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Affilié au Reike
Kassandra
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crédits : 1315
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Je cachais difficilement mon amusement face aux inquiétudes du médecin qui semblait un brin peureux malgré son physique d’apparence relativement costaude. Recroquevillé sur son siège de fortune, il paraissait beaucoup plus petit et frêle qu’il ne l’était réellement alors qu’une fois debout, il rivalisait en carrure avec la plupart des caravaniers présents. Le tempérament doux et patient dont il faisait preuve depuis notre rencontre n’aidait sans doute pas à le mettre en valeur, d’un point de vue purement extérieur, évidemment. J’attendais qu’il eut repris son souffle avant de poursuivre la conversation.
“ J’ai le sang chaud, je l’admets, mais en vérité je préfère éviter les effusions de sang inutiles. Il y a quelques temps encore, j’évitais même la compagnie des humains autant que possible. À l'époque, je vous aurais juste laissé passer et continuer votre route, quitte à errer dans le désert sans provisions pendant quelques jours… ”
J’adoptais un air vaguement pensif.
“ Ça n'aurait pas été la première fois… ”
J'abandonnais rapidement le fil de mes pensées afin de remplir, puis engloutir, à nouveau le fond de mon assiette. Le repas, bien que simple et frugal, me changeait volontiers de mes rations habituelles, constituées de viande et de fruits séchés broyés et agglomérés ensemble. À côté de cette tambouille, n’importe quelle nourriture, même la plus simple, avait des allures de met raffiné. En comparaison du picorage du brave homme, je paraissais manger comme quatre, ce dernier se débattant encore avec ses noix et sa tranche de viande qui avait l’air, à le regarder faire, particulièrement coriace.
“ Le jour de la force… ”
Mon visage s’assombrit alors que me revinrent en tête des images du festival. Une véritable mascarade orchestrée par le pouvoir royal afin de mettre en scène à leur compte l’exécution de quelques prisonniers rebelles. Je me souvins de l’indignation et de la colère que j’avais ressentis en voyant le peuple et ses dirigeants s’adonner à leur petit jeu macabre dans l'hystérie la plus totale. J’eus soudainement un haut le cœur tandis qu’un glairon d’humeur mauvaise se formait au fond de ma gorge. Dans un raclement guttural et tapageur, j’expulsais le gêneur hors de mes muqueuses, l’envoyant s’écraser dans le sable chaud juste à mes pieds. Je soufflais du nez, l’air mauvais, en contemplant mon engeance.
“ Ouais, j’y étais aussi, à cette…“fête”. Quelle blague ! J’avais jamais vu un tel ramassis concentré d’abrutis, de barbares et de soulards. À croire que toute la moitié la moins bien pourvue en matière grise du Reike s’était donné rendez-vous pour cette occasion-là. ”
Je haussais les épaules, comme vaincue par ma propre colère et la bêtise de mes semblables.
“ Enfin bref, je m’égare… ”
Durant les quelques instants de silence qui s’imposèrent après ma râlerie, je repensais également à ma rencontre avec Myriem, après l’événement, et les douces heures passées en sa compagnie.
“ Au moins j’y aurais fait quelques bonnes rencontres… ”
Je soufflais à nouveau, mais cette fois-ci pour me débarrasser du trop-plein d’aigreur qui s’était accumulé en moi. Je m’en retrouvais calmée, apaisée. Je ne voulais pas qu’Alaric ne voit en moi qu’une bombe à retardement, prête à imploser à la moindre contrariété. Mon tempérament naturel suffisait déjà à me faire mauvaise réputation sans que je n’aie besoin d’en rajouter une couche.
“ Je t’envie un peu tu sais. Le fait de pouvoir mener ta petite vie tranquille, t’occuper de tes casse-pieds habituels puis rentrer chez toi le soir… Sans vouloir assumer tout connaître de toi hein ! ”
Je plongeais le regard dans mon assiette dont le contenu me sembla tout à coup bien lourd.
“ Moi aussi, je voudrais savoir ce que ça fait, de pouvoir vivre sa vie comme on l’entend. ”
Je tendais mon écuelle à mon camarade d’infortune, comprenant que ce dernier s’escrimait encore avec sa viande
“ Tiens, mange plutôt ma (troisième) part, je crois que je n’ai plus faim finalement. ”
À présent que l'euphorie était retombée, il me tardait de reprendre la route.
“ J’ai le sang chaud, je l’admets, mais en vérité je préfère éviter les effusions de sang inutiles. Il y a quelques temps encore, j’évitais même la compagnie des humains autant que possible. À l'époque, je vous aurais juste laissé passer et continuer votre route, quitte à errer dans le désert sans provisions pendant quelques jours… ”
J’adoptais un air vaguement pensif.
“ Ça n'aurait pas été la première fois… ”
J'abandonnais rapidement le fil de mes pensées afin de remplir, puis engloutir, à nouveau le fond de mon assiette. Le repas, bien que simple et frugal, me changeait volontiers de mes rations habituelles, constituées de viande et de fruits séchés broyés et agglomérés ensemble. À côté de cette tambouille, n’importe quelle nourriture, même la plus simple, avait des allures de met raffiné. En comparaison du picorage du brave homme, je paraissais manger comme quatre, ce dernier se débattant encore avec ses noix et sa tranche de viande qui avait l’air, à le regarder faire, particulièrement coriace.
“ Le jour de la force… ”
Mon visage s’assombrit alors que me revinrent en tête des images du festival. Une véritable mascarade orchestrée par le pouvoir royal afin de mettre en scène à leur compte l’exécution de quelques prisonniers rebelles. Je me souvins de l’indignation et de la colère que j’avais ressentis en voyant le peuple et ses dirigeants s’adonner à leur petit jeu macabre dans l'hystérie la plus totale. J’eus soudainement un haut le cœur tandis qu’un glairon d’humeur mauvaise se formait au fond de ma gorge. Dans un raclement guttural et tapageur, j’expulsais le gêneur hors de mes muqueuses, l’envoyant s’écraser dans le sable chaud juste à mes pieds. Je soufflais du nez, l’air mauvais, en contemplant mon engeance.
“ Ouais, j’y étais aussi, à cette…“fête”. Quelle blague ! J’avais jamais vu un tel ramassis concentré d’abrutis, de barbares et de soulards. À croire que toute la moitié la moins bien pourvue en matière grise du Reike s’était donné rendez-vous pour cette occasion-là. ”
Je haussais les épaules, comme vaincue par ma propre colère et la bêtise de mes semblables.
“ Enfin bref, je m’égare… ”
Durant les quelques instants de silence qui s’imposèrent après ma râlerie, je repensais également à ma rencontre avec Myriem, après l’événement, et les douces heures passées en sa compagnie.
“ Au moins j’y aurais fait quelques bonnes rencontres… ”
Je soufflais à nouveau, mais cette fois-ci pour me débarrasser du trop-plein d’aigreur qui s’était accumulé en moi. Je m’en retrouvais calmée, apaisée. Je ne voulais pas qu’Alaric ne voit en moi qu’une bombe à retardement, prête à imploser à la moindre contrariété. Mon tempérament naturel suffisait déjà à me faire mauvaise réputation sans que je n’aie besoin d’en rajouter une couche.
“ Je t’envie un peu tu sais. Le fait de pouvoir mener ta petite vie tranquille, t’occuper de tes casse-pieds habituels puis rentrer chez toi le soir… Sans vouloir assumer tout connaître de toi hein ! ”
Je plongeais le regard dans mon assiette dont le contenu me sembla tout à coup bien lourd.
“ Moi aussi, je voudrais savoir ce que ça fait, de pouvoir vivre sa vie comme on l’entend. ”
Je tendais mon écuelle à mon camarade d’infortune, comprenant que ce dernier s’escrimait encore avec sa viande
“ Tiens, mange plutôt ma (troisième) part, je crois que je n’ai plus faim finalement. ”
À présent que l'euphorie était retombée, il me tardait de reprendre la route.
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Alaric Nordan
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Alaric n'avait pas vécu les tortures et les mauvais traitements que la jeune femme avait pu subir de la part de ses pairs corrompus, se vouant à des expériences infâmes pour obtenir des individus doués magiquement pour en faire des guerriers ultimes. Il ne pouvait que simplement comprendre le besoin qu'elle avait eu besoin de s'éloigner de tout ce qu'était humain. N'importe qui était devenu un danger possible pour elle, de se faire prendre par l'un d'eux, pour la remettre dans le cursus des expérimentations... Ce besoin de fuir était instinctif. Elle aurait pu demeurer dans cette attitude et finir par devenir une personne solitaire, préférant se cacher... Mais de ce qu'elle confirmait, et de ce qu'il avait déjà pu observer chez elle, elle ne serait pas restée dans son coin bien longtemps. Qui sait ce qui aurait pu se produire si elle avait fini par avoir un craquage de tête et s'en prendre à n'importe qui, pour se venger de ses épreuves passées ? C'était une femme intelligente. Elle était tombée sur un membre impérial qui avait su l'orienter à temps. Il lui restait bien du chemin à parcourir pour retrouver, un jour, la paix de l'esprit. Son objectif était clair de toute façon : retrouver ce qui restait des hommes et des femmes qui avaient osé martyriser son existence.
"Tu as le sang chaud, mais tu es dotée d'un certain recul et d'une certaine volonté d'aller de l'avant. T'isoler n'est pas dans ton caractère, n'est-ce pas ? Il faudra encore un peu de temps et de... patience pour arriver à un meilleur de toi. La preuve : je suis encore entier, en vie, à discutailler de tout et de rien."
Il ne rentra pas plus dans les détails, préférant rester sommaire sur le sujet. Car là, elle en vint à causer du Jour de la Force. Il ne put s'empêcher de sourire, enfin, juste un peu, en voyant comment elle se rembrunissait à l'évocation de ces festivités.
"Distraire le peuple permet de lui faire perdre ses craintes, ses angoisses, dr'avoir confiance en nos forces armées. C'est assez... comment le dire, assez basique et un peu manipulateur, mais c'est une façon pour nos hautes instances de communiquer avec la populace. Comment on dit déjà ? J'ai lu cette phrase quelque part.... Du pain et des jeux ? Bon, en tout cas, grâce à toi, je ne suis pas mécontent d'avoir raté les combats, vu tes dires. Mais pour te rassurer, tous ne pensent pas qu'aux plaisirs sanglants qu'apporte ce genre de fête."
Il termina son morceau de viande. Bon sang, il arrivait enfin au bout. Son estomac sera bien calé pour la nuit. Au moins, cela permit de combler le court moment de silence qu'offrit Kassandre avant qu'elle ne reprenne la conversation.
"Ah ! ca c'est bien. C'est toujours plaisant et surtout intéressant de faire la connaissance de nouvelles têtes... Y avait-il beaucoup de républicains ? "
Lui, il en avait vu de loin. Rien que leurs tenues vestimentaires suffisaient à les distinguer des Reikois. Il fixa quelques secondes le joyeux foyer qui aidait à chasser la fraîcheur croissante du désert, avant de tourner ses yeux vers la guerrière. Elle l'enviait ? Il sourit.
"Tu sais, ma vie n'est pas aussi simple que cela. Mes devoirs font que des fois, je me retrouve à voyager à droite et à gauche. Servir l'Empire, c'est... Comme si on avait une femme exigeante, qui attend toujours quelque chose de moi, pour parfaire sa présence et son autorité. Oui, je sais, l'image est débile.... J'ai des contraintes, mais la majorité aide bien des citoyens. "
Elle lui proposa le reste de son assiette. Il n'avait plus faim...mais par pure courtoisie, il concéda à faire un effort. En plus, c'était généreux de sa part, vu qu'elle avait assisté à sa bataille contre son morceau de bidoche rude comme une semelle. Il prit l'assiette et la remercia un hochement de tête.
"Merci. T'inquiète pas de te resservir, la caravane ne manque pas de nourriture. Tu ne risques pas de mettre à mal leur stock. Sinon, on repart dans quelques heures, l'occasion pour toi de faire une petite sieste. Bon sang, avec ce que tu me donnes, je vais prendre du poids ! Ma jument va renâcler. Elle est sensible qu'elle sentira que j'aurai trop mangé. "
"Tu as le sang chaud, mais tu es dotée d'un certain recul et d'une certaine volonté d'aller de l'avant. T'isoler n'est pas dans ton caractère, n'est-ce pas ? Il faudra encore un peu de temps et de... patience pour arriver à un meilleur de toi. La preuve : je suis encore entier, en vie, à discutailler de tout et de rien."
Il ne rentra pas plus dans les détails, préférant rester sommaire sur le sujet. Car là, elle en vint à causer du Jour de la Force. Il ne put s'empêcher de sourire, enfin, juste un peu, en voyant comment elle se rembrunissait à l'évocation de ces festivités.
"Distraire le peuple permet de lui faire perdre ses craintes, ses angoisses, dr'avoir confiance en nos forces armées. C'est assez... comment le dire, assez basique et un peu manipulateur, mais c'est une façon pour nos hautes instances de communiquer avec la populace. Comment on dit déjà ? J'ai lu cette phrase quelque part.... Du pain et des jeux ? Bon, en tout cas, grâce à toi, je ne suis pas mécontent d'avoir raté les combats, vu tes dires. Mais pour te rassurer, tous ne pensent pas qu'aux plaisirs sanglants qu'apporte ce genre de fête."
Il termina son morceau de viande. Bon sang, il arrivait enfin au bout. Son estomac sera bien calé pour la nuit. Au moins, cela permit de combler le court moment de silence qu'offrit Kassandre avant qu'elle ne reprenne la conversation.
"Ah ! ca c'est bien. C'est toujours plaisant et surtout intéressant de faire la connaissance de nouvelles têtes... Y avait-il beaucoup de républicains ? "
Lui, il en avait vu de loin. Rien que leurs tenues vestimentaires suffisaient à les distinguer des Reikois. Il fixa quelques secondes le joyeux foyer qui aidait à chasser la fraîcheur croissante du désert, avant de tourner ses yeux vers la guerrière. Elle l'enviait ? Il sourit.
"Tu sais, ma vie n'est pas aussi simple que cela. Mes devoirs font que des fois, je me retrouve à voyager à droite et à gauche. Servir l'Empire, c'est... Comme si on avait une femme exigeante, qui attend toujours quelque chose de moi, pour parfaire sa présence et son autorité. Oui, je sais, l'image est débile.... J'ai des contraintes, mais la majorité aide bien des citoyens. "
Elle lui proposa le reste de son assiette. Il n'avait plus faim...mais par pure courtoisie, il concéda à faire un effort. En plus, c'était généreux de sa part, vu qu'elle avait assisté à sa bataille contre son morceau de bidoche rude comme une semelle. Il prit l'assiette et la remercia un hochement de tête.
"Merci. T'inquiète pas de te resservir, la caravane ne manque pas de nourriture. Tu ne risques pas de mettre à mal leur stock. Sinon, on repart dans quelques heures, l'occasion pour toi de faire une petite sieste. Bon sang, avec ce que tu me donnes, je vais prendre du poids ! Ma jument va renâcler. Elle est sensible qu'elle sentira que j'aurai trop mangé. "
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Kassandra
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Race: Humaine
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Alignement: Chaotique Neutre
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Les paroles du médecin étaient réconfortantes en un sens, bien que n’approuvasse pas totalement les propos de ce dernier, surtout au sujet des jeux. À mon sens, la barbarie reste de la barbarie, peu importe l’ambition qu’on lui porte. Toutefois, comme il le faisait si justement remarquer, j’étais en effet toujours là pour faire face et comme on dit, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. L’espoir de changer le Reike et ses traditions désuètes de façon pérenne et profonde, dussé-je remuer chaque grain de sable de ce foutu désert.
La discussion dévia sur les touristes républicains, ce qui apporta un peu de fraîcheur et de gaieté à la conversation.
