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Citoyen du monde
Phèdre
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“Ron, ron, ron petit patapon…” Chantonnait la voix de velours alors qu’elle avançait au travers d’un no man's land dont le sol noir de boue émettait un désagréable bruit de succion à chacun de ses pas. “La pénitence est douce, ron, ron, ron petit patapon…”. A bien y regarder, la vase n’était pas noire de terre et l’odeur qui en émanait était métallique, nauséabonde, elle prenait à la gorge et semblait transformer l’air en une mélasse épaisse qui rendait la respiration pénible. Mais elle continuait de déambuler, lançant quelques œillades souriantes aux corps sans vie qui la dévisageaient. Elle serait pour eux, la dernière vision, l’horreur faite femme, le désir mêlé de terreur, la pire et la plus belle chose qu’il leur avait été donné de voir. Parce que c’était exactement ce qu’elle avait voulu qu’ils voient, tout comme elle avait voulu qu’ils meurent. Et ils l’étaient, atrocement, ignoblement, dans la boue comme les chiens qu’ils étaient. A quatre pattes pour certains, à genoux pour d’autres mais tous l’avaient suppliés avec une lueur désireuse dans le regard. Jusqu’à ce qu’elle les délivre de son emprise, juste à temps pour voir dans leur yeux s’éteindre la lueur de l’espoir et s’embraser celle de la compréhension ; tous dupés.
- Ph.. Phèdre…Une voix plaintive appela dans les ténèbres morbides qui étaient tombés sur ce petit bout de monde. C’était plus un gargouillis, mais elle le perçut et changea de direction sans cesser de chanter. “La servante en colère, et ron, ron, ron, petit patapon…” Une fois à la hauteur de la créature à moitié éventrée, elle se pencha et ne lui laissa pas le loisir de s'épandre. D’un mouvement net, à l’aide d’un minuscule stylet glacé, elle fit béer un sourire sous son menton. “ Tua son p’tit chaton, ron, ron, tua son p’tit chaton.”
Puis elle s'agenouilla dans la fange sans jamais s'arrêter de chanter, se mit à découper lentement et inlassablement pendant des minutes qui semblèrent être des heures. Jusqu'à ce qu'enfin, le visage de sa victime put la regarder en face.
"Mes maîtres je m'accuse, ron, ron, ron, petit patapon, d'avoir tué mon chaton !"
D’un bon d’une violence inouïe, Eris arracha son visage aux pages du livre sur lequel elle s’était endormie. Le souffle court, les yeux roulants dans ses orbites comme un cheval fou, elle étouffa d’un revers de main un haut-le-cœur qui manqua de lui faire rendre son déjeuner. La goût de la bille, acide, la fit grimacer et lui permit de s’arracher complètement aux affres de ses cauchemars. “ron, ron, ron, petit patapon” continuait pourtant de chanter son esprit et la fae eut envie de hurler. Elle ne le fit pas mais l’aigreur autant que le désespoir l'assaillirent comme deux enragées et d’un mouvement de colère elle balaya tout ce qui se trouvait devant elle. Le livre traversa la pièce, les plumes tombèrent avec fracas sur le sol, les papiers se disséminèrent aux quatre coins du bureau et l’encrier explosa aux pieds de la volée de marche qui menait à l’étage du dessus. Les mains tremblantes, la poitrine se soulevant au rythme effréné de son cœur, Eris se prit la tête entre les mains et s’éloigna au bureau.
- Je suis à la bibliothèque d’Ikusa au Reike, il ne peut rien m’arriver.
Ces rêves la hantaient depuis des semaines maintenant. Chaque nuit était plus féroce que la précédente, ils rongeaient son esprit un peu plus à chaque fois et ce prénom ne cessait de revendiquer son existence. “Phèdre”. Un nom qui lui était inconnu, dont elle ne connaissait pas le visage mais qui, dans ses songes, avait sa voix. L’horreur de ses visions était pire encore lorsqu’Eris se surprenait à ne pas en avoir peur, mais à y prendre goût. Lorsqu’elle s’oubliait. Qu’elle était cette autre, un plaisir malsain l’habitait et parfois ne la quittait pas même lorsqu’elle était éveillée. C’était de cela que la fae avait peur.
Alors elle s’était mise à fuir. Eris n’était pas une guerrière, elle était une mage mais le combat était un domaine qu’elle laissait volontiers aux autres. Ainsi elle avait peu à peu délaissé le sommeil au profit du travail, plongeant corps et âme dans cette bibliothèque qui la dissimulait aux yeux de tous. Mais même ainsi, ses songes l’avaient rattrapés avec toujours plus de violence jusqu’à ne laissait plus qu’une enveloppe terrifiée et épuisée. Une brèche de désespoir que l’âme ignorante mais corrompue s’empressa d’exploiter.
Une goutte de sueur perla sur le front d’Eris qui l’épongea à l’aide de la manche de sa robe bleu roi. C’était un magnifique caftan qui épousait sa silhouette à la perfection, laissant entrevoir la peau de ses côtes et de son dos. La couleur soulignait à la perfection son regard bleu nuit mais également la pâleur presque maladive de sa peau. Des vestiges d’épingles laissaient supposer qu’un peu plus tôt, ses cheveux avaient été relevés en un chignon sophistiqué mais dont le sommeil agité avait eu raison.
- Où est-ce… Pesta-t-elle en prenant conscience des dégâts occasionnés. Elle s’approcha d’un premier monticule de feuille, le souleva et n’y trouva rien d’autre que du papier. Elle le laissa ainsi pour s’approcher d’un livre puis d’un tas de fournitures de bureau, rien. Ses chaussures se tâchèrent d’encre mais elle l’ignora et continua à chercher, fébrile, son front se recouvrant d’une fine pellicule moite à mesure que ce qu’elle cherchait n’avait de cesse de lui échapper. Au fur et à mesure, le calme retrouvé céda la place à la colère. Eris jura bassement, elle qui était pourtant si polie. Un nouveau livre traversa la pièce pour claquer violemment sur le mur d’en face.
Le manque était le plus cruel des amants. Eris l’avait apprit à ses dépends et hélas, elle était incapable de s’en défaire. Il s’était insinué dans son existence à la manière de l’eau de pluie par un toit brisé, glacial et immuable. La fae n’avait même pas lutté. Elle l’avait laissé s’installer sans savoir qu’il resterait mais surtout parce qu’il soulageait ses maux. Il éloignait la voix, les cauchemars et ses peurs. Lorsqu’elle était hagarde, elle n’était plus rien, pas même Eris et elle pouvait enfin respirer. Hélas, les jours passant, les doses avaient fini immanquablement par augmenter jusqu’à ne plus faire effet et ne laisser rien d’autre qu’une dépendance féroce. Laquelle était un secret jalousement gardé par la fae.
- J’en avais emporté ! S’agaça-t-elle, un trémolo dans la voix.
“Dans ma poche…” Souffla sa conscience avec la même voix de velours que celle de son rêve. Sa main suivit l’ordre, longeant sa hanche pour se faufiler dans l’une des poches cachées dans les pans de sa robe. Le flacon se trouvait là, froid comme la mort, noir comme de l’encre. Eris l’ouvrit, les mains tremblantes et fit tomber une première goutte dans son œil droit. Elle était sur le point d’en faire tomber une seconde dans l’autre lorsque la porte du bureau grinça, la figeant sur place.
- Ph.. Phèdre…Une voix plaintive appela dans les ténèbres morbides qui étaient tombés sur ce petit bout de monde. C’était plus un gargouillis, mais elle le perçut et changea de direction sans cesser de chanter. “La servante en colère, et ron, ron, ron, petit patapon…” Une fois à la hauteur de la créature à moitié éventrée, elle se pencha et ne lui laissa pas le loisir de s'épandre. D’un mouvement net, à l’aide d’un minuscule stylet glacé, elle fit béer un sourire sous son menton. “ Tua son p’tit chaton, ron, ron, tua son p’tit chaton.”
Puis elle s'agenouilla dans la fange sans jamais s'arrêter de chanter, se mit à découper lentement et inlassablement pendant des minutes qui semblèrent être des heures. Jusqu'à ce qu'enfin, le visage de sa victime put la regarder en face.
"Mes maîtres je m'accuse, ron, ron, ron, petit patapon, d'avoir tué mon chaton !"
D’un bon d’une violence inouïe, Eris arracha son visage aux pages du livre sur lequel elle s’était endormie. Le souffle court, les yeux roulants dans ses orbites comme un cheval fou, elle étouffa d’un revers de main un haut-le-cœur qui manqua de lui faire rendre son déjeuner. La goût de la bille, acide, la fit grimacer et lui permit de s’arracher complètement aux affres de ses cauchemars. “ron, ron, ron, petit patapon” continuait pourtant de chanter son esprit et la fae eut envie de hurler. Elle ne le fit pas mais l’aigreur autant que le désespoir l'assaillirent comme deux enragées et d’un mouvement de colère elle balaya tout ce qui se trouvait devant elle. Le livre traversa la pièce, les plumes tombèrent avec fracas sur le sol, les papiers se disséminèrent aux quatre coins du bureau et l’encrier explosa aux pieds de la volée de marche qui menait à l’étage du dessus. Les mains tremblantes, la poitrine se soulevant au rythme effréné de son cœur, Eris se prit la tête entre les mains et s’éloigna au bureau.
- Je suis à la bibliothèque d’Ikusa au Reike, il ne peut rien m’arriver.
Ces rêves la hantaient depuis des semaines maintenant. Chaque nuit était plus féroce que la précédente, ils rongeaient son esprit un peu plus à chaque fois et ce prénom ne cessait de revendiquer son existence. “Phèdre”. Un nom qui lui était inconnu, dont elle ne connaissait pas le visage mais qui, dans ses songes, avait sa voix. L’horreur de ses visions était pire encore lorsqu’Eris se surprenait à ne pas en avoir peur, mais à y prendre goût. Lorsqu’elle s’oubliait. Qu’elle était cette autre, un plaisir malsain l’habitait et parfois ne la quittait pas même lorsqu’elle était éveillée. C’était de cela que la fae avait peur.
Alors elle s’était mise à fuir. Eris n’était pas une guerrière, elle était une mage mais le combat était un domaine qu’elle laissait volontiers aux autres. Ainsi elle avait peu à peu délaissé le sommeil au profit du travail, plongeant corps et âme dans cette bibliothèque qui la dissimulait aux yeux de tous. Mais même ainsi, ses songes l’avaient rattrapés avec toujours plus de violence jusqu’à ne laissait plus qu’une enveloppe terrifiée et épuisée. Une brèche de désespoir que l’âme ignorante mais corrompue s’empressa d’exploiter.
Une goutte de sueur perla sur le front d’Eris qui l’épongea à l’aide de la manche de sa robe bleu roi. C’était un magnifique caftan qui épousait sa silhouette à la perfection, laissant entrevoir la peau de ses côtes et de son dos. La couleur soulignait à la perfection son regard bleu nuit mais également la pâleur presque maladive de sa peau. Des vestiges d’épingles laissaient supposer qu’un peu plus tôt, ses cheveux avaient été relevés en un chignon sophistiqué mais dont le sommeil agité avait eu raison.
- Où est-ce… Pesta-t-elle en prenant conscience des dégâts occasionnés. Elle s’approcha d’un premier monticule de feuille, le souleva et n’y trouva rien d’autre que du papier. Elle le laissa ainsi pour s’approcher d’un livre puis d’un tas de fournitures de bureau, rien. Ses chaussures se tâchèrent d’encre mais elle l’ignora et continua à chercher, fébrile, son front se recouvrant d’une fine pellicule moite à mesure que ce qu’elle cherchait n’avait de cesse de lui échapper. Au fur et à mesure, le calme retrouvé céda la place à la colère. Eris jura bassement, elle qui était pourtant si polie. Un nouveau livre traversa la pièce pour claquer violemment sur le mur d’en face.
