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  • Lun 28 Oct - 19:32
    C’est étrange, ce qu’il se passe là-bas, qu’il se disait. C’est étrange. On voit des trucs qui gigotent et qui flottent, qui tombent et qui explosent. Des gens meurent là-bas, par paquets de douze, c’est étrange, cette sensation qui fais frémir sa chair sous sa carapace qui s’anime de cet étrange mouvement de balancier qui lui donne des airs de labrador maritime tout cramoisi. Y’a de l’action là-bas, ça s’amuse ferme là-bas. Et surtout, ça lui rappelle cette sensation qu’il a eu quelques semaines auparavant, ce frisson étrange qui lui fais claquer de la carapace et frétiller ses pédipalpes. Il a envie d’y aller, il veut y aller, il –

    Il se retourne alors, les billes noires attirées par le mouvement élégant d’un Bigorneau retournant à l’étreinte de l’océan. Bientôt, il ne reste que deux trois retardataires sur le quai, lui y compris. Puis, l’air de rien, il se laisse glisser à l’eau et glisse sous l’eau avec une élégance et une facilité déconcertante. L’orichalque de sa carapace l’aidant à compenser sa masse. Faisant de lui un des marins les plus rapides quand il s’agit de nager sans faire appel à de la magie. Mais l’eau est trouble, vaseuse et crasseuse, c’est à peine s’il peut sentir le gout du sel et de l’iode passer par ses branchies. Et y’a cette étrange substance qui gène sa vision. Qui lui donne envie de se gratter l’œil et de l’arracher. Un trille sonore lui échappe, amplifié par l’eau jusqu’à ce que les explosions se fassent lointaines et que l’eau ne s’éclaircisse enfin. Au fond de l’eau, cachée dans les quelques récifs oubliés de la jetée, attendait patiemment la Ginette. Cette fidèle matrone des mers, la seule et véritable épouse de l’amiral. Nourricière et protectrice. Alors qu’il se laissa couler sur le pont, Eustache s’ébroua sous l’eau et fit vrombir le cartilage de son rostre. Alors que les autres marins s’accrochaient avec cette discipline qui en surprendrait plus d’un, Eustache lui se glissa dans la calle pour aller chercher sa meilleure copine.

    Sa plus fidèle amie, sa bien-aimée qui ne connais pas le jugement. Cette vieille copine qu’il préservait de la rouille en la caressant tous les jours, il enroulait sa chaîne autour de son avant-bras alors qu’il sentit le navire tout entier s’animer sous la volonté de son maître. Ginette se réveille, s’étire dans la longue complainte du bois qui craque et se tords, avant d’enfin se mettre en route. Eustache, lui, gigote de ses doigts griffus qu’il refermes autour de la hampe improvisée de sa meilleure amie. Remontant sur le pont, assez lourd qu’il est pour résister a la pression de l’eau déplacée par magie et l’orichalque l’aidant à mieux fendre le courant, il va s’attacher en enroulant sa pince autour du grand mât jusqu’à ce qu’enfin, ils arrivent là où ils auraient du être depuis bien longtemps.

    Il se retourne, alors que Ginette se repose à nouveau pour observer Doudou qui transmets ses ordres, Eustache, lui, réponds en signant ; « Plus faire semblant ? » suivi d’un « On s’amuse ? » suivi d’un « S’il te plaît. » et d’un autre « S’il te plaît. ». Ces questions restent un instant sans réponses, jusqu’à ce que Big G ne prenne la parole pour donner le ton, et ses antennules se tendent soudainement en une mimique d’exclamation qui s’approchait le plus d’un sourire sur sa face inexpressive d’homard monstrueux.

    Aussi, s’il avait été parmi les derniers à retourner dans l’eau, ici il était parmi les premiers à en sortir. Assez fort pour se tenir à la surface avec son ancre de combat, il alla s’approcher du quai intérieur pour se lancer à l’attaque, enfin, c’est ce qu’il comptait faire, si quelqu’un ne venait pas de poser sa main sur son épaule.

    - Tu m’aides ?

    Qu’il avait demandé, et comment lui résister ? Il avait l’air de pas bien pouvoir utiliser sa jambe et ça, Eustache pouvait le comprendre. Qu’il ait mal ? Non, le concept lui était parfaitement étranger, mais il avait juste ce qu’il fallait de plis à son chewing-gum rose pour comprendre l’inconfort, aussi, il lui fit signe de poser ses bottes sur le plat de son énorme pince pour ensuite le propulser sur les quais avant de grimper à sa suite. Pas de quartiers qu’il a dit le capitaine ? Pourtant Eustache ne perd pas de temps à réduire un homme en lui en enlevant bien deux d’un coup si puissant de son ancre qu’il le sectionne à la taille. Il pousse un trille strident, attrapant le mourant par le bras de sa pince pour l’utiliser comme une massue improvisée avec laquelle il écrase un homme. Des heures, ça fait des heures qu’il doit faire semblant d’être une pauvre petite chose fragile et sans défense, lui qui est la terreur des marins des côtes de l’est jusqu’à Ikusa elle-même.

    Il enfonce la cage thoracique d’un autre avec le pic de son ancre, son rostre vibrant au rythme d’un ersatz de rire. Enfin, enfin il peut se laisser aller à ses pulsions les plus sombres.

    Il tue, alors, frappe et massacre tous les humains qu’il croise dans cet entrepôt, conservant ses forces pour le moment opportun.


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    Bélial
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  • Lun 28 Oct - 20:19
    La Colére des Bougeoir
    Le Démon chez les Bougeoirs


    Blessé et épuisé, Bélial observe autour de lui le ballet macabre de soins partagés entre camarades. À quelques mètres de lui, des éclats de lumière et de murmures apaisants entourent les blessés. Un soldat au flanc ouvert est bandé avec soin, un autre, le visage pâle, reçoit des onguents pour apaiser ses brûlures. Ces gestes de solidarité éveillent en lui un ressentiment bouillonnant. Lui, le démon marqué par les cicatrices du temps et des batailles, en proie à une blessure grave – une longue estafilade de quarante centimètres le long du sternum et de l'abdomen – est ignoré. Cette hémorragie, pulsante et lancinante, saigne non seulement son corps, mais attise aussi une flamme intérieure de haine envers les mortels, qu’il perçoit comme de petites créatures égocentriques et aveugles aux douleurs de ceux qui ne font pas partie de leur cercle.

    Alors qu’il serre les dents pour retenir un cri de douleur, il est soudainement tiré hors de ses sombres pensées : une force étrange l’arrache lentement du sol. Il sent son poids disparaître, comme si son corps, meurtri et alourdi par les affres de la bataille, se trouvait soudain allégé. Tout autour de lui, les blessés, les débris, les caisses de provision et même les armes s’élèvent lentement dans une apesanteur surréelle, qui ne fait qu’ajouter au chaos des quais. Dans un sursaut d’instinct de survie, le démon  refuse de se laisser emporter. Il plante fermement le manche de son épée dans le sol, la lame encore dans son fourreau qu'il aura soigneusement attaché en amont, forçant ses muscles tétanisés par la douleur à obéir. En agrippant l’épée de toutes ses forces, il parvient à maintenir une certaine proximité avec le sol, espérant que la lévitation cesse avant que cette situation absurde ne prenne un tour encore plus funeste.

    Le calme ne dure que quelques instants. Brusquement, le sortilège télékinétique est interrompu, et tous les objets, les corps et les débris suspendus dans les airs sont ramenés sans préavis au sol. Bélial, bien que préparé, sent sa prise lâcher un instant ; il chute de quelques mètres et retombe lourdement sur le torse, son corps écrasé par la gravité retrouvée. L'impact est brutal, et il ressent une déchirure dans sa blessure déjà béante. La douleur éclate en lui comme une onde de choc, irradiant depuis son sternum jusqu'à la base de son abdomen. Le souffle coupé, il roule sur le côté, étouffant un râle d’agonie. Sa vision s’embrouille un instant, puis il réussit, avec des efforts inhumains, à se redresser. Les mâchoires serrées, Baalthazar se hisse sur ses pieds malgré les élancements cuisants de son torse, déterminé à ne pas se laisser abattre par la douleur.

    À ce moment-là, un appel parvient à ses oreilles, comme un éclat dans le brouillard

    - Bélial, on va contreattaquer !

    La voix, c’est celle de Zéphyr, cet ancien encapuchonné dont il ne pouvait blairer, qui semble diriger les opérations. Le démon ne prend même pas le temps de répondre ; l’adrénaline et la rage prennent le dessus sur la souffrance qui le tenaille. Ses muscles, endoloris mais tendus par la fureur, lui confèrent une énergie presque surnaturelle. En dépit de son corps meurtri, il se projette en avant, sa silhouette imposante, drapée de haine et de puissance, se dirigeant droit vers la source du chaos, le Rassasié.

    Le démon manœuvre habilement son arme dégainée, mobilisant toute la maîtrise accumulée à travers ses années de combat. La longévité, un héritage de sa nature infernale, lui a offert l'expérience et la précision de se battre avec une aisance déconcertante dans n'importe quelle situation. S'approchant de la créature, il jette un coup d'œil rapide à Zéphyr et Ruby, remarquant qu’ils s’apprêtent également à attaquer de concert. Calculant sa position pour que leur assaut gagne en efficacité, il se place à l’opposé d’eux, formant ainsi un triangle stratégique autour du Rassasié.

    Le garde du corps de l'ambassadeur Reikois serre son arme, les yeux fixés sur la parodie grotesque de visage que la créature arbore. Ses bras multiples, hérissés de griffes, se balancent avec une intention de carnage, et Baal sait qu’il lui faut viser avec précision pour atteindre une zone vulnérable sans pour autant exposer ses failles. Les battements de son cœur résonnent dans ses oreilles, un rythme qui se mélange au chaos ambiant des cris et des fracas métalliques. Ignorant la douleur qui menace de le submerger, il se concentre, prêt à porter son coup avec une rage contenue, alimentée par la haine qu’il ressent pour tout ce que cette créature et ce monde représentent.

    Au moment où la lame siffle en direction du Rassasié, il ressent un bref instant de triomphe, celui de la vengeance, aussi éphémère soit-elle. La violence de son assaut est telle qu’il semble déchirer l'air autour de lui, et le démon, dans son état presque frénétique, continue de marteler la créature de coups furieux. Face à l’abomination, il laisse éclater sa propre nature: une bête de guerre, animée par la soif de destruction et le refus d’être ignorée. Au milieu du sang, de la rage et du chaos, le géant ne laisse plus place à la douleur ni aux doutes; il n'y a que lui, la créature devant lui, et l’ombre de cette haine intense qu’il nourrit pour les êtres de ce monde.

    Résumé:

    CENDRES


     

    Bélial

    Là où je passe, je laisse naître le chaos sur mon sillage.



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    Mirage
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  • Lun 28 Oct - 21:59
    La Colére des Bougeoirs
    Dans le centre ville…



    Un moment de repos, enfin. Dans l’intérieur de sa veste se glissera l’unique main de l’ambassadeur, en extirpant un cigare de facture toute aussi exubérante que les vêtements qui le couvraient. La créature reposait désormais sous la carcasse d’un navire, peut-être s’était-il inquiété pour rien. Peut-être était-ce réellement la fin. Du bout du pouce de l’ambassadeur, une vapeur ardente s’échappa, allumant le tube de nicotine du reikois tandis que son regard fatigué retombera sur la sœur hématite, puis “Cal” avant qu’il ne …

    Tiens. La fumée attire le regard de l’élémentaire. Elle stagne. Refuse de monter. Comme si.. Non. C’est lui qui montait.

    Alors le Rassasié s'arracha aux débris. Il ne fallut pas longtemps à l’ambassadeur pour comprendre ce qui prenait lieu alors que son regard retombera presque mollement sur la créature qui avait décidé de faire de lui sa proie. Il pouvait absorber la télékinésie. Comme il s’en doutait.Et désormais il s’en prenait à lui, presque comme pour le punir d’avoir osé avoir prévoir ce fiasco. Un coup du destin ironique. “Fallait que ça soit moi. Evidemment que ça allait être moi put..” marmonnait-il dans sa barbe avant que les mots de la soeur hématite n’arrivent à ses oreilles, ne parvenant qu’à lui arracher un rire nerveux tant la suggestion lui paraissait absurde. Lui ? Faire diversion ? Depuis le début de la journée les siens s’évertuaient à lui rappeler que cette situation était le problème de la nation bleue uniquement, et maintenant ils voulaient qu’il continue à se mettre en danger pour leur beaux yeux ?

