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Citoyen de La République
Pancrace Dosian
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L'a pas l'air jouasse, le vieux capitaine. Encore un peu et il va me canner entre les pattes, ce qui serait très malaisant pour la rédaction du rapport, encore que ça mènerait à une affaire classée promptement : pas de victime, pas de crime. Resterait que le gars du hangar, mais, hé, des types qui saignent dans les ruelles de Kaizoku, ça relève même pas du fait divers, plutôt du quotidien. Autant dire qu'on va pas se mettre la rate au court-bouillon pour ça, quoi.
Le plus tragique, c'est qu'Aearon savait que le tonnelet explosif faisait pas partie de son stock, mais qu'il a quand même fermé sa gueule et fait comme si ça lui appartenait. Résultat, on a perdu un temps fou, alors qu'il aurait pu déclarer depuis le début que ça n'en faisait pas partie. Remarque, nan, on aurait du coup dû vérifier ce que ça faisait là, d'où ça venait, la charge de contrebande, puis investiguer le hangar lui-même... Rien que de penser à la paperasse qu'on se serait coltinée, j'en ai des frissons.
Pas qu'une histoire de meurtre soit franchement mieux, au demeurant, mais on se fait généralement moins chier.
« On pousse jusqu'à ce que nos arguments soient suffisamment percutants pour en tirer quelque chose. Ca vous va, comme réponse ? »
'Vais pas prétendre qu'on utilise jamais le code pénal de façon plus manuelle que juste lire les articles correspondant aux enquêtes en cours, ou les chefs d'inculpation des accusés. Mais, comme tout bon fonctionnaire, on s'assure d'utiliser une force proportionnée, c'est-à-dire la plus faible possible, pour s'économiser et ne pas faire d'efforts superflus. C'est déjà pas mal.
« On va pas épiloguer dix plombes dessus quand c'est plus le sujet, mais vous remarquerez qu'on a été prévenus sur votre cargaison et qu'il y avait effectivement une irrégularité, donc, hein. Reste que Lagastaire peut être une piste intéressante comme une autre. Reste à voir si, comme vous dites, le loup va sortir du bois... le requin du corail, pour être davantage maritime. Pour ça, y'a bien une solution, mais j'ai peur que ça demande que vous collaboriez gentiment... »
Cela dit, même si l'elfe veut pas être coopératif, on a largement les moyens de le contraindre.
« Voyez-vous, si des gens vous voyaient partir au poste sous la garde deux officiers républicains, les mains liées, il y aurait sûrement des gens qui s'intéresseraient à la marchandise en attente de départ. Selon votre propre suggestion, Lagastaire serait parmi les premiers arrivés pour récupérer tous vos... trucs et bidules. Evidemment, si vous êtes pas d'accord... On va le faire quand même, en fait. Ca fera gagner du temps. Excellente suggestion. »
Derrière lui, Fifi avance d'un pas, la corde dans une main et sa matraque dans l'autre. De mon côté, la magie est prête pour l'envoyer au tapis s'il moufte un peu trop.
« A partir de là, il ne reste qu'à espérer que votre hypothèse est la bonne. Sinon, on vous relâchera demain matin. Comme j'disais, je suis à peu près certain de votre innocence, je voudrais pas vous retarder davantage. Donc vous serez à temps pour la prochaine marée. Et, à côté de ça, je vais surveiller les allées et venues du hangar, voir si justement, y'a un candidat pour nous graisser les pattes. »
Ca serait gagnant sur toute la ligne : arrêter un contrebandier et meurtrier, récupérer un peu de monnaie derrière, on a rarement fait aussi bien comme service.
« Et même si c'est pas lui, on en attraperait un autre, ça vaudrait le coup également. Franchement, la République saura reconnaître la valeur de votre investissement pour élucider une sordide histoire de meurtre. Et, perdu pour perdu, vous aurez de toute façon la prochaine marée. Nan, franchement, vous faites une bonne affaire. Puis, qui sait ? P'tet que vous me vendez le blase d'un gars qui vous a marché sur le pied la semaine dernière et vous avez toujours pas digéré, après tout. »
J'lui adresse un clin d'oeil.
