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  • Dim 25 Fév - 17:51
    Leonora, les yeux fixés sur Baudroie, écoutait chaque mot avec une attention soutenue. La lumière tamisée de la pièce accentuait les expressions changeantes sur le visage de Baudroie à mesure qu'il se faisait plus bavard. Ce changement d'attitude n'était pas dû à une soudaine envie de partager mais plutôt à l'intervention, ou plutôt, aux menaces à peine voilées de Pancrace. Ce dernier, se tenait plutôt décontracté, bière à la main, un sourire en coin soulignant sa satisfaction face à l'efficacité de sa méthode discutable.
    Baudroie, semblait maintenant presque pressé de délier sa langue. Les informations qu'il détenait, cruciales pour Leonora, commençaient enfin à se frayer un chemin. Chaque détail, chaque révélation, ajoutait une pièce au puzzle. Grâce à Pancrace, les murs se fissuraient et la vérité, aussi sombre et tortueuse soit-elle, commençait à émerger.

    Plus Baudroie parlait, plus les révélations s'alignaient avec l'image que Leonora s'était faite de son père au fil des ans : celle d'un homme sans scrupules, dont les actions et les choix avaient semé la discorde et le chaos autour de lui. Chaque anecdote, chaque fait rapporté par Baudroie, venait comme une confirmation supplémentaire de la nature véritable de ce père qu’elle avait longtemps cherché à comprendre, voire à excuser. Mais les mots de Baudroie ne laissaient place à aucun doute, aucun espoir de malentendu : son père était bien l'architecte de nombreux maux, un manipulateur habile dissimulé derrière une façade de respectabilité.
    Elle sentait un mélange de colère, de tristesse et d'une étrange libération à l'idée que ses pires soupçons étaient justifiés. C'était comme si, en dévoilant la véritable nature de son père, Baudroie lui offrait une forme de clé pour enfin déverrouiller la porte de son passé et regarder en face les ombres qui l'avaient poursuivie.
    Pancrace, qui avait facilité cet aveu, céda la main à présent. Leonora pouvait enfin commencer à creuser d’avantage.

    Le regard dur et la voix ferme, elle confronte Baudroie.

    Combien vous doit-il exactement ?

    Un sacré pactole, ma chère. Un montant qu’il semblait confiant de pouvoir rembourser rapidement.

    Et, il avait combien de temps pour vous rembourser cette somme ?

    Deux mois. Un délai généreux, je pensais. Mais voilà, depuis, il s'est évaporé. Plus aucune nouvelle.

    Leonora serra les poings mentalement, tentant de maîtriser la colère qui monte en elle. Elle respira profondément, cherchant à rester calme, elle arrivait encore à le garder, cela était nécessaire.

    Et maintenant ?

    Il lui reste moins de deux jours. Deux petits jours. Si je ne vois pas la couleur de mon argent, je viendrai me servir... Il a été assez fou pour mettre le nom de sa fille en gage.

    Un frisson parcourut l'échine de Leonora. Elle réalisa l'ampleur de la situation, la gravité de la menace qui pèse sur elle à cause du manque d’humanité de son père.

    Vous oseriez venir réclamer cette dette à sa fille ?


    Baudroie, un sourire malsain aux lèvres : Oh, je n'oserai pas seulement. Il était clair dans notre accord. Si l'argent n'est pas remboursé à temps, soit je prends ce qui m'a été offert en gage, soit... je considère que le remboursement sera fait d'une autre manière. Et sa fille deviendra ce remboursement.

    La menace voilée de Baudroie glaça le sang de Leonora. Elle sait qu'elle devait agir vite pour se protéger. La partie n'est pas encore perdue, mais le jeu devient dangereusement sérieux. Elle devait trouver une solution pour échapper à l'emprise de Baudroie que son père a égoïstement orchestrée.
    La révélation ajouta une couche supplémentaire d'urgence et de danger à la situation déjà tendue. L'emprunt souscrit par son père auprès de cet « homme » n'était pas seulement une dette financière, mais il avait également engagé l'avenir de sa propre fille comme garantie de remboursement. La somme, décrite par Baudroie comme un "sacré pactole", semblait astronomique, et l'échéance imminente pour le remboursement ne laissait que peu de marge de manœuvre à Leonora.

    L'absence prolongée de son père, qui s'était "évaporé dans la nature", n'était plus simplement une question de disparition inquiétante; elle devenait une menace directe sur la sécurité de Leonora. Le fait qu'il ait mentionné qu’elle-même pourrait servir de remboursement ajoutait une dimension encore plus sinistre à la situation.
    Confrontée à cette réalité terrifiante, Leonora devait rapidement évaluer ses options. La première était de trouver son père, de le convaincre de régler sa dette ou de découvrir où il avait pu dissimuler les fonds nécessaires au remboursement. La seconde, plus sombre, impliquait de trouver un moyen de contrer Baudroie, ce qui pourrait s'avérer le plus simple pour elle.

    Leonora, après avoir échangé ces mots lourds de menaces avec Baudroie, tourne son regard vers Pancrace. Dans ses yeux, il pouvait lire un mélange de détermination et un appel silencieux à l'aide pour la suite.
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  • Sam 30 Mar - 7:25

    J’finis ma bière comme Baudroie et la shoumeïenne finissent leur échange, et ça devient beaucoup moins convivial. Là où, auparavant, j’étais au spectacle et que j’me disais que j’allais prendre quelques pièces au passage, j’me dis que maintenant, il serait peut-être temps de mettre un terme à tout ça. J’tapote le plateau de la table en regardant les options, et quand Leonora se tourne vers moi, j’sens que si elle veut résoudre le problème pour se sortir de la situation épineuse dans laquelle son daron l’a collée, elle sait pas trop par quel bout prendre le problème.

    J’hésite à proposer que j’rends service à des tarifs pas dégueulasses, mais c’est pas le moment.

    Puis j’peux pas dire que ça m’enjaille, que le vieux ait mis sa fille en hypothèque auprès de tout ce que les bas-fonds de Liberty comptent de requins. Pasque Baudroie est probablement pas le seul à avoir envie de toucher au gros lot. Et, dans ces cas-là, on va pas se mentir, la nana, on lui fait rarement un plan de refinancement et d’échelonnement de ses dettes auprès des créanciers. En général, pour les plus belles, y’a un lit, et pour les autres, c’est juste dans les ruelles ou les faubourgs de la ville, dix-huit heures par jour, à prendre tout ce qui passe, y compris des trucs qui à première vue semblent relever d’une légère incompatibilité en terme de format.

    Après, ça sombre dans l’alcool et la drogue, et on les ramasse au petit matin, cannées, sans crime, sans coupable, sans motif. C’est pas les rondes les plus sympas.

    J’fais un signe de tête à la jeune femme pour qu’on sorte, et on prend pas la peine de dire au revoir à l’usurier. Il envisage de dire quelque chose, j’le vois à ses sourcils froncés et sa bouche qui s’entrouvre, mais il s’abstient, et il a bien raison. J’lève la main en direction du tenancier, qui est occupé à servir un autre client et s’en rend pas compte. Bah, pas grave. J’comptais pas particulièrement revenir, de toute façon.

    Dehors, le temps s’est couvert, mais il pleut pas, c’est déjà ça. J’ressers les pans de ma veste autour de moi contre les courants d’air, et j’me fous sous le porche d’un immeuble proche.

    « Alors, une idée de la suite ? »

    J’laisse passer un léger silence.

    « Pour référence, comme l’esclavage est illégal en République, en théorie, tu peux pas être forcée de bosser n’importe comment pour eux. Mais en même temps, suivant les mensualités des créances, ça peut être compliqué de rembourser avec un salaire de la GAR. »

    J’y étais, je sais que ça paye pas terrible. C’est pasqu’ils font pas beaucoup d’études, ça.

    « Du coup, ça force à se tourner vers d’autres solutions, et ils sont passés maître dans l’art de forcer la main l’air de rien. Enfin, on va trouver une autre solution, hein ? Comme j’vois les choses, y’a trois possibilités, et elles se valent pas. »

    Vraiment pas du tout, même, mais va bien falloir résoudre le problème à un moment si la nana veut pas connaître un sort peu enviable. Enfin au moins elle sera nourrie en liquide. Ha.

    « La première, c’est d’aligner Baudroie. En fouillant un peu, ça doit être possible de le charger un peu et de l’envoyer à l’ombre. Mais ça me semble compliqué de l’y foutre plus de quelques mois, sinon on aurait déjà entendu parler de lui davantage. Ça peut te permettre de gagner un peu de temps, cela dit, pour aviser et résoudre les soucis. »

    J’ai levé un doigt pour numéroter, et j’en lève maintenant un second.

