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Le molosse sortit de la carte dans un saut comme si il était passé par une petite fenêtre. Se jetant sur l'assemblée avec une hystérie encore plus folle que sa propriétaire. Bavant d'un liquide noir, l'invocation était un cerbère possédant une multitude de têtes et de pattes, prête à faire couler des flots de sang. La liche recula grandement, craignant même sa créature qui était sauvage. Elle regarda le monstre sauter sur les brigands, les déchiquetant tels de vieux jouets, plantant ses multiples griffes. Les têtes se délectaient de plusieurs corps en même temps, parsemant la panique au sein de la foule qui n'arrivait pas à contrôler ou même à blesser le monstre qui n'était que d'ombres. Ce qui fit rire Mélantha, aux éclats pendant qu'elle s'occupait d'autres assaillants par des taillades de dagues, coups irréguliers, propre à elle. Jouissant de faire gicler tout ce sang et se retrouvant maculée de ce liquide divin. De l'autre côté, non loin, le Docteur s'était également activé. Ayant éliminé les archers des différentes tour d'observations, il était maintenant en train de terroriser et d’exterminer ses ennemis qui s'étaient regroupés vers lui. Jouant de ses préparations, poisons ou tout autre concoctions lui permettant de se jouer de ses adversaires. La forme imposante pour laquelle il avait opté subjugua la liche, d'autant plus le cri qu'il avait immiscé dans les esprits. Elle voulut le rejoindre, happé par cette aura qu'il émanait, mais elle dût s'occuper de quelque chose de plus important encore.
"Oh, bordel !"
Son rire avait interpellé sa bête, et à défaut d'avoir de la chair fraîche sous la dent, le chien, inactif, se tourna lentement vers sa maîtresse, grognant d'une faim insatiable. Leur regard se croisèrent, puis il se mit à la courser. Mélantha n'aimait vraiment pas cette carte, elle ne la contrôlait jamais. C'était bien sa nature. La Force. Indomptable. Il restait encore des ennemis aux alentours et il était encore trop tôt pour annuler son invocation, alors elle opta pour la fuite, jonglant entre les guerriers qui essayaient de la massacrer. Ces mêmes guerriers qui se faisaient détruire par le molosse enragé, leur passant dessus après qu'ils aient étés bousculés par la liche qui d'ailleurs, fit preuve de beaucoup de souplesse quant à son parcours parsemés d'obstacles, en sautant par dessus ou en glissant et feintant les coups qui lui étaient assénés. A travers plusieurs détours et cadavres distrayant, Mélantha réussit à fausser compagnie au monstre, au moins un instant.
Dans sa fuite, elle tomba à nouveau sur le Docteur, dans sa forme majestueuse, le regard tourné vers elle. La liche arrêta sa course et reprit la marche, sereine de s'avancer vers ce monstre qui la charmait. Les bras de l'être corbin, s'écartant doucement, la mort vivante lui rendit un sourire complice en continuant de s'approcher. Au dernier tournant, l'on entendit le molosse fou accourir vers eux, ayant retrouvé sa proie. Mélantha se jeta dans les bras de son amant transformé, enlaçant son long bec. La créature folle, elle, arrivée sur le point de déchiqueter la liche, disparue soudainement dans un nuage de poussière sombre quand les griffes du Docteur se refermèrent sur le corps svelte.
*
A partir du moment où le duo traversait les ruelles aux bâtisses teintées de bleu, Mélantha ne put dissimuler son dédain et son dégoût envers toutes ces prostituées, ces formes féminines qui gigotaient dans tous les sens pour n'être qu'une image vulgaire dans leur existence pitoyable. Une ride de grimace au coin du nez et son regard noir dévisageant les catins, découragea celles qui voulaient se tenter d'approcher du duo, ou du moins de celui qui semblait être un homme. Et si l'une de ces écervelées n'avaient pas compris le message, Mélantha ne s'empêcherait pas de la remettre à sa place, non sans animosité.
Remarquant elle même son manque de discrétion par sa violence, la liche fit arrêter le duo au coin d'une impasse, revisitant son approche. Elle avait beau faire preuve de beaucoup d'incohérence, si ils devaient pénétrer de façon incognito, elle devait s'y prendre autrement.
*
Reniflant à plusieurs reprises d'un chagrin inconsolable, une jeune hybride lapine se faisait traîner par la nuque, ses oreilles noires et blanches rabattues, peu habillée. Les prostituées alentours devinaient une future petite nouvelle, certaines la jalousaient déjà de par son jeune minois ravissant et ses formes, immatures mais prometteuses. Le proxénète, au masque corbin, ne semblait pas peu fier de sa capture et, de ce qu'il se disait, il faisait bien de la ramener chez Marelle la vertueuse. En plus d'en tirer une très bonne somme, cette petite lapine deviendrait très vite une experte en la matière. Pucelle ou non.
Pour ce qui était de passer l'antre de ce donjon aux divers vices, il fut relativement aisé puisque le garde était trop occupé à se tenter à glisser sa main sur les cuisses des dévergondées. Ainsi, lorsque la porte de la bâtisse se referma derrière le duo, le garde, lui, se fit pincer les parties intimes par ce qui semblait être une ombre. Se pliant en deux de douleur alors que les prostituées se mirent à rire, la lapine, à travers ses sanglots, esquissa un sourire.
Plusieurs filles de toutes races se trimballaient dans la pièce principale telles des objets de publicités, tentant d'aviver l'intérêt de tous ceux qui poseraient un regard sur elles. Certains clients amateurs, se laissaient tenter avant de faire leur choix, tous se frottaient plus ou moins, les uns les autres. Instaurant un malaise profond, palpable pour la liche qui, sans l'aspect sanglant et violent, cet acte était d'une impertinence profonde. Toujours jouant son personnage pleurnicheur et apeuré, Mélantha menottée et accompagnée du Docteur lui maintenant la nuque, ils s'avancèrent au comptoir principal des achats et demandes. Ils se présentèrent silencieux. La femme s'occupant de l’accueil clientèle, passa son regard sur la lapine puis sur le masque de peste. Il y eut un silence de réflexion pour la réceptionniste qui jaugeait la situation, puis acquiesça d'un mouvement de tête comprenant que c'était un énième proxénète, potentiel vendeur.
"En général on ne prends que les demandes de marchands qui nous sont réguliers mais... Je dois admettre que c'est une sacrée belle prise qui mérite l'attention de notre mère. Vous savez qui elle est je suppose, pour venir jusqu'ici. Je vous laisse suivre le corridor, première à droite."
Il était si aisé de berner ces faibles qui ne vivaient qu'à travers leurs cuisses ! Arrivés dans le "salon" de la fameuse Marelle, l'odeur des parfums étaient si intense que Mélantha en avait la nausée. Elle reprit d'ailleurs sa forme originelle dès qu'ils eut la chance d'être seuls ne serait-ce qu'un instant, ils utiliseraient une autre méthode pour convaincre "la vertueuse". Avant que la principale concernée n'arrive, le Docteur s'installa dans l'un des fauteuils pourpres avant d'inviter la liche qui prit plaisir à s'installer, s'étalant à l'horizontal, un bras passant derrière la nuque de son amant et l'autre se posant sur l'accoudoir. Ses jambes posées sur celui d'en face. Elle lui jeta un coup d’œil complice, prête à pouffer de rire.
Ainsi la propriétaire arriva, son déhanchement sensuel et ses mouvements si précieux rongeaient déjà la liche de l'intérieur. Bien que très masculine, propre sur elle, elle arborait des formes affirmées soulignant bien un caractère robuste. Haussant les sourcils et regardant Marelle de haut en bas, Mélantha adopta une meilleure position assise, se redressant. Signe de contrôle de son environnement mais surtout de la menace qu'était cette putain, qui venait d'entrer. Elle se présenta avec ses airs toujours si précieux et faussement méticuleux, puis expliqua le fonctionnement de l'établissement. La liche fit mine de trouver un intérêt, comme leur plan le demandait. Avant de perdre la face quand la Marelle glissa sa main sur la cuisse du Docteur. Son sourire qu'elle tendit à la liche lui paraissait faux, comme une moquerie, profitant de la "perfection" du Docteur. Mélantha lui rendit ce sourire faux qui ressemblait plutôt à une grimace d'une politesse mal employée. Lorsque la tenancière se releva, faisait flotter ses cheveux d'un coup de main, la mort vivante était prête à lui tirer sur sa crinière de salope, disséquant cette gorge souillée et lui retirant les yeux. Mais elle ne fit rien, comme "apaisée" par les doigts du Docteur, glissant sur sa nuque, comme intimant de rester sage jusqu'à ce que le signal ne soit donné.
Elle laissa un silence après avoir entendu son amant. Certes la frustration bouillonnait en elle et pourtant, elle jugea qu'il serait plus judicieux et jouissif de prendre le temps de bien faire les choses. Elle se leva d'un seul coup, interpellant celle qui s'éloignait, s'affairant à d'autres clients.
"J'aimerais vous louer. J'ai des demandes particulières à satisfaire."
Elle avait parlé d'une voix forte, interpellant certains curieux qui se tournaient vers elle. Marelle, quant à elle, se redressa de la table sur laquelle elle s'était penchée, souriante, satisfaite d'avoir conquit aussi rapidement le duo, bien qu'étrange.
"Très bien. Je termine ce que j'ai à faire ici et je vous rejoins."
Elle se rapprocha de nouveau du duo pour conclure les détails de la demande."
"Puis-je savoir ce que vous souhaitez ?"
"J'aimerais me tenter à de toutes nouvelles choses, celles qui sort d'un quotidien. Le genre de relation... Maître-esclave voyez-vous."
Marelle se mit à sourire, apparemment n'étant pas étrangère à ce genre de pratique. Ou du moins, celle à laquelle elle pensait s'adonner. Elle acquiesça, et invita le duo à rejoindre une salle spéciale du sous-sol, peu utilisé, seulement pour des cas "extrême" comme celle demandée par la liche. Ainsi, le paiement glissa rapidement dans les poches de la matrone et le duo se précipita direction les sous-sols.
Les murs étaient rouges, les dalles sombres. Plusieurs machines sado-masochistes dormaient là, relativement propre, peu usées. Apparemment tout le monde ne s'adonnait pas à ces vices-là. Mélantha avait l'impression d'être dans un rêve, telle une petite fille découvrant l'intérieur d'un palais. Elle passa son doigt sur tout ce qui semblait tranchant, joua avec la fermeté des menottes et toutes autres prises, questionna l'utilité de certains objets ou machines. Un vrai lieu des curiosités. Elle était surexcitée, se pavanant dans la salle, mais elle avait surtout hâte de faire payer à cette garce malsaine de s'être permise l'impensable.
Citoyen de La République
Nahash
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Ainsi, le piège allait bientôt se refermer. Laissant Mélantha choisir la façon dont nous allions proposer, je gardai le silence lorsqu'elle s'adressa à la matrone. Cette dernière, visiblement excitée et satisfaite de son "charme" à mon égard accepta dans un sourire plein de luxure la demande de la liche. Nous invitant à la suivre dans son "donjon", elle attendit cependant que je ne procède au paiement avant de nous conduire dans son boudoir fantasque. Refermant la lourde porte derrière nous, la maitresse des lieux laissa quelques gloussements s'échapper de sa gorge tandis qu'elle gambadait nonchalamment au milieu d'une pièce particulièrement libidineuse. Un peu partout, divers engins dont le but était d'infliger douleur et plaisir attendaient silencieusement qu'on vienne les exploiter. M'arrêtant devant une "croix de saint André", je m'amusai à jouer doucement avec les liens de cuir. Etant donné l'état global du matériel, il était assez évident de conclure que peu de clients se livraient aux plaisirs masochistes.
Au milieu de la pièce cependant, un grand lit aux draps propres attendait sagement ses futurs occupants tandis que tout autour, divers tables regroupaient des instruments aussi novateurs qu'étonnants. Des harnais servant à restreindre les mouvements de ses dames ou à les maintenir dans certaines positions "explicites", petites lames, liens à piques, cravache, martinet... Il y en avait vraiment pour tous les gouts. Couplés aux nombreuses dalles sombres et aux murs rougeoyants, ces outils donnaient à la salle une ambiance particulièrement obscène et glauque. Pourtant, il n'y avait sur le sol aucune tâche de fluides corporels, aucune marque de violence aggravée et, surtout, aucune trace de sang. Les lieux étaient d'une propreté impeccable et, malgré cela, l'air était empli de ce quelque chose. Une odeur de fleur d'oranger, provenant de la multitude de bougies et candélabres qui se trouvaient là. Si je ne doutai pas de l'utilité de la cire dans ces jeux érotiques, je fus tout de même étonné du nombre d'appareils incandescents demeurant dans une pièce si peu fréquentée. A mes côtés, Mélantha semblait particulièrement amusée par ce qui nous entourait. A l'instar d'une enfant découvrant sa nouvelle salle de jeux, elle évoluait au travers de la pièce de manière curieuse, s'arrêtant parfois sur divers objets ou autres installations. Marelle, quant à elle, s'était presque instantanément dirigée vers une grande armoire qu'elle fouillait. Sortant de cette dernière diverses tenues de cuir, elle projeta ces dernières sur le lit avant de finalement se tourner vers nous.
- Voici des tenues qui se trouvent généralement adaptée à ce genre de pratiques. Elles devraient correspondre à votre taille et morphologie ma chère. Monsieur peut rester comme il est... Cette tenue est déjà... Adaptée, dirons nous. Je vais moi même enfiler quelque chose, libre à vous de vous préparer aussi ou de rester comme vous êtes. Nous finirons de toutes façons par être très intimes bientôt...
Sa phrase avait été prononcée sur un ton qui était à la fois séducteur et profondément dégoutant. Si je n'étais pas homme à juger les catins et leur style de vie particulier, je trouvai cette matrone particulièrement abjecte sans trop savoir pourquoi. Peut-être ses traits, peut-être sa voix forcée... Peut-être ce quelque chose dans son regard. Quoique ce put être en vérité, peut importait. Allant donc derrière un paravent pour se changer, l'imbécile nous laissa seuls pour permettre également à mon amante de faire son choix. Puis, lorsqu'elle revint enfin, elle étira un large sourire tandis qu'elle attrapait un collier à laisse.
- Certains de nos clients aiment créer ce genre de relations via une animalisation des relations. Un jeu d'animaux, transformant la soumise à son maître comme un chien. Elle déposa le collier, attrapant une cravache. D'autres préfèrent une approche plus directe. Plus "violente" où la personne soumise se retrouve "punie" pour une quelconque faute et dont la récompense se trouvera à la fois dans la douleur mais aussi le plaisir. Il existe d'autres formes également, n'impliquant aucun instrument. Dans tous les cas cependant, il vous faudra un mot de sûreté. Quelque chose à prononcer si cette expérience va trop loin et si vous vous sentez mal à l'aise. Quel sera-t-il pour vous?
Je m'approchai doucement, une main dans le dos tandis que je gardai mon port altier. Arrivé au niveau de la matrone qui déglutit presque par réflexe, mon masque se tourna quelques instants vers les différents outils avant de fixer la directrice de l'établissement dans un sourire carnassier.
* Birgus. *
Les yeux de la matrone s'écarquillèrent tandis qu'elle tenta de lever les mains pour se défendre ou bien pour supplier. Ne lui laissant aucune possibilité d'agir, j'enfonçai rapidement la seringue que j'avais sorti pendant qu'elle se changeait pour injecter dans son corps une toxine aux vertus soporifiques. Et, ainsi, elle s'écroula sur les dalles sombre comme une pierre. Sans prendre véritablement le temps de vérifier son état, j'attrapai sa tignasse pour commencer à la trainer sur le sol, provoquant au passage un bruit de cuir râclant le marbre. Ses cuissardes tapèrent d'ailleurs par deux fois contre une dalle un peu plus relevée, me forçant alors à la pousser sur le coté avant de reprendre ma route.
Quand elle se réveilla enfin, Marelle se trouvait allongée sur une croix d'esclavage et liée aux différentes menottes de cuir et d'acier. Sa bouche, à présent entravée par un collier à boule ne pouvait laisser s'échapper que des grognements gutturaux et paniqués tandis qu'autour d'elle ma chère liche tournait doucement tel un requin autour de sa proie. Quant à moi, je me trouvai sur l'un des côtés, silencieux et peu mobile, ne bougeant que le haut de mon corps afin de dérouler doucement la trousse de mes outils chirurgicaux. Scie à os, pinces, aiguilles et autres matériaux qui me seraient sans aucun doute bientôt utiles. Le regard autrefois plein de sexe de Marelle était à présent empli d'une profonde terreur. Me délectant de cette dernière, je vins attraper doucement un scalpel que je posai doucement contre le haut de la poitrine de la prostituée.
* Initialement, j'avais prévu de vous poser plusieurs questions. Je ne suis pas venu ici que pour appliquer la vengeance funeste d'un gobelin mafieux... Le scalpel glissa doucement, passant du haut de la poitrine à la limite du corset de cuir qu'elle portait. Ce que je veux, c'est des réponses. Et la délicate promesse que vous ne crierez pas au moment où je retirerai cette... Chose, se trouvant entre vos lèvres. Sommes nous d'accord? *
Elle hocha la tête, à la fois inquiète et apeurée. Dans un geste rapide, je vins donc poser mes doigts contre le collier qui entravait ses lèvres, le déplaçant doucement avant de venir poser ma main gantée contre sa bouche, appuyant volontairement avec force dessus pour lui faire comprendre qu'au moindre mouvement, le scalpel suivrait une ligne bien plus agressive. Quand elle se calma légèrement, je retirai donc ma main alors qu'un sourire vicieux glissait sur mes lèvres. Mon regard avait croisé celui de la mort vivante et si je devinai bien une chose, c'était ce qu'elle attendait. Cependant, il me fallait d'abord poser mes questions.
* Bien, je vais faire vite. Je veux savoir pourquoi vous avez trahi les hommes de Birgus. Pourquoi vous être associée aux violonistes et quel est véritablement votre petit jeu. J'ai senti cette aura un peu plus tôt. J'ai vu les portraits dans le camp de vos nouveaux amis. Et oui, nous les avons déjà croisés. Alors, dîtes moi, Marelle. A quoi jouez vous? *
- Je... Birgus n'est qu'un sot qui ne pense qu'à lui et qui ne sait pas contrôler ses propres sbires! A plusieurs reprises, ce gros porc a toléré les actions de ses pourritures alors qu'ils venaient de violenter mes filles! On avait un accord! Mais je suppose que pour les gobelins, frapper les femmes est monnaie courante! Les hommes sont vraiment tous les mê...
Une gifle violente vint toucher le visage de la matrone alors qu'elle commençait un laïus aussi inintéressant qu'inutile. Face à son air surpris, je plaquai ma lame au niveau de son oreille, laissant entendre ce que je comptai faire.
- Ok ok! Attendez! Outre ces comportements, les violonistes sont de mon initiative. Un groupe d'anciens militaires et chasseurs de monstres avec qui j'avais de bonnes relations. Le but était de déstabiliser Birgus suffisamment pour ensuite lui tomber dessus. Pour cela, on se mettait peu à peu les autorités dans la poche en leur versant des pots de vin, en livrant des malfrats qui venaient au bordel et en leur glissant la marchandise inutile. Au final, on aurait pu lancer un assaut sur sa planque de merde. Et... J'aurais été celle qui dirige tout ça.
* A l'aide de votre séduction? *
- Bien sûr chéri. Tu penses que j'faisais ça uniquement avec ma chatte et mon cul? La lame glissa subitement, déchirant l'oreille d'un geste vif. AH BORDEL AAAAAH. VOUS ETES MALADE?!
* On baisse d'un ton. *
- OK, ok.... Elle reprit doucement son calme, haletante. Oui, j'ai toujours réussi à séduire les hommes et les femmes. A jouer avec leurs émotions et leurs pulsions. Je serai devenue une reine dans un monde illégal. J'aurais pu m'élever et être chose qu'un flacon à foutre pour les plus riches!
* Donc tout cela n'est en réalité qu'une ambition personnelle? Soit. Et pour Birgus, quant est-t-il de son influence dans la région? Nous avons eu des recommandations en arrivant, mais je ne sais pas jusqu'où s'étend son territoire. *
- Pas très loin... Vous pensez que j'me serai lancée dans cette entreprise s'il s'agissait du bras droit du syndicat??? Vous êtes débile ou...
Nouvelle gifle, suivi d'une incision. Cette fois-ci, la lame glissa au niveau de l'arcade, tranchant toute la zone entourant le sourcil. Observant le visage de la matrone a moitié couvert de sang, je devais avouer que ce dernier était déjà plus facile à regarder. Bien que toujours immonde. Attrapant le collier de plus tôt et le replaçant de force dans la bouche d'une Marelle sanglotant, je déposai mon regard sur Mélantha comme si je lui offrais le plus pur des cadeaux.
* J'en ai assez entendu. Elle ne m'apportera rien. Et... Je dois avouer que je veux te voir à l'oeuvre. Je t'assisterai dans ce que tu voudras mais... Vas y Mélantha... Déchaine toi sur cette catin. Et rend moi encore plus fou de toi.*
Et de nouveau, un sourire sadique glissa sur mes lèvres.
Au milieu de la pièce cependant, un grand lit aux draps propres attendait sagement ses futurs occupants tandis que tout autour, divers tables regroupaient des instruments aussi novateurs qu'étonnants. Des harnais servant à restreindre les mouvements de ses dames ou à les maintenir dans certaines positions "explicites", petites lames, liens à piques, cravache, martinet... Il y en avait vraiment pour tous les gouts. Couplés aux nombreuses dalles sombres et aux murs rougeoyants, ces outils donnaient à la salle une ambiance particulièrement obscène et glauque. Pourtant, il n'y avait sur le sol aucune tâche de fluides corporels, aucune marque de violence aggravée et, surtout, aucune trace de sang. Les lieux étaient d'une propreté impeccable et, malgré cela, l'air était empli de ce quelque chose. Une odeur de fleur d'oranger, provenant de la multitude de bougies et candélabres qui se trouvaient là. Si je ne doutai pas de l'utilité de la cire dans ces jeux érotiques, je fus tout de même étonné du nombre d'appareils incandescents demeurant dans une pièce si peu fréquentée. A mes côtés, Mélantha semblait particulièrement amusée par ce qui nous entourait. A l'instar d'une enfant découvrant sa nouvelle salle de jeux, elle évoluait au travers de la pièce de manière curieuse, s'arrêtant parfois sur divers objets ou autres installations. Marelle, quant à elle, s'était presque instantanément dirigée vers une grande armoire qu'elle fouillait. Sortant de cette dernière diverses tenues de cuir, elle projeta ces dernières sur le lit avant de finalement se tourner vers nous.
- Voici des tenues qui se trouvent généralement adaptée à ce genre de pratiques. Elles devraient correspondre à votre taille et morphologie ma chère. Monsieur peut rester comme il est... Cette tenue est déjà... Adaptée, dirons nous. Je vais moi même enfiler quelque chose, libre à vous de vous préparer aussi ou de rester comme vous êtes. Nous finirons de toutes façons par être très intimes bientôt...
Sa phrase avait été prononcée sur un ton qui était à la fois séducteur et profondément dégoutant. Si je n'étais pas homme à juger les catins et leur style de vie particulier, je trouvai cette matrone particulièrement abjecte sans trop savoir pourquoi. Peut-être ses traits, peut-être sa voix forcée... Peut-être ce quelque chose dans son regard. Quoique ce put être en vérité, peut importait. Allant donc derrière un paravent pour se changer, l'imbécile nous laissa seuls pour permettre également à mon amante de faire son choix. Puis, lorsqu'elle revint enfin, elle étira un large sourire tandis qu'elle attrapait un collier à laisse.
- Certains de nos clients aiment créer ce genre de relations via une animalisation des relations. Un jeu d'animaux, transformant la soumise à son maître comme un chien. Elle déposa le collier, attrapant une cravache. D'autres préfèrent une approche plus directe. Plus "violente" où la personne soumise se retrouve "punie" pour une quelconque faute et dont la récompense se trouvera à la fois dans la douleur mais aussi le plaisir. Il existe d'autres formes également, n'impliquant aucun instrument. Dans tous les cas cependant, il vous faudra un mot de sûreté. Quelque chose à prononcer si cette expérience va trop loin et si vous vous sentez mal à l'aise. Quel sera-t-il pour vous?
Je m'approchai doucement, une main dans le dos tandis que je gardai mon port altier. Arrivé au niveau de la matrone qui déglutit presque par réflexe, mon masque se tourna quelques instants vers les différents outils avant de fixer la directrice de l'établissement dans un sourire carnassier.
* Birgus. *
Les yeux de la matrone s'écarquillèrent tandis qu'elle tenta de lever les mains pour se défendre ou bien pour supplier. Ne lui laissant aucune possibilité d'agir, j'enfonçai rapidement la seringue que j'avais sorti pendant qu'elle se changeait pour injecter dans son corps une toxine aux vertus soporifiques. Et, ainsi, elle s'écroula sur les dalles sombre comme une pierre. Sans prendre véritablement le temps de vérifier son état, j'attrapai sa tignasse pour commencer à la trainer sur le sol, provoquant au passage un bruit de cuir râclant le marbre. Ses cuissardes tapèrent d'ailleurs par deux fois contre une dalle un peu plus relevée, me forçant alors à la pousser sur le coté avant de reprendre ma route.
Quand elle se réveilla enfin, Marelle se trouvait allongée sur une croix d'esclavage et liée aux différentes menottes de cuir et d'acier. Sa bouche, à présent entravée par un collier à boule ne pouvait laisser s'échapper que des grognements gutturaux et paniqués tandis qu'autour d'elle ma chère liche tournait doucement tel un requin autour de sa proie. Quant à moi, je me trouvai sur l'un des côtés, silencieux et peu mobile, ne bougeant que le haut de mon corps afin de dérouler doucement la trousse de mes outils chirurgicaux. Scie à os, pinces, aiguilles et autres matériaux qui me seraient sans aucun doute bientôt utiles. Le regard autrefois plein de sexe de Marelle était à présent empli d'une profonde terreur. Me délectant de cette dernière, je vins attraper doucement un scalpel que je posai doucement contre le haut de la poitrine de la prostituée.
* Initialement, j'avais prévu de vous poser plusieurs questions. Je ne suis pas venu ici que pour appliquer la vengeance funeste d'un gobelin mafieux... Le scalpel glissa doucement, passant du haut de la poitrine à la limite du corset de cuir qu'elle portait. Ce que je veux, c'est des réponses. Et la délicate promesse que vous ne crierez pas au moment où je retirerai cette... Chose, se trouvant entre vos lèvres. Sommes nous d'accord? *
Elle hocha la tête, à la fois inquiète et apeurée. Dans un geste rapide, je vins donc poser mes doigts contre le collier qui entravait ses lèvres, le déplaçant doucement avant de venir poser ma main gantée contre sa bouche, appuyant volontairement avec force dessus pour lui faire comprendre qu'au moindre mouvement, le scalpel suivrait une ligne bien plus agressive. Quand elle se calma légèrement, je retirai donc ma main alors qu'un sourire vicieux glissait sur mes lèvres. Mon regard avait croisé celui de la mort vivante et si je devinai bien une chose, c'était ce qu'elle attendait. Cependant, il me fallait d'abord poser mes questions.
* Bien, je vais faire vite. Je veux savoir pourquoi vous avez trahi les hommes de Birgus. Pourquoi vous être associée aux violonistes et quel est véritablement votre petit jeu. J'ai senti cette aura un peu plus tôt. J'ai vu les portraits dans le camp de vos nouveaux amis. Et oui, nous les avons déjà croisés. Alors, dîtes moi, Marelle. A quoi jouez vous? *
- Je... Birgus n'est qu'un sot qui ne pense qu'à lui et qui ne sait pas contrôler ses propres sbires! A plusieurs reprises, ce gros porc a toléré les actions de ses pourritures alors qu'ils venaient de violenter mes filles! On avait un accord! Mais je suppose que pour les gobelins, frapper les femmes est monnaie courante! Les hommes sont vraiment tous les mê...
Une gifle violente vint toucher le visage de la matrone alors qu'elle commençait un laïus aussi inintéressant qu'inutile. Face à son air surpris, je plaquai ma lame au niveau de son oreille, laissant entendre ce que je comptai faire.
- Ok ok! Attendez! Outre ces comportements, les violonistes sont de mon initiative. Un groupe d'anciens militaires et chasseurs de monstres avec qui j'avais de bonnes relations. Le but était de déstabiliser Birgus suffisamment pour ensuite lui tomber dessus. Pour cela, on se mettait peu à peu les autorités dans la poche en leur versant des pots de vin, en livrant des malfrats qui venaient au bordel et en leur glissant la marchandise inutile. Au final, on aurait pu lancer un assaut sur sa planque de merde. Et... J'aurais été celle qui dirige tout ça.
