Élégance, noblesse, propreté, finesse, sveltesse, splendeur...tout de son physique et de ses apparats indiquent la magnificence, le raffinement de sa provenance. Hsarus n'est, n'a jamais été et ne sera jamais de la basse populace, de par son simple nom bien entendu, mais aussi de par son propre prestige. Sa chevelure claire brille au soleil et sous les rayons lunaires d'un éclat platine. Ses yeux, vert comme le bronze oxydé, semblent percer l'âme d'une vivacité d'esprit hors du commun. L'on dit parfois que l'on peut percevoir l'astuce, la ruse et l'intellect d'un géni à travers son simple regard et c'est bien là ce que l'on constate chez l'héritier de la lignée Isenhart. Comme ses ascendants, sa silhouette est fine, grande, aux épaules carrée mais à la musculature élancée. Dans ce clan, personne ne semble gros, ni trapus et le jeune politicien ne semble pas avoir échappé au moule dans lequel ils furent tous forgés. Au final, sans être un être exceptionnellement beau, Hsarus ne semble pas laid non plus, au contraire. Son visage est bien découpé, plaisant à regarder, quoique pouvant parfois donner l'impression de prendre ses interlocuteurs de haut vu le peu de réactions que l'on peut normalement extraire de lui lors de simples conversations mondaines. De sa personne se dégage un charisme indéniable, accentué par une voix légèrement grave, dégageant assurance et éloquence. Le trentenaire articule bien, s'exprime bien et transpire la force de caractère.

Cette force de caractère ne s'arrête (bien entendu) pas à un simple sentiment de surface. Le blondinet est réellement une force de la nature et ne se laisse franchement pas marcher sur les pieds. Si sa langue d'argent (ou fourchue selon ses ennemis politiques) semble plus aiguisée que ses muscles ne sont gros, il faut néanmoins être sur ses gardes. La joute verbale n'est pas le seul terrain de compétition du Isenhart qui, toujours jeune et dans la trentaine, reste athlétique malgré tout. Pragmatique, fier, décidé, déterminé et dominant, Hsarus est loin d'être inapte à se défendre, lui ou ses points de vus, lui valant la réputation d'être fonceur, voir un peu trop sûr de lui. En effet, le républicain est légèrement égocentrique, égoïste aussi et possède un sens du devoir et du mérite laissant très souvent sa sentimentalité et ses émotions en dehors des équations humaines. Selon lui, un peuple solide et dominant ne se fait qu'à partir d'individus solides et dominants, les faibles et marginalisées devant se plier à la volonté de ceux qui osent et peuvent avancer les causes communes à de nouveaux niveaux. Bien entendu, Hsarus n'est pas assez stupide pour laisser savoir quels genres de défauts il peut avoir et il cachera bien ceux-ci derrière un voile plus agréable à regarder. Le mensonge et la manipulation ne sont que des outils à employer lorsque l'on veut dériver l'attention et l'intérêt des autres de soi, ou envers soi, aux besoins de la situation. Au point de vu de la loi, le politicien restera toujours plus en faveur de l'honnêteté, mais lorsqu'il s'agit d'appliquer cette dite loi, ou lorsque la situation le demande, il sait très bien que tous ne pratiquent pas ce même sens de l'ordre et de la vérité et n'hésitera pas à user de subterfuges afin de jouer sur un pied d'égalité avec ses adversaires. La politique reste un monde de serpents et d'opportunistes après tout.

- Je n'ai pas le temps, de prendre le temps, Monsieur...

Ce ne sera pas long, que quelques lignes pour nos lecteurs les plus assidus Monsieur Isenhart! Ce n'est pas une autobiographie que l'on vous demande tout de même!

Je cessai donc mon avancée afin de porter le regard sur le scribe qui me suivais déjà depuis quelques minutes déjà, tentant si bien que mal de documenter mes allés et retours entre mes propres locaux et ceux des bureaux administratif de Liberty. Les sourcils froncés, les paupières légèrement closes, je fusillai du regard le pauvre écrivain en herbe qui ne voulait probablement que récolter quelques pièces en pondant un article sur la nouvelle star montante de la politique Républicaine. Un silence écrasant se lia à la conversation à ce moment, tant l'oppression de ma désapprobation se faisait sentir face à cet exercice qui ne me tentait guère. Néanmoins, j'en comprenais les avantages que cela pouvait porter à ma carrière et décidai finalement de me porter au jeu. Je soupirai donc d'un seul coup, ravisant ma position, faisant volte-face en pointant du doigt deux chaises appuyées au mur le plus près de nous dans les corridors que nous empruntions à l'instant même.

