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Citoyen de La République
Maria Moonshire
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crédits : 1339
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Maria Moonshire
Race : Humaine
Sexe : Féminin
Âge : 21 ans
Métier : Fossoyeuse / Préparatrice mortuaire
Taille & poids : 1m60 et 47 kg
Alignement : Neutre neutre
Faction : République
Rang : C
Religion : Agnostique
Avatar : n/a
Pouvoirs et objets
Vocation: Mage. Sous-spécialisation: Soutien.
- Télépathie (palier 1) : 250 crédits
Immunité : Lumière
Faiblesse : Ombre
Reste: 3750 crédits
- Gemme des curiosités
Description physique et mentale
Comment décrire ce petit oiseau? Tout d'abord, il faut savoir une chose essentielle avant même de commencer la description de cette jeune femme. Maria est maudite. Pas une simple petite affliction qui fait que les dents tombent, ou bien qu'on oublie où se trouve sa demeure. Non. Maria est atteinte d'un mal mortel et incurable. Un poison invisible et magique, qui ronge son corps peu à peu et la condamnera à une mort prématurée. Comme un serpent glissant sous sa peau, la progression de ce mal est visible assez facilement. Au départ de sa cheville gauche, un filet "noir" semble s'étendre peu à peu, suivant les lignes irrégulières de ses veines. Lorsque le mal atteindra le cœur, elle périra. Actuellement, ces lignes grimpent jusqu'à ses cuisses mais les traits semblent s'accélérer.
Pour le reste, Maria est une jeune femme à l'apparence banale et pourtant anormale. De petite taille, elle dépasse difficilement le mètre soixante et son corps maigre ne cache pas sa quarantaine de kilos. Aucun muscle ne se dessine sur son corps frêle et mis à par l'étrangeté de sa malédiction, aucune spécificité ne vient marquer son corps mis à part le fait que son corps est imberbe. A vrai dire, la seule trace de "poils" se trouve dans ses sourcils et cheveux blancs, devenus presque gris à cause de son travail salissant. Les traits de son visage, bien que relativement fins, ne sont pas d'une beauté exceptionnelle et bien que ses yeux adoptent un gris exotique, ils n'attirent pas particulièrement la curiosité des gentilshommes à cause de l'air triste qui les habite constamment. Toujours vêtue d'une grande robe, les quelques formes de la demoiselle ne se remarquent pas non plus particulièrement et, de toutes façons, sa posture courbée lui donne un air de chien battu. Vraiment, je vous le dis Invité, elle est banale, et triste.
Qu'en est-il de sa psyché alors? Et bien... Cela s'avère aussi triste que le reste. Triste. Voila un mot qui lui correspond bien. Car Maria est une enfant mélancolique. Elle n'éprouve que peu de plaisirs dans sa triste vie, malmenée depuis son plus jeune âge. Sa seule passion, en vérité, réside dans le nettoyage et la préparation des corps, que cela soit en vue d'un bûcher funéraire ou d'un enterrement. Elle veille sur les tombes presque religieusement, et démontre dans ce travail une technicité et une assiduité remarquable, je dois bien le reconnaître. Mais ensuite? Elle a renoncé à l'amour depuis de nombreuses années. Elle n'achète que le strict nécessaire pour se nourrir et se laver et ne possède aucune réelle ambition, se sachant condamnée. Même cet état de fait ne l'atteint pas plus que cela en réalité, nichée dans le confort que je lui procure. Je l'avoue, je suis également l'une des raisons de cette tristesse permanente. Liée à moi par la malédiction qui l'affecte, Maria est vouée à me procurer ces émotions que le vide en moi cherche à combler. La moindre source de bonheur se doit de disparaître afin de me satisfaire. La moindre tristesse se doit de venir me nourrir encore et encore. Jusqu'à ce qu'enfin, elle s'éteigne. Parfaitement consciente de ma nature, et du mal que je pourrais relâcher sur le monde, Maria subit cette vie morne et sans saveur. Elle fait le choix de rester esclave du destin. Esclave de la spectre que je suis. Moi. Azeria. Nom autoproclamé d'une spectre hantant une pauvre âme en peine, et liée à elle par une liche bien trop cruelle. Car, bien que l'enfant est une source de "nourriture", et d'amusement. Je me dois de veiller sur elle. Car c'est là le contrat qui fut passé. Ironique, quand on sait que c'est ma présence qui, potentiellement, entrainera la mort de la jeune femme.