* A l'aide de votre séduction? *
- Bien sûr chéri. Tu penses que j'faisais ça uniquement avec ma chatte et mon cul? La lame glissa subitement, déchirant l'oreille d'un geste vif. AH BORDEL AAAAAH. VOUS ETES MALADE?!
* On baisse d'un ton. *
- OK, ok.... Elle reprit doucement son calme, haletante. Oui, j'ai toujours réussi à séduire les hommes et les femmes. A jouer avec leurs émotions et leurs pulsions. Je serai devenue une reine dans un monde illégal. J'aurais pu m'élever et être chose qu'un flacon à foutre pour les plus riches!
* Donc tout cela n'est en réalité qu'une ambition personnelle? Soit. Et pour Birgus, quant est-t-il de son influence dans la région? Nous avons eu des recommandations en arrivant, mais je ne sais pas jusqu'où s'étend son territoire. *
- Pas très loin... Vous pensez que j'me serai lancée dans cette entreprise s'il s'agissait du bras droit du syndicat??? Vous êtes débile ou...
Nouvelle gifle, suivi d'une incision. Cette fois-ci, la lame glissa au niveau de l'arcade, tranchant toute la zone entourant le sourcil. Observant le visage de la matrone a moitié couvert de sang, je devais avouer que ce dernier était déjà plus facile à regarder. Bien que toujours immonde. Attrapant le collier de plus tôt et le replaçant de force dans la bouche d'une Marelle sanglotant, je déposai mon regard sur Mélantha comme si je lui offrais le plus pur des cadeaux.
* J'en ai assez entendu. Elle ne m'apportera rien. Et... Je dois avouer que je veux te voir à l'oeuvre. Je t'assisterai dans ce que tu voudras mais... Vas y Mélantha... Déchaine toi sur cette catin. Et rend moi encore plus fou de toi.*
Et de nouveau, un sourire sadique glissa sur mes lèvres.
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Lorsque la matrone fit son apparition dans la luxueuse salle, l'enjouement de Mélantha perdit en intensité. Une femme, une pute qui plus est, entachait ce formidable décor qui avait tant de capacités à offrir. Marelle fit donc une entrée des plus ennuyeuses, elle n'entra pas dans un quelconque personnage farfelu prêt à saigner, mais plutôt, comme une tutrice, expliquant comment les choses allaient se dérouler. Première erreur de prendre le duo pour des amateurs. Seconde erreur de se permettre de prendre les devants. Même si elle faisait sûrement son travail à merveille, pour la liche ça ne pouvait qu'être médiocre à partir du moment qu'elle était... Elle. Ce semblant de femme beaucoup trop masculine.
La liche observa les vêtements courts, sombres, moulants. Qui tombaient petit à petit sur le lit. Un air dédaigneux quant à ce qu'elle voyait comme accoutrement qui lui était proposé. Alors que la matrone s'éloigna pour, elle aussi, opter une tenue dédiée à leur "petit jeu". Mélantha, elle, regarda le Docteur d'un air convenu qu'elle ne porterait pas ces tenues vulgaires. Elle n'allait pas se rabaisser au niveau de ses catins ! Elle ne souhaitait pas non plus dévoiler son état cadavérique à cette femme qu'elle méprisait plus que tout. La nudité ne la dérangeait pas non, mais il était détestable de se montrer vulnérable et d'adopter la position d'une soumise, surtout devant celle qu'elle voulait briser les os. Il était fort probable que le Docteur n'en avait rien à faire que sa liche se mette à jouer le jeu ou non. Il se contenta de sortir et de préparer sa seringue en la remplissant d'une énième drogue.
Lorsque Marelle revint de derrière le paravent, elle fut surprise de trouver l'elfe pâle ne portant aucunes des tenues qu'elle lui avait proposé. Elle devint suspicieuse quant aux réelles intentions de la demande qui avait été faite.
"Je préfère le faire étapes par étapes."
Elle lui sourit, faisant un léger mouvement de révérence comme pour faussement s'excuser de ses exigences. La matrone ne porta pas plus d'importance à cet évènement et le balaya d'un revers de la main, continuant par la suite ses explications. Les bras croisés, Mélantha laissa le Docteur amorcer le "jeu".
Le Docteur fouillait dans ses affaires, triant ses ustensiles et cherchant le meilleur outil pour débuter les hostilités. Mélantha tourna autour de la femme, dans sa tenue ridicule, une boule lui barrant la bouche. La liche semblait comme un enfant tournant autour d'un gâteau qui lui était interdit d'entamer. Ou plutôt comme un requin attendant que la première goutte de sang ne se verse pour pouvoir attaquer. Qu'importe, la liche était dans une attente pénible.
Son visage était si proche du scalpel glissant sur la peau tatouée de la victime. Scrutant la moindre entaille qui s'ouvrait au passage de la lame, espérant y entendre le son imperceptible de la peau craquante dans son déchirement. Les premiers filaments de sang qui s'écoulaient, annonciateurs de la future torture. Mélantha échangea un regard avec le Docteur. Non. Il n'était pas encore l'heure d'agir. En attendant, la liche passa ses griffes sur le bras droit de Marelle, frôlant l'ouverture de ses avants-bras. Repensant à l'erreur fatale qu'elle avait faite en souillant la cuisse du Docteur de sa main sûrement pleine de foutre séché.
Pendant l'interrogatoire, Mélantha fit preuve d'une patience extrêmement frustrante pour elle. Une frustration qui s'accumulait depuis le début de la journée et l'insolence de cette prostituée, c'était la goutte de trop qui avait fait déborder le vase. Assise sur le lit, la liche assistait à l'interrogatoire, balançant ses jambes. Qu'il était agréable de voir les larmes couler, se mélangeant au sang qui embellissait ce visage si carré. Lorsque le Docteur en eut fini, replaçant l'étrange collier sur la bouche de la prisonnière, Mélantha se jeta du lit, déjà prête avant même que son compère ne lui donne un signal. Il n'avait pas à lui demander deux fois. Bien que ses mots résonnèrent en elle, si la liche devait agir, c'était purement pour son plaisir à elle et aucunement pour surprendre le Docteur qui, tout comme sa compagne, semblait aussi impatient du traitement qu'elle allait faire subir à la catin.
Ainsi, sa présence n'existait plus dans les projets de Mélantha. Il n'y avait qu'elle et Marelle. Elle la détacha de la croix, la laissant tomber lourdement dans un couinement étouffé par le collier. C'était plus amusant ainsi de la voir se débattre et espérer un semblant de rédemption. Alors que la matrone, dans sa tenue grotesque, tentait de ramper avant de marcher à quatre pattes pour s'éloigner au plus vite, Mélantha lui attrapa les cheveux pour l'arrêter de force. Elle tira la chevelure pour lui cogner la tête contre le pied du lit, la secouant et la déstabilisant.
La liche comptait utiliser chaque machines qui avait pour essence de faire souffrir, en rendant l'utilité sexuelle comme un véritable cauchemar. Avant d'utiliser tous les outils et machines qui étaient à leur dispositions, Mélantha voulut corriger une chose essentielle. Contre le pied du lit, Marelle, sonnée, fut de nouveau emprisonnée. D'une manière plus serrée et étouffante. A chaque articulations, des ombres tentaculaires maintenaient des liens depuis le lit. Poignets, coudes, épaules, cou, hanches, genoux et chevilles. La prise se resserrait tellement que sa peau se bombait sous la pression, et perdait en couleur. Seule sa main droite fut libérée. Libérée pour se retrouver entre les griffes de la liche. La monstruosité, ses mèches de cheveux tombant sur son regard emplit de haine, passait doucement ses griffes sur la pauvre main usée de Marelle.
"Comment est-ce que tu te sentais hm ? Quand tu pensais contrôler l'excitation par tes gestes vulgaires. Ça t'est d'une banalité hein, de caresser les autres et de te faire souiller."
Elle commença lentement à planter ses cinq griffes dans la paume de la femme qui gémissait de peur jusqu'à couiner de douleur.
"Quelle erreur de penser que salir la perfection serait sans conséquences."
Une lueur mauvaise dans le regard, accusateur. Mélantha la regarda comme une coupable d'un grand crime, un crime que la fautive ne reconnaissait pas. Les sourcils froncés sur ses yeux larmoyants, la salope restait dans le déni ?
"Quoi, tu ne te souviens plus, déjà ? Quel gâchis. Je vais faire en sorte que tu ne l'oublies plus jamais."
Les griffes qui étaient déjà bien enfoncées, se plantèrent d'un seul coup. La liche força dans un rire violent. Pivotant ses griffes pour creuser plus profondément jusqu'à ce qu'elles arrivent à transpercer entièrement la peau. Une fois la main trouée, elle retira ses griffes sanglantes pour continuer son carnage. Sur le dos de celle-ci, elle prit le scalpel du Docteur pour en découper la surface, retirant une peau en forme de carré approximatif. Les muscles dévoilés, la liche s'amusa avec les filaments. La prisonnière hurla en essayant de se tordre dans tous les sens. Mais son collier l'étouffait et ses liens la gardait immobile. Mais il était amusant de voir sa tête essayant de gigoter. Lorsqu'elle retira presque un par un les filaments, tels des morceaux de viandes se décomposant, elle éclata quelques veines et tortura quelques nerfs. Lorsque cette faible femme se prenait à faire des malaises vagaux menant à l'inconscience. La liche s'arrêtait pour la gifler, la forçant à revenir à elle. Si il était trop difficile de la maintenir éveillée, elle n'hésita pas à demander l'aide de drogues du Docteur.
La plupart de la chair, muscles et nerfs évacués, la tortionnaire s'amusa à lui briser les os. La victime perdait beaucoup trop de sang, mais la liche n'y voyait qu'une petite plaie. Ce n'était pas assez. Et pourtant la matrone, pâle et de moins en moins réceptive montrait des signes évidents que ce carnage, sur cette petite zone, était déjà bien intense. Mélantha lui attrapa les joues en l'avertissant.
"Ça, c'est la sentence quand les mains des putes se baladent sur le Docteur."
Puis elle lécha la tempe ensanglanté, se moquant allégrement de sa situation. La sorcière ne put s'empêcher de grimacer en imaginant qu'elle venait potentiellement de passer sa langue sur de foutre sécher. Très sûrement originaire de sa paranoïa cependant. Il n'empêchait que ce dégoût la fit recracher le liquide sanglant sur le visage de Marelle. Avant d'éclater de rire.
Elle passa sa griffe sur la plaie qu'avait commencé le Docteur, l'ouvrant un peu plus.
"La dernière fois que j'ai dû opérer sur une pute, je devais lui retirer son appareil génital, mais le tiens ne doit pas être très fonctionnel."
Un léger sourire sur ses lèvres, trop occupé à lui ouvrir la cage thoracique. Peu importait l'état de sa victime, morte ou agonisante. Son but était de lui retirer tout ce qui pouvait faire d'elle un reste d'humaine. Elle farfouilla à travers ses os et organes comme à de multiples opérations qu'elle avait déjà effectuée. Cela permettait au Docteur de récupérer de quelconques éléments pertinents si il le souhaitait. Perforant ses poumons avec ses griffes, la liche sortit de sa rêverie, le sang giclant sur son visage. Elle secoua la tête, réalisant que sa victime était déjà morte. Elle se releva, pleine de sang. Déçue de ne pas l'avoir conservée pour lui faire subir ce que les machines avaient à leur offrir.
Cependant, une pouvait encore être utilisée. Une plateforme de bois, semblable à un lit. Sans matelas et avec en tête une sorte de mécanisme avec rouages et des chaînes. Une machine à écarteler. Parfait. Elle y installa le cadavre bien abîmé, maintenant les extrémités par les chaînons. Et s'amusa à tourner le mécanisme en guise d'essai, tout en regardant le Docteur, rieuse. Plus elle tournait, plus la prise se faisait dure et le cadavre semblait s'étirer d'avantage. Se déchirerait-il ou exploserait-il ?
La liche observa les vêtements courts, sombres, moulants. Qui tombaient petit à petit sur le lit. Un air dédaigneux quant à ce qu'elle voyait comme accoutrement qui lui était proposé. Alors que la matrone s'éloigna pour, elle aussi, opter une tenue dédiée à leur "petit jeu". Mélantha, elle, regarda le Docteur d'un air convenu qu'elle ne porterait pas ces tenues vulgaires. Elle n'allait pas se rabaisser au niveau de ses catins ! Elle ne souhaitait pas non plus dévoiler son état cadavérique à cette femme qu'elle méprisait plus que tout. La nudité ne la dérangeait pas non, mais il était détestable de se montrer vulnérable et d'adopter la position d'une soumise, surtout devant celle qu'elle voulait briser les os. Il était fort probable que le Docteur n'en avait rien à faire que sa liche se mette à jouer le jeu ou non. Il se contenta de sortir et de préparer sa seringue en la remplissant d'une énième drogue.
Lorsque Marelle revint de derrière le paravent, elle fut surprise de trouver l'elfe pâle ne portant aucunes des tenues qu'elle lui avait proposé. Elle devint suspicieuse quant aux réelles intentions de la demande qui avait été faite.
"Je préfère le faire étapes par étapes."
Elle lui sourit, faisant un léger mouvement de révérence comme pour faussement s'excuser de ses exigences. La matrone ne porta pas plus d'importance à cet évènement et le balaya d'un revers de la main, continuant par la suite ses explications. Les bras croisés, Mélantha laissa le Docteur amorcer le "jeu".
*
Le Docteur fouillait dans ses affaires, triant ses ustensiles et cherchant le meilleur outil pour débuter les hostilités. Mélantha tourna autour de la femme, dans sa tenue ridicule, une boule lui barrant la bouche. La liche semblait comme un enfant tournant autour d'un gâteau qui lui était interdit d'entamer. Ou plutôt comme un requin attendant que la première goutte de sang ne se verse pour pouvoir attaquer. Qu'importe, la liche était dans une attente pénible.
Son visage était si proche du scalpel glissant sur la peau tatouée de la victime. Scrutant la moindre entaille qui s'ouvrait au passage de la lame, espérant y entendre le son imperceptible de la peau craquante dans son déchirement. Les premiers filaments de sang qui s'écoulaient, annonciateurs de la future torture. Mélantha échangea un regard avec le Docteur. Non. Il n'était pas encore l'heure d'agir. En attendant, la liche passa ses griffes sur le bras droit de Marelle, frôlant l'ouverture de ses avants-bras. Repensant à l'erreur fatale qu'elle avait faite en souillant la cuisse du Docteur de sa main sûrement pleine de foutre séché.
Pendant l'interrogatoire, Mélantha fit preuve d'une patience extrêmement frustrante pour elle. Une frustration qui s'accumulait depuis le début de la journée et l'insolence de cette prostituée, c'était la goutte de trop qui avait fait déborder le vase. Assise sur le lit, la liche assistait à l'interrogatoire, balançant ses jambes. Qu'il était agréable de voir les larmes couler, se mélangeant au sang qui embellissait ce visage si carré. Lorsque le Docteur en eut fini, replaçant l'étrange collier sur la bouche de la prisonnière, Mélantha se jeta du lit, déjà prête avant même que son compère ne lui donne un signal. Il n'avait pas à lui demander deux fois. Bien que ses mots résonnèrent en elle, si la liche devait agir, c'était purement pour son plaisir à elle et aucunement pour surprendre le Docteur qui, tout comme sa compagne, semblait aussi impatient du traitement qu'elle allait faire subir à la catin.
Ainsi, sa présence n'existait plus dans les projets de Mélantha. Il n'y avait qu'elle et Marelle. Elle la détacha de la croix, la laissant tomber lourdement dans un couinement étouffé par le collier. C'était plus amusant ainsi de la voir se débattre et espérer un semblant de rédemption. Alors que la matrone, dans sa tenue grotesque, tentait de ramper avant de marcher à quatre pattes pour s'éloigner au plus vite, Mélantha lui attrapa les cheveux pour l'arrêter de force. Elle tira la chevelure pour lui cogner la tête contre le pied du lit, la secouant et la déstabilisant.
La liche comptait utiliser chaque machines qui avait pour essence de faire souffrir, en rendant l'utilité sexuelle comme un véritable cauchemar. Avant d'utiliser tous les outils et machines qui étaient à leur dispositions, Mélantha voulut corriger une chose essentielle. Contre le pied du lit, Marelle, sonnée, fut de nouveau emprisonnée. D'une manière plus serrée et étouffante. A chaque articulations, des ombres tentaculaires maintenaient des liens depuis le lit. Poignets, coudes, épaules, cou, hanches, genoux et chevilles. La prise se resserrait tellement que sa peau se bombait sous la pression, et perdait en couleur. Seule sa main droite fut libérée. Libérée pour se retrouver entre les griffes de la liche. La monstruosité, ses mèches de cheveux tombant sur son regard emplit de haine, passait doucement ses griffes sur la pauvre main usée de Marelle.
"Comment est-ce que tu te sentais hm ? Quand tu pensais contrôler l'excitation par tes gestes vulgaires. Ça t'est d'une banalité hein, de caresser les autres et de te faire souiller."
Elle commença lentement à planter ses cinq griffes dans la paume de la femme qui gémissait de peur jusqu'à couiner de douleur.
"Quelle erreur de penser que salir la perfection serait sans conséquences."
Une lueur mauvaise dans le regard, accusateur. Mélantha la regarda comme une coupable d'un grand crime, un crime que la fautive ne reconnaissait pas. Les sourcils froncés sur ses yeux larmoyants, la salope restait dans le déni ?
"Quoi, tu ne te souviens plus, déjà ? Quel gâchis. Je vais faire en sorte que tu ne l'oublies plus jamais."
Les griffes qui étaient déjà bien enfoncées, se plantèrent d'un seul coup. La liche força dans un rire violent. Pivotant ses griffes pour creuser plus profondément jusqu'à ce qu'elles arrivent à transpercer entièrement la peau. Une fois la main trouée, elle retira ses griffes sanglantes pour continuer son carnage. Sur le dos de celle-ci, elle prit le scalpel du Docteur pour en découper la surface, retirant une peau en forme de carré approximatif. Les muscles dévoilés, la liche s'amusa avec les filaments. La prisonnière hurla en essayant de se tordre dans tous les sens. Mais son collier l'étouffait et ses liens la gardait immobile. Mais il était amusant de voir sa tête essayant de gigoter. Lorsqu'elle retira presque un par un les filaments, tels des morceaux de viandes se décomposant, elle éclata quelques veines et tortura quelques nerfs. Lorsque cette faible femme se prenait à faire des malaises vagaux menant à l'inconscience. La liche s'arrêtait pour la gifler, la forçant à revenir à elle. Si il était trop difficile de la maintenir éveillée, elle n'hésita pas à demander l'aide de drogues du Docteur.
La plupart de la chair, muscles et nerfs évacués, la tortionnaire s'amusa à lui briser les os. La victime perdait beaucoup trop de sang, mais la liche n'y voyait qu'une petite plaie. Ce n'était pas assez. Et pourtant la matrone, pâle et de moins en moins réceptive montrait des signes évidents que ce carnage, sur cette petite zone, était déjà bien intense. Mélantha lui attrapa les joues en l'avertissant.
"Ça, c'est la sentence quand les mains des putes se baladent sur le Docteur."
Puis elle lécha la tempe ensanglanté, se moquant allégrement de sa situation. La sorcière ne put s'empêcher de grimacer en imaginant qu'elle venait potentiellement de passer sa langue sur de foutre sécher. Très sûrement originaire de sa paranoïa cependant. Il n'empêchait que ce dégoût la fit recracher le liquide sanglant sur le visage de Marelle. Avant d'éclater de rire.
Elle passa sa griffe sur la plaie qu'avait commencé le Docteur, l'ouvrant un peu plus.
"La dernière fois que j'ai dû opérer sur une pute, je devais lui retirer son appareil génital, mais le tiens ne doit pas être très fonctionnel."
Un léger sourire sur ses lèvres, trop occupé à lui ouvrir la cage thoracique. Peu importait l'état de sa victime, morte ou agonisante. Son but était de lui retirer tout ce qui pouvait faire d'elle un reste d'humaine. Elle farfouilla à travers ses os et organes comme à de multiples opérations qu'elle avait déjà effectuée. Cela permettait au Docteur de récupérer de quelconques éléments pertinents si il le souhaitait. Perforant ses poumons avec ses griffes, la liche sortit de sa rêverie, le sang giclant sur son visage. Elle secoua la tête, réalisant que sa victime était déjà morte. Elle se releva, pleine de sang. Déçue de ne pas l'avoir conservée pour lui faire subir ce que les machines avaient à leur offrir.
Cependant, une pouvait encore être utilisée. Une plateforme de bois, semblable à un lit. Sans matelas et avec en tête une sorte de mécanisme avec rouages et des chaînes. Une machine à écarteler. Parfait. Elle y installa le cadavre bien abîmé, maintenant les extrémités par les chaînons. Et s'amusa à tourner le mécanisme en guise d'essai, tout en regardant le Docteur, rieuse. Plus elle tournait, plus la prise se faisait dure et le cadavre semblait s'étirer d'avantage. Se déchirerait-il ou exploserait-il ?
Citoyen de La République
Nahash
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Observant et assistant Mélantha dans son entreprise, j'éprouvai une admiration malsaine pour les méthodes sanguines et violentes de la liche. Si sa folie s'éveillait souvent à la moindre effusion de sang, je voyais dans sa tâche actuelle un dévouement particulier. Elle cherchait à faire souffrir spécifiquement la catin qui se trouvait avec nous. Elle lui faisait payer le fait d'avoir osé me toucher. Comme c'était touchant. Comme cela me rendait fou. Sur mon visage, un sourire particulièrement mauvais s'était étiré lorsqu'elle commença à creuser l'intérieur de l'abdomen de notre victime de ses ongles pointues. Viscères et autres ossements furent projetés derrière elle à l'instar d'un enfant se débarrassant de jouets inintéressants. Les poumons perforés, le cœur lacéré et le foi à moitié broyé ne représentaient pas des organes suffisamment en bon état pour servir à quelque chose mais, de toute façon, je n'avais jamais eu l'intention de récupérer quoique ce soit sur et dans le corps de la matrone. Lorsqu'elle vint finalement cracher le sang de sa victime sur son visage, mon sourire s'étendit un peu plus. La scène était aussi amusante que glauque, car pour elle le raisiné semblait avoir été traité comme du mauvais vin. Finalement, la morte vivante vint installer le cadavre éventré de Marelle contre un chevalet d'écartèlement. Plaçant ses mains, puis ses pieds dans les chainons prévus pour entraver les membres de la victime, elle me regarda tout en riant tandis qu'elle actionnait doucement le mécanisme. Tirant petit à petit les extrémités du cadavre, les chainons émettaient un bruit strident à mesure qu'ils renforçaient la tension présente au niveau des articulations de la victime.
Si en temps normal les victimes d'écartèlement trouvaient la mort via une crise cardiaque ou une asphyxie provoquée par l'étirement et la panique, le sujet d'expériences de la liche avait déjà rejoint l'autre monde bien avant que sa carcasse déchiquetée ne vienne rejoindre le chevalet. Aussi, les mécanismes continuèrent de tourner inlassablement, étirant toujours un peu plus les membres du corps meurtri jusqu'à son point de rupture. Observant le corps à présent déchiré de toutes parts, je pris mon carnet pour y apporter quelques observations tout en dessinant rapidement un schéma de la scène. Puis, déposant ce dernier, je contournai ensuite le chevalet pour rejoindre la liche hilare. Ancrant mon regard dans ses yeux fous, une vague ardente grimpa dans ma poitrine tandis que je me perdais dans ses traits et son air fou. Posant doucement ma main gantée sur sa joue, l'envie de débarrasser le corps de la table pour m'en servir s'insinua rapidement dans mon esprit avant d'être rapidement chassé par le choc répété contre la porte de la salle de "divertissement". Un intrus, venu nous déranger au pire moment. Dans un soupir étouffé, je fis signe à mon amante de rester là où elle était, toujours couverte de sang, tandis que je me dirigeai silencieusement vers la porte pour écouter ce que le nouvel arrivant avait à dire. Ce dernier, un homme à la voix aussi aigue qu'un eunuque, continuait de tambouriner contre le bois épais de la porte afin d'attirer l'attention des personnes présentes. Quand, enfin, il entendit mes pas de l'autre côté, il se décida enfin à prendre la parole de manière plus audible.
- Ma dame? Ma dame?! Navré de vous déranger mais vous prenez plus de temps que prévu et je voulais m'assurer que...
Il n'acheva pas sa phrase que la porte s'ouvrit brusquement. L'attrapant au col, je tirai l'intrus vers l'intérieur de la pièce sans mot dire avant de refermer la lourde porte et de verrouiller de nouveau la serrure. Observant le nouvel arrivant, je remarquai un demi-elfe au visage fin et aux traits androgynes. A son air trop propre sur lui, à sa coupe et à sa silhouette je devinai aisément la nature de sa présence au sein du bordel. Plaçant directement ma main gantée sur sa bouche alors qu'il s'apprêtait à crier, je fixai ses yeux au travers de mes lentilles. Peur. Incompréhension. Panique. Le pauvre homme avait au moins le mérité d'avoir rapidement compris toute l'erreur de sa présence et toute l'horreur de ce qui se déroulait plus bas. Seulement... Cette déduction arriva tout de même trop tard puisque, déjà, une seringue était venue se planter dans sa gorge. Non pas une drogue dont le but était de l'endormir ou de le paralyser. Seulement un mélange d'arsenic liquide avec d'autres réactifs. Enfoncée dans la gorge, le liquide pénétra rapidement dans le système sanguin de ma victime qui, déjà commençait à présenter les premiers symptômes de ce qui allait être une mort rapide mais particulièrement douloureuse. Me redressant, j'attrapai ce dernier par la tignasse avant de le trainer mollement sur les dalles sombres de la salle sadomasochiste. Toussotant et se contorsionnant, le demi-elfe commençait déjà à se vomir dessus et à montrer des insuffisances respiratoires qui conduiraient inévitablement au trépas. Jetant le corps aux pieds sanguinolents du chevalet d'écartèlement, je plongeai de nouveau mon regard vers ma sadique assistante.
* Il semblerait que notre petite sauterie va devoir prendre fin. Si certains employés commencent à s'inquiéter du temps passé ici, nous risquons d'avoir tout un tas d'abrutis curieux qui risquent de venir frapper à la porte de la salle. Et si les massacrer ne me dérangerait absolument pas, j'aime autant que nous partions de ce charnier de foutre et de sang afin de nous rendre vers notre prochaine destination si cela te sied. Je frappai le corps du demi-elfe du pied, agacé par les glapissements humides et étranglés que ce dernier produisait dans ses propres déjections gastriques. J'ai de plus obtenu les réponses aux questions que je me posais. *
Dans l'air, l'odeur de fleur d'oranger s'était à présent teintée d'un fort arôme ferreux et nauséabond, caractéristique du sang versé et des viscères répandus. Ainsi, nous pouvions ressortir nonchalamment de la salle de torture. Demandant à Mélantha de reprendre son apparence trompeuse et lapine avant de nous faire sortir du bordel, nous allions rejouer la scène du proxénète mécontent de sa "poupée". Comme si elle n'avait pas été assez bonne pour le bordel. Comme si elle n'était suffisante que pour assouvir les besoins de l'homme qui avait cherché à la vendre. Comme si elle avait été trop apeurée. Personne ne nous arrêta sur notre route. Personne ne posa de questions. Mais tous les regards furent amusés et moqueurs envers la pauvre créature hybride qui gémissait doucement au creux de mes mains. Quelle ironie, quand on savait à quel point celle que je "guidai" était plus méritante et séduisante que ces catins de bas étage. Une fois de hors, je dirigeai notre duo jusqu'aux abords d'un chemin boueux éloigné de la maison close où la liche put reprendre sa véritable apparence. Amusé et dans un grand sourire, je pris finalement la parole, expliquant mon point de vue sur la situation globale.
