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L'automne shoumeien décontenançait un brin Nargulg par sa froideur hivernale avant l'heure. Sans armure ni hache d'armes, sa récente et sanglante traversée du Sekai fleurait bon l'épreuve de survie, interminable mais extrêmement satisfaisante au bout du compte. En ces jours réjouissants pour celui qui foulait enfin ce pays bénit des dieux, il n'offrait à ces derniers que son être, drapé dans des tissus miteux, des sandales faites de corde de pailles autant usées que le reste. Du sang également, les déités adoraient autant que lui, si ce n'est plus, voir les vauriens agoniser et quelques-uns, parfois, croisèrent sa route pour leur plus grand plaisir. La désolation ambiante, ainsi que la sinistre Benedictus dont l'ombre sordide s'étendait à perte de vue dans le dos de l'orc, convainquaient définitivement Nargulg de la justesse de sa pensée à l'égard de ses divins maîtres.
Sans Etat pour tenir le pays, Shoumei était soumise à la plus noble des lois, celle du plus fort. Il va sans dire qu'il était tel un poisson dans l'eau. La route, esquintée à en être presque impraticable, dut endurer le poids de l'orc à la marche que l'on ne saurait arrêter. Des heures durant, il composait avec les menaces tapi dans l'ombre, à l'orée de ces bois inquiétants pour tout individu sain d'esprit ou trop faible, peut-être tout ça à la fois. Tout allait pour le mieux tant qu'on ne se dressait pas sur son chemin, ça oui. L'on se doutait que des imbéciles le défient, hein ? Ce trajet guidait Nargulg dans une nappe de brouillard, ce temps grisâtre n'arrangeant rien, le tueur éprouva la bonne qualité de son odorat.
Quelques types barrèrent sa route, ouais, ils étaient là depuis des plombes, ça s'entendait aux commentaires incongrus qu'ils se jetaient à la figure peu avant que le géant verdâtre parvint à leur contact. L'escouade, maigrelette, pas plus de cinq en tout et pour tout, portait les couleurs et insignes du Reike. Pourquoi pas. Nargulg errait entre Benedictus et Mael, sachant cela, il n'y avait rien de surprenant à observer des reikois dans le coin. Tout de même, ils caquetaient d'une drôle de manière, ça singeait le reikois moyennement. Quelle différence cela représentait ? Qu'ils soient reikois, brigands ou autre crève-la-dalle poussés dans les griffes de la rapine, Nargulg n'en avait rien à secouer. Des nuisibles, c'était tout ce qu'il voyait et, manque de pot pour eux, le mastodonte ne faisait pas dans le caritatif, encore moins dans la miséricorde. Le tranchant de son glaive souffrait d'imperfections récemment, tant pis, sa force compensera.
Ses doigts gelés s'enroulèrent autour de la fusée. Les cafards saisirent instantanément la vanité de leur tentative d'extorsion et un bain de sang s'ouvrit au cœur de la brume. La portée aidant, deux ennemis furent abattus d'une seule frappe, les entaillant trop sévèrement pour poursuivre l'échange, ils tombèrent à ses pieds. Un autre le chargea, c'était un sacré moment de voir des fous embrasser la mort, une haute qualité qui ne sied point à tous. Les minables, pour braves qu'ils puissent être n'en demeuraient pas moins ridicules, néanmoins, Nargulg respectait cela. L'offensive repoussée d'une simple parade, l'orc étrangla celui-ci, le décollant du sol d'un seul bras et désireux de montrer aux dieux combien il lui était aisé de broyer cette gorge. Mais les divins n'apportèrent pas de réponses, silencieux spectateurs qu'ils étaient. Les émouvoir nécessitait plus d'efforts. La panique s'additionna à la veulerie des deux derniers, la fuite ne les sauva nullement, car on les retrouva sans vie et mutilé à quelques mètres d'ici. Nargulg fit son œuvre, le calme au cœur, le visage impassible, serein.
Le pèlerinage de l'orc reprit comme il débuta, parsemé de ces embûches courantes par les temps qui courent. Dénichant un passage dans le bois voisin, il chemina loin de la route principale dans le seul but d'éviter Mael. Les pins argentés, tout sublimes qu'ils furent, virent certaines de leurs racines souillées des gouttelettes d'un rouge qui n'était pas sien, merde. Les combats étaient salissants, première nouvelle. La seconde était plus inquiétante, son flair révéla la présence d'un gêneur sur ses traces. Une autre odeur que c'était, inconnue donc troublante. Son sang ne fit qu'un tour tandis qu'il concluait sa marche d'un soupir glacial. Le glaive tiré, sa posture arma une frappe d'estoc dans la seule direction possible puisque désignée par l'odorat du monstre, la pierre angulaire du guerrier qu'il fut.
Le combat s'esquissa là-dessus, le déploiement de sa pleine puissance pour en finir illico presto déchira le terrain boisé entre lui et sa cible à peine discernable depuis sa seule vue. Une vue qui ne tardera pas à être dégagée après que son coup ait porté, ou pas.
Sans Etat pour tenir le pays, Shoumei était soumise à la plus noble des lois, celle du plus fort. Il va sans dire qu'il était tel un poisson dans l'eau. La route, esquintée à en être presque impraticable, dut endurer le poids de l'orc à la marche que l'on ne saurait arrêter. Des heures durant, il composait avec les menaces tapi dans l'ombre, à l'orée de ces bois inquiétants pour tout individu sain d'esprit ou trop faible, peut-être tout ça à la fois. Tout allait pour le mieux tant qu'on ne se dressait pas sur son chemin, ça oui. L'on se doutait que des imbéciles le défient, hein ? Ce trajet guidait Nargulg dans une nappe de brouillard, ce temps grisâtre n'arrangeant rien, le tueur éprouva la bonne qualité de son odorat.
Quelques types barrèrent sa route, ouais, ils étaient là depuis des plombes, ça s'entendait aux commentaires incongrus qu'ils se jetaient à la figure peu avant que le géant verdâtre parvint à leur contact. L'escouade, maigrelette, pas plus de cinq en tout et pour tout, portait les couleurs et insignes du Reike. Pourquoi pas. Nargulg errait entre Benedictus et Mael, sachant cela, il n'y avait rien de surprenant à observer des reikois dans le coin. Tout de même, ils caquetaient d'une drôle de manière, ça singeait le reikois moyennement. Quelle différence cela représentait ? Qu'ils soient reikois, brigands ou autre crève-la-dalle poussés dans les griffes de la rapine, Nargulg n'en avait rien à secouer. Des nuisibles, c'était tout ce qu'il voyait et, manque de pot pour eux, le mastodonte ne faisait pas dans le caritatif, encore moins dans la miséricorde. Le tranchant de son glaive souffrait d'imperfections récemment, tant pis, sa force compensera.
Ses doigts gelés s'enroulèrent autour de la fusée. Les cafards saisirent instantanément la vanité de leur tentative d'extorsion et un bain de sang s'ouvrit au cœur de la brume. La portée aidant, deux ennemis furent abattus d'une seule frappe, les entaillant trop sévèrement pour poursuivre l'échange, ils tombèrent à ses pieds. Un autre le chargea, c'était un sacré moment de voir des fous embrasser la mort, une haute qualité qui ne sied point à tous. Les minables, pour braves qu'ils puissent être n'en demeuraient pas moins ridicules, néanmoins, Nargulg respectait cela. L'offensive repoussée d'une simple parade, l'orc étrangla celui-ci, le décollant du sol d'un seul bras et désireux de montrer aux dieux combien il lui était aisé de broyer cette gorge. Mais les divins n'apportèrent pas de réponses, silencieux spectateurs qu'ils étaient. Les émouvoir nécessitait plus d'efforts. La panique s'additionna à la veulerie des deux derniers, la fuite ne les sauva nullement, car on les retrouva sans vie et mutilé à quelques mètres d'ici. Nargulg fit son œuvre, le calme au cœur, le visage impassible, serein.
Le pèlerinage de l'orc reprit comme il débuta, parsemé de ces embûches courantes par les temps qui courent. Dénichant un passage dans le bois voisin, il chemina loin de la route principale dans le seul but d'éviter Mael. Les pins argentés, tout sublimes qu'ils furent, virent certaines de leurs racines souillées des gouttelettes d'un rouge qui n'était pas sien, merde. Les combats étaient salissants, première nouvelle. La seconde était plus inquiétante, son flair révéla la présence d'un gêneur sur ses traces. Une autre odeur que c'était, inconnue donc troublante. Son sang ne fit qu'un tour tandis qu'il concluait sa marche d'un soupir glacial. Le glaive tiré, sa posture arma une frappe d'estoc dans la seule direction possible puisque désignée par l'odorat du monstre, la pierre angulaire du guerrier qu'il fut.
Le combat s'esquissa là-dessus, le déploiement de sa pleine puissance pour en finir illico presto déchira le terrain boisé entre lui et sa cible à peine discernable depuis sa seule vue. Une vue qui ne tardera pas à être dégagée après que son coup ait porté, ou pas.
- Pouvoirs utilisés:
- Force surhumaine palier 3
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Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Les derniers jours furent particulièrement mouvementés pour Dante, notamment à cause de sa dernière mésaventure à Maël. Il a le don de s'attirer les problèmes même quand pour une fois, il essayait de faire profil bas. Sans parler du fait qu'il ait un passif assez lourd avec les soldats du Reike qui ont été assez malchanceux de croiser son chemin lorsqu'il vivait encore au sein des Rôcheuses. On peut dire qu'il a malgré lui, jeté de l'huile sur un feu déjà bien entretenu, ce qui a sensiblement énerver le Reike qui a décidé d'envoyer des hommes à sa poursuite. Grave erreur soit dit en passant.
Tout de même, il lui fallait faire profil bas pendant quelques temps et les alentours de Maël allaient être un peu plus surveillé que d'habitude pendant au moins quelques semaines. Après avoir quitté Maël, il s'est dirigé vers le sud. Pas par choix, un itinéraire qui n'était pas prévu mais le seul qui pouvait lui éviter le gros des patrouilles dans le secteur. Peu importe, il lui suffit de traverser le fleuve pour rejoindre les Rôcheuses et perdre définitivement ses poursuivants. Un plan aussi simple qu'il aurait été efficace. Oui, il aurait pu faire ça. Mais ça aurait été moins drôle n'est-ce pas ? Non, il en décida autrement. Il avait au moins une demi-journée d'avance sur ses poursuivants, il en profita pour leur tendre une embuscade dans une forêt non loin de Bénédictus. Laissant des traces assez grossières derrière lui pour être certain qu'ils le retrouveraient. C'est une dizaine de soldats du Reike qui tombèrent dans son piège. Un affrontement aussi violent qu'expéditif mais tout à fait anecdotique. A noté qu'il a de plus en plus de mal à réfréner ses pulsions les plus meurtrières, se retenir lorsqu'il se bat ne semble pas être une option à en juger par le terrain défiguré et les arbres arrachés sur le lieu de l'affrontement. Le sang coule à flot, tant mieux, la terre asséchée de Shoumei pourra s'en abreuver.
Puisque la route est de nouveau libre, il décida de remonter vers le nord lorsqu'il tomba sur de nouveaux cadavres du Reike. Ceux-là, n'étaient pas de son fait. De toute évidence, il n'est pas la seule épine dans le pied de l'Empire qui vagabonde dans le secteur et c'est d'autant plus intéressant. Lorsque deux prédateurs chassent dans la même zone, l'affrontement est inévitable. Pas qu'il ait un quelconque territoire à défendre, mais il n'est pas du genre à reculer devant un défi. Alors, il se met en chasse et n'a d'ailleurs aucun mal à suivre la piste que laisse derrière lui l'auteur ces meurtres. Comme si, comme lui, il voulait qu'on le suive. Ou peut-être est-il suffisamment confiant pour ne pas avoir à camoufler ses traces. Il va bientôt le savoir.
Il rattrape rapidement l'individu en question, bien plus loin dans le bois. Sa présence n'est cependant, pas passé inaperçu au vu de la violente réaction qui s'en est suivi lorsqu'il s'est approché un peu trop loin. Il devine une audition ou un odorat surdéveloppé, mais le plus important dans l'immédiat était le chemin et les pins argentés qui se firent violemment balayer devant ses yeux. Les genoux légèrement fléchit, le buste en avant et les bras en croix devant son visage, la bourrasque est quand même assez puissante pour le faire reculer sur plusieurs mètres. Son manteau en peau manque presque de s'arracher. Au moins, son adversaire du jour a eu la décence de dégager le terrain, rien ne viendra les gêner pendant ce qu'il va suivre. Les écorchures superficielles sur sa peau se referme en quelques secondes pendant la très courte accalmie.
« Eh beh. Il ne fait pas dans la demi-mesure celui-là. »
Il se redresse de toute sa hauteur et abaisse ses bras, affichant un sourire carnassier devant une démonstration de force qui en aurait fait frémir plus d'un. Mais Dante n'était pas de ceux-là, le frisson d'un combat dantesque qui s'annonce parcourt son corps et l'anime entièrement. Ses membres réagissent instinctivement alors qu'il se remet en marche, avançant vers le danger au lieu de le fuir. Pourtant, il ne dégaine pas sa large épée toujours fermement accroché dans son dos. D'une impulsion, il avale rapidement la distance entre lui et l'Orc pour se lancer dans un corps à corps effréné.
« Toi, t'as l'air fort. Montre-moi. »
Il anticipe que l'Orc réplique avec sa lame et la dévie brutalement sur le côté d'un coup de son avant-bras sur la face non tranchante de celle-ci. Pendant ce temps, il lève son deuxième bras et arme sa frappe lorsqu'elle tente directement de se loger au milieu du visage de son adversaire, annonçant immédiatement la couleur. La diplomatie ne semble pas être une option.
CENDRES
Tout de même, il lui fallait faire profil bas pendant quelques temps et les alentours de Maël allaient être un peu plus surveillé que d'habitude pendant au moins quelques semaines. Après avoir quitté Maël, il s'est dirigé vers le sud. Pas par choix, un itinéraire qui n'était pas prévu mais le seul qui pouvait lui éviter le gros des patrouilles dans le secteur. Peu importe, il lui suffit de traverser le fleuve pour rejoindre les Rôcheuses et perdre définitivement ses poursuivants. Un plan aussi simple qu'il aurait été efficace. Oui, il aurait pu faire ça. Mais ça aurait été moins drôle n'est-ce pas ? Non, il en décida autrement. Il avait au moins une demi-journée d'avance sur ses poursuivants, il en profita pour leur tendre une embuscade dans une forêt non loin de Bénédictus. Laissant des traces assez grossières derrière lui pour être certain qu'ils le retrouveraient. C'est une dizaine de soldats du Reike qui tombèrent dans son piège. Un affrontement aussi violent qu'expéditif mais tout à fait anecdotique. A noté qu'il a de plus en plus de mal à réfréner ses pulsions les plus meurtrières, se retenir lorsqu'il se bat ne semble pas être une option à en juger par le terrain défiguré et les arbres arrachés sur le lieu de l'affrontement. Le sang coule à flot, tant mieux, la terre asséchée de Shoumei pourra s'en abreuver.
Puisque la route est de nouveau libre, il décida de remonter vers le nord lorsqu'il tomba sur de nouveaux cadavres du Reike. Ceux-là, n'étaient pas de son fait. De toute évidence, il n'est pas la seule épine dans le pied de l'Empire qui vagabonde dans le secteur et c'est d'autant plus intéressant. Lorsque deux prédateurs chassent dans la même zone, l'affrontement est inévitable. Pas qu'il ait un quelconque territoire à défendre, mais il n'est pas du genre à reculer devant un défi. Alors, il se met en chasse et n'a d'ailleurs aucun mal à suivre la piste que laisse derrière lui l'auteur ces meurtres. Comme si, comme lui, il voulait qu'on le suive. Ou peut-être est-il suffisamment confiant pour ne pas avoir à camoufler ses traces. Il va bientôt le savoir.
Il rattrape rapidement l'individu en question, bien plus loin dans le bois. Sa présence n'est cependant, pas passé inaperçu au vu de la violente réaction qui s'en est suivi lorsqu'il s'est approché un peu trop loin. Il devine une audition ou un odorat surdéveloppé, mais le plus important dans l'immédiat était le chemin et les pins argentés qui se firent violemment balayer devant ses yeux. Les genoux légèrement fléchit, le buste en avant et les bras en croix devant son visage, la bourrasque est quand même assez puissante pour le faire reculer sur plusieurs mètres. Son manteau en peau manque presque de s'arracher. Au moins, son adversaire du jour a eu la décence de dégager le terrain, rien ne viendra les gêner pendant ce qu'il va suivre. Les écorchures superficielles sur sa peau se referme en quelques secondes pendant la très courte accalmie.
« Eh beh. Il ne fait pas dans la demi-mesure celui-là. »
Il se redresse de toute sa hauteur et abaisse ses bras, affichant un sourire carnassier devant une démonstration de force qui en aurait fait frémir plus d'un. Mais Dante n'était pas de ceux-là, le frisson d'un combat dantesque qui s'annonce parcourt son corps et l'anime entièrement. Ses membres réagissent instinctivement alors qu'il se remet en marche, avançant vers le danger au lieu de le fuir. Pourtant, il ne dégaine pas sa large épée toujours fermement accroché dans son dos. D'une impulsion, il avale rapidement la distance entre lui et l'Orc pour se lancer dans un corps à corps effréné.
« Toi, t'as l'air fort. Montre-moi. »
Il anticipe que l'Orc réplique avec sa lame et la dévie brutalement sur le côté d'un coup de son avant-bras sur la face non tranchante de celle-ci. Pendant ce temps, il lève son deuxième bras et arme sa frappe lorsqu'elle tente directement de se loger au milieu du visage de son adversaire, annonçant immédiatement la couleur. La diplomatie ne semble pas être une option.
- Pouvoir utilisé:
- Régénération P1
Force surhumaine P2
CENDRES
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L'appel céleste. Le tour de force de cet oni, aussi mystérieux qu'imposant de par son gabarit, avait tout d'un don du ciel fait à Nargulg, car cet affrontement impromptu relevait du miracle assurément. Devinant que tous deux étaient fait du même bois, la fibre guerrière de l'orc se déploya implacablement pour livrer cette lutte acharnée et bien entendu, un somptueux divertissement aux puissances invisibles déifiées par monsieur le géant vert. Quel régal... Nargulg pivota instantanément pour éviter l'assaut fulgurant de l'inconnu et, si sa tête tenait toujours en place, c'était au prix d'une plaie déchirant sa joue. La mort l'attendait au tournant, réalisant cela, sa joie accroissait et la voie royale de l'absolu plénitude fut, dès lors, pointée par les Très-Haut et encore trop immatériels maîtres du tueur, nobles spectateurs et critiques muets d'un duel à mort se déroulant au milieu de nulle part. Quel délice...
Son bras droit se rétracta sitôt que son glaive émoussé fut dévié de sa trajectoire, le coude du même membre hissé à hauteur d'épaule et paré à suriner lorsqu'il agrippa le poignet de celui qui tenta de retaper sa gueule précédemment. Le mastodonte se réjouit de voir l'adversaire échapper à son étreinte mortelle par la seule force, malgré l'agacement d'une situation échappant à son contrôle. Une bourrasque de sentiments contradictoires remuait en Nargulg, une joie mémorable d'abord, puis une frustration naissante pour contrebalancer. C'était le propre des duels grandioses, rien d'anormal jusque-là.
- L'échauffement est terminé.
