Hélénaïs est de taille moyenne. Ni très grande, ni franchement petite. Elle ne se démarque pas non plus par un corps parfaitement sculpté. A l’instar de sa nature généreuse la jeune femme est dotée d’une silhouette callipyge qu’elle a apprit à mettre en valeur avec discrétion. Contrairement à beaucoup de jeunes femmes de son âge, la sénatrice n’a pas le loisir d'entraîner durement son corps. Au mieux risque-t-elle de se briser une cheville, si ce n’est pas le cou. Toutefois, elle ne rechigne pas à partir à l’aventure dès que l’occasion se présente et qu’un guide l’accompagne. Elle n’a évidemment pas la condition physique d’une personne entraînée mais ce n’est pas pour autant qu’elle traîne sa carcasse comme une âme en peine.

Le plus saisissant chez Hélénaïs c’est son regard, autrefois noisette, qui est aujourd’hui voilé de blanc. Elle regarde sans regarder, suit les gens des yeux sans les voir. Tout ne repose que sur les sons qu’elle entend et les odeurs qui lui parviennent. Pourtant elle donne presque toujours l’impression de savoir où se trouve qui et quoi. Une fois le choc de son regard brumeux passé, l’on se rendra compte de la pâleur candide presque translucide de sa peau. S’accordant avec une perfection inquiétante à la couleur de ses cheveux, crinière indomptable, lui conférant une aura éthérée. Son nez droit et franc n’est pas sans rappeler celui de son père, quant à ses lèvres pleines qu’elle aime peindre de couleur sombre ils sont le reflet de celles de sa mère

Si Hélénaïs n’y voit plus rien depuis bien longtemps, ce n’est pas le cas de ses femmes de chambre qui prennent plaisir à l’habiller de riche et lourdes robes à la mode républicaine. La plupart du temps dans des tons bleu et blanc, associé a la maison De Casteille mais qui sied également à la jeune héritière. Pour sa part, elle leur laisse le champ libre et ne pose son véto que concernant les matières, son touché s’étant suffisamment développé pour qu’elles n’en supportent plus certaines. Elle est toujours accompagnée de ce qu’elle surnomme sa canne de vision, une longue canne noire dont elle se sert pour se déplacer sans guide.

Bavarde, chaleureuse, Audacieuse, Sociable, Optimiste, Volontaire, Attachante, Sensible, Altruiste, Vive d’esprit, Disciplinée, Effrontée, Loyale

Hélénaïs est attachante. Élevé dans la douceur d’un foyer aimant elle est d’une nature sociable et chaleureuse. Toujours volontaire pour prêter main forte lorsque c’est nécessaire, elle ne rechigne pas à se retrousser les manches. Elle est également vive d’esprit et un peu trop audacieuse au goût de sa mère qui aurait payé cher pour avoir une enfant un peu plus servile. Malheureusement, ses années de confinement dû à sa maladie ont donné à la jeune femme un gout de l’aventure ainsi que de la liberté qui ne sied guère à une sénatrice. Bien qu’elle lutte la plupart du temps contre ses envies, il n’est pas rare de la voir se laisser convaincre, oubliant parfois l’étiquette l’espace de quelques instants. Malgré son âge, Hélénaïs peut se montrer immature et sanguine, surtout lorsqu’une idée fleurit dans son esprit. Cela peut parfois se transformer en obsession jusqu’à ce qu’elle la mène à bien. Et cela peu importe les dangers qu’elle pourrait rencontrer.

Il y a de cela vingt huit courtes années, les De Casteille voyaient leur vœux le plus cher réalisé. Cela ne faisait pas moins de vingt ans qu’ils priaient tous les dieux possible, rencontraient tous les savants que la vie avait décidé de placer sur leur route. Et c’était maintenant, à l’aube des quarante trois ans de Théa De Casteille, que son souhait prenait enfin vie sous la forme d’un nourrisson violacé et beuglant. Mise au monde durant un hiver vigoureux, Hélénaïs était tout aussi énergique pour le plus grand bonheur de Bastian, son père.

