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  • Mer 9 Oct 2024 - 17:24


    Gankou a besoin d'une guérisseuse.
    __________

    La guerre, les monstres, les conflits… Oui, ces horreurs étaient bien visibles, brutales. Mais ce n'était pas toujours la lame ou la griffe qui fauchait le plus de vies. Non, c’était la maladie. Silencieuse, rampante, elle s’infiltrait entre les failles, là où personne ne regardait. C’était elle, la véritable faucheuse. Les causes, elles, étaient nombreuses et sournoises. La guerre ne prenait pas seulement des vies sur le champ de bataille ; elle épuisait tout. Les villages annexés à l’Empire voyaient leurs réserves se vider, les rations détournées pour nourrir l’armée, les soldats envoyés défendre des terres qu’ils ne verraient jamais. C’était un pacte faustien qu’ils n’avaient jamais demandé. En échange de cette « protection » impériale, les gens du Nord étaient condamnés à survivre avec des miettes. Du moins le temps d'une promesse, la promesse de la paix. Mais en verraient-ils un jour les rayons ?

    Dans le froid glacial du Nord, où l’air était humide et lourd comme un cercueil fermé, l’absence de nourriture en suffisance se transformait en une sentence de mort lente. Le manque de sommeil devenait un poison distillé goutte à goutte. Les maladies s’invitaient comme des ombres, s’insinuant dans les poumons, les os, la chair fatiguée. Elles frappaient les plus faibles en premier : les enfants, les anciens... Mais personne ne s’en souciait vraiment. Pourquoi ? Parce qu’il y avait toujours quelque chose de plus urgent. Une attaque à repousser, une bête monstrueuse à abattre, un ennemi à l'horizon. Alors les guérisseurs ne s’attardaient pas sur les symptômes invisibles. Ils bandaient les plaies, recousaient les chairs, effaçaient les preuves de la violence. Ils traitaient ce qu’ils pouvaient voir, ce qu’ils pouvaient toucher. Les maladies, les malédictions ? Ces choses impalpables ? Elles étaient mises de côté, comme une menace secondaire. Mais elles grandissaient dans l’ombre, devenaient des monstres à part entière.

    Un villageois des terres de l’Ouest s'était présenté à ma porte, quémandant mon aide avec une urgence désespérée dans le regard. Il avait entendu parler de moi, de mes talents de guérisseuse, de ces soins que je prodiguais sans relâche. Des soins qui m’épuisaient chaque jour un peu plus. Certes, j’étais peut-être plus forte que bien des mortels, mais même l’Ombre avait ses limites. Je ne pouvais guérir tout le monde. Pourtant, je n'avais pas hésité à accepter son appel et à me rendre à Gankou, bien que je savais pertinemment les dangers qui m’y attendaient. Je n’étais pas encore reikoise, un statut précieux ici. J’étais une étrangère, une "citoyenne du monde", comme ils disaient. En réalité, cela voulait dire que j'étais une paria. Une Ombra. Et les Reikois restaient naturellement méfiants envers ceux qui ne faisaient pas partie de leur Empire. Les guerriers, sous les ordres stricts de l’Empereur, avaient pour mission d’arrêter tout Diviniste, toute personne liée aux cultes anciens de Shoumei, aux Titans ou aux Gardiens. Pour cette raison, je dissimulais mes runes religieuses, ces marques sacrées gravées dans ma chair dès ma naissance. Je les enroulais dans des bandelettes, comme une protection contre ce monde hostile.

    J'avais laissé ma couronne d’ossements chez moi. Ces symboles, autrefois sacrés, pouvaient désormais me condamner. Au lieu de cela, je m'étais vêtue de vêtements amples, dissimulant autant que possible ce que j’étais vraiment : une créature de l’ombre, souvent liée aux Gardiens de la défunte nation de Shoumei. Je n'étais plus la sorcière mystérieuse du Lac pour un temps. Ici, j’étais simplement une ombre parmi les ombres.

    — Vous là plus un geste !  

    L'intonation du garde posté à l'entrée du village était empreinte d'hostilité et de méfiance. Son armure reikoise brillait sous le faible éclat du soleil, et il tenait fermement une hallebarde imposante. Sans hésiter, il fit un geste habile, utilisant la pointe de sa lame pour soulever ma capuche et révéler mon visage. Lorsqu'il aperçut mes yeux blancs et vitreux le fixer, il tressaillit involontairement, pris de court par l'étrangeté de mon regard.

    — Ton tatouage, sorcière !  

    — Je n'en ai pas !  

    Le second garde posté à l'entrée sorti l'épée de son fourreau. C'était comme ci, je venais de les menacer de mort. Aussi, je ne tardai pas à poursuivre mon explication.

    — Je suis attendu par Usulka, le seigneur de ce... village.  

    J'avais un instant hésité. Le village n'était pas très grand à tel point que je croyais plutôt à un hameau. Mais je pus sentir l'odeur de la pêche, ce qui m'insista à penser qu'il s'agissait d'un village de pêcheur. Mon intonation et mon assertivité ne semblaient pas avoir rassuré les gardes qui restaient en position de combat. J'avais pris un risque, mais mon regard restait déterminé. Avec une détection de mana, je sentis plusieurs sources faibles. Ce village avait besoin de mon aide. Il n'était pas question de fuir à nouveau.


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    TOUT SE MEURT DANS LA RAGE ET LA HAINE.
    MÊME L'IMMORTEL N'ÉCHAPPE PAS À SA FIN.
    LES TITANS RÉCLAMENT NOS VIES,
    LES GARDIENS NOUS ACCUEILLENT DANS L'OMBRE.
    QUE NOTRE FOI GUIDE NOS ÂMES VERS L'ABSOLUTION ET LE PARDON. »
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  • Mer 9 Oct 2024 - 22:01



    Gankou a besoin d'une guérisseuse - FT Usalka Laliatine & Aesgan  W832rx
    Plus ample connaissance

    La brise était relativement froide en ce jour, comme annonciatrice d’un mal rôdant. Ce mal, le seigneur de Gankou en avait entendu parler en rentrant. Les détails lui avaient paru quelque peu affabulatoire, mais en observant les victimes de cette étrange maladie, l’élémentaire n’avait pu que conclure que tout cela s’avérait vrai.
    Elle avait consigné les détails dans un courrier adressé aux instances les plus savantes d’Ikusa, mais avec les jours qui passaient, Usalka finit par se douter que quelque chose n’allait pas. Le messager était probablement mort sur la route, des intempéries particulièrement atroces en ce moment, des sauvages ou bien des bêtes qui rodaient plus au sud, attirées en dehors des bois et des quelques montagnes ou collines. En se concertant avec ses sujets, la belle avait fini par accepter l’idée d’un des chasseurs cueilleurs qui s’aventurait près du lac. Il y avait vécu quelque chose d’étrange une fois, se reveillant auprès d’une femme l’ayant soigné après qu’il ait perdu conscience suite à une morsure d’aspic des lacs.
    Il n’en avait jamais trop parlé avant cela, car il avait peur qu’on le traite de menteur, mais si cela pouvait aider le village, alors…

    La dame de Gankou avait accepté, acceptant que de toute manière, le temps qu’un second messager ne fasse le trajet jusqu’à la capitale, attende une réponse et ne revienne, c’était mieux que de rester là à attendre une potentielle épidémie. Quelqu’un avait donc été envoyé chercher cette femme guérisseuse.

