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    Didier Van Strijdonck
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  • Dim 22 Sep - 9:25
    Kyouji - An zéro

    Sous le ciel de février, le crépuscule enveloppait Kouiji d'une lueur incertaine, tamisée par l’éclairage vacillant des rues en pleines reconstruction. Didier Van Strijdonck, flanqué de ses deux mercenaires, déambulait tranquillement, les mains derrière le dos, le regard fixant les quelques bâtisses épargnées par les bombardements. L'air était saturé d'encens, une odeur presque trop douce pour une ville encore meurtrie par la guerre, comme pour couvrir celle de la mort. Le marchand souriait intérieurement. Pour lui, les ravages de la guerre n’étaient qu'une autre forme d’opportunité pour ceux qui savaient l'exploiter. Tout ces mois à approvisionner les forces Rysséennes allaient enfin porter leur fruit, du moins le pensait-il.

    Le républicain s’arrêta sur une petite place à moitié déserte, le siège ayant assécher les rues. Son attention était tournée vers une des rares échoppes encore ouverte et où une une paire de bottes en cuir robuste lui faisait de l’oeil. Peut-être la prendrait-il pour remplacer celles qui, à force d’aligner les kilomètres et les heures de marches, commençaient à s’user. Mais alors qu’il s’apprêtait à entrer dans la boutique, une voix familière l'interrompit.

    « Monsieur Van Strijdonck ! » cria Adil, haletant, visiblement essoufflé. « Ils… ils nous ont accordé le marché ! »

    Didier tourna lentement la tête, ses lèvres s’étirant en un sourire. « Ah bon ? C’est une excellente nouvelle, Adil. »

    Le sourire du marchand s'élargit tendis que Adil reprennait son soufle, d'autant plus que les négociations avec les nouvelles autorités de la ville avaient été plus hasardeuses que prévues, visiblement pas très chaude à filer des marchés potentiellement juteux à un opportuniste républicain. Le visage rougi par l’excitation, l'associé du libertéen poursuivait: « Oui! Nous avons les quartiers nord. Le document est signé par les autorités. Ils nous attendent demain matin pour finaliser le contrat. »

    Le marchand, heureux de cette tournure, tapota alors doucement l’épaule de son homme. « Eh bien ! Voilà de charmantes perspectives qui s’offrent à nous, mes amis ! Je savais que la persévérance paierait. » Il jeta un coup d’œil complice à ses mercenaires. « Merci, Adil. Sans ton concours, nous n’aurions sans doute pas eu ce marché. Je ne l'oublierai pas, tu mérites amplement ta paye, mon ami. »

    Adil, flatté, hocha la tête, mais son sourire se fana légèrement, et une ombre d’inquiétude passa sur son visage. « Monsieur… Il y a quelque chose que je dois vous dire. »

    Didier arqua un sourcil, tout en ajustant son béret. « Continue, je t'écoute. »

    Adil jeta un regard autour de lui, vérifiant que personne n'écoutait. Il baissa la voix. « Il se dit que les royalistes ont encore des hommes en ville. Il serait question d’un groupe clandestin qui viserait les individus ayant collaborés avec les forces de Tensai. »

    Un frisson parcourut le dos de Didier, qui resta silencieux un instant avant d’esquisser un sourire ironique. « Des royalistes ? Vraiment ? »

    Adil acquiesça, nerveux. « J’ai entendu dire qu’ils surveillent plusieurs traîtres potentiels dans la ville. Mais je ne sais pas si vous êtes concerné. »

    Le marchand resta un moment pensif, son regard se perdant dans les rues de la ville. « Je n’ai trahi personne, mon ami. Ces royalistes doivent sans doute se concentrer sur des locaux. » Il se mit à rire doucement. « Je leur ai proposé mon aide au début de la guerre alors que j'avais déjà travaillé avec eu et ils m’ont repoussé comme un vulgaire malandrin. Je n'ai pas le monopole de la traîtrise dans ce conflit. »

    Mais Adil insistait, l'inquiétude marquant chacun de ses mots. « Monsieur, ce sont sans doute plus que des rumeurs. Il y a déjà eu plusieurs morts suspectes depuis la fin du siège, possiblement liés à ce genre de règlements de comptes. »

    Didier soupira. La situation pouvait être sérieuse. Il lança un regard à ses hommes avant de revenir sur Adil. « Tu es un ami précieux, Adil. Merci pour ta mise en garde. Je te promets d’être prudent. » Puis, se tournant vers ses hommes : « Conrad ? Georg ? Vous avez entendu ? Il va falloir être vigilant. Ouvrez l'œil, et le bon! »

    Les deux hommes, jusque-là silencieux, échangèrent un regard avant d’hocher la tête. « On sera vigilant patron. » dit l’un d’eux, sur ses gardes, scrutant les rues.

