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    Anonymous
  • Jeu 22 Juin - 21:09
    Tout comme la dernière fois qu'il était venu ici, le soleil ne lui offrait aucun cadeau. Il rayonnait furieusement, asséchant les terres déjà arides et brûlant les cœurs des malheureux qui osaient le défier. Il était tout-puissant, où en tout cas c'est ce qu'il essayait de faire croire, parce qu'Ikusa était un adversaire de taille, lui opposant ses tours et ses murs, se riant des affres de la chaleur, tenant tête aux sables du désert et offrant refuge aux voyageurs fatigués. Ce n'était pas la première fois que Kérémir mettait les pieds à la capitale, mais chacune de ses visites finissait mouvementée, à croire que cette ville lui était hostile pour quelque raison obscure. Mais il avait connu pire, les problèmes administratifs et les lubies des Reikois étaient loin de rivaliser avec ce qu'il affrontait au quotidien, c'étaient des inconvénient certes, mais tolérables, surtout qu'ils étaient généralement accompagnés de choses plus positives comme les rencontres qu'il effectuait invariablement lors de ses séjours. Toutefois, il ne s'attendait pas à beaucoup de contre-temps cette fois, il n'était pas venu proposer ses services, seulement faire entretenir son attirail fatigué, ce qui serait l'affaire de deux ou trois jours au plus.

    Sa hache était complètement ébréchée, le manche tordu et craqué par morceaux. Il avait perdu l'une de ses hachettes et brisé l'autre. Son bouclier lui n'était plus, il avait fini fendu lors de sa dernière mission. Sa brigandine était complètement tailladée et plusieurs rivets de sa cotte de mailles avaient été déchirés. Même ses gants s'étaient noircis et effilochés à cause de ses combats successifs. Seuls son pantalon et ses bottes avaient plus ou moins survécu aux dernière péripéties, mais même eux se faisaient vieux et quitte à venir à la capitale, autant en profiter pour tout remplacer et repartir sur de bonnes bases. Après tout, s'il y avait bien une chose sur lui qui se portait bien, c'était sa bourse, bien remplie avec toutes les missions qu'il avait pu mener à bien dans le désert et les collines pour le compte des villages locaux et les marchands.

    Il slalomait à présent entre les différentes rues, en quête des quartiers marchands. Les façades resplendissaient de l'or du couchant, conférant à la ville cet aspect si particulier qui lui valait le titre de "joyau du désert", les différentes toiles d'échoppes flottaient mollement sous l'action du vent, soulevant les quelques miettes de sable qui étaient parvenues à s'infiltrer entre les murs de la ville. Les tenanciers de rue scandaient leurs slogans, espérant attirer un dernier client avant de fermer boutique, et Kérémir se surprit même à s'arrêter devant un petit grill pour acheter une brochette de champa flambé, histoire de s'occuper avant de trouver un endroit convenable pour se reposer. Il parcourut encore quelques blocs avant de trouver l'auberge où il s'était déjà arrêté lors de son précédent passage, ça ferait très bien l'affaire, se dit-il.

    Comme à l'accoutumée, il se présenta au comptoir, exposant brièvement les raisons de sa venue avant de sortir sa bourse pour payer une chambre et un bon repas. Il s'installa dans la pièce qu'on lui avait indiqué et se changea en tenue plus adéquate pour parcourir la ville, une simple tunique brune retenue par une ceinture de cuir et sa boucle en acier. Puis il descendit vers la salle commune pour souper, commandant un bol de curry et une bonne pinte pour se décoiffer un peu en ce début de soirée. Il faisait bon vivre dans la salle, et il eut même l'occasion d'échanger quelques politesses avec un congénère venu du nord et actuellement en ville pour conclure un accord commercial avec l'un des dignitaires de la ville. Au terme de quelques pintes supplémentaires et une discussion animée, ils prirent congé et Kérémir monta se coucher. C'était sa première nuit dans un vrai lit depuis bien des semaines et ça lui fit le plus grand bien, surtout après cette énième traversée des enfers ardents qu'était le désert du Reike.

    Il se leva de bon pied le lendemain et ramassa ses affaires avant de se mettre en route. Il n'avait pas de plan particulier en tête, il se contenterait de se balader jusqu'à trouver le ou les ateliers qu'il jugerait approprié pour le remettre sur pieds. Il commença par le plus simple, un nouveau pantalon de route et une bonne paire de bottes. Pour le premier il trouva son bonheur chez un tanneur installé près de la place du quartier marchand, exposant ses peaux autant au soleil que les passants. Au bout de quelques minutes, il était en possession d'un nouveau bas de voyage, et également de nouveaux gants qu'il s'occuperait de traiter plus tard. Content d'avoir bien commencé sa journée, le tanneur alla même jusqu'à indiquer à Kérémir quelques bons coins pour acquérir des bottes de qualité. Une heure plus tard, il avait sa nouvelle paire, des bottes épaisses avec une semelle en cuir renforcé, ce n'était pas du fer certes, mais le nain avait appris à faire confiance au cuir, c'était plus confortable et généralement tout à fait suffisant pour se protéger.

    L'étape suivante était de trouver une armurerie ou une forge pour tout ce qui concernait l'armure en tant que telle et les armes. Il finit par jeter son dévolu sur un établissement où il reconnaissait des éléments de confection naine. Il ne doutait peut-être plus des capacités des hommes pour produire des outils compétents, mais son cœur de nain le poussait toujours vers le travail de ses pères qu'il considérait comme un gage indiscutable de qualité. Il poussa la porte de la forge et fut promptement accueilli par l'un des ouvriers, à qui il s'empressa d'exposer ce dont il avait besoin.

    La commande était conséquente, et au fur à mesure que le larbin consignait les directives, sa mine s'allongeait. Quelle aventure ce nain avait-il bien pu mener pour abîmer à ce point l'entièreté de son attirail ? Apparemment il était chasseur, mais l'état de ses affaires aurait plutôt suggéré un survivant de la guerre. Mais soit, une commande était une commande et le nain était prêt à mettre le prix c'était indiscutable. Aussitôt la transaction mise sur papier, l'ouvrier appela ses compagnons pour l'ajouter à la liste des travaux de la journée, avant d'inviter Kérémir à le suivre pour qu'il prenne les mesures nécessaires au calibrage de la nouvelle cotte de mailles. Ce dernier s'exécuta, et pendant qu'ils travaillaient, l'ouvrier ne put s'empêcher de laisser parler sa curiosité.

    Je dois dire que je suis curieux, qu'avez-vous bien pu faire pour finir dans cet état ? C'est déjà peu commun de voir un nain vivre de la chasse, mais le genre de chasse à bousiller un armement d'une telle qualité...

    Oh, si c'était qu'une chasse, j'en serais pas là. s'esclaffa Kérémir. Ca fait des semaines que je patrouille le désert au sud, j'ai eu à faire à plusieurs créatures ignobles depuis le temps. Vous voulez pas savoir ce qui cache dans les sables en plus des bêtes.
    Et malgré ça vous travaillez seul ?
    Oh pas toujours, la plupart du temps, surtout dans le désert, mais j'ai encore quelques gars qui se baladent dans les collines au sud, et ça m'arrive de bosser avec les locaux s'ils ont les tripes accrochées.

    Le nain continua à répondre aux questions de l'intéressé alors qu'il finissait de prendre les mesures. Puis, une fois l'affaire terminée, l'ouvrier invita le nain à quitter l'atelier et à revenir le lendemain pour constater les premières pièces. Mais alors qu'ils revenaient vers l'entrée, Ils croisèrent un autre artisan qui apportait un manche de marteau, et instinctivement Kérémir commenta.

    Il va pas tenir très longtemps le revêtement si c'est pour du travail de forge, si vous voulez je peux y jeter un œil avant de partir, je suis pas occupé.

    L'interlocuteur haussa un sourcil avant de rétorquer.

    Vous croyez ? Pourtant je suis sûr de l'avoir bien appliqué, c'est une technique naine que j'ai utilisé pour le faire en plus.
    Justement, c'est pour ça que je le vois. Passez le moi je vais vous montrer.

    L'homme circonspect hésita une seconde avant de lui passer l'objet de la discorde. Kérémir prit donc le bout du manche de la main gauche avant de la lever haut devant lui et d'enjoindre les deux ouvriers de reculer d'un pas. Puis il plaça sa main droite en dessous du bout de bois dépassant de son autre paume et inspira avant de faire apparaître une brillante flamme au creux de celle-ci. Au bout de quelques instants des débuts de noircissures apparurent en plusieurs points du manche et Kérémir laissa la source chaude s'évaporer. Puis il prit la parole.

    Évidemment, c'est pas la même chose qu'avec la forge, mon feu est beaucoup plus concentré et proche mais regardez. Ces points noirs là, c'est des défauts de revêtement, s'il avait été bien fait le bois aurait résisté plus longtemps. Ces faiblesses, c'est ça qui fait que le marteau casse. Le mieux c'est de le refaire, je peux vous montrer comment si vous voulez, le bois, c'est mon autre métier.

    Ooooh je vois. Misère, je me fais remonter par un nain. Ce serait impoli de refuser après ça.
    Bof, c'est rien. Allez, je vais vous faire ça.

    Kérémir suivit alors le malheureux tandis que l'autre ouvrier partait travailler après avoir jeté un dernier regard amusé au nouveau duo. Il passèrent une bonne heure à préparer un nouveau manche, le nain insistant sur tous les points allant du découpage au ponçage, avant d'enfin arriver à l'étape qui avait fait défaut, le revêtement pour résister à la chaleur. Kérémir fit alors démonstration de ses talents, usant de sa magie du feu pour expliquer comment fonctionnait cette technique dont il avait le secret et comment la réaliser correctement pour garantir l'usage le plus long possible de l'outil une fois terminé. Il parla au passage de la provenance de ses talents et de comment on lui avait enseigné, ce qui piqua l'intérêt de son apprenti d'un après-midi.

    Dites, notre maîtresse adore étudier la magie et elle rentre à ici demain. Je pense qu'elle serait ravie d'apprendre les préceptes de la magie de Kazan, je peux vous arranger un entretien quand vous passerez voir notre travail si vous voulez.
    Hmmm.... Ca me coûte rien en soi mais bon, ça c'est si elle arrive à supporter un nain. répondit Kérémir en caressant sa barbe. Dites-lui toujours, si ça l'intéresse je peux rester un moment.

    Kérémir prit ensuite congé de l'ouvrier avec son nouveau manche et finit sa journée sans plus de péripéties. Il repassa le lendemain en début d'après-midi, prêt pour ce qu'il supposait allait être une entrevue éreintante. Et en même temps il se disait que c'était très inhabituel de voir une dame gérer un tel atelier, même chez les nains c'était chose rare...
    Sagesse Réincarnée
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    Cyradil Ariesvyra
    Cyradil Ariesvyra
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    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t372-la-premiere-condition-de-l-immortalite-est-la-mort-cyradil-ariesvyra-terminehttps://www.rp-cendres.com/t3302-chronologie-de-cyradil
  • Mar 27 Juin - 13:48
    Après son aventure riche en rebondissements au côté de sa tendre amie humaine, Cyradil était retourné à un mode de vie plus calme. Durant les semaines qui suivirent, elle n’entendit plus de cas majeurs de vol de marchandises et tous les convois qu’elle avait envoyés ou reçus étaient tous arrivés à bon port. Quelques jours de convalescence avaient suffis pour se remettre sur pied, signe que Cyradil avait bien respecté les conseils d’Elia lui disant de ne pas reprendre le boulot trop rapidement. Comme à l’accoutumée, la forge pouvait très bien pallier à une absence de sa part. Après tout, la liche avait d’autres obligations, notamment auprès des FMR où elle passait l’autre moitié de son temps lorsqu’elle n’était pas à la forge. On était toujours heureux de voir la maitresse de retour et la jeune blonde fut chaleureusement accueillie par son fidèle ami nain et contremaître Lakhdar.

    L’on s’occupa rapidement de lui faire un résumé des différentes commandes prises durant son absence, leur état d’avancement ainsi que celles qu’on lui avait laissées exclusivement pour elle. La santé financière de l’établissement était au beau fixe et tout se passait merveilleusement bien. Bientôt, Cyradil devrait songer à rouvrir les autres établissements que son père avait construits et qui étaient disséminés dans les principales villes du Reike. Cela lui ferait encore plus de travail mais si elle pouvait trouver des gens de confiance pour tenir ses forges en dehors d’Ikusa, cela ne devrait pas poser trop de problèmes.

    « Au fait, vous avez un rendez-vous aujourd’hui. » S’exclama Lakhdar. « Un nain est venu à la forge hier et je dois dire que son équipement était plutôt mal en point. On dirait qu’il revenait de la guerre contre les Titans. Mais ce n’est pas le plus étonnant. Un de nos gars qui s’occupait de lui s’est vu offrir une belle leçon de forge. Vous auriez du voir ça, c’était fascinant. En moins de deux, il lui avait retapé son marteau comme neuf, et c’est un nain qui vous le dit ! Enfin, j’ai jugé bon que vous le rencontriez alors j’ai arrangé une rencontre pour que vous puissiez vous entretenir avec lui, en attendant, je vous ai apporté la pièce en question. »

    Il déposa alors le marteau sur le bureau de la forgeronne puis s’éclipsa pour la laisser se faire son propre avis. Il n’y avait aucun doute quant à l’expertise de ce mystérieux chasseur. C’était un travail tout bonnement remarquable et elle dut bien admettre que cela dépassait peut-être même ses propres talents. Cyradil n’avait d’ailleurs jamais eu de mal à le reconnaitre et elle employait bien des nains dans sa forge, jugeant difficile de se passer de leurs talents inégalés en matière de travail du fer. Cela lui rappela avec une certaine nostalgie ses années d’apprentissage auprès de son père et son compagnon duquel il avait tout appris. En tout cas, elle était très curieuse de savoir comme le nain s’y était pris pour obtenir un travail d’une aussi belle qualité en si peu de temps. Selon les dires de Lakhdar et la précision du revêtement, il s’agissait sans doute d’une forge imprégnée de magie, ce qu’elle-même aimait appeler la forgemagie. La jeune blonde avait déjà eu recours à ce genre de procédés, notamment pour les épées magiques où il fallait trouver le bon équilibre entre l’acier et l’intégration des runes magiques. Un dosage aléatoire pouvait provoquer une surcharge magique et briser l’objet, ce qui serait désastreux pour sa propre réputation. Raison pour laquelle elle stipulait que ces travaux délicats devaient être laissés à son attention.

