[PA] La plus longue nuit melornoise

La plus longue nuit melornoise

Petite aventure reikoise

Avançant avec un calme serein, parcourant les étendues de givre infinies, la délégation reikoise continuait son chemin dans une marche ordonnée propre au sérieux de l’empire. Cinq personnes de choix avaient été choisies afin de faire renaître la collaboration entre l’empire du sable et le joyaux elfique suites aux exactions perpétrées par l’infâme Lormion, doyen des érudits melornois, sous les directives de la mystérieuse entitée sombre. Il était grand temps pour le Reike de lever le voile, une bonne fois pour toute, sur cette nouvelle menace. L’empire était certes belliqueux et arrogant, l’impératrice n’était pas de ceux qui tournaient le dos à leurs alliés. Quelques jours auparavant, une lettre arriva au palais, portant le sceau melornois. Son contenu s’était retranscrit ainsi :

A l’attention de nos alliés de longue date, Ayshara et Tensai Ryssen, impératrice et empereur du Reike.

Nous nous remettons lentement mais sûrement des derniers événements ayant touché notre cité. Événements qui auraient pu prendre une tournure des plus catastrophiques sans votre aide sincère. Nous faisons rarement preuve d’éloges, sachez toutefois, qu’au nom de tout le conseil des érudits, je vous remercie pour votre main tendue au moment où nous en avions le plus besoin. Nous avons manqué d’honneur en trahissant votre confiance et vous nous avez aidé en retour. Cette erreur ne se reproduira plus.

Nous espérons ainsi, maintenant que notre ville a retrouvé l’ordre qui est le sien, accueillir vos représentants afin de discuter du futur de nos deux nations. De ce fait, nous aimerions consolider nos relations avec le Reike. Ainsi, nous espérons que vous apprécierez notre honnêteté en vous conviant à participer à l’interrogatoire suivi du procès de Lormion. L’homme s’étant rangé au service de l’entité ténébreuse qui nous a causé bien des torts.

Sachez, que lorsque le moment sera venu, Melorn marchera fièrement à vos côtés afin que nous nous débarrassions de ces ténèbres vivantes. Nous avons nous aussi des comptes à régler avec elle.

Sincères amitiés
Lysandre, Erudite melornoise

C’était ainsi qu’un groupe de gens de confiance s’était rapidement organisé. Ils seraient ceux qui rapporteront la vérité quant à l’entité sombre, veilleront à juste sanction de ce traître de Lormion et se tourneraient vers l’avenir en compagnie de Melorn afin de produire le meilleur des deux nations.
Evidemment, Genryusai, vice-roi du Reike était un choix tout trouvé pour mener cette expédition politique, la question ne se posait pas.
L’impératrice décida de nommer deux personnes des forces médicales reikoise de confiance afin de la représenter directement en les personnes de Qwellaana Airdeoza et Kilaea Sliabh. (Bien sûr, c’était également un choix politique afin de montrer à Melorn l’un des pans ou le Reike brillait d’ingéniosité et d’efficacité.)
Le choix de cette dernière se porta enfin sur Noctalys Dremur, un jeune hybride qu’elle avait sauvé quelques temps auparavant et ambassadeur en herbe. Cette mission serait l’occasion parfaite afin que ce dernier aiguise ses griffes et sa verve sous la direction du vice-roi. Peut-être était-il trop tôt pour le mettre sur une mission de cette envergure, toutefois, la philosophie reikoise était construite sur l’action et non pas sur la théorie. Pour s’élever, Noctalys devait tôt ou tard tâter le terrain et cette occasion était trop bonne pour être ratée. C’était l’occasion pour lui de faire ses preuves.
Finalement, une lettre fût envoyée à la seigneurie du village de Gankou, qui commençait à faire parler de lui en bien. Une opportunité pour le couple impérial afin de jauger la loyauté de ce petit village envers le Reike. Usalka Laliatine, cheffe de village, accepta la demande impériale et eut la brillante idée d’emporter avec elle un stock conséquent de nourriture et spécialités reikoises en guise de cadeau afin d’ouvrir au mieux les négociations.

Le groupe avançait donc dans la neige, accompagné par quelques soldats reikois qui devaient assurer leur protection bien que ces derniers faisaient surtout office d’apparats pour montrer la grandeur du Reike car avec une puissance destructrice comme Genryusai, peu d’entités étaient capables de s’en prendre au groupe d’ambassadeurs.
Ils avaient pu voir le paysage changer au fil de leur avancée. Le désert se transformant en terre puis progressivement se couvrant de neige jusqu’à arriver aux impressionnants glaciers qui couvraient le grand nord. La route menant Melorn à la civilisation était entretenue et plusieurs auberges dispersées en points relais les attendait afin de leur offrir le gîte et le couvert pour la nuit.

La nuit commençait à tomber et le vent glacial du nord s’intensifiait, tel un cri lointain cherchant à effrayer ceux qui tentaient de joindre Melorn. Il en fallait plus pour effrayer les reikois qui s’étaient vêtus de leurs tenues les plus chaudes pour l’occasion. Selon les estimations de leur guide, il ne leur restait que quelques heures de voyage avant d’arriver enfin à destination. En tant normal, ils seraient déjà arrivés à destination, si ce n’était pour un cheval qui était tombé dans une crevasse et s’était foulé une patte. Ce contretemps les avait forcés à prendre le temps d’extraire l’animal et de le soigner avant de reprendre la route, ce qui se concluerait par cette arrivée si tardive en plein milieu de la nuit.

—Courage ! s’exclama le guide, un nain jovial couvert de quelques cicatrices qui n’avait pas sa langue dans sa poche mais qui avait fait le voyage tellement de fois jusqu’à Melorn ces derniers mois qu’il en connaissait chaque couche de neige. C’est sûr que ça change des températures chaudes pas vrai ? Vous avez de la chance vous. (Il désigna Noctalys d’un revers de la tête.) Toutes ces plumes doivent vous tenir bien au chaud pas vrai ? Vous verrez pour ceux n’ayant jamais mis les pieds là bas. C’est fantastique, on a l’impression d’être en plein printemps. Ça fait partie de ces trésors du monde qu’il faut au moins voir une fois dans sa vie.

Un soldat se racla la gorge pour l’enjoindre à se concentrer sur sa tâche. Le nain râla ostensiblement mais se retourna pour ajuster la direction de la marche.

—Bref, si jamais vous vous perdez, ce qui n’arrivera pas car je suis là, suivez la grosse étoile là bas. Au milieu de celles qui forment une sorte de poulet. C’est une amie melornoise qui m’a appris l’astuce, cette constellation porte une espèce de magie en elle. Les alliés de Melorn pourront toujours s’y référer afin de retrouver la ville. Une histoire de protecteur magique ou un truc comme ça. Faut dire que je m’y connais pas beaucoup moi en lumière qui sort des mains et tout ça.

Voyant les regards que lui lançaient les soldats, il n’ajouta rien de plus et se concentra sur la route.
La suite du chemin se fît sans encombre bien que les bottes commençaient à prendre l’eau à force de fouler la neige et la glace. L’espoir de pouvoir enfin profiter d’un milieu tempéré aidait irrémédiablement à tenir cette marche nocturne, éclairée par quelques sorts de lumières et autres simples torches.

Les heures défilèrent puis à nouveau. La voix du guide perça l’obscurité alors qu’il se retournait en pointant de sa torche l’immense cité elfique qui commençait à percer l’horizon de glace.

—Mesdames et messieurs ! J’ai le plaisir de vous présenter, Melorn !

Un immense dôme de magie pure, lumineuse à souhait, enveloppait la ville. Il était possible d’y déceler des champs et plus principalement d’imposants jardins fleuris, propres au raffinement dont étaient si fiers les elfes.

Sans doute motivés par la vue de leur objectif, le groupe coupa rapidement la distance qui les séparait de Melorn, arrivant quelques dizaines de minutes plus tard devant les portes gravées de la ville. Un des soldats postés devant commença à lever une main pour l'arrêter mais son collègue lui attrapa le bras pour lui dire plus bas.

—Ne reconnais-tu donc point leurs étendards ?

—Ils arrivent bien tard tout de même. Qui nous dit que ce sont bien eux ?

—Si tu veux aller t’expliquer avec le conseil sur comment tu as jeté à l’eau les efforts d’alliance entre nos nations, c’est ton problème. Et puis… Oh non…

—Quoi, “oh non” ?

—Ne reste pas planté là ! Le vice roi du Reike est là !

Il attrapa alors son collègue par le bras pour s’incliner avec lui devant le groupe avant de se relever quelques secondes plus tard.

—Vice roi, nobles ambassadeurs. C’est un plaisir de vous recevoir dans notre cité. Avez-vous eu un souci en route ? Nous vous attendions bien plus tôt que ça.

Il fit signe afin que les portiers ouvrent en grand les portes pour y faire passer la délégation reikoise. La température changea instantanément dès lors qu’ils traversèrent le dôme de magie. Plusieurs soldats melornois s’attelaient déjà à récupérer les montures pour les mener à l’étable. L’un, notant chaque cheval sur une feuille. Le consigneur souleva ses lunettes en se rapprochant des nombreuses caisses et nombreux sacs apportés par la dirigeante de Gankou.

—Qu’est-ce que tout ceci ? Devons nous les garder à l’abri en attendant votre départ ?

Laissant à Usalka le luxe d’expliquer la raison de cet approvisionnement.
Pendant ce temps, le soldat qui semblait être le plus gradé, s’approcha du vice-roi.

—Nous avons repoussé le jugement de Lormion à demain, ne sachant pas quand vous arriveriez. J’espère que vous n’avez pas fait face à trop d'embûches lors de votre voyage d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, nous avons une chambre pour vos soldats et vous. Nous sommes heureux de vous offrir le meilleur de l’hospitalité melornoise. Je vais tâcher de voir si le conseil est encore debout. Peut-être pourra-t-il vous accorder une audience malgré l’heure tardive, qu’en dites-vous ? Après tout, ce n’est pas une simple visite de courtoisie.

Les soldats se mettaient de toute évidence en quatre pour les ambassadeurs, sans doute suite aux ordres venant du conseil des érudits qui ne souhaitait pas louper cette opportunité de faire patte blanche. Proposant à ces derniers de les débarrasser de leurs affaires encombrantes et commençant à mener le groupe vers la plus importante bâtisse de la ville.

Objectifs et autres:

CENDRES

La plus longue nuit melornoise

Feat. Les jeunes pousses

Après 7 500 ans d’existence, Genryusai avait acquis de nombreuses qualités et défauts, fruit d’une expérience impossible à amasser pour la majorité des mortels foulant le sol du Sekai. Malheureusement, les rhumatismes faisaient partie du lot, et le froid mordant des Terres du Nord n’était décidément pas au goût du Demi-Titan, ni de ses articulations millénaires. Aussi, quand le groupe reikois passa le dôme protecteur de la cité elfique, le vieillard fut discrètement soulagé ! Ce n’était pas la première fois qu’il se rendait à Melorn, mais le changement de température était à chaque fois un réconfort bienvenu !

Les personnes mandatées au même titre que le Vice-Roi semblaient également avoir apprécié le changement de température, après avoir voyagé dans la froid. Deux membres des Forces Médicales Reikoises, dont celle qui avait participé à la défense de cet endroit, comme représentantes directe de la bonté de l’Impératrice. L’hybride pressenti pour reprendre le flambeau de la défunte ambassadrice reikoise à Melorn, sur qui la Voix allait porter une attention toute particulière. Enfin, une noble et cheffe de village reikois, remarquée par la Couronne, dont les talents se résumaient pour l’instant au choix de victuailles à la saveur acceptable pour le palais millénaire de Genryusai.

Est-ce que le Demi-Titan avait besoin de tout cet entourage pour représenter les intérêts de l’Empire ? Bien sûr que non ! Sa seule présence était déjà la preuve que le couple impérial prenait la situation melornois au sérieux. Un froncement de sourcil de la part du vieillard pouvait provoquer une crise cardiaque chez ses adversaires, selon la légende ! Lormion n’avait aucune chance de garder ses secrets pour lui avec le Vice-Roi présent à l’interrogatoire ! Mais bon, la jeunesse tenait absolument à faire ses preuves, notamment le hibou surdimensionné sauvé par l’Impératrice !