    « Adil, mon cher. Les affaires sont une jungle, et dans la jungle, il y a des prédateurs. La différence, c’est que moi, je suis toujours prêt. Ce contrat pour les quartiers nord va nous propulser bien au-delà de ce que ces royalistes pourraient imaginer. Et pour ça, il faut savoir garder la tête froide. Tout ira bien.» Fit Didier, rassurant.

    Adil déglutit, mais hocha lentement la tête. « Oui, monsieur. Mais soyez prudent… »

    Didier esquissa un sourire, cette fois un peu plus froid. « La prudence, Adil, c’est mon métier. Mais l’audace… c’est mon art. »

    Avec un dernier regard vers la rue, Didier s’apprêtait pénétrer dans la boutique, ses bottes foulant les pavés usés par la guerre, la tête pleine d'idées à l'idée transformer les ruines de Kyouji en or. Les ruines étaient peut-être sombres, mais pour lui, elles brillaient déjà d’un éclat doré. La guerre détruisait, lui il reconstruisait.

    Soudain, il y eu comme un sifflement, immédiatement suivis d’un bruit étouffé, comme une sorte de froissement de tissus. Le républicain remarquait alors l’un de ses hommes, Conrad, s'était figé alors qu’il était passé devant lui.

    « Conrad ? Est-ce que ça va ? » lança Didier, fronçant les sourcils mais comme ce dernier ne réagissait pas, il répéta : « Conrad ?! »
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  • Jeu 3 Oct - 14:30


    An 0, sous le ciel de Kyouji.

    L'approche de la vingtaine. Pour de nombreuses races se pavanant fièrement dans le Sekai, ce chiffre correspond à un fœtus, à un nouveau-né dans une vie qui dura des centaines et des centaines d'années. Pour un humain, ceci représente l'arrivée à l'âge adulte, un passage crucial qui déterminera une bonne partie du reste de sa future et courte vie. Certains sont nés avec une cuillère d'argent plantée dans les fondements, d'autres sont promis à un brillant avenir par leur descendance. Certains n'ont que faire des affaires de l'Humanité tant leur présence tend à rejoindre celle des déités de ce monde. On leur attribue des surnoms grandioses, Le Pourfendeur, ou bien encore Le Conquérant. Des noms bien ronflants qu'une grande majorité laisse aux bien nés. Nous autres, plèbes, gueux, orphelins et gueules cassées, nul besoin de surnom, l'important est la survie, la pure et vraie survie.

    Dans l'optique de gagner sa croûte comme un autre, pour n'avoir ne serait-ce qu'un morceau de pain à foutre dans sa gamelle et une paillasse sur laquelle s'endormir prêt d'un feu, j'avais décidé de mettre en avant mes compétences et arpenter une voie bien dangereuse. Je n'étais qu'un grain dans une mer de sable, mais je ne comptais pas me laisser abattre et abandonner à la première contrariété. Les chemins sombres, les malversations, les manigances et leurs alliées s'étaient alors tournées vers moi. Je les avais embrassés avec force. Elle était là ma survie, et je m'accrocherais à chaque plateforme que l'on m'offrira.

    Missive dans la senestre, la longue griffe de mon index venait déplier le papier. Un nom : Didier Van Strijdonck. Un cachet des forces royalistes attirait mon orbe flamboyant. Ce genre de contrat était alléchant et souvent bien payé. Depuis la chute de la ville aux mains des forces de Tensai Ryssen, de nombreux riches habitants ayant tout perdu dans cette opposition se retrouvent à œuvrer dans l'ombre, multipliant les contrats à la recherche de la vengeance. Ce Van Strijdonck m'était inconnu, mais il devait être une des têtes ayant participé à la soumission de la ville de Kyouji. De toute façon, peu m'importait sa profession, son degré d'implication ou même s'il était innocent ou non. Je disposais d'un contrat juteux et il devenait maintenant mon seul objectif. Aux côtés de la missive, quelques informations étaient notées sur les derniers agissements de ma proie.

    « Bon. Il est temps de se mettre en chasse. »

    Un dernier croc dans la croûte sèche de mon pain, puis je venais enfiler mon habit de cérémonie. Capuché sous une longue tunique ébène, je venais me vêtir de gants noirs, accrochant Murmure et Silence à ma ceinture. Je remontais les escaliers de cette cave abandonnée où j'avais élu domicile, refermant derrière moi une petite trappe en bois. L'astre lunaire entamait sa danse, me confondant avec l'obscurité. Mon œil carmin s'endormit, tandis que mon œil mort vint s'ouvrir sur le monde. Une myriade de petits points blancs, semblables à une constellation venait m'offrir cette vision nocturne. Le félin entrait dans sa transe frénétique, il était l'heure de pister son prochain repas.