    « La deuxième possibilité, c’est de retrouver le vieux, avec son pactole pour peu qu’il en ait un de côté, et le forcer à rembourser ou retirer le collatéral. Avec un peu de pression d’un avocat ou de la Banque des Chaînes, c’est probablement jouable. Evidemment, s’il paye ses dettes, c’est encore la meilleure option. Puis faut s’assurer qu’il recommence pas, mais y’a des procédures d’émancipation et tout, j’pense. J’connais pas trop. Mais sinon, on pourrait mettre n’importe qui sur tous les papelards et s’endetter dans tous les sens, ça serait pas logique. Mais ça demande de le retrouver et le confronter. »

    Et le troisième doigt.

    « Sinon, tu peux juste payer directement pour te sortir d’affaire. Mais il risque de recommencer, quoi, surtout en sachant que tu l’auras sorti d’affaire déjà une fois. J’conseille pas trop cette option non plus. »

    Je hausse les épaules, et j’m’appuie contre le mur.

    « En vrai, j’pense qu’il faut prendre la deuxième, aller avoir une discussion sérieuse avec lui, et le calmer d’un coup sec. Avec la GAR derrière toi, ça devrait pas être trop compliqué. »

    Les types comme lui sont rarement très courageux, et un pain dans la gueule, ça les calme assez vite si jamais. Enfin, personnellement, c’est ce que je ferais.

    « Et il se trouve justement que, comme j’indiquais un peu plus tôt, j’sais où il crèche. »

    Bah ouais, j’suis pas un bouffon comme Baudroie.
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    Leonora de Hengebach
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  • Mar 30 Avr - 21:12
    Ce simple échange de regards avec Pancrace lui avait offert une porte de sortie. La conversation avec Baudroie toucha à sa fin, laissant Leonora avec un goût d’amertume, une nouvelle trahison de son paternel et la sensation qu'elle se rapprochait d’une conclusion désastreuse. Guidée par une urgence silencieuse, en quittant ainsi la pièce, ils coupaient court à toute tentative de Baudroie de clarifier, ou d'intimider davantage. Ce moment était critique, et leur sortie, bien que brusque, était une déclaration tacite dans la tête de la brune. Elle ne jouerait plus selon les règles imposées par Baudroie.

    Une fois à l'extérieur, Leonora suivit Pancrace à une distance prudente des murs qui avaient résonnés des menaces de Baudroie. Il semblait comprendre l'ampleur des risques qu’encourrait la De Hengebach. Il prit la parole, essayant de capter l'attention de Leonora, mais elle semblait perdue dans ses pensées, profondément secouée par la gravité de la situation. Son regard sur perdait sur les pavés, son esprit bouillonnait dans un tourbillon de réflexions. Pancrace, conscient de l'urgence de la situation, tenta à nouveau d'attirer son attention.
    Elle retrouva sa détermination, puis d'un ton ferme mais résolu :

    Je ne me laisserai pas faire. Personne ne me forcera à quoi que ce soit. Mais je comprends aussi les réalités financières qui peuvent rendre les choses compliquées. Je ne peux me projeter sans connaître le montant exacte, rembourser ces créances pourrait en effet être impossible.

    Consciente de la propension de son père à dilapider des sommes astronomiques en un temps record, ressentait un soulagement. Elle n'avait plus aucun remords d'avoir menti à Pancrace sur l'éventualité d'un trésor que son père détenait. Au contraire, elle se sentait maintenant renforcée par le secret qu'elle gardait jalousement. Ces bijoux et objets de grande valeur, qu'elle avait subtilisés avant sa fuite et conservés soigneusement, représentaient bien plus qu'une simple collection. Ils étaient devenus sa bouée de sauvetage, son « au cas où », son paiement pour service rendue à la famille de par son sacrifice. Chaque pièce était un fragment de pouvoir, une arme silencieuse dans sa lutte pour sa liberté et son indépendance. Elle n’avait pas besoin de tout cela en vérité, c’était par pur principe.

    Pancrace exposa méthodiquement les différentes possibilités pour contrer Baudroie : utiliser des preuves, retrouver son père et le faire payer avec le soutien des banques... Pendant qu'il détaillait ces options, Leonora écoutait attentivement, mais une idée bien précise germait dans son esprit.
    Un silence pesant s'installa. Leonora, consciente que l'option qu'elle envisageait était extrême et risquée, prit une profonde inspiration avant de parler.
    Pancrace, je vous ai écouté attentivement, mais je vois une autre possibilité. Une qui pourrait régler mon problème de façon définitive. Éliminer Baudroie. Pour de bon. Mais ça, elle ne pouvait pas lui dire.

    Leonora acquiesça à ses mots, sachant que sa propre décision la plongerait dans des eaux encore plus dangereuses. Mais elle était prête à tout pour se protéger.  Elle prit une profonde inspiration avant de répondre. Ses paroles étaient empreintes de lucidité.

    Mon père était un homme de pouvoir, un haut gradé militaire. Il ne se laissera pas intimider facilement, surtout pas par moi. Mais si vous savez où il réside, peut-être que nous pourrions tenter de lui parler, en effet. Régler la situation, et ainsi de me libérer de l'emprise de Baudroie. Ses yeux fixés sur Pancrace, il ne pourrait lire aucune lueur d'espoir dans son regard.
    Mon père a perdu son sens de l'honneur et de la justice depuis longtemps. Je crains que nous n’agissions pour rien.

    Autant qu’il soit conscient des liens familiaux complexes qui pourraient jouer en leur défaveur dans cette situation délicate. Mais l’officier semblait assez futé pour s’être déjà fait sa propre idée sur le personnage.
    Côte à côte, Leonora et Pancrace s'engagèrent dans les rues de la ville, leur destination : le quartier où résidait le père de la jeune femme. Les rues animées de la ville semblaient s'estomper autour d'eux, remplacées par un silence relatif alors qu'ils se dirigeaient vers un quartier plus résidentiel où résidait l'ancien haut gradé militaire. Les bâtiments délabrés et les ruelles étroites laissaient progressivement place à des maisons plus imposantes, témoignant du statut de ceux qui y habitaient.
    Leonora gardait son calme malgré l'urgence de la situation, son esprit concentré sur l'objectif à venir, l’officier marchait à ses côtés, une présence plutôt rassurante bien que peu désintéressée le concernant. Chacun ses objectifs.

    Arrivés à destination, ils s'arrêtèrent devant une demeure aux murs de pierre sombres. Leonora frappa à la porte pour affronter son père. Aucune réponse. Elle frappa une seconde fois. Le silence qui suivit était assourdissant, aucun bruit ne venait de l'intérieur. Leonora tenta une troisième et dernière fois, frappant à la porte avec une intensité accrue, mais toujours aucun signe de vie de l'autre côté.
    Elle scrutait à travers les fenêtres de la maison, entourant son visage de ses mains sur la vitre pour mieux y voir. La première révélait une pièce sombre et déserte, meublée de manière minimale. La seconde fenêtre ne montrait rien de plus, confirmant l'impression que la maison semblait inhabitée depuis un certain temps, ou qu’il vivait avec le strict minimum.

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  • Jeu 16 Mai - 16:36

    Marrant, à quel point la famille peut exercer une emprise sur ses membres. Nous, la cellule était restreinte, pas vraiment de cousins, d’oncles ou de grands-parents, pour la majorité déjà cannés ou trop loin pour qu’on les fréquente, et comme on était un paquet d’enfants, j’ai eu qu’une supervision très lointaine des darons. Globalement, ils s’arrangeaient pour nous vêtir et nous nourrir plus ou moins, suivant ce qu’il était possible de faire, et suivant si le grand frère venait pas taxer notre assiette quand personne regardait.

    En y repensant, on aurait pu appeler ça « Allégorie des impôts ».

    Heureusement, j’étais pas le petit dernier, donc j’trouvais toujours quelque part où me servir quand la situation devenait trop compliquée. Et comme j’ai rapidement été beaucoup plus teigneux que même les grands, ils ont vite appris à pas venir se servir là où il fallait pas. Ironiquement, on n’était pas très loin de vivre la même chose quand j’ai rejoint la GAR, d’abord en formation, puis pendant le service de deux ans. C’était le même combat : le bizutage, les cliques qui se mettent des claques, les p’tites magouilles. Là encore, j’ai vite choisi le bon camp : celui qui en met plutôt que celui qui en prend.

    Mais pendant que j’me rappelle sans la moindre nostalgie à quel point c’était la loi du plus fort, du plus reikois, dans ma jeunesse, et que j’suis bien content qu’on ait grandi au-delà de ça, avec moult années d’études, v’là qu’on arrive devant la baraque du vieux de Leonora. Et qu’il répond pas à la porte. Alors, bon, si ç’avait été que moi tout seul ou Baudroie, j’comprendrais qu’il préfère partir par une porte dérobée à l’arrière, mais il m’a demandé de lui ramener Fifille, et il se trouve que c’est justement elle qu’est là, alors ça devient très suspect.