« J'commence à prendre l'habitude de me faire balader par des kaizokiens, faut croire. »
Le plus tragique, c'est qu'Aearon savait que le tonnelet explosif faisait pas partie de son stock, mais qu'il a quand même fermé sa gueule et fait comme si ça lui appartenait. Résultat, on a perdu un temps fou, alors qu'il aurait pu déclarer depuis le début que ça n'en faisait pas partie. Remarque, nan, on aurait du coup dû vérifier ce que ça faisait là, d'où ça venait, la charge de contrebande, puis investiguer le hangar lui-même... Rien que de penser à la paperasse qu'on se serait coltinée, j'en ai des frissons.
Pas qu'une histoire de meurtre soit franchement mieux, au demeurant, mais on se fait généralement moins chier.
« On pousse jusqu'à ce que nos arguments soient suffisamment percutants pour en tirer quelque chose. Ca vous va, comme réponse ? »
'Vais pas prétendre qu'on utilise jamais le code pénal de façon plus manuelle que juste lire les articles correspondant aux enquêtes en cours, ou les chefs d'inculpation des accusés. Mais, comme tout bon fonctionnaire, on s'assure d'utiliser une force proportionnée, c'est-à-dire la plus faible possible, pour s'économiser et ne pas faire d'efforts superflus. C'est déjà pas mal.
« On va pas épiloguer dix plombes dessus quand c'est plus le sujet, mais vous remarquerez qu'on a été prévenus sur votre cargaison et qu'il y avait effectivement une irrégularité, donc, hein. Reste que Lagastaire peut être une piste intéressante comme une autre. Reste à voir si, comme vous dites, le loup va sortir du bois... le requin du corail, pour être davantage maritime. Pour ça, y'a bien une solution, mais j'ai peur que ça demande que vous collaboriez gentiment... »
Cela dit, même si l'elfe veut pas être coopératif, on a largement les moyens de le contraindre.
« Voyez-vous, si des gens vous voyaient partir au poste sous la garde deux officiers républicains, les mains liées, il y aurait sûrement des gens qui s'intéresseraient à la marchandise en attente de départ. Selon votre propre suggestion, Lagastaire serait parmi les premiers arrivés pour récupérer tous vos... trucs et bidules. Evidemment, si vous êtes pas d'accord... On va le faire quand même, en fait. Ca fera gagner du temps. Excellente suggestion. »
Derrière lui, Fifi avance d'un pas, la corde dans une main et sa matraque dans l'autre. De mon côté, la magie est prête pour l'envoyer au tapis s'il moufte un peu trop.
« A partir de là, il ne reste qu'à espérer que votre hypothèse est la bonne. Sinon, on vous relâchera demain matin. Comme j'disais, je suis à peu près certain de votre innocence, je voudrais pas vous retarder davantage. Donc vous serez à temps pour la prochaine marée. Et, à côté de ça, je vais surveiller les allées et venues du hangar, voir si justement, y'a un candidat pour nous graisser les pattes. »
Ca serait gagnant sur toute la ligne : arrêter un contrebandier et meurtrier, récupérer un peu de monnaie derrière, on a rarement fait aussi bien comme service.
« Et même si c'est pas lui, on en attraperait un autre, ça vaudrait le coup également. Franchement, la République saura reconnaître la valeur de votre investissement pour élucider une sordide histoire de meurtre. Et, perdu pour perdu, vous aurez de toute façon la prochaine marée. Nan, franchement, vous faites une bonne affaire. Puis, qui sait ? P'tet que vous me vendez le blase d'un gars qui vous a marché sur le pied la semaine dernière et vous avez toujours pas digéré, après tout. »
J'lui adresse un clin d'oeil.
« J'commence à prendre l'habitude de me faire balader par des kaizokiens, faut croire. »
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Les sourcils du demi-elfe s'étaient resserrés vers le milieu de son front ridé, face à la réplique de l'officier sur leur "art interrogatoire". Altarus n'avait que la confirmation de leurs manières "percutantes" pour obtenir des aveux. Nul besoin de rentrer plus dans les détails. Même si Kaizoku était désormais sous la bannière républicaine, ses habitants n'étaient pas réellement considérés comme des citoyens intégrés. Le joug de l'envahisseur les plaçait à un rang de malfrats et de forbans vaincus, pour qui seuls une rude autorité dispensée par les autorités en tenue bleue en présence. Sûr que c'était tellement de cette manière que la République arriverait à se faire accepter, en se comportant en conquérant brutal… songea encore Altarus, pendant qu'il réfléchissait à quoi répondre à la réplique de Pancrace
"Pas vraiment..."avait-il fini par répondre, restant bref. "Vos mots suffisent pour saisir la profondeur..."