    Cyradil attendit donc patiemment que le mystérieux client arrive. Traversant la forge, il fallait monter un escalier et traverser un couloir pour arriver au bureau de la patronne. Ce dernier possédait un climat nettement plus clément que la forge. La surnaturalité de cette baisse de température était incombée à la maitrise du givre de la jeune liche. Après tout, il était toujours mieux de discuter avec ses clients dans un environnement agréable sans se sentir étouffé par les feux de la forge. Il y avait du mobilier luxueux, sans doute fait à la main par un éminant maitre-artisan et qui indiquait que la patronne roulait effectivement sur l’or. Néanmoins, bien que richement décoré, le bureau ne présentait rien d’extravagant. Cyradil aimait le confort de sa vie sans pour autant tomber dans la surexposition de sa richesse. Dès que son client entra, elle le salua, indiquant un fauteuil confortable pour s’installer.

    « Tout d’abord, je vous remercie d’avoir tenu à me rencontrer. Il s’agissait d’une initiative de mon contremaitre, Lakhdar. Je suis Cyradil Ariesvyra et je dirige cette forge même si je suis souvent ailleurs qu’ici, je dois l’avouer. Votre talent pour les arts de la forge sont très impressionnants au point d’avoir piqué ma curiosité. Ma famille est dans le métier depuis plusieurs décennies et je dois dire que nous avions rarement vu une telle prouesse. »

    Beaucoup de personnes étaient passés par cette forge. Il est vrai que tous ses ouvriers n’étaient pas des forgerons émérites mais ils mettaient tous le cœur à l’ouvrage. Ils savaient que leur maitresse les traiteraient toujours bien et que leurs salaires leur seraient toujours payés. Cela étant dit, Cyradil était en constante recherche de talents auprès desquels elle pourrait apprendre de nouveaux secrets voire même de leur proposer de travailler dans son établissement.

    « On m’a raconté que vous aviez brièvement expliqué vos talents à l’un de mes ouvriers mais je pense que ce dernier était davantage fasciné par le récit que le sens des paroles en elles-mêmes. J’ai bien peur qu’il n’ait pas tout saisi de ce que vous lui aviez raconté alors je pense que je vais profiter de cette occasion pour recueillir mes informations à la source. »

    Elle ponctua sa phrase avec un sourire. D’ailleurs, l’on se demandait bien souvent comment une personne qui était « aveugle » pouvait bien arriver à forger quoi que ce soit. Pourtant, l’on pouvait clairement voir que Cyradil suivait parfaitement son interlocuteur de la tête lorsque celui bougeait et qu’elle n’avait aucun mal à regarder dans sa direction.

    « D’ailleurs, il ne me semble pas que vous vous soyez présenté. Puis-je avoir votre nom ? »


    Le feu de Kazan, une magie fascinante [FT Cyradil] Cyradi15
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    Anonymous
  • Jeu 29 Juin - 17:22
    Kérémir était à nouveau devant la forge où il avait passé une partie de sa précédente journée. Il ne savait pas du tout à quoi s'attendre sinon de rencontrer la propriétaire de la forge, et c'est avec appréhension qu'il passa la porte, incertain quand à la façon dont l'entretien allait se dérouler. Il fut sommairement accueilli par le contremaitre nain menant les affaires, qui le salua d'une courbette avant de lui indiquer la direction du bureau de la directrice et de s'en retourner à son travail et la barre d'acier qu'il était en train de modeler à la force de ses bras. Le souffle de la forge embaumait totalement la pièce, faisant perler des gouttes de sueur sur le front des ouvriers les plus proches du feu dans un combat sans fin contre les éclats de braise projetés à chaque coup de marteau. C'est dans ce mélange d'eau et de feu que Kérémir progressa jusqu'à atteindre un escalier au bout de la deuxième pièce, à l'écart de la chaleur directe des flammes. Les marches étaient nombreuses, mais également plus courtes que la plupart des escaliers que Kérémir avait gravis lors de ses arrêts, clairement l'architecte des lieux avait pensé au confort des nains quand il a imaginé à la structure de l'étage. Il fit rapidement pris d'une curieuse sensation, au fur et à mesure qu'il montait les marches, la température baissait, passant de cette chaleur assommante propre au milieu de la forge, à la température du ambiante d'Ikusa. Mais elle ne s'arrêta pas là, elle continua encore à baisser jusqu'à atteindre un niveau tout bonnement impossible naturellement dans un tel lieu. L'air à l'entrée du couloir possédait la même fraicheur qu'une matinée de fin de printemps à Kazan, très agréable, mais surréelle en plein milieu du désert.

    Kérémir avança lentement dans le couloir, profitant de cette sensation qu'il n'avait pas ressentie depuis des mois, relaxant quelque peu ses membres tendus par l'entretien imminent. Il finit par atteindre la porte du bureau. Le contremaitre lui avait juste dit d'entrer, que la patronne l'attendait déjà, alors il s'exécuta, empoignant fermement la poignée finement sculptée avant d'ouvrir la porte. La pièce qui se dévoila sous ses yeux était un petit bijou de conception, alliant sobriété et détails sophistiqués pour donner vie au bureau de la personne assise devant lui. C'était une grande femme à la peau et aux cheveux pâles, et un voile couvrait ses yeux. Pourtant, ça ne l'empêcha pas de relever la tête à l'arrivée de son client et de lui indiquer un fauteuil où il pourrait s'installer. Décidément, c'était une personne énigmatique, et le nain continuait de se demander comment une telle personne pouvait tenir les rennes d'une forge, ou même d'occasionnellement y participer personnellement avec ses compétences magiques pour peu que les dires du contremaitre soient véridiques. Elle se présenta comme étant Cyradil Ariesvyra avant de porter son attention sur le marteau qu'il avait fabriqué et qui était disposé sur le bureau en face de Kérémir, louant ses talents de forgeron et expliquant qu'il avait fait preuve d'une prouesse rare malgré plusieurs décennies passées dans le métier. Elle relata ensuite brièvement le récit qu'on lui avait fait avant d'exprimer son intérêt pour la magie du nain et de lui demander son nom.

    Kérémir m'dame, Kérémir Longue-Hache. Je viens des forêts de Kazan, et c'est là que j'ai tout appris. Par contre, je suis pas exactement forgeron. Je connais un peu le milieu à cause de mes cousins qui vivent sous-terre, mais ce que je fais vraiment, c'est de la menuiserie. Je sais assembler un outil oui, mais je suis pas expert en travail du fer, façonner le métal ça a toujours été le boulot de nos cousins, et c'est la combinaison de ces deux aspects qui a donné la réputation de notre région.

    Il s'arrêta un instant pour contempler le marteau disposé devant lui, inspectant de son œil aiguisé les moindres détails de l'artisanat, du bout du manche résiné jusqu'à la tête en fer forgé. il se pencha alors en avant et demanda la permission de prendre l'objet, qui fut naturellement accordée. Il n'avait pas les instruments nécessaires pour désolidariser la tête, mais ce n'était pas important outre mesure, le véritable défi de cette conception était d'octroyer au bois une résistance hors norme à la chaleur du feu, pas de savoir comment le souder au fer.

    J'imagine que vous le savez, mais faire un manche pareil, ça demande un mélange spécial de résine et de poudre de chalcocite qui est ensuite chauffé pour créer l'enduit du revêtement. Ça, c'est la partie facile de l'ouvrage. Le vrai défi, c'est de réussir à l'appliquer ce revêtement. Il y a deux problèmes avec ça, le premier, c'est le bois, il doit être bien taillé et poncé pour plus avoir de défauts dans lesquels la chalcocite peut s'infiltrer et faire craquer le bois. De ce côté, j'ai pas grand chose à dire, votre gars a fait un bon travail. Le deuxième par contre... La viscosité de cet enduit change très vite, et c'est dur de l'appliquer correctement. La technique classique consiste à le chauffer assez fort pour le rendre liquide et le laisser couler sur le bois pendant qu'il refroidit. Autant dire que c'est pas précis. La variante naine consiste à l'étaler soi-même plusieurs fois avec une flamme contrôlée à la main, ce qui est fichtre dur avec un feu de forge, ça donne souvent les imperfections que j'ai montré sur le premier manche. La meilleure façon d'y arriver, si vous permettez...

    Kérémir se releva du fauteuil et recula d'un pas avant de prendre une profonde inspiration et de lever légèrement ses deux paumes, qu'il tourna en direction du plafond. Alors qu'il expirait, un orbe rougeoyant apparut au milieu de la pièce et commença à pulser sereinement, perturbant quelque peu le climat frais de la pièce. Il était de feu, et pourtant il ne présentait aucun défaut, il était parfaitement lisse. Le nain se mit ensuite à le déplacer dans les airs et à changer sa forme à l'aide de ses mains tout en reprenant ses explications.

    Le truc c'est de créer et manipuler sa propre flamme, ça demande de l'entrainement de la maintenir comme ça alors qu'on trime en même temps, mais c'est ce qui donne le meilleur résultat, surtout une fois que vous savez moduler la chaleur pour faire les modifications. Et encore, je suis pas le meilleur, mon chef Arakder était le roi dans ce métier, les yeux fermés qu'il pouvait le faire.
    Euh, scuzez moi pour la chaleur par contre, je crois que j'ai un peu cassé l'ambiance de votre bureau.


    Kérémir s'empressa de laisser l'orbe s'évaporer avant de se rasseoir. Durant toute la démonstration, Cyradil n'avait cessé de suivre ce qui se passait du regard malgré le voile qui lui occultait la vue. C'était vraiment une femme énigmatique, et le nain se demandait si elle n'était pas en réalité la raison derrière cette sensation de fraicheur surnaturelle. Ça ferait sens, on lui avait bien dit qu'elle éprouvait de l'intérêt pour les formes de magie.
    C'était étrange, il croyait que ça allait être compliqué avant d'arriver, mais comme à son habitude, une fois qu'il s'emportait dans son travail, la passion effaçait toute forme de retenue et il déliait totalement sa langue, il continua.

    Bien sûr, je sais pas faire que ça, c'est juste l'une de mes techniques, mais l'idée est toujours la même. De la même manière que le feu est une extension de Kazan, c'est aussi une partie de nous, on peut lui donner forme, l'utiliser pour frapper, ciseler, et même l'insuffler dans dans des runes magiques, mais ça, ça demande l'aide d'un forgeron, je suis pas au courant de tous les détails sinon qu'ils nous demandent toujours notre aide pour une rune de feu, ma théorie c'est que leur variante était trop chaude pour que le métal tienne.

    Il prit ensuite une pause, réfléchissant à ce qu'il pourrait ajouter sans rentrer dans le cœur même de sa pratique de la magie, mais c'était à peu prêt tout ce qu'il pouvait dire sans se lancer dans les détails de ses arcanes.

    Hmmm... Je peux essayer de vous expliquer plus en détail comment fonctionne notre magie, ou vous faire une démonstration pratique si vous avez une commande à faire passer, je suis pas vraiment pressé. Par contre, je garantis pas que je suis très bon professeur. Ha !
    Sagesse Réincarnée
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    Cyradil Ariesvyra
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  • Sam 1 Juil - 14:29
    La démonstration était assez impressionnante. En tout cas, Cyradil pouvait le sentir au travers de la perturbation de sa propre magie. En effet, il n’était pas possible de saisir toute la prouesse du nain avec sa vue occultée mais ses paroles ne laissaient aucun doute quant à ses compétences. Kérémir, puisque c’est ainsi qu’elle devait le nommer désormais, avait bien raison sur la précision de son feu atypique. La fournaise ardente de sa forge était certes plus que convenable pour le travail de l’acier mais lorsqu’il fallait entrer dans des détails aussi pointus que ceux soulignés par le nain, c’était effectivement une autre affaire. Aucun client ne s’était plein du travail de la forgeronne jusqu’à maintenant, sans doute parce qu’aucun ne possédait d’expertise suffisante pour révéler des détails aussi minimes ou alors, ils n’avaient jamais jugé devoir s’y pencher.

    « Oh ne vous inquiétez pas pour la température, tout reviendra à la normale très vite. Si vous étiez aussi bon forgeron que menuisier, je vous aurais engagé tout de suite ! » Dit-elle en plaisantant.

    Cyradil ne s’y connaissait pas énormément en travail du bois. Elle avait quelques bases, certes, que son père lui avait enseignées mais elle était bien loin d’égaler le talent du nain. D’ailleurs, la jeune blonde avait du faire appel à un véritable artisan pour rénover la toiture de son établissement. Après tout, celui-ci commençait à dater et si ses ancêtres et elle-même n’en avaient pas pris soin, nulle doute que la forge serait un petit tas de pierre à l’heure actuel. Cyradil se demandait bien ce que devenait Maraad désormais puisque cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus vu le drakyn depuis leur dernière rencontre où le bonhomme l’avait aidée à retrouvé l’une de ses marchandises volées.

    « J’ai pu constater les prouesses de votre métier au travers d’un sympathique drakyn qui m’a refait les combles de la forge. Un vrai travail d’artiste mais nous nous sommes perdus de vue. Peut-être ferais-je appel à vous dans le futur si d’avenir vous repassiez par Ikusa ? On m’a dit que vous étiez une sorte de chasseur donc j’imagine que vos talents ne se résument pas qu’à travailler le bois, je me trompe ? »

    Cyradil avait l’œil. Tout comme avec Maraad dont elle avait vu bien au-delà du simple charpentier (sans toutefois l’obliger à dévoiler son passé), la jeune blonde possédait encore toute l’expérience de sa vie antérieure. Sa perspicacité étonnait parfois lorsqu’on se rendait compte que, physiquement, elle ne devait avoir guère plus d’une vingtaine d’années. Elle comprit parfaitement les termes employés par Kérémir et était assez curieuse quant à la manipulation qu’il faisait de la magie du feu. Ses travaux antérieurs avaient décelés que les magies possédaient plusieurs paliers de maitrise mais les gens les résumaient souvent en simples niveaux de puissance. Au contraire, ces derniers rendaient compte véritablement de l’expertise ainsi que du degré auquel l’on pouvait manipuler chacun des éléments.