* Ainsi, tout n'était qu'une question d'ambition personnelle de la part de cette matrone aux appétences étranges. Les violonistes n'étaient qu'un moyen et Birgus n'est pas suffisamment influent pour tenir son propre réseau en ordre et empêcher des luttes intestines de se jouer sur son territoire. Il ne me sera donc d'aucune utilité. Un animal de plus à disséquer. Ou à utiliser. Je sais à quel point ces histoires basiques te sont ennuyeuses Mélantha, aussi, je te pose la question. Souhaites-tu te moquer ouvertement de ce pauvre bandit et d'utiliser nos informations à notre avantage, afin d'en extirper richesses et biens pour la suite de notre voyage... Ou bien souhaites-tu répandre la mort dans sa planque? Je te soutiendrai dans les deux initiatives car elles me sont tout aussi appréciables... Seulement, dans un cas, je risque fort de me laisser encore emporter. Je sens encore l'odeur ferreuse qui court sur toi. Cette impression qui provoque chez moi ce frisson libidineux. Et je sais que tu sais de quoi je parle grâce à notre lien... Alors.... Faisons comme cela te chante. Car dans tous les cas, je ferai en sorte que tous les massacres de ce jour ne soient que les préliminaires de quelque chose de bien plus intéressant. *
Un nouveau sourire sur mon visage, tandis que j'avais ponctué ma phrase par un effleurement de son corps de ma main gantée. L'articulation des événements futurs allaient dépendre de la façon que nous aurions d'aborder Birgus et sa planque. L'avantage était de notre côté et il était évident que ce dernier nous prenait au moins pour des "alliés" potentiels. Il ne nous faisait probablement pas confiance mais peu importait. Dans un cas, il ne se soucierait plus de ce genre de choses. Dans l'autre, il serait suffisamment terrifié par nos méthodes pour ne pas oser nous poignarder dans le dos. Et quand enfin nous en aurions fini avec cette petite bande, nous aurions encore à faire tout le chemin vers le laboratoire, et à entretenir la faible vie des quelques enfants que nous avions enlevés.
Oh, comme ce voyage était plaisant. Et comme la compagnie l'était plus encore.
Si en temps normal les victimes d'écartèlement trouvaient la mort via une crise cardiaque ou une asphyxie provoquée par l'étirement et la panique, le sujet d'expériences de la liche avait déjà rejoint l'autre monde bien avant que sa carcasse déchiquetée ne vienne rejoindre le chevalet. Aussi, les mécanismes continuèrent de tourner inlassablement, étirant toujours un peu plus les membres du corps meurtri jusqu'à son point de rupture. Observant le corps à présent déchiré de toutes parts, je pris mon carnet pour y apporter quelques observations tout en dessinant rapidement un schéma de la scène. Puis, déposant ce dernier, je contournai ensuite le chevalet pour rejoindre la liche hilare. Ancrant mon regard dans ses yeux fous, une vague ardente grimpa dans ma poitrine tandis que je me perdais dans ses traits et son air fou. Posant doucement ma main gantée sur sa joue, l'envie de débarrasser le corps de la table pour m'en servir s'insinua rapidement dans mon esprit avant d'être rapidement chassé par le choc répété contre la porte de la salle de "divertissement". Un intrus, venu nous déranger au pire moment. Dans un soupir étouffé, je fis signe à mon amante de rester là où elle était, toujours couverte de sang, tandis que je me dirigeai silencieusement vers la porte pour écouter ce que le nouvel arrivant avait à dire. Ce dernier, un homme à la voix aussi aigue qu'un eunuque, continuait de tambouriner contre le bois épais de la porte afin d'attirer l'attention des personnes présentes. Quand, enfin, il entendit mes pas de l'autre côté, il se décida enfin à prendre la parole de manière plus audible.
- Ma dame? Ma dame?! Navré de vous déranger mais vous prenez plus de temps que prévu et je voulais m'assurer que...
Il n'acheva pas sa phrase que la porte s'ouvrit brusquement. L'attrapant au col, je tirai l'intrus vers l'intérieur de la pièce sans mot dire avant de refermer la lourde porte et de verrouiller de nouveau la serrure. Observant le nouvel arrivant, je remarquai un demi-elfe au visage fin et aux traits androgynes. A son air trop propre sur lui, à sa coupe et à sa silhouette je devinai aisément la nature de sa présence au sein du bordel. Plaçant directement ma main gantée sur sa bouche alors qu'il s'apprêtait à crier, je fixai ses yeux au travers de mes lentilles. Peur. Incompréhension. Panique. Le pauvre homme avait au moins le mérité d'avoir rapidement compris toute l'erreur de sa présence et toute l'horreur de ce qui se déroulait plus bas. Seulement... Cette déduction arriva tout de même trop tard puisque, déjà, une seringue était venue se planter dans sa gorge. Non pas une drogue dont le but était de l'endormir ou de le paralyser. Seulement un mélange d'arsenic liquide avec d'autres réactifs. Enfoncée dans la gorge, le liquide pénétra rapidement dans le système sanguin de ma victime qui, déjà commençait à présenter les premiers symptômes de ce qui allait être une mort rapide mais particulièrement douloureuse. Me redressant, j'attrapai ce dernier par la tignasse avant de le trainer mollement sur les dalles sombres de la salle sadomasochiste. Toussotant et se contorsionnant, le demi-elfe commençait déjà à se vomir dessus et à montrer des insuffisances respiratoires qui conduiraient inévitablement au trépas. Jetant le corps aux pieds sanguinolents du chevalet d'écartèlement, je plongeai de nouveau mon regard vers ma sadique assistante.
* Il semblerait que notre petite sauterie va devoir prendre fin. Si certains employés commencent à s'inquiéter du temps passé ici, nous risquons d'avoir tout un tas d'abrutis curieux qui risquent de venir frapper à la porte de la salle. Et si les massacrer ne me dérangerait absolument pas, j'aime autant que nous partions de ce charnier de foutre et de sang afin de nous rendre vers notre prochaine destination si cela te sied. Je frappai le corps du demi-elfe du pied, agacé par les glapissements humides et étranglés que ce dernier produisait dans ses propres déjections gastriques. J'ai de plus obtenu les réponses aux questions que je me posais. *
Dans l'air, l'odeur de fleur d'oranger s'était à présent teintée d'un fort arôme ferreux et nauséabond, caractéristique du sang versé et des viscères répandus. Ainsi, nous pouvions ressortir nonchalamment de la salle de torture. Demandant à Mélantha de reprendre son apparence trompeuse et lapine avant de nous faire sortir du bordel, nous allions rejouer la scène du proxénète mécontent de sa "poupée". Comme si elle n'avait pas été assez bonne pour le bordel. Comme si elle n'était suffisante que pour assouvir les besoins de l'homme qui avait cherché à la vendre. Comme si elle avait été trop apeurée. Personne ne nous arrêta sur notre route. Personne ne posa de questions. Mais tous les regards furent amusés et moqueurs envers la pauvre créature hybride qui gémissait doucement au creux de mes mains. Quelle ironie, quand on savait à quel point celle que je "guidai" était plus méritante et séduisante que ces catins de bas étage. Une fois de hors, je dirigeai notre duo jusqu'aux abords d'un chemin boueux éloigné de la maison close où la liche put reprendre sa véritable apparence. Amusé et dans un grand sourire, je pris finalement la parole, expliquant mon point de vue sur la situation globale.
* Ainsi, tout n'était qu'une question d'ambition personnelle de la part de cette matrone aux appétences étranges. Les violonistes n'étaient qu'un moyen et Birgus n'est pas suffisamment influent pour tenir son propre réseau en ordre et empêcher des luttes intestines de se jouer sur son territoire. Il ne me sera donc d'aucune utilité. Un animal de plus à disséquer. Ou à utiliser. Je sais à quel point ces histoires basiques te sont ennuyeuses Mélantha, aussi, je te pose la question. Souhaites-tu te moquer ouvertement de ce pauvre bandit et d'utiliser nos informations à notre avantage, afin d'en extirper richesses et biens pour la suite de notre voyage... Ou bien souhaites-tu répandre la mort dans sa planque? Je te soutiendrai dans les deux initiatives car elles me sont tout aussi appréciables... Seulement, dans un cas, je risque fort de me laisser encore emporter. Je sens encore l'odeur ferreuse qui court sur toi. Cette impression qui provoque chez moi ce frisson libidineux. Et je sais que tu sais de quoi je parle grâce à notre lien... Alors.... Faisons comme cela te chante. Car dans tous les cas, je ferai en sorte que tous les massacres de ce jour ne soient que les préliminaires de quelque chose de bien plus intéressant. *
Un nouveau sourire sur mon visage, tandis que j'avais ponctué ma phrase par un effleurement de son corps de ma main gantée. L'articulation des événements futurs allaient dépendre de la façon que nous aurions d'aborder Birgus et sa planque. L'avantage était de notre côté et il était évident que ce dernier nous prenait au moins pour des "alliés" potentiels. Il ne nous faisait probablement pas confiance mais peu importait. Dans un cas, il ne se soucierait plus de ce genre de choses. Dans l'autre, il serait suffisamment terrifié par nos méthodes pour ne pas oser nous poignarder dans le dos. Et quand enfin nous en aurions fini avec cette petite bande, nous aurions encore à faire tout le chemin vers le laboratoire, et à entretenir la faible vie des quelques enfants que nous avions enlevés.
Oh, comme ce voyage était plaisant. Et comme la compagnie l'était plus encore.
Invité
Invité
Le corps déchiqueté, le joujou maintenant inutile. La liche dévorait des yeux le Docteur qui s'approchait, lui caressant la joue. La folie augmentait en elle et la cadence allait s’accélérer. Un cadavre et leurs âmes brûlantes de cette flamme éternelle de la démence, il était certain qu'ensemble, ils allaient repeindre cette pièce de fond en comble. Rendant le donjon sexuel en une véritable salle des horreurs. Mais ses fantasmes se turent au bruit de la lourde porte qui cognait avec frénésie. Puisque la liche ne balançait qu'entre folie et colère, cette interruption l'énerva au plus haut point. Décidément chez les putes, il n'y avait pas moyen de prendre du plaisir.
Avant qu'elle ne puisse réagir, le Docteur, d'un signe de main délicat, annonça qu'il se chargerait de l'invité. Les bras croisés, l'impatiente observait le demi-elfe, apeuré, chutant, se faisant piquer. Son entrée fut tout aussi rapide et soudaine que sa mort imminente. Agonisant de la plus horrible des manières, la liche gloussa à la vue de ce corps gisant au sol et convulsant.
En écoutant le Docteur, Mélantha haussa des épaules. Elle ne put réaliser ce qu'elle prévoyait pour cette salle immonde, mais elle préférait partir que de rester dans l'établissement des enfers. Et encore, les enfers était un bien meilleur endroit que ce bordel. En guise de réponse, elle reprit son apparence de lapine dévergondée. Cependant, avant de quitter la salle, elle vola quelques accessoires qui lui semblait pertinent, instrument de torture ou collier de piques, de petits détails facilement transportable et dissimulable dans un décolleté faussement impressionnant.
Lorsqu'ils quittèrent l'établissement éloignés des regards curieux et moqueurs, les sanglots se changèrent en gloussement. Un rire qui s'intensifia lorsqu'elle reprit sa forme originelle, éloignés de plusieurs rues du bordel. Mélantha s'adossa à un mur, croisant les bras, en écoutant le plan du Docteur, n'étant que le meneur de leurs possibilités. Elle hocha la tête, passive et à l'écoute puis, sur le point de répondre, elle s'éloigna de son appui.
"Les richesses ne m'intéresse pas. Mais j'ai bien envie d'assouvir ma supériorité sur ce minable. Il m'a fait perdre un temps fou et aurait sûrement fini par se retourner contre nous, con comme il est. Je veux lui rappeler où est sa place et à qui il a demandé de s'occuper de ses affaires de merde."
Elle sourit à l'impression qu'elle donnait au Docteur. Bien qu'elle ne ressentait pas les frissons comme les mortels, elle ressentait ce que son compagnon pouvait sentir. Son égo était nourri, elle lui tourna autour comme pour accentuer cet aspect. Passant sa main, caressant le corps de son amant tout en marchant.
"Au vu de tout ce que nous avons fait, mes attentes seront bien grandes Monsieur le Docteur."
Elle termina sa phrase en passant sa griffe sous le bec du masque. Joueuse.
Trois coups. "Seul l'or domine les maux". La trappe s'ouvrit sur le ciel crépusculaire amenant le duo aux mêmes corridors qu'ils avaient découverts plus tôt dans la journée. Le gardien les reconnut de plus tôt et détermina qu'ils avaient fini leur mission, il les laissa entrer. La liche avait soigné sa présentation lorsqu'ils furent une halte à l'auberge, nettoyée de toutes traces de sang. Ses petites lunettes teintées sur le nez, les mains dans les poches de son veston de cuir sombre, et un fin pique d'ombre qu'elle s'amusait à mâchouiller entre ses dents, la liche avançait nonchalamment et confiante. Telle une habituée des lieux.
Ils arrivèrent à la grande salle où ils avaient rencontrés Birgus dans la matinée. A moitié assis sur son grand bureau, il écoutait ce que d'autres bandits, plus grands que lui, avaient à lui dire. La plupart des brigands de la bande de Birgus semblaient plus forts et imposants que leur chef, et pourtant c'était bien ce gobelin qui aspirait tout le charisme et l'aisance d'un supérieur, il n'avait pas besoin de faire ses preuves physiques pour imposer le respect. Enfin. C'est comme cela qu'il avait toujours fonctionner jusqu'ici, mais aujourd'hui, la négociation et la dissuasion n'allait rien pouvoir faire pour le sauver. Mélantha interrompit la conversation sans gênes.
"La balade fut agréable, merci de le demander."
L'épine au coin du sourire, la liche dévisageait le gobelin. Celui-ci répondit d'un mouvement de menton, un rictus narquois en coin dévoilant ses canines pointues.
"Ce fut rapide. J'ai entendu parlé du massacre au camp des violonistes. On raconte que c'était inhumain ce qu'il s'est passé là bas. Je n'en attendais pas moins."
La liche se mit à rire. Il était si arrogant de leur parler comme des larbins qui avaient gentiment exécuter une mission obligatoire. Pour gagner quoi ? Une alliance ? Du respect ? De l'argent ? Peu importait quel lot de consolation leur prévoyait-on. C'était de la merde. Tout comme leurs existences et leurs enjeux minables. La plupart des criminels témoins et présents dans la salle, n'aimaient guère le rire de la démone, et tous gardèrent un œil sur elle, certains se rapprochant.
"Qu'est-ce que vous avez fait de Marelle ? Une fois que vous m'aurez donné les informations que vous avez récupérés, nous pourrons conclure notre alliance."
Sa promesse sonnait tellement faux. Rien qu'au comportement des abrutis aux alentours ainsi qu'à sa position fermée et son sourire moqueur. Le chef n'était pas dupe, le massacre à la forêt ne l'avait pas du tout convaincu, à la tête de la folle, il était évident que leur motivation n'était que sanglante. La liche laissa le Docteur commençait à répondre si le cœur l'enviait. Mais Mélantha finirait par achever ce qu'ils avaient commencé. Elle s'avança jusqu'au gobelin, ne craignant pas les bras armés qui seraient prêts à lui sauter dessus pour la massacrer.
"Aah Birgus, Birgus, Birgus..."
Le chef se tenait bien droit, le regard noir, il ne craignait pas la liche qui s'était approché de lui au point qu'il doive lever le regard à elle. Plus grande que lui, l'elfe cadavérique s'amusait du rapport de taille n'hésitant pas à forcer sur le fait de devoir baisser la tête pour le regarder. Le provoquant. Lui, moralement, il ne s'abaissa pas à elle, il était confiant que les hommes alentours la tuerait au moindre geste suspect.
"Tu n'es pas mieux que ceux qu'on a visité. Quoiqu'à l'influence plus faible mais peut être aux bras plus armés."
Elle jeta un coup d’œil au plus gros d'entre eux. Désignant leur force par ce qu'elle voyait.
"Je pense que je vais rattraper le temps que j'ai perdu à jouer la bonne samaritaine. Donne moi une seule raison de ne pas le faire."
La liche retira sa petite pointe d'ombre qu'elle avait dans la bouche, jouant avec entre ses griffes. Le gobelin avait beau être malin, il fit tout de même l'erreur de la sous-estimer, elle et le Docteur, contre son armée de guignoles. Redressant la tête, la confrontant, les dents serrées, il pesta.
"Essai toujours."
Un léger mouvement de tête donna le signal à ses gars de s'activer. Les grognements et respirations de buffles s'apprêtaient à tous se jeter en même temps. Après lui avoir jeté le petit morceau ombreux sur la figure, la liche recula rapidement en sautillant, rejoignant le Docteur tout en rigolant. Elle tourna sur elle même provoquant un tourbillon des ombres, servant de bouclier éphémère mais surtout pour camoufler un instant ce qu'ils préparaient. Qu'importe quelle utilité le Docteur y trouverait, la liche, elle, se métamorphosa en l'un des brigands.
Le tourbillon s'estompa et la liche, camouflée en un gros barbare, se jeta sur la foule en donnant des coups de toutes parts, les traversant et se jouant de la confusion. Certains se prenaient déjà à se frapper entre eux en pensant abattre la liche. C'était un chaos. Elle changea plusieurs fois d'apparence lorsque cela permit de propager les complications au sein du groupe. Elle ne fut pas épargnés de quelques coups de lames ou de poings dans la figure, mais sa résistance et ses manipulations détournaient toujours ses assaillants de la véritable cible qu'elle était. Ils étaient au moins six ou sept dans ce grabuge qui n'avait pas de fin, tandis que le Docteur devait se farcir l'autre moitié et le gobelin.
Consciente des capacités du Docteur qui n'égalaient pas les siennes en terme d'attaques frontales, la liche ne le laissa pas face à l'autre groupe qui tenterait de l'assassiner. Elle reprit sa forme originelle et sortie rapidement une carte de son tarot avant de la lancer en direction du Docteur.
Tel des jumeaux siamois, l'entité se divisa en deux pour former deux être distincts. Semblables. Aux apparences squelettiques sombres, fulminante d'une aura ténébreuse. Les yeux luisants, tout aussi avide de chair que ceux de la liche. Claquant des mâchoires tels des réflexes de prédateurs, les deux êtres rapides courraient de partout mordant tout ce qu'ils pouvaient. Leurs gestes étaient coordonnés, semblable à des reflets d'un miroir.
Cela suffirait au moins à réduire la charge à l'encontre du Docteur et ainsi occuper plusieurs des bandits. Dès que l'un d'eux fut mordu par l'une des deux pestes, il se voyait nécroser relativement rapidement. Une pestilence en guise de venin. Lorsque les premières victimes se rendirent compte de la dangerosité des monstres, ils tentèrent au mieux d'éviter les morsures. Mais lorsque l'on évitait l'un d'eux, l'autre se rappliquait. Les cris de douleurs et d'effroi se faisaient déjà entendre. Alors que Mélantha en riait tout en se battant à la dague, elle chercha du regard le gobelin qui avait soudainement disparu. Ainsi il ne faisait plus parti de la fête ? Tous ces mouvements la distrayait et elle ne savait dire où était sa cible principale.
Alors qu'elle poignarda l’œil de son adversaire actuel, elle se détourna.
"Où est-ce que t'es passé Birgus ?!"
Elle hurla en l'interpellant, mécontente de l'absence de celui-ci. C'était celui dont elle voulait se jouer et voilà qu'il manquait à l'appel. En l'attendant, elle massacrait avec rage les autres assaillants.
Avant qu'elle ne puisse réagir, le Docteur, d'un signe de main délicat, annonça qu'il se chargerait de l'invité. Les bras croisés, l'impatiente observait le demi-elfe, apeuré, chutant, se faisant piquer. Son entrée fut tout aussi rapide et soudaine que sa mort imminente. Agonisant de la plus horrible des manières, la liche gloussa à la vue de ce corps gisant au sol et convulsant.
En écoutant le Docteur, Mélantha haussa des épaules. Elle ne put réaliser ce qu'elle prévoyait pour cette salle immonde, mais elle préférait partir que de rester dans l'établissement des enfers. Et encore, les enfers était un bien meilleur endroit que ce bordel. En guise de réponse, elle reprit son apparence de lapine dévergondée. Cependant, avant de quitter la salle, elle vola quelques accessoires qui lui semblait pertinent, instrument de torture ou collier de piques, de petits détails facilement transportable et dissimulable dans un décolleté faussement impressionnant.
Lorsqu'ils quittèrent l'établissement éloignés des regards curieux et moqueurs, les sanglots se changèrent en gloussement. Un rire qui s'intensifia lorsqu'elle reprit sa forme originelle, éloignés de plusieurs rues du bordel. Mélantha s'adossa à un mur, croisant les bras, en écoutant le plan du Docteur, n'étant que le meneur de leurs possibilités. Elle hocha la tête, passive et à l'écoute puis, sur le point de répondre, elle s'éloigna de son appui.
"Les richesses ne m'intéresse pas. Mais j'ai bien envie d'assouvir ma supériorité sur ce minable. Il m'a fait perdre un temps fou et aurait sûrement fini par se retourner contre nous, con comme il est. Je veux lui rappeler où est sa place et à qui il a demandé de s'occuper de ses affaires de merde."
Elle sourit à l'impression qu'elle donnait au Docteur. Bien qu'elle ne ressentait pas les frissons comme les mortels, elle ressentait ce que son compagnon pouvait sentir. Son égo était nourri, elle lui tourna autour comme pour accentuer cet aspect. Passant sa main, caressant le corps de son amant tout en marchant.
"Au vu de tout ce que nous avons fait, mes attentes seront bien grandes Monsieur le Docteur."
Elle termina sa phrase en passant sa griffe sous le bec du masque. Joueuse.
*
Trois coups. "Seul l'or domine les maux". La trappe s'ouvrit sur le ciel crépusculaire amenant le duo aux mêmes corridors qu'ils avaient découverts plus tôt dans la journée. Le gardien les reconnut de plus tôt et détermina qu'ils avaient fini leur mission, il les laissa entrer. La liche avait soigné sa présentation lorsqu'ils furent une halte à l'auberge, nettoyée de toutes traces de sang. Ses petites lunettes teintées sur le nez, les mains dans les poches de son veston de cuir sombre, et un fin pique d'ombre qu'elle s'amusait à mâchouiller entre ses dents, la liche avançait nonchalamment et confiante. Telle une habituée des lieux.
Ils arrivèrent à la grande salle où ils avaient rencontrés Birgus dans la matinée. A moitié assis sur son grand bureau, il écoutait ce que d'autres bandits, plus grands que lui, avaient à lui dire. La plupart des brigands de la bande de Birgus semblaient plus forts et imposants que leur chef, et pourtant c'était bien ce gobelin qui aspirait tout le charisme et l'aisance d'un supérieur, il n'avait pas besoin de faire ses preuves physiques pour imposer le respect. Enfin. C'est comme cela qu'il avait toujours fonctionner jusqu'ici, mais aujourd'hui, la négociation et la dissuasion n'allait rien pouvoir faire pour le sauver. Mélantha interrompit la conversation sans gênes.
"La balade fut agréable, merci de le demander."
L'épine au coin du sourire, la liche dévisageait le gobelin. Celui-ci répondit d'un mouvement de menton, un rictus narquois en coin dévoilant ses canines pointues.
"Ce fut rapide. J'ai entendu parlé du massacre au camp des violonistes. On raconte que c'était inhumain ce qu'il s'est passé là bas. Je n'en attendais pas moins."
La liche se mit à rire. Il était si arrogant de leur parler comme des larbins qui avaient gentiment exécuter une mission obligatoire. Pour gagner quoi ? Une alliance ? Du respect ? De l'argent ? Peu importait quel lot de consolation leur prévoyait-on. C'était de la merde. Tout comme leurs existences et leurs enjeux minables. La plupart des criminels témoins et présents dans la salle, n'aimaient guère le rire de la démone, et tous gardèrent un œil sur elle, certains se rapprochant.
"Qu'est-ce que vous avez fait de Marelle ? Une fois que vous m'aurez donné les informations que vous avez récupérés, nous pourrons conclure notre alliance."
Sa promesse sonnait tellement faux. Rien qu'au comportement des abrutis aux alentours ainsi qu'à sa position fermée et son sourire moqueur. Le chef n'était pas dupe, le massacre à la forêt ne l'avait pas du tout convaincu, à la tête de la folle, il était évident que leur motivation n'était que sanglante. La liche laissa le Docteur commençait à répondre si le cœur l'enviait. Mais Mélantha finirait par achever ce qu'ils avaient commencé. Elle s'avança jusqu'au gobelin, ne craignant pas les bras armés qui seraient prêts à lui sauter dessus pour la massacrer.
"Aah Birgus, Birgus, Birgus..."
Le chef se tenait bien droit, le regard noir, il ne craignait pas la liche qui s'était approché de lui au point qu'il doive lever le regard à elle. Plus grande que lui, l'elfe cadavérique s'amusait du rapport de taille n'hésitant pas à forcer sur le fait de devoir baisser la tête pour le regarder. Le provoquant. Lui, moralement, il ne s'abaissa pas à elle, il était confiant que les hommes alentours la tuerait au moindre geste suspect.
"Tu n'es pas mieux que ceux qu'on a visité. Quoiqu'à l'influence plus faible mais peut être aux bras plus armés."
Elle jeta un coup d’œil au plus gros d'entre eux. Désignant leur force par ce qu'elle voyait.
"Je pense que je vais rattraper le temps que j'ai perdu à jouer la bonne samaritaine. Donne moi une seule raison de ne pas le faire."
La liche retira sa petite pointe d'ombre qu'elle avait dans la bouche, jouant avec entre ses griffes. Le gobelin avait beau être malin, il fit tout de même l'erreur de la sous-estimer, elle et le Docteur, contre son armée de guignoles. Redressant la tête, la confrontant, les dents serrées, il pesta.
"Essai toujours."
Un léger mouvement de tête donna le signal à ses gars de s'activer. Les grognements et respirations de buffles s'apprêtaient à tous se jeter en même temps. Après lui avoir jeté le petit morceau ombreux sur la figure, la liche recula rapidement en sautillant, rejoignant le Docteur tout en rigolant. Elle tourna sur elle même provoquant un tourbillon des ombres, servant de bouclier éphémère mais surtout pour camoufler un instant ce qu'ils préparaient. Qu'importe quelle utilité le Docteur y trouverait, la liche, elle, se métamorphosa en l'un des brigands.
Le tourbillon s'estompa et la liche, camouflée en un gros barbare, se jeta sur la foule en donnant des coups de toutes parts, les traversant et se jouant de la confusion. Certains se prenaient déjà à se frapper entre eux en pensant abattre la liche. C'était un chaos. Elle changea plusieurs fois d'apparence lorsque cela permit de propager les complications au sein du groupe. Elle ne fut pas épargnés de quelques coups de lames ou de poings dans la figure, mais sa résistance et ses manipulations détournaient toujours ses assaillants de la véritable cible qu'elle était. Ils étaient au moins six ou sept dans ce grabuge qui n'avait pas de fin, tandis que le Docteur devait se farcir l'autre moitié et le gobelin.
Consciente des capacités du Docteur qui n'égalaient pas les siennes en terme d'attaques frontales, la liche ne le laissa pas face à l'autre groupe qui tenterait de l'assassiner. Elle reprit sa forme originelle et sortie rapidement une carte de son tarot avant de la lancer en direction du Docteur.
Tel des jumeaux siamois, l'entité se divisa en deux pour former deux être distincts. Semblables. Aux apparences squelettiques sombres, fulminante d'une aura ténébreuse. Les yeux luisants, tout aussi avide de chair que ceux de la liche. Claquant des mâchoires tels des réflexes de prédateurs, les deux êtres rapides courraient de partout mordant tout ce qu'ils pouvaient. Leurs gestes étaient coordonnés, semblable à des reflets d'un miroir.
Cela suffirait au moins à réduire la charge à l'encontre du Docteur et ainsi occuper plusieurs des bandits. Dès que l'un d'eux fut mordu par l'une des deux pestes, il se voyait nécroser relativement rapidement. Une pestilence en guise de venin. Lorsque les premières victimes se rendirent compte de la dangerosité des monstres, ils tentèrent au mieux d'éviter les morsures. Mais lorsque l'on évitait l'un d'eux, l'autre se rappliquait. Les cris de douleurs et d'effroi se faisaient déjà entendre. Alors que Mélantha en riait tout en se battant à la dague, elle chercha du regard le gobelin qui avait soudainement disparu. Ainsi il ne faisait plus parti de la fête ? Tous ces mouvements la distrayait et elle ne savait dire où était sa cible principale.
Alors qu'elle poignarda l’œil de son adversaire actuel, elle se détourna.
"Où est-ce que t'es passé Birgus ?!"
Elle hurla en l'interpellant, mécontente de l'absence de celui-ci. C'était celui dont elle voulait se jouer et voilà qu'il manquait à l'appel. En l'attendant, elle massacrait avec rage les autres assaillants.