    “J’apprécie votre suggestion, je vais cependant devoir décliner.” Répondit-il sèchement à la républicaine alors qu’il tentait de prendre appui sur l’un des débris environnant, observant le danger imminent qui risquait probablement de lui ôter la vie. Peut-être avait-il une solution, peut-être que…

    C’est là que l’oreille interviendra, suggérant un assaut combiné avec l’aide de la sœur hématite et Bélial, cela bloquerait au moins la venue du Rassasié jusqu'à lui. C’était déjà ça de pris.

    Au loin, Mirage reconnut les ailes d’une vieille amie, qui s’affairait à la tâche malgré tout. Parfois, il oublierait presque qu’elle était une puissante mage tant il la fréquentait peu derrière des titres et rôles. Le fragment d’un sentiment d’inquiétude se surprit à naître chez le reikois. A sa plus grande surprise.

    Cependant, l’heure n’était pas de s'inquiéter pour autrui. Si ses “gardes du corps” s’affairaient à stopper la créature; les immenses projectiles qui allaient sûrement mettre fin à son existence eux n’étaient pas prêts de s’arrêter, en tout cas sans compter sans l’intervention d’un parfait inconnu. Inconnu qu’il ne parviendrait probablement pas non plus à identifier dans le chaos, mais ce type de débris n’étaient pas du genre à se neutraliser par eux même..

    La dernière collection de débris envoyée dans sa direction se rapprochait, bien que diminuée par les efforts de son sauveteur anonyme, alors, l’ambassadeur ne raterait pas sa chance de s’en sortir. La mana s’accumulait dans l’unique main de l’ambassadeur. Tourbillon d’énergie sans forme devenant presque gazeuse.. Vaporeuse. Alors que la mort était à quelques mètres, il tendit son bras, et relâchera tout. Roche, pierre, bois, corde. Peu importait, le tout sera engouffré par un nuage de vapeur et redeviendra poussière, incinéré, désintégré. Et au moins maintenant il était en sécurité… Et en train de retomber. “Que…”

    Suite à l’intervention d’une fae, la télékinésie absurde de la créature cauchemardesque disparaitra, laissant l’ambassadeur et tant d’autres (mais surtout l’ambassadeur) livrés à eux même face aux dures lois de la gravité. L'entraînement reikois ne s’oubliait jamais cependant, et Mirage pouvait remercier son agilité surhumaine pour sa capacité à récupérer ses appuis sans même se blesser.

    Peut-être que retourner à l’ambassade serait une bonne idée.

    Pensa-t’il; comme il avait pensé depuis que la mer avait décidé de rejeter l’Obseedra sur les docks de Courage, mais, fuir n’était plus une option, il était constamment obligé de se le remémorer. Extirpant un carreau de phantacier de l'arbalète de poing incrustée dans sa prothèse, le titan tiendra simplement entre son majeur et son index, visant silencieusement le Rassasié. De la mana se manifeste dans sa paume. Se compresse. Se compresse. Devient vapeur et. “Voilà.”

    De la pression sous vapeur, projetant un carreau de phantacier à une vitesse faramineuse directement dans le crâne de la créature. Quel effet est-ce que toucher son âme aurait ?

    Résumé:

    CENDRES


    "La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
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    Carl Sorince
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  • Lun 28 Oct - 23:11
    L’invitation à la fuite n’avait souffert d’aucune sorte de discussion.
    Les Sanglots et le fruit de leur rapine sur les talons, Carl se faufilait une fois encore dans les ruelles sombres d’une ville républicaine aux pavés souillés de sang et de larmes. Nausicaà la rescapée, bien incapable de savoir que son sauveur était aussi à l’origine de la plaie qui la faisait grimacer à chaque pas, conservait un silence plus gêné qu’intimidé, honteuse qu’elle était d’avoir eu besoin d’aide pour se tirer des griffes du pouvoir en place. Mais alors que l’hymne Shoumeïen continuait à résonner de ruelles en faubourg, que la pluie torrentielle laissait place à un temps plus adapté à la saison et que les flammes des innombrables incendies alentours se faisaient doucement maîtriser par quelques âmes charitables, la question de qui -ou quoi- pouvait bien représenter ledit pouvoir, après tout ce chaos, semblait légitime. C’était sans doute celle que les plus nonchalants habitants de la ville -coudes posés sur le bord de la fenêtre- devaient se poser, sans trop vraiment s’inquiéter des potentielles retombées. Pour les Shoumeïens condamnés à retourner pourrir dans les Bougeoirs, la réponse -dépourvue de surprise- était déjà tombée : Rien ne changerait jamais vraiment. Et ceux qui avaient le malheur de se trouver en bas de l’échelle sociétale continueraient à souffrir du poids de ceux des étages supérieurs. Pour les malchanceux des docks, qui obtenaient un avant-goût de la corruption dévorant les racines de l’arbre-monde, le souvenir d’une telle triviale préoccupation semblait si doux et innocent face à l’urgence.

    Les Sanglots, eux, ne s’étaient jamais vraiment posés la question.
    Pour ceux qui avaient ainsi abandonné leur pays à une mort certaine, les jeux de pouvoirs, les manifestations, les drames de toute sorte n’avaient jamais été que des terrains de jeu sordide, des moyens pour soutirer quelques pièces supplémentaires à celles et ceux qui ne trouvaient pas le courage de braquer eux-mêmes une lame sur la gorge de leurs prochains. Privés de morale, la bande de malfrats pouvait voir -et avait d’ailleurs déjà vu- son monde se consumer sans éprouver autre chose qu’un agacement passager. Les charognards ne pleuraient jamais lorsque les cadavres s’amassaient.
    Au contraire.
    Pourtant, nulle nonchalance cynique n’émanait de la silhouette longiligne du créateur des Sanglots. Réfugié derrière le masque d’un énième sourire satisfait, le Serpent grimaçait intérieurement au souvenir de la frêle Léonora qui les avait épargnés en moyennant un service qu’elle saurait -il n’en doutait pas- réclamer un jour. Son nom n’était pas encore connu en dehors des cercles de la pègre, mais les criminels -même les plus professionnels- n’avaient jamais su tenir leurs langues. Carl le savait bien, puisqu’il en avait coupé un certain nombre. Si par malheur l’information de sa place à la tête du Balancier remontait jusqu’à Léonora, le service qu’elle risquait de lui demander en retour pourrait s’avérer…
    Conséquent.
    “-Et maintenant?” Parvint enfin à cracher Nausicaà alors qu’ils s’enfonçaient dans un nouveau coupe-gorge.
    La question du fruit de mer préféré de l’Amiral autoproclamé tira Carl de ses réflexions. Il freina son avancée pour jeter un regard en biais à l’auteur de la question.
    “-Maintenant ma chère, nous allons vous tirer de cette ville…Puis vous nous amènerez à votre bien-aimé amiral.

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  • Mer 30 Oct - 8:35
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    TOUR 13

    Front Ouest

    Boulevard des Mages Rondelets

    Pancrace - Gunnar


    Un léger passage de ses doigts sur son septum permit de reconfirmer ce que la magie lui faisait ressentir, le Capitaine Bremer à force d’insister sur sa capacité réparatrice parvenait bel et bien à faire repousser d’abord les follicules de son apparât facial mais aussi la longueur des poils de sa moustache. Une densité familière venait de s’ajouter à la sensation un peu factice de celle qu’il avait fait apparaître par métamorphose et Gunnar pu finalement conjurer complètement son sort de changeforme pour enfin arborer la même moustache que celle qui faisait la fierté de son porteur et la convoitise de ses dames. Comme quoi qu’importe les efforts de l’ennemi pour raser et détruire ce qui avait demandé tant d’effort à voir le jour, il suffisait toujours d’un travail appliqué par des hommes dédiés à la tâche pour reconstruire depuis les cendres. Le Capitaine Bremer, avec son collègue, subordonné et accessoirement ami le futé Dorian, peuvent enfin se concentrer pleinement sur les tâches à venir pour clôturer cette manifestation infernale.

    Les rangées d’Officiers Républicains épuisés s’alignent de nouveau derrière les mantelets redressés par Pancrace et ses hommes à l’instant mais contrairement à tantôt, quelque chose a changé. L’ambiance n’est plus vraiment aussi acharnée et tendue qu’elle ne l’était auparavant, les shoumeïens marchent en observant un calme presque mystifiant si on le compare à l’excitation et à la colère d’il y a quelques heures. Une sensation de quiétude qui est grandement renforcée par les tonalités religieuses de l’hymne shoumeïen qui monte dans les rues de la Nation Bleue. Certains des Officiers pressent un peu la procession mais finissent bien vite par simplement laisser les migrants avancer à leur rythme, cet instant de communion dégage une solennité si sincère qu’elle ne peut que réduire les médisants à un silence dubitatif à défaut de les émouvoir. Tandis que les collègues de Dosian essaient de proposer des premiers services aux blessés, le reste des Officiers commencent déjà à déblayer les rues et à préparer le levé du dispositif de sécurité. Certains des OR s’attaquent d’abord à démonter les chevaux de frises au fur et à mesure que la marche progresse et ne les laisse derrière elle, d’autres ramassent les débris et essaient de rassembler le plus gros des déchets arrachés ça et là, faisant des piles des débris de verre et écartant du passage les quelques lampadaires arrachés, d’autres enfin comme Bistouri et Tarot suivent les instructions de leur supérieur et commencent à s’occuper des blessures les plus mineures en prenant en charge les quelques manifestants qui s’agglutinent autour d’eux en les voyant opérer à des soins. Il y a quelque chose d’ironique, de peut-être un peu hypocrite dans ces shoumeïens qui se laissent soigner par les mêmes Officiers contre lesquels ils hurlaient leur colère il y a encore peu de temps, mais au fond de cette scène transparait pourtant une vérité bien réelle: les Officiers ne font que leur travail, ils sont des hommes, mûs par des motivations disparates, parfois par la simple perspective d’un salaire, parfois par un compas moral ou un sens du devoir, mais ils restent des employés d’un système dont ils ne représentent qu’une dent d’un rouage dans un des obscurs engrenages. Ils ont peut-être une petite part de responsabilité dans leur oppression, mais la peur des conséquences à s’y opposer lorsque c’est devenu son travail n’est-ce pas humain? De l’autre côté des pansements et des bandages, ces gens qui manifestaient, dont une partie des leurs se sont même battus contre les forces de l’ordre, qui cassaient, insultant et blessaient, ces gens qui sont acculés par des mois de maltraitance, d’inconsidération, de délaissement, de mise à l’écart et de diabolisation, ces gens qui devaient chaque jour affronter une nouvelle matinée sans manger et une nouvelle soirée dans l’insécurité, peut-on réellement les blâmer?

    On peut.

    Mais c’est humain.

    Les Officiers regardent en silence le cortège défiler dans le sens inverse, la tension a cédé sa place à un qui-vive sous jacent, mais les faits sont là, dans ce moment de retombée, les gens redeviennent des gens et se rappellent qu’ils vivent dans la même ville, dans la même nation. En tête du cortège la délégation shoumeïenne ouvre la marche vers les Bougeoirs et dépassent enfin la porte du Centre-Ville, invitant le reste de la procession à leur emboîter le pas. Pour les bleus le travail ne s’arrête pas là, les Officiers doivent encore s’occuper du plus important pour faciliter les travaux de la voirie le lendemain. Bistouri plongé dans le bandage d’un bras tailladé ne tourne même pas la tête lorsqu’il perçoit une énième présence s’approcher de lui, pas plus qu’il ne lève un sourcil lorsqu’il capte les pleurs de la gosse qui lui tire sur la manche, mais c’est aux premiers mots de la piote qu’il tend instinctivement les pansements à Tarot:

    ”Mo-mo-monsieur… la Lieutenant veut un médecin parce que le soldat va mourir.”

    Bistouri regarde la môme en haillons détrempés dont les yeux rougis laissent bien comprendre qu’il n’y a pas que la pluie qui macule ses joues. L’Officier Républicain essaie tant bien que mal de tirer des explications de la gosse et il se tourne alors vers ses collègues avec un regard un peu alarmé. Il y a une urgence ailleurs, et comme les rues des quartiers nord pullulent encore de groupuscules plus ou moins hostiles, il serait sans doute mal avisé d’y envoyer Bistouri tout seul.



