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Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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An 0 (mars)
Il y a certains jours où tout semble s’écrouler autour de nous. Nos sécurités s’effondrent, les êtres que nous avons aimés disparaissent les uns après les autres, et notre environnement, qu’on croyait pourtant si stable quelques mois plus tôt, vacillent sur ses bases et menace de tomber à tout moment.
Il faut bien admettre que, dans la capitale, la situation est chaotique. C’est que Tensai Ryssen a réussi à pénétrer les murs d’Ikusa et à arriver jusqu’au palais royal. Ce que les nobles croyaient impossibles est devenu une réalité bien amère, et elle l’est d’autant plus pour certains personnages politiques. La royauté directe, évidemment, en a fait les frais. Les Draknys régnant sur le trône sont morts, et Vaenys n’a rien trouvé d’autres que de vendre sa sœur pour survivre. Zéphyr n’est pas là pour juger le prince déchu, mais il n’en reste pas moins que l’acte en lui-même est lâche et détestable. Cela étant dit, les parents de la demoiselle ont été encore plus stupides. Quel chef de guerre a intérêt à cacher à son héritière que son pays lutte contre une invasion barbare depuis deux ans ? Pour éviter une fugue ou une mauvaise idée de la part de la Voosdrak ? Si Ayshara sait n’en faire qu’à sa tête et causer bien des maux au palais, elle n’est néanmoins pas idiote. Il aurait été plus adéquat de la tenir au courant de la situation, de la faire participer aux décision politiques pour l’aider à mûrir en tant que future reine. Mais les choses sont ainsi faites… et on ne peut revenir dans le passé. Désormais, c’est Tensai qui va gouverner le pays, et pour accéder au pouvoir, il doit marier la belle aux cheveux d’argent. C’est une condition sine qua non pour être reconnu comme roi et le Conquérant le sait. Aussi, on est à un moment d’entre-deux : un moment entre la fin d’un cauchemar et le début du renouveau. Pour l’heure, la nation du désert est encore sonnée, puisque le sang de ses anciens souverains vient tout juste d’être versé, mais bientôt, la noblesse voudra survivre, les petites gens reprendront leur vie quotidienne, et tous se projetteront vers l’avenir. La perspective d’un mariage royal fera grincer les dents chez certains, mais fera la joie des autres qui se hâteront d’oublier cette guerre sanglante. Quant aux plus opportunistes, ils essaieront de se trouver une place de choix dans ce nouveau échiquier politique.
Zéphyr n’est qu’un spectateur de tout ce chaos, mais en tant qu’espion, il observe et voit bien des choses. Est-il surpris de la victoire de Tensai ? A bien y réfléchir, pas particulièrement. Il l’a vu en action lorsqu’il a rallié son armée pendant quelques mois. Si son charisme est impressionnant, ses capacités de guerrier le sont tout autant. Il sait comment mener un siège, et il possède un grand génie militaire. Sa victoire a donc été certaine à partir du moment où le Reike l’a négligé. Et ce n’est pas quand il est arrivé aux portes de la ville qu’on pouvait y faire véritablement quelque chose. C’était le chaos dans toute sa splendeur, ce matin-là, alors qu’aujourd’hui, le palais est redoutablement calme. Tel un présage de paix avant la tempête.
Zéphyr n’a pas l’habitude de s’aventurer dans cette partie de de la demeure royale, habituellement réservé à la famille régnante. Ayshara Draknys l’a convoqué, paraît-il, et souhaite s’entretenir avec lui. De quoi et pour parler de quels sujets, elle ne le lui a pas dit, mais le Reikois en a bien une petite idée. Le Drakyn qui a tué ses parents est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, et la femme doit probablement être torturée par la perte de ses êtres chers ainsi que par son avenir qui s’annonce des plus nébuleux et des plus obscurs. A-t-elle déjà rencontré le futur roi ? Zéphyr l’ignore, il ne sait même pas dans quel esprit la princesse se trouve. Le haît-elle ? Est-elle prête à endosser le rôle de reine ? Sera-t-elle capable de trouver sa place auprès de son époux ? Prendra-t-elle rapidement connaissance de la situation géopolitique de son pays ? Tant de questions auxquelles elle seule saura apporter une réponse.
Le palais est doté de couloirs et de salles majestueuses, pourtant, Zéphyr retrouve Ayshara dans une sorte de petite chapelle composée de vitraux aux couleurs d’or, d’argent, et de rubis. Ils ne sont pas équivalents à ceux qui se retrouvent dans la salle du trône, mais cette pièce sert à retracer l’histoire des Draknys et les origines du Reike. On y retrouve donc des dessins sur Tensai, premier du nom et de son épouse, Akasha. Plus loin encore, on découvre des vitraux sur la guerre des Titans et sur l’affrontement entre Tensai et Lothab où, selon la légende, le Titan de la Foudre aurait perdu face au premier souverain du Reike. Enfin est relaté la prospérité de l’Empire sous ce couple royal fondateur. De quoi faire rêver, évidemment, sauf que dans le cas présent, on est loin d’une fin si concluante et harmonieuse. Les plus grands historiens ajouteront d’ailleurs que Tensai est mort mystérieusement et que son épouse disparaît peu après, mais sans surprise, ce passage-là n’est pas relaté sur les vitraux. Ce n’est pas plus mal, peut-être. La princesse a besoin de tout, sauf de ruminer des pensées sombres.
L’agencement des vitraux a été fait de sorte que le passage de la lune et du soleil les éclairent constamment, à moins que les nuages ne cachent les astres vénérés par l'Empire. Dans la salle se trouvent également des peintures et des sculptures qui représentent les grands souverains du Reike au fil du temps. Peut-être est-ce pour cela que la jeune femme est venue ici, pour se rappeler et faire mémoire, puisque ce lieu est spécialement dédié à cet effet. Ce qui est certain, c'est qu'elle est seule et semble absorbée par ses pensées.
D’un pas léger, mais leste, Zéphyr approche de sa future souveraine et s’arrête à une distance suffisante pour lui laisser suffisamment d'intimité. Elle l’a sûrement entendu arriver, et l’homme s’incline avec respect, alors qu’il prend la parole.
- Princesse, vous m’avez fait mander ?
Il faut bien admettre que, dans la capitale, la situation est chaotique. C’est que Tensai Ryssen a réussi à pénétrer les murs d’Ikusa et à arriver jusqu’au palais royal. Ce que les nobles croyaient impossibles est devenu une réalité bien amère, et elle l’est d’autant plus pour certains personnages politiques. La royauté directe, évidemment, en a fait les frais. Les Draknys régnant sur le trône sont morts, et Vaenys n’a rien trouvé d’autres que de vendre sa sœur pour survivre. Zéphyr n’est pas là pour juger le prince déchu, mais il n’en reste pas moins que l’acte en lui-même est lâche et détestable. Cela étant dit, les parents de la demoiselle ont été encore plus stupides. Quel chef de guerre a intérêt à cacher à son héritière que son pays lutte contre une invasion barbare depuis deux ans ? Pour éviter une fugue ou une mauvaise idée de la part de la Voosdrak ? Si Ayshara sait n’en faire qu’à sa tête et causer bien des maux au palais, elle n’est néanmoins pas idiote. Il aurait été plus adéquat de la tenir au courant de la situation, de la faire participer aux décision politiques pour l’aider à mûrir en tant que future reine. Mais les choses sont ainsi faites… et on ne peut revenir dans le passé. Désormais, c’est Tensai qui va gouverner le pays, et pour accéder au pouvoir, il doit marier la belle aux cheveux d’argent. C’est une condition sine qua non pour être reconnu comme roi et le Conquérant le sait. Aussi, on est à un moment d’entre-deux : un moment entre la fin d’un cauchemar et le début du renouveau. Pour l’heure, la nation du désert est encore sonnée, puisque le sang de ses anciens souverains vient tout juste d’être versé, mais bientôt, la noblesse voudra survivre, les petites gens reprendront leur vie quotidienne, et tous se projetteront vers l’avenir. La perspective d’un mariage royal fera grincer les dents chez certains, mais fera la joie des autres qui se hâteront d’oublier cette guerre sanglante. Quant aux plus opportunistes, ils essaieront de se trouver une place de choix dans ce nouveau échiquier politique.
Zéphyr n’est qu’un spectateur de tout ce chaos, mais en tant qu’espion, il observe et voit bien des choses. Est-il surpris de la victoire de Tensai ? A bien y réfléchir, pas particulièrement. Il l’a vu en action lorsqu’il a rallié son armée pendant quelques mois. Si son charisme est impressionnant, ses capacités de guerrier le sont tout autant. Il sait comment mener un siège, et il possède un grand génie militaire. Sa victoire a donc été certaine à partir du moment où le Reike l’a négligé. Et ce n’est pas quand il est arrivé aux portes de la ville qu’on pouvait y faire véritablement quelque chose. C’était le chaos dans toute sa splendeur, ce matin-là, alors qu’aujourd’hui, le palais est redoutablement calme. Tel un présage de paix avant la tempête.
Zéphyr n’a pas l’habitude de s’aventurer dans cette partie de de la demeure royale, habituellement réservé à la famille régnante. Ayshara Draknys l’a convoqué, paraît-il, et souhaite s’entretenir avec lui. De quoi et pour parler de quels sujets, elle ne le lui a pas dit, mais le Reikois en a bien une petite idée. Le Drakyn qui a tué ses parents est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, et la femme doit probablement être torturée par la perte de ses êtres chers ainsi que par son avenir qui s’annonce des plus nébuleux et des plus obscurs. A-t-elle déjà rencontré le futur roi ? Zéphyr l’ignore, il ne sait même pas dans quel esprit la princesse se trouve. Le haît-elle ? Est-elle prête à endosser le rôle de reine ? Sera-t-elle capable de trouver sa place auprès de son époux ? Prendra-t-elle rapidement connaissance de la situation géopolitique de son pays ? Tant de questions auxquelles elle seule saura apporter une réponse.
Le palais est doté de couloirs et de salles majestueuses, pourtant, Zéphyr retrouve Ayshara dans une sorte de petite chapelle composée de vitraux aux couleurs d’or, d’argent, et de rubis. Ils ne sont pas équivalents à ceux qui se retrouvent dans la salle du trône, mais cette pièce sert à retracer l’histoire des Draknys et les origines du Reike. On y retrouve donc des dessins sur Tensai, premier du nom et de son épouse, Akasha. Plus loin encore, on découvre des vitraux sur la guerre des Titans et sur l’affrontement entre Tensai et Lothab où, selon la légende, le Titan de la Foudre aurait perdu face au premier souverain du Reike. Enfin est relaté la prospérité de l’Empire sous ce couple royal fondateur. De quoi faire rêver, évidemment, sauf que dans le cas présent, on est loin d’une fin si concluante et harmonieuse. Les plus grands historiens ajouteront d’ailleurs que Tensai est mort mystérieusement et que son épouse disparaît peu après, mais sans surprise, ce passage-là n’est pas relaté sur les vitraux. Ce n’est pas plus mal, peut-être. La princesse a besoin de tout, sauf de ruminer des pensées sombres.
L’agencement des vitraux a été fait de sorte que le passage de la lune et du soleil les éclairent constamment, à moins que les nuages ne cachent les astres vénérés par l'Empire. Dans la salle se trouvent également des peintures et des sculptures qui représentent les grands souverains du Reike au fil du temps. Peut-être est-ce pour cela que la jeune femme est venue ici, pour se rappeler et faire mémoire, puisque ce lieu est spécialement dédié à cet effet. Ce qui est certain, c'est qu'elle est seule et semble absorbée par ses pensées.
D’un pas léger, mais leste, Zéphyr approche de sa future souveraine et s’arrête à une distance suffisante pour lui laisser suffisamment d'intimité. Elle l’a sûrement entendu arriver, et l’homme s’incline avec respect, alors qu’il prend la parole.
- Princesse, vous m’avez fait mander ?
Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen
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crédits : 7066
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Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
An -10 (Décembre)
Remontons à cette époque où le Reike nageait dans une paix et une abondance oisive.
Âgée de seulement huit bougies, Ayshara était la seconde héritière du trône reikois et, malgré sa position d'une importance capitale, son caractère se voulait doux et naïf. Elle aimait passer son temps à découvrir les jardins du palais, à jouer avec les lapins et les oiseaux, à explorer la nature et à apprendre toujours plus. Elle représentait tout le contraire de son frère aîné, Vaenys, qui affichait un portrait davantage hautain et fourbe. Il cachait si bien ses sentiments derrière cette attitude stoïque, que personne ne se doutait qu'il veillait secrètement sur sa cadette.
Un jour, la royauté décida de partir en vacances de chasse au sein des montagnes situées au nord du vaste royaume. Il s'agissait d'un endroit éloigné d'Ikusa et difficile d'accès, mais le roi insista avec grand enthousiasme pour que sa chère famille y aille. À ses yeux, c'était l'occasion parfaite pour se ressourcer et se détendre dans un environnement naturel, rustique et surtout nordique. En revanche, cela ne convenait guère à la princesse, qui préférait la compagnie de ses animaux domestiques et qui n'avait jamais été une fervente admiratrice de ce sport violent.
Au cours de leur séjour, l'enfant à la chevelure immaculée échappa à la surveillance de ses protecteurs et s'aventura loin du campement. Pendant ses quelques heures de cavale, ses pas trouvèrent ceux d'un renard abandonné et de faible constitution physique. En le voyant, elle tomba amoureuse de la créature roussâtre et le prit sous son aile. Affectueusement, la future souveraine le nomma "P'tit Roux" et l'emmena partout avec elle. Mais malheureusement, ses parents, le roi et la reine, n'apprécièrent pas cela. Ils ne voulaient pas d'une vulgaire bête sauvage dans leur entourage et ordonnèrent à un garde de s'en débarrasser dès l'aube.
Puis, avant que l'homme n'abatte l'innocent mammifère, Vaenys intervint, contre toute attente. Il avait observé sa sœur avec l'animal depuis un moment et avait remarqué à quel point elle semblait s'être attachée à lui. Il parvint à convaincre le couple royal de garder P'tit Roux, prétextant qu'il serait utile à la chasse une fois dompté.
Et les jours s'écoulèrent paisiblement. Aysha vivait un véritable bonheur en compagnie de son nouvel ami, passant des heures à jouer avec lui et à le nourrir. Vaenys, quant à lui, surveillait d'un œil discret la bête et sa sœur.