Il délivra sa pulsion sanguinaire sur ces entrefaites, échangeant au passage un regard révélateur quant à ce besoin d'une lutte sans merci. Ses poumons aspirèrent tout l'air glacé possible, soumettant sa cage thoracique à un gonflement ridicule, trop hors norme pour n'être qu'à peine croyable. La frappe qui s'ensuivit reposait sur sa seule vitesse, le misérable glaive de Nargulg fut chargé de perforer l'inconnu en plein cœur, dans l'idéal, de le travailler au corps au pire. La rapidité de l'orc pouvait au moins rendre cela faisable. Erreur ! Le combat entrait alors dans une frénésie parfaitement illustrée par l'abondance considérable de coups distribués à l'un comme à l'autre et plus encore. Le champ de bataille en fut véritablement secoué, pas autant que notre orc couvert de meurtrissures, il est vrai, mais assez pour être durablement marqué par ce qui se jouait ici-bas.
Un habile jeu de jambes de l'anonyme à cornes faucha l'appui de Nargulg, tombant à la renverse. Surprise ! L'unique paume libre du tueur fut la première à heurter la terre et d'un geste de poussée destructeur pour mère nature, il fut propulsé dans les airs, tournoyant malgré lui au-dessus de sa cible. Un court instant, il n'eut plus un bruit, la brutale sérénade se tut. Instinctivement, Nargulg favorisa l'attaque à la récupération de ses blessures l'enlaidissant plus qu'il ne l'était déjà. Sa gargantuesque guibolle droite devait désormais s'abattre sur le trop épais cou de son redoutable adversaire, c'était une frappe à vous en arracher la gueule du corps.
La ferveur de l'orc jaillissait de son œil patibulaire, un sourire carnassier ornait ses deux crocs comme pour signaler l'imminence d'un danger. Cependant, en son for intérieur, il attendait de son actuel adversaire qu'il en réchappe, d'une façon ou d'une autre, souhaitant que le duel perdure. Après tout, n'était-il pas un redoutable guerrier ? Oh que si, autrement ce duel aurait accouché de sa fin bien plus tôt.
Son bras droit se rétracta sitôt que son glaive émoussé fut dévié de sa trajectoire, le coude du même membre hissé à hauteur d'épaule et paré à suriner lorsqu'il agrippa le poignet de celui qui tenta de retaper sa gueule précédemment. Le mastodonte se réjouit de voir l'adversaire échapper à son étreinte mortelle par la seule force, malgré l'agacement d'une situation échappant à son contrôle. Une bourrasque de sentiments contradictoires remuait en Nargulg, une joie mémorable d'abord, puis une frustration naissante pour contrebalancer. C'était le propre des duels grandioses, rien d'anormal jusque-là.
- L'échauffement est terminé.
Il délivra sa pulsion sanguinaire sur ces entrefaites, échangeant au passage un regard révélateur quant à ce besoin d'une lutte sans merci. Ses poumons aspirèrent tout l'air glacé possible, soumettant sa cage thoracique à un gonflement ridicule, trop hors norme pour n'être qu'à peine croyable. La frappe qui s'ensuivit reposait sur sa seule vitesse, le misérable glaive de Nargulg fut chargé de perforer l'inconnu en plein cœur, dans l'idéal, de le travailler au corps au pire. La rapidité de l'orc pouvait au moins rendre cela faisable. Erreur ! Le combat entrait alors dans une frénésie parfaitement illustrée par l'abondance considérable de coups distribués à l'un comme à l'autre et plus encore. Le champ de bataille en fut véritablement secoué, pas autant que notre orc couvert de meurtrissures, il est vrai, mais assez pour être durablement marqué par ce qui se jouait ici-bas.
Un habile jeu de jambes de l'anonyme à cornes faucha l'appui de Nargulg, tombant à la renverse. Surprise ! L'unique paume libre du tueur fut la première à heurter la terre et d'un geste de poussée destructeur pour mère nature, il fut propulsé dans les airs, tournoyant malgré lui au-dessus de sa cible. Un court instant, il n'eut plus un bruit, la brutale sérénade se tut. Instinctivement, Nargulg favorisa l'attaque à la récupération de ses blessures l'enlaidissant plus qu'il ne l'était déjà. Sa gargantuesque guibolle droite devait désormais s'abattre sur le trop épais cou de son redoutable adversaire, c'était une frappe à vous en arracher la gueule du corps.
La ferveur de l'orc jaillissait de son œil patibulaire, un sourire carnassier ornait ses deux crocs comme pour signaler l'imminence d'un danger. Cependant, en son for intérieur, il attendait de son actuel adversaire qu'il en réchappe, d'une façon ou d'une autre, souhaitant que le duel perdure. Après tout, n'était-il pas un redoutable guerrier ? Oh que si, autrement ce duel aurait accouché de sa fin bien plus tôt.
- Pouvoirs utilisés:
- - Super vitesse palier 1, deux fois
- Force surhumaine palier 2, deux fois aussi
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Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Cascade de sentiment qui coule en continue à travers lui, colère et frustration lorsque ses coups n'atteignent pas leurs cibles et pourtant, se changeant aussitôt en un sentiment d'extase et de bonheur incommensurable quand son adversaire du jour encaisse sans broncher ou presque. Il n'a pas le temps de réfléchir, son corps réagit par instinct comme bien souvent dans ce genre de moment. Ce combat est définitivement un cadeau des Titans, une bénédiction pour le remercier de sa foi inébranlable et de sa ferveur à servir leur cause sans aucun doute. L'extase du combat qui s'empare de lui alors qu'il encaisse une série de coup tous plus violents les uns que les autres, symbolisé par ce sourire dérangeant qui ne quitte plus son visage malgré la douleur et les blessures qui s'accumulent.
Néanmoins, il y en a un coup qu'il ne peut se permettre d'encaisser. Ce glaive même si il ne paye pas de mine pourrait subitement écourter sa vie et donc le combat par extension. Puisqu'il n'est pas question d'arrêter le combat si tôt, il n'est donc pas question de mourir. L'ordre de priorité étant ainsi pour Dante. Cependant, le coup est vraiment très rapide et il doit faire preuve d'un réflexe surhumain pour se tourner sur le côté en penchant son corps en arrière afin d'esquiver la lame émoussée. Décidément, elle est vraiment embêtante. Il lui offre une allonge bien supérieur à la sienne et c'est une menace supplémentaire qu'il doit surveiller en pleine mêlée. Alors il se lance aussitôt.
Il coince la lame entre son coude et son flanc gauche et d'un geste sec, tourne sur lui-même en brisant brutalement le glaive dans son geste qui ne devrait pas pouvoir lui résister au vu de son état actuel. Une bonne chose de faites et il enchaîne puisqu'en pivotant sur ses talons, il fauche les jambes de l'Orc. Alors qu'il pensait avoir fait le "break" dans cet affrontement, l'Orc s'est rattrapé sur le sol avant sa chute en se propulsant au-dessus de sa tête. Honnêtement, il ne l'avait pas vu venir et c'était très ingénieux de sa part. Qui l'eut cru qu'un Orc aussi imposant pouvait aussi être aussi agile ? Ce fut l'erreur de l'Oni de sous-estimer son adversaire sur ce point précis. Levant les yeux vers cette jambe tendue retombant déjà dans sa direction, il aurait pu utiliser un énième réflexe pour esquiver le coup mortel de son adversaire mais honnêtement, ça aurait été quand même moins drôle. Il décide plutôt d'encaisser volontairement le coup, Dante fait partie de ces idiots qui préfèrent subir une frappe potentiellement mortelle plutôt que de faire des efforts épuisants pour l'éviter. Ressentant tout de même le danger immédiat, il repli son bras et le place au dernier moment en opposition avant que l'Orc ne retombe de tout son poids sur l'Oni.
Le choc est important, le sol s'affaisse juste en dessous d'eux alors qu'un nuage de poussière s'élève pour recouvrir la zone de l'affrontement. Il a bien fait de protéger avec son bras, s'il avait atteint son cou, il ne se serait sûrement pas relevé dans le cas où sa tête aurait quitté le reste de son tronc. Le calme reprend ses droits pendant quelques instants, sans réellement savoir ce qui est advenu de l'Oni après s'être fait projeter par le choc. Il profite de ce moment d'incertitude pour se glisser dans le nuage de fumée et réapparaître dans son angle mort pour le prendre par surprise. Son bras encore valide levé et feignant à nouveau de lui asséner un énième coup de poing mais il n'en est rien. Au dernier moment, il dévoile sa feinte et lève sa jambe droite pour envoyer un violent chassé du talon dans les cotes de son adversaire, assez puissant pour l'envoyer valser plusieurs mètres en arrière. Juste de quoi s'offrir quelques précieuses secondes pour s'occuper de son bras droit avec lequel il s'est protégé plus tôt. Une douleur vive et sans arrêt émane de son avant-bras, une fracture sans aucun doute. Il va lui falloir plus que quelques secondes pour se remettre de ça mais il peut au moins atténuer la douleur et lancer le processus de régénération pendant ce temps-là, réparant au moins ses blessures les moins importantes. Qu'est-ce qu'un bras de plus ou de moins après tout ? Voilà qui devrait pimenter encore un peu plus le combat. Il inspire longuement, prenant une grande bouffée d'air et se mettant à rire tout seul dans son coin. Simplement heureux de vivre un combat aussi intense, un sentiment de bonheur traversant tout son être.
- Pouvoir utilisé:
- Super vitesse P1
Force surhumaine P2
Régénération P2
CENDRES
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L'audace de l'oni avait de quoi plaire à notre orc. Sacrifier de la sorte son bras, dans un geste presque provocateur, rappela au tueur d'user de sa pleine puissance par égard pour son adversaire. Ce dernier stupéfia Nargulg dès sa réapparition, lequel venait à l'instant d'atterrir de sa brève expérience aérienne du combat et songeait à exploiter ce bref répit, dans le seul but de régénérer son corps. Rien ne se déroula comme il prévoyait donc, puisqu'il devint alors vulnérable. Ses yeux grands ouverts et sa tronche esquintée révélèrent son complet étonnement et ce zeste de crainte. Puis, peur et stupeur s'étiolèrent, toutes deux consumées par l'état d'esprit guerrier, ce fruit d'une vie entièrement dédiée à cette voie grandiose, conflictuelle, donc noble. L'orc, sans surprise, ne goûtait pas la défaite. Cependant, périr ici et maintenant, fidèle à ce qu'il avait toujours été, devint une perspective réjouissante.
Nargulg avait baissé sa garde, il le paiera. Malgré sa volonté d'échapper à ce coup de pied dévastateur, d'initier à l'improviste un vague pas en arrière pour ne serait-ce que minimiser les dégâts. Puis, vint le choc, inévitable, outrageusement puissant à l'en déloger loin de l'oni. L'orc appliqua sa régénération durant cet "envol" subit avec toute les peines du monde tant sa respiration en fut secouée, le souffle court étouffait un Nargulg baladé de buissons en buissons ronceux, griffant un peu plus son enveloppe souillée de crasse et d'hématomes. Cette "course" de l'orc trouva sa ligne d'arrivée contre l'écorce d'un de ces innombrables pins argentés. Son dos écrasé à même ce tronc, le défi de respiration du géant vert lui infligeait une difficulté supérieure encore. Tenaillé par ses côtes brisées d'un côté, cisaillants son poumon à en dégobiller sang et autres dans une infecte et visqueuse bouillie indescriptible. Quand, de l'autre côté, il devait encore subir le contrecoup de cet ultime choc contre l'arbre devenu bourreau d'abord, contempteur ensuite d'un Nargulg misérable, genoux et paumes au sol. Ses orbites étaient rivées sur cette mare de pourpre et d'immondice étendues entre ses deux bras tremblotants, tandis que son corps récupéra immédiatement des plus légères blessures. Son visage, nettoyé de ces marques et plaies multiples, n'en demeurait pas moins livide. Il lutta pour se redresser malgré des haut-le-cœur persistants et des inspirations limitées, c'était ça ou risquer la perte de son poumon et trépasser.
À l'ombre du même conifère le tueur patienta en silence quelques secondes. Les doucereux bras de la mort ne s'empareront pas de lui tout de suite, mais, y échapper de peu l'enchantait. Souffrir d'aucune douleur était un grand service rendu à Nargulg qui, pourtant diminué, embrassait cette rage de vaincre à nouveau. Mais que pouvait-il faire dans son état ? Privé d'une respiration stable, le combat n'avait plus de sens. Cela s'entendrait s'il était de la clique des gens raisonnés et raisonnables. Hélas, sa vie était un manifeste aussi cruel que fantasque et c'était sur cette fondation impitoyable et folle, une doctrine de la brutalité sans concession, qu'il fit marche arrière. Lentement, mais sûrement, il escomptait retrouver cet adversaire dont il ignorait tout. Chaque seconde comptait, la régénération accomplirait son œuvre sur la durée, seulement, retrouver son ennemi avec davantage de vitalité était une priorité. D'où sa lenteur. De toute façon, Nargulg était dans l'incapacité d'accélérer le pas pour un bout de temps.
Le tueur, malgré un flagrant handicap, retrouva la trace de l'oni aisément parce qu'ils n'étaient pas si éloignés que ça en fin de compte. Pour cette fois, son épée courte reposerait dans son fourreau. À quoi sert un glaive brisé ? Il n'y avait plus rien à en tirer. Le tissu rapiécé ne couvrait qu'une moitié du torse meurtri de l'orc à la détermination infaillible. Une averse pluvieuse descendait du ciel, lavant peu à peu le colosse de cette couche de saleté terreuse, de sudation et de rouge. Dès lors, face à l'inconnu enjoué, Nargulg serra le poing droit. Son intention était aussi claire que le cristal, précipiter une frappe telle qu'elle faucherai le pourtour de ce champ de bataille et lui avec, emboué par la flotte. Quitte à s'en détruire le poumon et crever sur place, noyé dans son propre sang certes, mais avec panache. Pourtant, de frappe destructrice, il n'y en eut point. L'orc troqua temporairement son désir meurtrier pour une question, formulée simplement de sa voix grave atteinte par son souffle diminué.
Nargulg avait baissé sa garde, il le paiera. Malgré sa volonté d'échapper à ce coup de pied dévastateur, d'initier à l'improviste un vague pas en arrière pour ne serait-ce que minimiser les dégâts. Puis, vint le choc, inévitable, outrageusement puissant à l'en déloger loin de l'oni. L'orc appliqua sa régénération durant cet "envol" subit avec toute les peines du monde tant sa respiration en fut secouée, le souffle court étouffait un Nargulg baladé de buissons en buissons ronceux, griffant un peu plus son enveloppe souillée de crasse et d'hématomes. Cette "course" de l'orc trouva sa ligne d'arrivée contre l'écorce d'un de ces innombrables pins argentés. Son dos écrasé à même ce tronc, le défi de respiration du géant vert lui infligeait une difficulté supérieure encore. Tenaillé par ses côtes brisées d'un côté, cisaillants son poumon à en dégobiller sang et autres dans une infecte et visqueuse bouillie indescriptible. Quand, de l'autre côté, il devait encore subir le contrecoup de cet ultime choc contre l'arbre devenu bourreau d'abord, contempteur ensuite d'un Nargulg misérable, genoux et paumes au sol. Ses orbites étaient rivées sur cette mare de pourpre et d'immondice étendues entre ses deux bras tremblotants, tandis que son corps récupéra immédiatement des plus légères blessures. Son visage, nettoyé de ces marques et plaies multiples, n'en demeurait pas moins livide. Il lutta pour se redresser malgré des haut-le-cœur persistants et des inspirations limitées, c'était ça ou risquer la perte de son poumon et trépasser.
À l'ombre du même conifère le tueur patienta en silence quelques secondes. Les doucereux bras de la mort ne s'empareront pas de lui tout de suite, mais, y échapper de peu l'enchantait. Souffrir d'aucune douleur était un grand service rendu à Nargulg qui, pourtant diminué, embrassait cette rage de vaincre à nouveau. Mais que pouvait-il faire dans son état ? Privé d'une respiration stable, le combat n'avait plus de sens. Cela s'entendrait s'il était de la clique des gens raisonnés et raisonnables. Hélas, sa vie était un manifeste aussi cruel que fantasque et c'était sur cette fondation impitoyable et folle, une doctrine de la brutalité sans concession, qu'il fit marche arrière. Lentement, mais sûrement, il escomptait retrouver cet adversaire dont il ignorait tout. Chaque seconde comptait, la régénération accomplirait son œuvre sur la durée, seulement, retrouver son ennemi avec davantage de vitalité était une priorité. D'où sa lenteur. De toute façon, Nargulg était dans l'incapacité d'accélérer le pas pour un bout de temps.
Le tueur, malgré un flagrant handicap, retrouva la trace de l'oni aisément parce qu'ils n'étaient pas si éloignés que ça en fin de compte. Pour cette fois, son épée courte reposerait dans son fourreau. À quoi sert un glaive brisé ? Il n'y avait plus rien à en tirer. Le tissu rapiécé ne couvrait qu'une moitié du torse meurtri de l'orc à la détermination infaillible. Une averse pluvieuse descendait du ciel, lavant peu à peu le colosse de cette couche de saleté terreuse, de sudation et de rouge. Dès lors, face à l'inconnu enjoué, Nargulg serra le poing droit. Son intention était aussi claire que le cristal, précipiter une frappe telle qu'elle faucherai le pourtour de ce champ de bataille et lui avec, emboué par la flotte. Quitte à s'en détruire le poumon et crever sur place, noyé dans son propre sang certes, mais avec panache. Pourtant, de frappe destructrice, il n'y en eut point. L'orc troqua temporairement son désir meurtrier pour une question, formulée simplement de sa voix grave atteinte par son souffle diminué.
- Ton nom ?
- Pouvoirs utilisés:
- Régénération palier 2
Invité
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Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
La pression retombe doucement mais sûrement. Rien n'indiquait pourtant que le combat était terminé, mais l'accalmie que l'Oni a imposé a sûrement eu pour effets de calmer les ardeurs des deux protagonistes. Au moins pour un temps. Le voilà maintenant bien seul au milieu de ce nuage de poussière qui redescend tout juste sur le sol. Il n'y est pas allé de main morte, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais aucun doute sur le fait que l'Orc arrivera à se relever de ça. En tout cas il l'espère sincèrement, quoi que si son adversaire avait trépassé ça ne serait qu'une énième déception pour lui. Encore un duel qui s'achève bien trop vite à son goût, mais quelque chose lui dit que ce n'est pas le cas cette fois.
Il reprend une énième bouffée d'air, d'un réflexe il tente de bouger son bras droit. La douleur est si importante qu'elle crispe immédiatement tous les muscles de son corps et l'immobilise pendant quelques secondes. Il en perd même son sourire l'espace d'un instant, il n'avait pas vraiment fait attention dans le feu de l'action mais son bras était bel et bien dans un sale état, inutilisable pour un bon moment. Son épaule s'est peut-être aussi déplacée sous le choc. Il est incapable de bouger son flanc droit sans que la douleur le rappelle à l'ordre. Et pourtant, il faudra bien qu'il fasse avec puisque la silhouette de l'Orc réapparait au loin en quittant les fourrés environnant. Visiblement, son dernier coup ne l'a pas laissé indifférent non plus, l'Orc semble même plus mal en point que lui très honnêtement. Son sourire s'illumine à nouveau, ravi de voir que son adversaire était aussi tenace qu'il le pensait mais vu leurs états respectifs, la suite du combat promettait d'être bien moins spectaculaire s'il devait avoir lieu. Hors de question de montrer une quelconque faiblesse, malgré la douleur qui le submerge à chaque instant. Il reste sur ses appuies, le dos bien droit et stoïque alors que l'Orc se rapproche de plus en plus, visiblement déterminé à entamer le deuxième round.
