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    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Rachelle Virsce
    Rachelle Virsce
    Messages : 63
    crédits : 3940

    Info personnage
    Race: Hybride - Souris
    Vocation: Guerrier Assassin
    Alignement: Loyal bon
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t502-rachelle-virsce-devouee-au-reike-terminee
  • Sam 27 Aoû - 8:34
    Rachelle Virsce
    Race : Hybride (Souris)
    Sexe : Féminin
    Âge : 18 ans
    Métier : Espionne
    Taille & poids : 163 cm ; 44kg (morphologie de souris)
    Alignement : Loyal bon
    Faction : Reike
    Rang : C
    Religion : Shierak
    Avatar : Freyja Crescent - Final Fantasy IX

    Pouvoirs et objets

    Comptabilité des crédits :
    4000 (base) + 1000 (inscription pré Août) + 2232 (1860 crédits WoA revus à la hausse de 20%) + 610 (Actuellement sur Cendres)
    = 7842

    Spécialisation : Guerrier assassin

    —POUVOIRS—

    +2 utilisation de palier 3 (Récompense tournoi royal)

    Super vitesse I : 500

    Agilité et précision II : 1500

    Vol II : 1500
    Cosmétique : Super saut — Rachelle n’est pas capable de voler. A la place, elle peut sauter à la même hauteur que le maximum accordé par le pouvoir de vol. Elle peut prendre appui dans les airs pour sauter de nouveau et peut tout naturellement atterrir sans se blesser comme quelqu’un qui utiliserait le vol pour se poser.
    (Finalement c’est plus ou moins comme le vol sauf qu’elle ne peut pas se déplacer correctement sur l’axe horizontal comme quelqu’un avec le vol pourrait le faire. Elle utilise principalement cette capacité pour rejoindre les hauteurs ou se battre dans les airs.)

    Absorption magique : 1000

    Arme spéciale (Verre-dragon + Adamantine) : 1000
    Il s’agit d’une jolie lance dont la lame est en verre dragon recouverte au tranchant d’une fine couche d’adamantine. Cela lui permet de se protéger plus ou moins efficacement contre la magie avec le tranchant de son arme et offre à cette dernière une résistance physique accrue grâce au verre-dragon pour éviter qu’elle ne casse.
    Elle lui a été offerte par quelques reikois de son campement du temps de la guerre, qui ont cotisé pour la remercier d’avoir sacrifié sa vue pour le bien du Reike. Les soldats ont signé de leurs noms à l'encre noir sur le tissu qu'ils ont enroulé autour du manche de l'arme.
    Image:

    Prouesse d'arme : 500
    Tranche-magie — En maniant sa lance, Rachelle est capable de trancher la magie. (En s’aidant de l’Adamantine et de l’absorption magique.) (Par exemple, elle pourrait en visant juste, trancher une boule de feu en deux avant qu’elle ne l’atteigne.)

    Foudre II : 900

    Odorat augmenté II : 450

    Ouïe augmentée II : 450

    Total : 7800 (Reste 42)

    —EQUIPEMENTS—

    —Une lance en verre-dragon et adamantine : Voir le pouvoir "Arme spéciale"

    —Une amulette avec un dragon bleu gravé dessus : Il s'agit d'une amulette magique dans laquelle repose l'esprit d'un ancien dragon. Il s'est manifesté une fois pour protéger le Reike et les idéaux de la souris. Toutefois, il juge Rachelle encore indigne de son aide et s'est mué dans un silence à tout épreuve. (Il s'éveillera lorsque la souris fera la rencontre de la mère des dragons Ayshara et agira comme un mentor pour la souris.(Un pnj de contexte sera conçu à ce moment là.) C'est par exemple grâce à lui que cette dernière s'est découvert la possibilité d'utiliser un peu de foudre, d'absorber la magie ou de sauter relativement haut. Toutefois, tant qu'il ne lui aura pas apporté ses enseignements, l'hybride aura du mal à utiliser pleinement une bonne partie de ses pouvoirs.)

    —Une potion de soin mineur Récompense 1 an de WoA

    Potions : Rétrécissement + Laminato

    Un p'tit remontant : Une étrange petite fiole contenant un liquide extrêmement douteux de couleur brune. Malgré que cette mixture soit complètement dégueulasse, cette dernier contient une certaine magie, parce que la consommer vous redonnera temporairement du mana.
    Consommer cette potion vous regénère +2 utilisations de palier 3. Lorsque le P'tit remontant est utilisé lors d'une PA ou d'un event, ce dernier sera détruit de votre inventaire.

    Description physique et mentale

    —Physique :
    Rachelle possède l’apparence d’une souris grise à faible carrure avec une longue chevelure blanche et autrefois des yeux émeraudes. (A présent, elle porte un bandeau pour cacher ses orbites vides.) Elle porte bien souvent une longue tunique rapiécée d’un rouge terne avec quelques parties d’armures légères dessus.
    Elle ne porte, à proprement parler, aucune chaussure. Ayant de trop grandes griffes sur ses pattes du bas comme du haut. Et de toute manière, ses pattes ne sont pas habituées aux semelles et elle n’a aucun mal à marcher sans.
    La souris possède quelques cicatrices au niveau du cou à cause des mauvais traitements de son ancien maître ainsi que de nombreuses cicatrices sur le reste du corps venant de la guerre contre les titans. La cicatrice la plus notable est un trait lui traversant le torse de bas en haut dans la diagonal. Heureusement, son pelage les recouvre plus ou moins.
    Elle porte un petit ruban sur le bout de sa queue et dernier point notable, elle possède sur toute la surface du dos, un tatouage signifiant son allégeance au Reike dont elle est particulièrement fière.

    —Mental :
    S’il y a bien une notion qui définit la souris, c’est son dévouement au Reike qui frôle parfois le fanatisme. A ses yeux, le Reike lui a offert la chance de prendre sa vie en main alors qu’elle vivait autrefois l’enfer. Elle fera tout son possible pour protéger l’honneur et les habitants de ce dernier. Même si cela l'amène à perdre la vie, passer pour ce qu’elle n’est pas ou encore lever son arme sur les êtres les plus chers à ses yeux.

    Personne d’honneur, Rachelle fait toujours le maximum pour accomplir les promesses qu’elle donne, ce qui peut parfois la mettre dans de fâcheuses situation comme avec June, la fillette qu’elle a recueilli, à qui elle a promis protection mais sera forcée un jour de prendre sa vie.

    Elle cherche toujours à faire le bien et à aider le plus de monde dans la mesure du possible. Sauf si cela pourrait nuire à Reike ou si elle doit suivre des ordres de la hiérarchie reikoise. Pour elle, les lois et les coutumes de sa nation sont des plus importantes et il est impensable de se dresser contre. Au contraire, elle pense qu’il vaut mieux tenter de changer les lois néfastes de l’intérieur au lieu de s’y confronter ouvertement et finir par devenir hors-la-loi.

    En bref, Rachelle est une personne fière et disciplinée qui ne laissera personne rabaisser sa patrie et cherchera toujours à agir selon ses convictions dans la mesure du possible.

    Autrefois incertaine, elle a désormais confiance en ses capacités et accepte le fait d’être une hybride avec une longévité réduite. Elle espère pouvoir être une étoile brillant de mille feux avant de s’éteindre.

    Sa plus grande honte est d'avoir perdu la vue et d’avoir été forcée, par conséquence, de quitter l’armée alors qu’elle espérait gravir les échelons pour un jour devenir la griffe et pouvoir aider sa nation au maximum. Ses rêves de devenir une grande héroïne du Reike n’ont pas totalement disparu même si à présent, elle a pris conscience de l’importance du but pour lequel elle se bat. Elle ne se bat plus simplement pour être reconnue, elle souhaite réellement protéger les reikois pour leur offrir la meilleur vie possible.

    Histoire


    -Avant WoA-
    Sous le chapiteau, la foule était en délire.
    Encore ! Encore ! scandait-elle en cœur alors que les saltimbanques quittaient la scène en remerciant le public pour la ferveur dont ils faisaient preuve.
    Un homme, venant des coulisses, s’approcha alors du centre de la scène de sable pour lever les mains en direction de son oratoire de sorte à capter l’attention des crieurs.

    L’homme en question n’était guère de grande stature mais ses habits de soie ainsi que son léger air ventripotent laissaient deviner qu’il jouissait d’un certain confort de vie.
    Il passa sa main gauche sur sa moustache magnifiquement taillée avant de faire tourner la canne d'acajou qu’il tenait dans son autre main dans un geste théâtral.

    —Mesdames et messieurs ! entonna-t-il avec presque autant d’ivresse que les cris du public. Une fois encore, je tenais à vous remercier au nom de tout le cirque Stromboli. C’est avec plaisir qu’une fois encore, notre représentation reçoit autant d’admiration de votre part. Vous êtes un public formidable ! Et c’est pourquoi, je ne vous ai pas oublié. Je sais ce que vous attendez. Le clou du spectacle !

    A ces mots, le public ne tint plus. Les cris de joie fusèrent de nouveau et le maître de cirque du attendre quelques secondes avant de pouvoir reprendre la parole.
    Pendant ce temps, des assistants venaient déposer du matériel sur la scène. Principalement des cubes de bois autres formes géométriques simples.

    —Oui ! Je vous demanderai un tonnerre d'applaudissements pour notre tour vedette, le chat et la souris !

    Sortant des coulisses, un homme dans la force de l'âge, le torse nu et impeccablement épilé, se rendit au centre de la scène. Tirant d'une laisse en chaîne, un magnifique lion à la crinière blanche. Il attacha la chaîne au centre de la scène, à un immense et robuste pilier de bois.

    —N'ayez crainte, ô public respecté ! continua le maître de cirque. La chaîne n'est pas suffisamment longue pour que le chat puisse venir jusqu'à vous si jamais il lui venait la folle idée de vouloir vos croquer. Mais en même temps, comment ne pas fondre devant un tel public !? (Il ajouta d'un ton plus calme qui était étouffé par l'exaltation du public.) Néanmoins, sachez qu'il est vivement conseillé de ne pas tendre vos membres en dehors de vos sièges. Nous ne pratiquons aucun remboursement en cas de problème avec l'animal.

    Le lion fermement attaché, le supposé dompteur se retira en même temps que le maître de cirque qui lui grimpa dans les gradins. Hors de portée de l'animal.

    —Mais vous n'êtes pas venu jusqu'ici, dans le fabuleux cirque clandestin Stromboli, pour voir un animal rare. Non, je sais ce que vous voulez très cher public. Et je vais vous l'offrir ! Car ce soir, le sang abreuvera le sang de l'arène !

    Le petit homme à la moustache imposante frappa alors dans ses mains. Les lumières se coupèrent en même temps, ne laissant que la plus grande en éveil. Celle qui illuminait la scène.
    Quelques secondes passèrent alors que le public s'était tût. Retenant son souffle, curieux de connaître la suite des événements.
    C'est alors qu'une jeune femme fut poussée depuis les coulisses, sur la scène.
    Les habits en haillons, cette dernière gardait la tête baissée. Honteuse.