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS FRONT OUEST GP:



    Le Musée

    Quartier du Musée

    Leif - Léonora


    La notion de justice est un concept fabriqué par l’homme de toute pièce, et par conséquent, il n’existe dans la nature sous aucune forme. Cette valeur pourtant si cher à la République qu’elle a baptisé une des ses trois plus grande ville repose uniquement sur un système arbitraire de lois et de compas moral décidé par une société continuellement changeante, et l’injustice est donc naturellement omniprésente selon la définition même de son opposé. Ainsi il est injuste que la vie obéisse aux lois naturelles de la sélection, il est injuste que la population des Bougeoirs n’aie été poussée à la manifestation à coup d’oppression, et surtout il est injuste que le corps humain soit capable des plus grandes prouesses pour survivre dans des conditions absurdes, tandis que dans d’autres circonstance il puisse paraître si cruellement fragile. Pendant que Léonora de Hengebach tient dans ses bras le corps de Leif Brynjolf sous la pluie au milieu d’une eau rougeoyante, la Lieutenant commence à comprendre que l’injustice ne va pas tarder à frapper une nouvelle fois. En dépit de ses formidables capacités régénératives, le Lycanthrope a déjà perdu tant de sang avec sa jambe arrachée grossièrement et ses bras perforés de toute part que son palpitant peine à faire tourner le reste de sang dans son système. Ce si précieux carmin qui tourne dans ses veines est de surcroit pourvu de moins en moins d’oxygène à mesure que son poumon droit sous-alimenté échoue à fonctionner correctement, puisque l’air que le loup-garou inspire est fatalement à moitié pompé entre son organe respiratoire et la peau de plus en plus tuméfiée de sa poitrine. De l’autre côté de son torse son coeur se met donc à battre archaïquement, l’arythmie de son palpitant faisant écho avec la chamade dans celui de son Lieutenant dont la peur de le perdre la fait trembler.

    Alors que la vie de Hengebach s’acharne une nouvelle fois sur elle en quittant les yeux de Leif, la jeune femme se retrouve de nouveau seule dans la rue, serrant contre elle ce qui était il y a quelques secondes encore un de ses meilleurs amis, mais n’est maintenant plus qu’un cadavre sans lumière qui ne lui ressemble que vaguement. La shoumeïenne baisse les yeux pour regarder le visage mort de son subordonné et constate que sans cette étincelle de souffle, les traits figés de son désormais ancien camarade lui paraissent alien, Leif était trop expressif, trop jovial, trop… vivant pour que ce corps puisse possiblement être le sien n’est-ce pas?

    Dans la tristesse, la Lieutenant ne prête presque aucune attention à l’apparition de quelques taches empourprées à la surface du cadavre, pas plus qu’elle ne peut remarquer celles qui se forment sur sa propre peau sous son uniforme, feu le lycanthrope en arbore plusieurs, ce qui s’apparente d’abord à des hématomes se révèle rapidement être autre chose tant ils se délimitent rapidement sur sa peau, et bientôt les veines pourtant délestées du lycanthrope exsangue se teintent légèrement de noir aux abords de ces sortes de pustules. Léonora enserre un peu plus le cadavre de son ami, comme pour profiter une dernière fois des quelques onces de chaleur qui lui restent encore.

    La douleur déchire ses flancs quand les ongles de Leif lui rendent férocement son étreinte et elle lache un hoquet de surprise.

    Les réflexes de toute une vie vouée à la vocation martiale, à la voie de l’assassin et au service de l’épée reprennent immédiatement le pas sur la vulnérabilité et l’émotion dans laquelle était plongée la jeune femme, elle sursaute en arrière et se dégage d’une paire de mètres pour constater avec effroi que le corps du lycanthrope bouge de nouveau, ramené à la vie par une force ésotérique dont le noir dessein est visiblement de pousser plus loin l’horreur de ce moment funeste. Elle n’a pas pu arriver à temps pour pouvoir le sauver, une fois de plus elle perd un être cher sans avoir pu y faire quoi que ce soit, et maintenant la Veuve Noire voit en face d’elle son plus cher ami se relever dans la mort pour l’attaquer.

    La justice n’existe peut-être pas dans la nature, mais l’injustice elle, elle est omniprésente.

    Les Rues

    Carl


    Seul dans les rues avec ses compagnons, Carl Sorince avance sous le temps finement pluvieux en escortant la Méduse de l’Amiral. L’hymne shoumeïen qui résonnait dans les rues commence un peu à s’estomper au fur et à mesure que la foule s’éloigne vers l’est de la ville, laissant le Serpent et le Quartier du Musée derrière eux. Les émeraudes du bâtard d’Élusie regardent autour de lui en trônant éternellement au dessus de ce sourire à moitié feint mais totalement traître, elles se posent sur les quelques groupes d’Officiers Républicains qui quadrillent les rues à la recherche des groupes dissidents d’émeutiers éparpillés dans la cité, invitant les quatre criminels incognito à circuler sans s’attarder pour faire enfin revenir le calme à Courage. Cherchant à quitter la ville le plus rapidement possible, Sorince profite de sa position déjà bien proche de la porte nord de la cité pour s’y diriger quitte à bifurquer plus tard vers l’ouest pour regagner Justice ou même faire un détour par le sud à Brumerive, mais au détour d’un croisement il se fait presque rentrer dedans par un OR passablement pressé qui s’excuse en bafouillant de façon inaudible, le gardien de la paix visiblement paniqué se remet debout aussi sec et se relance en direction de la rue d’en face où il hèle une escouade qui venait justement en direction de Carl pour lui dire de dégager au plus vite.

    ”Capitaine! Capitaine eh! Capitaine!” L’Officier interpelle le gradé sous les yeux curieux du Serpent tandis que le principal concerné marque une halte pour l’écouter. ”Il nous faut des renforts immédiats à Wessex-Maritime!”

    ”Wess- pourquoi? Qu’est-ce qu’il s’y passe Officier?”

    ”On s’est fait attaqué par des gars armés, ils sont sortis de la flotte et nous sont tombés dessus par derrière…”

    Alors que le petit groupe de Sanglots se fait le témoin inopiné de cette conversation, Nausicàa se penche vers le Serpent et lui susurre d’une voix langoureuse:

    ”Wessex-Maritime c’est là où l’Amiral voulait se rendre pour tout faire péter, Ma tentacule à couper que c’est lui qui leur est tombé dessus.”

    Un rapide coup d’oeil supplémentaire en direction des Officiers et le dirigeant du Balancier compte à la volée le nombre d’Officiers présents, avec le messager qui va sans doute poursuivre sa route ailleurs ils sont une douzaine, ça fait quatre par personnes, un combat extrêmement déloyal d’autant que l’avantage du nombre est exponentiel dans une situation désorganisée où il leur est impossible de réduire leurs angles d’approche, les prendre en affrontement de face à un contre quatre serait difficile pour n’importe qui. Mais pour eux?

    Facile.

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS MUSÉE CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS MUSÉE GP:



    La Mairie

    Mairie et le Parvis

    Konrad - Hélénaïs - Didier


    Alors qu’une tension palpable s’installe entre le Commissaire Lightborn et la Sénatrice de Casteille, le reste du haut commandement de l’opération des Bougeoirs se braque d’un seul coup en entendant la révélation de la politicienne. Le visage du Commandant des Effraies est illisible derrière son masque mais celui du DSI du SCAR et celui du Commissaire Patoche sont alertes suite aux propos de la jeune femme, tandis que l’expression du Préfet concerné change du tout au tout, passant d’une simple mine renfrognée qu’il arborait tantôt à une véritable perplexité, il semble réfléchir peu à peu à l’origine de ses derniers emportements en distribuant ses ordres et paraît comprendre deux ou trois choses tandis que son Commissaire parvenu emporte la Sénatrice à l’écart pour lui susurrer quelques mots. Les agents de liaison continuent de faire transiter les informations autour d’eux tandis que les autres sous-officiers présents coordonnent tant bien que mal la fin de la manifestation, Les différents blessés commencent à affluer à l’intérieur de l’hospice improvisée et les forces de l’ordre se retrouvent partagées au sein de la Mairie entre les tâches de logistique et de coordination, et celles de soins et d’accueil des manifestants blessés ou handicapés. Les Effraies d’Acier qui stationnement dans le bâtiment coupent les accès au bureau du Maire et assurent que seul l’entrée et les premières salles du rez-de-chaussée soient accessibles par la foule qui pénètre la Mairie, tandis qu’à l’écart dans un petit salon, Cécilia Genova et Didier Van Strijdonck continuent de discuter.

    La jeune femme et le marchand observent d’abord quelques dizaines de secondes de silence en regardant les autres manifestants être conduits autour d’eux dans les pièces reconverties en infirmeries de fortune, certaines des personnes sont plus blessées que d’autres avec des visages déjà enturbannés dans des tissus imbibés de rouge pourpre, tandis que le reste affiche des blessures un tant soit peu plus légères avec des membres meurtris ou des estafilades visibles à travers des vêtements déchirés. Les deux civils ne savent pas vraiment ce qu’ils attendent à ce stade, mais les propos de Didier font écho dans les pensées de Cécilia, elle sait qu’il a raison, que ce n’est qu’une question de temps avec qu’on ne l’aborde pour l’utiliser. Elle ne sait juste ni quand ni comment. Le sentiment de vulnérabilité qui l’avait habité tantôt commence lentement à se résorber au fur et à mesure qu’elle prend conscience non seulement de la situation mais aussi de l’avenir proche dans lequel elle s’engage. Elle savait pourtant bien que son retour à la société ne serait pas exactement une partie de plaisir, mais la considération des risques et du poids qu’elle encourt à le faire dans de telles conditions après le massacre à la Banque des Chaînes, la perte de ses alliés proches devant la salle des coffres et l’épée de damoclès qui plane maintenant au dessus de sa tête avec le nom du SCAR dessus… ce n’était pas comme ça qu’elle avait imaginé la vie non.

    Elle finit par reprendre la parole et s’adresser à Didier. Loin d’être dupe et initiée non seulement aux ars de la haute sphère des Grandes Familles mais aussi désormais rompue aux manigances plus retors de la rue, elle se méfie naturellement du marchand dont elle n’achète toujours pas la simple présence inopinée à l’intérieur de la Banque des Chaînes mais dont elle sait aussi qu’il peut être tout aussi coupable de manipulation que ceux contre lesquels il tente de la mettre en garde. Tout le monde en République utilise tout le monde, c’est un fait. Tantôt les gens de votre propre famille, tantôt les professeurs qui vous ont forgé, tantôt votre conjoint, celui en lequel vous avez pourtant le plus confiance, nous sommes tous des pions dans un échiquier qui nous dépasse et Cécilia ne l’ignore pas, elle cherchait juste à s’y frayer une place en tant que pion, récupérer la vie qu’on lui avait arraché, c’est tout ce qu’elle voulait. Peut-être qu’en Didier elle trouvera une aide pour y parvenir à défaut d’un soutien, ou peut-être que…

    ”Et vous Van Strijdonck? Qu’est-ce que…” elle hésite un peu, elle était tellement obnubilée par ses propres maux qu’elle n’avait pas vraiment accordé de pensée au marchand à ses côtés et elle formule ses phrases en même temps que ses réflexions. ”... à quoi ressemble la suite pour vous? Vous me dites être commerçant, quelqu’un de négociations et de compromis… et… un partisan de mon oncle.”

    Sans tirer de conclusions trop hâtive, elle sait déjà qu’elle peut donner une certaine considération à Didier. Avoir sa carte au parti Genova dénote un alignement Conservateur identique au sien, mais ce n’est pas non plus un feu vert pour lui faire confiance. Le Parti Genova s’est passablement délité pendant les huit ans de mandat sous Mirelda, le chef du Parti politique ne pouvait officiellement plus être le Patriarche puisque celui-ci était cloîtré chez lui en permanence, et sans tête forte pour le diriger il a perdu un nombre colossal de membres devant la pression gargantuesque du Parti Goldheart nouvellement formé. Avec le Parti de l’ancienne Présidente enfin dissout et le retour de la Famille pluri-millénaire sur les devants de la scène, il y avait une une recrudescence énorme de partisans dans le PGA, reste à savoir si Didier était un de ces nouveaux adhérents, un ancien qui avait retourné sa veste et revenait là où l’herbe était plus verte ou un des rares à être resté au PGA tout du long. Le mercantilisme était après tout une des valeurs phares de Mirelda, donc il y avait fort à parier pour Cécilia que Van Strijdonck était peut-être plus mielleux qu’il n’y paraissait.