    « Mmh…sur bases de mes constatations, je dirais que votre pyromancie est au moins de niveau intermédiaire. Je suis tout à fait d’accord avec vous quant aux températures ardentes des feux de forge. Difficile de travailler le bois dans un feu que l’on peut difficilement réguler et je dois dire que je suis très impressionnée par ces explications. Vous avez réussi à inventer une technique inédite de régulation qui permet une grande précision quant au façonnage des outils. »

    Puisqu’il le demandait si gentiment, il y avait bien une commande sur laquelle Kérémir pouvait l’aider. D’un geste, Cyradil l’invita à se lever et à sortir de son bureau tout en lui emboitant le pas. Ils redescendirent ensuite au rez-de-chaussée, traversèrent la forge jusqu’à une pièce située au fond dont seule elle avait l’accès. Derrière, se trouvaient la plupart des commandes dont elle s’occupait personnellement. Il y avait des armes en tout genre ainsi que des armures forgées en des matériaux spéciaux tels que la carbonite, l’électrum ou encore de la lumithrite qui leur donnaient des propriétés uniques. Il y avait également un feu de forge que Cyradil utilisait personnellement.

    « Il y a quelques jours, un client m’a fait parvenir un plan de hache ainsi que les instructions nécessaires à sa construction. Ses informations étaient très précises jusqu’à donner le poids précis que devait faire l’instrument. Autant vous dire que la marge d’erreur est assez mince et combinée à toutes les autres caractéristiques que l’arme se devait d’avoir, c’est un véritable casse-tête. »

    Dans un coin, Cyradil tira une bâche en dessous de laquelle était disposée une pièce de métal finement ouvragée. Il s’agissait de la tête de la hache. Un alliage harmonieux entre du mithril et de l’électrum. Un simple contact et l’on constatait que les runes inscrites sur l’arme s’électrifiaient, révélant ainsi qu’il s’agissait d’un métal enchanté.

    « Le client avait stipulé vouloir une hache qui pourrait catalyser le pouvoir de la foudre. Etant lui-même un fervent pratiquement de cette magie, l’arme devrait lui servir à véhiculer sa magie dedans. L’electrum était alors le minerai tout désigné pour ce genre d’ouvrage et je l’ai associé avec du mithril que vous devez bien connaitre afin d’en alléger le poids. Le problème, et vous l’aurez surement deviné, c’est le manche. Suffisamment robuste pour ne pas que l’arme ne casse mais suffisamment léger pour permettre un maniement optimal. J’ai essayé un manche en acier mais même incorporé de mithril, les exigences de poids ne sont pas respectées. Je commençais à me demander si cela était vraiment possible jusqu’à ce que l’on m’informe de votre présence. »

    La jeune blonde marqua une pause, profitant de ce bref intermède pour esquisser un rire.

    « Je ne sais pas si c’est le destin mais après la démonstration de votre talent, je me disais que si vous arriviez à confectionner un manche en bois, que je fabrique le revêtement en acier et que nous combinions nos connaissances alors nous pourrions peut-être arriver à satisfaire les exigences de mon client ? Nous ne profiterons pour faire d’une pierre deux coups puisque je pourrais apprendre directement en vous observant. Je suis même prête à vous payer ou à créditer votre participation à cet ouvrage. »

    Car oui, dans sa famille, on avait toujours qu’une seule parole. Depuis que la forge existait, la famille Ariesvyra n’avait jamais tourné le dos à ceux qui l’avaient aidé à un moment ou à un autre de son développement. Même si elle s’était créée quelques ennemis, jaloux de son succès, Cyradil avait surtout rencontré des gens en qui elle avait fait preuve de reconnaissance et qui le lui avait rendu.

    « Qu’est-ce que vous en dites ? Vous êtes partant ? » Finit-elle en le regardant dans les yeux du mieux qu’elle le pouvait.


    Le feu de Kazan, une magie fascinante [FT Cyradil] Cyradi15
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  • Sam 1 Juil - 19:34
    Le nain haussa un sourcil, si le ton plaisantin de Cyradil lui était complètement passé au-dessus de la tête, sa confiance sur la température elle, ne lui avait pas échappé. Quel que soit le sortilège utilisé pour obtenir ce résultat, il était suffisamment puissant pour ne pas être durablement perturbé par la magie pyromantique de Kérémir. Il en était désormais convaincu, la dame devant lui était la source de ce froid ambiant, il n'avait croisé personne dans la forge qui lui paraisse capable de telles prouesses, et il n'avait pas non plus aperçu de runes ou de sceaux qui pourraient être à l'origine d'un tel résultat, surtout après une perturbation directe aussi prononcée. Le destin prenait parfois des tournures étranges, un être apparemment capable de manipuler le givre tenait une forge et prenait conseil auprès d'un être aux capacités diamétralement opposées. Et pour couronner le tout, elle semblait dépourvue de vue classique, ce qui rendait encore plus improbable l'idée qu'elle puisse diriger ce métier, surtout si elle éprouvait réellement de l'intérêt pour l'étude des différentes formes de magie. Plus Kérémir y réfléchissait, et plus la situation semblait impossible, mais ses instincts de chasseur étaient tombés au second plan, peu importe les secrets détenus par cette femme, elle avait titillé son intérêt premier et semblait disposée à écouter ses lubies ligneuses.

    Jusqu'à ce qu'elle mentionne son activité principale, celle de chasseur écumant le Reike. Les traits de Kérémir se crispèrent alors que la réalité le rattrapait, des images des horreurs du désert se mirent à défiler devant ses yeux. La sueur, la déshydratation, les pièges des sables, la fatigue permanente, et bien sûr, les combats ardus qu'il avait du mener dans la fournaise. Toutes ces choses qu'il avait voulu mettre derrière lui le temps de quelques jours, un manteau qu'il avait endossé non pas par bonne volonté, mais par rancune amère d'avoir été privé de son vrai métier et de son foyer. C'est accompagné d'un soupir qu'il répondit à la question.

    Si ça tenait qu'à moi, je serais resté menuisier, mais les abominations de Shoumeï doivent payer, et je les poursuivrai jusqu'au bout du monde s'il le faut. Mais c'est pas important ici, continuez.


    Kérémir remit le marteau sur le bureau avant de s'enfoncer dans le fauteuil avec une mine sombre. Cyradil continua alors son discours et ses conclusions quant aux capacités de Kérémir, qu'elle estimait de niveau intermédiaire. Ce n'était pas exactement flatteur, le nain était très fier de son art, mais elle n'avait pas forcément tort et il l'avait lui-même avoué, il était loin d'être le meilleur dans les arts pyromantiques des nains, son ancien chef de village Arakder était de loin le meilleur pratiquant qu'il avait pu voir de ses propres yeux, capable de donner vie aux formes les plus poussées du feu ou d'engendrer de grands brasiers sans même utiliser ses mains. La vraie force de Kérémir, c'était sa détermination, à ce niveau là il était imbattable, et ça l'avait tiré de bien des situations hasardeuses, autant dans la nature que face à l'atelier.
    Et bien que sa maîtrise ne soit pas exceptionnelle, comme Cyradil l'avait souligné, il possédait un talent rare, celui de réguler le feu, un principe contraire à la nature même de cet élément qui était éphémère et dévoreur. Tout comme ses confrères, Kérémir avait su plier cette nature à sa volonté, et il pouvait désormais aussi bien relâcher que contenir le feu à sa guise.

    La directrice l'invita ensuite à la suivre, sortant du bureau et repassant à travers l'entièreté de la forge sous le regard curieux des ouvriers qui étaient en train de s'affairer. Il l'apprendrait plus tard, mais la raison de cette curiosité était liée au fait qu'elle était en train de le conduire vers une pièce qui lui était propre et où même les ouvriers allaient rarement, l'atelier personnel de Cyradil. Que pouvait-elle bien vouloir qui nécessiterait la présence d'un client de la veille, même s'il était aussi inhabituel que Kérémir ? La pièce regorgeait d'armes et armures forgées avec des matériaux spéciaux, destinés à imprégner les pièces de capacités uniques ou d'en faire des catalyseurs magiques. Le nain reconnaissait la plupart de ces matériaux, il avait été instruit dans l'usage des minéraux et minerais utilisés à Kazan pour la forge, c'était essentiel pour les ajuster correctement.

    Cyradil se retourna alors et lui expliqua qu'elle avait effectivement une commande où il pourrait faire montre de ses talents, un plan de hache en alliage de mithril et d'électrum qui devrait être capable de canaliser la foudre.tout en respectant des conditions précises. Kérémir jeta un œil au plan avant de croiser les bras.

    Hmmm... C'est classique de donner des instructions sur les outils, le fer de mes haches est aussi gravé pour diriger le feu, mais je dois dire que c'est très restrictif comme plan, trop restrictif. Je sais pas si quelqu'un a déjà réussi à la faire, mais c'est sûr que c'est épineux.

    Le nain s'arrêta pour réfléchir tandis que Cyradil lui exposait ce qu'elle attendait de lui, réussir à confectionner un manche capable de catalyser la foudre tout en étant assez léger et résistant pour satisfaire aux contraintes cornéliennes de poids de l'arme. L'idée d'allier mithril et électrum était bonne, mais c'était un alliage que Kérémir n'avait jamais vu et il ne pouvait pas prédire comment la foudre allait circuler à l'intérieur, il n'était pas non plus familier avec l'interaction de la foudre avec le bois. Il n'était pas totalement démuni toutefois, il avait étudié bien des essences de bois et il y en avait peut-être une qui pourraient convenir.

    Le mithril je connais assez bien, et j'ai déjà travaillé un peu avec de l'électrum, mais je peux pas dire tout de suite si c'est réalisable, surtout avec un alliage. Je peux essayer en revanche. Je dois d'abord voir le tracé de la foudre dans le métal pour voir comment ça se propage, il y a toujours un chemin précis dans les métaux. Et ensuite je devrai trouver un bois capable de continuer ce tracé tout en étant résistant.

    Pendant qu'il continuait à élaborer des théories, Cyradil lui confia qu'elle avait espoir qu'à deux ils réussiraient à donner vie à cette arme. Les yeux du nain s'illuminèrent d'une nouvelle flamme, il avait peut-être une idée.

    Si vous pouvez me trouver de l'arbre marin et que vous pouvez me montrer la propagation de la foudre dans cette arme, je peux essayer de créer ce manche, mais ça va être long et fastidieux, je vais probablement devoir expérimenter pendant quelques jours, c'est un bois que j'ai très peu utilisé, je le connais pas assez bien pour le tailler mais si je peux apprendre, il y a pas un outil dans le Reike qui pourra mieux le graver que moi ! s'exclama t-il en levant le poing.
    Sagesse Réincarnée
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    Cyradil Ariesvyra
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  • Jeu 6 Juil - 13:10
    Kérémir avait raison. Le défi était de taille et semblait presque impossible à réaliser. Mais c’était là tout le plaisir du métier qu’exerçait Cyradil. Certes, elle n’avait rien contre faire de la routine mais elle aimait bien ces commandes qui sortaient parfois du lot. Elle ne s’occupa pas de creuser davantage le passé du nain. En effet, tout comme pour son amie Elia, Cyradil préférait que les gens lui fassent par d’eux-mêmes de leurs expériences plutôt que de les pousser à tout leur révéler. La jeune femme était très confiante quant à ses talents de forgeronne et faisait confiance à tout ce que son père lui avait appris. Il lui arrivait de tester de nouveaux alliages mais elle attendait toujours de tester leur fiabilité avant de pouvoir les commercialiser ou de les proposer dans ses commandes.

    « L’électrum est un métal qui catalyse l’énergie de la foudre et est relâchée par la suite lorsqu’il est incorporé à des objets magiques. C’est très utile de s’en servir comme source d’énergie par exemple. Mes précédents essais avec le métal ont montré que celui-ci suit presque toujours un chemin de moindre résistance, de sorte à ce qu’il traverse le métal rapidement. De ce fait, si l’alliage présente des aspérités ou des zones isolantes, il se crée alors des arcs électriques incontrôlables et l’utilisateur peut s’électrocuter lui-même. Rien que cela, c’est déjà un défi en soi. »

    L’utilisation de l’arbre marin était plutôt bien réfléchie puisque la forgeronne n’y avait pas vraiment pensé elle-même. Quitte à travailler sur un chef d’œuvre autant y mettre un maximum de moyens. Cela faisait bien longtemps que Cyradil n’avait plus travailler sur de l’arbre marin mais elle savait que l’écorce du végétal était un composant de choix pour la fabrication des meilleures armes et armures du royaume. Cependant, de ce que la liche en savait, il n’était pas si simple d’en trouver, surtout lorsque l’on est entouré d’un immense désert et que l’arbre pousse dans les zones reculées de l’océan.

    « Pour le tracé de la foudre, on pourra s’arranger. Parmi la multitude des gens qui travaillent pour moi, il y en a quelques-uns qui connaissent quelques bases de maitrise de cet élément. Sans doute pas pour provoquer un orage mais suffisamment pour les besoins de notre expérience. En revanche, la configuration de notre royaume fait qu’il ne sera pas simple de trouver de l’arbre marin. Notre seul véritable accès à la mer se trouve soit au sud en passant par l’Oasis ou alors en remontant le lac à l’ouest jusqu’au détroit au nord. De plus, cet arbre ne pousse qu’en eaux très profondes et si l’on dispose d’un minimum de jugement, on doit bien reconnaitre que nos technologies en terme de navigation sont moins bien avancées que celles de nos amis républicains. »

    Cyradil n’était pas versée dans le patriotisme absolu envers sa nation. Elle ne rechignait jamais à aller trouver ses ressources ailleurs que dans le royaume si celles-ci étaient plus accessibles. Cependant, cette fois-ci, la jeune liche se disait que même en commandant chez leurs amis républicains, elle ignorait si un végétal aquatique survivrait au voyage dans le désert et elle avait peur que ce dernier ne perde ses propriétés avant même qu’il n’arrive chez eux.