Toujours dardant un regard sur l'officier, il guettait ses réactions quant à ce qu'il avait offert comme informations. En quantité généreuse, qui plus était, sans guère de réticence. Avec le cadavre étalé sur le bureau, l'heure n'était pas à la bravade. Il avait un adversaire qui cherchait à lui nuire. Si c'était bien celui auquel il pensait, sa chute n'en sera que légitime. Il n'y avait pas de place pour les individus tels que lui à Kaizoku. Quand on s'en prenait à la mauvaise personne, le prix à payer était redoutable.
Quand l'officier républicain suggéra la seule solution envisageable pour faire venir à eux le responsable de tout ce nœud de problème, Altarus fixait toujours le jeune homme. Étonnant qu'il en soit arrivé à la même approche que lui. Il n'était pas si bête finalement, celui-là. C'en était presque même... étonnant. Au moins n'avait-il guère besoin de se rabaisser pour suggérer ouvertement de se faire arrêter par les deux officiers.
"Je ne vois pas l'intérêt que j'aurai à résister à mon… "arrestation". Si je souhaite faire tomber cet imbécile, il va de soi que je ne peux que me montrer coopératif… "
Il tourna sa tête vers la gauche, ne montrant que son cache-œil au comparse qui s'était rapproché, en quittant le seuil de la porte pour s'approcher du vieil homme. Ses pas n'avaient été guère discrets sur le plancher grinçant du bureau.
"... à la seule condition que votre subalterne range sa matraque. Je le vois mal nouer mes poignets avec une seule main… "
Il faisait comprendre par là en même temps qu'il n'y avait nul besoin de cet outil de pseudo-autorité républicaine pour qu'il concède à se laisser emmener en geôle. Cela ne l'enchantait guère, mais il n'avait guère d'autres solutions pour démêler définitivement tout ce merdier.
"Épargnez-moi la grandiloquence de la République, je vous prie. L'essentiel, au temps pour moi que pour vous, Officier Dosian, est qu'on mette un point final à cette histoire. Là, c'est que maintenant que je vois la hauteur de votre professionnalisme. "
Et là, ce qu'il venait de balancer n'était pas mesquin. C'était déjà assez dur pour le borgne de l'admettre, mais Pancrace ne paraissait pas être un de ces officiers a en avoir rien à fichtre de leur boulot. Il aurait très bien pu se contenter de faire emprisonner le capitaine avec seul motif de s'être trouvé sur une scène de crime. Après, peut-être que ce "professionnalisme républicain" n'était là que le temps de régler ce sordide fait, et de revenir avec l'individu responsable de tout ce merdier.
Face au clin d'œil de l'humain, le vieil homme ne cilla même pas.
"C'est que vous ne connaissez pas assez ses habitants. L'honnêteté existe aussi sur Kaizoku. Mais il faut savoir où regarder et que dire… "
Il se tut. Il n'y avait rien d'autre à rajouter.
Le comparse Républicain lui attrapa un premier poignet sans ménagement, avant de commencer à l'entourer de la solide corde. Altarus serra les dents quand la corde de chanvre mordit la peau. Il se fit violence pour ne pas se débattre. Il n'avait guère l'habitude de se faire manipuler de la sorte, plus encore quand l'objectif était de se retrouver derrière les barreaux. Il grogna quand le soldat prit un malin plaisir à serrer fort. Les doigts commençaient à picoter, à cause de la circulation sanguine à moitié coupé. Il ravala une injure.
"Si vous pouviez m'épargner une exhibition triomphante dans toute la cité, je vous en saurais gré. La nouvelle de ma "capture" sera vite éventée de toute façon, dès que nous sortirons d'ici. D'ailleurs, pour faire plus vrai...". Il ferma sa seule paupière, inspira lentement et se mordit d'un coup un coin de la lèvre inférieure. Il s'était crispé, n'émettant aucun son... Par les Abysses, obligé de se blesser pour apporter un peu de crédibilité avant de sortir d'ici. Un peu de sang chaud commença à s'écouler doucement le long du menton. Ça devrait être suffisant pour parfaite la crédibilité.
"Quand vous voulez pour m'emmener, Officier Dosian.... "
"Pas vraiment..."avait-il fini par répondre, restant bref. "Vos mots suffisent pour saisir la profondeur..."