    ”J’aurai peut-être besoin d’hommes comme vous. Pour ça je dois d’abord parler à mon oncle, et pour ça il faut déjà que je mette tout ceci derrière moi. Kister doit tenir sa langue, le SCAR aussi.” Elle octroie un regard en coin à Didier. ”Ça vaut aussi pour vous n’est-ce pas?”

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS MAIRIE GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS NGR:



    Le Port

    Wessex-Maritime

    Bigorneau - Saumâtre - Doudou - Eustache


    Wessex-Maritime, bien qu’une compagnie privée il s’agit d’un des centres de production naval les plus importants de la République. Financée en partie par la Grande Famille éponyme et l’autre par le Maire déchu, la demi-douzaine de cales sèches massives qui s’engagent dans l’océan depuis les côtes de Courage ne s’est pas faite en un jour, la compagnie maritime qui se spécialise avant-tout dans le commerce pour le compte du Blaiddyd n’a pas toujours eu ces chantiers navaux, mais a surtout bénéficié de la chute des Genova pour faire l’acquisition des cales de la Compagnie Horizon, aidant ainsi l’ancien Président à liquider ses avoir pour pouvoir assurer son retrait de la vie politique pendant que Mirelda s’acharnait à l’éclipser du marché. Ces huits ans ont vu plusieurs aménagement se faire dans les chantiers navals et avec la récente fabrication du Parangon de Justice en un temps absolument record, la compagnie d’Arès s’était officiellement désignée comme une faiseuse de miracle au sein de la navale du Sekaï. Chaque cale est d’une taille colossale, permettant l’assemblage de A à Z des galions de la République, des modèles militaires de la Societas ou des plus gros vaisseaux de transport de commerce du monde, la plus grande possède des dimensions hors-norme, ajustée tout récemment pour pouvoir accueillir l’énorme carcasse du vaisseau du Contre-Amiral pendant sa mise au point. En bas de chaque cale repose un fond vaseux plus ou moins évidé selon l’utilisation et le niveau d’entretien des chantiers, légèrement réhaussé par les précipitations diluviennes de la journée. Plusieurs grandes grues de montage aux coins de chaque cale permettent d’acheminer le bois de construction en bas des échafaudages et de déplacer les morceaux les plus imposants des navires tandis que des nacelles et des plateformes intermédiaires facilitent la navigation le long des squelettes de bâtiment dont certains en pause sont encore dans les quelques cales sèches occupées.

    Leurs murs en pierre et en acier soutiennent les bords des cales pour contrer la pression de l’eau qui ne demande qu’à s’engouffrer dans les cales, et si l’utilisation de magie permet certainement de faciliter la construction de ces réceptacles aussi énormes, c’est déjà une question de coût qui vient à l’esprit en voyant l’ensemble et les proportions des chantiers de Wessex-Maritime, mais aussi une question d’équipement. Qu’importe la puissance magique déployée pour évider l’eau ou faciliter la construction des cales sèches, le matériel, l’outillage, les grues, les poulies colossales, les engrenages et les renforts d’acier présents dans tout les équipements de grande taille, tout a dû être commandé et fabriqué sur mesure pour pouvoir accommoder des tailles aussi dantesques que celles de navires, c’est un sacré paquet d’argent et un sacré paquet de temps qui a été nécessaire pour en arriver là.

    Ce serait vraiment dommage si quelqu’un faisait péter tout ça.

    Bigorneau et son fils adoptif arborent des sourires aussi grands que leurs faces de squales ne le leur permettent tandis qu’ils envoient les derniers Officiers Républicains qui leur font face rejoindre amicalement la longue liste des victimes des Brumeriverains. Si réduire à l’état de cadavre une bonne poignée de bleus-bites n’avait rien d’un exploit pour les loups de mer qu’ils sont, le petit exercice ainsi que le cheminement de la Ginette jusqu’ici eurent au moins le mérite d’accroître un peu plus les saignements du forban fessier de l’Amiral qui se tenait désormais avec une main contre un poteau pour soutenir son appui. La pluie joue en leur faveur en s’amenuisant, mais ça ne leur sera même pas nécessaire. Grâce à leurs magies élémentaires les barils de poudre s’assèchent à vue d’oeil et la salpêtre noire s’éclaircit visiblement, elle sera bientôt prête à l’emploi après quelques efforts. Ce n’est que quand le vrombissement d’un homard désoeuvré après avoir tué tout le monde se fait entendre que les pirates de la Ginette ne se retournent pour voir ce qui préoccupe leur boscambusier. Se grattant avec perplexité son rostre de sa pince, Eustache pointe de son autre main le petit navigateur aux recettes culinaires de trublion qui s’affaire sur les tonneaux avec Saumâtre, et effectivement c’est sur la peau blanche de l’axolotl que c’est tout d’abord le plus flagrant: quelques taches violacées ont fait leur apparition sur la peau de l’hybride, transformant Doudou en un axolotl à pois ce qui est sans doute une amélioration depuis sa dernière métamorphose involontaire. Alors que le marin concerné se questionne sur ce qui lui arrive, les autres hybrides et tritons se mettent à remarquer à leur tour la présence des sortes d’hématomes foncés qui déteint forcément moins sur leur peau déjà bleu. Ils n’ont pas le temps de se questionner plus loin qu’un beuglement rauque et inintelligible se fait entendre non loin d’eux, suivi tout de suite après par un hurlement mêlant douleur et surprise: une des méduses de l’Amiral se retrouve prise au piège par un des Officiers qui devait sans doute feindre la mort comme le lâche qu’il est, mais pas si lâche que ça quand même puisque mordre quelqu'un jusqu’au sang comme il le fait en plantant sa mâchoire dans la cheville de la forban nécessite bien un peu de détermination.

    Si l’Amiral est le premier à réagir à cette nouvelle attaque portée à ses petites méduses préférées (parce qu’elles sont giga-bonnes il ne faut pas l’oublier) il halte cependant bien vite son geste quand un deuxième Officier commence subitement à se relever et à courir en direction d’un des pirates proches pour se jeter sur lui. Il y a dans la hargne soudaine dont le bleu fait preuve un courage que l’Amiral ne trouve d’ordinaire pas chez ces fiottes de républicains, mais il commence bien vite à se dire qu’il y a peut-être autre chose qui cloche quand un troisième Officier se met également en mouvement: celui qu’Eustache avait tranché en deux tantôt avec son ancre, lui normalement qu’importe la poussée d’aile qu’il ressentait pour X ou Y raison, il devrait pas se relever, et pourtant un regard vitreux et des dents qui claquent accompagnent la vision comique de ce torse découpé qui rampe vers eux tandis que peu à peu, tout les ORs reviennent à la vie.

    Y’a vraiment pas moyen de faire un attentat en paix ici c’est grave.

    Les docks - sur les quais

    Bélial - Zéphyr - Mirage - Ruby - Athénaïs - Kieran - Fulgurys - Vanay - Jamby - Verndrick - Orifa - Xera


    Caisses, cordes, chargements, marchandises, étales, barrières, bref tout ce qui avait eu la mauvaise idée de se trouver dans les parages sous l’influence télékinétique du Rassasié retombe brutalement au sol lorsque la gravité recommence soudainement à faire effet. La créature ésotérique se tortille sous la magie curative de Xera et le retour aussi abrupte à la normal cause en lui-même presque autant de chaos que l’apesanteur n’en a suscité. Les citoyens qui étaient initialement venus en soutien aux réfugiés et qui s’étaient retrouvés pris dans la zone d’effet du Rassasié s’écrasent au sol dans un vacarme paniqué de cris de douleurs et de hurlements de peur, ceux qui le peuvent s’enfuient à toute jambe en espérant mettre le plus de distance possible entre cette aberration et eux. Les moins chanceux restent couchés à terre, cloués par la douleur de leur chute ou plus gravement mourant à cause d’un angle d’atterrissage infortuné ou d’une caisse qui a profité de l’apesanteur pour planer au dessus d’eux avant que la gravité ne revienne. Un bordel sans nom jonche désormais les docks et limite la mobilité des combattants, mais la sécurisation de la totalité des passagers de l’Obseedra à l’intérieur du hangar a au moins le mérite de débarrasser le terrain de l’affrontement d’éventuels victimes collatérales. Feulant avec fureur et exprimant ainsi pour la première fois un état qui puisse s’approcher d’une émotion humaine, le Rassasié connaît un bref instant d’interruption lorsque non seulement sa télékinésie lui fait défaut mais qu’en plus sa cible actuelle en la personne de l’Ambassadeur se soustrait à ses frappes. Les multiples bras de la créature corrompue essaient de partir à la poursuite de l’élémentaire reikois pour l’attraper en vain, et la seule chose que les mains avides du Rassasié parviennent à attraper c’est la lame en acier noir de l’ancien haut-paladin de Shoumeï:

    ”Vade puer Titanis!”

    L’épée du non-croyant découpe la chair ombrale de l’engeance avec une facilité déconcertante, que ce soit par la force naturelle de Vorès, par le geste expérimenté du vétéran ou grâce au matériau particulier de sa lame, une des nombreuses paires de bras du monstre tombent à terre sans pourtant jamais l’atteindre puisque les membres sectionnés s’évaporent avant de toucher le sol. Vorès a tout juste le temps de se retourner pour continuer son assaut qu’une des grandes griffes du Rassasié le frappe à la cuisse puis au torse et l’envoie rouler un peu plus loin, indemne grâce à son armure de haut-paladin mais sonné par la force du coup. Un florilège d’assauts déferle alors pour imiter le vétéran shoumeïen, avec la preuve nouvelle que le Rassasié peut être vaincu et qu’il est vulnérable à la bonne vieille méthode traditionnelle de l’épée, Zéphyr, Ruby et Bélial frappent de concert et les lames en bronze céleste, justice solide et acier républicain s’abattent là où elles le peuvent, tranchant bras et mains ténébreuses sans arracher ne serait-ce qu’un gémissement à une entité si profondément différente d’eux qu’elle ne semble pas éprouver de concept de douleur, une absence de perturbation outre la perte d’un membre qui finit par surprendre les trois combattants, puisque les autres mains grouillantes du Rassasié essaient d’agripper à la fois l’Agent Mystique et l’Oreille mais ne parviennent qu’à saisir la première, et la projette ensuite violemment contre le second. Une autre pince ténébreuse effleure tout juste les vêtements de Baalthazar, échouant à venger la perte de ses autres appendices.

    Blessé et amoindri, le Rassasié se déplace d’une façon toujours aussi évocatrice et répugnante pour se repositionner de telle sorte à avoir ses trois adversaires immédiats en face de lui, non pas par un quelconque sens stratégique puisqu’en ce faisant il se place dos à la digue et limite ainsi sa propre mobilité, mais plutôt par un instinct plus simple, presque animal. Le monstre corrompu se redresse alors sur certains de ses membres préhensiles pour culminer à plus de deux mètres et demi de hauteur, et au moment où il s’apprête à relancer un assaut sur le groupe, une flopée de carreaux tirés par les Brisemurailles de la Général s’enfonce autour de l’entité dans le bois des quais, ricochant sur les pierres de la digue et trouvant parfois la chair plus fragile de la créature, l’envoyant pencher légèrement sur le côté tandis qu’un autre carreau bien plus létal fuse en direction du monstre. La pointe en phantacier tirée par l’Ambassadeur à charge de revanche se fiche dans ce qui aurait été la poitrine de l’hôte du Rassasié, et l’engeance protéiforme se fige un bref moment en recevant le projectile. L’espace d’un instant tout le monde retient son souffle, les trois bretteurs en particulier ont le regard rivé sur l’unique menace qui se tient encore debout malgré une blessure normalement létale pour quiconque… mais le Rassasié n’est ni humain, ni organique, ni même vivant. Comme ses yeux blancs et laiteux sont tout à fait homogène et dépourvu de pupille, il est difficile de clairement savoir ce que cette entité fixe, mais Bélial se rend bien compte que ce n’est pas lui qui fait l’objet de l’attention du monstre.