En résumé, si vous croisez Maria, vous ne trouverez qu'une humaine silencieuse, affairée à s'occuper d'un cimetière qu'on lui a attribué ou qu'elle a choisi d'entretenir. Ses discussions risquent de ne pas être particulièrement intéressantes et il est fort possible qu'elle ne se décide à s'éloigner. Surtout si elle vous apprécie. Car.. D'après elle. La mort l'entoure et vient embrasser ceux qu'elle aime. Et, pour une fois, je dois avouer qu'elle n'a pas entièrement tort.
Pour le reste, Maria est une jeune femme à l'apparence banale et pourtant anormale. De petite taille, elle dépasse difficilement le mètre soixante et son corps maigre ne cache pas sa quarantaine de kilos. Aucun muscle ne se dessine sur son corps frêle et mis à par l'étrangeté de sa malédiction, aucune spécificité ne vient marquer son corps mis à part le fait que son corps est imberbe. A vrai dire, la seule trace de "poils" se trouve dans ses sourcils et cheveux blancs, devenus presque gris à cause de son travail salissant. Les traits de son visage, bien que relativement fins, ne sont pas d'une beauté exceptionnelle et bien que ses yeux adoptent un gris exotique, ils n'attirent pas particulièrement la curiosité des gentilshommes à cause de l'air triste qui les habite constamment. Toujours vêtue d'une grande robe, les quelques formes de la demoiselle ne se remarquent pas non plus particulièrement et, de toutes façons, sa posture courbée lui donne un air de chien battu. Vraiment, je vous le dis Invité, elle est banale, et triste.
Qu'en est-il de sa psyché alors? Et bien... Cela s'avère aussi triste que le reste. Triste. Voila un mot qui lui correspond bien. Car Maria est une enfant mélancolique. Elle n'éprouve que peu de plaisirs dans sa triste vie, malmenée depuis son plus jeune âge. Sa seule passion, en vérité, réside dans le nettoyage et la préparation des corps, que cela soit en vue d'un bûcher funéraire ou d'un enterrement. Elle veille sur les tombes presque religieusement, et démontre dans ce travail une technicité et une assiduité remarquable, je dois bien le reconnaître. Mais ensuite? Elle a renoncé à l'amour depuis de nombreuses années. Elle n'achète que le strict nécessaire pour se nourrir et se laver et ne possède aucune réelle ambition, se sachant condamnée. Même cet état de fait ne l'atteint pas plus que cela en réalité, nichée dans le confort que je lui procure. Je l'avoue, je suis également l'une des raisons de cette tristesse permanente. Liée à moi par la malédiction qui l'affecte, Maria est vouée à me procurer ces émotions que le vide en moi cherche à combler. La moindre source de bonheur se doit de disparaître afin de me satisfaire. La moindre tristesse se doit de venir me nourrir encore et encore. Jusqu'à ce qu'enfin, elle s'éteigne. Parfaitement consciente de ma nature, et du mal que je pourrais relâcher sur le monde, Maria subit cette vie morne et sans saveur. Elle fait le choix de rester esclave du destin. Esclave de la spectre que je suis. Moi. Azeria. Nom autoproclamé d'une spectre hantant une pauvre âme en peine, et liée à elle par une liche bien trop cruelle. Car, bien que l'enfant est une source de "nourriture", et d'amusement. Je me dois de veiller sur elle. Car c'est là le contrat qui fut passé. Ironique, quand on sait que c'est ma présence qui, potentiellement, entrainera la mort de la jeune femme.
En résumé, si vous croisez Maria, vous ne trouverez qu'une humaine silencieuse, affairée à s'occuper d'un cimetière qu'on lui a attribué ou qu'elle a choisi d'entretenir. Ses discussions risquent de ne pas être particulièrement intéressantes et il est fort possible qu'elle ne se décide à s'éloigner. Surtout si elle vous apprécie. Car.. D'après elle. La mort l'entoure et vient embrasser ceux qu'elle aime. Et, pour une fois, je dois avouer qu'elle n'a pas entièrement tort.