    « Une idée folle serait peut-être d’aller directement en République, prendre ce qui nous faut et forger l’arme là-bas mais cela serait sans doute un peu trop d’efforts et de péripéties pour une simple commande. Ou alors, on peut essayer d’aller en cherche nous-même. Certains plants, notamment les jeunes, ne poussent qu’à une profondeur raisonnable avant que le poids de leurs années ne les poussent vers le fond marin. Ou alors on peut faire le tour des échoppes de la ville pour voir si l’on pourrait en trouver mais je ne pense pas qu’une denrée aussi rare ne reste trop longtemps sur le marché. D’autant plus qu’avec les taxes, un certain pourcentage des livraisons est directement saisi par l’Etat, ce qui réduit encore davantage les stocks disponibles. »

    Ce n’était pas la première fois que la jeune blonde se laisser tenter à ce genre d’expédition. Cela faisait toujours des moments intenses à vivre et cela renforçait les liens avec les personnes qu’elles rencontraient. Surtout que, ici, un potentiel voyage était motivé par des intentions pertinentes. A voir si son compagnon nain était partant ou s’il préférait une option moins aventureuse.

    « Et ensuite, vous aurez tout le loisir de travailler dessus. Vous n’aurez qu’à venir me voir à la forge, quand vous voudrez, et nous essaierons de mener cet ambition projet à son terme. »


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  • Lun 10 Juil - 17:09
    Une fois encore, Kérémir devait reconnaitre le talent des hommes. Beaucoup de ses congénères se seraient indignés en recevant une leçon sur les propriétés catalytiques des métaux, éructant qu'ils le savaient déjà et qu'il fallait un sacré culot pour oser essayer de les éduquer sur le sujet. Et à vrai dire, Kérémir pouvait lui aussi se montrer intransigeant dans ses propres domaines d'expertise, mais contrairement à d'autres il avait la présence d'esprit de saluer les compétences d'autrui, après tout son travail n'était pas une compétition, c'était une passion et il fallait saisir chaque opportunité pour continuer à s'améliorer. Il hocha la tête pour approuver des paroles de la directrice et se conforta dans l'idée qu'elle saurait l'épauler dans cette nouvelle entreprise, que ce soit avec ses propres compétences ou son cercle d'ouvriers, peu importe comment, tant qu'il avait les plans théoriques à disposition, c'était bon à prendre.

    Et ce serait un sacré fardeau en moins, si Kérémir était convaincu que l'arbre marin était effectivement la meilleure option, encore fallait-il s'en procurer suffisamment et d'assez bonne qualité pour qu'il puisse expérimenter dessus en toute quiétude. Et même ainsi, il n'était pas encore certain que la hache soit réalisable au vu des restrictions tout simplement draconiennes avec lesquelles il devrait jongler. Mais ce serait là un problème pour plus tard, s'il avait évoqué l'arbre marin, c'était en effet en partie parce qu'il voyait là le meilleur candidat, mais il connaissait également l'existence d'essences provenant du nord qui composaient avec la magie elfique et qui pourraient peut-être se révéler être des candidats prometteurs, et il avait tout sauf envie de devoir s'en remettre à ces créatures hautaines et arrogantes qu'étaient les elfes de Melorn pour accomplir son œuvre, beaucoup de ses tentatives précédentes s'étant soldées par des vociférations et une rupture de contrat. Il priait que l'arbre marin puisse convenir.

    Mais il y avait toutefois un pépin commun autant à l'arbre marin que les bois du nord, pépin que Cyradil ne manqua pas de soulever. S'en procurer était difficile, surtout dans le cas du premier qui ne poussait que dans les fonds marins et qui était très prisé pour ses vertus, menant à une rareté notable et un prix exorbitant sur le marché. Ce n'est pas pour rien que Kérémir avait eu aussi peu d'occasions de travailler ce bois unique. Et les possibilités énoncées par Cyradil n'étaient guère réjouissantes, en trouver à Ikusa était au mieux improbable, et faire le déplacement jusqu'en République impliquerait une expédition morose de plusieurs jours pour peut-être avoir la chance d'en acheter là-bas. Et la dernière option, bien que plus palpitante, était hasardeuse et périlleuse, aller chercher le bois à même la source.

    Les échoppes c'est probablement pas le bon plan. Peut-être qu'il y en a qui ont de l'arbre marin, mais ce sera probablement un bois jeune, et au vu de la difficulté de la tâche, j'aurai besoin du meilleur bois possible, et donc du plus ancien. Quitte à choisir, je suis d'avis d'aller le chercher nous-mêmes, la République trop fumeux comme projet, ça risque de prendre beaucoup de temps, d'argent, et potentiellement pour rien parce qu'on sait pas ce qu'ils en font. Je préfère encore me retaper le désert, ça au moins je connais.

    Kérémir prit une pause et se repencha sur l'alliage du fer de hache, jaugeant la quantité de matériau dont il aurait besoin pour réaliser le manche. Les dimensions avaient été fixées à quarante-six centimètres de long pour trois centimètres de diamètre. A cela il fallait encore rajouter une légère courbe concave par rapport à la lame pour porter la longueur réelle du manche à cinquante centimètres. Il faudrait bien compter au moins quatre ou cinq fois ce volume rien que pour assurer la réussite de l'arme, et plus encore si Cyradil comptait en garder par la suite. Autant dire que ce ne serait pas une mince affaire de transporter tout ce bois, si même ils arrivaient à le trouver. Parce que oui, tout comme la dame voilée le soulignait, cette plante poussait sous les eaux, et seuls les individus les plus jeunes poussaient en des zones suffisamment "accessibles" pour qu'ils puissent les couper eux-mêmes. En revanche, pour mettre la main sur le bois que Kérémir suspectait nécessaire, ils auraient sans doute besoin d'aide.


    Enfin... Je dis ça, mais après le désert il faudra encore le trouver ce bois, et le ramener. Et autant pour le transport je me doute que vous avez de quoi l'acheminer ici, mais pour la plongée j'imagine qu'on va avoir besoin d'aide, et j'ai pas passé assez de temps sur les côtes au sud d'Ikusa pour savoir s'il y a des guildes qui se spécialisent là-dedans. Mais même si on est pas au niveau des Républicains, ça doit quand même exister, je refuse de croire que le Reike s'appuie sur eux pour un bien aussi précieux.


    Il détourna son attention de l'alliage pour se focaliser sur le meilleur moyen d'atteindre la mer parmi les deux possibilités évoquées par Cyradil. Il ne connaissait pas personnellement le détroit au nord, mais rien que l'idée de se rapprocher à ce point des eaux de Shoumeï le faisaient frissonner, déjà qu'en tant que nain, il n'était pas à l'aise face aux grandes étendues d'eau, mais en plus la région promettait d'être plus que dangereuse, et il y avait une chance non négligeable que l'expédition tourne au désastre. L'accès par l'Oasis quand à lui était certes plus éloigné, mais il était également un trajet mieux connu de Kérémir et il osait espérer qu'il y trouverait des marins plus expérimentés en plongée et des eaux plus sûres. Qui sait, peut-être même qu'ils pourraient rencontrer des tritons, le nain n'avait jamais eu l'occasion d'en rencontrer, et c'était une race de laquelle il pourrait apprendre des facettes inexplorées de son métier.


    Je fais pas confiance au détroit, même si les navires de l'Empire font de leur mieux, c'est trop proche de Shoumeï pour être sûr, déjà que les terres du Reike sont infestées par les rejetons de la guerre, aller là-bas sans garde rapprochée c'est une très mauvaise idée à mon sens. Si on ne peut pas trouver du bois de qualité ici, le mieux c'est probablement de partir pour l'Oasis, c'est plus loin, mais aussi moins dangereux, et avec un peu de chance on pourrait se faire aider par les hommes-poissons. Mais ça, ça dépend pas de moi, je peux faire le trajet et assurer la sureté du cargo, mais ce sera à vous de fournir les ressources pour assurer que l'expédition se passe sans accro.


    Le nain lâcha un petit rire.

    Moi qui pensais que j'en aurais juste pour quelques jours à Ikusa, voilà que je me lance dans un projet pareil. Je vais probablement faire un tour en ville. Sur un coup de pot je trouverai ce que je cherche et vous aurez juste à préparer les ingénieurs, mais même si le bois que je trouve n'est pas assez bon, je m'en servirai comme support d'étude pour prendre une longueur d'avance avant d'arriver à la mer. Après tout, j'ai encore bien des compétences à montrer.
    dit-il en faisant brièvement apparaitre une petite lame de feu sur son index.
    Dans tous les cas, je m'en remets à vous, en dehors de mon expertise, j'ai pas grand chose qui puisse vous aider à créer cette hache.
    Sagesse Réincarnée
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    Cyradil Ariesvyra
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  • Dim 16 Juil - 23:47
    L’expédition était sans doute le choix le plus judicieux et le moins contraignant en terme de logistique même si elle comprenait son lot de risques. Effectivement, le bois marin vendu de manière générique à Ikusa ne serait sans doute pas de bonne qualité ou trop jeune pour satisfaire les besoins de leur projet et les deux comparses devront donc sans doute voguer loin des côtes avant de trouver leur bonheur. D’ailleurs, Kérémir avait raison pour le détroit. Si naviguer dans les eaux proches du Shoumeï était effectivement risqué, la probabilité de rencontrer des hommes-poissons capables de les aider aurait été plus grande en raison du fait que ces derniers restent souvent proches de leur cité sous-marine situé à l’extrême nord de la carte. Toutefois, Cyradil avait emprunté les nombreux carrefours commerciaux menant à l’Oasis à maintes reprises et elle était persuadée qu’elle trouverait l’aide approprié, surtout après que sa famille a bâti des liens commerciaux solides à travers tout l’empire.

    « Nous devrons nous montrer prudents même en embarquant depuis l’Oasis. Il faudra longer les côtes un moment avant de partir en haute mer. Mine de rien, Kaizoku n’est pas si loin et elle est réputée pour être un repère à pirates même si la République y a rétabli l’ordre. J’aimerais, si possible, éviter que notre navire ne se fasse aborder. Selon mon expérience, je dirais que nous serons plutôt sûrs à l’aller mais c’est au retour que nous devrons être vigilants. »

    Pour ce qui était de l’aspect financier, il s’agissait la d’un non problème. Cyradil était prête à investir dans cette expédition. Au-delà de sa commande actuelle, le bois marin récolté lui servirait de réserve pour d’autres projets et elle avait de quoi le conserver pendant de longues périodes. Peut-être qu’elle en donnerait un peu à Kérémir s’il le souhaitait. Le nain se proposa d’ailleurs de l’accompagner dans cette expédition, ce que Cyradil accepta volontiers. En cas de danger, il ne serait pas de trop pour repousser d’éventuels assaillants.
    part.

    «  Si vous avez besoin d’un endroit où travailler, vous pouvez user de mon établissement. Mon contremaître vous fournira ce dont vous avez besoin pour vos tests. Pendant ce temps, je vais préparer notre expédition, trouver un bateau et définir notre itinéraire. »

    N'ayant à redire d’autre sur les suggestions de Kérémir, Cyradil prit congé de lui, fixant à une durée de trois jours leur prochaine rencontre. Durant sa précédente vie, Cyradil avait déjà voguer à maintes reprises pour aller à la pêche aux matériaux et elle savait composer avec les dangers de la mer désormais. C’était l’avantage d’avoir eu toute une vie derrière elle.

    Trois jours plus tard donc, Cyradil avait tout organisé. Elle connaissait les routes commerciales menant à l’Oasis par cœur et savait par où passer sans risque d’être importunée. Sa récente victoire sur un fort de braconniers au côté d’Elia avait rendu les brigands beaucoup moins enclins à attaquer les convois de la liche et ceux de ses partenaires, craignant pour leur vie. En effet, la jeune blonde avait ôté la vie à tous les brigands qui avaient participé à l’attaque et avait offert leur chef aux autorités reikoises. Ce dernier devait certainement avoir sa tête au bout d’un pique compte tenu des lois en vigueur dans l’empire. Quoi qu’il en fut, la jeune forgeronne donna rendez-vous au nain aux portes d’Ikusa tandis qu’elle l’y attendait avec deux caravanes contenant le nécessaire pour leur voyage. Lorsque celui-ci se présenta à elle, Cyradil lui expliqua ce qu’elle avait réalisé durant ces derniers jours.

    « J’ai pu trouvé un navire. Bon, c’est un vaisseau de guerre mais on va pas s’en plaindre vu ce qu’on peut trouver en haute mer. Au moins, il n’en sera pas vulnérable. Il est équipé d’une douzaine d’hommes ainsi que d’un mage capable de maitriser le vent, ce qui assure au bateau une vitesse plus que respectable au cas où on aurait besoin de distancier quelque chose. J’ai convenu avec le capitaine que l’on voguera près des côtes au matin, profitant de la brume matinale comme d’un camouflage naturel. Ensuite, nous nous éloignerons jusqu’à atteindre les eaux profondes où nous jetterons l’ancre. A partir de là, j’ai engagé quelques hommes poissons à qui je donnerais les matériaux nécessaires pour récolter et remonter le bois à la surface. »

    Ca, c’était en théorie. En pratique, il faudra composer avec la météo et autres problèmes qu’ils seront susceptibles de rencontrer en haute mer.

    « Bon, notre but, ce serait plutôt de garder l’œil ouvert et de faire en sorte que l’extraction se passe bien. Autrement dit, on devrai peut-être participer à la défense du bateau donc je vous recommande de bien vous équiper. »

    Est-ce que Cyradil était inconsciente au point de tenter ce genre d’expédition ? Et bien pas tellement. En fait, la jeune blonde savait exactement ce qu’elle faisait. En général, c’était plutôt elle qui inspirait la peur chez ses ennemis plutôt que le contraire. En effet, sous ses allures de jeune fille douce et avenante, elle n’en restait pas moins une liche qui avait eu, jadis, un potentiel magique quasi-infini et des connaissances à rendre jaloux le plus érudit des elfes de Melorn.

