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Capella répond à sa première interrogation en haussant les épaules - après tout, même si elle sait que le noble commun, surtout celui qui vient de loin, aurait probablement déjà décidé de faire ses valises, elle serait bien incapable de dire elle-même pourquoi. Les riches sont fragiles, et les fragiles sont facilement effarouchés. Que ce soit pour un risque réel ou non, ne serait-ce que pour éviter de faire un vilain cauchemar, elle n'aurait pas été surprise que Sølenar veuille vite rentrer chez lui.
C'est donc avec une curiosité sincère qu'elle l'écoute développer son point de vue. Il parle d'une pieuvre géante… Un aboleth ? Quoique, non, il a l'air plus intéressé par les légendes qui font peur au petit peuple. C'est vrai qu'il y en a aussi pour la mer, mais bon : il en faut très peu pour faire peur aux êtres de la surface, quand on parle de ce qui vit sous l'eau.
Son client est interrompu par un local, visiblement le frère de l'artisan récemment décédé, et la sirène reporte son attention sur ce nouveau personnage. Sur tous les points, il semble bien différent de son défunt frère : la ressemblance physique ne trompe pas, mais rien que le fait qu'il réfléchisse un minimum crée un fossé entre les deux. Elle le dévisage éhontément alors qu'il raconte ses histoires de vampires, puis finit par intervenir.
- Même si c'est un vampire qui s'ennuie au point de se perdre ici et d'arriver jusqu'à ton frère, je vois pas pourquoi ce serait forcément ça, la "Bête".
- Les ma-
- Peut-être que le vampire avait juste soif et qu'un gros chien est venu finir le travail. Ou peut-être que quelqu'un utilise les superstitions de la capitale pour déguiser un règlement de compte. Peut-être aussi que c'est un hybride, tiens, tant qu'à faire. Tu peux mettre ça sur le dos de qui tu veux, ça changera rien au fait qu'il est mort.
- Tu rigoleras moins quand ça sera ton tour, gamine !
- On verra.
Ce n'est pas comme si même la possibilité de croiser un vampire pouvait ébranler l'arrogance de Capella. Elle met fin à la conversation avec un claquement de langue, et parle plus doucement pour ne s'adresser qu'à l'elfe qu'elle escorte.
- T'y crois toi, à ces histoires ? Du sang quelque part, et c'est tout de suite un vampire. Enfin, il a quand même dit qu'il avait vu des marques… C'est sûr que ça trompe pas, et ça expliquerait l'attaque nocturne.
Elle passe la main sur sa nuque et fronce les sourcils, prise dans ses réflexions.
- Bon, pas sûre qu'ils reprennent les affaires dès demain, s'ils sont trop occupés à chialer et à se pisser dessus. On peut enquêter un peu pour trouver de quoi rassurer le frangin et se le mettre dans la poche, ça peut accélérer les choses. Ca m'emmerde un peu, parce qu'on dirait les chasses à la sirène au premier gosse noyé, mais bon, au moins j'ai pas d'mal à savoir ce qui se passe dans leurs têtes.
Soit, c'est une belle démonstration de mauvaise foi : elle a plus d'une fois été justement la coupable d'un crime qui avait déclenché une de ces "chasses à la sirène". Ironiquement, ce fait la rapproche un peu plus de Sølenar sans qu'elle le sache.
CENDRES
C'est donc avec une curiosité sincère qu'elle l'écoute développer son point de vue. Il parle d'une pieuvre géante… Un aboleth ? Quoique, non, il a l'air plus intéressé par les légendes qui font peur au petit peuple. C'est vrai qu'il y en a aussi pour la mer, mais bon : il en faut très peu pour faire peur aux êtres de la surface, quand on parle de ce qui vit sous l'eau.
Son client est interrompu par un local, visiblement le frère de l'artisan récemment décédé, et la sirène reporte son attention sur ce nouveau personnage. Sur tous les points, il semble bien différent de son défunt frère : la ressemblance physique ne trompe pas, mais rien que le fait qu'il réfléchisse un minimum crée un fossé entre les deux. Elle le dévisage éhontément alors qu'il raconte ses histoires de vampires, puis finit par intervenir.
- Même si c'est un vampire qui s'ennuie au point de se perdre ici et d'arriver jusqu'à ton frère, je vois pas pourquoi ce serait forcément ça, la "Bête".
- Les ma-
- Peut-être que le vampire avait juste soif et qu'un gros chien est venu finir le travail. Ou peut-être que quelqu'un utilise les superstitions de la capitale pour déguiser un règlement de compte. Peut-être aussi que c'est un hybride, tiens, tant qu'à faire. Tu peux mettre ça sur le dos de qui tu veux, ça changera rien au fait qu'il est mort.
- Tu rigoleras moins quand ça sera ton tour, gamine !
- On verra.
Ce n'est pas comme si même la possibilité de croiser un vampire pouvait ébranler l'arrogance de Capella. Elle met fin à la conversation avec un claquement de langue, et parle plus doucement pour ne s'adresser qu'à l'elfe qu'elle escorte.
- T'y crois toi, à ces histoires ? Du sang quelque part, et c'est tout de suite un vampire. Enfin, il a quand même dit qu'il avait vu des marques… C'est sûr que ça trompe pas, et ça expliquerait l'attaque nocturne.
Elle passe la main sur sa nuque et fronce les sourcils, prise dans ses réflexions.
- Bon, pas sûre qu'ils reprennent les affaires dès demain, s'ils sont trop occupés à chialer et à se pisser dessus. On peut enquêter un peu pour trouver de quoi rassurer le frangin et se le mettre dans la poche, ça peut accélérer les choses. Ca m'emmerde un peu, parce qu'on dirait les chasses à la sirène au premier gosse noyé, mais bon, au moins j'ai pas d'mal à savoir ce qui se passe dans leurs têtes.
Soit, c'est une belle démonstration de mauvaise foi : elle a plus d'une fois été justement la coupable d'un crime qui avait déclenché une de ces "chasses à la sirène". Ironiquement, ce fait la rapproche un peu plus de Sølenar sans qu'elle le sache.
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L'elfe n'était pas du tout inquiet, c'était d'ailleurs comme si toute cette histoire ne le concernait pas. Certes il avait eu l'air sincèrement dégoûté en voyant le corps de l'artisan passer dans son chariot brinquebalant, mais il semblait aussi être particulièrement distant avec cette histoire. Tout compte fait cela pouvait paraître logique, l'artisan n'était pas un ami et c'était peut-être la deuxième fois qu'il avait une affaire avec lui. On aurait facilement pu comparer le comportement de Sølenar à un rempart face à tant d'émotions, d'un point de vue extérieur il était facile de penser qu'en tant que négociant il ne devait pas avoir l'habitude de voir des corps, rajouter à cela tous les clichés sur les Elfes.
- Et une bergère massacrée dans un champ c'est forcément une attaque de lycanthrope. Je ne défends pas les vampires ni les lycanthropes, la majorité sont à considérer comme des créatures assoiffés de sang et incapable de se contrôler.
L'elfe se rendit compte que parler d'une « majorité » aurait pu être étrange, alors il enchaîna rapidement sur un autre propos pour le pas laisser le temps à son interlocutrice de réfléchir à la question.
- Cependant je pense que certains hommes, elfes, nains ou n'importe quelles autres races sont tout aussi violents et ingérables que des personnes atteintes par des malédictions. La seule chose qui nous différencie des bêtes c'est les motifs : tuer par plaisir, ou tuer parce qu'on le doit.
L'anecdote de la jeune femme concernant la chasse aux sirènes le fit sourire. Il n'était pas suffisamment expert en la matière, mais il savait que comme dans toutes les races, certains individus étaient plus ou moins déviants.
- Noyer des enfants ? Je croyais que vous étiez plutôt du genre à charmer les marins avec vos chants ou vos formes féminines, puis agripper le premier d'entre eux qui se penche un peu trop sur le bastingage pour le dévorer.
La question était directe et l'elfe ne quitta pas son interlocutrice du regard. Après plusieurs secondes de silence, il reprend.
- Je plaisante, ne fais pas cette tête-là, dis-toi simplement que me convaincre d'un bain de minuit sera difficile.
En vérité il ne plaisantait pas, la réputation des sirènes n'était plus à faire sur certains points et l'elfe avait pris l'habitude au fil des années de piquer au vif certains clichés, connaissant parfaitement son peuple, il s'attendait aussi à recevoir une ou deux piques concernant l'air hautain naturel de son peuple.
- Enfin mieux vaut ne pas parler trop fort, j'aimerai éviter que l'on accuse la seule sirène du coin de tous les maux de la cité, pour peu qu'un idiot noie aujourd'hui tu risquerais un coup de fourche.
Un point qui le dérangeait un peu plus cependant c'était cette histoire « d'enquête » concernant la mort de l'artisan afin de rassurer son frère et de régler cette affaire au plus vite. Sølenar ne craignait pas que l'on découvre le véritable auteur du meurtre, il n'avait laissé aucune trace derrière lui, et la personne la plus proche de lui actuellement ne soupçonnait même pas sa véritable nature, il lui fallait juste trouver un bouc émissaire. Le meilleur moyen d'assurer sa propre sécurité était de jouer le jeu et donner lui-même les pistes à suivre, un moyen d'avoir toujours un coup d'avance.
- Mercenaire et enquêtrice en plus ? Prêt à mettre l'horrible « bête de Liberty » au cachot alors ?
L'espace d'un instant, il imagina Capella lui passer les fers, il esquissa un sourire en se disant que cette idée était bien idiote et que cela ne risquait pas d'arriver de sitôt. L'elfe connaissait bien quelques personnes importantes en ville, mais il n'était pas certain que ces personnes soient toutes en mesure de les aider dans « cette enquête ». Solenar connaissait par exemple l'un des capitaines de la garde, un homme fiable et robuste qu'il avait déjà croisé plus d'une fois lors de ses voyages.
- Je connais un des capitaines de la garde, avec un peu de chance il a dû entendre parler des différents problèmes avec cette « bête ». Il faudra se rendre dans le quartier de la garde, il devrait pouvoir nous en apprendre plus si c'est ce que tu souhaites.
- Et une bergère massacrée dans un champ c'est forcément une attaque de lycanthrope. Je ne défends pas les vampires ni les lycanthropes, la majorité sont à considérer comme des créatures assoiffés de sang et incapable de se contrôler.
L'elfe se rendit compte que parler d'une « majorité » aurait pu être étrange, alors il enchaîna rapidement sur un autre propos pour le pas laisser le temps à son interlocutrice de réfléchir à la question.
- Cependant je pense que certains hommes, elfes, nains ou n'importe quelles autres races sont tout aussi violents et ingérables que des personnes atteintes par des malédictions. La seule chose qui nous différencie des bêtes c'est les motifs : tuer par plaisir, ou tuer parce qu'on le doit.
L'anecdote de la jeune femme concernant la chasse aux sirènes le fit sourire. Il n'était pas suffisamment expert en la matière, mais il savait que comme dans toutes les races, certains individus étaient plus ou moins déviants.
- Noyer des enfants ? Je croyais que vous étiez plutôt du genre à charmer les marins avec vos chants ou vos formes féminines, puis agripper le premier d'entre eux qui se penche un peu trop sur le bastingage pour le dévorer.
La question était directe et l'elfe ne quitta pas son interlocutrice du regard. Après plusieurs secondes de silence, il reprend.
- Je plaisante, ne fais pas cette tête-là, dis-toi simplement que me convaincre d'un bain de minuit sera difficile.
En vérité il ne plaisantait pas, la réputation des sirènes n'était plus à faire sur certains points et l'elfe avait pris l'habitude au fil des années de piquer au vif certains clichés, connaissant parfaitement son peuple, il s'attendait aussi à recevoir une ou deux piques concernant l'air hautain naturel de son peuple.
- Enfin mieux vaut ne pas parler trop fort, j'aimerai éviter que l'on accuse la seule sirène du coin de tous les maux de la cité, pour peu qu'un idiot noie aujourd'hui tu risquerais un coup de fourche.
Un point qui le dérangeait un peu plus cependant c'était cette histoire « d'enquête » concernant la mort de l'artisan afin de rassurer son frère et de régler cette affaire au plus vite. Sølenar ne craignait pas que l'on découvre le véritable auteur du meurtre, il n'avait laissé aucune trace derrière lui, et la personne la plus proche de lui actuellement ne soupçonnait même pas sa véritable nature, il lui fallait juste trouver un bouc émissaire. Le meilleur moyen d'assurer sa propre sécurité était de jouer le jeu et donner lui-même les pistes à suivre, un moyen d'avoir toujours un coup d'avance.
- Mercenaire et enquêtrice en plus ? Prêt à mettre l'horrible « bête de Liberty » au cachot alors ?
L'espace d'un instant, il imagina Capella lui passer les fers, il esquissa un sourire en se disant que cette idée était bien idiote et que cela ne risquait pas d'arriver de sitôt. L'elfe connaissait bien quelques personnes importantes en ville, mais il n'était pas certain que ces personnes soient toutes en mesure de les aider dans « cette enquête ». Solenar connaissait par exemple l'un des capitaines de la garde, un homme fiable et robuste qu'il avait déjà croisé plus d'une fois lors de ses voyages.
- Je connais un des capitaines de la garde, avec un peu de chance il a dû entendre parler des différents problèmes avec cette « bête ». Il faudra se rendre dans le quartier de la garde, il devrait pouvoir nous en apprendre plus si c'est ce que tu souhaites.
Invité
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Elle dévisage son interlocuteur avec intérêt, sa curiosité attisée par ses propos. Sa façon de parler de la mort, plus exactement de ceux qui la propagent, avait quelque chose d'intrigant. Cependant, emportée par la conversation, elle n'avait pas vraiment le temps de mener la discussion de façon à creuser cet aspect de l'elfe. A ses suppositions sur les sirènes, elle répondit avec beaucoup de sérieux :
- Les sirènes - ou les tritons, d'ailleurs - tuent principalement par plaisir. On mange surtout du poisson.
Capella ajoute ensuite une dernière information, le regard rieur.
- Tu as l'air bien sûr de toi, mais tu devrais faire attention. Les elfes sont plutôt faibles face aux magies psychiques, et le "chant de la sirène" peut faire plier bien des esprits.
Ca sonne presque comme une menace, mais c'est bien un avertissement, aussi surprenant que cela puisse paraître dans sa bouche. Ce client là est de bonne compagnie, ce serait dommage qu'il se fasse aussi bêtement avoir que l'elfe moyen. Le coin de ses lèvres marque un semblant de sourire alors qu'il semble vouloir lui éviter des ennuis. Intéressant. Ca pourrait s'avérer rentable plus tard.
Le sujet change, et elle a déjà oublié toutes les questions qu'elle voulait lui poser. Son attention est d'abord accaparée par un potentiel malentendu à réparer, puis par la suite de leur journée qui prend lentement forme.
