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    Didier Van Strijdonck
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  • Jeu 3 Oct 2024 - 18:49
    Il marchait d’un pas pressé sur les pavés de la capitale républicaine, où tout semblait vibrer de cet esprit indomptable de "liberté" et de "progrès" qui imprégnait chaque rue de la cité. On y débattait aussi bien dans les tavernes que dans les salons feutrés, des lois discutaient à voix haute aux coins des ruelles, tout comme sur les bancs de la Maison Bleue, épicentre de l’activité politique. À chaque carrefour, des affiches délavées annonçaient des réunions citoyennes, des scrutins, ou des appels à des manifestations aussi diverses que variées. Liberty n’était pas qu’une capitale, c’était une forge où les idées s'entrechoquaient pour produire ce métal précieux qu’est l’opinion publique. Mais surtout, un terreau fertile pour les affaires.

    Didier, pour sa part, ne se perdait jamais dans ces effusions populaires, ou, tout au plus, y prêtait une oreille distraite. Ce n’était pas son genre. Certes, il appréciait cette effervescence, mais il savait que, comme partout, il fallait faire attention où l’on mettait les pieds. Car sous le vernis de cette vibrante démocratie, certains excellaient dans l’art de tordre les lois à leur avantage. Didier, en fin renard qu’il pensait être, tentait de naviguer dans ces eaux troubles avec une aisance déconcertante.

    Ce soir-là, la lumière vacillante des réverbères, jaune et tremblotante comme une vieille chandelle, se reflétait sur les façades des boutiques et des immeubles cossus. Il était en chemin, bien qu'en retard, pour son rendez-vous avec Trosvizz et son énigmatique associée. Déjà, il se délectait à l’idée de cette rencontre prometteuse, se remémorant leurs négociations passées. Leur relation, commencée sous le signe de la méfiance — un marchand ne survit pas longtemps sans prudence — s'était vite muée en un partenariat fructueux. Trosvizz, installé depuis quelque temps en ville, avait prouvé à maintes reprises la qualité de son art, tandis que Didier avait su vanter ses services auprès de ses contacts, allégeant la facture de quelques chantiers pour le gobelin. À Liberty, tout se jouait sur le réseau : les mots murmurés dans les cercles appropriés, les hôtels particuliers, et les soirées mondaines.

    En arpentant la rue des Chaudronniers, Didier jeta un coup d'œil vers la Maison Bleue, là où se décidait chaque jour le destin de la République. Il caressait l'espoir, sans doute vain, d’y pénétrer un jour. Non loin, la Fondation Liberté et le Comité des Migrants s’activaient, débordés par l’afflux de réfugiés shoumeiens qui convergeaient vers la République, exacerbant les tensions dans les grandes villes. Liberty, malgré ses idéaux de tolérance et d’ouverture, portait le poids des temps sombres. Mais Didier, pragmatique, y voyait une opportunité plutôt qu’un obstacle. Là où d'autres percevaient le chaos, lui repérait les failles du système, ces fissures où un homme avisé pouvait s’insinuer pour en tirer profit.

    Pour l’heure, son esprit se focalisait sur ce qui l’attendait. Traversant la rue Sans Fond, il fut presque renversé par un fiacre aussi pressé que lui. Le cœur battant, il esquiva l’attelage d’un bond léger, ses bottes fraîchement cirées effleurant à peine le pavé. « Pas la soirée pour finir en bouillie sous les roues d’un fiacre », pensa-t-il avec un soupçon d’humour noir dans le regard. Sa destination, la rue des Drapiers, l’attendait au bout du chemin, comme une promesse de joute verbale avec l’associée de Trosvizz.

    Liberty, malgré son effervescence, savait aussi jouer de ses ombres, et Didier en avait pleinement conscience. Les ruelles sombres près des anciens thermes, autrefois lieux de détente pour les marchands et politiciens, avaient pris une tournure mystérieuse, voire inquiétante depuis la disparition de Mirelda. Si la ville se drapait dans l’apparat de la démocratie, elle n’était pas exempte de corruption, de ces magouilles silencieuses qui se glissaient dans les interstices du pouvoir. Didier, homme avisé, naviguait avec soin dans cet entrelacs d’influences.

    Il atteignit enfin l’angle de la rue des Lavandières et de celle des Drapiers. Le quartier, avec son architecture classique et ses enseignes vieillottes, semblait figé dans le temps. Les bâtiments de pierres blanches, ornés de motifs géométriques et de gargouilles, scrutaient les passants comme des gardiens endormis. Didier sourit en pensant à son rendez-vous. Ici, l’histoire et les affaires s’entremêlaient. Sous chaque pierre, chaque plaque de bronze, des fortunes avaient été bâties, d'autres anéanties.

    Il s’arrêta un instant pour reprendre son souffle et observer les alentours. Les réverbères projetaient une lumière tamisée, transformant les pavés en un damier d’ombres et de lumière. Il aimait ce moment, juste avant une négociation importante, quand tout semblait en suspens. Cet instant où les dés n’étaient pas encore lancés, mais où l’on pouvait déjà sentir leur poids dans la paume de sa main.