    « Si vous avez d’autres suggestions, je suis prête à les entendre. Sachez que le voyage vers l’Oasis est pratiquement sûr pour l’avoir emprunté à maintes reprises, surtout depuis que je sécurise mes convois avec une escorte. Le vrai voyage commencera une fois que nous aurons le pied sur l’eau, si je puis dire. »

    Cyradil se tint prête à écouter ce que le nain à dire. La liche débordait d’idées mais elle n’était pas contre quelques avis extérieurs. Le voyage vers l’Oasis durerait quelques jours durant lesquels Cyradil et Kérémir pourraient échanger. Comme promis, les routes étaient sûres et la jeune liche avait fait en sorte de ne pas faire dans l’excès en n’emportant que deux caravanes marchandes défendues par une demi-douzaine de soldats reikois dont elle avait payé le service. Le voyage se déroula alors sans trop d’encombre jusqu’à arriver à ce véritable carrefour commercial maritime. C’est là que leur véritable aventure commencerait.

    Sans perdre plus de temps, Cyradil se dirigea vers les quais afin d’investir le bateau qu’elle avait loué. La jeune liche n’y était pas allée de main morte en investissant dans un vaisseau capable de se défendre en cas de problème. Il s’agissait d’une caraque haute d’une trentaine de mètres. La jeune blonde salua le capitaine et déchargea son matériel à bord. Comme convenu, l’ancre devait être levée au matin, ce qui leur laissait le temps de se reposer et de se détendre un peu avant le voyage en mer.

    « Si tout se passe bien, on devrait boucler cela en une journée. Prions que pour tout cela se déroule sans accros. »


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  • Mar 18 Juil - 17:29
    L'avis du nain fut entendu, ils feraient finalement route vers l'Oasis pour se procurer le matériau tant désiré. L'expédition promettait d'être longue, mais au loin Kérémir pourrait dormir l'esprit tranquille, s'il vouait une haine profonde vis-à-vis des abominations laissées par les Titans, il n'était pas assez fou pour s'aventurer dans les eaux désolées du nord en petit groupe. Purifier le Reike de la vermine était déjà difficile avec une troupe entraînée, alors se rapprocher autant de Shoumeï avec une escorte composée à moitié d'ouvriers dont il faudrait garantir la sécurité, c'était un risque relevant d'une témérité déplacée, ou pire, d'une franche ignorance. A côté de ça, braver la chaleur du désert serait une promenade de santé, surtout que pour une fois ils suivraient les grandes routes plutôt que de s'aventurer dans les dunes et autres collines de roche brûlée, un changement bienvenu pour le nain qui sortait à peine de cet enfer ardent. Évidemment, il ne pouvait pas garantir que cette voie serait totalement sûre, mais elle le serait toujours plus que le détroit. Le vrai problème, que la directrice s'empressa de pointer du doigt, c'était la mer. Si l'Oasis était notoire pour la poigne de fer que le Reike maintenait sur ses docks afin de garantir la sécurité des caravanes marchandes et des frégates de l'Empire, ce n'était pas le cas de Kaizoku, une île non seulement en dehors du contrôle du Reike, mais en plus réputée jusque dans les souterrains pour être un trou à pirates, et Kérémir n'avait pas spécialement envie de se livrer à des affrontements sur les flots, tomber par dessus bord signerait son arrêt de mort avec sa constitution digne d'un bloc de basalte.

    Pour ce qui est de la mer, je laisse le soin aux marins de nous guider, l'eau ça a jamais été notre fort à nous autres, à part carboniser un mât je servirai pas à grand chose. M'enfin, je verrai sur place, de toute façon j'aurai déjà fait le trajet en tant qu'escorte.

    Une fois deux trois derniers détails réglés, Cyradil congédia Kérémir, non sans lui offrir le soutien de son contremaître s'il souhaitait étudier l'arbre marin, ce que le nain accepta. Ils sortirent alors tous les deux de l'atelier pour retourner dans l'aile principale de la forge, Lakhdar fut rapidement mis au courant de la situation et promit à Kérémir de lui consacrer les jours à venir dût-il avoir besoin de son aide. Une fois cela fait, Cyradil fixa un délai de trois jours pour préparer l'expédition et se retira, laissant le nain vaquer à ses propres occupations durant ce sursis. Pour l'heure, il décida de rentrer à l'auberge et de prendre la soirée pour se reposer et théoriser.

    Et aussi sûrement que le soleil devait laisser place à sa compagne argentée, il réapparaîtrait ensuite dans le ciel, annonciateur du nouveau jour. Et Kérémir se leva tôt, il devait écumer les quartiers marchands d'Ikusa à la recherche d'un bois rare, et il espérait ne pas devoir courir après un mirage trois jours durant. La tâche se révéla ardue, les échoppes se soldant par un cuisant échec. La plupart des marchands itinérants ignoraient ne serait-ce que l'existence de l'arbre marin, et parmi ceux qui prétendaient savoir ce que c'était, aucun ne pouvait se vanter d'en avoir à vendre en quantité suffisante pour satisfaire Kérémir sans essayer de le flouer. Finalement, il ne trouva pas grand chose de plus que des brindilles de ce côté des recherches, et il dut se résoudre à regarder du côté des charpentiers et autres établissements faisant fi du travail du bois. C'est sous les rayons du midi qu'il trouva enfin ce qu'il cherchait chez un groupe d'architectes situé près des murailles ouest de la ville. Et quelle ne fut pas la surprise de l'oni qui eut à l'accueillir. Le grand être cornu affirma qu'ils avaient bel et bien des restes d'arbre marin en entrepôt, mais qu'il ne comprenait pas en quoi ça pourrait intéresser le nain, c'étaient surtout des branches brutes et des planches jugées inappropriées pour la construction qu'ils avaient fourrées dans un coin en attendant de trouver comment s'en débarrasser. Naturellement, Kérémir demanda à voir ce qu'il en était et il demanda finalement s'il pouvait racheter les éléments qu'il avait jugés les mieux appropriés pour son œuvre. Toujours déconcerté mais ravi de pouvoir ne serait-ce qu'amincir ce stock inutilisable, l'oni alla jusqu'à lui faire un rabais pour le paquet que Kérémir comptait emporter. Ce dernier ne paya finalement que deux pièces d'or pour son acquisition, une affaire en or considérant le prix exorbitant des matériaux rares d'habitude.

    Il déboula dans la forge en milieu d'après-midi avec son bois, et il se contenta d'abord de demander un coin tranquille où il pourrait faire ses premiers tests. Lakhdar s'exécuta et lui désigna un établi au fond la forge où il pourrait travailler sans être perturbé par les va et vient incessants des ouvriers. Kérémir en profita au passage pour demander si Cyradil était présente vu qu'il comptait user de ses talents, mais le contremaître lui répondit qu'elle était partie en ville pour organiser la future expédition et qu'il ne risquait pas de la revoir à la forge. Kérémir se contenta de hausser les épaules en apprenant la nouvelle et partit s'installer, elle aurait de toute façon d'autres occasions.
    La première étape des travaux allait consister à tester la résistance innée de ce bois pour se donner une idée de comment il allait pouvoir aborder la confection du manche. Évidemment, ce n'étaient là que des tests préliminaires avec du bois de moindre qualité, mais ça lui permettrait tout de même d'étayer les premières théories. Il travailla la souplesse du bois, mais aussi sa dureté, sa solidité et son comportement face à divers éléments comme les résines, les onguents ou encore ses propres flammes. Il continua ses expériences jusqu'au soir où il consigna ses résultats avant de rentrer à l'auberge.

    Le deuxième jour fut consacré à la taille de premiers prototypes. Il s'essaya d'abord à un manche tressé, ce qui permettrait de glisser une tige d'alliage directement dans le manche pour garantir un transit optimal de la foudre sans passer par le bois, mais cette première tentative se révéla rapidement infructueuse. D'une part, si l'arbre marin qu'il avait sous la main était suffisamment souple pour permettre un tel ouvrage, ce ne serait pas forcément le cas d'un bois plus ancien, et de toute façon le résultat final se révéla trop lourd pour rentrer dans les critères de la hache. La deuxième tentative, beaucoup plus directe, fut de tailler directement le manche entier qu'il pourrait ensuite forer en conséquence, il en fit d'ailleurs plusieurs qu'il mit de côté pour les tests à la foudre avant de se pencher sur la troisième option, celle qui l'intéressait le plus, le manche fendu. L'idée était simple, tailler deux moitiés de manche qu'il pourrait travailler de l'intérieur avant de les ressouder par la suite, ça permettait un travail plus en profondeur tout en nécessitant moins d'alliage que le manche tressé, mais il n'était pas encore garanti d'atteindre les pré-requis et il devait déjà réussir à le tailler sans le briser, même avec la précision surnaturelle de sa technique ardente comparée à une scie, chaque matériau avait ses limites. Avant de partir en début de soirée, il demanda au contremaître de convoquer un spécialiste en magie de foudre pour le lendemain.

    Le troisième jour arriva et Lakhdar accueillit alors Kérémir avec Sisal, une dame au regard dur qui l'aiderait dans les derniers tests préliminaires. Elle avait apporté plusieurs documents techniques avec elle sur la propagation de l'énergie électrique. On pouvait dire que les deux individus faisaient la pire, peu amicaux mais très dévoués à leurs métiers respectifs. Il n'y eut aucune tangente dans les discussions, l'entièreté de la journée fut consacrée à des théories sur la meilleure façon de procéder et la mise en forme de tracés réalisés sur place à même le bois, courtoisie de l'experte. Malheureusement, les résultats ne furent guère réjouissants, si le chemin de la foudre était relativement homogène d'un manche à l'autre, il était complexe ce qui poussa les deux comparses à préférer le manche fendu, d'où la nécessité d'également tester les tracés de l'alliage mithril/électrum pour les points de fixations. Ils consignèrent tous les résultats sur des rouleaux que Kérémir emporterait avec lui pour réviser sa façon de faire pendant le voyage, mais ils ne parvinrent pas à trouver une méthode sûre, que ce soit le poids final, l'intégrité du manche ou sa conductivité, il y avait toujours un poids noir qui rendant la confection difficile, voire irréalisable. Le meilleur espoir de Kérémir était que les propriétés améliorées d'un bois de meilleur qualité puisse palier à certains de ces inconvénients.

    L'aube du départ finit par poindre et Kérémir emporta son attirail renouvelé ainsi que ses rouleaux au point de rendez-vous, les portes sud d'Ikusa. Cyradil l'y attendait déjà et relata rapidement ce qu'elle avait accompli pendant ces trois jours. Apparemment elle avait même déjà réussi à négocier un navire et un équipage, ainsi qu'un mage de vent. Visiblement elle avait pris ses précautions pour éviter les confrontations en mer, ce que Kérémir ne pouvait qu'approuver, et elle avait déjà établi un plan d'action pour la navigation en mer, et elle avait même dégotté des mercenaires aquatiques. Décidément, la richesse de Cyradil dépassait de loin les attentes de Kérémir, peut-être que cette expédition se passerait sans encombres finalement. Mais malgré tout ça, elle insista néanmoins sur le besoin éventuel de défendre le bateau d'éventuels assaillants, ce qui fit légèrement grincer Kérémir des dents, même sans armure il n'aurait pas le droit à l'erreur, mais si la dame voilée requérait son aide, il ne pouvait pas vraiment se défiler après avoir poussé lui-même à entreprendre cette expédition.

    Le voyage se passa effectivement sans encombres, et même la traversée du désert reikois fut beaucoup plus supportable qu'anticipé grâce aux capacités de Cyradil qui faisait de son mieux pour garder un climat un tant soi peu agréable à l'intérieur des deux caravanes. En vérité, le trajet fut si paisible que Kérémir passa le plus clair de son temps à ruminer dans ses parchemins ou à marcher avec les soldats pour se dégourdir les jambes, et il n'eut aucune suggestion pertinente à apporter alors qu'il avait parcouru une bonne partie de ces terres, bien qu'en dehors des sentiers battus.
    Ils arrivèrent finalement en fin d'après-midi à l'Oasis, et Cyradil ne perdit pas de temps pour chercher les quais et finaliser les détails avec le capitaine de bord. Ils avaient donc jusqu'au lendemain matin pour se préparer au véritable défi du voyage, la mer et l'extraction de ce matériau dont ils avaient désespérément besoin. Mais Kérémir ne resterait pas avec le groupe pour la soirée.

    Je vais faire le tour des tavernes, même si l'Oasis est sensé être sûr, ça m'étonnerait pas qu'il y ait des choses à dire sur les activités de ces pillards nageurs.

    Il s'éclipsa rapidement et commença à passer de taverne en auberge, où il finit par apprendre que les eaux étaient étrangement calmes en ce moment, comme si les ruffians de Kaizoku avaient tous disparu pour comploter dans un coin sombre, information qu'il relaya en retournant aux caravanes. C'est en lumière de cette rumeur qu'ils prirent le large le lendemain, en priant que ça se passe bien.
    Sagesse Réincarnée
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    Cyradil Ariesvyra
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  • Sam 22 Juil - 15:37
    Cyradil avait passé la nuit sur le bateau. N’ayant pas besoin de dormir, la jeune blonde avait demandé au capitaine de lui faire visiter le navire afin d’en connaitre la configuration. Sait-on jamais, s’ils se faisaient attaquer, la jeune femme aurait au moins eu l’occasion d’en visiter les différents compartiments afin de sécuriser leur butin. Elle aurait pu louer plus de bateau et se constituer une petite flotte, voire même engager les quelques navires marchands qu’elle possédait mais cela aurait trop attiré l’attention et elle avait préféré donc opter pour une navigation discrète. La brume se leva alors et après une dernière inspection pour s’assurer que l’équipage était complet, l’ancre fut levée et le bateau disparu dans les brumes. Certes, il n’était pas commode de naviguer dans de telles conditions mais cela voulait dire que c’était également le cas pour les ennemis. Grâce à la manipulation du vent conférée par le mage à bord, l’on pouvait tout de même s’offrir une vision suffisamment dégagée pour ne pas voguer à l’aveugle, en écartant la brume située en avant de la proue du navire. C’était comme si le bâtiment avançait dans un tunnel de brouillard.