- D'accord...prenez un siège, sortez votre plume et prenez des notes. Écoutez et écrivez, car je ne me répéterai pas deux fois. Dis-je en m'assoyant, me mettant rapidement à mon aise en décalant la chaise en diagonal afin de donner un profil trois-quarts à mon interlocuteur, portant aussi l'un de mes pieds sur le genou, écrasant mon bras par dessus le dossier de la chaise le tout dans un air décontracté malgré l'agacement dans ma voix.

- Oui...oui! Vous voyez, vous pouvez prendre le temps quand vous le voulez...ce n'était pas si...

-Le problème avec le temps, monsieur, c'est qu'il continue de défiler lorsque nous nous arrêtons et en oublions sa course. Un jour on s'arrête pour "profiter du bon temps" et le jour suivant l'on a des poils gris dans la barbe et des rides au coin des yeux. Profitez donc bien de ces précieuses minutes que je vous donne afin de vous fermer le clapet trente secondes et concentrez-vous sur votre travail afin que je puisse retourner au mien, d'accord? N'y voyez pas une insulte...seulement...quand l'on veut changer le monde dans lequel on vit et surtout par les temps qui courent, mieux vaut mettre tout le temps que l'on a au profit de nos buts et des défis à franchir. Vous comprenez? Ce temps que vous me prenez, c'est un temps que je ne peux mettre aux services du changement dans La République. Je ne dis pas là que votre travail n'est pas important, mais qu'il empêche le mien de se faire et d'avancer.

Mon ton se faisait cette fois-ci un peu plus amical, le débit de mes mots se faisant un peu moins précipité alors que mes muscles se détendaient après m'être posé sur le siège de bois dur orné d'un petit coussin. Attendant que le jeune homme ait enfin trempé la plume dans son encre et aie appuyé la pointe de son instrument sur le papier qu'il trainait, je commençai à réciter quelques lignes de mon histoire. Finalement, cette situation allait bel et bien tourner en biographie...

-Je suis né à Justice, au sein du clan Isenhart, richissime famille au passé déjà bien connu dans la sphère démocratique de la république. Notre richesse, comme vous le savez, vient de nos nombreux exploits tant en matière de marchandage qu'en temps de guerre. Mon père et son père avant lui sont de grands exportateur de ressources et constructeurs de navires pour la flotte militaire du territoire. Si leur intérêt dans la politique du pays fut toujours reconnu, je suis bel et bien le seul Isenhart à réellement me plonger dans cet univers jusqu'au cou et en faire une carrière.

- Et qu'est-ce qui vous a mené vers la politique? Un événement particulier de votre enfance? 

-Pas vraiment, non. Les Titans et les conflits qu'ils ont engendrés, la chute du Shoumei et les décisions prisent dans la République lors du conflit sont mes principales motivations. Mon intérêt dans la politique a toujours été existant, même lorsque j'étais étudiant à l'Université, seulement, j'étais plutôt concentré dans les affaires familiales. Aujourd'hui, mon point de vu est tout autre et mes intentions sont tournés envers la réussite et la survie de la république dans un monde où les conflits sont grandissants, omniprésents et surtout croissants et cela au sein même des murs de notre nation. La discorde ne cesse de se manifester et j'ai l'impression que la division au sein de notre territoire ne fait que s'accentuer. Il faut remédier à cela le plus rapidement possible.

-Vous avez parlé d'Université...faites-vous référence à Magic? Vous y étiez étudiant non?

- Effectivement, ce n'est pas un secret non plus. J'ai bel et bien complété un cursus en Assistanats magique. Comme mentionné, j'ai toujours eu un intérêt envers la politique et mes dons surnaturels ne pouvaient se cultiver d'eux-mêmes. J'ai donc passé la majorité de mon temps, ces dernières années, à compléter ce cursus. C'était le parcours le plus logique à entreprendre si je voulais parfaire à la fois mon art, mais aussi mes connaissances et mes idées de rejoindre la sphère dans laquelle j'œuvre aujourd'hui.

Prenant une pause, je me redressai quelque peu sur ma chaise, observant la plume du journaliste frotter le papier sur lequel elle couchait son encre. Il avait une belle écriture, mais ses mains légèrement tremblantes la gâchait quelque peu en offrant à ses traits de petites vagues imprécises. D'un simple sourire en coin, je me permis d'en faire la remarque, d'un ton à la fois amusé, mais approbateur.