Étant descendu de son cheval en l’évitant grâce au mana, la Voix répondit au militaire gradé :

« Faites-donc, soldat ! Annoncez au Conseil que les envoyés de la Couronne impériale sont arrivés ! »

Le vieillard se tourna de suite vers les soldats reikois leur servant d’escorte, s’adressant à eux :

« Quartier libre jusqu’à nouvel ordre, soyez prêts à être appelés ! Vous représentez l’Empire en ces lieux, comportez vous comme tel ! »

Les soldats de la Nation du Désert acquiescèrent a l’unisson, conscients du sinon sous entendu dans les propos du Vice-Roi, avant d’aller vaquer à leurs occupations. Genryusai se tourna ensuite vers le groupe de jeunes pousses, ceux qui feraient office de témoins officiels mandatés par la Couronne :

« Quant à vous, le couple impérial lui-même vous a investi de cette mission. A partir de maintenant, vous êtes les représentants de notre nation en ces lieux. Peu importe ce que vous êtes au sein de l’Empire, vous n’avez pas le droit à ne serait-ce qu’un léger faux pas. »

Le Demi-Titan fixait l’hybride en prononçant ces derniers mots. Pas de sinon dans son discours, il n’avait pas besoin de ça pour insister sur l’importance de cette mission. Une brève pause pour que l’information passe, puis le vieillard reprit :

« De toute façon, il serait surprenant de devoir attendre jusqu’au petit matin pour que le Consril nous reçoive. Si vous devez vous restaurer, faites le maintenant, car la nuit risque d’être longue »

Résumé:

CENDRES

Message 1

Melorn.

Cette ville qui avait changé ma vie. Il y a quelques mois, pendant une simple mission, j'avais été témoin des conséquences de la traîtrise de Lormion. La destruction d'une partie de la ville, de la perte de très nombreuses vie et plus personnellement, la perte totale du contrôle de mes pouvoirs, même si c'était l'action d'un démon qui avait mis le feu aux poudres. Heureusement, aujourd'hui, j'avais quasiment réussi à le récupérer. Même si il m'arrivait encore de perdre le contrôle de mes émotions.

Le fruit d'un travail long, accompagné d'une amie qui m'avait bien aidé. Mais aujourd'hui, il faudrait le faire seule.

J'avais rejoint le groupe, les affaires sur Tyne comme à notre habitude. Un petit groupe choisit par l'empire pour remettre cette relation sur la bonne voie. Aucun représentant l'armée n'était prévue à ce que j'avais entendue. Je guidais la monture, me figeant en reconnaissant la voix de l'empire.

- Bonjour, je suis Kilaea, Shekhikh des FMR.

Nous étions cinq, aucun visage connu à part celui de ma collègue. Nous avions été toutes les deux choisies par l'impératrice et elle ne put pas faire un meilleur choix. Mon visage se fendit aussitôt d'un sourire.

- Qwell ! Les astres n'auraient pas pu mieux choisir.

Peut-être en ne me faisant pas retourner là-bas. Étonnement, j'étais la seule de cette bataille. Le Luteni n'était pas là, il devait avoir d'autres choses à faire. Je m'étais rapproché de la valkyrie pour rajouter plus discrètement.

- Je compte sur toi pour me jeter un coussin si je perds mes moyens une fois là-bas.

Ce voyage ne m'avait pas manqué, un souvenir que mon esprit occulté, que chaque pas que nous faisions vers le nord se rafraîchissait à chaque nouvelle étape, je rajoutais une couche de vêtement ou de fourrure.

- Ils ne pourraient pas faire un tunnel chauffé pour les gens du désert ? Ou pour le peuple des flammes ?

Mon visage s'était assombri à cause du froid et mes iris passés aux rouges à cause de ma concentration. Je forçais mon corps à crier un peu plus de chaleur pour lutter contre l'environnement. Heureusement pour moi, le voyage n'eut qu'une seule embûche. Nous avions pris du temps pour sortir un des chevaux d'escorte, utilisant la magie comme je pouvais pour assurer sa position et l'aider à le remonter. Nous avions réussi à utiliser nos pouvoirs bien que ce ne soit pas un de nos patients habituels. Qwell qui calmait la bête, pendant que je le soignais, notre premier travail d'équipe en tant que collègues. C'était a la fois étrange et si plaisant.

Le nain qui nous servait de guide essaya de défendre l'atmosphère alors que je m'étais emmitouflé dans une nouvelle couche de vêtements. La capuche double qui me descendait jusqu'aux yeux, le chèche pourpre remontait au-dessus de mon nez. Je ne pus que soupirer quand il parla des températures.

- S... a... at... lle

J'avais baissé mon écharpe pour parler plus clairement.

- Si les signes de la bataille ont été effacé.

À peine avais-je fini de parler que mon écharpe avait retrouvé sa place. Mais elle ne retint pas le rire quand il parla du protecteur de Melon. J'exposais à nouveau ma peau au froid qui changeait de couleur progressivement.

- Le protecteur de Melon, c'est un poulet magique. Qui a une puissance colossale pour un simple poulet. Il ne parlerait pas de manière étrange, on aurait pu le faire frire sur place et je pense que le nain qui nous accompagnait aurait peut-être troqué son jambon pour un croc.

Et finalement, je fus heureuse d'arriver dans cette ville, plus que je ne l'aurais cru. Dès que la température, c'était réchauffé, j'avais quitté le surplus de vêtement, replaçant le morceau du cœur de Melorn que l'on nous avons offert. Suivant le conseil de Gennyusai, j'avais décidé de manger rapidement pour compenser l'énergie que j'avais utilisée pour combattre le froid. Sans la grâce de l'ancien, j'étais descendue pour récupérer la besace avec mes affaires. J'avais gardé quelques pommes qui s'étaient conservées avec le froid du voyage. J'en tendis une à Qwell

- T'en veux une ?

Je commençais à croquer dedans, une légère douleur s'installa dans ma tête qui me tira une grimace. J'avais posé ma main qui tremblait légèrement sur ma tempe.

- Tiens, ça m'avait pas manqué ça.

Coeur de Melorn:

Résumé ::

La plus longue nuit melornoise

Le message était clair, et la présence du Vice-Roi, pas un hasard. Une chance que mon duvet frémissant soit caché par les plumes du dessus ! Mais il était temps... rendre ce qu'on m'avait offert en me rendant utile, ou du moins prouver que j'en étais capable. La situation de Melorn, quoique je n'en soit informé que par les écrits à ce propos, était assez délicate. Et cette affaire d'ombre... au fond, me terrifiait. Comment une ombre peut elle être mon ennemi ? Au fond de mon cœur, ca ne faisait pas sens. Mais les faits étaient là, et le devoir d'un bon ambassadeur reste de garder la tête froide -ou du moins en donner impression- en toute situation. Enfin, cela faisait partie du métier en tout cas.
Aussi m'étais je bien préparé : j'avais soigneusement choisis mes tenues - de route comme du reste- pour rester dans la praticité tout en représentant correctement nos couleurs. Pour la situation, j'avais récupéré toute information trouvable au palais -et pour moi. Le reste se ferait sur place.

Passé une rencontre polie, le trajet, quant à lui, m'offrait tout le temps pour réfléchir... jusqu'à ce que le froid ne vienne mordre nos carcasses. J'avais prévu des vêtements chauds... peut être un brin trop peu ? Sous l'effet du froid, mes plumes s'étaient légèrement gonflées, comme pour capturer et garder de l'air chaud tout autour de ma chair. Ce guide nain ne pensait pas si bien dire... Sur sa remarque, je me contentais de faire tressaillir un brin mes plumes, comme pour améliorer leur opacité, tout en hochant la tête. Peut être aurais je eux plus de verbes, sans les évènements plus tôt. Ce cheval, l'accident. Silencieux lors de l'évènement, j'avais observé avec un brin d'incrédulité persistante. La souffrance... avait il peur qu'elle le porte à la mort ? Ou juste... avait il mal, et puis c'est tout ? Un seconde passa avant que je ne réalise sa détresse... et que je ne la calme. Inutile de laisser un pauvre animal dans la terreur. Il nous avait bien aidé. Aussi avais je gardé un regard fixe sur lui lors des soins, tout en étant non loin. Ainsi, peut être que mes plumes me protégeait du froid... mais qui protégeait le cheval de la douleur ? Notre comparse soigneur de ce même froid ? Elle semblait en peine... Subir et protéger... devait être un équilibre complexe. Me fauchant dans ma réflexion, cette histoire de volatile surpuissant me laissa songeur, et le sujet de la friture, confus... au point même où je m'oubliais à fixer la personne ayant apporter ces propos l'espace de quelques minutes... Un hochement de tête en guise d'excuse : je ne savais même pas si elle l'avait remarqué...
Mais si une personne semblait au dessus de ces questionnements c'était notre cher Vice-Roi. Sa descente harmonieuse et sa réponse éclair -ne m'ayant même pas laissé le temps de me demander quelle était la meilleure approche -était forte et puissante. Probablement usait il de sa réputation le précédant... Donc dans mon cas une réponse semblable, mais plus détournée, était probablement la meilleure approche. L'observant dans la foulée faire prendre congés aux gardes, je ne m'attendais pas aux mots suivants... Une tête basse, signe de déférence, je repris d'une voix se voulant calme, mais peut être légèrement traversée par la confusion.
"Quoiqu'il en soit je n'ai pas prétention d'être qui que ce soit d'autre qu'un être volontaire et assidu, notamment dans sa volonté de rembourser ce qu'il voit comme une dette, Sir Genryusai. N'ayez nulle méprise à ce sujet, je vous en conjure."
Une simple vérité, sans prétention. J'espérais simplement avoir été assez convainquant. Me contentant de manger, comme conseillé, dans la foulée. Je sortis rapidement un peu de viande séchée soigneusement empaquetée pour qu'elle le reste, qui était encore en état, et une sorte de pain plat avec. Une petite poignée de noisette ensuite, tout finis dévoré assez rapidement. Que la nuit soit longue, l'oiseau nocturne que je suis s'en accommoderait sans mal. Dans le même temps, je semblais dans l'observation, notre comparse soigneur semblait avoir... mal je crois. Un problème se profilait ? Ou était ce autre chose ? Réfléchissant, je posais finalement un regard sur celui que je voyais comme mon examinateur tout en finissant de manger rapidement.
"Nous ne sommes là qu'au début Sir, je l'entend. Mais si la marche à suivre reste donc de garder une position affirmée et conquérante comme vous l'avez brillamment fait à notre arrivée, la mienne se doit être plus mesurée, ne jouissant pas de votre remarquable réputation, est-ce bien cela ? Cependant, j'en conclus que je dois garder un positionnement ferme et solide, chose que je tacherais de faire avec tout le zèle qui est du à notre mission. Sans pour autant occulter votre présence Sir Genryusai, je chercherais à être l'oiseau les fixant droitement posé sur votre épaule, bien que bien sûr je ne m'interdise pas d'épauler verbalement nos revendications, tout au contraire. Est-ce un bon résumé ?"
Un regard vers lui, espérant mes suppositions bonnes, je souhaitais réellement ne pas m'être leurré sur mon analyse. Depuis notre entrée, mes plumes s'étaient recollées à ma peau. Seulement, sous la remarque du Vice-Roi, elles semblaient hésiter... Peut être que se gonfler, comme certains ont le poil qui hérisse face à la peur, n'est peut être pas une si mauvaise méthode que cela...
Toute peur mise de coté... l'observation m'offrait beaucoup... Les représailles sous entendues semblaient être un poids bien suffisant pour offrir à ce dernier tout impact dans ses propos... Peut être était ce là le but à atteindre : être craint et respecté pour offrir à mes paroles le poids dont j'avais besoin. Le chemin était long... et titanesquement difficile...

résumé:

Codage par Libella sur Graphiorum

Tellement de choses s'étaient produite ces derniers temps, surtout depuis que j'avais rencontré Cyradil maintenant que j'y pensais. J'étais à peine remise des derniers événements que l'impératrice m'avait mandaté, afin d'accompagner un petit groupe qui représenterait le Reike, pour renouer des liens avec Melorn tout en se penchant sur les questions entourant Lormion. Un enjeu de taille qui montrait par le simple fait que l'on avait été choisi, que l'on comptait énormément sur nous pour vis à vis de cette collaboration qui pourrait être au combien enrichissante pour les deux nations en plus découvrir ce qui se trame dans l'ombre.

