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Invité
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Même s’il avait appris à en supporter les effets depuis des lustres, la caresse des rayons du soleil n’en restait pas moins une chose désagréable. Malheureusement, même si l’elfe était plutôt du genre à vire de nuit, il avait conscience que son cas était rare et que la majorité des gens faisaient des affaires le jour. Évidemment certaines personnes avaient prise pour habitude de conclure des affaires la nuit, mais c’étaient généralement des plans avec des personnes peu recommandables. Comme Sølenar n’était pas du genre à vouloir attirer l’attention sur lui, il préférait de loin laisser le commerce nocturne à des concurrents ou à des raclures en tout genre.
Son travail l’amenait à voyager énormément, il allait de ville en ville pour discuter, négocier et conclure des accords commerciaux au meilleur prix. Cela n’avait rien d’un travail simple, mais cela lui permettait de ne jamais rester trop longtemps au même endroit. Sa condition particulière lui offrait une certaine longévité, même si les elfes étaient naturellement dotés d’une longue espérance de vie par rapport à d’autre race, Sølenar ne vieillissait tout simplement pas, et au bout d’un certain temps cela finissait toujours par faire des questions plus ou moins indiscrètes. Heureusement comme il voyageait, le temps enterrait les suspicieux et de nouvelles personnes venaient remplacer les disparus, c’était un cercle sans fin depuis des lustres.
L’elfe avait fait la route depuis Kyouji pour rencontrer un marchand de Liberty, c’était une route relativement longue et ennuyante même pour lui, mettant ses nerfs à rude épreuve. Sølenar n’était jamais vraiment intéressé par le produit final vendu, son travail consistait plutôt à négocier le prix des composants, tout le reste ne le concernait pas et c’était bien mieux ainsi. C’est tout naturellement qu’il se présenta chez le fabricant de textile avec lequel il devait s’entretenir, un homme d’un certain âge, visiblement dans le métier depuis plusieurs années.
L’entrevue se déroulait bien jusqu’à ce que l’artisan commence à émettre des doutes sur les capacités de paiement de l’acheteur, doute que l’elfe balaya comme des feuilles mortes.
- Je vous assure que cet arrangement vous sera bénéfique. Certes la marchandise transitera par Kyouji, mais sa destination sera Melorn. Mon peuple et en particulier la noblesse n’a aucun souci à rémunérer le travail bien fait.
- Melorn hein ? Votre truc ce n’est pas plutôt les services ? Mon textile contre un service ?
- C’est une de nos méthodes oui, mais uniquement entre nous, ou du moins avec des personnes parfaitement en accord avec ce principe de service. Lorsque nous commerçons avec d'autres cités, nous sommes parfaitement conscients que cette notion de service peu parfois paraître abstraite, c’est pourquoi nous payons tout simplement.
L’homme hocha la tête, visiblement convaincu, l’elfe inspirait naturellement confiance et savait de quoi il parlait.
- C’est étrange, je croyais que les vôtres étaient du genre… Enfin, comment dire…
- Pompeux ? C’est parfois le cas, mais être « pompeux » n’empêche pas régler les impayés.
- Non bien sûr... ce n'est pas ce que je voulais dire... je... je vais vous montrer, vous allez comprendre.
L’homme fit signe à l’elfe de lui suivre dans son atelier, Sølenar fit à son tour signe à la mercenaire qu’il avait engagée pour l’accompagner dans ce petit travail. Bien entendu l’elfe avait amplement les capacités de se défendre tout seul, mais il devait soigner les apparences, comme toujours il y avait un gouffre entre l’image qu’il revoyait de lui, et ce qu’il était vraiment au plus profond de son être.
Le négociant suivit l’artisan sur plusieurs mètres, jusqu’au fond de l’atelier principal. Là, ils s’arrêtèrent devant plusieurs caisses numérotées, c’était la marchandise qu’il était venu négocier.
- J’vous laisse jeter un œil.
L’elfe leva sans hésitation le couvercle d’une des caisses pour en examiner le contenu et soupira longuement lorsqu’il comprit à quoi il faisait face. D’une main il attrapa l’un des nombreux dessous en dentelle qu’il examina à la lumière de l’atelier.
- De la lingerie fine… C’est une plaisanterie ?
- Il semblerait que non mon gars, autant dire que ça me surprend que des gars… enfin, que des représentants de votre noble race passent commande de ce genre de chose, surtout en pareille quantité. Y’a de quoi équiper tous les bordels de la capitale haha.
Sølenar lui lança aussitôt un regard noir qui coupa l’artisan dans son éclat de rire.
- Oui enfin… bref, j’ai deux trois choses à régler, j’vous laisse réfléchir à ça, tout ce que je demande c’est à être payé pour la commande, le comment du pourquoi, je m’en tamponne, ça, c’est votre problème.
L’artisan s’éloigna en sifflotant, l’elfe balança aussitôt ce qu’il avait en main dans la caisse de transport et la referma. Il peinait encore à savoir s’il s’agissait d’une blague douteuse ou d’une erreur de marchandise.
- Tout cette route et ce temps perdus pour négocier le prix d’achat d’une cargaison de sous-vêtement, l’humiliation me reste en travers de la gorge.
Son travail l’amenait à voyager énormément, il allait de ville en ville pour discuter, négocier et conclure des accords commerciaux au meilleur prix. Cela n’avait rien d’un travail simple, mais cela lui permettait de ne jamais rester trop longtemps au même endroit. Sa condition particulière lui offrait une certaine longévité, même si les elfes étaient naturellement dotés d’une longue espérance de vie par rapport à d’autre race, Sølenar ne vieillissait tout simplement pas, et au bout d’un certain temps cela finissait toujours par faire des questions plus ou moins indiscrètes. Heureusement comme il voyageait, le temps enterrait les suspicieux et de nouvelles personnes venaient remplacer les disparus, c’était un cercle sans fin depuis des lustres.
L’elfe avait fait la route depuis Kyouji pour rencontrer un marchand de Liberty, c’était une route relativement longue et ennuyante même pour lui, mettant ses nerfs à rude épreuve. Sølenar n’était jamais vraiment intéressé par le produit final vendu, son travail consistait plutôt à négocier le prix des composants, tout le reste ne le concernait pas et c’était bien mieux ainsi. C’est tout naturellement qu’il se présenta chez le fabricant de textile avec lequel il devait s’entretenir, un homme d’un certain âge, visiblement dans le métier depuis plusieurs années.
L’entrevue se déroulait bien jusqu’à ce que l’artisan commence à émettre des doutes sur les capacités de paiement de l’acheteur, doute que l’elfe balaya comme des feuilles mortes.
- Je vous assure que cet arrangement vous sera bénéfique. Certes la marchandise transitera par Kyouji, mais sa destination sera Melorn. Mon peuple et en particulier la noblesse n’a aucun souci à rémunérer le travail bien fait.
- Melorn hein ? Votre truc ce n’est pas plutôt les services ? Mon textile contre un service ?
- C’est une de nos méthodes oui, mais uniquement entre nous, ou du moins avec des personnes parfaitement en accord avec ce principe de service. Lorsque nous commerçons avec d'autres cités, nous sommes parfaitement conscients que cette notion de service peu parfois paraître abstraite, c’est pourquoi nous payons tout simplement.
L’homme hocha la tête, visiblement convaincu, l’elfe inspirait naturellement confiance et savait de quoi il parlait.
- C’est étrange, je croyais que les vôtres étaient du genre… Enfin, comment dire…
- Pompeux ? C’est parfois le cas, mais être « pompeux » n’empêche pas régler les impayés.
- Non bien sûr... ce n'est pas ce que je voulais dire... je... je vais vous montrer, vous allez comprendre.
L’homme fit signe à l’elfe de lui suivre dans son atelier, Sølenar fit à son tour signe à la mercenaire qu’il avait engagée pour l’accompagner dans ce petit travail. Bien entendu l’elfe avait amplement les capacités de se défendre tout seul, mais il devait soigner les apparences, comme toujours il y avait un gouffre entre l’image qu’il revoyait de lui, et ce qu’il était vraiment au plus profond de son être.
Le négociant suivit l’artisan sur plusieurs mètres, jusqu’au fond de l’atelier principal. Là, ils s’arrêtèrent devant plusieurs caisses numérotées, c’était la marchandise qu’il était venu négocier.
- J’vous laisse jeter un œil.
L’elfe leva sans hésitation le couvercle d’une des caisses pour en examiner le contenu et soupira longuement lorsqu’il comprit à quoi il faisait face. D’une main il attrapa l’un des nombreux dessous en dentelle qu’il examina à la lumière de l’atelier.
- De la lingerie fine… C’est une plaisanterie ?
- Il semblerait que non mon gars, autant dire que ça me surprend que des gars… enfin, que des représentants de votre noble race passent commande de ce genre de chose, surtout en pareille quantité. Y’a de quoi équiper tous les bordels de la capitale haha.
Sølenar lui lança aussitôt un regard noir qui coupa l’artisan dans son éclat de rire.
- Oui enfin… bref, j’ai deux trois choses à régler, j’vous laisse réfléchir à ça, tout ce que je demande c’est à être payé pour la commande, le comment du pourquoi, je m’en tamponne, ça, c’est votre problème.
L’artisan s’éloigna en sifflotant, l’elfe balança aussitôt ce qu’il avait en main dans la caisse de transport et la referma. Il peinait encore à savoir s’il s’agissait d’une blague douteuse ou d’une erreur de marchandise.
- Tout cette route et ce temps perdus pour négocier le prix d’achat d’une cargaison de sous-vêtement, l’humiliation me reste en travers de la gorge.
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Armée, alerte, notre jeune mercenaire s'est préparée avec soin pour cette nouvelle mission. Son épée brillait autant que le métal de sa ceinture et de ses bijoux, et ses yeux suivaient avec attention le moindre mouvement approchant le négociant qui l'avait engagée pour l'escorter. Certes, son visage fermé renvoyait plus que clairement le fait qu'elle n'était pas vraiment passionnée par ce qu'elle devait observer : mais Capella étant Capella, cela ne l'empêchait pas de tout donner pour sa mission. A savoir, couvrir les arrières de l'elfe jusqu'à ce qu'il en aie fini avec son marchandage. Alors même si on s'ennuie, on fait les choses bien.
Alors qu'elle ne s'attendait à rien de spécial, un détail imprévu lui arrache un sourire. Le tisserand chez qui ils étaient avait une lueur malicieuse dans le regard, pas non plus malveillante, mais visiblement amusée. Un détail intéressant - peut-être qu'il va se passer quelque chose de marrant, finalement ? Il les mène à la marchandise, et c'est quand l'elfe ouvre une caisse qu'elle comprend l'humour de la situation. Elle se mord l'intérieur de la joue pour ne pas glousser en voyant son expression face à la cargaison de dessous.
Mais ça devient absolument impossible de résister alors que son employeur commente la situation avec dépit. Elle éclate de rire, et s'approche de quelques pas pour voir d'elle-même le type de lingerie qui aura demandé toutes ces négociations.
- Ah ouais… Ca en fait des efforts, juste pour des coucheries.
C'est la première fois que la sirène lui adresse la parole pour une raison autre que professionnelle. Pas imprudente au point d'avoir baissé sa vigilance, mais pas non plus assez mature pour rester silencieusement en retrait, il aura fallu qu'elle l'ouvre. Peut-être que sa façon légère de voir les choses permettra au négociant blasé de relativiser ? Evidemment, quitte à la ramener, elle en rajoute une couche.
- Juste par curiosité, comment on devient le genre de personne qui achète des p'tites culottes pour toute une ville sans le savoir ?
Son regard contient autant de jugement que sa voix contient de moquerie. Elle est pourtant vraiment curieuse de la façon dont il a pu se retrouver dans cette situation, alors qu'il semblait si confiant jusque là. Et puis, elle ne sent aucune autre présence à proximité qui pourrait les écouter, alors elle peut bien se permettre une remarque un peu insolente, personne ne dira rien.
CENDRES
Alors qu'elle ne s'attendait à rien de spécial, un détail imprévu lui arrache un sourire. Le tisserand chez qui ils étaient avait une lueur malicieuse dans le regard, pas non plus malveillante, mais visiblement amusée. Un détail intéressant - peut-être qu'il va se passer quelque chose de marrant, finalement ? Il les mène à la marchandise, et c'est quand l'elfe ouvre une caisse qu'elle comprend l'humour de la situation. Elle se mord l'intérieur de la joue pour ne pas glousser en voyant son expression face à la cargaison de dessous.
Mais ça devient absolument impossible de résister alors que son employeur commente la situation avec dépit. Elle éclate de rire, et s'approche de quelques pas pour voir d'elle-même le type de lingerie qui aura demandé toutes ces négociations.
- Ah ouais… Ca en fait des efforts, juste pour des coucheries.
C'est la première fois que la sirène lui adresse la parole pour une raison autre que professionnelle. Pas imprudente au point d'avoir baissé sa vigilance, mais pas non plus assez mature pour rester silencieusement en retrait, il aura fallu qu'elle l'ouvre. Peut-être que sa façon légère de voir les choses permettra au négociant blasé de relativiser ? Evidemment, quitte à la ramener, elle en rajoute une couche.
- Juste par curiosité, comment on devient le genre de personne qui achète des p'tites culottes pour toute une ville sans le savoir ?
Son regard contient autant de jugement que sa voix contient de moquerie. Elle est pourtant vraiment curieuse de la façon dont il a pu se retrouver dans cette situation, alors qu'il semblait si confiant jusque là. Et puis, elle ne sent aucune autre présence à proximité qui pourrait les écouter, alors elle peut bien se permettre une remarque un peu insolente, personne ne dira rien.
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Invité
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L’éclat de rire lui fait légèrement pivoter la tête. Évidemment, il avait engagé une mercenaire pour paraître plus professionnelle et pour éviter toute forme de question concernant le fait qu’il voyage majoritairement en solitaire, il avait au moins une personne qui passait une bonne soirée.
- Quand bien même cela est amené à recouvrir une paire de fesses, le prix de la dentelle reste élevé.
N’importe qui savait que ce genre d’atours valait un certain prix, plutôt ironique lorsque l’on savait que c’était l’une des premières choses à finir au pied du lit. Cependant, malgré cela, il fallait bien avouer que la quantité présente sous ses yeux valait une somme colossale, bien plus que celui du textile brut qu’il était venu négocier, et ça, c’était une mauvaise chose.
- Merci pour cette question, je ne manquerai pas de la poser lorsque je verrais le client final.