    La belle était retournée à ses occupations, tout comme le reste du village, et ce n’est que quelques jours après le retour du villageois qu’elle arriva enfin.

    ─────


    Mal accueillie, l’ombra ne découvrait pas cette non hospitalité toute propre à une garde zélée servant de garnison inutile à un village très peu menacé. Elle avait déjà probablement expérimenté cela d’une manière ou d’une autre. L’un comme l’autre assez imbus d'eux-mêmes rien que du fait d’avoir comme le meilleur rôle en termes de pouvoir, si ce n’était pour le seigneur lui-même.
    -COMMENT OSE TU ÉCORCHER SON NOM !? s’exclamait le soldat au sabre, véritablement sous une rage sans pareil. Il se baissa pour ramasser une pierre, puis continua, bras en l’air. DÉGUERPIS AVANT QUE JE NE TE LAPIDE, CHIENNE !!

    Le hallebardier parut acquiescer sans  en rajouter. Le message était apparemment clair, mais tout le monde n’avait pas l’air d'accord avec cet accueil. Le village n’était pas tout à fait désert, bien que les bateaux ne soient pas amarrés et que les femmes étaient probablement plus occupées à équeuter les haricots qu’à faire la lessive. Nan, une partie de Gankou était toujours bien vivace, les enfants bien entendus. En voyant la femme à la capuche arriver, certains avaient courru jusqu’au seul édifice de grande taille.
    Un manoir proche des quais, servant probablement sur son premier étage de réserve, au second de capitainerie et au troisièmes de quartiers privés ainsi que de bureaux. Il était fait de bois flotté, teinté de couleurs froides et sombres et parsemé de gravures.

    Les gamins étaient arrivés presque en même temps que l’hallebardier découvrait la personne qu’il avait traité de sorcière. Au moment où l’épéiste allait tirer son coup de semonce en lançant la pierre proche de l’enchanteresse, le sol se déroba sous ses pieds comme formant un léger cratère. Les enfants revenaient vers cette entrée du village et dépassaient les deux soldats dont un se relevait péniblement après avoir manqué de se faire mal avec son propre sabre en tombant. L’autre s’écarta presque avec déférence quand il comprit ce qui s’était passé. Une baie vitrée était visible au dernier étage du manoir, et même avec le verre imparfait qui la composait, l’on pouvait deviner une silhouette sombre dans tout ce camaïeux de vert. Avec quelques simples connaissances en magies, il pouvait s'agir au choix de magie naturelle de la terre ou bien d'une manipulation du sol à l'aide de l'esprit.

    Les enfants se rapprochèrent de la femme, tout d’abords légèrement prudemment, quoi qu’excités par la venue de quelque chose de pas ordinaire dans leur vie plutôt paisible de village côtier mineur. Quelques-uns l’encourageraient alors à les suivre tandis que d’autres chercheraient à l’attraper ou la guider en la tirant vers la capitainerie.
    D’une manière ou d’une autre, à moins qu’elle ne décide de partir ou de rester plantée là, elle se retrouverait invitée à entrer dans le second étage, à hauteur de quais donc.
    Un grand comptoir, quelques tables, un âtre central sur un pilier de granit, chapeauté par une cheminée sophistiquée. Il y avait quelques jeunes hommes, la plupart d’âge d’entreprendre des voyages en mer, mais utilisant pour l’instant des instruments pour mesurer, planifier, comprendre les mers. En dehors de cela, l’enchanteresse pourrait contempler le bras de mer en face via une baie vitrée bien moins opaque qu’à l’étage supérieur de l’autre côté. A sa droite, le bruit de talons se ferait entendre, puis elle pourrait voir une cuissarde avant d’apercevoir complètement la personne qui avait fait demander son aide. Une grande femme, élémentaire d’après les courbes sinueuses qu’empruntait sa natte qui la suivait comme si elle se trouvait dans de l’eau, une peau pâle, cheveux blancs et yeux rouges.
    -J’espère que vous ne nous tiendrez pas rigueur de votre accueil désastreux, commença dans le vif la dame en la contournant pour se rapprocher du comptoir pour s'asseoir. L’Empire pourrait vous présenter ses excuses pour leurs comportement, le fait est qu’ils sont si inexpérimentés et si peu doués que leurs instructeurs n’ont eu d’autres idées que de me les attribuer. Sans plus attendre et avant que nous fassions plus ample connaissance, je me dois de vous souhaiter la bienvenue et de vous offrir l’hospitalité de ma demeure, ainsi que celle du village de Gankou. Y’aurait-il quelque chose que vous souhaiteriez, après un un voyage sous un temps peu clément ?

    La dame avait dit tout cela sur un ton assez neutre au final, jamais impérieux ni hautain, pas même forçant dans la gentillesse ou la bienveillance. Si l’enchanteresse voulait une boisson, elle lui serait servi sur le champ, pour peu qu’ils en aient à disposition. Pour tout autre chose, les fruits étaient disponibles, importés d’Ikusa et préservés par une magie bénigne, des plats pouvaient être commandés en cuisine dans une autre partie du village, et les couvertures chaudes ne manquaient pas si elle avait froid.
    -Je me doute que vous pourriez le prendre mal que je vous le demande, mais j’ai besoin de mieux vous connaitre pour vous autoriser à aider mes sujets, même si je vous ai moi-même fait appeler et voyager pour cela. Bien entendu, je pourrais comprendre si après ce que vous avez vécu vous nous laissiez pour compte, et si c’était le cas sachez que je ne vous en voudrais pas.

    C’était un mensonge en un sens, comme l’intérêt d’Usalka envers son peuple était peu ou prou du même acabit que celui tout commun de payer les divers impôts, voir quelques habitants mourir n’était pas si brutal et donc la voir partir ne lui faisait ni chaud ni froid. Si le village était dévasté par ce mal qui le rongeait et qui ne touchait heureusement pas les marins, il suffirait de faire migrer un trop plein d’habitants d’un autre village pour repeupler et recommencer. Son visage n’avait probablement pas trahit son indifférence envers le sort de son village, elle poursuivit après un temps d’attente pour écouter la réponse de l’ombra.
    -Puisque je tiens à ce que vous me dévoiliez qui vous êtes, il en va de soit que j’en ferais de même, si vous avez des questions après ce que je me sois présentée, n’hésitez pas à m’en faire part. Cheffe du village de Gankou par la volonté de l’Empire du Reike, représentante de son autorité, je suis issue de la famille Lialiatine, on m'a nommée Usalka, on m'appelle aussi seigneur au harpon.

    Cela faisait beaucoup de titres et de locutions pour quelque chose d’aussi simple que de signaler qu’elle est le chef du village et donner son nom, mais c’était l’usage, et pour cela comme pour le reste, l’Empire et la noblesse avaient leur code. Si l’enchanteresse parlait, tout du long elle pourrait sans doute se sentir comme sondée par l’élémentaire, sans qu’aucun pouvoir mystique ne transparaisse.