Je m'étais vêtu d'un habit de FMR adapté au climat que nous allions affronter, sans oublier un manteau épais émeraude et doré que j'avais acheté il y a peu,fait dans un tissu couteux qui offrait bonne protection contre les températures froides. Je portais aussi des bijoux,afin d'être présentable,associant l'élégance à la simplicité,sans que cela ne soit trop voyant non plus. Bien sûr, j'avais emporté d'autres affaires, ne sachant la durée exacte de notre séjour en plus que nous pourrions avoir besoin de matériel médical là-bas. Des malades et des blessés, il y en avait partout. Si je pouvais aider grâce à mes compétences, je le ferais sans hésiter.

J'avais prévenu mon départ à ma bien-aimée, au cas où elle n'avait pas été mise au courant que je me rendais là-bas. J'espérais ne pas l'inquiéter, au vu de ce qui s'était produit il y a peu, lui promettant de faire bien attention. J'avais reçu ma missive assez tardivement, du fait que je me déplaçais constamment en volant,empêchant les messagers de me trouver directement. Cette fois-ci,je n'allais pas emprunter la voie des airs,faisant comme la plupart des habitants du sekai en montant sur le dos d'un cheval pour mon voyage.

Je me dirigeais au point du rendez-vous, descendant de ma monture afin de me présenter aux autres avec respect,sans oublier d'informer ma fonction dans l'empire. Surprise de voir la Voix en personne prendre part à ce voyage,je levais un sourcil.Décidément. Pensais-je. Non pas que cela soit étrange qu'il puisse être choisi,au contraire. Juste, j'avais l'impression de rencontrer tous les membres de la Mains ces derniers temps, sans même chercher à provoquer cela. Oui,par sa présence, notre mission se révélait être d'une importance encore plus cruciale, posant mes dioptases sur les autres membres du groupe.

Je ne connaissais personne,me contentant de ce qu'ils voulurent bien me révéler,retenant leur nom tout en devinant à quelle race ils appartenaient. Un jeu plutôt compliqué, sauf pour celui qui vraisemblablement était un hybride. L'une d'entre nous par contre, celle aux yeux rubis,restait un vrai mystère,contrairement à la dernière personne qui nous avait rejoints. Car oui,je reconnus l'élémentaire qui fut dans le passé Dunark d'un simple coup d'oeil,esquissant un sourire,ravie et inquiète qu'elle retourne à Melorn,sachant ce qu'il s'était passé à précédente visite.

-Kila.Dis-je plus réservée, quelque peu désarmée face à autant d'enthousiasme qui,je devais l'avouer, me touchait:-Je te remercie...Je suis heureuse de te revoir.

Je ne sus quoi dire sur le coup,ne m'attendant pas à la revoir ici. Je la laissais se rapprocher, me faire sourire quand elle évoqua l'objet que je lui avais projeté dessus quand elle avait,il y a des années, atteint ma fierté en se montrant trop protectrice. Ne souhaitant pas que des oreilles indiscrètes m'écoutent, je communiquais par télépathie,pour être plus libre de mes paroles:

*Et toi pour réchauffer l'ambiance et l'eau.*Je marquais une pause, reprenant plus sérieuse *Je suis contente de pouvoir être à tes côtés pour cette mission et de voir qu'il n'y a pas que moi qui t'accorde une grande confiance.*

Je faisais référence entre autres, à ses cicatrices, au fait qu'elle avait ''trahi'' certains en se faisant passer pour un homme. J'espérais qu'elle comprendrait et qu'elle savait qu'elle pouvait compter sur moi pour l'épauler. Nous avions entamé alors la route menant à Melorn,écoutant le nain et l'élémentaire de lave,en posant ma main sur ma bouche par moment, tant ils étaient drôles. Seul un petit incident survint, parvenant grâce à la communication avec les animaux à calmer la monture qui fut vite remis sur pied grâce à la magie Kila,usant par la suite de la mienne pour éclairer les environs grâce à mon affinité avec la lumière.

***

Les yeux pétillants d'impatience de découvrir cette somptueuse ville que je n'avais observé que de loin,dans le ciel, j'eus du mal à contenir toute cette curiosité,observant chacun de ses contours avec attention,surtout envers ce dôme qui assurait une température bien plus agréable. Je laissais glisser ma capuche en arrière le long de mes cheveux,que j'avais attaché avec une broche dorée joliment ouvragée. Je déboutonnais mon manteau tout en étirant mes ailes qui en sortaient grâce à des ouvertures,les repliant ensuite:

*J'ai bien cru que tu allais te perdre dans toutes ces couches*

Dis-je à Kila sans remuer les lèvres,amusée en la voyant faire, reportant toute mon attention vers celui qui s'imposa seulement en descendant de sa monture. Je descendis aussi, écoutant l'échange qu'il eut avec les soldats. Il nous fit passer ensuite un message aussi clair que de l'eau de roche, n'étant de toute façon,pas du genre à faire des vagues. C'était plutôt elles qui venaient me percuter, quand je ne m'y attendais le moins. Quand la Voix eut fini,j'attrapais la pomme que Kila me tendit gentiment:

-Merci beaucoup. C'est exactement ce qu'il me fallait.

Je me demandais si elle savait que j'avas un faible pour les fruits, m'aidant de ma télékinésie pour la manger pendant que je détachais un sac contenant des affaires, vérifiant que ma ceinture médicale était bien serrée. J'allais endosser mon rôle FMR plus vite que je ne l'aurais pensé en jetant un oeil vers celle qui pouvait créer de la lave. Je fronçais les sourciles en voyant que Kila semblait souffrir. Je la rejoignis, posant ma main sur sa tempe en utilisant ma magie:

-Ça va? Laisse moi voir.

Je tentais de faire disparaitre cette douleur, me demandant si cela était d'ordre psychologique ou non. Sans oublier qu'avec le contraste de température, des migraines pouvaient apparaitre. Je sortis une petite sacoche contenant toutes sortes de confiseries et la fit voler vers Kila ,puis au reste du groupe,les consultant du regard pour savoir si quelqu'un en voulait ou non,posant ma main sur le front de celle qui n'avait pas l'air bien.

Résumé:

Codage par Libella sur Graphiorum

[PA] La plus longue nuit melornoise W832rx

Le charme du Reike

La seigneurie de Gankou ne reçevait que peu de courrier officiel. Le tout traitant habituellement des différents impôts et subventions de l'État, des éléments attendus pour le service militaire et des divers budgets militaires (souvent infime vu la position avantageuse du village.). Le Seigneur au Harpon fût relativement surpris de lire que l’Empire avait besoin d’elle pour une mission délicate. C’était bien la première fois de sa vie que la jeune femme se voyait confié une tâche de cette envergure, aussi fit-elle de son mieux pour rassurer ses mandants.
En leur écrivant qu’elle ferait de son mieux pour démontrer la puissance tout autant que la bienveillance de l’empire, elle annonçait l’idée de présenter un tribut de bonne foi issus des fruits de son village. L’hiver allait être clément pour Gankou, les sauneries avaient bien rendu, tout autant que la chasse et la pêche avaient été bonnes. Tant est si bien que le village lui avait fait parvenir une requête pour construire un nouveau garde-manger.
Finalement, ce stock avait été placé sur convois, le tout amenant les denrées ainsi que des soieries et pierres précieuses issues du marchandage avec Aquaria jusqu’à Ikusa. Une partie de la nourriture alla directement servir l’empire pendant que le reste suivait la délégation sous l’égide du solaire Vice-Roi du Reike et d’une cohorte de soldats. Usalka pu prendre son temps pendant l’expédition pour jauger du regard chacun des protagonistes de ce convois fort bien organisé.

Genryusai, une carrure faite d’une musculature titanesque au service d’un homme de maintes batailles possédant une expérience tout aussi illustre se reflétant dans son regard. L’élémentaire appréciait ce genre de personnalité qui contrastait bien avec sa froideur, sans compter sur ce côté protecteur et rassurant d’une force colossale dans son propre camp.
Moins solaire, l’ambassadeur Dremur était un hybride d’une espèce réputée pour ses inclinations nocturnes. De la même manière, il semblait avoir été empreint de leur mystique si naturelle qu’il était difficile de discerner véritablement sa personne rien qu’en la regardant. Il n’était tout simplement pas ce genre de personne à démontrer sa force en chaque instant. Son essor au sein de la hiérarchie et son arrivée au poste d’ambassadeur forçaient néanmoins Usalka à se douter que Noctalys possédait un talent certain et des contacts très influents pour se voir confier une mission pareille si-tôt dans sa carrière.
Le soleil et la lune dans la même composition, la mission prenait une tournure quelque peu poétique.

Pour rajouter à ce poème, la presque combinaison parfaite entre les deux personnes précédentes, l’un des membres des forces médicales semblait être à la fois une puissance respectable et un mystère ambulant. Son nom rappelait les verreries tout comme son blason ainsi que sa noblesse. Le seul contact entre sa famille et celle du seigneur au harpon était pour la confection de lentilles d’instruments de navigation si utile aux desseins du père d’Usalka qu’elle avait elle-même prolongés.
L’on retrouvait beaucoup des mêmes éléments dans l’avant-dernier chaînon que dans celui précédent. Une force de caractère cloisonnée dans un professionnalisme et la rigueur de la discipline. La belle élémentaire aux cheveux d’écume avait vu cette dernière lors d’une unique occasion, sans toutefois lui parler ou même la rencontrer.
Les deux étaient du même corps militaire, et donc semblaient plus soudées que les autres membres.

Il ne restait qu’elle pour compléter, contrastant avec tout ce feu, une goutte d’eau… salée. Elle n’était pas emmitouflée dans une quantité inimaginable de vêtements. Sa combinaison en peau de requin faisait office de protection contre la température de cette région comme elle aurait combattu un bain dans les eaux glaciales jouxtant le grand nord. Par dessus, une cape liée par un blason aux couleurs de ses armoiries coupait les vents les plus givrants et cachait également ses formes tout en lui donnant une certaine prestance. Du reste, sa manière d’être était telle qu’elle était d’ordinaire, calme comme une eau infestée de monstres attendant qu’une proie tombe dedans. La température n’était pas un problème, chaude ou froide, le corps d’Usalka restait comme l’eau, et s’adaptait assez rapidement aux nouvelles conditions, chose qui l’avait grandement aidé lors de ses voyages passés.

Altière et composée, la délégation Reikoise avait eut fière allure en se présentant à chaque escale en auberge. Même lors de petites déconvenues, comme celle d’un équidé perdant son équilibre, le groupe avait gardé la tête haute. La belle possédait bien une technique pour apaiser un animal en souffrance, mais comme la dite bête était déjà sous les soins de deux éléments expérimentés, elle regarda juste l’ongulé souffrir depuis sa propre selle et se délecta de sa détresse apparente. Même avec les soins, le cheval s’était fait si peur qu’il avait dû perdre beaucoup de valeur en quelques secondes seulement, sa fin de carrière s’annonçait proche, il ne serait sans doute plus jamais le même.

Le nain qui les guidait avait fait des remarques à plusieurs occasions, notamment pour parler des étoiles. A Gankou, les marins appellaient cet astre l’étoile du retour. La belle aux cheveux d’écume aurait pu étaler sa science à la grande indifférence de tout le monde, mais quelqu’un lança une blague. Usalka allait presque se retourner sur sa selle pour voir qui avait parlé de griller le poulet cosmique, mais le visage pincé de plusieurs soldats n’ayant apparemment pas le sens de l’humour l’en avait dissuadé en voyant le regard fuyant du guide nain qui vaquait à sa tâche sans proposer de rappel. Les militaires avaient probablement froid et désiraient sûrement en finir au plus vite. Leur vœu fut exaucé assez rapidement et leur volonté de poursuivre les récompensait plutôt bien, sous la forme d’une relâche de la part de leur supérieur.

“J’espère pour eux qu’ils ont pris de quoi troquer,” pensa le seigneur en lorgnant les soldats s’éloignant avec un reste de sérieux dans leur expression. “leur solde n’aura aucune valeur ici s’ils comptent s’offrir les délices de Melorn.” compléta l’élémentaire avant de s’intéresser au discours du colossal Genryusai. Moins qu’une tentative de galvaniser ses éléments que de les mettre en garde, son regard trahissait l’idée que le maillon faible se trouvait être le réservé Dremur. Au delà de cela, ses mots servaient surtout à rappeler aux quelques personnes lentes d’esprits quelle position et quelle attitude était attendue d’eux, hors quiconque ayant accepté la mission se devait d’avoir pris cela en compte.