Les premières goûtes de cette averse coulaient sur sa peau, finissant d'éteindre les braises sanglantes d'un combat à mort. Dante n'est pas très bon diplomate et il devine que son adversaire ne l'est pas non plus d'ailleurs d'un simple coup d'oeil. Contre toute attente, c'est pourtant lui qui entame un semblant de conversation si on peut vraiment dire ça. Deux mots. Deux mots de plus que Dante, c'est un début amplement suffisant. Il hausse tout de même un sourcil, surpris de cette tentative de communication alors qu'il s'attendait à se manger une droite de plus. L'occasion de réfléchir un peu plus à la suite des événements, envisageant même une conclusion bien moins tragique qu'un simple combat à mort nourrissant les désirs les plus sombres des Titans. Il laisse un petit silence flotter dans l'air, puis se décide finalement à répondre.
« Dante. Et toi ? »
A nouveau, il laisse le silence faire son oeuvre en lui laissant le temps de répondre. Ou de lui en coller une, au choix. Mais il sera prêt à répondre. Après une courte réflexion avec lui-même, affronter l'Orc dans son état est tout de suite moins... exaltant. Alors qu'il pourrait simplement prendre un peu sur lui pour saisir une nouvelle occasion de l'affronter lorsqu'il serait en pleine possession de ses capacités. Une perspective qui le charme assez facilement. Il ne veut pas d'un combat bâclé, cela fait longtemps qu'il n'a pas croisé quelqu'un qui suscite autant son intérêt et qui est taillé dans le même bois que lui de toute évidence. Un affrontement au sommet, absolument grandiose, un spectacle qui ravira même les Dieux dans leurs silencieuses contemplations. En parlant de sommet, il lui vint une idée.
« Tu es fort. Je crois que les Divins t'ont mis sur ma route pour une bonne raison. Tu pourrais m'être ta force au service d'une cause plus grande. Viens avec moi à Célestia et on pourra remettre ça quand tu veux. »
Un tempérament comme le sien pourrait être dangereux, mais le talent de l'Orc est trop important pour être gâché à vagabonder sur les routes. Sur ce point, ils ne sont pas si différents que ça au final. Dante a simplement déjà vu la lumière, celle qui guide son chemin à présent.
« Au fait, les Reikois sur la route, c'était toi ? Ils étaient sur mes traces, je me suis occupé de leurs petits copains. T'as une dette envers moi, maintenant. Tu me dois cinq Reikois. »
Une tentative bien mince de détendre l'atmosphère, le ton n'est pas vraiment très humoristique non plus. Il n'est pas très doué pour ça et puis pas sûr que la situation s'y prête vraiment. Quoi qu'il en soit, il attend calmement la réponse de son vis-à-vis, réfrénant ses pulsions sanguinaires et sa soif de combat pour entamer une conversation comme le feraient deux personnes intelligentes et civilisées. Bien qu'il n'y en ait pas dans le paysage.
CENDRES
Il reprend une énième bouffée d'air, d'un réflexe il tente de bouger son bras droit. La douleur est si importante qu'elle crispe immédiatement tous les muscles de son corps et l'immobilise pendant quelques secondes. Il en perd même son sourire l'espace d'un instant, il n'avait pas vraiment fait attention dans le feu de l'action mais son bras était bel et bien dans un sale état, inutilisable pour un bon moment. Son épaule s'est peut-être aussi déplacée sous le choc. Il est incapable de bouger son flanc droit sans que la douleur le rappelle à l'ordre. Et pourtant, il faudra bien qu'il fasse avec puisque la silhouette de l'Orc réapparait au loin en quittant les fourrés environnant. Visiblement, son dernier coup ne l'a pas laissé indifférent non plus, l'Orc semble même plus mal en point que lui très honnêtement. Son sourire s'illumine à nouveau, ravi de voir que son adversaire était aussi tenace qu'il le pensait mais vu leurs états respectifs, la suite du combat promettait d'être bien moins spectaculaire s'il devait avoir lieu. Hors de question de montrer une quelconque faiblesse, malgré la douleur qui le submerge à chaque instant. Il reste sur ses appuies, le dos bien droit et stoïque alors que l'Orc se rapproche de plus en plus, visiblement déterminé à entamer le deuxième round.
Les premières goûtes de cette averse coulaient sur sa peau, finissant d'éteindre les braises sanglantes d'un combat à mort. Dante n'est pas très bon diplomate et il devine que son adversaire ne l'est pas non plus d'ailleurs d'un simple coup d'oeil. Contre toute attente, c'est pourtant lui qui entame un semblant de conversation si on peut vraiment dire ça. Deux mots. Deux mots de plus que Dante, c'est un début amplement suffisant. Il hausse tout de même un sourcil, surpris de cette tentative de communication alors qu'il s'attendait à se manger une droite de plus. L'occasion de réfléchir un peu plus à la suite des événements, envisageant même une conclusion bien moins tragique qu'un simple combat à mort nourrissant les désirs les plus sombres des Titans. Il laisse un petit silence flotter dans l'air, puis se décide finalement à répondre.
« Dante. Et toi ? »
A nouveau, il laisse le silence faire son oeuvre en lui laissant le temps de répondre. Ou de lui en coller une, au choix. Mais il sera prêt à répondre. Après une courte réflexion avec lui-même, affronter l'Orc dans son état est tout de suite moins... exaltant. Alors qu'il pourrait simplement prendre un peu sur lui pour saisir une nouvelle occasion de l'affronter lorsqu'il serait en pleine possession de ses capacités. Une perspective qui le charme assez facilement. Il ne veut pas d'un combat bâclé, cela fait longtemps qu'il n'a pas croisé quelqu'un qui suscite autant son intérêt et qui est taillé dans le même bois que lui de toute évidence. Un affrontement au sommet, absolument grandiose, un spectacle qui ravira même les Dieux dans leurs silencieuses contemplations. En parlant de sommet, il lui vint une idée.
« Tu es fort. Je crois que les Divins t'ont mis sur ma route pour une bonne raison. Tu pourrais m'être ta force au service d'une cause plus grande. Viens avec moi à Célestia et on pourra remettre ça quand tu veux. »
Un tempérament comme le sien pourrait être dangereux, mais le talent de l'Orc est trop important pour être gâché à vagabonder sur les routes. Sur ce point, ils ne sont pas si différents que ça au final. Dante a simplement déjà vu la lumière, celle qui guide son chemin à présent.
« Au fait, les Reikois sur la route, c'était toi ? Ils étaient sur mes traces, je me suis occupé de leurs petits copains. T'as une dette envers moi, maintenant. Tu me dois cinq Reikois. »
Une tentative bien mince de détendre l'atmosphère, le ton n'est pas vraiment très humoristique non plus. Il n'est pas très doué pour ça et puis pas sûr que la situation s'y prête vraiment. Quoi qu'il en soit, il attend calmement la réponse de son vis-à-vis, réfrénant ses pulsions sanguinaires et sa soif de combat pour entamer une conversation comme le feraient deux personnes intelligentes et civilisées. Bien qu'il n'y en ait pas dans le paysage.
CENDRES
Invité
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- Nargulg.
Excellent ! Les présentations se concluaient sous la flotte, mais au moins, c'était chose faite. Il y avait un nom à coller sur le front de cet oni mieux loti que lui. Bien sûr, les deux tenaient debout et chacun se défiait alors du regard, entretenant par conséquent une tension constante. Le duel touchait à son terme et pourtant, à cette occasion précise et parce que cette récente faute fut coûteuse, jamais il ne baissa sa garde. Un remarquable contraste frappé d'un authentique respect pour ce Dante, signifié par un tutoiement réservé aux rares qu'il connaissait bien, ainsi qu'à certaines de ses victimes, il est vrai. Les mots souffraient d'imperfections en ceci qu'il incombait toujours aux actes et aux attitudes de tout un chacun de révéler leur nature profonde. Cette rencontre en lisière du précipice de la mort pour l'un comme pour l'autre, indubitablement, auréolait Dante et Nargulg d'une vertu meurtrière et barbare. Il décelait cette haute qualité chez l'oni qui ne s'en cachait guère, en vérité, c'était aussi gros qu'un nez au milieu de la figure. L'intérêt du mastodonte verdâtre pour son interlocuteur montait en flèche dès l'instant qu'il évoqua les dieux et Célestia. Ce temple, effleurant le firmament, était un passage obligé pour l'orc à l'indéfectible adoration des Huits, pour toujours en complète harmonie avec les atrocités qu'ils dispensaient au monde entier.
- C'est à Célestia que je me rends.
Nargulg ménagea son poumon par ses réponses courtes. Comprenez qu'un vulgaire éternuement de sa part compliquerait cette lente récupération, ou l'achèverait sur le coup. Sa vie ne tenait qu'à un fil et les pleurs du ciel comptaient alors comme de nouvelles menaces contre le géant. Cette possibilité tenait davantage de la drôlerie qu'autre chose, une taquinerie de plus à mettre sur le compte des divinités. Néanmoins, Nargulg retint cette proposition de son interlocuteur. Le Nouvel Ordre pour sûr, de quoi d'autre s'agissait-il ? Là-haut, au sommet du Sekai, cette organisation dominait probablement le peu de forces vives de feu Shoumei, une étincelle de fanatisme dans cet amoncellement d'anarchie et de cadavres. Sa connaissance de la situation venait principalement de racontars vilipendant les zélotes en question, autant vérifier par lui-même de ce que l'on pouvait y trouver.
- Parle-moi de ta cause, j'en jugerai la valeur.
L'orc, en plus de liquider à la pelle, étiquetait constamment ceux qui croisaient sa route. En fonction de la race d'abord, c'était la première chose sautant aux yeux et celles qu'il abhorrait gagnaient à l'éviter. Au combat ensuite, du haut de ses compétences martiales, il était tout indiqué pour apprécier ou non ses adversaires, surtout quand ils bravaient la mort. Enfin, le jugement du tueur se portait sur ce que l'on découvre dans les cœurs des gens, ce qui les animaient vraiment, car les désirs et valeurs des peuples contaminaient leurs chefs. Les culs-terreux, par exemple, souhaitaient consumer leurs existences monotones dans la paix et la sécurité, les Etats accordaient donc cela en échange d'une soumission à leurs lois et impôts. Le Reike, tenu en haute estime par Nargulg, n'échappait nullement à l'odieuse règle de convenir aux desiderata de la basse et infecte volonté des masses. C'était une nation guerrière assurément, point cruelle à ses yeux et par-dessus tout fer de lance du camp des anti-dieux. C'était un empire défectueux, un autre ennemi à abattre malgré le résidu de sympathie qu'il éprouvait. Le fond de l'affaire se résumait comme suit : les forts n'ont aucun devoir de protection, tendresse et respect à l'intention des faiblards et les déités étaient les magnifiques porte-étendard de cette cause qu'il embrassait totalement. Cette échelle des convictions formait un tout indissociable du caractère de l'orc, qui n'attendait qu'un retour de Dante afin de plaquer sa croyance au bon échelon. Vous saisissez ?
Quelle était la proposition du Nouvel Ordre ? Quels objectifs se fixait-il ? La paix par la terreur ? D'innombrables pensées questionnèrent l'orc solitaire avant que ne tombe la réponse de Dante, et d'ores et déjà il prédit que sur l'essentiel, les dévots restèrent les-mêmes. L'esprit de Nargulg lui rappela les incessants prêches du prêtre qu'il tint pour esclave dans une autre vie... Pas si ancienne que ça. Pourtant, ces prêches étaient à l'origine de sa foi absolue pour les Très-Haut Seigneurs. Malgré tout, le tueur errant s'emparait de ce qui arrangeait sa propre interprétation dans le but assumé d'affermir sa volonté. Il chassa les dires du père la pudeur venu le hanter d'un geste de la tête, surtout qu'il lui fallait encore répondre à propos de la question reikoise, avec sérieux bien que forcément, à la longue, la pression s'effaçait à l'instar de ces nuages laissant place à quelques rayons de soleil. Bordel, ce temps de merde foutait le camp, les arbres du coin n'avaient rien d'abris idéaux en plus de ça.
- Tu trouveras des reikois sur la route de Mael.
Incomplète, la réponse du vilain vagabond se poursuivit peu après un emmerdant contrôle de sa respiration. Bon sang, quel calvaire ce fut de retenir quelque chose d'aussi naturel et inconscient que l'inspiration.
- Je doute que tu aies besoin de moi pour en trouver et les tuer.
L'orc affaiblit tapait à côté en disant cela. Le rival à cornes discutait dettes, chose qu'il feignit de ne pas relever. Frustré d'être, au mieux, ralenti par son handicap, le colosse redoutait l'absence de son allié de toujours : l'odorat. Haïssable condition que ce fut d'être le souffreteux de service. Quoiqu'il ne fût pas seul dans la misère, ce nouveau compagnon d'infortune possédait le bras droit en lambeau et le gauche paraissait pourrir, rongé d'une maladie. Aux dernières nouvelles, Nargulg n'était pas doté des dons de Puantrus en la matière. D'où la question suivante.
- Qu'est-ce qu'il a ton bras gauche ?
À défaut d'être cloué ici, en plein froid, vulnérable et impuissant devant le moindre danger potentiel, autant tailler le bout de gras et en tirer quelque chose d'intéressant.
Excellent ! Les présentations se concluaient sous la flotte, mais au moins, c'était chose faite. Il y avait un nom à coller sur le front de cet oni mieux loti que lui. Bien sûr, les deux tenaient debout et chacun se défiait alors du regard, entretenant par conséquent une tension constante. Le duel touchait à son terme et pourtant, à cette occasion précise et parce que cette récente faute fut coûteuse, jamais il ne baissa sa garde. Un remarquable contraste frappé d'un authentique respect pour ce Dante, signifié par un tutoiement réservé aux rares qu'il connaissait bien, ainsi qu'à certaines de ses victimes, il est vrai. Les mots souffraient d'imperfections en ceci qu'il incombait toujours aux actes et aux attitudes de tout un chacun de révéler leur nature profonde. Cette rencontre en lisière du précipice de la mort pour l'un comme pour l'autre, indubitablement, auréolait Dante et Nargulg d'une vertu meurtrière et barbare. Il décelait cette haute qualité chez l'oni qui ne s'en cachait guère, en vérité, c'était aussi gros qu'un nez au milieu de la figure. L'intérêt du mastodonte verdâtre pour son interlocuteur montait en flèche dès l'instant qu'il évoqua les dieux et Célestia. Ce temple, effleurant le firmament, était un passage obligé pour l'orc à l'indéfectible adoration des Huits, pour toujours en complète harmonie avec les atrocités qu'ils dispensaient au monde entier.
- C'est à Célestia que je me rends.
Nargulg ménagea son poumon par ses réponses courtes. Comprenez qu'un vulgaire éternuement de sa part compliquerait cette lente récupération, ou l'achèverait sur le coup. Sa vie ne tenait qu'à un fil et les pleurs du ciel comptaient alors comme de nouvelles menaces contre le géant. Cette possibilité tenait davantage de la drôlerie qu'autre chose, une taquinerie de plus à mettre sur le compte des divinités. Néanmoins, Nargulg retint cette proposition de son interlocuteur. Le Nouvel Ordre pour sûr, de quoi d'autre s'agissait-il ? Là-haut, au sommet du Sekai, cette organisation dominait probablement le peu de forces vives de feu Shoumei, une étincelle de fanatisme dans cet amoncellement d'anarchie et de cadavres. Sa connaissance de la situation venait principalement de racontars vilipendant les zélotes en question, autant vérifier par lui-même de ce que l'on pouvait y trouver.
- Parle-moi de ta cause, j'en jugerai la valeur.
L'orc, en plus de liquider à la pelle, étiquetait constamment ceux qui croisaient sa route. En fonction de la race d'abord, c'était la première chose sautant aux yeux et celles qu'il abhorrait gagnaient à l'éviter. Au combat ensuite, du haut de ses compétences martiales, il était tout indiqué pour apprécier ou non ses adversaires, surtout quand ils bravaient la mort. Enfin, le jugement du tueur se portait sur ce que l'on découvre dans les cœurs des gens, ce qui les animaient vraiment, car les désirs et valeurs des peuples contaminaient leurs chefs. Les culs-terreux, par exemple, souhaitaient consumer leurs existences monotones dans la paix et la sécurité, les Etats accordaient donc cela en échange d'une soumission à leurs lois et impôts. Le Reike, tenu en haute estime par Nargulg, n'échappait nullement à l'odieuse règle de convenir aux desiderata de la basse et infecte volonté des masses. C'était une nation guerrière assurément, point cruelle à ses yeux et par-dessus tout fer de lance du camp des anti-dieux. C'était un empire défectueux, un autre ennemi à abattre malgré le résidu de sympathie qu'il éprouvait. Le fond de l'affaire se résumait comme suit : les forts n'ont aucun devoir de protection, tendresse et respect à l'intention des faiblards et les déités étaient les magnifiques porte-étendard de cette cause qu'il embrassait totalement. Cette échelle des convictions formait un tout indissociable du caractère de l'orc, qui n'attendait qu'un retour de Dante afin de plaquer sa croyance au bon échelon. Vous saisissez ?
Quelle était la proposition du Nouvel Ordre ? Quels objectifs se fixait-il ? La paix par la terreur ? D'innombrables pensées questionnèrent l'orc solitaire avant que ne tombe la réponse de Dante, et d'ores et déjà il prédit que sur l'essentiel, les dévots restèrent les-mêmes. L'esprit de Nargulg lui rappela les incessants prêches du prêtre qu'il tint pour esclave dans une autre vie... Pas si ancienne que ça. Pourtant, ces prêches étaient à l'origine de sa foi absolue pour les Très-Haut Seigneurs. Malgré tout, le tueur errant s'emparait de ce qui arrangeait sa propre interprétation dans le but assumé d'affermir sa volonté. Il chassa les dires du père la pudeur venu le hanter d'un geste de la tête, surtout qu'il lui fallait encore répondre à propos de la question reikoise, avec sérieux bien que forcément, à la longue, la pression s'effaçait à l'instar de ces nuages laissant place à quelques rayons de soleil. Bordel, ce temps de merde foutait le camp, les arbres du coin n'avaient rien d'abris idéaux en plus de ça.
- Tu trouveras des reikois sur la route de Mael.
Incomplète, la réponse du vilain vagabond se poursuivit peu après un emmerdant contrôle de sa respiration. Bon sang, quel calvaire ce fut de retenir quelque chose d'aussi naturel et inconscient que l'inspiration.
- Je doute que tu aies besoin de moi pour en trouver et les tuer.
L'orc affaiblit tapait à côté en disant cela. Le rival à cornes discutait dettes, chose qu'il feignit de ne pas relever. Frustré d'être, au mieux, ralenti par son handicap, le colosse redoutait l'absence de son allié de toujours : l'odorat. Haïssable condition que ce fut d'être le souffreteux de service. Quoiqu'il ne fût pas seul dans la misère, ce nouveau compagnon d'infortune possédait le bras droit en lambeau et le gauche paraissait pourrir, rongé d'une maladie. Aux dernières nouvelles, Nargulg n'était pas doté des dons de Puantrus en la matière. D'où la question suivante.
- Qu'est-ce qu'il a ton bras gauche ?
À défaut d'être cloué ici, en plein froid, vulnérable et impuissant devant le moindre danger potentiel, autant tailler le bout de gras et en tirer quelque chose d'intéressant.
Invité
Invité
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
La montagne verdâtre a donc un nom, finalement. Un qu'il n'oubliera pas ce qui est déjà une marque de respect en soit de la part de l'Oni, lui qui a un véritable problème avec les appellations et les titres. Il a bien plus de facilité avec les visages, celui de l'Orc est assez singulier pour qu'il reste gravé un bon moment dans son esprit. Il n'a pas besoin de plus, quelques instants d'un combat effréné ont suffi à le convaincre de la valeur de l'individu qu'il a devant lui. Bien qu'il ne le connaisse pas plus que ça, Dante ne s'embête pas à catégoriser les gens par races ou par leurs apparences. Ça lui passe complètement au-dessus de la tête, il juge d'abord un individu à sa force. Physique bien sûr, mais aussi la force sous toutes ses formes parfois bien moins tangibles. Force mentale, résistance, détermination, nature de l'objectif qui anime un individu. C'est un tout, il met tout dans le même sac.