    Il y eut quelques secondes de silence avant que des chuchotements commencent à se faire entendre au sein de l'assemblé.
    Ils semblaient avoir beaucoup à redire sur la femme jetée en sacrifice à la bête. Probablement à cause des poils gris qui parcouraient sa peau, ses grandes oreilles bestiales, la longue et fine queue qui traînait dans le sable derrière elle, son museau allongé ou encore les griffes qu'elle avait aux extrémités des membres.
    Telle était la souris de la représentation.

    —Vous avez bien vu, cher public ! scanda alors le maître de cirque tandis qu'un sourire moqueur naquit sur le coin de ses lèvres. Une femme souris ! Sous nos yeux ! Quel genre de déviant a bien pu donner naissance à ce monstre ? Je vous le demande ! (Il fit de nouveau tourner sa canne entre ses mains dans un geste théâtrale.) Aujourd’hui, la souris monstrueuse va tenter d’échapper au chat devant vos yeux ébahis ! N’ayez crainte, le collier magique qu’elle porte autour du cou l’empêchera de prendre ses jambes à son cou et de quitter la scène. Que le spectacle commence !

    La souris qui se faisait petite posa une main sur le lourd collier de métal qu’elle portait. Elle en ressentait encore la douleur rémanente des éclairs magiques que lui procurait cet outil du diable lorsqu’elle refusait d’obéir aux ordres. Ou simplement lorsque son maître se sentait d’envie de lui rappeler qui était celui qui commandait.
    Un gong retentit alors et la petit souris sentit un frisson lui parcourir l’échine alors qu’elle relevait la tête pour fixer le lion blanc se dressant sur ses pattes. Fixant sa prochaine proie tel le chasseur né qu’il était.

    Les larmes commencèrent à parler sur les joues de l’hybride alors que tous ses membres lui criaient de réagir.

    Sortant progressivement de sa torpeur, le félin ouvrit la gueule pour laisser entendre un rugissement à glacer le sang, laissant par la même occasion se dévoiler une large rangée de dents toutes plus mortelles et acérées les unes que les autres. La femme-souris sentit son coeur lâcher devant la bête qui décida que l’attente touchait à son terme. Le lion bondit avec grâce pour arriver devant la frêle souris avant de lever sa patte lentement. Se sentant déjà vainqueur de la chasse, il ne se donnait même pas la peine de faire preuve d’un fragment de zèle. Son potentiel repas cligna des yeux rapidement. La peur montant de finir dans l’estomac de la bête lui procura un choc qui lui parcourut le corps. Elle ne voulait pas mourir.

    Sans plus d’attente, l’animal rongeur fit un bond arrière, esquivant in extremis les griffes du lion qui lui entaillèrent la peau du front juste au-dessus de l’oeil gauche. Le manquant de peu par chance.
    La femme roula un moment dans le sable avant de se relever, une main sur sa blessure fraichement ouverte.
    Le félin fixa un instant sa patte, ne s’attendant pas à voir sa proie fuir. Une idée fort saugrenue pour quelqu’un qui n’avait pas la moindre chance de survie. Il lécha doucement le sang qui gouttait depuis ses griffes avant de se redresser. Prêt à en découdre pour de vrai.

    Le lion se jeta en avant, n’attendant pas plus. Réduisant la distance entre lui et son repas à grandes enjambées. La gueule ouverte, il se prépara à frapper. Un coup net qui mettrait la souris hors jeu sans plus de cérémonie.

    Mais c’était bien connaître la souris qui avait plus d’un tour dans son sac. Elle prit appuie sur un cube avant de s’élancer dans les airs, déposant ses mains sur le dos de la bête pour passer derrière elle dans une pirouette rapide. Arrivant de l’autre côté, elle écarta les bras par réflexe, se préparant à s’incliner devant la foule. Elle n’était peut-être qu’un détestable hybride, elle n’en restait pas moins capable en tant qu’artiste de cirque. Les acrobaties de haute voltige, la danse des funambules ou bien même les jonglages de clowns, la souris était rodée dans tous ces domaines.

    Le maître de cirque avait beau avoir décidé de se séparer d’elle pour de bon après ces années de travail, cette dernière ne comptait pas se laisser manger si facilement. Elle était certes une esclave, il n’en restait pas moins qu’elle pouvait être terrifiée pour sa vie. Et aujourd’hui, elle avait décidé qu’elle ne se laisserait pas manger par ce vilain chat.

    Stromboli qui commençait à tordre sa canne de colère suite à ce spectacle se ravisa finalement en entendant le public qui venait de changer de disque. Ces criards semblaient heureux de voir le repas sur pattes offrir du répondant. Voyant que cela était bon pour les affaires, il continua d’arborer son grand sourire. Comme si tout était sous contrôle.

    Le chasseur tourna la tête alors que ses poils se hérissaient de colère. La souris ne demanda pas son reste, elle commença à courir au sein de la scène devenue arène pour récupérer divers gros blocs de bois pour les disséminer derrière elle. Essayant d’en empiler certains avant de jeter l’excédent vers son bourreau qui la rattraperait bientôt.
    Heureusement pour la cascadeuse, l’arène qui n’était pas très grande, ne laissait guère de chance au félin de prendre suffisamment de vitesse. Sur de grandes étendues vierges, sans doute n’aurait-elle eu aucune chance. Mais là, sa survie était jouable. Tenant qu’à un fil certes, mais jouable.

    Le lion repoussa les blocs que lui envoyait la souris d’un coup de patte, les envoyant se fracturer contre le sol. Il se jeta de nouveau, toutes griffes dehors. Mais la souris, espiègle et rusée, glissa sous le ventre de ce dernier alors que la chaîne qu’il avait autour du cou lui rappela qu’il était lui aussi prisonnier de la scène. Le lion s’étrangla en l’air avant de retomber lourdement au sol, étant arrivé au bord de la scène.

    Il se releva aussitôt avec un véritable sentiment de haine dans le regard à l’attention de la souris qui récupérait quelques cubes de nouveau.
    Le lion ne jouait plus, son instinct de tueur prit le dessus et il se faufila vers sa cible à pas léger pour d’un coup ouvrir la gueule. La souris tenta de nouveau de l’éviter avec l’une de ses pirouettes dont elle avait le secret, mais la bête qui ne l’entendait pas de cette oreille l’attrapa d’une patte pour la plaquer contre le sable avec violence. Plantant ses griffes dans la chair de cette dernière qui laissa échapper un cri de douleur et de terreur.

    Le lion la maintenait contre le sol de ses deux pattes. Se léchant les babines d’un air amusé. Il lui était supérieur. Et il allait enfin pouvoir se remplir la panse.
    Il ouvrit la gueule sans ménagement et se prépara à planter ses crocs dans la chair de la souris alors que le public criait d’euphorie.

    La souris, guidée par une exaltation sans fin provoquée par la peur de terminer ainsi réagit par instinct. Elle attrapa une poignée de sable pour la coller dans l'œil du félin. Bougeant la tête sur le côté pour éviter les funestes crocs qui se plantèrent dans son épaule.
    Les larmes aux yeux, elle se mit à hurler de douleur. Se débattant comme rarement auparavant. L’animal referma sa prise avant de secouer la gueule dans tous les sens, traînant avec lui frêle souris. Lorsqu’il la lâcha finalement, cette dernière s’envola avant de s’écraser un peu plus loin dans le sable.

    Une main sur sa blessure, la femme tenta de se relever tant bien que mal alors que ses haillons se couvraient de son sang. Elle ne sentait plus son épaule et la douleur lui lancinait jusque dans le dos.
    Elle fixa le lion qui continuait de se débattre seul à cause de la douleur dans son œil.
    La femme grimaça et tenta avec plus ou moins de réussite de ravaler ses larmes. Récupérant plus de blocs pour les empiler proche du centre. Elle fixa ensuite l’animal avant de siffler pour attirer son attention.
    Le lion se dépêcha de lui foncer dessus pour mettre fin aux jours de la souris. Mais son œil le déstabilisa trop et il la manqua de peu. La souris commença à faire le tour de la poutre centrale, accélérant un peu, sifflant le lion de nouveau. Les deux tournèrent un moment autour de la poutre et la femme put se sentir bien chanceuse de ne pas se faire attraper car avec sa blessure, elle ne pouvait pas réellement espérer s’en sortir avec une de ses fameuses cabrioles.

    Ce petit manège continua quelques secondes avant qu’épuisée, la souris ne s’effondre au sol. Ayant perdu trop de sang, elle n’arrivait plus à marcher. Le lion qui y vit une opportunité se jeta sur elle. Cette fois-ci c’était la bonne. Il aurait son repas. Il en était certain. La souris était trop faible pour se défendre. Une fois encore, il affirmerait son titre de roi des animaux.
    La femme se cacha les yeux, terrifiée de voir sa fin arriver. Elle savait que seul un miracle pouvait la sauver.

    La morsure ne vint cependant jamais. Surprise, la femme souleva lourdement les paupières pour y découvrir un spectacle salvateur mais néanmoins farfelu. A force de tourner autour du pilier et des cubes, l’animal venait de se bloquer. Il ne pouvait pas atteindre le bord de l’arène où reposait la petite souris qui commença à pleurer de joie. Un adversaire doté d’intelligence aurait certainement fait demi tour pour dérouler la chaîne, mais le lion qui n’était qu’un animal de cirque continuait de tirer comme un forcené. Sans comprendre pourquoi il n’arrivait pas à avancer.

    Dans un dernier sursaut de conscience, la souris lui tira la langue avant de fermer les yeux complètement épuisée par ce qu’il venait de se passer.
    Elle pouvait entendre le maître de cirque au loin qui s’exprimait à la foule avant de finalement plonger dans un profond sommeil.

    [...]

    La souris retrouva ses esprits avec une douleur sourde au niveau du crâne. Elle grommela légèrement avant d’écarquiller d’un coup les yeux en se redressant, remarquant qu’elle était toujours en vie.
    Ce mouvement soudain lui arracha un cri de douleur alors qu’elle plaça une main sur son épaule qui portait de nombreux bandages. Elle tenta de sécher ses yeux qui avaient commencé à s’humidifier à cause de la douleur, se rendant compte qu’elle ne recommencerait pas à faire des pirouettes de sitôt au vu de l’état dans lequel elle se trouvait.

    Elle se releva avec difficulté sur ses deux pattes arrières pour prendre le temps de vérifier son environnement. Un simple coup d'œil put la rassurer quant à sa position. Elle se trouvait dans son enclos transportable. Il n’était pas bien grand et elle devait le partager avec les chevaux mais au moins elle avait un semblant de lit et de la nourriture. De plus, le fait que les chevaux n’étaient pas présents couplé aux mouvements de l’enclos lui firent comprendre que la troupe du cirque était actuellement en déplacement. Elle se rendit à la fenêtre pour y passer la tête. Espérant apercevoir un membre de la troupe qui pourrait lui expliquer quelle était leur prochaine destination.