“ Oh oui, il y en a eu un petit nombre pour venir assister aux “spectacle”, je suppose qu’ils n’ont pas été déçus haha ! ”
Me revenaient en tête quelques phénomènes croisés durant la journée.
“ Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils se remarquent comme le nez au milieu du visage ! ”
Enfin, je me souvenais surtout de la seconde partie de la journée, passée en compagnie de la charmante Myriem, originaire de l’ancien Shoumei. Une véritable bouffée de fraîcheur et de raffinement dans un environnement brutal et étouffant. Sans que je ne m’en rende compte, un sourire béat et idiot se dessinait à la commissure de mes lèvres. Que de bons souvenirs…
“ ... En vérité, je ne pensais pas à nos voisins de l’Est, mais peu importe. ”
Je comprenais aussi que même mon convive, médecin d’état, était lui aussi enchaîné à des responsabilités contraignantes. Si la comparaison avec une femme au foyer me fit froncer les sourcils, surtout pour la forme en fait car je ne me sentais pas particulièrement irritée, je saisissais le fond de sa pensée.
“ Je comprends bien, ne t’en fais pas. Chacun a ses responsabilités et c’est normal. Toutefois, toi et tes collègues médecins avez choisi cette voie, vous vous y êtes engagés de votre plein gré… du moins je suppose. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai jamais voulu être cette boule de haine et de colère. Pas plus que je n’ai voulu dédier ma vie à une vengeance que je sais futile. ”
Je soupirais, abattue par un poids invisible que l’on avait fait mien malgré moi.
“ On m’a imposé ce destin et aujourd’hui, je n’ai pas le choix que de faire avec là ou toi… tu peux toujours prendre des vacances et oublier un peu tes soucis, heh. ”
Un rictus narquois déformait mes lèvres malgré ce constat peu réjouissant.
“ Mais tu as raison, dans le fond. Je suis toujours en vie et il ne tient qu’à moi de faire changer les choses mais pfiouuuh… quel calvaire… ”
Un gargouillis inquiétant coupa à nouveau la conversation et me confirma qu’il ne faudrait pas que je mange davantage.
“ En parlant de calvaire… ”
Je me redressais hâtivement, faisant de mon mieux pour dissimuler ma gêne.
“ Il… il se fait tard alors… ”
Un autre gargouillis m’arracha une grimace que je m’efforçais d’effacer de mon visage.
“ Je… Je vais finir ce que j’ai interrompu tout à l’heure et puis j’irais me coucher ! ”
Sur ces mots, je me dirigeais hâtivement à la périphérie du camp avant de disparaître derrière un buisson que je jugeais suffisamment accueillant. Au bout de quelques instants, je brisais à nouveau le silence nocturne, espérant que ma voix porte jusqu’à Alaric.
“ Bonne nuit ! À demain ! ”
La discussion dévia sur les touristes républicains, ce qui apporta un peu de fraîcheur et de gaieté à la conversation.
“ Oh oui, il y en a eu un petit nombre pour venir assister aux “spectacle”, je suppose qu’ils n’ont pas été déçus haha ! ”
Me revenaient en tête quelques phénomènes croisés durant la journée.
“ Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils se remarquent comme le nez au milieu du visage ! ”
Enfin, je me souvenais surtout de la seconde partie de la journée, passée en compagnie de la charmante Myriem, originaire de l’ancien Shoumei. Une véritable bouffée de fraîcheur et de raffinement dans un environnement brutal et étouffant. Sans que je ne m’en rende compte, un sourire béat et idiot se dessinait à la commissure de mes lèvres. Que de bons souvenirs…
“ ... En vérité, je ne pensais pas à nos voisins de l’Est, mais peu importe. ”
Je comprenais aussi que même mon convive, médecin d’état, était lui aussi enchaîné à des responsabilités contraignantes. Si la comparaison avec une femme au foyer me fit froncer les sourcils, surtout pour la forme en fait car je ne me sentais pas particulièrement irritée, je saisissais le fond de sa pensée.
“ Je comprends bien, ne t’en fais pas. Chacun a ses responsabilités et c’est normal. Toutefois, toi et tes collègues médecins avez choisi cette voie, vous vous y êtes engagés de votre plein gré… du moins je suppose. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai jamais voulu être cette boule de haine et de colère. Pas plus que je n’ai voulu dédier ma vie à une vengeance que je sais futile. ”
Je soupirais, abattue par un poids invisible que l’on avait fait mien malgré moi.
“ On m’a imposé ce destin et aujourd’hui, je n’ai pas le choix que de faire avec là ou toi… tu peux toujours prendre des vacances et oublier un peu tes soucis, heh. ”
Un rictus narquois déformait mes lèvres malgré ce constat peu réjouissant.
“ Mais tu as raison, dans le fond. Je suis toujours en vie et il ne tient qu’à moi de faire changer les choses mais pfiouuuh… quel calvaire… ”
Un gargouillis inquiétant coupa à nouveau la conversation et me confirma qu’il ne faudrait pas que je mange davantage.
“ En parlant de calvaire… ”
Je me redressais hâtivement, faisant de mon mieux pour dissimuler ma gêne.
“ Il… il se fait tard alors… ”
Un autre gargouillis m’arracha une grimace que je m’efforçais d’effacer de mon visage.
“ Je… Je vais finir ce que j’ai interrompu tout à l’heure et puis j’irais me coucher ! ”
Sur ces mots, je me dirigeais hâtivement à la périphérie du camp avant de disparaître derrière un buisson que je jugeais suffisamment accueillant. Au bout de quelques instants, je brisais à nouveau le silence nocturne, espérant que ma voix porte jusqu’à Alaric.
“ Bonne nuit ! À demain ! ”
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Alaric Nordan
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Alaric ne manqua pas de rire.
"J'aurais bien aimé être là, rien que pour voir leur tronche en voyant le spectacle de l'arène... ou alors simplement de se retrouver dans les estrades entourés que de Reikois. En tout cas, si certains ont fait un malaise, ou s'ils ont eu du mal à digérer nos mets délicats, aucun n'est passé demander à se faire soigner. Certains recoins de rue ont dû subir un sacré lavage. "
Il se retint d'éclater plus fortement de rire, en imaginant un gros républicain, à moitié assis sur ses talons, en train de faire sortir l'enfer alimentaire en dehors de ses entrailles, ou alors à rendre le contenu de son estomac, tellement qu'il aurait été horrifié par la teneur sanglante des combats dans l'Arène. Mais tous ces Bleus n'étaient pas des petites natures, pour en avoir croisé quelques uns au sein de leur nation.
"Déjà dans leur manière de se vêtir ? Combien ont oublié qu'on avait le désert ici ? "
Il ne manqua pas de réagir par la suite sur ce que pensait réellement Kassandre de ces jeux de combats.
"Je sais... et c'est un peu pour cela que je ne voulais pas m'orienter sur ce sujet, afin de te faire songer à autre chose. On dirait que j'ai un peu foiré mon coup. "
Il réussit à prendre une bouchée supplémentaire de l'assiette de sa compagne de conversation. Il aura intérêt à se prévoir une petite tisane pour aider son estomac à se remettre du surplus de la veille, lui qui n'était pas un gros mangeur à la base.
"Tu n'as pas tort dans tes propos... dans le destin qu'on t'a imposé. Dans notre existence, on en vient toujours à nous astreindre quelque chose. C'est là qu'il faut le saisir à bras-le--corps, le renverser et l'employer pour aller de l'avant. "
Il se permit un léger ricanement au mot vacances que la jeune femme prononça.
"J'ai tendance à terminer sous la table quand je veux oublier mes soucis. Et des jours de repos que je peux effectivement m'accorder, c'est pour traîner dans les bibliothèques, pour rattraper des lectures en retard, afin de continuer à acquérir des connaissances qui auraient été perfectionnés depuis mes fins d'études ou encore en découvrir d'autres. Et changer paraître fastidieux. Mais regarde... tu as su épargner ma trogne. Il y a encore quoi... quelques mois, plus en arrière encore, tu me l'aurais démonté non ? Lentement, mais sûrement, pas à pas, tu vas aboutir à atteindre ce que tu veux être réellement. "
L'étrange grognement qui saisit les tripes de la guerrière fut très significatif pour le médecin qu'il était. Il ne fit aucune remarque là-dessus. Il savait être discret.
"C'est vrai qu'il est tard. J'ai encore ma jument à panser, sinon, elle va être infernale quand on lèvera le camp. Et comment ça, tu ..."
Logique.
"A demain donc, Kassandre ! "
Altarus sut profiter de quelques heures de sommeil, quand sa jument le poussa de son nez pour le réveiller. Elle faisait souvent cela quand le voyage se passait au sein d'un convoi. Le réveil des premiers caravaniers la poussait à secouer son cavalier, signe que son petit repas de picotin du matin devait lui être servi. Heureusement, le mage consentit sans vraiment broncher à se lever, à replier ses couvertures, pour s'occuper ensuite de la jument. Il faisait encore nuit. Le soleil se pointera dans moins de deux heures.
Alaric bâilla un grand coup, termina de harnacher Petite-Baie, lui donna sa ration et chercha Kassandre du regard. Vu le bazar sonore qui émanait d'un convoi qui se préparait au départ, elle ne devait pas être bien loin.
"J'aurais bien aimé être là, rien que pour voir leur tronche en voyant le spectacle de l'arène... ou alors simplement de se retrouver dans les estrades entourés que de Reikois. En tout cas, si certains ont fait un malaise, ou s'ils ont eu du mal à digérer nos mets délicats, aucun n'est passé demander à se faire soigner. Certains recoins de rue ont dû subir un sacré lavage. "
Il se retint d'éclater plus fortement de rire, en imaginant un gros républicain, à moitié assis sur ses talons, en train de faire sortir l'enfer alimentaire en dehors de ses entrailles, ou alors à rendre le contenu de son estomac, tellement qu'il aurait été horrifié par la teneur sanglante des combats dans l'Arène. Mais tous ces Bleus n'étaient pas des petites natures, pour en avoir croisé quelques uns au sein de leur nation.
"Déjà dans leur manière de se vêtir ? Combien ont oublié qu'on avait le désert ici ? "
Il ne manqua pas de réagir par la suite sur ce que pensait réellement Kassandre de ces jeux de combats.
"Je sais... et c'est un peu pour cela que je ne voulais pas m'orienter sur ce sujet, afin de te faire songer à autre chose. On dirait que j'ai un peu foiré mon coup. "
Il réussit à prendre une bouchée supplémentaire de l'assiette de sa compagne de conversation. Il aura intérêt à se prévoir une petite tisane pour aider son estomac à se remettre du surplus de la veille, lui qui n'était pas un gros mangeur à la base.
"Tu n'as pas tort dans tes propos... dans le destin qu'on t'a imposé. Dans notre existence, on en vient toujours à nous astreindre quelque chose. C'est là qu'il faut le saisir à bras-le--corps, le renverser et l'employer pour aller de l'avant. "
Il se permit un léger ricanement au mot vacances que la jeune femme prononça.
"J'ai tendance à terminer sous la table quand je veux oublier mes soucis. Et des jours de repos que je peux effectivement m'accorder, c'est pour traîner dans les bibliothèques, pour rattraper des lectures en retard, afin de continuer à acquérir des connaissances qui auraient été perfectionnés depuis mes fins d'études ou encore en découvrir d'autres. Et changer paraître fastidieux. Mais regarde... tu as su épargner ma trogne. Il y a encore quoi... quelques mois, plus en arrière encore, tu me l'aurais démonté non ? Lentement, mais sûrement, pas à pas, tu vas aboutir à atteindre ce que tu veux être réellement. "
L'étrange grognement qui saisit les tripes de la guerrière fut très significatif pour le médecin qu'il était. Il ne fit aucune remarque là-dessus. Il savait être discret.
"C'est vrai qu'il est tard. J'ai encore ma jument à panser, sinon, elle va être infernale quand on lèvera le camp. Et comment ça, tu ..."
Logique.
"A demain donc, Kassandre ! "
***
Altarus sut profiter de quelques heures de sommeil, quand sa jument le poussa de son nez pour le réveiller. Elle faisait souvent cela quand le voyage se passait au sein d'un convoi. Le réveil des premiers caravaniers la poussait à secouer son cavalier, signe que son petit repas de picotin du matin devait lui être servi. Heureusement, le mage consentit sans vraiment broncher à se lever, à replier ses couvertures, pour s'occuper ensuite de la jument. Il faisait encore nuit. Le soleil se pointera dans moins de deux heures.
Alaric bâilla un grand coup, termina de harnacher Petite-Baie, lui donna sa ration et chercha Kassandre du regard. Vu le bazar sonore qui émanait d'un convoi qui se préparait au départ, elle ne devait pas être bien loin.
Affilié au Reike
Kassandra
Messages : 158
crédits : 1315
crédits : 1315
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Une fois ressortie de mon buisson, besogne accomplie, je jetais un coup d’oeil en direction du feu de camp pour constater qu’Alaric s’était en effet éclipsé, n’ayant perçu que la moitié de ce qu’il avait tenté de me dire, après que j’eus disparu derrière mon abri de fortune. Le reste du convoi était également au repos, à l’exception des quelques mercenaires dont le tour de garde commençait.
Puisque ma présence n’était pas requise cette nuit-là, je rejoignais le coin des dormeurs et j’installais mon couchage contre un chariot de marchandises, un peu à l’écart des tentes et des gros ronfleurs. À force d’habitude, le froid du désert nocturne ne m’incommodait plus et, enroulée dans un semblant de drap, je ne craignais plus non plus le sable que de guillerettes bourrasques promenaient au rythme de leurs envies.
Malgré mon accoutumance à ce genre de confort précaire, je peinais à trouver le sommeil, comme bien souvent, et je reste ainsi un long moment, immobile, les yeux grands ouverts à contempler le ciel étoilé. Je ressassais les dernières paroles d’Alaric. J’avais changé, c’était indéniable. Etait-ce pour le mieux ? Il était encore trop tôt pour le dire. Il y avait du mieux, sans aucun doute mais en repensant aux récents événements avec l’Impératrice, l’Oreille, le sentiment d’avoir été bafouée et enchainée à un modèle qui n’était pas le mien se fit soudainement bien plus oppressant qu’à l’accoutumée.
Qu’arriverait-il si je ne parvenais pas à me fondre dans la masse, à tenir mes engagements et à endosser le rôle que l’on tentait à nouveau de faire mien ? Chercherait-on alors à me faire disparaître ? À m’éloigner puis à m’oublier ? Je me retrouverais à nouveau seule, en proie à mes doutes et mes travers sans jamais pouvoir trouver le repos.
En parlant de repos justement, je m’endormais finalement sans même m’en rendre compte, vaincue par la fatigue quelque part dans le milieu de la nuit. Ma léthargie fut agitée, peu réparatrice et je fus réveillée aux aurores par le bruit des bêtes et des hommes se mettant doucement en branle. Émergeant d’un trop court sommeil, les cheveux en batailles -plus qu’ils ne le sont déjà- et la trogne ensablée, je m’extirpais douloureusement de ma couche de fortune. Ma toilette fut rapide et mes préparatifs tout autant, l’avantage de dormir en armure.
Pour le petit-déjeuner, je me contentais d’une ration de voyage que je grignoter du bout des dents en contemplant l’aube rougeoyante. Le soleil ne tarderait pas à se lever et avec lui le reste des caravaniers et des marchands, bien que la plupart d’entre eux se soient déjà levés avec les premiers crépitements de l’astre flamboyant. Il ne fallut d’ailleurs pas attendre bien longtemps avant que la caravane toute entière ne soit secouée par l’agitation du départ à venir et le seul brouhaha des hommes et de leur monture suffirait à tirer de leurs songes les moins lève-tôt d’entre nous.