Histoire ou test-rp
L'histoire de Maria commence de la façon la plus simple qui soit. Un couple installé depuis peu dans un village perdu de la République. Un couple jeune et vivace, mais pauvre. Des pauvres réfugiés du Reike. Des êtres souhaitant fuir un royaume féroce, lui étant un esclave en fuite, elle une fille de basse vertu. Le couple s'aime, et malgré le fait d'être sans le sou, consume son amour jusqu'à ce que la mère ne tombe enceinte. Lui, conscient de ce que cela implique se met à travailler la terre, cherchant à obtenir quelques biens et ressources pour payer son loyer. Pour ne pas être dépendant malgré le fait d'être protégé par le maire qui les a accueilli. Mais.. Malgré cela, le couple reste paria vis à vis des autres villageois et, très vite, ils se font mettre à l'écart. On les pointe du doigt. Ils s'en moquent. Ils vont être parents. C'est là que la liche intervient. Tout ressemble à un mauvais film. C'est une nuit d'automne. Il pleut. Il vient frapper à leur porte, conscient que personne n'ira sauver des parias, des rejetés. Ils l'accueillent, ne réalisant pas tout de suite qui ils font entrer chez eux. La liche sourit, car elle sait qu'elle va pouvoir jouer. L'étranger questionne le couple sur leur situation, sur l'enfant. Puis, il leur propose un marché. Une vie sans dépendance, en échange de ce qu'ils ont le plus précieux. Ils pensent à l'argent. A ce qu'ils ont put emmener du Reike. La liche pense à l'enfant. Le pacte est scellé. Quelques mois plus tard, Maria voit le jour. Elle est en bonne santé. Belle. Ses parents sont heureux. Ils commencent à l'élever.
C'est quelques années plus tard que l'histoire de Maria prit une tournure plus sombre. A ses quatre ans, la liche fit son retour dans le petit village. Elle se présenta aux parents, accompagnée par une âme torturée. Ma propre personne. Je revois encore aujourd'hui les yeux étonnés de l'enfant lorsqu'elle m'aperçut pour la première fois. Ce mélange de curiosité et de terreur. Cette angoisse infinie que j'ai put savourer lorsque ses parents comprirent que la liche venait récupérer son dû. Ils tentèrent de lutter, évidemment. La liche perdit patience. Le père fut presque tué sur le champ. La mère en revanche, fut atteinte d'une maladie sombre. La pourriture de X'o-rath. L'enfant, quant à elle, gouta pour la première fois à ma présence tandis que la liche nous liait. Comme deux âmes jumelles, piégées dans un seul corps. Bien que, étrangement, je demeurais sous ma forme éthérée, je sentais le cœur de Maria battre comme s'il s'agissait du mien. Et, alors qu'elle paniquait légèrement, j'entendis sa voix dans mon esprit. Ou plutôt, ses pleurs, alors que son père se consumait et que la liche riait. Quelques mots furent alors prononcés. Des avertissements à l'encontre de la mère. Ou de l'enfant, je ne sais plus. Mais la malédiction fut apposée. Et le sort de Maria fut scellé.
De nouvelles années passèrent alors, et celle qu'on nommait "la malheureuse" tentait de grandir doucement dans un village d'arriérés. Elle put recevoir son éducation républicaine, naturellement, mais elle était mise de côté tandis que sa mère pourrissait à petit feu. Elle apprenait à lire, écrire, compter. Sa mère disparaissait. De plus, les autres enfants la rejetaient. Elle qui faisait toujours tout tomber. Qui trébuchait lors des épreuves sportives. Qui avait la poisse. En réalité, je m'ennuyais, simplement. Et il était facile de terroriser des enfants. Chaque larme versée par Maria me procurait une sensation étrange, comblant ce vide dans mon âme. De sa peine, j'en tirais de la joie. Elle était à la fois ma source de "nourriture", et la seule chose qui me faisait me sentir... Moi. Alors je me fis la promesse de la protéger, tout en m'assurant que le malheur ne la quitte jamais. A la fin de son éducation, Maria était seule. Plus de parents vivant. Je ne sais même pas quand sa mère a disparu. Et même si les rares souvenirs que j'en ai sont réels ou non. Mais... Maria se retrouvait sans rien. Elle avait onze ans. Les villageois décidèrent alors de son sort, sans qu'elle n'ait son mot à dire. Elle fut envoyée dans un orphelinat. Mais rien de bien n'en ressortit. A nouveau, elle était l'enfant poisseuse. Celle qui "attirait" les bruits bizarres. Les objets qui tombent et volent. Les mauvais esprits. Elle était une enfant maudite et, à force, elle commençait à le comprendre. Un jour, un couple voulu l'adopter. Malgré tous les avertissements à son égard. Le couple était stérile. Désespéré. Elle ressemblait vaguement à la mère. Ils insistèrent. Ils périssaient deux ans plus tard. La maladie et la mort semblaient vraiment suivre l'enfant, n'est-ce pas?