    —Oh tiens ! se fit entendre une voix familière. Tu es debout Rachelle ? On commençait à penser que tu ne te réveillerai jamais.

    La souris qui portait effectivement le nom de Rachelle tourna la tête en direction de l’origine de la voix pour y trouver un jeune homme qui voyageait à dos de cheval. Ce garçon, elle le connaissait bien. Il s’appelait Thomas et était originaire de Shoumei. Particulièrement doué pour faire rire les gens, il avait pu rejoindre la troupe sur demande du maître de cirque. Evidemment, le jeune garçon avait signé tout de suite pour échapper à une famille qu’il trouvait bien trop étouffante à son goût. Mais là était une autre histoire.

    —Je ne m’attendais pas à être jetée en pâture au lion, lui répondit la souris en croisant les bras. Monsieur Stromboli m’avait dit que je n'aurais qu’à faire quelques acrobaties et me rater pour que le public puisse rire. Je m’attendais à prendre quelques tomates ou crachats sur le visage, mais pas à mettre ma vie en jeu.

    Le garçon eut un visage grave.
    —Oui, répondit-il à demi-mot. Je… je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse ça. J’avais déjà compris qu’il avait quelques méthodes peu scrupuleuses, mais là. C’était peut-être un peu trop. J’aurai dû l'arrêter. Excuse-moi Rachelle.

    Alors qu’il baissait la tête en signe d’excuse, la souris lui offrit un léger sourire. Thomas faisait partie des rares personnes qui ne la traitait pas comme une moins que rien.

    —Ne t’excuse pas, expliqua-t-elle en secouant la tête. Tu as signé un contrat important avec monsieur Stromboli. J’ai beau être celle en cage, il nous tient tous plus ou moins au bout de sa laisse. Si jamais tu te dressais contre lui, il pourrait t’endetter sur plusieurs générations. Et tu ne peux pas réellement retourner chez toi, n’est-ce pas ?

    —Tu marques un point, admit-il avec retenu en grimaçant. Il n’en reste pas moins que je ne trouve pas ça correct. Quand le lion a commencé à te secouer dans tous les sens… je… je ne sais pas si j’aurai pu continuer de me regarder dans un miroir s’il t’était arrivé quelque chose alors que j’étais resté inactif.

    Rachelle secoua la tête, ne pouvant s’empêcher de sourire de reconnaissance. Heureusement qu’il y avait dans ce monde des gens qui arrivaient à la faire sourire de par leur innocence naïve. Des personnes qui étaient bonnes par nature et non par appât du gain.

    —Je suis en vie, coupa la souris avant de changer de sujet pour que le jeune garçon ne broie pas du noir. Mais dis moi plutôt. Ou est-ce que nous nous rendons ? Je ne reconnais pas réellement le paysage. Est-ce que… c’est du sable ?

    —Oh eh bien… commença à répondre Thomas en fixant le sable qui s’étendait à perte de vue. C’est vrai que tu es restée endormie un moment. Nous nous dirigeons vers le Reike. Je ne sais pas si tu en as déjà entendu parler.

    —Oui, brièvement. J’ai déjà entendu quelques spectateurs en parler. Il parait que c’est un endroit rempli de sauvages qui passent leur temps à se battre.

    —Je te conseille de ne pas répéter ça lorsque nous serons là bas, répondit le garçon en éclatant de rire. Je ne sais pas si ce que tu as entendu est véridique ou non cela dit. Je n’ai pas eu beaucoup le luxe de voyager avant de rejoindre le cirque et c’est la première fois que nous nous rendons sur ces terres sableuses. J’imagine que c’est partout pareil après. Chaque nation a ses hauts et ses bas. Regarde la République par exemple. Ils ferment les yeux sur nos petites représentations et tu as bien failli y passer. Je ne pense pas que le Reike soit pire qu’une autre nation. Peut-être un poil plus honnêtes sur ce qu’ils veulent.

    Cela décrocha un sourire à Rachelle qui ne put que hocher de la tête pour montrer son agrément. Elle était née au sein de la République après tout mais n'avait jamais pu recevoir de papiers officiels car le maître de cirque l’avait récupéré très jeune. Et avant ça, son paternel la cachait au sein de son domicile. Honteux de dévoiler que sa fille était une sorte d’abomination animale ce qui aurait pu en dire long sur les penchants intimes de l’homme. La souris se souvenait du visage soulagé de son propre père lorsqu’il avait pu s’en débarrasser en la vendant au cirque. Ce jour-là, elle s’était sentie trahie comme jamais. L’homme qu’elle appelait “Papa”, le seul contact humain qu’elle avait, ce père qui était tout à ses yeux l’avait vendu comme une marchandise que l’on monnaye au marché. Mais ce fût ce regard de soulagement alors qu’il quittait les lieux en la laissant avec le maître de cirque, sans un regard arrière qui termina de lui briser le peu de joie qui restait en elle.
    Depuis, elle avait dû s'entraîner avec le cirque et avait passé quelques années à faire des représentations dans lesquelles cette dernière était tournée en ridicule. Mais pas comme une clown, non, les clowns sont amusants. Elle endossait le rôle de monstre de foire. Une curiosité ambulante qui attirait les curieux dont les doigts la pointait moqueusement.

    —Tu dois avoir raison, finit-elle par lâcher alors que son ventre se réveilla pour lui signifier qu’elle avait une faim de loup. J’espère juste qu’on ne me refera pas faire un numéro en duo avec mon ami félin.

    Le garçon sortit une pomme bien rouge de sa besace et lui tendit à travers la fenêtre. Il était d’usage de ne pas nourrir les animaux mais il posa un index sur ses lèvres pour faire comprendre que cela devrait rester secret.
    La souris récupéra le fruit et s’inclina reconnaissante avant de reculer. Elle put entendre Thomas se faire râler dessus par un autre membre de la troupe, lui rappelant qu’on ne parlait pas à la souris.
    Ce dernier s’excusa avec un sourire et avança un peu plus à cheval pour rejoindre le devant de la file. L’homme qui l’avait remonté passa sa tête par la fenêtre pour fixer Rachelle qui venait de cacher la pomme dans son dos. Il fit un visage mauvais avant de cracher sur le sol et finalement s’éloigner de la fenêtre.
    La souris put reconnaître le dompteur du lion qui, décidément, n’était pas heureux que son poulain se soit fait ridiculiser de la sorte. Mais ça, elle n’allait pas l’en plaindre.

    Le reste du voyage se déroula sans désagréments et la petite troupe put enfin passer pour de bon la frontière qui la séparait du Reike. Quelques jours passèrent avant que la troupe ne s’installe proche d’une ville relativement importante. Une grande représentation était prévue pour la nuit tombée et de nombreux billets avaient déjà été écoulés.
    Rachelle s’attellait aux derniers préparatifs en brossant les chevaux pour que ces derniers soient resplendissants comme rarement. D’un coup d'œil distrait, elle fixait le soleil décliner peu à peu. Inquiète de devoir de nouveau faire face au terrible lion ce soir. Son épaule ne lui faisait certes plus autant souffrir, mais elle avait encore du mal à lever le bras correctement. Elle savait pertinemment qu’elle serait bien incapable de réaliser la prouesse de survivre une seconde fois.

    Son cerveau carburait à la recherche d’un plan de secours, mais rien n’y faisait. Tant qu’elle porterait cet affreux collier magique autour du cou, la souris ne pouvait espérer s’éloigner de la troupe. Monsieur Stromboli aurait tôt fait de la retrouver et de la jeter en pâture à la bête devant les yeux assoiffés de sang du public.
    Elle soupira longuement. Commençant à se résigner au destin qui l’attendait. Levant la tête en direction du soleil déclinant, elle pensa à ce qu’avait pu lui révéler Thomas sur le Reike ces derniers jours. Elle se souvint qu’il avait mention d’une religion bien étrange, se basant sur les astres et à court d’idées, la petite souris ferma les yeux pour prier. Prier le soleil et tous les astres invisibles qui ne se montraient qu’à la nuit tombée. Les prier pour qu’une échappatoire s’offre à elle.

    Un bruit d’eau renversé la sortit de ses pensées et alors qu’elle écarquilla un peu les yeux pour en chercher la provenance par la fenêtre, elle put apercevoir le maître des bêtes qui semblait avoir trébuché dans la hâte, renversant deux gros seaux d’eau.
    Peut-être était-ce là un signe de la providence des astres car bien vite ce dernier qui s’était lancé dans un concours de la plus longue suite de jurons au monde se tourna vers la femme.

    —Toi ! l’interpella-t-il en la pointant du doigt.

    —Moi ? répondit naïvement Rachelle en se pointant à son tour du doigt.

    —Joue pas à la plus maligne avec moi, s’écria-t-il en s’approchant pour lui ouvrir la cage. Il faut encore que j’accroche les guirlandes sur les chevaux et que je me charge de vérifier les animaux magiques. Va me remplir les seaux !

    Il lui jeta les seaux au visage et la souris tomba à la renverse en battant un peu des bras, essayant de les rattraper.

    —Aie… laissa-t-elle échapper en se relevant avec une mauvaise mine. Ou est-ce que je récupère de l’eau ?

    —Il y a un puits à côté de la loge du chef. Arrête de traîner et vas-y, la représentation va bientôt commencer.

    Rachelle récupéra les deux seaux et se mit en route sans répondre, voyant bien que l’homme bougon allait repartir dans une liste d’insultes alors que le temps le pressait de plus en plus.
    La souris trottina jusqu’à la loge de monsieur Stromboli et en fît le tour pour trouver le fameux puits. Elle commença à accrocher un seau et le fit descendre au fond pour attendre quelques secondes et commencer à le remonter.
    Cependant, avant qu’elle n’ait eu le luxe de récupérer l’eau, une voix attira son attention. Il s’agissait de la voix du maître de cirque qui semblait en pleine négociation avec un autre homme. Dotée d’une ouïe remarquable et d’une certaine curiosité, elle se concentra pour écouter ce qui était dit.

    —Tout est là monsieur Stromboli. L’amulette comme convenu. J’espère que vous avez l’or.

    —Un instant, répliqua le maître de cirque à l’inconnu. Comment puis-je savoir que cette amulette est bien celle que vous m’avez tant fait miroité ? Vous m’aviez dit qu’elle pourrait me rendre surpuissant. Pourtant, j’ai beau l’accrocher autour du cou, je ne sens strictement rien.

    —Ce que je vous ai dit lors de nos courriers, répondit la voix sans perdre son calme. C’est que l’amulette du dragon bleu pourrait effectivement vous rendre bien plus puissant que vous ne l’êtes. Néanmoins, son pouvoir n’est pas à la portée de tous, Seul quelqu’un possédant le courage et la témérité propres au Reike pourrait en révéler les pouvoirs. Vous n’êtes ni courageux, ni téméraire. Du moins, pas de la façon encensée par nos traditions.