Citoyen de La République
Nahash
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Marchand aux côtés de Mélantha dans le repère de Birgus, je m'amusai à observer les différents regards qui vinrent se poser sur nous. Contrairement à plus tôt, ces derniers étaient passés d'une terreur et méfiance apparente à une certaine forme de confiance. Plus exactement, on lisait dans chacun des visages une certaine malice. Comme si les bandits possédaient un coup d'avance sur nous. Comme si nos actions n'avaient fait qu'asseoir une potentielle autorité qu'ils auraient eu sur nous. Comme si nous leur appartenions. Quelle audace. Quelle stupidité. La liche se pavanait presque devant eux, jouant de son aiguille ombreuse tandis que nous approchions enfin du gobelin à la tête de tous ces malfrats. il m'aurait été aisé de prendre la parole. De mener la discussion comme précédemment et peut-être même tenter d'entamer une négociation pour un potentiel accord. Un partenariat illégal et forgé dans le dos du sénateur qui m'aurait assuré une pluralité dans mes ressources. Seulement... De tels jeux ne pouvaient se jouer avec des sous-fifres. Avec des imbéciles à peine capable de retenir leurs membres et leurs queues face aux multiples catins que contenaient ce monde.
Au milieu de la pièce, Birgus nous attendait, comme auparavant. Son charisme était toujours présent. Sa prestance aussi. Il se voulait fort et autoritaire. Il n'était pourtant que le roquet inutile d'une pègre qui ne se souciait même pas de lui. "Evitez d'emmerder les gars de Birgus". Quelle ironie, quand on savait ce qu'ils représentaient, et ce que nous voulions faire. Je devais bien l'avouer, le gobelin avait l'espace d'un moment suscité mon intérêt. Si nos investigations avaient démontré un bandit puissant et efficace, qui souhaitait se débarrasser d'un problème léger plutôt que d'une véritable sédition, j'aurais pu envisager quelque chose. Au final, le chef de cette bande n'était rien d'autre qu'un gros poisson dans une petite mare. Il s'amusait à traumatiser et brutaliser les autres animaux nageant à ses côtés, tout en évitant les pécheurs autant que possible. Seulement, cet imbécile nous prenait pour des poissons. Une erreur de jugement, qui allait lui être fatale. Après quelques rapides échanges, et une nouvelle provocation de la part du mafieux, Mélantha révéla finalement nos intentions en lançant les hostilités dans un jet ombreux en direction du peau-verte. Reculant pour revenir à mes côtés, elle déclencha alors une protection ténébreuses qui nous donnerait le temps de nous préparer. Sortant deux fioles de gaz, je fis éclater ces dernières contre le sol afin de m'entourer d'un nuage poisseux et verdâtre qui me permit - lorsque le nuage d'ombre cessa - de m'élancer dans une direction éloignée du corps à corps. La liche entamait ses manœuvres, brutale et violente, tandis que je rejoignais une sorte d'alcôve naturelle où se terrait deux brigands.
A mon approche ces derniers levèrent leurs lames, prêts à frapper, avant de se rendre compte des deux flacons qui volaient sur eux. Le plus habile des deux malfrats frappa violemment le contenant en verre dans le but d'éviter tout contact direct, remarquant trop tard son erreur. A l'intérieur de ces fioles se trouvait une acide particulièrement virulente qui vint rapidement ronger le bras et le visage du malotru qui avait osé brisé les fioles. Dans une hurlement, ce dernier se retourna vers son compagnon qui assista horrifié à la fonte du visage de son ami. A peine eut-il le temps de le dégager pour reporter son attention sur moi que, déjà, j'avais clos la distance et enfonçait mon stiletto dans son ventre. Une fois. Puis deux. Puis trois. Chaque fois en remontant le long de son tronc jusqu'à finir par percer sa poitrine. Quand son corps s'effondra sur le sol, le malfrat au visage fondu continuait encore d'hurler. Par pure bonté d'âme, ma lame glissa sur sa gorge endolori, répandant sur le sol son raisiné et ce qui lui restait d'humanité. Les deux imbéciles neutralisés, je remarquai sur les "hauteurs" de la salle plusieurs individus qui s'avançaient. D'un rapide coup d'œil vers Mélantha, je vérifiai qu'elle avait les choses en mains lorsque je commença à courir au travers de la pièce avant de me faire de nouveau intercepter. Si ma première tactique avait été efficace, il était plus qu'évident que je ne pouvais pas la reproduire éternellement et, face à mes nouveaux adversaires, l'idée d'entamer le moindre duel était purement suicidaire. C'est là que mon amante décida d'intervenir, projetant vers moi l'une de ses cartes mystiques. Dans un crissement étrange, deux formes ombreuses firent leur apparition, invoquées par la magie enténébrées de la liche. A peine furent-elles invoquées que ces créations se jetèrent sur les bandits présents. Mordant et déchirant tout ce qu'elles pouvaient. J'avais là la distraction qu'il me fallait. Un chaos notable, étendu à tout le repère et qui me permettait d'évoluer sans véritable difficulté parmi la foule de badauds et sous l'escorte de créatures aussi inquiétantes que malveillantes.
Ainsi, je pus finalement parvenir jusqu'aux hommes se situant sur les points les plus hauts du repère. S'ils braquaient leurs arbalètes sur Mélantha, les bandits changèrent rapidement de cibles en remarquant l'arrivée des deux amants ombreux et de ma propre personne. Au moins, ils étaient réactifs et je ne pouvais pas leur enlever ça. Dans une première salve, les bandits tentèrent d'abattre les deux monstre tandis que je me voutais en avant afin d'éviter un potentiel trait mortel. Se fichant dans les corps squelettiques des créatures, les projectiles ne provoquèrent rien d'autre que de petites giclées fumantes. Ainsi que la réaction des deux créatures qui reprirent leur folle avancée dans le but d'arracher avec les dents la moindre forme de vie hostile. Conscient que les carreaux seraient inefficaces sur les monstres, l'un des mafieux redirigea son arbalète dans ma direction,.
- Vous faites pas chier avec les squelettes! Tirez sur le Docteur! Il est ptètre responsable de leur présence! Butez le!
Paniqués, ses alliés l'écoutèrent et bientôt, l'ensemble des cinq arbalètes me firent face alors que les amants avançaient. Et dans un claquement sourd, les traits quittèrent de nouveau les rails sur lesquels ils reposaient. Trois carreaux rencontrèrent les corps enténébrés des créatures m'escortant, le reste fila dans l'air dans un sifflement mortifère. Cuisse. Flanc droit. Les traits touchèrent leur cible dans une imprécision totale. Pourtant, les pointes d'acier pénétrèrent tout de même ma chair jusqu'à venir se cogner contre l'os de mon articulation. Par réflexe musculaire, mon corps esquissa un mouvement de recul face à l'impact. Les bandits hurlèrent de joie, tandis qu'ils chargeaient de nouveau leurs armes pour refaire feu. Puis, la seconde salve se déclencha, alors que les hommes les plus près subissaient les assauts des amants squelettiques.
Un gargarisme sanglant. Plusieurs carreaux dans la poitrine. Un genou contre le sol. Le corps traversé par quelques spasmes tandis qu'un liquide vermeil coulait le long de mon manteau de cuir. Le temps qui sembla se stopper. Les hauteurs du repère n'étaient pas véritablement des balcons. En vérité, il s'agissait plutôt d'irrégularités de terrain qui s'apparentaient à des alcôves surélevées d'où l'on pouvait prendre un peu de hauteur. Ainsi, toute la salle pu apercevoir mon corps transpercé par les carreaux des tireurs. Corps qui, meurtri, s'écroula sur le sol.
Au milieu de la pièce, Birgus nous attendait, comme auparavant. Son charisme était toujours présent. Sa prestance aussi. Il se voulait fort et autoritaire. Il n'était pourtant que le roquet inutile d'une pègre qui ne se souciait même pas de lui. "Evitez d'emmerder les gars de Birgus". Quelle ironie, quand on savait ce qu'ils représentaient, et ce que nous voulions faire. Je devais bien l'avouer, le gobelin avait l'espace d'un moment suscité mon intérêt. Si nos investigations avaient démontré un bandit puissant et efficace, qui souhaitait se débarrasser d'un problème léger plutôt que d'une véritable sédition, j'aurais pu envisager quelque chose. Au final, le chef de cette bande n'était rien d'autre qu'un gros poisson dans une petite mare. Il s'amusait à traumatiser et brutaliser les autres animaux nageant à ses côtés, tout en évitant les pécheurs autant que possible. Seulement, cet imbécile nous prenait pour des poissons. Une erreur de jugement, qui allait lui être fatale. Après quelques rapides échanges, et une nouvelle provocation de la part du mafieux, Mélantha révéla finalement nos intentions en lançant les hostilités dans un jet ombreux en direction du peau-verte. Reculant pour revenir à mes côtés, elle déclencha alors une protection ténébreuses qui nous donnerait le temps de nous préparer. Sortant deux fioles de gaz, je fis éclater ces dernières contre le sol afin de m'entourer d'un nuage poisseux et verdâtre qui me permit - lorsque le nuage d'ombre cessa - de m'élancer dans une direction éloignée du corps à corps. La liche entamait ses manœuvres, brutale et violente, tandis que je rejoignais une sorte d'alcôve naturelle où se terrait deux brigands.
A mon approche ces derniers levèrent leurs lames, prêts à frapper, avant de se rendre compte des deux flacons qui volaient sur eux. Le plus habile des deux malfrats frappa violemment le contenant en verre dans le but d'éviter tout contact direct, remarquant trop tard son erreur. A l'intérieur de ces fioles se trouvait une acide particulièrement virulente qui vint rapidement ronger le bras et le visage du malotru qui avait osé brisé les fioles. Dans une hurlement, ce dernier se retourna vers son compagnon qui assista horrifié à la fonte du visage de son ami. A peine eut-il le temps de le dégager pour reporter son attention sur moi que, déjà, j'avais clos la distance et enfonçait mon stiletto dans son ventre. Une fois. Puis deux. Puis trois. Chaque fois en remontant le long de son tronc jusqu'à finir par percer sa poitrine. Quand son corps s'effondra sur le sol, le malfrat au visage fondu continuait encore d'hurler. Par pure bonté d'âme, ma lame glissa sur sa gorge endolori, répandant sur le sol son raisiné et ce qui lui restait d'humanité. Les deux imbéciles neutralisés, je remarquai sur les "hauteurs" de la salle plusieurs individus qui s'avançaient. D'un rapide coup d'œil vers Mélantha, je vérifiai qu'elle avait les choses en mains lorsque je commença à courir au travers de la pièce avant de me faire de nouveau intercepter. Si ma première tactique avait été efficace, il était plus qu'évident que je ne pouvais pas la reproduire éternellement et, face à mes nouveaux adversaires, l'idée d'entamer le moindre duel était purement suicidaire. C'est là que mon amante décida d'intervenir, projetant vers moi l'une de ses cartes mystiques. Dans un crissement étrange, deux formes ombreuses firent leur apparition, invoquées par la magie enténébrées de la liche. A peine furent-elles invoquées que ces créations se jetèrent sur les bandits présents. Mordant et déchirant tout ce qu'elles pouvaient. J'avais là la distraction qu'il me fallait. Un chaos notable, étendu à tout le repère et qui me permettait d'évoluer sans véritable difficulté parmi la foule de badauds et sous l'escorte de créatures aussi inquiétantes que malveillantes.
Ainsi, je pus finalement parvenir jusqu'aux hommes se situant sur les points les plus hauts du repère. S'ils braquaient leurs arbalètes sur Mélantha, les bandits changèrent rapidement de cibles en remarquant l'arrivée des deux amants ombreux et de ma propre personne. Au moins, ils étaient réactifs et je ne pouvais pas leur enlever ça. Dans une première salve, les bandits tentèrent d'abattre les deux monstre tandis que je me voutais en avant afin d'éviter un potentiel trait mortel. Se fichant dans les corps squelettiques des créatures, les projectiles ne provoquèrent rien d'autre que de petites giclées fumantes. Ainsi que la réaction des deux créatures qui reprirent leur folle avancée dans le but d'arracher avec les dents la moindre forme de vie hostile. Conscient que les carreaux seraient inefficaces sur les monstres, l'un des mafieux redirigea son arbalète dans ma direction,.
- Vous faites pas chier avec les squelettes! Tirez sur le Docteur! Il est ptètre responsable de leur présence! Butez le!
Paniqués, ses alliés l'écoutèrent et bientôt, l'ensemble des cinq arbalètes me firent face alors que les amants avançaient. Et dans un claquement sourd, les traits quittèrent de nouveau les rails sur lesquels ils reposaient. Trois carreaux rencontrèrent les corps enténébrés des créatures m'escortant, le reste fila dans l'air dans un sifflement mortifère. Cuisse. Flanc droit. Les traits touchèrent leur cible dans une imprécision totale. Pourtant, les pointes d'acier pénétrèrent tout de même ma chair jusqu'à venir se cogner contre l'os de mon articulation. Par réflexe musculaire, mon corps esquissa un mouvement de recul face à l'impact. Les bandits hurlèrent de joie, tandis qu'ils chargeaient de nouveau leurs armes pour refaire feu. Puis, la seconde salve se déclencha, alors que les hommes les plus près subissaient les assauts des amants squelettiques.
Un gargarisme sanglant. Plusieurs carreaux dans la poitrine. Un genou contre le sol. Le corps traversé par quelques spasmes tandis qu'un liquide vermeil coulait le long de mon manteau de cuir. Le temps qui sembla se stopper. Les hauteurs du repère n'étaient pas véritablement des balcons. En vérité, il s'agissait plutôt d'irrégularités de terrain qui s'apparentaient à des alcôves surélevées d'où l'on pouvait prendre un peu de hauteur. Ainsi, toute la salle pu apercevoir mon corps transpercé par les carreaux des tireurs. Corps qui, meurtri, s'écroula sur le sol.
Repoussant les formes jumelles qui venaient de tuer Albert et Isviak, le groupe de bandits faisait tout pour tenter de s'assurer de la mort du géant au bec de corbin. Les traits avaient fait mouche et le sang avait giclé mais il était difficile d'être certain que ce dernier n'avait pas simplement perdu connaissance. Mike, le demi-orc à la tête des tireurs laissa son regard jaune glisser sur le corps de Docteur, remarquant en premier ce qui commençait à se produire. Une fumée noire. Menaçante, se dégageait du cadavres rapidement. Comme une fumée mortelle, la brume ombreuse se mis à tournoyer rapidement autour de l'homme transpercé dans un brouhaha horrible. Similaire au cri d'une créature venue d'un enfer lointain, la fumée semblait prendre vie à mesure qu'elle prenait de la hauteur. Bientôt, cette dernière se solidifia en un corps particulièrement grand, touchant presque le plafond du repère, et mesurant un bon mètre de plus que ce qu'était le Docteur. Fasciné par cette nouvelle apparition, Mike ne remarqua même pas la disparition des jumeaux ainsi que le fait qu'il avait naturellement reculé en compagnie de ses deux camarades. Dans la salle, un chaos atroce semblait se déchainer sous les hurlements des hommes se faisant massacrer et sous les cris stridents de la liche. Mais Mike n'avait pas peur. Il enserrait simplement son arbalète dans une adrénaline tout à fait naturelle. Puis, enfin, la créature cessa sa transformation. C'était le Docteur. Mike en était certain. Ce dernier s'était relevé et leur faisait à présent face. Sous une forme bien plus inhumaine qu'auparavant. De ses longues griffes, le monstre sembla entailler son propre ventre pour l'ouvrir de la même façon qu'on vidait un poisson. Un crissement aigue, similaire au métal glissant sur le métal. Un son désagréable. Atroce. Qui était l'annonciateur de l'apparition de créatures plus horribles encore. Du ventre de la bête, une multitude de mains et yeux commencèrent à sortir, telles des araignées aux corps humanoïdes qui rampaient et grognaient en dehors de l'intérieur ombreux de la créature au bec osseux. Et, dans une vague télépathique qui résonna dans tout le repère, tous entendirent les mots et le rugissement du monstre.
* MOUREZ *
Mike décocha son tir sans mot dire. Le trait fila, se plantant dans le crâne d'une des créatures aux pattes multiples qui ne sembla même pas réagir à ce qu'elle venait de subir. La peur, finalement, commençait à cheminer au travers de son corps. Un sentiment glacé, affreux, qui glissa de son bassin pour remonter tout le long de son échine. A ses côtés, l'un de ses amis s'effondrait subitement, terrassé par une des bêtes qui avait évolué avec une rapidité horrible. Puis, ce fut le second malfrat à ses côtés qui tomba dans un gargarisme sanglant, la gorge arrachée par les dents acérés d'une bête déformée. Les doigts de Mike s'écartèrent doucement, faisant tomber sa lourde arbalète sur le sol humidifié par sa propre urine. La peur n'avait pas juste fait son chemin au travers de son esprit, elle était venue le terroriser. Le hanter jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un pantin paralysé qui attendait simplement sa propre fin. Le long des joues du peau-verte, de grandes larmes salés coulaient dans un flot continu. Autour de lui, toutes les bêtes abjectes grognaient et attendaient, sagement, le moment où elles pourraient le dévorer. Puis, la créature géante s'avança.
Glissant sur le sol, l'entité corbine arriva en seulement quelques secondes près du peau-verte. De sa grande main griffue, elle attrapa son crâne pour jouer doucement avec ce dernier, le bougeant de droite à gauche. Et, finalement, elle écarta son énorme bec, dévoilant des dents aussi pointues qu'acérées. Et une langue noire et gluante, qui humidifia les multiples crocs avant qu'enfin ces dernières ne viennent s'enfoncer dans la gorge de Mike. Un flot sanguin. Continue. Intense. Qui glissa dans les hauteurs du repère dans un nouveau hurlement étouffé du demi-orc. Sa fin était venue. Et elle avait été aussi horrible que salissante.
* * *
Jetant le corps de mon adversaire, mon regard glissa doucement vers le centre de la pièce. Ainsi métamorphosé et mes illusions frappant les esprits de toutes les personnes présentes dans le repère, je sentais mon mana s'écouler de mon corps comme un rivière au courant intense. Peu importait. Les premiers tirs d'arbalète avaient bel et bien traversé mon corps, provoquant chez moi de vives douleurs qu'il me fallut canaliser pour pouvoir lancer ma métamorphose et mon illusion. Ainsi, les bandits avaient d'abord crut que j'étais resté debout, chancelant, lorsqu'ils décochèrent leur seconde salve. J'avais pris de grands risques dans la manœuvre, et même si les carreaux étaient encore fichés dans mon aine et mon épaule, je me savais sans danger. Dans cette illusion, j'avais pu agir librement. Tranchant la gorge des deux imbéciles les plus proches pour finalement venir m'en prendre au demi-orc qui semblait les diriger. Je n'avais pas réellement conscience de comment le reste des combats évoluaient dans le repère, même si je devinais que ma compagne s'en sortait à merveille. Seulement... Je ne voyais pas le gobelin parmi les victimes. Et encore moins parmi les derniers hommes encore debout. Avait-il prit la fuite? Allions nous devoir le poursuivre? Je l'espérai. Cependant, il nous faudrait d'abord nous débarrasser des malfrats toujours fidèles au gobelin avant de pouvoir faire quoique ce soit d'autre. Glissant doucement sur le sol maintenant ensanglanté du repère, je vins me placer derrière Mélantha comme une ombre menaçante et à son service. Un énième jeu d'esprit, dans le but de semer encore plus d'effroi parmi les pauvres âmes qui nous combattaient.
Les affrontements allaient bientôt atteindre leur dénouement et, alors même que ma langue métamorphosée venait de nouveau glisser sur mes dents sanguinolentes, je me délectai déjà de la fin de ce massacre.
Invité
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Parmi les brutalités qu'elle assénait et qu'elle subissait. Entre des coups de lames, la liche ressentie un picotement particulier qui était propre à sa malédiction. En premier lieu dans l'épaule puis dans l'aine, ces sensations la déconcerta et elle tourna machinalement la tête vers la direction du Docteur. Ses yeux tombèrent sur le corps de son amant qui s'écroulait, elle ne put investiguer ou observer plus longtemps la scène, ses assaillants n'attendaient pas qu'elle reprenne ses esprits. Elle se fit alors perforer le faisceau supérieur de ses trapèzes, dans un cri de douleur, elle s'extirpa de sa confusion mais pas de sa colère grandissante. Sans même regarder, elle se doutait de ce qu'il venait de se passer. Le trou béant au cœur de son buste vibrait d'une sensation nouvelle, pénible, c'en était douloureux, elle se sentie transpercée par quelque chose d'invisible, impalpable. Sa haine avait atteint le point culminant.
Fulminante de cette aura ténébreuse bien connue, elle lâcha sa dague pour n'être que sauvagerie. De ses cibles, deux s'étaient écroulés de sa lutte précédente. Il en restait cinq à déchiqueter ainsi que les arbalétriers qui devaient payer. Elle se jeta sur le premier qui lui avait enfoncé sa lame dans l'épaule, le bougre torse nue aurait mieux fait de porter une armure puisque les griffes de la monstruosité le transpercèrent dans un déchirement visqueux. Elle remonta sa main pour creuser en hauteur ce trou béant et en tirer n'importe quel organe qui se trouvait sous sa main. L'achevant ainsi, il s'écroulait sur le sol. La liche était à peine entachée. Elle voulait faire gicler tous le sang qu'il y avait à verser.
Lorsque le second et le troisième voulurent se lancer sur elle, une voix télépathique reconnaissable mais déformée résonna dans tous les esprits. Faisant trembler toutes âmes qui vivent sauf une. La liche esquissa un sourire mauvais, déniant être rassurée de la survie du Docteur. La lutte du rez-de-chaussée s'interrompit pour être témoin de la monstruosité qui terrorisait les étages, avec tant de prestance ! L'étage supérieur subissait un carnage et l'inférieur vivrait le même. Les ennemis de la liche s'étaient également figés, comme hypnotisés de terreur, comme un cauchemar. Et dans un rire machiavélique, seule la mort-vivante se remit à bouger, enchaînant ses crimes et achevant les statues vivantes. Ils étaient des poupées et elle en faisait ce qu'elle voulait. Elle planta ses griffes dans la gorge de l'un, arracha de ses dents la nuque d'un autre, déchiqueta le visage d'un énième. Elle ramassa sa dague en achevant ceux qu'elle avait abîmé. Il lui restait encore deux derniers, celui au visage griffé à sang, laissant des entailles béantes, et un dernier qu'elle n'avait pas encore affronté, portant une épée à la lame luxueuse mais surtout émanant d'un pouvoir que craignait la liche.
Avant de s'y attarder, elle sentit la présence du Docteur à ses côtés. Tel un élément lui ramenant la raison, Mélantha était prête à agir de manière plus consciencieuse, faisant plus attention à son entourage et surtout au danger que pouvait représenter l'arme devant elle. Les assaillants étaient désavantagés par l'effroi que provoquer le geste du Docteur. Ainsi Mélantha débuta la lutte, commençant sur le plus démunis, abîmé et à moitié aveuglé, en donnant de multiples coups de dagues. Étrangement, peut être trop conscient du danger que représentait la liche, celui à la lame divine se tournait vers elle et non sur le Docteur. Mélantha dût se détourner de sa cible principale pour se défendre, agrippant l'arme par la lame qui allait la transpercer. En effet, ses doutes se confirmèrent quant à la puissance de l'épée puisque sa peau brûla au moindre contact avec celle-ci. Cependant, la tentative de blesser la liche était une erreur monumentale puisque cela permit au Docteur d'achever aussi aisément l'abruti qui se retrouvait coincé. C'était ridicule, une mort stupide. Débarrassé du potentiel danger, l'on put retirer la vie au dernier qui était déjà bien affaiblit.
Les cadavres gisant partout dans le repère ne la satisfaisait pas. Son jouet principal était absent. La liche haletait de folie, presque en panique de ne pas assouvir sa frustration. La présence rassurante de son amant n'y pouvait rien, et la bête qu'elle devenait fouillait de partout dans la salle, courant à droite à gauche en hurlant le nom du gobelin. Elle éclata en fou rire de soulagement lorsque, derrière le bureau et le grand siège du chef, se trouvait une porte dérobée, moins imposante que l'entrée principale. Elle était entre-ouverte. Pour la liche il était évident que sa proie se trouvait par ici. Le Docteur la rejoignit quand il s'aperçut qu'elle s'était enfin stabilisée, trouvant la potentielle cachette du traître.
La porte claque, la liche en avant. Elle aperçut le gobelin, son sourire en coin, confiant de sa position bien que peu rassuré par le duo. Devant lui se trouvait une baliste qui paraissait énorme devant le petit chef. Chargée et prête à tirer, Birgus avait attendu depuis tout ce temps le moindre mouvement pour déclencher son attaque. Ainsi il décocha son projectile avant même que la porte ne claque contre le mur. Atteignant de plein fouet la liche.
Ou pas. Malgré sa folie incontrôlable, son adrénaline lui permettait d'avoir des réflexes qui avaient presque anticipés l'attaque. Ainsi, le projectile plongea dans un mur d'ombre, presque élastique, la lance s'était enfoncée dans la matière flexible, ainsi, la pointe ralentit par l'ombre, s'était arrêtée de justesse devant le buste de la liche. Un sourire satisfait sur le visage. Birgus quant à lui, démontra enfin ses émotions, entre la surprise et la peur quant à ses capacités réduites à néant. Le mur obscur s'effaça, la pointe tomba. La liche répondit par son attaque en créant entre ses mains un arc gigantesque. Le gobelin ne tarda pas à s'agiter et à descendre de sa baliste, mais il fut trop lent et la liche décocha deux flèches d'ombres. Elles se plantèrent dans ses grandes oreilles, le plaquant contre le mur. Une fois coincé, Mélantha brisa son arc dans un nuage de poussière sombre et s'avança tout aussi confiante qu'à son arrivée. Elle remit ses petites lunettes teintées et rapprocha son visage du gobelin qui gardait son air agacé malgré sa position si délicate.
"Je n'en attendais pas moins de toi. Bas, vicieux et inefficace comme tout ce que tu as entrepris."
Elle lui tira le petit bout de barbe, se moquant de lui. Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche pour sûrement l'insulter, la liche mit sa main doucement pour l'insinuer de se taire.
"Pour qui est-ce que tu nous as pris ? Pour quoi est-ce que tu m'as prise hm ? Qu'importe ce que tu avais en tête, je vais te montrer ce que nous sommes réellement."
Profitant du contact qu'elle avait en maintenant son clapet fermé, elle s'immisça dans son esprit pour faire défiler ses souvenirs récents. A travers cette lecture, elle y vit beaucoup de peine, de colère et de malice. Voilà qu'il n'était pas un vrai tortionnaire comme le duo des cauchemars, mais seulement un mortel mal dans sa peau, avide de richesse et de pouvoir. Basique. La liche y cherchait une attache personnifiée et... Mine de rien, malgré la haine qu'il avait envers la matrone, l'image de Marelle apparut avec une certaine forme de désir. Et après il osait dire que Mélantha était un choix étrange ? Ironique. Mais la liche aperçut une silhouette plus désagréable encore, mais plus impactante pour les sentiments du Birgus.
En se métamorphosant, elle se rapetissa pour prendre la forme d'une naine plutôt épaisse, au cheveux roux et bouclés, emmêlés dans un chignon approximatif. Les traits vieillis et grotesque, marquant son visage d'un air colérique. La liche, sous sa nouvelle apparence, éclata de rire en gardant sa voix originelle. Se moquant allégrement de l'apparence qu'elle avait accaparé et également des goûts douteux du gobelin qui lui, se figea en apercevant sa prostituée préférée dont il avait eut des sentiments naissant. Il agita ses jambes, s'énervant.
"Comment oses-tu, salope !"
De ses doigts boudinés, la naine lui attrapa le menton.
"N'oublies pas qui je suis et ce que je t'ai promis."
Elle sortit sa dague qu'elle lui plaqua à la base de la mâchoire, le menaçant. Elle fit glisser la lame le long de son corps, traversant ses vêtements, le tailladant de tout son petit corps. Elle arrêta sa course au niveau de son entrejambe.
"Je crois que tu as eu l'habitude d'user de... ça, avec elle hein ? Que dirais-tu d'y trouver une autre utilité."