C'est donc une jeune adolescente qui se retrouva de nouveau perdue. Cette fois, elle ne pouvait compter sur des villageois. Ou sur la bonté du maire. Elle était, véritablement, seule. Alors, elle quitta sa demeure, prenant les quelques richesses qu'elle avait obtenue à la mort de ses parents. Le voyage fut long, pénible. Chaque chariot finissait par perdre une roue. Chaque partenaire de voyage finissait par partir ou mourir. C'est là que l'unique passion de la jeune femme commença à poindre, forcée d'enterrer des corps accidentés pour ne pas être accusée. La mort la suivait alors, pourquoi ne pas la servir? Arrivant finalement à son village natal, Maria dépensa presque tout son or pour racheter sa maison familiale. Elle fut arnaquée, et piégée par les revendeurs qui lui firent payer le double du prix, conscients de sa situation et de son désespoir. Elle était ruinée, certes, mais elle était enfin "chez elle". De nombreuses journées défilèrent alors, l'adolescente survivant plus qu'elle ne vivait. Ses pas l'emmenaient au cimetière du village, sur la tombe de son père où elle pleurait quotidiennement. Et par tout temps. Après tout, la pluie ne faisait que venir balayer ses larmes. Je crois qu'il s'agissait là de mes jours préférés. Et puis, un jour, sa malédiction s'accentua. Le long poison dans son corps fit son apparition, presque au même moment où elle me vit enfin. Et, curieusement, elle en fut soulagée. Elle m'accueillit avec un sourire terni par des yeux rougis. Elle n'était plus seule, et peu lui importait que la personne qui la regardait sans crainte soit un spectre. Je lui rendais son sourire. Consciente qu'elle m'appartenait enfin totalement. Mes premiers mots se voulurent volontairement réconfortant. Il fallait paraître aidante. Bienveillante. Et je ne voulais pas la voir se laisser mourir, ou mettre fin à ses jours. Alors je l'orientais sur une voie, pour la première fois. C'est ainsi que sa carrière de préparatrice mortuaire commença. Sous l'injonction vicieuse d'un spectre qui ne souhaitait que lui rappeler quotidiennement comme la mort était près d'elle.
De nouvelles années passèrent, et celle que les villageois observaient de loin devint une figure plus ou moins respectée. Elle était toujours la "fille bizarre" ou, comme certains l'appelaient, "la fille de l'arbre aux pendus". Principalement en raison du végétal où elle aimait venir s'installer pour lire entre deux entretiens de tombes. La curiosité qu'elle représentait effrayait suffisamment les badauds pour me permettre d'agir tranquillement. Même les petits malheurs de sa pauvre existence me rassasiaient et, je dois bien l'avouer, discuter avec elle était relativement plaisant. Elle ne se plaignait pas de son état, plutôt, elle s'inquiétait du mien. Cette compassion était amusante, tant elle était triste. D'ailleurs, je prenais le soin de toujours ponctuer nos conversations par le fait qu'elle était condamnée, mais que j'étais là, pour elle. Oh, que l'espoir était délicieux quand il se faisait détruire par une vie cruelle! En parlant d'espoir, Maria en eut lorsqu'elle fit la rencontre de Charles. Charles était beau, relativement propre sur lui et son âme brillait des plus pures intentions. Je pense que son amour était sincère pour ma chère protégée. Alors, je les laissais flirter. Je laissais cet espoir naitre, ce désir, cet amour. Puis je brisais le tout lorsqu'il s'apprêtait à la demander en mariage. Vous n'imaginez pas toute la peine, toute la souffrance qui traversa le cœur de Maria lorsqu'elle retrouva le jeune Charles, balancé au bout d'une corde afin de donner à l'arbre qu'elle aimait tant son nom particulier. L'amour se refusait à elle, tout comme le reste. Seule ma propre personne demeurait à ses côtés. Et ce serait le cas. Jusqu'à la toute fin. Tout du moins, c'est ce que je lui promettais entre deux sanglots faussement partagés.