    #4E5682
    Un excellent cru

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  • Jeu 10 Oct 2024 - 13:34
    Les enfants m’avaient entourée avec un mélange de curiosité et d'excitation. Leurs yeux pétillaient, comme si ma présence brisait la monotonie de leur vie de village côtier. Leurs mains hésitaient à me toucher, mais certains, plus audacieux, me tiraient par les manches, m'encourageant à les suivre. Leur innocence tranchait avec l’atmosphère pesante de mon accueil, et je les laissai me guider sans mot dire. Entrée dans le domaine, je tirai ma capuche en arrière, révélant mon visage. Ma peau, plus pâle sous la lueur grise du ciel, contrastait avec la profondeur de mes yeux blancs et vitreux. Ces derniers, souvent source de malaise pour ceux qui les croisaient, parcouraient la pièce avec une attention glaciale. Mon visage, encadré de mes cheveux sombres tombant en cascade jusqu'à mes hanches, trahissait peu d'émotions. Pourtant, sous cette apparence détachée, chaque détail que je pouvais observer me renseignait sur l’endroit et ses habitants. Là, je sentis la chaleur d’un âtre avant même de le voir. Le bois, vieilli et sombre, craquait sous mes pas, comme si l'endroit lui-même protestait doucement contre ma présence. À hauteur des quais, le second étage s'ouvrait sur une vaste pièce aux murs recouverts de tapisseries, représentant des scènes de mer agitée et de créatures marines. Les couleurs fanées ajoutaient une touche de mystère, rendant les figures presque vivantes sous la lumière vacillante du feu. Un grand comptoir trônait au centre, imposant, sculpté dans un bois épais. Quelques tables étaient dispersées autour, leurs surfaces marquées par le temps et les cartes maritimes qui y avaient été posées. Des jeunes hommes étaient assis, concentrés sur des instruments de navigation. Leurs yeux allaient et venaient entre les étoiles gravées sur leurs cartes et les fenêtres, cherchant probablement à déchiffrer les mystères des marées et des courants. Je me dirigeai instinctivement vers la baie vitrée, attirée par l'immensité du bras de mer qui s’étendait au-delà. La vue était saisissante, malgré les vagues d’une eau grise et agitée, signe probable d’une tempête à venir.

    C’est alors que j’entendis le claquement des talons sur le sol de pierre, un son ferme et assuré. Mon regard se porta vers la droite, et je vis d’abord une cuissarde en cuir sombre, parfaitement ajustée, puis une silhouette élancée et imposante. La femme qui venait d'entrer se déplaçait avec une grâce étrange, presque aquatique, comme si l'air autour d'elle ondulait. Sa peau, d’une pâleur marbrée, contrastait avec ses cheveux blancs qui tombaient en cascade, encadrant un visage aussi sévère qu’élégant. Ses yeux rouges, perçants, m’analysaient avec une froideur distante, tandis que sa longue natte serpentait derrière elle, suivant ses mouvements comme un courant sous-marin. Je m’arrêtai, tirant doucement ma capuche pour dévoiler mon visage. Mes cheveux sombres tombèrent en cascade autour de mon visage, mes yeux vitreux se posant sur elle. Il était évident que cette femme n'était pas comme les autres villageois. Un élémentaire, sans doute, avec une aura de pouvoir qui l’enveloppait comme une seconde peau.

    — Vous auriez pu les blesser.

    Malgré l'hospitalité généreuse dont faisait preuve l'hôte de ces lieux, je ne pouvais m'empêcher de rester honnête et directe. La politesse n'avait jamais été ma priorité, surtout en grandissant seule, loin des mondanités et des subtilités des interactions sociales. Je savais néanmoins que les Reikois étaient profondément attachés à leurs traditions, à leurs tatouages marquant leur allégeance, et que l'Empire ne cessait de se renforcer grâce à de nouvelles alliances avec divers seigneurs. Mon commentaire n'était pas seulement un simple reproche, mais une allusion à ce qui s'était passé à l'entrée du village : cette déchirure soudaine de la terre, une démonstration de puissance, sans doute, pour m’ouvrir les portes. Un geste qui n’avait peut-être pas eu l’intention de blesser, mais qui aurait pu. J’espérais seulement que les gardes n’auraient pas à subir de remontrances pour avoir fait leur devoir. En dépit de la méfiance qu’ils avaient montrée, ils ne méritaient pas un tel sort.

    — Les deux gardes à l'entrée ont simplement fait leur travail. Certes, je ne suis pas encore Reikoise, et je comprends leur défiance. Je n’ai suivi aucune formation militaire, ni adopté vos signes de salut ou traditions impériales. Mais, même si mon temps est plus long que celui de la plupart des mortels, j’ai toujours considéré ces épreuves administratives comme une perte de temps. J’espère pouvoir prouver ma valeur en rencontrant un jour l’Impératrice elle-même, et peut-être alors, devenir une citoyenne reconnue de l’Empire, sans avoir à me soumettre à ces formalités terrestres.

    À la surprise générale, je laissai tomber ma cape au sol, révélant une tenue tissée à partir de lambeaux recueillis sur les dépouilles de nombreuses victimes de guerre. Mon cou et mes bras étaient marqués de runes, seules celles des Gardiens étant visibles à ceux qui connaissaient le culte de l’Ombre. Pour les non-instruits, elles pouvaient facilement passer pour de simples tatouages. J'avais soigneusement bandé mon cou, dissimulant un symbole diviniste clairement reconnaissable, conscient que de tels signes n'étaient guère bienvenus dans l'empire Reikois. Bien que je ne portais pas ma couronne habituelle, restée chez moi, plusieurs amulettes faites d’ossements d’animaux pendaient autour de mon cou et mes hanches. Je tendis les paumes de mes mains vers l’intérieur, montrant à Usalka que je ne cachais aucune arme, d’ailleurs, je n’en portais aucune. À ma ceinture, une besace contenait quelques fioles remplies d'herbes que j'avais récoltées en chemin. Bien que je ressentisse le froid mordant, cela ne me dérangea guère. Via ma détection de mana, j'avais ressenti bons nombres de villageois plus faibles que d'autres. Sans doute dû à une maladie.

    — J'aimerais de l'eau bouillante et des linges propres. Aussi, j'aurais besoin que tous les malades ou ceux présentant des symptômes se trouve dans une même pièce. Le Grand Hall à l'accueil de ce bâtiment devrait faire l'affaire. Concernant mon prix, je veux que vous m'instruisiez sur le monde marin. Pourquoi prendre la mer ? Y-a-t-il des peuples marins ou des îles qui ne sont régis par aucune nation ? Aussi, j'aimerais que vous acceptiez le fait, que je n'ai pas d'obligation de résultat, mais de moyens. Je ne suis pas toute-puissante, guérir toutes ces personnes m'épuisera. Je n'arriverai pas à toutes les guérir. Je préfère ne pas nourrir de faux espoirs.  

    Je faisais des efforts pour me montrer le plus courtois possible, apprenant par l'expérience. J'apprenais vite. Mais maîtriser les boniments sociaux n'étaient clairement pas l'apprentissage des plus simples.