    Un zombie, ayant certainement profité de l’apesanteur et de la désorganisation qui s’en est suivi pour se frayer un chemin -ou atterrir ici par inadvertance?- jusque là, passe entre Zéphyr et Ruby pour courir sur le Rassasié, et la surprise combinée d’un nouvel arrivant dans l’équation en plus de sa nature morbide est telle que les combattants n’ont pas le temps de clairement réfléchir aux conséquences de sa présence ici, encore moins à ce que cela signifie lorsqu’avant même d’atteindre le Rassasié, Pierrick Trouillard s’effondre par terre inanimé et ses os se disloquent en l’absence de la puissante magie noire qui le tient normalement artificiellement en vie. Le visage factice du Rassasié revire au noir complet, mais cette fois les républicains ne se voient pas décoller du sol.

    C’est ironiquement Vanay Vyldrithe qui les voit en premier, pourtant bien loin de vouloir s’impliquer dans l’affrontement contre la bestiole d’outre-monde, occupée tout gentiment à aider les quelques blessés qui sont immobilisés sur les quais et qui n’ont pas pu fuir ce théâtre d’affrontement hors-norme, la Drakyn s’approche d’un des corps qui jonche le quai en le voyant bouger. Un autre blessé qui, à en juger par la déformation de son crâne et la quantité de sang déversée sur la pierre, nécessite des soins de toute urgence. Sauf qu’en voyant le fameux blessé en question se relever presque aussi vite que quelqu’un de parfaitement valide et se jeter sur elle, l’ancienne élève de Drakstrang panique subitement. Ce n’est pas un blessé. Un blessé ne claque pas frénétiquement des dents, il ne bouge pas plus vite et plus fort qu’un humain normal, et il n’essaie pas de compulsivement mordre ceux qui essaient de leur venir en aide non plus.

    Sur les quais, que ce soient les civils qui sont parvenus jusqu’ici et qui ont été suffisamment malchanceux pour périr sous les retombées du retour à la gravité, que ce soient les passagers de l’Obseedra qui ont trouvé la mort aux mains d’Aranthor et des morts-vivants de Vandaos, ou que ce soit les dizaines de squelettes de marins ou de criminels jetés à la mer qui sortent de l’eau pour monter sur les docks en escaladant la digue, une force malfaisante fait revenir les morts à un simulacre de vie pour combattre les républicains présents. Républicains qui se sentent soudainement bien moins confiants en leurs capacités à vaincre lorsque tous remarquent peu à peu les sortes d’hématomes violacés qui apparaissent lentement sur leurs corps. Les espèces de grosses taches aux tons noirs et violets ne semblent pas être douloureuses pour l’instant, mais la sensation légèrement fiévreuse qui les accompagne n’est pas la bienvenue lorsqu’ils ont une aberration de la corruption à combattre. Sans plus attendre, le Rassasié se jette en avant et attaque de nouveau les trois bretteurs qui lui font face, aidé par un Pierrick qui s’est relevé et rejoint son nouveau maître dans l’assaut, et par quelques autres mort-vivants proches.

    Les docks - dans l’entrepôt

    Vermine Froussard - Takhys - Vandaos - La Perfectionniste


    Un vacarme sans nom accompagne l’arrivée en trombe du trio insolite composé par le Contre-Amiral, par le Lieutenant Firebird et par le champion de X’O-Rath Aranthor, débarquant hâtivement dans l’entrepôt avant d’en refermer les lourdes portes derrière et de s’assurer qu’elles ne bougeront plus.

    Si pour Perrine le monde est quand même bien plus agréable lorsque son corps ne brûle pas à une température suffisante pour faire bouillir de l’eau, pour le reste des blessés et des passagers de l’Obseedra à l’intérieur du hangar c’est la panique absolue. À peine débarqués sur les quais et déjà pourchassés pour certains par les morts-vivants peu accueillants du Contre-Amiral Fallensword, les réfugiés croyaient s’acheter un peu de sécurité en suivant les conseils des forces de l’ordre et en s’enfermant à l’intérieur de l’entrepôt désigné comme la zone de quarantaine, mais l’apesanteur soudaine ainsi que la retombée toute aussi brutale qui s’est ensuivie n’a fait qu’attiser le sentiment de panique général et susciter d’autant plus d’hystérie chez la plupart des patients.

    Alors quand des espèces de pustules violacées et des tâches bleutées foncées se manifestent subitement sur les peaux de tout le monde sans distinction, qu’ils soient patient, médecins ou militaires, la folie ne fait qu’accroître tandis que certains des réfugiés deviennent paranoïaques, d’autres se mettent à prier, certains ont juste une peur panique de ce qui est entrain de se passer et le reste essaie juste de sortir ou de chercher un moyen de survivre en dépit de tout. Immédiatement les passagers en charge de la quarantaine se mettent en travers de leur passage et les empêchent de sortir, tandis que le Sergent-Major Vadlinbas vient à la rencontre du Contre-Amiral en lui octroyant un bref salut militaire, il s’apprête à ouvrir la bouche mais au même moment…

    … la masse d’Aranthor pulvérise le crâne du Sergent-Major.

    Envoyant son cadavre décapité virevolter contre le mur comme si l’apesanteur régnait encore, le Champion de X’O-Rath redresse son imposante masse d’arme à ses côtés dans un silence qui fait écho à celui des centaines d’autres personnes présentes, sous le choc. Quand le corps s’écrase ensuite au sol après avoir laissé un éclat rouge sur le mur et que le mort-vivant se tourne ensuite en direction de son soit-disant maître estomaqué, Aranthor ne prononce pas un mot, son langage corporel est inexpressif, et le deuxième mouvement de sa masse en direction du Contre-Amiral est comme le signal lancé aux patients en quarantaine pour paniquer. L’entrepôt de cette quarantaine est lentement entrain de se transformer en un enfer à huis-clos.



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS PORT CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS PORT GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS PORT PBT:


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    -Ne vous prenez pas la tête.
    -Amusez-vous.
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    Citoyen de La République
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    Ruby Draglame
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  • Mer 30 Oct - 18:02
    La commandante des troupes d’assaut du Parangon de Justice était en position  d’attente avec son katana et son fourreau tenus  dans ses deux mains. Toutefois, les coups donnés en concert avec Belial et Zéphyr avaient impacté uniquement le corps du rassasié.  l’entité était encore plus présente et son pouvoir semblait une nouvelle fois agrandi, car le pouvoir de Vandaos était dans ses mains maintenant. Elle l’avait l’impression de vivre dans un cauchemar, car le nombre de morts-vivants donnait une certaine fragilité dans une zone de quarantaine.


    L’espionne particulière était surprise, car elle constatait que certains morts-vivants avaient aussi une couleur abyssale du sang qui sortait  d’une blessure. La sœur Ruby se relevait plus difficilement quand elle avait reçu une attaque du rassasié qui l’amenait à atterrir brutalement sur le sol. Elle avait contracté cette couleur dans son sang, mais la menace lui demandait toute la concentration. Elle se rappelait qu’elle ne pouvait pas utiliser de pouvoirs magiques et il semblait que la même démonstration physique était déconseillée à utiliser contre cette corruption ambulante. Elle avait obtenu cette nouvelle, car certains soldats criaient le désespoir notamment en évoquant le combat entre Bélial et le Rassasié. La sœur Hématite, essayait de faire un inventaire de ce qui pouvait être encore utile contre un adversaire si particulier. Son esprit lui montrait alors les différentes techniques qu’elle maîtrisait et elle en décomptait deux qui pouvaient l’aider à donner des coups sur cette corruption ambulante.


    La sœur Hématie pouvait déclencher deux techniques, toutefois, elle devait penser à se défendre, car la corruption ambulante avait plusieurs bras. La femme rousse observait pour le moment des griffes qui se dirigeaient vers elle. Elle constatait que le jeune homme brun avait deux adversaires sur lui et elle espérait que les talents physique du « garde » de l’ambassadeur du Reike allaient montrer une nouvelle fois les qualités nécessaires pour être proche d’une ombre parfaite. Elle remarquait aussi que Bélial était en très mauvaise condition physique, mais il semblait en découdre contre le nouveau garde du corps mort-vivant de son supérieur contrôlé par la corruption ambulante. Elle était surprise de voir l’élémentaire de la vapeur qui réussissait à porter un coup au rassasié, mais cela ne donnait aucun effet sur l’hôte du rassasié. Elle réfléchissait à la manière la plus pertinente pour attaquer en nombre et défendre  efficacement. La femme rousse commençait que la meilleure défense était l’attaque et elle voulait rendre inutilisable les griffes. Sa technique des trois piques contribuait à donner trois coups, et sur une grande surface, mais elle appliquait peu de dégâts. Toutefois, sur les griffes, cette technique était parfaite pour diminuer le nombre dégâts en brisant au moins trois griffes.


    La femme rousse se mettait en position pour utiliser sa technique des trois piques et Belial, Zéphyr allaient  remarquer rapidement que Ruby tenait ses deux lames comme un poignard ou une lance. La sœur  attendait que les griffes arrivaient dans sa zone d’action. Elle agitait ses deux bras de manière frénétiques au premier regard sur les griffes. Cependant, les pointes du katana, du fourreau se heurtaient aux longues menaces de la corruption ambulante et le but était de rendre en partie inopérantes en les brisant . La sœur hématite décidait de changer de posture notamment avec  le fourreau, car elle savait que l’hôte du rassasié pouvait déclencher plusieurs contre-attaques. La corruption semblait avoir un comportement de rage dès qu’elle recevait des coups sur le corps qu’elle contrôlait. La femme rousse ramenait son fourreau vers son corps et elle se préparait à une autre technique qui lui donnait l’opportunité de se défendre. Elle avait le choix de soit utiliser son fourreau pour contrer deux attaques. L’autre solution consistait à parader  en bloquant un assaut avec le katana et ensuite le fourreau pour le second coup. Elle était prête à agir pour réduire les dégâts d’une autre attaque avec d’autres griffes ou différente menace physique sur elle.  


     »RESUME »:
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  • Mer 30 Oct - 18:59
    J'ai senti mon cœur s'arrêter, je pourrai presque le jurer sur tout ce en quoi je crois.
    J'ai senti mon corps m'abandonner alors que je voulais vivre.
    Mon esprit jusqu'à présent n'a jamais failli, jusqu'à présent.
    Alors que la mort devrait m'emporter, me libérer, je sens des choses contre nature.
    Sous ma peau ça glisse, ça s'immisce, comme des vers malsains, une énergie nauséabonde.
    Comme un relent méphitique qui s'imprègne et me gangrène.
    Je pousse mon dernier soupir, je le sais, je sens, je pars.
    Mais pourquoi est-ce que mon esprit est encore à moitié présent?
    Pourquoi puis-je rouvrir mes yeux?
    Et dans mon ventre, dans ma tête, une envie soudaine.
    Je ....
    Mon esprit vacille, je sombre dans un obscur tréfond, mon âme se déchire et se délite.
    Je ne suis plus qu'un semblant d'être, un vestige lointain de mon passé.
    Qui suis-je?

    Mon corps a changé, le sang qui pulsait, maintenant remplacé par autre chose, une énergie putride.
    De la nécromancie, un servant de ce putain de Xo'rath c'est ce que j'aurais dit si j'avais pu le comprendre.
    Je ne suis plus qu'une masse avec des pulsions et près de moi un coeur bat, vite, fort.
    J'ouvre des yeux exempt de toute trace de vie sur un monde sans couleur.
    Qui suis-je? Je ne sais pas mais je dois tuer, je le sens, je le perçois.

    Près de moi, ce corps chaud, il m'appelle, ce coeur qui bat, ce sang qui coule, il m'appelle.
    Je bouge et l'enserre avec force, prisonnière de l'étau de mes bras.
    Une voix lointaine s'insurge, mais pourquoi? Je sens que j'ai toujours voulu le faire, la prendre ainsi dans mes bras.
    Mes bras serrent et mes mains déchirent, je sens les chairs qui cèdent, il est content de moi.
    Je sens sa force, sa puissance, sa magie qui m'anime. Mais je dis "je", qui suis-je encore?
    D'un coup de rein puissant et agile, elle quitte mon étreinte.
    Pourquoi ne reste-t-elle pas avec moi pour toujours?
    Je tente de me relever sans réel succès mais je dois la rattraper, la goûter.
    Je concentre ma mana, sa mana plutôt et je dresse une jambe de bois, de glace.
    Elle n'est plus blanche et pure comme celle de Célestia.
    Elle est noire et vénulée de couleurs étranges, comme ma peau.
    Des pustules la parcourent, la déforment et mes veines pulsent d'une aura terrible.