Car oui, son travail n’était pas de connaître la marchandise finale, encore une fois, Sølenar se chargeait simplement de négocier le prix d’achat ou de revente de matière première, marchander le prix du produit final était une chose beaucoup plus rare et généralement l’on prenait soin de la prévenir l’avance pour qu’il puisse avoir toutes les cartes en main.
- Je n’ai pas l’habitude de ce genre de… plaisanterie. Normalement je devais négocier le prix de textile brut, pas d’un produit fini et encore moins des dessous. L’erreur vient soit de l’artisan, soit de mon client, mais pas de moi.
Même s’il n’avait rien dit sur l’instant, la petite pique d’insolence de la jeune femme ne lui avait pas échappé. Bien sûr il aurait pu réagir en soumettant à la mercenaire l’idée qu’il ne la rémunérait pas pour donner son avis, simplement pour pourfendre une éventuelle menace, mais il n’était pas vraiment comme ça, du moins pas tout à fait.
- J’apprécie votre compagnie, mais faites plus attention avec vos sous-entendus, excepté si vous voulez transporter tout ça sur votre joli petit dos jusqu’à Melorn.
Finit-il par dire en arborant un sourire, un joli sourire tout en prenant soin de ne pas trop dévoiler ses canines, aux yeux de tous il n’était qu’un elfe et c’était bien mieux ainsi. Il n’était certes pas le monstre assoiffé de sang qu'on décrivait dans les contes pour enfants, quoique… dans tous les cas il valait mieux garder cette information secrète aussi longtemps que possible. C’est ce moment que l’artisan choisit pour réapparaître, visiblement bien heureux de conclure une affaire lucrative.
- Alors, ça vous convient ?
- Disons que ce n’est pas ce que je m’attendais à trouver, mais après tout pourquoi pas, je m’adapterai.
- Pourquoi vous avez fait appel à un mercenaire ? Vous avez peur de vous faire voler des culottes haha ! Ou peut-être que c’est pour qu’elle s’assure de la « qualité » du produit.
Sølenar pivota doucement la tête vers la mercenaire, imaginant au plus profond de son être que la plaisanterie ne passerait sûrement pas. Mais, heureusement cela pouvait lui être bénéfique. Plutôt que de calmer le jeu en changeant de sujet, il prit un certain plaisir à rajouter un peu d’huile sur les braises avant de prendre ses distances.
- Oh… Je vous laisserai voir ça avec la principale intéressée qui sera sans doute ravie de vous répondre, n’est-ce pas Capella ?
- Quand bien même cela est amené à recouvrir une paire de fesses, le prix de la dentelle reste élevé.
N’importe qui savait que ce genre d’atours valait un certain prix, plutôt ironique lorsque l’on savait que c’était l’une des premières choses à finir au pied du lit. Cependant, malgré cela, il fallait bien avouer que la quantité présente sous ses yeux valait une somme colossale, bien plus que celui du textile brut qu’il était venu négocier, et ça, c’était une mauvaise chose.
- Merci pour cette question, je ne manquerai pas de la poser lorsque je verrais le client final.
Car oui, son travail n’était pas de connaître la marchandise finale, encore une fois, Sølenar se chargeait simplement de négocier le prix d’achat ou de revente de matière première, marchander le prix du produit final était une chose beaucoup plus rare et généralement l’on prenait soin de la prévenir l’avance pour qu’il puisse avoir toutes les cartes en main.
- Je n’ai pas l’habitude de ce genre de… plaisanterie. Normalement je devais négocier le prix de textile brut, pas d’un produit fini et encore moins des dessous. L’erreur vient soit de l’artisan, soit de mon client, mais pas de moi.
Même s’il n’avait rien dit sur l’instant, la petite pique d’insolence de la jeune femme ne lui avait pas échappé. Bien sûr il aurait pu réagir en soumettant à la mercenaire l’idée qu’il ne la rémunérait pas pour donner son avis, simplement pour pourfendre une éventuelle menace, mais il n’était pas vraiment comme ça, du moins pas tout à fait.
- J’apprécie votre compagnie, mais faites plus attention avec vos sous-entendus, excepté si vous voulez transporter tout ça sur votre joli petit dos jusqu’à Melorn.
Finit-il par dire en arborant un sourire, un joli sourire tout en prenant soin de ne pas trop dévoiler ses canines, aux yeux de tous il n’était qu’un elfe et c’était bien mieux ainsi. Il n’était certes pas le monstre assoiffé de sang qu'on décrivait dans les contes pour enfants, quoique… dans tous les cas il valait mieux garder cette information secrète aussi longtemps que possible. C’est ce moment que l’artisan choisit pour réapparaître, visiblement bien heureux de conclure une affaire lucrative.
- Alors, ça vous convient ?
- Disons que ce n’est pas ce que je m’attendais à trouver, mais après tout pourquoi pas, je m’adapterai.
- Pourquoi vous avez fait appel à un mercenaire ? Vous avez peur de vous faire voler des culottes haha ! Ou peut-être que c’est pour qu’elle s’assure de la « qualité » du produit.
Sølenar pivota doucement la tête vers la mercenaire, imaginant au plus profond de son être que la plaisanterie ne passerait sûrement pas. Mais, heureusement cela pouvait lui être bénéfique. Plutôt que de calmer le jeu en changeant de sujet, il prit un certain plaisir à rajouter un peu d’huile sur les braises avant de prendre ses distances.
- Oh… Je vous laisserai voir ça avec la principale intéressée qui sera sans doute ravie de vous répondre, n’est-ce pas Capella ?
Invité
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Elle continue d'arborer un sourire mutin jusqu'à ce que son client la mette en garde quant à son insolence. Son expression victorieuse est alors remplacée par la moue contrariée d'un enfant qui aurait aimé jouer plus longtemps. Elle lui répond en levant simplement les yeux au ciel, puis tourne la tête vers l'artisan qui revient dans la pièce.
La conversation prend vite une tournure désagréable, et son regard passe de l'elfe (qui a l'air de bien s'amuser, ce gougnafier) à l'artisan plusieurs fois avant qu'elle se décide à répondre. Levant la tête avec un air plus que dédaigneux vers le fabricant de textile, elle pose ses mains sur les deux armes à sa ceinture. Le fouet à gauche et l'épée à droite. Ouvertement vexée.
- Tu débarques ou tu fais exprès ? Y a pas que les voleurs qui sont dangereux. Les gens comme moi, qui bossent pour des gens comme lui, sont là pour montrer qu'ils tiennent à leurs investissements, dissuader la concurrence… et les éventuels suicidaires qui pourraient essayer de les arnaquer.
Toujours les mains sur les hanches, elle se penche légèrement en avant pour mieux fixer le tisserand dans les yeux. Il ouvre la bouche pour lui répondre, mais elle lui coupe la parole. Si elle avait carte blanche, elle ne se serait pas gênée pour le "chatouiller" avec quelques attaques mentales, histoire qu'il retienne bien où est sa place. C’est-à-dire loin, très loin, de quelqu'un qui pourrait se permettre de faire un tel sous-entendu sur sa personne.
- J'ai une tête à être là pour essayer des machins aussi inconfortables ? Nan, tu dis ça pour provoquer. T'as provoqué mon client aussi. Qu'est-ce qui pourrait bien faire qu'un simple artisan soit aussi confiant, hm ?
Capella tourne soudainement la tête vers Sølenar.
- Enfin, c'est pas à moi de décider qui se moque de qui. J'ai juste répondu à tes remarques, parce qu'il m'y a autorisée.
Et elle s'éloigne pour s'appuyer contre une caisse fermée, pour signifier qu'elle a fini de participer à la conversation. L'artisan la foudroie du regard, et elle se doute qu'il doit avoir bien envie de commenter son attitude - mais en bonne petite peste, la jeune sirène s'est assurée de le coincer entre provocations et accusations, pour qu'il soit obligé de choisir ce qu'il défendra en priorité, son affaire, ou son honneur. Et puis, son employeur lui avait fourni le matériel parfait : cette histoire d'erreur sur la marchandise, c'était du pain béni pour semer le doute sur les motivations du tisserand. Et peu importe si le doute ne germait pas immédiatement : voilà le genre de rumeurs qu'elle pourrait toujours fructifier pour acter sa vengeance ultérieurement.
CENDRES
La conversation prend vite une tournure désagréable, et son regard passe de l'elfe (qui a l'air de bien s'amuser, ce gougnafier) à l'artisan plusieurs fois avant qu'elle se décide à répondre. Levant la tête avec un air plus que dédaigneux vers le fabricant de textile, elle pose ses mains sur les deux armes à sa ceinture. Le fouet à gauche et l'épée à droite. Ouvertement vexée.
- Tu débarques ou tu fais exprès ? Y a pas que les voleurs qui sont dangereux. Les gens comme moi, qui bossent pour des gens comme lui, sont là pour montrer qu'ils tiennent à leurs investissements, dissuader la concurrence… et les éventuels suicidaires qui pourraient essayer de les arnaquer.
Toujours les mains sur les hanches, elle se penche légèrement en avant pour mieux fixer le tisserand dans les yeux. Il ouvre la bouche pour lui répondre, mais elle lui coupe la parole. Si elle avait carte blanche, elle ne se serait pas gênée pour le "chatouiller" avec quelques attaques mentales, histoire qu'il retienne bien où est sa place. C’est-à-dire loin, très loin, de quelqu'un qui pourrait se permettre de faire un tel sous-entendu sur sa personne.
- J'ai une tête à être là pour essayer des machins aussi inconfortables ? Nan, tu dis ça pour provoquer. T'as provoqué mon client aussi. Qu'est-ce qui pourrait bien faire qu'un simple artisan soit aussi confiant, hm ?
Capella tourne soudainement la tête vers Sølenar.
- Enfin, c'est pas à moi de décider qui se moque de qui. J'ai juste répondu à tes remarques, parce qu'il m'y a autorisée.
Et elle s'éloigne pour s'appuyer contre une caisse fermée, pour signifier qu'elle a fini de participer à la conversation. L'artisan la foudroie du regard, et elle se doute qu'il doit avoir bien envie de commenter son attitude - mais en bonne petite peste, la jeune sirène s'est assurée de le coincer entre provocations et accusations, pour qu'il soit obligé de choisir ce qu'il défendra en priorité, son affaire, ou son honneur. Et puis, son employeur lui avait fourni le matériel parfait : cette histoire d'erreur sur la marchandise, c'était du pain béni pour semer le doute sur les motivations du tisserand. Et peu importe si le doute ne germait pas immédiatement : voilà le genre de rumeurs qu'elle pourrait toujours fructifier pour acter sa vengeance ultérieurement.
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Les mains dans le dos, l’elfe attendait, silencieux. Comme il s’y attendait, il n’avait pas fallu longtemps à la jeune femme pour monter au créneau, et c’était d’ailleurs tout à son honneur. En plus de se défendre, elle lui offrait la possibilité de profiter de ce qu’on pourrait nommer « humour douteux » pour faire pencher la balance à sa faveur. Bien que Sølenar soit un elfe et particulièrement patient, c’était un être avec lequel il valait ne pas trop plaisanter. Il ne savait pas encore si ce contretemps était dû à une malencontreuse erreur ou si quelqu’un tentait bel et bien se moquer de lui, or, malgré toute la maturité qu’il avait pu acquérir durant son existence, passer pour le dernier des idiots n’était pas une chose qu’il tolérait.
- Eh oh, faudrait voir à la tenir en laisse votre petite chie…
Exactement le genre de réaction qu’il attendait. Malgré la distance qu’il le séparait du commerçant, l’elfe se planta devant lui en une fraction de seconde, il ne s’était pas déplacé à une vitesse particulièrement incroyable, mais cela était suffisant pour alerter un œil suffisamment attentif, ce qui n’était clairement pas le cas de l’artisan.
- Non, il ne vaudrait mieux pas finir cette phrase.
- Et pourquoi pas hein ?!
- Soyons clairs. Premièrement, en l’insultant, c’est moi que vous insultez, et si vous m’insultez moi, alors les négociations seront terminées et je ferais remonter ces informations à mon employeur. Deuxièmement, je pourrais aussi tourner les talons, fermer les yeux et la laisser « régler » cet affront à sa manière.
Sentant son calme apparent s’effriter peu à peu, l’elfe reprit une distance plus protocolaire, signe d’un comportement plus civilisé.
- Je pourrais aussi notifier le fait que j’étais venu pour acheter du textile, brut. Et là, je ne vois que de la dentelle qui d’après, d’après ce que j’ai entendu, n’a rien de confortable. Je ne pense pas que l’erreur vienne de mon employeur, et je pense être chez le bon artisan.
L’homme releva la tête fièrement, bombant le torse comme si cela devait avoir le moindre effet sur son interlocuteur. L’elfe hocha la tête et il n'était visiblement pas le moins du monde impressionné par ce petit être dont l’espérance de vie se révélait tout juste être un battement de cils pour lui.
- Tu sous-entends que je fais mal mon travail, elfe ?
- Mh... ça sera Sølenar pour vous, et aucunement. D’ailleurs, je ne peux que remarquer la finesse et la précision de votre travail, il y a du savoir-faire derrière ce que vous avez produit et cela est incontestable. Je dis simplement que ce n’est pas ce que j’étais venu négocier, et j’émettais l’hypothèse d’une erreur de marchandise, peut-être que les bonnes caisses sont stockées dans un autre de vos entrepôts ?
Malgré tout, l’elfe considérait que le bougre pouvait bien avoir une dernière chance de s’expliquer, prétexter une possible erreur. Se tromper n’était pas un crime, même un elfe pouvait se tromper alors un humain… Sølenar voulait simplement savoir s’il faisait face à quelqu’un de suffisamment intelligent pour se remettre en question.
- Et moi je te dis qu’il n’y a pas d’erreur, c’est ça ta foutue marchandise, de la dentelle pour putain, pour mercenaire ou pour toi si tu es de l’autre bord.
L’elfe resta silencieux et se fit volte-face.
- Parfait, c’est exactement ce que je voulais entendre. Je déteste conclure une affaire à la tombée de la nuit, nous reviendrons demain payer et j’organiserai le ramassage de la marchandise.
- Ouais, j’préfère ça.
L’elfe fit signe à la jeune femme de le suivre et de ne pas tenir compte de l’artisan qui continuait de parler dans leur dos, l’homme n’était plus à considérer comme un problème, il n’y aurait plus de problème. Sølenar ne pipa mot jusqu’à la sortie de l’entrepôt, c’est là, le regard tourné vers le crépuscule qu’il commenta la situation.