Lorsque l'escapade de la famille monarchique se termina et que cette dernière se préparait à regagner ses terres ancestrales, P'tit Roux manqua mystérieusement à l'appelle. Personne ne parvint à le retrouver au campement. N'acceptant point la disparition du renard, la princesse pleurait à chaudes larmes, inconsolable, et ce, même si on promettait de lui en offrir un autre plus tard.
Fâché, le prince partit sur un coup de colère à sa recherche dans les montagnes, malgré les menaces et les interdictions fermes de ses parents.
Il fouilla pendant des heures, bravant seul les dangers de la nature et maudissant cette satanée neige qu'il haïssait tant... Jusqu'à enfin entendre des bruits de pattes et apercevoir la bestiole au loin. Assez vite, il remarqua que le poilu avait l'air effrayé et paniqué, et il comprit rapidement pourquoi. Parce que pas très loin, se camouflait un chasseur armé qui le poursuivait. Usant de sa magie, l'héritier du trône tenta de l’écarter, mais il était déjà trop tard : le nordique surgit de derrière un arbre et tira une flèche létale sur sa cible. Le pauvre renard s'effondra, fatalement blessé, mort.
Un frisson des plus désagréables traversa le corps du dragon. Furieux, son sang ne fit qu'un tour. Il lança un regard glacial à l'assassin.
- Comment as-tu osé ? Hurla-t-il.
Le chasseur, un drakyn robuste et expérimenté, ne s'impressionnait pas colère de son interlocuteur et n'avait pas l'air de reconnaître son statut royal.
- C'est la loi de la chasse, mon garçon. Répondit-il calmement. Il n'y a rien de personnel dans tout ça !
- Sale enfoiré ! Il ne put supporter de telles paroles. Tu as pris ce qui m'appartient. Ne sais-tu pas qui je suis ? Lança-t-il froidement. Tu ne mérites pas de vivre, chien !
- Du calme, du cal...
Submergé par une haine vive et primitive, Vaenys déchaîna ses puissants pouvoirs des ombres vers l'imprudent qui avait stupidement tiré sur le renard. Et avant que celui-ci ne puisse réagir et se défendre, il tomba raide mort en sol, la vie ayant quitté son enveloppe charnelle en une fraction de seconde.
- Mon frère, qu'avez-vous fait ? Que... Que se passe-t-il ? Une voix horrifiée et cristalline surgit de nulle part. C'était celle d'Ayshara qui s'était permise de suivre discrètement les traces de son ainé.
- Rien. Il m'a gêné, c'est tout. Rentrons désormais. Et ne t'avise pas de prévenir père et mère de tout ceci, sinon je ne t'aiderais pas la prochaine fois que tu ramèneras des créatures misérables. Conclut-il sur une note menaçante.
Il tourna ensuite le dos et s'en alla, abandonnant derrière lui le cadavre du drakyn, tel un déchet insignifiant.
Suite à cet incident, le retour au palais fut silencieux et triste. Terrifiée et confuse, l'enfant ne pouvait s'empêcher de penser à la perte de P'tit Roux et au terrible geste commis par son frère.
Elle ne comprit jamais ce qui poussait son aîné à adopter ces comportements. De quel côté se trouvait-il ?
An 0 (mars)
- Vous n'êtes pas obligée de le faire, princesse. Vous pouvez encore fuir et vous exiler à Shoumei; le Haut-Prêtre et la régente veilleront sur vous, vous le savez bien. Vous êtes la dernière de votre lignée, le sang noble des tueurs de titans coule dans vos veines. Vous ne devez pas vous sacrifier comme ça. Vous êtes le joyau de notre patrie.
Voilà qu'une simple servante tentait, elle aussi, de la raisonner, de la convaincre de se barrer d'ici. Décidément... La future souveraine s'obstinait à assurer sa position et à tenir ses engagements envers sa nation, mais son corps, lui, réagissait d'une manière fort différente. Ces derniers jours, la pauvre passait le plus clair de son temps à vomir et à souffrir de terribles migraines. Le sommeil se faisait rare et les appétissants plats préparés par les illustres chefs du palais ne trouvèrent point son estomac. Oui. Elle vivait un genre de choc post-traumatique. Les têtes décapitées de ses bien-aimés parents ne cessaient de lui tourmenter l'esprit. Même en essayant de s'autoconvaincre férocement et en s'aveuglant volontairement, les nerfs de la belle réagissaient d'instinct, ignorant tout ce conditionnement spirituel. Le stress. L'angoisse. À quoi ressemblerait sa nouvelle vie aux côtés de ce barbare sanguinaire ? Quel serait son rôle ? Sur qui pouvait-elle réellement compter ?
Tensai s'apparentait à un guerrier froid et austère, peu enclin aux histoires de cœur et au romantisme. Et pour être honnête, Ayshara s'attendait à finir violée et réduite au rang de banale reine consort. Leur mariage était clairement politique et jamais elle n'avait encore adressé la parole à ce pur étranger. Son aura l'intimidait. Il dégageait ce quelque chose de très écrasant et... et d'irrésistible. La jeune femme ne savait pas comment décrire ce sentiment envahissant, entre la peur et le désir. Ce regard de tueur. Cette silhouette aussi large que grande. Une armure recouverte d'une mixture dégueulasse composée de morceaux d’organes divers. En le voyant, lui, elle s'était imaginée, pendant moins d'une fraction de seconde, dans ses bras, peau contre peau. Jamais elle n'avait ressenti cela pour quiconque auparavant.
Pourtant, cette envie passagère ne faisait qu'accentuer son anxiété vis-à-vis de la situation.
Son frère. Ah ! Son frère... À quoi pensait-il, au juste ? La vosdraak ignorait s'il s'agissait d'un allié ou d'un opposant. Depuis qu'elle le connaissait, il se comportait ainsi, réalisant une petite action positive pour ensuite la remplacer par cinq autres négatives. Maintenant qu'il avait "vendu" sa sœur à un potentiel futur tyran, quelle serait la suite de ses incroyables plans ? Mener une révolte dans l'ombre ? Utiliser sa cadette en guise d'espionne, la convaincre d'assassiner Tensai durant son sommeil, peut-être ? Le simple fait d'y songer provoqua un frisson amer en son sein : elle n'était pas une meurtrière. Personne ne la forcerait à rompre ses principes, pas même ce vicieux Vaenys. Pas même la vengeance.
Prenant son courage à deux mains, la demoiselle rassembla toutes ses maigres forces pour se rendre au lieu où elle avait convoqué l'un des plus valeureux serviteurs de la Couronne : Zéphyr Zoldyck, le maître-espion de la nation. Selon ses sources, cet homme posséderait un nombre incalculable d'informations secrètes.
En tant qu'érudite et diplômée de la prestigieuse Université Magic, la dragonne savait pertinemment que la Connaissance était la clé de toute victoire. Si elle voulait se préparer pour affronter les multiples défis de l'avenir, il fallait qu'elle sache.
Les améthystes rivées sur les magnifiques vitraux de l'endroit, la belle aux cheveux d'argent songeait au futur et aux difficultés que traverserait le Reike suite à cette crise nationale. Elle se souvint de la mission ancestrale des Draknys, celle d'être des défenseurs et des gardiens inébranlables de la paix. Lorsque les ennemis des Hommes, les immondices d'en haut, reviendraient, le trône protègerait le désert. Un trône mené par un Draknys.
Ayshara était tellement perdue dans ses pensées, qu'elle en oublia presque l'arrivée de son informateur. Elle se tourna lentement vers lui, les mains jointes en avant. Une attitude calme et posée. Malgré sa grande beauté, la jeune femme ne pouvait cacher ses signes corporels de fatigue intense et de détresse profonde. La chute de la Couronne. La mort précipitée de ses parents et plusieurs proches amis. La trahison de son aîné. Vraiment, rien ne l'avait préparé à cela. Heureusement qu'il lui restait quelques personnes fiables à ses côtés, comme Haz, pour la soutenir au sein de ce grandiose bordel.
- Merci d'être venu si rapidement, Monsieur Zoldyck. La voix de la princesse sembla normale, en contrôle, se refusant se succomber au drame et à la dureté de situation. Le cœur devait laisser place au cerveau. Son intérieur bouillonnait de rage, de tristesse, d'incompréhension, d'envie, mais rien de tout cela ne devait paraitre. Il fallait prendre sur elle, affronter son destin avec dignité. Chaque jour, je pense aux malheurs vécus par ces pauvres gens, leurs maisons détruites, leurs récoltes réduites en cendres... Lorsque je serais reine, je les aiderais à tout reconstruire, même si rien en ce monde ne pourra remplacer la perte de nos hommes, femmes et enfants. Aysha força un sourire qui ressembla plutôt à une grimace maladroite. La semaine prochaine, je dois Elle eut un haut-le-cœur. épouser notre nouveau roi. Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec lui. Que savez-vous de sa personne ?
Remontons à cette époque où le Reike nageait dans une paix et une abondance oisive.
Âgée de seulement huit bougies, Ayshara était la seconde héritière du trône reikois et, malgré sa position d'une importance capitale, son caractère se voulait doux et naïf. Elle aimait passer son temps à découvrir les jardins du palais, à jouer avec les lapins et les oiseaux, à explorer la nature et à apprendre toujours plus. Elle représentait tout le contraire de son frère aîné, Vaenys, qui affichait un portrait davantage hautain et fourbe. Il cachait si bien ses sentiments derrière cette attitude stoïque, que personne ne se doutait qu'il veillait secrètement sur sa cadette.
Un jour, la royauté décida de partir en vacances de chasse au sein des montagnes situées au nord du vaste royaume. Il s'agissait d'un endroit éloigné d'Ikusa et difficile d'accès, mais le roi insista avec grand enthousiasme pour que sa chère famille y aille. À ses yeux, c'était l'occasion parfaite pour se ressourcer et se détendre dans un environnement naturel, rustique et surtout nordique. En revanche, cela ne convenait guère à la princesse, qui préférait la compagnie de ses animaux domestiques et qui n'avait jamais été une fervente admiratrice de ce sport violent.
Au cours de leur séjour, l'enfant à la chevelure immaculée échappa à la surveillance de ses protecteurs et s'aventura loin du campement. Pendant ses quelques heures de cavale, ses pas trouvèrent ceux d'un renard abandonné et de faible constitution physique. En le voyant, elle tomba amoureuse de la créature roussâtre et le prit sous son aile. Affectueusement, la future souveraine le nomma "P'tit Roux" et l'emmena partout avec elle. Mais malheureusement, ses parents, le roi et la reine, n'apprécièrent pas cela. Ils ne voulaient pas d'une vulgaire bête sauvage dans leur entourage et ordonnèrent à un garde de s'en débarrasser dès l'aube.
Puis, avant que l'homme n'abatte l'innocent mammifère, Vaenys intervint, contre toute attente. Il avait observé sa sœur avec l'animal depuis un moment et avait remarqué à quel point elle semblait s'être attachée à lui. Il parvint à convaincre le couple royal de garder P'tit Roux, prétextant qu'il serait utile à la chasse une fois dompté.
Et les jours s'écoulèrent paisiblement. Aysha vivait un véritable bonheur en compagnie de son nouvel ami, passant des heures à jouer avec lui et à le nourrir. Vaenys, quant à lui, surveillait d'un œil discret la bête et sa sœur.
Lorsque l'escapade de la famille monarchique se termina et que cette dernière se préparait à regagner ses terres ancestrales, P'tit Roux manqua mystérieusement à l'appelle. Personne ne parvint à le retrouver au campement. N'acceptant point la disparition du renard, la princesse pleurait à chaudes larmes, inconsolable, et ce, même si on promettait de lui en offrir un autre plus tard.
Fâché, le prince partit sur un coup de colère à sa recherche dans les montagnes, malgré les menaces et les interdictions fermes de ses parents.
Il fouilla pendant des heures, bravant seul les dangers de la nature et maudissant cette satanée neige qu'il haïssait tant... Jusqu'à enfin entendre des bruits de pattes et apercevoir la bestiole au loin. Assez vite, il remarqua que le poilu avait l'air effrayé et paniqué, et il comprit rapidement pourquoi. Parce que pas très loin, se camouflait un chasseur armé qui le poursuivait. Usant de sa magie, l'héritier du trône tenta de l’écarter, mais il était déjà trop tard : le nordique surgit de derrière un arbre et tira une flèche létale sur sa cible. Le pauvre renard s'effondra, fatalement blessé, mort.
Un frisson des plus désagréables traversa le corps du dragon. Furieux, son sang ne fit qu'un tour. Il lança un regard glacial à l'assassin.
- Comment as-tu osé ? Hurla-t-il.
Le chasseur, un drakyn robuste et expérimenté, ne s'impressionnait pas colère de son interlocuteur et n'avait pas l'air de reconnaître son statut royal.
- C'est la loi de la chasse, mon garçon. Répondit-il calmement. Il n'y a rien de personnel dans tout ça !
- Sale enfoiré ! Il ne put supporter de telles paroles. Tu as pris ce qui m'appartient. Ne sais-tu pas qui je suis ? Lança-t-il froidement. Tu ne mérites pas de vivre, chien !
- Du calme, du cal...
Submergé par une haine vive et primitive, Vaenys déchaîna ses puissants pouvoirs des ombres vers l'imprudent qui avait stupidement tiré sur le renard. Et avant que celui-ci ne puisse réagir et se défendre, il tomba raide mort en sol, la vie ayant quitté son enveloppe charnelle en une fraction de seconde.
- Mon frère, qu'avez-vous fait ? Que... Que se passe-t-il ? Une voix horrifiée et cristalline surgit de nulle part. C'était celle d'Ayshara qui s'était permise de suivre discrètement les traces de son ainé.
- Rien. Il m'a gêné, c'est tout. Rentrons désormais. Et ne t'avise pas de prévenir père et mère de tout ceci, sinon je ne t'aiderais pas la prochaine fois que tu ramèneras des créatures misérables. Conclut-il sur une note menaçante.
Il tourna ensuite le dos et s'en alla, abandonnant derrière lui le cadavre du drakyn, tel un déchet insignifiant.
Suite à cet incident, le retour au palais fut silencieux et triste. Terrifiée et confuse, l'enfant ne pouvait s'empêcher de penser à la perte de P'tit Roux et au terrible geste commis par son frère.