    ❂❂❂❂❂

    Quelques heures s'étaient déroulées depuis ma mise en action. J'avais éveillé mes nombreux sens afin de trouver la position de ma cible, tandis que les informations sur la missive m'avaient également bien aidées à me diriger vers la dernière position connue de l'homme à abattre. Et à une bonne centaine de mètres, ma vision se posa sur l'objet de ma convoitise. Il était là, habillé des atours du désert, accompagné par deux hommes semblant assurer sa protection. Il était donc d'une certaine importance, pour se pavaner ainsi fièrement dans une ville qui lui veut sa mort, accompagnée de ses chiens de garde.

    D'un geste de main, mon arme de prédilection venait rejoindre ma dextre. Requiem et son carquois de jais venaient apparaître à mes côtés, il était temps de passer à l'action. Mon corps commençait à disparaitre lentement, transparent et invisible à l'œil nu, j'étais devenu un véritable fantôme. La poignée du composite, parsemée de joyaux de roches ombrales, se confondant parfaitement avec l'obscurité, était saisie avec force par ma main gauche. Sa jumelle droite venait tendre la corde en tissu d'arbres des bienheureux, une flèche posée entre l'index et le majeur. Whoosh.

    « La petite souris est chanceuse. »

    Dans un silence glacial, la flèche spectrale venait fuser à travers l'air et les ombres, traversant la distance qui me séparait de la cible avec une vitesse assez prodigieuse. Véritablement chanceux, l'homme devait avoir les étoiles qui s'alignaient en sa faveur, lorsque son homme de garde passa devant lui au moment où la flèche vint abattre son courroux. À la droite du manubrium sternal, sous la deuxième côte. Un coup direct et létal. La proie était chanceuse, mais la nuit était encore longue.

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  • Ven 4 Oct - 20:09



    Son regard s’était posé sur la flèche noire qui dépassait du thorax de Conrad, plantée sous le sternum. Et voilà que le sang, d’abord discret, s’étalait maintenant en une fleur rouge, épanouissant ses pétales écarlates sur la tunique de son ami.

    Didier restait figé, tétanisé. Sa bouche, d’abord sèche, était incapable de prononcer un mot avant de souffler un « Non… » , presque inaudible, son esprit luttant pour comprendre l’horreur. Conrad, le ‘roc’, avait été abattu en silence, sans bruit ni parole. Un frisson glacé parcourut l’échine du marchand. Adil avait raison : les complots étaient réels et lui, Didier Van Strijdonck, honnête marchand de la république, en était manifestement devenu la cible.

    À côté de lui, Georg, son second garde du corps, réagissait immédiatement. Contrairement au libertaire, le mercenaire avait déjà affronté la mort à maintes reprises et l’avait vue surgir sans prévenir. Instinctivement, il attrapa Didier par le col et le tira violemment derrière un muret en ruine. « À terre ! » Aboya-t-il, concentré. Son geste, bien qu’empreint d’une certaine violence, était des plus professionnels, uniquement guidé par l’impératif du moment : sauver son employeur… et, surtout, sa paye.

    Didier s’effondra contre les pierres, le souffle court, ses pensées désordonnées. Il ne parvenait pas encore à réaliser que Conrad, un gaillard si solide, avait pu s'effondrer ainsi. Mais seule l'image de la flèche, celle qui lui était destinée, persistait dans son esprit.

    Pendant que le marchand accusait le choc, Georg scrutait discrètement les alentours. « Ils nous tiennent. »  murmura-t-il avant d’ajouter : « Sans doute un tireur d'élite. »  Autour d'eux, Georg pouvait voir les passants commencer à remarquer le corps de Conrad et, bientôt, un petit groupe s’amassait, attiré par l'immobilité macabre qui se dressait devant eux. Les murmures se transformaient en cris étouffés, tandis que certains reculaient, horrifiés.

    « Conrad… il… » La voix de Didier se brisa. « On ne peut plus rien pour lui, » répliqua Georg d’un ton sec. « Il faut partir, sinon nous serons les suivants. » Le sang de Didier se glaça. Les rues familières étaient désormais un champ de menaces invisibles. Chaque ombre, un danger. Chaque fenêtre, une flèche prête à être décochée.
    « Qu’est-ce qu’on fait ? » Bredouillait-il, la peur déformant sa voix. Lui, d'ordinaire si calculateur, se retrouvait nu face à cette réalité brutale. Georg, pragmatique, répondit sans se retourner : . « On bouge. Maintenant. »  Il balaya les alentours d’un regard rapide. . « La foule va nous couvrir. Mais restez bas et rapide. Sinon, nous sommes foutus. »

    Didier déglutit difficilement, les mains tremblantes. L’image du contrat, les rumeurs de représailles, les avertissements d’Adil… Tout s’enchaînait trop vite. Les royalistes étaient bien là, prêts à frapper. Et ils l'avaient choisi, lui.
    « Vous… pensez que ce sont eux ? Les royalistes ? »  bredouilla-t-il. « J’en sais foutre rien ! » répliqua Georg, nerveux. « Sortons d’abord de ce merdier. »

    Georg avait raison. Ce n’était pas le moment de chercher des réponses, mais de se mettre hors de portée de cette menace invisible. Ils quittèrent alors leur abri sans un mot, accroupis et toujours en mouvement, se fondant dans la foule amassée autour du corps de Conrad. Quelques badauds reculaient en voyant les deux hommes surgir des ruines, les fixant d’un regard interrogateur et inquiet.