    C’était là une grave erreur. Monsieur Stromboli avait de nombreux défauts, mais le plus grand d’entre tous était probablement celui de ne pas prendre la critique. Et ses réactions étaient bien souvent, de par son statut d’homme puissant et riche, bien disproportionnées.

    —Oh vraiment ? répondit Stromboli avec un ton qui peinait à cacher sa colère sourde. Sachez monsieur, que lorsque je désire quelque chose, je finis toujours par l’avoir. Si votre babiole est réellement magique, alors elle s’ouvrira à moi. Mais ça… vous ne serez malheureusement plus là pour voir à quel point vous avez tort.

    Un cri étouffé se fit entendre et Rachelle vint se plaquer contre la loge en s’abaissant pour ne pas être vue alors que la porte s’ouvrit. Monsieur Stromboli en sortit avec sur l’épaule un jeune homme encapuchonné aux vêtements couverts de sang. Il était simple de déterminer en le voyant que le maître de cirque l’avait planté au niveau du cœur pour s’assurer que ce dernier ne puisse plus voir le soleil se lever.
    L’homme mauvais ricana un peu et attrapa une pelle qui reposait non loin de sa loge avant de commencer à s’aventurer plus loin dans le désert.

    La souris quant-à elle ne bougeait plus. Terrifiée d’avoir vu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir. Elle pensa tout d’abord à récupérer ses seaux pour filer la queue entre les jambes, mais un détail la retint sur les lieux. Un simple détail anodin.
    Monsieur Stromboli n’avait pas pris la peine de verrouiller la porte de sa loge derrière lui. Lui qui pourtant mettait un point d’honneur à ce que personne n’y entre. Sans doute voulait-il se débarrasser du corps avant le début du spectacle.

    Rachelle fixa un moment la porte et avant de comprendre ce qui l’avait poussé à le faire, l’ouvrit pour s’engouffrer à l’intérieur.
    Peut-être était-ce une curiosité morbide ? Après tout, il restait une belle trace de sang sur le sol. Ou peut-être était-elle poussée par un espoir vain de trouver une solution qui l’empêcherait de faire face au lion ce soir.
    Elle commença à inspecter la loge avant de tomber sur la fameuse amulette dont les deux hommes discutaient plus tôt. Amulette qui d’ailleurs était plus semblable à un médaillon. Il s’agissait d’une surface granuleuse sous forme d’hexagone avec de petits piques aux coins sur lequel reposait un magnifique dragon bleu replié sur lui-même. Il était certainement fait d’une matière précieuse inconnue pour la souris qui n’était malheureusement pas très cultivée. Cela étant, le médaillon fascina la jeune femme qui le mit autour du cou avec un sourire. L’espace d’un instant, elle s’imagina avoir de terribles pouvoirs qui pourraient la sortir de son pétrin, mais à son grand regret, le dragon tout comme les supposés pouvoirs de l’amulette restèrent endormis.

    Ne cachant pas sa déception, Rachelle soupira et alors qu’elle allait retirer le médaillon pour retourner puiser l’eau du puits, elle remarqua à même le mur, le trousseau de clé de son maître. Elle s’en approcha et le récupéra avant de se figer de stupeur. La clé de son collier s’y trouvait.
    Avec empressement, elle plaça la clé dans la serrure de son collier avant de se figer terrifiée.
    Elle enlèverait son collier et puis quoi ? Quelle serait la suite ? Elle serait sans doute rattrapée par son maître qui la punirait comme jamais. Mais d’un autre côté, avait-elle réellement le choix ? Survivrait-elle à une nouvelle confrontation avec le lion ? Peut-être pourrait-elle supplier son maître de ne pas recommencer le numéro avec le félin ?

    Tapotant des pieds sur le sol, ne sachant pas quoi faire, la souris essayait de trancher d’un côté comme de l’autre. Ses années de servitude l’avaient conditionné dans la peur à ne pas se rebeller mais…
    Une légère flamme brûlait encore dans le creux de sa poitrine. Elle savait qu’elle était un monstre qui ne serait réellement appréciée nulle part néanmoins, elle voulait vivre.
    Elle inspira un grand coup. Faisant son choix.

    —Qu’il aille au diable ce vilain bonhomme, laissa-t-elle échapper entre ses dents alors que son collier tombait au sol. Je ne vais pas me laisser me faire manger comme ça. Je… j’ai le droit de vivre. Je veux vivre…”

    Les larmes aux yeux, elle se massa le cou avec un réel bonheur salvateur. La colère de son ancien maître serait sans fin lorsqu’il l’apprenait et c’est pour cela que, perdu pour perdu, la souris mit la loge sans dessus dessous pour trouver la cachette d’or du maître de cirque. Elle en récupéra une généreuse besace qui lui serait fort utile pour survivre. Tant pis pour les besoins de ce cirque maudit. Tant pis pour la punition qu’elle prendrait. Elle avait décidé de jouer le tout pour le tout et se faufila par une fenêtre, oubliant que le médaillon était toujours à son cou.

    Une fois les pieds dans le sable, elle s’élança vers la ville à toute jambe. Il n’était plus le temps de réfléchir. Son corps agissait par automatisme, il fallait qu’elle mette le plus de distance entre elle et son ancien maître pour être tranquille lorsque ce dernier se rendrait compte de la supercherie.
    Elle sentit quelqu’un lui attraper le bras et dans un réflexe poussé par la peur, elle roula sur le sol pour emporter avec elle l’imprudent qui l’avait attrapé. Elle se retrouva sur Thomas, prête à le frapper avant de s'arrêter, voyant que ce dernier agitait les bras.

    —A-attends me frappe pas ! s’écria-t-il. Je voulais pas te faire peur. C’est juste que… tu t’en vas ?

    —Oui, avoua-t-elle en le fixant dans les yeux. Si tu comptes m’en empêcher ou le dire aux autres… je… (Elle hésita un moment avant que sa détermination ne se raffermisse.) Je n’hésiterai pas à te faire taire.

    —N-non c’était pas mon intention, lui répondit-il avec un sourire. C’est juste que… ça va faire bizarre de ne plus te voir dans le coin. Mais… (Il se coupa un instant avant de continuer.) J’ai décidé de faire ce qui est juste. Peu importe les conséquences. J’aime le cirque, certes. Mais je refuse de vivre en étant contraire à mes principes. Files Rachelle.  Je vais tâcher de retenir Stromboli le plus longtemps possible. Qu’il découvre ton vole le plus tardivement.

    —Tu es sûr de toi ? la questionna la souris. S’il comprend que tu cherches à l’embobiner, il va s’en prendre à toi. Et puis tu n’as rien à gagner.

    —Ce n’est pas une question d’avoir quelque chose à gagner, lui répondit-il sérieusement. Ça a à voir avec quelque chose que je ne veux pas perdre. Maintenant fuis avant qu’il ne soit là.

    Rachelle resta silencieuse un bon moment avant de sourire.

    —Merci Thomas. Je ne l’oublierai pas. Je te souhaite du courage dans la vie.

    —D’ailleurs, ajouta-t-il alors que la souris se relevait sur ses pattes arrière. J’ai peut-être un plan pour que Stromboli te laisse tranquille.

    —Je t’écoute.

    —Alors c’est très simple…

    [...]

    —Mais puisque je vous dis que je souhaite récupérer la nationalité reikoise !

    Dans un petit bureau s’occupant de diverses affaires de lois, la petite souris essayait de convaincre un représentant de sa bonne foi.

    —Mademoiselle… soupira le représentant. Vous vous doutez bien que les choses ne sont pas aussi simples. Il y a des papiers à remplir, nous ne pouvons nous permettre d’accueillir toute la fange de Sekai.

    —J’entends bien, renchérit la souris qui faisait un effort pour ne pas répondre à l’insulte. Mais je suis prête à remplir tous les papiers que vous me donnerez.

    —Savez-vous au moins lire ?

    —En partie.

    Rachelle fixait l’homme dans les yeux. Ne voulant pas se démonter. Thomas lui avait conseillé de tout faire pour récupérer la nationalité reikoise. Un pari compliqué mais qui, s'il réussissait, pourrait porter ses fruits. Une fois reikoise, Stromboli ne pourrait plus venir la réclamer. Après tout, il appartenait à la République et il serait malvenu de venir réclamer une reikoise.

    L’homme leva finalement les yeux au ciel.
    —De plus, continua-t-il. Des esclaves ont déjà tenté de me faire le coup. Vous auriez au moins pu faire attention à prendre des vêtements propres avant de venir.

    Rachelle baissa les yeux pour se regarder un instant. Effectivement, dans la hâte, elle n’avait pas pensé à prendre des vêtements moins rapiécés.

    —Pourtant, répondit la souris avec un sourire calme. Je ne suis pas une esclave du Reike. Et je peux vous le prouver assez facilement. Il se trouve que vos esclaves ont tous une marque au fer rouge pour prouver leur appartenance à la nation. (Elle laissa tomber ses vêtements sur le sol sans gêne avec une résolution nouvelle dans le regard.) Et il se trouve que je n’en porte aucune. Vous pouvez regarder autant que vous le désirez.

    —C’est bon, cracha l’homme en détournant le regard. Rhabillez vous, je ne vois pas de marque d’esclavage. Mais il va falloir me raconter d'où vous venez pour arriver en si mauvais état.

    Rachelle récupéra sa tunique avec un sourire sur le coin des lèvres. Enfin elle avançait.

    —Par contre, ajouta l’homme en sortant des documents. J’espère que vous avez de quoi payer les frais de procédure.

    —Naturellement monsieur, répondit Rachelle en montrant l’or qu’elle avait subtilisé dans la loge de Stromboli. J’ai fui la République, ça n’allait vraiment pas entre elle et moi. Je souhaite embrasser les valeurs du Reike.

    —Vous pourriez très bien être une espionne, non ?

    —Si c’était le cas. Me serais-je vraiment présentée ainsi ? J’ai entendu que le Reike promouvait les compétences avant les origines. Je veux… je veux pouvoir vivre ma vie sans me cacher derrière un masque. Je veux pouvoir payer mes impôts et être respectée pour mes actions.

    —C’est un point recevable. (Il posa ses yeux un moment sur ses documents.) Si jamais on vous prenait, vous avez une idée du métier que vous désirez entreprendre ? C’est bien beau de promettre de payer les taxes, encore faut-il assumer ses mots par des actions.

    La souris posa une main sur son menton en prenant un air pensif. Puis après quelques secondes, elle releva la tête avant d’hocher doucement de cette dernière.

    —Oui, répondit-elle. Je suis loin d’être une érudite, je ne sais même pas écrire pour le moment. Je compte changer cela bien vite et suivre les instructions du Reike. Vous êtes une nation guerrière, alors je souhaite embrasser votre héritage au maximum. Je rejoindrai l’armée et à force de travail acharné, je monterai en hiérarchie jusqu’à être reconnue.

    —Doucement la souris, n’aies pas les yeux plus gros que le ventre. Commençons déjà par te récupérer la nationalité et voyons si tu survis aux entraînements. On n’entraine pas des faibles ici. Je vais remplir le document pour toi. Comment tu t’appelles ?