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  • Ven 11 Oct 2024 - 14:31



    Gankou a besoin d'une guérisseuse - FT Usalka Laliatine & Aesgan  W832rx
    Le mal qui rôde

    La sorcière fit une remarque, ou un reproche, l’élémentaire ne savait pas vraiment où placer la petite phrase. Celle-ci n’était pas sortie timidement, c’était déjà ça. La femme prenait ensuite la défense des deux gardes, justifiant la chose par son étrangeté d’apparence. Etrange, ça oui l’enchanteresse l’était, mais plus de par son comportement qu’autre chose.

    “Comment cette simple femme a fait pour survivre seule dans la nature ?” s’interrogea intérieurement la cheffe du village avant de répondre simplement à la première partie des paroles de la cultiste qui se dévoilait. Cela avait attiré le regard de nombreux jeunes hommes, plus attirés par les délices de la chair qui leurs étaient présentés qu’effrayés par son aspect cabalistique.
    -J’aurais pu leur faire mal, mais c’est leur métier d’être sur leur garde et sans mentir, si vous n’aviez pas eu de bonnes intentions et que votre magie vous le permettait, vous auriez pu les mettre en pièces vous mêmes avant qu’ils ne se préparent à vos assauts. Hors ce n’est pas comme cela que l’on maîtrise une personne douée de talents magiques, ni qu’on la contrôle en tant que représentant des forces de l’ordre de l’Empire.

    L’élémentaire marqua une pause pour étudier l’accoutrement de l’enchanteresse, détaillant les moindres colifichets et runes, tout autant que les différentes matières utilisées, sans dénoter de choses exceptionnelles. Les ossements d’animaux n’étaient pas ceux des bêtes les plus terrifiantes du nord ni du lac, mais Usalka remarqua quand mêmes des breloques taillés dans des crocs de tailles menaçantes de part la notion de savoir que des glandes à venins se trouvaient derrières. D’une manière ou d’une autre, la femme savait se battre ou du moins chasser.
    -En vérité, ce n’est pas comme cela que l’empire se comporte en général avec les personnes non tatouées. Ces éléments de l’armée sont juste inaptes à servir l’Empire correctement, mais je n’ai d’autre choix que d’accepter ce que l’on m’offre en guise de protection pour mon village. Ils savaient que vous veniez, et au lieu de vous traiter avec les égards dû à une invitée de l’Empire, ils ont décidé de faire du zèle. Il me faut les remettre à l’ordre, car bien que vous ne représentez que vous-même et vous ne désirez pas exiger réparation pour votre traitement, des groupes diplomatiques, des gens influents ou tout simplement des entités bien plus puissantes pourraient agir avec moins de bienveillance à leur égard sur une situation similaire, et ensuite s’en prendre à l’Empire à cause d’eux.

    L’élémentaire repensa à la seconde partie de l’introduction de la femme ne s’étant pas tout à fait présentée, et puisa dans son savoir pour se remémorer ses cours sur l’antique Lumina’Ombra et ses peuples hétéroclites. Sans se rappeler quoi que ce soit à propos d’eux qui soit menaçant, et se souvenant de leur longévité tout en pouvant la comparer à la sienne, la Dame su quoi penser du reste.
    “Probablement une rêverie de naissance.” conclut la belle en réfléchissant à la chose. “Elle a potentiellement croisé Shoumei pour venir ici, s’est confrontée aux plus bas des Reikois et se figure sans doute que le pouvoir ne s’astreint pas aux arcanes imposées au reste du monde.” s’imaginait la dame de Gankou. “Quand je repense aux ronds de jambes que j'ai du faire et les missions qui m’ont été confiées juste pour entrer dans la cour du couple impérial, j’ai du mal à imaginer quiconque s’approcher de la Reine sans un fait d’arme exceptionnel ou un coup du sort. Ce n’est rien de moins qu’un rêve d’enfant, ou de l’inconscience pure.” conclut l’élémentaire.

    -Aux premiers abords, la plupart des gens souhaitant comme vous rejoindre l’Empire ont aussi un à priori très marqué sur les rituels de signatures identitaires magiques. Certains finissent par se dire qu’il faut s’y conformer, d’autres sont rebutés par la chose, ils deviennent marchand ou utilisent d’autres méthodes pour avoir des laissez passer temporaire. Et enfin certains autres le voient comme l’acte final leur permettant d’acquérir une appartenance à l’Empire. Le Reike est une nation qui prône la force de caractère et de physique, d’aucuns à la capitale vous diraient qu’il s’agit plus d’un honneur que d’une punition ou un mal nécessaire.

    Les yeux rouges de la cheffe du village se tournèrent un moment vers les jeunes hommes qui firent semblant de se remettre au travail, puis revinrent à la femme mystique.
    -Mes gens seraient probablement d’accord avec le terme de “formalité terrestre”, bien qu’ils se demanderaient pour qui vous vous prenez à vous imaginer au-delà d’un citoyen de l’Empire, lâcha-t-elle avec un demi sourire.

    Il était vrai qu’annoncer comme cela “terrestre”, c’était comme signaler une parenté divine ou une ascension. Personne n’était au-delà des règles dans l’Empire, pas même le couple impérial, et les divinités n'étaient pas nécessairement bien vues.

    A peine la cheffe avait elle fini que l’enchanteresse se mit en tête de se lancer à corps perdu dans les soins et la négociation des termes.
    “Elle va vite en besogne.” constata d’abord Usalka avant de comprendre quelque chose en entendant quelque chose en particulier. Des questions défilèrent dans la tête de l’élémentaire qui en sélectionnait une qui pourrait répondre à bien d’autres, puis une autre, mais avant cela.
    -Loin de moi l’envie de vous empêcher de soigner qui que ce soit, peut-être devriez-vous en apprendre plus sur ce qui se trame ici avant de commencer à pratiquer votre art, commença Usalka avant de s’éclaircir la gorge, cela allait être un peu long. Lorsque je suis rentré de la capitale il y a de cela une bonne semaine, le village m'a accueillie avec une histoire sortie d’une fable. Semblait-il, l’un des bûcheron du village s’était mis à faiblir pour une raison inexpliquée, jusque-là rien d’extraordinaire. Seulement avec le temps, il avait senti son corps s’alourdir, ralentir, et puis une fine couche minérale s’est formée sur sa peau, puis l’a enveloppé.
    Sur le moment j’ai cru tout d’abord qu’il s’agissait d’une malédiction, mais le village n’a pas reçu de visite entre le moment de mon départ et mon retour. Plus étrange encore, une autre personne semblait affligée du même mal. Un des anciens du village, plus assez fort pour voguer avec les autres, s’est aussi mit à démontrer les mêmes symptômes.


