Une beauté sensuelle, comme issue d’un autre monde. Elle a quelque chose de mystique, cette vague impression que la magie naturelle ou sombre est à l’œuvre sur ce corps. Zenaka est une fae au visage dont les traits expriment une féminité envoûteuse, ses lèvres parées de teintes rougeâtres à foncées, ses yeux rouges et perçants. Une belle poitrine et une taille marquée saurait charmer quiconque s’y montrerait un peu sensible. Sa peau rosée possède des marques magiques qui semblent se mouvoir et se tracer par leur propre volonté le long de l’épiderme. Ses cheveux sont certainement ici un trait remarquable : de base cendrée se dégradant dans un blond délavé, ils foncent selon son humeur et deviennent totalement noirs selon les émotions qui l’habitent, notamment celles qui peuvent être négatives. Noirs également comme la magie qu’elle pratique, couleur qui teinte tout à coup cette chevelure lorsqu’elle emploie un sort usant de ces mêmes ténèbres.

On ne saurait dire autant de ses ailes : irisées et translucides, leur fragilité n’est qu’une illusion. Des reflets bleus, violets ou roses savent se voir le long de leur structure finement taillée par les divinités du Sekai. Note colorée innée sur ce personnage qui pourtant, apprécie se parer de tenues originales aux vives couleurs, une manière de se démarquer dans son unicité certaine.


Zenaka est atteinte de ce que l’on appelle le trouble de la personnalité antisociale (dans un terme moins médical, la psychopathie). Ce genre d’individus sont trompeurs, téméraires et exploitent les autres à la recherche d’un profit personnel ou pour le plaisir sans éprouver aucun remord. Ainsi, la fae peut notamment justifier ou rationaliser ses comportements jugés mauvais (penser par exemple que les perdants méritent de perdre), blâmer une victime pour son impuissante ou être indifférente aux effets néfastes et abusifs de ses actions sur elle-même et sur les autres. Elle méprise la loi au sens où ce n’est pas quelque chose qu’elle considère naturel et logique et ne s’y plie que parce qu’on lui a appris que la moralité existe. Harceler, voler ou manipuler ne la gêne pas.

Le plus marquant avec ce trouble est certainement le fait qu’elle éprouve rarement des remords ou de la culpabilité vis-à-vis de ce qu’elle fait et n’est capable que de peu, voire pas du tout d’empathie envers autrui. Son spectre des émotions est amoindri. Elle se sent souvent provoquée et peut être physiquement agressive, répondant à toute provocation ; la monogamie n’est pas un concept qu’elle saisit et commettre des actes illégaux, malhonnêtes, irresponsables, ainsi qu’exploiter les autres en les charmant, séduisant, persuadant en vue d’un profit matériel ou d’une gratification personnelle, sans éprouver aucune culpabilité n’est pas rare chez elle.

En résumé, elle ne ressent pas forcément les émotions de manière très forte. Elle ressent surtout ses émotions par le corps : certaines personnes la font se sentir bien, détendue, amusée, confortable, d’autres l’irritent. Elle porte beaucoup de masques, imite des faux traits de personnalité. La fae sait ce qui est « bon » et « mauvais », mais n’a pas beaucoup d’égards pour cela. Elle n'est pas forcément « méchante », mais ne comprend simplement pas ces concepts. Elle n’est pas pour autant (toujours) criminelle car a elle a conscience de la loi, mais reste assez indifférente si elle la trouble. Notons qu’elle est impulsive dans ses décisions et sa vie en générale : changer soudainement d’opinion, de lieu de vie, de métier ou d’envie est assez courant. Bien sûr, elle possède une haute estime d’elle-même qu’elle ne saurait bafouer.
On peut penser qu’il est difficile de nouer des liens sincères avec de tels individus. En effet, ce n’est pas forcément aisé puisque cela implique de comprendre la nature du trouble qui a forgé une personnalité traumatique et de bien saisir qu’elle est consciente de son problème, mais non responsable de la présence de celui-ci. C’est une femme intelligente qui sait considérer et respecter les choses ou autrui. De plus, elle est cultivée, forgée par ses voyages impulsifs.

"Tu ne sers strictement à rien, petite sotte ! Pourquoi donc les titans m'ont maudit de ton existence ?"

Zenaka. Est-ce mon vrai nom ou un pseudonyme ? À vrai dire, je ne m'en souviens plus. Et je m'en fous. C'est toujours comme ça qu'on m'a appelée. Ceux qui m'ont été proches diminuaient ça en « Zen ». C'est marrant. Enfin, j'imagine. Je ne ris pas souvent (ou en tout cas, pas de bon cœur. Mais je sais parfaitement imiter l'hilarité). Par contre, je suis effectivement souvent zen, notamment dans des situations où « il ne faut » pas l'être. Comme cette fois où ce noble cultiste s'occupait de moi à feu Sancta. Je le regardais alors avec de grands yeux, muette comme un roc.