- Au cachot ? C'est pas mon domaine, ça. Je fais surtout en sorte d'être assez flexible pour m'adapter à tous types de contrats. Il y a d'ailleurs une forme de magie que j'ai étudiée qui pourrait nous donner des pistes, mais pour ça, il faudrait que je sois sur la scène du crime… Pas pratique. Allons voir ton copain en premier, déjà.
La mercenaire avance d'un pas décidé dans une direction, puis s'interrompt. Ca, c'est la rue d'où ils sont venus. Est-ce que le quartier de la garde est par là ? Elle se retourne vers Sølenar, avec une expression digne d'une enfant frustrée. Sa voix trahit cependant une intention plus légère - eh oui, attention, vous êtes sur le point d'assister au très rare spectacle de "Capella se montre amicale" :
- Tu me montres le chemin, ou tu me laisses me perdre jusqu'à ce que je trouve par miracle ?
Après quelques pas à ses côtés, elle profite d'être suffisamment loin des moulins à ragots pour revenir sur leur sujet controversé.
- Je ferai rien à "la Bête", si elle existe, que tu ne voudras pas. C'est surtout que bon, quitte à ce que je reste avec toi, autant qu'on soit un peu productifs et qu'on trouve un peu de matière à exploiter pour décoincer le frangin du gros nul. Si ca se trouve, un croc de requin lui suffirait largement, haha ! Et puis, plus vite tu rentreras chez toi, plus vite tu retrouveras ta tranquillité, et moi mes sous.
CENDRES
- Les sirènes - ou les tritons, d'ailleurs - tuent principalement par plaisir. On mange surtout du poisson.
Capella ajoute ensuite une dernière information, le regard rieur.
- Tu as l'air bien sûr de toi, mais tu devrais faire attention. Les elfes sont plutôt faibles face aux magies psychiques, et le "chant de la sirène" peut faire plier bien des esprits.
Ca sonne presque comme une menace, mais c'est bien un avertissement, aussi surprenant que cela puisse paraître dans sa bouche. Ce client là est de bonne compagnie, ce serait dommage qu'il se fasse aussi bêtement avoir que l'elfe moyen. Le coin de ses lèvres marque un semblant de sourire alors qu'il semble vouloir lui éviter des ennuis. Intéressant. Ca pourrait s'avérer rentable plus tard.
Le sujet change, et elle a déjà oublié toutes les questions qu'elle voulait lui poser. Son attention est d'abord accaparée par un potentiel malentendu à réparer, puis par la suite de leur journée qui prend lentement forme.
- Au cachot ? C'est pas mon domaine, ça. Je fais surtout en sorte d'être assez flexible pour m'adapter à tous types de contrats. Il y a d'ailleurs une forme de magie que j'ai étudiée qui pourrait nous donner des pistes, mais pour ça, il faudrait que je sois sur la scène du crime… Pas pratique. Allons voir ton copain en premier, déjà.
La mercenaire avance d'un pas décidé dans une direction, puis s'interrompt. Ca, c'est la rue d'où ils sont venus. Est-ce que le quartier de la garde est par là ? Elle se retourne vers Sølenar, avec une expression digne d'une enfant frustrée. Sa voix trahit cependant une intention plus légère - eh oui, attention, vous êtes sur le point d'assister au très rare spectacle de "Capella se montre amicale" :
- Tu me montres le chemin, ou tu me laisses me perdre jusqu'à ce que je trouve par miracle ?
Après quelques pas à ses côtés, elle profite d'être suffisamment loin des moulins à ragots pour revenir sur leur sujet controversé.
- Je ferai rien à "la Bête", si elle existe, que tu ne voudras pas. C'est surtout que bon, quitte à ce que je reste avec toi, autant qu'on soit un peu productifs et qu'on trouve un peu de matière à exploiter pour décoincer le frangin du gros nul. Si ca se trouve, un croc de requin lui suffirait largement, haha ! Et puis, plus vite tu rentreras chez toi, plus vite tu retrouveras ta tranquillité, et moi mes sous.
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Invité
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- Heureusement que je suis sourd comme un pot alors.
Finit-il par déclarer avec un semblant de sourire, ce fait était d'ailleurs totalement faux. À ce niveau l'elfe possédait d'ailleurs une excellente ouïe, il pouvait entendre un cœur battre sans la moindre difficulté, tout comme il entendait celui de la mercenaire se gorger de sang pour l'expulser ensuite à travers tout son corps. Sølenar nota cependant dans un coin de sa tête qu'il fallait considérer les Sirènes et les Tritons comme des animaux. Si d'avenir il devait avoir un problème avec un ou une représentante de l'espèce, il pourrait tout simplement l'éliminer plutôt que d'essayer de parlementer, on ne discute pas avec des bêtes.
- Pour le moment, je crains que l'entrepôt soit difficile d'accès, c'est dommage, car nous aurions pu gagner un temps précieux...
Qu'il était dangereux de bluffer ainsi. De quel type de magie pouvait-elle parler ? Ça, c'était un coup qu'il n'avait clairement pas anticipé et il allait donc falloir s'en méfier. Il avait pris soin de ne laisser aucune trace permettant de remonter directement à lui, d'ailleurs cela avait toujours été le cas. Mais impossible de savoir de quel genre de magie elle parlait, celle-ci pouvait peut-être bien révéler des choses qu'il ne pouvait pas dissimuler. Il était donc important de mettre le plus de distance possible entre la sirène et l'entrepôt, en espérant que cette histoire de magie passe à la trappe sinon il allait devoir trouver une autre solution.
Sans rien dire, l'elfe laissa la jeune femme avancer tout en l'observant avec un certain intérêt.
- Disons que tu semblais si déterminé que je ne n'avais pas le cœur à t'interrompre.
Cependant elle était bel et bien partie dans la bonne direction, le quartier de la Garde n'était pas loin du quartier marchand, il fallait donc rebrousser chemin pour y arriver.
- Tu places donc ma tranquillité avant ta solde ? Ta sollicitude me touche grandement, je ne sais presque pas quoi répondre…
La formulation était sûrement due à la politesse naturelle dont faisait parfois preuve un mercenaire à l'égard de son employeur, mais l'elfe n'était pas crédule pour autant. Il savait que si quelqu'un venait lui proposer le double de sa solde pour le doubler et le planter dans son sommeil, elle le ferait sans hésiter et elle aurait certainement raison. Alors qu'ils déambulaient dans les rues, l'elfe continua de faire la conversation.
- Plus sérieusement concernant cette « bête », tu es simplement payé pour assurer ma sécurité et celle de la marchandise que je parviendrai à récupérer un jour au l'autre. Rendre justice en ville et / ou éliminer cette bête, ça c'est une question de morale à laquelle je ne peux pas répondre pour toi. Comprends moi bien, je ne cherche qu'à assurer mes arrières et celles de mes intérêts, c'est d'ailleurs pour cela que je rémunère plus que la moyenne, on vit dans un monde où la loyauté s'achète, ou se gagne par la force. Combien de mercenaires se sont déjà amusés à doubler leur employeur pour une somme plus importante ? Un bon paquet si tu veux mon avis.
Alors qu'ils approchaient du quartier de la garde, Sølenar ne put s'empêcher de raconter une petite anecdote à la mercenaire. Cela aurait facilement pu passer pour une menace, mais en réalité, son ton laissait penser qu'il s'agissait d'une histoire sans importance.
- Je me souviens d'une fois où j'ai travaillé avec un illustre mercenaire, un Oni, le bougre mesurait facilement deux têtes de plus que toi, une véritable armoire ambulante et une tête… On peut dire qu'il n'avait pas une gueule de porte-bonheur. Voilà qu'un soir, par grande bonté je lui donne quartier libre, il erre en ville, s'installe dans une taverne, joue aux cartes, perds, retourne une table sur la tête d'un autre client… Il finit par se faire approcher par un concurrent, un autre négociant, qui lui propre une forte somme pour me mettre en course, et je ne parle pas de simplement me casser une jambe, il fallait soulager mon corps du poids de ma tête. Évidemment il a accepté, et il avait bien l'intention de m'éliminer. J'ai été profondément déçu de son choix… Il n'y a rien de pire que de sentir trahit par quelqu'un à qui l'on propose un travail honnête, c'est pire qu'une lame en plein cœur. Mais il y a un point positif à toute cette histoire et tu sais lequel ? Il ne pourra plus décevoir quelqu'un.
Le quartier de la garde était semblable aux autres, il y avait bien sûr quelques baraquements et des patrouilles plus régulières. Il se racontait que c'était sans doute l'un des quartiers les plus sûrs de la ville, chose dont Sølenar pouvait prouver le contraire, mais c'était une autre histoire. Une fois sa petite histoire racontée, l'elfe ne rajouta rien, jugeant que sa seule présence suffisait à dissiper d'éventuelles questions concernant la fin de l'histoire. L'elfe continua sa progression jusqu'à un bâtiment qu'il savait être le baraquement principal du quartier, l'endroit idéal pour y trouver la personne idéale. Lorsqu'il s'approcha, il fut aussitôt interpellé par un garde qui l'observait depuis plusieurs minutes.
- Hé là, je peux peut-être vous aider ?
- Ah oui, bien sûr, je voudrais voir le Capitaine Lambert, c'est un ami.
- Lambert hein ? C'est de la part de ?
- Dites-lui, je le cite, veuillez excusez ce vocabulaire « L'autre grand steak avec un balai dans le cul » souhaite simplement lui parler.
- Ah... eh... Très bien, je vais voir s'il est dans le coin.
Le garde hocha la tête et s'éloigna aussitôt, l'elfe se pencha alors vers la mercenaire.
- Il vaudrait mieux que tu poses les questions à ma place, c'est toi qui portes une arme, et s'il faut entrer dans les détails j'ai peur de tourner de l'œil…
Il aurait bien pris une pose plus théâtrale avec une main sur le front, mais il préférait ne pas en faire trop, en plus le garde revenait avec le Capitaine à ses côtés. L'homme devait avoir une cinquantaine d'années, une moustache finement taillée et la mine dure d'un vétéran qui avaient dû combattre plus d'une fois.
- J'espère que vous n'avez pas mal pris le coup du balai dans le cul… Je ne pensais pas que vous auriez entendu… Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
Finit-il par déclarer avec un semblant de sourire, ce fait était d'ailleurs totalement faux. À ce niveau l'elfe possédait d'ailleurs une excellente ouïe, il pouvait entendre un cœur battre sans la moindre difficulté, tout comme il entendait celui de la mercenaire se gorger de sang pour l'expulser ensuite à travers tout son corps. Sølenar nota cependant dans un coin de sa tête qu'il fallait considérer les Sirènes et les Tritons comme des animaux. Si d'avenir il devait avoir un problème avec un ou une représentante de l'espèce, il pourrait tout simplement l'éliminer plutôt que d'essayer de parlementer, on ne discute pas avec des bêtes.
- Pour le moment, je crains que l'entrepôt soit difficile d'accès, c'est dommage, car nous aurions pu gagner un temps précieux...
Qu'il était dangereux de bluffer ainsi. De quel type de magie pouvait-elle parler ? Ça, c'était un coup qu'il n'avait clairement pas anticipé et il allait donc falloir s'en méfier. Il avait pris soin de ne laisser aucune trace permettant de remonter directement à lui, d'ailleurs cela avait toujours été le cas. Mais impossible de savoir de quel genre de magie elle parlait, celle-ci pouvait peut-être bien révéler des choses qu'il ne pouvait pas dissimuler. Il était donc important de mettre le plus de distance possible entre la sirène et l'entrepôt, en espérant que cette histoire de magie passe à la trappe sinon il allait devoir trouver une autre solution.
Sans rien dire, l'elfe laissa la jeune femme avancer tout en l'observant avec un certain intérêt.
- Disons que tu semblais si déterminé que je ne n'avais pas le cœur à t'interrompre.
Cependant elle était bel et bien partie dans la bonne direction, le quartier de la Garde n'était pas loin du quartier marchand, il fallait donc rebrousser chemin pour y arriver.
- Tu places donc ma tranquillité avant ta solde ? Ta sollicitude me touche grandement, je ne sais presque pas quoi répondre…
La formulation était sûrement due à la politesse naturelle dont faisait parfois preuve un mercenaire à l'égard de son employeur, mais l'elfe n'était pas crédule pour autant. Il savait que si quelqu'un venait lui proposer le double de sa solde pour le doubler et le planter dans son sommeil, elle le ferait sans hésiter et elle aurait certainement raison. Alors qu'ils déambulaient dans les rues, l'elfe continua de faire la conversation.
- Plus sérieusement concernant cette « bête », tu es simplement payé pour assurer ma sécurité et celle de la marchandise que je parviendrai à récupérer un jour au l'autre. Rendre justice en ville et / ou éliminer cette bête, ça c'est une question de morale à laquelle je ne peux pas répondre pour toi. Comprends moi bien, je ne cherche qu'à assurer mes arrières et celles de mes intérêts, c'est d'ailleurs pour cela que je rémunère plus que la moyenne, on vit dans un monde où la loyauté s'achète, ou se gagne par la force. Combien de mercenaires se sont déjà amusés à doubler leur employeur pour une somme plus importante ? Un bon paquet si tu veux mon avis.
Alors qu'ils approchaient du quartier de la garde, Sølenar ne put s'empêcher de raconter une petite anecdote à la mercenaire. Cela aurait facilement pu passer pour une menace, mais en réalité, son ton laissait penser qu'il s'agissait d'une histoire sans importance.
- Je me souviens d'une fois où j'ai travaillé avec un illustre mercenaire, un Oni, le bougre mesurait facilement deux têtes de plus que toi, une véritable armoire ambulante et une tête… On peut dire qu'il n'avait pas une gueule de porte-bonheur. Voilà qu'un soir, par grande bonté je lui donne quartier libre, il erre en ville, s'installe dans une taverne, joue aux cartes, perds, retourne une table sur la tête d'un autre client… Il finit par se faire approcher par un concurrent, un autre négociant, qui lui propre une forte somme pour me mettre en course, et je ne parle pas de simplement me casser une jambe, il fallait soulager mon corps du poids de ma tête. Évidemment il a accepté, et il avait bien l'intention de m'éliminer. J'ai été profondément déçu de son choix… Il n'y a rien de pire que de sentir trahit par quelqu'un à qui l'on propose un travail honnête, c'est pire qu'une lame en plein cœur. Mais il y a un point positif à toute cette histoire et tu sais lequel ? Il ne pourra plus décevoir quelqu'un.