Il penche la tête sur le côté quand son vis-à-vis lui annonce qu'il se rend déjà à Célestia. Un autre membre de l'ordre l'aurait devancé ? Peu probable qu'un autre ait vu la même chose que lui dans son affrontement avec Nargulg. La plupart aurait simplement vu un énième potentiel tueur sanguinaire sans aucune ligne de conduite. Un psychopathe de plus qui n'aurait jamais sa place aux côtés du Haut-Prêtre, trop instable. C'est une possibilité qui se tient, mais Dante n'est pas de ceux-là. Il voit en Nargulg une ferveur guerrière, un immense talent qui n'a rien à faire sur les routes et qui pourrait servir les desseins des Titans. Une force de la nature qui pourrait s'abattre mortellement sur leurs ennemis, si tant est qu'on lui indique où et quand frapper. Pour ce qui est de mesurer sa foi, disons que Dante ne serait pas un très bon juge mais il sait que tout le monde peut finir par voir la lumière comme il l'a fait par le passé. La nécromancienne de X'o-rath ou Seagan sont certainement plus qualifiés que lui à ce sujet. Il plie son bras encore valide et met sa main sur sa hanche.
« Les vrais croyants se réunissent à Célestia, autour du sanctuaire des Divins. Le Divinisme se perd et les hérétiques du Reike entre autre tentent d'imposer leur domination et leur fausse croyance à Shoumei. Le Nouvel Ordre veut rétablir le Divinisme originel au sein du Sekai et veut reconstruire Shoumei. Cela passe par renvoyer l'Empire chez lui en récupérant nos terres. Peu importe que tu sois attaché ou non à Shoumei, mais si tu es un vrai croyant, tu devrais aller à Célestia et songer à nous rejoindre. Tes compétences nous seraient plus qu'utiles. Tu en sauras plus là-bas. »
Il acquiesce pour appuyer ses propres paroles, son explication se voulant aussi simple que possible pour survoler les objectifs de l'ordre. Rien ne lui dit que Nargulg adoptera leurs visions, ce serait inutile d'entrer dans des détails ennuyants sur comment serait gérée la politique de la nouvelle Shoumei si les vrais croyants reprennent leurs terres. On parle d'un futur relativement éloigné si tant est qu'ils ne meurent pas tous en essayant. Il glisse sa main gauche jusqu'à son épaule douloureuse pour essayer tant bien que mal de replacer lui-même son bras en affichant une vilaine grimace sur le visage. Néanmoins, il arrive tout de même à sourire aux remarques suivantes de l'Orc. D'ailleurs, il remarque que celui-ci semble encore avoir du mal à respirer et qu'il lutte encore pour rester debout. Pas peu fier de son dernier coup, il n'en connait pas beaucoup qui auraient survécu à des côtes brisées aussi brutalement. Ce qui le rend encore plus heureux de voir que Nargulg a survécu, d'autant plus qu'il lui a complètement broyé le bras juste avant. Mais la force des deux protagonistes n'est plus sujet à débat.
« Je plaisante. Je m'en cogne des Reikois. Mais t'as pas intérêt à crever ici. On a un combat à finir. »
Il cligne des yeux et marque une petite pause à sa question. Tête en l'air qu'il est, son manteau s'était envolé ou déchiré dans leur affrontement. Alors tout naturellement, son bras était à découvert. Si Nargulg ne rentre déjà pas dans les standards de beauté du Sekai, le flanc gauche de l'Oni n'aide pas non plus. Son bras a ce quelque chose de repoussant ou au moins d'intriguant, dû à la maladie qui le ronge de l'intérieur.
« Hm ? Oh, ça. J'ai choppé une connerie en fouillant un vieux tombeau où j'ai récupéré une épée avec un démon enfermé à l'intérieur. Je sais pas trop ce que c'est exactement. Ça a commencé avec des tâches au début puis ça prend de plus en plus de place mais bon. Tant que ça ne me gêne pas dans mes mouvements, pas de quoi s'affoler. Et c'est pas contagieux si c'est ça que tu te demandes, tu risques rien. »
Une vision des choses bien naïve, la maladie avance plus vite qu'il ne veut bien l'admettre et a clairement vocation à le tuer de l'intérieur. Dante n'a rien d'un mage encore moins d'un soigneur alors aussi fort soit-il, il est parfaitement impuissant face à cette situation alors autant profiter pleinement du temps qu'il lui reste si ça devait s'envenimer du jour au lendemain.
« Et toi, tu viens d'où exactement ? »
CENDRES
Il penche la tête sur le côté quand son vis-à-vis lui annonce qu'il se rend déjà à Célestia. Un autre membre de l'ordre l'aurait devancé ? Peu probable qu'un autre ait vu la même chose que lui dans son affrontement avec Nargulg. La plupart aurait simplement vu un énième potentiel tueur sanguinaire sans aucune ligne de conduite. Un psychopathe de plus qui n'aurait jamais sa place aux côtés du Haut-Prêtre, trop instable. C'est une possibilité qui se tient, mais Dante n'est pas de ceux-là. Il voit en Nargulg une ferveur guerrière, un immense talent qui n'a rien à faire sur les routes et qui pourrait servir les desseins des Titans. Une force de la nature qui pourrait s'abattre mortellement sur leurs ennemis, si tant est qu'on lui indique où et quand frapper. Pour ce qui est de mesurer sa foi, disons que Dante ne serait pas un très bon juge mais il sait que tout le monde peut finir par voir la lumière comme il l'a fait par le passé. La nécromancienne de X'o-rath ou Seagan sont certainement plus qualifiés que lui à ce sujet. Il plie son bras encore valide et met sa main sur sa hanche.
« Les vrais croyants se réunissent à Célestia, autour du sanctuaire des Divins. Le Divinisme se perd et les hérétiques du Reike entre autre tentent d'imposer leur domination et leur fausse croyance à Shoumei. Le Nouvel Ordre veut rétablir le Divinisme originel au sein du Sekai et veut reconstruire Shoumei. Cela passe par renvoyer l'Empire chez lui en récupérant nos terres. Peu importe que tu sois attaché ou non à Shoumei, mais si tu es un vrai croyant, tu devrais aller à Célestia et songer à nous rejoindre. Tes compétences nous seraient plus qu'utiles. Tu en sauras plus là-bas. »
Il acquiesce pour appuyer ses propres paroles, son explication se voulant aussi simple que possible pour survoler les objectifs de l'ordre. Rien ne lui dit que Nargulg adoptera leurs visions, ce serait inutile d'entrer dans des détails ennuyants sur comment serait gérée la politique de la nouvelle Shoumei si les vrais croyants reprennent leurs terres. On parle d'un futur relativement éloigné si tant est qu'ils ne meurent pas tous en essayant. Il glisse sa main gauche jusqu'à son épaule douloureuse pour essayer tant bien que mal de replacer lui-même son bras en affichant une vilaine grimace sur le visage. Néanmoins, il arrive tout de même à sourire aux remarques suivantes de l'Orc. D'ailleurs, il remarque que celui-ci semble encore avoir du mal à respirer et qu'il lutte encore pour rester debout. Pas peu fier de son dernier coup, il n'en connait pas beaucoup qui auraient survécu à des côtes brisées aussi brutalement. Ce qui le rend encore plus heureux de voir que Nargulg a survécu, d'autant plus qu'il lui a complètement broyé le bras juste avant. Mais la force des deux protagonistes n'est plus sujet à débat.
« Je plaisante. Je m'en cogne des Reikois. Mais t'as pas intérêt à crever ici. On a un combat à finir. »
Il cligne des yeux et marque une petite pause à sa question. Tête en l'air qu'il est, son manteau s'était envolé ou déchiré dans leur affrontement. Alors tout naturellement, son bras était à découvert. Si Nargulg ne rentre déjà pas dans les standards de beauté du Sekai, le flanc gauche de l'Oni n'aide pas non plus. Son bras a ce quelque chose de repoussant ou au moins d'intriguant, dû à la maladie qui le ronge de l'intérieur.
« Hm ? Oh, ça. J'ai choppé une connerie en fouillant un vieux tombeau où j'ai récupéré une épée avec un démon enfermé à l'intérieur. Je sais pas trop ce que c'est exactement. Ça a commencé avec des tâches au début puis ça prend de plus en plus de place mais bon. Tant que ça ne me gêne pas dans mes mouvements, pas de quoi s'affoler. Et c'est pas contagieux si c'est ça que tu te demandes, tu risques rien. »
Une vision des choses bien naïve, la maladie avance plus vite qu'il ne veut bien l'admettre et a clairement vocation à le tuer de l'intérieur. Dante n'a rien d'un mage encore moins d'un soigneur alors aussi fort soit-il, il est parfaitement impuissant face à cette situation alors autant profiter pleinement du temps qu'il lui reste si ça devait s'envenimer du jour au lendemain.
« Et toi, tu viens d'où exactement ? »
CENDRES
Invité
Invité
Le temps défilait sans fauter et le tueur prêtait une oreille attentive aux dires de Dante. Statique tel un chêne qu'on ne saurait déraciner, il écoutait et patientait. Les secondes s'écoulèrent et chacune d'elles le rapprochait de la guérison. S'il devinait que sa récupération serait longue, hélas, apporter plus de précision échappait à son domaine d'expertise. Plus vulnérable que jamais et largué en territoire inconnu, avec pour seule certitude que la région était plus dangereuse encore grâce aux dieux, l'orc entraperçut un fil menaçant sur le point d'enserrer un peu plus les deux géants. Des bêtes rôdèrent dans ces bois dont il était l'otage démuni de sa puissance, temporairement du moins. Ces créatures plus ou moins méchantes finiraient bien par les accoster. Quand ça ? Nargulg n'en savait rien et dans son état, il n'y avait pas grand-chose à faire pour prévenir une embuscade animalière. Curieusement, malgré le risque à peu près sérieux, l'attention du vilain orc n'en demeurait que pointée sur l'oni recruteur. Une conséquence des savoureux propos de ce dernier sans doute.
- Shoumei est morte, tire un trait dessus.
Là encore, chacune de ses phrases se ponctuèrent de toute aussi brève inspiration, que d'efforts à fournir afin de bavasser. Merci Dante, les paroles de l'orc seront donc interrompu à tout bout de champ par nul autre que... Nargulg et ce perpétuel filet d'air soutenant sa pitoyable carcasse, indolore malgré tout.
- Ton peuple a été décimé et ce qu'il en reste... S'est détourné des dieux... Pour grossir les rangs de leurs ennemis... Voilà ce qu'il en coûte... De s'être opposés à eux jadis... J'irai à Célestia pour les divins... Par respect pour leur force... Par admiration de l'usage qu'ils en font.
L'orc décrassa ses lèvres crevassées du dos de la main. Un peu de sang y figurait encore et par la suite, sa gueule vira de bord. C'était un mollard qu'il offrit au par terre shoumeien, une mixture tout aussi pourrie que sa cervelle. Un intermède peu ragoûtant fait à la conversation.
- J'entends que toi et les tiens désirez... Chasser le Reike de la région... Je suis curieux de savoir comment.
Sauf intervention divine, un miracle en soit, Shoumei était destinée à être dévorée par le Reike. Une terre dépeuplée est une proie de choix et l'Empire, au faîte de sa puissance, était un prédateur à craindre. À première vue, la naïveté oblige, l'on verrait le géant vert fort défaitiste. Pourtant, les rouages de son esprit combatif et son culte de la victoire ne vacillèrent à aucun moment. La loi du plus fort, dictée par les dieux, broya Shoumei dont les gravats engloutirent le divinisme dans la foulée. Par conséquent, les Huits réprouvèrent la terre de l'oni, son peuple et sa religion. Les actions et jugements des divins furent grandioses et justes par nature. Si l'inutile Shoumei fut l'objet de leur destructeur courroux, à quoi bon la restaurer ? Peut-être trouvera-t-il réponse à Célestia, haut lieu d'adoration des divins. De plus, la curiosité de Nargulg commandait de trouver des érudits susceptibles d'enseigner. Doté de connaissances parcellaires dans tout ce qui échappait à sa passion des combats et à l'entretien de son corps, en apprendre davantage sur les dieux et l'Histoire du monde virait à l'obsession, tant et si bien qu'il n'hésiterait pas, si nécessaire, à se coltiner les dévots, subir leur ton moralisateur et tout le tralala. Temporairement.
- Je ne compte pas rendre l'âme... Va savoir ce qu'en dit la faune locale.
Nous y revoilà. Seul vrai sujet d'importance : survivre. Enfin, jusqu'à ce que Dante parle de démon. Instantanément, un flot d'hostilité remontait et l'animosité griffait sa tronche. Que foutait un putain de démon dans une épée ?!
- Qu'est-ce que t'attends pour détruire cette chose démoniaque ?!
La haine grandit, l'obligation d'annihiler les plus haïssables ennemis des dieux conduisit Nargulg à se mouvoir mollement à ses risques et périls. Le danger de mort se manifesta sitôt qu'il leva le poing en direction de l'oni, son souffle non maîtrisé provoquait alors une succession de défaillance. La fière machine à tuer s'effondra d'elle-même, bonne qu'à souiller la terre de ses régurgitations. Dégoulinant de sueur et pathétique à en crever, c'était au prix de grands efforts qu'il se redressa face à Dante. Amer. Pour sûr, il pouvait l'être. Grand adepte du mépris de la faiblesse sous toutes ses formes, cet épisode douloureux pour l'ego avait de quoi le remettre à sa place. Plutôt que de questionner les fondations de ce qu'était sa vie depuis toujours, les chaînes de l'éducation impitoyable qu'il reçut autrefois consolidèrent leur emprise au cœur d'un orc déjà tout acquis à la cause de la puissance par la force. Mais de force l'en voici privé. Au moins était-il revenu à lui, étrangement sujet au mal du pays. C'est que, contrairement à la plupart des gens de la surface, les frères de Nargulg partageaient son goût des combats à mort, de la violence permanente, de la loi du plus fort dans ce qu'elle a de plus élémentaire : la barbarie. Peut-être y avait-il du bon à rester cloîtré sous terre avec eux, épargné des incessantes jérémiades des gens de la surface. En attendant un éventuel retour auprès de sa méprisable tribu, il devait accorder une réponse à Dante.
- Dessous une montagne républicaine... Il y a énormément d'orcs... C'est de là que je sors.
Malgré leur penchant à se reproduire comme des lapins, les orcs ne quittaient pas leur enclos montagneux. C'était un terrible gâchis de ne pas exploiter la force du nombre pour soumettre et saigner le monde entier. Tant pis, cela ne concernait plus Nargulg de toute façon.
- D'où je viens, on se bat tout le temps... Refuser l'affrontement n'est pas envisageable... Les pleutres ne font pas de vieux os... Ceux qui s'illustrent en massacrant... Sont des champions craints et respectés... Ils peuvent prétendre à de grandes possessions d'esclaves... Et prendre plusieurs femelles.
Un résumé plutôt succinct, fidèle à ce qu'était la tribu de Nargulg : un foutoir pas possible. Pas pour rien qu'il tourna le dos à tout ce beau monde.
- Shoumei est morte, tire un trait dessus.
Là encore, chacune de ses phrases se ponctuèrent de toute aussi brève inspiration, que d'efforts à fournir afin de bavasser. Merci Dante, les paroles de l'orc seront donc interrompu à tout bout de champ par nul autre que... Nargulg et ce perpétuel filet d'air soutenant sa pitoyable carcasse, indolore malgré tout.
- Ton peuple a été décimé et ce qu'il en reste... S'est détourné des dieux... Pour grossir les rangs de leurs ennemis... Voilà ce qu'il en coûte... De s'être opposés à eux jadis... J'irai à Célestia pour les divins... Par respect pour leur force... Par admiration de l'usage qu'ils en font.
L'orc décrassa ses lèvres crevassées du dos de la main. Un peu de sang y figurait encore et par la suite, sa gueule vira de bord. C'était un mollard qu'il offrit au par terre shoumeien, une mixture tout aussi pourrie que sa cervelle. Un intermède peu ragoûtant fait à la conversation.
- J'entends que toi et les tiens désirez... Chasser le Reike de la région... Je suis curieux de savoir comment.
Sauf intervention divine, un miracle en soit, Shoumei était destinée à être dévorée par le Reike. Une terre dépeuplée est une proie de choix et l'Empire, au faîte de sa puissance, était un prédateur à craindre. À première vue, la naïveté oblige, l'on verrait le géant vert fort défaitiste. Pourtant, les rouages de son esprit combatif et son culte de la victoire ne vacillèrent à aucun moment. La loi du plus fort, dictée par les dieux, broya Shoumei dont les gravats engloutirent le divinisme dans la foulée. Par conséquent, les Huits réprouvèrent la terre de l'oni, son peuple et sa religion. Les actions et jugements des divins furent grandioses et justes par nature. Si l'inutile Shoumei fut l'objet de leur destructeur courroux, à quoi bon la restaurer ? Peut-être trouvera-t-il réponse à Célestia, haut lieu d'adoration des divins. De plus, la curiosité de Nargulg commandait de trouver des érudits susceptibles d'enseigner. Doté de connaissances parcellaires dans tout ce qui échappait à sa passion des combats et à l'entretien de son corps, en apprendre davantage sur les dieux et l'Histoire du monde virait à l'obsession, tant et si bien qu'il n'hésiterait pas, si nécessaire, à se coltiner les dévots, subir leur ton moralisateur et tout le tralala. Temporairement.
- Je ne compte pas rendre l'âme... Va savoir ce qu'en dit la faune locale.
Nous y revoilà. Seul vrai sujet d'importance : survivre. Enfin, jusqu'à ce que Dante parle de démon. Instantanément, un flot d'hostilité remontait et l'animosité griffait sa tronche. Que foutait un putain de démon dans une épée ?!
- Qu'est-ce que t'attends pour détruire cette chose démoniaque ?!
La haine grandit, l'obligation d'annihiler les plus haïssables ennemis des dieux conduisit Nargulg à se mouvoir mollement à ses risques et périls. Le danger de mort se manifesta sitôt qu'il leva le poing en direction de l'oni, son souffle non maîtrisé provoquait alors une succession de défaillance. La fière machine à tuer s'effondra d'elle-même, bonne qu'à souiller la terre de ses régurgitations. Dégoulinant de sueur et pathétique à en crever, c'était au prix de grands efforts qu'il se redressa face à Dante. Amer. Pour sûr, il pouvait l'être. Grand adepte du mépris de la faiblesse sous toutes ses formes, cet épisode douloureux pour l'ego avait de quoi le remettre à sa place. Plutôt que de questionner les fondations de ce qu'était sa vie depuis toujours, les chaînes de l'éducation impitoyable qu'il reçut autrefois consolidèrent leur emprise au cœur d'un orc déjà tout acquis à la cause de la puissance par la force. Mais de force l'en voici privé. Au moins était-il revenu à lui, étrangement sujet au mal du pays. C'est que, contrairement à la plupart des gens de la surface, les frères de Nargulg partageaient son goût des combats à mort, de la violence permanente, de la loi du plus fort dans ce qu'elle a de plus élémentaire : la barbarie. Peut-être y avait-il du bon à rester cloîtré sous terre avec eux, épargné des incessantes jérémiades des gens de la surface. En attendant un éventuel retour auprès de sa méprisable tribu, il devait accorder une réponse à Dante.