    Ma jambe de fortune dressée, je souris, je perçois sa silhouette, dans la brume.
    Qui est-elle? Elle compte pour lui, pour moi que dis-je mais qui est ce moi?
    Il la veut et moi aussi, près de moi, la goûter, la déchirer, l'annihiler.
    Alors sans préambule je l'agresse, je la connais non? Rapide et féline oui.
    Mais elle va hésiter, je suis... un autre et ... je la connais... je ne sais pas.
    Je pousse un rugissement bestial et sonore, surnaturel.
    Pas tout a fait humain, pas tout a fait loup, pas tout à fait quoi que ce soit.

    Mes yeux bleu glacier ont changé, ils sont noirs comme la nuit qui m'étreint.
    Ma tête se penche pour l'observer, ma vie, ma proie, mon amie, mon repas.
    Et quand je hurle pour détourner son attention, je fonds sur elle.
    Mais mon attaque vient de son dos, des centaines de coutelas glacés surgissent.
    La pluie transformée devient son ennemie, mon alliée.
    Les pics fondent sur son dos découvert, elle qui n'a d'yeux que pour moi.
    J'ai déjà fait ça, j'ai réussi, je le sais , je le crois.
    J'avance vers elle, je la veux, il la veut, il a toujours faim, Rassasié ne lui va pas.
    Des pieux dans le dos et face à elle, son ami mort qui marche sur sa jambe de glace.
    D'un geste ample de la main je créé une faux de glace qui m'accompagne, d'une solidité à toute épreuve.
    Prête à fondre sur elle, déchirer son torse ensanglanté, prêt à la tuer.
    On sera ensemble ensuite, oui, c'est une bonne idée.
    J'avance, la glace de ma jambe tient le coup, je suis moins agile mais j'avance.
    Et ma faux va aller la cueillir, les coups pleuvent sur ma cible.


    Spoiler:
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  • Mer 30 Oct - 21:26
     
    La colère des Bougeoirs
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    Un ennemi qui retournait la magie contre l’envoyeur en m’amplifiant, c’était bien la veine de Jamby, dont les puissants pouvoirs de télékinésie ne lui seraient d’aucune utilité pour ce combat ! Son meilleur atout rendu inutile, il n’était qu’un Nain bedonnant en train de survoler un champs de bataille, sans rien pouvoir faire pour aider à terrasser cette

    « PUTAIN DE SALOPERIE ! »


    La douleur irradia la jambe du petit être, alors qu’un zombie volant venait s’y planter ses horribles dents. Un zombie volant ? Alors un idiot avait utilisé un mana pour prendre son envol, et se l’était fait voler par l’abomination ! Il ne pouvait en être autrement, car les morts ne se mettaient pas à voler dans qu’on les y aide !

    Une idée germait dans la tête de l’ermite ventripotent, mais rien qu’il ne puisse mettre en place avant de se débarrasser du macchabée.

    « Et ron, et ron … »


    Le mana se forma autour d’une lance abandonnée sur le sol, qui s’éleva dans les airs, pointée sur le cadavre accroché à Jamby.

    « Petit patapon ! »


    La lance fusa tel un javelot, propulsé par le mana en une trajectoire parfaitement rectiligne, pour venir transpercer le mort vivant avec violence. La mâchoire qui enserrait la cuisse du Nain relâcha sa prise, le macchabée emporté avec la lance dans une trajectoire en cloche. Le Rebelle Ultime ne daigna même pas regarder le cadavre ambulant retomber au sol, son regard plutôt fixé sur l’immonde entité corrompue.

    Musique pour la suite du RP:

    Le petit être était blessé de partout, avait encaissé moult assauts. Il était fatigué, tenait à peine debout, et peinait à ne pas perdre connaissance à cause de la douleur atroce qu’il ressentait dans son corps tout entier.

    MAIS IL N’EN AVAIT PAS TERMINÉ !


    Poussant un beuglement sonore, Jamby chargea en direction de l’abomination, son vol propulsé par le mana, jusqu’à ce que le Nain arrête de l’utiliser, se laissant plutôt tomber sur le dos de la sombre créature en exposant son flanc, coude droit en avant pour mettre un maximum de poids.

    L’impact fut brutal, et le petit être avait mal a en vomir, mais son arrivée spectaculaire avait fait mouche : son ennemi semblait affecté ! Serrant les dents, l’ermite ventripotent parvient à se lever sur le dos de la créature, tout en brandissant son jambon bien haut, pour que tout le monde soit témoin :

    « CHIENS DE LA RÉPUBLIQUE, VOYEZ CE QU’EST LE VRAI COURAGE ! »


    Le Rebelle Ultime ponctua sa bravade par un terrible coup de jambon directement sur la face sombre de la créature, une attaque dans laquelle il avait mis toutes ses forces et dont le choc se réverbéra jusque dans ses épaules ! Pas de mana, pas de tour de passe passe, simplement de la violence à l’état pur ! Et le pire, c’était que cela semblait fonctionner, car l’abomination semblait … assommée par cette agression !

    La victoire se profilait, mais il fallait en finir vite ! Poussant un cri de triomphe, le Nain leva à nouveau le bout de charcuterie, prêt à asséner un tuant de coups qu’il le faudrait !

    Résumé:

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  • Mer 30 Oct - 22:22
    C’était bizarre de s’imaginer qu’un pouvoir aussi perverti que la nécromancie pouvait être encore plus corrompu par la créature. Quand elle absorba la magie du cadavéreux qu’il avait repéré plus tôt, Verndrick pensait qu’il allait l’utiliser pour se renforcer et devenir plus massif. De ce qu’il comprenait, c'était comme ça que l’infection fonctionnait, elle se nourrissait de magie et la pathologie recouvrait tout le sujet une fois qu’elle était « rassasiée ». Mais la bête avait d’autres idées, ou sa théorie n’était pas la bonne. La créature n’avait pas gagné en proportion ou n’avait pas poussé de nouveaux appendices. Où était donc passée la magie volée ?

    La réponse à sa question se présenta sous la forme du cadavre d’un hybride à tête de cochon qui reprit vie et ouvrit la gueule pour mordre un blessé qu’essayait de dégager les soldats. Il eut une impression de déjà-vu. L’expérience était encore trop fraîche dans sa mémoire pour qu’il l’oublie.

    "Merde !" répéta-t-il.

    "C’est…" commença Caul.

    "Oui, rappelle nos hommes, avec le nombre de morts, ça va très vite grouiller dans les parages. Ne traînons pas."

    "On se carapate ?"

    "Non, on en finit avec l’origine de tout ça," répondit-il en indiquant la masse noire.

    L’ombre soupira, mais hocha la tête.

    "Les armes classiques ont l’air de marcher sur lui, on lui tombe dessus et on tranche dans le tas en espérant ne pas mourir ?"

    "Non, on ne sait toujours pas l’étendue de ses capacités, nous ne sommes pas à l'abri de nouvelles surprises."

    Les troupes se rassemblaient autour de lui et d’Orifa en tenant en respect les morts à qui la magie corruptrice avait redonné vie.

    "Caul, Roque, Zven, vous prenez quatre ombres chacun, stratégie de harcèlement classique. Tenez-le constamment occupé, visez les articulations pour l’immobiliser. Chopez des épées, les dagues ne vont pas le faire."

    Il se tourna vers sa directrice.

    "Tu te joins à nous ?"

    Les soldats de la troisième légion étaient également de retour et ses espions se déployaient déjà pour se rapprocher de l’ennemi en l’encerclant.

    "Avec moi !"

    Il s’élança avec la dizaine de Brisemurailles dans le dos, bousculant sur leur chemin tout réanimé qui tentait de les ralentir. Ils restaient concentrés sur l’objectif principal. Avec de la chance, éliminer la créature mettrait peut-être fin au chaos. Arrivé à quelques mètres de leur cible, ils s’arrêtèrent. Verndrick demanda aux soldats de couvrir leur position et d’empêcher tous morts-vivants d’interférer. Il amplifia sa voix pour demander le soutien du reste de l’armée en criant.

    "Demande de renforts ! Nous avons besoin de circonscrire la zone de combat ! Nous devons former une ligne de sécurité pour empêcher les morts-vivants de venir aider le monstre !"

    Les Brisemurailles brandirent leurs boucliers et s’exécutèrent, invitant les forces alliées dans les parages à faire de même. Verndrick de son côté se concentra sur la créature. Il se faisait une image mentale de son attaque. Leur ennemi ne ressentait pas la douleur, mais chaque morceau sombre perdu les rapprochait de la victoire. Il fit appel à sa magie et de fins filaments de couleur bleu se mirent à danser sur son corps et son équipement. Il comptait taper fort et vite comme le conseillait la voie.

    Profitant d’une attaque qui détourna l’attention de sa cible, il chargea dans sa direction. Il était déjà sur le monstre avant que celui-ci ne le remarque, le tranchant de la lance à quelques millimètres d’un membre qui débordait quand…

    Son mana déserta soudainement son corps. Avec les vapeurs bleues autour de lui qui disparurent dans la foulée, il avait littéralement l’impression d’être une bougie qu’on venait de souffler. Le choc le cloua sur place et ce fut Caul qui le ramena à la réalité en le poussant sur le côté pour attaquer la créature.

    "Tu m’en dois une de plus," souffla l’espion en le dépassant.

    Ce n'étaient pas uniquement les sorts ou les attaques magiques que la créature absorbait, mais le mana lui-même. Cela voulait-il dire que la créature allait devenir plus rapide et plus puissante ? Non, les attaques coordonnées des groupes d’espions portaient leur fruit, la créature ralentissait. Ce serait peut-être comme avec la nécromancie, la magie volée se diffuserait alors vers d’autres unités, sûrement un ou plusieurs des morts-vivants.

    Qui avait hérité des conséquences de sa bourde ? Il ne s’attarda pas sur la question, se rappelant qu’il était toujours sur le champ de bataille. Raffermissant sa prise sur la lance, il s’apprêtait à attaquer à nouveau - cette fois-ci sans mana - quand un hurlement le fit lever la tête. Une silhouette rondouillette atterrit du ciel sur le dos du monstre et Verndrick crut reconnaître le précédent adversaire du capitaine Gunnar. Le nain au jambon brandit ensuite son bout de charcuterie et se mit à tabasser la créature avec rage. Le lancier haussa les épaules face à cet ancien ennemi visiblement devenu un allié et se prépara à l’aider à finir avec la créature.
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  • Jeu 31 Oct - 1:35
    Du haut du toit de l'entrepôt, Xera regarde ce qui se passe en bas, tout ce qui était dans les airs gît maintenant sur le sol, pour certains la chute ou bien la caisse qui leur est tombée dessus a été fatale, d’autre se retrouve bloqués. Les civiles, qui le peuvent, mettent un maximum de distance entre eux et la créature corrompue. Les combattant qui le peuvent profitent de la légère baisse de régime du Rassasié pour lui porter des attaques physiques classiques, sans aide de mana. L’’épée à la lame noire de l’homme d’âge mûr en armure tranche la paire de membres du monstre qui tentait de la saisir. Les deux appendices ainsi tranchés perdent toute consistance pour finir par disparaître avant de toucher le sol. L’exploit du vieux paladin déchu est comme un signal pour les autres guerriers et soldats qui se mettent à frapper le corrompu, qui à coup de lame, ou à coup de carreaux d'arbalète. Le Rassasié ne se laisse pas faire et arrive à rendre des coups, mais globalement, ces différentes attaques tendent à prouver que l’on peut en venir à bout.

    Xera de son perchoir voit se faufiler un mort-vivant qui fonce droit sur l’entité faite de ténèbres et de corruption, elle assiste à la scène comme si cette dernière avait lieu au ralenti. Elle voit cet ersatz de personne, cet affront à la nature, animé seulement par cette magie abjecte qu’est la nécromancie s'approcher et s'écrouler au sol quand toute la mana qui l’anime est aspiré par le monstre. La demi-fae retient son souffle dans l'expectative de ce que cela va engendrer comme effet catastrophique. Quand les premiers mort se relèvent, l’herboriste de Nareim sent tout de suite autre chose autour d’elle, une magie corruptrice et nécrotique est à l’œuvre, elle sent le poison arcanique se répande dans ses veines et constate l’apparition de taches sombre violacées se répandre sur ses bras et probablement sur le reste de son corps. Elle doit agir vite pour éradiquer ce mal pernicieux. Elle sait que même avec suffisamment de mana, elle n’a pas la puissance suffisante pour soigner ce mal qui se répand sur tous les vivants de la zone et qui anime l’armée de morts, mais elle peut aider à faire tomber la source.