- Quel homme particulièrement charmant, vous ne trouvez pas ? Je serais ravi de rencontrer le bouc qui partage sa couche. Eh bien, il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à demain matin, une idée ?
- Eh oh, faudrait voir à la tenir en laisse votre petite chie…
Exactement le genre de réaction qu’il attendait. Malgré la distance qu’il le séparait du commerçant, l’elfe se planta devant lui en une fraction de seconde, il ne s’était pas déplacé à une vitesse particulièrement incroyable, mais cela était suffisant pour alerter un œil suffisamment attentif, ce qui n’était clairement pas le cas de l’artisan.
- Non, il ne vaudrait mieux pas finir cette phrase.
- Et pourquoi pas hein ?!
- Soyons clairs. Premièrement, en l’insultant, c’est moi que vous insultez, et si vous m’insultez moi, alors les négociations seront terminées et je ferais remonter ces informations à mon employeur. Deuxièmement, je pourrais aussi tourner les talons, fermer les yeux et la laisser « régler » cet affront à sa manière.
Sentant son calme apparent s’effriter peu à peu, l’elfe reprit une distance plus protocolaire, signe d’un comportement plus civilisé.
- Je pourrais aussi notifier le fait que j’étais venu pour acheter du textile, brut. Et là, je ne vois que de la dentelle qui d’après, d’après ce que j’ai entendu, n’a rien de confortable. Je ne pense pas que l’erreur vienne de mon employeur, et je pense être chez le bon artisan.
L’homme releva la tête fièrement, bombant le torse comme si cela devait avoir le moindre effet sur son interlocuteur. L’elfe hocha la tête et il n'était visiblement pas le moins du monde impressionné par ce petit être dont l’espérance de vie se révélait tout juste être un battement de cils pour lui.
- Tu sous-entends que je fais mal mon travail, elfe ?
- Mh... ça sera Sølenar pour vous, et aucunement. D’ailleurs, je ne peux que remarquer la finesse et la précision de votre travail, il y a du savoir-faire derrière ce que vous avez produit et cela est incontestable. Je dis simplement que ce n’est pas ce que j’étais venu négocier, et j’émettais l’hypothèse d’une erreur de marchandise, peut-être que les bonnes caisses sont stockées dans un autre de vos entrepôts ?
Malgré tout, l’elfe considérait que le bougre pouvait bien avoir une dernière chance de s’expliquer, prétexter une possible erreur. Se tromper n’était pas un crime, même un elfe pouvait se tromper alors un humain… Sølenar voulait simplement savoir s’il faisait face à quelqu’un de suffisamment intelligent pour se remettre en question.
- Et moi je te dis qu’il n’y a pas d’erreur, c’est ça ta foutue marchandise, de la dentelle pour putain, pour mercenaire ou pour toi si tu es de l’autre bord.
L’elfe resta silencieux et se fit volte-face.
- Parfait, c’est exactement ce que je voulais entendre. Je déteste conclure une affaire à la tombée de la nuit, nous reviendrons demain payer et j’organiserai le ramassage de la marchandise.
- Ouais, j’préfère ça.
L’elfe fit signe à la jeune femme de le suivre et de ne pas tenir compte de l’artisan qui continuait de parler dans leur dos, l’homme n’était plus à considérer comme un problème, il n’y aurait plus de problème. Sølenar ne pipa mot jusqu’à la sortie de l’entrepôt, c’est là, le regard tourné vers le crépuscule qu’il commenta la situation.
- Quel homme particulièrement charmant, vous ne trouvez pas ? Je serais ravi de rencontrer le bouc qui partage sa couche. Eh bien, il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à demain matin, une idée ?
Invité
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Heureusement pour l'artisan, Capella ne peut pas lancer d'éclairs avec le regard. En concentrant un peu son énergie, elle pourrait laisser glisser une attaque mentale, c'est vrai : mais a-t-il seulement la moindre substance mentale à torturer ? Et vaudrait-il vraiment cette dépense d'énergie ? Elle se contente de le fixer en silence. L'elfe a pris sa défense. Elle n'éprouve pas de reconnaissance particulière (ce n'est pas le genre de la maison), mais elle en retient quand même qu'il semble plutôt fiable, comme employeur. Bien que sa définition à elle de "fiable" soit un peu éloignée de celle du sens commun…
L'échange se finit en queue de poisson. La jeune mercenaire est surprise, même un peu perturbée, de voir Sølenar si serein face à une affaire clairement douteuse. Il doit avoir quelque chose en tête, non ? Ou alors, comme elle, il ne fait jamais plus que ce pour quoi elle est payée. Elle le suit en silence, tout en guettant son expression comme si elle pouvait y trouver une réponse à ses questions - mais rien. Et son commentaire final n'aide pas non plus. Un peu contrariée de ne pas pouvoir cerner le bonhomme si facilement, elle lui répond avec un moue boudeuse, bien que son regard trahisse son intérêt pour la situation.
- C'est insultant envers les boucs. Il dort sûrement seul avec ses traces de frein et ses tâches de… 'fin, tu vois. Il a de la chance d'être tombé sur des professionnels, parce que je dois pas être la seule à avoir envie de l'écarteler vif, celui-là.
La sirène a du mal à comprendre pourquoi il voudrait son avis sur la suite des événements. C'est une question de débutant, et pourtant, ce n'est clairement pas un débutant… Peut-être qu'il cherche à la cerner, lui aussi ? Dans tous les cas, elle y trouve une bonne opportunité pour mieux comprendre elle-même ce drôle de négociant.
- Normalement, c'est le moment où le client va manger son souper, et prend une chambre dans une auberge pour se reposer du voyage et de sa journée mouvementée.
Dit-elle en haussant les épaules.
- Si tu paies mon repas, je peux t'y accompagner et garder la porte de ta chambre pendant que tu dors. Sinon, je traînerai dans le quartier pour surveiller les environs, et je reviendrai te garder demain. Ou alors, mais ça va te coûter plus cher : je peux me rendre invisible et aller fouiller dans les papiers de "Monsieur Charmant" pour voir si j'y trouve quelque chose d'intéressant. Au cas où tu aies des doutes sur sa véritable fiabilité, par exemple…
Elle parle à voix basse pour que la conversation reste entre eux, et sa moue d'enfant s'est transformée en expression sérieuse. Négocier avec un négociateur professionnel, c'est un concept amusant, quelque part. Enfin, Capella ne négociait pas vraiment - consciente de ses capacités, que ce soit leurs limites ou leur potentiel, elle affirmait avec confiance ce qu'elle se pensait sincèrement capable de faire. La mercenaire tient cependant à préciser un point important :
- J'ai l'habitude des nuits blanches, au fait. Va pas t'imaginer que je serai toute fatiguée passé minuit, ou même demain. Je proposerais pas ce genre de choses si j'étais pas capable de le faire bien.
CENDRES
L'échange se finit en queue de poisson. La jeune mercenaire est surprise, même un peu perturbée, de voir Sølenar si serein face à une affaire clairement douteuse. Il doit avoir quelque chose en tête, non ? Ou alors, comme elle, il ne fait jamais plus que ce pour quoi elle est payée. Elle le suit en silence, tout en guettant son expression comme si elle pouvait y trouver une réponse à ses questions - mais rien. Et son commentaire final n'aide pas non plus. Un peu contrariée de ne pas pouvoir cerner le bonhomme si facilement, elle lui répond avec un moue boudeuse, bien que son regard trahisse son intérêt pour la situation.
- C'est insultant envers les boucs. Il dort sûrement seul avec ses traces de frein et ses tâches de… 'fin, tu vois. Il a de la chance d'être tombé sur des professionnels, parce que je dois pas être la seule à avoir envie de l'écarteler vif, celui-là.
La sirène a du mal à comprendre pourquoi il voudrait son avis sur la suite des événements. C'est une question de débutant, et pourtant, ce n'est clairement pas un débutant… Peut-être qu'il cherche à la cerner, lui aussi ? Dans tous les cas, elle y trouve une bonne opportunité pour mieux comprendre elle-même ce drôle de négociant.
- Normalement, c'est le moment où le client va manger son souper, et prend une chambre dans une auberge pour se reposer du voyage et de sa journée mouvementée.
Dit-elle en haussant les épaules.
- Si tu paies mon repas, je peux t'y accompagner et garder la porte de ta chambre pendant que tu dors. Sinon, je traînerai dans le quartier pour surveiller les environs, et je reviendrai te garder demain. Ou alors, mais ça va te coûter plus cher : je peux me rendre invisible et aller fouiller dans les papiers de "Monsieur Charmant" pour voir si j'y trouve quelque chose d'intéressant. Au cas où tu aies des doutes sur sa véritable fiabilité, par exemple…
Elle parle à voix basse pour que la conversation reste entre eux, et sa moue d'enfant s'est transformée en expression sérieuse. Négocier avec un négociateur professionnel, c'est un concept amusant, quelque part. Enfin, Capella ne négociait pas vraiment - consciente de ses capacités, que ce soit leurs limites ou leur potentiel, elle affirmait avec confiance ce qu'elle se pensait sincèrement capable de faire. La mercenaire tient cependant à préciser un point important :
- J'ai l'habitude des nuits blanches, au fait. Va pas t'imaginer que je serai toute fatiguée passé minuit, ou même demain. Je proposerais pas ce genre de choses si j'étais pas capable de le faire bien.
CENDRES
Invité
Invité
Il soupire longuement, la soirée semblait si belle, pourquoi diable cet abruti d’artisan était venu tout gâcher avec cette maudite marchandises.
Une fois la nuit tombée l’elfe se sentait en meilleure forme. Même si ses nombreuses années d'existence lui permettaient de mieux résister à la lumière qu'un jeune vampire, la nuit n'en restait pas moins son milieu de prédilection. Son monde nocturne s'éveillait peu à peu, et ses sens avec, ce dont il devait d'ailleurs se méfier. Même si la mercenaire ne semblait pas représenter un quelconque risque pour lui, il préférait éviter qu’elle découvre sa vraie nature et de toute manière il n’y avait aucune raison qu’elle l'apprenne, excepté si… si elle choisissait de le piéger, mais elle n'avait pour l'heure aucun intérêt à faire cela, il était certain de payer plus que généreusement son escorte armée.
- L'écartèlement ferait donc partie de vos compétences ? Je note cela pour plus tard.
Finit-il par minauder en esquissant un sourire.
Manger et dormir était un concept qui ne le touchait plus depuis longtemps, bien sûr il pouvait se nourrir comme n'importe qui. Un bon poulet rôti, quelques patates sautées et un délicieux vin de Melorn ne lui faisaient pas peur, mais malheureusement cela ne pouvait pas vraiment combler sa véritable faim. Le sang était... un doux nectar, le seul capable de véritablement le satisfaire, mais l'elfe avait appris à se contrôler, du moins à résister à ses pulsions les plus primaires. Solenar refusait catégoriquement d'agir comme d'autres représentants de son espèce qu'il qualifiait tout simplement de « barbares sanguinaires ». L'elfe ne voulait pas être qu'une vulgaire bête de foire incapable de se contrôler et tout juste bonne à tuer à la moindre goûte de sang versé, et ce qu'il avait pu faire durant ses premières années le dégoûtait au plus haut point. À présent Solenar était plus... modéré, patient et attentif à son environnement. Lorsqu'il devait se nourrir, il préférait se contenter de sang d'origine animale, tuer une personne pour contenter son appétit était tout simplement indigne de lui. Cependant, si quelqu'un venait à se dresser sur sa route, il n'allait évidemment pas répugner un nectar plus savoureux que celui d'une vieille chèvre boiteuse.
- Tu ?
Il haussa un sourcil en direction de sa partenaire. L'elfe n'était pas suffisamment pompeux pour être dérangé par le fait d'être tutoyé, mais cela l'amusait de notifier la chose à voix haute.
- Très bien, va pour les familiarités. Te payer à manger ne me pose pas de problème, pas plus qu'une chambre si tu éprouves le besoin ou l'envie de te poser. Mais garder la porte de ma chambre ne sera pas nécessaire, je doute qu'elle se sauve durant la nuit.
L'air très sérieux, il était difficile de savoir s'il s'agit d'une forme d'humour, ou d'une déclaration pragmatique. La deuxième proposition de la jeune femme lui fait esquisser un sourire, la proposition était tentante, malheureusement cela allait à l'encontre de ses objectifs nocturnes.
- Laissons ce brave homme à son cloaque, j'aurais peur qu'une présence féminine ne trouble son bon sens et son professionnalisme naturel.
C'était surtout, car il préférait avoir le champ libre pour agir.
- Ferais-je donc face à un oiseau de nuit ? Loin de moi l'idée de douter de tes compétences, je sais parfaitement qui j'ai engagé. La nuit est si belle... il serait dommage que tu ne puisses pas en profiter, tu as quartier libre pour la nuit. Je préciserai cependant que je préférai une nuit tranquille sans rixe, je n'aime pas les effusions de sang.
Une fois la nuit tombée l’elfe se sentait en meilleure forme. Même si ses nombreuses années d'existence lui permettaient de mieux résister à la lumière qu'un jeune vampire, la nuit n'en restait pas moins son milieu de prédilection. Son monde nocturne s'éveillait peu à peu, et ses sens avec, ce dont il devait d'ailleurs se méfier. Même si la mercenaire ne semblait pas représenter un quelconque risque pour lui, il préférait éviter qu’elle découvre sa vraie nature et de toute manière il n’y avait aucune raison qu’elle l'apprenne, excepté si… si elle choisissait de le piéger, mais elle n'avait pour l'heure aucun intérêt à faire cela, il était certain de payer plus que généreusement son escorte armée.
- L'écartèlement ferait donc partie de vos compétences ? Je note cela pour plus tard.
Finit-il par minauder en esquissant un sourire.
Manger et dormir était un concept qui ne le touchait plus depuis longtemps, bien sûr il pouvait se nourrir comme n'importe qui. Un bon poulet rôti, quelques patates sautées et un délicieux vin de Melorn ne lui faisaient pas peur, mais malheureusement cela ne pouvait pas vraiment combler sa véritable faim. Le sang était... un doux nectar, le seul capable de véritablement le satisfaire, mais l'elfe avait appris à se contrôler, du moins à résister à ses pulsions les plus primaires. Solenar refusait catégoriquement d'agir comme d'autres représentants de son espèce qu'il qualifiait tout simplement de « barbares sanguinaires ». L'elfe ne voulait pas être qu'une vulgaire bête de foire incapable de se contrôler et tout juste bonne à tuer à la moindre goûte de sang versé, et ce qu'il avait pu faire durant ses premières années le dégoûtait au plus haut point. À présent Solenar était plus... modéré, patient et attentif à son environnement. Lorsqu'il devait se nourrir, il préférait se contenter de sang d'origine animale, tuer une personne pour contenter son appétit était tout simplement indigne de lui. Cependant, si quelqu'un venait à se dresser sur sa route, il n'allait évidemment pas répugner un nectar plus savoureux que celui d'une vieille chèvre boiteuse.