En gloussant, elle enfonça la lame au niveau de l'appendice principal, tout en le regardant dans les yeux. Des yeux qu'il avait sûrement déjà fixé et "admiré" pendant ses actes ridiculement sexuel. Il s'empêcha de hurler en serrant les dents et gémissant, levant la tête par réflexe à la douleur. Mais l'appareil reproducteur des hommes étaient si sensible, et moindrement que la lame joua autour de ses parties intimes qu'étaient les bourses. Sa panique et la douleur intense le fit enfin chanter et la liche se mit à rire de plus bel. Elle fit attention de ne pas le faire partir dans l'inconscience et se faisait très méticuleuse pour le torturer. Lorsqu'elle avait assez joué avec cette zone, elle reprit sa forme cadavérique et fit une pause, le laissant respirer pour mieux ré-attaquer. Mélantha se retourna vers le Docteur, ravie de pouvoir s'amuser pleinement, elle l'invitait même à la rejoindre dans sa torture, aimant partager cette douce activité.
Ainsi, elle planta sa dague dans l'une des oreilles du gobelin pour voir le Docteur s'amuser un peu et pour participer avec lui activement. Lorsqu'ils en auraient fini, elle achèverait le chef en coupant son visage en deux, à l'horizontal, depuis le haut de la mâchoire. Puis elle se lécherait les doigts sanglants en dévorant des yeux le Docteur, devant le cadavre qui s'écroulerait à la disparition des flèches d'ombres. Prête à lui sauter dessus à tout moment. Les derniers à souffrir serait bien ce couple.
Citoyen de La République
Nahash
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Lâche. Prétentieux. Mal préparé. Stupide. Impuissant. Voila tout ce qui définissait Birgus en ce moment même. Sa tentative de piège avait été un échec cuisant, incapable de profiter pleinement de l'effet de surprise pour abattre Mélantha ou ma propre personne. Naturellement, l'idée n'était pas si mauvaise que cela. Mais l'exécution avait été au mieux médiocre. A présent, les cartes avaient été battues et le gobelin se retrouvait avec un jeu bien mauvais. Laissant la liche s'avancer, je glissai doucement sur le sol pour entrer dans la salle à mon tour et observer le début d'une torture particulièrement cruelle. Toujours silencieux, je me délectai des méthodes de ma partenaire tandis qu'elle changeait de forme pour infliger encore plus de dégâts à notre cible. La mort était une fin trop douce pour lui. Depuis le début de cette affaire avec les membres de sa bande, j'avais fait mine de coopérer. J'avais laissé sous entendre que notre coopération pouvait être fructueuse. En vérité, je n'attendais qu'une raison de tous les tuer. De leur faire payer l'audace qu'ils avaient eu de tenter de nous imposer quoique ce soit. De s'en prendre à elle, puis à moi. Alors, sous ma forme actuelle et tandis que les parties génitales du peau-verte se faisaient mutiler, je ne pus retenir un sourire qui s'étendit sur tout mon bec, dévoila à nouveau les dents pointues qui le parcouraient.
Quand Mélantha m'invita à la rejoindre, je me mis également à l'œuvre. Si le bas de son corps avait été mutilé de manière judicieuse, le maintenant à la frontière de la conscience, je commençai naturellement à travailler sur la partie haute de ce petit être. Attrapant un de mes scalpel, je fis glisser ce dernier sur l'épaule du bougre, descendant petit à petit jusqu'à l'aisselle avec une lenteur incroyablement vicieuse. La lame entailla la chair avec facilité, laissant de nouveau un long filet vermeil s'écouler sur l'émeraude du derme de notre victime. Invitant mon amante à faire de même de son côté, j'attendis que l'effet miroir soit reproduit pour continuer mon travail. De l'aisselle, la lame glissa doucement pour revenir vers la poitrine du peau-verte qui piaillait à présent dans de petits sanglots douloureux. Quand ma découpe rejoignit finalement celle de la liche, nos regards se croisèrent dans une complicité malsaine tandis que je lui indiquai de faire descendre l'entaille jusqu'au nombril. Une fois ce schéma sordide dessiné, je me redressai pour faire face à ma victime, amusé. Puis, dans un geste cruel, je vins écarter les plaies, séparant la peau des muscles dans des mouvements brutaux mais précis. Quand la chair fut déplacée, je repris mes lames pour venir sectionner petit à petit les tissus musculeux du gobelin qui commençait à perdre conscience. Alors, afin que le spectacle ne dure encore un peu, je lui injectai divers stimulants pour le maintenir éveiller et le forcer à observer cette sordide opération. Bientôt, son torse ressemblerait plus à un schéma anatomique qu'à l'abdomen d'un être vivant. Les os dévoilés, la torture cessa dans un claquement sourd. Celui des gestes de mon amante à qui j'offrais la mise à mort du mafieux. Aller plus loin aurait été inutile. Son corps avait été grandement mutilé et malgré les drogues, il aurait fini par rendre l'âme sans que nous puissions y faire quoique ce soit. Déchirant donc le visage du pauvret sur toute sa longueur horizontal, il ne restait à présent de Birgus qu'un corps profané qui glissa mollement le long du mur contre lequel il avait été accroché.
Reprenant alors ma forme "normale", je laissai un long soupir glisser hors de ma gorge tandis que je sentais la douleur glisser sur moi, en plus d'une fatigue soudaine. S'il me restait encore beaucoup d'énergie, il fallait avouer que les événements s'étaient enchainés rapidement. Brisant les tiges des carreaux fichés dans mon corps, je pris soin d'y laisser pour le moment les pointes métalliques. Je comptai les retirer plus tard, une fois de retour à l'auberge. Dans un long étirement, je vérifiai tout de même ma motricité avant de reporter finalement mon attention sur ma partenaire. Croisant son regard, je sentis en moi un sentiment que je commençai à connaître particulièrement bien. Jetant les bouts de bois derrière moi dans un geste amusé, je vins ensuite plaquer Mélantha contre le mur le plus proche, soulevant ses jambes et son jupon tandis que je laissai ses propres mains glisser contre mon corps.
Quand Mélantha m'invita à la rejoindre, je me mis également à l'œuvre. Si le bas de son corps avait été mutilé de manière judicieuse, le maintenant à la frontière de la conscience, je commençai naturellement à travailler sur la partie haute de ce petit être. Attrapant un de mes scalpel, je fis glisser ce dernier sur l'épaule du bougre, descendant petit à petit jusqu'à l'aisselle avec une lenteur incroyablement vicieuse. La lame entailla la chair avec facilité, laissant de nouveau un long filet vermeil s'écouler sur l'émeraude du derme de notre victime. Invitant mon amante à faire de même de son côté, j'attendis que l'effet miroir soit reproduit pour continuer mon travail. De l'aisselle, la lame glissa doucement pour revenir vers la poitrine du peau-verte qui piaillait à présent dans de petits sanglots douloureux. Quand ma découpe rejoignit finalement celle de la liche, nos regards se croisèrent dans une complicité malsaine tandis que je lui indiquai de faire descendre l'entaille jusqu'au nombril. Une fois ce schéma sordide dessiné, je me redressai pour faire face à ma victime, amusé. Puis, dans un geste cruel, je vins écarter les plaies, séparant la peau des muscles dans des mouvements brutaux mais précis. Quand la chair fut déplacée, je repris mes lames pour venir sectionner petit à petit les tissus musculeux du gobelin qui commençait à perdre conscience. Alors, afin que le spectacle ne dure encore un peu, je lui injectai divers stimulants pour le maintenir éveiller et le forcer à observer cette sordide opération. Bientôt, son torse ressemblerait plus à un schéma anatomique qu'à l'abdomen d'un être vivant. Les os dévoilés, la torture cessa dans un claquement sourd. Celui des gestes de mon amante à qui j'offrais la mise à mort du mafieux. Aller plus loin aurait été inutile. Son corps avait été grandement mutilé et malgré les drogues, il aurait fini par rendre l'âme sans que nous puissions y faire quoique ce soit. Déchirant donc le visage du pauvret sur toute sa longueur horizontal, il ne restait à présent de Birgus qu'un corps profané qui glissa mollement le long du mur contre lequel il avait été accroché.
Reprenant alors ma forme "normale", je laissai un long soupir glisser hors de ma gorge tandis que je sentais la douleur glisser sur moi, en plus d'une fatigue soudaine. S'il me restait encore beaucoup d'énergie, il fallait avouer que les événements s'étaient enchainés rapidement. Brisant les tiges des carreaux fichés dans mon corps, je pris soin d'y laisser pour le moment les pointes métalliques. Je comptai les retirer plus tard, une fois de retour à l'auberge. Dans un long étirement, je vérifiai tout de même ma motricité avant de reporter finalement mon attention sur ma partenaire. Croisant son regard, je sentis en moi un sentiment que je commençai à connaître particulièrement bien. Jetant les bouts de bois derrière moi dans un geste amusé, je vins ensuite plaquer Mélantha contre le mur le plus proche, soulevant ses jambes et son jupon tandis que je laissai ses propres mains glisser contre mon corps.
*
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* *
De retour à l'auberge, nos corps étaient aussi engourdis que détendus. Un mélange étrange, qui ne manqua pas d'étirer un large sourire sur mon visage alors que nous entrions enfin dans notre chambre. Prenant naturellement soin de désactiver le piège mis en place, je vérifiai ensuite que les enfants captifs étaient toujours endormis et en vie avant de refermer la caisse et de commencer à enlever mes vêtements. Me débarrassant de mon manteau, puis de mes gants, je vins par la suite détacher mon haut ainsi que mon masque, révélant un torse marqué de cicatrices et autres brûlures ainsi que deux plaies encore ouvertes. Il allait falloir traiter les blessures reçues aussi, je ne perdis ni le temps d'anesthésier mon corps ou de jouer d'alcools et autres moyen d'atténuer ma souffrance. Invitant la liche à s'approcher de moi, je plongeai mon regard dans le sien dans un sourire complice alors que je pris sa main pour la déposer contre la plaie située à mon épaule.
* Retire la pointe d'acier. Et une fois cela fait, passe l'aiguille se trouvant sur la table dans ma peau afin de recoudre le tout. Peu m'importe que ce soit beau. Je veux que ce soit toi qui le fasse. *
Cependant, je n'allai pas la laisser faire cela à l'aveugle. Quand ses doigts griffus plongèrent dans ma chair, je lui indiquait mentalement s'il fallait un peu plus tirer ou non sur la pointe. Le but était, tout de même, d'éviter de créer plus de dégâts qu'il n'y en avait de base. Une fois la plaie à l'épaule traitée, je vins de nouveau saisir la main de ma complice pour la déposer contre mon aine, baissant au passage légèrement mes braies afin qu'elle puisse opérer convenablement. Là aussi, ses mains commencèrent à toucher ma plaie dans un savant mélange de sadisme et d'aide. J'aurais pu traiter mes blessures moi même. Soigner des plaies aussi rudimentaires m'était d'une facilité déconcertante. Mais... Je trouvai ça bien plus amusant de laisser mon amante faire la chose. Je m'amusai de ses expressions, de son regard fou et de la manière qu'elle avait d'agir. Quand enfin elle eut achevé de retirer la deuxième pointe et qu'elle termina de recoudre la blessure, je ne pris pas de suite la peine de bander mes plaies car j'avais dans l'espoir de potentiellement les refaire saigner un peu. Me posant contre le lit, j'étirai un large sourire tandis que mon esprit venait se mêler au sien.
* A ton tour de me montrer comment se comporte tes plaies. Laisse moi t'ausculter, ma chère... *
Dans mon regard, dans mes mots, l'invitation était plus qu'évidente. Les enfants, s'ils ne dormaient pas, allaient bien vite le regretter.
*
* *
* *
Le lendemain matin, j'enfilai de nouveau ma tenue et mon masque. Avec l'aide de Mélantha, je vérifiai alors l'état de santé des trois captifs avant de les nourrir, de les faire boire et de les laisser faire leur besoin. Puis, à nouveau, ils retournèrent dans leur "cage de fortune". En vérité, les gamins ne m'intéressaient plus autant que cela mais étant l'objet principale de notre escapade, je tenais quand même à les garder avec nous autant que possible. Soit dans le but de les mener jusqu'au laboratoire. Soit au moins pour nous assurer de quoi entretenir nos talents d'ici là. De plus, nous devions garder le chariot au moins pour les ailes de l'ange qui me serviraient pour la préparation de divers concoctions et autres expériences alchimiques. Prenant donc finalement la route, nous laissions derrière nous une ville silencieuse, encore inconsciente de sa récente libération vis à vis du joug d'un pauvre malfrat à l'appétit plus grand que les moyens.
Un peu plus tard dans la journée, et alors que le voyage se passait sans encombre, nous pûmes enfin apercevoir le tracé sinueux de la route passant entre les montagnes. Un chemin moins sûr et moins agréable que les routes commerciales officielles de la République. Mais aussi un chemin moins encombré d'officiers trop curieux. Au cœur de ces cols, se trouvaient quelques villages isolés et autres refuges qui nous permettraient de récupérer vivres et matériaux éventuels. J'en connaissais d'ailleurs un, le refuge de Volazur. Un nid d'aigle situé au creux des montagnes et que nous pourrions atteindre assez rapidement. S'il m'intéressait, ce n'était pas tant pour le confort éventuel qu'il pouvait nous procurer mais plutôt pour la faune qui l'entourait. Harpies, diablotins sauvages, rindos, lancondas et autres géomis formaient le type de créatures qu'on pouvait croiser sur notre chemin. Et si les bêtes à proprement parler n'étaient pas nécessairement présentes, elles attiraient tout naturellement divers bandes d'aventuriers et autres chasseurs de monstres. Qui représenteraient alors une source d'expériences idéale. Ainsi, notre destination était assez évidente, même s'il nous faudrait d'abord camper avant de l'atteindre.
Une exploration des sentiers montagneux, dans le but de traverser la chaine de montagne pour rejoindre au final le laboratoire situé aux pieds de ces dernières. Le froid ne serait également pas un problème, étant donné ma tenue et la nature de ma partenaire. Pour les enfants en revanche... Ils avaient au moins la chance d'être plusieurs et de pouvoirs se tenir chaud.
Invité
Invité
Une fois de retour à la chambre miteuse de l'auberge, Mélantha se jeta sur la caisse espérant y trouver un enfant manquant à rattraper. Sans succès. Ils dormaient bien sagement, ce n'était pas une mauvaise nouvelle non plus, la journée fut longue, ça aurait été l'obligation de trop. Elle caressa la joue de son préféré, non pas d'un geste affectueux mais une promesse lugubre et silencieuse. Après s'être occupés des petits, le Docteur se déshabilla invitant son assistante à s'occuper des plaies. Chose qu'elle n'avait pas l'habitude de faire mais qu'elle prendrait plaisir morbide à s'appliquer.
Elle se délecta de sentir la plaie au bout de ses doigts, le sang séché collant sur sa peau et ressentant le petit bout d'acier à travers la chair. Fixant le Docteur, elle lui répondait d'un regard amoureux. L'invitation qu'il lui faisait été un véritable privilège. Une main lui maintenant le flanc, la liche s'appliquait à la tâche, écoutant vaguement les directives du Docteur pour ne pas empirer son cas. Les doigts plongeant minutieusement dans la plaie, elle ne s'empêcherait pas, cependant, de le faire souffrir un peu, comme retirer d'un seul coup le petit morceau une fois hors d'état de nuire. Tout en riant. Une fois retiré, elle lécha le sang sur l'acier, le goût ferreux accentué. L'étape de la couture en revanche était un véritable carnage, irrégulier, instable. La liche avait perdue patience au bout de deux points.
Lorsqu'elle passa à l'aine, elle regarda le Docteur d'un air coquin, se moquant de l'endroit de la blessure qui était relativement intime. Aucune gêne ou intérêt à s'occuper de cette zone, elle savait simplement que les mortels avaient de certaines réactions à ce niveau. Elle s'y appliqua comme précédemment, réalisant un peu mieux la couture mais avec toujours autant d'impatience.
Le Docteur s'installa par la suite sur le lit, l'invitant à échanger les rôles, il s'occuperait de ses plaies. Elle retira son haut pour montrer l'état de son trapèze, noircie par son sang séché. Il y avait d'autres entailles parcourant son corps, mais la plus pénible était celle-ci. En revanche, lorsqu'elle s'analysa face à son amant, elle remarqua un élément étrange. Dans son trou béant, au cœur de son buste, un liquide noir s'y échappait, comme si elle avait saigné, et pourtant ce n'était pas une blessure. La liche fronça les sourcils, ne comprenant pas cette réaction. Dans sa supposition, elle repensa à la sensation qu'elle avait eut lorsqu'elle crut apercevoir le Docteur mourir sous ses yeux... Bref ! Elle balaya de la main ses réflexions et rejoignit son amant après avoir vaguement essuyé le liquide. Grimpant sur lui elle ne lui laissa pas le temps de se pencher sur ses plaies.
Elle ne voulait pas être soignée, et elle préférait souffrir encore un peu pour le mieux. Elle l'embrassa, les mains entourant sa nuque, avant de le faire tomber sur le matelas. Dans les rires et les cris, une nouvelle nuit s'achèverait sur des cauchemars pour les témoins quelconques.
Au petit matin, Varston s'éveillerait avec le sang parcourant les rues. Taisant à jamais les plus grands de ce hameau minable. Si les nouvelles allaient de bon trains, les petits villages de la République se retrouveraient terrorisés de légendes urbaines d'un duo mystérieux faucheur d'âmes ôtant la vie dans le plus grand des cauchemars.
Ainsi, la "petite famille" avait reprit la route. La trajectoire était similaire à l'allée bien qu'au bout d'un certain temps, ils se mirent à dévier pour emprunter un chemin plus étroit, moins fréquenté et donc plus discret. Le voyage se ferait bien long, le duo se devait de faire une première halte au milieu de nulle part avant de reprendre en direction du refuge de Volazur. Plus ils s'en rapprochèrent, plus le climat se faisait froid. Les lieux étaient relativement calme, aucune bêtes apparentes ou de voyageurs sur le départ. Arrivés en pleine après-midi, le duo put mettre de côté le chariot sans se faire déranger par des regards indiscrets. En effet, au vu de la température extérieure, le monde s'était agglutiné dans les bâtiments. Auberges et tavernes. Malgré ces aspects assez silencieux, l'endroit entretenu était plutôt une zone touristique pour les braconniers et voyageurs.
Ennuyée et fatiguée de toute cette route, la liche se faisait déjà de mauvaise humeur avant même de rentrer dans l'auberge bruyante. Toujours se traînant la caisse par simple sécurité mais notamment pour la garder au chaud, le duo s'installa au comptoir, n'ayant plus assez de place sur les tables. La chaleur étouffante de la foule était irritante pour la liche qui préférait traîner dans le froid. Alors qu'ils passèrent commande pour une chambre, Mélantha jeta un œil sur les personnes présentes. Des bandes de trois ou cinq braconniers étaient les plus bruyants sur les tables du fond. Il y avait des voyageurs un peu partout, plus respectueux des lieux, plus silencieux et effacés. Quelques chercheurs et sûrement des habitués des lieux. Rien d'exceptionnel ou de dangereux pour le duo. La mort ne les suivaient plus. Pour l'instant.
"Je sens qu'ici on va bien se faire chier."
Accoudée sur le comptoir, la liche ignora le tavernier qui la regardait de travers, attendant l'alcool qu'elle avait commandé. Elle zieuta le Docteur en train de griffonner quelque chose sur son calepin. Peut être prenait-il des notes sur ce qu'il entendait ? En effet, juste à côté, un voyageur bien curieux discutait avec un serveur bien familier des lieux.
"... Mais les braconniers n'en font rien ?"
"Non bien sûre que non, il est bien trop respecté ici ! Même les brigands ne veulent pas l'attaquer et sont même prêts à faire des offrandes parce qu'on dit que cela porte chance."
"C'est un peu comme une divinité ?"
Le serveur baissa d'un ton, se faisant à peine plus discret.
"Non bien sûr que non, ce n'est qu'un Lanconda. Ce ne sont que des superstitions. Mais il est vrai qu'il nous débarrasse de toutes les bêtes environnantes, c'est pourquoi il est la célébrité de Volazur !"
"Il se trouve par ici ?"
Le serveur tourna la tête, surpris d'avoir été écouté. Mais heureux d'avoir avivé l'attention des voyageurs.
"Bien sûr ! Il surplombe le refuge dans sa grotte. La plupart du temps il sommeille, il est vieux vous savez, c'est une véritable légende depuis des lustres."
L'abruti ne mit même pas en garde les voyageurs, supposant que tout le monde respecterait son idole ou alors ne se risquerait pas à se jeter dans le nid d'un monstre. Mélantha hocha la tête faisant mine de l'avoir écouté avec intérêt. Lorsque le serveur s'éloigna pour reprendre son travail. La liche regarda le Docteur, une lueur sournoise dans les yeux. Sur le carnet, l'on put apercevoir un croquis serpentin.
Elle se délecta de sentir la plaie au bout de ses doigts, le sang séché collant sur sa peau et ressentant le petit bout d'acier à travers la chair. Fixant le Docteur, elle lui répondait d'un regard amoureux. L'invitation qu'il lui faisait été un véritable privilège. Une main lui maintenant le flanc, la liche s'appliquait à la tâche, écoutant vaguement les directives du Docteur pour ne pas empirer son cas. Les doigts plongeant minutieusement dans la plaie, elle ne s'empêcherait pas, cependant, de le faire souffrir un peu, comme retirer d'un seul coup le petit morceau une fois hors d'état de nuire. Tout en riant. Une fois retiré, elle lécha le sang sur l'acier, le goût ferreux accentué. L'étape de la couture en revanche était un véritable carnage, irrégulier, instable. La liche avait perdue patience au bout de deux points.
Lorsqu'elle passa à l'aine, elle regarda le Docteur d'un air coquin, se moquant de l'endroit de la blessure qui était relativement intime. Aucune gêne ou intérêt à s'occuper de cette zone, elle savait simplement que les mortels avaient de certaines réactions à ce niveau. Elle s'y appliqua comme précédemment, réalisant un peu mieux la couture mais avec toujours autant d'impatience.
Le Docteur s'installa par la suite sur le lit, l'invitant à échanger les rôles, il s'occuperait de ses plaies. Elle retira son haut pour montrer l'état de son trapèze, noircie par son sang séché. Il y avait d'autres entailles parcourant son corps, mais la plus pénible était celle-ci. En revanche, lorsqu'elle s'analysa face à son amant, elle remarqua un élément étrange. Dans son trou béant, au cœur de son buste, un liquide noir s'y échappait, comme si elle avait saigné, et pourtant ce n'était pas une blessure. La liche fronça les sourcils, ne comprenant pas cette réaction. Dans sa supposition, elle repensa à la sensation qu'elle avait eut lorsqu'elle crut apercevoir le Docteur mourir sous ses yeux... Bref ! Elle balaya de la main ses réflexions et rejoignit son amant après avoir vaguement essuyé le liquide. Grimpant sur lui elle ne lui laissa pas le temps de se pencher sur ses plaies.
Elle ne voulait pas être soignée, et elle préférait souffrir encore un peu pour le mieux. Elle l'embrassa, les mains entourant sa nuque, avant de le faire tomber sur le matelas. Dans les rires et les cris, une nouvelle nuit s'achèverait sur des cauchemars pour les témoins quelconques.
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Au petit matin, Varston s'éveillerait avec le sang parcourant les rues. Taisant à jamais les plus grands de ce hameau minable. Si les nouvelles allaient de bon trains, les petits villages de la République se retrouveraient terrorisés de légendes urbaines d'un duo mystérieux faucheur d'âmes ôtant la vie dans le plus grand des cauchemars.
Ainsi, la "petite famille" avait reprit la route. La trajectoire était similaire à l'allée bien qu'au bout d'un certain temps, ils se mirent à dévier pour emprunter un chemin plus étroit, moins fréquenté et donc plus discret. Le voyage se ferait bien long, le duo se devait de faire une première halte au milieu de nulle part avant de reprendre en direction du refuge de Volazur. Plus ils s'en rapprochèrent, plus le climat se faisait froid. Les lieux étaient relativement calme, aucune bêtes apparentes ou de voyageurs sur le départ. Arrivés en pleine après-midi, le duo put mettre de côté le chariot sans se faire déranger par des regards indiscrets. En effet, au vu de la température extérieure, le monde s'était agglutiné dans les bâtiments. Auberges et tavernes. Malgré ces aspects assez silencieux, l'endroit entretenu était plutôt une zone touristique pour les braconniers et voyageurs.
Ennuyée et fatiguée de toute cette route, la liche se faisait déjà de mauvaise humeur avant même de rentrer dans l'auberge bruyante. Toujours se traînant la caisse par simple sécurité mais notamment pour la garder au chaud, le duo s'installa au comptoir, n'ayant plus assez de place sur les tables. La chaleur étouffante de la foule était irritante pour la liche qui préférait traîner dans le froid. Alors qu'ils passèrent commande pour une chambre, Mélantha jeta un œil sur les personnes présentes. Des bandes de trois ou cinq braconniers étaient les plus bruyants sur les tables du fond. Il y avait des voyageurs un peu partout, plus respectueux des lieux, plus silencieux et effacés. Quelques chercheurs et sûrement des habitués des lieux. Rien d'exceptionnel ou de dangereux pour le duo. La mort ne les suivaient plus. Pour l'instant.
"Je sens qu'ici on va bien se faire chier."
Accoudée sur le comptoir, la liche ignora le tavernier qui la regardait de travers, attendant l'alcool qu'elle avait commandé. Elle zieuta le Docteur en train de griffonner quelque chose sur son calepin. Peut être prenait-il des notes sur ce qu'il entendait ? En effet, juste à côté, un voyageur bien curieux discutait avec un serveur bien familier des lieux.
"... Mais les braconniers n'en font rien ?"
"Non bien sûre que non, il est bien trop respecté ici ! Même les brigands ne veulent pas l'attaquer et sont même prêts à faire des offrandes parce qu'on dit que cela porte chance."
"C'est un peu comme une divinité ?"
Le serveur baissa d'un ton, se faisant à peine plus discret.
"Non bien sûr que non, ce n'est qu'un Lanconda. Ce ne sont que des superstitions. Mais il est vrai qu'il nous débarrasse de toutes les bêtes environnantes, c'est pourquoi il est la célébrité de Volazur !"
"Il se trouve par ici ?"
Le serveur tourna la tête, surpris d'avoir été écouté. Mais heureux d'avoir avivé l'attention des voyageurs.
"Bien sûr ! Il surplombe le refuge dans sa grotte. La plupart du temps il sommeille, il est vieux vous savez, c'est une véritable légende depuis des lustres."
L'abruti ne mit même pas en garde les voyageurs, supposant que tout le monde respecterait son idole ou alors ne se risquerait pas à se jeter dans le nid d'un monstre. Mélantha hocha la tête faisant mine de l'avoir écouté avec intérêt. Lorsque le serveur s'éloigna pour reprendre son travail. La liche regarda le Docteur, une lueur sournoise dans les yeux. Sur le carnet, l'on put apercevoir un croquis serpentin.
Citoyen de La République
Nahash
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La route jusqu'à Volazur avait été incroyablement... Banale. En chemin, notre chariot ne rencontra que fraicheur et solitude. Face à ce manque d'activité, nous avions même poussé un peu la route en continuant d'avancer dans l'obscurité. A la lueur d'une petite lanterne aux lueurs jaunâtres, il nous fallut cependant arrêter notre progression lorsque la nuit se fit trop intense et que la route n'était plus que ravins potentiels.
Quand enfin le refuge apparut devant nous, c'est à nouveau par un grand calme que nous fûmes accueillis. Frigorifiés, ou indifférents, les habitants s'étaient déjà réfugiés chez eux et les quelques aventuriers naviguant dans les ruelles semblaient avoir autre chose à faire que se focaliser sur un chariot de nouveaux arrivants. Quand bien même ces derniers avaient des apparences aussi atypiques que les notre. Déposant donc notre moyen de transport assez près de ce qui ressemblait à une auberge, je m'emparai de nouveau de la caisse afin d'entrer à l'intérieur et de toute de même éviter une mort par le froid à nos petits prisonniers. A peine la porte fut elle franchie qu'une grande vague de chaleur vint frapper ma tenue. Cette dernière, isolante, était prévue pour me protéger de nombreux dangers et de nombreux environnements. Seulement, elle ne neutralisait malheureusement pas totalement la sensation que je pouvais percevoir. Et quitte à choisir, l'extérieur m'aurait été bien plus appréciable. Remplie d'énormément de monde, le lieu de repos représentait probablement le centre névralgique du refuge où braconniers et autres aventuriers venaient se délier les muscles avant de repartir en chasse ou dans une quelconque quête sans intérêt. Forcés d'aller jusqu'au comptoir afin de commander quelque chose, je laissai mon esprit naturellement glisser dans la pièce, complètement désintéressé par ce qui pouvait se consommer dans l'établissement. Puis mon esprit fut capté par une discussion.