Le quartier de la garde était semblable aux autres, il y avait bien sûr quelques baraquements et des patrouilles plus régulières. Il se racontait que c'était sans doute l'un des quartiers les plus sûrs de la ville, chose dont Sølenar pouvait prouver le contraire, mais c'était une autre histoire. Une fois sa petite histoire racontée, l'elfe ne rajouta rien, jugeant que sa seule présence suffisait à dissiper d'éventuelles questions concernant la fin de l'histoire. L'elfe continua sa progression jusqu'à un bâtiment qu'il savait être le baraquement principal du quartier, l'endroit idéal pour y trouver la personne idéale. Lorsqu'il s'approcha, il fut aussitôt interpellé par un garde qui l'observait depuis plusieurs minutes.
- Hé là, je peux peut-être vous aider ?
- Ah oui, bien sûr, je voudrais voir le Capitaine Lambert, c'est un ami.
- Lambert hein ? C'est de la part de ?
- Dites-lui, je le cite, veuillez excusez ce vocabulaire « L'autre grand steak avec un balai dans le cul » souhaite simplement lui parler.
- Ah... eh... Très bien, je vais voir s'il est dans le coin.
Le garde hocha la tête et s'éloigna aussitôt, l'elfe se pencha alors vers la mercenaire.
- Il vaudrait mieux que tu poses les questions à ma place, c'est toi qui portes une arme, et s'il faut entrer dans les détails j'ai peur de tourner de l'œil…
Il aurait bien pris une pose plus théâtrale avec une main sur le front, mais il préférait ne pas en faire trop, en plus le garde revenait avec le Capitaine à ses côtés. L'homme devait avoir une cinquantaine d'années, une moustache finement taillée et la mine dure d'un vétéran qui avaient dû combattre plus d'une fois.
- J'espère que vous n'avez pas mal pris le coup du balai dans le cul… Je ne pensais pas que vous auriez entendu… Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
- hrp:
- le capitaine parle en : #9966ff
Invité
Invité
Bien qu'elle l'ait principalement écouté sans broncher, Capella se permet un ricanement sonore lorsque l'elfe lui parle de morale. Il se trompe clairement sur ses intentions - rien d'anormal venant d'un inconnu et vu la situation, cela dit.
- HA !
Elle étouffe son envie de le reprendre de suite et laisse le temps passer, puis écoute patiemment l'histoire de feu l'Oni qui a essayé de le doubler. Et elle se félicite intérieurement d'avoir eu la jugeote de rester attentive, parce que la moralité finale la concerne bien plus qu'elle ne le laisse paraître. Note à elle-même : bien assurer ses arrières si elle décide de se retourner contre ce client là. Pour autant, elle comprenait plutôt bien sa réaction, étant elle-même particulièrement vengeresse.
- Ouais, un con, quoi. Je reviens juste sur ce que tu disais tout à l'heure : je m'investis pas autant par morale, mais par pur intérêt. Ta sécurité et celle de ta marchandise, c'est aussi la sécurité de l'échange, donc mon boulot. Je ferai rien de plus que ce qui est nécessaire pour que tu fasses tes affaires. T'es sympa et tu paies bien, ouais, mais ça m'arrange pas non plus si ton histoire traîne pendant des lunes.
La mercenaire lui adresse un clin d'œil et rajoute en chuchotant.
- Même si j'ferai un peu semblant devant tes amis les gardes.
Mieux vaut ne pas élever la voix alors qu'on est en plein milieu de leur territoire. Ici plus qu'ailleurs, les murs ont des oreilles, et même des yeux. La jeune sirène se redresse un peu, pour adopter un port un peu plus altier. Un garde les aborde, et elle laisse Sølenar gérer cette interaction. Son prestige les guidera à bon port, comme il l'a fait jusque là.
Enfin… son prestige de "grand steak avec un balai dans le cul". Capella hausse un sourcil mais ne rajoute rien - enfin, pour l'instant. Elle attendra un moment plus intéressant pour ressortir ce drôle de surnom au concerné. Surtout qu'il a toujours l'air un peu secoué par ce qu'il a vu. Décidément, ces elfes… Elle opine du chef et se retourne vers le garde qui revient accompagné d'un guerrier bien embarrassé.
Elle inspire un grand coup. Non seulement elle va devoir mimer un sens de la justice, mais en plus, il va falloir qu'elle fasse de son mieux pour être formelle.
- Ca arrive. Nous sommes ici pour des informations.
- Et vous êtes ?
- Capella Tiamat, mercenaire à la solde de Sølenar Tir'Nà-Veÿn. J'assure sa sécurité pendant son séjour à la capitale. Je serai également ton interlocutrice, le sujet étant trop… euh… dégueulasse ?
- Vous voulez dire trop graphique ?
- Oui. Trop graphique pour un civil.
- Bien… Suivez-moi, on sera plus à l'aise pour parler dans mon bureau.
Heureusement pour Capella, le Capitaine Lambert a l'habitude des mercenaires et de leurs manières : il n'est pas surpris pour un sou qu'elle le tutoie, ni qu'elle manque de vocabulaire. Elle, en revanche, sent une petite goutte de sueur couler le long de sa colonne vertébrale : c'est quand même compliqué, de parler tout bien comme il faut.
Le capitaine les fait entrer dans le bâtiment, puis les guide jusqu'au premier étage à son bureau. Bien que presque toutes les surfaces de la pièce soient encombrées de parchemins et de paperasse en tout genre, il y a tout de même deux divans et une table basse impeccables pour recevoir. Tout le monde prend place, et la conversation peut alors commencer.
- Rentrons dans le vif du sujet : vous cherchez des informations ?
- Oui, sur la Bête de Liberty.
L'atmosphère devient pesante dès que le nom est lâché. Le capitaine fronce les sourcils et ouvre la bouche pour répondre, mais Capella le prend de court et lui coupe la parole.
- Laisse-moi d'abord raconter ce qui nous est arrivé, ce sera plus clair pour la suite.
Avec une voix plus douce pour ne pas paraître trop agressive, elle enchaîne sur un récit rapide des événements : son client est entré en contact avec l'artisan hier, il se sont mis d'accord pour se revoir aujourd'hui, sauf que le monsieur s'est visiblement fait attaquer par la terrible Bête qui sévit à la capitale, que les rumeurs décrivent comme un monstre et/ou un vampire. Puisant dans sa patience pour jouer la comédie, Capella mime l'attitude d'une garde protectrice.
- Si tu as la moindre information sur cette "Bête" ou ses méthodes, ça me permettrait de mieux me préparer pour défendre notre ami ici présent. Il en va de mon honneur en tant que combattante, je ne peux pas laisser sa sécurité au hasard !
Le capitaine plonge ses yeux dans les siens, et quelques secondes passent en silence alors qu'il la jauge du regard. Puis il jette un regard à Sølenar, avant de hocher inconsciemment la tête, comme s'il se mettait intérieurement d'accord avec lui-même.
- Je suis d'accord, et puis, ce serait dommage de perdre un ami à cause de cette horrible chose. Je ne peux pas vous divulguer tout ce que je sais, parce que la plupart des informations sont classifiées, mais je peux au moins vous parler des deux derniers cas qu'on lui attribue. Sire Tir'Nà-Veÿn, vous êtes sûr de vouloir rester pour écouter cette partie de la conversation ? Je peux aussi vous faire apporter du thé, si cela permet de soulager vos nerfs… Rien d'aussi luxueux que ce à quoi vous êtes habitué, mais la chaleur de l'eau détend, paraît-il.
CENDRES
- HA !
Elle étouffe son envie de le reprendre de suite et laisse le temps passer, puis écoute patiemment l'histoire de feu l'Oni qui a essayé de le doubler. Et elle se félicite intérieurement d'avoir eu la jugeote de rester attentive, parce que la moralité finale la concerne bien plus qu'elle ne le laisse paraître. Note à elle-même : bien assurer ses arrières si elle décide de se retourner contre ce client là. Pour autant, elle comprenait plutôt bien sa réaction, étant elle-même particulièrement vengeresse.
- Ouais, un con, quoi. Je reviens juste sur ce que tu disais tout à l'heure : je m'investis pas autant par morale, mais par pur intérêt. Ta sécurité et celle de ta marchandise, c'est aussi la sécurité de l'échange, donc mon boulot. Je ferai rien de plus que ce qui est nécessaire pour que tu fasses tes affaires. T'es sympa et tu paies bien, ouais, mais ça m'arrange pas non plus si ton histoire traîne pendant des lunes.
La mercenaire lui adresse un clin d'œil et rajoute en chuchotant.
- Même si j'ferai un peu semblant devant tes amis les gardes.
Mieux vaut ne pas élever la voix alors qu'on est en plein milieu de leur territoire. Ici plus qu'ailleurs, les murs ont des oreilles, et même des yeux. La jeune sirène se redresse un peu, pour adopter un port un peu plus altier. Un garde les aborde, et elle laisse Sølenar gérer cette interaction. Son prestige les guidera à bon port, comme il l'a fait jusque là.
Enfin… son prestige de "grand steak avec un balai dans le cul". Capella hausse un sourcil mais ne rajoute rien - enfin, pour l'instant. Elle attendra un moment plus intéressant pour ressortir ce drôle de surnom au concerné. Surtout qu'il a toujours l'air un peu secoué par ce qu'il a vu. Décidément, ces elfes… Elle opine du chef et se retourne vers le garde qui revient accompagné d'un guerrier bien embarrassé.
Elle inspire un grand coup. Non seulement elle va devoir mimer un sens de la justice, mais en plus, il va falloir qu'elle fasse de son mieux pour être formelle.
- Ca arrive. Nous sommes ici pour des informations.
- Et vous êtes ?
- Capella Tiamat, mercenaire à la solde de Sølenar Tir'Nà-Veÿn. J'assure sa sécurité pendant son séjour à la capitale. Je serai également ton interlocutrice, le sujet étant trop… euh… dégueulasse ?
- Vous voulez dire trop graphique ?
- Oui. Trop graphique pour un civil.
- Bien… Suivez-moi, on sera plus à l'aise pour parler dans mon bureau.
Heureusement pour Capella, le Capitaine Lambert a l'habitude des mercenaires et de leurs manières : il n'est pas surpris pour un sou qu'elle le tutoie, ni qu'elle manque de vocabulaire. Elle, en revanche, sent une petite goutte de sueur couler le long de sa colonne vertébrale : c'est quand même compliqué, de parler tout bien comme il faut.
Le capitaine les fait entrer dans le bâtiment, puis les guide jusqu'au premier étage à son bureau. Bien que presque toutes les surfaces de la pièce soient encombrées de parchemins et de paperasse en tout genre, il y a tout de même deux divans et une table basse impeccables pour recevoir. Tout le monde prend place, et la conversation peut alors commencer.
- Rentrons dans le vif du sujet : vous cherchez des informations ?
- Oui, sur la Bête de Liberty.
L'atmosphère devient pesante dès que le nom est lâché. Le capitaine fronce les sourcils et ouvre la bouche pour répondre, mais Capella le prend de court et lui coupe la parole.
- Laisse-moi d'abord raconter ce qui nous est arrivé, ce sera plus clair pour la suite.
Avec une voix plus douce pour ne pas paraître trop agressive, elle enchaîne sur un récit rapide des événements : son client est entré en contact avec l'artisan hier, il se sont mis d'accord pour se revoir aujourd'hui, sauf que le monsieur s'est visiblement fait attaquer par la terrible Bête qui sévit à la capitale, que les rumeurs décrivent comme un monstre et/ou un vampire. Puisant dans sa patience pour jouer la comédie, Capella mime l'attitude d'une garde protectrice.
- Si tu as la moindre information sur cette "Bête" ou ses méthodes, ça me permettrait de mieux me préparer pour défendre notre ami ici présent. Il en va de mon honneur en tant que combattante, je ne peux pas laisser sa sécurité au hasard !
Le capitaine plonge ses yeux dans les siens, et quelques secondes passent en silence alors qu'il la jauge du regard. Puis il jette un regard à Sølenar, avant de hocher inconsciemment la tête, comme s'il se mettait intérieurement d'accord avec lui-même.
- Je suis d'accord, et puis, ce serait dommage de perdre un ami à cause de cette horrible chose. Je ne peux pas vous divulguer tout ce que je sais, parce que la plupart des informations sont classifiées, mais je peux au moins vous parler des deux derniers cas qu'on lui attribue. Sire Tir'Nà-Veÿn, vous êtes sûr de vouloir rester pour écouter cette partie de la conversation ? Je peux aussi vous faire apporter du thé, si cela permet de soulager vos nerfs… Rien d'aussi luxueux que ce à quoi vous êtes habitué, mais la chaleur de l'eau détend, paraît-il.
CENDRES
Invité
Invité
L'elfe jubilait intérieurement. Il était des plus intéressant pour lui de laisser la mercenaire mener la discussion, après tout il était censé être un noble elfe si pur que le simple fait d'évoquer la violence ou la cruauté lui retournait l'estomac. Bien entendu afficher une si grande fragilité en apparence n'était pas très flatteur pour son égo, mais au bout de quinze mille ans l'elfe avait bien fini par apprendre que l'égo tout comme l'humilité n'était que des boucliers derrière lesquelles les faibles d'esprit n'hésitaient pas à se cacher. À quoi bon s'évertuer à prouver quoique ce soit alors qu'il avait parfaitement confiance en ses capacités ? Que les gens autour de lui le pensent « faible » était sans nul doute son plus grand avantage, il ne comptait pas surjouer, mais se contenter de jouer le jeu, ça… c'était excitant.
- Même si je crains de ne pas aimer ce que je vais entendre, je préfère savoir ce que je risque afin d'adopter le meilleur comportement en cas de problème. J'accepterai volontiers une boisson.
Il détestait le thé, il préférait la Vodka Naine, ou le sang frais, mais dans ce genre de situation il était bien plus sage de se contenter de siroter de l'eau chaude avec des plantes. Le capitaine hoche la tête et s'absente quelques instants, sans doute le temps de trouver quelqu'un capable de faire chauffer un peu d'eau et d'y fourrer quelques feuilles. Il profite de ce moment de répit pour questionner la mercenaire avec un ton profondément sérieux.
- Tu n'as pas peur ? Si cette bête existe bel et bien, tu pourrais mal finir ?
Elle n'aurait certainement pas le temps de répondre, car le capitaine Lambert revient avec une tasse qu'il tend à l'elfe. Le négociant s'installa confortablement dans le fauteuil comme s'il allait entendre une belle histoire avant d'aller dormir. Lambert se racla la gorge bruyamment avant de commencer.
- Bon. Même si l'histoire a fait le tour de la ville, ce que je vais vous dire doit rester entre nous, il est préférable que certaines informations restent entre nous et si je le fais c'est uniquement, car je sais que monsieur ici présent est un elfe de confiance.
Le pauvre, si seulement il savait. Il faut avouer que pour l'elfe se tenir ici est très étrange, il est là, à suivre l'enquête qui le concerne directement, une délicieuse ironie.