Je balayais la petite troupe des yeux, à la recherche du petit (grand) médecin et, comme il semblait faire de même, nos regards se croisèrent. Je lui décochais un sourire avant de le saluer de la main. Ramassant le reste de mes affaires, j’allais à sa rencontre tout en époussetant d’un revers de la paume le sable qui s’y était entassé.
“ Ma foi, tu es bien matinal toi aussi ! J’eus pensé qu’un médecin serait accoutumé au confort et au lambinage, haha ! ”
Je lui donnais une tape amicale sur l’épaule.
“ Je plaisante évidemment ! En revanche, je ne pensais pas que nous partirions si tôt, presque tout le monde semble déjà prêt ! ”
Je regardais en arrière, comme pour visualiser le chemin que j’avais déjà parcouru depuis mon départ de Taisen. La cité et ses imposants murs n’étaient déjà plus que des points à l’horizon et l’on aurait dit qu’ils pourraient passer au travers d’une tête d’épingle.
“ Et dire que je vais devoir me retaper tout ça dans l’autre sens… ”
Puisque ma présence n’était pas requise cette nuit-là, je rejoignais le coin des dormeurs et j’installais mon couchage contre un chariot de marchandises, un peu à l’écart des tentes et des gros ronfleurs. À force d’habitude, le froid du désert nocturne ne m’incommodait plus et, enroulée dans un semblant de drap, je ne craignais plus non plus le sable que de guillerettes bourrasques promenaient au rythme de leurs envies.
Malgré mon accoutumance à ce genre de confort précaire, je peinais à trouver le sommeil, comme bien souvent, et je reste ainsi un long moment, immobile, les yeux grands ouverts à contempler le ciel étoilé. Je ressassais les dernières paroles d’Alaric. J’avais changé, c’était indéniable. Etait-ce pour le mieux ? Il était encore trop tôt pour le dire. Il y avait du mieux, sans aucun doute mais en repensant aux récents événements avec l’Impératrice, l’Oreille, le sentiment d’avoir été bafouée et enchainée à un modèle qui n’était pas le mien se fit soudainement bien plus oppressant qu’à l’accoutumée.
Qu’arriverait-il si je ne parvenais pas à me fondre dans la masse, à tenir mes engagements et à endosser le rôle que l’on tentait à nouveau de faire mien ? Chercherait-on alors à me faire disparaître ? À m’éloigner puis à m’oublier ? Je me retrouverais à nouveau seule, en proie à mes doutes et mes travers sans jamais pouvoir trouver le repos.
En parlant de repos justement, je m’endormais finalement sans même m’en rendre compte, vaincue par la fatigue quelque part dans le milieu de la nuit. Ma léthargie fut agitée, peu réparatrice et je fus réveillée aux aurores par le bruit des bêtes et des hommes se mettant doucement en branle. Émergeant d’un trop court sommeil, les cheveux en batailles -plus qu’ils ne le sont déjà- et la trogne ensablée, je m’extirpais douloureusement de ma couche de fortune. Ma toilette fut rapide et mes préparatifs tout autant, l’avantage de dormir en armure.
Pour le petit-déjeuner, je me contentais d’une ration de voyage que je grignoter du bout des dents en contemplant l’aube rougeoyante. Le soleil ne tarderait pas à se lever et avec lui le reste des caravaniers et des marchands, bien que la plupart d’entre eux se soient déjà levés avec les premiers crépitements de l’astre flamboyant. Il ne fallut d’ailleurs pas attendre bien longtemps avant que la caravane toute entière ne soit secouée par l’agitation du départ à venir et le seul brouhaha des hommes et de leur monture suffirait à tirer de leurs songes les moins lève-tôt d’entre nous.
Je balayais la petite troupe des yeux, à la recherche du petit (grand) médecin et, comme il semblait faire de même, nos regards se croisèrent. Je lui décochais un sourire avant de le saluer de la main. Ramassant le reste de mes affaires, j’allais à sa rencontre tout en époussetant d’un revers de la paume le sable qui s’y était entassé.
“ Ma foi, tu es bien matinal toi aussi ! J’eus pensé qu’un médecin serait accoutumé au confort et au lambinage, haha ! ”
Je lui donnais une tape amicale sur l’épaule.
“ Je plaisante évidemment ! En revanche, je ne pensais pas que nous partirions si tôt, presque tout le monde semble déjà prêt ! ”
Je regardais en arrière, comme pour visualiser le chemin que j’avais déjà parcouru depuis mon départ de Taisen. La cité et ses imposants murs n’étaient déjà plus que des points à l’horizon et l’on aurait dit qu’ils pourraient passer au travers d’une tête d’épingle.
“ Et dire que je vais devoir me retaper tout ça dans l’autre sens… ”
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Alaric Nordan
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Il la vit. Elle avait réussi à se lever finalement. Ou alors le bordel sonore d'une caravane qui se préparait au départ l'avait contrainte à se réveiller ? Bah, l'essentiel était qu'elle était debout maintenant. Qui sait comment elle aurait réagi si un des caravaniers était allé la secouer pour s'assurer qu'il ne laissait personne derrière ? Quand elle lui adressa un large sourire en se ramenant vers lui, il fit de même, un peu plus discret et plus posé, avant de lever sa main pour la saluer plus encore. À croire que la petite tension de la nuit dernière lors de leur rencontre était totalement oubliée. Ce n'était qu'un malentendu, n'est-ce pas ? Pourtant, lui ne pouvait pas reléguer cela dans un recoin de son esprit. De ce qu'il avait appris avec Kassandre était qu'il y avait eu de mauvais agissements au sein des FMR. Est-ce que l'esprit était au courant ? À quel stade surtout en avait-il eu vent ? Est-ce que de faire un rapport là-dessus serait une bonne chose ? La jeune femme avait eu une conversation avec un membre de la Main. L'Impératrice, il en était certain.
Pendant qu'il réfléchissait, il caressa presque sans rendre contre le chanfrein de Petite-Baie, qui appréciait cette délicate intention, dressa ses oreilles en direction de la venue. Elle aussi se rappelait d'elle. La bipède était sereine, point tendue. Bien, elle put alors savourer la caresse de son cavalier.
À la réplique de Kassandre, il se retint de rire à son tour.
"Comme quoi, il y a des exceptions. "
Il réussit à ne pas trébucher en avant sous la claque amicale que lui gratifia la joyeuse guerrière. Quelle force dans un simple geste. Clairement, il était ravi que les malentendus de la veille avaient pu être dissipés. Il garda le sourire malgré tout.
"Les Caravaniers aiment bien profiter de voyager à la fraîche et de se préparer lentement à supporter la chaleur du voyage. Et puis, c'est l'occasion de voir un magnifique lever de soleil. Certains espèrent voir de leurs propres yeux un rayon vert... un phénomène rare qui porterait chance pour certains, un brin d'espoir qu'un de ses ancêtres renaîte au sein du Sekaï. Qui sait, peut-être que tu auras la chance de le voir..."
Un raid de lumière émise par le soleil... ça devait durer quoi ? Quelques secondes à peine ? Qui sait, un jour, lui aussi verrait cette merveille atmosphérique ? Il remarqua qu'elle s'était retournée pour regarder en arrière, tout en désespérant déjà du voyage de retour à effectuer.
"Si nous croisons une Caravane qui voyage dans l'autre direction, rien ne t'empêchera de la rejoindre et de reprendre la bonne voie. Tes compétences de guerrière servent toujours pour des convois qui cherchent des escortes en échange d'un repas et d'un couchage pour la nuit ".
C'était décidé, il ne fera pas de rapports écrits sur ce qui s'était passé avec Kassandre. Si la Main avait eu vent de l'affaire, il estimait ne pas à s'en mêler, vu que les autorités plus compétentes s'étaient déjà concertées avec ladite guerrière .
"Après, rien ne t'empêche de nous accompagner jusqu'à destination. Et là, tu trouveras aisément d'autres Caravanes pour repartir le jour même. L'imprévu est toujours une aventure. "
A condition de pas faire de mauvaises rencontres bien entendu.
Pendant qu'il réfléchissait, il caressa presque sans rendre contre le chanfrein de Petite-Baie, qui appréciait cette délicate intention, dressa ses oreilles en direction de la venue. Elle aussi se rappelait d'elle. La bipède était sereine, point tendue. Bien, elle put alors savourer la caresse de son cavalier.
À la réplique de Kassandre, il se retint de rire à son tour.
"Comme quoi, il y a des exceptions. "
Il réussit à ne pas trébucher en avant sous la claque amicale que lui gratifia la joyeuse guerrière. Quelle force dans un simple geste. Clairement, il était ravi que les malentendus de la veille avaient pu être dissipés. Il garda le sourire malgré tout.
"Les Caravaniers aiment bien profiter de voyager à la fraîche et de se préparer lentement à supporter la chaleur du voyage. Et puis, c'est l'occasion de voir un magnifique lever de soleil. Certains espèrent voir de leurs propres yeux un rayon vert... un phénomène rare qui porterait chance pour certains, un brin d'espoir qu'un de ses ancêtres renaîte au sein du Sekaï. Qui sait, peut-être que tu auras la chance de le voir..."
Un raid de lumière émise par le soleil... ça devait durer quoi ? Quelques secondes à peine ? Qui sait, un jour, lui aussi verrait cette merveille atmosphérique ? Il remarqua qu'elle s'était retournée pour regarder en arrière, tout en désespérant déjà du voyage de retour à effectuer.
"Si nous croisons une Caravane qui voyage dans l'autre direction, rien ne t'empêchera de la rejoindre et de reprendre la bonne voie. Tes compétences de guerrière servent toujours pour des convois qui cherchent des escortes en échange d'un repas et d'un couchage pour la nuit ".
C'était décidé, il ne fera pas de rapports écrits sur ce qui s'était passé avec Kassandre. Si la Main avait eu vent de l'affaire, il estimait ne pas à s'en mêler, vu que les autorités plus compétentes s'étaient déjà concertées avec ladite guerrière .
"Après, rien ne t'empêche de nous accompagner jusqu'à destination. Et là, tu trouveras aisément d'autres Caravanes pour repartir le jour même. L'imprévu est toujours une aventure. "
A condition de pas faire de mauvaises rencontres bien entendu.
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Kassandra
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
J’étais encore peu habituée à une telle agitation dès le réveil et un léger mal de crâne me faisait grimacer, le même que je pouvais ressentir les rares fois où il m’arrivait de dormir en ville. Je ne m’étais que trop habituée au pesant silence du désert. J’avais finalement hâte que la caravane ne remette en route afin que le brouhaha de l’agitation humaine ne soit remplacé par le clapotement étouffé des sabots sur le sable.
Je crus toutefois constater que la nuit semblait avoir dissipé les derniers malentendus de la veille et le médecin me parut plus enjoué, du moins c’était l’impression que j’en avais. Il paraissait même apprécier mes petites tapes amicales dont je le gratifiais par sympathie. Je n’étais pas particulièrement adoratrice du contact humain et social et j’étais arrivée à la conclusion, par déduction et mimétisme, qu’un bon contact viril aiderait sûrement à tisser des liens avec la gente masculine. Je notais dans un recoin de mon esprit le succès de cette opération.
Alaric prouvât une nouvelle fois être un homme d’esprit alors qu’il abordait philosophiquement la question d’un phénomène a priori relativement rare. Malheureusement plus bourrue, surtout au réveil, et terre à terre que le bonhomme, je ne partageais pas particulièrement ce fantasme d’assister à lever de soleil vert ou je ne sais quoi d’autre que je n’avais de tortue façon pas bien compris.
“ Tu es bien rêveur mon cher Alaric ! tant que le soleil se lève, c’est tout ce qui compte pour moi ! ”
Je ne voulus toutefois pas paraître trop rude et je haussais les épaules en souriant
“ Mais ma foi, si cela devait arriver, je ne m’en plaindrai pas non plus ! ”
Peu de temps après, le convoi se mettait lentement en branle tandis que je réfléchissais encore à ce que me disait Alaric. Partir ou rester ? Telle est la question. Dans tous les cas je n’étais pas particulièrement pressée et rien en dehors de mon “devoir” -ce mot me faisait toujours grincer des dents- ne m’appelait ailleurs. Je pourrais sans doute glaner plus d’informations en retournant à Ikusa mais d’un autre côté, j’avais bien mérité de m’offrir une petite balade en charrette jusqu’à Kyouji, en bonne compagnie qui plus est !
“ Ma foi nous verrons bien, ça ne sert à rien de se triturer la cervelle dès à présent. J’aviserai le moment venu, haha ! ”
C’était bien ainsi.
La première partie de la matinée se déroula sans encombre. Les bêtes étant fraîches et nourries allaient à bon train et l’ambiance générale était plutôt agréable. Tantôt à pied, tantôt installée dans une carriole, j’effectuais de nombreux va et vient entre l’avant et l’arrière du convoi. Je m’assurais de la sécurité des caravaniers tout en surveillant les alentours. Bien que la route fut sûre, c’était généralement sur ce genre de tronçon, bien à l’écart des grandes cités, que la plupart des pillages avaient lieu.
Lorsque fut venu le temps de la relève, je profitais de ma pause pour rejoindre Alaric et sa petite jument, qui clopinait vaillamment aux côtés de chameaux et autres bourrins de trait qui devait aisément faire le double de son poids.
“ Comment se passe le trajet de ce côté-ci de la caravane Alaric, pas trop incommodé par la chaleur ? ”
J’avais encore tendance à le considérer comme un “pied tendre” du fait de sa condition de médecin, sans arrière pensée aucune, mais comme il semblait plutôt bien s’acclimater au désert, je me tenais de faire tout type de commentaire.
Sans doute dans un moment de folie, je voulus tendre la main pour caresser l’encolure de Petite Baie mais comme celle-ci semblât secouer la tête au moment où ma paume entrait en contact avec sa fourrure, je la retirais aussitôt de peur qu’elle tente à nouveau de me mordre.
“ Pch. De toute façon je préfère les chameaux. ” soufflais-je entre mes dents.
J’imposais une distance de sécurité entre moi et cette… machine à tuer assoiffée de sang avant de reprendre le fil de la conversation, moi-même intriguée par la surprenante résilience du médecin.
“ Je me demandais… que faisais-tu avant ta vie de… médecin de ville ? Je veux dire… tu as officié ailleurs ou bien… ”
Je fus interrompue lorsqu’une ombre glissa dans le coin de mon champ de vision. La silhouette que j’avais aperçue disparut derrière une haute dune avant de réapparaître de l’autre côté, suivie d’une autre… puis encore une autre, et encore…
“ Des vautours… ”
Finalement, c’était une dizaine de ces charognards qui effectuaient un balai circulaire dans les airs, se relayant au sol tour à tour. S’ils ne représentaient pas une menace en soi, c’était plutôt la raison de leur présence qui était inquiétante.
“ Oiseaux de mauvaise augure. ”
Je crachais dans le sable un glairon empli d’humeur.
“ S’ils sont là, c’est qu’il y a un cadavre dans le coin. Si c’est un animal, pas de soucis, en revanche… ”
Comme je me mettais déjà en marche d’un pas vif en direction de la nuée funèbre, je me retournais vers Alaric.
“ Je vais voir de quoi il s’agit, je te laisse prévenir l’avant-garde ! ”
Et avant qu’il n’eut le temps de protester, j’avais déjà disparu derrière une formation rocheuse.
Lance à la main, j’avançais prudemment, me guidant grâce aux cris stridents des rapaces. Mon cœur battait à toute vitesse contre sa prison d’os, par appréhension de ce que je pourrais trouver là bas. J’espérais sincèrement qu’il ne s’agisse que d’une pauvre bête qui était venue finir ses jours ici en plein milieu du désert, loin de toute trace de vie ou de verdure mais une petite voix intérieure me soufflait un tout autre scénario.
Lorsqu’enfin j’arrivais sur place, je contemplais sans bouger le spectacle s’offrant à moi, craignant de perturber les vautours dans leur collation.