- J'aimes lorsque les gens comprennent qu'un travail bien fait ne passe pas simplement par une étiquette respectable et une belle mise en page...dans votre cas. Votre calligraphie en souffre peut-être, mais vous ne me faites pas perdre mon temps et j'en suis reconnaissant. Vous voyez, l'essentiel c'est justement travailler sur l'essentiel. L'essence, la source de nos problèmes ou des défis qui se présentent à nous. Ce que vous faites là, c'est exactement ce que je veux faire ici. Je ne suis pas là pour faire des courbettes et pour mener les républicains dans des chemins sinueux et serpentins. Ce ne sera pas parfait, bien entendu, mais ça aura le mérite d'être clair... DIs-je en comparant ce que nous faisions là à ma vision du travail que j'espérais apporté sur le territoire.

-Oh...merci! J'apprécie votre transparence sur le sujet aussi. D'ailleurs, pour continuer...vous dites avoir terminé votre cursus dans les dernières années. Cela veut donc dire que vous n'avez pas nécessairement participer -activement- à la défense du territoire...non?

Je ne pu m'empêcher de sourire également à cette question qui pouvait, facilement, détruire la carrière d'un politicien si la réponse offerte n'était pas convenable. Jouer sur la situation en appuyant si précisément sur ce mot en particulier "activement", ne pouvait être le travail d'un amateur. Ce jeune homme savait où il voulait diriger la discussion et cette biographie prenait maintenant des airs de chasse au scandale. Cependant, c'était un piège facile à éviter si l'on savait le voir venir, mais aussi la mise en place dans lequel il avait été établis. Parcourir quelques sujets "basiques", mettre sa cible en confiance et attendre qu'elle relâche un peu son attention, qu'elle se montre vulnérable ou qu'elle semble développer un lien de confiance justement avant de la désarçonner d'une question choc et semer l'urgence et la confusion dans son esprit. Un stratagème efficace, parfois...mais pas contre moi...

- Effectivement, Monsieur. Comme vous le savez, abandonner un Cursus à l'Université Magic implique l'abandon permanent, le bannissement et donc l'incapacité de reprendre les études au sein de l'établissement. De ce côté, j'avais les mains liées. De l'autre, si nous parlons d'enjeux sociaux, il faut savoir que la position de la république dans ce conflit se voulait plutôt conservatrice. La république, elle-même, n'a pas participé -activement- à la résolution du conflit. En tant que démocratie, nous avons fait le choix de défendre nos frontières et n'avons pas, non plus, prêté main forte au Shoumei, par exemple, qui aurait pu bénéficier d'un réel soutien de notre part. Je ne dis pas non plus que nous "devions" nous préoccuper de leur sort, mais qu'il nous aurait été possible de le faire et de gagner un réel allié politique militaire dans cet échange. Mais...au prix de quoi exactement? De milliers de vies républicaines? Non...nous avons préférés, en tant que nation démocratique, protéger la vie de nos semblable afin de nous doter d'un avenir convenable suite à ce cataclysme...ce qui a permis aux enfants de la nation de pouvoir continuer leur vie. Les jeunes hommes sont devenus des hommes grâce à ce choix, pleinement actifs dans notre société, capable d'occuper des postes importants et de mener l'économie de notre nation à bien, au lieu de mourir dans un combat se déroulant au delà de nos territoire contrôlés. Je me sens chanceux d'avoir pu continuer mes études grâce à ces choix...oui. De plus, je suis en ce jour beaucoup plus apte à pouvoir aider mes concitoyens républicains en cas de force majeur, que je ne l'étais il y a quelques années. De là ma présence en politique d'ailleurs. Dis-je avec assurance, d'un débit qui se voulait rapide, oui, mais contrôlé.

Pendant un bref moment, les yeux de mon interlocuteur quittèrent son papier afin de croiser les miens. Les deux perles de jade que représentaient mes iris s'enfoncèrent dans cette joute visuelle jusqu'à ce que l'autre ne décide de rabaisser ses yeux sur son parchemin. Se faisant, il avait compris que je voyais maintenant clair dans son jeu et il rangea ses outils avant de se relever, suite à quoi je fis de même, quittant mon siège et reprenant une marche rapide vers les bureaux administratifs de Liberté où mon véritable travail m'attendait.

-Je n'ai plus de question...Monsieur Isenhart...vous pouvez...

- ...Arrêter de perdre mon temps? C'est déjà fait! Exclamai-je d'un ton enjoué en continuant de mettre un pied devant l'autre, ramenant les pans de mon manteau vers l'avant, le callant bien sur mes deux épaules, sourire aux lèvres. - ...Je ne suis pas né de la dernière pluie, Tristan. Je vous connais, je sais qui vous êtes et pour qui vous travaillez. Le seul scandal ici, c'est de m'avoir cru assez stupide pour tomber dans votre panneau. Sur ce, je suis désolé, mais...le temps n'attend rien ni personne. Au revoir!

Peut-être un futur intérêt envers le "SCAR", à voir. Je ne suis pas encore totalement décidé sur le sujet.