"Idiote ! Pourquoi on m'a refilée une incapable pareille ?"

Je ne sais pas. Moi aussi, je me le demande, trou de balle. J'étais une enfant à qui on faisait faire le ménage, les sales corvées, les courses et tirait les ailes en cas de désobéissance. Mes besoins n'étaient pas écoutés, alors j'ai fini par ne plus écouter celui des autres. Je « travaillais» dans un bordel (inutile de vous préciser que c'était illégal dans cette sainte nation) où nombreux cultistes et étrangers allaient et venaient. En grandissant, mon « employeur » transformait les « sotte » et « incapable » en « pute » et « salope », sans jamais me forcer à exercer lesdits métiers. Heureusement. Les hommes me dégoûtent, les femmes un peu moins. Mais à cette période, je ne désirais certainement pas troquer mon job de bonne à tout faire contre celui de trou infini pour les âmes en mal de sexe.

J'ai commencé à développer quelques aptitudes qui ne plurent pas du tout à cet homme qui s'occupait de moi. J'ai appris, avec quelques clients, avec quelques catins, quelques sorts lors de certains soirs où se murmuraient paroles obscènes et incantations occultes. Puis, le jour où mon « patron » a lancé un salope de trop, je l'ai maudit d'un sort qui brisent les articulations, puis j'ai dérobé tout l'argent du bordel.

Et je suis partie.

J'ai vagabondé. J'ai bien vite dépensé la fortune ainsi obtenue. Les catins m'avaient initiée au chant. De mes voyages, j'ai également appris à imiter les gens et les émotions dans toutes les situations. Du coup, on m'a intégrée à des troupes de théâtres ambulantes ici et là. On trouvait que je jouais bien. C'est facile à imiter, les émotions: la plupart des personnes sont des livres ouverts, il suffit de les copier pour bien jouer. Et puis, je porte des masques depuis plusieurs siècles. Fut un jour où j'en ressentais vraiment, des émotions fortes, où je les exprimais. Mais si personne ne les écoute et n'y répond, alors elles se tarissent. Ainsi donc, mon plus grand bonheur est d'incarner des personnages, d'imiter des situations, de jouer de mes charmes pour obtenir ce que je veux. Certains trouveraient ça triste, ou malhonnête... Mais j'y suis indifférente. « Le bien », « le mal »... j'admets leur existence. Mais est-ce que j'en ai quelque chose à faire ?

Comme ce Jean, rencontré lors d'une représentation avec une autre troupe d'artistes. Quel beau cracheur de feu il faisait, d'une souplesse prodigieuse. Je l'ai trouvé compétent, alors je l'ai abordé sous mon plus beau jour. Il s'est avéré être un kleptomane maniaque avec qui j'ai organisé un coup pour dérober des richesses à une éminente figure dont je tairais le nom... et je suis partie avec le butin tandis que Bressac faisait diversion. J'avais besoin d'argent, je l'ai pris: premier arrivé, premier servi.

J'ai croisé cette Dahlia, aussi, en République. Je n'ai pas eu souvent l'occasion de rencontrer des faes, quoique je me souviens d'une que j'avais appréciée, semble-t-il, pour sa singularité à Shoumei quand la fédération existait encore. Mais je l'ai oubliée depuis. Cette fae blonde, là, tenait un orphelinat et revendait des enfants à la Pègre. Voilà une profiteuse, comme on m'a souvent qualifiée ; j'ai sympathisé avec elle. Son histoire résonnait en moi, ses névroses aussi, sûrement. Ça ne m'a pas empêchée de me servir d'elle pour filer plus rapidement au sein de la Pègre et de la dénoncer à quelques personnes peu recommandables en échange de quelques richesses et paiements nature. Car oui, mon corps est certainement la meilleure source de plaisir possible. Mais vous ne pouvez sûrement pas comprendre, vous qui ressentez tout avec votre tête.

J'ai appris la Magie Noire auprès de divers gourous vagabonds. J'ai atterri à Melorn où j'ai parfait mon art. Je me souviens notamment de cet elfe, Eliëndir, à qui j'ai servi. J'ai pu monter en compétences grâce à lui et ainsi ne jamais me servir d'une arme. Ne me demandez même pas de tenir un poignard ou une épée, je ne sais absolument pas comment m'y prendre. Et de toute façon, c'est trop encombrant. C'est bien plus fascinant de faire souffrir autrui à sa guise d'un simple regard.

Je poursuis toujours une vie de vagabonde, ni trop heureuse, ni trop malheureuse. Mes envies changent au gré du temps, mais globalement, m'enrichir pour s'asseoir sur une forme de confort me semble plutôt intéressant. Je vis tout de même la plupart du temps à Melorn.

La Pègre, pour les avantages en tout genre que cela procure
Melorn, car c'est une cité agréable où vivre