    Quand elle me demande si ça fait longtemps que j’sais qu’il est là, j’dois me gratter la nuque pour essayer de me souvenir.

    « Une poignée de semaines, à vue de nez ? Fallait bien me laisser le temps de te retrouver, après tout. »

    Puis j’avais pas que ça à foutre, faut bien le dire. Ce genre de trucs, faut aussi activer des contacts, qui eux-mêmes se disent qu’il ont mieux à faire, et de fil en anguille, on arrive à des délais non-négligeables pour un truc qui pourrait prendre moins de deux jours si tout le monde était très motivé. Par exemple, si un sénateur ou un préfet avait posé la question, la réponse aurait atterri sur son bureau en moins de deux heures, j’suis prêt à le parier.

    Jusque-là, rien d’anormal, cela dit.

    « Après, s’il avait déjà des problèmes, il a p’tet déménagé en douce pour pas qu’on le retrouve... Ou alors il lui est arrivé quelque chose... »

    On sait très bien comment ça va finir, alors j’fais pas semblant, pas même pour les passants qui s’interrogent à voir une militaire et un officier républicain devant une porte close.

    « Office Républicain, on entre. »

    Pas par la porte, elle est fermée et on n’a pas de bélier. J’jette un oeil par la fenêtre la plus proche et j’me téléporte à l’intérieur.

    « Y’a quelqu’un ? »

    Y’a que le silence qui me répond, sans grande surprise. J’vais dans le vestibule et j’ouvre la porte à Leonora, que j’invite à entrer avant de refermer derrière elle, et de remettre le loquet. Y’a déjà un peu de poussière sur les meubles de l’entrée, mais dur de dire si c’est pasqu’il est plus là ou juste qu’il est pas très pointu sur le ménage. J’suis bien placé pour le savoir, j’crèche chez moi, et pourtant, on dirait l’endroit abandonné par moments. Mais, hé, j’suis quelqu’un de très occupé, après tout.

    Le rez-de-chaussée est vide, le salon pas très utilisé, et la bouffe dans la cuisine a commencé à pourrir. A vue de nez, ça fait au moins quelques jours qu’il est plus là. J’balance un coup de senseur magique, mais j’détecte pas âme qui vive dans la maison. Bon, au moins, ça veut dire que personne va nous tomber dessus à l’improviste, c’est déjà ça. J’pointe vers l’escalier, en faisant un signe de tête à Leonora.

    « Y’a personne, mais on peut aller voir là-haut. Il a p’tet laissé quelque chose, une lettre ou quoi, on sait jamais. »

    Un truc style « je déménage à telle adresse », par exemple, ça serait rudement pratique. J’y crois pas trop mais parfois on est agréablement surpris. J’enfile un couloir, une salle d’eau et une chambre dont le lit est encore défait. J’en profite pour jeter un oeil sur la table de nuit, rien à part quelques produits médicinaux lambdas. Les bougies ont bavé un peu, et les placards contiennent encore des fringues. Rien de bien folichon, encore que j’déniche un uniforme, probablement d’apparat, soigneusement plié dans un coin avec des produits contre les mites.

    Juste un peu plus loin, on arrive enfin au bureau.

    « Bon, j’espère qu’on trouvera quelque chose, sinon, ça va devenir compliqué. »

    Genre, impossible.
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  • Sam 1 Juin - 13:25
    Pancrace avoua finalement à Leonora qu'il lui avait fallu un temps certain pour la retrouver. Elle faisait tout pour rester discrète certes, mais pas au point de devenir introuvable en quelques jours. Elle était républicaine, payait ses impôts, était militaire à la GAR. Les indices de son existence étaient présents, même si elle se tenait à carreaux depuis des mois pour éviter les ennuis. Soit il n'était pas très malin, ce qui ne paraissait vraiment pas au premier abord, puis il avait certainement fait de longues années d’études pour en arriver là, soit il n'avait pas grand chose à gagner dans l'histoire. Elle pencha pour la seconde explication.

    Après avoir examiné la situation, il prit la décision de se téléporter pour se déplacer instantanément à l'intérieur de la maison. En un clin d'œil, il disparut pour se retrouver de l'autre côté de la porte. Leonora attendit, quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit doucement, révélant Pancrace qui l'invitait à entrer. Elle pénétra dans la demeure, son regard parcourait les lieux. Les pièces, bien que meublées, donnaient l'impression d'avoir été abandonnées depuis un certain temps. La poussière s'était accumulée sur les surfaces, et sentait une légère odeur de renfermé. Ils explorèrent, pièce par pièce, à la recherche d'indices.

    Ils montèrent à l’étage pour finir dans la chambre. Leonora en fit le tour, elle scrutait chaque détail avec une attention minutieuse. La pièce, bien que dépouillée, contenait encore des traces de la présence de son père. Le lit était défait, laissé de manière négligée, des bougies sur la table de chevet. A l’odeur des draps qu’elle pouvait sentir s’en s’y pencher longuement, il y dormait, seul il y avait encore moins de deux semaines. Elle ouvrit les placards, y trouvant quelques vêtements soigneusement pliés. Rien ne semblait indiquer une absence prolongée. Elle s’approcha de Pancrace qui observait un uniforme. Elle passa ses doigts sur le tissu épais et décoré de médailles. Cet uniforme appartenait sans aucun doute à son père. Les souvenirs affluèrent, des souvenirs d'un homme qui donnait l’apparence d’être fier, honorable et toujours impeccable dans son uniforme lors des grandes occasions militaires.

    C'est bien le sien. Il le portait lors des cérémonies importantes. Il ne part jamais sans. Il reviendra le chercher s’il le peut. Il est capable de trahir ou vendre sa famille, mais partir sans lui, jamais.

    Son regard suivit celui de Pancrace qui fut attiré par un bureau situé près de la fenêtre. Elle s'approcha et examina les tiroirs. Des factures impayées, des lettres de relance qu’elle rassembla pour elle. En fouillant un peu plus, elle découvrit un carnet en cuir. Elle l'ouvrit avec précaution et commença à lire les dernières entrées. Les notes parlaient de rendez-vous, des transactions financières douteuses. Mais ce qui retint son attention fut une adresse écrite en grosses lettres à la dernière page et une suite de chiffres négatifs.

    Pancrace, regardez ça. Une adresse. Peut-être est ce là où il est allé, ou… retenu. Elle secoua la tête. Je ne connais pas cet endroit. A en croire ce que je comprends, nous avons une idée du montant de la dette. Et elle était coquette. Elle lui tendit le carnet puis s’appuya contre le bureau en soutenant son regard. Cela vous parle-t-il ?
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  • Jeu 13 Juin - 13:04

    Sympa, l’uniforme. J’me retiens de siffler, surtout qu’il en prend visiblement soin : les boutons sont toujours rutilants, y’a pas une couture défaite, et même le tissu pue le fric à plein nez. Pas de doute, y’a eu un investissement pour avoir la classe dès que possible, genre robe de mariée, et j’comprends qu’il s’arrange pour pas partir sans. Le fait qu’il se trimballe toujours avec, aussi justifiable que ce soit, nous arrange cela dit autrement plus. Bon, après, entre ma gamine et mon uniforme, moi, je choisirais plutôt l’uni…

    Quoique, non, j’vais pas finir cette phrase. On sait jamais, j’veux pas me jeter le mauvais œil.

    Le bureau fournit des documents et des parchemins qui s’avèrent tout de suite plus intéressants, un tas de quittances, de factures, et d’impayés. Y’a des lettres, aussi, dont certaines contiennent quelques insultes à faire rougir Leonora, mais ça reste bon enfant. Elle exhume finalement un papelard avec une adresse et un gros montant négatif, et j’espère que c’est pas sa dette, pasque sinon, il y est pas allé avec le dos de la cuillère. D’un autre côté, ça serait cohérent avec le bonhomme.

    « L’adresse me dit vaguement quelque chose, peut-être une rue du quartier est. Après, de là à savoir si c’est avant ou après la Place des Plumes, pas la moindre idée. Mais on pourra toujours se renseigner et demander à quelqu’un sur le chemin. »

    Et, évidemment, je sais pas du tout qui pourrait bien habiter là. Ma crainte, c’est qu’on tombe sur une succursale de la banque des chaînes, qui aurait tous les papiers en ordre, ou le quartier général d’un réseau criminel tellement gros que ça serait inenvisageable de venir toquer à la porte pour demander à ce qu’on nous rende le vieux. Et, avec le montant indiqué, si c’est pas du langage codé mais bien un nombre de pièces d’or, y’a peu de chances qu’on tombe sur un banal squat ou le salon de thé de Mémé Sachet.