    Une femme hurla soudain : . « Un meurtre ! Il y a eu un meurtre ! » Ce cri brisa le fragile équilibre de la foule et la panique commença à monter comme une bête sous la surface. Georg agrippa Didier par le bras, l'entraînant rapidement. Les badauds s’agitaient, certains reculaient, d’autres tentaient de s’approcher du cadavre ; l’effroi palpable était dans l’air. Le marchand, lui, avait les mains crispées, avançant difficilement, guidé par Georg et luttant contre cette peur qui le tétanisait, de sorte que chaque pas semblait peser une tonne.

    Mais alors qu’ils atteignaient presque l’entrée de la ruelle, un sifflement strident fendit l’air. Didier se retourna juste à temps pour voir un homme s’écrouler derrière lui, une flèche identique à celle de Conrad plantée dans son corps. L'infortuné s'effondra lourdement, son visage figé dans la stupeur.

    Didier jura et faillit perdre l’équilibre face à cette vision. La flèche l’avait frôlé de si près qu'il en sentait presque le souffle. S’il avait ralenti, c’était lui qui serait étendu là, sur les pavés, luttant contre la mort.

    Georg, sans un mot, le traîna presque de force vers la ruelle. « Soyez concentré ! Ne vous attardez pas ! » Sa voix, réduite à un murmure urgent, trahissait une gravité froide. Didier se laissa guider, son cœur tambourinant contre sa poitrine.

    Autour d’eux, la foule éclata enfin. Les cris fusaient, les gens s’éparpillaient dans une cacophonie de hurlements et de fuites désordonnées. Le chaos s’installait. Didier, avançant mécaniquement, l’esprit embrouillé, ne pensait qu’à une chose : ils voulaient sa peau. Et ils avaient failli l’avoir… deux fois.

    Enfin, ils atteignirent l'obscurité rassurante de la ruelle. Georg vérifia que personne ne les suivait. . « On est en vie, pour l’instant. » souffla-t-il.« Mais il a l'air déterminé. On doit retourner au QG. ».
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  • Jeu 10 Oct - 12:52


    An 0, sous le ciel de Kyouji.

    La stupeur de la petite souris était lisible de ma position. Son fidèle allié venait de se figer, dans un silence froid et mordant. Un requiem silencieux, les deux visages se faisant face, les deux hommes ne pouvant s'échanger un dernier mot de sympathie. La flèche avait touché l'organe vital, ne laissant aucune chance à la proie. Ma dextre attrapa de nouveau la corde, tirant sur celle-ci afin de décocher une deuxième salve. Celle-ci toucherait la cible de mon contrat sans aucun doute. Mais son deuxième chien de garde, visiblement plus habitué à ce genre de situation fut empreint d'une réaction salvatrice. D'un geste lourd, il envoya valser son chef à couvert, tout en se protégeant lui-même d'une potentielle deuxième attaque. Arf. Il venait de m'échapper. Ses alliés étaient des hommes dévoués à sa cause, ce qui compliquait légèrement ma tâche. Joueur, je l'étais, la partie ne faisait que commencer.

    Le calme des ruelles s'empreignait lentement des ombres de la nuit, une petite foule de curieux s'amassant autour de cet homme qui ne bougeait maintenant plus. Quelques enfants rigolaient en touchant du bout du pied le corps froid, tous pensant à un énième ivrogne ayant atteint sa limite en ayant ingurgité la bière de trop, s'effondrant sur le sol dans un coma éthylique qui le tiendrait jusqu'au lendemain. Une poignée d'adultes vinrent rejoindre le troupeau, la curiosité morbide était une facette de l'humanité, qui ne pouvait se détacher. La foule se voulait de plus en plus dense, bientôt les murmures se transformaient en questionnements sur le véritable état de santé du malheureux gisant sur le sol. C'était un mauvais point pour moi, les civils m'empêchant de poser l'œil sur ma proie et d'avoir une fenêtre de tir ouverte. Bientôt les inquiétudes allaient se transformer en vent de panique, comme des poulets sans tête, chacun allait se mettre à courir dans la première direction qui lui viendrait à l'esprit. Un chaos qui profiterait à ma cible, mais qui me permettrait également de camoufler encore plus ma présence.