“Est-ce que je réfléchis vraiment à une banale phrase de mise en garde ?” s’interogea la belle avant de se rendre compte que “Non.. probablement que je m’attendais à ce qu’il ouvre tous mes horizons en quelques mots…”. Cela avait beau être un demi-titan, l’élémentaire venait de se rendre compte qu’il ne pouvait pas exsuder du charisme et transformer chacune de ses paroles en nectar.
La grande descendit de son cheval après avoir été interpellée, usant de la force de son esprit et faisant bouillonner légèrement ses émotions pour créer une image élégante lors de son action. Sa cape parut épouser son corps pour la déposer au sol avec grâce après qu’elle eut passé une jambe par-dessus sa selle, ses cheveux restant comme suspendus dans une atmosphère aqueuse. Cette avalanche d’artifice avait pour objet de créer une sensation de puissance et de grâce. Usalka représentait l’Empire certe, mais aussi les femmes du Reike et leur beauté se devait d’être exemplaire. Etant la seule à s’afficher en tant que noble de sexe féminin, elle sentait qu’il était plus ou moins de son devoir de représenter les charmes tout particuliers de l’empire, tout pendant qu’elle leur annoncerait d’autres délices.
-L’Empire du Reike souhaitait récompenser l’honnêteté du conseil le conviant à l'interrogatoire ainsi que du procès de Lormion, commença le seigneur. En gage de cette appréciation, ce modeste tribut lui est offert, ainsi qu’à l’entièreté de la cité et de ses habitants.
Elle utilisa de nouveau son esprit avant de faire une courbette, tendant les deux bras de part et d’autre de son corps comme pour faire une présentation.

Suite à l’annonce, et avec un certain goût pour le spectacle, certaines caisses se redressèrent pour former un éventail avant de s’ouvrir légèrement pour entrevoir leur contenu. Pendant que le seigneur au harpon terminait son inclination, le coffret à la base de l’éventail s’ouvrit, faisant miroiter des bijoux somptueux, sans doute enchantables.
-Vos champs étaient si beaux la dernière fois je les ai visités, que j’ai songé que des mets plus exotiques au palais des Melorniens seraient sans doute de meilleur goût. Vous y trouverez beaucoups de variétés de poissons à la chair délicieuse, mais aussi du gibier, si rare dans les terres du nord, ainsi que des petites friandises et produits plus rares.

Les caisses contenaient bien évidemment du sel pour garantir l'état de la cargaison ou des plats fumés, en cantines hermétiques ou pots pour les confitures, sauces et œufs de poissons.
-Les bijoux et diverses cannes, sceptres et bâtons tout comme les soieries ne sont pas enchantés, rien ne saurait rivaliser avec le talents des artisans de Melorn, indiqua la belle avant de cesser d’écarter les bras.

Son esprit laissa redescendre les atours, mets et leurs récipients qui se rangèrent avec tout autant de grâce qu’à leur étalage. L’élémentaire d’eau recentra sa posture et ajusta sa cape pour se couvrir à nouveau.
-Puisse ce présent servir de tapis rouge aux discussions à venir entre nos peuples, formula finalement Usalka en baissant un peu la tête avec un sourire.

Son visage avait été d’une expression si sereine et bienveillante, que quiconque l’ayant contemplé suffisamment de temps pendant l’expédition aurait pu dire qu’il s’agissait là d’une façade habile n’ayant rien à voir avec la compagne de voyage qu’il avait côtoyé. Elle garderait cette manière d’être jusqu’à la fin de cette aventure, à moins que la situation ne se gâte.

Son regard suivrait celui du consigneur jusqu’à entendre son avis, puis une fois cela finit, ses yeux glisseraient jusqu’à observer le demi-titan. Était-ce suffisant pour le satisfaire ?

A l’issue de cette inspection, la belle s’excuserait auprès du colossal vice-roi et irait se rendre dans les quartiers qui lui seraient alloués pour changer de tenue et s’apprêter pour la suite. Le voyage avait été éreintant pour tout le monde probablement, et sentir le cheval et l’effort n’était pas des meilleures auspices pour la suite.

Résumé::

La plus longue nuit melornoise

Petite aventure reikoise

Les soldats melornois, pourtant difficilement impressionnables, se turent en voyant le demi-titan s’envoler de sa monture pour se poser devant eux. Sa voix était claire et n’invitait en rien à le contredire.
Une vague d’appréciation se fit entendre au sein du groupe reikois. La bonne humeur de se retrouver enfin au chaud et au sec, couplée à l’ordre de repos donné par le vice-roi venaient de les mettre dans un état presque euphorique. Toutefois, tout comme l’avait annoncé Genryusaï, ils représentaient le reike au sein de Melorn en ce jour. D’aucun n’était dupe quant à la punition qui les attendait en cas de manquement à la droiture qui leur était imposée. Ils s'inclinèrent brièvement devant le vieil homme avant de prendre congé en silence bien qu’ils eurent du mal à cacher leur démarche rapide. La nuit était longue et il était grand temps d’en profiter ! Par chance, les administrés du Reike avaient droit à plusieurs services offerts au sein de Melorn suite à l’accord entre la cité-état et le glorieux empire des dragons. Des quartiers pour les soldats reikois les attendaient tout juste devant un bar qui avait pour habitude de les recevoir.

Quelques mètres plus loin, les soldats melornois qui avaient pour rôle d’inspecter les caisses eurent droit à un spectacle impressionnant de télékinésie. Celui qui interagissait avec la seigneure de Gankou resta sans voix devant la diplomatie de cette dernière qui, de toute évidence, savait faire usage des mots et autres artifices politiques.

—C-c’est… commença avec hésitation le melornois qui ne trouvait mot face à une telle présentation si harmonieuse. Soyez sûre que le conseil des érudits sera prévenu de votre présent. Nous n’attendions pas une telle générosité. Madame, vous pouvez être certaine que nous prendrons votre offrande avec le plus grand sérieux. (Il fit un signe aux soldats de récupérer les caisses.) Et faites-y attention ! Celui qui laissera tomber la moindre caisse aura affaire à moi ! C’est un précieux cadeau de nos alliés reikois. Et sortez nos meilleurs crus pour nos invités de marque.

Il s’inclina en retour face à Usalka. La dame de Gankou avait su effriter l’arrogance elfique si difficilement pénétrable.

—Notre hospitalité ne vous fera pas défaut, soyez en certaine. Si vous manquez de quoi que ce soit, n’hésitez pas à demander. Nous tâcherons de vous le trouver.

Il lui offrit un léger sourire avant de se redresser dans une droiture exemplaire, continuant de superviser la récupération des caisses.
Les soldats restants se chargèrent d’emmener le groupe en direction du bâtiment principal alors que le meneur semblait répondre à conversation télépathique.

—Le conseil est effectivement encore debout. Il est en train de se réunir en urgence pour vous recevoir. D’ici là, nous avons préparé une salle afin que vous puissiez patienter et vous relaxer après cette longue marche. Par ici nobles ambassadeurs.

Quelques soldats melornois se postèrent derrière le groupe tel que le protocole l’exigeait afin de fermer la marche. Visiblement, le guide avait tenté de se joindre aux ambassadeurs discrètement mais avait été stoppé par les melornois.

—Oh allez, je suis un héros vous savez ? Je peux pas venir ? Non ? Bon…

Les melornois qui avaient l’habitude des caprices du nain qui revenait inlassablement à Melorn avait pris pour habitude de l’ignorer afin de ne pas entrer dans de longues négociations avec cette forte tête.
Ainsi, il ne resta que le gratin reikois lorsqu’ils arrivèrent tous ensemble au sein du bâtiment principal.
Ils furent accueillis par une intendante elfe aux longs cheveux de jais, portant une robe coûteuse propre à son corps de métier.

—Ambassadrices, ambassadeurs, vice-roi, dit-elle d’une voix sereine en s’inclinant. Le conseil sera prêt à vous recevoir d’une minute à l’autre. Nous avons préparé une salle de repos afin que vous puissiez patienter dans les meilleures conditions. Si vous avez besoin de quoi que ce soit qui pourrait améliorer votre séjour ici, n’hésitez pas à nous le demander. Nous tâcherons de trouver ce qui vous comblera.

Elle les invita alors à la suivre, parcourant le bâtiment melornois. De toute évidence le bâtiment le plus officiel de la ville, chaque dalle qui composaient l’ancien palais azsharien laissait transparaître une certaine noblesse passée. Tel un lieu figé dans le temps, un trésor d’un temps révolu où les elfes dominaient le Sekai sur de nombreux aspects. Ils passèrent devant une gigantesque peinture, protégée du passage du temps par une magie visible à l'œil nu. Cette dernière dévoilait un paysage rural dont les murs peints d’un beige proche du blanc ne laissaient apercevoir nulle défaut. La ville semblait s’étendre indéfiniment jusqu’à un palais imposant dont la plus haute tour perçait les nuages eux-mêmes. Un paysage idyllique et parfait. Une foule de soldats aux armures dorées avançaient armes à la main en direction du spectateur avec une symétrie parfaite.

—La capitale azsharienne, quelques jours avant son anéantissement par les titans, expliqua alors l’intendante qui avait aperçu quelques regards furtifs en direction de la peinture. Trop fiers, nous n’avons pas daigné accepter la moindre main tendue. Nous pensions, dans notre confiance aveugle, être capables de réduire à néant les titans sans la moindre aide extérieure. Là où les peuples du Sekai se sont unis pour faire face à la menace, il y a cinq mille ans. Le Reike, la République et Shoumei n’étaient qu’à leurs premiers balbutiements et pourtant, ils ont fait bien plus que notre empire désormais en déclin. Nous avions l’ascendance magique, des armées entraînées et bon nombre de héros. Statistiquement, les trois nouvelles nations avaient bien moins de chance de s’en sortir. Et pourtant, ce sont nous qui sommes désormais perdus au milieu des terres gelées avec une simple cité-état. Beaucoup de melornois fantasment encore de cette époque ou nous étions un empire s’étendant sur tout le nord du Sekai, puissant et discipliné. Pourtant, Lysandre l’a bien expliqué à plusieurs reprises. Il est risible de fantasmer une période révolue que nous n’avons pas connu de notre vivant. Nous découlons certes de l’empire Azsharien, nous sommes désormais Melornois plus que nous ne sommes azshariens. Il est certes important de pouvoir jeter un coup d'œil derrière soi afin de comprendre d'où nous venons, mais il est primordial de ne pas perdre notre destination de vue. Aujourd’hui, notre gloire ne se trouve pas dans notre passé. Non, nous devons trouver notre place dans ce présent. Et nous sommes beaucoup ici à penser que notre gloire se trouve aux côtés du Reike. Les mœurs sont en train de changer, notre alliance de longue date, l'expédition du Vent d’Acier et surtout la façon dont vous nous avez sauvé de l’anéantissement dernièrement. Les actes parlent plus que les belles promesses. En travaillant avec le Reike, Melorn a plus progressé que jamais depuis son déclin. Il faudrait être fou pour continuer de penser que l’alliance entre nos peuples est une mauvaise idée. Nous espérons grandement que les négociations de ce soir permettront de sceller l’alliance entre nos peuples dans le fer. Il restera un long travail afin de convaincre les plus bornés, mais c’est ainsi. Un jour, Melorn reviendra pleinement sur la scène politique. En tant que votre égale et alliée.

Elle continua alors sa route jusqu’à parvenir dans une magnifique salle contenant plusieurs sofa carmins d’une douceur rarement égalée. Sur la table attendait un véritable banquet, n’attendant qu’à être dévoré. Viandes, fruits, desserts, tous assortis avec la plus grande implication. Les melornois s’étaient décidé à mettre les petits plats dans les grands.