Tendant l'oreille, mes doigts commencèrent naturellement à faire glisser le fusain qui me servait de marqueur afin d'esquisser le sujet accroché. Un lanconda, laissé en vie par des habitants superstitieux, ou trop peureux, pour le déloger. En vérité, j'y devinai un animal semi-sauvage que la population locale utilisait comme "anecdote" servant à accrocher les différents aventuriers. Après tout, beaucoup aurait estimé qu'être en compétition avec un serpent géant était une chose glorieuse. Ainsi, ces derniers redoublaient d'effort. Ils chassaient les mauvaises créatures plus intensément, ou laissait le prédateur se sustenter des bêtes restantes. Pour peu qu'il ne soit pas directement nourri par les villageois. Détournant légèrement mon regard, j'écoutai l'échange entre ma partenaire et le serveur qui avait entamé sa discussion. Et sous mon masque, un sourire mesquin s'installa doucement quand mes yeux rencontrèrent les siens. Ainsi, une idée commune venait de naître dans nos deux esprits sadiques.
Lorsque Mélantha termina sa boisson, je l'invitai à me suivre jusque dans la chambre louée. Y déposant la caisse sans plus de cérémonie, je me retournai finalement vers la liche après avoir fermé la porte et mis en place un système d'alerte nocif.
* A ton avis, comment un village de prétendu aventuriers se débrouillerait face à l'attaque du serpent géant qu'ils vénèrent depuis plusieurs générations? Un sourire. Ou bien combien de corps un lanconda âgé pourrait avaler avant de se sentir repus et repartirait dans son antre? *
Sortant une carte locale que je vins ensuite poser contre le haut de la caisse, je traçai du doigt le chemin entre le refuge et la prétendue grotte où se terrait la bête.
* On va bientôt le savoir. Nourrissons les gamins et assurons nous qu'ils soient en "bon état". Puis on pourra se rendre vers la grotte. Soit pour y faire du repérage, soit pour agir directement selon l'heure. *
Il n'y avait aucun plan pré-établi. Aucune stratégie concernant la bête. Seulement une implacable envie de faire une expérience aussi dangereuse qu'intéressante. Enfin. Elle ne le serait peut-être pas pour les gens du refuge mais cela importait peu. Quand nos vérifications furent effectuées, notre petit duo quitta finalement la chambre afin de se mettre en route. Si je demeurai silencieux et calme, je devais avouer ressentir alors une légère excitation. Outre notre petit jeu, j'étais honnêtement impatient et curieux de voir l'étendue de la créature serpentine. Allait-elle être à la hauteur de ce que le serveur en avait dit? Une bête recevant de potentielles offrandes de la part de braconniers était sûrement bien plus imposante que le serpent lambda.
Quittant donc enfin le village, c'est avec plaisir que je sentis de nouveau le froid venir mordre le cuir de mon manteau. Le chemin vers la grotte n'était pas particulièrement dissimulée. Ni fréquenté, d'ailleurs. Il s'agissait simplement d'un long chemin de terre gelée qui s'élevait parmi les conifères dans les hauteurs de la montagne dominant le refuge. Sur ce tracé quasi naturel, on pouvait deviner l'ancienne présence de l'homme et d'aventuriers grâce à des restes de camps à moitié enneigés et abandonnés. Seulement, plus nous montions vers les hauteurs, plus nous nous éloignions du refuge et plus les anciens feux laissaient leur place à des restes osseux d'animaux partiellement dévorés. A quelques moments, je devinai les formes de squelettes humanoïdes et l'on pouvait également observer des épées brisées et autres morceaux d'armures que les aventuriers suivant n'avaient ni pris le temps de nettoyer, ni récupérer. Après tout, cela permettait aux nouveaux arrivants de baliser le chemin les jours les plus enneigés et cela servait également d'avertissement. Avertissement que, d'ailleurs, nous allions bientôt royalement ignorer.
Au bout d'une bonne heure de marche, et alors que le soleil entamait une lente, très lente course vers l'horizon, nos yeux se posèrent enfin sur l'entrée de l'antre du serpent géant. D'un pas assuré, et après avoir échangé un regard entendu avec mon amante, notre duo entra dans l'habitat rocheux du lanconda. Creusée dans la montagne, la caverne s'étendait sur une bonne centaine de mètres et la hauteur de plafond était telle qu'il m'était difficile d'y deviner les stalactites pendant depuis ce dernier. Enfin, en plein centre de la grotte, se trouvait la fameuse créature révérée par les habitants de Volazur.
Quand enfin le refuge apparut devant nous, c'est à nouveau par un grand calme que nous fûmes accueillis. Frigorifiés, ou indifférents, les habitants s'étaient déjà réfugiés chez eux et les quelques aventuriers naviguant dans les ruelles semblaient avoir autre chose à faire que se focaliser sur un chariot de nouveaux arrivants. Quand bien même ces derniers avaient des apparences aussi atypiques que les notre. Déposant donc notre moyen de transport assez près de ce qui ressemblait à une auberge, je m'emparai de nouveau de la caisse afin d'entrer à l'intérieur et de toute de même éviter une mort par le froid à nos petits prisonniers. A peine la porte fut elle franchie qu'une grande vague de chaleur vint frapper ma tenue. Cette dernière, isolante, était prévue pour me protéger de nombreux dangers et de nombreux environnements. Seulement, elle ne neutralisait malheureusement pas totalement la sensation que je pouvais percevoir. Et quitte à choisir, l'extérieur m'aurait été bien plus appréciable. Remplie d'énormément de monde, le lieu de repos représentait probablement le centre névralgique du refuge où braconniers et autres aventuriers venaient se délier les muscles avant de repartir en chasse ou dans une quelconque quête sans intérêt. Forcés d'aller jusqu'au comptoir afin de commander quelque chose, je laissai mon esprit naturellement glisser dans la pièce, complètement désintéressé par ce qui pouvait se consommer dans l'établissement. Puis mon esprit fut capté par une discussion.
Tendant l'oreille, mes doigts commencèrent naturellement à faire glisser le fusain qui me servait de marqueur afin d'esquisser le sujet accroché. Un lanconda, laissé en vie par des habitants superstitieux, ou trop peureux, pour le déloger. En vérité, j'y devinai un animal semi-sauvage que la population locale utilisait comme "anecdote" servant à accrocher les différents aventuriers. Après tout, beaucoup aurait estimé qu'être en compétition avec un serpent géant était une chose glorieuse. Ainsi, ces derniers redoublaient d'effort. Ils chassaient les mauvaises créatures plus intensément, ou laissait le prédateur se sustenter des bêtes restantes. Pour peu qu'il ne soit pas directement nourri par les villageois. Détournant légèrement mon regard, j'écoutai l'échange entre ma partenaire et le serveur qui avait entamé sa discussion. Et sous mon masque, un sourire mesquin s'installa doucement quand mes yeux rencontrèrent les siens. Ainsi, une idée commune venait de naître dans nos deux esprits sadiques.
Lorsque Mélantha termina sa boisson, je l'invitai à me suivre jusque dans la chambre louée. Y déposant la caisse sans plus de cérémonie, je me retournai finalement vers la liche après avoir fermé la porte et mis en place un système d'alerte nocif.
* A ton avis, comment un village de prétendu aventuriers se débrouillerait face à l'attaque du serpent géant qu'ils vénèrent depuis plusieurs générations? Un sourire. Ou bien combien de corps un lanconda âgé pourrait avaler avant de se sentir repus et repartirait dans son antre? *
Sortant une carte locale que je vins ensuite poser contre le haut de la caisse, je traçai du doigt le chemin entre le refuge et la prétendue grotte où se terrait la bête.
* On va bientôt le savoir. Nourrissons les gamins et assurons nous qu'ils soient en "bon état". Puis on pourra se rendre vers la grotte. Soit pour y faire du repérage, soit pour agir directement selon l'heure. *
Il n'y avait aucun plan pré-établi. Aucune stratégie concernant la bête. Seulement une implacable envie de faire une expérience aussi dangereuse qu'intéressante. Enfin. Elle ne le serait peut-être pas pour les gens du refuge mais cela importait peu. Quand nos vérifications furent effectuées, notre petit duo quitta finalement la chambre afin de se mettre en route. Si je demeurai silencieux et calme, je devais avouer ressentir alors une légère excitation. Outre notre petit jeu, j'étais honnêtement impatient et curieux de voir l'étendue de la créature serpentine. Allait-elle être à la hauteur de ce que le serveur en avait dit? Une bête recevant de potentielles offrandes de la part de braconniers était sûrement bien plus imposante que le serpent lambda.
Quittant donc enfin le village, c'est avec plaisir que je sentis de nouveau le froid venir mordre le cuir de mon manteau. Le chemin vers la grotte n'était pas particulièrement dissimulée. Ni fréquenté, d'ailleurs. Il s'agissait simplement d'un long chemin de terre gelée qui s'élevait parmi les conifères dans les hauteurs de la montagne dominant le refuge. Sur ce tracé quasi naturel, on pouvait deviner l'ancienne présence de l'homme et d'aventuriers grâce à des restes de camps à moitié enneigés et abandonnés. Seulement, plus nous montions vers les hauteurs, plus nous nous éloignions du refuge et plus les anciens feux laissaient leur place à des restes osseux d'animaux partiellement dévorés. A quelques moments, je devinai les formes de squelettes humanoïdes et l'on pouvait également observer des épées brisées et autres morceaux d'armures que les aventuriers suivant n'avaient ni pris le temps de nettoyer, ni récupérer. Après tout, cela permettait aux nouveaux arrivants de baliser le chemin les jours les plus enneigés et cela servait également d'avertissement. Avertissement que, d'ailleurs, nous allions bientôt royalement ignorer.
Au bout d'une bonne heure de marche, et alors que le soleil entamait une lente, très lente course vers l'horizon, nos yeux se posèrent enfin sur l'entrée de l'antre du serpent géant. D'un pas assuré, et après avoir échangé un regard entendu avec mon amante, notre duo entra dans l'habitat rocheux du lanconda. Creusée dans la montagne, la caverne s'étendait sur une bonne centaine de mètres et la hauteur de plafond était telle qu'il m'était difficile d'y deviner les stalactites pendant depuis ce dernier. Enfin, en plein centre de la grotte, se trouvait la fameuse créature révérée par les habitants de Volazur.
Un lanconda, magnifique et majestueux, aux écailles aussi blanches que la neige elle même. Visiblement endormi, le prédateur possédait sur son crâne divers ornements en or et pierres précieuses. Une nouvelle preuve irréfutable que la bête était partiellement dominée par la population locale. Sur la gauche de la créature, une grand amoncellement de richesses et de nourriture était observable. Sans doute des offrandes destinées à la bête et dont les biens matériels disparaissaient étrangement de temps à autre lors de la visite des autochtones. Dans l'air, une forte odeur de souffre était perceptible tandis que les restes à moitié fondus d'un rindo nous indiquait le dernier repas pris par la figure serpentine. Ainsi endormie, elle semblait si paisible. Si innocente. Quand bien même elle mesurait dans dizaines de mètres. Continuant mon analyse, je m'amusai en même temps à regarder les mouvements et réactions de la liche m'accompagnant. Et c'est en l'observant que je remarquai un détail. Enroulée dans ses anneaux, la bête semblait protéger quelque chose. Un objet sphérique. Légèrement ovalé. Et de nouveau, sous mon masque, un sourire fit son apparition.
* Quelles étaient les chances pour qu'il s'agisse d'une femelle? Et qu'elle ait pondu avant notre arrivée? j'aurai besoin de toi. Si possible, récupère l'œuf, je vais user de mes pouvoirs pour tromper ses sens. Et quand elle se réveillera, son "odorat" devrait permettre de l'amener jusqu'au refuge. *
Ainsi, le germe de mon idée commençait à fleurir. Un tour, vieux comme le monde, usant de l'instinct maternel des créatures prédatrices pour les attirer dans des pièges évidents. Sauf que, cette fois, le piège n'en était pas véritablement un. Assistant donc Mélantha dans cette folle entreprise, je masquai tous les sons qu'elle put faire et tous les rires qui purent s'échapper de sa gorge. Quand enfin elle s'empara de l'œuf, la sensation de ce dernier demeura sur la surface écailleuse de la queue de la créature. Puis, quand elle se retrouva de nouveau à mes côtés, nous pûmes quitter la caverne, tandis que ma magie continuait encore de faire son œuvre avant de se briser finalement lorsque nous serions à portée maximale du sort d'illusion. Le rythme de chasse des animaux en sekai était difficile à pister. Pour certains prédateurs, la chasse avait lieu en milieu diurne, pour d'autres, il s'agissait de prédation nocturne afin d'attaquer des proies endormies. Dans le cas de ce lanconda, la chasse semblait plutôt avoir lieu en journée, compte tenu de ses écailles semblables à son environnement et son sommeil à l'approche de la nuit. Tout du moins, je l'espérai. Son arrivée en pleine nuit aurait été aussi ennuyeuse que précipitée.
Une bonne demi heure après avoir quitté la grotte, notre duo tomba face à un groupe qui réalisait à son tour son pèlerinage vers le lieu de repos de la bête. Composé de cinq individus au regard louche, le groupe de braconniers nous dévisagea d'un air mauvais alors qu'ils venaient nous barrer la route. Remarquant l'oeuf que tenait la liche, ce qui ressemblait à leur chef haussa légèrement la voix tandis qu'il pointait mon amante d'un doigt boudiné. Son air bourru, couplé à une large moustache mal cirée lui donnait un air de chien malade alors que ses confrères ressemblaient quant à eux à de petits caniches prêt à mordre au moindre signe.
- Vous là! Qu'est-ce que vous tenez dans vos mains! J'espère que c'pas à la belle Svarlana, ou alors vous allez me faire le plaisir de retourner dépose ça! On braconne pas le serpent d'ivoire dans cette région, il est respecté!
Dans un mouvement étrange, les camarades du braconnier dégainèrent leurs armes, comme excités par les mots de leur supérieur qui étira un large sourire.
- On aime pas trop les gens comme vous par ici. Les fouineurs. Les sales races qui s'croient tout permis là... Alors maintenant, soit vous tournez les talons et vous r'montez là haut avec nous sans faire d'histoire, soit on vous marrave ici et on donnera vos corps à bouffer à Svarlana...
Son rictus, immonde, démontrait clairement que même si nous souhaitions coopérer, notre destin serait aussi funeste qu'en résistant. Mais, à vrai dire, peu m'importait. J'avais une expérience à réaliser, et personne ne m'en empêcherait. Ne laissant ainsi pas le temps à qui que ce soit de réagir, je projetai depuis ma sacoche une potion remplie de fulminate de mercure. Au contact, la réaction fut instantanée, englobant le chef de cette petite bande dans une bourrasque de feu et de mort.
Nous allions repartir avec l'œuf. Que cela leur plaise ou non.
Invité
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Après une longue marche d'un ennui pénible, les derniers rayons du soleil reflétaient sur la neige alors que le duo atteignait la grotte de la bête. Ce n'était pas le plus haut point de la chaîne des montagnes mais, au plus proche du refuge, c'était le plus imposant. Pénétrant dans la caverne, la liche poussa un soupir bruyant qui fut interrompu par une main lui barrant la bouche. Le Docteur lui avait plaqué la main au visage pour lui intimer de se faire plus discrète. Il justifia son acte en pointant du doigt ce qu'il y avait devant eux. En effet, un Lanconda gigantesque dormait là, presque silencieux, son sifflement était imperceptible. Son corps enroulé autour de lui-même pour pouvoir dormir paisiblement dans la caverne qui paraissait si petite au vu de sa taille.
La liche accourue vers la bête endormie. Ses petits pas résonnant dans la caverne ne l'éveillait même pas. La bête majestueux dormait à point fermé, sa respiration faisait bouger sa tête et ainsi, ses bijoux frontaux frottaient entre eux dans un cliquetis de métal. Mélantha voulut se tenter à caresser les écailles et à en arracher quelques unes mais elle reconnaissait la dangerosité des bêtes sauvages qui était plus imprévisible que celle de l'homme. Elle remarqua au centre de la boucle qu'était le serpent, une pierre ovale énorme, un œuf ! Le Docteur parla quand elle remarqua cet objet si précieux. La liche éclata de rire au plan machiavélique qui venait de lui passer par l'esprit et c'était très sûrement une idée partagée par son compère qui ne tarda pas à l'aider dans son entreprise. En effet, ils convinrent leurs rôles. L'une se chargerait de l’œuf quand l'autre couvrirait sa présence par des illusions. Ainsi son rire avait déjà été dissimulé.
Elle profita des sens modifiés du Lanconda pour le caresser comme elle souhaitait. Glissant ses griffes sur les écailles pour en entendre le son, telles des gouttelettes longeant des tuiles de toit. Puis elle grimpa les différents étages que formait son corps pour protéger l’œuf. La liche s'amusa à garder l'équilibre sur ce corps instable, hors, les écailles rendant la surface extrêmement glissante, Mélantha ne fut pas épargnée de ses bêtises. Son rire s'étouffa dans un couinement de surprise avant qu'elle ne glisse au creux du serpent. Se cognant la tête contre l’œuf.
"AAAAaaaah Bordeeeeel !"
Dans un râle de douleur, la liche se maintenait la tête si endoloris. Pas de plaies apparente, seulement une commotion cérébrale mineure qui lui provoquait une migraine et un étourdissement. Après s'être tenu la tête dans une position recroquevillée, la liche s'assura que son objectif ne s'était pas brisé. Et heureusement, la coquille énorme était très résistante et demeurait intacte. Se retrouvant ainsi devant l’œuf, la liche se rendait compte à quel point elle était petite. Il se faisait plus léger que ce que ne le présageait sa taille et il serait donc plus facilement transportable. Elle joua un peu en enlaçant l'objet pour comparer les gabarits, et admira la coquille au reflet de nacre qui était absolument sublime. Cependant, pour le faire sortir de la prise de la maman, il fallait bien repasser son corps enroulé. Mélantha grimpa à nouveau surs ses écailles, plus prudente et moins joueuse, bien qu'elle continuait de rire. Elle invoqua ses ombres pour soulever l’œuf et le faire passer de l'autre côté sans l'abîmer pour prendre des risques.
Une fois la tâche réalisée, la liche glissa à nouveau sur ses écailles. Elle cracha un nouveau juron en se frottant le coccyx qui venait de s'écraser sur la pierre. Elle souleva son trophée avec une certaine difficulté pour les débuts, jouant sur son équilibre. Le Docteur gardait un œil à ce qu'elle ne le brise pas.
Ils ne passèrent pas plus de temps dans le nid et se précipitèrent à quitter les lieux au plus vite. Bien que le Docteur restait assez calme, avec l'attraction de la pente et le poids de la charge, Mélantha était bien forcée de dévalée celle-ci, poussée par la gravité. Elle partit en fou rire, faisant écho dans la chaîne de montagne en pleine soirée.
Ils avaient à peine fait la moitié du chemin qu'ils tombèrent sur une bande de braconniers en pleine ascension. Sûrement pour rendre visite au Lanconda ou pour s'aventurer au delà. La liche ne soupira en levant les yeux au ciel. Elle fit mine de se cacher derrière l’œuf qu'elle portait en espérant qu'on l'oublie ou qu'on ne lui adresse pas la parole. Hors le sermon lui parvenait tout de même aux oreilles. Elle dépassa sa tête de son trophée pour répondre au gros moustachu.
"Vous vous méprenez, je viens de le pondre."
Évidemment les brigands n'étaient pas dupes, cela ne fit par rire le chef. Sauf un de ses sbires. La blague n'épargna pas le duo et les braconniers dégainèrent leurs armes. Le Docteur prit l'initiative d'agir en premier sortant et éclatant une fiole contre le moustachu, l'enflammant sur place tel un mauvais tour de magie. La liche éclata de rire à la vue des sous-fifres qui reculaient, paniquant à la vue des flammes dansantes sur leur chef. Lorsque le cadavre tomba, toujours enflammé, la liche se calma pour de nouveau amorcer la conversation.
"Bon, je l'avoue, nous sommes partis du mauvais pied. Mon compère a paniqué. Il n'y a pas de soucis, je vous le rends votre œuf."
Les brigands étaient toujours terrorisés et enragés, ils ne la croyaient pas. Et pourtant, Mélantha posa doucement la lourde charge qu'était cette coquille. Libérée de sa prise, elle leva les bras se montrant passive, prête à coopérer. Le plus niais des quatre et sûrement le sous chef, s'avança pour le récupérer, toujours méfiant de son interlocutrice. Hors, à peine un pas effectué, la liche poussa la sphère d'un coup de pied, forçant l'imbécile à prendre la fuite pour ne pas se faire écraser. Les trois autres le suivirent, non pour fuir mais pour rattraper l'objet si précieux qu'était le petit de "Svarlana". La liche reprit son éclat de plus bel, se pliant en deux. Lorsqu'elle se calma au bout de quelques minutes, elle fit part de sa réflexion.
"Avec l'absence de l’œuf, la fin de l'illusion et tout le grabuge qu'on vient de faire, la bête ne devrait pas tarder à..."
Un vrombissement secouant le sol, faisant tomber des blocs de neiges se fit ressentir. C'était imperceptible et pourtant bien présent. Ce que craignait la liche était imminent. Elle sourit au Docteur, surexcitée de leurs bêtises. Il allait falloir accélérer au plus vite. Ainsi, ils dévalèrent la montagne en maintenant une cadence rapide, les tremblements s'accompagnaient des rires de la liche. Ils étaient relativement proche du refuge, de ce fait, lorsque le Lanconda pouvait être aperçut en train de dévaler la montagne, le duo était déjà aux portes de l'auberge, dans une course et un fou rire inarrêtable. Quand ils traversèrent les rues à travers les bâtiments, ils avaient recroisé la bande, l'un des brigands avait finalement été écrasé et l’œuf quant à lui, s'était éclaté. Laissant le cadavre du bébé Lanconda précoce, gisant dans son liquide sanglant et amniotique. Dans sa course Mélantha avait fait mine d'avoir de la peine, de façon exagérée avant de reprendre son rire incontrôlable.
Pas question de prendre le temps de se reposer en ces lieux, ils reprirent à toute vitesse la caisse qu'ils avaient laissés et décampèrent au plus vite. Leur chariot reprit la route à toute allure alors que le serpent gigantesque semait la terreur envers ses fidèles les plus loyaux. Son corps gigantesque écrasant tout sur son passage avait déjà déclaré un incendie en brisant une cheminée. A la vue de son petit décédé, la bête cracha du venin sur tout êtres vivants, faisant payer à toutes âmes qui vive. Mélantha, sur sa monture, se retourna pour faire un petit salut de la main, adressé au Lanconda. Toute fière de leur aventure.
Ils dormiraient au milieu de nulle part, ça serait moins grave que de semer la pagaille à un énième hameau.
La liche accourue vers la bête endormie. Ses petits pas résonnant dans la caverne ne l'éveillait même pas. La bête majestueux dormait à point fermé, sa respiration faisait bouger sa tête et ainsi, ses bijoux frontaux frottaient entre eux dans un cliquetis de métal. Mélantha voulut se tenter à caresser les écailles et à en arracher quelques unes mais elle reconnaissait la dangerosité des bêtes sauvages qui était plus imprévisible que celle de l'homme. Elle remarqua au centre de la boucle qu'était le serpent, une pierre ovale énorme, un œuf ! Le Docteur parla quand elle remarqua cet objet si précieux. La liche éclata de rire au plan machiavélique qui venait de lui passer par l'esprit et c'était très sûrement une idée partagée par son compère qui ne tarda pas à l'aider dans son entreprise. En effet, ils convinrent leurs rôles. L'une se chargerait de l’œuf quand l'autre couvrirait sa présence par des illusions. Ainsi son rire avait déjà été dissimulé.
Elle profita des sens modifiés du Lanconda pour le caresser comme elle souhaitait. Glissant ses griffes sur les écailles pour en entendre le son, telles des gouttelettes longeant des tuiles de toit. Puis elle grimpa les différents étages que formait son corps pour protéger l’œuf. La liche s'amusa à garder l'équilibre sur ce corps instable, hors, les écailles rendant la surface extrêmement glissante, Mélantha ne fut pas épargnée de ses bêtises. Son rire s'étouffa dans un couinement de surprise avant qu'elle ne glisse au creux du serpent. Se cognant la tête contre l’œuf.
"AAAAaaaah Bordeeeeel !"
Dans un râle de douleur, la liche se maintenait la tête si endoloris. Pas de plaies apparente, seulement une commotion cérébrale mineure qui lui provoquait une migraine et un étourdissement. Après s'être tenu la tête dans une position recroquevillée, la liche s'assura que son objectif ne s'était pas brisé. Et heureusement, la coquille énorme était très résistante et demeurait intacte. Se retrouvant ainsi devant l’œuf, la liche se rendait compte à quel point elle était petite. Il se faisait plus léger que ce que ne le présageait sa taille et il serait donc plus facilement transportable. Elle joua un peu en enlaçant l'objet pour comparer les gabarits, et admira la coquille au reflet de nacre qui était absolument sublime. Cependant, pour le faire sortir de la prise de la maman, il fallait bien repasser son corps enroulé. Mélantha grimpa à nouveau surs ses écailles, plus prudente et moins joueuse, bien qu'elle continuait de rire. Elle invoqua ses ombres pour soulever l’œuf et le faire passer de l'autre côté sans l'abîmer pour prendre des risques.
Une fois la tâche réalisée, la liche glissa à nouveau sur ses écailles. Elle cracha un nouveau juron en se frottant le coccyx qui venait de s'écraser sur la pierre. Elle souleva son trophée avec une certaine difficulté pour les débuts, jouant sur son équilibre. Le Docteur gardait un œil à ce qu'elle ne le brise pas.
Ils ne passèrent pas plus de temps dans le nid et se précipitèrent à quitter les lieux au plus vite. Bien que le Docteur restait assez calme, avec l'attraction de la pente et le poids de la charge, Mélantha était bien forcée de dévalée celle-ci, poussée par la gravité. Elle partit en fou rire, faisant écho dans la chaîne de montagne en pleine soirée.
Ils avaient à peine fait la moitié du chemin qu'ils tombèrent sur une bande de braconniers en pleine ascension. Sûrement pour rendre visite au Lanconda ou pour s'aventurer au delà. La liche ne soupira en levant les yeux au ciel. Elle fit mine de se cacher derrière l’œuf qu'elle portait en espérant qu'on l'oublie ou qu'on ne lui adresse pas la parole. Hors le sermon lui parvenait tout de même aux oreilles. Elle dépassa sa tête de son trophée pour répondre au gros moustachu.
"Vous vous méprenez, je viens de le pondre."
Évidemment les brigands n'étaient pas dupes, cela ne fit par rire le chef. Sauf un de ses sbires. La blague n'épargna pas le duo et les braconniers dégainèrent leurs armes. Le Docteur prit l'initiative d'agir en premier sortant et éclatant une fiole contre le moustachu, l'enflammant sur place tel un mauvais tour de magie. La liche éclata de rire à la vue des sous-fifres qui reculaient, paniquant à la vue des flammes dansantes sur leur chef. Lorsque le cadavre tomba, toujours enflammé, la liche se calma pour de nouveau amorcer la conversation.
"Bon, je l'avoue, nous sommes partis du mauvais pied. Mon compère a paniqué. Il n'y a pas de soucis, je vous le rends votre œuf."
Les brigands étaient toujours terrorisés et enragés, ils ne la croyaient pas. Et pourtant, Mélantha posa doucement la lourde charge qu'était cette coquille. Libérée de sa prise, elle leva les bras se montrant passive, prête à coopérer. Le plus niais des quatre et sûrement le sous chef, s'avança pour le récupérer, toujours méfiant de son interlocutrice. Hors, à peine un pas effectué, la liche poussa la sphère d'un coup de pied, forçant l'imbécile à prendre la fuite pour ne pas se faire écraser. Les trois autres le suivirent, non pour fuir mais pour rattraper l'objet si précieux qu'était le petit de "Svarlana". La liche reprit son éclat de plus bel, se pliant en deux. Lorsqu'elle se calma au bout de quelques minutes, elle fit part de sa réflexion.
"Avec l'absence de l’œuf, la fin de l'illusion et tout le grabuge qu'on vient de faire, la bête ne devrait pas tarder à..."