    Ce soir-là, il rencontrerait donc l’associée de Trosvizz, une femme réputée pour son sens aiguisé des affaires et sa poigne de fer. Didier, bien que rodé à ce genre d’échanges, ressentait cette excitation, ce frisson particulier qui accompagnait toujours une rencontre avec un adversaire de taille. Le jeu allait bientôt commencer, et il était prêt à y exceller, comme toujours, du moins, le pensait-il.
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  • Mar 8 Oct 2024 - 10:39
    Le reikois, l'aquarienne et le républicain [Trosvizz, Takhys] 93be6544-4d83-4efa-8d55-1c8d68209019




    Il y a des journées plus importantes que d’autres et celle-ci, l’entrepreneur qu’était devenu Trosvizz, savait qu’elle en faisait partie. Ses affaires prenaient de l’ampleur et celles de son associée également : mais le gobelin et la sirène rêvaient grand et Liberty semblait être un terrain de jeu des plus fertiles. De plus, ils n’avaient pas particulièrement de problèmes avec la concurrence. Pourtant, et ça, son oncle Strytart n’arrêtait pas de lui répéter lors de leurs nombreuses correspondances, ça n’allait pas tarder à leur tomber dessus. Et c’est donc dans cette optique que ce bon Trosvizz cherchait à faire rentrer un maximum de “cash” dans les caisses et d’étendre le plus largement son influence dans la ville, histoire d’avoir de la ressource quand les ennuis pointeront le bout de leur nez.

    Si sa bijouterie commençait à bien tourner et que ses chantiers immobiliers prenaient de l’ampleur, c’était grâce à un homme : Didier Van Strijdonck. La rencontre avec le jeune homme qui portait magnifiquement bien le béret avait été un sacré coup de pouces pour ses affaires légales, tout du moins. Mais à force de lui faire faire approvisionner ses chantiers de construction, des détails avaient attiré l’œil averti du négociant en bijoux. L’humain ne s’embarrassait pas trop des factures, des petites bourses surement garnis de pièces d’or qui atterrissaient souvent dans les poches d’hommes revêtant l’uniforme de l’Office Républicain et le fait que souvent lorsqu’ils se trouvaient ensemble, des inconnus le remerciaient pour ses “services”.

    A y réfléchir de plus près, Trosvizz n’était pas non plus très discret et Didier avait dû aussi se faire des idées à force de voir des humanoïdes qui venaient supplier “Le Banquier” de leur laisser quelques jours de plus pour éponger leur “dette” pour ensuite se faire raccompagner par des gros bras se faisant passer pour un “Service de Recouvrement”. C’est vrai que c’était gros... Mais plus c’est gros et plus ça passe, ce n’est pas ce que l’adage disait ?

    A ce sujet, le gobelin avait un sacré projet sous le coude. Trop ambitieux ? Peut-être... Mais avec Takhys comme associée et Didier aux manettes, voir comme associé également si l’entreprise l’emballait, il pouvait rêver grand. Pour réussir dans l’entreprenariat quand on devient un peu gros sans trop se disperser, il fallait savoir s’entourer de gens compétents. Et pour Trosvizz, la Sirène et l’homme au béret en faisaient partie seulement voilà, on n’attrapait pas les mouches avec du vinaigre... Donc ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre et être capable de partager les profits en même temps que les risques : oui ça allait être une sacrée épreuve de négociation.

    Accélérer cocher, je suis attendu !

    Le gobelin put alors entendre le claquement de la cravache du pilote du fiacre sur les chevaux composant l’attelage. Et il sentit tout de suite la différence de vitesse puis il entendit le cocher râler à cause d’un “abruti qui sait pas où il’va”. Quelques minutes plus tard, lui et ses deux hommes de main descendirent du fiacre juste au lieu de rendez-vous convenu avec l'entrepreneur quelques jours plus tôt. Forcément pas de Didier... Si Trosvizz avait la fâcheuse tendance d’arriver légèrement en retard aux rendez-vous – faut dire qu’il a toujours une bonne excuse : les routes sont pourries, le cocher est une brêle, ya tout le temps des travaux, l’atelier est quand même “vachement” loin – il n’aimait vraiment pas attendre, ça le rendait bougon. Ses gars, eux, c’était leur métier d’attendre et en plus ils étaient payés donc ils s’en foutaient. Ça mettait encore plus en rogne le gobelin de faire ce constat... Mais dieu merci Didier se pointa assez rapidement et étant donné qu’il avait besoin des services du jeune homme, il mit un mouchoir par-dessus son mécontentement et afficha une mine faussement réjouit.

    Comment allez-vous Didier ? Vous avez l’air d’être venu à pied, vous êtes essoufflé mon bon ! Un homme de votre stature devrait voyager véhiculé...  