Le manque était le plus cruel des amants. Eris l’avait apprit à ses dépends et hélas, elle était incapable de s’en défaire. Il s’était insinué dans son existence à la manière de l’eau de pluie par un toit brisé, glacial et immuable. La fae n’avait même pas lutté. Elle l’avait laissé s’installer sans savoir qu’il resterait mais surtout parce qu’il soulageait ses maux. Il éloignait la voix, les cauchemars et ses peurs. Lorsqu’elle était hagarde, elle n’était plus rien, pas même Eris et elle pouvait enfin respirer. Hélas, les jours passant, les doses avaient fini immanquablement par augmenter jusqu’à ne plus faire effet et ne laisser rien d’autre qu’une dépendance féroce. Laquelle était un secret jalousement gardé par la fae.
- J’en avais emporté ! S’agaça-t-elle, un trémolo dans la voix.
“Dans ma poche…” Souffla sa conscience avec la même voix de velours que celle de son rêve. Sa main suivit l’ordre, longeant sa hanche pour se faufiler dans l’une des poches cachées dans les pans de sa robe. Le flacon se trouvait là, froid comme la mort, noir comme de l’encre. Eris l’ouvrit, les mains tremblantes et fit tomber une première goutte dans son œil droit. Elle était sur le point d’en faire tomber une seconde dans l’autre lorsque la porte du bureau grinça, la figeant sur place.
Vent du Reike
Orion Yamveil
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Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
La nuit, tous les chats sont gris
Feat. Phèdre
L’astre solaire se couchait doucement derrière l’horizon, laissant derrière lui un ciel orangé, virant doucement au noir. Tendrement, l’astre lunaire se mit à briller, éclairant un magnifique voile étoilé dans le ciel nocturne surplombant Ikusa. Un paysage splendide qu’Orion appréciât contempler durant des heures, parfois en compagnie de son amie, Eris. Il rendait bien souvent visite à cette dernière et, par ailleurs, il était temps pour le Vent du Reike de quitter la forge Ariesvyra pour retourner à ses occupations. Portant sur ses épaules sa cape noire, le jeune Yamveil quitta, d’un pas léger, la forge de dame Cyradil, prenant soin de saluer tous ses camarades au passage. Lorsqu’il était sous couverture, le jeune Orion n’était qu’un simple forgeron, noble du Reike, ayant hérité d’une fortune colossale. Mais, en réalité, il était un espion hors pair, traquant les divinistes et autres fanatiques en tout genre.
Comme à son habitude, le jeune Yamveil ne laissa pas la moindre partie de son corps à l’air libre, à l’exception de ses magnifiques prunelles sanguines, qui reflétaient la magnifique lueur argentée de l’astre lunaire dans ses pupilles aussi sombres que la nuit. Marchant d’un pas léger dans la magnifique capitale Reikoise, telle une ombre dissimulée dans la foule, le jeune Yamveil se dirigea en direction du lieu d’habitation de son amie, Eris. Arrivant devant une imposante bâtisse typique de la noblesse Reikoise, le jeune chef de Cellule s’arrêta devant la porte de bois noble, pivotant légèrement son doux visage marqué par de nombreux combats, en direction du ciel. Un doux sourire se dessina sous le léger voile de tissu qui couvrait en partie son visage, alors que, de ses yeux écarlates, le dernier-né des Yamveil contempla la majestueuse voûte céleste.
Quelques secondes après ce doux moment plongé dans ses songes, Orion se retourna délicatement. D’un geste gracieux, il porta sa main devant la porte de bois, pensant à revoir son amie pour qui il avait une grande affection. Comme à son habitude, le jeune Yamveil frappa trois fois exactement, d’un rythme légèrement lent, faisant résonner à l’intérieur de la majestueuse maison les sons du bois frappés par Orion. Après quelques secondes, le Vent n’avait toujours pas eu de réponse. Naturellement, ce dernier, toujours avec le même rythme de frappe, fit résonner le bois une nouvelle fois, mais, encore une fois, pas de réponse. Inquiet, le jeune homme prononça à plusieurs reprises le prénom de son amie, augmentant le ton petit à petit mais, toujours aucune réponse. Il le savait, la jeune femme s’était rendue à la bibliothèque mais, de nature curieuse, le jeune espion avait bien d’autre projet que de s’y rendre dans l’immédiat.
Laissant un long soupir s’échapper d’entre ses lèvres, pensant à ce qu’il fût sur le point de faire, le chef-espion porta ses deux mains sur chacune de ses joues, les tapotant légèrement à deux reprises. Une ombre s’échappa de la silhouette d’Orion, rampant sur le sol rocailleux du pas de la porte. Rapidement, l’ombre portée se faufila sous la porte d’entrée de la demeure d’Eris puis, elle s’éleva doucement dans les ténèbres du hall d’entrée, dessinant l’exacte silhouette du forgeron. Instantanément, l’ombre projetée par le Vent du Reike fut remplacée par ce dernier lui-même, s’étant téléporté sur son ombre. À présent, le chef-espion se trouvait, sans la moindre autorisation, dans la demeure de son amie, si chère à ses yeux. Il sentait que quelque chose n’allait pas chez elle, mais il n’avait pas la moindre connaissance du problème.
Après une bonne quinzaine de minutes à fouiller méticuleusement les moindres recoins de la grande demeure d’Eris, Orion ne trouva pas la moindre chose suspecte. Il en conclut tout naturellement que ce n’était que lui qui était parano et que, sa chère amie allait parfaitement bien. Ne voulant pas s’attarder plus longtemps dans cette immense bâtisse, le chef-espion quitta les lieux, de la même manière qu’il fût venu, laissant une ombre portée passer sous la majestueuse porte d’entrée, puis se téléportant de l’autre côté de cette dernière. Ainsi, d’un nouveau pas aussi léger que le vent soufflant doucement sur la capitale en cette nuit, le chef de Cellule quitta le domaine de sa tendre amie. Parfois, quelques rafales de vent venaient légèrement soulever la capuche du chef-espion, révélant sa magnifique chevelure immaculée.
Passant par tous les raccourcis possibles, le chef-espion se rua en direction de la bibliothèque d’Ikusa, dans laquelle se trouvait certainement son amie Eris. Devant la grande porte du bâtiment, le chef-espion se dissimula à l’aide d’un arcane lui permettant de se rendre invisible. Prenant le soin de ne pas faire grincer la grande porte de bois, le jeune Yamveil pénétra à l’intérieur de la bibliothèque et, d’un pas aussi léger que le vent, il avança dans les longs couloirs à la recherche de son amie. Il venait tout juste d’entendre sa douce voix raisonnée entre ces étagères emplies de connaissances millénaires. Ses légers pas le menèrent devant son amie, qui était, visiblement, en train de s’adonner à des plaisirs interdits. Heureusement, le grincement de la porte de son bureau la stoppa dans son avancée. Seulement, elle ne vit rien, aucune ombre, aucune présence, rien. Rapidement, Orion se téléporta derrière elle et, d’un geste de la main, il envoya la fiole s’éclater sur le plancher de la bibliothèque. Saisissant la main levée de son amie, le jeune Yamveil estompa le sort d’invisibilité et laissa ses doigts délicats s’enlacer autour du poignet d’Eris. Une légère voix, aussi douce que la nuit, s’échappa d’entre les lèvres du forgeron, alors derrière son amie.
- T’es devenue folle ou quoi, Eris ? C’est quoi ce flacon, de la drogue ? Tu te drogues maintenant. Non mais ça va pas, sérieusement. Gardant ses doigts enlacés autour du poignet de la jeune femme, Orion vint se positionner à ses côtés, retirant sa capuche et, dévoilant sa chevelure blanche comme la lune. D’un regard assassin, les prunelles sanguines de l’espion s’ancrèrent dans le regard de son amie. Une légère goutte de ce liquide interdit coulait le long de sa joue. Eris… Que t’arrive-t-il au juste ? Parle-moi, je suis ton ami, tu le sais. Tu peux tout me dire, absolument tout. Je l’ai ressentie, tu es différente ces derniers temps. Qu’est-ce qui te tracasse exactement ? Tu veux bien me le dire ?
CENDRESComme à son habitude, le jeune Yamveil ne laissa pas la moindre partie de son corps à l’air libre, à l’exception de ses magnifiques prunelles sanguines, qui reflétaient la magnifique lueur argentée de l’astre lunaire dans ses pupilles aussi sombres que la nuit. Marchant d’un pas léger dans la magnifique capitale Reikoise, telle une ombre dissimulée dans la foule, le jeune Yamveil se dirigea en direction du lieu d’habitation de son amie, Eris. Arrivant devant une imposante bâtisse typique de la noblesse Reikoise, le jeune chef de Cellule s’arrêta devant la porte de bois noble, pivotant légèrement son doux visage marqué par de nombreux combats, en direction du ciel. Un doux sourire se dessina sous le léger voile de tissu qui couvrait en partie son visage, alors que, de ses yeux écarlates, le dernier-né des Yamveil contempla la majestueuse voûte céleste.
Quelques secondes après ce doux moment plongé dans ses songes, Orion se retourna délicatement. D’un geste gracieux, il porta sa main devant la porte de bois, pensant à revoir son amie pour qui il avait une grande affection. Comme à son habitude, le jeune Yamveil frappa trois fois exactement, d’un rythme légèrement lent, faisant résonner à l’intérieur de la majestueuse maison les sons du bois frappés par Orion. Après quelques secondes, le Vent n’avait toujours pas eu de réponse. Naturellement, ce dernier, toujours avec le même rythme de frappe, fit résonner le bois une nouvelle fois, mais, encore une fois, pas de réponse. Inquiet, le jeune homme prononça à plusieurs reprises le prénom de son amie, augmentant le ton petit à petit mais, toujours aucune réponse. Il le savait, la jeune femme s’était rendue à la bibliothèque mais, de nature curieuse, le jeune espion avait bien d’autre projet que de s’y rendre dans l’immédiat.
Laissant un long soupir s’échapper d’entre ses lèvres, pensant à ce qu’il fût sur le point de faire, le chef-espion porta ses deux mains sur chacune de ses joues, les tapotant légèrement à deux reprises. Une ombre s’échappa de la silhouette d’Orion, rampant sur le sol rocailleux du pas de la porte. Rapidement, l’ombre portée se faufila sous la porte d’entrée de la demeure d’Eris puis, elle s’éleva doucement dans les ténèbres du hall d’entrée, dessinant l’exacte silhouette du forgeron. Instantanément, l’ombre projetée par le Vent du Reike fut remplacée par ce dernier lui-même, s’étant téléporté sur son ombre. À présent, le chef-espion se trouvait, sans la moindre autorisation, dans la demeure de son amie, si chère à ses yeux. Il sentait que quelque chose n’allait pas chez elle, mais il n’avait pas la moindre connaissance du problème.
Après une bonne quinzaine de minutes à fouiller méticuleusement les moindres recoins de la grande demeure d’Eris, Orion ne trouva pas la moindre chose suspecte. Il en conclut tout naturellement que ce n’était que lui qui était parano et que, sa chère amie allait parfaitement bien. Ne voulant pas s’attarder plus longtemps dans cette immense bâtisse, le chef-espion quitta les lieux, de la même manière qu’il fût venu, laissant une ombre portée passer sous la majestueuse porte d’entrée, puis se téléportant de l’autre côté de cette dernière. Ainsi, d’un nouveau pas aussi léger que le vent soufflant doucement sur la capitale en cette nuit, le chef de Cellule quitta le domaine de sa tendre amie. Parfois, quelques rafales de vent venaient légèrement soulever la capuche du chef-espion, révélant sa magnifique chevelure immaculée.