- Tu ?
Il haussa un sourcil en direction de sa partenaire. L'elfe n'était pas suffisamment pompeux pour être dérangé par le fait d'être tutoyé, mais cela l'amusait de notifier la chose à voix haute.
- Très bien, va pour les familiarités. Te payer à manger ne me pose pas de problème, pas plus qu'une chambre si tu éprouves le besoin ou l'envie de te poser. Mais garder la porte de ma chambre ne sera pas nécessaire, je doute qu'elle se sauve durant la nuit.
L'air très sérieux, il était difficile de savoir s'il s'agit d'une forme d'humour, ou d'une déclaration pragmatique. La deuxième proposition de la jeune femme lui fait esquisser un sourire, la proposition était tentante, malheureusement cela allait à l'encontre de ses objectifs nocturnes.
- Laissons ce brave homme à son cloaque, j'aurais peur qu'une présence féminine ne trouble son bon sens et son professionnalisme naturel.
C'était surtout, car il préférait avoir le champ libre pour agir.
- Ferais-je donc face à un oiseau de nuit ? Loin de moi l'idée de douter de tes compétences, je sais parfaitement qui j'ai engagé. La nuit est si belle... il serait dommage que tu ne puisses pas en profiter, tu as quartier libre pour la nuit. Je préciserai cependant que je préférai une nuit tranquille sans rixe, je n'aime pas les effusions de sang.
Invité
Invité
Jusque là indifférente, elle tique sur le terme "familiarités". Est-ce qu'elle a dit quelque chose de particulier qui allait dans ce sens ? Tiens, c'est vrai qu'il la tutoie aussi, maintenant. Mais ça, c'est juste parler normalement, non ? Enfin bon, tant mieux s'il prend exemple sur elle, ça sera plus facile pour la suite. Et puis, il a l'air d'apprécier leur petite conversation. Pour quelqu'un qui était prêt à lui faire porter toute sa marchandise à travers le continent il y a moins d'une heure, il avait vite changé d'avis. Capella le jauge du regard. Est-ce qu'il lui graisse la patte pour mieux lui demander un service ?
Non, même pas. Il n'a pas l'air de vouloir être protégé pour la nuit, ni d'accepter sa petite enquête. La mercenaire fronce les sourcils. Il prétend ne pas douter de ses compétences, alors qu'il rejette ses services (qu'elle aurait pu lui faire payer plus cher !) et lui donne quartier libre ? A ce stade, elle commence à se demander si ce n'est pas quelqu'un qui négocie toujours à perte. Enfin bon, elle ne compte pas refuser d'aussi bonnes conditions de travail.
- Bon, bah si j'ai quartier libre, j'accepte le repas et la chambre que tu m'offres. Tu sauras où me retrouver si t'as besoin de moi, et comme on est loin de la mer, c'est pas comme si je pouvais chasser mon repas et me trouver une petite grotte sous l'eau, alors ça m'arrange. Pour une fois qu'un client partage son p'tit confort, j'vais pas cracher dans la soupe.
Elle hausse les épaules, et son regard quitte l'elfe pour analyser les bâtiments autour d'elle. Il va falloir marcher un peu pour trouver une auberge, et la qualité de celle-ci dépendra du budget que Sølenar sera prêt à investir dans la nuit. Les elfes, c'est un peu douillet, non ? Ils vont sûrement devoir se diriger vers un quartier plus touristique, alors. Tout en regardant tour à tour les différents ateliers et boutiques d'artisans qui les entourent, elle reprend la parole.
- Et soit. Cette nuit sera tranquille, et j'en profiterai à sa juste valeur. Pour l'info, je suis pas particulièrement nocturne, mais j'ai l'habitude de veiller pour différents contrats, et d'autres raisons plus… personnelles. Mais bon, ça, je pense pas que ça t'intéresse.
Elle n'est pas payée pour raconter sa vie, après tout !
- Prochaine étape, trouver une auberge digne de monsieur, hm ? Je connais pas cette ville, ouvre la voie et je couvrirai tes arrières.
CENDRES
Non, même pas. Il n'a pas l'air de vouloir être protégé pour la nuit, ni d'accepter sa petite enquête. La mercenaire fronce les sourcils. Il prétend ne pas douter de ses compétences, alors qu'il rejette ses services (qu'elle aurait pu lui faire payer plus cher !) et lui donne quartier libre ? A ce stade, elle commence à se demander si ce n'est pas quelqu'un qui négocie toujours à perte. Enfin bon, elle ne compte pas refuser d'aussi bonnes conditions de travail.
- Bon, bah si j'ai quartier libre, j'accepte le repas et la chambre que tu m'offres. Tu sauras où me retrouver si t'as besoin de moi, et comme on est loin de la mer, c'est pas comme si je pouvais chasser mon repas et me trouver une petite grotte sous l'eau, alors ça m'arrange. Pour une fois qu'un client partage son p'tit confort, j'vais pas cracher dans la soupe.
Elle hausse les épaules, et son regard quitte l'elfe pour analyser les bâtiments autour d'elle. Il va falloir marcher un peu pour trouver une auberge, et la qualité de celle-ci dépendra du budget que Sølenar sera prêt à investir dans la nuit. Les elfes, c'est un peu douillet, non ? Ils vont sûrement devoir se diriger vers un quartier plus touristique, alors. Tout en regardant tour à tour les différents ateliers et boutiques d'artisans qui les entourent, elle reprend la parole.
- Et soit. Cette nuit sera tranquille, et j'en profiterai à sa juste valeur. Pour l'info, je suis pas particulièrement nocturne, mais j'ai l'habitude de veiller pour différents contrats, et d'autres raisons plus… personnelles. Mais bon, ça, je pense pas que ça t'intéresse.
Elle n'est pas payée pour raconter sa vie, après tout !
- Prochaine étape, trouver une auberge digne de monsieur, hm ? Je connais pas cette ville, ouvre la voie et je couvrirai tes arrières.
CENDRES
Invité
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En vérité l’elfe avait tout intérêt à ce que sa camarade mercenaire passe une nuit douce et tranquille, il serait très fâcheux qu’elle se retrouve par malheurs au mauvais endroit au mauvais moment. C’était typiquement le genre de chose que Sølenar souhaitait éviter, et si pour cela il devait payer un bon repas et une nuit dans une auberge alors il le ferait, il faudrait un peu plus que cela pour mettre à mal ses économies.
- Il est vrai que j’aimerai éviter de devoir venir te chercher dans une grotte sous-marine au petit matin.
L’elfe tique légèrement lorsque la mercenaire mentionne qu’il est rare qu’un client partage son confort, d’une certaine manière la chose ne surprenait pas vraiment Sølenar, chacun avait sa propre conception du mercenariat, son approche était plus « humaine ».
- Cela dépend de la vision des gens. Pour ma part tu es mercenaire, une lame à louer, mais cela ne m'empêche pas de te considérer comme une personne avec des besoins, des envies. Pour certains, les mercenaires ne sont ni plus ni moins qu’un outil, bien souvent à usage unique. Se comporter comme un sinistre connard permet sans nul doute de faire des économies, mais il ne faut pas oublier qu’une lame peut-être à doubles tranchants, et qu’il est très désagréable d’en avoir une plantée dans les côtes.
La légendaire loyauté des mercenaires… le problème de la loyauté que l’on pouvait acheter, c’est que n’importe qui avait la possibilité de miser une somme plus importante et de l’emporter. Plus d’un marchand avait fini sa vie dans un fossé après que son escorte s’était retournée contre lui, soit, car quelqu’un d’autre payait plus, soit tout simplement pour doubler leur employeur. Sølenar n’aimait pas les mercenaires, une fois l’un d’eux qu’il avait embauchés pour un travail d’escorte similaire avait eu l’idée saugrenue de le doubler en l’éliminant à la première occasion. Le simple fait que l’elfe puisse se tenir debout devant la mercenaire témoignait de l’échec de cette tentative, quant au mercenaire, il n’était malheureusement plus en mesure de parler. En se montrant bienveillant, Sølenar s’assurait d’être tranquille pour la nuit et peut-être un peu plus en passant pour une personne bienveillante aux yeux de la mercenaire.
- Je suis plutôt nocturne, le sommeil se fait de plus en plus court au fil des années, et avec mon grand âge… la longévité elfique et ses mystères.
Si l’explication pouvait semblait logique, difficile de dire si elle était véridique ou non. Comme n’importe qui l’elfe avait lui aussi besoin de dormir, mais trois ou quatre de sommeil lui suffisaient amplement.
- Digne de moi ? Je crains malheureusement que ce genre d’endroit n’existe pas, enfin, pas ici. Mais nous trouverons bien quelque chose qui sera en mesure de te convenir, je connais l’endroit idéal.
Sølenar connaissait bien la ville, elle avait évolué au fil des siècles bien entendu, mais certains établissements de renom n’avaient presque pas changé. Pour trouver les meilleures auberges, il fallait s’approcher du centre de la cité. Bien entendu l’on pouvait dormir dans des petites auberges de la périphérie, mais il préférait quelque chose de plus distingué.
Le duo déambula durant plusieurs minutes à travers les ruelles puis les rues, celles-ci s’élargissaient de plus en plus jusqu’à être bordé de bâtiment aux façades finement sculptées. « Le fil d’Or » était une auberge de qualité dans laquelle il avait séjourné plus d’une fois, un endroit calme du quartier marchand, un point stratégique, car depuis l’auberge l’on pouvait accéder à toute la cité. L’elfe n’eut même pas à ouvrir la porte, car un garde se jeta sur celle-ci pour la lui ouvrir, dans ce genre d’endroit, il aurait été criminel de laisser un client pousser lui-même la porte d’entrée. L’homme d’une trentaine d’années dont le casque dissimulait une bonne partie du visage posa son regard sur la mercenaire puis sur ses armes, il fit un pas en avant comme pour s’interposer, mais fut retenu par la main de l’elfe qui se posa sur son épaule.
- Elle assure ma sécurité, je la préfère savoir armée.
Le garde resta silencieux et hocha simplement la tête, il n’était pas suffisamment stupide pour répondre, son travail c’était d’ouvrir la grande porte et de faire déguerpir les sans-le-sou rôdant dans les alentours, parlementer c’était pour les pompeux travaillant à l’intérieur. Il s’écarta donc en s’excusant à voix basse. Le duo pénétra dans un grand hall à la décoration raffinée. L’elfe s’avança jusqu’au comptoir où il fut accueilli par des courbettes de salutations qu’il ignora totalement.
- Je souhaiterai deux chambres pour la nuit ainsi que deux repas.
L’homme hocha la tête et ouvrit un grand livre, son doigt parcourut la première page à la recherche de cases encore incomplètes.
- À quel nom ?
- Tir'Nà-Veÿn pour les deux.
- Concernant les repas, préférez vous être en servi à vos chambres ?
- Que préfères-tu ?
Fit-il en se tournant légèrement vers la mercenaire.
- Il est vrai que j’aimerai éviter de devoir venir te chercher dans une grotte sous-marine au petit matin.
L’elfe tique légèrement lorsque la mercenaire mentionne qu’il est rare qu’un client partage son confort, d’une certaine manière la chose ne surprenait pas vraiment Sølenar, chacun avait sa propre conception du mercenariat, son approche était plus « humaine ».
- Cela dépend de la vision des gens. Pour ma part tu es mercenaire, une lame à louer, mais cela ne m'empêche pas de te considérer comme une personne avec des besoins, des envies. Pour certains, les mercenaires ne sont ni plus ni moins qu’un outil, bien souvent à usage unique. Se comporter comme un sinistre connard permet sans nul doute de faire des économies, mais il ne faut pas oublier qu’une lame peut-être à doubles tranchants, et qu’il est très désagréable d’en avoir une plantée dans les côtes.
La légendaire loyauté des mercenaires… le problème de la loyauté que l’on pouvait acheter, c’est que n’importe qui avait la possibilité de miser une somme plus importante et de l’emporter. Plus d’un marchand avait fini sa vie dans un fossé après que son escorte s’était retournée contre lui, soit, car quelqu’un d’autre payait plus, soit tout simplement pour doubler leur employeur. Sølenar n’aimait pas les mercenaires, une fois l’un d’eux qu’il avait embauchés pour un travail d’escorte similaire avait eu l’idée saugrenue de le doubler en l’éliminant à la première occasion. Le simple fait que l’elfe puisse se tenir debout devant la mercenaire témoignait de l’échec de cette tentative, quant au mercenaire, il n’était malheureusement plus en mesure de parler. En se montrant bienveillant, Sølenar s’assurait d’être tranquille pour la nuit et peut-être un peu plus en passant pour une personne bienveillante aux yeux de la mercenaire.
- Je suis plutôt nocturne, le sommeil se fait de plus en plus court au fil des années, et avec mon grand âge… la longévité elfique et ses mystères.
Si l’explication pouvait semblait logique, difficile de dire si elle était véridique ou non. Comme n’importe qui l’elfe avait lui aussi besoin de dormir, mais trois ou quatre de sommeil lui suffisaient amplement.
- Digne de moi ? Je crains malheureusement que ce genre d’endroit n’existe pas, enfin, pas ici. Mais nous trouverons bien quelque chose qui sera en mesure de te convenir, je connais l’endroit idéal.
Sølenar connaissait bien la ville, elle avait évolué au fil des siècles bien entendu, mais certains établissements de renom n’avaient presque pas changé. Pour trouver les meilleures auberges, il fallait s’approcher du centre de la cité. Bien entendu l’on pouvait dormir dans des petites auberges de la périphérie, mais il préférait quelque chose de plus distingué.