    La fidèle de l'Esprit Sylvestre plonge la main dans son sac à la recherche de sa potion de mana intermédiaire. Sa main finit par la saisir et elle s'extirpe de sa besace pour la déboucher avec sa bouche, planta ses dents blanches dans le bouchon de Liège. Une foi la fiole ouverte, elle la porte d’une main, rendue légèrement tremblante par sa montée de fièvre, à ses lèvres et boit son contenu avec avidité. À chaque gorgée, elle sent la mana se répandre en elle, ce regain d’énergie magique s'estompe un peu la sensation de faiblesse induite par le sang vicié qui coulent désormais dans ses veines. Sans perdre plus de temps, alors qu’en bas, les vivants se battent pour repousser les morts, la demi-fae infuse du mana dans ses ailes qui réapparaissent dans son dos. Elle saute directement du toit et vole le plus vite possible pour se positionner suffisamment proche du Rassasié pour pouvoir utiliser sa magie curative sur lui, mais aussi suffisamment en hauteur pour rester dans une relative sécurité.
    Une foi en position, elle déploie sa magie de guérison des maladies sur l’entité et comme la foi précède elle sent cette dernière absorbée littéralement l’énergie de son sort. Tout comme la foi précédente, cette dernière émet le même genre de feulement, mais Xera sent une différence, sa magie curative ne pénètre pas la créature, comme si cette dernière était saturée de mana. A défaut de lui faire briser ses pouvoirs néoromantiques, la créature est quelque peu étourdie. Nul doute que les combattants pourront en tirer profit.


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  • Jeu 31 Oct - 9:58
    C’en est presque comique à quel point la vie s’obstine à me forcer à prendre part à des conflits alors que je fais, plus ou moins, en sorte de les esquiver… Ou du moins de rester dans une zone relativement tranquille. Histoire de rester en sécurité… Et de ne pas gêner ceux qui font le gros du boulot et de ne pas devenir un poids. Je n’ai pas très envie de devenir une espèce de princesse qu’on doit sauver à chaque fois qu’elle a le malheur de mettre le pied dehors. Ce rôle-là, je le laisse à ma petite et adorable Perrine ; elle a la tête qui va bien à l’emploi, sans parler de son air de petite chose fragile. Elle est donc le parfait profil pour ce rôle et c’est pas comme si je n’avais déjà pas dû la sortir du pétrin deux fois en une seule journée.

    J’étais simplement là, à soutenir, sagement, Kieran dans le sauvetage des malheureux qui s’étaient retrouvés blessés de diverses manières. Passant du simple civil au marin du SSG, de la petite blessure jusqu’à la grosse plaie. J’essayais de faire en sorte d’aller au plus urgent, ceux qui avaient besoin de soins rapidement je les transportais jusqu’à l’entrepôt ; dans le cas contraire, j’essayais de guider quelques gardes portant des civières vers ceux qui ne pouvaient pas être transportés simplement dans mes bras.

    Toujours dans cette même énergie, j’allais et venais jusqu’à tomber sur une pauvre âme en piteux état. Le crâne méchamment déformé, mais qui, pourtant, bougeait encore… Une telle chance que c’en était insolent. Il y avait de quoi se demander si je n’avais pas là le roi des cocus. Je m’en approche rapidement, ne voulant pas qu’il aggrave son cas.

    - Attendez ! Ne bougez …

    Sa facilité à se relever, comme s’il venait de sortir d’une simple sieste, va me clouer le bec l’espace de quelques instants avant que celui-ci me saute dessus. Surprise, un cri aigu va sortir de mes poumons.

    Ses claquements de dents se rapprochent dangereusement de mon visage, et sa force… Non, le bougre en question n’est pas vivant… Enfin, plus vraiment… Non, lui, il n’aurait pas dû bouger…

    Un filet de bave va lentement couler de sa bouche sur mon visage pendant qu’il claque encore plus violemment des dents, me postillonnant au passage sur la face comme un enragé. Je lutte pour essayer de le repousser et d’au moins pouvoir me relever, mais, par les astres, il a dû manger un lion avant pour être aussi costaud ?

    - Je le répète ! Si tu pouvais, s’il te plaît…

    Petit à petit, ma poitrine va s’illuminer d’une chaleur intense avant que des flammes ne sortent de ma gueule. Crachant tout mon souffle enflammé sur ce cadavre qui s’était donné pour mission de m’embrasser avec beaucoup trop d’amour à mon goût.

    Un tête-à-tête enflammé, diraient certains.

    - NE PLUS BOUGER !

    Que je gueule avant de repousser sur le côté le cadavre, cette fois, je l’espère, bien inanimé avec la tête partie en fumée. Je me redresse doucement en lâchant des jurons, les uns plus atroces que les autres.

    - Qui ?! Qui s’est dit que c’était une bonne idée de ramener les morts à la vie ?! QUI ?! PUTAIN !

    C’est acté ! J’ai horreur des cadavres qui prennent vie… C’est chiant, ça pue, c’est moche et ça a visiblement cette fâcheuse tendance à ne pas savoir s’arrêter ! Une plaie ! Une horreur même ! Au-delà même du blasphème fait à la vie, c’est tout particulièrement chiant et incroyablement têtu. À la limite, le seul cadavre vivant que je suis prête à accepter, c’est Vermine ! Et seulement parce qu’elle a encore – enfin je crois – son cerveau dans sa boîte crânienne ! Tout du moins, elle est capable d’aligner deux mots sans me baver sur la gueule – tout dépend dans quel sens on le prend – ni essayer de m’arracher un bout de viande.

    Ma tête me brûle quelque peu… j’ai chaud, et j’ai l’impression d’avoir pris soixante ans dans les dents, tellement je suis raide… Mes yeux se posent sur mes bras, et je vois qu’ils sont parcourus de taches violacées… des bleus ? Non, ce n’est… pas rassurant déjà…

    Je secoue la tête, chassant ainsi la potentielle angoisse qui viendrait polluer mon esprit avec cette nouvelle, et porte mon attention sur le limier, l’observant se battre lui aussi contre quelques cadavres réanimés. Un détail attrape mon regard : son arme… Elle est tellement abîmée que je serais capable de la casser juste en posant mes fesses dessus.

    - Kieran !

    Sans plus attendre, je m’avance dans sa direction, invoquant mon épée sur le chemin qui me sépare de lui. C’était certes une arme plus traditionnelle que la sienne, mais elle aura au moins le mérite de lui être utile.

    - Prends-la ! Et va t’occuper du gros !

    En lui déposant l’arme dans la main, j’écarte légèrement son masque pour avoir accès à ses lèvres et y déposer un baiser fugace avant de m’éloigner rapidement.

    - Je m’occupe de cramer les morts-vivants !

    Vivement que cette journée se termine… J’ai terriblement envie de dormir.

    Résumé:


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  • Jeu 31 Oct - 11:21
    L’étrange magie corruptrice de l’Entité les faisait littéralement jouer à la roulette reikoise. La Perfectionniste sentit d’abord une vague de bien-être la traverser, signe qu’un puissant sort de guérison avait été tenté, puis la gravité reprit brusquement ses droits, faisant s’écrouler les civils dans le bruit sourd des corps s’étalant au sol. Elle put néanmoins constater, qu’après un épisode de transformation humanoïde douloureux, la sirène qu’elle avait soigné allait mieux. Elle avait même pu prendre la relève et régénérer les blessures de Mademoiselle Trouillard ; son soulagement fut toutefois de courte durée. Décidément, ses émotions s’enchaînaient à une vitesse folle aujourd’hui !

    Le Contre-Amiral Fallensword, sa Lieutenante élémentaire et son fidèle garde du corps mort-vivant avaient réussi à se frayer un chemin jusqu’ici, ouvrant puis refermant les lourdes double-portes qui bloquaient l’entrée de l’entrepôt. D’abord contente de retrouver des têtes connues et compétentes dans tout ce capharnaüm surnaturel, la Pléiade déchanta bien vite quand le colosse elfique fit valdinguer le Sergent-Major qui venait de l’aider à coordonner les différents groupes dont elle avait ordonné la constitution. Le sang gicla partout. Sa tête, réduite en bouillie, s’étalait maintenant sur le sol dans une marre gluante de cervelle et d’os. L’ange, stupéfaite et sous le choc, ne réalisa pas tout de suite ce qu’il venait de se passer. Ce ne fut que lorsque les civils se mirent à crier et à courir dans tous les sens pour s’éloigner de la menace qu’elle comprit le soudain retournement de situation. Ses mains tremblaient ; elle baissa les yeux pour les examiner, et vit que des tâches violacées apparaissaient sur sa peau brune, à la manière d’une méchante variole occulte.

    Lorsqu’elle releva la tête, encore sonnée par le meurtre affreux qu’elle venait de voir, elle constata qu’Aranthor se redressait pour attaquer son ancien maître. La Pléiade canalisa rapidement sa magie de manière à protéger son ancien compagnon de mission : elle tissa une armure de lumière sur le corps de Vandaos, même si elle ne pouvait pas, dans la précipitation, lui faire quelque chose de très sophistiqué. Elle lui fabriqua donc un beau costume doré, depuis lequel elle avait tout de même pris le soin d’y façonner une cape scintillante qui flottait maintenant derrière lui dans un éclat iridescent. Cela lui donnait plus de panache : elle savait que le Contre-Amiral, malgré sa maîtrise abjecte de la nécromancie, partageait son goût du raffinement. Elle ne le laisserait pas se battre sans avoir un minimum de style.

    L’armure, elle l’espérait, l’aiderait à dévier le coup de massue du mastodonte. Cela fournirait dans tous les cas une protection à Vandaos afin de lui éviter une mort atroce… et très salissante. Elle se focalisa ensuite sur la foule qui l’entourait. Elle aperçut, au loin, les Touchés tremblants et paniqués dans leur coin, pour le moment tétanisés par ce qu’ils voyaient. Tant mieux. Ils pourraient utiliser la magie s’ils restaient assez loin ; mais il fallait qu’elle fasse quelque chose pour cette foule en délire, qui risquaient de se blesser dans leurs mouvements désordonnés. Formulant une fois encore le sort de Voix Amplifiée d’Aurya, la Pléiade se racla la gorge et s’envola au-dessus de la foule pour se donner de la hauteur :

    – Que tout le monde reste calme ! C’est un ordre ! Reconstituez les groupes et éloignez-vous de l’entrée ! La situation est sous contrôle ! Les blessés, au fond à gauche ! Les autres, mettez-vous en rang ! Les Touchés, restez où vous êtes, dans le coin droit ! Je répète, la situation est sous contrôle !

    Elle tentait de ne pas laisser sa voix trembler, signe qu’elle ne croyait qu’à moitié à ce qu’elle disait, car, même si elle avait confiance en ces compagnons, Aranthor avait démontré par le passé sa redoutable efficacité en combat au corps à corps. Il serait certainement capable de tuer les cinq cents et quelques civils présents dans le hangar…

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    Message n°13
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  • Jeu 31 Oct - 13:03
    L’évacuation, c’était mon affaire. Pas d’artifices, pas de sorts flamboyants, juste du muscle et de la ténacité. Chaque aller-retour entre les quais et l’entrepôt, c’était une bagarre. Les explosions, les cris et la foutue pluie de débris m’encerclaient comme un sale brouillard épais. Mais moi, j’avais les idées claires.

    Le premier civil que j’ai ramassé, il avait un regard de poisson mort. Pas vraiment blessé, mais pétrifié de peur, alors je l’ai traîné sans ménagement vers la sécurité. Dans l’entrepôt, ça commençait à s’entasser ; des types à moitié conscients, d’autres que je déposais et qui grognaient à peine, mais au moins, ils étaient vivants. À chaque voyage, je sentais l’étau se resserrer là-bas sur les docks, l’air qui devenait plus lourd avec la bestiole qui gagnait du terrain.