—Prenez du temps pour vous, profitez du repas et- Un soldat arriva prestement pour lui mettre entre les mains une bouteille contenant un liquide rouge d’une clarté étonnante dont elle prit le temps d’en lire l’étiquette. Du vin de givre, douce saveur de groseilles. Il semblerait que vous ayez vraiment fait forte impression lors de votre arrivée. Cette bouteille vaut l’équivalent de certaines demeures. Même le conseil ne peut pas sortir ce genre de vin à la demande. Vous avez de toute évidence quelqu’un qui vous veut du bien. Il est dans nos coutumes d’ouvrir une telle bouteille avant de faire face à un profond changement dans nos vies. Peut-être est-ce justement un usage adapté selon vos actions de ce soir. (Elle s’avança pour remplir des verres sur la table du banquet.) Je vais désormais vous laisser. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas à le demander. Je me chargerai de vous le trouver. Et n’oubliez pas. Beaucoup comptent sur vos actions. (Elle hésita quelques secondes avant d’ajouter finalement.) Je crois en vous.

Elle s’inclina avant de sortir à reculons, laissant les ambassadeurs seuls à l’exception des quatre gardes disposés à côté de la porte de sortie. Postés en garde d’honneur, se tenant parfaitement droit dans leurs accoutrements d’élite. Lances posées à leurs côtés avec une droiture exemplaire pour les plus excentrés, et lames reposant fièrement à leurs ceintures pour les plus proches de la porte.

Les fenêtres donnaient sur le ciel illuminé par le dôme de magie. L’odeur enivrante du repas se diffusait peu à peu au sein de la pièce.

Les ambassadeurs de ce soir avaient devant eux un ultime suspens avant de se jeter corps et âmes au sein de ce qui serait, une nuit des plus longues. De quoi établir les stratégies de négociations ou simplement de se préparer mentalement.

Objectifs et autres:

CENDRES

Je m'étais reculée pour voir si l'élémentaire de lave allait mieux. Rassurée qu'elle me l'affirme, je détournais mes dioptases vers la seigneur Laliatine ,qui ne manqua pas de faire bonne impression en usant de la même magie qui m'avait servi à déplacer ma sacoche et que j'avais finis par accroché à ma ceinture, voyant que personne n'avait l'air intéressé par les sucreries à l'intérieur. Je haussais les épaules, écoutant ensuite les dires de celle qui dégageaient une certaine prestance, dû à son rang et l'expérience sûrement.

Une fois les caisses réceptionnées, toutes ces manifestations de politesses terminées, on nous invita à poursuivre. Je compris vite en voyant Kila se rapprocher de moi quand nous avions entamé la marche, qu'une certaine crainte l'habitait, en lien avec ce qui s'était produit précédemment ici. Des soldats nous suivaient,décidant de lui parler sans que personne ne puisse nous entendre:

-Tout va bien se passer. Il n'y a aucune raison pour que ça soit le contraire.On risque plus de nous oublier que nous causer des ennuis.

Dis-je pour plaisanter,afin que cette pointe d'humour lui redonne un peu plus confiance. Puis ce n'était pas comme si on nous avait calculé vraiment et pour cause. En accompagnant de pareille figures importantes, autant dire que ce n'était pas les deux petites FMR que nous étions qui allaient attirer l'attention. Nous ne ferions que suivre vraisemblablement, espérant seulement que nous pourrions contribuer à quoi que ce soit d'autre qu'à embellir l'image du Reike. Cela ne me déplaisait pas de rester dans l'ombre,au contraire, si toutefois on me permettait d'aider ou de participer activement.

J'étais de plus en plus intéressée par des sujets autre que la médecine , m'étonnant même à prêter une oreille attentive dans la domaine politique,sans toutefois y prendre part. Car je n'avais pas les mêmes intérêts qu'eux en général, le pouvoir me laissant totalement indifférente. Sauver, protéger les autres me tenait à coeur par contre, elle était même ma priorité. C'était peut être pour ça que l'on nous avait choisi avec Kila. Car nous pourrions apporter un regard que les autres n'avaient pas pour leur intérêts,par souci de fierté ou que sais-je.

Je m'inclinais respectueuse quand l'intendante de Melorn vint à nous, notre guide n'ayant pas eu le privilège de nous accompagner plus loin,malgré sa tentative amusante de passer incognito. L'elfe nous informa que nous allions devoir attendre encore un peu, non sans avoir préparé une salle en conséquence,pour rendre cela plus agréable. Ou museler tout signe de désapprobation. Je restais silencieuse pour ma part, bien trop obnubilée par ce que mon regard m'offrait à mesure que nous avancions.

En attendant qu'on nous reçoit, je continuais à marcher en analysant cette architecture particulière, qui se voulait à tout prix parfaite dans les moindres détails ou recoins. J'étais admirative d'un tel travail, qui reflétait ce que jadis, ils étaient. Je ne pouvais qu'imaginer la beauté que devait avoir cet empire elfique avant qu'il ne soit déchu. Je m'étais stoppée devant la splendide peinture que la magie protégeait. J'étais restée sans voix, appréciant particulièrement celle-ci et les explications que l'intendante à la chevelure de jais nous offrit.

Car elle ne faisait pas que les éloges de ce qu'ils étaient autrefois,non. Elle avait exprimé ce que peu d'elfe admettaient,mettant en lumière ce qui leur avait fait défaut, terni cette gloire passée. Je la trouvais courageuse de vouloir se tourner vers l'avenir en portant de tels mots, en accordant de l'importance à cette possible alliance. L'on attribuait bien trop souvent l'orgueil aux elfes.A tort, car ils étaient loin d'être les seuls. La différence,c'est qu'ils ne s'en cachaient pas contrairement aux autres. La preuve même en insinuant devenir notre égal,ce qui me fi sourire.

Je voyais plus cela comme une tentative de faire un premier pas vers le Reike qu'autre chose,la remerciant en inclinant légèrement ma tête qu'elle ait pris le temps de nous partager cela. Nous avions rapidement rejoint la salle du banquet, parcourant de mes dioptases les mets disposés dessus rapidement sans avoir réellement faim. Encore moins soif quand elle nous servi cette boisson alcoolisée que je ne comptais pas porter à mes lèvres, qu'elle soit onéreuse ou non. Afin d'éviter de mon montrer discourtoise en refusant un verre de vin de Givre, je restais debout,un peu à l'écart, ayant l'habitude de me faire discrète.

-Merci.

Dis-je à l'intention de l'intendante quand elle prit congé, sentant qu'elle avait cet espoir,celui que nous parviendrons durant cette nuit, à établir une bonne entente et plus encore.Je n'oubliais pas le cas de Lormion,esperant que Kila saurait gérer son angoisse, décidant de garder un oeil sur elle. Je déposais mon manteau à l'endroit prévu à cet effet, préférant m'attarder sur ce qui était accroché aux murs plutôt qu'à ce qui trônait sur la table . Ne pensant revoir de pareils tableaux et décorations de sitôt, je profitais pour faire le tour de la pièce, remettant une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille avant de me tourner vers les autres du groupe.

Au moins pour une fois je suis pas la seule à avoir des plumes .Me dis-je en posant mes dioptases sur cet ambassadeur aux long bois qui ne devaient pas être pratique dans le quotidien. Avec la forte personnalité de la Voix et ne sachant comment m'intégrer sans avoir l'impression de gêner, je me dirigeais vers une fenêtre, regardant le ciel ou plutôt, le dôme, pensive. Je pris une pomme de ma poche et croquais dedans, me demandant si un jour nous pourrions nous aussi avoir accès à cette magie,cette technologie pour de futurs projets ,qui avaient déjà traversé mon esprit à maintes reprises.

Résumé:

Codage par Libella sur Graphiorum

Tour é

Je n'avais pas vraiment fait attention à ce qui se passait autour de moi. Le mal de tête ayant grandi d'un seul coup. Heureusement, Qwell m'avait rejointe pour calmer la douleur, je ne sais pas si c'était réellement le soin où sa présence, mais cela avait marché. Rapidement, plus aucune trace de cette migraine surprise. Je me doutais que ce fût surtout une conséquence de ma dernière visite de la ville.

- Merci, ça va mieux.

Mon regard se posa sur mes mains comme pour essayer de voir si mes pouvoirs aller encore m'échapper. Cela était mieux depuis que j'avais retrouvé Qwell la dernière fois.

Nous nous étions avancé à la suite de l'ambassadrice, traversant les rues de Melorn. Sans raison, mon esprit chercher les nœuds qui nous avaient pendant l'attaque. Le stress qui refaisait surface. Celui que j'avais toujours su me protéger en tant que militaire, celui que j'avais plus de mal à gérer en tant que médecin. Depuis que ce n'était plus mon rôle, je n'avais pas vraiment réussi à me trouver une place. Ayant encore beaucoup de mal a ne pas intervenir, a rester a l'arrière quand cela avait été mon rôle durant dix ans. Sans vraiment faire attention, j'avais cherché le soutien de la valkyrie en m'approchant d'elle. Son trait d'humour me fit sourire.

- Nous oublier ? Ça me va. J'ai l'impression de ne pas être à ma place dans cette ville.

J'avais répondu sur le même ton. Prenant une longue inspiration pour me reprendre. Il était vrai qu'au vu de nos postes, notre utilité serrait relative, mais nous représentions l'empire. Il fallait que je me reprenne rapidement. Le groupe avait suivi l'ambassadrice qui nous exposait sa vision des choses. Pas la vision étriqué suprémaciste des elfes. Un portrait moins élogieux qui semblait plus réel. Mais est ce que les pensées derrière l'étaient. Quand il y avait un enjeu derrière, les apparences n'étaient pas toujours ce qu'elles étaient.

Mes pensées n'arrivaient pas à s'accrocher à l'instant plus de quelques minutes, passant d'abord par l'horreur que nous avions vécu, et finalement trouvant du réconfort en imaginant une personne qui n'était pas là. Je laissais les habitués de la diplomatie à leur travail, préférant penser à ses billes d'or que j'avais admiré.

La salle qui nous attendait était magnifique. Et je ne pus m'empêcher d'imaginer ce qu'elle prendrait pour ses transactions. Regardant le buffet, mon ventre protesta à cette vision. Je m'étais arrangé pour prendre le verre offert, souriante.

- En esperant que le changement soit positif.

J'avais laissé la place aux autres en rajoutant tout bas.

- Parfois, ce que nous voulons est inaccessible.

À peine la première gorgée s'écoula que ma gorge se serre. De tristesse, d'être là au lieu de la chercher, de doutes. La dernière fois, c'est une trahison du conseil qui nous avait fait vivre l'enfer. Était ce mieux aujourd'hui, mon regard passa sur la salle, me sentant plus prisonnière qu'invités par ces gardes, sentant à nouveau cette pression qui m'envahissait. Et puis, je vis Qwell qui s'était éloignée. Ne pouvant la laisser seule, j'avais posé mon verre pour la rejoindre.

- Allez, reste pas à l'écart. Sinon on serra deux.

Je la ramenais près de la table. Ne sachant pas si je pouvais manger quelque chose ou pas. Pour me changer les idées, j'avais évoqué un sujet.

- ça me rappelle le bal des âmes. J'ai croisé une femme sympa. Qui courrait après un grain de raisin.

J'avais eu un rire léger à cette image, même si cette soirée avait été pleine de surprises. Reprenant mon sérieux. ¢ - Vous avez une idée de ce qui nous attend.?

La plus longue nuit melornoise

Feat. Les jeunes pousses

Beaucoup comptent sur vos actions … Une phrase d’encouragement tout sauf banale pour Genryusai. De la part d’une Cité-Etat qui se voulait l’égale de l’Empire, cela envoyait plutôt une impression de dépendance. Oui, les Elfes étaient les maitres incontestés des avancés magiques, mais cela avait-il sauvé leur propre empire de la chute ? Là où les puissants Azshariens avaient échoués, les nouvelles nations balbutiantes avaient pris leur place, dont le Reike, remportant la victoire sur les Titans par deux fois. Si un peuple connu pour son arrogance n’avait eu que faire nations naissantes à l’époque, il était ironique de voir à quel point la situation s’était aujourd’hui inversée. Melorn en alliée, certes, mais Melorn en égale ? Pour le Demi-Titan, la Cité-Etat n’était pas digne de s’appeler ainsi.

Ce vin de givre, en revanche, valait le déplacement !