    La dame s'arrêta un instant pour fixer les apprentis navigateurs qui se remirent au travail.
    -J’ai pu voir les symptômes se développer sur sa peau, j’ai consigné chaque détail et me suis empressée d’envoyer le courrier à la capitale. Seulement le messager à probablement disparu d’une manière ou d’une autre. J’ai donc mené mon enquête pendant que quelqu’un partait vous chercher. Ce mal se transmet de manière erratique, s’il se transmet bien.. La première victime est toujours à l’endroit ou elle a été transformée, mais enchâssée dans une gangue de cristal qui la garde en vie. Les maisons des deux premières se trouvent de part et d'autre du village, et ces deux personnes ne se parlaient que rarement, et n’ont pas eu de contacts physiques depuis des années. Nous mangeons pour ainsi dire tous dans les mêmes réserves de nourriture, le nombre de cas serait probablement plus alarmant si cela en était la cause. Il en va de même pour nôtre eau. Cette affliction semble cibler aléatoirement les habitants. Pour l’instant, l’on compte cinqs victimes, les deux mentionnés, une lavandière, la femme du seigneur Kilmakek et une orpheline, pupille de l’Empire. Probablement que d’autres sont déjà affectés par cette chose, mais personne ici n’a les talents pour débusquer quelque chose d’aussi insidieux. La cristallisation aura mis quelque chose comme plusieurs semaines, la seconde victime possède encore quelques jours avant de terminer sa transformation.

    La femme en revenait ensuite à la partie négociation.
    -Pour ce qui est du paiement, je pense avoir bien plus à vous offrir, mais pour cela je me dois de vous posez une question. Savez vous lire ?

    Une question plutôt saugrenue si on l’a posait à une humaine qui aurait eu l’apparence de la femme en face de l’élémentaire, seulement.. Les ombras naissaient parfaitement capable de parler et vivre sans avoir une once du savoir basique d’une femme adulte. Celle-ci en particulier, semblait s’être accommodée de sa situation, d’avoir développé ou perfectionner les talents avec lesquelles elle était née ou qu’elle avait appris. Seulement, en traversant les civilisations pour s’installer seule sans attache particulière apparente à part pour ses tatouages, cela laissait Usalka penser qu’elle ne s’était jamais vraiment imprégnée du monde l’entourant autrement que par l’expérience très physique d’expérimenter chaque chose elle-même.





    Le mal qui rôde:


    #4E5682
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    Gankou a besoin d'une guérisseuse - FT Usalka Laliatine & Aesgan  Dskorz
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  • Sam 12 Oct 2024 - 16:46
    Usalka partageait l'assertivité que témoignaient les écrits sur les généraux du Reike. Le Reike… un empire majestueux, trônant au cœur des terres brûlantes de ce monde. Un royaume façonné par le sable, le sang, et la volonté implacable d'une dynastie légendaire, celle des Draknys. À mes yeux, c'était une terre où la puissance régnait en maître, où chaque enfant reikois portait en lui la promesse d’un guerrier, d’un combattant formé dès son plus jeune âge à survivre et à se battre pour ses empereurs. Cette rigueur martiale, cette fierté ancestrale, m’apparaissent comme les piliers d’un empire qui, en dépit de ses aspects rudes et impitoyables, semblait envier une stabilité qui lui était propre. Le sens de l’honneur ici, était presque palpable, un code de conduite imprégnant chaque interaction, chaque geste. Une valeur inébranlable qui faisait battre le cœur des habitants et unit ce patchwork de peuples et de clans sous une même bannière. L’hospitalité des reikois n’avait d’égal que leur cruauté envers ceux qui les trahissaient. Esclavage, torture, exécution publique, humiliation... ici, le châtiment était un spectacle, un avertissement pour quiconque oserait défier la puissance de l’empire.

    D'après les saintes écritures, leur histoire remontait à des millénaires, bien avant même que je ne foule ce monde. Un tueur de dieux et de titans, Tensai, est le fondateur de cette nation. Un homme qui a bravé l’inimaginable et uni son destin à une reine-dragon, Akasha. Ensemble, ils ont bâti cet empire, dont l’héritage a perduré malgré les guerres, les invasions et les trahisons. La lignée Draknys, presque éteinte, mais jamais totalement effacée, semblait porter une force inébranlable, une influence qui dépassait le simple sang royal. Peut-être l'œuvre même de l'Âme des Cendres. Mais cela n'était que rumeur. Mais le Reike a cette capacité de m’émerveiller autant que de m'inquiéter. La grandeur, la discipline, et la férocité se mêlent en un cocktail puissant, indomptable, qui me rappelait que, malgré tout, je ne suis qu’une ombre ici, une observatrice étrangère. Je me demandais parfois si cet empire survivra encore longtemps, ou si son propre poids le fera s’effondrer... Je laissais ainsi, avec discipline, mon hôte me remettre à place. Elle ne semblait pas apprécier que j'ai pris soin de défendre ses hommes. Peut-être avait-elle même pris ça comme d'une offense. Mon naturel me forcait à croire, que tout être en ce monde avait une certaine fragilité qu'il fallait dompter. Mais j'avais également appris qu'il ne fallait mieux ne pas remettre en cause les ordres des hiérarchies supérieure. Aussi, je décidais de me taire et d'écouter.

    Là, mes pensées se mirent à tourbillonner. Cette cristallisation progressive, ce mal étrange qui s'abat sur les habitants de Gankou... Il ne s'agissait pas d'une simple maladie. Non, c'était autre chose, quelque chose de plus profond, plus insidieux. Une couche minérale qui se formait sur la peau, lentement, jusqu'à emprisonner les victimes... Je n'avais jamais vu un tel phénomène, mais il ne pouvait être purement naturel. Même si tous les aspects de ce monde m'échappaient encore. Si cela venait de la nourriture ou de l'eau, le village tout entier serait déjà touché, pensais-je. Seulement quelques âmes semblaient affectées... Pourquoi elles ? Quel lien unissait cette orpheline, une lavandière, une noble et ces deux autres victimes ? Ce n'était pas un hasard. Je sentais qu'il y avait un fil invisible, quelque chose de subtil et dangereux que je n'arrivais pas encore à saisir. La lenteur de la transformation me préoccupait également. Ce processus progressif, méthodique, laissait supposer une influence extérieure en continue...  peut-être un artéfacte maudit. Une magie ancienne ? Quelque chose de bien plus complexe qu'une simple malédiction ordinaire. Et cette gangue de cristal qui gardait la première victime en vie ? Était-ce une prison ou une protection ? Une forme d’emprisonnement spirituel, peut-être, ou un rituel qui visait à drainer leur essence de manière encore invisible. Et si c'était-là un cocon ?

    Je ne pouvais croire au fruit du hasard. Il devait y avoir un catalyseur... un événement déclencheur, une présence cachée, quelque chose que nous ne voyons pas. Mon esprit vagabonda vers les pratiques interdites, les reliques maudites qui pouvaient provoquer de tels effets. Ce village isolé, un village de pêcheur, pourrait bien être devenu la scène d'un rituel non maîtrisé, ou pire, d'une vengeance ancienne qui prendrait racine ici, lentement. Je me demandais alors si cette malédiction n'agissait pas à distance, sans nécessiter de contact physique entre les victimes. Peut-être une forme de magie runique... quelque chose qui lie les esprits ou les corps sans qu’ils en soient conscients. Et si une créature, une entité cachée dans les ombres, orchestrait cette lente agonie ? Tout était possible tant que je n'avais pas vu les victimes.

    Je tournai mon regard vers Usalka, cherchant dans son expression des indices sur ce qu'elle savait réellement. Elle avait mentionné que cette affliction semblait aléatoire, mais je doutais qu’il en soit ainsi. Il y avait toujours un lien, une raison derrière de tels phénomènes.