Le duo déambula durant plusieurs minutes à travers les ruelles puis les rues, celles-ci s’élargissaient de plus en plus jusqu’à être bordé de bâtiment aux façades finement sculptées. « Le fil d’Or » était une auberge de qualité dans laquelle il avait séjourné plus d’une fois, un endroit calme du quartier marchand, un point stratégique, car depuis l’auberge l’on pouvait accéder à toute la cité. L’elfe n’eut même pas à ouvrir la porte, car un garde se jeta sur celle-ci pour la lui ouvrir, dans ce genre d’endroit, il aurait été criminel de laisser un client pousser lui-même la porte d’entrée. L’homme d’une trentaine d’années dont le casque dissimulait une bonne partie du visage posa son regard sur la mercenaire puis sur ses armes, il fit un pas en avant comme pour s’interposer, mais fut retenu par la main de l’elfe qui se posa sur son épaule.
- Elle assure ma sécurité, je la préfère savoir armée.
Le garde resta silencieux et hocha simplement la tête, il n’était pas suffisamment stupide pour répondre, son travail c’était d’ouvrir la grande porte et de faire déguerpir les sans-le-sou rôdant dans les alentours, parlementer c’était pour les pompeux travaillant à l’intérieur. Il s’écarta donc en s’excusant à voix basse. Le duo pénétra dans un grand hall à la décoration raffinée. L’elfe s’avança jusqu’au comptoir où il fut accueilli par des courbettes de salutations qu’il ignora totalement.
- Je souhaiterai deux chambres pour la nuit ainsi que deux repas.
L’homme hocha la tête et ouvrit un grand livre, son doigt parcourut la première page à la recherche de cases encore incomplètes.
- À quel nom ?
- Tir'Nà-Veÿn pour les deux.
- Concernant les repas, préférez vous être en servi à vos chambres ?
- Que préfères-tu ?
Fit-il en se tournant légèrement vers la mercenaire.
Invité
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Tout en le suivant vers le centre de la capitale, Capella réfléchit aux paroles de ce client décidément inhabituel. Elle faisait après tout partie des gens qui voyaient les mercenaires comme un outil : ses armes, sa magie, ses compétences étaient de simples objets d'échange pour obtenir de l'argent. Le respect que Sølenar lui accordait était bien loin de ses attentes en termes de clientèle - celles-ci se résumant au compte des pièces qui finissaient dans sa bourse - mais dans le meilleur sens possible.
- Ca fait partie du boulot. Y en a qui se disent juste que comme ils paient déjà pour un service, bah ca sert à rien d'investir plus. Par contre, j'ai déjà travaillé pour un type qui m'a payé à manger et qui a voulu soustraire le montant de ma paie finale…
Elle finit l'anecdote d'une voix chantante. Comme une enfant qui raconte une histoire qui n'amuse qu'elle, ou qui a envie de se vanter d'avoir fait le bon choix.
- J'ai calé mon épée entre deux trucs qui commencent par un "c", et c'était pas des côtes.
Le reste du trajet est paisible, et la mercenaire en profite pour mémoriser leur itinéraire. L'architecture ne l'intéresse pas, mais apprendre à se repérer dans Liberty, en revanche, ça lui sera utile. Ils arrivent devant une auberge comme elle n'en a jamais vu - ou plutôt, le genre devant lequel elle ne s'arrête jamais. Elle fixe son client et attend de voir ce qu'il compte faire, mais il se comporte avec tout le naturel du monde. Ils sont si riches que ça, les elfes ?
Un garde l'approche pour lui signaler de se désarmer, ce qui n'a rien de surprenant, et Capella lui adresse un regard contrarié, qui se retrouve vite entravé par… la main de Sølenar. Quelques mots, et son entrée est assurée. Sa simple présence, et tout le monde s'incline. Il n'a qu'à demander ce qu'il veut, et on le lui accorde. La mercenaire observe chaque détail de la scène avec avidité. Elle veut être pareil, plus tard. Non : elle le sera. Inconsciemment, elle se redresse légèrement pour imiter le port altier de l'elfe, puis lui répond.
- La chambre, c'est bien.
Suite à ça, on les emmène à l'étage, devant deux portes côte à côte. La sirène salue son employeur d'un hochement de tête puis entre dans sa chambre… et maintenant, le repos commence. La sirène fait un petit tour de la chambre pour observer différentes commodités : il y a de l'eau pour se laver, un bureau avec une chaise, et un lit moelleux. D'autres choses aussi, sûrement, mais elle n'y prête pas attention (promis, elle trouvera le pot de chambre quand elle en aura besoin). Pendant qu'elle vérifie ses affaires, quelqu'un frappe à la porte.
- Tu peux entrer. Ouais, sur la table c'est bien. Hmhm. Toi aussi.
Elle jette un regard au repas déposé sur le bureau, et les effluves gourmandes de cette nourriture qu'elle n'a jamais goûté lui chatouillent le nez. Après avoir mis à jour ses comptes, et ajouté quelques notes sur son employeur actuel dans son petit carnet personnel, elle se dirige vers le petit assortiment de plats "exotiques". Il y a de la viande cuite avec de la sauce, un petit pain, et plusieurs garnitures… elle empoigne le contenu d'une petite assiette et mange à même la main. C'est froid, un peu gluant… Ca doit être un genre de salade, pense-t-elle, alors qu'elle continue de massacrer le plateau luxueux qui lui a été amené. Nous vous passerons les détails.
Plus tard dans la soirée, après s'être lavée, Capella arbore une apparence bien différente. Les cheveux mouillés, elle n'a plus de maquillage, et n'a gardé que sa couronne de lauriers et ses gants comme accessoires. Elle ferme les rideaux, éteint les chandeliers, et quitte la pièce pour se diriger vers le rez-de-chaussée. Après avoir demandé son chemin à une employée, elle se dirige maintenant vers une pièce à la lumière tamisée, où un ménestrel joue une petite balade. Plusieurs regards se tournent vers elle - des proies potentielles… mais pas de rixe cette nuit, on a dit. Alors elle se contente de s'asseoir à une table où trois petites vieilles trient des tuiles ornées de symboles…
- Vous jouez à quoi ? J'peux essayer ? Faut parier ?
S'ensuit un sermon carabiné sur ses manières, suivi d'une tirade sur les jeunes d'aujourd'hui, pour arriver sans transition sur l'explication des règles de leur jeu. La sirène écoute avec un peu de curiosité - elle avait déjà vu des dominos, mais ce jeu-là semblait bien différent, peut-être qu'il plairait à son frère ? En tout cas, les anciennes n'ont pas perdu de temps pour adopter la sauvageonne parmi elles : apparemment, il leur manquait un joueur, qui n'était pas revenu après sa sieste…
Elles enchaînent plusieurs parties, et l'inquiétude se fait grandissante. Capella ignore l'ambiance et essaie de se concentrer sur les règles pour gagner - mais les termes techniques et les combos lui échappent encore. Pendant que les vieilles s'exclament tantôt "Pon !", "Kan !" et autres au cours de leur conversation, la mercenaire enchaîne les défaites. Et malheureusement, la perdante finale doit aller chercher le joueur manquant à l'appel… La voilà dans une situation compliquée.
Plus exactement, elle est maintenant accompagnée de trois vieilles femmes humaines (elles ont voulu venir aussi finalement, au cas où ce serait drôle) qui gloussent dans son dos alors qu'elle frappe à la porte de la chambre d'un vieil homme. Tout ça pour finalement assister à une scène… eh bien, qui sera censurée ici, et qui fera cancaner les mamies au moins jusqu'à la prochaine lune.
Capella retourne ensuite à sa chambre. Elle se sent désœuvrée… mais pas mécontente pour autant. Est-ce que c'est toujours aussi agréable, de ne pas faire une fixette sur un seul objectif ? Elle verrouille sa porte, et s'affale dans le lit qui grince de douleur sous son poids. Ses mains s'agitent à sa ceinture pour la déboucler et laisser ses armes sur son matelas à ses côtés, et elle récite une prière en bas-parlé avant de sombrer dans un profond sommeil, pour s'élever au royaume des rêves.
A l'aube, elle se réveillera pour s'allonger au sol, et réaliser plusieurs postures d'étirement, et autres échauffements qu'elle a l'habitude de pratiquer lorsqu'elle passe autant de temps hors de l'eau. Elle s'appliquera ensuite à affûter son épée, en attendant patiemment que son client vienne la chercher. Il se lèvera sûrement tard, comme tous les riches…
CENDRES
- Ca fait partie du boulot. Y en a qui se disent juste que comme ils paient déjà pour un service, bah ca sert à rien d'investir plus. Par contre, j'ai déjà travaillé pour un type qui m'a payé à manger et qui a voulu soustraire le montant de ma paie finale…
Elle finit l'anecdote d'une voix chantante. Comme une enfant qui raconte une histoire qui n'amuse qu'elle, ou qui a envie de se vanter d'avoir fait le bon choix.
- J'ai calé mon épée entre deux trucs qui commencent par un "c", et c'était pas des côtes.
Le reste du trajet est paisible, et la mercenaire en profite pour mémoriser leur itinéraire. L'architecture ne l'intéresse pas, mais apprendre à se repérer dans Liberty, en revanche, ça lui sera utile. Ils arrivent devant une auberge comme elle n'en a jamais vu - ou plutôt, le genre devant lequel elle ne s'arrête jamais. Elle fixe son client et attend de voir ce qu'il compte faire, mais il se comporte avec tout le naturel du monde. Ils sont si riches que ça, les elfes ?
Un garde l'approche pour lui signaler de se désarmer, ce qui n'a rien de surprenant, et Capella lui adresse un regard contrarié, qui se retrouve vite entravé par… la main de Sølenar. Quelques mots, et son entrée est assurée. Sa simple présence, et tout le monde s'incline. Il n'a qu'à demander ce qu'il veut, et on le lui accorde. La mercenaire observe chaque détail de la scène avec avidité. Elle veut être pareil, plus tard. Non : elle le sera. Inconsciemment, elle se redresse légèrement pour imiter le port altier de l'elfe, puis lui répond.
- La chambre, c'est bien.
Suite à ça, on les emmène à l'étage, devant deux portes côte à côte. La sirène salue son employeur d'un hochement de tête puis entre dans sa chambre… et maintenant, le repos commence. La sirène fait un petit tour de la chambre pour observer différentes commodités : il y a de l'eau pour se laver, un bureau avec une chaise, et un lit moelleux. D'autres choses aussi, sûrement, mais elle n'y prête pas attention (promis, elle trouvera le pot de chambre quand elle en aura besoin). Pendant qu'elle vérifie ses affaires, quelqu'un frappe à la porte.
- Tu peux entrer. Ouais, sur la table c'est bien. Hmhm. Toi aussi.
Elle jette un regard au repas déposé sur le bureau, et les effluves gourmandes de cette nourriture qu'elle n'a jamais goûté lui chatouillent le nez. Après avoir mis à jour ses comptes, et ajouté quelques notes sur son employeur actuel dans son petit carnet personnel, elle se dirige vers le petit assortiment de plats "exotiques". Il y a de la viande cuite avec de la sauce, un petit pain, et plusieurs garnitures… elle empoigne le contenu d'une petite assiette et mange à même la main. C'est froid, un peu gluant… Ca doit être un genre de salade, pense-t-elle, alors qu'elle continue de massacrer le plateau luxueux qui lui a été amené. Nous vous passerons les détails.
Plus tard dans la soirée, après s'être lavée, Capella arbore une apparence bien différente. Les cheveux mouillés, elle n'a plus de maquillage, et n'a gardé que sa couronne de lauriers et ses gants comme accessoires. Elle ferme les rideaux, éteint les chandeliers, et quitte la pièce pour se diriger vers le rez-de-chaussée. Après avoir demandé son chemin à une employée, elle se dirige maintenant vers une pièce à la lumière tamisée, où un ménestrel joue une petite balade. Plusieurs regards se tournent vers elle - des proies potentielles… mais pas de rixe cette nuit, on a dit. Alors elle se contente de s'asseoir à une table où trois petites vieilles trient des tuiles ornées de symboles…
- Vous jouez à quoi ? J'peux essayer ? Faut parier ?
S'ensuit un sermon carabiné sur ses manières, suivi d'une tirade sur les jeunes d'aujourd'hui, pour arriver sans transition sur l'explication des règles de leur jeu. La sirène écoute avec un peu de curiosité - elle avait déjà vu des dominos, mais ce jeu-là semblait bien différent, peut-être qu'il plairait à son frère ? En tout cas, les anciennes n'ont pas perdu de temps pour adopter la sauvageonne parmi elles : apparemment, il leur manquait un joueur, qui n'était pas revenu après sa sieste…
Elles enchaînent plusieurs parties, et l'inquiétude se fait grandissante. Capella ignore l'ambiance et essaie de se concentrer sur les règles pour gagner - mais les termes techniques et les combos lui échappent encore. Pendant que les vieilles s'exclament tantôt "Pon !", "Kan !" et autres au cours de leur conversation, la mercenaire enchaîne les défaites. Et malheureusement, la perdante finale doit aller chercher le joueur manquant à l'appel… La voilà dans une situation compliquée.
Plus exactement, elle est maintenant accompagnée de trois vieilles femmes humaines (elles ont voulu venir aussi finalement, au cas où ce serait drôle) qui gloussent dans son dos alors qu'elle frappe à la porte de la chambre d'un vieil homme. Tout ça pour finalement assister à une scène… eh bien, qui sera censurée ici, et qui fera cancaner les mamies au moins jusqu'à la prochaine lune.
Capella retourne ensuite à sa chambre. Elle se sent désœuvrée… mais pas mécontente pour autant. Est-ce que c'est toujours aussi agréable, de ne pas faire une fixette sur un seul objectif ? Elle verrouille sa porte, et s'affale dans le lit qui grince de douleur sous son poids. Ses mains s'agitent à sa ceinture pour la déboucler et laisser ses armes sur son matelas à ses côtés, et elle récite une prière en bas-parlé avant de sombrer dans un profond sommeil, pour s'élever au royaume des rêves.
A l'aube, elle se réveillera pour s'allonger au sol, et réaliser plusieurs postures d'étirement, et autres échauffements qu'elle a l'habitude de pratiquer lorsqu'elle passe autant de temps hors de l'eau. Elle s'appliquera ensuite à affûter son épée, en attendant patiemment que son client vienne la chercher. Il se lèvera sûrement tard, comme tous les riches…
CENDRES
Invité
Invité
L'image de la mercenaire en train de négocier avec la pointe de sa lame dans le service trois pièces de son client le fit légèrement sourire, elle semblait être quelqu'un de droit dans ses bottes, le genre qu'il vaut éviter d'essayer de doubler, tout comme lui.