Toujours dardant un regard sur l'officier, il guettait ses réactions quant à ce qu'il avait offert comme informations. En quantité généreuse, qui plus était, sans guère de réticence. Avec le cadavre étalé sur le bureau, l'heure n'était pas à la bravade. Il avait un adversaire qui cherchait à lui nuire. Si c'était bien celui auquel il pensait, sa chute n'en sera que légitime. Il n'y avait pas de place pour les individus tels que lui à Kaizoku. Quand on s'en prenait à la mauvaise personne, le prix à payer était redoutable.
Quand l'officier républicain suggéra la seule solution envisageable pour faire venir à eux le responsable de tout ce nœud de problème, Altarus fixait toujours le jeune homme. Étonnant qu'il en soit arrivé à la même approche que lui. Il n'était pas si bête finalement, celui-là. C'en était presque même... étonnant. Au moins n'avait-il guère besoin de se rabaisser pour suggérer ouvertement de se faire arrêter par les deux officiers.
"Je ne vois pas l'intérêt que j'aurai à résister à mon… "arrestation". Si je souhaite faire tomber cet imbécile, il va de soi que je ne peux que me montrer coopératif… "
Il tourna sa tête vers la gauche, ne montrant que son cache-œil au comparse qui s'était rapproché, en quittant le seuil de la porte pour s'approcher du vieil homme. Ses pas n'avaient été guère discrets sur le plancher grinçant du bureau.
"... à la seule condition que votre subalterne range sa matraque. Je le vois mal nouer mes poignets avec une seule main… "
Il faisait comprendre par là en même temps qu'il n'y avait nul besoin de cet outil de pseudo-autorité républicaine pour qu'il concède à se laisser emmener en geôle. Cela ne l'enchantait guère, mais il n'avait guère d'autres solutions pour démêler définitivement tout ce merdier.
"Épargnez-moi la grandiloquence de la République, je vous prie. L'essentiel, au temps pour moi que pour vous, Officier Dosian, est qu'on mette un point final à cette histoire. Là, c'est que maintenant que je vois la hauteur de votre professionnalisme. "
Et là, ce qu'il venait de balancer n'était pas mesquin. C'était déjà assez dur pour le borgne de l'admettre, mais Pancrace ne paraissait pas être un de ces officiers a en avoir rien à fichtre de leur boulot. Il aurait très bien pu se contenter de faire emprisonner le capitaine avec seul motif de s'être trouvé sur une scène de crime. Après, peut-être que ce "professionnalisme républicain" n'était là que le temps de régler ce sordide fait, et de revenir avec l'individu responsable de tout ce merdier.
Face au clin d'œil de l'humain, le vieil homme ne cilla même pas.
"C'est que vous ne connaissez pas assez ses habitants. L'honnêteté existe aussi sur Kaizoku. Mais il faut savoir où regarder et que dire… "
Il se tut. Il n'y avait rien d'autre à rajouter.
Le comparse Républicain lui attrapa un premier poignet sans ménagement, avant de commencer à l'entourer de la solide corde. Altarus serra les dents quand la corde de chanvre mordit la peau. Il se fit violence pour ne pas se débattre. Il n'avait guère l'habitude de se faire manipuler de la sorte, plus encore quand l'objectif était de se retrouver derrière les barreaux. Il grogna quand le soldat prit un malin plaisir à serrer fort. Les doigts commençaient à picoter, à cause de la circulation sanguine à moitié coupé. Il ravala une injure.
"Si vous pouviez m'épargner une exhibition triomphante dans toute la cité, je vous en saurais gré. La nouvelle de ma "capture" sera vite éventée de toute façon, dès que nous sortirons d'ici. D'ailleurs, pour faire plus vrai...". Il ferma sa seule paupière, inspira lentement et se mordit d'un coup un coin de la lèvre inférieure. Il s'était crispé, n'émettant aucun son... Par les Abysses, obligé de se blesser pour apporter un peu de crédibilité avant de sortir d'ici. Un peu de sang chaud commença à s'écouler doucement le long du menton. Ça devrait être suffisant pour parfaite la crédibilité.
"Quand vous voulez pour m'emmener, Officier Dosian.... "
Citoyen de La République
Pancrace Dosian
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La bonne nouvelle, c'est que contrairement à ce que je craignais, on y a pas passé des plombes : Aearon n'a pas discuté l'amorce de plan, et s'est même gentiment laissé menotter, et mordu la lèvre pour parfaire la supercherie. Dommage, j'aurais bien voulu lui coller mon poing dans le pif pour avoir le même effet. Juste pour me défouler un peu. C'est qu'il est tard, et qu'il m'a couru sur le haricot toute la journée, le vieil elfe. Il l'aurait bien mérité.