    Comme prévu, le voyage se passa sans réelles encombres. De part et d’autre du bateau, deux créatures reptiliennes nageaient près de la coque. Il s’agissait de Tokages, animaux domptés par les marins afin de leur permettre de traverser la mer avec plus de sureté. Ces créatures étaient capables d’émettre des signaux qui permettaient de rendre compte du danger longtemps avant son apparition et permettre aux marins de s’en prémunir à l’avance, voire de le contourner. Cela montrait que la jeune forgeronne avait vraiment mis toutes leurs chances de leur côté pour éviter tout incident. Parmi les passagers, Cyradil avait payé des tritons et autres sirènes afin de les charger de ramener le précieux bois. Après quelques heures de navigation, le bateau arriva à sa destination et s’immobilisa afin de jeter l’ancre.

    C’est à cet instant que les hommes-poissons plongèrent à la mer afin de commencer leur travail de récolte. Des sacs en filets furent déployer afin d’y stocker le bois car ceux-ci permettaient à l’eau de s’écouler entre les filets, évitant leur flottaison mais surtout d’éviter de comprimer le bois et de l’endommager à cause de la pression en attendant sa remontée en surface. A partir de là, les gens de la surface n’avaient pas beaucoup plus à faire que d’attendre et de voir leurs compatriotes sous-marins revenir à flot de temps à autre pour remonter leurs trouvailles. Il y avait également quelques marins qui avaient accompagnés les tritons afin de leur prêter main forte, équipés de combinaisons magiques capables de les faire respirer sous l’eau en maintenant leur tête dans une bulle d’air étanche ayant suffisamment d’autonomie pour la tâche qu’ils devaient effectuer.

    Quant à Cyradil, elle s’était éclipsée depuis le début du voyage pour se servir de son pouvoir de vol et s’extirper au-delà de la couche brumeuse pour avoir une vue d’ensemble de l’horizon. Enlevant son diadème, Cyradil commença à observer les alentours jusqu’à observer un navire qui voguait au loin. Après quelques minutes d’observation, la jeune femme s’aperçut qu’il faisait route vers eux. Est-ce que cela était intentionnel ou s’agissait-il juste d’une coïncidence ? En tout cas, le brouillard dans lequel ils étaient allait finir par retomber et ils croiseraient, au moins de loin ce bateau mystère. La jeune blonde espérait que cela ne s’agissait pas d’un navire la taille imposante du leur soit suffisamment dissuasive pour éviter un éventuel affrontement. Désireuse de ne pas s’exposer davantage, Cyradil remit son diadème, retourna sur le bateau pour en informer le capitaine et par la même occasion, son compagnon de voyage.

    « J’ai identifié un bateau au loin. D’après son cap, celui-ci se dirige vers l’endroit où nous nous trouvons et il sera sur nous dans une heure. »

    « Des pirates ? »

    « Je ne suis pas sûre. Mais c’est une possibilité à envisager. A quand est prévu la prochaine remontée ? »

    « Dans trois quarts d’heure environ. Le nuage commence à se désépaissir alors je pense qu’ils auront largement le temps de nous repérer d’ici là. On pourrait laisser les hommes poissons en bas car ils arriveront bien à se débrouiller mais pour mes gars, c’est une autre affaire. »

    « Oui effectivement. Ne vous inquiétez pas, nous n’abandonnerons personne. Tenez vous prêts à lever l’ancre dès que tout le monde sera remonté. »

    Du point de vue économique, il y avait à peine assez de bois pour rembourser la traversée et sans doute serait-elle dans une rentabilité négative après taxation. Cependant, il y avait bien assez de matériaux de qualité plus que suffisante pour leur projet commun. De toute façon, du point de vue de la liche, aucun denier ne valait plus qu’une vie alors elle était presque à sacrifier un peu de son bénéfice si cela permettait d’éviter de les mettre en danger inutilement. Durant les minutes qui suivirent, le brouillard se dissipa donc tandis que le soleil continuait sa course dans le ciel, perçant les épaisses couches brumeuses qui les avaient couverts jusqu’ici. Comme indiqué par Cyradil, le petit point qu’elle avait aperçu au loin grossissait à vue d’œil et bientôt tout le monde put identifier les contours du bateau.

    Pendant ce temps, la dernière cargaison de bois fut remontée et le capitaine somma à tout le monde de grimper sur le bateau et de se mettre à leurs postes. Bientôt tout l’équipage fut mobilisé afin de préparer le navire à un éventuel combat. Certains des marins se mirent alors à charger les canons tandis que d’autres s’activèrent de remonter l’ancre et de manoeuvrer les voiles. Le mage du vent s’exécuta alors dès que celles-ci aient été tirées, poussant le bateau en avant pour essayer de distancer leurs poursuivants qui semblaient-ils dotés de la même stratégie de manœuvre. Si leurs buts était de venir récolter du bois marin, il paraissait maintenant assez évident que ces derniers voulaient le récolter sur le bateau. Des coups de canons furent alors tirés mais au vu de la distance entre les deux navires, il s’agissait davantage de tirs de sommation.

    « Et bien. Mon cher Kérémir. Nous y voilà. Je vous conseille de bien vous tenir si vous ne voulez pas finir à la mer. Montrons à ces pirates de quoi nous sommes faits. »

    La jeune femme commença à conjurer la magie des ombres prête à en découdre. De nature calme, Cyradil était encline à faire quelques écarts à sa personnalité douce et avenante lorsqu’il s’agissait d’infliger une correction à ceux qui osaient venir voler ses biens. Dans certaines circonstances, elle avait déjà accordé son pardon mais pour des pirates, elle n’aurait aucune pitié.


    Le feu de Kazan, une magie fascinante [FT Cyradil] Cyradi15
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  • Dim 23 Juil - 22:07
    Les dés étaient jetés, ils venaient de prendre le large sous le couvert de la brume matinale. Mal à l'aise sur le pont, Kérémir préféra s'enfermer dans l'une des cabines avec ses rouleaux. Fort heureusement, il s'avéra qu'il ne souffrait pas du mal de mer, mais la sensation du tangage constant était tout de même déstabilisante et ne vint que renforcer son sentiment d'inconfort à bord. Et ce n'étaient pas les matelots qui allaient l'aider à se détendre entre les vieux loups de mers trop occupés à tenir les voiles, et les hommes-poissons qui au choix nageaient à côté de la coque, ou se tenaient prêts à plonger à la moindre indication. Même la troupe qui avait fait le déplacement depuis Ikusa ne lui fut d'aucun secours. Une partie des soldats étaient restés à terre, l'autre était postée sur le pont, quand à Cyradil, elle avait disparu dans le brouillard, et bien que Kérémir puisse deviner sa présence, ça ne lui était d'aucune utilité.

    Le seul événement à venir briser cette solitude fut l'arrivée impromptue de l'un des tritons, plus jeune que les autres et manifestement désœuvré, qui ne put s'empêcher de venir épier ce membre insolite de l'expédition avant de devoir s'infliger la douloureuse transformation qui lui rendrait sa mobilité aquatique naturelle. Il s'approcha précautionneusement du nain qui lisait frénétiquement ses parchemins. Ce dernier le remarqua quelque pas après son entrée dans la cabine et tourna la tête dans sa direction, avant de le dévisager avec un air méfiant.

    - Hola camarade, que faites-vous cloîtré ici alors que tout le monde est sur le pont ? Mal de mer ?

    Kof On peut dire ça. Les nains et les eaux ça fait deux en général. Vous avez pas mieux à faire que de venir ici pour causer ?


    Kérémir n'avait pas spécialement envie de lui parler, il avait eu vent des rumeurs concernant les créatures de la mer et s'il ne doutait pas que la paie de Cyradil suffirait à leur faire tenir parole, ça ne les rendait pas plus attrayants pour autant, surtout qu'ils vivaient dans le milieu le plus éloigné de ce que le nain pourrait appeler une zone de confort. Mais le triton n'allait pas se laisser faire autant. Il avait eu un bref aperçu du contenu des papiers et sa curiosité s'en était trouvée aiguillée.

    - C'est pour ça que vous voulez l'arbre marin ? Je vois des schémas magiques bizarres là-dessus.

    Entre autres ouais, le bois à la capitale n'est pas assez bon alors on est venu chercher à la source.


    - Ma foi, si vous avez fait le trajet c'est que vous devez vraiment le vouloir, nous avons été grassement payés pour ce boulot, c'est si intéressant que ça ?

    En gros-

    Le début de conversation fut coupé court par l'appel de tous les plongeurs sur le pont, et Kérémir se retrouva à nouveau seul, et il dut reprendre son mal en patience. Néanmoins, il ne resterait pas assis à rien faire très longtemps, au bout d'une petite heure les premiers fagots commencèrent à remonter et le nain prit soin d'échantillonner chaque remontée pour en tester la qualité et les propriétés. Et la différence avec les planches de construction ikusiennes se firent immédiatement sentir, si tous les échantillons n'étaient pas égaux, certains se révélèrent tout simplement extraordinaires. Les meilleures écorces étaient si résistantes qu'il aurait juré avoir de l'acier dans les mains, et il dut pousser sa magie bien plus loin qu'il n'aurait cru pour parvenir à l'entailler. Il avait bon espoir d'avoir trouvé là des candidats prometteurs pour ce projet de hache un peu fou, mais ses expériences se retrouvèrent brusquement interrompues par le retour de Cyradil sur le pont principal.

    En dépit des rumeurs un navire avait fait son apparition au loin, et il semblait décidé à venir rafler la mise. Et pour ne rien arranger, ils ne pouvaient quitter les lieux parce qu'une dernière remontée devait avoir lieu et laisser des âmes derrière eux était hors de question. Quoi que Kérémir pense des tritons, sur ce point il était d'accord, aucun compagnon ne devait être laissé derrière pour sauver sa propre peau. S'ils devaient faire front, ils le feraient ensemble.
    Après une durée interminable, les derniers troncs furent hissés à bord et le capitaine somma tous les matelots de se mettre en branle bas de combat aux côtés des soldats reikois, le bateau inconnu avait fait son apparition entre les dernières volutes de brume alors qu'ils remontaient la dernière fournée de bois.

    Et le poursuivant ne perdit pas de temps pour faire connaitre ses intentions, des détonations se firent entendre et des projectiles vinrent fendre l'eau, la portée des attaques étant tout juste suffisante pour faire frémir l'équipage sans pour autant atteindre la coque ou le bastingage. Les meilleurs efforts du mercenaire à la magie de vent n'étaient pas non plus suffisants pour les tirer d'affaire, même en soufflant dans les voiles au point d'en faire craquer les mâts et de faire tanguer le pont en avant sous la puissance des bourrasques, il n'arrivait pas à distancer le navire en approche. Le pire scénario se profilait sous les yeux de Kérémir, la confrontation allait avoir lieu, et ce n'était pas Cyradil qui allait le rassurer avec son allusion de finir à la mer.

    Bah, qu'ils viennent, parole de nain, cette hache verra le jour même si je dois couler un rafiot avec sa bande de merdeux ! Qu'ils s'amènent !

    Le capitaine vociféra des ordres au mage pour changer de trajectoire, et Kérémir dut s'agripper de toutes ses forces au bastingage pour ne pas finir par dessus bord alors que leur bateau bifurquait violemment pour faire face à l'assaillant pirate, fendant les vagues au passage et projetant des éclats d'écume sur le pont. Les tirs continuèrent à fuser pendant qu'ils manœuvraient, mais que ce soit par chance ou grâce aux pouvoirs de Cyradil, aucun ne réussit à les atteindre avant qu'ils n'entrent en bordée du bâtiment ennemi, quelques deux dizaines de mètres les séparant.

    Ils avaient désormais une vision claire de l'équipage ennemi, un mélange chaotique d'humains, de tritons et de créatures plus exotiques se tenait sur le pont adverse, arbalètes et arcanes en main pour certains, occupés à équiper des harpons ou d'autres armes massives pour d'autres. Leurs propres tritons étaient restés à la mer, en dehors du conflit, ils n'avaient pas eu l'occasion de s'équiper et avaient de toute façon rempli leur contrat, s'ils pourraient éventuellement sauver une âme tombée à la mer, ils ne s'impliqueraient pas plus.

    Il ne fallait surtout pas les laisser aborder le navire, et incapaciter les armes de siège était le meilleur moyen de limiter la casse. Kérémir savait qu'il n'avait pas la portée pour embraser spontanément le pont ennemi, alors il crispa sa paume droite aussi fort qu'il le pouvait, inspirant puissamment en concentrant toute sa force dans le creux de sa main. La chaleur dégagée fut telle qu'il manqua de se brûler à travers son gant ignifugé, mais le résultat en valut la chandelle. Alors que les premiers projectiles étaient décochés de part et d'autre des deux ponts, un tourbillon de flammes explosa en direction du harpon le plus proche, perçant à travers écume et flèches pour le percuter et pulvériser purement et simplement ses mécanismes d'arrimage. Et si le tireur parvint à sauter sur le côté pour éviter une mort flamboyante, son compagnon occupé à armer le harpon n'eut pas autant de chance et tourna au noir alors que les gerbes venaient envelopper sa peau couturée.

    L'attaque ne passa pas inaperçue, et des lames d'air vinrent lacérer les bras du nain qui se vit forcé de reculer alors que les assauts continuaient, la riposte avait été féroce et fulgurante, le mage d'air en face était puissant et avait réussi à passer outre la vigilance de Cyradil. Heureusement que le cuir de Kérémir était solide, parce que cette attaque aurait emporté les tendons de nombre de matelots présents sur le bateau. Le nain se releva péniblement en se soutenant contre sur un hublot de cabine. En grimaçant de douleur, il releva un bras en direction de celui qu'il pensait à l'origine de cette démonstration de force.

    Lui là-bas, il faut l'abattre au plus vite, tant pis pour les harpons, la moitié de l'équipage va y passer si on ne l'arrête pas !