- Cette affaire dure maintenant depuis plusieurs années… une quinzaine je dirais, lorsque j'en ai entendu parler je n'étais qu'un vulgaire troufion pour tout vous avouer. On parle là de plusieurs meurtres classés sans suite, faute de preuve et de coupable bien entendu. Au début on a soupçonné des petites frappes locales, règlements de compte entre bandes de criminels. Mais les brigands du coin on les connait bien, ils sont du genre à se taillader durant des jours et des jours, là, on a bien constaté que pour le coup ça ne faisait aucun sens. Des semaines, des mois, des années parfois séparent les différents corps qu'on a retrouvés. Vous voyez un rapport entre une bande de gamins qui joue les voleurs, un garde ou un mercenaire ? Les trois profils ne sont pas généralement faits pour s'entendre. Et on ne parle pas de mise à mort « classique » si j'ose dire… Ce n'est pas un coup d'épée ou autre, on parle de corps simplement massacré et parfois difficilement identifiable. J'ai parlé d'un groupe de gamins qui jouer les fortes têtes, on à du ramasser les tripes de l'un d'eux sur plusieurs mètres… un autre avait tout simplement la moitié de la gueule arrachée, quand sa mère est venue pour essayer de l'identifier, elle a dégueulé dès qu'elle l'a vu qu'il lui manquait une partie du vis... Vous allez bien ?
- Je survivrai si c'est là votre question.
L'elfe faisait mine d'être dégoûté et pourtant un œil avisé aurait pu remarquer qu'il n'était pas particulièrement pâle. Or, lorsque l'on était dégoûté, il était plus que courant pour le sujet de devenir blanc comme un linge et de sentir son estomac se nouer et lorsqu'on prenait soin de détailler l'elfe, même s'il semblait mal, il ne semblait clairement pas sur le point de régurgiter son déjeuné, si même son thé qu'il avait discrètement entamé. Pourtant une information particulière ne lui avait pas échappé et il espérait être le seul dans ce cas-là.
- Me voilà rassuré… Ce qui rend les choses compliquées avec cette « bête » à la con, c'est sa façon d'agir et de choisir ses victimes. On a presque l'impression qu'elle ne fait que passer en ville, elle vient, zigouille quelqu'un, repart et recommence quelques mois ou années plus tard…
Soudainement le capitaine écarquille les yeux et se rend compte que son hypothèse n'est peut-être pas aussi débile qu'il ne pense. Il arrache un bout de papier et note rapidement le fond de sa pensée.
- C'est ça oui ! Une personne qui ne séjourne pas à Liberty mais qui ne fait qu'y passer… Je suis sûr que c'est un putain de foutu mercenaire lycanthrope ! Enfin, sauf votre respect m'dame, je devine que vous n'êtes pas dans le coup, vous non plus Solenar, suffit de voir votre tête quand on parle de sang.
Si seulement il savait… L'elfe hocha la tête, préférant ne rien rajouter.
- Mais bon… si je dois mettre au trou toutes les personnes de passage ici, il va falloir négocier une hausse du budget pour construire de nouvelles geôles.
- Même si je crains de ne pas aimer ce que je vais entendre, je préfère savoir ce que je risque afin d'adopter le meilleur comportement en cas de problème. J'accepterai volontiers une boisson.
Il détestait le thé, il préférait la Vodka Naine, ou le sang frais, mais dans ce genre de situation il était bien plus sage de se contenter de siroter de l'eau chaude avec des plantes. Le capitaine hoche la tête et s'absente quelques instants, sans doute le temps de trouver quelqu'un capable de faire chauffer un peu d'eau et d'y fourrer quelques feuilles. Il profite de ce moment de répit pour questionner la mercenaire avec un ton profondément sérieux.
- Tu n'as pas peur ? Si cette bête existe bel et bien, tu pourrais mal finir ?
Elle n'aurait certainement pas le temps de répondre, car le capitaine Lambert revient avec une tasse qu'il tend à l'elfe. Le négociant s'installa confortablement dans le fauteuil comme s'il allait entendre une belle histoire avant d'aller dormir. Lambert se racla la gorge bruyamment avant de commencer.
- Bon. Même si l'histoire a fait le tour de la ville, ce que je vais vous dire doit rester entre nous, il est préférable que certaines informations restent entre nous et si je le fais c'est uniquement, car je sais que monsieur ici présent est un elfe de confiance.
Le pauvre, si seulement il savait. Il faut avouer que pour l'elfe se tenir ici est très étrange, il est là, à suivre l'enquête qui le concerne directement, une délicieuse ironie.
- Cette affaire dure maintenant depuis plusieurs années… une quinzaine je dirais, lorsque j'en ai entendu parler je n'étais qu'un vulgaire troufion pour tout vous avouer. On parle là de plusieurs meurtres classés sans suite, faute de preuve et de coupable bien entendu. Au début on a soupçonné des petites frappes locales, règlements de compte entre bandes de criminels. Mais les brigands du coin on les connait bien, ils sont du genre à se taillader durant des jours et des jours, là, on a bien constaté que pour le coup ça ne faisait aucun sens. Des semaines, des mois, des années parfois séparent les différents corps qu'on a retrouvés. Vous voyez un rapport entre une bande de gamins qui joue les voleurs, un garde ou un mercenaire ? Les trois profils ne sont pas généralement faits pour s'entendre. Et on ne parle pas de mise à mort « classique » si j'ose dire… Ce n'est pas un coup d'épée ou autre, on parle de corps simplement massacré et parfois difficilement identifiable. J'ai parlé d'un groupe de gamins qui jouer les fortes têtes, on à du ramasser les tripes de l'un d'eux sur plusieurs mètres… un autre avait tout simplement la moitié de la gueule arrachée, quand sa mère est venue pour essayer de l'identifier, elle a dégueulé dès qu'elle l'a vu qu'il lui manquait une partie du vis... Vous allez bien ?
- Je survivrai si c'est là votre question.
L'elfe faisait mine d'être dégoûté et pourtant un œil avisé aurait pu remarquer qu'il n'était pas particulièrement pâle. Or, lorsque l'on était dégoûté, il était plus que courant pour le sujet de devenir blanc comme un linge et de sentir son estomac se nouer et lorsqu'on prenait soin de détailler l'elfe, même s'il semblait mal, il ne semblait clairement pas sur le point de régurgiter son déjeuné, si même son thé qu'il avait discrètement entamé. Pourtant une information particulière ne lui avait pas échappé et il espérait être le seul dans ce cas-là.
- Me voilà rassuré… Ce qui rend les choses compliquées avec cette « bête » à la con, c'est sa façon d'agir et de choisir ses victimes. On a presque l'impression qu'elle ne fait que passer en ville, elle vient, zigouille quelqu'un, repart et recommence quelques mois ou années plus tard…
Soudainement le capitaine écarquille les yeux et se rend compte que son hypothèse n'est peut-être pas aussi débile qu'il ne pense. Il arrache un bout de papier et note rapidement le fond de sa pensée.
- C'est ça oui ! Une personne qui ne séjourne pas à Liberty mais qui ne fait qu'y passer… Je suis sûr que c'est un putain de foutu mercenaire lycanthrope ! Enfin, sauf votre respect m'dame, je devine que vous n'êtes pas dans le coup, vous non plus Solenar, suffit de voir votre tête quand on parle de sang.
Si seulement il savait… L'elfe hocha la tête, préférant ne rien rajouter.
- Mais bon… si je dois mettre au trou toutes les personnes de passage ici, il va falloir négocier une hausse du budget pour construire de nouvelles geôles.
Invité
Invité
Capella répond à la question de Solenar avec un clin d'œil et un sourire confiant, qui disparaît dès que le bruit des pas du capitaine s'approchent. Les monstres ne lui ont jamais fait peur : la plupart d'entre eux sont parfaitement fréquentables lorsqu'on adopte la bonne attitude, et elle a toujours réussi à fuir le danger lorsque ce n'était pas le cas. De plus, elle ne compte pas non plus en arriver jusque là : tant qu'elle récupère assez d'informations pour donner l'impression au frère endeuillé que la situation est sous contrôle, elle considèrera qu'elle aura fait son travail.
Elle écoute attentivement le capitaine lorsqu'il entame son récit, et feint une détermination naïve. Elle absorbe goulument ses paroles et digère le moindre détail, même le plus anodin, sans jamais le quitter du regard. La mercenaire en oublie même de surveiller l'état de son client alors que Lambert décrit les corps retrouvés, et continue d'enregistrer les informations dans sa tête.
Aucun point commun entre des voleurs, un garde ou un mercenaire, hm ? Faux : il y a bien un certain type de personnes qui fréquente les trois. Si les meurtres ont lieu depuis quinze ans mais que les dégâts restent de la même intensité, on peut aussi miser sur certaines races connues pour leur longévité. Et si c'est quelqu'un qui n'est de passage que de temps en temps…
Capella fronce légèrement les sourcils.
- Tu devrais contacter les casernes des autres villes pour croiser tes informations avec les leurs, dans ce cas. Si cette personne ne fait que passer ici, elle le fait sûrement ailleurs. Elle est peut-être déjà repartie de Liberty… Ce serait une bonne chose pour nous, mais une mauvaise pour les autres, du coup.
Le capitaine hoche la tête et griffonne quelques mots de plus sur son bout de papier. La sirène jette un regard rapide à l'elfe, presque trop rapide pour être perçu, avant de soupirer bruyamment et de reprendre la conversation. Il n'y a plus grand-chose à tirer du garde, alors autant ne pas perdre trop de temps ici.
- A moins que vous ne connaissiez des mages expérimentés, le mieux que je puisse vous conseiller est de rester discrets et de ne pas quitter les zones que nous patrouillons.
- Oui. Je me fais une meilleure idée de la menace potentielle… On va pas te déranger plus longtemps. Merci d'avoir pris du temps sur ta journée pour nous.
Lambert sourit, et s'adresse à l'elfe avant de se plonger dans un dossier.
- Bien sûr. J'espère que nous nous reverrons en de meilleures conditions la prochaine fois, cher ami.
Capella se lève, et attend près de la porte que son client la rejoigne, pour lui emboîter le pas. Elle suggère de retourner à l'auberge pour faire le point, afin de pouvoir parler sans oreilles indiscrètes - le trajet se passe sans encombres. Ils ne peuvent pas discuter aussi librement qu'à l'aller parce qu'il y a bien plus de monde dans les rues : ça y est, Liberty est bien réveillée. Le soleil, haut dans le ciel, se cache derrière des nuages gris et blancs, et un vent humide et froid s'engouffre entre les bâtiments. Il pleuvra sûrement dans quelques heures.
Une fois arrivés à l'auberge, la sirène se dirige vers sa chambre sans détour. Elle ouvre la porte d'un tour de clé, invite Solenar à rentrer et s'asseoir, refuse la proposition d'une employée de leur apporter des rafraîchissements, puis rentre à son tour dans la pièce. Elle verrouille la porte derrière elle, et quand la serrure clique, l'atmosphère se refroidit immédiatement.
- Tu t'es bien amusé ? C'était quoi le plus marrant, de déchiqueter ton partenaire commercial ou de me faire tourner en bourrique ?
Les dents et les poings serrés, elle fixe l'elfe, non, "la Bête", droit dans les yeux. Capella enrage, et ne le cache pas. Mais elle ne dégaine pas ses armes, elle ne prépare pas de sort, non : un client est un client, peu importe ses… passe-temps. Pour elle, il n'y a aucune raison de se sentir en danger. C'est bien pour cela qu'elle se tient si droite, entre lui et la sortie.
- Ton petit jeu me fait perdre du temps sur ce contrat. Je me fiche bien de ce que tu es ou de qui tu tues à tes heures perdues. Je suis pas là pour m'amuser avec un client qui retarde tout seul son propre marché.
Elle inspire un grand coup, et détend les muscles de ses mains.
- Je veux des explications. Maintenant. Et je double mon tarif, parce que tu m'as fait chier.
En temps normal, elle aurait aussi demandé une prime supplémentaire pour son silence : mais évitons de provoquer encore plus quelqu'un qui est capable de meurtres aussi sanglants.
CENDRES
Elle écoute attentivement le capitaine lorsqu'il entame son récit, et feint une détermination naïve. Elle absorbe goulument ses paroles et digère le moindre détail, même le plus anodin, sans jamais le quitter du regard. La mercenaire en oublie même de surveiller l'état de son client alors que Lambert décrit les corps retrouvés, et continue d'enregistrer les informations dans sa tête.
Aucun point commun entre des voleurs, un garde ou un mercenaire, hm ? Faux : il y a bien un certain type de personnes qui fréquente les trois. Si les meurtres ont lieu depuis quinze ans mais que les dégâts restent de la même intensité, on peut aussi miser sur certaines races connues pour leur longévité. Et si c'est quelqu'un qui n'est de passage que de temps en temps…
Capella fronce légèrement les sourcils.
- Tu devrais contacter les casernes des autres villes pour croiser tes informations avec les leurs, dans ce cas. Si cette personne ne fait que passer ici, elle le fait sûrement ailleurs. Elle est peut-être déjà repartie de Liberty… Ce serait une bonne chose pour nous, mais une mauvaise pour les autres, du coup.
Le capitaine hoche la tête et griffonne quelques mots de plus sur son bout de papier. La sirène jette un regard rapide à l'elfe, presque trop rapide pour être perçu, avant de soupirer bruyamment et de reprendre la conversation. Il n'y a plus grand-chose à tirer du garde, alors autant ne pas perdre trop de temps ici.
- A moins que vous ne connaissiez des mages expérimentés, le mieux que je puisse vous conseiller est de rester discrets et de ne pas quitter les zones que nous patrouillons.
- Oui. Je me fais une meilleure idée de la menace potentielle… On va pas te déranger plus longtemps. Merci d'avoir pris du temps sur ta journée pour nous.
Lambert sourit, et s'adresse à l'elfe avant de se plonger dans un dossier.
- Bien sûr. J'espère que nous nous reverrons en de meilleures conditions la prochaine fois, cher ami.
Capella se lève, et attend près de la porte que son client la rejoigne, pour lui emboîter le pas. Elle suggère de retourner à l'auberge pour faire le point, afin de pouvoir parler sans oreilles indiscrètes - le trajet se passe sans encombres. Ils ne peuvent pas discuter aussi librement qu'à l'aller parce qu'il y a bien plus de monde dans les rues : ça y est, Liberty est bien réveillée. Le soleil, haut dans le ciel, se cache derrière des nuages gris et blancs, et un vent humide et froid s'engouffre entre les bâtiments. Il pleuvra sûrement dans quelques heures.
Une fois arrivés à l'auberge, la sirène se dirige vers sa chambre sans détour. Elle ouvre la porte d'un tour de clé, invite Solenar à rentrer et s'asseoir, refuse la proposition d'une employée de leur apporter des rafraîchissements, puis rentre à son tour dans la pièce. Elle verrouille la porte derrière elle, et quand la serrure clique, l'atmosphère se refroidit immédiatement.