Un vrombissement secouant le sol, faisant tomber des blocs de neiges se fit ressentir. C'était imperceptible et pourtant bien présent. Ce que craignait la liche était imminent. Elle sourit au Docteur, surexcitée de leurs bêtises. Il allait falloir accélérer au plus vite. Ainsi, ils dévalèrent la montagne en maintenant une cadence rapide, les tremblements s'accompagnaient des rires de la liche. Ils étaient relativement proche du refuge, de ce fait, lorsque le Lanconda pouvait être aperçut en train de dévaler la montagne, le duo était déjà aux portes de l'auberge, dans une course et un fou rire inarrêtable. Quand ils traversèrent les rues à travers les bâtiments, ils avaient recroisé la bande, l'un des brigands avait finalement été écrasé et l’œuf quant à lui, s'était éclaté. Laissant le cadavre du bébé Lanconda précoce, gisant dans son liquide sanglant et amniotique. Dans sa course Mélantha avait fait mine d'avoir de la peine, de façon exagérée avant de reprendre son rire incontrôlable.
Pas question de prendre le temps de se reposer en ces lieux, ils reprirent à toute vitesse la caisse qu'ils avaient laissés et décampèrent au plus vite. Leur chariot reprit la route à toute allure alors que le serpent gigantesque semait la terreur envers ses fidèles les plus loyaux. Son corps gigantesque écrasant tout sur son passage avait déjà déclaré un incendie en brisant une cheminée. A la vue de son petit décédé, la bête cracha du venin sur tout êtres vivants, faisant payer à toutes âmes qui vive. Mélantha, sur sa monture, se retourna pour faire un petit salut de la main, adressé au Lanconda. Toute fière de leur aventure.
Ils dormiraient au milieu de nulle part, ça serait moins grave que de semer la pagaille à un énième hameau.
Citoyen de La République
Nahash
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De grands érudits avaient dit autrefois que les champs de bataille étaient un chaos. Et que la victoire appartenait souvent à la personne parvenant à contrôler le dit chaos. Mais que se passait-il lorsque le chaos se déchainait sans contrôle? Que les actions n'obtenaient aucune répercussions et que la folie devenait plus forte que la raison? Et bien. Dans ces rares cas de figures, les œufs de serpent géant se mettaient généralement à rouler. L'action de Mélantha avait été aussi rapide qu'inattendu. Amusé par son action, je ne pris même pas la peine d'observer le corps fondu du chef braconnier alors que ses anciens camarades étaient déjà en train de débouler la pente à la poursuite de ce qui représentait la progéniture du lanconda. Ou tentaient de lui échapper. La différence était difficilement identifiable. La liche attira alors mon attention sur le réveil prochain de la créature révérée. Si ma précédente observation pouvait être véridique, elle pouvait également se voir nullifier par la détection de l'absence de l'œuf et, surtout, du bruit provoqué par notre fuite. Ainsi, c'est dans un crissement atroce que le serpent géant quitta sa grotte, aussi énervé que paniqué. Et dans sa colère, une seule destination était visée: Volazur.
Dévalant la pente à vive allure, nos pas rapides furent rythmés par l'hilarité de ma partenaire ainsi que par les nombreux tremblements révélateurs d'une furie maternelle se trouvant derrière nous. Quand enfin le refuge fut à portée de vue, notre duo laissait clairement une impression d'enfants chapardeurs tentant d'échapper à un marchand lésé. Pourtant, nous venions de condamner probablement de nombreuses vies. Dans l'unique but d'une expérience grandeur nature. Filant aux travers des ruelles, je pus apercevoir le reste des braconniers et l'œuf brisé dans lequel l'un d'eux pataugeait. Merveilleux. L'odeur allait bientôt se répandre dans l'air, et rendre encore plus folle la fameuse Svarlana. Récupérant rapidement la caisse une fois de retour à l'auberge, c'est sous le regard incompréhensif du tenancier que nous repartions en direction du chariot. Certes, la nuit tombait et nous allions devoir dormir dans un confort moindre mais... Certains sacrifices étaient nécessaires pour la science. Et la distraction.
Dévalant la pente à vive allure, nos pas rapides furent rythmés par l'hilarité de ma partenaire ainsi que par les nombreux tremblements révélateurs d'une furie maternelle se trouvant derrière nous. Quand enfin le refuge fut à portée de vue, notre duo laissait clairement une impression d'enfants chapardeurs tentant d'échapper à un marchand lésé. Pourtant, nous venions de condamner probablement de nombreuses vies. Dans l'unique but d'une expérience grandeur nature. Filant aux travers des ruelles, je pus apercevoir le reste des braconniers et l'œuf brisé dans lequel l'un d'eux pataugeait. Merveilleux. L'odeur allait bientôt se répandre dans l'air, et rendre encore plus folle la fameuse Svarlana. Récupérant rapidement la caisse une fois de retour à l'auberge, c'est sous le regard incompréhensif du tenancier que nous repartions en direction du chariot. Certes, la nuit tombait et nous allions devoir dormir dans un confort moindre mais... Certains sacrifices étaient nécessaires pour la science. Et la distraction.
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Sejuan était un jeune guerrier particulièrement prometteur. Aventurier depuis de nombreuses années, "Le félin d'argent" comme on le surnommait était venu à bout d'un nombre incalculables d'adversaires. Dans les jungles du Reike, il avait déjà terrassé de nombreuses guenaudes et autres sorcières tandis que dans les faubourgs de Justice il avait affronté les grands pontes du syndicat. Il s'agissait d'un héros au service de la veuve et de l'orphelin. Un parangon de vertu et de justice, seulement affaiblie par les délicates formes de sa compagne, Milithra. Aux côtés de la drakyn aux yeux d'émeraude l'hybride-chat se sentait invincible. Ils formaient un duo, aussi efficace sur les champs de batailles que dans les lits les plus douillets et forts de leur expérience, ils pouvaient conquérir le monde. C'était pour cela qu'ils avaient d'ailleurs rejoint Volazur. Sejuan se languissait de nouvelles aventures et outre les nombreuses créatures rôdant dans la région, l'hybride avait pour but de traquer et arrêter les agissements d'un groupe de braconnier particulier. Les crocs brisés. De mauvais lurons dont le but n'était que de piller les carcasses d'animaux chassé par d'autres aventuriers qu'ils abattaient juste après la chasse. Des vautours, au cœur aussi mauvais que la plus noire des abîmes. Arrivés à l'auberge deux nuits auparavant, les deux amants aventuriers avaient eu le temps de repérer leurs cibles et de se préparer en conséquence. Equipement, parchemins et autres artefacts avaient été soigneusement étudiés et entretenus pour permettre un départ rapide. Le but était de pister les pisteurs.
Aussi, lorsque l'alerte fut donné au sein du refuge, Sejuan était déjà prêt et équipé. Naturellement, il ne s'agissait des crocs, mais l'appel de l'héroïsme n'attendait pas! Vérifiant que tout était bon avec sa compagne, l'hybride s'élança dans les rues gelées de Volazur pour apercevoir de ses yeux fendus la forme serpentine qui venait de fondre sur le village et entamait déjà une destruction particulièrement violente. Venin, coups de queue et morsures venaient semer un chaos incontrôlé sur le refuge. Svarlana était un lanconda paisible. Agée et protégée. Vénérée presque. Tout du moins, c'est ce que le serveur lui avait dit la veille encore. Le guerrier avait même hésité à venir offrir une offrande pour obtenir la bénédiction de l'entité multigénérationnelle. Alors, quand il se rendit compte que c'était ce serpent qui semait la discorde, le guerrier tira sa lame dans un soupire attristé tandis que sa partenaire décochait une flèche à la pointe d'humanite. Il ne voulait pas de ce combat, mais il y participerait tout de même. Tel était le fardeau des héros. Tel était son devoir.
- Fais attention Milithra, les lancondas sont connus pour leur férocité. Arme bien ton arc et vise les yeux, on devrait être assez loin pour pouvoir tirer sans que la bête ne nous rem...
Le choc fut bref. Rapide. Semblable à un chariot lancé à pleine vitesse et qui venait de les percuter de plein fouet. Projetés par l'impact, les corps des deux aventuriers vinrent s'écraser contre le sol gelé ou, pour le cas de la drakyn, contre une borne de palefrenier. La vision trouble, le souffle coupé, l'hybride n'eut pas véritablement l'occasion d'apercevoir la forme qui venait de les propulser. Pire encore, les grognements aigues et gutturaux de sa compagne éveillèrent chez lui un profond malaise. Rampant lamentablement dans la fange gelée, le guerrier arriva finalement au niveau de son amante... Dont le corps prenait un angle bien étrange. Aux coins de ses lèvres, de longues rivières sanguines révélaient un état bien catastrophique alors que dans la ville s'élevaient des hurlements apeurés. Un vrombissement, plus sourd, détourna temporairement l'attention de l'hybride. Dans un mouvement fluide, l'entièreté des poils recouvrant le corps du guerrier s'hérissèrent. Sa queue se gonfla légèrement et son dos se courba dans un réflexe primaire, instinctif. En face de ses deux pupilles fendues, se tenait le serpent géant. Et ce dernier l'observait dans un sifflement mortifère. Puis sa gueule s'ouvrit tandis qu'un flot de projections acides s'en échappaient.
- Fait ch...
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La nuit était à présent bien entamée lorsque le chariot s'arrêta enfin. Des bordures du refuge jusqu'à cet arrêt, notre voyage ne fut ponctué que par les rires amusés de Mélantha et mon propre sourire. Si je regrettai légèrement de ne pas être resté plus longtemps pour observer le spectacle offert par le serpent géant, j'avais eu suffisamment de choses à voir pour pouvoir notifier la chose dans mon carnet. A présent, nous étions hors de portée de la furie serpentine. Enfin. Si jamais elle parvenait à survivre à sa propre rage et aux nombreux aventuriers et braconniers présents à Volazur.
Descendant donc finalement du moyen de transport, je repérai rapidement l'espace que nous avions choisi pour passer la nuit. Comme précédemment, les sentiers étaient devenus trop sinueux et menaçants pour que nous puissions continuer notre progression. Ainsi, une fois mes observations terminées, je lançai un feu afin de redonner un semblant de chaleur à une petite zone. Ouvrant ensuite la caisse, je réveillai les enfants sans ménagement, les invitant à venir s'asseoir près du feu. Dans l'auberge, ils auraient pu demeurer dans leur "cage" et ainsi passer la nuit normalement. Seulement, la température à l'extérieur avait drastiquement chuté et il m'était tout de même préférable de ne pas devoir soigner une quelconque gangrène chaque matin. Laissant mon esprit glisser jusqu'à la liche, je pris la parole alors que j'attachai le cheval à un connifère.
* Si la météo est clémente, nous devrions quitter les cols dans environ deux jours. Et si elle empire, nous devrons trouver refuge dans des cavernes ou abri se trouvant sur la route. Cela ne devrait pas être trop compliqué mais... *
Interrompu dans mon discours, je remarquai alors trois nouveaux arrivants. Un nain, à la barbe aussi rousse que mal taillé, accompagné par ce qui ressemblaient à une fae et un humain. A leurs tenues, ainsi qu'à leur équipement, il était assez évident qu'il s'agissait d'aventuriers, probablement partis de Volazur en même temps que nous. Sortant ma dague tandis que je rejoignais Mélantha et me plaçai devant les trois marmots, le nain leva ses deux mains calleuse en signe de paix. Mentalement, j'intimai aux enfants de ne pas bouger, sous peine de tous les tuer.
- Ola! Ola! On se calme l'ami! On vient pas foutle la melde ici. On a vu un peu d'lumièle et on s'demandait si on pouvait venil aussi se léchauffer plès du feu? C'est l'boldel à Volazul et on a pas pensé à plendle de quoi camper dans notle fuit. J'connais ces montagnes comme ma poche. Si vous nous aidez, j'poullai vous guider facilement.
Un regard en direction de la liche, une idée germant dans mon esprit. Un message télépathique pour lui dire de ne pas les tuer. Pour l'instant. Rangeant par la suite mon arme, je fixai le nain tandis que mes pensées s'étendaient à toutes les personnes présentes. Surprenant légèrement le demi-homme qui reprit rapidement sa contenance.
* Nous avons en effet fuit le refuge au moment de l'attaque. Nous escortons ces trois petits jusqu'à iribourg, de l'autre côté. Ils ont été enlevés il y a quelques lunes par des trafiquants afin d'être vendus à des divinistes. On leur a promis de les ramener près de chez eux mais dans le traumatisme, ils ne semblent pas pouvoir parler. Nous serions ravis d'avoir un guide pour nous mener aux travers de ces cols. Venez vous installer près du feu. *
Invitant donc les aventuriers crédules à se poser près de nous, je laissai mes yeux glisser sur leurs corps et expressions au travers de mes lentilles. Chaque spécificité, chaque émotion apparaissant était analyser afin de savoir à quel point ils s'étaient retrouvés démunis à cause de l'attaque. Naturellement, le but n'était pas de faire ami ami avec eux. Juste d'avoir des... Boucliers humains. Des êtres sacrifiables pour la route à venir. Que ce soit pour les jeter en pâture aux bestioles qui se jetteraient forcément sur nous, ou bien pour nous défouler. Si l'ennui se faisait trop sentir. Venant m'asseoir sur un tronc déraciné, je vins poser une main sur la tête d'un des petits, caressant doucement ses cheveux comme si j'éprouvai la moindre tendresse à son égard. Au travers de mes gents, je sentis un léger tremblement apeuré, provoquant un sourire étendu sur mes lèvres fines.
* Alors. Dits nous. Qui êtes vous et que veniez vous faire dans ce coin reculé de la République? *
Invité
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Le duo venait de s'arrêter aux abords des routes sinueuses pour enfin se reposer. La liche continuait de glousser leurs aventures et en descendant de leur monture, elle se mit sautiller et à se mouvoir, dansante. Les cris d'effrois et de douleurs résonnaient en elle comme une mélodie agréable, ce qui lui donna cet air si enjoué, rythmant ses pas sur un allure silencieuse. Elle se joua parfois du Docteur en lui faisant lever le bras pour qu'elle puisse tourner sur elle-même telle une danseuse de boite à musique. Puis elle s'éloigna en continuant ses gamineries, vérifiant au passage les alentours pour s'assurer qu'ils demeuraient seuls pendant que le Docteur libérait les petits. La liche s'occupa par la suite du feu de camp pour établir leur halte et pour permettre aux peaux sensibles de se réchauffer, sous recommandations du Docteur.
Assise autour du feu, se maintenant les genoux, la liche regardait d'un œil mauvais les trois petits marmots bien silencieux. Les larmes avaient séchées bien qu'elles laissaient des traces, les joues et le bout du nez rouges du petit Lukas présageait qu'il subissait déjà le froid depuis un moment. Leurs regards avaient tous cette même lueur... Absente. Sûrement celle de l'espoir et de la vie. La liche en eut presque de la peine, ils méritaient tellement de mourir, c'était touchant. Mélantha écouta le Docteur tout en regardant les gamins qui se tenaient en groupe près du feu. Lorsque son compère arrêta son discours net, la liche eut le réflexe de se lever directement, fixant la même direction suspecte, à l'autre bout de la route. Le duo sortirent leurs dagues respectives, prêts à se jeter sur les perturbateurs nocturnes.
Un nain roux et joufflu, un humain élancé, pâle et une jeune fae blonde et guillerette. Un étrange trio de voyageurs mais qui ne respiraient pas la malveillance. Leur présence faisait d'ailleurs tâche dans l'univers du duo des cauchemars. A l'ordre du Docteur, la liche rangea sa dague mais garda sa position en dévisageant la blondinette aux allures insupportables. Elle empestait la bienveillance hypocrite, plus encore que la gente féminine en générale. Ne voulant parler aux étrangers, Mélantha ne fit qu'acquiescer d'un hochement de tête les dires du Docteur. Lorsque leurs regards se croisèrent, la liche fronça les sourcils pour montrer son incompréhension quant au plan de son compère.
La fae, très expressive, démontra une compassion évidente, un visage peiné par leur histoire tragique, la tête penchée sur le côté en examinant les trois petits anges qui avaient l'air détruits malgré leur sauvetage. Elle était également reconnaissante et montrait beaucoup de respect pour ces âmes charitables, héroïques. Peu importait leurs apparences, leur bonté était une preuve que l'habit ne faisait pas le moine.
L'humain était très stoïque, grand et fin, c'était le défenseur armé du groupe, sa présence ici n'était clairement pas pour faire une petite balade dans les contrées de la République. Mais bien un aguerris faisant ses preuves en parcourant le Sekai.
Le nain en revanche, semblait être le meneur, bien sympathique et au rire gras facile, pour lui l'expédition était une balade de santé. Âgé, il semblait avoir connu bien des choses et malgré toutes ces connaissances sur le monde terrible, il restait une âme positive et chaleureuse. C'était encourageant pour l'avenir.
Ainsi, ils se rapprochèrent du feu, prenant place sur les troncs ou rochers qui traînaient là. La comédie débutait, le Docteur s'installa également, invitant un des gamins à venir près de lui. Le petit gobelin se tenait debout, tremblotant tandis que le monstre lui caressait la tête sans aucunes animosité. Amusée par ce geste faussement affectueux, la liche fit de même en tendant son bras vers son préféré, l'invitant à son tour de rejoindre "maman". Elle l'installa sur ses genoux, caressant sa nuque du bout de ses griffes tel un avertissement de mauvaise augure, Lukas trembla.
"Oh, ça me désole tellement qu'on ne puisse les couvrir d'avanta..."
"Ne vous en faites pas ! J'ai toujours de quoi sur moi, il y a toujours des orphelins à sauver vous savez, tenez."
Au lieu de répondre par un remerciement, la liche stoppa nette sa caresse pour dévisagea la connasse. Son regard noir se posant sur ce qu'on lui tendait, des tissus épais, des couvertures. Dérangée par cette offre, la liche prit doucement le tissu en faisant un faux sourire poli. Elle le lâcha de manière désintéressé sur le petit corps, n'ayant pas l'intention de le couvrir. Pendant ce temps, la conversation avec le Docteur se déroulait.
"Alols, moé c'est Yoll, je suis folgelon dans le p'tit hameau de Galanldul de l'autl' côté des montagnes, au sud. Lui... Connais pas son nom, on l'appelle le Jokel palce que c'est notl' atout poul nous plotéger."
Le nain regarda de haut en bas l'homme silencieux à ses côtés, il semblait le connaître sans vraiment le connaître. Puis, il posa ses yeux sur l'interaction entre la liche et sa partenaire de route.
"La belle Valinie est la nièce de la vieille Malguelite, diligeante d'un olphelinat de Saltshile, elle veut palcoulil le monde poul aider les p'tiots dans l'besoin. Un vlai ange."
"Un vlai ange oui..."
Toujours agacée de l'intervention de la fae, la liche souligna les dires du nain avec un air agacé non sans s'en cacher. Le Docteur fit un signe de main invitant à ignorer les sautes d'humeur de sa compagne, non qu'il en était gêné mais il voulait conserver ses proies rassurées par le duo.
"Blef, je palt souvent à l'aventule poul me tlouver mes matéliaux, j'ai toujouls avec moé mon bon vieux Jokel. Et j'ai cloisé mam'zelle sul la loute et le coulant est bien passé."
Il se pencha pour croiser le regard de la belle blondinette, soulevant le menton d'un air convenu. Mais apparemment l'attirance n'était pas réciproque, Valinie évita son regard, quelques peu gênée et préférait regarder les gamins, discrets mais joueurs entre eux. En effet, l'hybride reptile s'était amusé à taper en silence son compère gobelin, ayant pour habitude de jouer à des jeux de mains. Lukas, lui, resta bien immobile, telle une statue. Peut être que la double entaille qui régnait sur son front lui rappelait constamment de rester à sa place. La liche gloussa en lui maintenant la nuque.
Cependant, en écoutant la conversation entre le Docteur et le nain, Mélantha avait finalement décroché son attention des garnements. Une seule distraction pouvait être fatale, en effet, l'un d'eux s'était rapproché de la fae, pour le plus grand malheur de la liche. Le petit reptile... Décidément, en terme de malchance, le serpent était un mot-clé pour ce soir. Bien que son approche semblait dépourvue de trahison, cherchant seulement un peu de réconfort, le gamin enlaça la blondinette, posant sa tête sur ses genoux. Alors qu'il relevait le visage pour admirer le visage si bienveillant de la petite conne, la liche elle, lut dans ce mouvement, une tentative de discussion. Ainsi, avant qu'il ne se mette à parler ou à faire siffler sa langue, la mort-vivante les interrompit.
"HÉ ! TU... Tu devrais faire attention mon... mon... petit serpentounet. Faire confiance aux inconnus t'as si vite amené là où tu en es aujourd'hui..."
"Je pense que c'est une bonne chose qu'il puisse faire à nouveau confiance après tout ce qu'ils ont vécus..."
"Tu ne sais pas ce qu'ils ont vécus. Et je peux t'assurer qu'à se jeter dans les bras des inconnus, ils vont finir par en payer le prix."
D'un mouvement de tête, Mélantha ordonna à la petite brute de se ramener près d'elle. Le petit était beaucoup trop terrifié pour la désobéir et bouger le moindre pouce à l'encontre des directives de la sorcière. Comme pour se racheter de son comportement malveillant trop évident, elle mit la couverture autour des épaules du reptile qui était le plus sensible à la température que n'importe qui présent. Puis elle fit un sourire, comme si cela allait excuser son comportement.
La fae se leva, s'éloignant des enfants pour se rasseoir près de Yorr. Elle lui fit une messe basse qui reçut comme réponse un haussement d'épaules avec un léger mouvement de main comme pour signaler que ce n'était pas très grave. La liche devina directement que la peste s'était plaint ou mettait en garde sur la "terrifiante femme" qui n'inspirait aucune confiance. Mais le nain trop optimiste et reconnaissant d'être invité ne fit rien de cette information et se contenta de réorienter sa partenaire sur un autre interlocuteur, comme, le Docteur. Excellent choix.
En bref, la soirée se déroula sur quelques discussions avant que les groupes ne se séparent pour rentrer dans leurs tentes respectives. Mélantha et le Docteur étaient dans l'obligation de laisser la leur aux gamins, au risque de se trahir dans leur histoire. Et puis, il valait mieux d'être aux aguets à la moindre tentative de fuite ou de trahison d'un petit trop téméraire. La nuit allait être longue pour les êtres nocturnes.
Assise autour du feu, se maintenant les genoux, la liche regardait d'un œil mauvais les trois petits marmots bien silencieux. Les larmes avaient séchées bien qu'elles laissaient des traces, les joues et le bout du nez rouges du petit Lukas présageait qu'il subissait déjà le froid depuis un moment. Leurs regards avaient tous cette même lueur... Absente. Sûrement celle de l'espoir et de la vie. La liche en eut presque de la peine, ils méritaient tellement de mourir, c'était touchant. Mélantha écouta le Docteur tout en regardant les gamins qui se tenaient en groupe près du feu. Lorsque son compère arrêta son discours net, la liche eut le réflexe de se lever directement, fixant la même direction suspecte, à l'autre bout de la route. Le duo sortirent leurs dagues respectives, prêts à se jeter sur les perturbateurs nocturnes.
Un nain roux et joufflu, un humain élancé, pâle et une jeune fae blonde et guillerette. Un étrange trio de voyageurs mais qui ne respiraient pas la malveillance. Leur présence faisait d'ailleurs tâche dans l'univers du duo des cauchemars. A l'ordre du Docteur, la liche rangea sa dague mais garda sa position en dévisageant la blondinette aux allures insupportables. Elle empestait la bienveillance hypocrite, plus encore que la gente féminine en générale. Ne voulant parler aux étrangers, Mélantha ne fit qu'acquiescer d'un hochement de tête les dires du Docteur. Lorsque leurs regards se croisèrent, la liche fronça les sourcils pour montrer son incompréhension quant au plan de son compère.
La fae, très expressive, démontra une compassion évidente, un visage peiné par leur histoire tragique, la tête penchée sur le côté en examinant les trois petits anges qui avaient l'air détruits malgré leur sauvetage. Elle était également reconnaissante et montrait beaucoup de respect pour ces âmes charitables, héroïques. Peu importait leurs apparences, leur bonté était une preuve que l'habit ne faisait pas le moine.
L'humain était très stoïque, grand et fin, c'était le défenseur armé du groupe, sa présence ici n'était clairement pas pour faire une petite balade dans les contrées de la République. Mais bien un aguerris faisant ses preuves en parcourant le Sekai.
Le nain en revanche, semblait être le meneur, bien sympathique et au rire gras facile, pour lui l'expédition était une balade de santé. Âgé, il semblait avoir connu bien des choses et malgré toutes ces connaissances sur le monde terrible, il restait une âme positive et chaleureuse. C'était encourageant pour l'avenir.
Ainsi, ils se rapprochèrent du feu, prenant place sur les troncs ou rochers qui traînaient là. La comédie débutait, le Docteur s'installa également, invitant un des gamins à venir près de lui. Le petit gobelin se tenait debout, tremblotant tandis que le monstre lui caressait la tête sans aucunes animosité. Amusée par ce geste faussement affectueux, la liche fit de même en tendant son bras vers son préféré, l'invitant à son tour de rejoindre "maman". Elle l'installa sur ses genoux, caressant sa nuque du bout de ses griffes tel un avertissement de mauvaise augure, Lukas trembla.
"Oh, ça me désole tellement qu'on ne puisse les couvrir d'avanta..."
"Ne vous en faites pas ! J'ai toujours de quoi sur moi, il y a toujours des orphelins à sauver vous savez, tenez."
Au lieu de répondre par un remerciement, la liche stoppa nette sa caresse pour dévisagea la connasse. Son regard noir se posant sur ce qu'on lui tendait, des tissus épais, des couvertures. Dérangée par cette offre, la liche prit doucement le tissu en faisant un faux sourire poli. Elle le lâcha de manière désintéressé sur le petit corps, n'ayant pas l'intention de le couvrir. Pendant ce temps, la conversation avec le Docteur se déroulait.
"Alols, moé c'est Yoll, je suis folgelon dans le p'tit hameau de Galanldul de l'autl' côté des montagnes, au sud. Lui... Connais pas son nom, on l'appelle le Jokel palce que c'est notl' atout poul nous plotéger."
Le nain regarda de haut en bas l'homme silencieux à ses côtés, il semblait le connaître sans vraiment le connaître. Puis, il posa ses yeux sur l'interaction entre la liche et sa partenaire de route.
"La belle Valinie est la nièce de la vieille Malguelite, diligeante d'un olphelinat de Saltshile, elle veut palcoulil le monde poul aider les p'tiots dans l'besoin. Un vlai ange."
"Un vlai ange oui..."
Toujours agacée de l'intervention de la fae, la liche souligna les dires du nain avec un air agacé non sans s'en cacher. Le Docteur fit un signe de main invitant à ignorer les sautes d'humeur de sa compagne, non qu'il en était gêné mais il voulait conserver ses proies rassurées par le duo.
"Blef, je palt souvent à l'aventule poul me tlouver mes matéliaux, j'ai toujouls avec moé mon bon vieux Jokel. Et j'ai cloisé mam'zelle sul la loute et le coulant est bien passé."
Il se pencha pour croiser le regard de la belle blondinette, soulevant le menton d'un air convenu. Mais apparemment l'attirance n'était pas réciproque, Valinie évita son regard, quelques peu gênée et préférait regarder les gamins, discrets mais joueurs entre eux. En effet, l'hybride reptile s'était amusé à taper en silence son compère gobelin, ayant pour habitude de jouer à des jeux de mains. Lukas, lui, resta bien immobile, telle une statue. Peut être que la double entaille qui régnait sur son front lui rappelait constamment de rester à sa place. La liche gloussa en lui maintenant la nuque.
Cependant, en écoutant la conversation entre le Docteur et le nain, Mélantha avait finalement décroché son attention des garnements. Une seule distraction pouvait être fatale, en effet, l'un d'eux s'était rapproché de la fae, pour le plus grand malheur de la liche. Le petit reptile... Décidément, en terme de malchance, le serpent était un mot-clé pour ce soir. Bien que son approche semblait dépourvue de trahison, cherchant seulement un peu de réconfort, le gamin enlaça la blondinette, posant sa tête sur ses genoux. Alors qu'il relevait le visage pour admirer le visage si bienveillant de la petite conne, la liche elle, lut dans ce mouvement, une tentative de discussion. Ainsi, avant qu'il ne se mette à parler ou à faire siffler sa langue, la mort-vivante les interrompit.
"HÉ ! TU... Tu devrais faire attention mon... mon... petit serpentounet. Faire confiance aux inconnus t'as si vite amené là où tu en es aujourd'hui..."
"Je pense que c'est une bonne chose qu'il puisse faire à nouveau confiance après tout ce qu'ils ont vécus..."