    — Je vais devoir aller plus loin. Invoquer les ombres pour sonder ce village, explorer les lieux sans éveiller de soupçons. Si cette malédiction est d'origine magique, elle aura laissé des traces dans l'éther, des empreintes que seules mes ombres pourront percevoir. Pour ce faire, j'aurais besoin que vous me guidiez d'abord à l'endroit même où la maladie s'est déclenchée pour la première fois. Ensuite, j'aimerais que vous m'emmeniez voir la dernière victime.

    Ce mal ne se contenterait pas d'une simple guérison. Non, il s'agissait d'une enquête bien plus vaste, un mystère qui demandait de comprendre les forces à l'œuvre derrière les apparences. Je devais découvrir l'origine de cette menace... et la stopper avant qu'il ne soit trop tard. Concentrée dans mes hypothèses et réflexions. Je me souvenais à l'instant de la dernière remarque.

    — Je sais lire les ouvrages du Culte des Ombres, les écrits contemporains. Je n'ai pas encore lu d'ouvrage dans la langue native reikoise, mais j'apprends vite.


    « L'AMOUR EST ÉTERNEL,
    TOUT SE MEURT DANS LA RAGE ET LA HAINE.
    MÊME L'IMMORTEL N'ÉCHAPPE PAS À SA FIN.
    LES TITANS RÉCLAMENT NOS VIES,
    LES GARDIENS NOUS ACCUEILLENT DANS L'OMBRE.
    QUE NOTRE FOI GUIDE NOS ÂMES VERS L'ABSOLUTION ET LE PARDON. »
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  • Mar 15 Oct 2024 - 14:49



    Gankou a besoin d'une guérisseuse - FT Usalka Laliatine & Aesgan  W832rx
    Suspect-ville

    Lorsqu’elle tenta de sonder le visage de l’élémentaire, l’enchanteresse ne décela pas particulièrement d’indices via ses expressions. La belle restait plutôt de marbre, cela en était presque dérangeant en un sens, comme si la noble était tout à fait détachée des victimes dont elle parlait, et qu’elle racontait un fait divers qui se passait au loin ou il y a longtemps.

    Cela étant dit, elle répondit tout de même par l’affirmative quand la sorcière lui expliqua qu’il lui faudrait invoquer des ombres pour sonder le village et explorer les lieux sans éveiller les soupçons. D’un côté, la dame de Gankou se demandait comme l’enchanteresse pouvait écarter la piste d’une maladie si vite, et passer directement à la conclusion qu’il s’agissait d’une malédiction. Il était certes possible qu’il s’agisse bien d’un rituel, mais ayant fouillé elle-même son village et connaissant presque le moindre habitant, sans extérieur il était difficile de considérer la chose. Le perpétrateur aurait pu se rendre potentiellement invisible, mais quelqu’un aurait dû finir par tomber dessus par hasard et pourtant personne ne lui avait fait remonter d’étrangeté du genre.

    C’était potentiellement un mouvement dû à l’instinct de l’enchanteresse, ou alors elle avait croisé des formes de magies que la noble ne connaissait pas. L’ombra répondit quand même à la dernière question, après un petit temps de réflexion.
    -Une bonne chose, soulignerait Usalka, je pourrais vous laisser vous engorger de savoir avant de répondre aux interrogations qui vous restent après avoir consulté la bibliothèque de ma famille.

    Tous les livres dangereux en avaient été retirés et la bibliothèque pouvait déjà être consultée par tout le village et certains des invités de l’empire, alors pourquoi pas elle.
    Se levant après ses paroles, la dame de gankou fit signe à l’enchanteresse de la suivre au grand dam des navigateurs en herbe.

    Le village était paisible, malgré le danger qui l’affligeait, il semblait que rien ne pouvait perturber sa tranquillité. Les gens saluaient la noble et son invitée sur leur passage, certains y allant d’un petit commentaire, d’un rappel ou d’une demande quelconque envers la cheffe qui se montra très professionnelle.
    Sur leur parcours, l’ombra pourrait voir deux visages familiers. L’un était celui de la personne ayant été la chercher, visiblement plutôt indifférent à la constatation de son arrivée. Il s’était vite remis à la tâche qu’il était en train d’effectuer sans plus attendre, manipulant avec grande dextérité un couteau pour ciseler un petit os de poisson afin d’en faire un hameçon pour filet. De constitution plutôt avantageuse, une moustache en “n” et un caractère apparament plutôt imbus de lui même mais souriant, il semblait plus tourné vers les tâches compliquée que son corps ne le laissait suggérer.
    L’autre visage était celui bien plus expressif et rougissant de l’homme dont elle avait sauvé la vie il y a un moment de cela, l’homme même qui avait dévoilé sa position au reste du village. D’un physique moins avantageux que son homologue de précision, il avait l’allure d’un homme bâtit pour le rôle d’éclaireur. Fin dans sa corpulence, mais sans manquer d’une certaine force, il possédait un regard presque perturbant à cause de la clarté de ses yeux verts. Sa tenue n’avait rien à voir avec celle qu’il avait lors de son expédition dans le nord. Il était habillé de manière plus décontractée, avec un manteau couleur vert et bois sublimant ses cheveux bruns foncés. Il détournerait le regard au moment où l’ombra le regarderait, et aurait un comportement un peu maladroit avant de se rendre dans sa maison timidement. L’extérieur du bâtiment exprimait bien la fonction de ce villageois. Un râtelier ou séchait des herbes, quelques venaisons fumées qui prenaient de l’âge et des mixtures en outre chauffant sous le soleil calme. Un grand sabre se reposait dans son fourreau contre le mur, sabre qu’elle l’avait vu porter et qui ne protégeait apparemment pas des serpents des lacs.

    A mesure que les deux femmes se rendaient vers la cabane des bûcherons, d’autres personnes les accompagnèrent. Les enfants qui étaient restés dehors auquel la dame de Gankou demanda de se tenir tranquille et de s’écarter tout d’abord. Deux hommes pointèrent le bout de leur nez, l’un roux, cheveux dissimulés sous un foulard et sentant un mélange de soufre et de métal, sans doute le forgeron. L’autre, plus proche de l’odeur des bêtes et du purin, sans toutefois empester, était le responsable de l’écurie. Il portait une tenue n’ayant pas grand chose à voir avec sa fonction contrairement au premier qui avait tout de vivre dans son habit de travail, et resplendissait dans une tenue sophistiquée magnifiant la grâce de sa moitié elfique.
    Un drôle d’oiseau fit son arrivée également par la suite, un bonhomme rondouillard, dans la trentaine, mais dont le visage ressemblait à une patate trop cuite auxquelles on aurait collé des éléments du face tout typiques. Ses yeux avaient du mal à se focaliser et sa démarche était hasardeuse, mais il semblait parler un bon rekois sans faute malgré une élocution lente.