“ Eh merde… voilà qui risque de rallonger un peu le voyage… ”
Je crus toutefois constater que la nuit semblait avoir dissipé les derniers malentendus de la veille et le médecin me parut plus enjoué, du moins c’était l’impression que j’en avais. Il paraissait même apprécier mes petites tapes amicales dont je le gratifiais par sympathie. Je n’étais pas particulièrement adoratrice du contact humain et social et j’étais arrivée à la conclusion, par déduction et mimétisme, qu’un bon contact viril aiderait sûrement à tisser des liens avec la gente masculine. Je notais dans un recoin de mon esprit le succès de cette opération.
Alaric prouvât une nouvelle fois être un homme d’esprit alors qu’il abordait philosophiquement la question d’un phénomène a priori relativement rare. Malheureusement plus bourrue, surtout au réveil, et terre à terre que le bonhomme, je ne partageais pas particulièrement ce fantasme d’assister à lever de soleil vert ou je ne sais quoi d’autre que je n’avais de tortue façon pas bien compris.
“ Tu es bien rêveur mon cher Alaric ! tant que le soleil se lève, c’est tout ce qui compte pour moi ! ”
Je ne voulus toutefois pas paraître trop rude et je haussais les épaules en souriant
“ Mais ma foi, si cela devait arriver, je ne m’en plaindrai pas non plus ! ”
Peu de temps après, le convoi se mettait lentement en branle tandis que je réfléchissais encore à ce que me disait Alaric. Partir ou rester ? Telle est la question. Dans tous les cas je n’étais pas particulièrement pressée et rien en dehors de mon “devoir” -ce mot me faisait toujours grincer des dents- ne m’appelait ailleurs. Je pourrais sans doute glaner plus d’informations en retournant à Ikusa mais d’un autre côté, j’avais bien mérité de m’offrir une petite balade en charrette jusqu’à Kyouji, en bonne compagnie qui plus est !
“ Ma foi nous verrons bien, ça ne sert à rien de se triturer la cervelle dès à présent. J’aviserai le moment venu, haha ! ”
C’était bien ainsi.
La première partie de la matinée se déroula sans encombre. Les bêtes étant fraîches et nourries allaient à bon train et l’ambiance générale était plutôt agréable. Tantôt à pied, tantôt installée dans une carriole, j’effectuais de nombreux va et vient entre l’avant et l’arrière du convoi. Je m’assurais de la sécurité des caravaniers tout en surveillant les alentours. Bien que la route fut sûre, c’était généralement sur ce genre de tronçon, bien à l’écart des grandes cités, que la plupart des pillages avaient lieu.
Lorsque fut venu le temps de la relève, je profitais de ma pause pour rejoindre Alaric et sa petite jument, qui clopinait vaillamment aux côtés de chameaux et autres bourrins de trait qui devait aisément faire le double de son poids.
“ Comment se passe le trajet de ce côté-ci de la caravane Alaric, pas trop incommodé par la chaleur ? ”
J’avais encore tendance à le considérer comme un “pied tendre” du fait de sa condition de médecin, sans arrière pensée aucune, mais comme il semblait plutôt bien s’acclimater au désert, je me tenais de faire tout type de commentaire.
Sans doute dans un moment de folie, je voulus tendre la main pour caresser l’encolure de Petite Baie mais comme celle-ci semblât secouer la tête au moment où ma paume entrait en contact avec sa fourrure, je la retirais aussitôt de peur qu’elle tente à nouveau de me mordre.
“ Pch. De toute façon je préfère les chameaux. ” soufflais-je entre mes dents.
J’imposais une distance de sécurité entre moi et cette… machine à tuer assoiffée de sang avant de reprendre le fil de la conversation, moi-même intriguée par la surprenante résilience du médecin.
“ Je me demandais… que faisais-tu avant ta vie de… médecin de ville ? Je veux dire… tu as officié ailleurs ou bien… ”
Je fus interrompue lorsqu’une ombre glissa dans le coin de mon champ de vision. La silhouette que j’avais aperçue disparut derrière une haute dune avant de réapparaître de l’autre côté, suivie d’une autre… puis encore une autre, et encore…
“ Des vautours… ”
Finalement, c’était une dizaine de ces charognards qui effectuaient un balai circulaire dans les airs, se relayant au sol tour à tour. S’ils ne représentaient pas une menace en soi, c’était plutôt la raison de leur présence qui était inquiétante.
“ Oiseaux de mauvaise augure. ”
Je crachais dans le sable un glairon empli d’humeur.
“ S’ils sont là, c’est qu’il y a un cadavre dans le coin. Si c’est un animal, pas de soucis, en revanche… ”
Comme je me mettais déjà en marche d’un pas vif en direction de la nuée funèbre, je me retournais vers Alaric.
“ Je vais voir de quoi il s’agit, je te laisse prévenir l’avant-garde ! ”
Et avant qu’il n’eut le temps de protester, j’avais déjà disparu derrière une formation rocheuse.
Lance à la main, j’avançais prudemment, me guidant grâce aux cris stridents des rapaces. Mon cœur battait à toute vitesse contre sa prison d’os, par appréhension de ce que je pourrais trouver là bas. J’espérais sincèrement qu’il ne s’agisse que d’une pauvre bête qui était venue finir ses jours ici en plein milieu du désert, loin de toute trace de vie ou de verdure mais une petite voix intérieure me soufflait un tout autre scénario.
Lorsqu’enfin j’arrivais sur place, je contemplais sans bouger le spectacle s’offrant à moi, craignant de perturber les vautours dans leur collation.
“ Eh merde… voilà qui risque de rallonger un peu le voyage… ”
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Alaric Nordan
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Alaric n'était guère surpris de la réaction de Kassandre. Vu ce qu'elle avait subi dans son passé, ce qu'elle avait bien concédé à lui narrer, la vision de la vie à mener chaque jour était différente de la sienne. Un lever de soleil pour la jeune femme signifiait peut-être que c'était une journée supplémentaire qui lui était offerte pour survivre. Il ne pourra donc pas la blâmer de posséder une rudesse d'esprit. Il ne put s'empêcher d'avoir un sourire mi-penaud, mi-amusé quant à son côté de doux rêveur.
"Tu n'es pas la première à me le dire."Bon, pas exactement dans ce terme-là, mais pas loin. Certainement qu'il était un peu trop fantasque de s'enthousiasmer de ce que d'autres pourraient trouver sans aucun intérêt. En même temps, l'humain qui passait beaucoup de temps dans son bureau ou dans les bibliothèques savourait ses moments de liberté au grand air. Enfin de liberté… Là, il rentrait après avoir accompli son devoir de médecin au Jour de la Force. Mais ce n'était pas une raison pour ne pas apprécier la beauté sauvage du désert reikois.
"Cela se trouve, s'il se produit, tu vas changer d'avis et t'extasier à la moindre petite fleur que tu croiseras sur ta route "s'esclaffa-t-il. Bon, certes, il n'y avait pas de fleurs sur la pierraille de la route désertique. L'Empire n'était pas fait que de sable et de rocs éclatés par la chaleur intense du soleil et les froides nuits.
Le convoi se mit lentement en route, chacun prenant sa place au sein du convoi. Alaric se retint de bâiller, finissant par céder. Il n'aurait pas été contre une heure ou deux de repos supplémentaires. Mais cela, il le fera au fond de son lit. Puis, vint l'aube. Et point de rayon vert. L'humain n'eut aucune déception. En même temps, vu sa rareté. Un jour, il en vit un, il en était convaincu.
Au fur et à mesure que la Caravane progressait sur son parcours, l'aube devint jour et la chaleur se fit sentir dès que le soleil eut totalement quitté la ligne d'horizon. Kassandre se déplaçait souvent au sein de la colonne, prenant à cœur son rôle de garde. Quand vint son tour de pause, elle rejoignit Alaric, qui chevauchait toujours sur le dos de Petite-Baie. La jument avait dressé les oreilles en direction de la guerrière, avant d'en retourner à ses pensées équines.
"Le trajet se passe bien"répondit Alaric, quand Kassandre s'enquit de ses nouvelles. "Il fait toujours chaud dans le désert, mais quand on porte les bonnes tenues..." Il tira sur sa tunique ample, qui était elle-même couverte par un long pan de cape légère. "On tient bon. Et puis, ce n'est pas comme si c'était ma première. "Il la fixa, avec un sourcil haussé pour afficher son humeur plaisante. "Je n'ai pourtant pas l'allure d'un phasme de la jungle.... si ? Puis il rit.
Petite Baie était demeurée posée pendant que les deux bipèdes causaient. Par contre, elle remarqua parfaitement la main approchante de la femelle à deux pattes et fit exprès de secouer sa tête comme si quelque chose la démangeait. Elle ne connaissait pas assez cette femme pour lui accorder, ne serait-ce que de la toucher. Mais comme son cavalier l'appréciait, elle n'eut rien d'autre comme comportement. Elle aurait pu la mordre, par exemple. Par contre, quand Kassandre avoua préférer les chameaux, ses naseaux vrombirent de désapprobation. Les chameaux étaient peut-être solides dans le désert, mais ils manquaient d'élégance et puaient.
À la question de la guerrière, il hésita d'abord à répondre et quand il ouvrit la bouche, ce fut pour finalement ne pas causer. Lui aussi vint à remarquer la présence de vautours. Et bonne dizaine. Dans le désert, c'était synonyme que mort. Un ou des cadavres trainaient sous le vol planant et glacial des charognards. Kassandre s'y rendit promptement pour identifier la raison de la présence de ces opportunistes plumés. Alaric serra les jambes et la jument se mit au petit galop pour rejoindre l'avant de la Caravane et les prévenir d'un possible danger. Si la Caravane pouvait accélérer son rythme, plus tôt elle s'éloignera du possible danger et mieux ce sera.
Les gardes caravaniers, prévenus, commençant à se mettre en place pendant que le convoi se dépêchait de progresser, Alaric tourna bride et entreprit de rejoindre Kassandre. Au début, à cheval, il mit pied à terre pour se faire plus discret. Petite-Baie ne broncha pas à ce qu'entreprit son cavalier, restant sur place, les oreilles dressées pour entendre un possible appel d'un coup de sifflement.
Alaric rejoignit Kassandre et manqua de blêmir en contemplant le macabre spectacle... Les vautours qui s'étaient posés sur le sable déjà se battaient pour accéder aux tripes à l'air des deux chameaux à moitié dévorés. À côté, quelques vautours s'attaquaient à des restes humains. A une centaine de mètres, il y avait des dizaines de gnolls, qui grognaient entre eux, fouillant dans des caisses et des sacs. Le mage sourcilla. Des gnolls... ce n'était pas dans leurs habitudes d'attaquer des convois... Soudain, la dizaine de ces monstres se redressa, oreilles hautes et rondes dressées dans la direction des deux observateurs... et merde !
"Tu n'es pas la première à me le dire."Bon, pas exactement dans ce terme-là, mais pas loin. Certainement qu'il était un peu trop fantasque de s'enthousiasmer de ce que d'autres pourraient trouver sans aucun intérêt. En même temps, l'humain qui passait beaucoup de temps dans son bureau ou dans les bibliothèques savourait ses moments de liberté au grand air. Enfin de liberté… Là, il rentrait après avoir accompli son devoir de médecin au Jour de la Force. Mais ce n'était pas une raison pour ne pas apprécier la beauté sauvage du désert reikois.
"Cela se trouve, s'il se produit, tu vas changer d'avis et t'extasier à la moindre petite fleur que tu croiseras sur ta route "s'esclaffa-t-il. Bon, certes, il n'y avait pas de fleurs sur la pierraille de la route désertique. L'Empire n'était pas fait que de sable et de rocs éclatés par la chaleur intense du soleil et les froides nuits.
Le convoi se mit lentement en route, chacun prenant sa place au sein du convoi. Alaric se retint de bâiller, finissant par céder. Il n'aurait pas été contre une heure ou deux de repos supplémentaires. Mais cela, il le fera au fond de son lit. Puis, vint l'aube. Et point de rayon vert. L'humain n'eut aucune déception. En même temps, vu sa rareté. Un jour, il en vit un, il en était convaincu.
Au fur et à mesure que la Caravane progressait sur son parcours, l'aube devint jour et la chaleur se fit sentir dès que le soleil eut totalement quitté la ligne d'horizon. Kassandre se déplaçait souvent au sein de la colonne, prenant à cœur son rôle de garde. Quand vint son tour de pause, elle rejoignit Alaric, qui chevauchait toujours sur le dos de Petite-Baie. La jument avait dressé les oreilles en direction de la guerrière, avant d'en retourner à ses pensées équines.
"Le trajet se passe bien"répondit Alaric, quand Kassandre s'enquit de ses nouvelles. "Il fait toujours chaud dans le désert, mais quand on porte les bonnes tenues..." Il tira sur sa tunique ample, qui était elle-même couverte par un long pan de cape légère. "On tient bon. Et puis, ce n'est pas comme si c'était ma première. "Il la fixa, avec un sourcil haussé pour afficher son humeur plaisante. "Je n'ai pourtant pas l'allure d'un phasme de la jungle.... si ? Puis il rit.
Petite Baie était demeurée posée pendant que les deux bipèdes causaient. Par contre, elle remarqua parfaitement la main approchante de la femelle à deux pattes et fit exprès de secouer sa tête comme si quelque chose la démangeait. Elle ne connaissait pas assez cette femme pour lui accorder, ne serait-ce que de la toucher. Mais comme son cavalier l'appréciait, elle n'eut rien d'autre comme comportement. Elle aurait pu la mordre, par exemple. Par contre, quand Kassandre avoua préférer les chameaux, ses naseaux vrombirent de désapprobation. Les chameaux étaient peut-être solides dans le désert, mais ils manquaient d'élégance et puaient.
À la question de la guerrière, il hésita d'abord à répondre et quand il ouvrit la bouche, ce fut pour finalement ne pas causer. Lui aussi vint à remarquer la présence de vautours. Et bonne dizaine. Dans le désert, c'était synonyme que mort. Un ou des cadavres trainaient sous le vol planant et glacial des charognards. Kassandre s'y rendit promptement pour identifier la raison de la présence de ces opportunistes plumés. Alaric serra les jambes et la jument se mit au petit galop pour rejoindre l'avant de la Caravane et les prévenir d'un possible danger. Si la Caravane pouvait accélérer son rythme, plus tôt elle s'éloignera du possible danger et mieux ce sera.
Les gardes caravaniers, prévenus, commençant à se mettre en place pendant que le convoi se dépêchait de progresser, Alaric tourna bride et entreprit de rejoindre Kassandre. Au début, à cheval, il mit pied à terre pour se faire plus discret. Petite-Baie ne broncha pas à ce qu'entreprit son cavalier, restant sur place, les oreilles dressées pour entendre un possible appel d'un coup de sifflement.
Alaric rejoignit Kassandre et manqua de blêmir en contemplant le macabre spectacle... Les vautours qui s'étaient posés sur le sable déjà se battaient pour accéder aux tripes à l'air des deux chameaux à moitié dévorés. À côté, quelques vautours s'attaquaient à des restes humains. A une centaine de mètres, il y avait des dizaines de gnolls, qui grognaient entre eux, fouillant dans des caisses et des sacs. Le mage sourcilla. Des gnolls... ce n'était pas dans leurs habitudes d'attaquer des convois... Soudain, la dizaine de ces monstres se redressa, oreilles hautes et rondes dressées dans la direction des deux observateurs... et merde !
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Kassandra
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Les discussions détendues et légères d’il y a encore quelques minutes résonnaient encore dans mon esprit, contrastant avec l’horreur de la scène à laquelle j’assistais. Face à moi, à quelques dizaines de mètres seulement, gisaient au sol les cadavres de deux chameaux dont les entrailles déchirées étaient disputées par la nuée de volatiles voraces qui m’avaient guidée jusqu’ici. Quelques pas plus loin, des carcasses humaines blanchissaient au soleil, elles aussi en proie à la voracité des charognards.