Passant par tous les raccourcis possibles, le chef-espion se rua en direction de la bibliothèque d’Ikusa, dans laquelle se trouvait certainement son amie Eris. Devant la grande porte du bâtiment, le chef-espion se dissimula à l’aide d’un arcane lui permettant de se rendre invisible. Prenant le soin de ne pas faire grincer la grande porte de bois, le jeune Yamveil pénétra à l’intérieur de la bibliothèque et, d’un pas aussi léger que le vent, il avança dans les longs couloirs à la recherche de son amie. Il venait tout juste d’entendre sa douce voix raisonnée entre ces étagères emplies de connaissances millénaires. Ses légers pas le menèrent devant son amie, qui était, visiblement, en train de s’adonner à des plaisirs interdits. Heureusement, le grincement de la porte de son bureau la stoppa dans son avancée. Seulement, elle ne vit rien, aucune ombre, aucune présence, rien. Rapidement, Orion se téléporta derrière elle et, d’un geste de la main, il envoya la fiole s’éclater sur le plancher de la bibliothèque. Saisissant la main levée de son amie, le jeune Yamveil estompa le sort d’invisibilité et laissa ses doigts délicats s’enlacer autour du poignet d’Eris. Une légère voix, aussi douce que la nuit, s’échappa d’entre les lèvres du forgeron, alors derrière son amie.
- T’es devenue folle ou quoi, Eris ? C’est quoi ce flacon, de la drogue ? Tu te drogues maintenant. Non mais ça va pas, sérieusement. Gardant ses doigts enlacés autour du poignet de la jeune femme, Orion vint se positionner à ses côtés, retirant sa capuche et, dévoilant sa chevelure blanche comme la lune. D’un regard assassin, les prunelles sanguines de l’espion s’ancrèrent dans le regard de son amie. Une légère goutte de ce liquide interdit coulait le long de sa joue. Eris… Que t’arrive-t-il au juste ? Parle-moi, je suis ton ami, tu le sais. Tu peux tout me dire, absolument tout. Je l’ai ressentie, tu es différente ces derniers temps. Qu’est-ce qui te tracasse exactement ? Tu veux bien me le dire ?
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Eris ne sentit pas la présence qui s’était glissée dans la pièce, elle ne devina pas les yeux qui l’observaient non plus. Les siens étaient fixés sur la porte du bureau qui s’était entrebâillée comme pour laisser entrer quelqu’un, mais personne n’en franchit le seuil. Le poids sur sa poitrine se dissipa. La bibliothèque était presque aussi vieille que le monde, ce n’était pas la première fois que ce genre d’étrangetés arrivaient. Eris avait toujours mit cela sur des matériaux et peut-être sur la once de magie qui habitait les dizaines de milliers de livres qui vivaient ici depuis des millénaires, certains étaient presque vivant tant ils étaient vieux et emprunt de la magie du monde. Cependant ce qui gifla sa main n’avait rien de magique. C’était un geste simple mais d’une netteté et d’une précision telle qu’elle empêcha la demi-fae de réagir de quelque manière que ce soit. Elle ne put que regarder, impuissante, la flacon exploser sur le sol et répandre son contenu à ses pieds. L’air déserta ses poumons et un gémissement plaintif lui échappa alors qu’elle était prête à se ruer vers l’avant pour récupérer tout ce qu’elle pouvait.
Ce fut à cet instant qu’elle sentit les doigts fins mais puissants s’enrouler autour de la peau fine de son poignet. Ils l'empêchaient d’aller plus loin. En réponse Eris fit volte face, prête à se défendre, à faire fondre une attaque mentale sur l’intru. La colère la faisait bouillir plus que la peur qu’elle aurait dû ressentir à l’idée qu’une personne s’était introduite ici alors qu’elle s’y trouvait. Un meurtrier ? Un assassin ? Un voleur ? Aucune de ces idées ne traversa l’esprit de la jeune femme. Non, la seule chose qui avait de la valeur à ses yeux était le liquide qui était maintenant en train de goutter sur le sol de pierre, impropre à la consommation. Mais alors qu’elle aurait dû faire déferler sa magie sur son assaillant, elle se figea en découvrant son visage.
A peine plus grand qu’elle, Orion se tenait si proche qu’elle sentait la chaleur de son souffle contre la peau de sa joue. Ses yeux carmin cherchaient les siens, inquiets, interrogateurs mais animés de ce qui lui sembla être de la colère. Sa voix vibrante l’invitait à se livrer. Eris retint de justesse l’assaut qui dû toutefois provoquer quelques picotements dans l’esprit du jeune homme.
- Orion… Murmura-t-elle dans un souffle, mortifiée. Alors qu’il faisait glisser sa capuche pour libérer ses cheveux, elle n’essaya pas de se dégager, ni d’échapper à son regard pas plus qu’à mettre de la distance entre eux. - Ce n’est pas.. “ce que tu crois”. Voulu-t-elle ajouter mais elle sentit une larme couler le long de sa joue et sans la voir elle sut qu’elle était noire. Son regard se détacha de celui d’Orion et d’un geste plus nerveux qu’elle ne l’aurait voulu, elle se défit de sa poigne. Tout en se massant le poignet, elle recula. Immédiatement, la chaleur de son ami lui manqua. - Il n’y a rien d’inquiétant. Finit-elle par trancher d’une voix dure. Puis elle se détourna pour faire face au désastre.
- Était-il nécessaire de le briser ? Grinça-t-elle. Eris regretta immédiatement ses paroles mais elle était à peine capable de contenir cette colère qui lui semblait aussi démesurée qu’étrangère. Inspirant bruyamment, elle se pencha pour ramasser précautionneusement les morceaux de verre.
- Je ne suis pas différente, Orion. C’était un pieu mensonge et il lui coûtait de fabuler aussi éhontément. - Ce n’est… Une mauvaise période. Voilà tout. Finit-elle tout de même par admettre. Si la fae avait bien retenue une chose au sujet de son ami, c’était qu’il était un fin observateur. S'il disait avoir ressenti un changement alors il ne mentait pas, le tromper en lui offrant une demi-vérité était sans nul doute la meilleure solution. Rassemblant tous les morceaux du flacon brisé, elle les déposa sur le bureau en se retenant de porter à ses muqueuses les maigres restes de potion. A la place, elle pivota sur ses talons pour venir à la rencontre de l’humain. Son ire semblait s’être apaisée et un sourire chaleureux, comme elle arborait presque toujours, illuminait son visage. Pourtant une ombre continuait d’assombrir ses yeux bleus.
Elle franchit en quelques enjambées la distance qui la séparait de l'homme et avec douceur, elle leva la main pour caresser sa joue du bout des doigts, ainsi qu’elle l’avait à maintes autres reprises. Hélas le tremblement de ses mains ne s’était pas estompé et lorsqu’elle le remarqua, elle l’a retira comme si la peau qu’elle caressait s’était brusquement changée en lave.
- Tu t’inquiètes trop. “Tu interfères dans mes affaires” siffla la voix voluptueuse dans l’esprit d’Eris. - Tu devrais rentrer. Il me reste quelques affaires urgentes à régler et je m’en irais moi aussi. En vérité, elle s'enfoncerait dans les basses rues d’Ikura, exactement comme elle l’avait fait ces dernières semaines pour aller chercher ce trésor sombre qui apaisait si efficacement ses tourments.
Ce fut à cet instant qu’elle sentit les doigts fins mais puissants s’enrouler autour de la peau fine de son poignet. Ils l'empêchaient d’aller plus loin. En réponse Eris fit volte face, prête à se défendre, à faire fondre une attaque mentale sur l’intru. La colère la faisait bouillir plus que la peur qu’elle aurait dû ressentir à l’idée qu’une personne s’était introduite ici alors qu’elle s’y trouvait. Un meurtrier ? Un assassin ? Un voleur ? Aucune de ces idées ne traversa l’esprit de la jeune femme. Non, la seule chose qui avait de la valeur à ses yeux était le liquide qui était maintenant en train de goutter sur le sol de pierre, impropre à la consommation. Mais alors qu’elle aurait dû faire déferler sa magie sur son assaillant, elle se figea en découvrant son visage.
A peine plus grand qu’elle, Orion se tenait si proche qu’elle sentait la chaleur de son souffle contre la peau de sa joue. Ses yeux carmin cherchaient les siens, inquiets, interrogateurs mais animés de ce qui lui sembla être de la colère. Sa voix vibrante l’invitait à se livrer. Eris retint de justesse l’assaut qui dû toutefois provoquer quelques picotements dans l’esprit du jeune homme.
- Orion… Murmura-t-elle dans un souffle, mortifiée. Alors qu’il faisait glisser sa capuche pour libérer ses cheveux, elle n’essaya pas de se dégager, ni d’échapper à son regard pas plus qu’à mettre de la distance entre eux. - Ce n’est pas.. “ce que tu crois”. Voulu-t-elle ajouter mais elle sentit une larme couler le long de sa joue et sans la voir elle sut qu’elle était noire. Son regard se détacha de celui d’Orion et d’un geste plus nerveux qu’elle ne l’aurait voulu, elle se défit de sa poigne. Tout en se massant le poignet, elle recula. Immédiatement, la chaleur de son ami lui manqua. - Il n’y a rien d’inquiétant. Finit-elle par trancher d’une voix dure. Puis elle se détourna pour faire face au désastre.
- Était-il nécessaire de le briser ? Grinça-t-elle. Eris regretta immédiatement ses paroles mais elle était à peine capable de contenir cette colère qui lui semblait aussi démesurée qu’étrangère. Inspirant bruyamment, elle se pencha pour ramasser précautionneusement les morceaux de verre.
- Je ne suis pas différente, Orion. C’était un pieu mensonge et il lui coûtait de fabuler aussi éhontément. - Ce n’est… Une mauvaise période. Voilà tout. Finit-elle tout de même par admettre. Si la fae avait bien retenue une chose au sujet de son ami, c’était qu’il était un fin observateur. S'il disait avoir ressenti un changement alors il ne mentait pas, le tromper en lui offrant une demi-vérité était sans nul doute la meilleure solution. Rassemblant tous les morceaux du flacon brisé, elle les déposa sur le bureau en se retenant de porter à ses muqueuses les maigres restes de potion. A la place, elle pivota sur ses talons pour venir à la rencontre de l’humain. Son ire semblait s’être apaisée et un sourire chaleureux, comme elle arborait presque toujours, illuminait son visage. Pourtant une ombre continuait d’assombrir ses yeux bleus.
Elle franchit en quelques enjambées la distance qui la séparait de l'homme et avec douceur, elle leva la main pour caresser sa joue du bout des doigts, ainsi qu’elle l’avait à maintes autres reprises. Hélas le tremblement de ses mains ne s’était pas estompé et lorsqu’elle le remarqua, elle l’a retira comme si la peau qu’elle caressait s’était brusquement changée en lave.
- Tu t’inquiètes trop. “Tu interfères dans mes affaires” siffla la voix voluptueuse dans l’esprit d’Eris. - Tu devrais rentrer. Il me reste quelques affaires urgentes à régler et je m’en irais moi aussi. En vérité, elle s'enfoncerait dans les basses rues d’Ikura, exactement comme elle l’avait fait ces dernières semaines pour aller chercher ce trésor sombre qui apaisait si efficacement ses tourments.
Vent du Reike
Orion Yamveil
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Du bout de ses délicats doigts, enlaçant doucement le poignet de son amie, Orion put sentir les légers tremblements de ce dernier vis-à-vis de cette surprise qu’était la présence du forgeron dans la bibliothèque, alors que la nuit battait son plein. Une réaction qui sut être déconcertante pour le jeune homme, ne sachant pas si son amie, Eris, était emplie d’un sentiment de peur quant à la surprise, ou de haine quant aux éclats de cette fiole, trempant dans le liquide illicite. Qu’importât, Orion n’était pas là pour faire le moindre mal à son amie, ni même pour se battre avec cette dernière, non, il était là pour l’empêcher de faire une grosse bêtise. Il espéra simplement que la fae à la chevelure bicolore se rendît compte de la présence de son ami avant de faire une quelconque bêtise. De son index, Orion sentit le pou de la jeune femme accélérer, les battements de son cœur s’emballaient eux-aussi. Alors que cette dernière pivota légèrement la tête, le jeune chef de Cellule put plonger ses prunelles écarlates dans le regard massacreur de son amie, un regard qu’il n’eût encore jamais vu depuis tant d’années. Un regard qui pouvait glacer le sang des fuyards. Un regard qui, malgré tout, avait eu le temps de provoquer quelque picotement désagréable dans l’esprit du chef-espion.