Le reste des années jusqu'à aujourd'hui ne fut pas particulièrement palpitant. Ou plutôt, suffisamment excentrique pour être détaillé. J'accompagnais Maria dans sa triste vie, m'assurant que suffisamment de petits tracas viennent l'encombrer pour me délecter de sa mélancolie, tout en la protégeant de potentielles menaces extérieures. Comme les villageois, par exemple, qui tentèrent de la chasser avant de comprendre que le faire provoquerait plus que la mort de leurs animaux de compagnie. Sa réputation changea, passant de "la fille bizarre" à la "Guenaude du cimetière". Celle qu'on ne venait voir que lors de tristes occasions, à contrecœur, pour dire au revoir à ses proches. Là encore, Maria ne tenta pas d'altérer véritablement les murmures et chuchotements à son égard. Peu lui importait. De toutes façons, elle était condamnée. Et seul son "métier" lui importait. Si les villageois voulaient la traiter comme une sorcière, et bien soit, tant qu'elle pouvait continuer son œuvre. Et moi, de mon côté, je savourais cette décision.
A présent, les choses en sont là. Maria vit sa vie, plus ou moins tranquillement, consciente que ses jours sont comptés et qu'un être tout aussi maudit l'accompagne au quotidien, bien qu'elle ignore véritablement ma nature. Pour elle, tout le malheur de son quotidien ne vient que d'une chose. La liche qui a tué son père, et la malédiction qui l'affecte. Peut-être, qu'un jour, elle cherchera à se débarrasser de moi. Peut-être, alors, que j'aspirerais la dernière essence de son existence avant de repartir ailleurs, afin de trouver une nouvelle proie. En attendant, Maria restera ma protégée et je resterais à ses côtés.
Car après tout, c'est ce que je lui ai promis, n'est-ce pas?
C'est quelques années plus tard que l'histoire de Maria prit une tournure plus sombre. A ses quatre ans, la liche fit son retour dans le petit village. Elle se présenta aux parents, accompagnée par une âme torturée. Ma propre personne. Je revois encore aujourd'hui les yeux étonnés de l'enfant lorsqu'elle m'aperçut pour la première fois. Ce mélange de curiosité et de terreur. Cette angoisse infinie que j'ai put savourer lorsque ses parents comprirent que la liche venait récupérer son dû. Ils tentèrent de lutter, évidemment. La liche perdit patience. Le père fut presque tué sur le champ. La mère en revanche, fut atteinte d'une maladie sombre. La pourriture de X'o-rath. L'enfant, quant à elle, gouta pour la première fois à ma présence tandis que la liche nous liait. Comme deux âmes jumelles, piégées dans un seul corps. Bien que, étrangement, je demeurais sous ma forme éthérée, je sentais le cœur de Maria battre comme s'il s'agissait du mien. Et, alors qu'elle paniquait légèrement, j'entendis sa voix dans mon esprit. Ou plutôt, ses pleurs, alors que son père se consumait et que la liche riait. Quelques mots furent alors prononcés. Des avertissements à l'encontre de la mère. Ou de l'enfant, je ne sais plus. Mais la malédiction fut apposée. Et le sort de Maria fut scellé.