- Dessous une montagne républicaine... Il y a énormément d'orcs... C'est de là que je sors.
Malgré leur penchant à se reproduire comme des lapins, les orcs ne quittaient pas leur enclos montagneux. C'était un terrible gâchis de ne pas exploiter la force du nombre pour soumettre et saigner le monde entier. Tant pis, cela ne concernait plus Nargulg de toute façon.
- D'où je viens, on se bat tout le temps... Refuser l'affrontement n'est pas envisageable... Les pleutres ne font pas de vieux os... Ceux qui s'illustrent en massacrant... Sont des champions craints et respectés... Ils peuvent prétendre à de grandes possessions d'esclaves... Et prendre plusieurs femelles.
Un résumé plutôt succinct, fidèle à ce qu'était la tribu de Nargulg : un foutoir pas possible. Pas pour rien qu'il tourna le dos à tout ce beau monde.
Invité
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Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
L'Oni de son côté ne dispose pas d'un odorat surdéveloppé comme celui de l'Orc, mais il est suffisamment attentif pour capter des mouvements suspects dans la forêt environnante ou entendre le bois se craquer sous le poids d'un quelconque animal assez idiot pour croire qu'il est le prédateur le plus dangereux du secteur. Pour le moment, il n'y prête pas plus d'attention que ça. Leur précédent combat et notamment le premier coup d'épée de Nargulg a veillé à la déforestation d'une partie des Pins d'Argents pourtant si sacrée dans la région. Puisque la zone est plutôt bien dégagée, ils devraient voir venir un coup fourré si ça devait arriver. Il écoute à nouveau l'Orc, dans cette passation de dialogue entre eux, un sujet qui l'anime tout particulièrement.
« Tu as raison, Shoumei est morte. Et de toi à moi, je m'en fous. J'étais un habitant des Rôcheuses. Avant la guerre, personne ne s'est jamais intéréssé à nous. On vivait reclus de la société, comme des parias. C'était une vie simple mais une vie heureuse, je pouvais chasser et me défouler à loisir. Je n'ai jamais rien eu à foutre de Shoumei ni de ses grandes villes. »
C'est à croire que Dante est plus facile à convaincre qu'on aurait pu le penser. Enfin, ce n'est qu'un constat. Aussi simple qu'il est vrai, l'Oni lui concède volontiers cette partie de la conversation avant de rebondir.
« Les Divins ont décidé de punir les hérétiques et apostats. La corruption gangrènait Shoumei, cette nation autrefois si sainte se détournait peu à peu des Dieux. Et ils l'ont bien mérité. La destruction de Shoumei n'est pas une calamité, c'est une rédemption. Mais tu as tort. Tous ne se sont pas détournés des Dieux, les vrais croyants se réunissent à Célestia sous l'égide des Tout-puissants eux-mêmes. Ils sont de plus en plus nombreux chaque jour, va et tu verras de tes propres yeux. Concernant le Reike, leur tour viendra tôt ou tard. »
Voilà où repose la différence la plus importante entre l'Oni et l'Orc : la morale. Si on peut les résumer à des brutes un peu écervelés sur les bords qui préfèrent cogner avant de réfléchir, en réalité ce sont simplement deux êtres qui ne respectent que la force d'un individu quel qu'il soit. La plus ancienne règle et aussi la plus juste, la loi du plus fort dans son art le plus noble et le plus brutal. En ça, ils sont assez similaires. La différence étant que si Nargulg met sa force uniquement à son propre service, soumettant et écrasant les plus faibles sur son chemin si nécessaire, Dante lui pense que sa force doit servir avant tout à protéger les plus faibles et les plus démunis. Il refuse d'abandonner les petites gens à un sort qu'ils n'ont pas choisi et qui ne relève pas directement du jugement des Divins. Qui a tort et qui a raison sur ce point ? Peu importe, car ce n'est qu'une question de point de vue après tout. Le Reike enferme et persécute les élus qui ont survécu à l'anarchie simplement à cause de leurs croyances et cela devrait être normal ? Hors de question.
Il note à quel point la simple mention d'un Démon, enfermé qui plus est, énerve Nargulg. Il connait le passif de cette race avec les Titans, évidemment. Mais les temps ont bien changé depuis. Peut-on vraiment affirmer que les Démons sont toujours les ennemis naturels des Dieux ou encore que les Anges et Valkyries sont encore tous et toutes des armes à leurs services ? Rien n'est moins sûr. Kar'ath en l'occurrence est un bien mauvais exemple pour confirmer sa pensée, il est bel et bien l'ennemi naturel des Titans. Il l'était par le passé, il l'est aujourd'hui et il le sera jusqu'à son dernier soupir bien qu'il soit cantonné à un rôle assez inoffensif dans sa prison tranchante. Les doutes de l'Orc sont plus que justifiées même si l'Oni refuse de le voir pour le moment. Lorsque l'Orc lève à nouveau son poing, il le croit capable et assez motivé pour reprendre là où ils se sont arrêtés dans leur affrontement. Déception passagère sur son visage lorsque Nargulg crache à nouveau ses tripes devant lui. Dante se maudirait presque d'avoir frappé si fort, il s'est privé d'une fin de combat mémorable.
« T'en fais pas pour ça ! Il a été vaincu il y a très longtemps par les fidèles des Divins. Les Titans pour le punir ont décidés d'un châtiment pire que la mort. Ils l'ont enfermés pour l'éternité dans cette épée, contraint à servir d'arme pour ceux qu'il a osé défier. Maintenant, je suis son gardien et manieur. »
Il tourne brièvement le regard vers l'épée dans son dos, s'attendant à ce que Kar'ath réagisse comme à son habitude. Il n'en fit rien, curieusement. Préférant se murer dans son silence. Ceci dit, que pourrait-il bien dire à deux divinistes convaincus ? Il doit secrètement espérer que Nargulg élimine Dante et une fois encore, il va être bien déçu. Ce ne sont pas les occasions qui manquent pourtant, l'Oni a le goût du danger inconsidéré. Puisque le Démon ne réagit pas, Dante redonne toute son attention à l'Orc quand il lui parle de son petit chez lui. Un semblant de société où le plus fort règne et fait absolument ce qu'il veut ? Absolument adorable, cela sonne presque comme un rêve pour Dante.
« Sérieux ?! Et pourquoi t'es parti, ça a l'air pas mal par chez toi ! Qu'est-ce qui s'est passé, t'as trouvé plus fort que toi là-bas ? Tu me donnes encore plus envie d'y aller. La République hein ? Dis-moi, les autres orcs, ils prient aussi les Divins comme toi ? »
Il se gratte le menton à la perspective de pouvoir rallier toute une tribu d'Orc pro-diviniste qui déferleraient avec lui sur les hérétiques et les faux croyants du Sekai. Un peu utopique et naïf de sa part, mais ce serait une force de frappe non négligeable pour le Nouvel Ordre. Et puis, même s'il ne peut pas les rallier à sa cause, au vu de comment Nargulg est un adversaire redoutable, le reste de son clan devrait lui offrir un défi plus que digne de ce nom. Une optique des plus réjouissantes alors qu'un petit sourire réapparait sur son visage à l'idée d'un autre affrontement capable de stimuler tout son être.
CENDRES
« Tu as raison, Shoumei est morte. Et de toi à moi, je m'en fous. J'étais un habitant des Rôcheuses. Avant la guerre, personne ne s'est jamais intéréssé à nous. On vivait reclus de la société, comme des parias. C'était une vie simple mais une vie heureuse, je pouvais chasser et me défouler à loisir. Je n'ai jamais rien eu à foutre de Shoumei ni de ses grandes villes. »
C'est à croire que Dante est plus facile à convaincre qu'on aurait pu le penser. Enfin, ce n'est qu'un constat. Aussi simple qu'il est vrai, l'Oni lui concède volontiers cette partie de la conversation avant de rebondir.
« Les Divins ont décidé de punir les hérétiques et apostats. La corruption gangrènait Shoumei, cette nation autrefois si sainte se détournait peu à peu des Dieux. Et ils l'ont bien mérité. La destruction de Shoumei n'est pas une calamité, c'est une rédemption. Mais tu as tort. Tous ne se sont pas détournés des Dieux, les vrais croyants se réunissent à Célestia sous l'égide des Tout-puissants eux-mêmes. Ils sont de plus en plus nombreux chaque jour, va et tu verras de tes propres yeux. Concernant le Reike, leur tour viendra tôt ou tard. »
Voilà où repose la différence la plus importante entre l'Oni et l'Orc : la morale. Si on peut les résumer à des brutes un peu écervelés sur les bords qui préfèrent cogner avant de réfléchir, en réalité ce sont simplement deux êtres qui ne respectent que la force d'un individu quel qu'il soit. La plus ancienne règle et aussi la plus juste, la loi du plus fort dans son art le plus noble et le plus brutal. En ça, ils sont assez similaires. La différence étant que si Nargulg met sa force uniquement à son propre service, soumettant et écrasant les plus faibles sur son chemin si nécessaire, Dante lui pense que sa force doit servir avant tout à protéger les plus faibles et les plus démunis. Il refuse d'abandonner les petites gens à un sort qu'ils n'ont pas choisi et qui ne relève pas directement du jugement des Divins. Qui a tort et qui a raison sur ce point ? Peu importe, car ce n'est qu'une question de point de vue après tout. Le Reike enferme et persécute les élus qui ont survécu à l'anarchie simplement à cause de leurs croyances et cela devrait être normal ? Hors de question.
Il note à quel point la simple mention d'un Démon, enfermé qui plus est, énerve Nargulg. Il connait le passif de cette race avec les Titans, évidemment. Mais les temps ont bien changé depuis. Peut-on vraiment affirmer que les Démons sont toujours les ennemis naturels des Dieux ou encore que les Anges et Valkyries sont encore tous et toutes des armes à leurs services ? Rien n'est moins sûr. Kar'ath en l'occurrence est un bien mauvais exemple pour confirmer sa pensée, il est bel et bien l'ennemi naturel des Titans. Il l'était par le passé, il l'est aujourd'hui et il le sera jusqu'à son dernier soupir bien qu'il soit cantonné à un rôle assez inoffensif dans sa prison tranchante. Les doutes de l'Orc sont plus que justifiées même si l'Oni refuse de le voir pour le moment. Lorsque l'Orc lève à nouveau son poing, il le croit capable et assez motivé pour reprendre là où ils se sont arrêtés dans leur affrontement. Déception passagère sur son visage lorsque Nargulg crache à nouveau ses tripes devant lui. Dante se maudirait presque d'avoir frappé si fort, il s'est privé d'une fin de combat mémorable.
« T'en fais pas pour ça ! Il a été vaincu il y a très longtemps par les fidèles des Divins. Les Titans pour le punir ont décidés d'un châtiment pire que la mort. Ils l'ont enfermés pour l'éternité dans cette épée, contraint à servir d'arme pour ceux qu'il a osé défier. Maintenant, je suis son gardien et manieur. »
Il tourne brièvement le regard vers l'épée dans son dos, s'attendant à ce que Kar'ath réagisse comme à son habitude. Il n'en fit rien, curieusement. Préférant se murer dans son silence. Ceci dit, que pourrait-il bien dire à deux divinistes convaincus ? Il doit secrètement espérer que Nargulg élimine Dante et une fois encore, il va être bien déçu. Ce ne sont pas les occasions qui manquent pourtant, l'Oni a le goût du danger inconsidéré. Puisque le Démon ne réagit pas, Dante redonne toute son attention à l'Orc quand il lui parle de son petit chez lui. Un semblant de société où le plus fort règne et fait absolument ce qu'il veut ? Absolument adorable, cela sonne presque comme un rêve pour Dante.
« Sérieux ?! Et pourquoi t'es parti, ça a l'air pas mal par chez toi ! Qu'est-ce qui s'est passé, t'as trouvé plus fort que toi là-bas ? Tu me donnes encore plus envie d'y aller. La République hein ? Dis-moi, les autres orcs, ils prient aussi les Divins comme toi ? »
Il se gratte le menton à la perspective de pouvoir rallier toute une tribu d'Orc pro-diviniste qui déferleraient avec lui sur les hérétiques et les faux croyants du Sekai. Un peu utopique et naïf de sa part, mais ce serait une force de frappe non négligeable pour le Nouvel Ordre. Et puis, même s'il ne peut pas les rallier à sa cause, au vu de comment Nargulg est un adversaire redoutable, le reste de son clan devrait lui offrir un défi plus que digne de ce nom. Une optique des plus réjouissantes alors qu'un petit sourire réapparait sur son visage à l'idée d'un autre affrontement capable de stimuler tout son être.
CENDRES
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Quelques heures. C'était tout ce dont il avait besoin. Quelques heures puis Nargulg sera remis sur pieds. Quelques heures ?! C'était déjà trop demander à notre colosse tenté de régler son souci de côtes manuellement. Qu'il en soit ainsi, l'orc rongera son frein jusqu'à ce que la restauration soit faite. Ses iris ambrés sondèrent les moindres faits et gestes de son interlocuteur. Faible mais fier, le tueur redressa le menton tandis qu'il récura la couche de terre humide souillant ses pognes. Paumes contres paumes et tout en douceur. Dès lors, l'allure du tueur dissimulait un état de santé vétuste. Piètre prestation constamment trahie par le sinistre sifflement d'une respiration saccadée, encore. La futaie malmenée rendait possible à Nargulg de mater du coin de l'œil son barda abandonné à quelques pas d'ici. Génial. Le paquetage tout autant esquinté que lui attendait son porteur. À bien y repenser, aucune de ses possessions ne fut correctement préservées durant son périple. Était-ce vraiment important ? Du tout. Shoumei non plus, ce n'était pas grand-chose. Les nations dans leur globalité ne pesaient pas bien lourd. L'on savait Nargulg capable d'admirer les grands accomplissements des unes et des autres, de s'émerveiller aux pieds des splendeurs qu'elles abritaient en leur sein et bien des monuments valant le détour, certes. Ceci uniquement parce que rien de comparable n'existait au cœur des monts d'où il s'était extirpé. Néanmoins, le Sekai dépassait les nations. Les dieux ne se restreignirent pas aux frontières d'une patrie, être de leur côté, c'était l'assurance d'un Sekai fait terrain de jeu au service des puissants et l'avènement de la loi du plus fort, une bonne fois pour toutes. Là-dessus, les nations n'étaient qu'objets de pillages et carnages de toute sorte. De justes actions afin d'amoindrir les forces ennemies et de renforcer l'action divine dans l'élan de barbarie adulé par Nargulg.
Assurément, c'était dans la barbarie qu'il escomptait rejoindre les divins. De rudes combats, tels que celui en suspens entre les deux adorateurs du moment, permirent d'ascendre jusqu'aux Très-Hauts Maîtres. Donner la mort ou périr au terme d'un âpre affrontement, transfigurait la sauvagerie dont elle découlait en quelque chose de nettement supérieur. Un joyau fait de sang, de sueur, de joie et de trépas. Car la mort était une libération pour l'âme et la trouver au combat était un anoblissement en soi. Les "vrais croyants", évoqués par Dante irritèrent un sourcil de Nargulg quand, déjà, parler de rédemption plus tôt provoqua un léger spasme dessous une paupière noircit de saleté. L'averse n'avait semble-t-il pas totalement débarbouillée le pas très gentil monsieur vert.
- Je t'avertis... Si par "vrais croyants" tu parles de... Ces types n'ayant que la passivité pour eux... Préférants se complaire dans l'inaction à vivre d'amour et d'eau fraîche... Alors... Je ne m'attarderai pas... Croire et prier, c'est à la portée de tous... Être à la hauteur du défi lancé par les dieux... Ne l'est pas.
Le mépris de l'orc ne sortait point de nulle part, ce n'était pas une vue de l'esprit tant il comprenait parfaitement les tenants et aboutissants de l'ascétisme diviniste. Il eut tout le loisir d'observer la chose par le passé puis, de constater les ravages de celle-ci sur le corps. Là où les pratiquants d'une telle discipline s'infligeaient un nécessaire sacrifice de soi, une dégradation physique, prétendument bénéfique à une quête spirituelle. Nargulg discernait un dévoiement fait au devoir d'abreuver l'âme convenablement. Le corps, plutôt que de l'astreindre avec des privations requiert un renforcement continue et une vigilance à toute épreuve contre tout ce qui attenterait à la vitalité. Livré au monde de l'action, au cœur d'un combat sans merci, le corps et l'ardeur qui en émane devenaient un moyen d'accéder à ce qui surpassait la vie elle-même. De fait, Nargulg introduisait une hiérarchie avec d'un côté les héros capables de franchir les portes du domaine céleste, d'en conquérir les étendues invisibles par l'épée et le sang versé. Ensuite, il y avait les autres. Les incapables, les faibles. Ces laissés-pour-compte des conflits qu'un guerrier de la trempe de l'orc répugnait à l'idée qu'ils puissent être atteints d'une quelconque grâce divine. Quelqu'un de taquin pourrait justement affirmer, que la démarcation entre la vie monacale des uns et la ferveur guerrière du tueur tenait à rien tant, pour les premiers comme pour lui, le but était le même. Seul le moyen différait, tout simplement. Pareille plaisanterie aurait de quoi enrager l'orc catégorique sur la question. Non, il ne reconnaîtrait pas une quelconque proximité avec la prêtraille et leurs ouailles. Si point commun il y a, les désaccords étaient plus nombreux, à commencer par son art de vivre aux antipodes de moult préceptes divinistes.
La nuque du monstre craqua, un maigre effet second d'une paire de rotations de la tête, comme pour troubler le pénible calme enveloppant la scène après l'explication de Dante sur cette affaire démoniaque. C'était bel et bien une affaire, quelque chose à ne pas glisser sous le tapis de l'ignorance. Condamné à servir la divine cause, le détritus prisonnier de l'épée dévorait le corps de Dante. L'oni l'admit, c'était en mettant la main dessus qu'il contracta la maladie. Curieuse coïncidence ! Sérieusement. Reconnaître la source de ce mal n'exigeait pas de sortir d'une grande école de la République. La langue du géant verdâtre claqua le palais, l'agacement signifié par l'onomatopée persistait après lui.
- T'en connais beaucoup des matons... Qui se font bouffer par leur taulard ?... Je vais te dire... D'ici peu, je serai en grande forme... Mais toi... T'en seras encore à porter les stigmates... De ton démon de poche... Qu'il soit enfermé pour le bon plaisir des divins Maîtres, d'accord... Donner à un ennemi l'opportunité de nuire... Non... Autant le détruire.
Les articulations de Nargulg crépitèrent. De ses larges épaules aux épaisses chevilles, toutes furent soumises aux essais de l'orc mollasson. Pointilleux pour tout ce qui a trait à sa santé, il confirmait sans moufter qu'à l'exception du poumon patraque, tout allait "bien". Plus ou moins quoi. Puisqu'il n'était pas apte à régler le compte de l'oni et de son compagnon démoniaque, l'abject Nargulg tourna les talons pour dénicher son outre du grossier bagage. Le sol fangeux n'avait que trop recouvert son attirail, néanmoins, il put se rincer le gosier de flotte. Sachant que Dante attendait de lui un combat hors du commun, c'était l'esprit tranquille que l'orc se désaltéra. Mais, la curiosité de l'oni submergeait le vilain de questions. Quelle idée à la con que de trop ouvrir la gueule sur sa vie d'orc.
- J'ai dompté ma tribu... Hélas, pour massacrer et soumettre les peuples et les races de la surface... Il faut une véritable armée... Pour constituer cette armée... Il faut recruter d'autres clans.
Celui qui était revenu de cette désillusion jeta sa macabre ambition sans sourciller, le récit d'un échec présenté avec aplomb. Nul doute que s'ils voyaient Nargulg dans cet état, ses frères et cousins ne souffriraient d'aucun scrupule pour l'abattre.