Sirotant doucement le nectar melornois, le Vice-Roi du Reike observait sa suite, l’air songeur. L’ambassadeur pressenti, Noctalys, tâtonnait encore, cherchant sa assurer sa prise avant de continuer son ascension. Ce que la Voix attendait de lui ? Qu’il soit capable d’apprivoiser son rôle et de s’imposer, sans devoir se cacher dans l’ombre de son supérieur. Est-ce que l’oiseau de nuit pourrait occulter la présence de Genryusai ? Il y avait plus de chance pour que les glaces du Grand Nord laissent la place à une forêt verdoyante ! Ce déplacement à Melorn était parfait pour le mettre à l’épreuve.

Le regard du Demi-Titan se porta ensuite sur la représentante du village de Gankou. Bien que le Reike soit techniquement en position de force, ayant participé au sauvetage de Melorn, son cadeau de victuailles avait réussi à outrepasser la réserve des Elfes pour les non-melornois, leur ayant permit de gouter à ce délicieux vin de givre. Le hibou surdimensionné devrait prendre des notes, car même une offrande de nourriture pouvait se révéler être une arme redoutable en diplomatie. Un arsenal que la noble maniait pour l’instant de manière satisfaisante, surtout au sein d’une Cité-Etat ayant adopté le troc au lieu de la monnaie.

Venaient enfin les deux FMR, deux femmes qui ne se quittaient pas d’une semelle. Depuis leur arrivée. Si la mémoire du vieillard était bonne, celle aux cheveux blancs avait participé à l’interrogatoire de la vieille diviniste capturée devant Ikusa, il y a des mois de ça, contribuant à faire craquer l’acolyte des Titans. Est-ce que le Demi-Titan aurait pu obtenir le même résultat en trois fois moins de temps ? Evidemment ! Sa seule présence aurait suffi à faire craquer la vieille chouette.

Quant à l’autre Shekhikh, c’était la seule ici présente à avoir participé à la défense de ces lieux, et celle qui posa la question à laquelle la Voix répondit :

« Le Conseil va certainement parader Lormion devant nous en gage de bonne foi envers l’Empire, procéder à son interrogatoire et rendre son jugement. Peut-être même nous laisseront-ils participer ! »

Le vieillard se tourna vers le hibou surdimensionné, baissant la voix pour que les gardes en faction ne les entendent pas :

« Vous représentez la diplomatie reikoise à Melorn. Cette invitation est une opportunité de renforcer l’alliance entre l’Empire et Melorn, mais aussi de renforcer nos intérêts en ces lieux. Le temps pour négocier les termes de cet alliance renforcée arriva bien assez tôt, et il sera de votre devoir d’en obtenir les meilleurs termes. »

Le Vice-Roi se tourna ensuite vers la noble, parlant toujours à voix basse :

« Vous représentez la noblesse reikoise à Melorn. Notre statut d’envoyés de l’Empire nous vaut un minimum de respect de la part des melornois, mais la majorité restent ancré dans leur sentiment de supériorité face aux étrangers. J’espère que votre érudition est aussi développée que votre palais, car bien que vous ayez réussi à outrepasser l’arrogance des Elfes tout à l’heure, c’est face à des érudits que nous allons nous tenir, l’équivalent de la noblesse impériale. Il sera donc de votre devoir de faire briller la nation du Désert pour amener les plus réticents à considérer favorablement une alliance renforcée avec le Reike. »

Genryusai se tourna enfin vers les deux FRM, terminant son discours toujours en messe basse :

« Vous représentez le savoir-faire reikois à Melorn. La Cité-Etat se remet encore de l’assaut du Royaume Divin, et les Forces Médicales Reikoises sont un argument de taille de l’Empire pour les aider à se relever, surtout quand l’un de ses membres a déjà participé à la défense des lieux. Votre devoir sera donc de montrer la bonté de notre nation, son engagement à porter assistance aux melornois dans le cadre de cette alliance renforcée. »

Les joies de déléguer les tâches aux subordonnés !

Résumé:

CENDRES

Intermission

La présentation et l’offrande avaient apparemment fait leur effet, et l’attitude des elfes s’était visiblement apaisée, s’éloignant de cette façade hautaine pendant un moment pour prendre une expression plus accueillante. C’était de meilleures auspices qu’à leur arrivée, le tout était maintenant de travailler en ce sens que le Reike reparte dans la même ambiance en en ayant plus retiré aux melornois qu’ils n’auraient sacrifié de ressources. Tout geste diplomatique avait sa valeur, de la nourriture luxueuse ayant une valeur gustative aux bijoux qui donneraient un petit boost à l’économie interne de cette cité capitalisant sur les enchantements qu’ils pourraient y faire appliquer. C’était un coût minime au final pour s’assurer un passage plutôt sain dans la cité, et éviterait peut-être également les débordements anti étrangers, après tout même les groupuscules extrémistes se verraient probablement invités à goûter le fruit de la collaboration avec l’Empire. C’est du moins ce qu’en pensait l’élémentaire d’eau.

L’appel du nain échouant n’émut point le seigneur au harpon, au contraire, il eut un sourire intérieur qui ne s’afficha pas sur son visage. Le personnage qu’Usalka avait joué avait eu l’air plutôt d’une grande bonté d’âme, et montrer un exemple pourrait éventuellement donner une bonne image du Reike, alors à contrecœur, elle se décida d’agir..
-Maître elfe ? interpella simplement la grande femme, toujours dans son rôle de figure bienveillante. Pouvez-vous récompenser notre guide à sa juste valeur. Il est normal qu’il ne puisse nous accompagner, mais j’apprécierais qu’il puisse jouir d’une sorte de préambule des bienfaits qui pourraient affecter d’autres peuples que les nôtres après les accords que nous pourrions conclure.

Maniant le verbe pour empêcher l’elfe de refuser d’accéder à sa demande sans passer pour une ignoble personne et de détériorer l’image de Melorn aux yeux de l’Empire, l’élémentaire jouait quelque part un peu à un jeu dangereux. Bien entendu c’était lui forcer la main, mais il ne s’agissait que de permettre au nain de se restaurer dans une pièce à part avant de repartir (puisqu’ils ne le récompenseraient sûrement pas avec des biens matériels.). Dans le cas où l'elfe jouerait la forte tête, elle pourrait simplement soulever qu’elle avait supposé que lorsqu’on leur avait signalé que la moindre demande de leur part serait exaucée s'ils manquaient de quelque chose. Si cela ne suffisait toujours pas, sans doute que quelqu’un saurait le remettre à sa place.
La belle continuerait sur le chemin qu’on leur indiquait par la suite, sans un mot pour le nain si la remerciait ni un remerciement pour l’elfe s’il avait accepté.

La stratégie melornoise d'apprêter le conseil pour les recevoir sous peu était quelque peu déconcertante. Les éléments de l’Empire n’auraient eux mêmes que peu de temps pour se préparer, et semblait il, certains avaient besoin de plus de temps que d’autres.

La belle écouta le discours de l’intendante tout en enviant sa robe, peut-être qu’elle demanderait une étoffe similaire avant de repartir. L’elfe aux cheveux noirs détailla l’histoire en plaçant tantôt son peuple comme étant ou trop faibles ou très puissants, sans vraiment de nuance entre les deux. Chaque mots après ce bref préambule historique était pesé pour susciter un mouvement d’idée, celle selon laquelle aller à l’encontre d’une alliance entre les deux parties relevait de la folie pure, et que c’était le bon sens même que d’adhérer à l’idée.

“De deux choses l’unes, soit Melorn est dans un état sans précédent qu’ils nous cachent, et les aider nous abaissera potentiellement à leur niveau, ou alors… Cette histoire d’être l’égale de l’Empire voudrait potentiellement présager quelque chose d'inattendu chez les elfes et impensable vu le maigre épanouissement de leur race..” cogitait Usalka en pensant aux paroles. Dans sa tête s’étalait la carte du monde connu. “Melorn n’aura pas un territoire où s'étendre sans empiéter chez quelqu’un d'autre. Et il resterait le problème de la population, je les vois mal faire la concession de mêler leur sang à une race qui leur semblerait inférieure.. Nan, ça ne peut pas être cela.” concluait l'élémentaire d’eau avant de placer tout cela dans un coin de sa tête et de se concentrer sur le présent.

L’intendante finissait sa petite introduction en les laissant seuls ou presque avec une bouteille et de quoi se sustenter. Elle plaça quelques mots qui firent tressauter l’instinct du seigneur au harpon.
“Je crois en vous.. ?” s’étonnait intérieurement Usalka, “Je sais maintenant ce que voulais dire sa phrase sur l’égalité entre le Reike et Melorn, il s’agit d’un rêve de néophyte…”. “Au moins les diplomates débutants ne sont pas que de notre côté, c’est déjà cela.” constata-t-elle.

Des yeux, la dame de Gankou chercha l’élément le plus bourratif du banquet et se servit maigrement. Sa faim serait rassasiée par des bouchées de pâtisserie et quelques gorgées de nectar de fruits des bois. Elle n'avait pas touché au vin, particulièrement à cause de son intolérance à l'alcool. Elle n'appréciait pas l'idée de se retrouver sans inhibitions dans un environnement professionnel aux enjeux si important. Rien que l'idée lui fit repenser à des moments embarrassant de sa vie où elle s'était retrouvée à danser dans un endroit inadapté et trop eu vêtue. Jetant cela dans un coin de sa tête, son regard étudia de nouveau chacun des éléments de la délégation, remarquant l’inconfort des deux personnels du corps des soigneurs de l’Empire. L’un d’eux semblait être plus à l’aise, juste assez en vérité pour tenter de renforcer la cohésion du groupe en parlant de la soirée à venir, ou bien peut être qu’il tentait de satisfaire sa curiosité, ou de contrer son angoisse.

Genryusai lui répondait naturellement, déjà comme un coq en pâte vis à vis de sa situation. Parlant d’expérience, il supposait que tout se réglerait ce soir, si l’élémentaire avait bien compris. Il partit ensuite sur une exposition des rôles de chacun, sans doute pour mieux guider celui qu’il pensait être le maillon faible de l’expédition, puisqu’il s’adressa à lui en premier.

“J’espère pour l’ambassadeur Dremur qu’il s’y connaît en négociation d’avantages politiques et en nature, la nuit va lui paraître incroyablement long si il dilapide un atout important de l’Empire.” commenta dans sa tête la grande femme.

Le regard du colosse à la lignée emprunte de titan qui se posa sur elle. Elle aurait pu vainement rétorquer qu’à part Qwelaana, il lui semblait que tout le monde ici présent représentait la noblesse du Reike, d’une manière ou d’une autre. Mais l’intérêt était moindre, Usalka avait bien compris l’intention derrière les mots, signifiant qu’il n’y avait en somme rien d’autre pour justifier la venue de la femme et sa présence que pour magnifier l’exemple des nobles du Reike.
Il lui restait quelques atouts dans la manche, mais pour le coup, la dame de Gankou n’avait plus grand chose à proposer d’elle-même au peuple melornois pour soulager leur intarissable désir de se sentir supérieurs en tous points. Derrière tout cela, son rôle était surtout de servir de soupape pour apaiser la tension si elle venait à monter chez leur interlocuteurs à cause d’un mauvais geste de son côté de la table. Ses ressources ne seraient pas illimités, comme celles de tous les éléments ici, et au fond même le demi-titan pouvait faire faillir la mission. Sur le papier, si tout se passait pour le mieux, la belle était dans la position la plus favorable pour n’avoir qu’à fournir des banalités après l’éclat initial qu’elle avait brillamment exécuté.
Usalka cligna lentement des yeux tout en assentiment de l’explication de Genryusai tout en inclinant légèrement la tête d’un signe entendu.

Il en vint finalement aux deux éléments des forces médicales, explicitant plus au groupe entier la raison de leur présence. Le savoir-faire, l’aide potentielle pour Melorn. En somme, il avait parlé à chacun d’entre eux du plus important au moins conséquent, du moins sur le papier. Selon les agissements du conseils, les paroles du futur condamné, le côté historique des forces médicales pouvait très bien permettre à l’un de ses membres de prendre la parole pour souligner ou rectifier certains événements. Leur savoir-faire était potentiellement toujours une chose à discuter, à comparer avec les forces de Melorn, et en parler sans avoir un avis d’expert était ne poser que des suppositions facilement ignorables.