Elle ne comprit jamais ce qui poussait son aîné à adopter ces comportements. De quel côté se trouvait-il ?
* * * * *
An 0 (mars)
- Vous n'êtes pas obligée de le faire, princesse. Vous pouvez encore fuir et vous exiler à Shoumei; le Haut-Prêtre et la régente veilleront sur vous, vous le savez bien. Vous êtes la dernière de votre lignée, le sang noble des tueurs de titans coule dans vos veines. Vous ne devez pas vous sacrifier comme ça. Vous êtes le joyau de notre patrie.
Voilà qu'une simple servante tentait, elle aussi, de la raisonner, de la convaincre de se barrer d'ici. Décidément... La future souveraine s'obstinait à assurer sa position et à tenir ses engagements envers sa nation, mais son corps, lui, réagissait d'une manière fort différente. Ces derniers jours, la pauvre passait le plus clair de son temps à vomir et à souffrir de terribles migraines. Le sommeil se faisait rare et les appétissants plats préparés par les illustres chefs du palais ne trouvèrent point son estomac. Oui. Elle vivait un genre de choc post-traumatique. Les têtes décapitées de ses bien-aimés parents ne cessaient de lui tourmenter l'esprit. Même en essayant de s'autoconvaincre férocement et en s'aveuglant volontairement, les nerfs de la belle réagissaient d'instinct, ignorant tout ce conditionnement spirituel. Le stress. L'angoisse. À quoi ressemblerait sa nouvelle vie aux côtés de ce barbare sanguinaire ? Quel serait son rôle ? Sur qui pouvait-elle réellement compter ?
Tensai s'apparentait à un guerrier froid et austère, peu enclin aux histoires de cœur et au romantisme. Et pour être honnête, Ayshara s'attendait à finir violée et réduite au rang de banale reine consort. Leur mariage était clairement politique et jamais elle n'avait encore adressé la parole à ce pur étranger. Son aura l'intimidait. Il dégageait ce quelque chose de très écrasant et... et d'irrésistible. La jeune femme ne savait pas comment décrire ce sentiment envahissant, entre la peur et le désir. Ce regard de tueur. Cette silhouette aussi large que grande. Une armure recouverte d'une mixture dégueulasse composée de morceaux d’organes divers. En le voyant, lui, elle s'était imaginée, pendant moins d'une fraction de seconde, dans ses bras, peau contre peau. Jamais elle n'avait ressenti cela pour quiconque auparavant.
Pourtant, cette envie passagère ne faisait qu'accentuer son anxiété vis-à-vis de la situation.
Son frère. Ah ! Son frère... À quoi pensait-il, au juste ? La vosdraak ignorait s'il s'agissait d'un allié ou d'un opposant. Depuis qu'elle le connaissait, il se comportait ainsi, réalisant une petite action positive pour ensuite la remplacer par cinq autres négatives. Maintenant qu'il avait "vendu" sa sœur à un potentiel futur tyran, quelle serait la suite de ses incroyables plans ? Mener une révolte dans l'ombre ? Utiliser sa cadette en guise d'espionne, la convaincre d'assassiner Tensai durant son sommeil, peut-être ? Le simple fait d'y songer provoqua un frisson amer en son sein : elle n'était pas une meurtrière. Personne ne la forcerait à rompre ses principes, pas même ce vicieux Vaenys. Pas même la vengeance.
Prenant son courage à deux mains, la demoiselle rassembla toutes ses maigres forces pour se rendre au lieu où elle avait convoqué l'un des plus valeureux serviteurs de la Couronne : Zéphyr Zoldyck, le maître-espion de la nation. Selon ses sources, cet homme posséderait un nombre incalculable d'informations secrètes.
En tant qu'érudite et diplômée de la prestigieuse Université Magic, la dragonne savait pertinemment que la Connaissance était la clé de toute victoire. Si elle voulait se préparer pour affronter les multiples défis de l'avenir, il fallait qu'elle sache.
Les améthystes rivées sur les magnifiques vitraux de l'endroit, la belle aux cheveux d'argent songeait au futur et aux difficultés que traverserait le Reike suite à cette crise nationale. Elle se souvint de la mission ancestrale des Draknys, celle d'être des défenseurs et des gardiens inébranlables de la paix. Lorsque les ennemis des Hommes, les immondices d'en haut, reviendraient, le trône protègerait le désert. Un trône mené par un Draknys.
Ayshara était tellement perdue dans ses pensées, qu'elle en oublia presque l'arrivée de son informateur. Elle se tourna lentement vers lui, les mains jointes en avant. Une attitude calme et posée. Malgré sa grande beauté, la jeune femme ne pouvait cacher ses signes corporels de fatigue intense et de détresse profonde. La chute de la Couronne. La mort précipitée de ses parents et plusieurs proches amis. La trahison de son aîné. Vraiment, rien ne l'avait préparé à cela. Heureusement qu'il lui restait quelques personnes fiables à ses côtés, comme Haz, pour la soutenir au sein de ce grandiose bordel.
- Merci d'être venu si rapidement, Monsieur Zoldyck. La voix de la princesse sembla normale, en contrôle, se refusant se succomber au drame et à la dureté de situation. Le cœur devait laisser place au cerveau. Son intérieur bouillonnait de rage, de tristesse, d'incompréhension, d'envie, mais rien de tout cela ne devait paraitre. Il fallait prendre sur elle, affronter son destin avec dignité. Chaque jour, je pense aux malheurs vécus par ces pauvres gens, leurs maisons détruites, leurs récoltes réduites en cendres... Lorsque je serais reine, je les aiderais à tout reconstruire, même si rien en ce monde ne pourra remplacer la perte de nos hommes, femmes et enfants. Aysha força un sourire qui ressembla plutôt à une grimace maladroite. La semaine prochaine, je dois Elle eut un haut-le-cœur. épouser notre nouveau roi. Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec lui. Que savez-vous de sa personne ?
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Légèrement incliné en direction de la princesse, Zéphyr finit par se redresser pour mieux regarder sa future souveraine. L’homme n’est pas du genre à garder gentiment ses yeux baissés en attendant que son interlocutrice lui autorise à lever la tête. Mais il la regarde sans effronterie, partagé entre le respect pour sa position et par son inquiétude quant à l’état de la belle aux cheveux d’argent. Il a bien connaissance que la promise de Tensai mange et dort peu. Et doit-on vraiment lui en faire un reproche ? Qui ne serait pas malade ou agité dans une telle situation ? Avec ses parents morts, son frère parjure, et son époux barbare, tout doit ressembler à un cauchemar pour Ayshara. Ce n’est pas que son personnel y va de main morte, pourtant : ce dernier redouble d’astuces pour la nourrir, la consoler, ou tout du moins pour la préserver un maximum avant le mariage inévitable. Mais lorsque la Vosdraak se retourne, il est impossible de ne pas remarquer ses traits fatigués, son visage tiré, ainsi que son expression préoccupée. Si une certaine détresse semble se dégager de sa personne, au moins, la princesse reste digne : ni explosion de larmes, ni colère légitime ne se devinent dans ses beaux yeux améthystes. La demoiselle, qui est pourtant très réputée pour ses escapades et sa joyeuseté d’esprit, semble avoir bien grandi en à peine quelques jours. On y voit déjà l’ombre de ce qu’elle sera dans quelques années.
En face, Zéphyr semble être un homme impassible. Ses vêtements sombres sont propres et soignés, son sabre est soigneusement attaché à sa taille, son attitude est calme et sereine, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Seuls ses yeux ambrés trahissent peut-être qu’il est attentif à son environnement. Dans le cas présent, il fixe Ayshara avec une intensité un peu plus particulière, comme s’il désirait deviner ses pensées ou ses sentiments. Nul doute qu’elle l’a convoqué à cause de Tensai. Leur union aura lieu demain, après tout. Mais il ne sait pas encore si ce qu’elle va lui dire le mettra en porte-à-faux ou non. Ce qu’il espère avant toute chose, c’est que la sœur de Vaenys ne cherchera pas à fuir quelque part dans le Sekai. Ca n’arrangerait pas la situation, et en définitive, cela rendrait Tensai imprévisible. Peut-être même perdrait-il tout estime pour sa future épouse. S’il a seulement de l’estime pour une inconnue qu’il vient tout juste de rencontrer. C’est difficile à dire.
Heureusement, Ayshara ne lui fait pas de telles demandes insensées. Même, contre toute-attente, la première chose dont elle parle, c’est de ces gens qui… ont tout perdu. C’est un peu désarçonnant pour être honnête : cette fille connaît littéralement un enfer, mais la première chose auquel elle pense, c’est à ses sujets et à ses concitoyens ? Zéphyr ne sait pas si c’est noble ou si c’est totalement absurde. Cela préfigure certainement une grande reine, qui se préoccupera de son peuple avant tout. Son soutien pourrait même lui attirer l’amour du peuple, et renforcer sa position en tant que future reine-consort mais… L’heure n’est pas encore à ce genre de choses. Avant, il y a un mariage à célébrer. Le Reikois n’est donc pas surpris quand elle énonce son union matrimoniale avec Tensai. Et la question qu’elle lui adresse… est un peu prévisible, il faut l’avouer. Prévisible, mais délicate.
Zéphyr reste un instant silencieux alors qu’il cherche par où commencer. Alors qu’il cherche quoi dire aussi. Nul doute que ses propos peuvent influencer Ayshara sur le court et le long terme alors il s’agit de bien choisir ses mots.
- J’ai côtoyé l’armée de Tensai Ryssen quand il a commencé à soumettre les tribus du désert les uns après les autres, commence-t-il prudemment. J’admets l’avoir sous-estimé au début. Je pensais qu’il se ferait abattre par l’un de nos clans. Un holmgang et un guerrier suffisamment doué suffirait à en finir avec lui et, en l’absence de commandant, son armée se dissoudrait en un rien de temps. Mais quand j’ai rejoint ses rangs pour mieux évaluer la menace qu’il représentait, pour la noblesse comme pour la Couronne, une chose est vite parue évidente. Cet dirigeant est fait pour gouverner des hommes et pour les mener au combat. Il n’a peur de rien et ne craint pas de se donner des défis insurmontables. Il ne redoute pas de partir au combat ni de se faire des cicatrices ou des blessures lors de ses affrontements. Non seulement ce guerrier a une force hors du commun, mais il a aussi une résistance hors norme. En un mot, notre nouveau roi est une force de la nature, que personne n’a su envoyer six pieds sous terre. Je ne peux nier sa force, tout comme je ne peux nier son charisme qui sait s’imposer face à une armée entière.
Cet exploit est d’autant plus impressionnant qu’il a uni des tribus hétéroclites, qui n’avaient parfois rien à voir les unes avec les autres. Cela aussi a contribué à former sa légende. Après une légère pause, pendant laquelle Zéphyr a levé un instant la tête vers les vitraux, il repose son regard sur Ayshara et continue.
- Tensai est quelqu’un d’impassible, qui montre peu ses sentiments en public. Heureusement pour lui. Si c’était une personne romanesque ou sentimentaliste, il n’aurait absolument pas le respect de ses guerriers.Vous ne trouverez cependant pas de fausseté en lui. C’est un dirigeant qui honnit le mensonge, il vous dira donc les choses telles qu’il le pense. Je ne sais pas si ça vous facilitera les choses, mais peut-être pourrez-vous grâce à cela trouver un terrain d’entente pour mieux vous connaître et mieux comprendre les objectifs de l’autre.
De son point de vue, le nouveau couple royal a intérêt à se parler le plus tôt possible. Difficile d’estimer s’ils pourront établir une cohésion entre eux, mais le Reike n’est pas dénué d’ennemis, les deux souverains ont donc intérêt à faire front pour imposer leur légitimité le plus tôt possible. Non seulement à la face du peuple, mais à la face du Sekaï tout entier.
- Vous le savez comme moi, poursuit-il, ses mains sont rougies par le sang. Il a tué un nombre incalculable de gens qui se sont opposés à lui. En ce sens, Tensai peut être considéré comme un destructeur, un rebelle à la Couronne d’origine, comme un homme cruel, aussi. C’est certainement ce que l’on vous a soufflé, et il y a là une grande part de vérité. Il fallait néanmoins énoncer quelques nuances, avec le plus de doigté possible. Là où vous feriez erreur, c’est de penser qu’il détruit pour détruire. Sans avoir d’objectifs. Sans penser à plus loin que le lendemain. Bien des nobles ont voulu le réduire à un homme sanguinaire, qui se moque de tout et de tous. Mais votre futur époux est quelqu’un qui voit sur le long terme. Il a un génie militaire profond, qui peut véritablement tirer votre pays vers le haut, princesse. L’un de ses objectifs consistera certainement à stabiliser la position de votre nation par rapport au Shoumei et à la République. Mais je pense que votre premier défi, en l’occurrence, sera de travailler ensemble. Vous n’êtes pas destinée à être une épouse d’apparat. S’il a son caractère, vous avez aussi le vôtre, votre Altesse. Et si le caractère de Tensai est comparable à un volcan en ébullition, vous, vous avez suffisamment de douceur et d’intelligence pour combler ses propres défauts et pour mieux diriger cette montagne en voie d’éruption.
Un silence, plus prononcé cette fois, alors que Zéphyr laisse Ayshara digérer ses paroles. Puis, il intervient une dernière fois, alors qu’il garde une main sur le pommeau de son sabre et que son autre bras pend le long de son corps.
- Permettez-moi de vous poser une question un peu directe, Princesse. En l’état, comment vous sentez-vous ? Vous sentez-vous capable de l’affronter et de le regarder en face ? N’avez-vous pas été tentée de fuir votre situation ?
Point de jugement dans ses questions. Il y a juste une plus grande envie de comprendre comment la future souveraine du Reike va aborder les différents événements qui se présentent à elle.
En face, Zéphyr semble être un homme impassible. Ses vêtements sombres sont propres et soignés, son sabre est soigneusement attaché à sa taille, son attitude est calme et sereine, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Seuls ses yeux ambrés trahissent peut-être qu’il est attentif à son environnement. Dans le cas présent, il fixe Ayshara avec une intensité un peu plus particulière, comme s’il désirait deviner ses pensées ou ses sentiments. Nul doute qu’elle l’a convoqué à cause de Tensai. Leur union aura lieu demain, après tout. Mais il ne sait pas encore si ce qu’elle va lui dire le mettra en porte-à-faux ou non. Ce qu’il espère avant toute chose, c’est que la sœur de Vaenys ne cherchera pas à fuir quelque part dans le Sekai. Ca n’arrangerait pas la situation, et en définitive, cela rendrait Tensai imprévisible. Peut-être même perdrait-il tout estime pour sa future épouse. S’il a seulement de l’estime pour une inconnue qu’il vient tout juste de rencontrer. C’est difficile à dire.