- Ils ne veulent rien entendre... Ils aiment pourrir sous terre... Parce que c'est ce qu'ils font depuis toujours... M'engager dans des guerres ouvertes contre mes cousins... Et soumettre leurs hordes... Ça m'aurait pris dix ans au bas mot... Je n'ai pas une décennie, ou plus, à donner... À la cause de ma race... J'en suis parti parce qu'il n'y avait plus rien à en tirer.
Quant à savoir si les orcs dessous la montage républicaine étaient de bons divinistes. Sacré blague ! Imaginer les siens en fidèles l'amusait un temps, car cela n'avait rien d'envisageable. La violence est déifiée oui, inconsciemment. Il n'y avait pas d'autel ni de temple dédié à la brutalité. L'action se suffisait à elle-même. Il n'y avait que comme cela que Nargulg honorait les divins. On ne les atteignait pas en implorant pardon, genoux à terre, les mains jointes, la tête tournée vers le ciel. L'action seule importait vraiment et l'action, c'était le combat et la mise à mort.
- On ne prie pas... On se bat... C'est tout... Il n'y a pas de religion chez moi... Seulement la force.
Assurément, c'était dans la barbarie qu'il escomptait rejoindre les divins. De rudes combats, tels que celui en suspens entre les deux adorateurs du moment, permirent d'ascendre jusqu'aux Très-Hauts Maîtres. Donner la mort ou périr au terme d'un âpre affrontement, transfigurait la sauvagerie dont elle découlait en quelque chose de nettement supérieur. Un joyau fait de sang, de sueur, de joie et de trépas. Car la mort était une libération pour l'âme et la trouver au combat était un anoblissement en soi. Les "vrais croyants", évoqués par Dante irritèrent un sourcil de Nargulg quand, déjà, parler de rédemption plus tôt provoqua un léger spasme dessous une paupière noircit de saleté. L'averse n'avait semble-t-il pas totalement débarbouillée le pas très gentil monsieur vert.
- Je t'avertis... Si par "vrais croyants" tu parles de... Ces types n'ayant que la passivité pour eux... Préférants se complaire dans l'inaction à vivre d'amour et d'eau fraîche... Alors... Je ne m'attarderai pas... Croire et prier, c'est à la portée de tous... Être à la hauteur du défi lancé par les dieux... Ne l'est pas.
Le mépris de l'orc ne sortait point de nulle part, ce n'était pas une vue de l'esprit tant il comprenait parfaitement les tenants et aboutissants de l'ascétisme diviniste. Il eut tout le loisir d'observer la chose par le passé puis, de constater les ravages de celle-ci sur le corps. Là où les pratiquants d'une telle discipline s'infligeaient un nécessaire sacrifice de soi, une dégradation physique, prétendument bénéfique à une quête spirituelle. Nargulg discernait un dévoiement fait au devoir d'abreuver l'âme convenablement. Le corps, plutôt que de l'astreindre avec des privations requiert un renforcement continue et une vigilance à toute épreuve contre tout ce qui attenterait à la vitalité. Livré au monde de l'action, au cœur d'un combat sans merci, le corps et l'ardeur qui en émane devenaient un moyen d'accéder à ce qui surpassait la vie elle-même. De fait, Nargulg introduisait une hiérarchie avec d'un côté les héros capables de franchir les portes du domaine céleste, d'en conquérir les étendues invisibles par l'épée et le sang versé. Ensuite, il y avait les autres. Les incapables, les faibles. Ces laissés-pour-compte des conflits qu'un guerrier de la trempe de l'orc répugnait à l'idée qu'ils puissent être atteints d'une quelconque grâce divine. Quelqu'un de taquin pourrait justement affirmer, que la démarcation entre la vie monacale des uns et la ferveur guerrière du tueur tenait à rien tant, pour les premiers comme pour lui, le but était le même. Seul le moyen différait, tout simplement. Pareille plaisanterie aurait de quoi enrager l'orc catégorique sur la question. Non, il ne reconnaîtrait pas une quelconque proximité avec la prêtraille et leurs ouailles. Si point commun il y a, les désaccords étaient plus nombreux, à commencer par son art de vivre aux antipodes de moult préceptes divinistes.
La nuque du monstre craqua, un maigre effet second d'une paire de rotations de la tête, comme pour troubler le pénible calme enveloppant la scène après l'explication de Dante sur cette affaire démoniaque. C'était bel et bien une affaire, quelque chose à ne pas glisser sous le tapis de l'ignorance. Condamné à servir la divine cause, le détritus prisonnier de l'épée dévorait le corps de Dante. L'oni l'admit, c'était en mettant la main dessus qu'il contracta la maladie. Curieuse coïncidence ! Sérieusement. Reconnaître la source de ce mal n'exigeait pas de sortir d'une grande école de la République. La langue du géant verdâtre claqua le palais, l'agacement signifié par l'onomatopée persistait après lui.
- T'en connais beaucoup des matons... Qui se font bouffer par leur taulard ?... Je vais te dire... D'ici peu, je serai en grande forme... Mais toi... T'en seras encore à porter les stigmates... De ton démon de poche... Qu'il soit enfermé pour le bon plaisir des divins Maîtres, d'accord... Donner à un ennemi l'opportunité de nuire... Non... Autant le détruire.
Les articulations de Nargulg crépitèrent. De ses larges épaules aux épaisses chevilles, toutes furent soumises aux essais de l'orc mollasson. Pointilleux pour tout ce qui a trait à sa santé, il confirmait sans moufter qu'à l'exception du poumon patraque, tout allait "bien". Plus ou moins quoi. Puisqu'il n'était pas apte à régler le compte de l'oni et de son compagnon démoniaque, l'abject Nargulg tourna les talons pour dénicher son outre du grossier bagage. Le sol fangeux n'avait que trop recouvert son attirail, néanmoins, il put se rincer le gosier de flotte. Sachant que Dante attendait de lui un combat hors du commun, c'était l'esprit tranquille que l'orc se désaltéra. Mais, la curiosité de l'oni submergeait le vilain de questions. Quelle idée à la con que de trop ouvrir la gueule sur sa vie d'orc.
- J'ai dompté ma tribu... Hélas, pour massacrer et soumettre les peuples et les races de la surface... Il faut une véritable armée... Pour constituer cette armée... Il faut recruter d'autres clans.
Celui qui était revenu de cette désillusion jeta sa macabre ambition sans sourciller, le récit d'un échec présenté avec aplomb. Nul doute que s'ils voyaient Nargulg dans cet état, ses frères et cousins ne souffriraient d'aucun scrupule pour l'abattre.
- Ils ne veulent rien entendre... Ils aiment pourrir sous terre... Parce que c'est ce qu'ils font depuis toujours... M'engager dans des guerres ouvertes contre mes cousins... Et soumettre leurs hordes... Ça m'aurait pris dix ans au bas mot... Je n'ai pas une décennie, ou plus, à donner... À la cause de ma race... J'en suis parti parce qu'il n'y avait plus rien à en tirer.
Quant à savoir si les orcs dessous la montage républicaine étaient de bons divinistes. Sacré blague ! Imaginer les siens en fidèles l'amusait un temps, car cela n'avait rien d'envisageable. La violence est déifiée oui, inconsciemment. Il n'y avait pas d'autel ni de temple dédié à la brutalité. L'action se suffisait à elle-même. Il n'y avait que comme cela que Nargulg honorait les divins. On ne les atteignait pas en implorant pardon, genoux à terre, les mains jointes, la tête tournée vers le ciel. L'action seule importait vraiment et l'action, c'était le combat et la mise à mort.
- On ne prie pas... On se bat... C'est tout... Il n'y a pas de religion chez moi... Seulement la force.
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Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Mine de rien, c'est que le temps file lorsqu'on discute des Dieux et des joyeuses atrocités qu'on peut faire en leurs noms. L'adrénaline et la ferveur du combat aussi bref qu'intense était déjà presque complètement retombée sans forcément que l'Oni s'en rende compte. Il n'est pas des plus patients, puisque les os brisés des deux adversaires vont mettre un certain temps à se remettre en place et se remettre comme neuf, il serait sûrement plus judicieux de remettre le dénouement de tout ceci à un autre jour. D'autant plus que l'Oni a changé d'avis sur l'Orc, il n'a pas été difficile à convaincre mais il voit le colosse à la peau verdâtre comme un potentiel allié. Une arme à la solde des Titans, comme il l'est lui-même devenu après la guerre. Il est indéniable qu'il y a des différences majeures dans leurs pratiques et croyances mais peu importe au final, tous les chemins mènent à Célestia.
« Je parle des élus qui ont survécu au jugement divin. Une nation ne peut être composée que de guerrier, bien que je ne serais pas contre. Qui sommes-nous pour médire sur la décision des Divins ? Si les Divins ont décidé de les épargner, alors cela me suffit. Cela devrait être ton cas aussi. Dis-moi, Nargulg. Penses-tu être un croyant et un pratiquant irréprochable ? Chacun a sa façon de vénérer les Tout-puissants. Tout le monde n'est pas capable de se battre comme toi, c'est vrai. Mais es-tu capable de prêcher la bonne parole et de rassembler les foules comme le ferait le Haut-Prêtre ? Es-tu capable de rédiger à la perfection les écrits des Divins et de les rassembler dans des ouvrages sacrés ? Es-tu capable de diriger une nation tout entière, prendre des décisions politiques importantes ? »
Dante s'apprête sûrement à démarrer un débat de sourd, quoi qu'il trouve son vis-à-vis plus loquace et lucide qu'il ne l'aurait pensé de la part d'un Orc. C'est mal de juger et pourtant l'Oni n'est pas du genre à s'attarder sur les apparences car elles sont souvent trompeuses mais force est d'admettre que l'Orc ne fait pas très érudit aux premiers abords. Il se surprend tout de même à pouvoir échanger convenablement, peut-être que cela est dû à la blessure particulièrement handicapante qu'il lui a laissé aux côtes. Il marque un petit temps, laissant l'Orc plaider sa cause s'il le souhaite, dans tous les cas il reprendra pour développer à nouveau sa pensée.
« Toi et moi, nous sommes des guerriers. On est pareil. Nous vénérons nos Dieux à travers nos actes souvent violents, espérant qu'ils observent et s'en délectent. Nous sommes leurs bras armés. Nous sommes ceux qui tenons les armes qui s'abattent sur leurs ennemis et sur les hérétiques. Nous ne sommes pas fait pour tenir une plume ou un livre. D'autres sont plus qualifiés que nous pour ça. Sommes-nous plus méritant pour la simple raison que nous savons nous battre ? Peut-être. Peut-être que tu as raison, mais pourquoi s'embêter avec ça. Les Dieux décident et je me fie entièrement à eux. »
Il se met à la place de l'Orc et peut facilement le comprendre. D'autant plus que celui-ci n'a toujours que connu la violence sous sa montagne. Pourquoi donner de l'intérêt à des faibles incapables de se défendre eux-mêmes ? L'Oni s'est souvent posé la question. Le profond sentiment d'injustice qu'il ressent lorsque les forts profitent des faibles est sûrement à l'origine de son mal-être. Pourquoi quelqu'un de fort s'en prendrait à plus faible que lui au lieu de chercher un défi à sa hauteur ? C'est absolument idiot et quelle perte de temps. Pour Dante, quelqu'un de véritable fort ne cherche pas à asseoir sa domination mais cherche à constamment se mettre à l'épreuve. Quelqu'un de fort qui se repose sur ses acquis deviendra inévitablement quelqu'un de faible alors pourquoi perdre son temps et mettre tant d'effort dans une quête aussi stupide ? Dante n'est pas de ceux-là. Il a décidé de devenir le gardien de la balance de l'équilibre du monde. La passerelle qui relie deux mondes sensiblement différents. Si les forts veulent prendre la voie de la facilité alors ils ne méritent pas leurs statuts et l'Oni se fera un plaisir d'arracher la maladie à la racine. Si les faibles veulent s'émanciper de leurs piètres situations afin de ne plus dépendre de quelqu'un d'autre alors Dante se fera un plaisir à les guider sur le chemin qu'il a emprunté il y a bien des années.
Il ferme et ouvre sa paume de main à plusieurs reprises et de manières régulières afin de contracter les muscles de son bras droit encore souffrant, testant sa sensibilité et constatant lui-même l'avancée des "réparations". Bien trop longues à son goût. Il écoute l'Orc déblatérer à nouveau au sujet de son petit prisonnier dans son dos. Comment lui donner tort, très honnêtement. Il ne peut pas être plus dans le vrai mais, Dante voit cela plutôt comme une épreuve divine. Un test qu'il doit surmonter pour prouver sa foi, un handicape qu'il doit assumer tout en continuant à faire ce qu'il sait faire de mieux. Tuer au nom des Divins. Il hausse négligemment les épaules.
« Je trouve que je m'en suis plutôt bien sorti contre toi, avec un bras dans cet état. Il se trouve que j'ai été désigné pour cette tâche car personne d'autre n'en était capable. Apparemment. Il aurait été bien malvenu de refuser cette quête divine. Les Dieux me mettent à l'épreuve, ils veulent sûrement voir si je suis à la hauteur. Je n'ai aucune intention de mourir et puis je n'ai aucune compétence dans le domaine de la magie alors ce n'est pas comme si je pouvais y faire quelque chose. Si l'épée est une prison, est-ce bien raisonnable de détruire le sceau qui le maintient dans cet état ? »
Il se gratte le menton, songeur au sujet de ce qu'il devrait faire au sujet de son bras ou du démon. Bien qu'il sache déjà qu'abandonner l'épée n'est pas une option, il devra trouver un moyen d'arranger la situation avant qu'elle ne s'aggrave. Plus tôt qu'il ne le pense d'ailleurs. Il pose à nouveau ses yeux sombres sur l'Orc, souriant alors qu'une idée lui traverse l'esprit.
« Dans ce cas, passons un accord. Tu es fort. Je t'aime bien, Nargulg. Marche avec moi, assure mes arrières et j'assurerais les tiennes en échange. Si je meurs en chemin, c'est que j'étais trop faible pour assouvir la volonté des Dieux. Tant pis. La responsabilité de l'épée sera la tienne, je te la confie. Tu pourras la détruire une bonne fois pour toute. Ou lui trouver un nouveau tombeau pour l'éternité. Enfin, fais comme tu veux. Ce sera plus mon problème, je serais mort. En attendant, on pourra reprendre là où on s'est arrêté. Tu en dis quoi ? »
Spontanément, le colosse à l'épiderme grisâtre vient tendre son bras gauche à l'allure maladive vers son alter égo. Non pas pour le frapper mais bien pour ponctuer sa proposition. Paume de main ouverte, lui offrant la possibilité de s'en saisir ou de simplement refuser comme il lui plaira. Il ne rebondit pas spécialement sur le sujet de son clan d'Orc, il en sait suffisamment et se contente d'hocher la tête ou de pousser des petits grognements d'approbations à certains de ses dires. Nargulg serait donc une perle rare dans un paysage de violence. Il a jugé que sa route le menait loin de son clan et qu'il n'avait plus rien à tirer de cette situation. Il respecte sa décision et s'il n'a pas trouvé son bonheur là-bas, il n'y a peu de chance que Dante trouve un intérêt à partir à la rencontre d'une horde incontrôlable d'Orc qui visiblement ne sont pas très motivés à s'intéresser aux affaires de la surface. Dommage.
CENDRES
« Je parle des élus qui ont survécu au jugement divin. Une nation ne peut être composée que de guerrier, bien que je ne serais pas contre. Qui sommes-nous pour médire sur la décision des Divins ? Si les Divins ont décidé de les épargner, alors cela me suffit. Cela devrait être ton cas aussi. Dis-moi, Nargulg. Penses-tu être un croyant et un pratiquant irréprochable ? Chacun a sa façon de vénérer les Tout-puissants. Tout le monde n'est pas capable de se battre comme toi, c'est vrai. Mais es-tu capable de prêcher la bonne parole et de rassembler les foules comme le ferait le Haut-Prêtre ? Es-tu capable de rédiger à la perfection les écrits des Divins et de les rassembler dans des ouvrages sacrés ? Es-tu capable de diriger une nation tout entière, prendre des décisions politiques importantes ? »
Dante s'apprête sûrement à démarrer un débat de sourd, quoi qu'il trouve son vis-à-vis plus loquace et lucide qu'il ne l'aurait pensé de la part d'un Orc. C'est mal de juger et pourtant l'Oni n'est pas du genre à s'attarder sur les apparences car elles sont souvent trompeuses mais force est d'admettre que l'Orc ne fait pas très érudit aux premiers abords. Il se surprend tout de même à pouvoir échanger convenablement, peut-être que cela est dû à la blessure particulièrement handicapante qu'il lui a laissé aux côtes. Il marque un petit temps, laissant l'Orc plaider sa cause s'il le souhaite, dans tous les cas il reprendra pour développer à nouveau sa pensée.
« Toi et moi, nous sommes des guerriers. On est pareil. Nous vénérons nos Dieux à travers nos actes souvent violents, espérant qu'ils observent et s'en délectent. Nous sommes leurs bras armés. Nous sommes ceux qui tenons les armes qui s'abattent sur leurs ennemis et sur les hérétiques. Nous ne sommes pas fait pour tenir une plume ou un livre. D'autres sont plus qualifiés que nous pour ça. Sommes-nous plus méritant pour la simple raison que nous savons nous battre ? Peut-être. Peut-être que tu as raison, mais pourquoi s'embêter avec ça. Les Dieux décident et je me fie entièrement à eux. »
Il se met à la place de l'Orc et peut facilement le comprendre. D'autant plus que celui-ci n'a toujours que connu la violence sous sa montagne. Pourquoi donner de l'intérêt à des faibles incapables de se défendre eux-mêmes ? L'Oni s'est souvent posé la question. Le profond sentiment d'injustice qu'il ressent lorsque les forts profitent des faibles est sûrement à l'origine de son mal-être. Pourquoi quelqu'un de fort s'en prendrait à plus faible que lui au lieu de chercher un défi à sa hauteur ? C'est absolument idiot et quelle perte de temps. Pour Dante, quelqu'un de véritable fort ne cherche pas à asseoir sa domination mais cherche à constamment se mettre à l'épreuve. Quelqu'un de fort qui se repose sur ses acquis deviendra inévitablement quelqu'un de faible alors pourquoi perdre son temps et mettre tant d'effort dans une quête aussi stupide ? Dante n'est pas de ceux-là. Il a décidé de devenir le gardien de la balance de l'équilibre du monde. La passerelle qui relie deux mondes sensiblement différents. Si les forts veulent prendre la voie de la facilité alors ils ne méritent pas leurs statuts et l'Oni se fera un plaisir d'arracher la maladie à la racine. Si les faibles veulent s'émanciper de leurs piètres situations afin de ne plus dépendre de quelqu'un d'autre alors Dante se fera un plaisir à les guider sur le chemin qu'il a emprunté il y a bien des années.
Il ferme et ouvre sa paume de main à plusieurs reprises et de manières régulières afin de contracter les muscles de son bras droit encore souffrant, testant sa sensibilité et constatant lui-même l'avancée des "réparations". Bien trop longues à son goût. Il écoute l'Orc déblatérer à nouveau au sujet de son petit prisonnier dans son dos. Comment lui donner tort, très honnêtement. Il ne peut pas être plus dans le vrai mais, Dante voit cela plutôt comme une épreuve divine. Un test qu'il doit surmonter pour prouver sa foi, un handicape qu'il doit assumer tout en continuant à faire ce qu'il sait faire de mieux. Tuer au nom des Divins. Il hausse négligemment les épaules.
