barrière de ses lèvres lorsque Mortifère l’arracha du sol sans douceur. Elle ne s’attendait à rien de plus venant d’une créature telle que lui, mais la souffrance l’avait prise de cours. Elle vacilla sur ses jambes, manqua de s’effondrer mais la peur reprit le dessus et elle se mit à avancer bon gré mal gré. Il l’a suivait comme une ombre grinçante dans les couloirs monotone du barrage. L’ambiance était pesante, son pas gourd et la présence dans son dos lui glaçait le sang. Alors que le métal aiguisé de ses mains glissait sur la pierre, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à la manière dont il l’avait entravé un peu plus tôt, la puissance dont il avait fait preuve mais aussi la facilité avec laquelle il avait mis un terme à ses agissements. Elle s’était fait prendre comme un rat dans une cage, avec tant facilité que c’en était risible. Cette pensée l’enrageait.
Chacune des tapes qu’il lui assenait dans le dos était pire que la précédente. Mais elle ne lui offrit plus le plaisir de l’entendre gémir. Les lèvres serrées, elle taisait le supplice que cette marche était pour elle. Plutôt crever que d’alimenter le plaisir malsain qui l’habitait. Ainsi, elle se tourna lorsqu’il le lui demanda et cessa de respirer lorsqu’elle le sentit proche de ses mains, capable de les briser et de la rendre inapte. Elle ne reprit une goulée d’air frais que lorsque le poids de la ferraille abandonna sa peau lésée.
- Va te faire foutre. Cracha-t-elle en lançant un regard à la créature par-dessus son épaule. Nul doute que ses lèvres brûlaient de lui asséner bien d’autres mots mais elle craignait que sans son maître, il se laisser aller à d’autres petits jeux de sa création. Elle en gardait un souvenir pour le moins, électrisant. A cette pensée, elle sentit poindre une peur nouvelle, viscérale et marquée au fer rouge dans son esprit. Le pas titubant, l’avant bras plaqué sur ses côtes comme si cela allait permettre de les ressouder entre elles, Sixte avança sur le chemin en terre. Elle ne sut pas si le regard de Mortifère la suivit, ni même quand il ferma la porte mais ce ne fut que lorsqu’elle fut à l'abri sous le couvert des arbres qu’elle se laissa tomber à genoux.
Sixte eut l’impression qu’on l’avait enfermé dans un kaléidoscope. Le chemin du retour ne lui apparaissait que par brides et elle ne dût son salut qu’à un cheval malin et un instinct de survie âgé. L’animal apparut entre les arbres, les rênes arrachées et pendus sous sa bouche. La minute suivante, sans savoir comment elle était parvenue à se hisser sur la selle, ils s’étaient mis en marche. Percluse de douleur, presque incapable de tenir droite, s’avachissant par moment sur l’encolure de son coursier pour se soulager, le trajet lui sembla plus long qu’aucun autre qu’elle eut à effectuer. Elle lutta longuement, mais bien vite ses yeux se fermèrent pour se rouvrir au beau milieu d’une nuit d’un noir d’encre. Sa transpiration était glaciale sur sa peau, son visage contusionné commençait à lui faire mal et la coupure sur son bras la tiraillait, preuve qu’une croute de sang sec s’y était formée. Sixte sombra à nouveau.
Quand elle rouvrit les yeux, ce fut pour découvrir la route qui menait à Courage. Péniblement, l’air apathique, elle tira sur l’une de ses capes, dans ses sacoches de voyage, dont elle se drapa avant de se forcer à se redresser pour ne pas attirer l’attention. Seedra avait toujours le pas sûr mais l’on sentait la fatigue dans ses longues jambes, son poitrail écumait autant que sa bouche mais il persistait à avancer et Sixte ne put que l’en remercier alors que ses yeux ne cessaient de s’ouvrir et se refermer, sa conscience l’abandonnant de temps à autre. Sa tête valdinguait de gauche et de droite à la manière d’un pantin désarticulé. Ce ne fut que lorsque l’après-midi toucha à sa fin, que le ciel commençait à baigner dans un camaïeu de orange et de rouge, que les sabots du coursier tintèrent sur le sol pavé de la ville. Sixte abandonna son cheval dans le premier relais qu’elle trouva puis poursuivit sa route comme un automate.
Lui avait-il dit un jour ? Avait-elle un quelconque sixième sens ? Ou l’avait-elle espionnée autrefois ? Sixte était incapable de s’en souvenir. Ce qu’elle savait en revanche, c’est qu’elle trouverait à cet endroit la sécurité dont elle avait tant besoin. La porte sembla peser une tonne et chacunes des marches qu’elle gravit la mit au supplice, mais elle persista encore jusqu’à se tenir devant une autre porte, celle-ci moins éprouvée par les éléments que la précédente. Sans lever le bras, elle y asséna un bref coup de poing. Quelque chose s’agita au-delà des murs, une voix étouffée lui répondit et bientôt un grincement se fit entendre.
- J’savais pas si tu serais là. Soupira-t-elle simplement alors que ses genoux cédaient sous son poids.
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