Heureusement, Ayshara ne lui fait pas de telles demandes insensées. Même, contre toute-attente, la première chose dont elle parle, c’est de ces gens qui… ont tout perdu. C’est un peu désarçonnant pour être honnête : cette fille connaît littéralement un enfer, mais la première chose auquel elle pense, c’est à ses sujets et à ses concitoyens ? Zéphyr ne sait pas si c’est noble ou si c’est totalement absurde. Cela préfigure certainement une grande reine, qui se préoccupera de son peuple avant tout. Son soutien pourrait même lui attirer l’amour du peuple, et renforcer sa position en tant que future reine-consort mais… L’heure n’est pas encore à ce genre de choses. Avant, il y a un mariage à célébrer. Le Reikois n’est donc pas surpris quand elle énonce son union matrimoniale avec Tensai. Et la question qu’elle lui adresse… est un peu prévisible, il faut l’avouer. Prévisible, mais délicate.
Zéphyr reste un instant silencieux alors qu’il cherche par où commencer. Alors qu’il cherche quoi dire aussi. Nul doute que ses propos peuvent influencer Ayshara sur le court et le long terme alors il s’agit de bien choisir ses mots.
- J’ai côtoyé l’armée de Tensai Ryssen quand il a commencé à soumettre les tribus du désert les uns après les autres, commence-t-il prudemment. J’admets l’avoir sous-estimé au début. Je pensais qu’il se ferait abattre par l’un de nos clans. Un holmgang et un guerrier suffisamment doué suffirait à en finir avec lui et, en l’absence de commandant, son armée se dissoudrait en un rien de temps. Mais quand j’ai rejoint ses rangs pour mieux évaluer la menace qu’il représentait, pour la noblesse comme pour la Couronne, une chose est vite parue évidente. Cet dirigeant est fait pour gouverner des hommes et pour les mener au combat. Il n’a peur de rien et ne craint pas de se donner des défis insurmontables. Il ne redoute pas de partir au combat ni de se faire des cicatrices ou des blessures lors de ses affrontements. Non seulement ce guerrier a une force hors du commun, mais il a aussi une résistance hors norme. En un mot, notre nouveau roi est une force de la nature, que personne n’a su envoyer six pieds sous terre. Je ne peux nier sa force, tout comme je ne peux nier son charisme qui sait s’imposer face à une armée entière.
Cet exploit est d’autant plus impressionnant qu’il a uni des tribus hétéroclites, qui n’avaient parfois rien à voir les unes avec les autres. Cela aussi a contribué à former sa légende. Après une légère pause, pendant laquelle Zéphyr a levé un instant la tête vers les vitraux, il repose son regard sur Ayshara et continue.
- Tensai est quelqu’un d’impassible, qui montre peu ses sentiments en public. Heureusement pour lui. Si c’était une personne romanesque ou sentimentaliste, il n’aurait absolument pas le respect de ses guerriers.Vous ne trouverez cependant pas de fausseté en lui. C’est un dirigeant qui honnit le mensonge, il vous dira donc les choses telles qu’il le pense. Je ne sais pas si ça vous facilitera les choses, mais peut-être pourrez-vous grâce à cela trouver un terrain d’entente pour mieux vous connaître et mieux comprendre les objectifs de l’autre.
De son point de vue, le nouveau couple royal a intérêt à se parler le plus tôt possible. Difficile d’estimer s’ils pourront établir une cohésion entre eux, mais le Reike n’est pas dénué d’ennemis, les deux souverains ont donc intérêt à faire front pour imposer leur légitimité le plus tôt possible. Non seulement à la face du peuple, mais à la face du Sekaï tout entier.
- Vous le savez comme moi, poursuit-il, ses mains sont rougies par le sang. Il a tué un nombre incalculable de gens qui se sont opposés à lui. En ce sens, Tensai peut être considéré comme un destructeur, un rebelle à la Couronne d’origine, comme un homme cruel, aussi. C’est certainement ce que l’on vous a soufflé, et il y a là une grande part de vérité. Il fallait néanmoins énoncer quelques nuances, avec le plus de doigté possible. Là où vous feriez erreur, c’est de penser qu’il détruit pour détruire. Sans avoir d’objectifs. Sans penser à plus loin que le lendemain. Bien des nobles ont voulu le réduire à un homme sanguinaire, qui se moque de tout et de tous. Mais votre futur époux est quelqu’un qui voit sur le long terme. Il a un génie militaire profond, qui peut véritablement tirer votre pays vers le haut, princesse. L’un de ses objectifs consistera certainement à stabiliser la position de votre nation par rapport au Shoumei et à la République. Mais je pense que votre premier défi, en l’occurrence, sera de travailler ensemble. Vous n’êtes pas destinée à être une épouse d’apparat. S’il a son caractère, vous avez aussi le vôtre, votre Altesse. Et si le caractère de Tensai est comparable à un volcan en ébullition, vous, vous avez suffisamment de douceur et d’intelligence pour combler ses propres défauts et pour mieux diriger cette montagne en voie d’éruption.
Un silence, plus prononcé cette fois, alors que Zéphyr laisse Ayshara digérer ses paroles. Puis, il intervient une dernière fois, alors qu’il garde une main sur le pommeau de son sabre et que son autre bras pend le long de son corps.
- Permettez-moi de vous poser une question un peu directe, Princesse. En l’état, comment vous sentez-vous ? Vous sentez-vous capable de l’affronter et de le regarder en face ? N’avez-vous pas été tentée de fuir votre situation ?
Point de jugement dans ses questions. Il y a juste une plus grande envie de comprendre comment la future souveraine du Reike va aborder les différents événements qui se présentent à elle.
Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen
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Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Servir et protéger le Reike.
Dès son plus jeune âge, on l'avait conditionné à ce rôle, à cette lourde responsabilité qui tomberait un jour sur ses épaules. Depuis la chute des titans et l’édification du royaume, il y a de cela 5000 ans, un membre de la lignée fondatrice des Draknys avait toujours siégé sur ce trône, garantissant légitimement la stabilité ainsi que la pérennité de la nation du désert. Des millénaires de quiétude et de prospérité pour le peuple reikois et ses voisins. Les mortels savaient comment créer la paix par eux-mêmes, nul besoin d'intervention divine afin d'y parvenir. Certes, il existait encore des injustices et des inégalités flagrantes au sein de ce vaste monde en constante évolution, mais c'était une très nette amélioration comparativement à l'époque des pseudos déités. Au moins, de nos jours, les mortels libérés discutaient, étudiaient et réfléchissaient à des solutions convenables, ce qui ne s'avérait pas être le cas auparavant. Les titans provenaient d'une autre dimension, complètement déconnectée du Sekai et de ses subtilités quotidiennes. Comment pouvaient-ils comprendre les besoins de ses habitants ? Pour régner, il fallait des personnalités accessibles, des individus qui connaissent et qui vivent la réalité des petites gens. Des entités charismatiques qui se soucient du futur. De demain.
Du haut de ses maigres dix-huit ans, la douce Ayshara ignorait de nombreuses choses de la vie. Que désirait-elle concrètement ? Quel était son principal objectif ? Quel genre de reine voulait-elle devenir ? Elle souhaitait voir ses concitoyens sourire; elle aimait quand les enfants jouaient et riaient dans les rues de la capitale. Cela la rendait heureuse lorsqu'elle apercevait un groupe d'amis se réunir autour d'un bon repas chaud. En réfléchissant bien, ses valeurs personnelles se trouvaient aux abords de la famille. La jeune femme ne rêvait pas de grandeur ou de conquête quelconque. Non, elle voulait juste que tout le monde se sente confortable et qu'ils aient leur place ici. Ces histoires de massacres ne lui plaisaient pas. Ça n'aidait pas à améliorer la situation universelle.
Évidemment, quasiment tous les signaux existants lui hurlaient de fuir, de penser à préserver la pureté de son sang royal et la noblesse de son rang. Mais à quoi bon ? Un vrai capitaine ne quittait pas le navire. Il restait jusqu'à la fin, jusqu'à tant que tout son équipage soit mis en sécurité. Elle n'abandonnerait pas son peuple. Elle ne laisserait pas les siens se faire mener par un inconnu. La vosdraak donnerait son maximum afin de les protéger, quitte à sacrifier sa santé physique et mentale à ce but. Une puissante flamme de motivation brûlait en elle, suffisamment forte pour la convaincre de réaliser sa mission, son devoir ancestral envers les reikois. Que les étoiles la regardent bien !
Les améthystes de la belle ne lâchaient pas d'une semelle le maître-espion qui répondait avec une rigueur certaine à sa demande. Malgré la fatigue et le stress cumulés lors de ces derniers jours, elle écouta presque religieusement chacun des mots prononcés par Zéphyr, sans jamais l'interrompre. Chaque donnée était cruciale pour la suite des événements. Savoir et anticiper.
Un sourire timide se dessina sur ses lèvres déshydratées. Bizarrement, le portrait que dressait l'informateur concernant Tensai ne lui paraissait pas si catastrophique que cela. Vu sous cet angle, il ressemblait quasiment à un type abordable, voire sympathique. Ou pas. Puisque le nouveau roi semblait être un homme honnête et intègre, peut-être que la communication se ferait davantage. Enfin. La vraie question était plutôt : mieux ou pire que Vaenys ? L'histoire de P'tit Roux et sa relation étrange avec son aîné lui revinrent assez vite en tête. Elle n'avait jamais su comment le cerner ni le comprendre... Bref, la princesse ne connaissait pas trop les individus du sexe opposé. À part des membres de sa famille et deux-trois amourettes futiles d'adolescence, elle ignorait tout de leur fonctionnement.
- Messire, la quasi-totalité de mes proches au sein de ce palais a tenté de me convaincre de fuir. Un rire jaune s'échappa de sa bouche. La vérité, c'est que je n'ai aucune envie ni intention de partir d'ici. Le Reike est ma maison depuis toujours et je me dois d'honorer la promesse ancestrale qu'a réalisée les Draknys envers les reikois : servir et protéger. Tant et aussi longtemps qu'il y aura des membres de mon peuple qui fouleront ces terres, je serais là pour veiller. En ce Sekai, peu de gens pouvaient se vanter de posséder autant de convictions et de déterminations que cette jeune dragonne à la chevelure d'argent. Beaucoup auraient choisi de partir, de chercher une vie meilleure ailleurs. Mais pas elle. Dès ma plus tendre enfance, mes parents m'ont promis à mon aîné, Vaenys, afin de perpétuer la pureté de la lignée vosdraak. Elle grimaça légèrement avant de reprendre : À vrai dire, je suis presque soulagée de ne plus être contrainte d'épouser mon frère qui passait le plus clair de son temps à m'ignorer... Même si ce Tensai m'a l'air d'un défi fort différent.
Cette pauvre Ayshara. Héritière d'un grand royaume, et pourtant moins libre qu'une vulgaire esclave. Tout n'était qu'obligation, devoir et sacrifice. Jamais elle n'avait eu réellement le choix. Son opinion personnelle n'importait que très peu. Seuls les intérêts supérieurs de l'État primaient indubitablement. Des millions d'âmes dépendaient de la stabilité de la Couronne. Elle ne pouvait se permettre d'agir comme une effrontée.
- Je me sens trahie, Zéphyr. Maintenant, je pense comprendre ce que ressentent nos esclaves lorsqu'ils se font vendre à un maître. Bon, au moins, la princesse n'avait pas à travailler dans les mines du nord ou à jouer à la prostituée au sein d'une maison de passe, mais tout de même. Sa situation actuelle était très loin de ses petits rêves utopiques de gamine. Si un jour j'en détiens le pouvoir, je ferais de mon mieux afin de rendre la liberté à ces hommes, femmes et enfants. Personne d'innocent ne devrait vivre cela. La belle s'avança de quelques pas, se rapprochant de son interlocuteur aux sombres habits. Si je veux être écoutée, il me faudra gagner le cœur de notre roi. Me croyez-vous capable de cela ? Je n'ai jamais vraiment expérimenté avec la gent masculine. Elle détourna le regard, tandis que ses joues se colorèrent en rose. Je ne sais même pas si je suis son genre de femme...
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Ayshara est silencieuse alors que Zéphyr lui parle de Tensai. Elle est silencieuse, et elle a raison. Pour l’heure, c’est à la jeune femme d’apprendre rapidement qui est ce conquérant qui a rassemblé les tribus du désert. C’est dans son intérêt puisque c’est avec lui qu’elle va gouverner son peuple. Est-ce que l’espion lui donne suffisamment d’informations, c’est dur à dire : un rapport ne reflète toujours qu’une partie de la réalité, et le reste, la Vosdraak devra l’apprendre sur le tas, un peu comme l’assassin d’ailleurs. Il a beau avoir intégré l’armée du Drakyn un temps, ça ne suffit pas à prétendre qu’on connaît tout sur son futur souverain, et en conséquence, le Reikois devra aussi s’adapter pour mieux correspondre aux attentes du couple royal. Mais on n’en est pas encore là. Avant, le mariage royal doit encore être célébré, et la principale intéressée a bien le droit de s’informer autant qu’elle le peut sur son époux. Encore qu’elle lui avoue que tous ses proches lui conseillent de fuir… Zéphyr accueille sans broncher cette déclaration, il ne peut même pas en vouloir au personnel et aux servants d’Ayshara puisque ces derniers pensent avant tout au salut de leur princesse. Néanmoins, c’est une bonne chose que la sœur de Vaenys soit déterminée à accomplir son devoir. C’est une étape de plus pour acquérir le respect de Tensai. A dire qu’il y aura de l’amour entre eux, Zéphyr n’est pas aussi niais. Jusqu’à présent, il préfère placer ses espoirs en une bonne osmose du couple royal. Si des sentiments naissent ensuite, c’est bien, mais bien des mariages arrangés n’ont causé que haine et désespoir, froideurs et déceptions : il ne peut donc affirmer avec certitude que cette union sortira du lot.