    « AU SECOURS ! UN MEURTRE ! AU SECOUUUUUURS ! »

    Maintenant. Les premiers cris jaillissaient, les parents saisissaient leurs enfants pour les éloigner de cette vision d'horreur du liquide carmin se propageant en une flaque sur le sol. Les badauds se mirent à hurler, cavaler, trébucher, paniquer et certains se mirent même à pleurer, acceptant un quelconque sort en s'adressant à leurs dieux, immobiles. Je profitais de la cohue pour traverser l'allée centrale, toujours camouflé dans l'invisibilité, mon agilité me permettant d'esquiver le chaos environnant tout en rejoignant l'ancien lieu de protection de ma proie. Il n'était plus là, son cabot de compagnie était un homme malin, ayant également profité de la panique pour fuir. Mon nez aiguisé vint renifler cette si singulière odeur, celle de la peur, couplée aux arômes du parfum de la petite souris.

    Sans perdre un instant, je venais bondir dans leur direction, accélérant le rythme pour tenter de les rattraper. Les muscles de mes mollets se mirent en action, tandis que l'ensemble de mon corps gagnait en tension afin d'atteindre une vitesse de pointe bien supérieure à celle d'un non-initié. Mes sens affutés me servant de guide, je trouvais une position préférentielle, à l'entrée d'une ruelle. Invisible à l'œil nu, je venais bander mon arc composite.

    « Il arrive. »

    D'un dernier coup de flair, je venais décocher un carreau en direction de l'entrée. Une légère mélodie s'échappa de la corde, comme annonciateur d'une dernière danse avant son dernier souffle. Merde. Poussé par l'adrénaline d'un homme tentant d'échapper à la mort, il n'avait pas ralenti le pas. La flèche lécha sa joue, tandis qu'un pauvre bougre à sa suite venait s'effondrer sur le sol, la flèche transperçant son larynx. Sans un bruit, il vint s'étouffer dans son hémoglobine. Malgré la terreur dans le regard de ma cible, son homme de main vint le saisir une nouvelle fois, le ramenant de force dans une ruelle en parallèle.

    Les astres avaient visiblement choisi de garder un œil sur cet homme. Ou s'agissait-il des Gardiens qui me mettaient à l'épreuve ? Pourquoi ? Dans quel but. Mon calme olympien se transforma légèrement en frustration, mon poing se serrant aussi fort que ma mâchoire. D'un bond, je rejoignis les toits, toujours camouflé par ce voile invisible.

    D'ici, je parcourais quelques mètres, surplombant la ruelle qu'ils venaient d'emprunter. Ils avaient choisi de se camoufler dans les ténèbres. Mon œil droit se ferma. La longue cicatrice trônant sur mon visage s'éveilla, avec elle, le globe oculaire gauche fit son apparition. Une myriade de petits points blancs, scintillant dans une majestueuse valse comme un reflet des constellations. Cet œil unique me permettait de voir dans la nuit comme je vois en plein jour. Ils étaient là, face à moi. Je rejoignis une nouvelle fois le sol, me plaçant dans le dos du sbire, à plusieurs mètres de lui. Mes mains reprirent possession de mon arc, et d'une flèche rapide, je vins transpercer le genou droit du chien de garde.  

    « Courrez si vous le pouvez encore, la partie ne fait que commencer. »




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  • Ven 11 Oct - 16:33




    « Bordel, mais il est à l’autre bout de la ville ! » S'emportait Didier avant d'avoir une idée:   «Et… et le checkpoint ? Il y en a un pas loin d’ici. » rétorqua Didier, jetant un regard nerveux autour de lui.

    « Va pour le checkpoint. Mais il faudra rejoindre le QG! Vous ne serez en sécurité que là-bas. Pas de ligne droite! Gardez le mouvement, et ne vous attardez pas! » Répondit Georg, d’un ton bref et directif.

    « Compris. Allons-y. » fit Didier, son esprit s’éclaircissant un peu.

    Mais Ils n’avaient pas fait trois pas que Didier entendit un sifflement, suivi du grognement de douleur de Georg. Se retournant, il constata, horrifié, que le mercenaire était au sol, la jambe gravement touchée.

    « COUREZ !! ALLEZ EN LIEU SÛR ! » Hurla Georg, sa voix autoritaire poussant Didier à se lancer dans une course effrénée.

    Il s’élançait alors à travers la ruelle, zigzaguant de façon irrégulière, slalomant entre des obstacles. Haletant, il sautait par-dessus des caisses, évitait les passants, passait même sous un âne. De temps à autre, il jetait un coup d’œil par-dessus son épaule, mais ne voyait personne.

    Ses poumons brûlaient alors qu’il avalait les mètres. L’adrénaline pulsait dans ses veines, et malgré le chaos, son esprit fonctionnait à toute vitesse. Ses bottes de cuir, d'ordinaire si soignées, martelaient le pavé irrégulier de Kyouji avec une violence qui ferait pâlir le meilleur cordonnier. Chaque foulée pouvait le sauver, ou marquer la fin, une flèche plantée entre ses omoplates.