De nouvelles années passèrent alors, et celle qu'on nommait "la malheureuse" tentait de grandir doucement dans un village d'arriérés. Elle put recevoir son éducation républicaine, naturellement, mais elle était mise de côté tandis que sa mère pourrissait à petit feu. Elle apprenait à lire, écrire, compter. Sa mère disparaissait. De plus, les autres enfants la rejetaient. Elle qui faisait toujours tout tomber. Qui trébuchait lors des épreuves sportives. Qui avait la poisse. En réalité, je m'ennuyais, simplement. Et il était facile de terroriser des enfants. Chaque larme versée par Maria me procurait une sensation étrange, comblant ce vide dans mon âme. De sa peine, j'en tirais de la joie. Elle était à la fois ma source de "nourriture", et la seule chose qui me faisait me sentir... Moi. Alors je me fis la promesse de la protéger, tout en m'assurant que le malheur ne la quitte jamais. A la fin de son éducation, Maria était seule. Plus de parents vivant. Je ne sais même pas quand sa mère a disparu. Et même si les rares souvenirs que j'en ai sont réels ou non. Mais... Maria se retrouvait sans rien. Elle avait onze ans. Les villageois décidèrent alors de son sort, sans qu'elle n'ait son mot à dire. Elle fut envoyée dans un orphelinat. Mais rien de bien n'en ressortit. A nouveau, elle était l'enfant poisseuse. Celle qui "attirait" les bruits bizarres. Les objets qui tombent et volent. Les mauvais esprits. Elle était une enfant maudite et, à force, elle commençait à le comprendre. Un jour, un couple voulu l'adopter. Malgré tous les avertissements à son égard. Le couple était stérile. Désespéré. Elle ressemblait vaguement à la mère. Ils insistèrent. Ils périssaient deux ans plus tard. La maladie et la mort semblaient vraiment suivre l'enfant, n'est-ce pas?
C'est donc une jeune adolescente qui se retrouva de nouveau perdue. Cette fois, elle ne pouvait compter sur des villageois. Ou sur la bonté du maire. Elle était, véritablement, seule. Alors, elle quitta sa demeure, prenant les quelques richesses qu'elle avait obtenue à la mort de ses parents. Le voyage fut long, pénible. Chaque chariot finissait par perdre une roue. Chaque partenaire de voyage finissait par partir ou mourir. C'est là que l'unique passion de la jeune femme commença à poindre, forcée d'enterrer des corps accidentés pour ne pas être accusée. La mort la suivait alors, pourquoi ne pas la servir? Arrivant finalement à son village natal, Maria dépensa presque tout son or pour racheter sa maison familiale. Elle fut arnaquée, et piégée par les revendeurs qui lui firent payer le double du prix, conscients de sa situation et de son désespoir. Elle était ruinée, certes, mais elle était enfin "chez elle". De nombreuses journées défilèrent alors, l'adolescente survivant plus qu'elle ne vivait. Ses pas l'emmenaient au cimetière du village, sur la tombe de son père où elle pleurait quotidiennement. Et par tout temps. Après tout, la pluie ne faisait que venir balayer ses larmes. Je crois qu'il s'agissait là de mes jours préférés. Et puis, un jour, sa malédiction s'accentua. Le long poison dans son corps fit son apparition, presque au même moment où elle me vit enfin. Et, curieusement, elle en fut soulagée. Elle m'accueillit avec un sourire terni par des yeux rougis. Elle n'était plus seule, et peu lui importait que la personne qui la regardait sans crainte soit un spectre. Je lui rendais son sourire. Consciente qu'elle m'appartenait enfin totalement. Mes premiers mots se voulurent volontairement réconfortant. Il fallait paraître aidante. Bienveillante. Et je ne voulais pas la voir se laisser mourir, ou mettre fin à ses jours. Alors je l'orientais sur une voie, pour la première fois. C'est ainsi que sa carrière de préparatrice mortuaire commença. Sous l'injonction vicieuse d'un spectre qui ne souhaitait que lui rappeler quotidiennement comme la mort était près d'elle.
De nouvelles années passèrent, et celle que les villageois observaient de loin devint une figure plus ou moins respectée. Elle était toujours la "fille bizarre" ou, comme certains l'appelaient, "la fille de l'arbre aux pendus". Principalement en raison du végétal où elle aimait venir s'installer pour lire entre deux entretiens de tombes. La curiosité qu'elle représentait effrayait suffisamment les badauds pour me permettre d'agir tranquillement. Même les petits malheurs de sa pauvre existence me rassasiaient et, je dois bien l'avouer, discuter avec elle était relativement plaisant. Elle ne se plaignait pas de son état, plutôt, elle s'inquiétait du mien. Cette compassion était amusante, tant elle était triste. D'ailleurs, je prenais le soin de toujours ponctuer nos conversations par le fait qu'elle était condamnée, mais que j'étais là, pour elle. Oh, que l'espoir était délicieux quand il se faisait détruire par une vie cruelle! En parlant d'espoir, Maria en eut lorsqu'elle fit la rencontre de Charles. Charles était beau, relativement propre sur lui et son âme brillait des plus pures intentions. Je pense que son amour était sincère pour ma chère protégée. Alors, je les laissais flirter. Je laissais cet espoir naitre, ce désir, cet amour. Puis je brisais le tout lorsqu'il s'apprêtait à la demander en mariage. Vous n'imaginez pas toute la peine, toute la souffrance qui traversa le cœur de Maria lorsqu'elle retrouva le jeune Charles, balancé au bout d'une corde afin de donner à l'arbre qu'elle aimait tant son nom particulier. L'amour se refusait à elle, tout comme le reste. Seule ma propre personne demeurait à ses côtés. Et ce serait le cas. Jusqu'à la toute fin. Tout du moins, c'est ce que je lui promettais entre deux sanglots faussement partagés.