Quoi qu’il en était, la dame avait suffisamment mangé et bu pour tenir la soirée, elle sortait de la pièce pour demander à ce qu’on lui en indique une ou elle pourrait s’apprêter. Après quelques ablutions rapides, Usalka enfilait des bas, une robe et des souliers à pointes. Elle revint dans la salle précédente, dans une tenue noire comme la nuit, taillée dans une peau fine, presque translucide, possédant quelques accents violets rappelant la couleur symbolique de L’Empire.

Usalka attendrait avec le reste du groupe la suite des évènements.

Résumé:

La plus longue nuit melornoise

Si mon observation était remplie d'espoir... le silence face à ce que je vis comme de la précipitation fut glaçant. Avais je fais une erreur ? Le silence du Vice Roi ne pouvais présager que de cela. Confus, je cherchais à cacher cela en jaugeant légèrement mes plumes dressées par le vent lors de notre voyage. Je les plaquais contre les autres une à une : une bonne manière de fuir tout regard sans en avoir l'air. Une erreur de débutant : se précipiter sur les paroles... Je suppose. Et pour être honnête, j'avais tellement honte que je ne demanderai même pas confirmation. L'expérience vaut mieux que mille leçons. Une maladresse en leçon n'est qu'une négation calme et sereine. En situation réelle, c'était une déferlante d'émotions négatives fort peu agréable... Des sucreries ? Oui, oui voilà. M'occupant soigneusement de mes plumes rebiquant, je levai légèrement une serre alors que le sac -n'ayant pas trouvé preneur- revenait à sa propriétaire. Une petite tentacule d'ombre, sortie de l'ombre du sac lui même, pris une sucrerie pour me la lancer. Non que j'avais réellement faim : mais le suçotement acharné et silencieux, sur le petit bout sucrée et solide afin de le dissoudre calmais mon pique d'anxiété honteuse. Je devais me concentrer...
Notre jeune Seigneur, elle, brillais bien plus que moi ! Si ses manifestations grandiloquentes de richesse et de puissance économique faisaient fortes impressions, je louais la Lune et tout le reste de ne pas avoir à le faire... Ce genre de comportement n'était pas mon fort... Je restais... plus sobre de coutume... Enfin, je pensais.

Suivant le groupe sans demander mon reste, faussement stoïque -je ne remercierais jamais assez mon faciès pour cela- j'avais presque finis ma sucrerie alors que notre cher guide nous offrit son dernier spectacle. Une fatalité ? Peut être... si intervenir m'étais tentant, peut être que j'enchainerais ainsi erreur sur erreur... Et il m'étais impensable. L'inaction restait la potentielle erreur la moins horrible... Parler de façon inconsidérée pour nos hôtes était bien pire. Mais Dame Laliatine s'y tenta... Au diable la crainte et la peur... C'était pour moi un signe que l'action était possible, peut être délicate mais possible. Il nous restait donc à correctement l'exécuter.
"Effectivement mon cher," ajoutai-je à ces mots "... nous apprécierions si notre guide pusse jouir d'une forme de rétribution à son acte. En outre peut être, il serait fort bien venu que celui ayant permis à notre délégation d'arriver jusqu'à votre splendide Cité Etat puisse reprendre des forces, ne serait-ce que brièvement, avant de braver à nouveau l'aurore de son chemin retour glaçant."
J'aurais aimé mille fois traiter cette affaire convenablement : y mettre le temps nécessaire. Mais ma consœur prenait déjà le large sans même attendre l'issue de cet échange (pour peu que s'en soit un). Il fallait dire que l'ambassadrice elfe n'avait posé aucune halte également... Donc tant pis... à l'image de notre Seigneur déléguée à nos cotés, je repris la marche sans rien attendre, ni même vérifier, comme si toute réponse ou le sort du nain ne m'intéressais pas... La était bien les actes les moins agréables du métiers...

Poursuivant donc, je pus écouter avec toute mon attention l'histoire. Je pus de même observer la grande fresque, manifeste de leur Empire passé. Une part de moi ne pus s'empêcher de penser à Sancta... La temporalité était différente, l'impact pour eux, incomparable. Mais voir ainsi compté l'histoire d'un grand tout détruit, piétiné même, de la main des titans... me renvoyait à bien des questions. Certaines rares personnes à Sancta étaient... gentilles. J'osais même à imaginer certaines contre mon sacrifice programmée à l'époque. Ont-elles survécus ? Qu'en est il des voyageurs m'ayant sauvé la vie à Mael ? Je n'y étais pas retourné depuis -et probablement je ne le referrais jamais. Mais l'histoire d'un lieu détruit me parlait, autant que ma détresse lorsque j'appris le sors récent de Sancta... Pauvre ville, pauvre culte...
En revanche, une autre part de moi ne pouvais ignorer quelques éléments. Devenir notre égal ? Serait-ce pour eux par l'agrandissement de leur Etat, ou le rétrécissement de notre Empire ? Prétendre vouloir nous égaler n'était pas justement une marque de l'orgueil, qu'elle venait de blâmer pour leur chute passée ? Serait-ce une inconsistance dans son discours, ou un espoir coupable ? Voir même, cela cachait il quelque chose ? A vouloir nous égaler en face de nous, on peut vite finir par vouloir nous dépasser dans notre dos... et cela je ne l'accepterais pas... Au jeu de la puissance... si un gagne quelque chose, un autre perd forcément. Et perdre n'était pas une option acceptable.

Une fois arrivé dans notre salle d'attente, je m'assis rapidement à table. Un vin d'exception ? Il était peut être inconvenant de refuser -bien qu'éviter d'en abuser l'était tout autant. Je sirotais donc lentement, la douceur du sucre nappant ma bouche disparaissant derrière la force du nectar. Je manquais cependant d'avaler de travers aux derniers mots de l'ambassadrice. Un espoir donc... peut être veut elle le meilleur pour les siens... comme on le veut tous. Avait elle réalisé sa maladresse précédente alors ? Peut être, mais rien n'était sûr... Elle pouvait tout aussi bien avoir des arrières pensées moins nobles et néophytes...
Gouttant de leurs mets, plus par curiosité que par faim, afin d'accompagner le breuvage, j'observais le va et viens de nos camarades de FMR. Etaient-elles inconfortables ? L'une d'elle semblait mal tout à l'heure... Hésitant, je gardais cela pour moi alors que Sir Genryusai pris la parole pour répondre à la supposée "blessée". Je m'étais donc bien précipité... Hochant la tête en signe d'approbation à mes directives, je laissais le Vice Roi terminer ses ordres avant de reprendre. Notre soigneuse du FMR semblant mal avait participé à la défense de la Cité... J'en étais donc maintenant certain : c'était du stress. Une mauvaise chose. Mais je pouvais y remédier.
"Avant toute précision ou complément, permettez moi une choses nobles camarades." Là dessus, je me levai, m'approchant de notre élémentaire nerveux, m'accroupissant à coté d'elle si nécessaire. Je lui pris une main d'une serre, appuyant légèrement. "Je n'aurais pas l'indélicatesse d'en demander d'avantage, Dame Sliabh, mais vous semblez nerveuse. Je présume le lieu, du moins je le suppose. Je ne peux vous libérer de ce qui vous inquiète. En revanche, laissez moi vous aider : entamer des négociations dévorée d'angoisse n'est pas bon ton."
Je fermais les yeux une seconde, et le stress de cette dernière s'abaissait, restant présent, mais vivable. Le réduire à un quasi silence serait probablement bien trop déroutant. Aussi m'étais je concentré pour bien jauger, le réduisant d'une bonne moitié.
"Voici. Si vous souhaitez faire taire d'avantage cette déferlante dans votre esprit, je serais ravi de vous y aider. La faire disparaitre parfaitement est plus délicat, mais je peux la rendre aussi minime qu'un hululement lointain dans une forêt dense. Je ne voulais pas vous brusquer en la réduisant de trop, trop vite."
Une légère inclinaison de tête vers elle, avant de me réinstaller. Je posais un regard sur toute notre délégation.
"Du reste, vous pouvez compter sur moi Sir Genryusai. Et je vous présente mes plus sincères excuses pour ma précipitation récente, lors de notre arrivé... Je ne voulais pas sembler aussi empressé qu'un oisillon tout juste sortis du nid..."
Je baissais la tête humblement navré, avant de la redresser.
"Pour ce qui est de cet odieux Lormion, attendons bien entendu de voir si le Conseil nous laissera apporter notre pierre à l'édifice, ou nous laissera la primeur du premier sang lors des questionnements. Mais puis-je simplement proposer de jouer de sa peur ? Il me suffit qu'une graine de ce sentiment soit plantée dans son esprit pour en faire un arbre centenaire... Assez grand pour retourner un homme... mais pas assez pour lui faire perdre connaissance : un savant équilibre. Si cette dernière n'est pas toujours la meilleure option : on obtient beaucoup par la terreur. Qu'en dites vous ?"
J'espérais simplement ne pas tirer encore des plans sur la comète... Mais cette proposition était aussi faite pour donner une réponse magique à une éventuelle invitation à la participation de leur part, pourrait offrir répondant sur leur domaine, tout en affirmant user de leurs méthodes en leurs terres. Une humilité puissante, tout en étant une invective discrète. Une audace envisageable, mais dépendant de la situation je présume. Cependant, je tenais à en prévenir mes camarades : une telle stratégie de représentation était bien mieux sans trop d'improvisation et de surprises alliées.

résumé:

Codage par Libella sur Graphiorum

La plus longue nuit melornoise

Petite aventure reikoise

Les minutes se firent de plus en plus longues. Le buffet disparaissait peu à peu à chaque nouveau picorement pour troubler l’ennui de l’attente de ceux qui désiraient piocher dedans. Les érudits avaient-ils un souci de dernière minute ? Ou essayaient-ils de jouer avec les nerfs des reikois afin de les étudier avant le début des discussions ? Toujours était-il qu’aucune nouvelle information ne fut donnée aux fiers représentants de l’empire, ce qui, semblait laisser transparaître une certaine inquiétude dans le regard des quatre gardes présents à l’entrée. Sans doute maudissaient-ils le fait de se retrouver en première ligne si le vice-roi décidait de faire savoir qu’il en avait désormais marre de patienter.

Un garde accompagna la régente de Gankou jusqu'à une pièce vide, semblable à une chambre inoccupée. De quoi lui fournir tout le confort et l’intimité dont elle pouvait avoir besoin afin de se changer en une meilleure version d’elle-même. Ou du moins, une version sublimant les cartes qu’elle avait dans sa manche. Après tout, les elfes avaient toujours recherché la beauté, dans chacune de leurs créations. (Tout du moins, pour les créations officielles, et les recherches à la vue de tous.)
Il était donc important, au sein de leur culture, de se montrer en tenue adéquate à l’événement assisté. De toute évidence, Usalka avait longuement planifié cette rencontre. Pour le moment, chaque carte posée avait été juste. Mais même les meilleures préparations faisaient parfois face à de surprenant retournement de situation.
Quoi qu’il en fût, lors de ses pérégrinations en compagnie du soldat jusqu’à la chambre, puis de la chambre jusqu’à la salle d’attente, elle put remarquer un certain manque de vie au sein du bâtiment. Les couloirs étaient désert et pas un bruit ne semblait transpirer de ce dédale de portes ornées de quelques pierres magiques.
Pour finir, elle put lire un certain empressement sur le visage de l’elfe en armure lorsqu’elle sortit de la chambre. Il redevint de marbre peu de temps après, complimenta sa tenue sobrement avant de la raccompagner jusqu’à la salle. Était-ce pour sa protection ou bien pour l’empêcher de papillonner au sein du plus important bâtiment de Melorn qu’il l’avait suivit de près sur le chemin du retour ?

Cette petite promenade passée, l’ennui revint bien vite. Les minutes finirent par se changer en une longue heure. Les gardes se faisaient de plus en plus petits devant ce manquement de considération de la part de Melorn.
Et lorsque l’un des mandataires du Reike se décida à montrer son mécontentement de manière plus ostentatoire, un terrible tremblement se produisit. Les chaises sautèrent sur place, la table fût repoussée en direction du balcon, renversant le divin buffet et propulsant les deux membres du FMR dans sa course. Un vent chaud souffla à l'intérieur de la pièce depuis les fenêtres, ne laissant qu’un désordre absolu dans ce qui était, il y a peu, un salle idyllique.