    —Rachelle Virsce.

    —Rat-chelle ? répéta t-il amusé. Tes parents avaient au moins le sens de l’humour contrairement au bon goût.

    —Oui ils hésitaient avec Sa-Rat, répondit Rachelle en croisant les bras légèrement mécontente. On m’a déjà fait la remarque sur mon prénom un bon nombre de fois déjà.

    La souris resta un moment avec l’employé, répondant à ses questions pour qu’elle soit officiellement inscrite dans le registre du Reike. Elle lui laissa une grande partie de l’or qu’elle avait sur elle pour couvrir les frais.  La souris supposait même que, ne sachant pas bien compter, l’homme en avait profité pour lui prendre bien plus que nécessaire. Mais voyant qu’il n’était pas dans son intérêt de démarrer une scène, elle se contenta de le remercier en récupérant un papier officiel pour aller se faire tatouer la preuve qu’elle serait dorénavant reikoise. Par la suite, elle devrait se rendre au camp militaire le plus proche pour débuter ses classes. C’était là une toute nouvelle vie qui commençait pour elle. Une vie qu’elle était prête à embrasser avec dévotion.

    La souris savait pertinemment que Stromboli la retrouverait un jour ou l’autre. Il ne laisserait pas son vol et sa fuite impunis. Néanmoins, même si elle était terrifiée par la future confrontation, elle se promit d’être prête à y faire face lorsque ce jour arriverait. Pour l’heure, elle devait continuer de mettre le plus de distance entre elle et le maître de cirque. Puis, devenir suffisamment forte et courageuse pour lui faire comprendre qu’elle ne serait plus jamais sa chose. Quand ce jour viendra, elle se jura de remercier Thomas avec les intérêts. Elle deviendrait suffisamment importante pour avoir une paye conséquente qui lui permettrait de donner au jeune homme de quoi fonder son propre cirque.

    Lorsque le tatoueur lui demanda l’endroit où elle désirait son tatouage, la souris n’eut pas à réfléchir bien longtemps.

    —Dans le dos. Je veux qu’il couvre l’intégralité de ce dernier. Faites le aussi imposant que possible. Je veux que tout le monde puisse se rendre compte que je suis reikoise. En ce jour et jusqu’à ma mort. Je jure allégeance au Reike. Puisse cette nation prospérer.

    -Résumé WoA-
    Suite à cela, la souris entama sa formation de soldate. D’abord sur les bancs de l’école, puis finalement en prenant part à diverses missions. Elle remarqua bien vite que sa carrure et son incapacité à utiliser la magie mettait un frein assez important à son rêve. Mais à chaque fois qu’elle tombait, elle se relevait. Criant à qui voulait l’entendre qu’elle serait un jour cette soldate capable de protéger le Reike. Elle fortifia son corps, apprit les arts de l’écriture, se renseigna sur les arts des stratégies militaires sur lesquelles elle s’avéra particulièrement douée. Mais plus que tout, se furent les rencontres qui forgèrent l’hybride. C’est au contact de personnages haut en couleurs qu’elle pu enfin comprendre quel était son souhait le plus intime, les sacrifices qu’elle était prête à faire pour la nation et surtout, la joie de se sentir aimée comme n’importe qui.  Elle se fit des amis, des ennemis et trouva même l’âme sœur en la personne de Marceline Cornebouc. Même si aujourd’hui encore, une partie de la souris pense que son amante mériterait quelqu’un d’infiniment mieux qu’elle. Effectivement, Rachelle serait prête à tous les sacrifices pour le bien du Reike. Même à sacrifier ses proches ainsi que sa propre vie s’il n’y avait réellement aucune alternative.

    Un jour, elle eut pour mission de suivre et d’assurer la sécurité d’Afosios Smaragdi. Bien sûr, elle n’était pas la seule sur l’affaire. Il y avait notamment le contrôleur impérial Tagar Reys ainsi que le luteni Nikaerth Dyr Erlamshir. Le contrôleur avait pour mission de contrôler la célèbre et fameuse famille noble des Elkaieiens dont le manoir était par un heureux hasard la destination d’Afosios.
    Malheureusement, cette mission qui émerveillait l’apprentie soldate tourna rapidement au cauchemar et bien vite, des corps commencèrent à s’empiler.
    Impuissante, la souris ne put faire que ce pourquoi elle avait été missionnée. Assurer la protection de sieur Smaragdi. Quand bien même elle avait promis à la cadette de la famille Elkaieiens qu’en tant que fière soldate du Reike, son rôle était d’assurer la protection de chaque Reikois. Qu’elle serait toujours là pour aider.

    L’horreur s’intensifia lorsqu’après une séance de torture néanmoins nécéssaire pour débusquer les traitres et les tueurs, Afosios expliqua au groupe que les Elkaieiens étaient des traîtres. Des traîtres envers sa douce impératrice. Songeuse, l’hybride pensa que les parents Elkaieiens seraient punis et les enfants conduits à l’orphelinat ou adoptés. C’était triste pour ces derniers, mais c’était un mal nécessaire. Il était hors de question de laisser des ennemis de la nation en liberté. Malheureusement pour la bonté de la souris, l’esprit pervers d’Afosios avait une toute autre idée les concernant. Il s’arrangea pour que chacun des membres de la famille des traîtres, enfants compris, soient menés à Ikusa pour leurs exécutions.

    Et pour la première fois, la souris pêcha. Pour la première fois, elle se permit d’agir dans l’ombre, trahissant sa promesse envers le Reike. Trahissant les ordres directs d’Afosios. Le soir de leur exécution, elle parvint à s’introduire dans leur cellule. Elle savait qu’elle ne pouvait pas tous les sauver. Elle tentait de se répéter de ne pas faire ça. De suivre les préceptes du Reike. mais rien n’y fût. Elle avait promis à la cadette qu’elle la protégerait et elle ne pouvait décemment pas revenir sur sa parole. Car lorsque la souris donne sa promesse, elle fera tout son possible pour l’accomplir.

    Elle libéra l’enfant. Cette dernière supplia pour ses frères et soeurs mais la souris ne pouvait rien pour eux. Elle ne pouvait faire échapper autant de monde, elle ne pouvait trahir sa patrie plus qu’elle ne le faisait déjà. C’est ainsi que cette nuit-là, Rachelle emporta l’enfant, June Elkaieien, après l’avoir plongé dans des songes plus apaisants suite à un choc à la tête.

    Les jours suivants furent catastrophiques. Rachelle enferma l’enfant chez elle…

    —Laisse-moi sortir ! hurlait la petite en se débattant dans les bras de la souris qui ne savait pas comment la gérer. Je vais le tuer ! Lui faire du mal autant qu’il a fait souffrir ma famille ! Lâche-moi espèce de monstre !

    Rachelle roula tristement des yeux. Elle comprenait la colère de l’enfant vis-à-vis d’Afosios. Et selon elle, ce dernier n’avait pas besoin de mettre fin à la vie de ses frères et soeurs pour l’exemple. Les enfants n’étaient en rien responsables des erreurs de leurs parents. Cependant, l’autorité de l’ami de la reine faisait loi et la souris était bien obligée de suivre ses revendications. Car telle était la loi du Reike, le pays qu’elle avait promis de protéger et de servir. Avec un arrière gout au fond de la gorge, elle laissa tomber la petite qui se cogna le front sur le sol. Surprise, June la fixa avec de grands yeux en tremblant légèrement. La pauvre petite criait sous le coup de la colère, elle pleurait envahie par la tristesse d’avoir perdu les siens mais elle tremblait également devant la peur de rejoindre sa famille.

    —T-tu vas me tuer c’est ça ? bégaya-t-elle devant le regard froid de la souris. J-j’ai pas peur d’abord ! Toi aussi tu es de pair avec ce méchant ! Tu avais promis de me protéger ! Tu avais dit que le rôle des soldats c’était de protéger les gens ! Ou est-ce que tu étais quand ma famille a été exécutée !?

    Elle se releva les poings tremblants et se jeta sur la souris pour la frapper. Rachelle n’était pas spécifiquement robuste, mais même elle pouvait se permettre de rester immobile devant les petits poings de l’enfant. Elle ne savait pas quoi répondre. Tiraillée entre les lois et ce qu’elle trouvait juste, elle savait qu’il n’y avait aucune réponse qui lui conviendrait totalement.

    La petite ne pardonnerait jamais au Reike, elle ne pardonnerait jamais à Rachelle et au grand jamais elle n’abandonnerait sa tentative de prendre sa revanche sur Afosios. C’était là courir à une mort certaine. L’hybride ne pouvait pas la laisser se jeter dans la gueule du loup de la sorte. Même si cela faisait d’elle une mauvaise reikoise, elle avait promis à l’enfant d’être là pour la protéger. Et c’est ce qu’elle ferait. Même si pour cela elle se retrouverait à prendre la peau d’un démon.

    Rachelle finit par lever la patte lentement avant de la poser sur l’épaule de l’enfant qui s’arrêta de bouger, légèrement effrayée. Puis d’un coup, la souris propulsa la petite de la patte. Cette dernière vola à travers la pièce et roula à travers quelques chaises qui reposaient plus loin.
    Alors que June tentait de se relever en pleurant à cause de la douleur, Rachelle qui s’efforçait de ne pas montrer le dégoût qu’elle avait pour elle même attrapa un couteau à viande sur la table et le jeta aux pieds de l’enfant qui sursauta, prise de nouveaux tremblements.

    —Je veux pas mourir ! supplia-t-elle alors la souris en manquant de s’étouffer dans ses propres larmes. Pardon ! Pardon ! Pardon !

    Rachelle plissa doucement les yeux.

    —Tu ne veux pas mourir, mais tu n’es pas prête à abandonner ta soif de vengeance. Ta simple existence me met en péril. Si l’on apprend que tu es en vie, et que j’ai aidé une condamnée à mort à fuir l'échafaud, je suis bonne pour perdre la tête à mon tour. Si je ne t’avais pas fait cette promesse, tu serais déjà avec le reste de ta famille à décorer les murs de la ville.

    Les mots crus coupèrent les sanglots de l’enfant qui se retrouva dans un mutisme de mort. En plein malaise, elle avait désormais du mal à respirer correctement. La petite noble qui avait toujours vécu dans le luxe et l’amour avait subitement tout perdu du jour au lendemain. Et se retrouvait désormais démunie devant cette hybride au regard meurtrier.

    —Je peux toujours rattraper cette erreur, continua Rachelle en attrapant sa lance derrière elle. Il te suffit de me dire que tu ne veux plus de ma protection. Alors, je suivrais les ordres de Sir Smaragdi, et je ferais rouler ta tête sur le sol. Alors je te pose la question. As-tu besoin de ma protection ?

    June resta silencieuse, se recroquevillant sur le sol en boule.

    —Réponds ! lui cria alors la souris.