Pourtant, ce qui me préoccupais le plus n’était pas tant les vautours, relativement inoffensifs, que la bande de gnolls qui profitaient eux aussi de l’occasion. La bonne dizaine d’individus composant le groupe se disputait le maigre butin récupéré sur les corps et dans l’unique chariot, renversé et démembré par les viles créatures. Bien que ces derniers soient de composition chétive, leur nombre suffisait à en faire une menace sérieuse et je ne désirais pas m’attirer leurs foudres tant que je serais seule. Heureusement, ils semblaient trop occupés à se battre entre eux pour faire attention à moi.
Alors que j’observais l’environnement à la recherche d’une cachette ou d’un moyen de m’extirper de cette situation, je fus rejointe par Alaric et Petite-Bée et je leur fit immédiatement signe de ne pas faire de bruit.
“ Chhhhht, pas un bruit. Ils ne nous ont pas encore repérés. Tâchons de faire demi-tour et d’attendre les renf… ”
Au même moment, deux vautours qui se battaient pour un quartier de viande fraîchement arraché des tripes d’un des cadavres se mirent à piailler un peu plus fort que les autres. Les gnolls, d’un naturel prudent, se redressèrent brusquement, les oreilles attentives, reportant leur attention en direction des deux importuns… et nous. En remarquant notre présence, ils se mirent à grogner dangereusement, se regroupant peu à peu pour nous faire face.
Instinctivement, je m’interposais entre Alaric et les créatures, dégainant ma lourde lance dans la foulée.
“ On va reculer doucement, sans les lâcher du regard, en espérant qu’ils soient trop trouillards pour attaquer les premiers. ”
Je n’avais que rarement eu l’occasion de me confronter à ces bestioles car elles vivaient habituellement plus profondément dans le désert, loin des routes que j’empruntais et ils étaient rarement assez nombreux pour oser s’en prendre à moi, et encore moins à des caravanes entières. J’étais d’ailleurs étonnée de leur présence ici. Bien que leur groupe soit plutôt conséquent, je trouvais ça surprenant qu’ils aient eu le courage de s’attaquer à un convoi armé, même de petite taille.
Evidemment, les gnolls décidèrent de me donner tort et passèrent à l’attaque dans un ricanement conjugué et lugubre. Il nous faudrait penser et agir vite, car ils seraient rapidement sur nous.
“ Alaric ! Tu as bien prévenu les gardes n’est-ce pas ? ”
Je n’attendis pas qu’il me réponde, toute mon attention était déjà concentrée sur le combat à venir.
“ Recule, je vais tâcher de gagner du temps jusqu’à ce que les renforts arrivent. Encaisser des coups c’est ma spécialité. ”
À peine avais-je terminé d’aboyer mes ordres que je dus éviter la première attaque. La mâchoire solide de la créature s’était refermée à quelques centimètres à peine de mon bras et il s’en était fallu de peu pour que je n’y laisse la main. Je rendais la politesse à l’assaillant et, profitant de mon élan, je lui faisais fermer son clapet à jamais, écrasant son crâne sous une centaine de kilos d’acier dans un craquement sinistre.
Un second tenta sa chance et porta un coup d’estoc avec un épieu rudimentaire qui vint se briser sur les plaques renforcées de mon armure. Le coup me fit reculer d'un pas mais ma riposte quant à elle fit valdinguer l’impudent sur plusieurs mètres, ce dernier s’écrasant lourdement dans le sable brûlant du désert, mort.
Un troisième sembla tout de suite plus hésitant mais je ne lui laissais pas le plaisir d’agir. Je lui écrasais lourdement la patte qui se brisa sous mon poids. Comme il poussait un hurlement de douleur, je le saisissais à la gorge de ma main libre, le jetais au sol devant moi avant de l’empaler sur la pointe de arme, imposant une fin abrupte à ses couinements pitoyables.
Par chance, ces bêtes étaient aussi désordonnées que puantes et ne chargeaient pas toutes en même temps, me laissant l’occasion de les repousser une à une. Certaines d’entre elles ne s’étaient même pas jointes à la fête et continuaient de farfouiller parmi les décombres du convoi. Comme je jetais un coup d'œil en direction d’Alaric, je constatais avec soulagement que ce dernier se débrouillait très bien de son côté. Encore une fois, j’avais eu raison de ne pas le sous-estimer. Qui sait ce qui aurait pu se passer le soir dernier, si je n’avais pas recouvré mon sang froid.
Je fus toutefois tirée de ma contemplation lorsqu’une douleur vivace me prit le bras. Un gnoll plus vicieux, ou malin, que les autres avait profité de mon court moment d'inattention pour se glisser derrière moi. Il avait trouvé un point faible dans mon harnachement et avait décidé d’y planter les crocs. Juste sous l’épaulière.
“ Putain de saloperie. ”
Si la douleur me fit d’abord grimacer et chanceler quelques instants, je me remettais vite d’aplomb afin de remettre à l’indésirable la monnaie de sa pièce. Lui faisant d’abord lâcher prise en resserrant ma poigne autour de son col, je lui assenais un puissant coup de tête dans le museau qui eut le mérite de l’étourdir. Comme j’avais du mal à le maintenir en place avec un seul bras valide, plusieurs parties de mon armure se désagrégèrent afin de venir se planter dans les côtes de l’hybride comme une multitude de petites lames de rasoirs jusqu’à ce qu’il cesse de bouger. Une fois la créature morte, je laissais sa carcasse criblée de coupures choir sur le sol avant de me rapprocher d’Alaric.
En effet, le temps de cette petite distraction, la horde s’était finalement organisée et avait entrepris de nous contourner. Les bêtes nous tenaient désormais en tenaille et il nous était devenu impossible de battre en retraite sans y laisser des plumes. Ma blessure saignait abondamment et je doutais que le médecin puisse les tenir à l’écart avec ses pouvoirs pendant encore très longtemps.
Comme les gnolls tournaient autour de nous à la recherche d’une faille ou d’une occasion pour mener la charge, je crus lire certains visages carnassiers un sourire satisfait. Saloperies. Toutefois, il semblât que notre heure n’était pas encore venue car, au moment même où les créatures semblaient perdre patience, retentirent de l’autre côté de la dune le bruit de plusieurs chevaux au galop. La cavalerie était enfin arrivée…
…Et pas trop tard pour une fois.
Pourtant, ce qui me préoccupais le plus n’était pas tant les vautours, relativement inoffensifs, que la bande de gnolls qui profitaient eux aussi de l’occasion. La bonne dizaine d’individus composant le groupe se disputait le maigre butin récupéré sur les corps et dans l’unique chariot, renversé et démembré par les viles créatures. Bien que ces derniers soient de composition chétive, leur nombre suffisait à en faire une menace sérieuse et je ne désirais pas m’attirer leurs foudres tant que je serais seule. Heureusement, ils semblaient trop occupés à se battre entre eux pour faire attention à moi.
Alors que j’observais l’environnement à la recherche d’une cachette ou d’un moyen de m’extirper de cette situation, je fus rejointe par Alaric et Petite-Bée et je leur fit immédiatement signe de ne pas faire de bruit.
“ Chhhhht, pas un bruit. Ils ne nous ont pas encore repérés. Tâchons de faire demi-tour et d’attendre les renf… ”
Au même moment, deux vautours qui se battaient pour un quartier de viande fraîchement arraché des tripes d’un des cadavres se mirent à piailler un peu plus fort que les autres. Les gnolls, d’un naturel prudent, se redressèrent brusquement, les oreilles attentives, reportant leur attention en direction des deux importuns… et nous. En remarquant notre présence, ils se mirent à grogner dangereusement, se regroupant peu à peu pour nous faire face.
Instinctivement, je m’interposais entre Alaric et les créatures, dégainant ma lourde lance dans la foulée.
“ On va reculer doucement, sans les lâcher du regard, en espérant qu’ils soient trop trouillards pour attaquer les premiers. ”
Je n’avais que rarement eu l’occasion de me confronter à ces bestioles car elles vivaient habituellement plus profondément dans le désert, loin des routes que j’empruntais et ils étaient rarement assez nombreux pour oser s’en prendre à moi, et encore moins à des caravanes entières. J’étais d’ailleurs étonnée de leur présence ici. Bien que leur groupe soit plutôt conséquent, je trouvais ça surprenant qu’ils aient eu le courage de s’attaquer à un convoi armé, même de petite taille.
Evidemment, les gnolls décidèrent de me donner tort et passèrent à l’attaque dans un ricanement conjugué et lugubre. Il nous faudrait penser et agir vite, car ils seraient rapidement sur nous.
“ Alaric ! Tu as bien prévenu les gardes n’est-ce pas ? ”
Je n’attendis pas qu’il me réponde, toute mon attention était déjà concentrée sur le combat à venir.
“ Recule, je vais tâcher de gagner du temps jusqu’à ce que les renforts arrivent. Encaisser des coups c’est ma spécialité. ”
À peine avais-je terminé d’aboyer mes ordres que je dus éviter la première attaque. La mâchoire solide de la créature s’était refermée à quelques centimètres à peine de mon bras et il s’en était fallu de peu pour que je n’y laisse la main. Je rendais la politesse à l’assaillant et, profitant de mon élan, je lui faisais fermer son clapet à jamais, écrasant son crâne sous une centaine de kilos d’acier dans un craquement sinistre.
Un second tenta sa chance et porta un coup d’estoc avec un épieu rudimentaire qui vint se briser sur les plaques renforcées de mon armure. Le coup me fit reculer d'un pas mais ma riposte quant à elle fit valdinguer l’impudent sur plusieurs mètres, ce dernier s’écrasant lourdement dans le sable brûlant du désert, mort.
Un troisième sembla tout de suite plus hésitant mais je ne lui laissais pas le plaisir d’agir. Je lui écrasais lourdement la patte qui se brisa sous mon poids. Comme il poussait un hurlement de douleur, je le saisissais à la gorge de ma main libre, le jetais au sol devant moi avant de l’empaler sur la pointe de arme, imposant une fin abrupte à ses couinements pitoyables.
Par chance, ces bêtes étaient aussi désordonnées que puantes et ne chargeaient pas toutes en même temps, me laissant l’occasion de les repousser une à une. Certaines d’entre elles ne s’étaient même pas jointes à la fête et continuaient de farfouiller parmi les décombres du convoi. Comme je jetais un coup d'œil en direction d’Alaric, je constatais avec soulagement que ce dernier se débrouillait très bien de son côté. Encore une fois, j’avais eu raison de ne pas le sous-estimer. Qui sait ce qui aurait pu se passer le soir dernier, si je n’avais pas recouvré mon sang froid.
Je fus toutefois tirée de ma contemplation lorsqu’une douleur vivace me prit le bras. Un gnoll plus vicieux, ou malin, que les autres avait profité de mon court moment d'inattention pour se glisser derrière moi. Il avait trouvé un point faible dans mon harnachement et avait décidé d’y planter les crocs. Juste sous l’épaulière.
“ Putain de saloperie. ”
Si la douleur me fit d’abord grimacer et chanceler quelques instants, je me remettais vite d’aplomb afin de remettre à l’indésirable la monnaie de sa pièce. Lui faisant d’abord lâcher prise en resserrant ma poigne autour de son col, je lui assenais un puissant coup de tête dans le museau qui eut le mérite de l’étourdir. Comme j’avais du mal à le maintenir en place avec un seul bras valide, plusieurs parties de mon armure se désagrégèrent afin de venir se planter dans les côtes de l’hybride comme une multitude de petites lames de rasoirs jusqu’à ce qu’il cesse de bouger. Une fois la créature morte, je laissais sa carcasse criblée de coupures choir sur le sol avant de me rapprocher d’Alaric.
En effet, le temps de cette petite distraction, la horde s’était finalement organisée et avait entrepris de nous contourner. Les bêtes nous tenaient désormais en tenaille et il nous était devenu impossible de battre en retraite sans y laisser des plumes. Ma blessure saignait abondamment et je doutais que le médecin puisse les tenir à l’écart avec ses pouvoirs pendant encore très longtemps.
Comme les gnolls tournaient autour de nous à la recherche d’une faille ou d’une occasion pour mener la charge, je crus lire certains visages carnassiers un sourire satisfait. Saloperies. Toutefois, il semblât que notre heure n’était pas encore venue car, au moment même où les créatures semblaient perdre patience, retentirent de l’autre côté de la dune le bruit de plusieurs chevaux au galop. La cavalerie était enfin arrivée…
…Et pas trop tard pour une fois.
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Alaric Nordan
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Pourquoi fallait-il toujours que les charognards se disputent entre eux alors qu'il y avait bien à bouffer pour leur sale bec crochet ? Tout cela parce que cela devait être un morceau de foie ou de rein, morceau prisé par leur richesse nutritive ? Alaric ne cherchera pas à en savoir la raison, vu que les gnolls avaient réagi à ce cri de mécontentement, se demandant ce qui se passait. Trop tard donc pour ne pas attirer l'attention. Quoique... lui et Kassandre n'avaient pas encore été aperçus ? Ah si... trop tard pour reculer en douceur.
*Et merde ! *
Où était Petite-Baie ? Il se retourna et ne la vit pas. Pour autant, c'était problématique, que c'était tant mieux pour elle. Un cheval était toujours une proie facile pour ces monstres. Les gnolls gloussèrent leurs grognements d'attaque et s'élancèrent dans leur direction.
La guerrière prit les choses en main et à sa vive question, il eut à peine le temps de répondre un "oui !" certain, sans le moindre doute, qu'elle lui ordonna de reculer. Il sourcilla à son idée stupide d'attaquer toute seule cette horde hargneuse. Il ne réfléchit pas plus que cela quand il prit vivement de la distance, quand l'affrontement commença. Il ne fallait pas lui dire deux fois.
Fuir ? Hors de question ! Ces bêtes n'auraient aucun scrupule à l'attaquer lâchement derrière. Ce serait devenir une proie pour elles. D'ailleurs, quelques-unes de ces hyènes à deux pattes jetèrent son dévolu sur lui. Les yeux écarquillés, il n'eut pas le temps de réfléchir en les voyant bondir sur lui. La terre se dressa, venue des profondeurs de la dune, pour former un mur de protection. Sans attendre, ce même rempart s'enroula sur le premier gnoll, qui l'engloutit de moitié pendant qu'un autre pan tellurique jaillit devant le second monstre pour devenir un pic tranchant. On passera les détails des effets quand cela transperça sa tête. L'élan de la bestiole fut à peine stoppé que sa carcasse prise de convulsions par sa mort subite tomba sur le mage. Alaric crut vomir à l'odeur de charogne qui en amenait.
Grommelant, il repoussa le cadavre. Sans se préoccuper du sang qui le recouvrait, il se remit debout, cherchant Kassandre. Elle termina d'achever un autre gnoll que le reste de la "meute" se reforma. Les quelques indécis qui étaient partis vers les restes de leur festin et de leur butin avaient leurs forces.
*qu'est-ce que foutent les caravaniers ? *
Avaient-ils décidé de se barrer ? Non, pas ceux-là. Mais le désert était sans pitié avec ses victimes. S'ils avaient pris le large pour se protéger, Alaric ne pourrait leur en vouloir. Bon, ces sales chiens là ! Il sentait la sueur couler le long de ses tempes. Bordel, pourquoi il avait cette impression qu'ils étaient toujours aussi nombreux ?
Tels des fauves affamés, patientant avant de se jeter sur leurs proies, les gnolls tournaient autour d'eux, refermant leur cercle un peu plus à chaque tour. Alaric, faisant dos à Kassandre, les fixait un à un. Bordel de bordel, il était dans le désert. La terre était moins accessible par endroit. L'appeler à lui exigeait un peu plus d'effort. Le sable n'était pas vraiment son élément de prédilection, moins facile à densifier.