    « Allons voir, on sera fixé, au moins. »

    On quitte la maison en refermant gentiment la porte derrière nous, sans la verrouiller : on n’a pas les clés, puis ça m’en touche une sans faire bouger l’autre, qu’un inconnu décide de rentrer pour lui voler son bel uniforme. A la réflexion, ça me ferait même bien marrer. Et, effectivement, on a demandé notre chemin à deux reprises, la première pour en savoir davantage, et la seconde pasque j’avais en réalité confondu avec une autre rue qui avait un nom un peu proche. Enfin, on peut pas s’attendre à ce que, malgré les patrouilles, on connaisse toutes les artères de toutes les villes de République, hein.

    On arrive devant une grande barraque, genre hôtel particulier, dont la façade est un peu défraîchie, mais y’a quand même un concierge à l’entrée, façon mine patibulaire, qui nous regarde d’un air soupçonneux. J’m’approche en faisant signe à Leonora de suivre et j’lui adresse mon plus beau sourire, celui qui m’ouvre toutes les portes ou presque, surtout quand j’y joins mon insigne d’officier républicain ou un coup de poing. C’est selon. Faut savoir s’adapter à tous les contextes. Là, nos uniformes laissent peu de place à l’imagination, et si j’pense pas imaginer le froncement de sourcil du planton et la façon dont sa main a réagi, il maintient une apparence de professionnalisme.

    « Uniquement sur rendez-vous.
    - Nous venons voir Alessandro Von Kayserberg.
    - Vous devez faire erreur, il n’est pas ici.
    - C’est au sujet de sa dette. »

    Il se gratte le menton, puis fait un signe à l’intérieur.

    « Je reviens, je vais me renseigner.
    - ‘Sûr. »

    J’regarde Leonora en haussant les épaules. Au moins, on sera fixé. Il lui faut quelques minutes pour revenir, et ouvrir en grand la porte.

    « Monsieur Archibald va vous recevoir dans le salon rouge. »

    Déjà, quand on donne des couleurs à ses pièces, d’une on est salement thuné, et de deux, on manque quand même singulièrement d’imagination. Mais c’est un autre serviteur servile qui incline la tête d’une fraction avant de nous introduire dans une pièce qui est, ô surprise, toute cramoisie. Et on a beau être au milieu de la journée, on a l’impression d’être au milieu d’un coucher de soleil, ce qui, je suppose est le but recherché. Maintenant, la question, c’est de savoir si Alessandro est attaché dans la cave ou si on le retrouvera à flotter dans les eaux du lac d’ici quelques jours.

    Assis dans un canapé qui fait face à un grand bureau en acajou massif et devant un fauteuil tout aussi colossal, on attend quelques minutes dans le silence le plus complet. Moi, à ce stade, j’ai plus de plan, à part mettre la main sur Kayserberg pour qu’on finisse de tirer tout ça au clair et que j’aie droit à la fin de mon spectacle. Le loufiat rouvre la porte pour introduire notre hôte, et j’recule dans mon siège pour prendre toute sa pleine mesure.
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    Leonora de Hengebach
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  • Jeu 1 Aoû - 18:57
    Devant la très belle demeure mais légèrement défraîchie, Léonora ressentit une pointe de scepticisme. Elle avait du mal à croire que son père, avec son sens aigu du drame et sa propension à se cacher quand les choses devenaient compliquées, se trouverait ici. Cela aurait été trop facile, presque décevant après ce qui aurait été des difficultés sans l’aide évidente de Pancrace pour le retrouver. Elle avait presque hésité l’espace d’un instant avant de monter les marches du perron pour suivre Pancrace, une partie d'elle redoutant ce qu'ils pourraient trouver - ou ne pas trouver - à l'intérieur.

    Une fois à l'intérieur de la demeure, Leonora fut immédiatement frappée par quelque chose de très familier. La disposition des meubles, la décoration soignée, et même la tenue des domestiques évoquaient des souvenirs enfouis profondément dans sa mémoire. Pourtant, quelque chose clochait. Le majordome, un homme à l'allure stricte, ne lui disait rien. Le nom "Archibald" ne lui évoquait aucun souvenir, malgré ses efforts pour se remémorer. Les domestiques se déplaçaient avec une efficacité presque militaire, vêtus d'uniformes impeccables qui semblaient tout droit sortis d'une époque révolue, mais pas si détonnant pour une Shoumeïenne, mais pas en République. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cette étrange sensation de déjà-vu qui commençait à l’agacer.

    Elle échangea un regard avec Pancrace, cherchant du soutien dans sa présence. Ils suivirent le majordome à travers un long couloir, chaque pas résonnant doucement sur le sol. Ils arrivèrent dans un salon somptueusement décoré et très rouge, avec des meubles en acajou et des rideaux de velours lourd. Sur une table basse trônait un plateau d'argent. Leonora et Pancrace s'assirent. Elle regarda autour d'elle, cherchant des indices. Sur le mur en face d’eux, qui trônait derrière le bureau, un tableau attira son attention. Un homme en uniforme, ressemblant étrangement à celui de son père, se tenait droit comme la justice. Léonora, en voyant l'homme sur le tableau, se leva d'un bond, une urgence soudaine dans ses yeux. Elle se tourna vers Pancrace, le pressant de la suivre.

    Ne restons pas ici, il faut part...

    Elle fut interrompue par l'entrée d'un homme imposant, probablement "Archibald". Cet homme d'âge mûr avait une grande condition physique, et sa présence imposante remplissait la pièce. Pancrace toujours sur dans le canapé, ils se tenaient face au maître des lieux, qui eut une seconde d'hésitation en les voyant ainsi unis.

    Où croyez-vous aller, ma Dame De Benedictus… ? Envoya-t-il sèchement. Leonora, quelle surprise. Je ne te croyais plus de ce monde. Tout comme ton époux, mon très cher ami.

    Son regard se durcit alors qu'il les scrutait, mais il y avait une pointe de confusion dans ses yeux, comme s'il essayait de comprendre la raison de leur agitation soudaine. Archibald plissa les yeux, sa posture changeant légèrement alors qu'il évaluait la situation. Il fit un pas en avant, mais Léonora, toujours sur ses gardes, prit la parole.

    Je ne sais pas qui vous êtes vraiment Monsieur Archibald, ou devrai-je dire, Monsieur Robart Darriel que je connais bien mieux. Qui cherchez-vous à fuir ? Je cherche mon père, j’aimerais comprendre certaines choses.

    En révélant ainsi la véritable identité à Pancrace, si Léonora devait avoir quelques soucis de santé à venir, il aurait au moins une piste. A condition de sortir vivant de cet endroit.
    Robart resta silencieux un instant, puis soupira, comme s'il acceptait une vérité inévitable.

    Très bien, je vois que tu ne seras pas facilement convaincue. Je crois savoir la raison de ta présence. Ton père a effectivement laissé des instructions précises, mais je pense que tu mérites quelques explications.

    Il fit un geste, l’invitant à s'asseoir de nouveau. Léonora resta debout, regardant Pancrace pour évaluer sa réaction. Voyant l'assentiment silencieux de l'officier, elle accepta de s'asseoir, mais cette fois avec une vigilance accrue.

    Ton père a joué un rôle crucial dans des événements que tu ignores.
    Je n’en ai que faire, allez droit au but.
    Sa dette est énorme, il est venu me demander de payer ses créances. Il est pris à la gorge, ruiné, alors j’ai refusé. Il n’a plus rien. Enfin c’est ce que je pensais. Maintenant que tu es là, les cartes sont redistribuées.
    Qu’est-ce que vous voulez ?
    Tu le sais très bien. Si je te dis « Padraig de Thendara. »

    Evidemment, pour un collectionneur, un fanatique Diviniste prêt à tout pour détenir un ensemble de reliques, à savoir des morceaux de ce religieux, qui selon la légende une fois réunies, donneraient la vérité de Padraig de Thendara. Là, il s'agissait du prétendu crâne de cet homme.

    Je ne sais pas de quoi vous parlez, je ne l’ai pas. C’était faux.
    Ton époux la détenait, elle était encore chez vous avant les tragiques évènements.
    Le mariage ? Lança-t-elle dans une ironie cinglante. Ce qui le fit sourire malgré lui.
    Non, l’attaque. Je sais que tu n’es pas partie les mains vides. En échange de cette pièce, je paierais les dettes de ton père.
    J’ignore de quoi vous parlez, Monsieur. Nous sommes partis très vite en laissant tout derrière nous.

    Il s’approcha rapidement pour attraper la jeune femme par le col de son uniforme.
    La maison était vide quand nous y sommes allés…
    Des pilleurs sans doute.
    Arrête de me prendre pour un sot ! Où est-elle ? Ajouta-t-il en la secouant plus fort.
    Vous perdez le contrôle Robart, lui lança-t-elle en lui souriant. Devant un officier de la République, vous me décevez.