Évidemment que c’était ce qu’il crût, Eris. Orion n’était pas un être dupe, bien au contraire. Sa formation d’espion lui avait appris à se méfier de tous, même des personnes qu’il aimât le plus en ce monde. Bien sûr que le liquide qu’elle fît couler dans ses douces prunelles était un mélange de drogue, une dose illicite, Orion n’était pas un abruti. Les prunelles écarlates de l’assassin, malgré le léger picotement ressenti plus tôt, ne se détachèrent pas du visage de son interlocutrice, l’épiant sans le moindre répit. Son expression restait de marbre, indiquant certainement, pour qui le connaissait trop bien, un fond de pensée obscur, un ressentiment de colère. Pas un sourire, les traits de son visage ne se mouvaient même pas alors que son interlocutrice lui posât une simple question. D’entre ses lèvres sortirent des phrases tranchantes, sans doute, alors que son interlocutrice détourna légèrement son regard pour regarder sa dose étalée sur le sol.
- Oui, Eris, c’était nécessaire de briser ce flacon. Non mais, serais-tu devenue folle ? De la drogue, sérieusement ? Un regard cette fois-ci devenu inquiet, il plongea ses rubis dans les prunelles de son interlocutrice. Le chef-espion se baissa légèrement, de manière à ce que son visage soit au niveau de celui de son interlocutrice. C’est inquiétant, Eris. Très inquiétant. Tu as besoin d’aide et, je suis là pour toi, tu le sais. Il laissa son amie ramasser les petits morceaux de ce précieux flacon, puis, il retourna son regard vers son amie. Ce n’est pas une simple mauvaise période, mon amie. Personne ne se drogue délibérément. Qu’est-ce qu’il se passe au juste ? Tu as des ennuis ? Dis-moi qui te gêne et je m’arrangerai pour qu’il ne soit plus. S’il te plaît Eris, laisse-moi t’aider, tu as besoin d’aide, tu as besoin de mon aide. Je ne peux pas te laisser seul alors que tu es en train de faire n’importe quoi.
Orion se releva, laissant le temps à Eris d’en faire de même, puis, il réfléchissait méticuleusement à la suite des évènements. Bien entendu, le chef-espion ne pouvait forcer son amie à venir avec lui. Il n’avait aussi aucun moyen de l’endormir, pas un gaz soporifique ou autre, non, rien, il n’avait que ces mots comme armes pour contrer les actions malsaines de son amie. Doucement, elle vint à sa rencontre, ses prunelles bleues ancrées dans le rouge d’Orion qui, laissa un léger sourire fleurir sur son doux visage. Le Vent du Reike observa cette main tremblante venir à la rencontre de sa joue, alors que la colère ne l’avait pas encore quittée. La drogue était certainement en train de faire effet sur son interlocutrice et, cela se fit ressentir lorsque brusquement, cette si douce main s’échappa de la peau pâle d’Orion. Un nouveau regard méprisant, alors que le chef de Cellule écouta d’une oreille attentionnée les dires de son amie. Le dernier-né de la famille Yamveil n’avait pas la moindre intention de laisser Eris seule, cependant, il pouvait saisir cette opportunité pour coincer le dealer de son amie. Sur son visage se dessinait un léger sourire, alors que ces quelques mots se frayèrent un chemin entre ses lèvres pour venir à la rencontre des oreilles de son interlocutrice.
- Très bien Eris. Il détourna légèrement son visage en direction de la fenêtre, à travers laquelle la lune resplendissait. Je vais repartir. Je compte sur toi pour rentrer chez toi saine et sauve. De toute façon, je viendrai à ta rencontre demain matin, pour, m’assurer que tout va bien pour toi. Le chef-espion porta ensuite sa main sur la joue de son amie, puis il déplaça une de ses mèches blanches derrière son oreille. À demain, Eris.
Aussitôt, le jeune Orion quitta la pièce, puis, il se rendit invisible une fois le pas de la porte passée. Il attendit la sortie d’Eris pour la suivre à son tour. Il le savait, une droguée avait besoin de sa dose et là, elle ne l’avait pas eu. Une aubaine, n’est-ce pas ?
CENDRESÉvidemment que c’était ce qu’il crût, Eris. Orion n’était pas un être dupe, bien au contraire. Sa formation d’espion lui avait appris à se méfier de tous, même des personnes qu’il aimât le plus en ce monde. Bien sûr que le liquide qu’elle fît couler dans ses douces prunelles était un mélange de drogue, une dose illicite, Orion n’était pas un abruti. Les prunelles écarlates de l’assassin, malgré le léger picotement ressenti plus tôt, ne se détachèrent pas du visage de son interlocutrice, l’épiant sans le moindre répit. Son expression restait de marbre, indiquant certainement, pour qui le connaissait trop bien, un fond de pensée obscur, un ressentiment de colère. Pas un sourire, les traits de son visage ne se mouvaient même pas alors que son interlocutrice lui posât une simple question. D’entre ses lèvres sortirent des phrases tranchantes, sans doute, alors que son interlocutrice détourna légèrement son regard pour regarder sa dose étalée sur le sol.
- Oui, Eris, c’était nécessaire de briser ce flacon. Non mais, serais-tu devenue folle ? De la drogue, sérieusement ? Un regard cette fois-ci devenu inquiet, il plongea ses rubis dans les prunelles de son interlocutrice. Le chef-espion se baissa légèrement, de manière à ce que son visage soit au niveau de celui de son interlocutrice. C’est inquiétant, Eris. Très inquiétant. Tu as besoin d’aide et, je suis là pour toi, tu le sais. Il laissa son amie ramasser les petits morceaux de ce précieux flacon, puis, il retourna son regard vers son amie. Ce n’est pas une simple mauvaise période, mon amie. Personne ne se drogue délibérément. Qu’est-ce qu’il se passe au juste ? Tu as des ennuis ? Dis-moi qui te gêne et je m’arrangerai pour qu’il ne soit plus. S’il te plaît Eris, laisse-moi t’aider, tu as besoin d’aide, tu as besoin de mon aide. Je ne peux pas te laisser seul alors que tu es en train de faire n’importe quoi.
Orion se releva, laissant le temps à Eris d’en faire de même, puis, il réfléchissait méticuleusement à la suite des évènements. Bien entendu, le chef-espion ne pouvait forcer son amie à venir avec lui. Il n’avait aussi aucun moyen de l’endormir, pas un gaz soporifique ou autre, non, rien, il n’avait que ces mots comme armes pour contrer les actions malsaines de son amie. Doucement, elle vint à sa rencontre, ses prunelles bleues ancrées dans le rouge d’Orion qui, laissa un léger sourire fleurir sur son doux visage. Le Vent du Reike observa cette main tremblante venir à la rencontre de sa joue, alors que la colère ne l’avait pas encore quittée. La drogue était certainement en train de faire effet sur son interlocutrice et, cela se fit ressentir lorsque brusquement, cette si douce main s’échappa de la peau pâle d’Orion. Un nouveau regard méprisant, alors que le chef de Cellule écouta d’une oreille attentionnée les dires de son amie. Le dernier-né de la famille Yamveil n’avait pas la moindre intention de laisser Eris seule, cependant, il pouvait saisir cette opportunité pour coincer le dealer de son amie. Sur son visage se dessinait un léger sourire, alors que ces quelques mots se frayèrent un chemin entre ses lèvres pour venir à la rencontre des oreilles de son interlocutrice.
- Très bien Eris. Il détourna légèrement son visage en direction de la fenêtre, à travers laquelle la lune resplendissait. Je vais repartir. Je compte sur toi pour rentrer chez toi saine et sauve. De toute façon, je viendrai à ta rencontre demain matin, pour, m’assurer que tout va bien pour toi. Le chef-espion porta ensuite sa main sur la joue de son amie, puis il déplaça une de ses mèches blanches derrière son oreille. À demain, Eris.
Aussitôt, le jeune Orion quitta la pièce, puis, il se rendit invisible une fois le pas de la porte passée. Il attendit la sortie d’Eris pour la suivre à son tour. Il le savait, une droguée avait besoin de sa dose et là, elle ne l’avait pas eu. Une aubaine, n’est-ce pas ?
Citoyen du monde
Phèdre
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L’attention d’Orion était adorable et mettait du baume au cœur d’Eris qui, plus que jamais, constata combien le jeune homme était un ami précieux. Bien que très différent l’un de l’autre ils avaient, au fil des années, sut construire une relation puissante qui avait toujours eut le don de la rassurer. Car si sa vie était longue sa solitude était intense, profonde et parfois il lui semblait qu’elle allait s’étendre à travers les âges jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. Seul Aylan persistait depuis tout ce temps. Zéphyr et Orion étaient entrés dans sa vie à peine quelques années auparavant et si cela leur semblait long, Eris avait l’impression que c’était hier. Elle qui n’avait jamais voulu se lier avec des créatures aussi éphémères que les humains, s’était faite piégée de la plus idiote des façons. Mais elle ne le regrettait pas, sa seule crainte désormais était de les voir quitter son existence. Ce qui arriverait bien assez tôt. Aussi elle chérissait les deux hommes autant que faire se pouvait. Malgré toute cette affection, cette nuit-là, elle ressentit un épouvantable sentiment d’agacement. Pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, elle n’avait qu’une envie : le voir s’en aller, quitter la pièce et la laisser seule.
Eris cilla lorsqu’il accéda à sa demande et le soulagement l'envahit. Il allait partir Elle n’aurait plus qu’à nettoyer, ranger ses affaires et filer dans les bas quartiers d’Ikusa. Si tout se passait comme elle l’espérait, elle serait de retour avant le levé du soleil. Peut-être même pourrait-elle chaparder quelques heures de sommeil et sinon, elle serait simplement fraîche et dispose pour accueillir le jeune Yamveil avec son air le plus innocent.
- Tu verras par toi même que je me porte à merveille. Fermant les yeux un bref instant, elle apprécia la caresse sur sa joue et s'imprégna de sa chaleur avant qu’il ne vienne replacer une mèche derrière son oreille. - Je n’ai pas d'ennui. Pas qui mérite ton inquiétude ni ton attention en tout cas. Et si Orion tenait tant à se débarrasser de la personne qui lui causait du tord, il n’avait qu’à s’en prendre à elle. Ce qui aurait été stupide étant donné que son problème ne résidait qu’en d’horribles cauchemars qui engendraient un manque cruel de sommeil qui lui même venait causer des pensées sordides et parasites qui ne semblaient pas être les siennes. Quand Eris parlait d’une mauvaise passe, elle le pensait sincèrement. Dès que les affres de la nuit auraient défait leurs doigts obscurs de sa conscience, tout redeviendrait comme avant. Peut-être que son problème était dû à la magie des livres de la bibliothèque, peut-être l’un d’eux était-il maudit et qu’elle ne l’avait pas remarqué ? Eris était une bonne bibliothécaire mais pas infaillible. - A demain. Ajouta-t-elle doucement en le voyant disparaître par la porte qu’elle ne l’avait pas vu franchir.
Exactement comme elle l’avait promis, Eris s’occupa en premier lieu de ce qu’il lui restait à faire. Elle nettoya le liquide sur le sol, se débarrassa des morceaux de verre et rangea les ouvrages qu’elle avait envoyés valdinguer aux quatre coins de la pièce un peu plus tôt. L’on aurait presque pu y voir une simple jeune femme en train de faire du rangement par une soirée tardive mais il suffisait d’y regarder d’un peu plus près pour se rendre compte que le tableau était imparfait. Les membres d’Eris tremblaient plus fort à mesure que les minutes défilaient, tout comme son visage se renfrognait jusqu’à être déformé par la colère. De temps à autre, elle laissait échapper des jurons. Ses pensées n’étaient tournées que vers une seule chose : son poison. Eris ne rêvait plus que de l'oubli qu’il allait lui procurer.
Le déni était plus facile à apprivoiser que la réalité.