- Tu t'es bien amusé ? C'était quoi le plus marrant, de déchiqueter ton partenaire commercial ou de me faire tourner en bourrique ?
Les dents et les poings serrés, elle fixe l'elfe, non, "la Bête", droit dans les yeux. Capella enrage, et ne le cache pas. Mais elle ne dégaine pas ses armes, elle ne prépare pas de sort, non : un client est un client, peu importe ses… passe-temps. Pour elle, il n'y a aucune raison de se sentir en danger. C'est bien pour cela qu'elle se tient si droite, entre lui et la sortie.
- Ton petit jeu me fait perdre du temps sur ce contrat. Je me fiche bien de ce que tu es ou de qui tu tues à tes heures perdues. Je suis pas là pour m'amuser avec un client qui retarde tout seul son propre marché.
Elle inspire un grand coup, et détend les muscles de ses mains.
- Je veux des explications. Maintenant. Et je double mon tarif, parce que tu m'as fait chier.
En temps normal, elle aurait aussi demandé une prime supplémentaire pour son silence : mais évitons de provoquer encore plus quelqu'un qui est capable de meurtres aussi sanglants.
CENDRES
Invité
Invité
Solenar restait parfaitement calme, mais il devait bien reconnaître que certains propos du capitaine le mettait… dans l'embarras. L'elfe lui-même s'était exprimé un peu sur sa façon de vivre, sa façon de voyager, de fréquenter bon nombre de personnes issues des différentes classes de la société. Le négociant Melornien haussa un sourcil lorsque la mercenaire déclara se faire une meilleure idée de la menace, la chose était plutôt surprenante et il avait comme un mauvais préssentiment, bien qu'il n'en laissa rien paraître et déposa naturellement sa tasse de thé vide sur le bureau du gradé.
- Merci pour votre aide mon ami.
- Sans rancune hein ? Je veux dire… pour le balais dans le cul.
- Bien sûr.
Difficile de dire si c'était un sourire sincère ou sinistre.
L'inviter à rentrer ? L'elfe hocha la tête en signe d'acceptation, c'était plutôt étrange qu'elle souhaite discuter mais avec tout ce qu'avait raconté la capitaine de la garde. Il pénétra dans la chambre et s'installa sur le bord du lit, attendant qu'elle s'exprime. Cependant lorsqu'elle ferma la porte à clé et que le verrou grinça dans la serrure, il comprit. Au moins à présent ce n'était plus la peine de jouer la comédie, son regard se fit moins neutre et il releva lentement la tête en posant son regard sur la mercenaire. Il n'avait plus l'allure d'un simple petit marchand facilement impressionné, il semblait plus sûr de lui et la petite crise de colère de la jeune femme n'avait pas grand effet sur lui.
- Laisse-moi réfléchir quelques instants petite mercenaire… Il prit faussement un air de réflexion avant de reprendre. Équarrir le pourceau n'avait rien d'amusant, le bougre s'est même fait dessus quand je lui ai rappelé ma place dans la chaîne alimentaire.
L'elfe se redresse de toute sa hauteur.
- Je n'aurais jamais cru que cela te dérangeait autant de perdre du temps, encore plus du temps rémunéré en étant considéré comme autre chose qu'une porte-lame tout juste bonne à agir et causer uniquement quand on lui en donne l'ordre. Toutes mes excuses d'avoir fait perdre son temps à la belle mercenaire.
Son ton n'était pas menaçant, mais il était d'une neutralité troublante, c'était comme si la compagnie de la mercenaire n'était plus aussi sympathique que quelques instants plutôt. Comble de la situation elle voulait des explications, et sur quoi, l'elfe pouvait se justifier de bien des façons. Un pas après l'autre il avança dans sa direction.
- Doubler ? Petite joueuse, tu pourrais même le faire tripler tu sais ? Qu'est-ce que tu attends pour prendre ta solde et rattraper ton temps si « précieux » perdu en ma compagnie ? Visiblement tu n'es pas si pressée que ça puisque tu demandes pourquoi.
A présent l'elfe se tenait si près d'elle qu'il pouvait sentir son souffle, il pouvait entendre son sang pulser dans ses veines.
- Regarde moi bien, ai-je l'air si dangereux ? Je ressemble à tous les Elfes, un sale oreilles pointues pompeux, maniéré et avec un balais dans le fion. Voilà ce qu'on pense de moi, voilà ce que tu as pensé de moi. On me croit plus faible que je ne le suis, il est vrai que je ne porte ni arme ni armure, alors quand une bande d'idiots en maraude me prenne pour un vulgaire Melornien égaré dans les rues, les choses tournent mal et je suis obligé de me défendre… Tout comme avec cet Oni qui à voulu soulager mes épaules du poids de ma tête, au final c'est lui qui gémissait en essayant de remettre ses tripes à leur place. L'artisan c'était… je ne dirais pas pour le plaisir car il n'y avait rien de grisant à vider ce tas de graisse couinant. Je peux tolérer bien des choses ; les insultes à voix basses, les critiques, les tasses de thé immonde qu'on me refile en espérant m'empêcher de vomir, même les mercenaires curieuses qui pensent perdre leur temps, mais être prit pour un imbécile, même après tant d'années de vie ça ne passe pas.
- Merci pour votre aide mon ami.
- Sans rancune hein ? Je veux dire… pour le balais dans le cul.
- Bien sûr.
Difficile de dire si c'était un sourire sincère ou sinistre.
***
L'inviter à rentrer ? L'elfe hocha la tête en signe d'acceptation, c'était plutôt étrange qu'elle souhaite discuter mais avec tout ce qu'avait raconté la capitaine de la garde. Il pénétra dans la chambre et s'installa sur le bord du lit, attendant qu'elle s'exprime. Cependant lorsqu'elle ferma la porte à clé et que le verrou grinça dans la serrure, il comprit. Au moins à présent ce n'était plus la peine de jouer la comédie, son regard se fit moins neutre et il releva lentement la tête en posant son regard sur la mercenaire. Il n'avait plus l'allure d'un simple petit marchand facilement impressionné, il semblait plus sûr de lui et la petite crise de colère de la jeune femme n'avait pas grand effet sur lui.
- Laisse-moi réfléchir quelques instants petite mercenaire… Il prit faussement un air de réflexion avant de reprendre. Équarrir le pourceau n'avait rien d'amusant, le bougre s'est même fait dessus quand je lui ai rappelé ma place dans la chaîne alimentaire.
L'elfe se redresse de toute sa hauteur.
- Je n'aurais jamais cru que cela te dérangeait autant de perdre du temps, encore plus du temps rémunéré en étant considéré comme autre chose qu'une porte-lame tout juste bonne à agir et causer uniquement quand on lui en donne l'ordre. Toutes mes excuses d'avoir fait perdre son temps à la belle mercenaire.
Son ton n'était pas menaçant, mais il était d'une neutralité troublante, c'était comme si la compagnie de la mercenaire n'était plus aussi sympathique que quelques instants plutôt. Comble de la situation elle voulait des explications, et sur quoi, l'elfe pouvait se justifier de bien des façons. Un pas après l'autre il avança dans sa direction.
- Doubler ? Petite joueuse, tu pourrais même le faire tripler tu sais ? Qu'est-ce que tu attends pour prendre ta solde et rattraper ton temps si « précieux » perdu en ma compagnie ? Visiblement tu n'es pas si pressée que ça puisque tu demandes pourquoi.
A présent l'elfe se tenait si près d'elle qu'il pouvait sentir son souffle, il pouvait entendre son sang pulser dans ses veines.
- Regarde moi bien, ai-je l'air si dangereux ? Je ressemble à tous les Elfes, un sale oreilles pointues pompeux, maniéré et avec un balais dans le fion. Voilà ce qu'on pense de moi, voilà ce que tu as pensé de moi. On me croit plus faible que je ne le suis, il est vrai que je ne porte ni arme ni armure, alors quand une bande d'idiots en maraude me prenne pour un vulgaire Melornien égaré dans les rues, les choses tournent mal et je suis obligé de me défendre… Tout comme avec cet Oni qui à voulu soulager mes épaules du poids de ma tête, au final c'est lui qui gémissait en essayant de remettre ses tripes à leur place. L'artisan c'était… je ne dirais pas pour le plaisir car il n'y avait rien de grisant à vider ce tas de graisse couinant. Je peux tolérer bien des choses ; les insultes à voix basses, les critiques, les tasses de thé immonde qu'on me refile en espérant m'empêcher de vomir, même les mercenaires curieuses qui pensent perdre leur temps, mais être prit pour un imbécile, même après tant d'années de vie ça ne passe pas.
Invité
Invité
Voilà donc son vrai visage, pense Capella. Ce nouveau regard bien plus fier (bien plus bestial) lui sied mieux, à son sens. Oui, c'est comme ça que devraient être les gens qui se tiennent droit comme des barreaux et qui sont importants. Ils devraient être intéressants. Elle soutient son regard, sans vaciller ni détourner son attention une seule fois pendant qu'il s'exprime. Sa façon de parler a changé autant que tout le reste, mais elle préfère qu'il soit sec, acerbe et sincère, plutôt que pompeux, mielleux et menteur. C'est plus pratique de voir les choses et les gens clairement, quand on cherche à calculer ses intérêts.
Il n'empêche que ça reste un sacré gougnafier.
Bien sûr, l'ego de la mercenaire est mis à mal par les piques qu'il lui adresse. Mais même si ses sourcils se froncent de plus en plus, même si elle grince des dents d'agacement, elle garde son sang-froid face aux provocations. Un client est un client, se répète-t-elle. Elle ne le frappera pas, et elle n'utilisera pas sa magie pour le blesser non plus. Une petite attaque mentale serait tentante… Mais non. Mieux vaut jouer la sécurité, autant physique que financière.
Elle desserre les dents, et fait craquer sa nuque avant de répondre. Elle se défoulera sur autre chose, plus tard. Ou sur lui, si jamais ça devient rentable, mais pour l'instant, c'est mal parti. Elle pourrait certes se renseigner sur les primes sur la "Bête de Liberty", mais seulement une fois qu'il aura le dos tourné…
- Pour te répondre dans l'ordre : j'accepte tes excuses, et je fais que doubler mon tarif parce que j'en suis pas encore à te réclamer des prix dissuasifs. Pour moi, on peut encore faire affaire. Par contre, si tu continues de me chercher, ça va te coûter beaucoup plus cher sur tous les tableaux - tu vois c'que j'veux dire ?
Capella qui reste calme est quand même taquine, ou menaçante, c'est difficile à dire. Un point commun que partagent les deux monstres réunis dans cette petite pièce. Elle marque une pause, peut-être parce qu'elle cherche ses mots, peut-être juste pour l'effet dramatique, avant de répondre aux fameuses "explications".
- Ouaip, t'as pas l'air dangereux. Mais c'est ce que tu veux, non ? Tu veux qu'on te prenne pour un marchand inoffensif et délicat, parce que ça t'arrange bien. C'est pour ça que j'suis là, que tu bois du thé alors que tu pourrais demander autre chose, et patati et patata.
D'un pas traînant, volontairement lent, elle commence à tourner autour de Solenar tout en continuant de parler.
- T'es pas aussi patient que t'en as l'air, hein ? T'aurais dû attendre de récupérer ta marchandise avant de le buter. Quoique, je t'aurais ptet piqué ta proie sous le nez. D'ailleurs, si t'es vraiment un vampire, ça va pas te rendre malade d'avoir bu un type pareil ? Vous êtes censés préférer les sangs rares, non ?
Elle s'arrête dans son dos.
- Tu peux me provoquer si ça t'amuse, mais t'as de la chance que je sois loyale à ta bourse, et que j'aie pas peur des vilaines "bêtes". Tu le sais, parce que sinon, tu m'aurais pas répondu, non ? Ou en tout cas, pas avec des mots. Mais t'es pas débile, justement. Tu sais ce que je vaux et comment je peux continuer à t'être utile.
Il y a quelque chose qui monte dans sa voix depuis tout à l'heure, comme une flamme qui prend de l'ampleur à chaque syllabe. L'envie d'être reconnue, d'être vue comme crédible, comme une réelle menace, comme un atout - une sensation floue et informe, une émotion que Capella ne sent pas se développer mais qui est bien là.
- Alors, on fait quoi maintenant ?
CENDRES
Il n'empêche que ça reste un sacré gougnafier.
Bien sûr, l'ego de la mercenaire est mis à mal par les piques qu'il lui adresse. Mais même si ses sourcils se froncent de plus en plus, même si elle grince des dents d'agacement, elle garde son sang-froid face aux provocations. Un client est un client, se répète-t-elle. Elle ne le frappera pas, et elle n'utilisera pas sa magie pour le blesser non plus. Une petite attaque mentale serait tentante… Mais non. Mieux vaut jouer la sécurité, autant physique que financière.
Elle desserre les dents, et fait craquer sa nuque avant de répondre. Elle se défoulera sur autre chose, plus tard. Ou sur lui, si jamais ça devient rentable, mais pour l'instant, c'est mal parti. Elle pourrait certes se renseigner sur les primes sur la "Bête de Liberty", mais seulement une fois qu'il aura le dos tourné…
- Pour te répondre dans l'ordre : j'accepte tes excuses, et je fais que doubler mon tarif parce que j'en suis pas encore à te réclamer des prix dissuasifs. Pour moi, on peut encore faire affaire. Par contre, si tu continues de me chercher, ça va te coûter beaucoup plus cher sur tous les tableaux - tu vois c'que j'veux dire ?
Capella qui reste calme est quand même taquine, ou menaçante, c'est difficile à dire. Un point commun que partagent les deux monstres réunis dans cette petite pièce. Elle marque une pause, peut-être parce qu'elle cherche ses mots, peut-être juste pour l'effet dramatique, avant de répondre aux fameuses "explications".
- Ouaip, t'as pas l'air dangereux. Mais c'est ce que tu veux, non ? Tu veux qu'on te prenne pour un marchand inoffensif et délicat, parce que ça t'arrange bien. C'est pour ça que j'suis là, que tu bois du thé alors que tu pourrais demander autre chose, et patati et patata.
D'un pas traînant, volontairement lent, elle commence à tourner autour de Solenar tout en continuant de parler.
- T'es pas aussi patient que t'en as l'air, hein ? T'aurais dû attendre de récupérer ta marchandise avant de le buter. Quoique, je t'aurais ptet piqué ta proie sous le nez. D'ailleurs, si t'es vraiment un vampire, ça va pas te rendre malade d'avoir bu un type pareil ? Vous êtes censés préférer les sangs rares, non ?
Elle s'arrête dans son dos.