Le reste des années jusqu'à aujourd'hui ne fut pas particulièrement palpitant. Ou plutôt, suffisamment excentrique pour être détaillé. J'accompagnais Maria dans sa triste vie, m'assurant que suffisamment de petits tracas viennent l'encombrer pour me délecter de sa mélancolie, tout en la protégeant de potentielles menaces extérieures. Comme les villageois, par exemple, qui tentèrent de la chasser avant de comprendre que le faire provoquerait plus que la mort de leurs animaux de compagnie. Sa réputation changea, passant de "la fille bizarre" à la "Guenaude du cimetière". Celle qu'on ne venait voir que lors de tristes occasions, à contrecœur, pour dire au revoir à ses proches. Là encore, Maria ne tenta pas d'altérer véritablement les murmures et chuchotements à son égard. Peu lui importait. De toutes façons, elle était condamnée. Et seul son "métier" lui importait. Si les villageois voulaient la traiter comme une sorcière, et bien soit, tant qu'elle pouvait continuer son œuvre. Et moi, de mon côté, je savourais cette décision.
A présent, les choses en sont là. Maria vit sa vie, plus ou moins tranquillement, consciente que ses jours sont comptés et qu'un être tout aussi maudit l'accompagne au quotidien, bien qu'elle ignore véritablement ma nature. Pour elle, tout le malheur de son quotidien ne vient que d'une chose. La liche qui a tué son père, et la malédiction qui l'affecte. Peut-être, qu'un jour, elle cherchera à se débarrasser de moi. Peut-être, alors, que j'aspirerais la dernière essence de son existence avant de repartir ailleurs, afin de trouver une nouvelle proie. En attendant, Maria restera ma protégée et je resterais à ses côtés.
Car après tout, c'est ce que je lui ai promis, n'est-ce pas?
Groupes d'intérêts
Comment une créature aussi frêle, aussi triste, pourrait avoir le moindre centre d'intérêt? Maria n'est là que pour les morts. Que pour leur repos. Leur dernier accompagnement vers l'au-delà. En dehors de cela, je n'aurais de toutes façons pas permis qu'elle puisse découvrir de nouvelles choses. Qu'elle puisse s'écarter de sa voie, de son devoir. De son trépas assuré.
derrière l'écran
Pseudo : Deydreus
Comment avez-vous connu le forum ? On se demande huhu
Avis sur le forum : Based
Fréquence de connexion : Quotidienne
Citoyen de La République
Maria Moonshire
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Bonjour!
Je viens signaler que ma fiche est terminée!
Petite précision pour le staff qui corrigera: Vous l'aurez compris après lecture, Maria est "hantée" par un spectre qui sera un pnj évolutif. Je ne peux le présenter de suite à cause de la règle des quinze jours, mais, si vous le souhaitez, je pourrais le faire de suite afin que vous ayez la connaissance de ses pouvoirs ainsi qu'une description un peu plus détaillée de cet être sadique.
Encore merci pour la lecture et dans l'attente de votre retour!
Je viens signaler que ma fiche est terminée!
Petite précision pour le staff qui corrigera: Vous l'aurez compris après lecture, Maria est "hantée" par un spectre qui sera un pnj évolutif. Je ne peux le présenter de suite à cause de la règle des quinze jours, mais, si vous le souhaitez, je pourrais le faire de suite afin que vous ayez la connaissance de ses pouvoirs ainsi qu'une description un peu plus détaillée de cet être sadique.
Encore merci pour la lecture et dans l'attente de votre retour!
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Louise Aubépine
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