Drapée dans une cape sombre qui dissimulait efficacement son identité, Eris quitta après quelques minutes la grande bibliothèque. La porte, gigantesque, se referma lugubrement derrière elle. Les rues étaient aussi silencieuses que l'on pouvait l’espérer aussi tard dans la nuit et seule la pleine lune était témoin de son indignité. Il faisait frais ce soir-là, malgré le désert qui entourait la ville. Il en était toujours ainsi de toute façon. Le jour le soleil brûlait jusqu’à la plus minuscule plante verte et la nuit tout était aussi glacial que la mort. Longeant les bâtiments où des lanternes éclairaient le chemin, Eris marchait d’un pas rapide presque trop pour ne pas paraître suspecte mais personne n’était là pour le remarquer, sauf une âme qui la suivait comme une ombre mais dont elle ne remarqua pas la présence.
Les beaux quartiers, ses sols pavés et leurs lueurs chaleureuses laissèrent bientôt place à l’obscurité et à la poussière. Les maisons n’étaient plus que partiellement en bois et les murs en pierres étaient parcourus par d’immense balafre que les années et le soleil avait fait naître. Il y régnait également une odeur épaisse de moisi qui fit frémir les narines d’Eris. Elle connaissait pourtant bien cette odeur désormais, mais elle était incapable de s’y faire. Contrairement aux arrondissements centraux de la ville, il y avait ici quelques personnes. Pas des mendiants mais des hommes et des femmes qui ne pouvaient se permettre de se reposer quand bon leur semblait. Ils lançaient quelques regards curieux à Eris, parfois dédaigneux ou encore intrigués mais elle ne leur rendait pas et continuait d’avancer obstinément jusqu’à ce ses pas ne l’amènent devant un haut bâtiment dont les fenêtres laissaient entrevoir la lueur des bougies. Un orc large comme un bœuf se tenait devant l’entrée.
Eris parla si bassement que la créature dû se baisser pour comprendre ce qu’elle disait, mais aux termes de leur échange il libéra la voie et la fae disparut derrière la porte qui s’était ouverte comme par magie. Elle se referma en silence derrière elle et le gardien reprit sa place, immuable.
- Vous venez de plus en plus tôt, mademoiselle. C’était une voix traînante qui s’était élevée du fond de la pièce.
- J’ai eu quelques déconvenues, mon dernier flacon a été brisé.
- Je vois…
- Avez-vous…
- Peut-être.
Eris sentit l'irritation poindre.
- Je ne vous demande pas du “peut-être”. Avez-vous ce dont j’ai besoin ou pas ? S’agaça-t-elle
En réponse, le revendeur sourit.
- Vous êtes en manque ? Le bruit d'une chaise qui racle sur le sol se fit entendre et la silhouette sortie de la pénombre. Il franchit la distance qui les séparaient et planta son regard dans le sien. Il était légèrement plus petit qu'elle. - Oh oui vous l'êtes. Regardez moi ces yeux ! Puis il se gaussa bruyamment.
Eris avait souvent entendu que la colère rendait aveugle, mais elle ne l'avait jamais vécu. Jusqu'à aujourd'hui. Excellente magicienne, ayant une facilité certaine quant aux arts obscures, elle darda sur le malhonnête une première salve d'attaque psychique qui fit vaciller son vis-à-vis.
- Avez-vous ce dont j'ai besoin ? Redemanda-t-elle en détachant parfaitement chaque syllabes avec une lenteur exécrable puis, à la manière d'une gifle, elle prit conscience de ce qu'elle venait de faire. - Oh par la Lune ! Gémit-elle alors qu'elle sentait poindre un furieux mal de tête. - Ce n'est pas... Je ne voulais pas.
"Oh que si je le voulais." Murmura son esprit.
Eris cilla lorsqu’il accéda à sa demande et le soulagement l'envahit. Il allait partir Elle n’aurait plus qu’à nettoyer, ranger ses affaires et filer dans les bas quartiers d’Ikusa. Si tout se passait comme elle l’espérait, elle serait de retour avant le levé du soleil. Peut-être même pourrait-elle chaparder quelques heures de sommeil et sinon, elle serait simplement fraîche et dispose pour accueillir le jeune Yamveil avec son air le plus innocent.
- Tu verras par toi même que je me porte à merveille. Fermant les yeux un bref instant, elle apprécia la caresse sur sa joue et s'imprégna de sa chaleur avant qu’il ne vienne replacer une mèche derrière son oreille. - Je n’ai pas d'ennui. Pas qui mérite ton inquiétude ni ton attention en tout cas. Et si Orion tenait tant à se débarrasser de la personne qui lui causait du tord, il n’avait qu’à s’en prendre à elle. Ce qui aurait été stupide étant donné que son problème ne résidait qu’en d’horribles cauchemars qui engendraient un manque cruel de sommeil qui lui même venait causer des pensées sordides et parasites qui ne semblaient pas être les siennes. Quand Eris parlait d’une mauvaise passe, elle le pensait sincèrement. Dès que les affres de la nuit auraient défait leurs doigts obscurs de sa conscience, tout redeviendrait comme avant. Peut-être que son problème était dû à la magie des livres de la bibliothèque, peut-être l’un d’eux était-il maudit et qu’elle ne l’avait pas remarqué ? Eris était une bonne bibliothécaire mais pas infaillible. - A demain. Ajouta-t-elle doucement en le voyant disparaître par la porte qu’elle ne l’avait pas vu franchir.
Exactement comme elle l’avait promis, Eris s’occupa en premier lieu de ce qu’il lui restait à faire. Elle nettoya le liquide sur le sol, se débarrassa des morceaux de verre et rangea les ouvrages qu’elle avait envoyés valdinguer aux quatre coins de la pièce un peu plus tôt. L’on aurait presque pu y voir une simple jeune femme en train de faire du rangement par une soirée tardive mais il suffisait d’y regarder d’un peu plus près pour se rendre compte que le tableau était imparfait. Les membres d’Eris tremblaient plus fort à mesure que les minutes défilaient, tout comme son visage se renfrognait jusqu’à être déformé par la colère. De temps à autre, elle laissait échapper des jurons. Ses pensées n’étaient tournées que vers une seule chose : son poison. Eris ne rêvait plus que de l'oubli qu’il allait lui procurer.
Le déni était plus facile à apprivoiser que la réalité.
Drapée dans une cape sombre qui dissimulait efficacement son identité, Eris quitta après quelques minutes la grande bibliothèque. La porte, gigantesque, se referma lugubrement derrière elle. Les rues étaient aussi silencieuses que l'on pouvait l’espérer aussi tard dans la nuit et seule la pleine lune était témoin de son indignité. Il faisait frais ce soir-là, malgré le désert qui entourait la ville. Il en était toujours ainsi de toute façon. Le jour le soleil brûlait jusqu’à la plus minuscule plante verte et la nuit tout était aussi glacial que la mort. Longeant les bâtiments où des lanternes éclairaient le chemin, Eris marchait d’un pas rapide presque trop pour ne pas paraître suspecte mais personne n’était là pour le remarquer, sauf une âme qui la suivait comme une ombre mais dont elle ne remarqua pas la présence.
Les beaux quartiers, ses sols pavés et leurs lueurs chaleureuses laissèrent bientôt place à l’obscurité et à la poussière. Les maisons n’étaient plus que partiellement en bois et les murs en pierres étaient parcourus par d’immense balafre que les années et le soleil avait fait naître. Il y régnait également une odeur épaisse de moisi qui fit frémir les narines d’Eris. Elle connaissait pourtant bien cette odeur désormais, mais elle était incapable de s’y faire. Contrairement aux arrondissements centraux de la ville, il y avait ici quelques personnes. Pas des mendiants mais des hommes et des femmes qui ne pouvaient se permettre de se reposer quand bon leur semblait. Ils lançaient quelques regards curieux à Eris, parfois dédaigneux ou encore intrigués mais elle ne leur rendait pas et continuait d’avancer obstinément jusqu’à ce ses pas ne l’amènent devant un haut bâtiment dont les fenêtres laissaient entrevoir la lueur des bougies. Un orc large comme un bœuf se tenait devant l’entrée.
Eris parla si bassement que la créature dû se baisser pour comprendre ce qu’elle disait, mais aux termes de leur échange il libéra la voie et la fae disparut derrière la porte qui s’était ouverte comme par magie. Elle se referma en silence derrière elle et le gardien reprit sa place, immuable.
- Vous venez de plus en plus tôt, mademoiselle. C’était une voix traînante qui s’était élevée du fond de la pièce.
- J’ai eu quelques déconvenues, mon dernier flacon a été brisé.
- Je vois…
- Avez-vous…
- Peut-être.
Eris sentit l'irritation poindre.
- Je ne vous demande pas du “peut-être”. Avez-vous ce dont j’ai besoin ou pas ? S’agaça-t-elle
En réponse, le revendeur sourit.
- Vous êtes en manque ? Le bruit d'une chaise qui racle sur le sol se fit entendre et la silhouette sortie de la pénombre. Il franchit la distance qui les séparaient et planta son regard dans le sien. Il était légèrement plus petit qu'elle. - Oh oui vous l'êtes. Regardez moi ces yeux ! Puis il se gaussa bruyamment.
Eris avait souvent entendu que la colère rendait aveugle, mais elle ne l'avait jamais vécu. Jusqu'à aujourd'hui. Excellente magicienne, ayant une facilité certaine quant aux arts obscures, elle darda sur le malhonnête une première salve d'attaque psychique qui fit vaciller son vis-à-vis.
- Avez-vous ce dont j'ai besoin ? Redemanda-t-elle en détachant parfaitement chaque syllabes avec une lenteur exécrable puis, à la manière d'une gifle, elle prit conscience de ce qu'elle venait de faire. - Oh par la Lune ! Gémit-elle alors qu'elle sentait poindre un furieux mal de tête. - Ce n'est pas... Je ne voulais pas.
"Oh que si je le voulais." Murmura son esprit.
Vent du Reike
Orion Yamveil
Messages : 129
crédits : 132
crédits : 132
Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
La nuit, tous les chats sont gris
Feat. Phèdre
Devant les prunelles écarlates du maître-espion, la fae quitta les lieux après avoir tenu sa parole, de ranger ce qu’elle avait auparavant mis à mal. Sans un bruit, le jeune Orion se mit à marcher derrière son amie, ses pas étaient aussi léger que la douce brise venant caresser doucement la façade de la bibliothèque. Aucune chance qu’Eris ne se doutât de quoi que ce soit et, c’était une chance pour le Vent du Reike. Il était certain que, si son amie le voyait, elle lui passerait un savon en plus de le traiter de psychopathe, ce qui, en un sens, n’était pas totalement faux. Mais pour lui, il agissait pour le bien d’un être qu’il chérît, même si cette dernière ne le comprendrait peut-être pas. Mais, qu’importait, tant qu’elle était saine et sauve.
Marchant dans son dos, sans la quitte rune seule seconde du regard, Orion fit un choix étonnant. Son invisibilité ne durant pas éternellement, il se dut de la dissiper mais, en faisant cela, il risquait de se faire repérer par son amie, étant donné que les ruelles étaient éclairées par de petites lanternes et que, cette nuit-là, la lune rayonnait de mille feux. Ainsi, il se mit à escalader les bâtisses non loin de lui, afin de prendre de la hauteur pour pouvoir poursuivre sa traque. Une traque, voilà un mot bien grossier pour ce qu’il fût en train de faire, Eris n’était en rien sa proie, du moins, pas en cette soirée. Il épiait le moindre ses mouvements, la regardant trembler de tout son être mais, au-delà de tout, il avait peur que des individus mal intentionnés ne l’attaquassent. Orion le savait, le Feu du Reike faisait au travail remarquable, surtout au sein de la capitale elle-même mais, il ne pouvait stopper tous les fous foulant le sol de cette divine cité.
Sautant de toit en toit, le jeune Yamveil faisait preuve de discrétion, faisant attention à ce que les lueurs argentées de la Lune ne projetassent pas son ombre. Cette mission était dangereuse, s’il se faisait repérer en l’instant, il pourrait certainement perdre une amie qui lui était extrêmement cher mais, après tout, c’était pour son bien, n’est-ce pas ? Après quelques minutes de traque, la jeune femme à la chevelure bicolore se stoppa devant une porte, gardée par un vigile. Il était temps pour l’espion de se rendre invisible et de redescendre. Un grand saut, faisant attention de ne pas se briser une jambe, le jeune Yamveil réatterrit au sol sans la moindre égratignure. Hélas, il était trop loin pour entendre la conversation entre le vigile et son amie mais, ce n’était point dramatique, il pouvait tout de même tenter de se faufiler.