- Tu peux me provoquer si ça t'amuse, mais t'as de la chance que je sois loyale à ta bourse, et que j'aie pas peur des vilaines "bêtes". Tu le sais, parce que sinon, tu m'aurais pas répondu, non ? Ou en tout cas, pas avec des mots. Mais t'es pas débile, justement. Tu sais ce que je vaux et comment je peux continuer à t'être utile.
Il y a quelque chose qui monte dans sa voix depuis tout à l'heure, comme une flamme qui prend de l'ampleur à chaque syllabe. L'envie d'être reconnue, d'être vue comme crédible, comme une réelle menace, comme un atout - une sensation floue et informe, une émotion que Capella ne sent pas se développer mais qui est bien là.
- Alors, on fait quoi maintenant ?
CENDRES
Invité
Invité
Encore faire affaire ? L'elfe plonge son regard émeraude sur la mercenaire, mais reste silencieux durant quelques secondes.
- Ne va pas si vite en besogne l'amie, tu connais le point commun entre tous les mercenaires qui se sont un jour surclassés ? Ils font tous l'erreur de se croire un peu trop « bon », erreur fatale qui les envoie six pieds sous terre.
Difficile pour l'elfe de savoir dans quelle catégorie se trouve la jeune femme. De son côté il n'avait plus vraiment envie de faire affaire et de continuer ce petit jeu stupide, jouer la comédie n'avait plus aucun intérêt à présent que les masques étaient tombés. Jusqu'alors jouer le noble marchand était le meilleur moyen de ne pas avoir d'ennuis et surtout de ne pas en causer aux autres.
- Disons que je t'ai engagé pour me protéger, comprends-moi bien, je n'ai absolument pas besoin de quelqu'un pour me « défendre » ni assurer la sécurité de mes intérêts. Simplement, en cas de soucis il est plus simple d'expliquer pourquoi une mercenaire en charge de ma protection, occis une menace, que d'expliquer pourquoi j'aurais moi-même arraché la tête de quelqu'un cherchant à me voler. C'est avant tout un usage pratique, et c'est pourquoi je ne te considère pas comme un vulgaire outil, mais comme une personne.
Solenar reprécisa une chose simple, mais qu'il considérait tout de même comme essentielle, Capella n'était pas un outil utile dont on pouvait se débarrasser après utilisation. Elle avait elle aussi un rôle à jouer dans cette histoire, et ce n'était certainement pas celui de l'interrogatrice. La mercenaire n'a malheureusement pas toutes les cartes en main comme elle semblait le croire. Elle se focalisait malheureusement sur des choses qui n'avaient pas de grandes importances pour l'elfe, notamment cette histoire de marchandise… Les transactions, les échanges commerciaux, tout cela était d'une banalité déconcertante, pour une fois qu'il parvenait à rajouter un peu d'inattendu dans une opération, voilà qu'elle venait tout foutre en l'air.
- Patience ? La marchandise ? Si tu penses vraiment que cette marchandise à une quelconque importance pour moi alors tu n'as encore rien compris. La récupérer n'a absolument aucune importance, je pourrais changer de cité et passer commande à un artisan plus talentueux. Mes clients n'ont pas ton espérance de vie, quelques mois d'attente sont comparables à des secondes pour eux.
Avait-il tué l'artisan pour passer plus de temps avec la mercenaire ou simplement pour couper court à une routine trop ennuyante ? Peut-être un peu des deux, il fallait aussi ajouter que cela que le comportement du pourceau lui avait un petit peu échauffé l'esprit. Lorsque la sirène mentionna les sangs rares, l'elfe jubila.
- Je constate que tes connaissances sont plutôt limitées sur le sujet, tu as encore des choses à apprendre.
Choses qu'il ne mentionnerait pas, il n'était pas là pour donner un cours sur l'organisme d'un vampire ni sur la façon particulière de discuter du sang. Même si la mercenaire se tenait dans son dos l'elfe ne bougea pas, elle n'était pas dangereuse, il en avait la certitude.
- Cesse ton petit numéro, tu transpires l'ambition, l'envie d'être reconnue, respectée, crainte même. Et malgré cette envie tu cours après les piécettes comme une gamine des rues qui crève la faim. Tu n'étais pas « utile », tu étais amusante, te voir bomber le torse et lever la tête fièrement en passant devant un garde pour m'imiter… On se ressemble un peu toi et moi, on pourrait peut-être même s'entendre, mais nous ne faisons pas partie du même monde Capella. Tuer par plaisir ou par nécessité… Je vais t'avouer quelque chose, l'idiot avoue tuer par plaisir, un exemple totalement hasardeux ; en noyant des enfants. L'idiot le fait, car il pense ainsi se faire craindre. Le malin, lui, se drape dans la nécessité pour justifier ses actes, les deux ont pourtant un point commun, ils n'ont aucune limite, c'est leur motivation qui change la donne.
Il se retourna finalement.
- Ce qu'on va faire ? Deux options, la première et sans doute la plus bénéfique pour toi : tu récupères ton argent, ton épée, tes sandales et tu retournes courir après les piécettes. La deuxième, sans doute la plus « dangereuse » tu t'écartes de mon chemin et tu me laisses retourner dans ma chambre pour prendre le putain de bain que j'attends depuis un moment, libre à toi de me suivre si tu veux que l'on parle de ta future crédibilité. Tu peux aussi te mettre en travers de mon chemin, mais ça ne sera plaisant ni pour toi ni pour moi.
- Ne va pas si vite en besogne l'amie, tu connais le point commun entre tous les mercenaires qui se sont un jour surclassés ? Ils font tous l'erreur de se croire un peu trop « bon », erreur fatale qui les envoie six pieds sous terre.
Difficile pour l'elfe de savoir dans quelle catégorie se trouve la jeune femme. De son côté il n'avait plus vraiment envie de faire affaire et de continuer ce petit jeu stupide, jouer la comédie n'avait plus aucun intérêt à présent que les masques étaient tombés. Jusqu'alors jouer le noble marchand était le meilleur moyen de ne pas avoir d'ennuis et surtout de ne pas en causer aux autres.
- Disons que je t'ai engagé pour me protéger, comprends-moi bien, je n'ai absolument pas besoin de quelqu'un pour me « défendre » ni assurer la sécurité de mes intérêts. Simplement, en cas de soucis il est plus simple d'expliquer pourquoi une mercenaire en charge de ma protection, occis une menace, que d'expliquer pourquoi j'aurais moi-même arraché la tête de quelqu'un cherchant à me voler. C'est avant tout un usage pratique, et c'est pourquoi je ne te considère pas comme un vulgaire outil, mais comme une personne.
Solenar reprécisa une chose simple, mais qu'il considérait tout de même comme essentielle, Capella n'était pas un outil utile dont on pouvait se débarrasser après utilisation. Elle avait elle aussi un rôle à jouer dans cette histoire, et ce n'était certainement pas celui de l'interrogatrice. La mercenaire n'a malheureusement pas toutes les cartes en main comme elle semblait le croire. Elle se focalisait malheureusement sur des choses qui n'avaient pas de grandes importances pour l'elfe, notamment cette histoire de marchandise… Les transactions, les échanges commerciaux, tout cela était d'une banalité déconcertante, pour une fois qu'il parvenait à rajouter un peu d'inattendu dans une opération, voilà qu'elle venait tout foutre en l'air.
- Patience ? La marchandise ? Si tu penses vraiment que cette marchandise à une quelconque importance pour moi alors tu n'as encore rien compris. La récupérer n'a absolument aucune importance, je pourrais changer de cité et passer commande à un artisan plus talentueux. Mes clients n'ont pas ton espérance de vie, quelques mois d'attente sont comparables à des secondes pour eux.
Avait-il tué l'artisan pour passer plus de temps avec la mercenaire ou simplement pour couper court à une routine trop ennuyante ? Peut-être un peu des deux, il fallait aussi ajouter que cela que le comportement du pourceau lui avait un petit peu échauffé l'esprit. Lorsque la sirène mentionna les sangs rares, l'elfe jubila.
- Je constate que tes connaissances sont plutôt limitées sur le sujet, tu as encore des choses à apprendre.
Choses qu'il ne mentionnerait pas, il n'était pas là pour donner un cours sur l'organisme d'un vampire ni sur la façon particulière de discuter du sang. Même si la mercenaire se tenait dans son dos l'elfe ne bougea pas, elle n'était pas dangereuse, il en avait la certitude.
- Cesse ton petit numéro, tu transpires l'ambition, l'envie d'être reconnue, respectée, crainte même. Et malgré cette envie tu cours après les piécettes comme une gamine des rues qui crève la faim. Tu n'étais pas « utile », tu étais amusante, te voir bomber le torse et lever la tête fièrement en passant devant un garde pour m'imiter… On se ressemble un peu toi et moi, on pourrait peut-être même s'entendre, mais nous ne faisons pas partie du même monde Capella. Tuer par plaisir ou par nécessité… Je vais t'avouer quelque chose, l'idiot avoue tuer par plaisir, un exemple totalement hasardeux ; en noyant des enfants. L'idiot le fait, car il pense ainsi se faire craindre. Le malin, lui, se drape dans la nécessité pour justifier ses actes, les deux ont pourtant un point commun, ils n'ont aucune limite, c'est leur motivation qui change la donne.
Il se retourna finalement.
- Ce qu'on va faire ? Deux options, la première et sans doute la plus bénéfique pour toi : tu récupères ton argent, ton épée, tes sandales et tu retournes courir après les piécettes. La deuxième, sans doute la plus « dangereuse » tu t'écartes de mon chemin et tu me laisses retourner dans ma chambre pour prendre le putain de bain que j'attends depuis un moment, libre à toi de me suivre si tu veux que l'on parle de ta future crédibilité. Tu peux aussi te mettre en travers de mon chemin, mais ça ne sera plaisant ni pour toi ni pour moi.
Invité
Invité
Solenar chatouille sa curiosité autant qu'il taillade son ego, et c'est atrocement frustrant. Toujours aux prises avec la singularité de cette situation, elle a envie de mieux comprendre ce qui se passe dans la tête de "la Bête" autant que monte en elle l'envie de l'écraser, cette tête. Un sentiment au moins à moitié partagé : le vampire n'est pas intrigué, lui, mais il ne cache plus son hostilité. Elle lui répond de manière éparse, ses paroles glissées sous les siennes, dans un interstice entre deux phrases, derrière ses virgules, parfois du tac-au-tac, parfois avec du retard.
- Si je ne me surclasse pas, on me donnera jamais de meilleurs contrats.
- Erreur, sur ta marchandise. On en serait pas là si t'avais plus de jugeote.
- Oui, et alors ?
- Ton bain va attendre encore un peu… C'est normal chez les vampires, de se laver en fin de matinée ?
Trois yeux verts et un œil rouge se plongent les uns dans les autres, et s'ils pouvaient se tuer l'un l'autre par le regard, nul doute que ce serait déjà fait. Enfin, Capella maîtrise bien quelques sorts qui s'en rapprochent : mais l'idée ne lui vient même pas à l'esprit, car ce n'est pas le propos. Monsieur le client a exprimé toute sa contrariété, pourquoi est-ce qu'elle n'en ferait pas de même ? Il n'est clairement pas à cheval sur l'éthique professionnelle, de toute façon.
- J'étais pas utile, hm ? Tu veux savoir en quoi je te suis utile, rien qu'en te parlant, là, comme ça ? Je reste à portée de regard, de coups, même, alors que j'aurais très bien pu revenir sur mes pas et guider sur la bonne voie tous ceux qui te cherchent, ici et ailleurs. C'est "utile" pour toi, ça, non ? Le secret professionnel.
Elle s'avance vers lui, et place la paume de sa main sur son plexus solaire pour le pousser lentement, sans violence, mais fermement. Il est bien plus grand qu'elle, mais comme elle a eu l'occasion de le constater les quelques fois où elle a joué les gardes du corps, il est aussi bien plus léger. Enfin, il serait bien moins confiant s'il n'était pas également - et elle l'imagine sans difficulté - bien plus fort. Est-ce qu'il cèdera à sa petite provocation chorégraphique, ou est-ce qu'il se laissera gentiment guider vers la porte par intérêt ?
- J'suis pas une idiote, et c'est normal que je sois ambitieuse. Si je vais pas chercher le rang que je veux moi-même, si je fais pas tout pour prendre la place qui me revient dans la chaîne alimentaire où je viens de débarquer, ça va pas me tomber dessus par magie. Tu me prends juste de haut parce que t'es un vieux croûton tout bougon, et parce que t'as oublié comment c'était quand tu devais faire tes preuves dans le monde des grands, parce que c'était y a trop longtemps.
Est-ce qu'il cèdera à ses mots d'enfant ? Ce serait drôle. Mais même si elle continue d'avancer pas à pas, et d'augmenter la pression sur son corps pour le faire reculer, elle continue aussi son petit jeu dangereux.
- Essaie pas de me faire peur. La solution la plus bête et simple, ce serait de te tuer et de détrousser ton cadavre. Toi aussi, tu pourrais me faire pareil. Mais tu vois, on est pas des idiots, tous les deux. C'est vrai que les sirènes tuent pour le plaisir, mais au cas où t'aurais toujours pas gravé l'information dans ton esprit et dans tes futures recommandations à tes collègues : je suis bien plus que ça. Je vendrais pas mon temps, sinon. Je serais juste restée dans l'eau à barboter et j'aurais jamais appris à négocier.
Chacun de ses prochains mots étirera un peu plus ses babines en un sourire plein de défi et d'audace. Qui d'autre que Capella, pourrait s'enfermer avec un vampire pour le confronter ET prendre le temps de l'embêter ? Seule sa cupidité pouvait la mener jusque là, et seule son ambition pouvait la pousser jusqu'ici comme elle essaie de pousser l'elfe, autant par la main que par la parole.
- Tu vas aller prendre ton bain, et ça va te rafraîchir les idées. Je t'attendrai dans ta chambre et je continuerai de te coller aux basques selon les termes de notre contrat, c’est-à-dire, pour te servir de décoration pendant que tu joues au marchand. Et je vais pas me gêner pour te copier, moi aussi je vais te donner deux options entre lesquelles choisir, si t'en as marre de voir ma tête. La première, tu me fais une offre de dédommagement assez satisfaisante pour qu'on remanie le contrat à ton avantage. Et l'autre : tu utilises la force pour te débarrasser de moi, sachant que me laisser en vie revient à te planter une épine dans le pied, et me tuer attirera immédiatement tous les regards sur toi dans cette ville et sa périphérie.
Avec un rictus démesuré et odieux, elle éloigne sa main de lui, et la porte à sa ceinture. Pas pour dégainer, non. D'un geste agile du pouce et du majeur, elle dévoile la clé de la porte.
- Tu peux aussi me copier à ton tour, et trouver ta propre troisième option. La balle est dans ton camp.