    —O-oui j’en ai besoin ! répondit faiblement June dont la langue venait de se délier. Je ne veux pas mourir… j’ai peur… ma famille aurait honte de moi…

    Rachelle s’avança alors et posa un genou au sol pour se mettre à la taille de l’enfant. Elle retira du sol le couteau et le plaça entre les mains de l’humaine avant de refermer doucement les mains de cette dernière.

    —Alors je te propose un accord, ajouta l’hybride en plongeant son regard dans celui de la petite. Tu vas abandonner ton nom et tes titres. Désormais, tu n’es plus que June. Une simple fille sans famille que j’ai trouvé dans le désert. Tu auras ma protection tant que tu ne te dresses pas contre le Reike. (Elle posa un doigt sur les lèvres de cette dernière pour l'empêcher de parler.) Je comprends cette rage qui t’habite. Ce sentiment d’injustice. Mais en tant que représentante des lois du Reike, je ne peux pas te laisser agir en toute impunité. Je suis en désaccord avec le choix de sir Smaragdi, il n’en reste pas moins celui qui donne les ordres. Donc pour l’instant, je n’ai d’autre choix que de suivre sa volonté. Aussi, comme je sais que tu ne pourras pas lui pardonner. Je te propose de t’entrainer.

    La petite la fixa sans comprendre.
    —Mais… pourquoi ? osa t-elle demander d’une faible voix. Si je deviens suffisamment forte pour me venger… Je vais pas me gêner pour le faire…

    La souris hocha doucement du chef.
    —Je sais. Et lorsque tu te sentiras prête, avant d’agir, nous croiserons le fer sous les étoiles. Jugées par les astres. L’une de nous deux prendra la vie de l’autre. Si tu l’emporte, tu seras libre d’agir comme bon te semble car je ne serais plus là pour agir tel un garde-fou. Si je l’emporte, alors mon manquement envers le Reike sera réparé et mon honneur lavé.

    L’enfant baissa alors les yeux sur la lame qu’elle tenait. Elle ne comprenait pas pourquoi la souris lui laissait cette chance. Mais elle se rendit bien compte d’une chose. Elle avait l’occasion de vivre. Et de venger les siens. Même si c’était effrayant, elle ne laisserait pas passer cette chance.

    —Et si… si jamais je ne me sentais jamais prête ? se risqua à lui demander June.

    Rachelle se releva lentement.
    —Alors viendra le jour où le temps m’emportera. Et tu seras déclarée gagnante par forfait. Les hybrides ne vivent pas bien longtemps. Mais sache que si tu te lance dans cette entreprise de vengeance, je serais loin d’être celle dont tu auras le plus à craindre. Tous les soldats que j’ai rencontré me surpassent de loin à ce jour. Et même si tu parviens à prendre la vie de l’ami de la reine, tu seras traquée pour le restant de tes jours par les forces du Reike. Et crois moi, ou que tu ailles, ils finiront un jour par te retrouver. Alors. Acceptes-tu ma proposition ?

    June pesa longuement le pour et le contre en même temps que le poids de l’arme mortelle qu’elle tenait entre ses mains innocentes.

    —J’accepte, finit-elle par déclarer en fermant les yeux pour réprimer un sanglot.

    C’était ainsi que Rachelle s’était lancée dans la tâche difficile d’élever et d’entraîner celle qui, un jour, prendrait peut-être sa vie. Les étoiles décideront de la résolution la plus juste. Et puis, même si elle passait pour un tyran, la souris s'assurait que l'enfant puisse prospérer jusqu’à ce qu’elle soit adulte. Elle protègerait la petite, comme elle l’avait promis, aussi longtemps que nécessaire.

    Elle s’assura alors que June ne manque de rien, la cachant de ses proches et lui laissant suffisament d’or pour s’acheter de quoi vivre au marché et lors de son temps libre, elle entama l’entraînement de la petite. Se montrant dure, mais juste envers cette dernière. Car si un jour elles devaient être amenées à croiser le fer pour de bon, Rachelle ne lui ferait aucun cadeau.

    Les jours s’écoulèrent et la souris devint une véritable soldate. Trouvant le véritable bonheur en la compagnie de Marceline Cornebouc à qui elle s’apprêtait à lui révéler l’existence de June. Malheureusement, alors que l’hybride commençait à retrouver une certaine stabilité dans sa vie, la guerre contre les titans éclata. La soldate fût envoyée au front comme beaucoup de soldats reikois…

    (La suite de l'histoire se trouve dans le second poste car j'ai dépassé la limite de caractères.


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    Rachelle Virsce
    Rachelle Virsce
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  • Sam 27 Aoû - 8:37

    Histoire


    (Suite et fin de l'histoire
    -La guerre contre les titans-
    Allongée face contre terre, la souris tentait inlassablement de se relever. Son corps meurtri lui était douloureux. Autour d’elle, la souris pouvait entendre le bruit du tintement métallique des armes et des cris apeurés de ses compagnons d’infortune.

    La souris avait été attribuée à un petit campement sans prétention, loin des combats qui devait se charger de travaux d’observations et parfois de faire passer des messages jusqu’à la capitale. Après tout, seuls les meilleurs soldats étaient envoyés dans les zones les plus dangereuses et bien que Rachelle désirait ardemment faire ses preuves, elle s’était résignée à faire les petites tâches sans prétention pourtant si utiles au Reike. Elle déchanta rapidement lorsque son campement fût découvert et attaqué par une troupe d’éclaireurs fanatiques. A leur tête marchait un prêtre entièrement dévoué aux titans qui avait reçu un don de ses derniers. Le résultat de l’affrontement fût sans appel et bien vite, les reikois commencèrent à perdre la vie ou fuir le campement. Des bêtes furent lâchées à la suite des fuyards.

    Rachelle quant à elle fut rossée par un soldat ennemi et laissée pour morte à même le sol.
    Allait-elle mourir ainsi ? Au milieu d’une forêt sans nom, loin de sa patrie, loin de l’élue de son cœur, loin de l’enfant qu’elle devait protéger ?

    Elle jura entre ses dents avant de se relever lentement sur ses pattes arrière. S’aidant de sa lance pour ne pas tomber de nouveau.

    —Hey ! se fit entendre une voix derrière elle. On a une survivante ici. Eh bah alors la souris ? T’es bien loin de ton trou. T’aurais dû rester dans la boue, c’est là que les reikois sont le mieux après tout.

    Le soldat s’avança vers l’hybride en faisant tourner une épée de fer. Prêt à ôter la vie à l’animal qui, selon lui, n’aurait jamais dû voir le jour.

    Rachelle continuait de tenter tant bien que mal de ne pas sombrer. La mort approchait et elle ne pouvait pas se laisser avoir de la sorte. Pas sans combattre. Pas sans rendre honneur à la nation qui lui avait tant offert. Dans un état second elle pivota sur elle même, laissant la lame de son adversaire passer sur sa longue cape écarlate, lui éraflant l’épaule et d’un geste vif, elle planta sa lance dans la gorge de l’ennemi.
    Surpris de voir l’animal qui semblait sans force quelques secondes auparavant lui transpercer la gorge, l’homme lâcha son arme avant de reculer en titubant. Les mains sur la gorge alors qu’une fontaine d’hémoglobine fusa de sa blessure, couvrant la souris de son sang.

    C’était la première fois que la souris ôtait la vie de quelqu’un. Et sa main continuait de trembler légèrement. Elle avait encore du mal à réaliser qu’elle venait de réduire à néant les rêves et espoirs d’un autre être. Elle avait toujours dit être prête à faire couler le sang pour le bien du Reike, mais le faire véritablement était une toute autre histoire.
    Elle posa une main contre son cœur pour tenter de se calmer. Elle n’avait pas le temps de se laisser aller à de telles considérations. Sa vie et celles de ses congénères reikois étaient en jeu.

    Serrant ses mains sur le manche de sa lance, elle finit par faire tourner cette dernière et se mettre en garde. Le chaos ambiant autour d’elle la força à agir vite. Elle fonça vers ses alliés acculés pour leur venir en aide. Mettant en avant ce qu’elle avait appris sur les bancs de l’école militaire, la souris se battit aussi farouchement que possible. Malheureusement, les survivants furent rapidement mis en déroute par les fanatiques. Les rares survivants furent attachés et rossés. Puis, pour leur enlever le peu d’espoir qu’ils avaient, le chef des fanatiques commença à les prendre un par un pour les exécuter devant les survivants qui ne pouvaient détourner le regard. La souris pu voir les yeux suppliants de ses frères d’armes passer de vie à trépas en quelques secondes dans un douloureux processus visant à les laisser se vider de leur sang.

    Elle savait que son heure viendrait et elle en était terrifiée. Malheureusement, impuissante, les mains liées, elle ne put que constater le massacre. Ses compagnons à sa droite étaient emmenés au centre d’un cercle pour y subir la mort. Un par un. Elle pouvait compter combien de personnes allaient encore disparaître avant elle puis combien disparaîtraient après elle. Elle se mit à pleurer sous le coup du désespoir. Elle souhaitait revoir ses proches du Reike. Elle ne voulait pas mourir ainsi comme un animal.

    Puis, alors que le dernier frère d’arme à sa droite fut emmené, le chef des fanatiques, au lieu de l'exécuter comme les autres le traina devant lui un instant. Un sourire ravi sur le visage, il se délectait de la peur de mourir de ses pauvres âmes qui ne comprenaient rien à la grandeur des véritables dieux. Ces sauvages qui tentaient de tenir tête à des puissances bien trop grandes pour eux. Il allait faire bien mieux que les supprimer. Il allait détruire leurs convictions les plus intimes.

    —Je suis magnanime, s’exprima-t-il alors d’une voix douce en caressant la tête du soldat reikois. Je suis prêt à te laisser la vie sauve.

    —V-vraiment ? supplia le soldat qui avait du mal à tenir ses larmes.

    —Oui, vraiment. Tu as dû te rendre compte, vous n’avez pas l’ombre d’une chance. Nos seigneurs auront tôt fait de raser votre insignifiante rébellion. Vous n’êtes que des morts en suspens. Heureusement pour les sauvages que vous êtes, nos dieux sont également bons. Ils vous pardonneront peut-être si vous implorez leurs pardons. Si vous acceptez de combattre pour vos véritables maîtres. Rejoins nos rangs. Et tu auras la vie sauve, en plus de contribuer à un monde meilleur. Implore le pardon de dieux et tu ne te retrouveras pas gisant dans ton propre sang.

    Le soldat baissa le regard. Il était si jeune et tremblait de toute part. Lui aussi n’était pas prêt aux horreurs de la guerre. Personne au campement ne l’était.

    —Pardonnez-moi, laissa t-il entendre en tombant en sanglots. Je ne veux pas mourir, je ferais tout ce que vous voudrez ! Par pitié ! Je ne savais pas ce que je faisais.

    Le fanatique lui caressa de nouveau la tête pour le consoler.
    —Je comprends, je comprends. Ne t’en fais pas, c’est justement le propre des mortels de faire des erreurs. L’important c’est de ne pas s’enliser dans ces dernières.