    Les trois parlèrent du mal régnant dans ce village, souhaitant tout d’abord la bonne journée et la bienvenue à l’invitée, tous y allant d’un compliment sur l’apparence de celle-ci et lui demandant son nom que la dame de Gankou n’avait pas encore entendu. Sorcière ou pas, l’enchanteresse semblait envouter tout le village, ce qui échauffa un peu les sangs de la noble qui faillit faire une remarque.
    Une femme les rejoignit enfin, légèrement dans l’embaras. Elle était arrivée en même temps qu’Usalka au village, et devait servir de servante au couple Kilmakek, qui n’avait pour l’instant ni grande maison ni de domestiques. Avec son affliction, la noble qu’elle devait servir était alitée, et la servante tournait en rond dans la petite maison de villageois que le couple habitait. Ainsi donc, elle s’était décidée à venir contempler le travail de l’ombra.

    La porte s’ouvrit à la volée, un bûcheron en retard sortit à la hâte après s’être excusé vivement, puis attrapa une hache et se précipita en direction des bois. Tout le monde put entrer confortablement dans la cabane, qui était plus une maison communale ou un dortoir de grande taille pour les bûcherons sans famille.
    Seul un des lits étaient occupé, une figurine grandeur nature d’un bûcheron aux cheveux courts semblant taillée dans un cristal aux aspects translucides bleus, roses et violets. L’on pouvait y discerner le prisonnier de la gemme, mais les détails restaient flou. Impossible par exemple, de savoir si ses yeux étaient fermés ou si sa bouche ouverte était un indicateur qu’ils seraient plus ouverts sur une manifestation d’effroi.

    Du reste, le minéral n’avait pas d’aspérité dangereuse, dépourvu d’angles de quelque sorte, tout changement résultant d’une courbure lisse et ronde plus ou moins prononcée, comme un enrobage de sucre ayant figé. Le tout n’avait ni goût (si elle désirait tenter d’y poser la langue) particulier ni odeur, la seule flottante étant celle d’un bois propre et entretenu. Le cristal n'émettait aucun son, mais la pulsation du mana qui le composait se pressentait assez aisément, sans toutefois paraître menaçant. Nan c’était un flux calme aux soubresauts réguliers.
    -Le pauvre.. commenta la servante, qui avait fait l’exacte même commentaire quand elle l’avait vu pour la première fois.
    -Intact, comme le jour de sa découverte, indiqua la noble en se tournant vers l’enchanteresse.
    -Couché et ne s’est jamais relevé, mais il était si lent que les autres ne voulaient plus le laisser venir, en plus d’en avoir peur, ajouta le maître de l’étable avec une voix sûre et posée.
    -Je suis toujours d’avis qu’on pourrait le briser, commentait le forgeron.
    -Je vous l’ai déjà dit, Graavis, décocha Usalka sans même le regarder. [color:fdb7=#ffffcc]Si la gangue est brisée et que le sort est rompu mais qu’il n’est pas libre, il pourrait suffoquer.
    -Je sais bien, mais j’y ai repensé, et si l’on casse la partie de son visage d’abord.
    -Impossible de dire si cela le sauverait ou si cette brisure ne détruirait pas également son visage, ou juste enverrait du mana directement dans sa bouche ouverte.
    -Hhhhr..
    cogita le forgeron en effectuant un mouvement de gorge désagréable. Mais c’est pour ça que notre invitée est là.

    La noble n’oublia pas le détail demandé par l’enchanteresse, et souligna.
    -Il se levait chaque matin avec une sensation de faiblesse croissante, mais cela l’a sans doute pris après avoir été frappé par ce mal sans le sentir. Ainsi donc, je ne peux pas vous montrer l'endroit exact où la chose à eu lieu pour la première fois.

    L’homme le moins gâté par la nature dans cette pièce ouvrit la bouche, lâchant chacun de ses mots comme s’il devait énoncer sa phrase en pensant fort chaque terme avant de le prononcer.
    -Guido.. ne.. sortait.. pas.. beaucoup.. en.. dehors.. du…. travail. Depuis.. la.. perte.. de.. sa… femme… il.. s’isole. Dernière.. sortie.. couper.. cheveux.. dehors.

    Si l’enchanteresse montrait une quelconque surprise à entendre cela, Usalka se permettrait d’expliquer.
    -Tirami est l'œil curieux du village. Son état ne lui permettant pas de travaille comme les autres, mais il possède une mémoire exceptionnelle, et comme il aime observer, il nous aide beaucoup dans des moments comme celui-ci où l’on a besoin de savoir les agissements de chacun aux abords du village.

    Le compliment eut l’air de faire rudement plaisir au malheureux qui tenta de sourire, son visage ne parvenant qu’à faire une grimace qui le rendit un peu plus.. hideux.

    ─────

    Une piste infime se sentirait avec une détection, menant directement vers une maison en particulier avant de s’estomper, comme réduite à néant en un instant. La sensation se retrouverait avec un peu de concentration, laissant comme la même expérience que celle qu’aurait eu l’enchanteresse au contact du cristal, une pulsation régulière et légère, indiquant par leur nombre qu’il s’agissait en vérité de tout les “infectés restant” éparpillés aux quatres coins du village ou en dehors, mais pas dans la maison en face d’elle.

    Si elle envoyait des ombres fureter au lieu de suivre la piste elle même, ils retrouveraient probablement chacun un infecté, et l’un d’eux se retrouverait sans piste devant la porte de la maison précédemment citée.

    Cela lui permettrait dans les deux cas de déceler deux personnes de plus que le compte actuel. N’ayant pas de symptômes, une des tisserande du village et un des jeunes navigateurs auraient une aura faiblarde, leur mana légèrement en dessous des quotas habituels.
    Pour ce qui était de la maison, elle appartenait à son admirateur, occupé à concocter un onguent contre les blessures communes. Il laisserait entrer la femme et la noble si ordonné. La pièce principale était agrémentée d’une table, de quelques râteliers ou pendaient diverses herbes pas encore séchées, des pièces de viandes non traitées et une paire de lapins, une cuisine avec un chaudron posé sur un âtre chauffant doucement. Sur le côté on pouvait voir un renfoncement, une seconde pièce, accueillant un lit pour une personne et une armoire sans doute pour ses vêtements.

    Plus une trace de la malédiction ici, laissant l’idée que quelque chose masquait la trace ou bien que le perpétrateur savait projeter ses maléfices depuis une zone lointaine ou d’un autre plan.
    Dans un cas cela pouvait potentiellement incriminer





    Pour garder tout en tête:


    #4E5682
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  • Aujourd'hui à 12:24
    Concernant l'accès à la bibliothèque, je me contentai d'un léger signe de tête pour remercier Usalka, mes lèvres s'étirant à peine en un sourire énigmatique. Mes yeux vitreux se posèrent brièvement sur elle, évaluant la proposition. Une offre généreuse, mais je ne pouvais me permettre de m'y attarder pour l'instant. Sans un mot de plus, je la suivis, mon esprit déjà absorbé par la tâche à accomplir. Le froid mordant caressait ma peau et s'infiltrait dans mes vêtements déchirés, mais je l'accueillais comme une vieille connaissance. Ce genre d'inconfort physique ne m'affectait guère. J'étais ici pour une raison bien précise, et chaque minute passée dans ce village attisait ma curiosité.