    Le gobelin marqua une petite pause comme pour laisser Didier méditer sur la question puis reprit.

    Ceci dit vous allez pouvoir vous remettre de vos émotions, je vous emmène dans un endroit idéal pour détendre vos muscles endoloris. Allez suivez moi, on est plus qu’à quelques pas de chez mon associée. Vous allez voir, c’est tout neuf, ça vaut le coup d’œil.  

    Alors que le petit bonhomme vert et l’humain s’en allaient vers les thermes, un orc et un elfe, deux gros gaillards qui attendaient adosser contre un mur à une dizaine de mètres, se mirent à les suivre, conservant cette petite distance tout en “zieutant” les alentours.
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  • Mer 9 Oct 2024 - 20:25
    Quand Trosvizz et Didier arrivèrent devant l'établissement, ils purent admirer la façade à l'élégance certaine, sans pour autant tomber dans l'ostentatoire. Le bâtiment était de taille moyenne, avec des murs blanchis pour faire ressortir la blancheur des colonnes de marbre blanc qui encadraient l'entrée principale, soutenant une avancée du premier étage et offrant un généreux espace à un balcon entouré d'une rambarde en fer forgé, rappelant un enchevêtrement de lierre, bien entendu très peu visible pour les regards extérieurs.

    De larges fenêtres étaient régulièrement espacées, avec de grandes surfaces vitrées légèrement opaques, permettant à la lumière de pénétrer tout en réduisant l'accès visuel à l'intérieur pour les indiscrets et les curieux. Quelques marches suffisaient pour atteindre une grande double porte en bois, portant encore de très infimes traces de la dramatique inondation de Liberty, perceptibles uniquement à l'œil acéré.

    Les battants s'ouvrirent dès que les deux invités attendus posèrent le pied sur la première marche, dans une synchronisation singulière, annonçant clairement qu'ils étaient attendus.

    Une jeune femme se présenta à eux. Une longue natte d'un brun profond tombait sur son épaule, tandis que ses deux émeraudes fixaient tour à tour le gobelin et l'humain. Un sourire prit forme sur son visage légèrement rondelet, sans pour autant gâcher la petite beauté qu'elle était. Elle portait une robe d'une facture simple mais élégante.

    "Bienvenue, Messieurs. Madame vous attend, Sieur Gloidveeld. Elle vous propose des rafraîchissements avant de la rejoindre dans les bains privatifs, si vous le souhaitez bien évidemment. Sachez qu'elle a déjà hâte de rencontrer ce nouvel associé."

    Une fois à l'intérieur de l'établissement, les deux invités purent apprécier l'atmosphère de calme et de raffinement qui s'ouvrait à eux. Le sol, un dallage de pierre blanche fine, offrait quelques délicats reflets nacrés aux rayons de la lumière naturelle qui filtrait à travers les fenêtres. L'heure actuelle offrait cette petite étincelance. C'était agréable à contempler.

    De part et d'autre, les murs latéraux étaient ornés de deux grandes mosaïques. Le gobelin se rappellera sans mal de la précédente, qui n'avait pas été du tout à son goût. Cette fois-ci, elles étaient plus que différentes. À les regarder, on se sentait déjà transporté dans un univers aquatique presque onirique. Sur la grande mosaïque de gauche, une scène animée par des dauphins espiègles se dévoilait : ils semblaient bondir hors de l'eau dans une danse joyeuse, leurs corps gracieux capturés en mouvement grâce à un jeu subtil de tesselles bleues, vertes et argentées. Leurs nageoires scintillaient sous la lumière, créant un effet de mouvement presque palpable. Autour d’eux, des vagues stylisées, composées de nuances d’azur, entouraient des algues flottantes et des coraux délicatement détaillés.

    Sur le mur opposé, la mosaïque de droite présentait une scène plus majestueuse et paisible : des baleines bleues et grises massives, aux contours doux, glissaient dans les profondeurs marines. Leurs silhouettes imposantes contrastaient avec des flots lumineux, tandis que des poissons plus petits, d’un or discret, nageaient paisiblement autour d’elles. La scène silencieuse invitait à la contemplation, et chaque tesselle semblait minutieusement posée pour représenter le jeu subtil de la lumière filtrant à travers l’eau.

    Un peu plus loin, quand le regard suivait les murs blancs, on découvrait l'étendue et la profondeur du hall. Le son d'une fontaine discrète, dissimulée dans une alcôve plus loin, apportait une touche apaisante. Des bancs bas en bois sombre, aux coussins de lin blanc, étaient disposés çà et là, invitant à s’asseoir un instant avant de pénétrer dans les bains eux-mêmes.

    La brune nattée guidait les deux invités, les menant à l'accès d'un bain privé.

    "Voilà, Messires. Une fois la tenture passée, vous trouverez une petite pièce confortable où les rafraîchissements vous attendent. Une fois que vous serez prêts, vous n'aurez plus qu'à vous dévêtir... ou presque. Des serviettes sont à votre disposition pour vous couvrir..." Elle se retint de rire. "Madame vous attendra dans la pièce de détente vaporeuse."

    Quand les invités passèrent l'entrée de la nouvelle salle, ils pénétrèrent dans la première pièce, celle qui baignait dans une vapeur bienfaisante, à la senteur légèrement florale.

    En y pénétrant, ils se trouvaient enveloppés par un lourd rideau de vapeur.
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  • Ven 11 Oct 2024 - 13:45
    Didier ne s’était pas laissé perturber par la remarque malicieuse du gobelin. Ainsi, lorsqu’il rejoignit Trosvizz, légèrement essoufflé mais impeccablement vêtu, la pique du gobelin glissa sur lui comme de l’eau sur le dos d’un canard. Il ne remarquait pas tout de suite que le fiacre non-loin était de même modèle que celui qu’il avait croisé un peu plus tôt.

    « Et vous mon cher ? Désolé pour le retard, j’ai été retenu un peu trop longtemps chez un ami non loin d’ici. » Rétorquait le marchand d’un air avenant.

    Son sourire s’étirait sous son béret tandis qu’il le saluait, se penchant vers lui pour lui serrer la main. Ses yeux clairs glissèrent ensuite un bref instant vers les deux hommes de main postés un peu plus loin. L’orc, une brute massive à l’air un peu obtus mais visiblement aussi solide qu’une enclume, observait les alentours avec la nonchalance de ceux qui savent qu’ils pourraient écraser un crâne d’un revers de main. À côté de lui, l’elfe, tout en hauteur et en finesse, se tenait avec la grâce distante typique de son peuple, ses doigts effilés jouant distraitement avec la garde de son poignard. Deux opposés qui formaient un duo redoutablement efficace, pensa Didier. Prudent comme toujours, il les garda dans son champ de vision tout en continuant à marcher aux côtés du gobelin.

    Ils n’étaient plus qu’à quelques pas de l’établissement de l’associée du gobelin, et Didier était curieux de découvrir – ou plutôt redécouvrir – l’endroit, où il gardait quelques souvenirs. Après tout, les bains de Liberty avaient eu la réputation d’être luxueux, mais tout ce qui brillait n’est pas or. Cependant, à en juger par la façade qui se dressait devant lui, cette fois, on avait affaire à du sérieux, quelque chose bien plus raffiné que dans ses souvenirs.

    Le bâtiment dégageait une élégance discrète, sans trop de chichi, mais la blancheur des colonnes de marbre, contrastant avec la sobriété des murs, attirait l’œil de manière irrésistible. Didier, amateur de belles choses, ne put s’empêcher de laisser échapper un léger sifflement d’approbation en voyant la nouvelle allure des thermes. Il aurait volontiers commenté davantage l’architecture, mais son attention fut happée par les battants de la grande porte, qui s’ouvrirent en parfaite synchronisation avant même qu'ils ne montent les dernières marches. Visiblement, par ce geste, l’hôtesse des lieux voulait indiquer l’importance qu’elle accordait à cette visite, et cela fit sourire Didier.

    Une jeune femme à la longue natte brune, probablement l’hôtesse de l’établissement, les accueillit avec un sourire poli, ses yeux perçants glissant rapidement de l’humain au gobelin. Après un bref message de bienvenue, Didier la salua d’un hochement de tête respectueux, tout en observant discrètement la femme et les lieux.

    Il apprécia l’atmosphère feutrée et raffinée de l’intérieur. Le dallage de pierre blanche scintillait sous la lumière tamisée, et quelques rayons de l’éclairage urbain filtraient à travers les grandes fenêtres. Malgré la pénombre, Didier distinguait deux mosaïques monumentales ornant les murs latéraux, évoquant un univers aquatique et onirique. À gauche, des dauphins semblaient bondir hors des vagues dans une danse figée mais vivante. À droite, des baleines majestueuses glissaient dans des eaux profondes, entourées de petits poissons dorés qui ajoutaient une touche de mystère silencieux. L’effet de profondeur et de mouvement dans les mosaïques était saisissant, et Didier se surprit à s’arrêter un instant pour contempler l’ensemble.

    Tout en admirant ces œuvres, il fronça légèrement les sourcils alors qu’un lointain souvenir remontait à la surface, sans qu’il parvienne à l’identifier. Ce genre de détails qui allument une petite lumière au fond de la mémoire, mais Didier n’y prêta pas davantage attention. Reprenant sa route, il s’adressa à son associé reikois :

    « Plutôt charmant. » Commenta-t-il d’un ton flegmatique. « Je vois que la maîtresse des lieux a bon goût. Qu’en dites-vous, Trosvizz ? »

    Tout en écoutant la réponse du gobelin, Didier suivit leur hôtesse, qui les menait vers les bains privatifs. Il avait peut-être tort, mais il sentait un parfum de malice émaner de cette jeune femme : ses regards et ses sourires semblaient cacher quelque chose. Après avoir traversé quelques couloirs, ponctués par le murmure discret d'une fontaine cachée, ils arrivèrent devant une porte ornée d’une élégante tenture. La jeune femme leur présenta alors l’endroit et ce qui les attendait, avant de laisser échapper un petit éclat de rire. Elle s’éclipsa ensuite avec une fluidité gracieuse, les laissant devant la porte.

    Didier et Trosvizz pénétrèrent dans la pièce, immédiatement enveloppés par une bouffée de senteur florale. L’ambiance était propice à la détente, avec des coussins moelleux disposés autour d’une petite table basse, où des verres et une carafe d’eau parfumée étaient prêts. Des volutes de fumée parcouraient la pièce, créant une atmosphère presque irréelle.

    Surpris par cette configuration, Didier haussa un sourcil. S’éloignant quelque peu du gobelin, il commença à défaire les boutons de sa veste, lui tournant le dos. Il plia soigneusement chaque vêtement, les déposant sur un banc prévu à cet effet, avant de se tourner vers Trosvizz, sa floche à l’air, un sourire amusé aux lèvres.

    « Je vous avoue que je n’ai pas l’habitude de ce genre de cérémonial, Trosvizz. Mais il faut savoir se plier aux coutumes locales, n’est-ce pas ? »

    Il fit quelques pas avant de prendre une des serviettes mises à disposition et l’enroula autour de sa taille avec une certaine nonchalance, laissant son torse nu. Son pouvoir de régénération avait fait en sorte de préserver son corps des ecchymoses et cicatrices qui jalonnent parfois une vie aussi mouvementée que la sienne mais pas d'une absence régulière de sport. Didier, pour le coup, n’était pas particulièrement musclé, son corps étant plutôt façonné pour les longues marches que pour les combats de gladiateur. Fin, mais sans être filiforme, ses bras étaient légèrement musclés, sculptés par les efforts de ses activités quotidiennes mais pas de quoi distribuer des patates de forain.

    Tout en serrant sa serviette, son regard se posa sur un produit de bain posé non loin des essuies. Il prit le flacon en main et sentit le contenu, prenant un air songeur dans la brume. Ce parfum… il l’avait déjà senti quelque part, mais il n’arrivait pas à se souvenir où. L’accumulation de ces réminiscences commençait à alerter Didier. Quelque chose dans ces lieux le renvoyait à un souvenir profondément enfoui, mais impossible de savoir lequel. Un souvenir qui n’avait rien à voir avec l’histoire du lieu.
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  • Lun 14 Oct 2024 - 16:12
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    Bien, bien... Très excité, tout de même par les discussions qui nous attendent.

    Et le gobelin ne mentait pas, il avait très hâte d’exposer son projet à la Sirène et à l’homme au béret même si le risque que ça ne colle pas entre son associée et Didier était bien réel. Mais les deux étaient des pragmatiques, l’appât du gain et l’environnement plaisant des bains aidant, la mayonnaise allait forcément prendre selon le négociant en bijoux.

    Arrivé devant l’établissement de Takhys, Trosvizz fût impressionné par le professionnalisme du personnel qui ouvrit les battants de la grande double-porte d’entrée pile au bon moment. Puis en écoutant le discours poli de la jeune femme, le petit homme vert observait l’intérieur tout en se rendant compte que le personnel de la Sirène devait les surveiller depuis la rue. Et il n’avait rien remarqué. Le gobelin lança un regard à ses deux gardes du corps qui semblaient plus occuper à “mater” la jeune femme qu’à s’occuper de sa sécurité... Bien évidemment, ils ne s’étaient rendus compte de rien, eux aussi, sauf que c’était quand même leur boulot. Voilà qui contraria “Le Banquier”.

    Merci Mademoiselle, c’est une charmante attention mais nous n’allons pas faire attendre notre hôte. Nous prendrons ces rafraîchissements en sa compagnie.

    Le plus jeune des cousins Gloidveeld s’était permis de répondre pour Didier également, après il était un peu son garant et il aurait été plutôt culotté de siroter un verre avant même d’avoir salué la propriétaire des lieux. Puis il se retourna en direction de ses deux “accompagnateurs”.

    Attendez-moi ici et tenez-vous un peu, vous êtes chez mon associée.

    L’orc et l’Elfe ne traînèrent pas pour rentrer et se trouver une petite banquette pour poser leurs fesses. Bien sûr que si la jeune femme, après s’être occupé des “grands pontes”, venait leur proposer un verre, ils accepteraient volontiers avec même un peu de bave s’ils ne faisaient pas gaffe.

    Pendant ce temps, Didier et Trosvizz suivaient la jeune femme jusqu’à la prochaine salle tout en admirant la beauté des lieux. Le gobelin avait le sentiment d’être en bord de mer et cette impression de bien-être qu’il ressentait juste à se trouver dans ce lieu lui évoqua le “farniente” des vacances : la Sirène avait vraiment réussi son effet, elle avait créé un lieu exceptionnel.

    Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça et j’en suis agréablement étonné. J'étais au courant de la passion que mon associée éprouve pour la culture marine, remarquez, rien d’étonnant pour une Sirène... En tout cas, la décoration est parfaite pour cet endroit, on n’a plus vraiment l’impression de se trouver dans la Capitale Républicaine, le dépaysement est total.

    Arrivant tous deux dans une sorte de “vestiaire” où les humanoïdes masculins étaient invités à se dévêtir pour ensuite rejoindre les bains, Trosvizz se laissa envoûter par la divine ambiance qui régnait dans cette pièce grâce à l'encens floral fort agréable. Mais apparemment, il n’était pas la seule victime ! Après avoir fermé les yeux quelques secondes pour inspirer un peu de parfum, quelle ne fut pas sa surprise en rouvrant ses yeux de voir Didier dans le plus simple appareil lui exposer sans la moindre le gêne ses parties les plus intimes.

    Ah !  

    C’est pas possible ! Ils n’avaient même pas parlé affaire que Trosvizz en avait déjà bien trop vu. L’homme qui portait tout à l’heure le béret avait mis la floche... ou plutôt le doigt sur une vrai différence de mœurs entre voisin. Ces républicains étaient donc tous sans gênes comme nos glorieux gladiateurs reikois ?

    Je vois que vous êtes... Comme un poisson dans l’eau.

    Le gobelin, lui, était fichtrement gêné, il sentait son visage s'empourprer... Il tourna le dos à l’humain et commença à se dévêtir très lentement alors que Didier était en train de mettre sa serviette à sa taille. Alors que Trosvizz arriva au moment critique où il était susceptible de montrer son petit oiseau vert à qui voulait bien se pointer dans cette petite pièce, il profita que l’entrepreneur s’intéressait à un flacon pour vite enlever sa culotte et remettre une serviette aussitôt en lieu et place. L’affaire aura duré quelques secondes et seules ses petites miches verdâtres auront été exposé... Un sacrifice nécessaire où il faudrait peu à peu se laisser aller. A moins qu’il demande à Takhys une cabine particulière pour ses clients privilégiés... Oui, c’est une très bonne idée pour le futur...  

    Hum Didier... Puisque nous sommes prêts tous les deux, prenons nos boissons et allons découvrir cette “pièce de détente vaporeuse” où nous attend notre hôte ! J’ai hâte de vous la présenter.

    Et surtout après sa vision "d'horreur", la gobelin avait besoin d'une bonne diversion pour oublier ce moment de gênance. Quoi de mieux que de parler affaires ?
    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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  • Sam 19 Oct 2024 - 21:17
    es deux invités ne tarderont pas à découvrir l'intérieur de la dite "pièce de détente vaporeuse". Ce n'était qu'une question de jours avant que la maîtresse des lieux lui trouve un nom plus attrayant et plus en adéquation. Quand les deux compères poseront le pied nu à l'intérieur, ils seront immédiatement envahis d'une vapeur chaude, qui ne sera ni trop épaisse ni trop suffocante, offrant ainsi un minimum de confort. En même temps, cet endroit reprenait sa fonction pour la toute première fois depuis la rénovation des lieux. Il fallait donc un peu de temps pour ajuster la température idéale pour la vapeur. Elle pourrait être plus chaude. Mais quand il s'agissait de discuter d'affaires commerciales en toute quiétude, nul besoin de les faire trop transpirer.

    Le Gobelin et l'humain pourront admirer le bleu lapis-lazuli des carreaux en céramique lisse qui couvraient les murs. Le plafond, légèrement voûté, est orné de petites ouvertures en forme d'étoile, qui laissait filtrer la lumière naturelle quand le jour était présents. Dans les recoins des murs, se trouvaient des lampes intégrées, protégées par une grande bulle ronde pour ne pas être affectées par l'humidité chaude et moite de la pièce. Elles étaient allumées, dispensant une étrange atmosphère lumineuse, tant étrange qu'apaisante.

    Des bancs de pierre aux contours arrondis et accueillants longeaient les murs. Sur l'un des côtés, une petite niche abritait un bassin en pierre bleue rempli d’eau fraîche, avec une coupelle de cuivre pour s'asperger, si le besoin de se rafraîchir venait à se faire sentir.

    À l'autre bout de la pièce, on pouvait apercevoir une lourde tenture d'un bleu profond. Celle-ci fut écartée par une main gracile, laissant passer la jeune femme brune de tout à l'heure. Juste avant qu'elle ne laisse la tenture retomber derrière elle, une fois sa main retirée, on eut le temps d'apercevoir un grand bassin d'eau dans une seconde pièce. Cet espace était destiné à se rafraîchir et se détendre après la séance vaporeuse.

    La jeune femme, dissimulant sa féminité de haut en bas, portait une longue toge de lin blanc très fin, maintenue par un nœud serré juste au-dessus de sa poitrine. La différence avec leur première rencontre était qu'elle n'avait plus les yeux émeraude, mais brun, parsemés de reflets d'ambre.

    "Messieurs, vous avez l'infime honneur d'être les premiers à inaugurer ce vaporeux endroit. J'espère qu'il est déjà à votre convenance. Vous verrez, vous ressentirez tous les bienfaits qu'apporte cette vapeur à votre peau et à votre cœur. Sachez que je suis ravie de votre présence et impatiente d'aborder nos prochaines et délicieuses discussions commerciales."

    Un étrange sourire naquit sur ses lèvres. Elle s'attarda étrangement sur Didier avant de porter son attention sur les deux hommes.

    "Ah oui... j'omettai presque. Pardonnez-moi cette entrée théâtrale. Vous aurez l'occasion de croiser la vraie Méliane un peu plus tard, qui sera l'hôtesse de l'établissement. Et elle est bien plus souriante que moi dans ses chaleureux discours."

    Elle darda son regard enjôleur sur Trosvizz Gloidveeld. Déjà, la couleur de ses cheveux et la forme de son visage changeaient subtilement.

    "Messire Gloidveeld, c'est une grande joie de vous revoir et un honneur de vous recevoir dans ces bains. J'ose espérer que les mosaïques du hall sont à votre goût. Je me souviens encore de la précédente, qui manquait terriblement de style. Encore une fois, pardonnez-moi mon petit jeu de métamorphose. Je voulais tester mon niveau de professionnalisme dans l'accueil de mes hôtes."

    Puis, elle se tourna vers Didier. Cette fois, elle avait totalement repris son apparence. Sa toge de lin tenait toujours bien, malgré les changements de formes à certains endroits... précis.

    "Messire, il semble que nos routes étaient destinées à se recroiser."

    Elle arborait toujours son beau sourire. Rien de carnassier, évidemment. Et elle ne tarda pas à apaiser la curiosité possible du jeune gobelin.

    "Sir Gloidveeld, il semblerait que le destin ait absolument voulu vous offrir tout son soutien en la personne de notre nouvel associé. Bien ! Et si nous commencions ?"
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  • Dim 20 Oct 2024 - 14:31
    Didier avait détourné le regard vers le gobelin. Ses répliques et son empressement manifeste trahissaient un malaise que le marchand n’avait pas anticipé. En effet, les thermes étaient les thermes, avec ce que cela pouvait suggérer de nudité. Son regard s’était attardé un instant sur les petites fesses menues du gobelin, un léger sourire aux lèvres. Il revenait alors à l’examen de la petite bouteille de produit qu’il avait dans la main.

    « Je vous sens un brin tendu, mon cher associé. Veuillez m’excuser, je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise. C’est juste que l’atmosphère des bains est propice à un certain lâcher-prise, vous comprenez. Cet endroit est un peu comme un temple, non seulement dédié à la détente, mais surtout à la beauté des corps, quels qu’ils soient. J’y ai tellement de bons souvenirs… »

    Didier laissait alors ses paroles flotter dans l’air, à l’image des volutes de fumée qui occupaient la pièce. Son esprit se perdit, l’espace d’un instant, dans quelques vieux souvenirs un brin crapuleux, faits à l’occasion de rencontres fortuites ou non en ces lieux. Sa mère, Hildegarde, était très possessive et autoritaire. Par conséquent, elle ne supportait pas de voir son fils perdre la tête entre les bras, les seins ou les fesses de l’une ou l’autre jouvencelle. Lorsqu’il était à Liberty, Didier ne pouvait donc croiser ses flirts qu’à l’hôtel ou aux bains, sans trop craindre le courroux d’une mère un peu trop étouffante.

    Un sourire amer apparut brièvement sur le visage du marchand à ces souvenirs, souvenirs d’une époque révolue, avant qu’il ne revienne à la situation qui l’occupait. Quelques instants plus tôt, en effet, le gobelin avait donné une information importante sur la nature de son associée : une sirène. Ce détail n’avait pas éveillé tout de suite la curiosité du républicain qui, à ce moment-là, était tout à sa contemplation des thermes rénovés. Reposant ensuite la bouteille de produit, Didier alla s’asseoir nonchalamment sur l’un des bancs non loin, croisant les jambes, le temps que son associé termine de se préparer.