    Il devint rouge de rage en jetant un regard vers Pancrace et la relâcha. Elle retomba dans le fond du canapé.
    Qui êtes-vous ? Présentez-vous Officier.
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  • Mer 7 Aoû - 18:31

    J’sens Leonora se raidir tout au long des échanges et de l’attente, comme si les lieux déclenchaient une crispation chez elle. Moi, ça me fait ni chaud ni froid : on a l’habitude d’aller voir les riches pour leur demander des trucs, poliment généralement, rarement avec le bélier, à dix, à cinq heures du mat’. Là, c’est hors du cadre du travail même si les uniformes permettent un doute raisonnable qu’on prend soin de pas lever outre-mesure : ça ouvre des portes, la dégaine d’officier républicain, ne serait-ce que pasque les gens savent pas sur quel pied danser au moment où ils ouvrent la porte de chez eux.

    Puis, vraiment, on n’est pas éduqué à mettre des bâtons dans les roues des forces de l’ordre, c’est quelque chose qui s’apprend petit à petit à force de traîner avec les mauvaises personnes. Par exemple, moi, j’y arrive très bien. Ha.

    Quand Archibald arrive enfin, j’me dis qu’on va attaquer la vraie discussion, mais j’ferme ma gueule : avec Leonora, ils se connaissent, et j’suis les échanges avec fascination. C’est vraiment l’ascenseur émotionnel, digne des meilleurs feuilletons de l’Hebdo Républicain, y’a pas à dire. Du coup, Robart, de son vrai nom, dévoile qu’il a des informations sur le père, toujours aussi endetté, mais qu’il cherche surtout quelque chose de part de Leonora. J’suis à deux doigts de me reculer dans mon canapé pour savourer le canapé quand leur attention se reporte sur moi.

    J’me refais mentalement le fil de la conversation, mais y’a rien à incarcérer pour l’instant : secouer quelqu’un au sens propre, ça tiendra nulle part, quand bien même elle serait membre de la GAR.

    J’me racle la gorge avec sérieux avant de me redresser et d’esquisser un garde-à-vous aussi sérieux que si le préfet était en visite dans le commissariat. C’est dire à quel point j’essaie d’impressionner. Puis, dans ma poche, j’attrape mon insigne de capitaine que j’épingle doucement et soigneusement au revers de ma veste.

    « Capitaine Pancrace Dosian, enchanté, Archibald... Ou plutôt, Robart Darriel ? J’espère que votre changement d’identité est en règle, ça se fait suivant un contexte très particulier, chez nous. »

    J’en sais trop rien, on n’a pas accès aux recensements de Shoumeï, donc il peut bien filer le blase qu’il veut en arrivant que personne le saurait jamais. Mais c’est pas grave, l’administration, ça rend tout le monde un peu nerveux, et une nuit en cellule, ça fait son petit effet aussi, juste histoire de faire suer. Nan, le coeur du sujet, visiblement, ça va plutôt être un objet de collectionneur, de Machin Truc Thendara. Ça doit valoir sacrément cher, pour que ça suffise à rembourser les dettes du père.

    Faut bien avouer que j’ai mon propre petit élan de cupidité, si jamais j’mettais la main dessus. C’est pas comme si j’avais pas les contacts pour l’écouler, après tout. Mais, hé, chaque chose en son temps : déjà, le vieux, ensuite, sortir tranquillement d’ici, enfin, aviser.

    « Par contre, Monsieur Darriel, je dois bien avouer que votre mention d’événements graves et importants qui auraient nécessité un financement colossal, d’où son endettement, me semble particulièrement intéressant. »

    Il m’adresse un regard plein de méfiance.

    « Vous n’êtes pas sans savoir que le contexte actuel de la République n’est pas exempt de tensions, du fait de la corruption généralisée... »

    On y fait notre part.

    « ... de la violence dans les quartiers et les ghettos... »

    Là encore, on suit scrupuleusement les ordres.

    « ... les problèmes avec les shoumeïens dont vous faites partie... »

    Au plus grand plaisir d’un certain nombre de concitoyens et de politiciens placés plutôt à droite sur l’échiquier politique.

    « ... Non, vraiment, le regard du public se tournerait tout de suite vers les affaires d’un shoumeïen réfugié en République, ça pourraikt être vraiment gênant, et certains n’hésiteraient pas à utiliser cet élément pour pousser un agenda personnel. Et ça, est-ce qu’on le souhaite vraiment ? »

    Visiblement, la perspective d’être l’agneau sacrificiel par lequel on commencerait pour mener ses compatriotes vers l’autel sacrificiel l’excite pas plus que ça. Oh, pas par solidarité nationale avec sa diaspora, évidemment. Plutôt pasque ça voudrait vite qu’il aurait été condamné le premier de la liste. Faut bien s’entendre que j’ai pas la moindre idée de s’il a des choses à se reprocher. Mais comme le dit le dicton reikois, ‘’Frappe ta femme. Si toi tu sais pas pourquoi, elle, elle le sait.’’. Ben la variante républicaine, c’est le même ordre d’idée sur les magouilles : que celui qui n’a jamais été pris la main dans le pot de confiture me jette la première pierre, hé.

    J’jette un regard en coin à Leonora, mais elle laisse pas transparaître grand-chose, contrairement à Robart, qui se redresse de toute sa hauteur pour nous toiser.

    « Je ne sais pas quelles sont ces accusations, mais je les trouve de fort mauvais goût. Par conséquent, je vais devoir vous demander de...
    - Parfait, je note de lancer un contrôle fiscal de toutes vos affaires, Archibald Robart Darriel. Au passage, suite au mandat d’arrêt contre Alessandro Von Kayserberg, nous allons être contraints de réquisitionner la liste d’éléments dont vous disposez. Et si nous la trouvons pas juste après que vous ayiez avoué l’avoir en votre possession, ma foi... Cela fera de vous un complice de sa disparition, je présume ? »

    Il fixe mes yeux mornes, cherchant à y distinguer une vérité autre que celle qui s’y trouve : je peux le faire bien plus chier que l’inverse, et il en prend conscience petit à petit.

    « Votre meilleur pari, c’est encore de faire votre devoir de citoyen, et nous oublierons même être passés par ici. »

    Et Leonora se débrouillera avec son truc de Tempura et les gens qui le veulent. Moi, j’veux surtout revoir Kayserberg, à ce stade.
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  • Sam 10 Aoû - 9:59
    Léonora fixa le Darriel, et ce qu'elle vit la fit sourire intérieurement. Son visage se métamorphosait sous ses yeux, non seulement dans son expression, mais aussi dans sa couleur. Le teint de Robart, habituellement éclatant de santé pour un homme de son âge, pâlissait à vue d'œil, virant au blanc terne. Ses traits, auparavant affichaient la colère contre elle, se durcirent soudainement, trahissant une lutte intérieure intense.
    Face à lui, Pancrace, d'un calme imperturbable, entrait dans son rôle d’Officier. Avec une précision redoutable, chaque mot, chaque geste, exécuté avec une froideur calculée. Léonora comprit alors que Pancrace n'était pas seulement un simple Officier de l’OR, mais un maître de l’entourloupe, tout aussi doué qu'elle dans l'art de tromper quand cela était nécessaire. Les apparences, si soigneusement façonnées par Darriel, semblaient vaciller sous la pression. Le masque craquait, dévoilant les failles d'une âme en proie à la panique, alors que Pancrace, implacable, continuait son numéro sans laisser transparaître la moindre émotion en jouant de son statut.

    Robart sentait la tension monter. Il tenta de désamorcer la situation. Il laissa échapper un léger rire nerveux avant de lâcher, presque sans y réfléchir, que, oui, peut-être avait-il exagéré certains détails. Sa confession, bien que prononcée avec une certaine légèreté, trahissait une gêne palpable en ajustant son cardigan. Il espérait ainsi apaiser les esprits en admettant qu’il avait peut-être enjolivé la réalité, mais le regard qui lui fut adressé lui fit comprendre que ses paroles venaient d’ouvrir une brèche. Le silence qui suivit fut lourd, pesant, laissant Robart se demander s'il n'avait pas empiré les choses en cherchant à les minimiser. Il hésita un instant, cherchant ses mots, avant de finalement avouer, la voix légèrement tremblante. C’était un réel plaisir de voir cet homme perdre son contrôle aussi rapidement, ici en République. Cela tranchait avec sa vie antérieure.

    Écoutez Capitaine, je dois vous dire la vérité. Keyserberg ne me devait pas une somme aussi exorbitante que je l’ai laissé entendre. Il s’arrêta, guettant la réaction de Pancrace puis reprit, plus doucement. Mais... il a des créanciers un peu partout en République. Il leva la main avant que Pancrace ne pose la question. Je ne les connais pas tous. Et si on met bout à bout toutes ces dettes, elles deviennent conséquentes à ce qu’il m’a laissé entendre. Presque aussi importantes que celles contractées par le passé. Ajouta-t-il en posant cette fois les yeux sur Léonora qui ne lui accorda qu’un bref regard, son aveu n’éveillant en elle qu’une vague indifférence. Le montant de la dette ne l’intéressait guère, du moins pas à cet instant. Ses pensées étaient ailleurs, focalisées sur une question bien plus urgente. Elle croisa les bras, se rapprochant de lui, et planta son regard vert dans le sien avec une intensité qui ne laissait aucune chance de se dérober. Sa voix était ferme, une impatience à peine contenue. Rien d'autre n'avait d'importance pour elle en ce moment, et il était clair que Robart devait lui donner des réponses, et vite.