- Il a au moins eu l'intelligence de ne pas réclamer le remboursement du repas en nature. Nous vivons dans une bien drôle d'époque, on ne peut plus faire confiance aux employeurs ni aux employés…
Pour l'elfe les gens n'étaient pas des outils ni des repas ambulants, les longues années de solitude lui faisaient voir les choses différemment. Bien entendu même si pour lui les gens n'étaient pas des outils, certains d'entre eux ne méritaient tout simplement pas de vivre.
La porte fermée, Sølenar patienta quelques instants, le temps que le repas prévu par l'établissement fasse son arrivée. Il fait rapidement le tour des lieux, un rapide coup d'œil par la fenêtre lui avait permis d'évaluer la hauteur à franchir. Une dizaine de minutes plus tard, il récupéra le plat apporté par le service de l'étage et déposa le tout sur une petite table non loin de son lit. Malgré l'odeur alléchante, l'elfe savait que le plat ne le sustenterait pas, pouvoir manger sans pour autant se nourrir réellement était une ironie foireuse dont il se serait bien passé. Dès lors que son repas fut servi, l'elfe savait qu'il ne risquait pas d'être dérangé, la mercenaire n'avait nullement besoin de lui et c'était réciproque, quant au personnel de l'établissement personne n'irait se risquer à toquer à la porte d'une chambre une fois le soleil couché de peur d'importuner. Calmement, l'elfe fait le tour de son lit et ouvre finalement la fenêtre, il l'enjamba pour se laisser tomber avec une certaine grâce sur une parcelle de toit qui couvre une petite coursive. D'ici, il peut facilement accéder à la cour intérieure du bâtiment et sortir sans être vu, que ce soit par d'autres clients ou pas les membres du personnel. C'est d'autant plus simple qu'il connait déjà le chemin, ce n'était pas par hasard qu'il avait choisi cet établissement, on aurait pu penser que c'était simplement pour impressionner la mercenaire sur ses manières et le certain luxe qu'il pouvait leur offrir, mais faire adopter un comportement de rastaquouère n'était pas dans ses habitudes.
Il faisait à présent nuit noire, perchée sur le rebord d'un toit à l'abri des regards, l'elfe attendait patiemment. Les passants disparaissaient peu à peu, la vie nocturne s'éveillait, les étales laissèrent peu à peu place aux soulards et aux jeunes femmes échangeant un moment de plaisir contre quelques pièces. Il savait de source sûre que l'artisan travaillait tard, très tard même, maintenant qu'il était seul et que tout le monde le pensait dans sa chambre bien au chaud, c'était donc le moment parfait pour une petite visite de courtoisie entre professionnels.
Le vampire se laissa choir dans une petite ruelle là où personne ne pourrait l'observer, puis il se dirigea vers l'atelier du tisserand. L'éducation le força à toquer à la porte de l'atelier, bien que comme il s'y attendait, personne ne vint lui ouvrir. Il fit le tour du bâtiment et trouva une entrée secondaire, elle aussi verrouillée. Cette fois l'elfe posa sa main sur la poignée et d'un mouvement vif il força l'ouverture. Le mécanisme grinça fortement sous la contrainte, mais ce n'était pas une stupide porte qui l'empêcherait de régler ses comptes. Une bonne partie de l'endroit était plongée dans l'obscurité, mais cela ne dérangeait pas, par nature il était devenu très à l'aise lorsqu'il s'agissait de progresser dans les ténèbres. Il ne lui fallut que quelques secondes pour atteindre la partie éclairée de l'atelier.
C'est là qu'il observa l'artisan travailler sur quelques portions de tissu, il s'avança finalement.
- Vous travaillez tard, c'est une marque de professionnalisme.
L'homme bourru sursauta et se retourna pour faire face à l'elfe.
- Vous ? Merde… encore un peu et j'allais devoir changer de dessous. Qu'est-ce que vous foutez-là et surtout comment vous êtes rentré ?
- La porte de derrière, la serrure était plutôt de mauvaise facture.
- Hein ? Rah, qu'importe, vous êtes venu vous excuser pour votre petite chienne ?
L'elfe plissa dangereusement les yeux, mais l'artisan ne remarqua rien.
- Pas vraiment, je suis plutôt venu parler de cette magnifique marchandise, nous avons encore deux ou trois choses à régler.
- Parler ? J'ai dit ce que j'avais à dire négociant de mes burnes, tu prendras ta marchandise demain matin et tu me paieras, c'est pour ça que tes partons te paient non ? Tu ramènes ton petit cul chez les gens, t'essayes de négocier le prix, puis tu repars avec les matières premières.
- Il semblerait que l'on ne se comprenne pas très bien. Je vous parle avec respect, je considère votre travail comme de qualité, je vous demande simplement en retour une once de respect que vous semblez prendre plaisir à éviter.
- Tout juste couillon d'oreilles pointues, t'es pas dans ta cité de cul gelé ici, t'es chez nous, le grand peuple des Hommes, ça serait bien que ça rentre dans ton petit crâ…
Malgré les nombreuses chances accordées, l'artisan était parvenu à toutes les refuser, Sølenar aurait aimé pouvoir agir autrement, mais sa patience s'était finalement envolée. Il s'avança finalement vers l'homme, puis le saisit par le col de ton tablier avant de le lever de plusieurs centimètres au-dessus du sol. Dévoilant peu à peu sa véritable apparence, sa voix se fait plus grave et son vocabulaire plus.
- Petit être rondouillard et chétif, à qui crois-tu faire face ? Tu penses que je suis un petit noble de Melorn et que j'ai besoin d'une mercenaire pour protéger mes arrières ? Tu es ridicule, ignare et tu crèveras ce soir car tel est mon bon plaisir.
Face au véritable faciès de l'elfe et à ses mots, l'homme blêmit aussitôt et tenta de se débattre en couinant, mais c'était comme résister face à l'emprise d'un étau. Sølenar huma l'air bruyamment et de manière théâtrale.
- Tu sens la peur. La peur, la pisse et les vieux os, c'est donc ça l'image des hommes que tu souhaites reflèter ? Avorton puant, pourquoi ai-je perdu mon temps avec toi ?
Le corps de l'artisan vola jusqu'à percuter les caisses de lingerie, l'impact fut si fort que la première caisse s'ouvrit presque en deux. L'elfe s'approcha du corps encore chaud et peut-être toujours vivant de l'artisan, il était temps de se nourrir et cela serait bien plus agréable que du sang de chien errant.
Il n'était pas encore huit heures lorsqu'il toqua à la porte de la mercenaire, l'elfe était presque d'humeur joyeuse, comme après une bonne nuit de sommeil.
- La nuit fût-elle agréable ? Allons donc quérir cette marchandise, je suis certain qu'après une bonne nuit de sommeil avec les boucs, notre bonhomme fera preuve de plus de politesse.
- Il a au moins eu l'intelligence de ne pas réclamer le remboursement du repas en nature. Nous vivons dans une bien drôle d'époque, on ne peut plus faire confiance aux employeurs ni aux employés…
Pour l'elfe les gens n'étaient pas des outils ni des repas ambulants, les longues années de solitude lui faisaient voir les choses différemment. Bien entendu même si pour lui les gens n'étaient pas des outils, certains d'entre eux ne méritaient tout simplement pas de vivre.
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La porte fermée, Sølenar patienta quelques instants, le temps que le repas prévu par l'établissement fasse son arrivée. Il fait rapidement le tour des lieux, un rapide coup d'œil par la fenêtre lui avait permis d'évaluer la hauteur à franchir. Une dizaine de minutes plus tard, il récupéra le plat apporté par le service de l'étage et déposa le tout sur une petite table non loin de son lit. Malgré l'odeur alléchante, l'elfe savait que le plat ne le sustenterait pas, pouvoir manger sans pour autant se nourrir réellement était une ironie foireuse dont il se serait bien passé. Dès lors que son repas fut servi, l'elfe savait qu'il ne risquait pas d'être dérangé, la mercenaire n'avait nullement besoin de lui et c'était réciproque, quant au personnel de l'établissement personne n'irait se risquer à toquer à la porte d'une chambre une fois le soleil couché de peur d'importuner. Calmement, l'elfe fait le tour de son lit et ouvre finalement la fenêtre, il l'enjamba pour se laisser tomber avec une certaine grâce sur une parcelle de toit qui couvre une petite coursive. D'ici, il peut facilement accéder à la cour intérieure du bâtiment et sortir sans être vu, que ce soit par d'autres clients ou pas les membres du personnel. C'est d'autant plus simple qu'il connait déjà le chemin, ce n'était pas par hasard qu'il avait choisi cet établissement, on aurait pu penser que c'était simplement pour impressionner la mercenaire sur ses manières et le certain luxe qu'il pouvait leur offrir, mais faire adopter un comportement de rastaquouère n'était pas dans ses habitudes.
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Il faisait à présent nuit noire, perchée sur le rebord d'un toit à l'abri des regards, l'elfe attendait patiemment. Les passants disparaissaient peu à peu, la vie nocturne s'éveillait, les étales laissèrent peu à peu place aux soulards et aux jeunes femmes échangeant un moment de plaisir contre quelques pièces. Il savait de source sûre que l'artisan travaillait tard, très tard même, maintenant qu'il était seul et que tout le monde le pensait dans sa chambre bien au chaud, c'était donc le moment parfait pour une petite visite de courtoisie entre professionnels.
Le vampire se laissa choir dans une petite ruelle là où personne ne pourrait l'observer, puis il se dirigea vers l'atelier du tisserand. L'éducation le força à toquer à la porte de l'atelier, bien que comme il s'y attendait, personne ne vint lui ouvrir. Il fit le tour du bâtiment et trouva une entrée secondaire, elle aussi verrouillée. Cette fois l'elfe posa sa main sur la poignée et d'un mouvement vif il força l'ouverture. Le mécanisme grinça fortement sous la contrainte, mais ce n'était pas une stupide porte qui l'empêcherait de régler ses comptes. Une bonne partie de l'endroit était plongée dans l'obscurité, mais cela ne dérangeait pas, par nature il était devenu très à l'aise lorsqu'il s'agissait de progresser dans les ténèbres. Il ne lui fallut que quelques secondes pour atteindre la partie éclairée de l'atelier.
C'est là qu'il observa l'artisan travailler sur quelques portions de tissu, il s'avança finalement.
- Vous travaillez tard, c'est une marque de professionnalisme.
L'homme bourru sursauta et se retourna pour faire face à l'elfe.
- Vous ? Merde… encore un peu et j'allais devoir changer de dessous. Qu'est-ce que vous foutez-là et surtout comment vous êtes rentré ?
- La porte de derrière, la serrure était plutôt de mauvaise facture.
- Hein ? Rah, qu'importe, vous êtes venu vous excuser pour votre petite chienne ?
L'elfe plissa dangereusement les yeux, mais l'artisan ne remarqua rien.
- Pas vraiment, je suis plutôt venu parler de cette magnifique marchandise, nous avons encore deux ou trois choses à régler.
- Parler ? J'ai dit ce que j'avais à dire négociant de mes burnes, tu prendras ta marchandise demain matin et tu me paieras, c'est pour ça que tes partons te paient non ? Tu ramènes ton petit cul chez les gens, t'essayes de négocier le prix, puis tu repars avec les matières premières.
- Il semblerait que l'on ne se comprenne pas très bien. Je vous parle avec respect, je considère votre travail comme de qualité, je vous demande simplement en retour une once de respect que vous semblez prendre plaisir à éviter.
- Tout juste couillon d'oreilles pointues, t'es pas dans ta cité de cul gelé ici, t'es chez nous, le grand peuple des Hommes, ça serait bien que ça rentre dans ton petit crâ…
Malgré les nombreuses chances accordées, l'artisan était parvenu à toutes les refuser, Sølenar aurait aimé pouvoir agir autrement, mais sa patience s'était finalement envolée. Il s'avança finalement vers l'homme, puis le saisit par le col de ton tablier avant de le lever de plusieurs centimètres au-dessus du sol. Dévoilant peu à peu sa véritable apparence, sa voix se fait plus grave et son vocabulaire plus.
- Petit être rondouillard et chétif, à qui crois-tu faire face ? Tu penses que je suis un petit noble de Melorn et que j'ai besoin d'une mercenaire pour protéger mes arrières ? Tu es ridicule, ignare et tu crèveras ce soir car tel est mon bon plaisir.
Face au véritable faciès de l'elfe et à ses mots, l'homme blêmit aussitôt et tenta de se débattre en couinant, mais c'était comme résister face à l'emprise d'un étau. Sølenar huma l'air bruyamment et de manière théâtrale.
- Tu sens la peur. La peur, la pisse et les vieux os, c'est donc ça l'image des hommes que tu souhaites reflèter ? Avorton puant, pourquoi ai-je perdu mon temps avec toi ?
Le corps de l'artisan vola jusqu'à percuter les caisses de lingerie, l'impact fut si fort que la première caisse s'ouvrit presque en deux. L'elfe s'approcha du corps encore chaud et peut-être toujours vivant de l'artisan, il était temps de se nourrir et cela serait bien plus agréable que du sang de chien errant.
***
Il n'était pas encore huit heures lorsqu'il toqua à la porte de la mercenaire, l'elfe était presque d'humeur joyeuse, comme après une bonne nuit de sommeil.
- La nuit fût-elle agréable ? Allons donc quérir cette marchandise, je suis certain qu'après une bonne nuit de sommeil avec les boucs, notre bonhomme fera preuve de plus de politesse.
Invité
Invité
Son épée affûtée, Capella s'attable pour écrire une lettre à son frère. Ironiquement, c'est la tâche qui lui prendra le plus de temps - mais après tout, la plume n'est-elle pas plus forte que l'épée ? Depuis qu'ils ont quitté Kaizoku, elle a pris l'habitude de lui conter ses aventures à distance, bien que l'écriture ne soit pas son fort. Elle griffonne et rature ses mots, avant d'ouvrir la fenêtre pour voir si son corbeau est dans le coin. Bien sûr, l'oiseau gourmand n'a pas perdu sa trace, et se précipite vers elle dès qu'il reconnaît son visage. La sirène lui donne quelques miettes avant d'attacher sa missive à sa patte, récupérant ainsi les dernières nouvelles de son frère, et renvoie l'oiseau vers le ciel avant de fermer sa fenêtre.
A peu près au même moment, son client vient frapper à sa porte. Tiens, il est matinal. Encore un détail inhabituel le concernant… Capella vient lui ouvrir, et récupère rapidement ses affaires avant de marcher à sa suite.
- Rien à signaler pour cette nuit. T'es bien optimiste, sinon. Les cons ça change jamais.