- Votre détermination vous honore, Princesse. Zéphyr le pense vraiment alors qu’il songe à la noblesse hypocrite qui attend de voir comment le vent va tourner. Une fois sur le trône, beaucoup chercheront à vous utiliser. Pour gagner des faveurs. Pour obtenir quelques pardons royaux. Pour jouir du Trésor et des richesses de la Couronne également. Il va vous falloir beaucoup d’abnégation et de fermeté pour garder ces maître-mots en tête. Servir et protéger... Ce sont des buts nobles, qu’il est toujours plus difficile d’appliquer dans la réalité. Un silence s’établit alors que Zéphyr réfléchit quelques secondes. Peut-être vous faudra-t-il, en concertation avec votre époux, remodeler les Membres de la Main. Afin que vous soyez entouré de gens qui ont votre confiance mutuelle et avec qui vous pourrez travailler sans apriori et sans crainte. Il n’entendait pas par-là que les précédents membres étaient des imbéciles, loin de là. Mais les parents d’Ayshara étaient différents de leur fille, et son union avec l’homme-dragon allait changer la face de l’Empire. Autant que les souverains s’entourent de sujets loyaux, d’autant que de telles décisions affecterait le paysage politique du Reike. Quant à Vaenys… Il est compliqué de prendre position sur le sujet.
Le prince-héritier, le prince déchu, même, est une énigme pour Zéphyr. L’homme au sang royal s’est depuis toujours emmuré dans une forteresse, et bien peu sont ceux qui ont obtenu sa confiance au palais. L’espion ne fait pas partie de ses proches – ce qui, au demeurant, ne le dérange guère – mais il sait de source sûre que le fuyard a gardé pendant des années un œil sur sa sœur. A dire qu’il a de l’affection pour elle… Là encore, c’est une question délicate. Et le guerrier ne prétendra pas qu’il sait répondre à cette zone d’ombre.
– Votre frère et Tensai sont différents. Là où Tensai préconise l’honneur, le combat, la fierté typiquement reikoise, Vaenys, dans son arrogance et son désir de survivre, a préféré la fuite et la lâcheté. Il vous a vendue… Et les choses se sont faites de manière si précipitée qu'on ne peut voir votre frère que comme un traître qui vous a abandonnée pour se sauver. Il a méprisé son honneur et sa famille pour se préserver. Il s’en était bien tiré, finalement, puisqu’il avait disparu dans la nature. Pour quoi faire ensuite ? Fomenter une rébellion ? Il était trop tôt pour le dire. J’ignore ce qu'il a prévu, et j'ignore également si les Astres vous auraient réservé un mariage heureux avec votre frère ainé. Peut-être gardera-t-il des vues sur la Couronne car, vu les circonstances, je doute qu'il respecte Tensai et inversément. Ce qui est certain, dans l'immédiat, c’est que votre union avec votre futur époux pourra autant être source de bonne fortune que l’inverse. A dire que vous serez heureuse, je ne peux vous le promettre. Mais Tensai ne pourra gérer tout seul le royaume sous peine de le voir s’écrouler, et c'est là que vous entrez en jeu. Il est assurément un bon commandant, mais il peut sans doute moins gérer des problèmes… qui requièrent patience et délicatesse. Par exemple, Zéphyr ne le voit absolument pas gérer la paperasse administrative. Il ne le voit pas non plus écouter des heures durant les doléances du peuple. Le Drakyn est un homme d’action, pas un fonctionnaire qui sait rester assis sur un trône une journée durant. Je crois qu’il vous faudra pallier aux manquements de votre futur époux, car, même s’il veut s’emparer du trône, il ne connaît pas vraiment la politique et le monde sournois de la noblesse. C’est un barbare qui a tout saisi par la force de ses actes et de sa volonté, il ne connaît donc pas toujours la subtilité du jeu des trônes. L’accompagner dans les prochains jours de votre mariage pourrait vous donner l’occasion de vous connaître, d’apprendre vos caractères respectifs. Vous verrez tout de suite quel domaine il gère mieux et quelles affaires correspondront plutôt à votre tempérament et à vos capacités.
Quant à gagner le cœur de son roi… Zéphyr la jauge un instant alors qu’il aimerait peut-être, pour l’espace d’une seconde, entrevoir le futur afin de mieux lui répondre.
- De mon point de vue ? Oui, évidemment, vous en êtes capable. Pas parce que vous êtes une Draknys, mais parce que vous pensez avant tout à votre peuple. Prouvez-lui que vous avez votre propre personnalité, une personnalité différente de celle de votre frère. Qu’en vous se cache le feu du Reike, un feu qui ne s’éteint jamais, et qui ne se soumet à rien ni à personne. Pas même à lui, en vérité. Vous serez son épouse, pas son esclave attitrée. Une légère idée naît dans son esprit à ses paroles et il reprend. Peut-être que vous pourriez lui proposer comme premier décret vos projets sur l’esclavage. C’est osé, je l’avoue. Mais même si ça ne se fera pas un jour, en parler de vive voix vous donnerait déjà une première matière à traiter concernant votre royaume. Un sourire très mince apparaît sur son visage quand Ayshara lui avoue son ignorance quand aux goûts masculins de Tensai. Que je sache, il n’a pris aucune femme ni aucune épouse dans son lit durant toute la Conquête. Et avant, je doute qu’il y ait porté grand intérêt. Il y a peut-être un espoir que seule vous n'attiriez son attention, Princesse.
Zéphyr marque un léger silence avant de reprendre.
- Vous connaissez les rites de votre peuple, ainsi que ses lois et ses mœurs. Est-ce que vous voulez répéter ou revoir certaines actions que vous devriez réaliser demain lors de votre Altesse ? Il n’y a personne ici, sinon moi, et si je sais écouter, je sais aussi très bien me taire sur ce que j’entends et ce que je vois.
Parfois, mieux vaut-il se projeter avant d’être sous le feu des projecteurs, pour évacuer son stress et sa nervosité grandissante.
- Comptez-vous offrir un présent symbolique à votre époux ?
- Votre détermination vous honore, Princesse. Zéphyr le pense vraiment alors qu’il songe à la noblesse hypocrite qui attend de voir comment le vent va tourner. Une fois sur le trône, beaucoup chercheront à vous utiliser. Pour gagner des faveurs. Pour obtenir quelques pardons royaux. Pour jouir du Trésor et des richesses de la Couronne également. Il va vous falloir beaucoup d’abnégation et de fermeté pour garder ces maître-mots en tête. Servir et protéger... Ce sont des buts nobles, qu’il est toujours plus difficile d’appliquer dans la réalité. Un silence s’établit alors que Zéphyr réfléchit quelques secondes. Peut-être vous faudra-t-il, en concertation avec votre époux, remodeler les Membres de la Main. Afin que vous soyez entouré de gens qui ont votre confiance mutuelle et avec qui vous pourrez travailler sans apriori et sans crainte. Il n’entendait pas par-là que les précédents membres étaient des imbéciles, loin de là. Mais les parents d’Ayshara étaient différents de leur fille, et son union avec l’homme-dragon allait changer la face de l’Empire. Autant que les souverains s’entourent de sujets loyaux, d’autant que de telles décisions affecterait le paysage politique du Reike. Quant à Vaenys… Il est compliqué de prendre position sur le sujet.
Le prince-héritier, le prince déchu, même, est une énigme pour Zéphyr. L’homme au sang royal s’est depuis toujours emmuré dans une forteresse, et bien peu sont ceux qui ont obtenu sa confiance au palais. L’espion ne fait pas partie de ses proches – ce qui, au demeurant, ne le dérange guère – mais il sait de source sûre que le fuyard a gardé pendant des années un œil sur sa sœur. A dire qu’il a de l’affection pour elle… Là encore, c’est une question délicate. Et le guerrier ne prétendra pas qu’il sait répondre à cette zone d’ombre.
– Votre frère et Tensai sont différents. Là où Tensai préconise l’honneur, le combat, la fierté typiquement reikoise, Vaenys, dans son arrogance et son désir de survivre, a préféré la fuite et la lâcheté. Il vous a vendue… Et les choses se sont faites de manière si précipitée qu'on ne peut voir votre frère que comme un traître qui vous a abandonnée pour se sauver. Il a méprisé son honneur et sa famille pour se préserver. Il s’en était bien tiré, finalement, puisqu’il avait disparu dans la nature. Pour quoi faire ensuite ? Fomenter une rébellion ? Il était trop tôt pour le dire. J’ignore ce qu'il a prévu, et j'ignore également si les Astres vous auraient réservé un mariage heureux avec votre frère ainé. Peut-être gardera-t-il des vues sur la Couronne car, vu les circonstances, je doute qu'il respecte Tensai et inversément. Ce qui est certain, dans l'immédiat, c’est que votre union avec votre futur époux pourra autant être source de bonne fortune que l’inverse. A dire que vous serez heureuse, je ne peux vous le promettre. Mais Tensai ne pourra gérer tout seul le royaume sous peine de le voir s’écrouler, et c'est là que vous entrez en jeu. Il est assurément un bon commandant, mais il peut sans doute moins gérer des problèmes… qui requièrent patience et délicatesse. Par exemple, Zéphyr ne le voit absolument pas gérer la paperasse administrative. Il ne le voit pas non plus écouter des heures durant les doléances du peuple. Le Drakyn est un homme d’action, pas un fonctionnaire qui sait rester assis sur un trône une journée durant. Je crois qu’il vous faudra pallier aux manquements de votre futur époux, car, même s’il veut s’emparer du trône, il ne connaît pas vraiment la politique et le monde sournois de la noblesse. C’est un barbare qui a tout saisi par la force de ses actes et de sa volonté, il ne connaît donc pas toujours la subtilité du jeu des trônes. L’accompagner dans les prochains jours de votre mariage pourrait vous donner l’occasion de vous connaître, d’apprendre vos caractères respectifs. Vous verrez tout de suite quel domaine il gère mieux et quelles affaires correspondront plutôt à votre tempérament et à vos capacités.
Quant à gagner le cœur de son roi… Zéphyr la jauge un instant alors qu’il aimerait peut-être, pour l’espace d’une seconde, entrevoir le futur afin de mieux lui répondre.
- De mon point de vue ? Oui, évidemment, vous en êtes capable. Pas parce que vous êtes une Draknys, mais parce que vous pensez avant tout à votre peuple. Prouvez-lui que vous avez votre propre personnalité, une personnalité différente de celle de votre frère. Qu’en vous se cache le feu du Reike, un feu qui ne s’éteint jamais, et qui ne se soumet à rien ni à personne. Pas même à lui, en vérité. Vous serez son épouse, pas son esclave attitrée. Une légère idée naît dans son esprit à ses paroles et il reprend. Peut-être que vous pourriez lui proposer comme premier décret vos projets sur l’esclavage. C’est osé, je l’avoue. Mais même si ça ne se fera pas un jour, en parler de vive voix vous donnerait déjà une première matière à traiter concernant votre royaume. Un sourire très mince apparaît sur son visage quand Ayshara lui avoue son ignorance quand aux goûts masculins de Tensai. Que je sache, il n’a pris aucune femme ni aucune épouse dans son lit durant toute la Conquête. Et avant, je doute qu’il y ait porté grand intérêt. Il y a peut-être un espoir que seule vous n'attiriez son attention, Princesse.
Zéphyr marque un léger silence avant de reprendre.
- Vous connaissez les rites de votre peuple, ainsi que ses lois et ses mœurs. Est-ce que vous voulez répéter ou revoir certaines actions que vous devriez réaliser demain lors de votre Altesse ? Il n’y a personne ici, sinon moi, et si je sais écouter, je sais aussi très bien me taire sur ce que j’entends et ce que je vois.
Parfois, mieux vaut-il se projeter avant d’être sous le feu des projecteurs, pour évacuer son stress et sa nervosité grandissante.
- Comptez-vous offrir un présent symbolique à votre époux ?
Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen
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Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Consciencieuse, Ayshara observa le visage de l'espion, scrutant la moindre lueur d'espoir dans ses paroles avisées. Zéphyr lui semblait être un individu doté d'une intelligence et d'une sagesse indéniable, survivant à des situations qui auraient mis fin à la carrière de n'importe quel autre informateur. Rien que pour cela, il méritait le plus grand des respects et la meilleure des considérations possibles. En ces temps incertains et troublés où peu de gens se montraient véritablement dignes de confiance, la future souveraine appréciait sa présence plutôt rassurante, bien qu'elle ne soit sûre de rien. L'avenir lui réservait des surprises... De grosses surprises. Si seulement elle savait. Si seulement elle maîtrisait des pouvoirs de divination !
Un paquet d'informations et de scénarios différents déferlaient à l'intérieur de sa tête de préadulte inexpérimentée. En dépit de son tempérament placide, la promise de Tensai luttait afin de garder les pieds sur terre. Un unique faux pas serait suffisant pour lui faire perdre les pédales, à vrai dire. Fragile, sa santé mentale tenait à peu de choses, s'agrippant désespérément à cette lumière, à ces souhaits de jours plus radieux. À cette responsabilité, ce pacte, antique qui l'incombait, celui de la préservation et de la protection de son peuple bien-aimé. Les temps oisifs où la princesse pouvait s'autoriser à jouer à l'ado rebelle se croyant au-dessus des lois lui paraissaient si lointains... Alors que ce n'était qu'hier.
Déterminée à accomplir son devoir divin, même si cela signifiait de se marier avec un homme dont elle ne connaissait pas grand-chose hormis sa violence et son sens de l'honneur, la belle aux cheveux de lune comptait ne pas se laisser écraser par la pression qui pesait actuellement sur ses frêles épaules. La quiétude de millions de reikois dépendait de cette union. Malgré toutes les richesses et les promesses de pouvoir qui l'attendaient en se conjuguant avec Lui, elle éprouvait une appréhension inarrêtable à l'idée de s'unir à cet étranger ayant rassemblé sous sa bannière d'innombrables tribus nomades du désert brûlant et du nord glacé. Elle redoutait les conséquences de cette alliance avec un homme aussi puissant et brutal, dont la réputation de cruauté et de domination n'était plus à prouver. Un mélange de peur et d'excitation grouillait en elle.