    Rachelle sentit d’un coup une rage profonde lui monter au cœur. Surpassant ses peurs, elle se mit à hurler à pleins poumons, tentant de se relever alors qu’un homme derrière elle lui enfonça la tête contre le sol.

    —Traître ! hurla-t-elle à se briser la voix. Chien galeux ! Tu vendrais ta famille et ta patrie pour avoir la vie sauve ! Tu mérites de mourir dans le déshonneur ! Que les astres te punissent ! Le reike te fera payer ta trahison ! Sois en certain ! Nous avons tous prêté serment ! Si nous sommes ici, ce n’est pas seulement pour mener une guerre contre ces monstres, nous sommes ici pour protéger les nôtres ! Que crois-tu qu’ils feront lorsqu’ils auront terminé de marcher sur Shoumei ? Tu penses sincèrement qu’ils vont repartir d'où ils viennent si personne ne les stoppe ? Je vais te dire, moi, ce qu’il va se passer. Si nos forces flanchent, ils finiront par marcher sur notre nation ! Et tu peux être certain que rien n’en restera. Tes proches, les gens que tu aimes, tes parents. Ils seront tous morts, en partie par ta faute ! Tu n’es qu’une ordure !

    L’homme qui la maintenait la frappa pour la faire taire, mais la souris redoubla de combativité. Lançant un regard meurtrier au traître.
    —Même si nous mourrons aujourd’hui, le Reike triomphera ! Ce n’est pas notre force qui nous a mené si loin, mais notre conviction ! Nous sommes entêtés, barbares pour certains, certaines de nos lois sont étranges… mais tout ça, c’est ce que nous sommes ! Un reikois ne devrait jamais avoir besoin de plier le genou ! Nous sommes un peuple fier qui se dressera toujours pour soutenir nos convictions. Puissions nous trouver la mort dans le processus, nous mourrons comme nous avons toujours vécus : Libres !

    Les soldats à sa gauche semblèrent s’enhardir aux mots de la souris. Eux aussi commencèrent à lancer des quolibets au traître. Hurlant qu’ils ne trahiront jamais le Reike et leurs familles et qu’ils préféreront mourir dignement comme leurs ancêtres. Les fanatiques tentèrent de les faire en les frappant, mais c’était mal connaître l’esprit reikois. Pour chaque coup reçu, ils redoublèrent d’intensité dans leurs cris.

    Les traits du meneur fanatique se déformèrent lentement pour laisser apparaître un sourire forcé. Il fit signe à ce que l’on lui emmène Rachelle à ses pieds, ce que ses soldats firent rapidement. Il avait envie de lui ôter la vie sur le champ. Mais homme intelligent qu’il était, il savait que s’il se laissait aller à ses sentiments de la sorte, la mort de la souris ne ferait qu’enhardir un peu plus les reikois restant.

    —Dis moi, insipide porteuse d’espoir, n’as tu pas peur de t’éteindre ?

    La souris releva la tête pour le fixer dans les yeux. Une colère sourde bourdonnant dans son crâne.

    —Bien sûr que je suis terrifiée à l’idée de disparaître, lui répondit-elle entre les dents. Je ne suis pas promise à une longue vie et cette peur me suivra sans doute jusque dans mes dernières heures. Mais j’ai une force qui me permet d’avancer. Je sais qu’après mon passage, les gens que j’ai aimé et la nation en laquelle je me dévoue, continueront d’exister. Si mon sacrifice leur permet un futur plus radieux, c’est avec plaisir que j’avancerai vers ma mort. Même si mes jambes tremblent, se vidant de leurs forces. Je trouverai le courage de mourir dignement. Pour le Reike !

    Elle lui cracha alors au visage ce qui fit rire quelques-uns de ses compagnons.

    —Tuez-nous ! criaient-ils. De toute façon le reste de nos forces et notre roi auront tôt faire de briser les rotules de vos pathétiques dieux !

    Le prêtre serra les poings alors que son visage vira au blanc. Il passa une manche sur ce dernier pour essuyer l’affront qu’il venait de subir, s’efforçant de rester calme. Il visait une victoire totale, il n’était pas l’heure de tout gâcher.

    —Très bien porteuse d’espoir, tu as du courage pour un vulgaire animal. Laisse moi te montrer pourquoi vous n’avez pas la moindre chance. Laisse-moi te vider de tout l’espoir qui semble te porter, et lorsqu’il n’en restera plus une goutte, tu abdiquera de toi-même.

    Il fît un signe et un homme détacha Rachelle alors qu’un autre lui jeta sa lance à ses pieds. Le prêtre détacha sa cape pour laisser apparaître une magnifique paire d’ailes blanches qui illumina la nuit.

    —Sache que tu as face à toi un simple envoyé des dieux. Lorsque tu verras à quel point il est futile de lutter, tu te rendras compte qu’il vaut mieux rejoindre les véritables dieux du Sekai.

    Il matérialisa une lame de lumière entre ses mains avec un sourire satisfait. Il allait démontrer la puissance des forces des titans et feraient taire cette misérable vermine qui tentait de redonner courage à ses frères d’armes. Lorsque la tête de la femme roulerait sur le sol après avoir été humiliée en combat, tous comprendront à quel point il est futile de lutter.

    —Approche hybride. Prouve à tous que le Reike a la moindre chance contre les dieux.

    Rachelle fixa sa lance un instant. Elle ferma les yeux quelques secondes. Priant intérieurement les astres de sortir victorieuse même si elle ne se faisait que peu d’espoir face à un ange.

    Marceline, pensa-t-elle alors. Si je meurs ici. J’espère que tu sauras me pardonner. J’ai été une terrible amie.

    Puis lentement la souris se releva. Tenant sa lance vers le bas, une main en avant. Elle était prête à vivre les derniers instants de sa vie. Pour le Reike.

    Les deux adversaires commencèrent à se tourner autour en se fixant du regard. Ce fût la souris qui fût la première à attaquer en laissant sa lance tournoyer dans son sillage. Elle tenta tout d’abord de lui faucher les jambes pour le planter mais se retrouva nez à nez avec une résistance accrue. Comme une barrière lumineuse. L’ange lui offrit un sourire mauvais avant de simplement la gifler d’un revers de la main ce qui fit reculer l’hybride de quelques pas.

    —Eh bien ? Voilà toute la force dont sont capables les reikois ? C’est d’un ridicule.

    Il claqua alors des doigts et deux lances lumineuses jaillirent du sol pour embrocher la soldate. Heureusement pour cette dernière, son ample manteau cachait sa véritable morphologie, bien plus fine. Elle parvint in extremis à se décaler pour ne laisser que son épaule gauche se faire transpercer.

    Grinçant des dents, elle laissa échapper un râle d’agonie en sentant un peu plus de sang couler sous son manteau déjà si rouge.

    Elle tomba tout d’abord à genoux à bout de force. Le combat n’avait pas duré plus de quelques secondes. Quelle humiliation. Après tout, elle n’était qu’une simple hybride. Pouvait-elle réellement changer le destin ? Pouvait-elle réellement tenir tête à un ange ?

    Les cris de ses compagnons la réveillèrent un peu et tirant sur ses dernières réserves, la souris se releva lentement. Trop faible pour parler, elle tituba lentement vers son opposant, tentant de l’attaquer sans la moindre force. Ce dernier, d’un rapide coup de lame, lui laissa une longue entaille le long de l’abdomen avant de la repousser au sol d’un coup de pied humiliant.

    —Reste au sol, vermine du Reike. Ne fais pas l’erreur de te relever. Si tu baisses la tête, alors peut-être pardonnerai-je ta bêtise. Après tout, les animaux doivent être éduqués, ce n’est pas de ta faute si on t’a fait entrer des idioties dans l’esprit.

    La souris lui lança un regard mauvais. Lentement, elle se retrouva de nouveau debout. Se tenant sur sa lance pour ne pas tomber. Trop faible pour attaquer de nouveau, elle se relèverait jusqu’à la mort. Il était hors de question de lui laisser le plaisir de gagner sur le plan des convictions.

    L’ange plissa les yeux et la gifla de toute sa force pour l’envoyer de nouveau à terre. Lui brisant le bout du museau sous le choc. La vision trouble, Rachelle empoigna sa lance de nouveau pour se retrouver sur pieds.

    —Je… tenta-t-elle de dire. Un véritable reikois meurt au combat en protégeant ses convictions. (Elle se força à sourire.) Ou dans son lit une fois un âge vénérable atteint s’il a de la chance. Mais dans tous les cas, il sera couvert d’honneurs par les astres. Vos dieux n’étoufferont jamais notre flamme. Notre désir de vivre libres. Vous préférez vous terrer dans votre servitude devant des puissances qui vous dépassent au lieu de prendre votre destin en main. Peu m’importe que vous soyez plus forts, le Reike continuera le combat jusqu’à la victoire ou la mort. Et je pense que notre roi est du même avis que moi. C’est ensemble que nous gagnerons cette guerre, par nos propres forces. Pas en nous reposant sur des entités soi-disant divines.

    A ces mots, l’ange la poussa contre le sol et écrasa sa botte sur le visage de la souris qui eut du mal à respirer. Il laissa apparaître une colère froide. L’heure n’était plus au pardon. Comprenant qu’elle se relèverait jusqu’à ce que la vie la quitte, il n’eut d’autre choix que d'agir.
    Approchant sa lame de la gorge de la soldate, il se pencha pour lui murmurer à l’oreille.

    —Lorsque nous marcherons sur le Reike, je prendrais un malin plaisir à ne laisser aucun survivant. Nous briserons vos fondations, vos cultes et vos citoyens. L’histoire ne retiendra de vous qu’un peuple baignant dans une ignorance crasse qui a cru bon de se mesurer à des dieux. Il ne restera rien. Tous les gens que tu as aimé seront morts. Je m’en assurerai.

    L’image de ses proches flasha dans l’esprit de la souris.
    Nikaerth qui avait su lui redonner confiance, Tagar dont les conseils furent bien utiles, la petite June a qui elle avait promis la protection et finalement Marceline. L’elfe pour qui son cœur battait. Il était hors de question de laisser ce monstre briser tout ce pourquoi elle se battait. Sentant une profonde force jaillir en elle, la souris repoussa d’un coup de patte arrière l’ange qui s’envola pour éviter de prendre un coup de lance après ça. La souris, retrouvant ses forces, se releva bien droite, lance en main. Une lueur bleuté jaillit alors de ses yeux tandis que son médaillon commença à briller de milles feux d’une couleur d’un bleu azur. Elle sentit comme une présence réconfortante proche d’elle mais à la fois immensément plus sage qu’elle. Comme si cette dernière jugeait la moindre de ses actions. Dans tous les cas, Rachelle se sentait désormais plus en forme que jamais et bien qu’elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, elle était prête à en découdre.
    L’ange qui semblait versé dans les arts de la magie, quant à lui, sembla comprendre quelque chose car une once de crainte traversa son regard alors qu’il s’envola plus haut, épée vers le ciel pour faire abattre une lumière divine sur la souris.