Un silence d’inconfort se posa dans la pièce. Les quatre soldats se regardèrent avant d’hocher du chef d’un commun accord. Les deux du centre tirèrent leurs épées tandis que les deux autres levèrent leurs lances.
Trahison ! Pour ne rien arranger au sentiment d’incompréhension, des hurlements commencèrent à se faire entendre au sein du bâtiment.

Noctalys et Genryusai, dont les sens se mettaient rapidement en éveil, furent déstabilisés. Une quinte violente de toux vint leur prendre les poumons. Un empoisonnement ? Le contenu d’un verre de sang qu’ils relâchèrent du plus profond de leur organes semblait en dire autant. La vue et l’ouïe troubles vinrent ensuite. Même Kilaea, qui n’avait pourtant pris qu’une seule gorgée de ce vin démoniaque, eut l’inconfort de se sentir légèrement nauséeuse bien que ce ne fût pas au point des deux autres dont la douleur commençait à brûler les entrailles
Qwellanna et Usalka étaient la preuve que seule la bouteille inopinée contenait en réalité ce poison des plus dangereux.

Les deux membres du FMR avaient déjà pu voir, au sein de leur apprentissage, ou même en situation réelle, cet étrange poison. Le regard vitreux bien que les yeux semblaient s’agiter avec véhémence, preuve qu’ils étaient encore pleinement conscient de ce qu’il se produisait. Un ancien poison azsharien, létal si l’antidote n’était pas pris dans les huit prochaines heures. Tout d’abord les spasmes, la vue qui se trouble momentanément et les crachats de sang. Puis l’incapacité progressive à voir ou à se déplacer correctement. Un sentiment de manque d’air alors que les muscles s’atrophient, l’impossibilité de bien utiliser sa magie. Puis, l’arrêt brutal de tout organe dans le corps.

Un cri mêlant douleur et effroi se fit entendre dans un couloir voisin au cas où le danger n’était pas assez explicite. Les plus attentifs purent reconnaître la voix de l’intendante qui les avait menés ici. Si une simple servante venait d’être attaquée, qu’en était-il des érudits ? Était-ce pour cette raison qu’ils n’avaient donné suite à l’attente des reikois ? Plongés dans le brouillard en plein territoire ennemi, les reikois ne pouvaient désormais compter que sur eux afin de tirer cette affaire au clair. Et de survivre, accessoirement.

—Le vieux crache du sang ! hurla un soldat armé d’une lance, chargeant le vice-roi. C’est notre chance !

Il chargea, se renforçant à la magie, lance pointée vers le demi-titan.
Un second tira sa lame et d’un pas rapide commença à le contourner pour tenter de lui asséner un coup en traître. Leurs déplacements étaient vifs et précis, prouvant qu’il s’agissait de véritables soldats melornois et non d’imposteurs. Les deux autres soldats, profitant d’avoir les deux membres du FMR repoussée au loin dans la salle, et, pensant que le demi-titan était déjà de l’histoire ancienne, se décidèrent à s’en prendre à Usalka et Noctalys. Arrogants certes, ils n’étaient pourtant pas prêts à laisser la moindre chance à qui que ce soit. Le second lancier frappa subitement le pauvre hybride chouette empoisonné au ventre pour le courber en deux avant de lever sa lance bien haut, se préparant à placer une ultime sentence. Le second épéiste fit tourner sa lame entre ses mains, avançant d’un pas aérien, se propulsant sur le sofa pour s’élever dans les airs afin de retomber sur la noble qui avait le temps de réagir avant que le glas ne tombe.

Une nuit pleine d’espoirs pour le futur venait de changer radicalement pour un combat pour la survie. Pourtant, tant de questions restaient encore en suspens.
Qu’advenait-il des érudits ? D'où venait l’ordre de ce guet-apens ? Qu'est ce qui avait causé le violent tremblement ?

Tant de questions auxquelles nos héros devront trouver des réponses. Mais pour l’heure, un seul objectif devait occuper leurs pensées : Survivre.

Ainsi débutait, la véritable plus longue nuit melornoise.

Map (N'hésitez pas à l'ouvrir dans une nouvelle fenêtre):

Objectifs et autres:

CENDRES

La plus longue nuit melornoise

Feat. Les jeunes pousses

Tout avais basculé en quelques secondes. La flamme paisible s’était transformé en brasier, nourrie par les cris de détresses, les secousses et la clameur de la bataille. Les tables étaient renversées, la chère pure comme empoissonnée répandue sur le sol lustré, piétinés sans vergogne par les attaquants. Genryusai voyait arriver le fer de lance droit sur lui, brillant d’une lueur menaçante, avide de mordre la chair du Demi-Titan. Le vieillard voyait le visage du garde qui chargeait vers lui, à la fois crispé et abritant une lueur d’excitation. Il était si proche ! Si proche d’atteindre sa cible, si proche de terrasser une légende millénaire déjà affaiblie par un traître poison ! Si proche de mettre fin à une existence impossible à concevoir pour la majorité des mortels du Sekai !

« TRAÎTRES ! »

La Voix avait tonné dans la salle, au même moment pour les deux soldats melornois abattaient leurs armes sur leur cible. Le duo d’attaquants avait les yeux rivés sur le Vice-Roi, autour duquel des émanations de mana s’échappaient par volutes. Un mana terrible, impitoyable, entourant son corps tout entier, s’opposant à la fois aux agressions extérieures des lames et aux effets intérieurs du poison ! Du sang coulait par petits filets le long de la barbe de Genryusai, mais celui-ci ne semblait pas en faire grand cas, au vu de l’inclinaison de ses sourcils : le Demi-Titan était dans une colère noire !

Les mains du Vice-Roi fusèrent, s’emparant des deux assaillants au niveau de la gorge. Des mains à la poigne d’une puissance épouvantable, vibrant du même mana avide de vengeance. Le vieillard n’avait pas daigné dégainer son sabre, caché à l’intérieur de sa cane, celle-ci reposant d’ailleurs sur le sol. Ces deux soldats ne méritaient pas un tel honneur ! Ils n’étaient que des petites lucioles attirées par une lueur, et la lueur en question était un véritable maelström de feu ! Un brasier dont la Voix retentit à nouveau :

« VOTRE SORT EST SCELLÉ ! L’EMPIRE ECRASERA VOTRE TRAÎTRISE ! VOS COMPLICES SERONT MASSACRÉS ! ABANDONNEZ TOUT ESPOIR, MISÉRABLES PARJURES ! »

Le mana émanant de Genryusai rayonnait de fureur face à cette tentative d’assasinat. Un complot contre le Reike tout entier, un tournant dans la relation qui unissait la Nation du désert a la Cité État ! Le Conseil avait-il sanctionné cet acte de folie ? Les érudits avaient-ils été corrompus par Lormion ? Ou bien était-ce l’initiative d’un groupe de melornois opposés à une alliance avec l’Empire ? Oui, une longue nuit s’annonçait pour les envoyés du Reike, une nuit sanglante où la survie primerait sur le reste. Quant aux deux traîtres que le Demi-Titan tenait dans ses mains, les soulevant du sol, ceux-ci ne passeraient pas la nuit.

« MOURREZ »

Le Vice-Roi contracta violemment les doigts de ses mains sur les gorges des deux soldats, avec pour intention de réduire leurs trachées en bouille grâce à sa poigne gonflée de mana meurtrier.

Résumé:

CENDRES

Nuit d'agonie

Quelque chose n’allait pas.. La femme s’en était rendu compte. Cela aurait été suspect pour quelqu’un non habitué à chercher des signes, mais la dame de Gankou était souvent à l'affût de ce genre de choses, plus encore quand elle ne se trouvait pas chez elle. Elle avait eu le sens du détail pour planifier et dévoiler chacuns de ses atouts jusqu’alors, et un des autres était à l’évidence au menu ce soir.
Elle rejoignit donc le groupe et.. rien, rien du tout. Aussi silencieux que les corridors du palais qui devraient être sans dessus dessous et déborder de serviteurs, la salle du banquet se trouvait désespérément muette, presque trop.

C'était comme être en pleine forêt et ne pas entendre le chant des oiseaux, le crissement des insectes et les bruissements de feuilles dû aux passages des petits mammifères. La belle n’osa pas utiliser de magie sous peine d’alerter la garde, et peut-être était-ce fait exprès. Peut-être que le conseil ou leur subordonné étendaient leur écoute, et que par soucis de clarté, les couloirs étaient vides pour focaliser leur attention sur la délégation. Usalka savait que dans son propre cas ce serait sans doute la chose qu’elle ferait si elle venait à avoir un doute sur ses invités.. Tout cela était pour le moins déconcertant. Entre l’annonce de l’intendante, le vin de givre et cela, la noble ne savait plus trop quoi penser de tout cela. La méfiance était de mise, alors l’élémentaire commença à focaliser son mana quand soudain, elle eut une sensation de malaise..

Usalka perdit légèrement l’équilibre. Sa chevelure passa presque à travers son corps, sa natte parfaite écumant contre son cou, lui laissant une sensation tiède, signe que l’onde qui la pénétrait était d’une chaleur probablement extrême à son point d’origine. Tout de suite après ou tout pendant, le chaos. Son poil se hérissa alors que le démon métaphorique à l’origine de l’explosion semblait vouloir récupérer l’air chaud qu’il venait d’expirer. La chevelure immaculée de l’élémentaire prit la direction opposée et son regard eut l’air de s’embraser tout pendant qu’elle observait les gardes être de connivence avec l’évènement.

La façade bienveillante de la noble s'estompa instantanément, laissant place à un déluge de malveillance tout pendant que son regard scannait la pièce à la recherche de la moindre chose à manipuler et à prendre en compte pour un futur combat. Son ouïe perçut des quintes de toux dont elle profita pour ne pas chercher ses alliés des yeux. Un cri aiguisa son désir d’entendre d’autres gens souffrir, et heureusement pour elle, il semblait que des volontaires se présentaient.

Usalka ne prêta pas attention aux assaillants de Genryusai, entendant celui-ci tonner du plus profond de son coffre titanesque, grondant presque un écho du souffle précédent, seulement avec plus de son que de flamme. Le rayonnement de son aura chatoyait sur tous les murs de la pièce, éclairant parfaitement son propre adversaire.
Celui-ci avait opté pour une démonstration de son talent en effectuant des moulinets adroits avant de prendre appui sur un sofas tout en décollant littéralement pour l’attaquer.

Comme à son habitude, la belle avait des atouts dans sa manche, et elle avait repéré le sofa et ses qualités de pièges bien avant que le garde ne s’en serve. Alors qu’il s’était appuyé dessus, la volonté de la noble se serait appliquée à faire bondir une des assises. Somme toute un molleton fait pour accueillir le postérieur de deux personnes se lançait à l’assaut du dos de l’agresseur.
Un plateau se lèverait pour servir de bouclier de fortune, cherchant déjà l’angle pour dévier l’attaque plus que pour arrêter net un acier sans doute enchanté pour ouvrir un homme comme on tranche la tête d’une anguille. Son pouvoir jetaient des couteaux, des aliments, tout ce que son esprit pouvait modestement projeter sans faire trop d’effort. Elle aurait bien pu utiliser directement le sofa pour écraser le traître comme un vulgaire insecte, mais mieux valait pour l’instant préserver ses forces.

La belle s’appliquerait ensuite à déchirer de son mental la luxueuse assise, se servant de ses fils pour emprisonner le garde contré. La chose étant dans son dos, il lui serait sans doute difficile de lutter contre. Fil après fil les liens se resserreraient, mettant sous tension ses articulations, le forçant sans doute à ouvrir la bouche de douleur. La simple mage se permettrait sans doute un rire sadique alors que le duvet de l’assise libérée irait se loger dans la gorge du malheureux vaincu pour sceller son sort.

Il se pouvait également que sa tentative d’arrêter le garde ne soit pas suffisant, et dans ce cas, son corps ferait le travail de son bouclier, absorbant le coup adroit en adoptant les traits particuliers de sa race, se changeant en eau assez de temps pour laisser passer le coup et esquiver d’un pas gracieux l’attaque avant de mener son sordide plan à bien quand même.

Après cela, Usalka se placerait de manière à pouvoir anticiper les éventuels futurs ennemis, et si elle se sentait encore en forme, cherchait à puiser dans ses réserves pour lancer un sort d’écoute.

Résumé: