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— Madame, une pièce s'il vous plait..., demanda le mendiant assis au sol, caché par l'ombre d'une tente.
La dame passe sans prêter une quelconque attention au pauvre homme : sa tenue était déplorable, il n'avait ni chaussures, ni vêtements propres et corrects sans compter qu'il n'avait que la peau sur les os. Verde était là, positionné dans les ténèbres d'un coin de ruelle. Il observait l'attitude des passants qui n'en avait que faire d'un tel homme. Qui était-il ? Pourquoi était-il dans cet état ? Pourquoi personne ne faisait attention à lui ? Ni même ne lui répondait ? Tant de questions que se posait l'Officier sur cette scène banale aux yeux de tous.
Sa main vint chopper la bourse dans sa poche et en tira quelques pièces d'argents avant de la ranger de nouveau. Il s'avança légèrement avant d'être pris de court par un enfant qui s'approcha du mendiant avec un sourire plein d'amour. Il lui fit d'abord un câlin, puis déposa trois pièces de cuivres dans la main de l'homme sans sous avant de s'asseoir face à lui et de commencer à discuter. L'ombra recula d'un pas, reprenant sa position et écouta la conversation entre les deux inconnus.
— Pourquoi t'es assis dehors ? Interrogea l'enfant innocent.
Un sourire timide s'afficha sur le visage de l'homme octogénaire, quelques dents manquaient à l'appel.
— Je n'ai juste pas beaucoup de chance mon petit.
— Oh... Je peux t'en donner papy si tu veux ?
Le vieil homme, surprit d'entendre le mot "papy", semblait retenir une larme.
— Hahaha, ne t'inquiète pas mon petit. Je crois que je viens d'avoir la meilleure chance au monde. Tiens reprends ton argent et va t'acheter des friandises.
— Mais et toi papy ?
— Ne t'inquiète pas, j'ai déjà mangé des friandises. Mais fais attention de ne pas en manger beaucoup où tu perdras les dents comme moi.
Les deux se mirent à rire, des rires dont seul Verde était témoin. Le cours du temps semblait s'être mis sur pause et le Tovyr ressentait quelque chose au fond de lui en observant cette scène. Quelque chose se réchauffait au plus profond de lui mais qu'était-ce ? L'enfant se releva, échangea une dernière accolade avec le mendiant et le quitta pour retourner vaquer à ses occupations de petit-homme. Le vieil homme reprit sa routine mais avait une lueur plus joyeuse sur son visage, comme s'il venait de vivre la meilleure expérience de toute sa vie. Verde quitta son poste d'observation et s'approcha de l'homme mal vêtu, le faciès toujours accompagnée de ses traits durs et tristes.
Devant lui, le mendiant leva son regard et tira une mine inquiète lorsqu'il vit le badge du Tovyr à son bras gauche. Effrayé par l'Officier et par l'attitude de ce dernier, le vieil homme tenta difficilement de se mettre debout.
— J-Je vous prie de me pardonner... Je-Je m'en vais de suite d'ici...
Verde, toujours les pièces d'argents dans ses mains, saisit la main du mendiant et les lui donna en prenant le soin de lui refermer la main pour éviter qu'il se les fasse voler.
— Pour manger, prendre un bain, vous habiller et dormir. Pour quelques semaines.
Sa façon de s'exprimer et de se comporter étaient très maladroites mais le message était là. L'inconnu resta figé face à cette gentillesse malgré l'impression faussée qu'il a eu de lui.
— Le travail ne manque pas au Reike. A l'armée, nous recrutons des personnes pour la partie administrative. Présentez-vous dans trois jours dans le bâtiment principal militaire d'Ikusa. Ils vous feront passer quelques tests. Préparez-vous.
— Je ne sais pas quoi dire... Mer-
— Vous ne méritez pas une telle vie alors vivez maintenant.
— ...
Des larmes coulèrent des yeux du vieil homme, on n'avait jamais pris le temps avec lui.
— Bonne journée.
Verde reprit son chemin laissant le mendiant encore sous le choc, sans lui laisser le temps de le remercier.
— Quel est votre nom ?!
Mais l'ombra ne répondit pas. Aussi rapide que le vent, il avait déjà disparu dans la foule, probablement à la recherche d'une prochaine âme à aider.
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La présence de l'Officier dans ces quartiers n'est pas anodine et pour cause, c'est une rumeur qui l'a fait venir ici, une rumeur concernant une personne qui souhaiterait rassembler divers profils pour mener la guerre contre les Titans autour du monde. Ce ouï-dire avait touché la curiosité de Verde car lui-même cherche à anéantir ce mal du Sekai : des soi-disant divinités qui cherche à détruire ce qu'ils ont créé ? En voilà des absurdités. Ils ne font que s'amuser en prenant plaisir à faire souffrir d'innocentes personnes qui ne cherchent qu'à vivre en paix. Ils devraient apporter la paix, la miséricorde et non le chaos et la destruction.
De ce fait, il prit la décision d'aller à ce rendez-vous et d'échanger, dans un premier temps, avec le ou les membres présents. Tout ceci pourrait apporter une aide à ne pas sous-estimer dans la lutte face aux Titans et à leurs sbires. Dans son kimono noirâtre, il traverse la ville jusqu'à entrevoir au loin la fontaine des rumeurs. S'approchant un peu plus du magnifique décor qui se dessine devant lui, son regard croise la pancarte indiquant "La Victoire", une auberge plutôt sobre mais qui possède le charme des anciennes constructions. Planté devant la porte où de bonnes odeurs s'échappaient, le Tovyr finit par entrer.
— Bienvenue Monsieur, l'accueillit le patron de l'établissement, le sourire aux lèvres.
L’œil de l'aubergiste croise le badge de Tovyr sur le bras du militaire.
— Oh ! S'esclaffe-t-il, positivement surpris. Officier Tovyr, c'est un honneur de vous avoir parmi nous.
Gêné face à tant de bienséance, l'ombra agite la main pour faire comprendre que sa présence n'a pas besoin d'être autant glorifié. Le tavernier comprend rapidement et le met à l'aise aussitôt.
— Bien ! Que souhaitez-vous ? Mangez ? Boire ? Dormir ? Les trois ?
Verde cherche du regard la potentielle personne dans la salle mais beaucoup trop de profils sont présents pour savoir qui exactement est son hôte.
— Une personne doit sûrement déjà m'attendre. Il s'agirait de discuter au sujet d'un cl-
— Ah oui bien évidemment, je suis au courant. Suivez-moi Monsieur, je vous emmène à lui.
L'ombra suivit le patron jusqu'à la table en terrasse où un homme d'une certaine classe est déjà présent.
— Monsieur Reys, voici un homme qui vous cherche. Sur ce, je repasserai plus tard pour prendre vos commandes.
Dans la plus grande discrétion, il disparait laissant les deux hommes entre eux : Verde et son visage d'une tristesse sans nom fixent longuement l'homme assis dégustant son thé. Debout, il prit finalement place face à son interlocuteur.
— Monsieur Reys c'est bien ça ?
Reys ? Ce nom ne lui était pas inconnu. Il faut dire que les noms des hommes et femmes qui ont combattu durement pendant trois ans ont été maintes et maintes fois loués par les reikois.
— Je me nomme Verde. J'ai eu vent de votre rumeur. Je me devais d'avoir un premier échange avec vous concernant les dires de cette rumeur. Est-ce vrai ?
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