La vosdraak, jeune et parfois naïve, se doutait bien que les bourgeois les plus fourbes du royaume n'hésiteraient pas à essayer de la manipuler et à jouer de son manque d'expérience ainsi que de sa situation de "solitude" afin d'obtenir des passe-droits. Au final, peut-être que son véritable ennemi ne serait pas ce Ryssen, mais plutôt ces gens malicieux qui tenteraient de profiter du chaos ambiant pour servir leurs intérêts personnels et semer la discorde chez les vulnérables. À quel but ? Goûter à une bouchée éphémère de pouvoir ?
- Une fois sur le trône, vos conseils me seront d'une précieuse utilité, Sir Zoldyck. J'espère que je vous aurai à mes côtés pendant encore longtemps. Avoua-t-elle d'une profonde sincérité. Je suis parfaitement consciente que mon futur rôle sera exigeant, et que ce nouveau pouvoir attirera malheureusement les opportunistes. En tant que reine, je deviendrai la gardienne des intérêts de mon peuple, et je suis prête à prendre les décisions difficiles qui s'imposent pour le bien commun. Quitte à y laisser un peu de moi-même. Parée, oui, elle l'était. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Personne ne savait vraiment ce qui se passerait lorsqu'elle arborerait une couronne régalienne et qu'une tonne de dossiers délicats lui tomberait dessus tel un ouragan. Entre la théorie et la pratique en condition réelle, il y avait souvent un monde de différences. Dire de beaux mots, c'était archi facile. Mais agir, ça, beaucoup moins. Saurait-elle rester fidèle à ses nobles convictions ? En ce qui a trait à la composition de la Main, je suis ouverte à toutes les suggestions qui pourraient améliorer l'efficacité de notre gouvernement. Je demeure persuadée que cette confiance mutuelle dont vous me parlez se veut essentielle à la perpétuation d'une collaboration optimale, et je serai heureuse de travailler avec... Elle marqua une pause de trois secondes, comme si elle tentait d'accepter les deux mots suivants. mon époux pour nommer des personnes compétentes, intègres et dignes.
La suite des propos du Maître-espion fit tressaillir légèrement la demoiselle, qui s'attendait à tout sauf à ce qu'elle venait d'entendre. Son cœur s'accéléra tandis qu'elle écoutait attentivement chaque parole prononcée. Pourquoi était-elle chamboulée à ce point ? Parce que Ayshara n'avait jamais envisagé la possibilité qu'un roi ne possède que très peu de notions concernant la régence d'un État. À ses yeux, cela paraissait évident que la gouvernance s'accompagnait d'une rude administration. Être suzerain signifiait bien plus que de dicter des ordres à tout va ! Il fallait gérer et s'occuper de tous les petits problèmes chiants. L'héritière des Draknys se demandait quelles implications la méconnaissance de ce Tensai aurait sur sa propre mission, et si elle devrait ajuster sa stratégie en conséquence... Bon, au moins, l'homme-dragon ne lui mentirait pas, contrairement à Vaenys.
En fin de compte, la tâche se révélait plus laborieuse que prévu.
Un sourire timide illumina toutefois son visage de porcelaine lorsque l'espion mentionna sa capacité à séduire. Elle fut aussi agréablement surprise d'apprendre que le Conquérant entretenait une certaine vertu intime. Ici, parmi la noblesse, on racontait que les barbares se plaisaient à baiser tout ce qui possédait un orifice... Tensai n'était donc pas de ceux-là. Heureusement ! Par le passé, les histoires de lit avaient presque coûté la légitimité de la lignée des Draknys; il serait dommage de répéter de telles erreurs absurdes. Et de toute façon, seuls les faibles ne savaient retenir leurs pulsions. La jeune femme croyait aux valeurs du mariage et de la fidélité, pas aux aventures d'un soir.
- En effet, cela me paraît intrépide d'évoquer mes projets de réforme aussi tôt, mais cette idée m'enchante ! S'exclama-t-elle avec vivacité. Pensez-vous qu'il détient les faveurs de familles esclavagistes dans sa botte ? Jusqu'à preuve du contraire, il n'est pas exclu que certaines d'entre elles aient contribué financièrement à ses campagnes militaires lors de sa conquête. Nous savons que la barbarie et les guerres profitent énormément à ce genre d'activité.
Inopinément, le comportement de Zéphyr envers elle s'avérait très avenant, allant même jusqu'à lui proposer de pratiquer des rites de mariage reikois et ensuite de lui garantir confidentialité. Ces charmantes offres embellissaient l'humeur de la reine en devenir qui se sentait maintenant moins isolée. Bien que ce geste soit empreint de bonnes intentions, elle ne pouvait s'empêcher d'être dubitative quant à la véritable motivation de son conseiller. Avait-il un agenda secret ou agissait-il de façon sincère ? Récemment trahie et vendue par son ainé, il était normal que cette question la taraude.
- Vous êtes un homme fort bien généreux, très cher. Dit-elle d'un air amusé. Toute ma vie, on m'a préparé au mariage et à devenir cette charmante épouse parfaite.. Sa condition misérable la faisait presque rire. Entre un Vaenys potentiellement abusif et un sanguinaire Tensai, Ayshara pouvait se considérer chanceuse d'être promise à ces mecs au grand cœur ! Qui serait le prochain ? Le titan de la mort, X'o-rath ? À votre avis, notre roi a-t-il appris nos rites ancestraux ? D'une démarche aérienne, la princesse descendit les escaliers, ses pas légers et élégants résonnant à peine dans la petite chapelle. Elle s’approcha de l'Oreille avec grâce et beauté, le dévisageant de ses améthystes vives et pénétrantes qui reflétaient sa fougue d'esprit. D'après vos propos, il ne semble pas être une personne avide de biens matériels. Outre ma vertu, je crains de ne pas avoir prévu de cadeau à lui offrir. Que me suggérez-vous ?
Telle une invitation, la dragonne convia le Maître-espion à s'avancer, tendant une main minutieusement manucurée.
- Il existe un rituel ancien et sacré que nous pourrions pratiquer. Ce dernier est destiné à renforcer les liens entre deux êtres, quels qu'ils soient. La future reine réfléchit quelques instants, puis reprit : Cependant, il est important de noter que ce rituel s'avère extrêmement puissant et qu'il requiert une grande concentration ainsi qu'un état d'esprit particulier pour être mené à bien. Peu d'hommes en ce monde maîtrisent cet art. Informa-t-elle de manière faussement grave, peinant à camoufler sa prochaine annonce. Il s'agit de la valse.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Quand la future Impératrice lui déclare qu’elle espère l’avoir encore longtemps à ses côtés, un sourire conciliant apparaît sur les lèvres du maître-espion.
- Je ne compte pas disparaître, votre Altesse, à moins d’une mauvaise surprise de la part du destin. Mais jusque-là, je m’en suis bien sorti et je compte bien faire en sorte que ça continue ainsi.
Au moins, Ayshara a une forte résolution, et elle en aura besoin pour braver le futur qui l’attend. Son couronnement, la gestion d’un Empire, et puis, plus tard, la naissance d’un dragon, ne seront pas une mince affaire pour la jeune femme. Aussi, plus elle sera déterminée, plus elle pourra ne pas ployer sous le fardeau que la Couronne lui imposera. Quant à collaborer avec Tensai, il faut que cela se fasse au plus vite, mais il faut rester réaliste, cela ne se fera pas en un jour non plus.
La Voosdrak semble en tout cas enchantée à l’idée de présenter ses projets de réforme à son promis et elle lui demande bientôt comment se positionnent les esclavagistes à l’égard de Tensai.
- Les marchands d’esclaves ont probablement bien compris que ce n’est pas le statut qui est important pour leur nouveau roi. Qu’on soit un mendiant ou un noble, ce qui compte pour lui n’est pas notre naissance ou nos titres, mais bien ce que l’on fait, ce que l’on réalise par des actes. Zéphyr réfléchit avant de continuer. Les esclavagistes sont donc... Prudents. Peut-être ont-ils un apriori positif envers votre mari, car les batailles font toujours des prisonniers de guerre, qui peuvent se retrouver dans les filets de l’esclavage. De plus, j’ai entendu dire que, dans le passé, Tensai a déjà capturé et vendu des esclave. Cela doit sûrement se savoir au sein de leurs réseaux. Mais votre époux était alors un simple barbare, un inconnu dans le Sekai. A présent, il va avoir d’autres responsabilités et cela peut changer pas mal de choses. En ce qui le concerne, je ne dirais pas qu’il est pour ou contre ce trafic. Il est plutôt neutre, indifférent. Sans doute que, s’il rencontrait un esclave exceptionnel au combat, il déciderait de l’affranchir pour qu’il fasse ses preuves et utilise sa vie avec honneur, sur le champ de bataille. Mais il est également probable que, s’il y avait des poltrons dans ses rangs, il n’aurait pas de remords à le sanctionner ses soldats en les réduisant à moins que rien jusqu’à ce qu’ils se rachètent en conséquence.
S’il ne les tue pas avant, mais Zéphyr a le bon sens de taire ce dernier point.
- S’il est bien “indifférent” sur ce sujet comme je le pense, peut-être tendra-t-il à rejoindre votre point de vue si vous lui présentez de bons arguments.
L’espion hausse ensuite un sourcil alors que la Princesse lui déclare qu’il est un homme généreux. Un rictus apparaît même légèrement sur son visage. Ah bon ? A ses yeux, il est avant tout pragmatique. A prôner l’efficacité plutôt que les mièvreries et le sentimentaliste. Mais il est vrai également que l’homme essaie d’aider la sœur de Vaenys comme il le peut. Cela dit, si la demoiselle a été préparée toute sa vie durant à être l’épouse de son frère… Et si elle sait donc déjà tout ce qu’elle doit faire, cela l’arrange bien. Cela l’arrange même beaucoup, parce que le Reikois n’est pas destiné à être un chaperon. Ces histoires de fille et tous les détails qui vont avec, bon. Il les laisse aux filles quoi.
- Pour être parfaitement honnête, si vous savez tout ce que vous devez faire demain, j’en serai également heureux. Je crains que je ne me sois jamais intéressé aux mariages. Alors imaginez un mariage royal… J’ai déjà analysé où positionner la sécurité bien sûr. Mais en termes de conseiller pour la cérémonie-même, avec tous les symboles que ça implique et les gestes que vous devrez faire… Zéphyr hausse les épaules. Je risque plutôt de vous rassurer pour le principe, en vous donnant mon avis, si vous avez un doute, mais je ne suis pas un expert, loin s’en faut. Vos dames de compagnie seraient certainement de meilleur aloi pour ce genre de choses. Est-il trop sincère, c’est dur à dire. Mais d’autre part, l’espion est persuadé que, s’il ment à Ayshara, ou s’il étouffe son honnêteté, cela nuira à ses relations futures avec l’Impératrice. Et puis, mine de rien, ça montre simplement qui il est. Un homme comme tant d’autres, qui n’aiment pas s’embarrasser de fioritures inutiles – en tout cas pour certains sujets. Théoriquement, des conseillers sont venus voir votre futur époux pour le briefer sur la cérémonie. Est-ce qu’il les a vraiment écouté, ça, c’est une autre paire de manche. Un sourire presqu’amusé et compatissant jaillit sur les lèvres de Zéphyr en pensant aux prêtres et aux pauvres âmes qui ont dû expliquer tout ce qu’il se passerait demain au barbare. Accéder à la royauté par le mariage est très important dans le Reike, donc je pense qu’il se pliera aux « règles » qu’on lui donnera. Cela dit… Rien n’est jamais figé lors d’une cérémonie. Libre à vous d’imposer votre propre marque lors de votre mariage, si vous vous rendez compte qu’il faut faire les choses autrement. Le prêtre… N’aura d’autres choix que de vous suivre. C’est vous, les nouveaux souverains du Reike, après tout. Evidemment, il fallait respecter les grandes lignes de la tradition, mais Ayshara n’était pas sotte, elle le savait pertinemment. Quant au cadeau symbolique, il était vrai que Tensai n’était pas avide de biens matériel, mais c’était aussi un grand combattant. Forger une épée unique requiert trop de temps, sachant que la cérémonie est demain. C’est trop court aussi pour façonner une armure… Et cette dernière ne lui serait de toute façon pas utile, puisque votre futur époux sait combattre avec des protections moindres. On pourrait évidemment sortir dans les plus grands magasins de la capitale, mais une sortie à un moment pareil ne me paraît pas censé. Dans son cas, un objet simple pourrait suffire. Pourquoi pas un pendentif qui vous tienne à cœur, ou même un ruban qui lui permette d’attacher ses cheveux ? C’est peu cher payé, vous diront les nobles, mais ça pourrait l’accompagner partout. Puis, vous aurez toujours l’occasion de lui offrir des présents plus onéreux à l’avenir.
Pendant qu’il parlait, la Princesse était descendue vers lui et l’avait rejoint. Sa beauté, évidemment, était frappante et se voyait encore davantage quand on était près d’elle. Même sa fatigue ne pouvait masquer ses magnifiques yeux améthyste, sa peau d’ivoire, et sa belle chevelure argentée. Lorsque la soeur de Vaenys lui tendit le bras, l’espion s’approcha doucement jusqu’à elle, alors qu’il l’écoutait d’un air intrigué. Un rituel ancien et sacré ? Qui demandait en plus une grande concentration ? Le Reikois se demanda un instant de quoi elle parlait et, curieux, il la laissa continuer à son aise. Lorsqu’elle conclut, sur un ton faussement grave et dramatique, une expression abasourdie passa un instant sur le regard de Zéphyr, qui valut certainement son pesant d’or. Puis, bien contre lui, l’homme laissa échapper un petit rire, qui ironiquement détendit quand même l’atmosphère.
- La valse ? Je dois reconnaître que je m’attendais à tout sauf à ça. J’imaginais déjà un rituel magique, qui demande l’intervention d’objets enchantés. Le sabreur secoua la tête, comme pour signifier sa bêtise, puis il sourit plus largement. Décidément, vous arrivez à me surprendre Princesse. Mais si vous aimez danser pourquoi pas ? J’espère juste que votre époux sait dans quoi vous comptez l’engager. Je ne suis pas sûr qu’il soit prêt, mais… Lui aussi ça pourrait lui plaire, qui sait ? Le combat en soi-même est déjà une danse, vous pouvez toujours lui en faire découvrir un autre aspect que ce qu’il connaît déjà. Délicatement, il saisit la main que son interlocutrice lui avait tendue et il fait quelques pas en compagnie de la demoiselle. Si vous voulez répéter, il n’y aura pas de musiques par contre. Même si ça peut toujours s’arranger. Je peux toujours mander les musiciens via un clone. Je suis sûr qu'eux aussi ont leurs lot de tracas. Une autre question traverse fugacement son esprit, et il hésite à la poser. Vous avez pu décider de quelques ajustements, par exemple vos demoiselles d’honneur ? Qui vous accompagnera jusqu’à l’autel ?