Fifi lui attrape le bras gauche, et on le guide hors du hangar. Je marche fièrement devant, tout en assurance crâne, et y'a pas grand-monde dans les quelques rues qui nous séparent du fortin qu'on occupe pour nos actions à Kaizoku. Pas beaucoup de gens, mais suffisamment pour répandre la rumeur, m'est avis. On pose le capitaine au calme dans une cellule, seul, pasqu'on est vachement sympa, et j'tranche la corde qui retient ses liens avant de fermer la porte dans un clinquement métallique.
« Soyez sages, hé ? »
J'ai prévenu les collègues d'être gentils, aussi. Pour de vrai.
****
Les heures qui ont suivi ont été particulièrement ennuyeuses. Evidemment, des gens sont venus pour récupérer le cadavre et l'apprêter pour l'enterrement, ou le lancer sur une barque à laquelle ils mettent le feu, ou juste le bazarder au fond du port, avec les pleurs et les cris et les gémissements habituels. On a expédié tout ce joli monde en disant que l'investigation était en cours. Et on a refusé tous les gens qui voulaient pour l'instant récupérer leur marchandise, en indiquant qu'il s'agissait de pièces à conviction et possiblement du mobile du meurtre.
Ils s'évaporaient comme brume au soleil quand on leur demandait leur identité et leur déposition, ainsi que l'inventaire de ce qu'ils avaient déposé.
Le poisson qu'on attendait à mordu à l'hameçon quelques heures avant l'aube. J'commençais à m'endormir, donc c'est pas plus mal. C'est un coup de coude de Tarot dans les côtes qui m'a réveillé. Petit et sec comme un coup de trique, avec un visage taillé à la serpe, il s'approche avec un sourire sympathique et des yeux de vautour.
« Bonsoir, officiers.
- 'Soir.
- J'ai cru comprendre que vous aviez déjà arrêté le coupable, un certain Altarus Aearon.
- Les nouvelles vont vite.
- C'est le lot de tout marchand que de rester à l'affût. Capitaine Troban Lagastaire, enchanté.
- Officier Dosian. De même. Vous avez des éléments à nous communiquer ?
- Hé bien, je vous avais déjà informé un peu plus tôt qu'Aearon disposait de contrebande dans le hangar ?
- Tout à fait, cela a bien été confirmé par l'enquête.
- Et ensuite, ce pauvre Bartabolde est décédé.
- A été assassiné, plus précisément.
- Pour être tout à fait honnête, je savais qu'il s'agissait de contrebande car j'étais le possesseur initial de cette marchandise. J'ai d'ailleurs déclaré un vol il y a quelques jours, peut-être que cela vous dit quelque chose...
- Honnêtement, pas trop... Mais on nous déclare beaucoup de choses.
- Oui, je comprends. Il y avait des tissus précieux, une cargaison de poisson, quelques babioles...
- Hm, on a effectivement constaté la présence de ces articles dans la cargaison d'Aearon.
- Donc je souhaiterais vraiment pouvoir la récupérer. »
J'mâchouille quelques instants dans le vide pour le faire patienter.
« Le souci, comme on disait aux autres utilisateurs du hangar, c'est qu'on a bouclé les lieux pour l'investigation.
- Mais vous savez que c'est le coupable ?
- On est quasiment certain, ouais, mais faut quand même suivre les procédures.
- C'est que je voudrais bien attraper la prochaine marée avec mes affaires, l'oiseau envolé jamais ne revient, vous le savez...
- C'est très embêtant. »
Le silence plâne alors qu'on le fixe, tous les deux, avec Tarot. Puis il a un fin sourire qui apparaît sur son visage.
« Je comprends. Je me dis que des fonds supplémentaires aideraient sûrement l'investigation à se dérouler plus rapidement ? Cela me permettrait de rentrer dans le hangar, payer la taxe portuaire ?
- Ca serait logique ?
- Et puis ça vous ferait ça de moins à gérer.
- Vrai que le boulot est pas facile. On passe un temps fou à examiner toutes les douanes, là.
- Un travail difficile.
- Ca, c'est sûr. »
Il décroche une bourse épaisse de sa ceinture.