    « Ainsi donc, votre associée fait partie du peuple de la mer, hein. Intéressant ! J’ai entendu beaucoup de choses au sujet des filles et fils d’Aquaria. Ce sont de redoutables créatures, mais d’une beauté sans pareil. Le genre de créature qu’il vaut mieux avoir dans sa poche que dans le nez. Ce sont de vrais prédateurs, vous savez ? Avec leur chant qui vous envoûte avant de vous entraîner au fond de l’eau et de vous faire… je ne sais quoi. Ces gens me rendent curieux et j’ai toujours voulu croiser une sirène ou un triton… enfin… Plutôt une sirène qu’un triton, en ce qui me concerne ! »

    Déclara Didier avec bonhomie avant d’éclater d’un rire franc. L’homme était visiblement à son aise, détaillant la pièce où ils se trouvaient, appréciant le résultat des rénovations. Puis, posant à nouveau son regard sur le gobelin, il poursuivit avec la même jovialité :

    « Ce sont des êtres absolument fascinants. Vivre au fond de la mer doit être une vie tout aussi intéressante et enrichissante que sur terre. Je suis sincèrement impatient de rencontrer votre associée et encore plus impatient de nous lier en affaires avec elle. Si tout ceci se goupille bien, nous devrions pouvoir obtenir des résultats des plus… lucratifs. J’ai déjà quelques idées en tête, rien de bien précis car je ne voudrais pas trop anticiper sur ce que sera la relation, mais je pense que cela pourra nous être mutuellement bénéfique. »

    Une fois le gobelin prêt, celui-ci, dont le malaise était toujours palpable, proposa de passer à la pièce suivante, ce à quoi le Libertéen acquiesça. Se relevant, il prit sa boisson et suivit le gobelin :

    « Mais je vous en prie, cher Trosvizz ! Après vous. » Lança Didier d’un air taquin.

    Trosvizz et lui se retrouvèrent alors dans une pièce agréablement chauffée, quoique pas assez au goût de Didier, mais cela faisait tout de même l’affaire. Didier détailla la pièce qui avait bien changé depuis son dernier passage. Si les rafraîchissements apportés n’étaient pas tout à fait à son goût, il la trouvait néanmoins très agréable dans sa sobriété et sa simplicité. Il repéra un lourd rideau de l’autre côté de la pièce.

    « Eh bien, eh bien ! J’ai hâte que tout ceci commence. » lança Didier, manifestement enthousiaste, à son voisin gobelin.

    Son sourire s’élargit lorsqu’il aperçut les rideaux s’écarter pour laisser apparaître… la femme qui les avait guidés quelques instants plus tôt vers le vestiaire. Bien qu’il fût surpris, il n’en admira pas moins les courbes de son corps, que laissait deviner une mince toge de lin. Inutile de dire qu’il ne remarqua pas le bassin qui apparut brièvement à l’ouverture.

    Pourtant, dans cette retrouvaille, quelque chose semblait clocher, un détail que le marchand ne parvenait pas à saisir. C’était comme si son cerveau lui disait : « Là ! Là, regarde !! Il y a un truc bizarre !! » mais sans vouloir lui dire ce qui clochait. Cela fit légèrement froncer les sourcils de Didier l’espace d’un instant.

    « Merci très chère ! Vous êtes absolument exquise ! » lança Didier à la première tirade de la jeune femme.

    Mais une moue interrogative s’était emparée du visage du républicain à la seconde tirade de leur hôtesse, avant que son interrogation ne fasse place à une surprise manifeste et, surtout, à une profonde inquiétude. Avec des yeux effarés, Didier contempla la métamorphose de la soi-disant Méliane en une tout autre personne, une personne qu’il reconnut quasi immédiatement.

    « T… Takhys ? » Avait-il bégayé, presque dans un murmure, la voix brisée par la surprise, toute l’assurance qu’il avait eue jusque-là l’ayant subitement quitté.

    Didier était resté pétrifié, jetant un regard à son associé, sa gorge se serrant tandis que la sirène s’adressait au gobelin avec un calme désarmant. L’air autour de lui devint lourd, presque irrespirable, et il dut porter instinctivement son verre à ses lèvres pour échapper à cette suffocante impression. Elle était là. Juste devant lui. L’air faussement innocent, comme si de rien n’était, quoique. Cette garce qui lui avait infligé des douleurs qu’il croyait à jamais enfouies. Ses souvenirs, qu’il avait si soigneusement évités, jaillirent brutalement à la surface, aussi clairs et implacables que le jour où elle avait marqué sa chair.

    Il frissonna, son corps réagissant avant même que son esprit ne puisse accepter la réalité. Ses doigts se crispèrent autour du verre tandis que la voix de la sirène, quoique douce et accueillante à ses oreilles, s’adressait enfin à lui. Le choc fut tel qu’il recula instinctivement, incapable d’aller contre ce réflexe de survie. Comment… comment était-elle ici ?

    L’effroi se mélangea à une incompréhension totale, son esprit cherchant désespérément une explication, une échappatoire. Mais il n’y en avait pas. Elle se tenait là, bien réelle. Cette femme qui, autrefois, l’avait fait hurler de douleur dans un jeu cruel d'humiliation et de domination et qui, maintenant, se trouvait face à lui, comme une ombre ressurgie du passé. Un vertige le prit alors qu’il vidait son verre d’un seul trait, espérant noyer l’horreur qui commençait à l’étreindre et la honte de s'être fait berné encore une fois par cette enfoirée.

    Le Didier jovial, enthousiaste et décontracté venait de faire place à une tout autre personne. Une personne crispée, fermée et tétanisée tandis que la sirène les invitait à entamer les négociations.
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