- Je ne compte pas disparaître, votre Altesse, à moins d’une mauvaise surprise de la part du destin. Mais jusque-là, je m’en suis bien sorti et je compte bien faire en sorte que ça continue ainsi.
Au moins, Ayshara a une forte résolution, et elle en aura besoin pour braver le futur qui l’attend. Son couronnement, la gestion d’un Empire, et puis, plus tard, la naissance d’un dragon, ne seront pas une mince affaire pour la jeune femme. Aussi, plus elle sera déterminée, plus elle pourra ne pas ployer sous le fardeau que la Couronne lui imposera. Quant à collaborer avec Tensai, il faut que cela se fasse au plus vite, mais il faut rester réaliste, cela ne se fera pas en un jour non plus.
La Voosdrak semble en tout cas enchantée à l’idée de présenter ses projets de réforme à son promis et elle lui demande bientôt comment se positionnent les esclavagistes à l’égard de Tensai.
- Les marchands d’esclaves ont probablement bien compris que ce n’est pas le statut qui est important pour leur nouveau roi. Qu’on soit un mendiant ou un noble, ce qui compte pour lui n’est pas notre naissance ou nos titres, mais bien ce que l’on fait, ce que l’on réalise par des actes. Zéphyr réfléchit avant de continuer. Les esclavagistes sont donc... Prudents. Peut-être ont-ils un apriori positif envers votre mari, car les batailles font toujours des prisonniers de guerre, qui peuvent se retrouver dans les filets de l’esclavage. De plus, j’ai entendu dire que, dans le passé, Tensai a déjà capturé et vendu des esclave. Cela doit sûrement se savoir au sein de leurs réseaux. Mais votre époux était alors un simple barbare, un inconnu dans le Sekai. A présent, il va avoir d’autres responsabilités et cela peut changer pas mal de choses. En ce qui le concerne, je ne dirais pas qu’il est pour ou contre ce trafic. Il est plutôt neutre, indifférent. Sans doute que, s’il rencontrait un esclave exceptionnel au combat, il déciderait de l’affranchir pour qu’il fasse ses preuves et utilise sa vie avec honneur, sur le champ de bataille. Mais il est également probable que, s’il y avait des poltrons dans ses rangs, il n’aurait pas de remords à le sanctionner ses soldats en les réduisant à moins que rien jusqu’à ce qu’ils se rachètent en conséquence.
S’il ne les tue pas avant, mais Zéphyr a le bon sens de taire ce dernier point.
- S’il est bien “indifférent” sur ce sujet comme je le pense, peut-être tendra-t-il à rejoindre votre point de vue si vous lui présentez de bons arguments.
L’espion hausse ensuite un sourcil alors que la Princesse lui déclare qu’il est un homme généreux. Un rictus apparaît même légèrement sur son visage. Ah bon ? A ses yeux, il est avant tout pragmatique. A prôner l’efficacité plutôt que les mièvreries et le sentimentaliste. Mais il est vrai également que l’homme essaie d’aider la sœur de Vaenys comme il le peut. Cela dit, si la demoiselle a été préparée toute sa vie durant à être l’épouse de son frère… Et si elle sait donc déjà tout ce qu’elle doit faire, cela l’arrange bien. Cela l’arrange même beaucoup, parce que le Reikois n’est pas destiné à être un chaperon. Ces histoires de fille et tous les détails qui vont avec, bon. Il les laisse aux filles quoi.
- Pour être parfaitement honnête, si vous savez tout ce que vous devez faire demain, j’en serai également heureux. Je crains que je ne me sois jamais intéressé aux mariages. Alors imaginez un mariage royal… J’ai déjà analysé où positionner la sécurité bien sûr. Mais en termes de conseiller pour la cérémonie-même, avec tous les symboles que ça implique et les gestes que vous devrez faire… Zéphyr hausse les épaules. Je risque plutôt de vous rassurer pour le principe, en vous donnant mon avis, si vous avez un doute, mais je ne suis pas un expert, loin s’en faut. Vos dames de compagnie seraient certainement de meilleur aloi pour ce genre de choses. Est-il trop sincère, c’est dur à dire. Mais d’autre part, l’espion est persuadé que, s’il ment à Ayshara, ou s’il étouffe son honnêteté, cela nuira à ses relations futures avec l’Impératrice. Et puis, mine de rien, ça montre simplement qui il est. Un homme comme tant d’autres, qui n’aiment pas s’embarrasser de fioritures inutiles – en tout cas pour certains sujets. Théoriquement, des conseillers sont venus voir votre futur époux pour le briefer sur la cérémonie. Est-ce qu’il les a vraiment écouté, ça, c’est une autre paire de manche. Un sourire presqu’amusé et compatissant jaillit sur les lèvres de Zéphyr en pensant aux prêtres et aux pauvres âmes qui ont dû expliquer tout ce qu’il se passerait demain au barbare. Accéder à la royauté par le mariage est très important dans le Reike, donc je pense qu’il se pliera aux « règles » qu’on lui donnera. Cela dit… Rien n’est jamais figé lors d’une cérémonie. Libre à vous d’imposer votre propre marque lors de votre mariage, si vous vous rendez compte qu’il faut faire les choses autrement. Le prêtre… N’aura d’autres choix que de vous suivre. C’est vous, les nouveaux souverains du Reike, après tout. Evidemment, il fallait respecter les grandes lignes de la tradition, mais Ayshara n’était pas sotte, elle le savait pertinemment. Quant au cadeau symbolique, il était vrai que Tensai n’était pas avide de biens matériel, mais c’était aussi un grand combattant. Forger une épée unique requiert trop de temps, sachant que la cérémonie est demain. C’est trop court aussi pour façonner une armure… Et cette dernière ne lui serait de toute façon pas utile, puisque votre futur époux sait combattre avec des protections moindres. On pourrait évidemment sortir dans les plus grands magasins de la capitale, mais une sortie à un moment pareil ne me paraît pas censé. Dans son cas, un objet simple pourrait suffire. Pourquoi pas un pendentif qui vous tienne à cœur, ou même un ruban qui lui permette d’attacher ses cheveux ? C’est peu cher payé, vous diront les nobles, mais ça pourrait l’accompagner partout. Puis, vous aurez toujours l’occasion de lui offrir des présents plus onéreux à l’avenir.
Pendant qu’il parlait, la Princesse était descendue vers lui et l’avait rejoint. Sa beauté, évidemment, était frappante et se voyait encore davantage quand on était près d’elle. Même sa fatigue ne pouvait masquer ses magnifiques yeux améthyste, sa peau d’ivoire, et sa belle chevelure argentée. Lorsque la soeur de Vaenys lui tendit le bras, l’espion s’approcha doucement jusqu’à elle, alors qu’il l’écoutait d’un air intrigué. Un rituel ancien et sacré ? Qui demandait en plus une grande concentration ? Le Reikois se demanda un instant de quoi elle parlait et, curieux, il la laissa continuer à son aise. Lorsqu’elle conclut, sur un ton faussement grave et dramatique, une expression abasourdie passa un instant sur le regard de Zéphyr, qui valut certainement son pesant d’or. Puis, bien contre lui, l’homme laissa échapper un petit rire, qui ironiquement détendit quand même l’atmosphère.
- La valse ? Je dois reconnaître que je m’attendais à tout sauf à ça. J’imaginais déjà un rituel magique, qui demande l’intervention d’objets enchantés. Le sabreur secoua la tête, comme pour signifier sa bêtise, puis il sourit plus largement. Décidément, vous arrivez à me surprendre Princesse. Mais si vous aimez danser pourquoi pas ? J’espère juste que votre époux sait dans quoi vous comptez l’engager. Je ne suis pas sûr qu’il soit prêt, mais… Lui aussi ça pourrait lui plaire, qui sait ? Le combat en soi-même est déjà une danse, vous pouvez toujours lui en faire découvrir un autre aspect que ce qu’il connaît déjà. Délicatement, il saisit la main que son interlocutrice lui avait tendue et il fait quelques pas en compagnie de la demoiselle. Si vous voulez répéter, il n’y aura pas de musiques par contre. Même si ça peut toujours s’arranger. Je peux toujours mander les musiciens via un clone. Je suis sûr qu'eux aussi ont leurs lot de tracas. Une autre question traverse fugacement son esprit, et il hésite à la poser. Vous avez pu décider de quelques ajustements, par exemple vos demoiselles d’honneur ? Qui vous accompagnera jusqu’à l’autel ?
Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen
Messages : 641
crédits : 7066
crédits : 7066
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Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Ayshara fixa intensément le maître-espion, ses yeux améthyste brillant d'une lueur à la fois douce et sincère, captivant quiconque oserait croiser son regard. Chaque nuance de sa voix révélait un aspect de sa personnalité : l'assurance qui émanait de lui comme une armure invisible, mais également cette subtile pointe d’humour, presque insaisissable, qui dévoilait la légèreté avec laquelle il semblait se jouer des caprices du destin. À travers les tonalités de ses mots, la future monarque de la nation du désert percevait aussi le récit d’une existence marquée par des défis incessants, des dangers imminents et des intrigues palpitantes que Zéphyr avait habilement navigués jusqu'à maintenant. Elle avait entendu les murmures, les histoires de cet homme énigmatique qui s'était soustrait des griffes de la mort à maintes reprises. Et pourtant, devant elle, il se tenait droit, tel un chêne, une détermination sans faille l'habitant. La demoiselle ne put s'empêcher de laisser échapper un sourire tendre, teinté de gratitude, témoignant de l'immense respect qu'elle ressentait pour lui. Car oui, c'était réconfortant, en ces temps d'incertitude, d’être au fait qu'elle pouvait s'appuyer sur au moins une personne.
- Je suis heureuse de l'entendre, Sir Zoldyck. Dans un contexte où tout peut changer en un instant, savoir que je peux compter sur votre présence à mes côtés est d'une valeur inestimable. Elle fit une pause, regardant autour d'eux. Le poids de la couronne à venir semblait peser lourd sur ses frêles épaules, malgré tous les filtres qu'elle s'imposait. Je me doute bien des dangers qui nous guettent... ainsi que des trahisons potentielles. Toutefois, avec des personnes comme vous à ma disposition, je me sens prête à affronter l'avenir.
Ceci étant dit, toutes ces informations concernant Tensai et les esclavagistes ne lui paraissaient pas si nouvelles que ça. Cependant, les entendre ainsi énoncées à voix haute apportait une autre dimension à sa réalité.
- Je comprends que mon futur époux, par son passé, ait pu avoir des interactions avec ces trafiquants d'êtres vivants. Bien que je sois au courant des complexités du monde dans lequel nous subsistons, je ne peux tolérer l'indifférence face à une pratique aussi abjecte que l’asservissement. Elle continua, passionnée, ses prunelles fixées vers l'horizon. Je reconnais la vertu du mérite, de l'honneur et de la persévérance. Si Tensai choisit d'affranchir un esclave pour sa vaillance, c'est un geste louable... Mais réduire quelqu'un à l'esclavage à cause d'un manque de courage ? Le courage n'est pas une valeur innée. Il se construit, se façonne à travers les épreuves et les expériences de la vie. Un homme peut être faible un jour et devenir le plus brave des guerriers le lendemain, si on lui donne la chance de le faire. Elle se stoppa quelques secondes afin de digérer ses propres propos. Je vais parler à notre futur Roi. Reprit-elle. Plutôt que de le pousser à épouser mes croyances, je vise à lui présenter une perspective alternative. Je désire qu'il perçoive l'esclavage non seulement sous un prisme économique ou de valeur intrinsèque, mais surtout comme une profanation de la dignité humaine. S'il est aussi réceptif que vous l'affirmez, il se pourrait alors qu'il soit disposé à revisiter sa position.
Depuis toujours, les pratiques et les symboles honorifiques étaient des éléments à la fois importants et réconfortants aux yeux des petites gens du royaume. Ils voyaient dans ces cérémonies un reflet de la continuité, de l'ordre, et de la stabilité. Le non-respect de ces derniers mettrait, à coup sûr, très à mal la passation du pouvoir. Au cas où le grand drakyn décidait de ne pas suivre à la lettre tous les rites, la princesse devra le soutenir, voire pallier à ses manquements, d'une façon ou d'une autre.
- Nous avons tous des compétences et des passions différentes, et ce n'est pas une honte d'admettre ce que l'on ne sait pas ! S'exclama-t-elle. Cependant, vous avez raison : il ne faut pas simplement reproduire aveuglément les traditions. Bien sûr, elles sont importantes, mais ce mariage doit également refléter ce que nous deviendrons, Tensai et moi. Nous ne sommes pas des marionnettes de la cour, et j'ai envie que notre union s'avère sincère et personnelle... Enfin, autant que possible. La belle à la tignasse d'argent esquissa un rictus en songeant au chef des barbares Ryssen. Haha ! J'imagine déjà les prêtres essayant de lui expliquer nos coutumes de mariage. Je suis presque tentée de réclamer à voir une reconstitution de ça ! Elle ricana doucement, semblant amusée par la tournure de leur conversation improvisée. Un ruban pour attacher ses cheveux ? Oh, mon bon Zéphyr, je me demande s'il serait offensé ou s'il le prendrait avec humour ! Pouvez-vous imaginer Tensai Ryssen, cet illustre conquérant, recevant un ruban de sa tendre future reine devant toute la cour ? Le choc serait... mémorable. Elle s'arrêta de parler, visualisant mentalement la scène, puis poursuivit en adoptant un ton un peu plus solennel. Il y a une certaine beauté dans la simplicité, certes. Un pendentif ou un ruban aurait plus de valeur à ses yeux s'il détenait une signification particulière pour nous deux. Je crois que vous avez raison; une touche personnelle me parait essentielle. Quelque chose qui symbolise notre union, nos promesses et notre avenir ensemble. Les nobles auront leurs opinions, comme toujours, mais à la fin de la journée, ce que nous nous offrons l'un à l'autre reste une affaire privée. Et s'il ne s'agit que d'un ruban, alors qu'il en soit ainsi.