    « Bon sang… C'est un cauchemard... » grogna-t-il entre deux respirations sifflantes, se jetant de côté pour éviter une charrette renversée.

    L’air lourd portait l’odeur de la sueur et les cris affolés des passants se mêlaient aux bruits de ses pas. À cet instant, Didier maudissait tout : son choix de venir à Kyouji, ces foutus royalistes et ces alliances trop fragiles. Mais surtout, il maudissait la précision du tireur qui venait de faucher Georg, un vétéran qu'il connaissait depuis des années.

    Le souvenir de la jambe meurtrie de homme de main le hantait, il déglutit péniblement, essuyant la sueur qui coulait dans ses yeux. C’était lui le suivant, il n’y avait aucun doute. Il devait continuer à courir, mais la douleur dans ses jambes devenait insupportable. Zigzaguant encore, passant sous une enseigne basse, il évitait des groupes de badauds hébétés. Ses bottes glissèrent sur une flaque de vin renversé et son cœur bondit, anticipant déjà la prochaine flèche.

    Il reprit de l’élan, son esprit bouillonnant de stratégies et d’insultes.

    « Enculés de royalistes… » pesta-t-il intérieurement, revivant l’attaque surprise.

    Didier n’avait rien d’un combattant, mais il connaissait la guerre : celle des mots, des promesses et des trahisons, jamais celle des armes. Ici, tout s'était effondré trop vite, le réduisant au rôle de proie.

    Soudain, un sifflement strident fendit l’air. Didier n’eut que le temps de se jeter au sol, sentant le pavé dur mordre ses coudes et genoux. Une flèche venait de se planter dans le mur à sa droite, tout près de son crâne.

    « Merde... » jura-t-il, entre ses dents serrées.

    Il roula sur le côté, cherchant à se cacher derrière un tas de gravats. Ses mains tremblaient tandis qu’il se redressait, scrutant les environs pour repérer la moindre ombre. Il ne pouvait pas rester à découvert, sinon c’était la fin. Son regard se posa sur une maison délabrée, à quelques mètres.

    Sans hésiter, il bondit vers la fenêtre ouverte. S’accrochant maladroitement au rebord, il manqua de lâcher prise en se hissant à l’intérieur. Il atterrit dans un bruit sourd, se tordant la cheville dans le processus. Un grognement de douleur s’échappa de ses lèvres, mais il se releva, massant brièvement l’articulation avant de s’enfoncer dans l’obscurité.

    « Putain… il ne manquerait plus que je lui mâche le boulot maintenant… » grommela-t-il en boitant légèrement.

    L’intérieur de la maison était encore plus lugubre qu’il ne l’avait imaginé. Des meubles brisés jonchaient le sol, témoins silencieux d’un passé oublié. Didier traversa la pièce, ses pas résonnant sur le parquet défoncé. Il se glissa dans un couloir obscur qui semblait mener à une arrière-cour.

    « Allez... calme-toi... reste concentré... » se répéta-t-il, la voix tremblante.

    Alors qu'il avançait prudemment, un bruit derrière lui fit bondir son cœur. Quelqu’un approchait. L’arrière-cour était là, à quelques mètres à peine. Didier accéléra le pas, espérant atteindre la sortie. Mais avant qu’il n’ait pu franchir la porte, une flèche fusa dans l’air. Trop tard. Elle lui entailla le bras, lui arrachant un cri de douleur.

    « HA ! » Hurla-t-il, se traînant derrière des tonneaux, sa main crispée sur sa blessure.

    Il n’avait pas le choix : continuer, trouver une issue ou mourir. Ses yeux cherchaient frénétiquement une échappatoire, tandis que la sueur trempait son corps et que l’air manquait à ses poumons.
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    Draven Deadeye
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  • Mer 16 Oct - 14:17


    An 0, sous le ciel de Kyouji.

    Malgré la frustration d'une proie qui s'enfuit encore et toujours, protégée par de la chair à canon qu'elle ne prend même pas le temps de défendre, je réprimais mes sentiments. Il n'y avait pas de pire moyen d'échouer un contrat que de se laisser submerger par la colère, la peur ou bien la précipitation. Je soufflais un bon coup, reprenant le dessus sur mon insatisfaction, avant de rejoindre d'un bond le soldat blessé. Son genou droit avait été totalement fracassé par l'impact violent de ma flèche. Je laissais à la petite souris la chance de prendre un peu d'avance, m'approchant du chien de garde. Malgré la douleur, sa détermination et son courage pouvaient se lire sur son visage. Les insultes fusaient, la bave de sa colère me fustigeait. D'un coup de manche, je venais nettoyer mon visage. Ma dextre venait se saisir de Silence, mon stylet fin à la robe sombre et aux reflets violines.