*Vite, réfléchis ! *
Il ne contrôlait pas bien le sable, mais en attendant que les renforts arrivent, s'ils arrivaient, ce sera mieux que rien. Il se concentra et poussa le sol à se soulever. Les monticules se dressèrent sous les pattes des créatures au faciès d'hyène, qui ricanaient de questionnement à ce qui se passait. Alaric tint bon, s'imposant au sable pour qu'il se soulève avec la terre en dessous de lui. Les gnolls perdirent l'équilibre.
Cette fois, c'était de trop, leur chef de meute aboya un ordre. Ses sbires se remirent vite debout et… plusieurs chevaux apparurent de derrière les dunes, hurlant leur lancée. Les ennemis poilus, subjugués par cette arrivée, plaquèrent leurs oreilles en arrière et prirent la fuite. Les cavaliers les poursuivirent en plein galop.
Alaric relâcha sa magie, soulagé de l'arrivée des secours. Il se tourna vers Kassandre, pour s'enquérir de son état. Ni une ni deux, il se précipita vers elle en voyant le sang qui coulait de son épaule.
"Ne bouge pas, que j'évalue les dégâts. "
Encaisser les coups qu'elle avait dits tantôt... Il grimaça en voyant que c'était un gnoll qui lui avait gratifié une sale morsure. La magie revint à son appel, sous une autre forme cette fois.
"Si tu peux retirer ce qu'il reste de ton arm.... ah, merci. Et bien, il t'a pas loupé celui-là. "
Il entreprit déjà de nettoyer magiquement la plaie de tout début d'infection possible. Les gnolls étaient des charognards. Leurs gueules étaient emplies de mauvais germes qui trouvaient bombance dans les chairs pourrissantes entre leurs crocs. S'il négligeait cela, Kassandre pourrait très vite trépasser d'infection.
"Le sang sur moi, si tu poses la question, c'est pas le mien...."
Une fois assuré que la plaie était "propre", il put entreprendre d'endiguer le saignement. Après quoi seulement, il pourra refermer la plaie.
"Ca va ? S'il y a besoin de vous asseoir, dis-le-moi. "
Après un tel saignement, ne sait-on jamais.
"Je veillerai à ce que tu boives une bonne tisane après tout ce bordel. Afin d'aider à terminer de purifier ton sang si je n'ai pas su le nettoyer à temps... faudrait pas qu'il en vienne à sentir comme l'haleine de mort de ces chacals... "
Une silhouette équine apparut à son tour. Petite-baie signala sa présence d'un petit hennissement amical. Son cavalier la regarda, ravi de la revoir entière, et reprit sa tâche de médecin.
*Et merde ! *
Où était Petite-Baie ? Il se retourna et ne la vit pas. Pour autant, c'était problématique, que c'était tant mieux pour elle. Un cheval était toujours une proie facile pour ces monstres. Les gnolls gloussèrent leurs grognements d'attaque et s'élancèrent dans leur direction.
La guerrière prit les choses en main et à sa vive question, il eut à peine le temps de répondre un "oui !" certain, sans le moindre doute, qu'elle lui ordonna de reculer. Il sourcilla à son idée stupide d'attaquer toute seule cette horde hargneuse. Il ne réfléchit pas plus que cela quand il prit vivement de la distance, quand l'affrontement commença. Il ne fallait pas lui dire deux fois.
Fuir ? Hors de question ! Ces bêtes n'auraient aucun scrupule à l'attaquer lâchement derrière. Ce serait devenir une proie pour elles. D'ailleurs, quelques-unes de ces hyènes à deux pattes jetèrent son dévolu sur lui. Les yeux écarquillés, il n'eut pas le temps de réfléchir en les voyant bondir sur lui. La terre se dressa, venue des profondeurs de la dune, pour former un mur de protection. Sans attendre, ce même rempart s'enroula sur le premier gnoll, qui l'engloutit de moitié pendant qu'un autre pan tellurique jaillit devant le second monstre pour devenir un pic tranchant. On passera les détails des effets quand cela transperça sa tête. L'élan de la bestiole fut à peine stoppé que sa carcasse prise de convulsions par sa mort subite tomba sur le mage. Alaric crut vomir à l'odeur de charogne qui en amenait.
Grommelant, il repoussa le cadavre. Sans se préoccuper du sang qui le recouvrait, il se remit debout, cherchant Kassandre. Elle termina d'achever un autre gnoll que le reste de la "meute" se reforma. Les quelques indécis qui étaient partis vers les restes de leur festin et de leur butin avaient leurs forces.
*qu'est-ce que foutent les caravaniers ? *
Avaient-ils décidé de se barrer ? Non, pas ceux-là. Mais le désert était sans pitié avec ses victimes. S'ils avaient pris le large pour se protéger, Alaric ne pourrait leur en vouloir. Bon, ces sales chiens là ! Il sentait la sueur couler le long de ses tempes. Bordel, pourquoi il avait cette impression qu'ils étaient toujours aussi nombreux ?
Tels des fauves affamés, patientant avant de se jeter sur leurs proies, les gnolls tournaient autour d'eux, refermant leur cercle un peu plus à chaque tour. Alaric, faisant dos à Kassandre, les fixait un à un. Bordel de bordel, il était dans le désert. La terre était moins accessible par endroit. L'appeler à lui exigeait un peu plus d'effort. Le sable n'était pas vraiment son élément de prédilection, moins facile à densifier.
*Vite, réfléchis ! *
Il ne contrôlait pas bien le sable, mais en attendant que les renforts arrivent, s'ils arrivaient, ce sera mieux que rien. Il se concentra et poussa le sol à se soulever. Les monticules se dressèrent sous les pattes des créatures au faciès d'hyène, qui ricanaient de questionnement à ce qui se passait. Alaric tint bon, s'imposant au sable pour qu'il se soulève avec la terre en dessous de lui. Les gnolls perdirent l'équilibre.
Cette fois, c'était de trop, leur chef de meute aboya un ordre. Ses sbires se remirent vite debout et… plusieurs chevaux apparurent de derrière les dunes, hurlant leur lancée. Les ennemis poilus, subjugués par cette arrivée, plaquèrent leurs oreilles en arrière et prirent la fuite. Les cavaliers les poursuivirent en plein galop.
Alaric relâcha sa magie, soulagé de l'arrivée des secours. Il se tourna vers Kassandre, pour s'enquérir de son état. Ni une ni deux, il se précipita vers elle en voyant le sang qui coulait de son épaule.
"Ne bouge pas, que j'évalue les dégâts. "
Encaisser les coups qu'elle avait dits tantôt... Il grimaça en voyant que c'était un gnoll qui lui avait gratifié une sale morsure. La magie revint à son appel, sous une autre forme cette fois.
"Si tu peux retirer ce qu'il reste de ton arm.... ah, merci. Et bien, il t'a pas loupé celui-là. "
Il entreprit déjà de nettoyer magiquement la plaie de tout début d'infection possible. Les gnolls étaient des charognards. Leurs gueules étaient emplies de mauvais germes qui trouvaient bombance dans les chairs pourrissantes entre leurs crocs. S'il négligeait cela, Kassandre pourrait très vite trépasser d'infection.
"Le sang sur moi, si tu poses la question, c'est pas le mien...."
Une fois assuré que la plaie était "propre", il put entreprendre d'endiguer le saignement. Après quoi seulement, il pourra refermer la plaie.
"Ca va ? S'il y a besoin de vous asseoir, dis-le-moi. "
Après un tel saignement, ne sait-on jamais.
"Je veillerai à ce que tu boives une bonne tisane après tout ce bordel. Afin d'aider à terminer de purifier ton sang si je n'ai pas su le nettoyer à temps... faudrait pas qu'il en vienne à sentir comme l'haleine de mort de ces chacals... "
Une silhouette équine apparut à son tour. Petite-baie signala sa présence d'un petit hennissement amical. Son cavalier la regarda, ravi de la revoir entière, et reprit sa tâche de médecin.
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Kassandra
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Un long et profond soupir de soulagement siffla entre mes lèvres, couvert par le grondement des sabots sur le sol. Les gardes de la caravane, lourdement armés, eurent tôt fait de mettre en déroute ce qui restait de la bande de gnolls. Les charognards prirent la poudre d’escampette, les cavaliers à leur suite. Nous restions, Alric et moi, encore sur la défensive quelques instants, essoufflés et étourdis par la soudaineté des événements. Ce ne fut qu’après de longues secondes que le temps put enfin reprendre son cours normal, du moins pour nous.
“ Pfiouh, il s’en est fallu de p… ”
J’eus à peine le temps d’ouvrir la bouche que le médecin s’était déjà porté à mon chevet, s’inquiétant de la blessure à mon épaule. Comme il semblait vouloir l’inspecter, j’arrachais nonchalamment la partie endommagée qui lui bloquait la vue.
“ Ça vaaaa, ce n’est rien. Ça pique un peu, c’est tout. J’ai connu pire, crois-moi ! ”
Comme je lorgnais à mon tour, l’air inquiet, sur sa tunique couverte de sang, il sembla lire dans mes pensées et me rassura immédiatement. Ce n’était pas le sien. Le combat ayant été court mais intense, je n’avais pas su garder les yeux rivés sur lui tout le temps, et j’étais contente de savoir qu’il était en pleine forme. Finalement, de nous deux, c’est lui qui s’en sortait le mieux.
Puisqu’il employait de nouveau sa magie, mes muscles se tendirent. Je savais au fond de moi que c’était sans doute pour traiter mes plaies, mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir mal à l’aise lorsqu’on cherchait à altérer magiquement mon anatomie. Si ça ne tenait qu’à moi, une bonne aiguille et un fil auraient amplement fait l’affaire. Je me tenais toutefois de lui faire remarquer, et je me tenais sagement immobile, le temps du traitement.
Comme il commençait déjà à me prendre la tête avec ses prescriptions médicales, je lui tapotais amicalement l’épaule de mon bras valide.
“ C’est bon Alaric, je vais m’en sortir. Tâche donc de refermer cette plaie, qu’on en parle plus, haha ! ”
Je devinais à son air qu’il ne partageait pas mon insouciance. Aussi je préférais me taire, le temps qu’il termine ce qu’il avait à faire. Au bout de quelques minutes, un silence s’étant installé, je décidais plutôt de changer de sujet.
“ En tout cas je suis bluffée, tu t’en sors plutôt bien pour un petit médecin de ville !” Je lorgnais sur le gnoll empalé sur une pointe faite de roche. “ Tu ne fais pas QUE dans la dentelle ! ”
Je m’amusais de la situation et je finis inexorablement par éclater de rire. Les soubresauts de mon corps interrompant sans cesse le pauvre soigneur dans son office. Lorsqu’il eut conclu que je pouvais enfin repartir, les cavaliers revenaient tout juste de leur folle cavalcade à travers le désert, s’étant assurés que la troupe de gnoll se soit bien dispersée et n’était l’avant-garde d’une harde plus grande.
Nous rejoignîmes Petite Baie qui était sortie de sa cachette et, tous les trois, nous reprenions la route en direction de la caravane qui avait été avancée afin de prévoir tout risque d’attaque, pendant que les gardes étaient occupés avec nos assaillants. Là enfin, je pus poser mon cul à l’arrière d’une charrette, toujours escortée par mon “aide-soignant” personnel.
“ C’est bon je te dis, je te jure de hurler si je sens que je vais mourir, haha ! ”
Je faisais la fière-à-bras, un peu par égo, mais je dus admettre en mon for intérieur que le combat m’avait fatiguée plus que de raison et je me doutais que la morsure infectée du gnoll n’y était pas pour rien. Constatant que j’étais légèrement fiévreuse, je me laissais finalement convaincre.
“ Bon, d’accord, je veux bien boire de ta tisane pour grand-mère…”
Je levais un doigt dans sa direction, comme pour lui indiquer que j’avais une revendication.
“ MAIS, en échange, je veux que tu me dises où est-ce que tu as appris à te battre car, blague à part, je connais beaucoup de soigneurs qui se seraient chié dessus avant de s’évanouir dans leur propre merde. ”
Je gloussais un instant en imaginant une scène à laquelle j’avais eu l’occasion d’assister de nombreuses foison lors de ma traque, avant de reprendre mon sérieux.
“ Si tu t’étais enfuis, je serais sans doute morte à l’heure qu’il est alors… merci. Je te revaudrais ça un jour. ”
Puis, comme j’étais gênée par tant de solennité, je tapais du poing le banc de fortune sur lequel j’étais assise, comme un pochtron le ferait sur le comptoir de sa taverne favorite.
“ Bon allez, sers moi donc ta tambouille, qu’on en finisse ! ”
“ Pfiouh, il s’en est fallu de p… ”
J’eus à peine le temps d’ouvrir la bouche que le médecin s’était déjà porté à mon chevet, s’inquiétant de la blessure à mon épaule. Comme il semblait vouloir l’inspecter, j’arrachais nonchalamment la partie endommagée qui lui bloquait la vue.
“ Ça vaaaa, ce n’est rien. Ça pique un peu, c’est tout. J’ai connu pire, crois-moi ! ”
Comme je lorgnais à mon tour, l’air inquiet, sur sa tunique couverte de sang, il sembla lire dans mes pensées et me rassura immédiatement. Ce n’était pas le sien. Le combat ayant été court mais intense, je n’avais pas su garder les yeux rivés sur lui tout le temps, et j’étais contente de savoir qu’il était en pleine forme. Finalement, de nous deux, c’est lui qui s’en sortait le mieux.
Puisqu’il employait de nouveau sa magie, mes muscles se tendirent. Je savais au fond de moi que c’était sans doute pour traiter mes plaies, mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir mal à l’aise lorsqu’on cherchait à altérer magiquement mon anatomie. Si ça ne tenait qu’à moi, une bonne aiguille et un fil auraient amplement fait l’affaire. Je me tenais toutefois de lui faire remarquer, et je me tenais sagement immobile, le temps du traitement.
Comme il commençait déjà à me prendre la tête avec ses prescriptions médicales, je lui tapotais amicalement l’épaule de mon bras valide.
“ C’est bon Alaric, je vais m’en sortir. Tâche donc de refermer cette plaie, qu’on en parle plus, haha ! ”
Je devinais à son air qu’il ne partageait pas mon insouciance. Aussi je préférais me taire, le temps qu’il termine ce qu’il avait à faire. Au bout de quelques minutes, un silence s’étant installé, je décidais plutôt de changer de sujet.
“ En tout cas je suis bluffée, tu t’en sors plutôt bien pour un petit médecin de ville !” Je lorgnais sur le gnoll empalé sur une pointe faite de roche. “ Tu ne fais pas QUE dans la dentelle ! ”
Je m’amusais de la situation et je finis inexorablement par éclater de rire. Les soubresauts de mon corps interrompant sans cesse le pauvre soigneur dans son office. Lorsqu’il eut conclu que je pouvais enfin repartir, les cavaliers revenaient tout juste de leur folle cavalcade à travers le désert, s’étant assurés que la troupe de gnoll se soit bien dispersée et n’était l’avant-garde d’une harde plus grande.
Nous rejoignîmes Petite Baie qui était sortie de sa cachette et, tous les trois, nous reprenions la route en direction de la caravane qui avait été avancée afin de prévoir tout risque d’attaque, pendant que les gardes étaient occupés avec nos assaillants. Là enfin, je pus poser mon cul à l’arrière d’une charrette, toujours escortée par mon “aide-soignant” personnel.
“ C’est bon je te dis, je te jure de hurler si je sens que je vais mourir, haha ! ”
Je faisais la fière-à-bras, un peu par égo, mais je dus admettre en mon for intérieur que le combat m’avait fatiguée plus que de raison et je me doutais que la morsure infectée du gnoll n’y était pas pour rien. Constatant que j’étais légèrement fiévreuse, je me laissais finalement convaincre.
“ Bon, d’accord, je veux bien boire de ta tisane pour grand-mère…”
Je levais un doigt dans sa direction, comme pour lui indiquer que j’avais une revendication.