    Dès qu'il eut finit de beugler ses indications, utiles ou non, il se focalisa sur sa respiration. Ses bras étaient sévèrement endommagés et il ne pourrait sans doute plus se battre efficacement au corps-à-corps, mais il n'avait pas dit son dernier mot, s'il avait effectivement besoin d'utiliser son corps pour donner vie au feu qui brûlait en son fort intérieur, qui disait qu'il était limité à ses bras pour le faire ? Son souffle était puissant, et il ne louperait pas les cinglés qui auraient la mauvaise idée de le sous-estimer.
    Sagesse Réincarnée
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    Cyradil Ariesvyra
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  • Mar 25 Juil - 23:07
    Malgré la poursuite affolante et les coups de canons assourdissants, le capitaine avait pris la manœuvre et savait mener ses œuvres pour tenter de distancer le bateau. Leur poursuiveur possédait un bateau plus petit et plus mobile comparé à leur caraque. Cependant, cette dernière était plus armée, ce qui pouvait être un avantage dans le cas d’une confrontation directe, à supposer qu’ils réussissent à aligner les deux bateaux pour être à portée de tir. Grâce à l’expérience du capitaine et des connaissances magiques de Cyradil, les stratégies d’évitement étaient suffisamment bien exécutées pour éviter les coups de canons qui finirent tous dans l’eau. Malheureusement, à force de zigzags et de virages, la caraque, déjà lourde, perdait sensiblement en vitesse, ce qui permettait aux pirates de se rapprocher davantage au fur et à mesure que le temps s’écoulait. Et puis, les deux bateaux furent à portée pour lancer les vraies hostilités. Les pirates arrêtèrent alors temporairement leurs coups de canons pour s’attaquer à l’arrimage de leur caraque. Très vite, plusieurs harpons furent armés et tirés, débordant littéralement ceux qui essayaient tant bien que mal de les désolidariser de leur bateau. L’heure n’était plus aux économies et Cyradil retira le diadème qui lui couvrait les yeux, révélant son regard glacé. Elle utilisa son pouvoir de vol et passa près de chaque marin. En leur touchant l’épaule, chacun d’entre eux fut alors recouvert d’un voile d’ombre plus ou moins épais. Le but était de rendre leur silhouette beaucoup moins discernable et leur donner plus de chance d’éviter les tirs ennemis. De plus, les ombres conjurées étaient bien tangibles et agissaient comme un bouclier capable d’arrêter quelques tirs avant que la magie ne se dissipe.

    Bien sûr, cette magie lui demanderait un effort mental pour le maintien mais il ne s’agissait que d’un sort mineur qui ne devrait pas entraver la suite de la situation. Au besoin, elle pourrait toujours arrêter de le canaliser. La jeune femme s’affaira ensuite à bloquer un maximum de projectiles qui arrivaient à son bateau. Heureusement, leurs ennemis ne semblaient pas posséder de projectiles magiques et les harpons, s’ils étaient de très bonne facture, n’en restaient pas moins que de simples harpons. Ces derniers n’avaient alors aucune chance de se ficher dans la caraque car sitôt qu’ils étaient dans le champ visuel de la liche, ceux-ci se gelaient et se brisaient comme s’il s’agissait de brindilles.

    Cependant, aussi impressionnante que la forgeronne était, il lui était impossible de lutter contre un nombre aussi imposant d’ennemis. Forcément, des projectiles atteignaient leur cible et son attention était suffisamment mobilisée pour éviter que leur navire ne se fasse trouer de part en part qu’elle ne pouvait s’occuper efficacement du mage de vent ennemi qui avait visiblement quitté son poste pour s’adonner au combat. Cyradil pouvait néanmoins compter sur son ami nain pour faire un carnage avec ses flammes et Kérémir fit des dégâts respectables aux engins de sièges des pirates avant d’être contraint de battre en retraite à cause de blessures. Voyant cela, Cyradil s’approcha de son ami nain et couvrit sa retraite en les couvrant d’un voile d’ombre défensif qui arrêtait les projectiles.

    « Vous tenez le coup ? Si nous survivons, je vous emmènerais dans un endroit où on peut déguster la meilleure bière du royaume ! »

    Elle posa son regard bleuté sur les bras de son ami. Ils étaient sérieusement lacérés et il lui serait sans doute difficile de soulever sa hache à nouveau. Fort heureusement, Cyradil était médecin et bien qu’endommager, elle pourrait suffisamment le soigner pour laisser son camarade continuer le combat s’il le souhaitait. Cyradil commença donc à incanter sa magie de soin, prenant le temps de guérir les nombreuses coupures. Sa magie avait beaucoup perdu de sa superbe mais cela devait être suffisant pour Kérémir bien que le nain puisse éprouver quelques gênes à se battre aussi efficacement que depuis le début du conflit. Ce temps d’arrêt permit néanmoins aux pirates d’établir une tête de ponts et quelques corsaires parvinrent tout de même à les aborder quoi que beaucoup moins que s’ils ne s’étaient pas défendus. Certains réussissaient à passer et s’engageaient aussitôt dans des duels à l’épée contre les marins tandis que d’autres se faisaient renverser à l’eau et dévorer par les créatures qui leurs servaient de guide maritime. Ne pouvant pas continuer les soins plus longtemps, elle entoura Kérémir d’un voile d’ombre similaire à celui des marins avant de lui donner quelques recommandations.

    « Cela vous protégera de quelques sortilèges et des coups. Utilisez-là comme un bouclier. Vous pouvez vous resservir de votre hache au prix de quelques efforts. Malheureusement ma magie de soin n’est pas parfaite alors j’ai essayé de limiter la casse du mieux que j’ai pu. Je vais m’occuper de ce mage. Evitez que d’autres me tirent dessus. Je vous souhaite bonne chance mon ami. »

    Cyradil s’envola alors pour avoir une meilleure vue du champ de bataille. C’était un véritable carnage des deux côtés et aucun ne semblait vraiment prendre davantage. Les pirates qui avaient fait usage d’arcanes magiques semblaient avoir abandonné l’idée. Ces êtres pathétiques n’avaient sans doute appris ce que la liche prenait pour des tours de magie afin de démoraliser les marins qu’ils attaquaient. De son regard glacial venu d’outre-tombe, elle envoya un projectile d’ombre sur le mage de vent qui s’en défendit à l’aide d’un rempart venteux. Elle avait son attention. Répondant à la provocation, celui-ci murmura une phrase que Cyradil avait pu capter avec son ouïe surdéveloppée avant que le mage de vent ne s’envole à sa hauteur.

    « Elle est pour moi, c’est ça que tu as dit ? Ça tombe bien, c’était mon intention également. » Répondit la liche avec un regard de défiance.

    Cela faisait longtemps que Cyradil ne s’était plus livrée à un duel magique. Elle priait que son adversaire ne possède pas de prouesses magiques trop importantes, auquel cas, elle n’aurait aucune chance. Il lui resterait toujours son expérience bien que la jeune blonde ce que celle-ci valait face à un sort de niveau maître. Elle priait surtout pour que Kérémir s’en sorte en bas et qu’il tienne suffisamment longtemps pour qu’elle s’occupe de ce fauteur de troubles qui se trouvait devant elle. Sans perdre de temps, son adversaire commença par lui envoyer des lames tranchantes sans doute pour lui infliger le même sort que son ami nain. Malheureusement pour le mage de vent, Cyradil était beaucoup plus expérimentée en duels magiques et n’eut aucun effort à conjurer un bouclier d’ombre pour se protéger des projectiles. Impressionné par sa défense, le regard de son adversaire reflétait le sentiment que cela ne sera pas aussi facile qu’il ne le pensait de se débarrasser de Cyradil.

    Prudente, la jeune liche n’utilisa alors que les ombres, désireuse de ne pas révéler tout son arsenal. Le combat tomba alors dans une sorte de statut quo où les deux magiciens se jaugeaient mutuellement. Sauf que, dans l’immédiat, Cyradil n’avait pas vraiment le temps de jouer les analystes. Des vies se jouaient en-bas. Il fallait en finir vite.


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  • Mer 26 Juil - 17:48
    Une aide inattendue, et une révélation troublante, c'était là le lot du nain et de ses bras couverts de cuir déchiré, de peau lacérée et de sang encore chaud. Cyradil était redescendue sur le pont pour lui porter assistance, et il découvrit avec stupeur la lueur froide et bleutée de ses yeux révélés. Une lueur qui ne pouvait signifier que deux choses, une forme élémentaire, ou le résultat de la non-mort, et à cet instant précis, Kérémir avait tout sauf envie de réfléchir aux implications de la seconde supposition. Laissant temporairement de côté la protection du navire, elle inspecta brièvement ses membres meurtris avant d'invoquer un filet de magie dans les blessures béantes. Et contrairement à ses yeux glacés, cette magie était comme une douce flamme, une étreinte réconfortante qui arrêtait les hémorragies, réparait les vaisseaux sanguins et accélérait la prolifération de chair pour refermer les coupures. C'était loin d'être parfait, Kérémir sentait bien que s'il tentait un mouvement trop brusque il risquerait de se déchirer une deuxième fois la peau nouvellement formée, et une douleur lancinante le traversait toujours de part en part des avant-bras, mais ça devrait suffire en si peu de temps. Elle conclut les soins en l'imprégnant de la même magie sombre qu'elle avait utilisée pour protéger les membres d'équipage les plus proches du bastingage.

    Argh ! C'est pas agréable pour sûr, y a pas à dire. Je déteste la magie de l'air, on la voit même pas venir cette saleté !
    éructa t-il avant d'ajouter à la mention de bière : Gardez ça pour quand on aura fini la hache, c'est pas un poisson sur pattes qui nous fera la peau. Il reçut également également l'explication de l'ombre dont il avait été recouvert, ce à quoi il répondit : Hmrph, je me fais pas de soucis pour le menu fretin, mais ces bâtards en ont profité pour aborder le navire. Je vais m'occuper de ça.

    Ramassant sa hache tombée par terre, il prit la direction du centre du pont où des affrontements avaient éclaté tandis que la magicienne s'élevait dans les airs pour affronter le pirate des vents. Elle aurait peut-être du chercher un peu plus longtemps avant de choisir son propre guide d'ailleurs, car ce dernier n'était pas exactement un vaillant combattant. Manquant de portée pour attaquer le rafiot ennemi, craignant de toucher ses alliés s'il usait de ses pouvoirs sur le pont, et soucieux de préserver sa propre vie, il ne participait même pas à la défense. Au moins il avait été un navigateur efficace. Quoi qu'il en soit, Kérémir n'avait pas le temps de s'attarder sur des détails aussi insignifiants quand le pont était plongé dans un tel chaos. La récupération inopinée de ses bras avait changé ses plans, et au lieu de relâcher sa puissance en souffle brûlant, il la canalisa dans sa main armée, avant de s'élancer dans la mêlée.

    Approchez, merdeux de la mer ! Si vous le voulez tellement ce bois, vous irez le chercher en enfer !


    Les runes gravées dans son fer de hache se mirent à briller d'un éclat orangé, et quand Kérémir abattit son arme sur son premier adversaire, une explosion de feu accompagna le geste, passant outre la garde du malheureux et s'agrippant fermement à sa main qu'elle s'empressa de carboniser. Un éclair de douleur traversa le bras de Kérémir alors qu'il relevait son arme pour achever le bandit, mais il ne fléchit pas, et le fer rencontra la poitrine de son ennemi, brisant au passage quelques côtes. Ne s'attardant pas plus sur son sort, le nain passa à la cible suivante, une bonne douzaine de pirates avaient atteint le pont et d'autres décochaient encore des carreaux depuis l'autre navire. Pour l'instant, une seule perte était à déplorer de leur côté contre trois pour l'ennemi, mais leur équipage était plus fort en nombre et toujours plus de membres continuaient à essayer d'aborder la caraque.

    Il avait laissé son bouclier et son sac dans la cabine, il n'avait à disposition que son arme de prédilection et une hachette de jet, qu'il s'empressa de détacher de sa ceinture pour amorcer une technique de son crû. Faisant le vide dans sa tête pour repousser autant les piques de douleur interne que le fracas des armes externe, il choisit une trajectoire et envoya tournoyer la hachette. L'arme de jet passa net au travers d'un cordage, le sectionnant proprement et envoyant l'assaillant agrippé dessus dans les flots, avant d'incurver sa trajectoire et de revenir dans la main du nain. Et il eut à peine le temps de la rattraper qu'un sabre filait déjà dans sa direction, et ce n'est que de justesse qu'il dévia l'attaque. Une créature couverte d'écailles se tenait face à lui et elle comptait bien le réduire en charpie... encore faudrait-il qu'elle ait la force de l'entailler, parce que si le mage avait réussi, ce n'était pas à la portée du premier malfrat venu. Mais la tête du nain commençait sérieusement à tourner sous l'effet des coups répétés avec ses bras meurtris. Préférant éviter une nouvelle confrontation directe, il accueillit le poisson géant avec un souffle ardent qui le fit tomber à la renverse sous l'effet de la surprise. Il n'eut pas le temps de se relever qu'un soleret de fer venait lui briser le crâne.

    Était-ce seulement son imagination ou est-ce que le bateau se mettait de plus en plus à tanguer ? Soudainement, une violente vague vint arroser le champ de bataille, couvrant tous les combattants d'écume et sortant au passage Kérémir de son état second, ce n'était pas encore le moment de s'évanouir, ses camarades se battaient toujours et il n'était pas encore à bout de forces. Et il eut une idée. Si la description que Cyradil lui avait faite de son sortilège était juste, peut-être qu'il avait de quoi balayer la plupart, si pas tous les bandits présents sur le pont sans pour autant durablement affecter ses propres compagnons. Rassemblant tout ce qui lui restait de puissance, il crispa sa main libre aussi fort qu'il le pouvait, non sans rouvrir une ou deux plaies, et un vortex concentré de magie se mit à spiraler furieusement autour de son poing.

    A couvert, ça risque de chauffer !