Il n'y a bien que Capella pour manier avec autant d'imprudence les menaces et les provocations comme introduction à des négociations. Quelque part, c'était sa façon à elle de rendre la pareille à ce qu'elle avait perçu comme de la mesquinerie alors que son interlocuteur exprimait son contrôle de la situation. Dans les faits, c'était surtout son caractère immature qui lui avait donné envie de montrer, elle aussi, qu'elle pouvait tourner une situation aussi délicate à son avantage. La jeune sirène n'attendait maintenant qu'une seule chose : que cet employeur plus qu'inhabituel se révèle à son tour, dans ses réponses et ses réactions.
Que son pari risqué aille dans son sens ou non, elle se considérait déjà comme gagnante, fière d'échanger ainsi avec un autre prédateur. Son sourire aurait-il l'occasion de durer ?
CENDRES
- Si je ne me surclasse pas, on me donnera jamais de meilleurs contrats.
- Erreur, sur ta marchandise. On en serait pas là si t'avais plus de jugeote.
- Oui, et alors ?
- Ton bain va attendre encore un peu… C'est normal chez les vampires, de se laver en fin de matinée ?
Trois yeux verts et un œil rouge se plongent les uns dans les autres, et s'ils pouvaient se tuer l'un l'autre par le regard, nul doute que ce serait déjà fait. Enfin, Capella maîtrise bien quelques sorts qui s'en rapprochent : mais l'idée ne lui vient même pas à l'esprit, car ce n'est pas le propos. Monsieur le client a exprimé toute sa contrariété, pourquoi est-ce qu'elle n'en ferait pas de même ? Il n'est clairement pas à cheval sur l'éthique professionnelle, de toute façon.
- J'étais pas utile, hm ? Tu veux savoir en quoi je te suis utile, rien qu'en te parlant, là, comme ça ? Je reste à portée de regard, de coups, même, alors que j'aurais très bien pu revenir sur mes pas et guider sur la bonne voie tous ceux qui te cherchent, ici et ailleurs. C'est "utile" pour toi, ça, non ? Le secret professionnel.
Elle s'avance vers lui, et place la paume de sa main sur son plexus solaire pour le pousser lentement, sans violence, mais fermement. Il est bien plus grand qu'elle, mais comme elle a eu l'occasion de le constater les quelques fois où elle a joué les gardes du corps, il est aussi bien plus léger. Enfin, il serait bien moins confiant s'il n'était pas également - et elle l'imagine sans difficulté - bien plus fort. Est-ce qu'il cèdera à sa petite provocation chorégraphique, ou est-ce qu'il se laissera gentiment guider vers la porte par intérêt ?
- J'suis pas une idiote, et c'est normal que je sois ambitieuse. Si je vais pas chercher le rang que je veux moi-même, si je fais pas tout pour prendre la place qui me revient dans la chaîne alimentaire où je viens de débarquer, ça va pas me tomber dessus par magie. Tu me prends juste de haut parce que t'es un vieux croûton tout bougon, et parce que t'as oublié comment c'était quand tu devais faire tes preuves dans le monde des grands, parce que c'était y a trop longtemps.
Est-ce qu'il cèdera à ses mots d'enfant ? Ce serait drôle. Mais même si elle continue d'avancer pas à pas, et d'augmenter la pression sur son corps pour le faire reculer, elle continue aussi son petit jeu dangereux.
- Essaie pas de me faire peur. La solution la plus bête et simple, ce serait de te tuer et de détrousser ton cadavre. Toi aussi, tu pourrais me faire pareil. Mais tu vois, on est pas des idiots, tous les deux. C'est vrai que les sirènes tuent pour le plaisir, mais au cas où t'aurais toujours pas gravé l'information dans ton esprit et dans tes futures recommandations à tes collègues : je suis bien plus que ça. Je vendrais pas mon temps, sinon. Je serais juste restée dans l'eau à barboter et j'aurais jamais appris à négocier.
Chacun de ses prochains mots étirera un peu plus ses babines en un sourire plein de défi et d'audace. Qui d'autre que Capella, pourrait s'enfermer avec un vampire pour le confronter ET prendre le temps de l'embêter ? Seule sa cupidité pouvait la mener jusque là, et seule son ambition pouvait la pousser jusqu'ici comme elle essaie de pousser l'elfe, autant par la main que par la parole.
- Tu vas aller prendre ton bain, et ça va te rafraîchir les idées. Je t'attendrai dans ta chambre et je continuerai de te coller aux basques selon les termes de notre contrat, c’est-à-dire, pour te servir de décoration pendant que tu joues au marchand. Et je vais pas me gêner pour te copier, moi aussi je vais te donner deux options entre lesquelles choisir, si t'en as marre de voir ma tête. La première, tu me fais une offre de dédommagement assez satisfaisante pour qu'on remanie le contrat à ton avantage. Et l'autre : tu utilises la force pour te débarrasser de moi, sachant que me laisser en vie revient à te planter une épine dans le pied, et me tuer attirera immédiatement tous les regards sur toi dans cette ville et sa périphérie.
Avec un rictus démesuré et odieux, elle éloigne sa main de lui, et la porte à sa ceinture. Pas pour dégainer, non. D'un geste agile du pouce et du majeur, elle dévoile la clé de la porte.
- Tu peux aussi me copier à ton tour, et trouver ta propre troisième option. La balle est dans ton camp.
Il n'y a bien que Capella pour manier avec autant d'imprudence les menaces et les provocations comme introduction à des négociations. Quelque part, c'était sa façon à elle de rendre la pareille à ce qu'elle avait perçu comme de la mesquinerie alors que son interlocuteur exprimait son contrôle de la situation. Dans les faits, c'était surtout son caractère immature qui lui avait donné envie de montrer, elle aussi, qu'elle pouvait tourner une situation aussi délicate à son avantage. La jeune sirène n'attendait maintenant qu'une seule chose : que cet employeur plus qu'inhabituel se révèle à son tour, dans ses réponses et ses réactions.
Que son pari risqué aille dans son sens ou non, elle se considérait déjà comme gagnante, fière d'échanger ainsi avec un autre prédateur. Son sourire aurait-il l'occasion de durer ?
CENDRES
Invité
Invité
L’elfe aurait presque pu sourire de satisfaction, il avait touché la bonne corde et la réaction de la mercenaire le faisait clairement comprendre. Il lui suffisait d’effleurer l’ego de la sirène pour qu’elle réagisse, s’en fût presque excitant. Il écoutait, savourant chaque parole comme un filet de sang sur le bout de sa langue, d’ailleurs, quel goût avait le sang de sirène ? Elle n’était pas une créature exotique, mais c’était certainement mieux que le sang de chien errant, de vieille chèvre naine malade, ou de cet « imposant » artisan à qui quelques légumes n’auraient pas fait de mal. Pas un seul instant elle ne semble penser que tous ces évènements sont liés, et si tout cela n’était qu’un moyen de se retrouver seul à seul avec elle ? Et si l’idée de vider une sirène avait été plus attirante que celle de conclure une transaction commerciale ?
Visiblement non, cette idée ne lui effleure pas l’esprit, et c’est tant mieux. Sølenar ignora une partie des réponses pour se concentrer sur quelque chose de futile.
- Voyons… Vu le prix du séjour je compte bien profiter, après tout je suis un négociant elfique, si je veux prendre un bain en fin matinée c’est mon droit, peut-être même que tu pourras en profiter.
Était-ce une invitation ou une provocation ? Difficile à dire, même si son expression faciale était d’une profonde neutralité, l’elfe jubilait comme un enfant tourmentant un insecte. Ses interactions avec le monde extérieur étaient si ennuyantes d’ordinaire… c’était bien la première fois depuis des années qu’il se sentait vivant, qu’il se tenait face à quelqu’un d’assez courageux ou peut-être suffisamment cinglé pour se tenir devant lui la tête haute. La sirène était plus plaisante qu’il ne l’aurait pensé, pas seulement pour les yeux, mais bien pour le divertissement.
À son tour la mercenaire tente d’atteindre sa fierté, la plupart des remarques ne l’atteignirent pas. Elle ne le connaissait pas, elle le prenait sans doute pour un vampire de trois semaines s’amusant à terroriser une ville en tuant une ou deux personnes de temps à autre. Joueur, l’elfe se laissa doucement pousser en arrière, après tout il avait encore une ou deux cartes à jouer concernant ses véritables capacités, son intérêt n’était pas de paraître dangereux, loin de là. Si la mémoire de la mercenaire s’activait quelques minutes, elle se souviendrait sans doute du mercenaire Oni qui avait mal fini, et qui faisait d’ailleurs deux, voire peut-être trois têtes de plus qu’elle.
Sølenar resta attentif aux propositions de la jeune femme, mais n’y réagissait pas vraiment. Il y avait une certaine provocation dans son ton, elle voulait le tester, voir comment il allait réagir et surtout comment. Jusqu’à présent elle n’avait jamais eu vraiment à faire à lui, il était donc normal qu’elle tente de le jauger, savoir quelles limites il ne fallait pas dépasser… mais l’elfe ne comptait pas lui rendre la tâche plus aisée.
L’imiter ?
Soudainement l’elfe hocha la tête sur le côté, son regard se posa sur la ceinture de la jeune femme et sur les clés de la porte. Comme s’il avait besoin d’une stupide clé pour quitter la pièce, comme si un vulgaire verrou pouvait l’empêcher d’ouvrir la porte. Ou… était-ce une invitation pour lui retirer sa ceinture ? Le vampire plissa dangereusement les yeux et s’approcha d’un pas mesuré. Il s’approcha si prêt qu’il pouvait sentir le souffle chaud de la mercenaire, il se pencha légèrement en avant, découvrant ses canines et s’approchant doucement du cou de la jeune femme. Son geste était lent, presque doux, cela témoignait du contrôle qu’il avait sur ses propres pulsions. Il huma l’odeur de sa peau, savourant la mélodie de son sang pulsant dans ses veines, de son cœur battant à un rythme régulier… À voix basse il murmura.
- Nous pourrions faire bien des choses en effet…
Il changea s’inclinant un peu plus, allant humer l’autre pan de son cou si attirant.
- Des choses qui pourraient être agréables j’en suis certain… se serait une troisième option alléchante...
Il se redressa dans un mouvement plus rapide, faisant volte-face. Et ce dirigeant vers la porte.
- Aller suis-moi, j’ai un bain à prendre et toi aussi si tu veux mon avis.
L’elfe posa sa main sur la poignée de la porte et força suffisamment pour que le verrou se mette à grincer, l’impulsion suffit à le faire céder et la porte s’ouvrit sans l’ombre d’un souci, mais la serrure était inutilisable.
- Mh… fâcheux… je te laisserai voir avec la réception pour faire réparer cela. Je crains qu’avec une chambre qui ne se ferme plus nous soyons obligés de partager la même, ça tombe bien, je craignais pour ma sécurité. Avec cette bête qui rôde, on ne sait plus à qui on peut faire confiance.
Imitant à son tour la mercenaire, il faisait alors lui aussi preuve d’un certain zèle, puis l'elfe passa l'encadrement de la porte et se dirigea vers sa chambre.
Visiblement non, cette idée ne lui effleure pas l’esprit, et c’est tant mieux. Sølenar ignora une partie des réponses pour se concentrer sur quelque chose de futile.
- Voyons… Vu le prix du séjour je compte bien profiter, après tout je suis un négociant elfique, si je veux prendre un bain en fin matinée c’est mon droit, peut-être même que tu pourras en profiter.
Était-ce une invitation ou une provocation ? Difficile à dire, même si son expression faciale était d’une profonde neutralité, l’elfe jubilait comme un enfant tourmentant un insecte. Ses interactions avec le monde extérieur étaient si ennuyantes d’ordinaire… c’était bien la première fois depuis des années qu’il se sentait vivant, qu’il se tenait face à quelqu’un d’assez courageux ou peut-être suffisamment cinglé pour se tenir devant lui la tête haute. La sirène était plus plaisante qu’il ne l’aurait pensé, pas seulement pour les yeux, mais bien pour le divertissement.
À son tour la mercenaire tente d’atteindre sa fierté, la plupart des remarques ne l’atteignirent pas. Elle ne le connaissait pas, elle le prenait sans doute pour un vampire de trois semaines s’amusant à terroriser une ville en tuant une ou deux personnes de temps à autre. Joueur, l’elfe se laissa doucement pousser en arrière, après tout il avait encore une ou deux cartes à jouer concernant ses véritables capacités, son intérêt n’était pas de paraître dangereux, loin de là. Si la mémoire de la mercenaire s’activait quelques minutes, elle se souviendrait sans doute du mercenaire Oni qui avait mal fini, et qui faisait d’ailleurs deux, voire peut-être trois têtes de plus qu’elle.
Sølenar resta attentif aux propositions de la jeune femme, mais n’y réagissait pas vraiment. Il y avait une certaine provocation dans son ton, elle voulait le tester, voir comment il allait réagir et surtout comment. Jusqu’à présent elle n’avait jamais eu vraiment à faire à lui, il était donc normal qu’elle tente de le jauger, savoir quelles limites il ne fallait pas dépasser… mais l’elfe ne comptait pas lui rendre la tâche plus aisée.
L’imiter ?
Soudainement l’elfe hocha la tête sur le côté, son regard se posa sur la ceinture de la jeune femme et sur les clés de la porte. Comme s’il avait besoin d’une stupide clé pour quitter la pièce, comme si un vulgaire verrou pouvait l’empêcher d’ouvrir la porte. Ou… était-ce une invitation pour lui retirer sa ceinture ? Le vampire plissa dangereusement les yeux et s’approcha d’un pas mesuré. Il s’approcha si prêt qu’il pouvait sentir le souffle chaud de la mercenaire, il se pencha légèrement en avant, découvrant ses canines et s’approchant doucement du cou de la jeune femme. Son geste était lent, presque doux, cela témoignait du contrôle qu’il avait sur ses propres pulsions. Il huma l’odeur de sa peau, savourant la mélodie de son sang pulsant dans ses veines, de son cœur battant à un rythme régulier… À voix basse il murmura.
- Nous pourrions faire bien des choses en effet…
Il changea s’inclinant un peu plus, allant humer l’autre pan de son cou si attirant.
- Des choses qui pourraient être agréables j’en suis certain… se serait une troisième option alléchante...
Il se redressa dans un mouvement plus rapide, faisant volte-face. Et ce dirigeant vers la porte.
- Aller suis-moi, j’ai un bain à prendre et toi aussi si tu veux mon avis.
L’elfe posa sa main sur la poignée de la porte et força suffisamment pour que le verrou se mette à grincer, l’impulsion suffit à le faire céder et la porte s’ouvrit sans l’ombre d’un souci, mais la serrure était inutilisable.
- Mh… fâcheux… je te laisserai voir avec la réception pour faire réparer cela. Je crains qu’avec une chambre qui ne se ferme plus nous soyons obligés de partager la même, ça tombe bien, je craignais pour ma sécurité. Avec cette bête qui rôde, on ne sait plus à qui on peut faire confiance.