"Tu ne sais pas ce qu'ils ont vécus. Et je peux t'assurer qu'à se jeter dans les bras des inconnus, ils vont finir par en payer le prix."
D'un mouvement de tête, Mélantha ordonna à la petite brute de se ramener près d'elle. Le petit était beaucoup trop terrifié pour la désobéir et bouger le moindre pouce à l'encontre des directives de la sorcière. Comme pour se racheter de son comportement malveillant trop évident, elle mit la couverture autour des épaules du reptile qui était le plus sensible à la température que n'importe qui présent. Puis elle fit un sourire, comme si cela allait excuser son comportement.
La fae se leva, s'éloignant des enfants pour se rasseoir près de Yorr. Elle lui fit une messe basse qui reçut comme réponse un haussement d'épaules avec un léger mouvement de main comme pour signaler que ce n'était pas très grave. La liche devina directement que la peste s'était plaint ou mettait en garde sur la "terrifiante femme" qui n'inspirait aucune confiance. Mais le nain trop optimiste et reconnaissant d'être invité ne fit rien de cette information et se contenta de réorienter sa partenaire sur un autre interlocuteur, comme, le Docteur. Excellent choix.
En bref, la soirée se déroula sur quelques discussions avant que les groupes ne se séparent pour rentrer dans leurs tentes respectives. Mélantha et le Docteur étaient dans l'obligation de laisser la leur aux gamins, au risque de se trahir dans leur histoire. Et puis, il valait mieux d'être aux aguets à la moindre tentative de fuite ou de trahison d'un petit trop téméraire. La nuit allait être longue pour les êtres nocturnes.
Citoyen de La République
Nahash
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Comme une grand pièce de théâtre, la comédie se lançait majestueusement sous la lueur iridescente d'un feu de camp sous-alimenté. A la lueur orangée des flammes, les deux groupes que tout opposait se faisaient face dans une parodie de relation cordiale. D'un côté, notre duo sadique se jouait de nos invités via une reproduction ridicule d'actes héroïques et de bonne volonté. De l'autre, un trio fatigué qui préférait ne pas relever les potentielles maladresses que nous pouvions faire, préférant la confiance à la méfiance. Amusé, j'écoutais les différents échanges et explications qui résonnèrent au cœur des crépitements ardents. Entre mes doigts, je pouvais sentir la peur qui tétanisait le petit gobelin alors que Mélantha venait s'occuper de son chouchou. Les choses se tendirent légèrement lorsque le reptilien osa quitter sa position pour s'approcher de la fae. Tension qui s'échappa rapidement dans l'obscurité sous le flegme du nain et les excuses périlleuses de la liche. Au moins, ces imbéciles étaient crédules mais pas curieux. Recentrant l'attention sur moi alors que les petits démontraient un peu de "normalité" ensemble, je m'adressai au nain, prenant le soin de laisser mon esprit glisser dans celui de toutes les personnes présentes.
* Vous dites parcourir ces cols montagneux relativement souvent, en quête de matériaux. Quels dangers guettent ces lieux? Quels matériaux particuliers pouvez-vous récupérer? *
- Et bien... Au niveau des dangers, il y a ces fichus géomis. Il y a aussi un ou deux clans d'olcs qui tlainent pal ci pal là. Génélalement ca leste plutot calme si on suit les chemins tlacés. Les aventuliers s'en chalgent. Mais... Depuis quelques semaines les gens pallent de malheuls flappant les jeunes et les inconscients. Il marqua une pause, tirant sur une pipe qu'il venait d'allumer. Poul le leste, j'ai tendance à me lendle à la mine de calbonite, un peu plus au Nold. C'est utile poul refloidil l'acier et faciliter la folge des almes.
* Je vois. Et ainsi. Vous. Vous cherchez à sauver des enfants via vos voyages? *
- En effet, les cols sont bien trop souvent des chemins escarpés que les autorités n'osent pas emprunter. Et puis les paysages sont merveilleux! Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à chercher à sauver le plus d'âmes possibles. Ca me réchauffe le cœur.
* Que voulez-vous. Je suis docteur, c'est dans ma nature d'aider les autres. Allez vous reposer, nous monterons la garde cette nuit. *
- Avec gland plaisil. Demain, je vous montlelai un passage plus assulé.
Ainsi, les aventuriers s'en allèrent dans leurs tentes. Et les enfants dans la mienne. Il était évident que nous n'allions pas remettre les petits dans la caisse avec nos nouveaux compagnons et, surtout, je préférai m'assurer qu'aucune fuite ne soit tentée ou qu'aucune attaque soudaine de la part de convives soupçonneux ne vienne mettre fin à nos jours. Mes yeux glissant sur la liche, un large sourire se dessina sous mes lèvres face à l'envie de rire de la situation et de la parodie de bonté dont nous faisions preuve.
* Je suppose que tu te demandes pourquoi j'ai demandé à ne pas les tuer. La réponse est simple. Il existe quelques dangers d'ici à ce que nous quittions le col. Avec ce "guide", nous serons à la fois plus rapides et, surtout, nous aurons de quoi nous divertir si le voyage se fait trop long. Si notre chemin croise les autorités, nous serons également moins suspects avec leur compagnie et puis... Cela perturbera les enfants. Ils auront pendant un court instant plus de libertés qu'auparavant. Ils voyageront la tête en dehors de la caisse. Ils auront cette flamme. Cet espoir grimpant en eux. Cette lueur brillante qui leur fera penser que, finalement, nous ne sommes pas si cruels que cela. Et quand ils atteindront le laboratoire, ils seront presque dociles. Presque heureux d'atteindre leur nouvelle "demeure". S'ils l'atteignent un jour. Bien sûr. *
Un nouveau sourire. Je n'étais pas certain que la liche apprécie ce petit jeu. Cette manipulation des mortels nous approchant. Les tuer aurait été bien plus simple, oui. Mais beaucoup moins divertissant. Et si les menaces étaient aussi présentes que ce que le nain disait. Alors nous pourrions voir de quel bois ces aventuriers se chauffaient et, dans le cas le plus périlleux, nous en servir comme bouclier de chair à donner à nos potentiels adversaires.
* Vous dites parcourir ces cols montagneux relativement souvent, en quête de matériaux. Quels dangers guettent ces lieux? Quels matériaux particuliers pouvez-vous récupérer? *
- Et bien... Au niveau des dangers, il y a ces fichus géomis. Il y a aussi un ou deux clans d'olcs qui tlainent pal ci pal là. Génélalement ca leste plutot calme si on suit les chemins tlacés. Les aventuliers s'en chalgent. Mais... Depuis quelques semaines les gens pallent de malheuls flappant les jeunes et les inconscients. Il marqua une pause, tirant sur une pipe qu'il venait d'allumer. Poul le leste, j'ai tendance à me lendle à la mine de calbonite, un peu plus au Nold. C'est utile poul refloidil l'acier et faciliter la folge des almes.
* Je vois. Et ainsi. Vous. Vous cherchez à sauver des enfants via vos voyages? *
- En effet, les cols sont bien trop souvent des chemins escarpés que les autorités n'osent pas emprunter. Et puis les paysages sont merveilleux! Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à chercher à sauver le plus d'âmes possibles. Ca me réchauffe le cœur.
* Que voulez-vous. Je suis docteur, c'est dans ma nature d'aider les autres. Allez vous reposer, nous monterons la garde cette nuit. *
- Avec gland plaisil. Demain, je vous montlelai un passage plus assulé.
Ainsi, les aventuriers s'en allèrent dans leurs tentes. Et les enfants dans la mienne. Il était évident que nous n'allions pas remettre les petits dans la caisse avec nos nouveaux compagnons et, surtout, je préférai m'assurer qu'aucune fuite ne soit tentée ou qu'aucune attaque soudaine de la part de convives soupçonneux ne vienne mettre fin à nos jours. Mes yeux glissant sur la liche, un large sourire se dessina sous mes lèvres face à l'envie de rire de la situation et de la parodie de bonté dont nous faisions preuve.
* Je suppose que tu te demandes pourquoi j'ai demandé à ne pas les tuer. La réponse est simple. Il existe quelques dangers d'ici à ce que nous quittions le col. Avec ce "guide", nous serons à la fois plus rapides et, surtout, nous aurons de quoi nous divertir si le voyage se fait trop long. Si notre chemin croise les autorités, nous serons également moins suspects avec leur compagnie et puis... Cela perturbera les enfants. Ils auront pendant un court instant plus de libertés qu'auparavant. Ils voyageront la tête en dehors de la caisse. Ils auront cette flamme. Cet espoir grimpant en eux. Cette lueur brillante qui leur fera penser que, finalement, nous ne sommes pas si cruels que cela. Et quand ils atteindront le laboratoire, ils seront presque dociles. Presque heureux d'atteindre leur nouvelle "demeure". S'ils l'atteignent un jour. Bien sûr. *
Un nouveau sourire. Je n'étais pas certain que la liche apprécie ce petit jeu. Cette manipulation des mortels nous approchant. Les tuer aurait été bien plus simple, oui. Mais beaucoup moins divertissant. Et si les menaces étaient aussi présentes que ce que le nain disait. Alors nous pourrions voir de quel bois ces aventuriers se chauffaient et, dans le cas le plus périlleux, nous en servir comme bouclier de chair à donner à nos potentiels adversaires.
*
* *
* *
Le lendemain matin, tout le monde se réveilla sans le moindre incident. Entrant dans la tente des enfants, je vins m'assurer qu'aucun d'eux ne montrait de traces de gangrène ou autres symptômes liés au froid avant de leur ordonner mentalement de toujours nous écouter. La peur avait déjà conquis leur cœur aussi, il ne fut pas très compliqué d'obtenir leur parfaite obéissance. Peu après que le nain ne se soit décidé à partager le repas avec ses compagnons, nous pûmes enfin reprendre la route.
Menés par le petit homme, le chariot dévia légèrement du sentier sinueux que nous arpentions auparavant afin de rejoindre un chemin de terre à peine visible dans le gel et les mauvaises herbes. Se tournant vers nous, il étira un large sourire derrière sa barbe avant de nous faire un clin d'oeil aussi maladroit que déplaisant à regarder. Sous sa petite taille, le nabot donnait l'impression de rouler sur le sol gelé, se servant de sa longue barbe comme d'un balai dégageant la voie.
- Et vous Docteul. Vous vous baladez souvent dans la légion ou bien c'est un hasald poul vous d'alpenter ces montagnes?
* Je voyage assez peu. Je dirige un laboratoire. A l'ouest. Un centre de soin. Je regardai la liche, une lueur amusée dans les yeux. Vous devriez vous y rendre un jour, je suis sûr que nous pourrions vous aider. Et puis nous avons toujours besoin de matières premières. *
- Hahaha, un joul plochain alols! Je vais déjà nous guider dans ces telles enneigées!
Et ainsi, notre route continua. Pendant le début du voyage, je pris le temps d'observer les deux autres personnalités qui nous avaient rejoint. Si la fae démontrait un intérêt important envers les enfants, notamment en grimpant dans le chariot pour gérer leur couverture ou leur donner de quoi manger, elle ne sembla pas encline à échanger plus que cela avec Mélantha, esquivant son regard et ses réflexions autant que possible. D'ailleurs, chaque fois qu'elle s'approchait un peu trop des petits, elle finissait par s'excuser et redescendre du chariot. Comme un chiot venant de se faire disputer. L'homme en revanche demeurait plus "mystérieux". Droit. Stoïque. Le bougre ne pipait mot. Il restait là à observer l'horizon, laissant parfois ses doigts glisser sur le pommeau de ses armes de manière alerte. Etant donné ma condition, je n'étais pas homme à juger son mutisme mais le pauvret m'intéressait un peu. Sans de motivations véritablement explicites, il m'était difficile de comprendre la rentabilité de son escorte vis à vis de Yorr. Le nain semblait connaître son domaine et si tel était le cas, les attaques devaient se faire peu nombreuses. Enfin. Le roux avait bien évoqué des dangers plus nombreux depuis quelques semaines alors... Peut-être que ceci justifiait cela.
Au début d'après-midi, alors que notre progression se faisait sans encombre, de multiples silhouettes se dessinèrent dans la brume montagneuse. Stoppant le moyen de transport, mes yeux se plissèrent afin de tenter de percer la purée de poids pour identifier plus intensément les différentes formes qui, après analyse, se trouvaient toute contre le sol gelé.
- Qu'est-ce que c'est que ce boldel.
Sautant du chariot, je m'avançai silencieusement vers ce que je devinai être des corps. Là, sur le chemin de terre, se trouvait une vingtaine de cadavres d'orcs. Eparpillés un peu partout, certains des corps se retrouvaient même empalé sur des branches d'arbres morts. Me penchant sur le macchabée le plus proche, mes doigts glissèrent rapidement sur les plaies béantes qui parcouraient le torse de la victime. Quelque chose de pointu, et acéré, avait lacéré les différentes couches de protection qu'étaient la cotte de maille et le gambison du peau verte avant de venir s'enfoncer profondément dans sa chair. Les muscles, tendons et ossements avaient été déchiré avec férocité, causant une hémorragie probablement fatale. Mais, ce qui attirait le plus mon regard, c'était cette expression vide. Ce regard inexpressif tandis que le reste du visage arborait des traits emplis de souffrance et de panique. Ce n'était pas juste le regard d'une personne morte. Ces êtres avaient été vidés de quelque chose. Leur âme avait été aspirée. Croisant le regard du nain, ce dernier démontrait tout autant d'incompréhension que moi.
- C'est des olcs du clan maglaw. Habituellement ils lestent chez eux dans leul hameau un peu plus loin. Poulquoi les guelliers sont soltis? Et... Quelque chose cloche. Leuls plaies là. C'pas nolmal. Non. C'pas nolmal.
Soudain, un sifflement particulier résonna dans la zone. Joker, toujours aussi silencieux, venait de sortir ses armes tandis qu'il fixait la brume nous entourant. Puis, le bruit arriva enfin jusque nos oreilles. Des petits tapotement. Frénétiques et rapides. Une multitude, de tapotements. Et enfin, les formes se dessinèrent dans la brume. Sortant ma dague et une fiole d'acide, je me redressai tandis que le nain empoignait ses deux marteaux de guerre.
* Des géomis. Elles doivent venir pour les corps. Préparez-vous. *
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Seules les braises rouges réchauffait timidement le camp au levé de l'aube. Les guetteurs nocturnes avaient bien été silencieux. Appréciant la solitude que la nuit fraîche et dangereuse leur offrait. Mélantha avait acquiescé le plan du Docteur, elle était certes amatrice de bain de sang dans l’immédiat, elle reconnaissait toutefois la jouissance qu'était de faire preuve de patience pour se distraire d'avantage. Durant la nuit, elle gloussa de temps à autre devant les flammes dansantes, imaginant toutes les possibilités de carnages qui pouvaient se dérouler durant le voyage.
Très peu à son aise aux côtés de mortels, Mélantha se faisait bien silencieuse et peu agréable dans sa gestuelle, ses propos ainsi que ses grimaces. Les présences masculines n'étaient pas un problème et elle les ignorait aisément, en revanche, la femelle était un irritant constant, de trop. Si la veille son manque de patience ne savait être dissimulé, elle eut toutefois la décence de reprendre ses airs théâtrales et faux à la reprise du voyage. Ainsi, ils avaient reprit la route, le silence de roi était remplacé par les rires gras du nain et de ses "r" roulés et nasaux, par les gamins se chamaillant et par la voix pénible de la maman poule. Qui d'ailleurs, ne manqua pas de se faire remettre à sa place par les piques sarcastiques de la liche. Elle se montrait certes agréable dans sa manie, mais ses mots insultant, emplis de propos passif-agressif n'échappèrent guère à la fae si sensible et empathique. S'éloignant à contre cœur des petits qu'elle adorait dorloter.
Commençant à grandement s'ennuyer de la route en fin de matinée, Mélantha observa du coin de l’œil le grand brun silencieux. C'était le moins déplaisant du trio. Curieuse de ce mutisme, elle rapprocha leurs montures respectives pour le titiller.
"Alors mon beau, jusqu'ici on ne t'as pas laissé parler. Qu'as-tu à nous dire ?"
Elle n'eut aucune réponse, pas même un regard. Celui-ci semblait perdu dans le lointain, trop concentré sur l'environnement hostile. La liche ne se démonta pas, elle était même amusée de trouver un défi pertinent. Briser sa patience.
"Aaah on est timide à ce que je vois, c'est pas grave, on aura le temps de faire connaissance."
Pour souligner ce sous-entendu, elle voulut poser sa main sur son épaule, signe d'une invitation à pénétrer son intimité. Une invitation totalement fausse mais qui permettrait à la liche d'établir un contact et ainsi à pénétrer, non son intimité, mais son esprit. Un geste qui ne put s'effectuer. Alors qu'ils traversaient un brouillard, le guerrier s'était raidit, maintenant son arme à l’affût d'un danger qu'il pressentait. Fronçant les sourcils, Mélantha se concentra sur ce qu'il se passait devant, n'étant plus l'heure de jouer.
Le groupe s'était arrêté, le Docteur descendit de sa monture pour jeter un œil à la ribambelle de cadavre, longeant le long de la route. Son amante eut goût de le suivre pour y donner quelques coups de pieds mais en une situation ayant aussi peu de visibilité, elle préférait garder un œil sur les accompagnateurs et protéger leurs cargaisons qu'étaient les gamins. Tout ce qu'elle put apercevoir de la scène depuis son cheval était un bain de sang et une multitude de cadavre.
Du coin de l’œil, elle zieuta les environs brumeux, à l'écoute de tout bruits suspects. Cependant la première chose qu'elle entendit fut la lame sifflante du guerrier qui venait d'être dégainé, ayant perçut le danger bien avant. S'en suivit des petits tapotement par milliers, accompagnés de bruits stridents qu'étaient les cris des entités approchants.
Mélantha sauta de sa monture, dégainant sa dague. Elles venaient de tous les côtés, pullulant en masse. L'on ne pouvait les compter. Arrivant à toutes vitesse pour se nourrir des cadavres qui jonchaient là depuis trop longtemps, les Géomis étaient là pour récupérer leur dû et au passage, exterminer de la chair fraîche. La liche poussa un juron, n'aimant guère se frotter aux monstres. Elle monta sur le chariot pour s'en servir comme support pour utiliser de ses pouvoirs. Elle observa dans un premiers temps les mouvements du Docteur avant d'analyser les touristes. Elle ne fut pas surprise de voir la fae recroquevillée sur elle avec les enfants, un acte lâche qui fit lever les yeux au ciel de la liche. Le guerrier se jeta sans craintes, perforant à grand coup d'épées les bestioles, doué d'agilité, il réussissait merveilleusement bien ses esquives malgré la rapidité de ses adversaires. Le nain quant à lui se faisait plus lourdeau, plus lent, il prenait ses ennemis un par un ce qui le désavantagea très vite, malgré la puissance de son épaisse claymore.
Mélantha peu satisfaite de leur efficacité, ou plutôt de la surpopulation handicapante des bestioles, elle usa directement de ses pouvoirs. Élevant les bras vers le ciel, des ombres prirent formes autour du chariot, en forme de cercle pour ensuite s'étendre vers l'extérieur telles de larges vagues sombres repoussant les ennemis, évitant les alliés, ce qui était peu évident à effectuer mais pas impossible. En plus d'endommagé les premières lignes de Géomis, il y avait également l'avantage de les faire reculer et ainsi, gagner plus de temps et en supériorité dans le combat. Elle fit cela en quelques vagues avant de se jeter dans la nuée, se défoulant avec furie, faisant siffler sa dague à travers les arachnides. Coupant les articulations des pattes ou plantant directement dans l'abdomen de celles-ci avant de les ouvrir dans une fontaine de liquide jaunâtre, infecte et malodorant.
Ce fut un début dans de conditions plus ou moins avantageuses pour les voyageurs, mais le sous-effectifs vinrent rattraper la réalité de leur situation. Rapides et imposantes, les araignées furent généreuses au niveau de leurs attaques et contre-attaques. Jetant des toiles dans tous les sens, accrochant chariots et montures, emprisonnant au passage la fae et les enfants, bloqués de ces tissus visqueux. La liche se mit à rire en se disant que c'était tant mieux, un mal pour un bien en soit. Une légère distraction qui fut fatale, la mort-vivante se fit mordre sur le flanc gauche, elle contre-attaqua instantanément en perçant les yeux globuleux de la chose. Ce n'était pas une simple morsure, Mélantha recula, surprise de la douleur que lui provoquait sa blessure. En effet, une couche de glace commençait à recouvrir la zone de morsure. Elle ne put à peine avertir le Docteur de ce risque, que d'autres membres en subissaient déjà un exemple.
"Aah et merde."
Ses cartes n'étaient pas très efficace contre les monstres, étant des malédictions, toutes entités ne pouvaient subir entièrement le mal qu'elle pouvait infliger. C'est donc avec ses dagues et ses ombres qu'elle tentait de repousser en vain la nuée d'araignées. Liant ses forces avec celles du Docteur, c'était la meilleure solution qu'ils avaient pour l'instant.
Lorsque la mort-vivante subit une seconde morsure, sur sa cheville droite. L'assaut s'arrêta dans le temps, une légère prise de conscience de la part des bestioles et elles se mirent à fuir dans des tapotements lourds. Toutes dans le même sens, repartant vers la direction d'où venait les voyageurs, à l'opposé des cadavres d'orcs.
Abîmés, les combattants se remirent de leur combat, silencieusement, ne comprenant pas cet abandon soudain de leurs adversaires. Ils n'osaient pas bouger, un silence sourd promettait un danger imminent encore plus redoutable. Un cri inhumain et strident, une double-voix aux tonalités aiguës, différent des géomis, résonna au loin dans la brume. Il se rapprochait rapidement du groupe.
*
Très peu à son aise aux côtés de mortels, Mélantha se faisait bien silencieuse et peu agréable dans sa gestuelle, ses propos ainsi que ses grimaces. Les présences masculines n'étaient pas un problème et elle les ignorait aisément, en revanche, la femelle était un irritant constant, de trop. Si la veille son manque de patience ne savait être dissimulé, elle eut toutefois la décence de reprendre ses airs théâtrales et faux à la reprise du voyage. Ainsi, ils avaient reprit la route, le silence de roi était remplacé par les rires gras du nain et de ses "r" roulés et nasaux, par les gamins se chamaillant et par la voix pénible de la maman poule. Qui d'ailleurs, ne manqua pas de se faire remettre à sa place par les piques sarcastiques de la liche. Elle se montrait certes agréable dans sa manie, mais ses mots insultant, emplis de propos passif-agressif n'échappèrent guère à la fae si sensible et empathique. S'éloignant à contre cœur des petits qu'elle adorait dorloter.
Commençant à grandement s'ennuyer de la route en fin de matinée, Mélantha observa du coin de l’œil le grand brun silencieux. C'était le moins déplaisant du trio. Curieuse de ce mutisme, elle rapprocha leurs montures respectives pour le titiller.
"Alors mon beau, jusqu'ici on ne t'as pas laissé parler. Qu'as-tu à nous dire ?"
Elle n'eut aucune réponse, pas même un regard. Celui-ci semblait perdu dans le lointain, trop concentré sur l'environnement hostile. La liche ne se démonta pas, elle était même amusée de trouver un défi pertinent. Briser sa patience.
"Aaah on est timide à ce que je vois, c'est pas grave, on aura le temps de faire connaissance."
Pour souligner ce sous-entendu, elle voulut poser sa main sur son épaule, signe d'une invitation à pénétrer son intimité. Une invitation totalement fausse mais qui permettrait à la liche d'établir un contact et ainsi à pénétrer, non son intimité, mais son esprit. Un geste qui ne put s'effectuer. Alors qu'ils traversaient un brouillard, le guerrier s'était raidit, maintenant son arme à l’affût d'un danger qu'il pressentait. Fronçant les sourcils, Mélantha se concentra sur ce qu'il se passait devant, n'étant plus l'heure de jouer.
Le groupe s'était arrêté, le Docteur descendit de sa monture pour jeter un œil à la ribambelle de cadavre, longeant le long de la route. Son amante eut goût de le suivre pour y donner quelques coups de pieds mais en une situation ayant aussi peu de visibilité, elle préférait garder un œil sur les accompagnateurs et protéger leurs cargaisons qu'étaient les gamins. Tout ce qu'elle put apercevoir de la scène depuis son cheval était un bain de sang et une multitude de cadavre.
Du coin de l’œil, elle zieuta les environs brumeux, à l'écoute de tout bruits suspects. Cependant la première chose qu'elle entendit fut la lame sifflante du guerrier qui venait d'être dégainé, ayant perçut le danger bien avant. S'en suivit des petits tapotement par milliers, accompagnés de bruits stridents qu'étaient les cris des entités approchants.
Mélantha sauta de sa monture, dégainant sa dague. Elles venaient de tous les côtés, pullulant en masse. L'on ne pouvait les compter. Arrivant à toutes vitesse pour se nourrir des cadavres qui jonchaient là depuis trop longtemps, les Géomis étaient là pour récupérer leur dû et au passage, exterminer de la chair fraîche. La liche poussa un juron, n'aimant guère se frotter aux monstres. Elle monta sur le chariot pour s'en servir comme support pour utiliser de ses pouvoirs. Elle observa dans un premiers temps les mouvements du Docteur avant d'analyser les touristes. Elle ne fut pas surprise de voir la fae recroquevillée sur elle avec les enfants, un acte lâche qui fit lever les yeux au ciel de la liche. Le guerrier se jeta sans craintes, perforant à grand coup d'épées les bestioles, doué d'agilité, il réussissait merveilleusement bien ses esquives malgré la rapidité de ses adversaires. Le nain quant à lui se faisait plus lourdeau, plus lent, il prenait ses ennemis un par un ce qui le désavantagea très vite, malgré la puissance de son épaisse claymore.
Mélantha peu satisfaite de leur efficacité, ou plutôt de la surpopulation handicapante des bestioles, elle usa directement de ses pouvoirs. Élevant les bras vers le ciel, des ombres prirent formes autour du chariot, en forme de cercle pour ensuite s'étendre vers l'extérieur telles de larges vagues sombres repoussant les ennemis, évitant les alliés, ce qui était peu évident à effectuer mais pas impossible. En plus d'endommagé les premières lignes de Géomis, il y avait également l'avantage de les faire reculer et ainsi, gagner plus de temps et en supériorité dans le combat. Elle fit cela en quelques vagues avant de se jeter dans la nuée, se défoulant avec furie, faisant siffler sa dague à travers les arachnides. Coupant les articulations des pattes ou plantant directement dans l'abdomen de celles-ci avant de les ouvrir dans une fontaine de liquide jaunâtre, infecte et malodorant.
Ce fut un début dans de conditions plus ou moins avantageuses pour les voyageurs, mais le sous-effectifs vinrent rattraper la réalité de leur situation. Rapides et imposantes, les araignées furent généreuses au niveau de leurs attaques et contre-attaques. Jetant des toiles dans tous les sens, accrochant chariots et montures, emprisonnant au passage la fae et les enfants, bloqués de ces tissus visqueux. La liche se mit à rire en se disant que c'était tant mieux, un mal pour un bien en soit. Une légère distraction qui fut fatale, la mort-vivante se fit mordre sur le flanc gauche, elle contre-attaqua instantanément en perçant les yeux globuleux de la chose. Ce n'était pas une simple morsure, Mélantha recula, surprise de la douleur que lui provoquait sa blessure. En effet, une couche de glace commençait à recouvrir la zone de morsure. Elle ne put à peine avertir le Docteur de ce risque, que d'autres membres en subissaient déjà un exemple.
"Aah et merde."
Ses cartes n'étaient pas très efficace contre les monstres, étant des malédictions, toutes entités ne pouvaient subir entièrement le mal qu'elle pouvait infliger. C'est donc avec ses dagues et ses ombres qu'elle tentait de repousser en vain la nuée d'araignées. Liant ses forces avec celles du Docteur, c'était la meilleure solution qu'ils avaient pour l'instant.
Lorsque la mort-vivante subit une seconde morsure, sur sa cheville droite. L'assaut s'arrêta dans le temps, une légère prise de conscience de la part des bestioles et elles se mirent à fuir dans des tapotements lourds. Toutes dans le même sens, repartant vers la direction d'où venait les voyageurs, à l'opposé des cadavres d'orcs.
Abîmés, les combattants se remirent de leur combat, silencieusement, ne comprenant pas cet abandon soudain de leurs adversaires. Ils n'osaient pas bouger, un silence sourd promettait un danger imminent encore plus redoutable. Un cri inhumain et strident, une double-voix aux tonalités aiguës, différent des géomis, résonna au loin dans la brume. Il se rapprochait rapidement du groupe.
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