    Tout en hurlant sa mise en garde, le nain abattit sa paume sur le plancher, et une onde de flammes déferlantes émana du sol avant de traverser une bonne moitié du pont. La plupart des armures d'ombres volèrent en éclat face à la vague ardente tandis que les personnes sans protection se faisaient tout simplement emporter dans le torrent, et si le mât sur la trajectoire survécut à l'impact à cause des assauts répétés de l'écume, une partie de la voile et des cordages s'enflammèrent sous la force de l'attaque. Seuls trois pirates subsistaient encore miraculeusement de leur côté des hostilités, et sur les quatre qui devaient encore débarquer, deux tombèrent à l'eau sous l'effarement tandis que les quelques derniers membres sur l'autre bateau, décontenancés face à la destruction à laquelle ils venaient d'assister, hésitaient à continuer l'assaut, accordant un moment de répit aux soldats et matelots qui se relevaient péniblement après encaissé les flammes de plein fouet. Tous ne lui seraient pas reconnaissants, mais le nain avait tourné les choses en leur faveur avant de s'écrouler. Il ne restait plus qu'à savoir si Cyradil réussirait à prévaloir face à son propre adversaire.
    Sagesse Réincarnée
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    Cyradil Ariesvyra
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    qui suis-je ?:
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  • Jeu 27 Juil - 12:56
    La bataille faisait rage sur le bateau. Bien qu’en surnombre, le petit stratagème d’ombres de Cyradil permettait de garder un rapport de force plutôt égal dans le sens où leurs adversaires subissaient plus de pertes qu’eux. Cependant, ces derniers s’engageaient toujours davantage sur les différentes têtes de pont. Heureusement que leurs hommes-poissons et les créatures qui les accompagnaient réussissaient à en déloger quelques-uns et à les jeter à la mer avant qu’ils n’abordent leur vaisseau. Pendant ce temps, la liche continuait son combat contre le mage du vent. Cette fois-ci, les deux adversaires ne faisaient plus abstraction de leurs réserves magiques. Malheureusement pour Cyradil, son adversaire n’avait pas semblé prêté attention au sort de ses employeurs contrairement à la forgeronne qui avait usé une partie de sa mana pour venir en aide à l’équipage.

    Par conséquent, Cyradil ne pouvait se livrer à un duel d’attrition, auquel cas la défaite était assurée. En lieu et place des lames de vent, le mage se mit à convoquer une autre magie, bien connue de la blonde qui eut un moment de surprise avant de répondre avec une intensité similaires. Des pointes de glaces foncèrent vers leurs adversaires respectifs mais il s’agissait là du pouvoir natif de Cyradil qui n’eut pas de mal à ce que les piques de glaces se heurtent. Néanmoins, elle ne s’en sortit pas indemne puisque l’un d’entre eux parvint à percer ses défenses et à lui entailler le bras. Ce n’était pas tant une erreur de manipulation magique mais plutôt la fatigue mentale qui s’accumulait.

    Elle toisa le magicien de son regard glacial qui lui donna un léger frisson dans le dos. L’écoulement très atypique du sang qui coulait de la blessure de la blonde l’invita à la prudence et lui fallut quelques moments alors pour comprendre que…ce qu’il affrontait était loin d’être humain. Profitant de ce moment d’inattention, Cyradil convoqua à nouveau ses piques de glaces, quoi que légèrement différents, ce que son adversaire fit également. Ce dernier comprit alors qu’il avait affaire à une entité qui avait sans doute plusieurs décennies ou siècles d’expérience que lui en terme de magie et que son seul salut était de la jouer sur la défensive en attendant que les réserves de la forgeronne s’épuisent.

    Une dizaines de piques furent alors conjurés de chaque côté et Cyradil puisa dans ses derniers retranchements. Un léger filet rougeâtre lui coula du nez tandis que ses yeux s’illuminèrent d’une aura bleue sombre. Les runes visibles sur son corps s’illuminèrent également et d’un geste du bras, elle projeta les nombreuses lances acérées en direction de son adversaire. Celui-ci opta alors pour la même manœuvre que la liche, mais cela n’eut pas l’effet escompté. Les piques adverses se brisèrent alors contre ceux de la liche mais sans pour une raison étrange, cela n’arrêta pas leur course et le mage de vent se retrouva avec trois lances fichées dans le torse. Un regard de stupeur, mêlé d’incompréhension puis le vide total. Son corps s’écrasa violemment sur l’une des nombreuses têtes de ponts installées en contrebas avant que le choc de l’impact ne le projette droit dans l’océan.

    « Une chance que ce débile ne connaisse pas l’existence de l’Ombregivre et ses propriétés à vaincre ses deux éléments parents à intensité égale... » Pensa Cyradil avant d’elle-même perdre lentement de l’altitude pour atterrir un peu abruptement sur le pont de leur navire. Elle était épuisée mais son ami nain avait fait un carnage avec leurs envahisseurs. Plusieurs corps étaient carbonisés et ceux n’ayant pas été tués sur le coup essayaient même de regagner leur équipage maintenant qu’ils avaient compris qu’ils ne pouvaient gagner.

    Leur mage de vent abattu, le bateau pirate perdit en manœuvre et le vaisseau de Cyradil put prendre de la distance et se désengager de l’abordage pour armer ses canons. Plusieurs boulets furent tirés tandis qu’en face, c’était la débandade. Comprenant qu’il ne pouvait gagner, le capitaine pirate sonna la retraite et son navire, en feu, fit demi-tour. Nulle doute que ce dernier ne tiendrait jamais jusqu’au port vu les dommages infligés et il ne restait sans doute plus assez d’hommes pour le piloter efficacement. Quant au leur, c’était surtout la perte de quelques membres d’équipages qui étaient à déplorer. Fort heureusement, aucun boulet ni harpon n’avait touché le bateau en-dessous de sa ligne de flottaison et Cyradil s’affaira, à l’aide des matelots survivants à colmater les quelques brèches gênantes en les recouvrant d’une fine couche de glace magique. Cela tiendrait jusqu’à ce qu’ils jettent l’ancre.

    Dans leur malheur, ils purent au moins se consoler sur le fait que la très grande majorité de la cargaison avait été préservée et qu’ils ne s’étaient pas battus pour rien. Les prochaines heures furent alors destinées à nettoyer le pont et à rafistoler le vaisseau en vue d’un retour à l’Oasis. L’on jetta, selon leurs dernières volontés, les corps des braves hommes tombés au combat et on leur consacra même quelques minutes où on leur rendit hommage. Elle trouva un petit attroupement de marins autour du nain et qui se demandaient si ce dernier était mort.

    « Ecartez-vous » Ordonna la liche.

    D’instinct, les matelots s’écartèrent, ayant été témoins de sa puissance mais également parce que son regard glacial ne laissa place à aucune protestation.

    « Allons, ne me faites pas croire que vous voulez dépérir ici en plein milieu de la mère. Relevez-vous mon brave, vous avez bien combattu. » Dit-elle d’un regard compatissant.

    Elle l’aida à se redresser et à l’adosser dans un coin confortable. Cyradil n’avait plus de mana pour traiter ses blessures mais elle se promit de s’occuper de lui et valeureux combattants une fois reposée. De plus, elle savait Kérémir suffisamment courageux pour ne pas s’apitoyer sur son sort et se plaindre de ses blessures.

    « Honnêtement, je ne pensais pas livrer une telle bataille. Malgré toutes les dispositions que j’ai prises, il y avait quelqu’un pour nous barrer la route. Je suis désolée de vous avoir entrainé là-dedans Kérémir. C’était peut-être un risque inconscient de vouloir nous servir nous même dans l’océan de notre propre initiative. Je suis heureuse que les choses ne soient pas plus horribles qu’elles ne le sont déjà. Je suggère que nous rentrons, j’ai sans doute suffisamment de bois de qualité pour les vingt-quatre prochains mois ! Plus sérieusement, je sais que vous vous posez beaucoup de questions en ce moment mais je vous prierai d’attendre que nous soyons sur la route du retour vers Ikusa pour les poser. Je vous promets que j’essaierai d’y répondre au mieux. »


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  • Jeu 27 Juil - 20:59
    Un bourdonnement, et un éclat flou au loin. Puis des picotements, et un goût de sel. Enfin, les sensations qui revenaient lentement, le corps qui se remettait à réagir et les yeux qui acceptaient de s'ouvrir. Il fut accueilli par les coups d'enclume du soleil sur son crâne, le bruit de la coque qui perçait les vagues, ainsi que par un petit comité de têtes qu'il parvenait tant bien que mal à reconnaître. La figure familière de Cyradil l'aida à s'adosser contre le mur des cabines. La tête lui tournait encore, et il avait l'impression que ses bras avaient été transpercés d'une douzaine de coups de poignard, mais il respirait toujours.

    Aargh... J'ai connu mieux on va dire. Aaaaah ça fait mal, je crois bien que j'ai un peu trop forcé sur ce coup là, je recommande pas la castagne avec des avant-bras en charpie, surtout si c'est pour ruiner la moitié du rafiot à coups de flammes, j'avoue que c'est pas forcément la meilleure idée que j'aie eu. J'imagine qu'on s'en est sorti du coup ?

    Les mines fatiguées des marins lui donnèrent tacitement la réponse, d'une façon ou d'une autre, ils avaient gagné. Certains lui en voulaient visiblement d'avoir ruiné les cordages, d'autres de leur avoir fait goûter à l'enfer, et quelques uns, dont Cyradil, semblaient rassurés de le savoir toujours en vie. Loués soient les dieux de la forge, il était rudement résistant pour une si petite créature, et ses plaies avaient arrêté de saigner malgré leur vilaine apparence. La dame aux yeux de glace profita également de l'accalmie pour s'excuser auprès du nain et le remettre à jour sur l'état actuel des choses, mais Kérémir ne voyait pas la situation du même œil.

    Non, non c'est moi qui vous dois des excuses. J'ai poussé pour cette expédition sans étudier le terrain une seule seconde, c'est un échec total de préparation de ma part, et peut-être que c'était même pas nécessaire, j'aurais dû mieux considérer les autres options avant de nous lancer là-dessus. Mais bon, c'est fait maintenant, et au moins j'ai de bonnes nouvelles. Pendant que vous étiez pas là, j'ai testé le bois de chaque remontée, et il y en a plusieurs qui ont l'air assez bons pour la faire cette fameuse hache... Si je récupère l'usage de mes bras, ha !

    Il s'était efforcé de rire face à sa propre blague. C'était tout de même assez ironique, il avait rencontré Cyradil pour parler magie, et au final elle ne l'avait même pas vu faire en combat, et en plus il s'était lui-même trouvé décevant tellement ses blessures avaient diminué ses capacités... tout ça pour au final devoir attendre d'être soigné pour tailler ce satané manche car il avait besoin de ses bras pour ce faire. Mais ainsi allait le monde, il le savait bien en tant que chasseur, tout plan était amené à être chamboulé, et les imprévus étaient le quotidien des entreprises hasardeuses comme celle-ci. Quand aux questions, il en avait bien une qui lui était revenue, une question de la plus haute importance, mais elle devrait attendre, sa bienfaitrice n'était pas d'humeur à parler tout de suite et il n'avait pas envie de se triturer immédiatement la tête non plus. Un repos à l'Oasis avait été amplement mérité.

    Et c'est dans un brouahaha précipité qu'ils débarquèrent dans la crique du port, les soldats restés à terre avaient accouru en constatant l'état plus que déplorable de la partie supérieure de la caraque, ainsi que de l'état des matelots affairés aux écoutilles. Fort heureusement, aucun soldat reikois n'avait péri, mais ils prirent tout de même la peine de saluer le trépas des quatre marins qui avaient trouvé la mort en mer, puissent-ils trouver le repos au fond des flots. Ils s'occupèrent ensuite de transporter les trouvailles depuis la cale jusqu'aux caravanes, sous l’œil attentif de leur patronne. Kérémir quand à lui était parti retrouver ses rouleaux, et il fut atterré de découvrir qu'une partie avait été irrémédiablement endommagée par les eaux, maudite soit la précipitation dans laquelle il avait quitté la cabine. Il put tout de même sauver quelques documents avec l'aide de l'un des mousses, et sa mémoire était encore relativement fraîche sur le sujet, mais il était probable qu'il perde un peu de temps à retrouver certaines mesures sans référence écrite. Il lâcha un soupir de consternation avant de descendre sur les quais pour rejoindre Cyradil et les autres avec ce qu'il restait de son travail. Décidément, la mer n'était qu'une source infinie de problèmes, se dit-il.

    Mais l'heure était à la célébration pour les reikois, contre toute attente ils avaient réussi, et la bière coula à flots pour les rescapés de la bataille, même Kérémir accepta une pinte malgré les difficultés qu'il éprouvait encore à lever le bras, même avec les soins sommaires du médecin local, dénués de trace magique. Nul doute que ça laisserait quelques vilaines cicatrices une fois rétabli à moins que les talents de Cyradil ne soient capables de rapiécer la chair sans laisser de marques. La nuit ne fut pas des plus tranquilles pour le nain, la douleur le l'accablait encore sporadiquement et refusa de le laisser récupérer aussi bien qu'il l'aurait voulu.

    La petite troupe ne s'attarda pas outre mesure à l'Oasis après ça, ils firent vérifier leur marchandise aux portes, non sans payer une sacrée taxe qui leur valut droit de commerce dans les terres de l'empire, et les caravanes repartirent en sens inverse, vers Ikusa. Un temps de répit idéal pour discuter et poser cette question qui lui brûlait l'esprit, l'origine de la lueur bleutée qui se cachait derrière le voile.

    J'ai vu beaucoup de choses pendant mes voyages, des créatures maudites, des guerriers plus terrifiants encore, et nombre de mages étranges... Mais ce que j'ai vu sur le bateau, je ne l'ai observé que trois fois dans ma vie. Une fois à Kazan quand j'ai affronté la non-mort, et deux fois dans le désert face à des créatures magiques de la mer. Je compte pas me rebeller, je le vois que vous avez pas de mauvaises intentions, surtout pour vivre à Ikusa, mais vous avez pas une tête d'élémentaire. Je dois savoir, est-ce que c'est vraiment la magie de la mort qui brille derrière ce voile ?
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