    Peu importe la somme, Monsieur. Ce que je veux, c’est savoir où se trouve mon père.

    Mais c’était sans aucun doute la pression de son partenaire qui faisait toute la différence. Robart prit une profonde inspiration, sachant qu'il ne pouvait plus reculer. Il se lança, les mots glissaient de ses lèvres avec une certaine hésitation.

    J'ai aidé ton père à fuir la République. Il avait besoin de disparaître, de se faire oublier pour un moment. Il poursuivit rapidement. Il a embarqué sur un bateau commercial, je... je ne suis pas certain du nom. C'était un nom de poisson, je crois... Le Narval... ou peut-être le Merlu, je ne sais plus exactement. Mais il n’est plus ici. Robart ne baissa pas les yeux, malgré qu’il fût conscient que ses informations approximatives ne suffiraient pas à apaiser Léonora.

    Où et quand ?
    Hier, entre chien et loup. Peut être pour les îles paradisiaques.

    Léonora regarda Dosian. Devant l’OR, Robart tenta également de se justifier. La scène avait un côté presque comique, surtout pour ceux qui avaient connu Robart dans son élément, où son autorité dictait chaque geste et chaque mot de sa camarilla. Maintenant, il semblait vulnérable, maladroitement en train de défendre l'indéfendable.

    Je ne souhaite être la cible des Républicains hostiles. Je suis un Shoumeïn réfugié, cherchant simplement à survivre... Je ne suis pas l'ennemi ici. Sa voix tremblait légèrement, cherchant à convaincre, mais l'incertitude perçait à travers ses mots. Il jouait plutôt mal la comédie.

    Je crois que tu as tout ce qu’il te faut ? Fit-elle à l’officier. Une nouvelle tentative pour mettre une pression de plus au Darriel. Pour sa part, elle ne pensait pas pouvoir obtenir d’avantage.
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  • Mar 13 Aoû - 10:38

    Je pensais pas qu’il se dégonflerait à ce point, et aussi vite. La simple perspective qu’on jette un œil à ses affaires suffit à le faire tout déballer. J’pense que l’uniforme pas bien propre de Leonora a dû jouer aussi : s’embrouiller avec une membre de la GAR et un capitaine de l’Office, quand on n’est pas chez soi et qu’on travaille encore à se faire son petit réseau de contacts dans le but de se soustraire à la loi, on n’est pas solide sur ses appuis, ça fait flipper, j’suppose. Ou alors le gars est juste pas bien courageux de base, encore qu’il a pas hésité à mettre la main sur Leonora.

    Elle aurait probablement pu l’envoyer voler à travers le salon, mais j’suppose que le choc de revoir un type sorti de son passé, dans un contexte pas vraiment rigolo, ça doit dépouiller un peu de ses moyens, surtout en ratant à nouveau le vieux. En plus, visiblement, il est même plus en République. J’sais pas bien quoi faire, du coup, moi, mes attributions, elles s’arrêtent aux frontières de notre bon pays. Reste juste à savoir s’il ment ou pas, mais j’pense pas.

    J’me redresse, j’me lève, j’le toise de toute ma hauteur.

    « Nous confirmerons vos informations sur Kayserberg. S’il devait s’avérer qu’il était toujours en République malgré votre témoignage, nous serions contraints de revenir de façon moins… civiles et amicale. »

    On pourrait dire qu’on l’a pas été, mais on n’a pas enfoncé la porte, on l’a pas jeté au sol, on lui a pas passé les menottes ni un coup de matraque dans les tibias. Alors que, franchement, ça aurait pu lui faire du bien et l’aider à mieux apprécier la République : le bâton, c’est moins méchant que les hordes de monstres difformes qui se partagent le Shoumeï et ses habitants, après tout. Mais bon, les gens sont des ingrats, même et surtout quand ils vivent dans une grande maison avec un majordome rêche et précieux.

    Ça empêche pas l’inspecteur des impôts de se pointer, ni nous, d’ailleurs.

    « Allons-y, Leonora. »

    Je prends quand même sa signature en mana, des fois que, ça peut toujours être utile.

    Plus vif que l’éclair, le domestique ouvre les portes, et on se retrouve dans la lumière du dehors, un peu éblouis, en moins de temps qu’il en faut pour le dire. J’fais quelques pas pour m’éloigner du perron de la porte. Puis, à la réflexion, j’reprends ma marche jusqu’à un troquet, un vrai boui-boui en réalité, davantage destiné au petit personnel des maisons qui nous entourent que leurs propriétaires. C’est que les pauvres aussi ont besoin de dépenser leur argent et décompresser, par moment, et que des coins pareils sont parfaits pour ça.

    Les deux godets de gros rouge qui arrivent devant nous en échange de quelques piécettes s’assurent que le patron rôde pas trop autour de nous. Vu l’heure, c’est quasiment vide, donc on a la place de parler. J’entrechoque mon verre contre le sien avant de prendre une gorgée. Du basique de chez basique, tanique et rustre, parfait pour reprendre des forces et se donner de l’allant. J’pousse un soupir. J’aurais bien aimé revoir le vieux, surtout après tout ce que j’ai appris depuis qu’on se promène avec Leonora. Confronter les histoires et les points de vue, après tout, c’est la base du boulot d’officier républicain.

    « Bon ben… A part garder l’œil ouvert et l’oreille au sol des fois que ton père ressorte du néant ou repasse les frontières, je sais pas trop ce que je peux faire. Je vais faire passer un mémo pour la frontière, en disant qu’il est recherché comme témoin dans une affaire de contrebande de reliques, comme ça, s’il passe à un endroit où son identité est contrôlée, on le saura. Mais c’est un peu trop facile d’avoir une fausse identité shoumeïenne, maintenant, rapport au fait que… »

    Que le pays s’est fait écraser par les gros petons poilus des titans et qu’il en reste que des ruines et les plus tarés de tous.

    « … Enfin bref. Pas dit que les collègues aux douanes le repèrent, les listes deviennent de plus en plus longues. Et j’essaierai de voir s’il a juste disparu pour se soustraire à ses créanciers, mais comme y’en a un certain nombre qu’ont pas l’air très gentils ni aimables, j’lui souhaite d’avoir quitté le pays. Ça serait le moins risqué pour lui, en tout cas. »

    Ouais pasque sinon, à moins de retrouver un cadavre qui flotte dans les eaux du port, hein…

    « Du coup, j’arrive au bout pour ma part. Par contre, c’était un plaisir de rendre service. Même si initialement c’était plutôt pour lui que pour toi, mais le fil des événements m’a fait reconsidérer un peu ce qu’il m’avait raconté. Donc, ben… »

    Je hausse les épaules.

    « Hésite pas si t’as besoin d’un coup de main à l’occaz’, hein ? J’suis toujours disponible pour rendre service. »
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  • Jeu 15 Aoû - 7:47
    Léonora était perplexe. Quelque chose clochait, c'était indéniable. Le Darriel, cet homme qu'elle connaissait si bien, semblait avoir changé de manière inexplicable. Il avait baissé l'échine bien trop tôt à son goût, se pliant aux exigences de Pancrace avec une docilité inhabituelle. C'était presque comme s'il caressait l'adversaire dans le sens du poil, cherchant à éviter toute confrontation. Cela ne collait pas avec l'image qu'elle avait toujours eue de lui. Ses souvenirs, encore frais, lui rappelaient un Robart farouche et intraitable, capable de maudire sur plusieurs générations quiconque oserait le confronter ou lui demander des comptes. Ce n'était pas un homme à céder aussi facilement, ni à se laisser manipuler sans une bonne raison. Plus elle l'observait, plus elle sentait que quelque chose d'invisible tirait les ficelles de son comportement.

    Léonora commençait à se demander si Robart n'avait pas une autre intention. Plus elle y pensait, plus elle avait l'impression qu'il cherchait à les éloigner, comme si quelque chose de bien plus grave se préparait. Ce n'était plus seulement une question de dettes ou de fuite. C'était comme s'il essayait de les protéger de quelque chose de bien plus grand, une menace invisible qui planait au-dessus d'eux. Peut-être que dans son esprit, livrer cet homme aux créanciers n'était qu'un détail, un simple grain de sable dans un engrenage bien plus complexe. Tout portait à croire que Robart, dans ses silences et ses demi-vérités, essayait de détourner leur attention d'un danger imminent. Les pièces ne s'assemblaient pas encore totalement, mais une certitude commençait à germer en Léonora. Quelque chose de beaucoup plus énorme était en jeu.