Non, il ne pouvait pas, mais il put cependant apercevoir l’intérieur de la bâtisse et, de ce fait, il laissa une ombre serpenter jusqu’en son sein, passant sous les jambes du vigile et se matérialisant de l’autre côté de la porte. Aussitôt cela fait, il se téléporta sur sa projection, sans laisser de trace, pénétrant au sein de cet étrange établissement, toujours invisible. Fort heureusement, l’ombre du jeune homme se matérialisa dans une ombre elle-même, de ce fait, les personnes à l’intérieur ne purent pas l’apercevoir. En premier lieu, Orion vit son amie Fae et, celle-ci était plus tremblante que jamais. Il aimerait, en l’instant, pourvoir l’aider mais, il le savait, ce n’était pas le moment d’agir.
Un bruit de chaise puis, une silhouette apparut devant Eris. Orion, contourna la personne légèrement plus basse que lui et, il la laissa parler. Il ne fallut pas bien longtemps pour qu’elle confirmât son identité, ou du moins, sa fonction. Elle était le fournisseur d’Eris, donc, la personne à abattre pour le jeune Yamveil ce soir-là. Si son amie n’était pas devant lui, il laisserait sa lame traverser le corps de cet être perfide sans la moindre hésitation. Cependant, il ne voulait pas révéler son identité d’assassin à son amie. Le regard écarlate d’Orion observait attentivement les traits du visage de son amie et, effectivement, quelque chose n’allait pas, elle n’était pas elle-même, elle n’était pas toute seule. Ce n’était qu’une simple hypothèse évidemment, mais quelque chose dans son comportement se faisait remarquer.
Alors qu’Eris semblait mal en point, son fournisseur s’approcha un peu trop près d’elle. C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase pour le chef-espion. Sans un bruit, mais rapidement, il s’approcha de sa cible, dans son dos, puis, il passa son bras autour de son cou, de manière à la surprendre et la bloquer. Il était désormais temps de réapparaître. Ainsi, Orion dévoila ses prunelles sanguines, emplies de rage, son visage montrant une expression de colère. Sa chevelure d’argent retombant le long de son visage, cachant l’une de ses prunelles. Il plaça sa seconde main devant le visage de sa proie puis, lentement, il déclencha le mécanisme de ses gantelets, laissant jaillir de ses mains sa lame tranchante comme un fil de rasoir. Un sourire sadique naquit alors sur le visage du jeune homme, qui laissa, d’entre ses lèvres, ces quelques mots s’échapper, d’une voix douce.
- Je te déconseille de crier. La lame descendit au niveau du cou de la victime, Orion la bloquant entre son bras et le menton de la personne, collant le tranchant sur sa peau. Un son trop fort, un mot plus haut que l’autre, et je te tranche la gorge sans la moindre hésitation. Pour montrer qu’il ne rigolait pas, il fit lentement glisser la lame sur la peau de sa proie, ouvrant légèrement les pores de son cou, dévoilant un magnifique liquide écarlate. C’est bien. Gentil chien. Ne t’avise surtout pas de bouger tant que je ne t’en ai pas donné l’ordre, compris ? La prunelle sanguine d’Orion, dans un regard malsain, glissa en direction des prunelles tremblantes de son amie. Assieds-toi et respire un peu, mon amie. Et prends ta dose.
Doucement, la magie des ombres d’Orion vint entourer les poignets de son otage, liant ainsi ses deux mains. La lame d’Orion se décolla de son cou, puis, le jeune chef-espion assainit un coup de genou dans le dos du fournisseur d’Eris, le mettant à terre, sans le moindre mot. Il était toujours conscient, oui, mais il ne pouvait plus utiliser ses mains.
CENDRESMarchant dans son dos, sans la quitte rune seule seconde du regard, Orion fit un choix étonnant. Son invisibilité ne durant pas éternellement, il se dut de la dissiper mais, en faisant cela, il risquait de se faire repérer par son amie, étant donné que les ruelles étaient éclairées par de petites lanternes et que, cette nuit-là, la lune rayonnait de mille feux. Ainsi, il se mit à escalader les bâtisses non loin de lui, afin de prendre de la hauteur pour pouvoir poursuivre sa traque. Une traque, voilà un mot bien grossier pour ce qu’il fût en train de faire, Eris n’était en rien sa proie, du moins, pas en cette soirée. Il épiait le moindre ses mouvements, la regardant trembler de tout son être mais, au-delà de tout, il avait peur que des individus mal intentionnés ne l’attaquassent. Orion le savait, le Feu du Reike faisait au travail remarquable, surtout au sein de la capitale elle-même mais, il ne pouvait stopper tous les fous foulant le sol de cette divine cité.
Sautant de toit en toit, le jeune Yamveil faisait preuve de discrétion, faisant attention à ce que les lueurs argentées de la Lune ne projetassent pas son ombre. Cette mission était dangereuse, s’il se faisait repérer en l’instant, il pourrait certainement perdre une amie qui lui était extrêmement cher mais, après tout, c’était pour son bien, n’est-ce pas ? Après quelques minutes de traque, la jeune femme à la chevelure bicolore se stoppa devant une porte, gardée par un vigile. Il était temps pour l’espion de se rendre invisible et de redescendre. Un grand saut, faisant attention de ne pas se briser une jambe, le jeune Yamveil réatterrit au sol sans la moindre égratignure. Hélas, il était trop loin pour entendre la conversation entre le vigile et son amie mais, ce n’était point dramatique, il pouvait tout de même tenter de se faufiler.
Non, il ne pouvait pas, mais il put cependant apercevoir l’intérieur de la bâtisse et, de ce fait, il laissa une ombre serpenter jusqu’en son sein, passant sous les jambes du vigile et se matérialisant de l’autre côté de la porte. Aussitôt cela fait, il se téléporta sur sa projection, sans laisser de trace, pénétrant au sein de cet étrange établissement, toujours invisible. Fort heureusement, l’ombre du jeune homme se matérialisa dans une ombre elle-même, de ce fait, les personnes à l’intérieur ne purent pas l’apercevoir. En premier lieu, Orion vit son amie Fae et, celle-ci était plus tremblante que jamais. Il aimerait, en l’instant, pourvoir l’aider mais, il le savait, ce n’était pas le moment d’agir.
Un bruit de chaise puis, une silhouette apparut devant Eris. Orion, contourna la personne légèrement plus basse que lui et, il la laissa parler. Il ne fallut pas bien longtemps pour qu’elle confirmât son identité, ou du moins, sa fonction. Elle était le fournisseur d’Eris, donc, la personne à abattre pour le jeune Yamveil ce soir-là. Si son amie n’était pas devant lui, il laisserait sa lame traverser le corps de cet être perfide sans la moindre hésitation. Cependant, il ne voulait pas révéler son identité d’assassin à son amie. Le regard écarlate d’Orion observait attentivement les traits du visage de son amie et, effectivement, quelque chose n’allait pas, elle n’était pas elle-même, elle n’était pas toute seule. Ce n’était qu’une simple hypothèse évidemment, mais quelque chose dans son comportement se faisait remarquer.
Alors qu’Eris semblait mal en point, son fournisseur s’approcha un peu trop près d’elle. C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase pour le chef-espion. Sans un bruit, mais rapidement, il s’approcha de sa cible, dans son dos, puis, il passa son bras autour de son cou, de manière à la surprendre et la bloquer. Il était désormais temps de réapparaître. Ainsi, Orion dévoila ses prunelles sanguines, emplies de rage, son visage montrant une expression de colère. Sa chevelure d’argent retombant le long de son visage, cachant l’une de ses prunelles. Il plaça sa seconde main devant le visage de sa proie puis, lentement, il déclencha le mécanisme de ses gantelets, laissant jaillir de ses mains sa lame tranchante comme un fil de rasoir. Un sourire sadique naquit alors sur le visage du jeune homme, qui laissa, d’entre ses lèvres, ces quelques mots s’échapper, d’une voix douce.
- Je te déconseille de crier. La lame descendit au niveau du cou de la victime, Orion la bloquant entre son bras et le menton de la personne, collant le tranchant sur sa peau. Un son trop fort, un mot plus haut que l’autre, et je te tranche la gorge sans la moindre hésitation. Pour montrer qu’il ne rigolait pas, il fit lentement glisser la lame sur la peau de sa proie, ouvrant légèrement les pores de son cou, dévoilant un magnifique liquide écarlate. C’est bien. Gentil chien. Ne t’avise surtout pas de bouger tant que je ne t’en ai pas donné l’ordre, compris ? La prunelle sanguine d’Orion, dans un regard malsain, glissa en direction des prunelles tremblantes de son amie. Assieds-toi et respire un peu, mon amie. Et prends ta dose.
Doucement, la magie des ombres d’Orion vint entourer les poignets de son otage, liant ainsi ses deux mains. La lame d’Orion se décolla de son cou, puis, le jeune chef-espion assainit un coup de genou dans le dos du fournisseur d’Eris, le mettant à terre, sans le moindre mot. Il était toujours conscient, oui, mais il ne pouvait plus utiliser ses mains.
Citoyen du monde
Phèdre
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La voix d’Orion douce et intense sembla exploser dans la pièce. Pendant un bref instant Eris crut qu’il s’agissait d’une illusion, d’une rémanence créée de toute pièce par son esprit pour amoindrir le choc de ce qui risquait de se produire. Mais rien ne vint et la voix de son ami continuait de se réverbérer sur les murs de la pièce dans laquelle ils se trouvaient. En levant la tête, elle constata qu’il se trouvait bel et bien ici, avec eux. Là où il n’aurait pas dû être La trahison naquit dans sa poitrine et se tordit telle une vrille dans son estomac, la faisant presque suffoquer tant ce sentiment lui semblait insupportable. Son regard sur lui en disait long, de la déception à la colère, elle ne faisait même pas mine d’essayer de le dissimuler. Elle lui avait fait confiance, elle avait baissé sa garde parce qu’il était son ami et il s’était infiltré dans la brèche à la manière de l’eau dans une fissure.
- Orion qu’est-ce que tu… Sa voix vibrante d’émotion s’interrompit lorsqu’elle avisa de la lame qui sortait de son fourreau. Ses yeux s’agrandirent, rond comme des soucoupes et elle recula d’un pas. Elle avait toujours deviné chez lui une certaine noirceur, une ombre qui planait derrière ses prunelles carmines mais elle n’avait jamais imaginé qu’elle puisse être si obscure. Le jeune Yamveil était un fils de forgeron, ni plus, ni moins. Il n’aurait jamais dû se trouver ici, ni se faufiler de cette façon. Malgré son jeune âge, Eris comprit qu’elle ne le connaissait pas vraiment et ignorait complément toute une facette de cet homme qu’elle osait appeler ami.
Sa colère lui semblait incommensurable, comme elle n’en avait jamais ressenti en presque deux cents années d’existence. Pourtant quand un trait vermillon se mit à couler le long de la peau de l’homme puis sur le tranchant de la lame, elle se surprit à sourire. Un rictus froid, carnassier et habité d’un brin de folie. Eris ne s’en rendit pas compte immédiatement mais lorsque ce fut le cas, elle le chassa immédiatement et ses lèvres retrouvèrent leur angle courroucé.
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Bon sang ! Explosa-t-elle enfin alors qu’elle sentait l’ombre qui nichait dans son esprit se tordre de plaisir à la vue du prisonnier d’Orion, ainsi à genou. Ce n’était pas vers lui qu’aurait dû se diriger sa colère mais quelque chose d'irrésistible semblait l’attirer et sa conscience affaiblie par le manque, n’était guère prête à résister. Ses mains aux doigts adorablement fins se posèrent en coupe autour du visage de l’homme qui leva les yeux vers elle. Ils se jaugèrent ainsi de longues secondes, le regard bleu de la bibliothécaire brillant d’une lueur insolite et cruelle.