“ MAIS, en échange, je veux que tu me dises où est-ce que tu as appris à te battre car, blague à part, je connais beaucoup de soigneurs qui se seraient chié dessus avant de s’évanouir dans leur propre merde. ”
Je gloussais un instant en imaginant une scène à laquelle j’avais eu l’occasion d’assister de nombreuses foison lors de ma traque, avant de reprendre mon sérieux.
“ Si tu t’étais enfuis, je serais sans doute morte à l’heure qu’il est alors… merci. Je te revaudrais ça un jour. ”
Puis, comme j’étais gênée par tant de solennité, je tapais du poing le banc de fortune sur lequel j’étais assise, comme un pochtron le ferait sur le comptoir de sa taverne favorite.
“ Bon allez, sers moi donc ta tambouille, qu’on en finisse ! ”
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Alaric Nordan
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Tous les blessés affirmaient qu'ils avaient connu pire. Pour Alaric, ce genre de réplique s'avérait définitivement exact quand la mort frappait. Même pour Kassandre, même si effectivement, sa vie n'avait pas été des plus tendres, à ce qu'il se rappelait de son histoire qu'elle avait concédé à lui narrer pour expliquer sa hargne envers les FMR. Une entaille comme la sienne restait une blessure à soigner, en rajoutant de la prévention. La magie de soins était puissante quand on excellait à sa maîtrise, mais un rien suffirait à faire trépasser le convalescent si la moindre faille avait été négligée. La vie ainsi faite : cruelle et intransigeante au moindre écart.
Alaric accomplissait son devoir avec sérieux. La jeune femme était en mode joviale, mais derrière, il n'oubliait pas son passé. C'était la magie de ces "confrères" qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Elle pourrait avoir un soudain pétage de câble si un élément magique ou une sensation lui rappelait ses tortures d'antan. Peut-être que c'était ce malaise qui poussa la guerrière à cesser de parler, pendant que le Shekhikh œuvrait. Un silence prit place.
Après un court moment, Kassandre reprit la parole. Elle avait été impressionnée par la part combattive d'Alaric. À cela, elle en rit, partant même dans une bonne tranche de fou rire. Le malheureux soignant se mordit la lèvre pour ne pas la réprimander. Elle ne l'aidait pas, là, en tressautant d'hilarité. Bah... elle avait bien le droit de relâcher la pression après tout. Et lui aussi, non ? Il prit un peu sur lui.
"Mouais, t'as vu. Je n'ai jamais su faire dans la finesse. J'ai toujours été plus doué en couture."
Il avait bien saisi l'allusion faite par sa patiente sur ses origines et il en sourit.
"J'aurais dû simplement te recoudre, tu aurais su apprécier mon 'art'."
Et ce fut lui qui lâcha un petit rire. Quand il fut certain d'avoir terminé, il s'assura par un dernier contrôle que tout était en ordre. Après quoi, ils rejoignirent la Caravane, suivis de Petite-Baie, qui suivait Alaric sans qu'il n'ait besoin de la tenir. La guerrière prit place à l'arrière d'une charrette, trouvant encore le moyen de balancer une petite plaisanterie.
"Tu aurais refusé, je t'aurais quand même forcé à la boire... Mais c'est gentil de jouer la gentille malade."
Pendant que les caravaniers remettaient un peu d'ordre dans le convoi, Alaric demanda à l'un d'eux proche quand il pourrait avoir de l'eau chaude. La chance fut avec lui quand le nomade annonça qu'un des leurs préparait du thé chaud.
"Parfait, je vous remercie."
Et Kassandre qui attendait sa part d'échange. Elle boira sa tisane que s'il apportait réponse à son interrogation.
"Bah... c'est pas vraiment se battre ce que j'ai fait tantôt. C'est tailler dans le vif pour pas qu'on crève."
Il perdit un peu de sa jovialité en repensant aux différents conflits qui avaient marqué son parcours.
"J'ai été affecté dans le Nord pendant quelques années. Voir des gens périr du froid, des éboulements ou des assauts de monstres sauvages aide un peu à se forger... et puis, il y a eu la guerre pour le trône et les Titans..."
Il regarda étrangement Kassandre.
"Et puis toi, une jouvencelle en détresse à sauver des griffes de ces horribles gnolls..."
Et il éclata de rire.
"Désolé, mon humour est moisi. Tu peux le dire. Et point la peine de me rendre quoi que ce soit, tu sais. Un merci et que tu sois en vie me suffit amplement."
Et il fit son devoir.
On amena de l'eau chaude. Alaric avait pris entre-temps une petite gourde vide dans la sacoche de selle de sa monture, et après y avoir mis des herbes séchées réduites en poudre, y versa l'eau chaude, boucha le goulot et secoua un peu.
"Voilà. Tu attends quelques minutes et tu bois. Tout. Même si cela colle aux dents."
Alaric accomplissait son devoir avec sérieux. La jeune femme était en mode joviale, mais derrière, il n'oubliait pas son passé. C'était la magie de ces "confrères" qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Elle pourrait avoir un soudain pétage de câble si un élément magique ou une sensation lui rappelait ses tortures d'antan. Peut-être que c'était ce malaise qui poussa la guerrière à cesser de parler, pendant que le Shekhikh œuvrait. Un silence prit place.
Après un court moment, Kassandre reprit la parole. Elle avait été impressionnée par la part combattive d'Alaric. À cela, elle en rit, partant même dans une bonne tranche de fou rire. Le malheureux soignant se mordit la lèvre pour ne pas la réprimander. Elle ne l'aidait pas, là, en tressautant d'hilarité. Bah... elle avait bien le droit de relâcher la pression après tout. Et lui aussi, non ? Il prit un peu sur lui.
"Mouais, t'as vu. Je n'ai jamais su faire dans la finesse. J'ai toujours été plus doué en couture."
Il avait bien saisi l'allusion faite par sa patiente sur ses origines et il en sourit.
"J'aurais dû simplement te recoudre, tu aurais su apprécier mon 'art'."
Et ce fut lui qui lâcha un petit rire. Quand il fut certain d'avoir terminé, il s'assura par un dernier contrôle que tout était en ordre. Après quoi, ils rejoignirent la Caravane, suivis de Petite-Baie, qui suivait Alaric sans qu'il n'ait besoin de la tenir. La guerrière prit place à l'arrière d'une charrette, trouvant encore le moyen de balancer une petite plaisanterie.
"Tu aurais refusé, je t'aurais quand même forcé à la boire... Mais c'est gentil de jouer la gentille malade."
Pendant que les caravaniers remettaient un peu d'ordre dans le convoi, Alaric demanda à l'un d'eux proche quand il pourrait avoir de l'eau chaude. La chance fut avec lui quand le nomade annonça qu'un des leurs préparait du thé chaud.
"Parfait, je vous remercie."
Et Kassandre qui attendait sa part d'échange. Elle boira sa tisane que s'il apportait réponse à son interrogation.
"Bah... c'est pas vraiment se battre ce que j'ai fait tantôt. C'est tailler dans le vif pour pas qu'on crève."
Il perdit un peu de sa jovialité en repensant aux différents conflits qui avaient marqué son parcours.
"J'ai été affecté dans le Nord pendant quelques années. Voir des gens périr du froid, des éboulements ou des assauts de monstres sauvages aide un peu à se forger... et puis, il y a eu la guerre pour le trône et les Titans..."
Il regarda étrangement Kassandre.
"Et puis toi, une jouvencelle en détresse à sauver des griffes de ces horribles gnolls..."
Et il éclata de rire.
"Désolé, mon humour est moisi. Tu peux le dire. Et point la peine de me rendre quoi que ce soit, tu sais. Un merci et que tu sois en vie me suffit amplement."
Et il fit son devoir.
On amena de l'eau chaude. Alaric avait pris entre-temps une petite gourde vide dans la sacoche de selle de sa monture, et après y avoir mis des herbes séchées réduites en poudre, y versa l'eau chaude, boucha le goulot et secoua un peu.
"Voilà. Tu attends quelques minutes et tu bois. Tout. Même si cela colle aux dents."
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Kassandra
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Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Alaric était particulièrement appliqué à sa tâche, il restait concentré et ce, malgré mes pitreries et mes bêtises. Je me doutais bien que je ne lui rendais pas la tâche facile et pourtant, il était d’un professionnalisme à toute épreuve. Encore une fois, il ne se comportait pas comme d’autres médecins que j’avais eu l’occasion de croiser. Certains de ses “collègues” en effet, lorsqu’ils n’étaient pas tout simplement des charlatans, se comportaient parfois en véritables bouchers, prescrivant saignées et amputations à la moindre estafilade. Remèdes qui se montraient bien souvent inefficaces, cela va sans dire.
Il était aussi particulièrement minutieux et doux, tant et si bien que je sentais à peine lorsque son aiguille pénétrait ma peau et mes chairs afin de les recoudre entre elles, ne grinçant des dents que lorsqu’il tirait sur ses fils pour refermer la plaie. On aurait presque dit qu’il craignait de me faire mal, ou bien que je me brise en mille morceaux si jamais il venait à être un peu trop soudain. J’eus envie de lui dire qu’il n’avait pas à me ménager mais je préférais ne pas le déranger davantage dans son travail.
Au moins, il répondait à mes répliques avec le même humour, même après avoir évoqué son passé. Il semblait avoir vu et vécu pas mal de choses au travers de diverses campagnes et ces expériences avaient fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui : Efficace, professionnel et profondément humain. Je ne pus m’empêcher de ressentir une sorte de respect à son égard. Contrairement à lui, les enseignements tirés de mon propre vécu m’avaient entraînée sur une voie bien différente de la sienne, bien moins altruiste.
Un sourire emprunt d’une tendresse inhabituelle se dessinait sur mes lèvres, adoucissant les traits d’habitude fermés de mon visage. Je me doutais que lui non plus de voudrait pas s’attarder trop longtemps sur le sujet et je hochais la tête d’un air entendu.
“ Je vois… Merci d’avoir partagé un peu de ton histoire avec moi. ”
Comme il se mit à rire, je me joignais à lui quelques instants avant de reprendre mon souffle pour continuer sur cette lancée.
“ Eh bien, dans ce cas, cette jouvencelle en détresse te remercie pour tout ce que tu as fait pour elle ces dernières heures ! ”
Puis je hochais les épaules nonchalamment
“ Je vais faire de mon mieux pour rester en vie, dans ce cas, mais je ne peux rien te promettre, HA ! ”
Lorsqu’il se fut assuré que ma blessure était bien propre, il me présenta enfin la mixture que je devais boire. Bien que je lui faisais à présent entièrement confiance quant à ses qualités de soigneur, je restais un peu hésitante malgré tout, surtout avec la dernière précision apportée par ce dernier.
“ Comment ça “même si ça colle aux dents” ? T’es bien certain qu’il n’y a que des herbes là-dedans, espèce de gros dégoûtant ?! ”
Évidemment je plaisantais encore, mais il est vrai que l'aspect sirupeux du médicament avait un je ne sais quoi de pas très engageant. Enfin, je me doutais bien qu’il était inutile de lutter. Après la poignée de minutes réglementaire, je prenais mon courage à deux mains et j’avalais d’une traite le mélange sirupeux qui glissait lentement le long de ma gorge. Dire que ce n’était pas à mon goût serait un euphémisme. Je grimaçais exagérément à chaque gorgée tant il était amer et je dû me faire violence pour tout ingérer.
Une ultime grimace marqua la fin de mon “calvaire” et je repoussais loin de moi le gobelet désormais vide.
“ Berk ! J’espère que je n’aurais plus besoin de tes services d’ici la fin de ce voyage ! Sans vouloir te vexer, évidemment. ”
Après encore quelques minutes je me relevais sur mes deux gambettes et j’effectuais quelques lents moulinets du bras. Les points de sutures me tiraient et une douleur lancinante me fit rapidement abandonner le projet d’essayer de porter ma lance avec ce même membre. Comme je me doutais que je devrais rester au calme pendant un temps, je prenais les devants sur le médecin.
“ Tu as des prescriptions particulières ? Dans combien de temps pourrais-je à nouveau manœuvrer mon épaule librement ? ”
Tandis que nous discutions, l’un des gardes vint nous prévenir que nous allions pouvoir repartir. Les environs avaient été sécurisés, les corps enterrés dans de rudimentaires sépultures et tout ce qui était récupérable avait été réparti et chargé dans différents chariots. Etant donné que j’étais la seule blessée, ils attendaient notre aval avant de reprendre la route.
“ Ma foi, si monsieur le docteur n’a rien à y redire, je pense que nous pouvons y aller ? Je vais rester assise à l’arrière de ce chariot encore un peu, le temps de me reposer. ”
Une fois que le feu vert fut donné, la caravane se mit à nouveau en branle, reprenant sa lente traversée du désert, en direction de Kyouji.
Il était aussi particulièrement minutieux et doux, tant et si bien que je sentais à peine lorsque son aiguille pénétrait ma peau et mes chairs afin de les recoudre entre elles, ne grinçant des dents que lorsqu’il tirait sur ses fils pour refermer la plaie. On aurait presque dit qu’il craignait de me faire mal, ou bien que je me brise en mille morceaux si jamais il venait à être un peu trop soudain. J’eus envie de lui dire qu’il n’avait pas à me ménager mais je préférais ne pas le déranger davantage dans son travail.
Au moins, il répondait à mes répliques avec le même humour, même après avoir évoqué son passé. Il semblait avoir vu et vécu pas mal de choses au travers de diverses campagnes et ces expériences avaient fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui : Efficace, professionnel et profondément humain. Je ne pus m’empêcher de ressentir une sorte de respect à son égard. Contrairement à lui, les enseignements tirés de mon propre vécu m’avaient entraînée sur une voie bien différente de la sienne, bien moins altruiste.
Un sourire emprunt d’une tendresse inhabituelle se dessinait sur mes lèvres, adoucissant les traits d’habitude fermés de mon visage. Je me doutais que lui non plus de voudrait pas s’attarder trop longtemps sur le sujet et je hochais la tête d’un air entendu.
“ Je vois… Merci d’avoir partagé un peu de ton histoire avec moi. ”
Comme il se mit à rire, je me joignais à lui quelques instants avant de reprendre mon souffle pour continuer sur cette lancée.
“ Eh bien, dans ce cas, cette jouvencelle en détresse te remercie pour tout ce que tu as fait pour elle ces dernières heures ! ”
Puis je hochais les épaules nonchalamment
“ Je vais faire de mon mieux pour rester en vie, dans ce cas, mais je ne peux rien te promettre, HA ! ”
Lorsqu’il se fut assuré que ma blessure était bien propre, il me présenta enfin la mixture que je devais boire. Bien que je lui faisais à présent entièrement confiance quant à ses qualités de soigneur, je restais un peu hésitante malgré tout, surtout avec la dernière précision apportée par ce dernier.
“ Comment ça “même si ça colle aux dents” ? T’es bien certain qu’il n’y a que des herbes là-dedans, espèce de gros dégoûtant ?! ”
Évidemment je plaisantais encore, mais il est vrai que l'aspect sirupeux du médicament avait un je ne sais quoi de pas très engageant. Enfin, je me doutais bien qu’il était inutile de lutter. Après la poignée de minutes réglementaire, je prenais mon courage à deux mains et j’avalais d’une traite le mélange sirupeux qui glissait lentement le long de ma gorge. Dire que ce n’était pas à mon goût serait un euphémisme. Je grimaçais exagérément à chaque gorgée tant il était amer et je dû me faire violence pour tout ingérer.
Une ultime grimace marqua la fin de mon “calvaire” et je repoussais loin de moi le gobelet désormais vide.