« Je suis bien entendu toujours ravi d'aider au financement de l'intégration de Kaizoku au sein de la République.
- Et nous donc. »
Un regard à l'intérieur montre l'éclat argenté des pièces, et Tarot empoche le tout avec un hochement de tête satisfait. On s'écarte pour laisser passer Lagastaire après avoir ouvert la porte. Et dès qu'il passe dans le hangar, avant que ses yeux ne s'habituent à l'obscurité, on lui tombe dessus, matraques en main. Au début, il comprend pas. Après, il se met en position foetale et se contente de grogner et de crier. Mais personne va l'entendre, avec les portes fermées.
Quand il arrête de se débattre, on appelle deux-trois copains, et on s'rend au poste. Puis, devant la cellule d'Aearon, j'm'appuie contre la grille.
« On pourra jamais le faire tomber pour le meurtre, y'aura jamais de preuves. On va se contenter de corruption avec quinze pièces de cuivre, tentative de vol, et agression sur personne dépositaire de l'ordre public. »
C'est qu'en se débattant, il m'a accidentellement donné un coup de pied au mollet. J'sens que ça va même faire un bleu. Pour le reste du pot-de-vin, on se fera une bonne bouffe avec les collègues.
« Allez, mon vieux, va récupérer ta marchandise et voguer vers le continent, mauvaise troupe. Et à la revoyure. »
C'est qu'il est l'heure d'aller pioncer, là.
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Altarus n'était guère souriant, et pour cause, il avait les poings liés. Il avait dû se résoudre à s'abaisser à une telle situation pour compromettre un tiers, qui avait cherché à le fourvoyer. Accepter de se faire emprisonner dans les mains mêmes de la République. Il y a encore quelques années, il n'aurait pu tolérer de s'avaliser de la sorte. Il avait sa fierté, qui était un peu mise à mal en étant aux mains du subalterne de l'autre paon, qui s'était redressé à s'en faire des crampes aux pectoraux. Au moins, le demi-elfe n'avait pas besoin de faire semblant pour tirer une mine renfrognée et glaciale
Durant leur trajet en direction du poste, Altarus dut plusieurs fois se retenir de jeter un regard dans les alentours, pour essayer de noter le visage des rares témoins qui scrutaient son passage en étant "prisonnier". Le moindre geste qui serait contraire à une arrestation en bonne et due forme - ça existait en République cela ? — Pourrait compromettre la petite magouille. Quoi d'autres ? Faire cela avec un officier républicain. Que Kaiyo le maudisse… des actes pour fourvoyer les culs bleus ou profiter un peu du marché noir pour écouler ses stocks, il l'avait déjà fait quelques fois, mais juste à bon escient et après avoir préparé le terrain, de s'assurer des bons contacts… sauf quand cela dérapait et qu'un autre cherchait à le doubler. Et là encore, le faire sombrer pour une cargaison qui n'avait rien de suspect ! Elle était tout ce qu'il y avait de plus basiques en prime. Et quelle perte de temps ! Un instant, en y réfléchissant bien, il se demandait s'il n'y avait pas un autre plan sur sa tête... genre, on l'empêcherait d'embarquer pour qu'il ne puisse pas rejoindre le lieu de rendez-vous. Non, cela était beaucoup trop gros, ce serait même trop élaboré pour un simple capitaine comme lui. Il n'avait guère de poids, si ce n'était de fournir un équipage et de savoir naviguer. Le fait de se retrouver, à, les poings liés dans le dos, le rendant parano. Il inspira plus longuement pour chasser cet état d'esprit. Vivement que tout ce bordel se termine !
Quand enfin, il fut mis en cellule, il se frotta plusieurs fois ses poignets douloureux, pour réactiver la circulation du sang. L'autre n'y avait pas été de main morte pour serrer les liens, comme pour savourer le moment. La crédibilité ne serait que la bonne excuse qui serait sortie de la bouche de l'officier Dosian, si jamais le Capitaine était venu à protester de ce traitement. Silencieusement, il s'était contenté de lui jeter un drôle de regard, avec son seul œil, quant à sa réflexion infantile. Décidément, les républicains, ils ne grandiront jamais. Au moins, il avait la chance d'être seul dans la geôle.
Une fois Pancrace parti faire la suite de ses affaires, Altarus s'assit sur ce qu'on pouvait à peine appeler un matelas, vu le peu d'épaisseur qui se trouvait à l'intérieur. Puis, il ferma les yeux, se contentant de patienter.