    Rachelle se laissa guider par la présence qu’elle ressentait alors, comme si au fond d’elle, elle comprenait qu’il s’agissait là de la chose la plus sage à faire.
    Fléchissant sur ses appuis, elle se mit à bondir dans les airs à une vitesse surprenante. Rattrapant bien vite l’ange qui montait toujours plus haut en volant.
    La lance en avant, elle traversa la lumière qui tombait du ciel pour se retrouver face à sa proie. Les rôles étaient désormais inversés.

    —Ridicule ! hurla l’ange avant de plier les bras pour produire deux chaînes lumineuses qui tentèrent d’emprisonner la souris.

    Rachelle sentit une étrange magie sous ses pieds et en profita pour prendre appui dans les airs et sauter de nouveau en direction de l’ange. Une chaîne lui attrapa la patte mais bien vite, cet esprit qu’elle sentait proche d’elle sembla détruire la magie qui souhaitait la réduire à l’inaction. Ne se posant pas plus de question, la souris arriva proche de l’ange et lui assena un coup de lance qui ricocha tout d’abord sur la protection lumineuse du fanatique.

    Encore, se fit entendre une voix grave dans l’esprit de la souris qui l’écouta sans sourciller. Faisant tourner sa lance entre ses mains, elle sauta par-dessus l’ange pour se retrouver derrière lui. L’extrémité de son arme s'électrifia alors et elle asséna un nouveau coup. Puis un autre, et encore un autre. Devenant de plus en plus rapide alors qu’elle commença à danser dans les airs, sautant encore et encore autour de l’ange en vol qui tentait tant bien que mal de se protéger des assauts de l’hybride. Parfois, il parvenait à lui placer un coup d’épée, créant une nouvelle cicatrice sur le corps de l’hybride qui commençait à les accumuler depuis le début du combat. Heureusement pour cette dernière, elle parvenait à surpasser la douleur pour continuer de se battre.

    Et finalement, la protection magique vola en éclat.

    Maintenant, se fit entendre la voix de nouveau. Achève ce pitoyable pantin des titans qui pense pouvoir s’en prendre à l’honneur du Reike et à son histoire

    La souris se jeta un peu plus en hauteur pour surplomber son adversaire dont la panique pouvait se lire dans les yeux.
    Contrairement à son ennemi, Rachelle ne visait pas à le faire souffrir ou à impressionner quiconque. Ses seules pensées étaient d’ôter la vie à cet ennemi du Reike.
    Fléchissant sur ses appuis, elle se propulsa d’un coup à la vitesse de l’éclair, embrochant son opposant au passage et fonçant avec ce dernier vers le sol. De nombreux éclairs fusaient de sa lance.

    L’ange qui voyait sa fin arriver, attrapa le visage de la souris de ses mains et commença à produire une forte intensité de feu divin.
    La souris sentit alors ses yeux fondre lentement et la douleur autrefois supportable, commençait à devenir ingérable.
    Elle savait qu’en le lâchant, ce dernier aurait l’occasion de fuir ou même de reprendre l’ascendant. La souris sentait que les forces offertes par l’amulette commençaient à décliner. Comme si elle n’était pas encore prête pour les maintenir. Il lui fallait faire un choix. Et ce dernier était déjà tout trouvé.

    —Pour le Reike ! hurla t-elle à plein poumons en refermant ses griffes sur sa prise alors qu’elle perdait pour de bon sa capacité à voir.

    Les deux adversaires percutèrent alors le sol dans un fracas titanesque. La foudre s’abattant sur eux au même instant. Laissant un petit cratère à leur emplacement.
    Et lentement, la souris se redressa. Victorieuse. Le corps couvert de blessures et ses orbites vides. Laissant couler le sang abondamment. A ses pieds gisait le corps sans vie de l’ange. Celui qui fût trop présomptueux pour la tuer alors qu’il en avait l’occasion.

    Un long silence se posa alors sur la scène. Les soldats fanatiques restaient sans voix. Leur meneur était mort. Vaincu par une hybride. Une vermine, une erreur de la nature.

    Les reikois en profitèrent, retrouvant courage, dans un cri commun, ils commencèrent à se débattre, n’ayant pas peur de perdre la vie. Ils se battraient jusqu’au bout. Il était hors de question de finir enchaînés. La volonté reikoise planait sur les restes du campement.

    La souris resta ainsi quelques secondes, légèrement perdue, avant de s’écrouler inconsciente sur le sol à cause de ses blessures.

    Elle apprendra quelques jours plus tard qu’elle et ses compagnons furent sauvé par des renforts reikois qui furent alertés par un soldat qui était parvenu à fuir l’attaque.
    La souris fût guérie mais elle ne retrouva malheureusement pas l’usage de la vue. Ses yeux avaient totalement fondus et il ne restait rien à soigner. Elle dut alors se contenter de rester sur le banc de touche alors que sa nation continua la guerre et la remporta finalement après de longues batailles.

    Rachelle quant à elle, entama une rééducation. Elle voulut repartir dès que possible au front pour ne pas laisser ses compagnons sans son soutien. Il lui était impensable de se terrer au Reike alors que d’autres risquaient leurs vies pour elle, mais elle dû rapidement se rendre à l’évidence que sans la capacité de voir, elle ferait une piètre combattante.

    Elle dut alors abandonner ses rêves de gloire au sein de l’armée. Son rêve de devenir un jour la griffe. Son incapacité à voir était bien trop handicapante sur le champ de bataille et comme elle n’avait jamais été capable de magie, l’armée n’avait plus besoin de ses services.

    Perdant goût à la vie, elle tenta de se pencher sur l’amulette qui lui avait prodigué cette étrange force, malheureusement la voix ne se présenta pas de nouveau à elle. Peu importe le nombre de fois où elle lui supplia de revenir. Peut-être était-elle mise à l’épreuve ? En tout cas, l’amulette possédait bien un pouvoir étrange qui lui était inconnu. Peut-être parviendrait-elle un jour à en percer les mystères.

    Rachelle retrouva finalement June qui avait un peu grandi durant ses années de guerre. Elle lui expliqua qu’elles allaient parcourir le Reike en compagnie d’une certaine Marceline Cornebouc. Peut-être n’était-elle plus taillée pour l’armée, mais elle continuerait de protéger le Reike et ses proches. En tant que voyageuse. Et peut-être un jour trouverait-elle un remède à ses yeux manquants...


    Groupes d'intérêts

    Shierrak
    En devenant Reikoise, Rachelle a totalement embrassé la religion de la nation. Elle pense aussi avoir été sauvée par l'une de ses prières aux astres alors qu'elle était plus jeune. De plus, c'est une religion qui entre en accord avec son mode de pensée et ses idéaux.

    Lutte contre les titans
    La souris a combattu les serviteurs des titans lors de la dernière grande guerre. Et bien qu'elle est désormais affaiblie, elle continuera jusqu'à son dernier souffle à se dresser contre ceux qui pourraient menacer sa nation.

    Prophétie de la lune et du soleil
    Elle n'est pas certaine que cette dernière soit véridique. Néanmoins, rien ne prouve son contraire alors elle ne voit pas de mal dans ce mouvement. Toutefois, elle a peur que cette prophétie puisse créer quelques fanatiques au sein du peuple. Quoi qu'il en soit, elle éprouve un immense respect pour le couple royal (Et serait sans doute un peu déçue d'apprendre que leur force ne viennent pas de leurs convictions ou de leurs entraînements mais d'une réincarnation divine. Rachelle est fière de servir des mortels avec leurs forces et défauts. S'il s'avère que cette prophétie est réelle, elle espère de tout coeur que le couple royal continue d'agir comme ils l'ont toujours fait et que ce lien divin ne leur monte pas à la tête.)

    Suprémacisme impérial
    Shoumei est en ruine car ils ont donné le bâton pour se laisser battre. La République n'a pas osé lever le petit doigt pour protéger le monde. Selon Rachelle, les divinistes qui n'ont pas pris les armes méritent ce qui leur est arrivé car ils ont préféré se soumettre devant leurs peurs plutôt que de se battre pour préserver leurs rêves et espoirs de vivants. Du côté de la République, elle en a toujours gardé une grande aversion. Etant Républicaine de naissance, elle en a encore un peu peur à cause de sa vie au sein d'un cirque.
    En définitif, pour Rachelle, le Reike est la seule nation capable d'apporter la paix sur le Sekai. Ils ont gagné le droit de gouverner en mettant leurs vies en jeu pour arrêter les titans avant qu'ils ne quittent Shoumei et rasent le monde.

    Université du Draksrang
    Bien que sa place dans l'armée est compromise à cause de sa cécité. Rachelle rêve encore parfois de pouvoir suivre un enseignement spécialisé en tactique militaire pour devenir la Griffe. Peut-être un jour trouvera t-elle l'opportunité de se guérir et de s'inscrire.
    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Rachelle Virsce
    Rachelle Virsce
    Messages : 63
    crédits : 3940

    Info personnage
    Race: Hybride - Souris
    Vocation: Guerrier Assassin
    Alignement: Loyal bon
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t502-rachelle-virsce-devouee-au-reike-terminee
  • Dim 28 Aoû - 9:49
    Et voilà. J'annonce que la fiche est désormais complète.
    Ce fût un casse tête pas possible car en ajoutant dans le premier post, j'ai dépassé la limite de caractère, ce qui m'a effacé la fin, a cassé le code de la page, bref.

    Voilà qui est réparé et en forme !
    Impératrice-dragon du Reike
    Impératrice-dragon du Reike
    Ayshara Ryssen
    Ayshara Ryssen
    Messages : 639
    crédits : 7060

    Info personnage
    Race: Vosdraak
    Vocation: Mage - Soutien
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: S - Impératrice
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t202-l-imperatrice-dragon#612
  • Dim 28 Aoû - 20:43
    Rachouuuuuuuuuuuuuuuuu ~

    Comme dit sur discord, je suis toujours aussi admirative de ta façon d'écrire. L'histoire est assez dense, mais l'ensemble se lit vraiment bien sans lourdeur narrative, un peu comme un bon roman. Les péripéties de la petite Rachelle sont franchement amusantes à découvrir et on souhaite qu'elle puisse un jour devenir la Griffe du Reike, malgré son handicap visuel (peut-être qu'une certaine impératrice pourrait te venir en aide, qui sait ? 😊 ).

    J'ai déjà très hâte de te voir l'œuvre !

    Pour la capacité de "Tranche-Magie", puisqu'il s'agit d'un pouvoir de palier un, la capacité ne sera effective que sur les magies de palier 1, voire palier 2 si effectivement ça s'y prête bien au niveau de l'automodération et la situation rp. ^^

    Sans plus te faire attendre, je vais procéder à ta validation. Heureuse que ton second personnage rejoigne l'Empire.

    Pour le Reike ! Rachelle Virsce : Dévouée au Reike [Terminée] 1f4aa
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