- Que comptiez-vous faire ? Demanda-t-elle d’une voix qui semblait venir d’une autre gorge que la sienne tant le timbre en était sensuel. Le prisonnier déglutit bruyamment et Eris, ou son autre, poursuivit. - Je sais à quoi vous pensiez. Un nouveau sourire étrange étira ses traits. - Donnez-moi ce que je veux. Il secoua la tête. Sans plus de cérémonie, Eris darda une attaque mentale sur son esprit. L’homme cilla mais ne détourna pas son regard brun du sien. Le sourire de la fae se fit encore plus grand et son pouvoir avec lui. Sa victime ne sembla d’abord rien ressentir, stoïque, il affrontait vaillamment les salves jusqu’à ce qu’il ne rende son dîner. - Donnez-moi ce que je veux. Répéta Eris. Enfin, la main tremblante de l’homme désigna son bureau.
- Dans le tiroir, sous le faux fond, il faut déplacer la rune. Marmonna-t-il alors qu’un écœurant filet de salive et de vomi pendait à ses lèvres.
Eris ne se fit pas prier. Exactement comme il le lui avait été promis, elle trouva plusieurs flacons, s’en empara d’un et versa deux gouttes dans chacun de ses yeux avant de se laisser choir sur la chaise occupée auparavant. D’ici une minute elle y verrait plus clair, sa colère refluerait et il ne faisait aucun doute qu’elle serait dévorée par la culpabilité. Mais pour l’heure, elle savourait la délectation de sentir son esprit s’engourdir et l’ombre menaçante avec lui.
- Orion qu’est-ce que tu… Sa voix vibrante d’émotion s’interrompit lorsqu’elle avisa de la lame qui sortait de son fourreau. Ses yeux s’agrandirent, rond comme des soucoupes et elle recula d’un pas. Elle avait toujours deviné chez lui une certaine noirceur, une ombre qui planait derrière ses prunelles carmines mais elle n’avait jamais imaginé qu’elle puisse être si obscure. Le jeune Yamveil était un fils de forgeron, ni plus, ni moins. Il n’aurait jamais dû se trouver ici, ni se faufiler de cette façon. Malgré son jeune âge, Eris comprit qu’elle ne le connaissait pas vraiment et ignorait complément toute une facette de cet homme qu’elle osait appeler ami.
Sa colère lui semblait incommensurable, comme elle n’en avait jamais ressenti en presque deux cents années d’existence. Pourtant quand un trait vermillon se mit à couler le long de la peau de l’homme puis sur le tranchant de la lame, elle se surprit à sourire. Un rictus froid, carnassier et habité d’un brin de folie. Eris ne s’en rendit pas compte immédiatement mais lorsque ce fut le cas, elle le chassa immédiatement et ses lèvres retrouvèrent leur angle courroucé.
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Bon sang ! Explosa-t-elle enfin alors qu’elle sentait l’ombre qui nichait dans son esprit se tordre de plaisir à la vue du prisonnier d’Orion, ainsi à genou. Ce n’était pas vers lui qu’aurait dû se diriger sa colère mais quelque chose d'irrésistible semblait l’attirer et sa conscience affaiblie par le manque, n’était guère prête à résister. Ses mains aux doigts adorablement fins se posèrent en coupe autour du visage de l’homme qui leva les yeux vers elle. Ils se jaugèrent ainsi de longues secondes, le regard bleu de la bibliothécaire brillant d’une lueur insolite et cruelle.
- Que comptiez-vous faire ? Demanda-t-elle d’une voix qui semblait venir d’une autre gorge que la sienne tant le timbre en était sensuel. Le prisonnier déglutit bruyamment et Eris, ou son autre, poursuivit. - Je sais à quoi vous pensiez. Un nouveau sourire étrange étira ses traits. - Donnez-moi ce que je veux. Il secoua la tête. Sans plus de cérémonie, Eris darda une attaque mentale sur son esprit. L’homme cilla mais ne détourna pas son regard brun du sien. Le sourire de la fae se fit encore plus grand et son pouvoir avec lui. Sa victime ne sembla d’abord rien ressentir, stoïque, il affrontait vaillamment les salves jusqu’à ce qu’il ne rende son dîner. - Donnez-moi ce que je veux. Répéta Eris. Enfin, la main tremblante de l’homme désigna son bureau.
- Dans le tiroir, sous le faux fond, il faut déplacer la rune. Marmonna-t-il alors qu’un écœurant filet de salive et de vomi pendait à ses lèvres.
Eris ne se fit pas prier. Exactement comme il le lui avait été promis, elle trouva plusieurs flacons, s’en empara d’un et versa deux gouttes dans chacun de ses yeux avant de se laisser choir sur la chaise occupée auparavant. D’ici une minute elle y verrait plus clair, sa colère refluerait et il ne faisait aucun doute qu’elle serait dévorée par la culpabilité. Mais pour l’heure, elle savourait la délectation de sentir son esprit s’engourdir et l’ombre menaçante avec lui.
Vent du Reike
Orion Yamveil
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Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
La nuit, tous les chats sont gris
Feat. Phèdre
Que pouvait-il répondre à la question de son amie, lui qui venait d’arpenter les ruelles étroites de la capitale pour suivre cette dernière, telle une simple proie se terrant dans le voile nocturne. Les prunelles écarlates du Vent du Reike glissèrent légèrement en direction du regard azur de la demi-fae, l’espion pouvant ressentir toute la colère de cette dernière, d’un simple regard. Il ne l’avait jamais vu comme cela, il en était presque effrayé. Son regard menaçant et, ses paroles. Bon sang ? Voilà une expression qu’il n’eût pas l’habitude d’entendre venant de sa meilleure amie. Gardant ses prunelles ancrées sur la demi-fae à la chevelure bicolore, Orion laissa un léger sourire se dessiner sur son visage à la pâleur inhabituel, recouvert par de légères cicatrices. Il observa son amie poser ses délicates mains sur le visage de son otage, alors qu’une nouvelle expression naquît sur son visage, une sorte de colère mélangée à la jalousie.
- Mais qu’est-ce que tu fais Eris. Une voix légèrement tremblante, la colère commençant à monter. Mais, il pensait en avoir déjà fait suffisamment ce soir pour qu’Eris ne le vît plus de la même façon, autant ne pas empirer sa situation. De nouveaux mots s’échappèrent d’entre ses délicates lèvres, sa voix semblant être légèrement plus calme et posée qu’auparavant. Laisse tomber. Fais comme bon te semble.
Il n’était même pas certain que son amie captât ses délicats mots, la voyant grandement concentrée sur l’homme qui était à genoux devant elle. Ses azurites étaient plongées dans le regard de son dealer, alors que de doux mots s’échappèrent d’entre ses lèvres. Orion écouta d’une oreille attentive, alors que cette voix semblât devenir légèrement plus différente. Une voix indescriptible que le jeune chef du Vent n’eût jamais entendue. Il était assez impressionnant, même pour un espion et un assassin tel qu’Orion, de voir à quel point Eris avait su se montrer dominatrice en si peu de temps. C’était comme si, ce n’était pas elle. Beaucoup de questions vinrent à l’esprit du jeune chef de cellule, ses prunelles disparaissant légèrement derrière ses paupières qui, elles, se plissaient légèrement. Un regard carmin et envoûtant était dirigé vers la fae à la chevelure bicolore, alors qu’elle obtînt enfin ce qu’elle voulût.
Lentement, l’amie du Vent se leva et alla chercher dans l’endroit indiqué par son dealer, un tiroir. Elle s’empara de ce qu’elle était venue chercher et, naturellement, elle laissa ce délicieux liquide couler vers ses yeux, laissant cette goutte illicite pénétrer délicatement dans ses magnifiques prunelles azur. Puis, avec une grâce naturelle, comme si de rien n’était, elle retourna s’asseoir sur sa chaise, face au jeune chef du Vent. Sur le visage de ce dernier, la colère pouvait se faire de nouveau voir. Il approcha sa tête vers l’oreille de sa proie, puis, lui chuchota ces quelques mots, d’une voix aussi douce qu’effrayante.
- Maintenant, c’est à mon tour de jouer un peu, sale pourriture. Doucement, il se redressa puis, il libéra le pauvre homme de cette étreinte qui l’empêchait jusqu’à maintenant de se mouvoir. D’un coup sec, il envoya son pied voler dans le dos de l’homme, venant percuter de plein fouet sa colonne vertébrale. Fort heureusement, il ne la brisa pas. Relève-toi, dépêche-toi. L’homme, allongé devant Eris, se releva avec grand mal. Son regard meurtrier se tourna vers le jeune homme à la chevelure immaculée, alors que ce dernier se mît en position de combat, les deux mains devant son visage, poing serré. Viens.
Orion laissa une ombre s’échapper de sa silhouette, ses pupilles s’illuminant d’une légère couleur d’améthyste. L’ombre se faufila un chemin entre les jambes du dealeur d’Eris, puis, elle se matérialisa derrière lui, imitant la silhouette de son créateur. Un coup de poing d’une extrême violence fit envoyer de la part de l’homme, à l’encontre d’Orion. Ce dernier baissa les bras puis, laissa un léger sourire se dessiner sur son long visage, avant de laisser un rictus s’échapper d’entre ses lèvres. Le poing de l’homme à quelque centimètre du visage à la pâleur inhabituelle, Orion disparut subitement, puis réapparut à la place de son ombre, cette dernière disparaissant en fumée après l’attaque de l’homme. Rapidement, l’assassin sortit sa lame dissimulée dans son gantelet pour assainir un violent coup dans le dos de son adversaire, dessinant une grande entaille sur celui-ci. L’homme chuta, hurlant la mort. Orion le releva pour le plaquer face à un mur puis, il fit apparaître une un poignard dans sa main, dont la pointe était légèrement noire. De son autre main, il leva le bras de l’homme, pour plaquer sa main contre la paroi et, il planta son poignard dans la main frêle du dealer. Un nouveau hurlement. Un léger sourire de satisfactions. Orion se retourna désormais vers Eris, puis laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres.
- Bien, allons-nous en maintenant. Le Vent s’avança légèrement vers son amie, puis posa sa main sur son épaule, déplaçant quelques-uns de ses doux cheveux. Je vais te raccompagner chez toi et après, tu me racontes tous tes problèmes, Eris.
CENDRES- Mais qu’est-ce que tu fais Eris. Une voix légèrement tremblante, la colère commençant à monter. Mais, il pensait en avoir déjà fait suffisamment ce soir pour qu’Eris ne le vît plus de la même façon, autant ne pas empirer sa situation. De nouveaux mots s’échappèrent d’entre ses délicates lèvres, sa voix semblant être légèrement plus calme et posée qu’auparavant. Laisse tomber. Fais comme bon te semble.
Il n’était même pas certain que son amie captât ses délicats mots, la voyant grandement concentrée sur l’homme qui était à genoux devant elle. Ses azurites étaient plongées dans le regard de son dealer, alors que de doux mots s’échappèrent d’entre ses lèvres. Orion écouta d’une oreille attentive, alors que cette voix semblât devenir légèrement plus différente. Une voix indescriptible que le jeune chef du Vent n’eût jamais entendue. Il était assez impressionnant, même pour un espion et un assassin tel qu’Orion, de voir à quel point Eris avait su se montrer dominatrice en si peu de temps. C’était comme si, ce n’était pas elle. Beaucoup de questions vinrent à l’esprit du jeune chef de cellule, ses prunelles disparaissant légèrement derrière ses paupières qui, elles, se plissaient légèrement. Un regard carmin et envoûtant était dirigé vers la fae à la chevelure bicolore, alors qu’elle obtînt enfin ce qu’elle voulût.