« Je trouve que je m'en suis plutôt bien sorti contre toi, avec un bras dans cet état. Il se trouve que j'ai été désigné pour cette tâche car personne d'autre n'en était capable. Apparemment. Il aurait été bien malvenu de refuser cette quête divine. Les Dieux me mettent à l'épreuve, ils veulent sûrement voir si je suis à la hauteur. Je n'ai aucune intention de mourir et puis je n'ai aucune compétence dans le domaine de la magie alors ce n'est pas comme si je pouvais y faire quelque chose. Si l'épée est une prison, est-ce bien raisonnable de détruire le sceau qui le maintient dans cet état ? »
Il se gratte le menton, songeur au sujet de ce qu'il devrait faire au sujet de son bras ou du démon. Bien qu'il sache déjà qu'abandonner l'épée n'est pas une option, il devra trouver un moyen d'arranger la situation avant qu'elle ne s'aggrave. Plus tôt qu'il ne le pense d'ailleurs. Il pose à nouveau ses yeux sombres sur l'Orc, souriant alors qu'une idée lui traverse l'esprit.
« Dans ce cas, passons un accord. Tu es fort. Je t'aime bien, Nargulg. Marche avec moi, assure mes arrières et j'assurerais les tiennes en échange. Si je meurs en chemin, c'est que j'étais trop faible pour assouvir la volonté des Dieux. Tant pis. La responsabilité de l'épée sera la tienne, je te la confie. Tu pourras la détruire une bonne fois pour toute. Ou lui trouver un nouveau tombeau pour l'éternité. Enfin, fais comme tu veux. Ce sera plus mon problème, je serais mort. En attendant, on pourra reprendre là où on s'est arrêté. Tu en dis quoi ? »
Spontanément, le colosse à l'épiderme grisâtre vient tendre son bras gauche à l'allure maladive vers son alter égo. Non pas pour le frapper mais bien pour ponctuer sa proposition. Paume de main ouverte, lui offrant la possibilité de s'en saisir ou de simplement refuser comme il lui plaira. Il ne rebondit pas spécialement sur le sujet de son clan d'Orc, il en sait suffisamment et se contente d'hocher la tête ou de pousser des petits grognements d'approbations à certains de ses dires. Nargulg serait donc une perle rare dans un paysage de violence. Il a jugé que sa route le menait loin de son clan et qu'il n'avait plus rien à tirer de cette situation. Il respecte sa décision et s'il n'a pas trouvé son bonheur là-bas, il n'y a peu de chance que Dante trouve un intérêt à partir à la rencontre d'une horde incontrôlable d'Orc qui visiblement ne sont pas très motivés à s'intéresser aux affaires de la surface. Dommage.
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« Je parle des élus qui ont survécu au jugement divin. Une nation ne peut être composée que de guerrier, bien que je ne serais pas contre. Qui sommes-nous pour médire sur la décision des Divins ? Si les Divins ont décidé de les épargner, alors cela me suffit. Cela devrait être ton cas aussi. Dis-moi, Nargulg. Penses-tu être un croyant et un pratiquant irréprochable ? Chacun a sa façon de vénérer les Tout-puissants. Tout le monde n'est pas capable de se battre comme toi, c'est vrai. Mais es-tu capable de prêcher la bonne parole et de rassembler les foules comme le ferait le Haut-Prêtre ? Es-tu capable de rédiger à la perfection les écrits des Divins et de les rassembler dans des ouvrages sacrés ? Es-tu capable de diriger une nation tout entière, prendre des décisions politiques importantes ? »
La réaction de l'orc fut immédiate tant il avait réponse à chacune des interrogations portées par l'oni. La mana circulait activement en tout son être et les bénéfices de sa régénération rendaient possible un phrasé un chouïa plus... Complet ? Quitte à s'écharper à coups de verbiage, autant y aller franco.
- Les dieux n'épargnent rien ni personne. En vérité, leur dernier Haut Fait démontre la futilité de la profession de foi comme unique promesse d'allégeance à leur égard. Plus que de la foi, affaiblir et liquider leurs innombrables ennemis est une absolue nécessité... Parce que ce sera peut-être une révélation pour toi, mais, hors de Célestia il n'y a que ça : des cafards s'opposant à eux et moi, Nargulg, je me fais un devoir de les piller et de les saigner... Qui contrarient les divins maîtres doit périr et crois-moi Dante, il n'y a plus rien à sauver. Que ceux capables de faire face prennent les armes et appliquent à leur échelle ce que Shoumeï a enduré : la destruction. Le Temps des prêches est révolu, il n'y aura pas de restauration de l'emprise divine sur le monde avant une totale soumission des peuples et nous n'y sommes pas encore.
Un raclement de gorge, une grimace et un glaviot. Voici la dernière donation de Nargulg à la terre shoumeïenne. C'est qu'il devait encore composer avec ce satané souci de santé, mais bon, il ne pouvait plus y faire grand-chose à ce stade. Et puis à défaut de tuer le temps à coup de gnon, ils pouvaient discourir sur la base d'un art de vivre primitif. C'était essentiellement ce qui ressortait du caractère de Nargulg et pour rien au monde, il troquera cela contre les prétendues vertus d'une existence consumée dans la monotonie promise par les tenants des civilisations de cette ère. Non, l'orc n'aspirait pas à diriger une nation. Toute nation dont il était le contemporain ne correspondait pas à ses exigences. S'accommoder des défauts de celles-ci pour espérer quelconque responsabilité le répugnait profondément. Ses ambitions se portaient sur les divins et se confondaient avec l'admiration qu'il vouait à ceux-là même que le Sekai rejetait. Pourtant, qui en ce bas-monde se rangeait encore du côté des dieux ? Le Nouvel Ordre.
Dante poursuivit la discussion et lorsqu'il décrivit les deux colosses comme les bras armés des déités, l'orc ne répondit que par un léger hochement de la tête approbateur. En revanche, s'il persistait à voir les non-combattants tels que les érudits, les forgerons, les paysans et toute la clique, comme de simples serviteurs bon qu'à n'être exploités en vue du grand nettoyage à opérer, cette fois, Nargulg resta silencieux. L'on savait ce qu'il en pensait et Dante aussi, inutile d'en remettre une couche.
Ensuite, l'oni fit une somptueuse déclaration jouant presque de vantardise à propos du résultat de ce petit affrontement qu'ils livrèrent précédemment. C'est qu'il pouvait se le permettre le barbare à corne, pour sûr, il s'en était mieux tirer que l'autre fou furieux verdâtre à nouveau perché au-dessus de son misérable fourbi. Qu'est-ce qu'il foutait à y remuer les pattes le musclé ? Ah ! Des bandes plus ou moins blanches ! Pour s'en couvrir les mains et les poignets ça oui. Pour les combats à venir, parce qu'il y en aura d'autres, vous savez, que ce soit contre Dante ou un autre. Il ne savait faire que cela, c'est con d'être présentement handicapé. Au même moment, son rival questionnait sur une éventuelle destruction de l'épée démoniaque, qui était une prison avec un sceau par-dessus le marché. Mouais... Nargulg n'étant point un sorcier, il n'y connaissait rien à ces choses-là. Deviner que le démon pourrissait le bras de Dante était chose aisée, mais alors cette histoire de sceau, c'était au-delà des compétences du tueur pour qui la solution devant un problème était trop souvent la même : taper et détruire.
- Hein ?
Nargulg s'écarta lentement de son attirail et reporta son attention en face du croyant maudit, la tête penchée sur le côté.
- T'es en train de me dire que détruire l'épée signifie libérer ce sac à merde ?
Avéré ou non, c'est le genre d'information qu'il n'oublierait pas de sitôt. Plus grave encore, l'orc commençait à comprendre combien son acharnement aurait pu résulter en une faute impardonnable. Qu'un démon se pointe quand nos deux guerriers furent en mauvaise posture. Catastrophe ! Peu enclin à réclamer le pardon et à se répandre en excuse pour cette erreur, l'orc évita de trop l'ouvrir et abandonna les réflexions sur le sujet à l'oni. Ajoutons à cela la préoccupation majeure de Nargulg : dégotter une cape de tout le fatras faisant office de biens en sa possession. Le mastodonte prêtait une oreille attentive aux dires du bon Dante tandis qu'il se couvrit de cet habillement simple à souhait. Seulement marron, sans extravagance capable de la démarquer d'une autre aussi peu sophistiquée, une petite cordelette autour du cou afin de maintenir le tout sur ses épaules. Enfin ! Monsieur était enveloppé d'une cape froissée, et ce, des épaules aux pieds. Revenons-en à ce que débitait l'oni, c'était plus important que de voir Nargulg se parer en prévision d'une autre averse.
« Dans ce cas, passons un accord. Tu es fort. Je t'aime bien, Nargulg. Marche avec moi, assure mes arrières et j'assurerais les tiennes en échange. Si je meurs en chemin, c'est que j'étais trop faible pour assouvir la volonté des Dieux. Tant pis. La responsabilité de l'épée sera la tienne, je te la confie. Tu pourras la détruire une bonne fois pour toute. Ou lui trouver un nouveau tombeau pour l'éternité. Enfin, fais comme tu veux. Ce sera plus mon problème, je serais mort. En attendant, on pourra reprendre là où on s'est arrêté. Tu en dis quoi ? »
Alors celle-là interloqua notre vilain plus qu'il n'en fallait.
- Hein ?
On ne perdait pas de temps avec Dante, tant mieux, mais, fallait regarder du côté de l'orc combien la stupeur était visible sur sa trogne. L'ensemble de ses neurones décomposèrent les paroles de l'oni, traitant la proposition dans un silence de mort. Un souffle frigorifiant accompagnait ce moment suspendu. Pourtant, de doute, il ne devait point y en avoir. Désireux d'oblitérer tout être déclaré nuisible par les divins, radicalement imperméable à toute forme de tolérance pour cette sale race -et pas seulement celle-ci, Nargulg, dont le fanatisme et le dévouement à la divine cause ne souffraient d'aucune limite, ne put qu'attraper la main souffreteuse de Dante. Par cette poignée de main, cet accord fut signé. Par-delà la proposition inattendue de l'oni quelque chose d'autre se jouait dans la caboche du tout vert. À maintes reprises, s'était-il distingué par des massacres et des pillages, que ce soit pour lui ou pour la pègre, au Reike comme en République, Nargulg n'était pas en odeur de sainteté en ces contrées. Qu'il y ait un coin reculé où il puisse se retirer si besoin est, jouissant d'une entente plus ou moins cordiale avec un groupe établi, à tout hasard, le Nouvel Ordre, avait de quoi le charmer.
Tout un engrenage se mit en marche : épargner ce qu'il subsistait de divinistes malgré ce qu'il en pensait pour en tirer tout ce qu'il pouvait. Des vivres, des armes et une armure, des cibles à abattre. Des connaissances aussi. Parce qu'il n'y avait pas d'obédience à laquelle il pouvait pleinement adhérer, autant se reporter sur celle ayant la décence de parler déités avec respect, le Nouvel Ordre.
La destruction de Shoumeï, ses cités dont les murs et gravas furent béni lors de la dernière descente des Très-Hauts. Quelle meilleure base arrière qu'en cette région ? Exemple et modèle parfait de ce qu'il convenait d'appliquer au Sekai et, là-haut, en Célestia que trouvait-on pour en contempler la chute ? Le Nouvel Ordre.
De prime abord, c'est un sourire amical qu'il offrit à Dante, lequel su parfaitement vanter les mérites de sa cause. Néanmoins, cette joie relevait du champ de possibilités s'ouvrant à l'orc et en particulier, l'idée qu'il puisse un jour approcher les divins seigneurs tant adulés. Aaah... C'était la première fois qu'autant de griserie naissait hors des combats. Cet improbable, pour ne pas dire impossible, perspective le comblait de bonheur. Le marchepied facilitant l'ascension de l'orc portait dès lors un nom, le Nouvel Ordre.
- Je te suis.
Nargulg suivra Dante et, comme convenu, l'oni protégera l'orc autant que l'orc protégera l'oni. Jusqu'au sommet du monde appelé Célestia. Et après ? On verra bien, fallait déjà l'atteindre. En attendant, le tueur détourna le visage et éternua deux fois contre le tissu de sa cape. Passablement sonné tant, cela bouscule son poumon endolori, il survécut à l'éternuement. Miracle. Ce serait arrivé deux minutes plus tôt il en serait mort, comme quoi, la régénération ce n'est pas du flan.
La réaction de l'orc fut immédiate tant il avait réponse à chacune des interrogations portées par l'oni. La mana circulait activement en tout son être et les bénéfices de sa régénération rendaient possible un phrasé un chouïa plus... Complet ? Quitte à s'écharper à coups de verbiage, autant y aller franco.
- Les dieux n'épargnent rien ni personne. En vérité, leur dernier Haut Fait démontre la futilité de la profession de foi comme unique promesse d'allégeance à leur égard. Plus que de la foi, affaiblir et liquider leurs innombrables ennemis est une absolue nécessité... Parce que ce sera peut-être une révélation pour toi, mais, hors de Célestia il n'y a que ça : des cafards s'opposant à eux et moi, Nargulg, je me fais un devoir de les piller et de les saigner... Qui contrarient les divins maîtres doit périr et crois-moi Dante, il n'y a plus rien à sauver. Que ceux capables de faire face prennent les armes et appliquent à leur échelle ce que Shoumeï a enduré : la destruction. Le Temps des prêches est révolu, il n'y aura pas de restauration de l'emprise divine sur le monde avant une totale soumission des peuples et nous n'y sommes pas encore.
Un raclement de gorge, une grimace et un glaviot. Voici la dernière donation de Nargulg à la terre shoumeïenne. C'est qu'il devait encore composer avec ce satané souci de santé, mais bon, il ne pouvait plus y faire grand-chose à ce stade. Et puis à défaut de tuer le temps à coup de gnon, ils pouvaient discourir sur la base d'un art de vivre primitif. C'était essentiellement ce qui ressortait du caractère de Nargulg et pour rien au monde, il troquera cela contre les prétendues vertus d'une existence consumée dans la monotonie promise par les tenants des civilisations de cette ère. Non, l'orc n'aspirait pas à diriger une nation. Toute nation dont il était le contemporain ne correspondait pas à ses exigences. S'accommoder des défauts de celles-ci pour espérer quelconque responsabilité le répugnait profondément. Ses ambitions se portaient sur les divins et se confondaient avec l'admiration qu'il vouait à ceux-là même que le Sekai rejetait. Pourtant, qui en ce bas-monde se rangeait encore du côté des dieux ? Le Nouvel Ordre.
Dante poursuivit la discussion et lorsqu'il décrivit les deux colosses comme les bras armés des déités, l'orc ne répondit que par un léger hochement de la tête approbateur. En revanche, s'il persistait à voir les non-combattants tels que les érudits, les forgerons, les paysans et toute la clique, comme de simples serviteurs bon qu'à n'être exploités en vue du grand nettoyage à opérer, cette fois, Nargulg resta silencieux. L'on savait ce qu'il en pensait et Dante aussi, inutile d'en remettre une couche.
Ensuite, l'oni fit une somptueuse déclaration jouant presque de vantardise à propos du résultat de ce petit affrontement qu'ils livrèrent précédemment. C'est qu'il pouvait se le permettre le barbare à corne, pour sûr, il s'en était mieux tirer que l'autre fou furieux verdâtre à nouveau perché au-dessus de son misérable fourbi. Qu'est-ce qu'il foutait à y remuer les pattes le musclé ? Ah ! Des bandes plus ou moins blanches ! Pour s'en couvrir les mains et les poignets ça oui. Pour les combats à venir, parce qu'il y en aura d'autres, vous savez, que ce soit contre Dante ou un autre. Il ne savait faire que cela, c'est con d'être présentement handicapé. Au même moment, son rival questionnait sur une éventuelle destruction de l'épée démoniaque, qui était une prison avec un sceau par-dessus le marché. Mouais... Nargulg n'étant point un sorcier, il n'y connaissait rien à ces choses-là. Deviner que le démon pourrissait le bras de Dante était chose aisée, mais alors cette histoire de sceau, c'était au-delà des compétences du tueur pour qui la solution devant un problème était trop souvent la même : taper et détruire.
- Hein ?
Nargulg s'écarta lentement de son attirail et reporta son attention en face du croyant maudit, la tête penchée sur le côté.
- T'es en train de me dire que détruire l'épée signifie libérer ce sac à merde ?
Avéré ou non, c'est le genre d'information qu'il n'oublierait pas de sitôt. Plus grave encore, l'orc commençait à comprendre combien son acharnement aurait pu résulter en une faute impardonnable. Qu'un démon se pointe quand nos deux guerriers furent en mauvaise posture. Catastrophe ! Peu enclin à réclamer le pardon et à se répandre en excuse pour cette erreur, l'orc évita de trop l'ouvrir et abandonna les réflexions sur le sujet à l'oni. Ajoutons à cela la préoccupation majeure de Nargulg : dégotter une cape de tout le fatras faisant office de biens en sa possession. Le mastodonte prêtait une oreille attentive aux dires du bon Dante tandis qu'il se couvrit de cet habillement simple à souhait. Seulement marron, sans extravagance capable de la démarquer d'une autre aussi peu sophistiquée, une petite cordelette autour du cou afin de maintenir le tout sur ses épaules. Enfin ! Monsieur était enveloppé d'une cape froissée, et ce, des épaules aux pieds. Revenons-en à ce que débitait l'oni, c'était plus important que de voir Nargulg se parer en prévision d'une autre averse.
« Dans ce cas, passons un accord. Tu es fort. Je t'aime bien, Nargulg. Marche avec moi, assure mes arrières et j'assurerais les tiennes en échange. Si je meurs en chemin, c'est que j'étais trop faible pour assouvir la volonté des Dieux. Tant pis. La responsabilité de l'épée sera la tienne, je te la confie. Tu pourras la détruire une bonne fois pour toute. Ou lui trouver un nouveau tombeau pour l'éternité. Enfin, fais comme tu veux. Ce sera plus mon problème, je serais mort. En attendant, on pourra reprendre là où on s'est arrêté. Tu en dis quoi ? »
Alors celle-là interloqua notre vilain plus qu'il n'en fallait.
- Hein ?
On ne perdait pas de temps avec Dante, tant mieux, mais, fallait regarder du côté de l'orc combien la stupeur était visible sur sa trogne. L'ensemble de ses neurones décomposèrent les paroles de l'oni, traitant la proposition dans un silence de mort. Un souffle frigorifiant accompagnait ce moment suspendu. Pourtant, de doute, il ne devait point y en avoir. Désireux d'oblitérer tout être déclaré nuisible par les divins, radicalement imperméable à toute forme de tolérance pour cette sale race -et pas seulement celle-ci, Nargulg, dont le fanatisme et le dévouement à la divine cause ne souffraient d'aucune limite, ne put qu'attraper la main souffreteuse de Dante. Par cette poignée de main, cet accord fut signé. Par-delà la proposition inattendue de l'oni quelque chose d'autre se jouait dans la caboche du tout vert. À maintes reprises, s'était-il distingué par des massacres et des pillages, que ce soit pour lui ou pour la pègre, au Reike comme en République, Nargulg n'était pas en odeur de sainteté en ces contrées. Qu'il y ait un coin reculé où il puisse se retirer si besoin est, jouissant d'une entente plus ou moins cordiale avec un groupe établi, à tout hasard, le Nouvel Ordre, avait de quoi le charmer.
Tout un engrenage se mit en marche : épargner ce qu'il subsistait de divinistes malgré ce qu'il en pensait pour en tirer tout ce qu'il pouvait. Des vivres, des armes et une armure, des cibles à abattre. Des connaissances aussi. Parce qu'il n'y avait pas d'obédience à laquelle il pouvait pleinement adhérer, autant se reporter sur celle ayant la décence de parler déités avec respect, le Nouvel Ordre.