En passant devant la réception, elle adresse un hochement de tête avec sobriété à quatre seniors qui la saluent avec enthousiasme. Elle ne leur prêtera pas plus d'attention que ça cependant - le repos est fini, et le travail a repris.
Ils quittent l'auberge de luxe, et arpentent les rues encore tranquilles de la capitale républicaine. Liberty n'est pas encore réveillée, et chaque pas résonne sur les pavés. Capella se dit que c'est plutôt pratique, pour repérer facilement quand on est suivis. Elle se dit que c'est aussi une bonne occasion de discuter avec Sølenar - et peut-être de lui tirer des réponses sur ses interrogations, si elle arrive à mener la conversation de façon satisfaisante.
- Tu vas vraiment les acheter, ses trucs ? Prends-le comme tu veux, mais t'as pas l'air du genre à te faire avoir facilement, pourtant. Après, si t'es payé dans tous les cas, j'peux comprendre.
Elle parle à voix basse, se méfiant de l'acoustique qui pourrait réverbérer ses paroles un peu n'importe où. Ses yeux ne quittant pas le chemin du regard, on pourrait presque même croire qu'elle parle seule.
- Attention, je te dis pas non plus comment faire ton boulot. Mais ce serait bête de perdre un bon client parce que sa réputation s'est effondrée à cause de quarante caisses de culottes.
Et bien qu'elle utilise un ton neutre, bien que son visage soit inexpressif, fait inhabituel, Capella fait preuve d'un sentiment qu'elle ne montre pas souvent (pour ne pas dire jamais). Ce n'est pas de la compassion, ni de la gratitude, pas non plus de la sympathie, mais une forme d'acceptation de sa valeur - comme si elle voulait faire comprendre à Sølenar qu'elle pense qu'il vaut mieux que ça. Bien sûr, elle se projette un peu, mais c'est normal chez les gens de son âge.
Du coin de l'œil, elle guette sa réaction, curieuse de voir ce qu'il répondra - s'il répond.
CENDRES
A peu près au même moment, son client vient frapper à sa porte. Tiens, il est matinal. Encore un détail inhabituel le concernant… Capella vient lui ouvrir, et récupère rapidement ses affaires avant de marcher à sa suite.
- Rien à signaler pour cette nuit. T'es bien optimiste, sinon. Les cons ça change jamais.
En passant devant la réception, elle adresse un hochement de tête avec sobriété à quatre seniors qui la saluent avec enthousiasme. Elle ne leur prêtera pas plus d'attention que ça cependant - le repos est fini, et le travail a repris.
Ils quittent l'auberge de luxe, et arpentent les rues encore tranquilles de la capitale républicaine. Liberty n'est pas encore réveillée, et chaque pas résonne sur les pavés. Capella se dit que c'est plutôt pratique, pour repérer facilement quand on est suivis. Elle se dit que c'est aussi une bonne occasion de discuter avec Sølenar - et peut-être de lui tirer des réponses sur ses interrogations, si elle arrive à mener la conversation de façon satisfaisante.
- Tu vas vraiment les acheter, ses trucs ? Prends-le comme tu veux, mais t'as pas l'air du genre à te faire avoir facilement, pourtant. Après, si t'es payé dans tous les cas, j'peux comprendre.
Elle parle à voix basse, se méfiant de l'acoustique qui pourrait réverbérer ses paroles un peu n'importe où. Ses yeux ne quittant pas le chemin du regard, on pourrait presque même croire qu'elle parle seule.
- Attention, je te dis pas non plus comment faire ton boulot. Mais ce serait bête de perdre un bon client parce que sa réputation s'est effondrée à cause de quarante caisses de culottes.
Et bien qu'elle utilise un ton neutre, bien que son visage soit inexpressif, fait inhabituel, Capella fait preuve d'un sentiment qu'elle ne montre pas souvent (pour ne pas dire jamais). Ce n'est pas de la compassion, ni de la gratitude, pas non plus de la sympathie, mais une forme d'acceptation de sa valeur - comme si elle voulait faire comprendre à Sølenar qu'elle pense qu'il vaut mieux que ça. Bien sûr, elle se projette un peu, mais c'est normal chez les gens de son âge.
Du coin de l'œil, elle guette sa réaction, curieuse de voir ce qu'il répondra - s'il répond.
CENDRES
Invité
Invité
- Voyons Capella, il ne faut pas bêtement attendre qu'ils changent par eux-mêmes, il faut les faire changer, leur donner un petit coup de pouce et leur ouvrir les yeux.
Ou la gorge. Point de vue qu'il n'eut pas la bêtise de soumettre à voix haute en sachant pertinemment ce qu'il allait d'ores et déjà trouver à l'atelier du tisserand. D'après ses calculs ils ne devraient pas être les premiers à tomber sur le corps, ça, c'était le travail des premiers employés. Il y aurait sans doute pas mal de monde autour de l'atelier, tous animé par leur petite curiosité morbide, en tout cas les curieux ne seraient pas déçus du voyage.
Il était encore tôt lorsque le duo entama sa longue progression vers le quartier marchand, une bonne partie des rues étaient encore inanimées, seuls quelques marchands courageux commençaient à installer leur étal et à préparer leurs marchandises. Suite aux paroles de la belle mercenaire, l'elfe haussa un sourcil et la regarda un instant.
- Je ne perdrais pas ma réputation pour une histoire de lingerie, les affaires sont bien plus complexes que cela. En vérité mon travail ne nécessite aucune négociation, on me fournira toujours la somme requise pour l'achat d'une ressource précise. Il peut s'agir d'épices, de lingerie, de matériaux de construction ou bien d'esclaves. Qu'importe mes valeurs ou ma façon de penser, je n'ai rien à dire concernant la marchandise en elle-même. En toute honnêteté je suis venu ici acheter du textile, quelle que soit sa forme. Je connais l'acheteur et, de par mes humbles connaissances, je doute qu'il soit du genre à acheter des sous-vêtements, mais je peux me tromper. Peut-être que sur un coup de tête il a décidé de renouveler la garde-robe de toutes les filles de joie de Melorn, qui serais-je pour donner mon avis sur ses envies ? La nature de la marchandise m'importe peu, cependant, ce marchand a eu des propos déplacés, envers toi, envers moi et je dois avouer que cela… m'échauffe légèrement l'esprit.
Sur ses derniers mots, son ton s'était fait plus cassant, illustrant parfaitement ses propos. Il ne servait à rien d'échanger de manière plus sérieuse sur la marchandise, car de toute manière cela n'aurait bientôt plus d'importance. Lorsque le duo arriva finalement près de l'entrepôt du tisserand, une foule de personnes s'était déjà formée autour de celui-ci. Il y avait aussi quelques membres de la garde présents pour retenir la plèbe et essayait tant bien que mal de maintenir un peu d'ordre dans les rangs des curieux. D'un point de vue extérieur et c'est sans doute ce qui lui faisait défaut, Solenar ne semblait pas particulièrement surpris. L'on aurait pu mettre cela sur son professionnalisme ou sur un certain pragmatisme lorsqu'il s'agissait de faire des affaires. L'elfe s'approcha un peu plus, n'hésitant pas à écarter les culs-terreux entassés entre lui et l'atelier de l'artisan, bien sûr certains s'offusquèrent d'être bousculés, mais la présence de la mercenaire à ses côtés avait le mérite de calmer plus d'une ardeur.
- Je pense que nous n'aurons malheureusement pas la possibilité de discuter.
Fit-il en hochant la tête en direction d'un corps que deux gardes de la ville venaient de déposer dans une charrette branlante qui grinça sous le poids du bonhomme. Les hommes d'armes n'avaient même pas jugé bon de recouvrir le corps pour masquer les dégâts. Le bougre était salement amoché et certains manquèrent de tourner de l'œil, il n'était pas utile d'entrer dans les détails, mais il ne s'agissait clairement pas d'une mort accidentelle. L'artisan était à peine reconnaissable, on devinait qu'il s'agissait de lui à cause de la rondeur de son ventre.
- Quelle horreur…
Fit-il finalement en faisant mine d'être dégoûté parce qu'il venait de voir.
- Je crains que cela retarde notre séjour à Liberty, c'est une bien mauvaise nouvelle que voilà…
En vérité l'elfe ne pensait pas un seul mot de ce qu'il disait, certes cela risquait de retarder leur séjour, c'était un fait. Mais, il y avait de forte chance que l'on souhaite se débarrasser des marchandises entreposées ça et là, successeur ou non, personne n'allait vouloir s'occuper des affaires d'un mort.
- La bête a encore frappé…
Chuchota une voix dans la foule, une voix que l'elfe entendit, ce qui le fit légèrement tourner la tête.
- Ce n’est pas le premier à finir comme ça, ça fait des années que de pauvres gens finissent comme ça… en morceau… La bête est toujours là.
Des années ? Ah oui, ce n'était pas la première fois que l'elfe s'adonnait à ce genre de « correction », ce qui l'étonnait cependant c'était que quelqu'un soit en mesure de faire un quelconque lien entre ces morts s'étalant sur plusieurs dizaines d'années.
Ou la gorge. Point de vue qu'il n'eut pas la bêtise de soumettre à voix haute en sachant pertinemment ce qu'il allait d'ores et déjà trouver à l'atelier du tisserand. D'après ses calculs ils ne devraient pas être les premiers à tomber sur le corps, ça, c'était le travail des premiers employés. Il y aurait sans doute pas mal de monde autour de l'atelier, tous animé par leur petite curiosité morbide, en tout cas les curieux ne seraient pas déçus du voyage.
Il était encore tôt lorsque le duo entama sa longue progression vers le quartier marchand, une bonne partie des rues étaient encore inanimées, seuls quelques marchands courageux commençaient à installer leur étal et à préparer leurs marchandises. Suite aux paroles de la belle mercenaire, l'elfe haussa un sourcil et la regarda un instant.
- Je ne perdrais pas ma réputation pour une histoire de lingerie, les affaires sont bien plus complexes que cela. En vérité mon travail ne nécessite aucune négociation, on me fournira toujours la somme requise pour l'achat d'une ressource précise. Il peut s'agir d'épices, de lingerie, de matériaux de construction ou bien d'esclaves. Qu'importe mes valeurs ou ma façon de penser, je n'ai rien à dire concernant la marchandise en elle-même. En toute honnêteté je suis venu ici acheter du textile, quelle que soit sa forme. Je connais l'acheteur et, de par mes humbles connaissances, je doute qu'il soit du genre à acheter des sous-vêtements, mais je peux me tromper. Peut-être que sur un coup de tête il a décidé de renouveler la garde-robe de toutes les filles de joie de Melorn, qui serais-je pour donner mon avis sur ses envies ? La nature de la marchandise m'importe peu, cependant, ce marchand a eu des propos déplacés, envers toi, envers moi et je dois avouer que cela… m'échauffe légèrement l'esprit.
Sur ses derniers mots, son ton s'était fait plus cassant, illustrant parfaitement ses propos. Il ne servait à rien d'échanger de manière plus sérieuse sur la marchandise, car de toute manière cela n'aurait bientôt plus d'importance. Lorsque le duo arriva finalement près de l'entrepôt du tisserand, une foule de personnes s'était déjà formée autour de celui-ci. Il y avait aussi quelques membres de la garde présents pour retenir la plèbe et essayait tant bien que mal de maintenir un peu d'ordre dans les rangs des curieux. D'un point de vue extérieur et c'est sans doute ce qui lui faisait défaut, Solenar ne semblait pas particulièrement surpris. L'on aurait pu mettre cela sur son professionnalisme ou sur un certain pragmatisme lorsqu'il s'agissait de faire des affaires. L'elfe s'approcha un peu plus, n'hésitant pas à écarter les culs-terreux entassés entre lui et l'atelier de l'artisan, bien sûr certains s'offusquèrent d'être bousculés, mais la présence de la mercenaire à ses côtés avait le mérite de calmer plus d'une ardeur.
- Je pense que nous n'aurons malheureusement pas la possibilité de discuter.
Fit-il en hochant la tête en direction d'un corps que deux gardes de la ville venaient de déposer dans une charrette branlante qui grinça sous le poids du bonhomme. Les hommes d'armes n'avaient même pas jugé bon de recouvrir le corps pour masquer les dégâts. Le bougre était salement amoché et certains manquèrent de tourner de l'œil, il n'était pas utile d'entrer dans les détails, mais il ne s'agissait clairement pas d'une mort accidentelle. L'artisan était à peine reconnaissable, on devinait qu'il s'agissait de lui à cause de la rondeur de son ventre.
- Quelle horreur…
Fit-il finalement en faisant mine d'être dégoûté parce qu'il venait de voir.
- Je crains que cela retarde notre séjour à Liberty, c'est une bien mauvaise nouvelle que voilà…
En vérité l'elfe ne pensait pas un seul mot de ce qu'il disait, certes cela risquait de retarder leur séjour, c'était un fait. Mais, il y avait de forte chance que l'on souhaite se débarrasser des marchandises entreposées ça et là, successeur ou non, personne n'allait vouloir s'occuper des affaires d'un mort.
- La bête a encore frappé…
Chuchota une voix dans la foule, une voix que l'elfe entendit, ce qui le fit légèrement tourner la tête.
- Ce n’est pas le premier à finir comme ça, ça fait des années que de pauvres gens finissent comme ça… en morceau… La bête est toujours là.
Des années ? Ah oui, ce n'était pas la première fois que l'elfe s'adonnait à ce genre de « correction », ce qui l'étonnait cependant c'était que quelqu'un soit en mesure de faire un quelconque lien entre ces morts s'étalant sur plusieurs dizaines d'années.
Invité
Invité
La mercenaire s'esclaffe alors qu'il parle de faire changer les gens. L'écho de son ricanement cynique suffit à faire comprendre qu'elle n'y voit aucun intérêt, et qu'elle n'a pas l'intention de rajouter quoique ce soit à ce sujet. Pousser les gens à "ouvrir les yeux", c'est leur accorder de l'attention et du temps qu'ils ne méritent pas, et qu'elle n'a de toute façon pas le luxe d'accorder à des choses si futiles (comprendre : non lucratives).
Elle se montre tout de même très attentive alors que Sølenar lui explique les raisons de ses décisions professionnelles. Effectivement, tout ça a l'air bien plus complexe qu'il n'y paraît… Elle apprécie tout de même qu'il prenne le temps d'éclaircir le sujet, et est rassurée en voyant qu'il est, finalement, quelqu'un de raisonnable. Même si sa dernière remarque la surprend. Capella hausse les épaules et répond tout naturellement :
- C'est toujours usant de se faire prendre de haut par du menu fretin. J'vois pas pourquoi tu t'en ferais pour moi, par contre, j'suis une grande fille. Je le toucherai pas tant que tu travailleras avec, mais j'ai rien promis pour après.