Les De Casteille étaient entrés dans la sphère noble depuis plusieurs générations déjà et s’établissaient, prospère depuis tout ce temps. Propriétaire d’un gigantesque domaine viticole, mené d’une main de maître par Théa, la majeur partie de leur richesse résidait dans les grands crus et les beaujolais nouveaux. L’autre partie de leur notoriété revenait à Bastian, sénateur siégeant au sénat comme son père avant lui. Il avait secrètement espéré que son fils prendrait la relève. Mais c’était sans compter sur mère nature qui leur avait d’abord refusé un enfant. Jusqu’à ce que l’aube de leurs vieux jours n’arrive. Mais là encore, ironie du sort, c’est une fille qui avait vu le jour. Malgré les espérances déçu de l’homme, elle le comblait de bonheur.

Avant même qu’elle ne sache marcher, une cataracte fut diagnostiquée à la petite fille qui n’en avait cure. Ses parents, bien plus préoccupés qu’elle, la firent suivre par les meilleurs médecins de la capitale républicaine. Ils ne lésinaient sur aucun moyen pourvu que l’on permette à leur fille de garder la vue. Ce fut là l’unique point noir de l’enfance de la jeune héritière.

En grandissant Hélénaïs intégra aux cours usuels ceux de lecture en braille car si ses parents espéraient secrètement trouver un remède, elle s'était déjà faite à l’idée.

Lorsqu’elle eut atteint quinze ans, que sa vue fut déjà partiellement envolée, ce fut son père qui succomba le premier au poids des années. De presque dix ans l'aîné de son épouse, il avait depuis peu pris sa retraite ;  épuisé aussi bien par l'âge que par les maladies qui l'accompagnent. Au grand désarroi des deux femmes, il ne profita que bien trop peu de son domaine et d’elles. Toujours est-il que le patriarche s’éteignit avec femme et fille adorées à son chevet dans le lit qu’il avait occupé pendant toute sa vie.

La mort de Bastian De Casteille fut un véritable coup de massue pour la mère et la fille. Même si le vignoble se portait bien, Théa décida qu'il était temps pour la jeune fille de songer à son avenir. Hélénaïs décidé à assurer la sécurité à son domaine et de sa mère, consentis à un mariage arrangé. L’accord était aussi simple que bonjour. Lorsqu’elle aurait atteint l’âge de dix huits ans, elle épouserait son promis, son nom noierait le sien mais il permettrait aux finances du domaine De Casteille de se stabiliser pour de nombreuses années si il venait à faire faillite et sa mère pourrait dormir sur ses deux oreilles en ne la sachant pas seule au monde. C’était un bon compromis.

Malheureusement c’était sans compter la chance naturelle de cette famille. Aussi lorsque la jeune femme rencontra pour la première fois son prétendant, elle fut purement et simplement répudié. Que cela soit à cause de ses lunettes en cul-de-bouteille qui lui permettaient de distinguer encore quelques vagues formes ou bien de sa maladie en elle-même, toujours est-il que l’expérience fut aussi traumatisante qu’humiliante. Hélénaïs ne reparla jamais de ce jour, pas même avec sa mère. Cette dernière lui offrit d’ailleurs un énorme chat pour tenter de consoler le chagrin de sa fille ; ce dernier l’accompagne encore sous le doux nom de Pantoufle.  

Quelques mois plus tard Hélénais quitta enfin le domaine De Casteille pour la première fois afin d’intégrer la grande université de Magic où elle effectua un cursus d’Assistanats Magique qu’elle réussira avec brio malgré la cécité qui viendra la faucher une bonne fois pour toute à l’âge de vingt deux ans.

Ce fut un véritable coup dur pour la jeune femme. Malgré toute l’abnégation dont elle put faire preuve, le jour où une chape d’obscurité tomba définitivement autour d’elle fut un sombre -sans mauvais jeu de mot-. Mais il n’était pas dans le caractère de l'humaine de se laisser abattre et elle poursuivit ses études sans relâcher ses efforts. Pis encore, elle y plongea corps et âme pour oublier le malheur qui était le sien.

Quand ses études touchèrent à leur fin, Hélénaïs regagna le domaine familial afin d’en prendre les rênes et pour permettre à sa mère malade et fatiguée de se reposer. Elle en remania complètement le fonctionnement, engagea des maîtres d'œuvre, des intendants et fit en sorte que le commerce puisse continuer de marcher même en son absence. Une fois certaine que cette machine bien huilée fonctionnait à la perfection, elle fit son entrée dans la sphère politique de République. D’abord comme secrétaire auprès du courant Humaniste, puis en se rapprochant d’un parti et enfin en secondant un sénateur. Au terme de deux années, elle devint elle-même sénatrice pour le courant politique des Humaniste.

Culte des ombres, lutte contre les titans, université magic