La destruction de Shoumeï, ses cités dont les murs et gravas furent béni lors de la dernière descente des Très-Hauts. Quelle meilleure base arrière qu'en cette région ? Exemple et modèle parfait de ce qu'il convenait d'appliquer au Sekai et, là-haut, en Célestia que trouvait-on pour en contempler la chute ? Le Nouvel Ordre.
De prime abord, c'est un sourire amical qu'il offrit à Dante, lequel su parfaitement vanter les mérites de sa cause. Néanmoins, cette joie relevait du champ de possibilités s'ouvrant à l'orc et en particulier, l'idée qu'il puisse un jour approcher les divins seigneurs tant adulés. Aaah... C'était la première fois qu'autant de griserie naissait hors des combats. Cet improbable, pour ne pas dire impossible, perspective le comblait de bonheur. Le marchepied facilitant l'ascension de l'orc portait dès lors un nom, le Nouvel Ordre.
- Je te suis.
Nargulg suivra Dante et, comme convenu, l'oni protégera l'orc autant que l'orc protégera l'oni. Jusqu'au sommet du monde appelé Célestia. Et après ? On verra bien, fallait déjà l'atteindre. En attendant, le tueur détourna le visage et éternua deux fois contre le tissu de sa cape. Passablement sonné tant, cela bouscule son poumon endolori, il survécut à l'éternuement. Miracle. Ce serait arrivé deux minutes plus tôt il en serait mort, comme quoi, la régénération ce n'est pas du flan.
Invité
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Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
Voyage ou pèlerinage, il faut choisir
L'orc a définitivement une vision bien plus extrémiste que Dante. L'oni a tendance à se montrer plutôt optimiste il faut bien l'avouer, pourtant il a toutes les peines du monde à donner tort au discours de Nargulg. La foi, la vraie et la seule qui vaille vraiment qu'on s'y intéresse, se meurt partout sur le continent. Les ennemis de foi et de ses Dieux et donc ses ennemis à lui par extension, sont plus nombreux que jamais. Et si son nouveau compagnon de route avait raison ? Peut-être que le reste du Sekai doit subir le même sort que Shoumei pour que le monde puisse renaître de ses Cendres. Un monde plus juste, bâti sur une montagne de cadavre et près d'une rivière de sang. Une façon de rétablir l'équilibre en un sens. Finalement, peut-être que Nargulg pourrait plutôt bien s'entendre avec Seagan. Dante, lui, est encore mitigé. Il se laisse le bénéfice du doute. Il veut croire que le monde finira par croire à nouveau aux Divins, peu importe le temps que ça prendra. Il ne verra peut-être par la consécration de ses efforts mais il est prêt à mettre sa pierre à l'édifice.
Dante se met à parcourir la zone récemment défricher par leur récent combat mais surtout par le premier coup à distance de Nargulg. Les deux colosses sont étonnamment exposés par ici. Le Reike n'est pas loin, si certaines patrouilles sont dans le coin, ils ont forcément entendu l'agitation qu'il y a eu par ici et ne vont pas tarder à venir jeter un oeil. Pas que Dante soit effrayé par quelques Reikois de plus mais avec un bras en moins, c'est tout de suite moins marrant. Et l'orc semble encore moins capable que lui de se défendre pour le moment. Aussi forts soient-ils, il ne faudrait pas non plus trop titiller le diable. Plus grave encore, ça aurait été de voir le Démon se libérer de sa prison pendant cet affrontement au sommet. Briser l'épée le libérerait donc de sa prison ? Il ne peut pas l'affirmer avec exactitude mais c'est une possibilité. Est-ce que l'épée peut être brisée ? Ça c'est une excellente question. La lame est en Rathonite, un métal maudit vraiment très rare et très résistant forgé en personne par ses divins maîtres. C'est ce qu'on dit en tout cas. Alors jusqu'à aujourd'hui, il n'a jamais rien rencontré qui était capable de résister à sa lame alors il y aurait eu très peu de chance que le glaive émoussé de Nargulg laisse ne serait-ce qu'une marque sur le tranchant de son épée. Quoi qu'il aurait fallut qu'il dégaine pour s'en assurer, sa lame n'a toujours pas quitté son dos. Il lui fera l'honneur de dégainer pour une grande occasion, quand les deux guerriers seront prêts à faire trembler le Sekai sous leurs coups.
« Hm. C'est possible, faudrait-il encore pouvoir le faire mais je n'ai pas très envie de tenter le coup. »
D'ailleurs, son glaive risque plus de lui servir à quelque chose dans l'état dans lequel l'a laissé Dante. Il va falloir lui trouver un autre outil de mort et destruction mais cela peut certainement attendre, tout comme l'achat d'une nouvelle cape. Peut-être trouva-t-il son bonheur à Célestia bien que ce soit peu probable. Un passage en ville ? Compliqué pour l'oni depuis sa dernière mésaventure. Il va falloir qu'il se fasse oublier quelques temps. Mais la priorité pour l'heure, reste l'ascension de Célestia. Voilà pourquoi il se montrait aussi direct, le temps manque et ils ont discuté plus longtemps que prévu. En fait, discuter n'était pas vraiment dans ses plans à la base. Il comptait plutôt prendre la tête de Nargulg et l'accrocher à sa ceinture en repartant. C'est pas faute d'avoir essayé ceci dit. Mais la tête de l'orc est bien mieux sur ses épaules, un guerrier aussi redoutable lui sera plus utile vivant.
L'orc se saisit finalement de la main du chevalier errant. L'accord venait d'être signé avec le sang dont les deux guerriers ont dû se séparer pendant leur affrontement. Pouvait-il réellement lui faire confiance ? Pas sûr, mais assez naïvement, Dante voulait y croire. "On ne connait jamais vraiment quelqu'un avant de l'avoir affronté." Un connard quelconque a dû dire ça un jour et cette "philosophie" résonne encore dans le crâne du cornu. Il a le sentiment de mieux connaître Nargulg depuis qu'ils se sont foutus sur la gueule, un combat au moins aussi enrichissant que le débat sur les Divins qui en a découlé pendant cette accalmie.
Dante se mit à acquiescer pour sceller cette entente naissante. Voilà qu'il venait de se faire un frère d'arme peu commun et surtout très inattendu.
« Je connais bien la région, on va traverser la rivière et on va perdre les bouffons de l'Empire dans les montagnes. Au fait, avant que j'oublie. Tu es déjà allé à Bénédictus ? Récemment je veux dire. J'ai entendu des rumeurs, on dit que plus personne n'ose s'approcher de la ville. Qu'un Titan aurait massacré toute la cité et qu'il y résiderait toujours en empêchant l'envahisseur de s'y installer. Mais j'aime pas les rumeurs alors je comptais aller voir moi-même ce qu'il en est. »
Il hausse les épaules et se contente de glisser l'idée à son nouveau compagnon de route. Peut-être a-t-il des informations qu'il n'a pas, lui qui sillonne le pays et fait couler le sang au nom des Divins. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas une histoire pour aujourd'hui. Les cotes de l'orc et le bras de l'oni finiront de se soigner sur le chemin. Ils mettront quelques heures à quitter les plaines et forêts de Shoumei pour rejoindre les fameuses Rôcheuses qui n'ont plus aucun secret pour Dante puisqu'il y est né et qu'il y a grandi. Nargulg se rendra vite compte que l'oni est un guide d'exception dans les montagnes, il semble connaître le moindre recoin et tous les petits raccourcis qui rendront le voyage plus rapide. Ils n'auront aucun mal à perdre leurs poursuivants et à trouver de quoi manger une fois la nuit tombée. Rien ne presse, ils ont encore quelques jours de marche avant d'atteindre les Portes d'Argents et le Sanctuaire des Divins où réside le Nouvel Ordre.
CENDRES
Dante se met à parcourir la zone récemment défricher par leur récent combat mais surtout par le premier coup à distance de Nargulg. Les deux colosses sont étonnamment exposés par ici. Le Reike n'est pas loin, si certaines patrouilles sont dans le coin, ils ont forcément entendu l'agitation qu'il y a eu par ici et ne vont pas tarder à venir jeter un oeil. Pas que Dante soit effrayé par quelques Reikois de plus mais avec un bras en moins, c'est tout de suite moins marrant. Et l'orc semble encore moins capable que lui de se défendre pour le moment. Aussi forts soient-ils, il ne faudrait pas non plus trop titiller le diable. Plus grave encore, ça aurait été de voir le Démon se libérer de sa prison pendant cet affrontement au sommet. Briser l'épée le libérerait donc de sa prison ? Il ne peut pas l'affirmer avec exactitude mais c'est une possibilité. Est-ce que l'épée peut être brisée ? Ça c'est une excellente question. La lame est en Rathonite, un métal maudit vraiment très rare et très résistant forgé en personne par ses divins maîtres. C'est ce qu'on dit en tout cas. Alors jusqu'à aujourd'hui, il n'a jamais rien rencontré qui était capable de résister à sa lame alors il y aurait eu très peu de chance que le glaive émoussé de Nargulg laisse ne serait-ce qu'une marque sur le tranchant de son épée. Quoi qu'il aurait fallut qu'il dégaine pour s'en assurer, sa lame n'a toujours pas quitté son dos. Il lui fera l'honneur de dégainer pour une grande occasion, quand les deux guerriers seront prêts à faire trembler le Sekai sous leurs coups.
« Hm. C'est possible, faudrait-il encore pouvoir le faire mais je n'ai pas très envie de tenter le coup. »
D'ailleurs, son glaive risque plus de lui servir à quelque chose dans l'état dans lequel l'a laissé Dante. Il va falloir lui trouver un autre outil de mort et destruction mais cela peut certainement attendre, tout comme l'achat d'une nouvelle cape. Peut-être trouva-t-il son bonheur à Célestia bien que ce soit peu probable. Un passage en ville ? Compliqué pour l'oni depuis sa dernière mésaventure. Il va falloir qu'il se fasse oublier quelques temps. Mais la priorité pour l'heure, reste l'ascension de Célestia. Voilà pourquoi il se montrait aussi direct, le temps manque et ils ont discuté plus longtemps que prévu. En fait, discuter n'était pas vraiment dans ses plans à la base. Il comptait plutôt prendre la tête de Nargulg et l'accrocher à sa ceinture en repartant. C'est pas faute d'avoir essayé ceci dit. Mais la tête de l'orc est bien mieux sur ses épaules, un guerrier aussi redoutable lui sera plus utile vivant.
L'orc se saisit finalement de la main du chevalier errant. L'accord venait d'être signé avec le sang dont les deux guerriers ont dû se séparer pendant leur affrontement. Pouvait-il réellement lui faire confiance ? Pas sûr, mais assez naïvement, Dante voulait y croire. "On ne connait jamais vraiment quelqu'un avant de l'avoir affronté." Un connard quelconque a dû dire ça un jour et cette "philosophie" résonne encore dans le crâne du cornu. Il a le sentiment de mieux connaître Nargulg depuis qu'ils se sont foutus sur la gueule, un combat au moins aussi enrichissant que le débat sur les Divins qui en a découlé pendant cette accalmie.
Dante se mit à acquiescer pour sceller cette entente naissante. Voilà qu'il venait de se faire un frère d'arme peu commun et surtout très inattendu.
« Je connais bien la région, on va traverser la rivière et on va perdre les bouffons de l'Empire dans les montagnes. Au fait, avant que j'oublie. Tu es déjà allé à Bénédictus ? Récemment je veux dire. J'ai entendu des rumeurs, on dit que plus personne n'ose s'approcher de la ville. Qu'un Titan aurait massacré toute la cité et qu'il y résiderait toujours en empêchant l'envahisseur de s'y installer. Mais j'aime pas les rumeurs alors je comptais aller voir moi-même ce qu'il en est. »
Il hausse les épaules et se contente de glisser l'idée à son nouveau compagnon de route. Peut-être a-t-il des informations qu'il n'a pas, lui qui sillonne le pays et fait couler le sang au nom des Divins. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas une histoire pour aujourd'hui. Les cotes de l'orc et le bras de l'oni finiront de se soigner sur le chemin. Ils mettront quelques heures à quitter les plaines et forêts de Shoumei pour rejoindre les fameuses Rôcheuses qui n'ont plus aucun secret pour Dante puisqu'il y est né et qu'il y a grandi. Nargulg se rendra vite compte que l'oni est un guide d'exception dans les montagnes, il semble connaître le moindre recoin et tous les petits raccourcis qui rendront le voyage plus rapide. Ils n'auront aucun mal à perdre leurs poursuivants et à trouver de quoi manger une fois la nuit tombée. Rien ne presse, ils ont encore quelques jours de marche avant d'atteindre les Portes d'Argents et le Sanctuaire des Divins où réside le Nouvel Ordre.
CENDRES
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Dante disait ne pas vouloir risquer la libération du démon. Très bien, Nargulg non plus. Son coup de sang étant passé, les précédentes explications suffirent à éclipser sa révulsion de pareille engeance. De plus, notre cervelle d'orc grommela quelque chose d'incompréhensible, amer quant à la destruction de son glaive. L'ensemble de son équipement était à refaire. Il est vrai que sa force avait la fâcheuse tendance de démolir ses armes et armures, en plus de ses victimes. Que pouvait-il y faire ? Nargulg n'avait rien d'un mec plein aux as bordel, jamais il ne fit preuve de retenue lors d'un affrontement puisque c'était inconcevable, alors il eut pour habitude d'emmerder les forgerons qu'il croisait afin de retaper son matos. C'était la même rengaine, tout le temps. Nargulg gagnait un peu d'argent et dépensait sans compter pour la même chose : armes et armure. Et non, ce n'était pas donné l'achat ou l'entretien de tout ce bazar. Il y avait intérêt à ce que Célestia dispose de forgerons plus ou moins compétents.
Bénédictus ? Son glaive morcelé replongea dans le fourreau quand le fort, donc sympathique, Dante prononça ce nom. Ce bled, Shoumei, Nargulg n'en connaissait pas autre chose que ce qu'on lui en avait raconté et, sans surprise, ces rumeurs parvinrent aux oreilles du verdâtre. Seulement, il était hors de question d'entrer en Bénédictus à moitié à poil. Plus que l'actuelle blessure vouée à disparaître, c'était le besoin d'arpenter la dite cité dans les meilleures conditions qui se fit sentir. Parce que oui, Nargulg désirait ardemment y aller.
- Non, j'ai volontairement évité la ville. Comme toi, j'ai eu vent de ces rumeurs et j'ai fort envie de vérifier sur place la véracité de ces on-dit, puissent-ils être authentiques. Nous irons à Bénédictus après mon passage à Célestia, si t'es toujours partant d'ici-là.
Shoumei étant une région dangereuse, le tueur pressentait depuis plusieurs minutes une flopée de dangers rôdant dans le secteur. Qu'ils furent réels ou fruits de la paranoïa d'un orc diminué, l'agitation de ce dernier se dévoilait sous forme de regards lancés régulièrement aux divers recoins du bois meurtri. Il fallait se remettre en marche, Nargulg suivrait Dante sans broncher, plus ou moins alerte. Cette mauvaise passe aura tôt fait de n'être qu'un plaisant souvenir et ils pourront bientôt fouler le pays de long en large pour mieux démolir tout ce qui se mettra en travers de leur route. Célestia ce n'était pas la porte à côté, conscient de cela, il tenta de presser le pas. Ce n'était certainement pas dans l'intention du vilain que d'être un fardeau sur les épaules de l'oni.
Le lieu de leur affrontement était déjà loin derrière et point de danger à l'horizon, des sons d'une faune locale aux aguets, mère nature poursuivait son œuvre et Nargulg n'en tint presque plus compte. Une main collée sur son flanc blessé, masqué par la cape, il emboîtait le pas de Dante, pensif. N'était-ce pas contradictoire que de s'engager dans le Nouvel Ordre quand on sait l'orc porteur d'une pensée destructrice pour à peu près toute chose en ce bas monde ? Lui qui se gargarisait intérieurement de tout ce qui le séparait des gens de la surface, prenant soin d'entretenir cette distance entre lui et les autres à coups de principes aussi cruels qu'absolus. S'il commençait à se contorsionner, transiger, pour s'octroyer une place dans le Nouvel Ordre, devenait-il autre chose qu'une créature pétrie de paradoxes ?
Plutôt que de songer à tout cela à s'en donner mal au crâne, Nargulg rompit le silence en questionnant l'oni sur le présence reikoise dans la région. Peut-être avait-il quelques informations à livrer pendant leur "ballade" dans les bois. Tout était bon à prendre, parce que des gens à mettre à mort il y en avait des tonnes et, plus on en sait à leur propos mieux c'est. Là-dessus, le tueur ne perdit jamais le Nord, même esquinté.
Bénédictus ? Son glaive morcelé replongea dans le fourreau quand le fort, donc sympathique, Dante prononça ce nom. Ce bled, Shoumei, Nargulg n'en connaissait pas autre chose que ce qu'on lui en avait raconté et, sans surprise, ces rumeurs parvinrent aux oreilles du verdâtre. Seulement, il était hors de question d'entrer en Bénédictus à moitié à poil. Plus que l'actuelle blessure vouée à disparaître, c'était le besoin d'arpenter la dite cité dans les meilleures conditions qui se fit sentir. Parce que oui, Nargulg désirait ardemment y aller.
- Non, j'ai volontairement évité la ville. Comme toi, j'ai eu vent de ces rumeurs et j'ai fort envie de vérifier sur place la véracité de ces on-dit, puissent-ils être authentiques. Nous irons à Bénédictus après mon passage à Célestia, si t'es toujours partant d'ici-là.
Shoumei étant une région dangereuse, le tueur pressentait depuis plusieurs minutes une flopée de dangers rôdant dans le secteur. Qu'ils furent réels ou fruits de la paranoïa d'un orc diminué, l'agitation de ce dernier se dévoilait sous forme de regards lancés régulièrement aux divers recoins du bois meurtri. Il fallait se remettre en marche, Nargulg suivrait Dante sans broncher, plus ou moins alerte. Cette mauvaise passe aura tôt fait de n'être qu'un plaisant souvenir et ils pourront bientôt fouler le pays de long en large pour mieux démolir tout ce qui se mettra en travers de leur route. Célestia ce n'était pas la porte à côté, conscient de cela, il tenta de presser le pas. Ce n'était certainement pas dans l'intention du vilain que d'être un fardeau sur les épaules de l'oni.
Le lieu de leur affrontement était déjà loin derrière et point de danger à l'horizon, des sons d'une faune locale aux aguets, mère nature poursuivait son œuvre et Nargulg n'en tint presque plus compte. Une main collée sur son flanc blessé, masqué par la cape, il emboîtait le pas de Dante, pensif. N'était-ce pas contradictoire que de s'engager dans le Nouvel Ordre quand on sait l'orc porteur d'une pensée destructrice pour à peu près toute chose en ce bas monde ? Lui qui se gargarisait intérieurement de tout ce qui le séparait des gens de la surface, prenant soin d'entretenir cette distance entre lui et les autres à coups de principes aussi cruels qu'absolus. S'il commençait à se contorsionner, transiger, pour s'octroyer une place dans le Nouvel Ordre, devenait-il autre chose qu'une créature pétrie de paradoxes ?
Plutôt que de songer à tout cela à s'en donner mal au crâne, Nargulg rompit le silence en questionnant l'oni sur le présence reikoise dans la région. Peut-être avait-il quelques informations à livrer pendant leur "ballade" dans les bois. Tout était bon à prendre, parce que des gens à mettre à mort il y en avait des tonnes et, plus on en sait à leur propos mieux c'est. Là-dessus, le tueur ne perdit jamais le Nord, même esquinté.
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