Alors que son client avait fini sa réplique avec acidité, elle finit la sienne avec une note d'enthousiasme. Le genre d'anticipation malsaine qu'elle avait toujours ressenti et apprécié alors qu'elle préparait une de ses petites vengeances.
Cependant, quand ils atteignent enfin la rue où se situe l'atelier du tisserand, la vision de la foule qui s'y amasse est un mauvais présage. Le visage de la sirène se ferme, elle fronce les sourcils et bombe le torse, et apparaît la plus menaçante possible pour escorter son client alors qu'il fait preuve d'une curiosité légitime quant à la situation. Quand le cadavre entre dans leur champ de vision, Capella grogne de dégoût. Pas de dégoût vis-à-vis du spectacle, non, mais parce que quelqu'un l'a clairement devancée. Le problème, avec les imbéciles odieux, c'est que tout le monde veut les massacrer : c'est frustrant.
L'air mauvais, décidément contrariée, elle ignore l'elfe qui semble dégoûté - ce qui n'a rien de surprenant, les nobles ne voient pas souvent ce genre de choses - et se concentre sur les réactions des autres. Les citadins ont toujours un commentaire à faire, et certains sont plus intéressants que d'autres… Tiens, ça parle d'une histoire de bête. Ici ? Vraiment ? Quel genre de bête pourrait ainsi frapper pendant des années sans se faire attraper ? Elle a envie d'aller leur poser directement la question, mais il y a trop de monde autour d'eux pour qu'elle s'éloigne de Sølenar : sa sécurité passe avant tout.
Elle pose sa main sur son épaule et le pousse doucement pour le guider un peu à l'écart de la foule, dans la direction opposée à celle que la charrette-à-gros-cadavre était en train de prendre. Autant lui éviter cette vision qui le perturbait tant avant de faire le point.
- La Capitale a l'air plus dangereuse que prévu. Tu n'as pas peur de finir comme lui ? On fait partie des dernières personnes qui lui ont parlé, donc la… comment ils l'appellent ? La "bête" pourrait s'en prendre à nous aussi.
Pour l'instant, elle ne fait que tirer des conclusions évidentes à partir de ce qu'elle pu observer et écouter.
- Si tu veux quand même récupérer tes culottes, je te protègerai comme convenu, même si ça prend plus longtemps que prévu. Mais ça veut dire qu'il faudra pas qu'on se sépare comme hier soir. C'est bon pour toi ?
CENDRES
Elle se montre tout de même très attentive alors que Sølenar lui explique les raisons de ses décisions professionnelles. Effectivement, tout ça a l'air bien plus complexe qu'il n'y paraît… Elle apprécie tout de même qu'il prenne le temps d'éclaircir le sujet, et est rassurée en voyant qu'il est, finalement, quelqu'un de raisonnable. Même si sa dernière remarque la surprend. Capella hausse les épaules et répond tout naturellement :
- C'est toujours usant de se faire prendre de haut par du menu fretin. J'vois pas pourquoi tu t'en ferais pour moi, par contre, j'suis une grande fille. Je le toucherai pas tant que tu travailleras avec, mais j'ai rien promis pour après.
Alors que son client avait fini sa réplique avec acidité, elle finit la sienne avec une note d'enthousiasme. Le genre d'anticipation malsaine qu'elle avait toujours ressenti et apprécié alors qu'elle préparait une de ses petites vengeances.
Cependant, quand ils atteignent enfin la rue où se situe l'atelier du tisserand, la vision de la foule qui s'y amasse est un mauvais présage. Le visage de la sirène se ferme, elle fronce les sourcils et bombe le torse, et apparaît la plus menaçante possible pour escorter son client alors qu'il fait preuve d'une curiosité légitime quant à la situation. Quand le cadavre entre dans leur champ de vision, Capella grogne de dégoût. Pas de dégoût vis-à-vis du spectacle, non, mais parce que quelqu'un l'a clairement devancée. Le problème, avec les imbéciles odieux, c'est que tout le monde veut les massacrer : c'est frustrant.
L'air mauvais, décidément contrariée, elle ignore l'elfe qui semble dégoûté - ce qui n'a rien de surprenant, les nobles ne voient pas souvent ce genre de choses - et se concentre sur les réactions des autres. Les citadins ont toujours un commentaire à faire, et certains sont plus intéressants que d'autres… Tiens, ça parle d'une histoire de bête. Ici ? Vraiment ? Quel genre de bête pourrait ainsi frapper pendant des années sans se faire attraper ? Elle a envie d'aller leur poser directement la question, mais il y a trop de monde autour d'eux pour qu'elle s'éloigne de Sølenar : sa sécurité passe avant tout.
Elle pose sa main sur son épaule et le pousse doucement pour le guider un peu à l'écart de la foule, dans la direction opposée à celle que la charrette-à-gros-cadavre était en train de prendre. Autant lui éviter cette vision qui le perturbait tant avant de faire le point.
- La Capitale a l'air plus dangereuse que prévu. Tu n'as pas peur de finir comme lui ? On fait partie des dernières personnes qui lui ont parlé, donc la… comment ils l'appellent ? La "bête" pourrait s'en prendre à nous aussi.
Pour l'instant, elle ne fait que tirer des conclusions évidentes à partir de ce qu'elle pu observer et écouter.
- Si tu veux quand même récupérer tes culottes, je te protègerai comme convenu, même si ça prend plus longtemps que prévu. Mais ça veut dire qu'il faudra pas qu'on se sépare comme hier soir. C'est bon pour toi ?
CENDRES
Invité
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Usant c'était le mot, l'on aurait pu croire qu'au bout de dix mille ans la maturité permettrait de passer outre ce genre de chose, mais non. L'elfe avait perdu sa patience d'antan, à présent il aimait surtout que les choses soient rapidement réglées, il n'avait pas de temps à perdre avec des abrutis incapables de se remettre en question lorsqu'il s'agissait de travailler.
Finalement sa feinte semble fonctionner et la mercenaire semblait le croire vraiment écoeuré. Il n'était pas aisé de le dégoûter, en vérité il n'y avait qu'une seule chose capable de cela : lui-même. Ce qu'il avait été obligé par manque de connaissance, cette sensation de plus se contrôler et de laisser cette pulsion sanguinaire prendre contrôle de son être… À elle seule, la honte pouvait lui retourner l'estomac et l'empêcher de fermer l'œil. L'elfe avait beaucoup travaillé pour passer outre cela, pour apprendre à se contrôler et faire de cette malédiction une force que personne ne pourrait soupçonner. Dans les faits Solenar était sans doute plus dangereux qu'un autre représentant de son espèce incapable de se contrôler, il avait les connaissances et le talent pour se faire voir comme un simple négociant originaire de la cité des elfes. De jour comme de nuit il pouvait se déplacer sans aucune crainte, personne ne le poursuivait, personne n'avait la moindre idée de qui il était vraiment et c'était une impression pour le moins grisante.
Il se laissa guider en arrière, de toute manière il avait déjà tout vu et la curiosité morbide des humains finirait bien vite par s'estomper, et les plus curieux finiraient repoussés à coup de hampes de lance.
- Peur ? Je ne crois pas avoir froissé qui que ce soit, ou avoir des ennemis ici, et puis je suis accompagné par une combattante aguerrie, qu'est-ce que je risque ?
Concernant cette histoire de bête… eh bien c'était navrant de savoir que certaines personnes se souvenaient de quelques disparitions. Il est vrai que Solenar avait parfois la main lourde lorsqu'on le prenait un peu trop pour un idiot. Quelques années plus tôt, il avait fait une mauvaise rencontre avec un groupe d'individus qui avait eu la bêtise de le prendre pour un simple expatrié venu chercher refuge. La discussion avait rapidement tourné court lorsqu'il avait été menacé et il avait donc été obligé de « gérer » la situation à sa manière. Bien entendu cela avait fait beaucoup de bruit à l'époque, retrouver quatres types éparpillés dans une ruelle avait quelque peu surpris la garde locale. Malgré tout cela l'elfe n'aurait pas cru que des gens puissent se souvenir de la mort de quelques minables, comme quoi la mémoire Humaine était parfois très étrange.
- Les Humains sont… disons qu'ils sont très imaginatifs lorsqu'il s'agit d'être morbide, une mystérieuse bête qui hanterait leur belle cité, sans doute une histoire pour faire peur aux enfants. Toi qui vis plutôt dans l'eau, tu savais qu'une grande partie des marins croient en l'existence d'une créature énorme, une sorte de pieuvre si énorme qu'elle pourrait briser un navire comme tu briserais une brindille. J'ai beaucoup voyagé et je n'ai jamais vu pareille chose, et toi non plus, j'imagine. La mort de ce pauvre est certes tragique et horrible, mais je ne crois pas qu'elle soit due à une bête, un voisin mécontent tout au plus. Pour ma sécurité on fera comme tu l'entends, c'est toi l'expe…
- Foutaises.
- Je vous demande pardon ?
- Qu'est-ce que vous y connaissez Elfe ? Vous vivez dans votre petite cité, drapé dans votre soie. Cette bête est bien réelle et elle tue, pas régulièrement certes, mais elle tue sans distinction. Mon frère était à peine reconnaissable lorsque la garde l'a retrouvé, gisant dans une mare de sang au fond d'une ruelle. Mon frère était un idiot, un petit voyou qui prenait parfois l'envie de rançonner les gens, il méritait une bonne tape sur la tête et un séjour au trou, pas de finir en morceau…
- Navré qu'il est fait une mauvaise rencontre, mais si vous contez m'émouvoir avec l'histoire tragique d'une petite frappe locale, c'est raté.
- Une mauvaise rencontre… un vampire ça oui ! J'ai vu les marques sur le cou de mon frère, et sur le reste de sa bande.
- Donc d'après vous, la « Bête de Liberty » serait un vampire ?
- Sans aucun doute.
Un terrible vampire rôdait donc dans les parages, comment pourrait-il survivre à cette terrible nouvelle ? L'elfe avait presque envie de rigoler, et seul l'esquisse d'un sourire trahissait ses pensées.
Finalement sa feinte semble fonctionner et la mercenaire semblait le croire vraiment écoeuré. Il n'était pas aisé de le dégoûter, en vérité il n'y avait qu'une seule chose capable de cela : lui-même. Ce qu'il avait été obligé par manque de connaissance, cette sensation de plus se contrôler et de laisser cette pulsion sanguinaire prendre contrôle de son être… À elle seule, la honte pouvait lui retourner l'estomac et l'empêcher de fermer l'œil. L'elfe avait beaucoup travaillé pour passer outre cela, pour apprendre à se contrôler et faire de cette malédiction une force que personne ne pourrait soupçonner. Dans les faits Solenar était sans doute plus dangereux qu'un autre représentant de son espèce incapable de se contrôler, il avait les connaissances et le talent pour se faire voir comme un simple négociant originaire de la cité des elfes. De jour comme de nuit il pouvait se déplacer sans aucune crainte, personne ne le poursuivait, personne n'avait la moindre idée de qui il était vraiment et c'était une impression pour le moins grisante.
Il se laissa guider en arrière, de toute manière il avait déjà tout vu et la curiosité morbide des humains finirait bien vite par s'estomper, et les plus curieux finiraient repoussés à coup de hampes de lance.
- Peur ? Je ne crois pas avoir froissé qui que ce soit, ou avoir des ennemis ici, et puis je suis accompagné par une combattante aguerrie, qu'est-ce que je risque ?
Concernant cette histoire de bête… eh bien c'était navrant de savoir que certaines personnes se souvenaient de quelques disparitions. Il est vrai que Solenar avait parfois la main lourde lorsqu'on le prenait un peu trop pour un idiot. Quelques années plus tôt, il avait fait une mauvaise rencontre avec un groupe d'individus qui avait eu la bêtise de le prendre pour un simple expatrié venu chercher refuge. La discussion avait rapidement tourné court lorsqu'il avait été menacé et il avait donc été obligé de « gérer » la situation à sa manière. Bien entendu cela avait fait beaucoup de bruit à l'époque, retrouver quatres types éparpillés dans une ruelle avait quelque peu surpris la garde locale. Malgré tout cela l'elfe n'aurait pas cru que des gens puissent se souvenir de la mort de quelques minables, comme quoi la mémoire Humaine était parfois très étrange.
- Les Humains sont… disons qu'ils sont très imaginatifs lorsqu'il s'agit d'être morbide, une mystérieuse bête qui hanterait leur belle cité, sans doute une histoire pour faire peur aux enfants. Toi qui vis plutôt dans l'eau, tu savais qu'une grande partie des marins croient en l'existence d'une créature énorme, une sorte de pieuvre si énorme qu'elle pourrait briser un navire comme tu briserais une brindille. J'ai beaucoup voyagé et je n'ai jamais vu pareille chose, et toi non plus, j'imagine. La mort de ce pauvre est certes tragique et horrible, mais je ne crois pas qu'elle soit due à une bête, un voisin mécontent tout au plus. Pour ma sécurité on fera comme tu l'entends, c'est toi l'expe…
- Foutaises.
- Je vous demande pardon ?
- Qu'est-ce que vous y connaissez Elfe ? Vous vivez dans votre petite cité, drapé dans votre soie. Cette bête est bien réelle et elle tue, pas régulièrement certes, mais elle tue sans distinction. Mon frère était à peine reconnaissable lorsque la garde l'a retrouvé, gisant dans une mare de sang au fond d'une ruelle. Mon frère était un idiot, un petit voyou qui prenait parfois l'envie de rançonner les gens, il méritait une bonne tape sur la tête et un séjour au trou, pas de finir en morceau…
- Navré qu'il est fait une mauvaise rencontre, mais si vous contez m'émouvoir avec l'histoire tragique d'une petite frappe locale, c'est raté.
- Une mauvaise rencontre… un vampire ça oui ! J'ai vu les marques sur le cou de mon frère, et sur le reste de sa bande.
- Donc d'après vous, la « Bête de Liberty » serait un vampire ?
- Sans aucun doute.
Un terrible vampire rôdait donc dans les parages, comment pourrait-il survivre à cette terrible nouvelle ? L'elfe avait presque envie de rigoler, et seul l'esquisse d'un sourire trahissait ses pensées.
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