    Alors que nous avancions à travers les rues, le calme du village contrastait fortement avec la malédiction qui pesait sur ses habitants. Ce lieu, étrangement serein malgré les dangers, semblait presque irréel. Les sourires fatigués et les salutations respectueuses des villageois étaient empreints d'une quiétude trompeuse. Je ne pouvais m'empêcher de me demander si cette tranquillité apparente était le fruit de l'influence d'Usalka. Peut-être avait-elle pris l'habitude de gérer les problèmes du village avec tant d'efficacité que les habitants ne voyaient plus les menaces qui les entouraient comme quelque chose d'inquiétant. Pourtant, sous cette apparence paisible, je percevais une inquiétude latente, quelque chose de plus sombre. Une intuition. Mes yeux blancs et vitreux, captèrent des détails invisibles pour d'autres. Le grincement des volets sous la brise, le tintement métallique du forgeron au loin, les murmures des habitants que j'effleurais à peine, leurs regards pleins de curiosité. Je croisai deux visages familiers en chemin. L'homme qui m'avait amenée ici semblait absorbé par son travail, sculptant un hameçon avec une dextérité mécanique. Indifférent, presque détaché, il m'ignora comme si mon arrivée n'avait aucune importance. Je détournai les yeux et mon attention se porta sur l'autre homme, celui dont j'avais sauvé la vie. Son regard vert clair, empreint d'une nervosité maladroite, croisa brièvement le mien avant de se détourner précipitamment. Un sourire subtil passa sur mes lèvres. L'attachement des mortels à la vie, à ceux qui leur venaient en aide, m'étonnait toujours. Cela éveillait en moi une profonde compassion, un besoin sincère de les protéger, même si je ne faisais que traverser leur monde. Après tout, nous étions tous des mortels, certains vivaient plus longtemps que d'autres. Simplement.

    Nous approchâmes de la cabane des bûcherons, où quelques villageois nous suivirent. Des enfants, renvoyés gentiment par Usalka, et d'autres figures familières nous observaient, intrigués par ma présence. Mon regard les effleura, empreint d'une douce bienveillance. Je n'étais que de passage ici, mais j'espérais leur apporter un peu de répit dans leur lutte silencieuse contre cette malédiction. Bien que mon visage restât impassible et froid, mon cœur, lui, brûlait du désir de les aider. Lorsque les portes de la cabane s'ouvrirent, l'atmosphère se chargea d'une lourdeur palpable. Je sentis immédiatement la présence du bûcheron cristallisé. Une énergie magique emplissait l'air. Je m'avançai, mes yeux vitreux se fixant sur la silhouette figée de l'homme. Mes doigts, noirs et griffus, effleurèrent la surface lisse du cristal, traçant lentement les courbes de cette prison minérale. Le flux de mana qui y circulait était régulier, presque paisible, mais je savais que cela n'était qu'une façade. Ce calme cachait une force bien plus complexe et troublante.

    — Ce n'est pas qu'une simple malédiction, murmurai-je en caressant la surface du cristal. Ce cristal… il est plus qu'une prison. Il est profondément lié à lui, à son âme, à son corps, à tout ce qu’il est. Le briser pourrait le libérer, mais cela pourrait aussi le détruire entièrement.

    Je me tournai lentement vers le forgeron qui avait suggéré de casser la pierre. Je savais que cette approche, bien qu'audacieuse, pouvait être dangereuse. Dans l'un des ouvrages que j'avais lus, "Malédictions et Envoûtements du Minerai de Gilderoy Saruman", des cas similaires étaient évoqués. Le bris d'un cristal imprégné de mana pouvait causer des dégâts irréversibles si l'origine de l'envoûtement n'était pas correctement identifiée.

    — Ce cristal pourrait être plus complexe qu'il n'y paraît, continuai-je en m'adressant au forgeron. Le briser pourrait affecter ses nerfs, son esprit… et peut-être même son âme. Il nous faut comprendre la nature exacte de cette malédiction avant d'agir.

    Nous sortions de l'habitation, mon esprit vagabondait entre thèse et hypothèse. Mon regard revint sur la maison du bucheron. Quelque chose d'autre semblait en jeu ici. Une idée me traversa l'esprit, une possibilité que je ne pouvais ignorer. Je me tournai vers Usalka, le ton de ma voix se fit plus grave, teinté d'une réflexion intérieure.

    — Guido, cet homme… vous dites qu'il a perdu sa femme et qu'il s'isolait depuis. Serait-il possible qu'il ait cherché un moyen de la retrouver ou de surmonter son chagrin, peut-être en consultant un de ces livres interdits que vous avez retirés de la bibliothèque ?

    Ma question resta en suspens, laissant entrevoir l'ombre d'une vérité plus sombre, une piste que nous devions explorer pour comprendre ce qui s'était réellement passé. Mais alors que j'attendais une réponse, mes ombres réagirent à mon sort de détection lancé en arrivant sur les lieux. Une légère pulsation, presque imperceptible, se fit sentir lorsque je me concentrai, une trace infime, comme un souffle égaré dans l'air. Elle se dirigeait vers une maison en particulier, mais s'estompait presque aussitôt, se diluant dans l'atmosphère comme si elle n'avait jamais existé. Avec un effort de concentration supplémentaire, je retrouvai cette même sensation que j'avais ressentie au contact du cristal, une pulsation régulière, discrète, mais bien présente. En comptant ces battements étranges, il devint clair qu'il s'agissait en réalité des dernières âmes "infectées", dispersées aux quatre coins du village, et même au-delà. Pourtant, devant cette maison, la trace disparaissait entièrement. Je pouvais suivre cette piste moi-même, mais une autre approche se dessina dans mon esprit. Si j'envoyais mes ombres parcourir les lieux, elles retrouveraient sûrement chaque "infecté". L'une d'elles, cependant, s'arrêterait devant cette maison, incapable de poursuivre plus loin. Une anomalie. Dans l'un ou l'autre cas, la piste dévoilait deux individus que personne n'avait encore remarqués. Ils ne présentaient aucun symptôme évident, mais leur aura était étrangement affaiblie. Une tisserande et un jeune navigateur du village, dont le mana était légèrement en deçà des normes habituelles. Une trace subtile, mais suffisante pour alerter quelqu'un comme moi, sensible à ces déséquilibres. Je pointais du doigt le navigateur. Puis la maison un peu plus à l'est.

    — Ce jeune homme là-bas. Il est, lui aussi, infecté. Mais la cristallisation n'a pas encore commencé. La tisserande à quelques pas de lui, l'est également. Pouvons-nous aller leur parler ? Aussi, j'aimerais visiter cette maison. J'y ressens une perturbation particulière. Où souhaitez-vous qu'on aille en premier ? Je vous suivrai.  

    Deux chemins menaient à nous. Les deux nouveaux infectés ou la maison où les traces disparaissaient presque "trop" subitement.


    « L'AMOUR EST ÉTERNEL,
    TOUT SE MEURT DANS LA RAGE ET LA HAINE.
    MÊME L'IMMORTEL N'ÉCHAPPE PAS À SA FIN.
    LES TITANS RÉCLAMENT NOS VIES,
    LES GARDIENS NOUS ACCUEILLENT DANS L'OMBRE.
    QUE NOTRE FOI GUIDE NOS ÂMES VERS L'ABSOLUTION ET LE PARDON. »
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