“ Berk ! J’espère que je n’aurais plus besoin de tes services d’ici la fin de ce voyage ! Sans vouloir te vexer, évidemment. ”
Après encore quelques minutes je me relevais sur mes deux gambettes et j’effectuais quelques lents moulinets du bras. Les points de sutures me tiraient et une douleur lancinante me fit rapidement abandonner le projet d’essayer de porter ma lance avec ce même membre. Comme je me doutais que je devrais rester au calme pendant un temps, je prenais les devants sur le médecin.
“ Tu as des prescriptions particulières ? Dans combien de temps pourrais-je à nouveau manœuvrer mon épaule librement ? ”
Tandis que nous discutions, l’un des gardes vint nous prévenir que nous allions pouvoir repartir. Les environs avaient été sécurisés, les corps enterrés dans de rudimentaires sépultures et tout ce qui était récupérable avait été réparti et chargé dans différents chariots. Etant donné que j’étais la seule blessée, ils attendaient notre aval avant de reprendre la route.
“ Ma foi, si monsieur le docteur n’a rien à y redire, je pense que nous pouvons y aller ? Je vais rester assise à l’arrière de ce chariot encore un peu, le temps de me reposer. ”
Une fois que le feu vert fut donné, la caravane se mit à nouveau en branle, reprenant sa lente traversée du désert, en direction de Kyouji.
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Alaric Nordan
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Le mage acquiesça simplement de la tête aux remerciements de sa "patiente". Il n'était pas évident pour lui de faire part de ses propres expériences passées. Mais cela ouvrait un point commun avec Kassandre. Ainsi, elle découvrait d'une part que tous les FMR, encore une fois, n'étaient pas tous mauvais, et qu'eux aussi pouvaient rencontrer des difficultés de vie. Au moins, rit-elle de bon cœur par la suite, en l'imitant. Se faire traiter de jouvencelle en détresse l'amusait bien. Aurait-elle réagi ainsi dès les premières minutes de leur rencontre ? Difficile à dire et il préférait ne pas y penser. Cette tension avait fini par découler sur un mieux, qui s'était même renforcé quand il avait démontré son utilité lors de malencontreuses rencontres avec les gnolls.
"J'ai fait ce pourquoi j'ai été formé après tout. Tu n'as pas à me remercier, va. Après tout, c'est un de mes devoirs."
Il retint un rire.
"Tu pourrais me promettre de ne plus commettre de folies si je suis dans les parages. Non ? "
Par contre, il s'assura qu'elle boirait de sa préparation d'herbes. À voir sa mine, il sut qu'elle se montrerait un peu réticente. Il opta pour un peu de patience avant de voir s'il aurait besoin de la convaincre avec plus de conviction.
"Oui, je peux t'assurer qu'il n'y a que des herbes dedans." confirma-t-il avec un léger sourire. "Je connais un FMR qui aurait profité de la présence des chameaux pour y rajouter... euh. Je vais te passer les détails. Mais je t'assure qu'il n'y a que des plantes médicinales séchées et de l'eau."
Kassandre fut hésitante durant plusieurs minutes, fixant dubitativement sa mixture à la saveur incertaine pour son palais. Enfin, prenant son courage à deux mains, elle but l'intégralité de son gobelet, non sans afficher une grimace de dégoût.
"Plus c'est mauvais de goût, plus c'est efficace..."
Il la regarda en silence, comme pour marquer un certain sérieux.
"Du moins, c'est ce que certains disent. Les plantes que je prends pour composer mes remèdes n'ont pas bon goût de base, je dois l'avouer, mais leur efficacité est indéniable."
Après quoi, elle délaissa son assise du chariot pour marcher un peu et faire quelques mouvements du bras. Alaric analysait déjà ses gestes. Il pourrait lui proposer une fermeture intégrale de ses blessures, mais ce serait beaucoup exiger de la part de Kassandre, qui avait déjà pas mal tressailli sous l'effet de sa magie. Et puis, elle était le genre de personne qui avait l'habitude des méthodes classiques pour soigner les plaies.
"Hum... compte une bonne petite semaine le temps de garder les points. Si tu es capable de te régénérer, dans quelques jours, tu pourras les retirer. Je sais que tu voudras repartir dans l'autre sens pour rejoindre ta véritable destination, mais il faudra trouver un autre rôle que celui d'escorte le temps que ton épaule se remette complètement."
Un des gardes de la caravane se pointa, pour leur annoncer que le convoi pouvait reprendre la route. Alaric opina de la tête quand le nomade attendait son avis vis-à-vis de l'état de la "blessée".
"On peut reprendre la route. Kassandre a confirmé qu'elle restera sage dans ce chariot."
Le départ fut enfin donné. La caravane reprit sa route en toute sérénité. Alaric s'était remis en selle, veillant à laisser Petite-Baie à la hauteur où se trouvait Kassandre, pour lui tenir compagnie. Après un voyage sans histoire, ils arrivèrent en vue de Kyouji.
"J'ai fait ce pourquoi j'ai été formé après tout. Tu n'as pas à me remercier, va. Après tout, c'est un de mes devoirs."
Il retint un rire.
"Tu pourrais me promettre de ne plus commettre de folies si je suis dans les parages. Non ? "
Par contre, il s'assura qu'elle boirait de sa préparation d'herbes. À voir sa mine, il sut qu'elle se montrerait un peu réticente. Il opta pour un peu de patience avant de voir s'il aurait besoin de la convaincre avec plus de conviction.
"Oui, je peux t'assurer qu'il n'y a que des herbes dedans." confirma-t-il avec un léger sourire. "Je connais un FMR qui aurait profité de la présence des chameaux pour y rajouter... euh. Je vais te passer les détails. Mais je t'assure qu'il n'y a que des plantes médicinales séchées et de l'eau."
Kassandre fut hésitante durant plusieurs minutes, fixant dubitativement sa mixture à la saveur incertaine pour son palais. Enfin, prenant son courage à deux mains, elle but l'intégralité de son gobelet, non sans afficher une grimace de dégoût.
"Plus c'est mauvais de goût, plus c'est efficace..."
Il la regarda en silence, comme pour marquer un certain sérieux.
"Du moins, c'est ce que certains disent. Les plantes que je prends pour composer mes remèdes n'ont pas bon goût de base, je dois l'avouer, mais leur efficacité est indéniable."
Après quoi, elle délaissa son assise du chariot pour marcher un peu et faire quelques mouvements du bras. Alaric analysait déjà ses gestes. Il pourrait lui proposer une fermeture intégrale de ses blessures, mais ce serait beaucoup exiger de la part de Kassandre, qui avait déjà pas mal tressailli sous l'effet de sa magie. Et puis, elle était le genre de personne qui avait l'habitude des méthodes classiques pour soigner les plaies.
"Hum... compte une bonne petite semaine le temps de garder les points. Si tu es capable de te régénérer, dans quelques jours, tu pourras les retirer. Je sais que tu voudras repartir dans l'autre sens pour rejoindre ta véritable destination, mais il faudra trouver un autre rôle que celui d'escorte le temps que ton épaule se remette complètement."
Un des gardes de la caravane se pointa, pour leur annoncer que le convoi pouvait reprendre la route. Alaric opina de la tête quand le nomade attendait son avis vis-à-vis de l'état de la "blessée".
"On peut reprendre la route. Kassandre a confirmé qu'elle restera sage dans ce chariot."
Le départ fut enfin donné. La caravane reprit sa route en toute sérénité. Alaric s'était remis en selle, veillant à laisser Petite-Baie à la hauteur où se trouvait Kassandre, pour lui tenir compagnie. Après un voyage sans histoire, ils arrivèrent en vue de Kyouji.
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Pour la première fois depuis bien trop longtemps, je me sentais en sécurité entre les mains d’un médecin, du FMR qui plus est ! Bien des soigneurs de tous les horizons avaient eu moins de chance qu’Alaric et s’étaient littéralement cassés les dents sur mon caractère de cochon… et l’acier de ma lance. Mais ça, je me tiendrai bien de lui dire. En revanche, l’homme qui prenait soin en ce moment même de mes plaies avait su lire en moi, percevoir mes appréhensions, mes doutes et, ainsi, éviter de s’aventurer sur des terrains dangereux pour lui comme pour moi.
C’est aussi pour ça que je le laissais manipuler mon corps à sa guise et que j’engloutissais le mélange d’herbes amer sans la moindre hésitation, ou presque. J’avais… confiance en lui ? Oui, je crois bien que c’est le mot, confiance. Je ne sentais pas le besoin de tenir ma lance contre moi, de rester aux aguets et de surveiller ses moindres faits et gestes car je m’étais persuadée, au plus profond de moi-même, que je n’avais rien à craindre du bonhomme concentré à sa tâche. Du moins, tant que je suivrais à la lettre les prescriptions…
“ Hahaha ! Je tâcherai de rester sage… au moins quelques heures ! Après ça je ne peux rien te promettre. ”
Evidemment je plaisantais mais mon trait d’esprit dissimulait maladroitement une triste vérité : Je n’étais guère douée lorsqu’il s’agissait de prendre soin de moi, toujours à foncer en ligne droite vers mon objectif sans prendre le temps à mon corps et mon esprit de se remettre des périls rencontrés en chemin. J’avais déjà failli laisser ma peau pour les mêmes raisons à plusieurs reprises et pourtant, la leçon semblait ne pas vouloir s’incruster dans mon crâne.
Enfin, malgré tout, le médecin daigna donner son accord et le convoi pu enfin reprendre la route, direction Kyouji.
“ Vous avez entendu le p’tit m’sieur ? En route ! ”
Comme promis, je m’asseyais de nouveau à l’arrière d’un chariot, profitant de l’ombre que pourvoyait ledit véhicule. Alaric et Petite-Baie se maintinrent à ma hauteur me tinrent compagnie durant tout le reste du voyage. Sans plus d’encombres, la petite troupe avançait vite et bien, tant et si bien que nous arrivâmes finalement en vue de la cité à la tombée du jour. Une heure plus tard, nous étions sous les remparts et le convoi se démantela de lui-même au fur et à mesure que chacun vaquait à ses petites occupations.
Bientôt il ne resta plus que nous trois, Alaric, sa fidèle monture et moi-même, à pied. Nous marchâmes encore un moment jusqu’à arriver devant les portes, puis vint le moment des adieux.
“ Bon, mon brave Alaric… ”
Evidemment, je n’étais guère plus à l’aise pour les adieux que pour les introductions. Cette fois-ci au moins mon pantalon restait à sa place.
“ Encore merci pour tout, ta compagnie, tes soins et tout le reste…”
Je me tournais vers Petite-Baie.
“ Merci à toi, espèce de vieille bourrique, de ne pas m’avoir encore mangé un morceau. Ha ! ”
Puis mon attention se tourna de nouveau vers son cavalier.
“ La nuit commence à tomber alors je ne vais pas te retarder trop longtemps… Bonne chance dans la vie, prends soin de toi comme tu as pris soin de moi et… Peut-être à une prochaine fois, à une autre occasion, dans une autre vie ! ”
Je tournais les talons, dirigeant mes pas vers l’avenue principale. Un soupçon de nostalgie étrange s’empara de moi et je soupirais longuement, comme soudainement libérée d’un poids qui pesait sur mes épaules depuis longtemps et dont j’avais oublié l’existence, jusqu’à présent.
Puis, tout à coup, une sueur froide et un doute s’emparèrent de moi. Je regardais les façades m’entourant et je constatais avec effroi que… je ne connaissais rien ici ! Comme je me retournais, je constatais que le médecin et son canasson n’étaient toujours pas parti et, un peu honteusement, je revenais penaudement jusqu’à eux, les mains croisées dans le dos à la manière d’une enfant qui vient de faire une grosse bêtise.
“ Hem, en fait… ”
J’hésitais quelques instants.
“ Est-ce que avant de partir tu pourrais m’indiquer l’adresse d’une auberge pas trop chère en ville… J’ai un peu omis de te dire que je ne connaissais pas vraiment le coin… ”
Ah elle était belle, la guerrière forte et indépendante…
“ Merci… Encore… ”
Et cette fois-ci, j’espérais que c’était pour de bon !
C’est aussi pour ça que je le laissais manipuler mon corps à sa guise et que j’engloutissais le mélange d’herbes amer sans la moindre hésitation, ou presque. J’avais… confiance en lui ? Oui, je crois bien que c’est le mot, confiance. Je ne sentais pas le besoin de tenir ma lance contre moi, de rester aux aguets et de surveiller ses moindres faits et gestes car je m’étais persuadée, au plus profond de moi-même, que je n’avais rien à craindre du bonhomme concentré à sa tâche. Du moins, tant que je suivrais à la lettre les prescriptions…
“ Hahaha ! Je tâcherai de rester sage… au moins quelques heures ! Après ça je ne peux rien te promettre. ”
Evidemment je plaisantais mais mon trait d’esprit dissimulait maladroitement une triste vérité : Je n’étais guère douée lorsqu’il s’agissait de prendre soin de moi, toujours à foncer en ligne droite vers mon objectif sans prendre le temps à mon corps et mon esprit de se remettre des périls rencontrés en chemin. J’avais déjà failli laisser ma peau pour les mêmes raisons à plusieurs reprises et pourtant, la leçon semblait ne pas vouloir s’incruster dans mon crâne.
Enfin, malgré tout, le médecin daigna donner son accord et le convoi pu enfin reprendre la route, direction Kyouji.
“ Vous avez entendu le p’tit m’sieur ? En route ! ”
Comme promis, je m’asseyais de nouveau à l’arrière d’un chariot, profitant de l’ombre que pourvoyait ledit véhicule. Alaric et Petite-Baie se maintinrent à ma hauteur me tinrent compagnie durant tout le reste du voyage. Sans plus d’encombres, la petite troupe avançait vite et bien, tant et si bien que nous arrivâmes finalement en vue de la cité à la tombée du jour. Une heure plus tard, nous étions sous les remparts et le convoi se démantela de lui-même au fur et à mesure que chacun vaquait à ses petites occupations.
Bientôt il ne resta plus que nous trois, Alaric, sa fidèle monture et moi-même, à pied. Nous marchâmes encore un moment jusqu’à arriver devant les portes, puis vint le moment des adieux.
“ Bon, mon brave Alaric… ”
Evidemment, je n’étais guère plus à l’aise pour les adieux que pour les introductions. Cette fois-ci au moins mon pantalon restait à sa place.
“ Encore merci pour tout, ta compagnie, tes soins et tout le reste…”
Je me tournais vers Petite-Baie.
“ Merci à toi, espèce de vieille bourrique, de ne pas m’avoir encore mangé un morceau. Ha ! ”
Puis mon attention se tourna de nouveau vers son cavalier.
“ La nuit commence à tomber alors je ne vais pas te retarder trop longtemps… Bonne chance dans la vie, prends soin de toi comme tu as pris soin de moi et… Peut-être à une prochaine fois, à une autre occasion, dans une autre vie ! ”
Je tournais les talons, dirigeant mes pas vers l’avenue principale. Un soupçon de nostalgie étrange s’empara de moi et je soupirais longuement, comme soudainement libérée d’un poids qui pesait sur mes épaules depuis longtemps et dont j’avais oublié l’existence, jusqu’à présent.
Puis, tout à coup, une sueur froide et un doute s’emparèrent de moi. Je regardais les façades m’entourant et je constatais avec effroi que… je ne connaissais rien ici ! Comme je me retournais, je constatais que le médecin et son canasson n’étaient toujours pas parti et, un peu honteusement, je revenais penaudement jusqu’à eux, les mains croisées dans le dos à la manière d’une enfant qui vient de faire une grosse bêtise.
“ Hem, en fait… ”
J’hésitais quelques instants.
“ Est-ce que avant de partir tu pourrais m’indiquer l’adresse d’une auberge pas trop chère en ville… J’ai un peu omis de te dire que je ne connaissais pas vraiment le coin… ”
Ah elle était belle, la guerrière forte et indépendante…
“ Merci… Encore… ”
Et cette fois-ci, j’espérais que c’était pour de bon !
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