    Quand je ressortais, les civils et les soldats blessés jonchaient les quais comme des caisses oubliées après une tempête. Je ne les voyais pas, je les ramassais comme des colis. Mon boulot, c’était pas de me poser des questions, mais de les tirer de là sans qu’ils finissent en chair à canon pour cette créature. Et ouais, j’étais crevé, mais tant que je respirais, ils allaient tous se retrouver derrière ces murs.

    Chaque type de plus dans cet entrepôt, c’était un morceau de victoire dans le chaos. Et en parlant de Chaos, mes yeux vont s'écarquiller.

    Des cadavres se relèvent.  

    Tout ce qui me restait, c'était Luciole. Une dague au bras gauche, et mon Ceste au poing droit. Dans une garde de pugilat, j'attends le début de la danse. Paré à déverser l'énergie fraîchement restaurée par ce pouvoir curatif. Mais, encore une fois, les choses vont vite déchanter. Comme si, je n'avais pas le droit à un souffle de repos depuis le début des évènements. On ne peut pas bosser tranquillement sans se faire attaquer, infecter, ou retourner nos pouvoirs contre nous.

    La voix de Vany va s'imposer dans cette cacophonie, et je l'a vois, avec une épée qui sort de nulle part dans la main. Plus petite que Portecendres, mais qui fait très largement le boulot. Elle me la tend sans cérémonie, la poignée ferme, et un sourire léger flotte sur ses lèvres. Mais avant que j’ai le temps de la remercier ou de refuser — parce qu’on sait tous les deux que c’est son arme, pas la mienne — elle écarte un coup sec mon masque pour y déposer un baiser rapide.

    Je reste figé une seconde, surpris, alors qu’elle s’éloigne déjà. Déjà parée à faire parler les flammes.

    « Incinère les tous. » Que je termine, convaincu.

    Il faut avouer que ce n’est pas désagréable, avoir une telle alliée à ses côtés. Le seul problème, c'est l'imaginer sans elle à nos côtés. Pire, contre nous. Inspiré, j’ajuste la prise sur l’épée et me jette dans la mêlée. Elle peut bien brûler ces engeances pour nous deux ; quant à moi, je vais aller régler son compte au "gros" avec cette arme qui ne demande qu’à mordre du monstre.


    Enfin, c'était le souhait. Mais, entre le souhait et l'issu final, il y a un fossé immense. Où la loi de l'effet papillon est aussi impitoyable qu'un Dévoreur en plein génocide. Je prends une bonne impulsion, fléchissant les jambes avant de m'élancer. Mon plan est clair : m’élever dans les airs, repérer la créature, fondre sur elle comme un météore, et lui asséner un coup dont elle se souviendra. Les premiers mètres se passent bien — même plutôt bien — le vent siffle, je vise, ma cible est en plein dans mon champ de vision… Jusqu’au moment où, avec un mouvement de patte ou je ne sais quel appendice, elle bouge légèrement.

    Tout se passe très vite. Mon "atterrissage" se transforme en une pirouette involontaire, et au lieu d'un impact puissant sur la créature, je me rends compte, trop tard, que ma trajectoire est désormais bien loin d’elle... et de tout le reste, en fait.

    Les quais défilent dans un flou d’adrénaline, puis c’est la panique quand je commence à vraiment sentir que j’ai mal calculé. Un instant après, c’est le grand saut directement vers l’eau, et le choc glacé qui m’entoure sans aucune élégance. Le bruit de la bataille est étouffé par le silence de l'eau, et avec elle... Le murmure d'un effroyable échec.

    Tant pis, on remonte, et on recommence.

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  • Jeu 31 Oct - 15:33
    La lourde porte de l’entrepôt où se trouvait presque cinq cent personnes était enfin scellée, leur donnant l’illusion d’être protégé du chaos qui régnait sur les quais. Pourtant, vu sa taille et ses capacités “spéciales”, le Monstre issu de la Corruption ne devrait pas prendre plus d’une dizaine de secondes pour pulvériser cette fine protection qu’Aranthor venait de sécuriser en y plaçant une large planche de bois pour unifier les deux battants.

    Cette sécurité, aussi précaire qu’elle soit, permit au Contre-Amiral Fallenswords de souffler quelques secondes avant qu’un nouveau mouvement de panique de la populace parquée ici ne vienne perturber ses nobles pensées.  

    *Pas de pitié pour les braves*, comme disait son Père lors de ses séances interminables d’escrime. Et comme si ça ne suffisait pas, c’est le Sergent-Major qui venait à sa rencontre : ça tombait bien, il serait comptant d’apprendre que la Générale était arrivée sur place et allait prendre le relais !

    Sergent-Maj...

    SPPPPPROUACH !

    La masse d’Aranthor venait d’emporter le crâne de l’Officier de la GAR créant la stupéfaction de tous et provoquant des cris d’horreur parmi les civils se trouvant aux premières loges de cette scène macabre. Mais alors que le noble républicain était encore sous le choc, comme tout le monde, de ce qui venait de se passer, il se rendit compte que le regard malveillant du Revenant s'était fixé sur lui et quelques secondes plus tard sa masse se hissa assez en hauteur pour emporter sa propre tête... Et à ce moment-là, en plus du ressenti d’un mal-être d’un état fiévreux et de douleurs trop soudaines pour que ce soit naturelle, le Nécromancien prit enfin conscience qu’il avait complètement perdu le contrôle de son Champion mort-vivant et que ce dernier bénéficiait d’une fenêtre de tir pour assouvir sa vengeance.

    Cette nouvelle s’accompagna d’une chute de tension chez le quadragénaire qui d’habitude avait tant confiance en lui... Et il marmonna ceci :

    Mes pouvoirs m’ont abandonné... Impossible...

    Et alors que le Contre-Amiral était trop concentré sur sa déchéance pour penser à sa propre survie, une armure de lumière vint le recouvrir : le protégeant certainement d’une mort subite et pas vraiment très classe. En plus de lui embrouiller quelque peu la vue, cette illumination lui fit reprendre le chemin de sa réflexion tout en regardant en direction de l’arcaniste qui avait tenté de le sauver : c’était la Perfectionniste avec à ses côtés, Perrine...

    Non je n’ai pas perdu mes pouvoirs... Il y a juste quelqu’un de plus fort.  

    C’était dur de l’admettre pour celui qui se pensait être le plus grand “expert” de la discipline dans la Région. Pourtant tout était clair désormais, il y avait un nouveau Shérif en ville. Car chez les Nécromanciens, s’il y avait bien une règle d’or, c’était que celui qui avait la plus grosse... maîtrise du sortilège l’emportait toujours ! Et comme personne en République n’était aussi doué que lui (même son ancienne assistante de recherche), tous ses soupçons reposaient sur le Rassasié qui avait dû absorber de la magie noire en grande quantité. Par contre Vandaos savait que la brillante mage noire avait potentiellement assez de facultés pour nourrir la bête mais de là à lui donner assez de pouvoirs pour lui faire perdre le contrôle d’Aranthor ? Qu’avait-elle donc fait ?

    Mais il était plus que temps de tenter de reprendre le contrôle de la situation et d'arrêter plus loin son enquête. Si le Rassasié avait lancé ce sort sans le maîtriser, peut-être qu’il ne pourrait pas trouver les ressources pour garder le contrôle de ses marionnettes ? Après tout, il ne suffisait pas d’être tout puissant pour maîtriser toutes les subtilités de la magie noire : enfin, en théorie.  

    Désormais confiant dans la magie protectrice de la Pléïade avec qui il avait partagé une autre aventure rocambolesque, l’Officier Général fit signe à son oiseau élémentaire de ne pas agir puis se concentra pour effectuer deux tentatives de reprise de contrôle de son plus beau spécimen. Les yeux blanchis par la canalisation de son mana, le Paladin de lumière Vandaos Fallenswords était en train de livrer une de ses grandes batailles épiques du Bien contre le Mal où bien sûr il serait le héros : enfin ça ce n’était pas ce qu’il mettra dans le rapport mais plutôt dans ses mémoires ! Et si enfin il réussissait à reprendre le contrôle de son garde du corps, le Nécromancien à la cape lumineuse l’enverrait  aussitôt rejoindre sa jolie prison ésotérique qui trônait sur son torse.
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  • Jeu 31 Oct - 17:06
    Instinctivement, elle avait reculé en voyant Leif se redresser, l’horreur aurait pu la saisir. Mais ce n'était plus son ami qui se tenait devant elle, mais une abomination, une silhouette comme hantée et déformée, son visage à moitié reconnaissable, sans expression, privé de tout ce qui le rendait si vivant, humain. Ce qui restait de Leif arborait maintenant une froideur glaciale et dans un craquement, une jambe de glace se forma là où la sienne avait été arrachée.

    Léonora serra les poings, refoulant toute émotion pour ne laisser place qu'à la tueuse. Elle ne pouvait avoir moindre hésitation. Ce n’était une créature qu'elle avait devant elle. C’était déjà facile de tuer un homme de sang froid, ce ne serait qu’une formalité de charger cette chose-là. Elle n'aurait aucune pitié pour ce monstre qui profanait la mémoire de l'homme qu'elle avait aimé comme un frère. Ses jambes, cependant, la trahissaient. Le poids de la fatigue et de la fièvre l’alourdissaient. Elle sentait le sang couler à nouveau de son épaule tandis la douleur la déchirait par vagues brûlantes. Malgré cela, Léonora fixa la créature, concentra toute son énergie en mana et la jeune femme restait en alerte.

    Alors c'est comme ça ? Elle glissa la main vers sa botte pour en sortir une dague, son arme de secours dissimulée pour l’occasion, en cas de coup dur.

    Cette chose poussa un râle guttural, une imitation pervertie de ce que Leif avait pu être. La lieutenante prit une inspiration profonde, ancrant ses pieds au sol malgré la douleur lancinante. Elle ne pouvait lui laisser l'initiative. Tandis que la créature se préparait à attaquer, Léonora fondait sur elle avec la vitesse d'un éclair, se rendant invisible d'un souffle, ne laissant qu'un frémissement dans l'air derrière elle. L'abomination, abattit une main gelée qui envoya des centaines de pics de glace là où elle se tenait un instant plus tôt, frôla son épaule, mais elle avait déjà esquivé. Elle se déplaçait tantôt derrière lui, autour de lui, une attaque classique, chaque mouvement était rapide, son esprit entièrement focalisé sur sa cible. Elle leva la main, concentrant son énergie et lança un premier coup de foudre, une décharge d'énergie qui craqua dans l'air avant de frapper la créature. Le monstre tituba sous l'impact, mais sa jambe de glace tenait bon, résonnant d'un bruit sec contre le pavé.

    Elle ne ralentit pas, se déplaça en cercle ou diagonale et devenait un tourbillon invisible, changeant de position pour lui éviter d’être perçue et elle jaugea la réaction de l'ennemi en le tailladant sachant qu’il ne resterait pas immobile longtemps. S'il avait la moindre faiblesse, elle la trouverait, l’espérait-elle. Mais aucune réaction, aucune douleur ne ressortait à chaque coupure, à chaque coup donné. La créature grogna, à sa recherche, ses yeux autrefois si bleus étaient désormais d'un noir profond, éteints mais à la fois emplis de rage.

    La lieutenante murmura pour elle même, ses mots perdus dans le souffle de la bataille. Montre-moi jusqu'où je dois aller…

    Une nouvelle vague d'adrénaline la traversait alors qu'elle le voyait lever une main et dans un éclat glacé, une lame se forma, aussi tranchante et froide que la mort elle-même. L'arme se métamorphosa sous ses yeux, s'étirant et se courbant jusqu'à devenir une faux de givre noire, de la gorge du mort animé sortit grondement sourd. Il fendit l'air, la faux traça un arc glacial devant lui. La lieutenante esquiva de justesse, à quelques pas en arrière, un coup de cette arme serait fatal. Chaque coup de faux furent évité, elle se déplaçait plus vite que son adversaire ne pouvait suivre et anticipait ses attaques. La lame glaciale fendait l'air à quelques centimètres à peine de sa peau, mais elle restait insaisissable, sa vitesse et son agilité lui permettant de se glisser entre les assauts.

    Léonora s'élança et dans un mouvement circulaire, se glissa dans son dos. D'un geste rapide, elle pivota, son pied traçant un arc rapide et précis, visant l'arrière de sa jambe valide pour le déséquilibrer avant de se réfugier sur le toit, son front perlait de sueur et son souffle se faisait plus court, cherchant à comprendre comment elle pourrait se débarrasser de cet être.

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