    « Je te remets à la nuit,
    Que l'ombre t'enveloppe, douce et froide,
    Ton âme est libre, emportée par le rêve,
    Les ténèbres te garderont, là où personne ne te cherchera,
    Et dans le silence, tu trouveras ton repos.
    »


    Une dernière prière, accordée à son âme. Silence venait restreindre ses cris et sa peine. La lame froide se plantant doucement dans son larynx, enfonçant son épiglotte. Son regard s'ouvrait sur les ténèbres, se gargarisant dans le liquide carmin qu'il venait vomir sur le sol. Que son âme rejoigne les Gardiens. Chaque homme, malgré tout, méritait le repos éternel et une mort douce, il n'y avait aucune joie à faire souffrir inutilement un animal déjà aux portes de la mort.

    Bien. Il était temps de reprendre la chasse. Maintenant que ses deux gardes du corps avaient été abattus, il ne lui faudrait que quelques instants avant de sombrer dans la folie. Cette paranoïa insoutenable qui te murmure la mort à chaque pas. Essuyant la lame de mon stylet à l'aide de ma longue cape de jais, je venais rejoindre le voile de l'invisible tout en reprenant ma course. J'accélérai le pas, ayant laissé un peu d'avance à ma proie pour accorder cette ultime prière à son docile compagnon.

    Je rejoignis les toits d'un bond, évitant ainsi la cohue organisée par la découverte du premier corps. Les badauds couraient encore, comme si aucune direction n'était la bonne. La paranoïa saisissait visiblement une bonne partie de la foule, tandis que les plus malins s'éloignaient au plus loin du cœur de la place, ou se réfugiaient chez eux en se barricadant à double tour. De mon côté je commençais à apercevoir ma cible, luttant contre la peur et la fatigue, esquivant chaque obstacle pour se frayer un chemin. Visiblement, il courait en ligne droite, suivant plus ou moins toujours la même direction. Un homme possédant des gardes comme celui-ci devait posséder un point d'extraction. Je bandais mon arc, cherchant une fenêtre de tir pour l'abattre d'un coup, ou pour lui faire changer de direction.

    Son corps vint rejoindre le sol à l'écoute de la douce symphonie de mon cordage en Bois des Bienheureux. Une douce musique, murmurant de silencieuses paroles, prévenant la mort elle-même de l'arrivée d'une nouvelle âme. Le crâne avait été loupé de peu, le carreau se plantant dans un mur. Visiblement, j'avais réussi à la faire changer de direction, le voyant foncer en direction d'une maison abandonnée. Bien. Il n'y avait aucune raison que je mette en péril la vie de civil, bien que j'aie déjà causé beaucoup trop de grabuges pour un simple assassinat. Il était véritablement chanceux, en plus d'être bien accompagné, ce qui ne m'avait pas facilité la tâche.

    Je pénétrais silencieusement la maison, par la petite fenêtre brisée sur le côté de la porte. Une maison vétuste, laissée au destin depuis de nombreuses années visiblement. C'était un bien moche endroit pour mourir, finalement. La petite souris cherchait désespérément à rejoindre la sortie secondaire. D'un geste vif et agile je vins décocher une flèche lui entaillant le bras.  

    « Malheureusement, je crois que notre petit jeu touche à sa fin. Si tu as des dernières paroles ou un dernier souhait à exaucer avant le grand voyage, je te l'accorde. »

    Mon arc vint rejoindre mon dos, tandis que je me saisissait de Murmure et Silence, mes fidèles alliées qui allaient m'accompagnées dans cette ultime prière.





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    Didier Van Strijdonck
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  • Aujourd'hui à 7:57



    « Et merde… » marmonna Didier, sentant ses genoux fléchir sous le poids de l'angoisse. Sa respiration s'était faite hachée, comme un moteur déréglé, chaque souffle pressé tentant de contenir une terreur qui menaçait de le submerger. Le républicain, le dos plaqué contre le mur, tremblait de tout son être. L'ombre de la mort, si proche, semblait tapie dans les moindres recoins, dans le silence oppressant des ruines qui l'entouraient.

    « S… Surseoir à votre geste ! » lança-t-il en bégayant, essayant de paraître digne tout en sentant son cœur tambouriner dans sa poitrine. Sa voix tremblante résonnait comme un écho pathétique dans ce lieu déserté. Didier s’était réfugié dans une pièce poussiéreuse, les murs délabrés l’encerclant tel un piège. Son bras en sang pendait misérablement à ses côtés, son corps affaibli protestant à chaque tentative de mouvement. Mais rien n’aurait pu l’empêcher de fuir. Car, au fond, il n’y avait plus de place pour la dignité. Seulement un instinct primal, brut, celui de vivre, coûte que coûte.