Le temps aurait pu paraître long pour n'importe quel impatient de sortir de taule. Même si cela était long, entrecoupé de repas guère savoureux, que le demi-elfe n'avait pas touché, la patience finit par payer quand le Capitaine entendit les bottes trainassant un peu sur le sol rugueux des lieux. Il ouvrit sa paupière, pour voir Pancrace appuyé sur le montant principale de la porte en barreaux de fer forgé. Il demeurait silencieux au bref qu'il concédait à lui offrir, avant de lui ouvrir la voie vers la liberté. Il se remit dignement debout et sortit, s'arrêtant à hauteur de l'officier humain.
Quelques secondes, tout en dardant l'océan de son oeil sur lui, il eut une hésitation, avant de balancer
"Merci...."
Puis, sans rien rajouter plus, il prit la voie de la sortie d'un pas vif. Assez perdu de temps, il avait un cap à prendre une fois sorti de Kaizoku !
Durant leur trajet en direction du poste, Altarus dut plusieurs fois se retenir de jeter un regard dans les alentours, pour essayer de noter le visage des rares témoins qui scrutaient son passage en étant "prisonnier". Le moindre geste qui serait contraire à une arrestation en bonne et due forme - ça existait en République cela ? — Pourrait compromettre la petite magouille. Quoi d'autres ? Faire cela avec un officier républicain. Que Kaiyo le maudisse… des actes pour fourvoyer les culs bleus ou profiter un peu du marché noir pour écouler ses stocks, il l'avait déjà fait quelques fois, mais juste à bon escient et après avoir préparé le terrain, de s'assurer des bons contacts… sauf quand cela dérapait et qu'un autre cherchait à le doubler. Et là encore, le faire sombrer pour une cargaison qui n'avait rien de suspect ! Elle était tout ce qu'il y avait de plus basiques en prime. Et quelle perte de temps ! Un instant, en y réfléchissant bien, il se demandait s'il n'y avait pas un autre plan sur sa tête... genre, on l'empêcherait d'embarquer pour qu'il ne puisse pas rejoindre le lieu de rendez-vous. Non, cela était beaucoup trop gros, ce serait même trop élaboré pour un simple capitaine comme lui. Il n'avait guère de poids, si ce n'était de fournir un équipage et de savoir naviguer. Le fait de se retrouver, à, les poings liés dans le dos, le rendant parano. Il inspira plus longuement pour chasser cet état d'esprit. Vivement que tout ce bordel se termine !
Quand enfin, il fut mis en cellule, il se frotta plusieurs fois ses poignets douloureux, pour réactiver la circulation du sang. L'autre n'y avait pas été de main morte pour serrer les liens, comme pour savourer le moment. La crédibilité ne serait que la bonne excuse qui serait sortie de la bouche de l'officier Dosian, si jamais le Capitaine était venu à protester de ce traitement. Silencieusement, il s'était contenté de lui jeter un drôle de regard, avec son seul œil, quant à sa réflexion infantile. Décidément, les républicains, ils ne grandiront jamais. Au moins, il avait la chance d'être seul dans la geôle.
Une fois Pancrace parti faire la suite de ses affaires, Altarus s'assit sur ce qu'on pouvait à peine appeler un matelas, vu le peu d'épaisseur qui se trouvait à l'intérieur. Puis, il ferma les yeux, se contentant de patienter.
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Le temps aurait pu paraître long pour n'importe quel impatient de sortir de taule. Même si cela était long, entrecoupé de repas guère savoureux, que le demi-elfe n'avait pas touché, la patience finit par payer quand le Capitaine entendit les bottes trainassant un peu sur le sol rugueux des lieux. Il ouvrit sa paupière, pour voir Pancrace appuyé sur le montant principale de la porte en barreaux de fer forgé. Il demeurait silencieux au bref qu'il concédait à lui offrir, avant de lui ouvrir la voie vers la liberté. Il se remit dignement debout et sortit, s'arrêtant à hauteur de l'officier humain.
Quelques secondes, tout en dardant l'océan de son oeil sur lui, il eut une hésitation, avant de balancer
"Merci...."
Puis, sans rien rajouter plus, il prit la voie de la sortie d'un pas vif. Assez perdu de temps, il avait un cap à prendre une fois sorti de Kaizoku !
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