La fameuse requête de la vosdraak ne manqua pas de créer un sentiment de surprise chez l'Oreille. Alors qu'ils débutèrent quelques innocents pas de danse, la princesse se laissa porter par la légèreté de l'action. Les partenaires ondulaient en harmonie, leurs déplacements esquissant des arabesques sophistiquées. La valse, dénuée de mélodie, se transformait en un élégant ballet d'effusions suaves et élancées. Chaque pirouette, chaque revirement, chaque progression se déroulait avec grâce. Et pourtant, il y avait une sorte de spontanéité, une fraîcheur au sein de leur chorégraphie qui la rendait d'autant plus captivante.
- Maître-espion, vous avez cette tendance à vous enfoncer dans les détails, et cela fait de vous l'un des plus fins tacticiens du Reike. Un sourire radieux orna ses lèvres. Parfois, il convient de se livrer pleinement à l'instant présent, en s'affranchissant de tout excès d'analyse. Dit-elle en menant la valse, guidant Zéphyr de son mieux. Notre cher Conquérant n'a peut-être jamais valsé de sa vie. Néanmoins, je pense que cette activité sera un moyen pour lui de comprendre les subtiles nuances de la cour, la façon dont on se déplace, les partenariats qu'on forme, l'équilibre qu'on trouve... Et c'est pourquoi je souhaite que cette valse demeure mémorable. Elle s'immobilisa brièvement, se tenant face à son interlocuteur. Mais pour l'heure, oubliez tout cela. Dansons ! Ils reprirent leurs pas, laissant l'air frais de la chapelle les entourer. Ayshara ajouta : Pour répondre à votre question, j'ai sélectionné soigneusement mes demoiselles d'honneur : il s'agira de quelques amies de longue date qui ont été à mes côtés à travers les épreuves. Elles m'accompagneront jusqu'à l'autel. Quant à la musique, laissez-moi m'en occuper. Je veux que ce soit une surprise ! Elle lui adressa un clin d'œil malicieux, une étincelle frivole dansant au travers de ses royales améthystes. Essayons de ne pas oublier de profiter de ces instants de légèreté, Sir Zoldyck. Car l'avenir, je le crains, sera semé d'embûches...
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Zéphyr se contente de sourire lorsque l’Impératrice lui déclare qu’il est précieux pour elle d’avoir quelqu’un sur lequel s’appuyer en ces temps difficiles. Effectivement, en tant que sujet du Reike, et plus encore en tant qu’espion au service de la Couronne, l’homme sera là pour mettre ses compétences à ses nouveaux souverains. Evidemment, la confiance des uns et des autres sera à construire, les actes et les décisions que chacun prendra contribuera d’ailleurs à créer ou non une osmose entre les membres de la Main et du gouvernement reikois. Mais c’est en ayant aussi une petite pointe d’espérance et d’optimisme qu’on peut continuer à avancer, quel que soit les obstacles mis sur notre route.
- Souvenez-vous également qu’Afosios Smaragdi est à vos côtés pour le meilleur comme pour le pire. L’assassin connait le lien étroit entre le nobliau et la future reine qui lui fait face. Ces deux-là se connaissent depuis longtemps, et à certains égards, il est sans doute vrai qu’Ayshara peut encore plus être elle-même avec son ami de toujours. Plus encore qu’avec Zéphyr, pour être honnête. Je suis sûre que, si vous avez besoin d’une oreille attentive dans le futur, il répondra présent, tout comme moi.
Le sujet dérive ensuite sur Tensai, et Zéphyr l’écoute sans l’interrompre. Ayshara parle de l’esclavage, et c’est un sujet assurément tendu, puisque le barbare n’a jamais vu l’inconvénient de vendre certains hommes à ce trafic par le passé. Mais la belle Vosdraak souhaite en parler à son futur mari, et son interlocuteur hoche subrepticement la tête.
- Peut-être entendra-t-il vos raisons. Peut-être pas tout de suite non plus… Et il est possible que vous deviez le travailler sur le sujet pour que son point de vue évolue. Le bretteur se tait un instant. Sur bien des choses, Tensai était assez brute, son oui était donc généralement un oui, et son non était un non pur et ferme. Cela étant dit, la princesse Draknys avait une finesse qu’il ne possédait pas, et peut-être arriverait-elle donc à des concessions s’ils savaient parler à cœur ouvert, loin des intrigues de la cour et de la bien-pensance reikoise. S’il se rend à vos raisons, valider un décret pourrait donner un premier aperçu de ce que sera votre règne. Ca ne plaira pas à tout le monde, mais cela pourra éventuellement montrer que vous voulez établir votre propre vision sur votre nation. J’espère en tout cas que vous pourrez arriver à un consensus rapidement.
Un sourire effleure fugacement les lèvres du guerrier quand la sœur de Vaenys déclare qu’elle ne veut pas être une marionnette de la cour. Déjà, son caractère s’éveille, et c’est bien : il lui faudra assurément beaucoup de volonté et d’audace pour ne pas se faire dominer par la noblesse ou l’aristocratie. Quant à la cérémonie du mariage… Tensai devra bien passer par là, peu importe ce qu’il pense des traditions du désert. En tous les cas, son interlocutrice adhère à l’idée d’avoir un cadeau qui ait une connotation personnelle, et donc plus de valeur pour les deux époux. Certes, utiliser un ruban pourrait être… choquant pour l’ensemble des invités, voire même pour le Conquérant lui-même, mais la future souveraine pourra toujours opter pour un autre choix si elle a une idée d’ici le lendemain.
Toujours est-il que l’intéressée ne manque pas d’humour. Et voilà que les deux protagonistes font quelques pas de danse. Zéphyr a toujours été habile, bien plus que la plupart de ses pairs, et son agilité naturelle lui permet de voguer avec grâce sur cette salle de danse improvisée. La Princesse, pour sa part, sait aussi danser : c’est un des devoirs qu’on lui a enseigné dans le cadre de sa vie royale. Alors les deux Reikois glissent au sol avec élégance, et l’espion ne peut s’empêcher de remarquer en lui-même que la future souveraine a une pureté et une ingénuité qui lui sont propres. Ses yeux améthystes pétillent de frivolité et de malice tandis que ses cheveux argentés se balancent au rythme de ses pas. Son regard, encore bien jeune, trahit son espoir de façonner un avenir meilleur. En comparaison, le stratège, lui préfère prévoir toujours avoir plusieurs coups d’avance et a sans doute une vision plus sombre, compte-tenu des missions d’espionnage et d’assassinat qu’il doit diriger. Mais la remarque d’Ayshara est de circonstance : il faut parfois savoir profiter de l’instant présent.
- Je m’efforcerai de prendre en compte votre point de vue, votre Altesse. Un sourire espiègle vient d’ailleurs orner ses traits. Même si je crains que je ne retourne rapidement dans mes travers et dans ma traque à ceux qui menacent votre Royaume. Mine de rien, le sabreur se connaît, et il sait que vaincre ses habitudes n’est pas si facile que cela. Vous ne mènerez pas une valse d’une heure, Princesse. Votre danse et votre hégémonie avec votre époux durera des années, je l’espère. Même si les Astres seuls savent combien il sera difficile de gérer Tensai. J’espère que vous sauvez trouver de tels moments de légèreté avec ceux qui vous entourent. Avec votre futur mari en particulier. Il sera important pour le couple royal d’entretenir des moments d’intimité pour renforcer leur lien , leur complicité, et leur amour potentiel. Même si aucune tendresse ne naît de leur union, il leur faudra combattre le monde ensemble, après tout. Entrainant Ayshara dans une arabesque grâcieuse et élégante, qui la font un instant décoller du sol, Zéphyr la repose ensuite délicatement au sol, terminant leur danse qui les a, un bref instant, fait oublier leur souci présent. Vous serez splendide demain, Princesse. Les paroles de Zéphyr sont sincères et il tourne la tête légèrement en direction des portes de la chapelle. Il croit entendre des voix, probablement celles des servantes d’Ayshara, qui recherchent leur maîtresse avant la journée de demain. Je vais vous laisser avant que vos demoiselles ne viennent vous réclamer. Je crois que vous êtes désirée. Un dernier sourire orne les lèvres de l’espion et il s’incline respectueusement, alors qu’il lâche sa future reine et fait un ou deux pas en arrière. N’hésitez pas à faire appel à moi à l’avenir, Altesse.
L’homme attend bien sûr sa réponse avant de prendre congé, puis il s’esquivera dans les longs couloirs du palais.
L'avenir peut sembler incertain, en ces temps troublés.
Mais ce qui est sûr, c'est que demain commencera un nouveau règne pour le Reike.
- Souvenez-vous également qu’Afosios Smaragdi est à vos côtés pour le meilleur comme pour le pire. L’assassin connait le lien étroit entre le nobliau et la future reine qui lui fait face. Ces deux-là se connaissent depuis longtemps, et à certains égards, il est sans doute vrai qu’Ayshara peut encore plus être elle-même avec son ami de toujours. Plus encore qu’avec Zéphyr, pour être honnête. Je suis sûre que, si vous avez besoin d’une oreille attentive dans le futur, il répondra présent, tout comme moi.
Le sujet dérive ensuite sur Tensai, et Zéphyr l’écoute sans l’interrompre. Ayshara parle de l’esclavage, et c’est un sujet assurément tendu, puisque le barbare n’a jamais vu l’inconvénient de vendre certains hommes à ce trafic par le passé. Mais la belle Vosdraak souhaite en parler à son futur mari, et son interlocuteur hoche subrepticement la tête.
- Peut-être entendra-t-il vos raisons. Peut-être pas tout de suite non plus… Et il est possible que vous deviez le travailler sur le sujet pour que son point de vue évolue. Le bretteur se tait un instant. Sur bien des choses, Tensai était assez brute, son oui était donc généralement un oui, et son non était un non pur et ferme. Cela étant dit, la princesse Draknys avait une finesse qu’il ne possédait pas, et peut-être arriverait-elle donc à des concessions s’ils savaient parler à cœur ouvert, loin des intrigues de la cour et de la bien-pensance reikoise. S’il se rend à vos raisons, valider un décret pourrait donner un premier aperçu de ce que sera votre règne. Ca ne plaira pas à tout le monde, mais cela pourra éventuellement montrer que vous voulez établir votre propre vision sur votre nation. J’espère en tout cas que vous pourrez arriver à un consensus rapidement.
Un sourire effleure fugacement les lèvres du guerrier quand la sœur de Vaenys déclare qu’elle ne veut pas être une marionnette de la cour. Déjà, son caractère s’éveille, et c’est bien : il lui faudra assurément beaucoup de volonté et d’audace pour ne pas se faire dominer par la noblesse ou l’aristocratie. Quant à la cérémonie du mariage… Tensai devra bien passer par là, peu importe ce qu’il pense des traditions du désert. En tous les cas, son interlocutrice adhère à l’idée d’avoir un cadeau qui ait une connotation personnelle, et donc plus de valeur pour les deux époux. Certes, utiliser un ruban pourrait être… choquant pour l’ensemble des invités, voire même pour le Conquérant lui-même, mais la future souveraine pourra toujours opter pour un autre choix si elle a une idée d’ici le lendemain.
Toujours est-il que l’intéressée ne manque pas d’humour. Et voilà que les deux protagonistes font quelques pas de danse. Zéphyr a toujours été habile, bien plus que la plupart de ses pairs, et son agilité naturelle lui permet de voguer avec grâce sur cette salle de danse improvisée. La Princesse, pour sa part, sait aussi danser : c’est un des devoirs qu’on lui a enseigné dans le cadre de sa vie royale. Alors les deux Reikois glissent au sol avec élégance, et l’espion ne peut s’empêcher de remarquer en lui-même que la future souveraine a une pureté et une ingénuité qui lui sont propres. Ses yeux améthystes pétillent de frivolité et de malice tandis que ses cheveux argentés se balancent au rythme de ses pas. Son regard, encore bien jeune, trahit son espoir de façonner un avenir meilleur. En comparaison, le stratège, lui préfère prévoir toujours avoir plusieurs coups d’avance et a sans doute une vision plus sombre, compte-tenu des missions d’espionnage et d’assassinat qu’il doit diriger. Mais la remarque d’Ayshara est de circonstance : il faut parfois savoir profiter de l’instant présent.
- Je m’efforcerai de prendre en compte votre point de vue, votre Altesse. Un sourire espiègle vient d’ailleurs orner ses traits. Même si je crains que je ne retourne rapidement dans mes travers et dans ma traque à ceux qui menacent votre Royaume. Mine de rien, le sabreur se connaît, et il sait que vaincre ses habitudes n’est pas si facile que cela. Vous ne mènerez pas une valse d’une heure, Princesse. Votre danse et votre hégémonie avec votre époux durera des années, je l’espère. Même si les Astres seuls savent combien il sera difficile de gérer Tensai. J’espère que vous sauvez trouver de tels moments de légèreté avec ceux qui vous entourent. Avec votre futur mari en particulier. Il sera important pour le couple royal d’entretenir des moments d’intimité pour renforcer leur lien , leur complicité, et leur amour potentiel. Même si aucune tendresse ne naît de leur union, il leur faudra combattre le monde ensemble, après tout. Entrainant Ayshara dans une arabesque grâcieuse et élégante, qui la font un instant décoller du sol, Zéphyr la repose ensuite délicatement au sol, terminant leur danse qui les a, un bref instant, fait oublier leur souci présent. Vous serez splendide demain, Princesse. Les paroles de Zéphyr sont sincères et il tourne la tête légèrement en direction des portes de la chapelle. Il croit entendre des voix, probablement celles des servantes d’Ayshara, qui recherchent leur maîtresse avant la journée de demain. Je vais vous laisser avant que vos demoiselles ne viennent vous réclamer. Je crois que vous êtes désirée. Un dernier sourire orne les lèvres de l’espion et il s’incline respectueusement, alors qu’il lâche sa future reine et fait un ou deux pas en arrière. N’hésitez pas à faire appel à moi à l’avenir, Altesse.
L’homme attend bien sûr sa réponse avant de prendre congé, puis il s’esquivera dans les longs couloirs du palais.
L'avenir peut sembler incertain, en ces temps troublés.
Mais ce qui est sûr, c'est que demain commencera un nouveau règne pour le Reike.
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