    Un homme comme Robart n'était pas quelqu'un qu'on pouvait affronter de front. Tenter une confrontation physique serait suicidaire. Elle avait vu de quoi il était capable et ne doutait pas un instant que, si elle s'opposait directement à lui, elle finirait comme tant d'autres avant elle. Un corps sans vie, abandonné dans une ruelle sombre, un simple fait divers oublié avant la fin de la semaine. Non, elle devait être plus maligne que ça. Le défier sur son propre terrain n'était pas une option. Elle devait ruser, trouver un moyen de contourner la menace, de comprendre ce qui se tramait sans se mettre en danger. Il s'agissait de jouer avec finesse, d'observer, d'attendre le moment propice pour agir. Le moindre faux pas pouvait lui coûter la vie, et elle n'avait pas l'intention de finir comme les autres victimes de Robart, effacée sans trace ni souvenir. Et pour le moment, retrouver la trace de son père était la priorité, même si elle devait tout reprendre de zéro.

    Plongée dans ses pensées, ce n'est que lorsqu'il prononça son nom qu'elle sortit brusquement de sa réflexion. Ils devaient partir. Sans même prendre la peine de saluer Robart, elle quitta les lieux avec Pancrace, le seul allié sur lequel elle pouvait compter en ce moment, même si elle se doutait que ses intentions n'étaient pas entièrement désintéressées. Quelques minutes plus tard, ils étaient installés à une table d'une taverne miteuse, une de plus, les mains enroulées autour d'un verre de tord-boyaux. Le liquide âcre qui brûlait la gorge était si puissant qu'il aurait probablement pu déboucher des latrines, d'après le palais sensible de la Hengebach.
    Ils passèrent en revue les événements de la journée, cherchant à tirer des conclusions de ce qu'ils avaient appris. Léonora hocha lentement la tête, écoutant attentivement les paroles de Pancrace.

    Surtout avec la possibilité qu'il se promène avec quelques-unes. Partir les mains vides, envoyé par Darriel... Celaa ne collerait pas. Je dirais même que c’est lui qui l’envoie faire quelques petites affaires contre remboursement. Répondit-elle d'une voix basse mais assurée.

    Elle fronça légèrement les sourcils, réfléchissant à ce que cela impliquait. Robart n'était pas du genre à aider quelqu'un à fuir sans y trouver son compte. Elle savait qu'elle devait garder Pancrace de son côté, au moins pour l'instant. Sa position, ses compétences, même intéressé, pourraient bien faire la différence dans l’avenir. Mais elle posa les coudes sur la table et sa tête vint se poser dans ses mains quelques secondes avant de tourner son visage sur lui et lui jeta un regard reconnaissant.

    Je te remercie Pancrace, pour ton aide précieuse. Je n'hésiterai pas à faire appel à tes services si le besoin se fait sentir. N’hésite pas non plus. Mais pour le moment…

    Elle prit la dernière gorgée du tord-boyaux, puis ajouta en soufflant.

    J’ai juste besoin de me détendre.
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  • Mar 20 Aoû - 12:42

    Leonora a pas l’air convaincu par ce que Robart a pu nous raconter, mais en toute honnêteté, pour aller plus loin, faudrait sans doute mettre sa maison sous surveillance et suivre les allées et venues du petit personnel et du patron. Ça demande une débauche de moyens telle que j’peux pas trop me le permettre, pour la simple et bonne raison que j’suis tout seul, et que j’ai pas de quoi mobiliser une escouade pour ça. Si, encore, on avait des preuves ou des gros soupçons, et un crime avéré, j’dis pas, encore que pour le vendre à mes chefs, ça serait tout bonnement impossible. Mais là, y’a juste du vent, un gars qui échappe à ses créanciers comme ça arrive souvent en République, et un shoumeien qui cherche des colifichets de son pays natal.

    Autant dire qu’on s’en cogne.

    « En tout cas, il reste à clarifier auprès de la Banque des Chaînes si t’es vraiment mêlée à cette histoire, mais j’peux pas t’aider là-dessus. Y’a sûrement des conseils au sein de la GAR qui pourront, par contre. »

    Puis j’suis pas sûr que la Banque des Chaînes ait envie de gérer une embrouille entre réfugiés et la GAR alors que des parchemins plus que douteux ont été signés. Donc j’pense que y’a pas grand risque que ça lui retombe dessus. Reste toujours que c’est son vieux, et j’suppose que y’a toujours une forme d’attachement émotionnel. J’pense pas qu’il soit positif, ni même sain, mais c’est ce que c’est : même le clebs battu par son maître peut pas s’empêcher de se coller à lui pour lui quémander une friandise, même s’il récolte le plus souvent un coup de pied dans les côtes.

    Dingue, quand même, d’être une victime consentante comme ça. M’enfin, elle a l’air de se rebiffer un peu, c’est déjà ça. C’est comme ça que ça commence.

    « Ouais, pas de souci, comme j’disais, j’adore rendre service. »

    On parlera tarification plus tard, c’est pas forcément le meilleur moment, là. Puis elle a dû se lever à trois heures du mat’ pour porter des sacs de sable et courir dans les montagnes, vu que ça constitue les trois quart des entraînements de la Grande Armée Républicaine, donc j’pense qu’elle commence à ressentir la fatigue, là. Moi, c’est mon jour de repos, alors forcément, j’suis davantage détendu. Et, en parlant de se détendre, justement…

    « Oh, ouais, bonne idée. Après l’effort, le réconfort, tout ça. J’ai quelques idées, y’a des bars davantage axés sur les jeux de cartes ou de dés, par exemple. Pas de grosses sommes en jeu, hein, sinon je pourrais pas participer, mais une bonne ambiance. Puis on rigole bien. »

    Puis j’me gratte la nuque, et j’baisse les yeux sur mes vêtements.

    « Par contre, j’voudrais bien passer par chez moi avant. C’est sur le chemin. Pour me changer, tout ça. »

    J’vais pas me pointer là-bas avec mes fringues de boulot, même si c’est du travail bonus. J’ai une nouvelle chemise blanche, en plus, avec une coupe assez avantageuse, j’vais la mettre avec mon pantalon marron et les bottes que j’ai cirées la semaine dernière. Ça devrait être pas mal, au final, puis y’aura p’tet Tarot, j’crois qu’il est en repos aussi. Si on s’y met à deux, y’a moyen qu’on plume quelques innocents qui croient qu’on joue réglo, après tout.

    On finit nos verres, et on s’met en route, puis j’fais rentrer Leonora chez moi. Elle a du bol, c’est à peu près rangé. J’fais des efforts, en ce moment, encore que j’ai jamais vraiment perdu l’habitude de l’armée, celle que les sergents nous ont imposé de force à coup de punitions collectives. J’attrape une pomme qui traîne dans un bol en terre cuite et j’pointe vers la salle d’eau.

    « C’est pas immense donc tu devrais pas te perdre, mais si tu veux te débarbouiller, hésite pas, vu que je t’ai attrapée à la sortie de l’entraînement. J’vais en profiter pour faire pareil de mon côté. Et prends un fruit si tu veux aussi. Mais y’aura à bouffer là-bas, sinon. Bon, enfin, voilà. »

    Puis j’me tourne vers mon armoire, un meuble immense qui semble prendre une place folle, et j’ouvre les deux battants pour fouiller à l’intérieur. Là, c’est sûr que j’suis moins soigneux, et la chemise que j’envisageais a un sale pli en plein milieu. J’espère qu’il partira quand je la mettrai, à force. Puis y’a une veste à côté qui sera du plus bel effet, en cuir avec des boutons qui font penser à de l’ivoire. C’est du toc, évidemment, mais on fait ce qu’on peut.
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    Leonora de Hengebach
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  • Mer 21 Aoû - 11:49
    Léonora se trouvait à un carrefour décisif. D'un côté, la possibilité de poursuivre les recherches, de traquer son père pour enfin mettre un terme à cette affaire. De se rendre à la banque des chaînes et de se couvrir. De l'autre, une tentation plus sombre, plus directe. Laisser les dettes s'amonceler et plutôt se concentrer sur une vengeance personnelle, s’occuper de Robart à sa manière, avec la froide efficacité de la lame qu'elle maîtrisait si bien. Poursuivre la voie légale nécessiterait patience et persévérance, avec des résultats incertains. Mais se laisser aller à la violence, régler ses comptes avec Robart elle-même… Elle se surprit à frissonner. L'idée de glisser la lame sous la gorge de Robart, de sentir la résistance céder sous la pression calculée de sa main éveillait en elle une sorte de plaisir coupable. Elle imaginait déjà le regard de Robart se transformer, l'assurance laissant place à la terreur, tandis qu'il réaliserait trop tard le sort qui l'attendait. Chaque détail de cette scène se précisait dans son esprit, devenant presque palpable. La froideur de la lame, l’odeur du sang, et surtout, le pouvoir absolu qu'elle exercerait à cet instant précis. C'était grisant, enivrant. Son corps réagissait instinctivement et Léonora sentit ce désir primal grandir. Mais elle devait réfléchir, peser le pour et le contre.