Imitant à son tour la mercenaire, il faisait alors lui aussi preuve d’un certain zèle, puis l'elfe passa l'encadrement de la porte et se dirigea vers sa chambre.
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Verdict : le sourire de Capella subsiste, mais elle serre les dents derrière. Elle fait de son mieux pour maintenir une bonne figure, mais son regard défiant s'assombrit au fur et à mesure qu'elle constate que ce vampire est bien décidé à ne lui accorder aucune forme de satisfaction en réagissant comme prévu.
Déjà, il parle de partager son bain, comme s'il y avait assez de place dans une baignoire pour deux, et comme si elle n'était pas déjà propre, et c'est un peu vexant. Mais les sous-entendus s'accumulent bien vite avec les minutes, et lorsqu'il approche son cou, tout son corps se raidit, prêt d'instinct à la moindre attaque. La sensualité de son attitude ne lui échappe pas, aussi inexpérimentée qu'elle soit vis-à-vis de ce type de comportement - mais égale à elle-même, elle ne peut le voir que comme une provocation, sinon une insulte.
Ceux qui l'approchent autant ne le font d'habitude que pour être frappés, ou tués. Mais la Bête ne peut qu'avoir d'autres intentions, non ? Il ne serait pas si dangereux, sinon. Et surtout, il serait bien moins intéressant. Elle ne lui répond qu'en lui foudroyant du regard. La jeune ingénue ne connaît pas encore les mots utiles pour désamorcer ce genre de sous-entendus. Elle ne se rend pas compte non plus que pendant quelques secondes, son teint grisâtre a légèrement rosi, avant de revenir à la normale.
Solenar ne se contente pas de la contrarier un peu plus, bien sûr : non, il faut ensuite qu'il remette le bain sur le tapis (ce à quoi elle répond par un grognement indigné), mais aussi qu'il déglingue complètement la porte de sa chambre. Le sang de la mercenaire ne fait qu'un tour et elle se dépêche pour ranger les quelques affaires qu'elle avait sorties dans sa sacoche, avant de se précipiter à la suite de son capricieux employeur.
- Bougre d'andouille, t'avais qu'à faire ça depuis le début si tu voulais pas la clé… De toute façon, c'est toi qui vas payer les réparations, donc moi je m'en fiche, parce que ce sera tout pour ta bourse et tant pis pour toi ! Et en plus…
Capella ronchonne comme une gamine qui a fait tomber son goûter, et le reste de sa tirade est absolument inaudible parce que murmuré et non articulé. Elle range la clé de sa chambre à nouveau à sa ceinture, et jette un regard en arrière vers la porte enfoncée, avec une expression sincèrement dépitée. Elle ne profitera pas de tout ce confort une nuit de plus, hélas ! Au moins, ce luxe sera échangé contre une forme de tranquillité d'esprit, chose qu'elle est absolument persuadée d'obtenir en suivant à la trace Monsieur le "marchand" avec son consentement. C'est donc sans scrupules qu'elle ne signalera le problème avec sa propre porte que lorsqu'elle se sentira assez en confiance pour laisser quelques instants de liberté à Solenar - et tant pis pour le personnel s'ils trouvent quelque chose à y redire.
Ce qui n'est actuellement, évidemment, pas le cas. La sirène le suit dans sa chambre et fait un peu de place sur une commode pour s'y appuyer, les bras croisés, avant de clarifier ce qui lui semble plus qu'évident :
- Je suis déjà propre, moi. Va prendre ton bain à la con.
L'absurdité (certainement calculée) de la situation ne lui échappe pas, et même si ce sont des mœurs qui lui sont complètement étrangères, elle se doute qu'il y a quelque chose de douteux dans le fait qu'ils partagent maintenant la même chambre. Son regard se pose sur le lit quelques secondes, avant de revenir lentement vers le vampire. Elle va devoir dormir par terre… Pour peu qu'elle en ait vraiment l'occasion -
- Ca dort jamais, un vampire ?
Pense-t-elle à voix haute, d'une curiosité sincère qui tranche avec le ton sec qu'elle avait jusque là. Capella s'éclaircit la gorge après s'en être rendue compte, et s'exclame en direction de Solenar, cette fois un peu plus froidement (comme cela devrait être).
- Question de logistique. Si tu pionces toute la journée en temps normal, dis le moi tout de suite, ça sert plus à rien de me cacher les détails, maintenant.
CENDRES
Déjà, il parle de partager son bain, comme s'il y avait assez de place dans une baignoire pour deux, et comme si elle n'était pas déjà propre, et c'est un peu vexant. Mais les sous-entendus s'accumulent bien vite avec les minutes, et lorsqu'il approche son cou, tout son corps se raidit, prêt d'instinct à la moindre attaque. La sensualité de son attitude ne lui échappe pas, aussi inexpérimentée qu'elle soit vis-à-vis de ce type de comportement - mais égale à elle-même, elle ne peut le voir que comme une provocation, sinon une insulte.
Ceux qui l'approchent autant ne le font d'habitude que pour être frappés, ou tués. Mais la Bête ne peut qu'avoir d'autres intentions, non ? Il ne serait pas si dangereux, sinon. Et surtout, il serait bien moins intéressant. Elle ne lui répond qu'en lui foudroyant du regard. La jeune ingénue ne connaît pas encore les mots utiles pour désamorcer ce genre de sous-entendus. Elle ne se rend pas compte non plus que pendant quelques secondes, son teint grisâtre a légèrement rosi, avant de revenir à la normale.
Solenar ne se contente pas de la contrarier un peu plus, bien sûr : non, il faut ensuite qu'il remette le bain sur le tapis (ce à quoi elle répond par un grognement indigné), mais aussi qu'il déglingue complètement la porte de sa chambre. Le sang de la mercenaire ne fait qu'un tour et elle se dépêche pour ranger les quelques affaires qu'elle avait sorties dans sa sacoche, avant de se précipiter à la suite de son capricieux employeur.
- Bougre d'andouille, t'avais qu'à faire ça depuis le début si tu voulais pas la clé… De toute façon, c'est toi qui vas payer les réparations, donc moi je m'en fiche, parce que ce sera tout pour ta bourse et tant pis pour toi ! Et en plus…
Capella ronchonne comme une gamine qui a fait tomber son goûter, et le reste de sa tirade est absolument inaudible parce que murmuré et non articulé. Elle range la clé de sa chambre à nouveau à sa ceinture, et jette un regard en arrière vers la porte enfoncée, avec une expression sincèrement dépitée. Elle ne profitera pas de tout ce confort une nuit de plus, hélas ! Au moins, ce luxe sera échangé contre une forme de tranquillité d'esprit, chose qu'elle est absolument persuadée d'obtenir en suivant à la trace Monsieur le "marchand" avec son consentement. C'est donc sans scrupules qu'elle ne signalera le problème avec sa propre porte que lorsqu'elle se sentira assez en confiance pour laisser quelques instants de liberté à Solenar - et tant pis pour le personnel s'ils trouvent quelque chose à y redire.
Ce qui n'est actuellement, évidemment, pas le cas. La sirène le suit dans sa chambre et fait un peu de place sur une commode pour s'y appuyer, les bras croisés, avant de clarifier ce qui lui semble plus qu'évident :
- Je suis déjà propre, moi. Va prendre ton bain à la con.
L'absurdité (certainement calculée) de la situation ne lui échappe pas, et même si ce sont des mœurs qui lui sont complètement étrangères, elle se doute qu'il y a quelque chose de douteux dans le fait qu'ils partagent maintenant la même chambre. Son regard se pose sur le lit quelques secondes, avant de revenir lentement vers le vampire. Elle va devoir dormir par terre… Pour peu qu'elle en ait vraiment l'occasion -
- Ca dort jamais, un vampire ?
Pense-t-elle à voix haute, d'une curiosité sincère qui tranche avec le ton sec qu'elle avait jusque là. Capella s'éclaircit la gorge après s'en être rendue compte, et s'exclame en direction de Solenar, cette fois un peu plus froidement (comme cela devrait être).
- Question de logistique. Si tu pionces toute la journée en temps normal, dis le moi tout de suite, ça sert plus à rien de me cacher les détails, maintenant.
CENDRES
Invité
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L'elfe prenait vraiment beaucoup de plaisir à s'amuser avec la jeune femme, elle semblait si… sa façon de réagir le fait grandement sourire, elle était du genre à se tendre lorsqu'on la faisait progresser sur un terrain glissant. C'était étrange d'échanger avec une femme qui semblait si « assurée », si maître de la situation, et qui pourtant se retrouvait bien mal à l'aise une fois un petit sous-entend placé. Solenar ne lui avait pas le plaisir de réagir à ses provocations, mieux que cela il avait même tourné la chose en son avantage.
Il fallait bien admettre que la vue du cou de la jeune femme avait quelque peu réveillé ses bas-instincts, même s'il pouvait se contrôler ce n'était pas des plus malins de jouer avec ce genre de pulsion. Reprendre ses distances n'avait pas été qu'un vulgaire mouvement théâtral venu ponctuer un comportement qui l'était plus encore. C'était vraiment là un moyen de garder le contrôle.
L'elfe retourna dans sa suite en traversant le grand couloir de l'établissement, la mercenaire devait certainement être sur ses talons, mais il n'y faisait clairement pas attention. Certes il s'était bien amusé avec elle, prenant plaisir à découvrir à quel point elle semblait… perdue sur certains aspects du monde. Avec son âge plus que vénérable pour un elfe, Solenar ne pouvait pas comprendre que l'on assumait aussi facilement de noyer des enfants, tout en étant coincé à ce niveau dès le premier sous-entendu dévoilé. Pour lui c'était aussi ridicule que si lui-même avait peur de sang. Malgré tout le négociant nota cela dans un coin de son esprit, conscient que ça pourrait certainement lui servir.
À peine la porte de sa chambre passée, il se dirigea directement de la salle d'eau, n'accordant que peu d'importance à la sirène. L'elfe commença à faire couler un peu d'eau, et préparer des linges propres, lui n'était clairement pas des plus pudiques, et même si la chose aurait pu être très amusante, il ne comptait pas pousser le vice jusque là.
— Ah ? Je n'aurais pas cru.
Finit-il par répondre après plusieurs secondes, bien sûr ce n'était pas vrai, l'elfe avait suffisamment d'odorat pour savoir lorsqu'une personne sentait le poney ou la marée basse, et pour le coup ce n'était clairement pas le cas. L'elfe commença à retirer sa chemise avec précaution, puis la plia avant de la poser dans un coin.
— Nous dormons peu.
Et c'était vrai, du moins pour lui, la plupart des vampires n'avaient pas besoin de dormir longtemps pour être en forme. Solenar, lui, pouvait passer plusieurs jours sans fermer l'œil, question d'habitude et de maturité en termes de "vampirisme".
— Les détails ? Et quel genre de détails voudrais-tu entendre ? Serais-tu curieuse de la condition de vie des êtres tels que moi ?
Après s'être débarrassé des dernières couches de vêtements, l'elfe se laissa glisser dans l'eau, la baignoire était suffisamment grande pour accueillir deux ou trois personnes, cela n'était pas un hasard, le genre de personne qui payait pour ce genre de suite, payait aussi pour de la compagnie nocturne, ce qui n'était pas le cas de l'elfe.
— Je ne suis pas comme mes semblables, la plupart sont de vulgaire bête assoiffée de sang incapable de se contrôler lorsque la faim les tenailles. Les gens pensent que les vampires dorment le jour, mais ce n'est pas tout à fait vrai, la grande majorité se contente de se protéger des rayons du soleil. La lumière c'est… comme se faire rôtir, ta peau cloque puis finit par se détacher lambeau par lambeau, sortir au grand jour est impossible pour la grande majorité.
Il fallait bien admettre que la vue du cou de la jeune femme avait quelque peu réveillé ses bas-instincts, même s'il pouvait se contrôler ce n'était pas des plus malins de jouer avec ce genre de pulsion. Reprendre ses distances n'avait pas été qu'un vulgaire mouvement théâtral venu ponctuer un comportement qui l'était plus encore. C'était vraiment là un moyen de garder le contrôle.
L'elfe retourna dans sa suite en traversant le grand couloir de l'établissement, la mercenaire devait certainement être sur ses talons, mais il n'y faisait clairement pas attention. Certes il s'était bien amusé avec elle, prenant plaisir à découvrir à quel point elle semblait… perdue sur certains aspects du monde. Avec son âge plus que vénérable pour un elfe, Solenar ne pouvait pas comprendre que l'on assumait aussi facilement de noyer des enfants, tout en étant coincé à ce niveau dès le premier sous-entendu dévoilé. Pour lui c'était aussi ridicule que si lui-même avait peur de sang. Malgré tout le négociant nota cela dans un coin de son esprit, conscient que ça pourrait certainement lui servir.
À peine la porte de sa chambre passée, il se dirigea directement de la salle d'eau, n'accordant que peu d'importance à la sirène. L'elfe commença à faire couler un peu d'eau, et préparer des linges propres, lui n'était clairement pas des plus pudiques, et même si la chose aurait pu être très amusante, il ne comptait pas pousser le vice jusque là.
— Ah ? Je n'aurais pas cru.
Finit-il par répondre après plusieurs secondes, bien sûr ce n'était pas vrai, l'elfe avait suffisamment d'odorat pour savoir lorsqu'une personne sentait le poney ou la marée basse, et pour le coup ce n'était clairement pas le cas. L'elfe commença à retirer sa chemise avec précaution, puis la plia avant de la poser dans un coin.
— Nous dormons peu.
Et c'était vrai, du moins pour lui, la plupart des vampires n'avaient pas besoin de dormir longtemps pour être en forme. Solenar, lui, pouvait passer plusieurs jours sans fermer l'œil, question d'habitude et de maturité en termes de "vampirisme".
— Les détails ? Et quel genre de détails voudrais-tu entendre ? Serais-tu curieuse de la condition de vie des êtres tels que moi ?
Après s'être débarrassé des dernières couches de vêtements, l'elfe se laissa glisser dans l'eau, la baignoire était suffisamment grande pour accueillir deux ou trois personnes, cela n'était pas un hasard, le genre de personne qui payait pour ce genre de suite, payait aussi pour de la compagnie nocturne, ce qui n'était pas le cas de l'elfe.
— Je ne suis pas comme mes semblables, la plupart sont de vulgaire bête assoiffée de sang incapable de se contrôler lorsque la faim les tenailles. Les gens pensent que les vampires dorment le jour, mais ce n'est pas tout à fait vrai, la grande majorité se contente de se protéger des rayons du soleil. La lumière c'est… comme se faire rôtir, ta peau cloque puis finit par se détacher lambeau par lambeau, sortir au grand jour est impossible pour la grande majorité.
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