    Un son métallique, subtil mais distinct, résonna soudain. Une lame, tirée de son fourreau. L’air devint plus lourd, plus dense. L’audition du marchand sembla se concentrer uniquement sur ce bruit effrayant. Tout son corps réagit dans un mouvement de panique pur. Didier bondit hors de sa cachette et s’élança dans un couloir sinistre. Le cœur battant la chamade, il courut vers une sortie, sautant par-dessus du mobilier qui jonchait le sol. Il ne savait pas où il allait, mais cela n’avait pas d’importance. La seule chose qu’il désirait était de mettre le plus de distance possible entre lui et cette ombre mortelle.

    Les ruines l’encerclèrent de plus en plus, comme si les murs mêmes cherchaient à l’emprisonner. Didier débouchait enfin dans la cour à l’arrière, une lueur d’espoir éclairant brièvement son esprit tourmenté. Un muret. Oui, il pouvait encore s’enfuir. Il ne resterait pas là à attendre sa mort. Il commença à grimper avec un effort désespéré, ses mains tremblantes tentant de trouver une prise solide. Mais la blessure à son bras, qu’il avait momentanément oubliée, rendit son escalade douloureuse, pénible, compliquée. Et soudain, une vive douleur perça l'arrière de sa cuisse.

    Un cri.

    Une chutte.

    La poussière l’enveloppa, couvrant son visage crispé de douleur. Didier, allongé sur le dos, luttait pour reprendre ses esprits. Son souffle court trahissait à quel point il était épuisé, brisé physiquement et mentalement. Son corps tout entier hurlait de douleur, et lorsqu'il posa une main tremblante sur sa cuisse, il sentit le sang s'écouler, chaud et poisseux. L’entaille était profonde. Trop profonde. Il ne pourrait plus fuir, plus maintenant.

    Serait-ce la fin ?

    Dans un dernier geste d'instinct, il rampa. Comme un animal blessé cherchant à échapper à son prédateur, Didier ramait péniblement sur le sol poussiéreux, s’éloignant autant qu’il le pouvait de la silhouette qui se profilait dans la pénombre. Mais c’était inutile, il le savait au fond de lui. Pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher d’essayer, désespérément, pathétiquement.

    Il leva la tête, ses yeux écarquillés de terreur, et la silhouette se matérialisa enfin dans son champ de vision. L’assassin. Il ne savait rien de cet homme, seulement qu'il incarnait une mort froide et implacable. Une ombre silencieuse, un bourreau vêtu de noir, porteur d'une sentence qu’il ne pouvait ni fuir, ni annuler. Mais Didier n’était pas homme à accepter son sort sans se battre d’une autre manière.

    « Pitié… ne… ne me tuez pas… » Sa voix, brisée et tremblante, trahissait toute la panique qui le dévorait de l’intérieur. Il tenta de s’adosser à un tas de débris, cherchant un peu de répit, mais sa blessure rendait chaque mouvement un supplice.

    « Nous… Nous pouvons trouver un arrangement… Pas besoin d’en arriver là. Je… je vous en prie. » Les mots sortaient dans un mélange d’imploration et de suffocation. Il n’était plus qu’un homme suppliant, vidé de sa prétendue prestance de marchand, abandonné à la merci de ce chasseur invisible. Didier reprit sa respiration, ou tenta du moins. Il se redressa légèrement, se traînant toujours plus loin, se raccrochant désespérément à ce dernier espoir.

    « Je… Je peux vous payer ! » tenta-t-il encore, sa voix presque cassée sous le poids de la peur. « Je suis riche, très riche ! Votre prix… il sera le mien. » Le marchand croyait fermement qu’il y avait toujours une issue à négocier, même avec la mort elle-même. Il agita son bras valide dans un geste aussi pathétique qu'inutile, comme pour faire valoir cette richesse imaginaire qui pourrait acheter sa survie.

    Le silence qui suivit lui sembla durer une éternité. L’assassin n’avait pas bougé. Pas un son. Pas un souffle. Didier cherchait désespérément un signe, n’importe quoi, dans cette ombre terrifiante. Mais rien. Juste cette figure menaçante qui continuait de l’observer, ou peut-être de le juger, depuis cette distance qui paraissait à la fois proche et infiniment éloignée.

    Et dans cet instant, où tout espoir semblait s’évaporer, Didier comprit que peut-être cette fois, il n’y avait plus de négociation possible. Les mots, aussi bien tournés soient-ils, ne suffiraient pas. Pas ici. Pas face à cet être dont l’âme semblait aussi froide que les lames qu’il maniait. Le républicain remarquait alors la trainée de sang qu’il avait laissée sur le sol en se trainant, sombre et luisante à la clarté de l’astre nocturne.

    « Pitié… » souffla-t-il une dernière fois, presque inaudible. Le marchand, finalement, n’était plus que l’ombre de lui-même, se trainant, implorant dans une ultime tentative de survivre à la nuit qui l’enveloppait.
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