    Elle haussa un sourcil en entendant la proposition de Pancrace. Jouer aux cartes, parier comme si de rien n’était, alors que cette même passion avait précipité son père dans la ruine. L’ironie de la situation lui semblait presque surréaliste. Elle sentit un rire amer monter en elle, mais elle se retint, consciente de l’absurdité de la scène. Cependant, derrière l'absurdité de la proposition, Léonora perçut quelque chose d’autre. Une invitation à relâcher un peu la pression, à se détourner momentanément du gouffre où ses pensées la menaient et peut-être que, pour Pancrace, de lui offrir une alternative, aussi dérisoire soit-elle. Elle accepta de le suivre chez lui, sans hésitation.

    Elle prit la pomme qu'il lui avait proposée et mordre dedans en appréciant le goût sucré et la fraîcheur du fruit tandis qu'elle se débarrassait de ses bottes, les faisant glisser facilement de ses pieds fatigués. Le soulagement fut immédiat, une petite pause bienvenue dans une journée. Pendant que Pancrace se retirait pour se changer, Léonora en profita pour observer discrètement les lieux. L'intérieur était simple, sans prétention, mais bien tenu. Elle aurait put lui dire qu’elle le trouvait bien installait, ce qui était plutôt sincère, certes loin du confort qu’elle connaissait mais elle trouvait les lieux correctes. Cette remarque aurait été déplacée venant d’elle donc elle s’abstiendrait.

    Elle croqua une dernière fois dans la pomme, savourant la texture croquante avant de poser le trognon sur une surface propre. D'un geste fluide, elle retira sa veste, la pliant soigneusement avant de la déposer sur ses bottes, veillant à ne rien salir. Elle se dirigea ensuite vers la salle d'eau, où elle pouvait enfin se rafraîchir. Une fois à l'intérieur, Léonora retira le reste de ses vêtements, les empilant proprement à côté puis détacha ses cheveux. Elle jeta un regard autour d'elle, cherchant de quoi se laver. Elle trouva rapidement ce dont elle avait besoin, un simple morceau de savon et un linge propre suffiraient. La jeune femme commença sa toilette, la fraîcheur de l'eau glissant sur sa peau apportait un soulagement bienvenu. Alors qu'elle se lavait, elle se débarrassait de la fatigue et de la tension accumulées. Pour quelques instants, elle se permit de fermer les yeux, laissant l'eau la purifier, la détacher un peu de ses pensées sombres.
    Elle jeta ensuite un œil sur ses vêtements avec une grimace. Le pantalon pouvait encore passer, mais le reste était dans un état lamentable. L'idée de les remettre après s'être lavée la faisait frissonner de dégoût. Elle aurait préféré retourner chez elle pour se changer, mais la distance rendait cela peu pratique. Elle soupira, résignée, et leva les yeux au plafond avant de se décider.

    Pancrace, aurais-tu une chemise à me prêter ? La mienne est... dans un état déplorable, demanda-t-elle d'une voix qui trahissait à la fois l'embarras et l'inévitable.

    Pancrace, toujours prompt à aider, ne tarda pas à répondre à l'appel. Il revint rapidement avec une chemise en main, mais resta derrière la porte, respectant sa pudeur. Léonora saisit la chemise, le remerciant d'un murmure. Évidemment, la chemise était bien trop grande pour elle. Elle l'ajusta tant bien que mal, retroussant les manches et rentrant le tissu en surplus dans son pantalon.
    En se regardant dans le miroir, elle ne put retenir un soupir. La chemise, qui flottait autour d'elle, la faisait ressembler à une enfant habillée avec les vêtements d'un adulte. Elle sortit de la salle d'eau, visiblement dépitée.

    C'est une catastrophe... murmura-t-elle, le ton mi-amusé, mi-désespéré.
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  • Mer 4 Sep - 13:53

    Pas que j’rechigne à prêter mes fringues, mais elles ont tendance à toutes s’appeler Reviens. C’est que même si la paye de capitaine est meilleure que celle de simple officier, on peut pas dire qu’on roule non plus sur l’or, même avec les petits à-côtés qu’on arrive à se dégoter à force de malice et de bagout. Comme quand le père de Leonora me demande un coup de main pour trouver sa fille, puis quand j’y arrive enfin, c’est lui qui disparaît, et qui laisse la perspective de toucher autre chose que la maigre avance qu’il m’a versée assez peu crédible.

    Autant dire que j’lui réserve un chien de ma chienne, et que j’espère qu’il est prêt à passer une nuit en cellule s’il montre pas patte blanche la prochaine fois qu’on se croise. Et ce sera pas la geôle des gentils bourgeois un peu éméchés, plutôt celle des crados qui vomissent partout. Ça lui fera les pieds, à ce précieux avec son uniforme de l’ancienne Shoumeï et son air snob.

    En tout cas, le résultat est pas fameux : on fait pas vraiment la même taille, ni la même stature, et elle ressemble à une fillette qui joue avec les sapes de son père un dimanche matin avant de courir partout dans l’appartement en trébuchant sur les pans de la chemise ou les manches, qui sont pour l’instant retroussées.

    « Bah, c’est pas pire. Sinon, doit y avoir moyen de prendre une tunique ou quoi dans la rue. J’sais pas, j’te laisse voir ce qui t’arrange. »

    Moi, je suis pas très au fait des exigences de la gente féminine en ce qui concerne une tenue acceptable pour aller dans un tripot un peu minable. C’est quand on se retrouve dans la rue que j’me rends compte que l’amener à un endroit où son vieux a potentiellement contracté ses propres dettes de jeu, c’est p’tet un peu indélicat. Puis surtout, ce genre de comportements addictifs, parfois, ça court dans le sang et la famille. Ça se trouve, dans quatre heures, elle a les yeux exorbités, le teint rougeaud, et elle est en train de parier sa chemise en espérant se refaire.

    Enfin, ma chemise, en l’occurrence, ce qui serait fâcheux, pasqu’elle s’appellerait vachement moins Reviens, du coup.

    « Pour le tripot, désolé, j’ai pas masse d’autres idées. Faut dire qu’au milieu de l’après-midi, à part picoler dans une taverne ou salon de thé hors de prix, y’a pas trente-six solutions. Encore qu’on peut se la coller à la salle de jeux aussi. M’enfin si t’as une suggestion, hésite pas, j’suis en repos, c’est pas pasque j’y ai pas pensé que ça existe pas. »

    Mais en même temps, c’est bien aussi de se confronter à la réalité des choses : les gens normaux, ils vont jouer, ils claquent un peu d’argent, puis ils rentrent chez eux et ils reviennent pas faire la même le lendemain, à moins d’être riches et désoeuvrés. Ceux-là, c’est nos préférés, avec Tarot : on fait genre on se connaît pas, et l’air de rien, on les soulage de leurs possessions terrestres pour qu’ils voyagent plus légers et risque pas de se faire agresser en rentrant chez eux. Tout dans un objectif de diminuer l’insécurité et le mal-être dans nos rues.

    « M’enfin il sera toujours temps de se poser la question un peu plus tard, va. »

    C’est qu’on est devant la salle de jeux, et que le videur nous jauge sans expression avant de nous laisser entrer. Le gourdin à son côté gauche et son gros couteau au droit laissent peu de doute sur ses attributions : entre les perdants hargneux et ceux qui veulent juste régler leurs comptes, faut maintenir un peu l’ordre, et il est pas le plus timide, avec ses oreilles décollées, son nez écrasé et ses mains pleines de petites cicatrices. J’regarde à l’intérieur, mais y’a personne que j’connais en l’état. D’ailleurs, y’a pas grand-monde tout court.

    « Y’a des jeux que tu connais ou que t’affectionnes davantage que d’autres ? Y’a le coin des dés par là-bas, les cartes de ce côté, et la roulette sur la droite. J’aime pas trop ça, c’est trop aléatoire, mais il en faut pour tous les goûts. »

    Enfin y’aura toujours un connard pour t’expliquer que c’est pas du hasard, que y’a une stratégie spéciale pour placer les jetons et maximiser les gains en minimisant les pertes, mais, d’une, je bite rien quand ils expliquent, et de deux, ça m’a l’air d’être sacrément de la merde : au bout d’un moment, si t’as le bon chiffre ou la bonne couleur, c’est perdu et puis c’est tout. Alors que les cartes, bon, au moins t’es contre quelqu’un que tu peux plumer, c’est un peu plus honnête.

    Faut juste pas tomber sur plus malin que soi.

    « Et le bar, évidemment. Tu veux quelque chose ? J’paye la première tournée. »

    Soyons pas chien.
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