Lentement, l’amie du Vent se leva et alla chercher dans l’endroit indiqué par son dealer, un tiroir. Elle s’empara de ce qu’elle était venue chercher et, naturellement, elle laissa ce délicieux liquide couler vers ses yeux, laissant cette goutte illicite pénétrer délicatement dans ses magnifiques prunelles azur. Puis, avec une grâce naturelle, comme si de rien n’était, elle retourna s’asseoir sur sa chaise, face au jeune chef du Vent. Sur le visage de ce dernier, la colère pouvait se faire de nouveau voir. Il approcha sa tête vers l’oreille de sa proie, puis, lui chuchota ces quelques mots, d’une voix aussi douce qu’effrayante.
- Maintenant, c’est à mon tour de jouer un peu, sale pourriture. Doucement, il se redressa puis, il libéra le pauvre homme de cette étreinte qui l’empêchait jusqu’à maintenant de se mouvoir. D’un coup sec, il envoya son pied voler dans le dos de l’homme, venant percuter de plein fouet sa colonne vertébrale. Fort heureusement, il ne la brisa pas. Relève-toi, dépêche-toi. L’homme, allongé devant Eris, se releva avec grand mal. Son regard meurtrier se tourna vers le jeune homme à la chevelure immaculée, alors que ce dernier se mît en position de combat, les deux mains devant son visage, poing serré. Viens.
Orion laissa une ombre s’échapper de sa silhouette, ses pupilles s’illuminant d’une légère couleur d’améthyste. L’ombre se faufila un chemin entre les jambes du dealeur d’Eris, puis, elle se matérialisa derrière lui, imitant la silhouette de son créateur. Un coup de poing d’une extrême violence fit envoyer de la part de l’homme, à l’encontre d’Orion. Ce dernier baissa les bras puis, laissa un léger sourire se dessiner sur son long visage, avant de laisser un rictus s’échapper d’entre ses lèvres. Le poing de l’homme à quelque centimètre du visage à la pâleur inhabituelle, Orion disparut subitement, puis réapparut à la place de son ombre, cette dernière disparaissant en fumée après l’attaque de l’homme. Rapidement, l’assassin sortit sa lame dissimulée dans son gantelet pour assainir un violent coup dans le dos de son adversaire, dessinant une grande entaille sur celui-ci. L’homme chuta, hurlant la mort. Orion le releva pour le plaquer face à un mur puis, il fit apparaître une un poignard dans sa main, dont la pointe était légèrement noire. De son autre main, il leva le bras de l’homme, pour plaquer sa main contre la paroi et, il planta son poignard dans la main frêle du dealer. Un nouveau hurlement. Un léger sourire de satisfactions. Orion se retourna désormais vers Eris, puis laissa ces quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres.
- Bien, allons-nous en maintenant. Le Vent s’avança légèrement vers son amie, puis posa sa main sur son épaule, déplaçant quelques-uns de ses doux cheveux. Je vais te raccompagner chez toi et après, tu me racontes tous tes problèmes, Eris.
Citoyen du monde
Phèdre
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Phèdre avait l’impression de sortir d’un rêve. A la manière d’un kaléidoscope, son existence semblait éparse et inconstante. Parfois elle existait, parfois ce n’était plus le cas. De temps à autre elle arrivait à saisir les bribes qui lui parvenaient puis elle retombait dans un oubli profond jusqu’à ce qu’à nouveau, elle ne refasse surface. Le plus étrange dans tout cela était sans nul doute qu’elle ne se souvenait pas qui elle était, ni ce qu’elle était. Elle était mue par la seule force d’un instinct millénaire et peut-être même plus. Elle savait cependant qu’ils l’appelaient Eris, ces étrangers qui semblaient tant se soucier d’elle. Mais ce nom sonnait faux à ses oreilles, elle ne l’aimait pas. Il n’était pas le sien. Le sien était tout autre, mais elle était parfaitement incapable de s’en souvenir. Il n’y avait que lorsque cet éclat dans son esprit s’assoupissait qu’elle arrivait à réorganiser ses pensées. Plus le temps passait, plus elle arrivait à éteindre cette douce lueur qui faisait refouler l’ombre qu’elle projetait dans ce corps qui, d’une certaine façon, refusait obstinément de lui obéir
Les yeux de Phèdre papillonnèrent quelques instants, chassant la vision flou qui s’était installée. Son regard se porta ensuite sur le reste de la pièce, sur le bureau couvert de papier et de substances étranges puis un peu plus loin, une voix familière lui revint. Bien que ankylosée par les drogues que venait de prendre Eris, elle se souvenait encore de la ligne carmine qui avait roulé en adorables perles rubis sur le cou pâle d’un homme. Un sourire naquit de nouveau au coin de ses lèvres, ne s’agrandissant que plus lorsque celui au cheveux blanc écrasa sa chaussure dans le dos de sa victime.
Le spectacle était délectable, les gémissements étaient une symphonie pour ses oreilles et la férocité qui émanait de l’humain était de loin ce que Phèdre trouvait le plus exceptionnel chez lui. Le menton posé dans la paume de la main, elle se nourrissait de la colère qu’elle sentait vibrer chez lui et chaque entaille qu’il traça sur le corps de sa victime était autant de frissons d’excitation qui couvraient ses bras sous le tulle noir de sa robe. Etrangement la part d’elle qui se révoltait de ce qu’elle voyait restait silencieuse, alanguis et fébrile. Elle ne lui faisait éprouver qu’un vague sentiment d’écœurement qui était largement supplanté par toute l’excitation qui la faisait vibrer. Le point culminant survint lorsque la lame de la dague cloua la pauvre créature au mur, Phèdre était si convaincu qu’il allait l’achever qu’elle s’arracha à son siège comme un ressort, attendant le coup final. Qui ne vint pas, pour sa plus grande déception. Toute cette haine l’avait mise en haleine, elle en voulait plus. C’était comme donner un unique verre d’eau à un mort de soif, ce n’était pas suffisant. Mais avant qu’elle ne puisse protester ses doigts froids effleurèrent sa peau, repoussant ses cheveux.
- Si tu le souhaites… Souffla-t-elle, ses yeux bleus ancrés dans les siens où elle décela une lueur cruelle qui l’attira irrésistiblement puis ils se baissèrent sur ses lèvres qu’elle observa un peu trop longtemps avant de le regarder à nouveau. - Il arrive. Ses mots eurent tout juste le temps de franchir la barrière de ses lèvres que la porte d’entrée vola en éclat avec perte et fracas, des morceaux de bois explosant autour d’eux. Phèdre trouva refuge derrière celui dont, quelques secondes auparavant, les doigts jouaient sur ses cheveux.
L’orc dont la respiration saccadée prouvait combien il s’était acharnée sur la porte, balaya la pièce du regard avant de s’arrêter sur son maître hurlant et gémissant. L’air sembla se tendre. Comme si le bâtiment lui-même retenait son souffle. Ce fut à cet instant que Phèdre se défit de l’ombre du jeune homme pour avancer d’un pas nonchalant jusqu’à la créature qui la regarda avec étonnement. D’un geste rapide, elle frôla sa peau. Juste assez pour s’insinuer dans son esprit fragile et le plier à sa volonté.
- Ne bouge pas. Lui intima-t-elle avec délectation puis elle se tourna vers son compagnon. - Fais en ce que tu veux. Dit-elle d’un geste désinvolte mais dont le sourire malicieux était une invitation à la faute. Sur le point de quitter les lieux, elle revint néanmoins chercher le flacon avant de sortir par la porte défoncée.
Au dehors, la lune était encore haute et l’air glacial balayait les rues désormais désertes d’Ikusa. Le brouillard jeté sur son esprit était tenace mais la fraîcheur faisait du bien à Phèdre qui, pour la première fois depuis longtemps, se sentait presque maîtresse de sa personne. La lueur bienveillante qui l'éclipsait d’habitude semblait apathique, presque docile, ronronnant dans un coin. Phèdre baissa les yeux sur le flacon dans sa main.
Elle laissa tout le loisir à l’humain de se charger de l’orc comme bon lui semblait et ne relâcha son étreinte sur son esprit que lorsqu’elle fut certaine qu’il en eut terminé avec lui. Elle attendit sagement qu’il l’a rejoigne à l’extérieur.
- Tu me raccompagnes ? Susurra-t-elle avec un sourire malicieux.
Les yeux de Phèdre papillonnèrent quelques instants, chassant la vision flou qui s’était installée. Son regard se porta ensuite sur le reste de la pièce, sur le bureau couvert de papier et de substances étranges puis un peu plus loin, une voix familière lui revint. Bien que ankylosée par les drogues que venait de prendre Eris, elle se souvenait encore de la ligne carmine qui avait roulé en adorables perles rubis sur le cou pâle d’un homme. Un sourire naquit de nouveau au coin de ses lèvres, ne s’agrandissant que plus lorsque celui au cheveux blanc écrasa sa chaussure dans le dos de sa victime.
Le spectacle était délectable, les gémissements étaient une symphonie pour ses oreilles et la férocité qui émanait de l’humain était de loin ce que Phèdre trouvait le plus exceptionnel chez lui. Le menton posé dans la paume de la main, elle se nourrissait de la colère qu’elle sentait vibrer chez lui et chaque entaille qu’il traça sur le corps de sa victime était autant de frissons d’excitation qui couvraient ses bras sous le tulle noir de sa robe. Etrangement la part d’elle qui se révoltait de ce qu’elle voyait restait silencieuse, alanguis et fébrile. Elle ne lui faisait éprouver qu’un vague sentiment d’écœurement qui était largement supplanté par toute l’excitation qui la faisait vibrer. Le point culminant survint lorsque la lame de la dague cloua la pauvre créature au mur, Phèdre était si convaincu qu’il allait l’achever qu’elle s’arracha à son siège comme un ressort, attendant le coup final. Qui ne vint pas, pour sa plus grande déception. Toute cette haine l’avait mise en haleine, elle en voulait plus. C’était comme donner un unique verre d’eau à un mort de soif, ce n’était pas suffisant. Mais avant qu’elle ne puisse protester ses doigts froids effleurèrent sa peau, repoussant ses cheveux.
- Si tu le souhaites… Souffla-t-elle, ses yeux bleus ancrés dans les siens où elle décela une lueur cruelle qui l’attira irrésistiblement puis ils se baissèrent sur ses lèvres qu’elle observa un peu trop longtemps avant de le regarder à nouveau. - Il arrive. Ses mots eurent tout juste le temps de franchir la barrière de ses lèvres que la porte d’entrée vola en éclat avec perte et fracas, des morceaux de bois explosant autour d’eux. Phèdre trouva refuge derrière celui dont, quelques secondes auparavant, les doigts jouaient sur ses cheveux.
L’orc dont la respiration saccadée prouvait combien il s’était acharnée sur la porte, balaya la pièce du regard avant de s’arrêter sur son maître hurlant et gémissant. L’air sembla se tendre. Comme si le bâtiment lui-même retenait son souffle. Ce fut à cet instant que Phèdre se défit de l’ombre du jeune homme pour avancer d’un pas nonchalant jusqu’à la créature qui la regarda avec étonnement. D’un geste rapide, elle frôla sa peau. Juste assez pour s’insinuer dans son esprit fragile et le plier à sa volonté.
- Ne bouge pas. Lui intima-t-elle avec délectation puis elle se tourna vers son compagnon. - Fais en ce que tu veux. Dit-elle d’un geste désinvolte mais dont le sourire malicieux était une invitation à la faute. Sur le point de quitter les lieux, elle revint néanmoins chercher le flacon avant de sortir par la porte défoncée.
Au dehors, la lune était encore haute et l’air glacial balayait les rues désormais désertes d’Ikusa. Le brouillard jeté sur son esprit était tenace mais la fraîcheur faisait du bien à Phèdre qui, pour la première fois depuis longtemps, se sentait presque maîtresse de sa personne. La lueur bienveillante qui l'éclipsait d’habitude semblait apathique, presque docile, ronronnant dans un coin. Phèdre baissa les yeux sur le flacon dans sa main.
Elle laissa tout le loisir à l’humain de se charger de l’orc comme bon lui semblait et ne relâcha son étreinte sur son esprit que lorsqu’elle fut certaine qu’il en eut terminé avec lui. Elle attendit sagement qu’il l’a rejoigne à l’extérieur.
- Tu me raccompagnes ? Susurra-t-elle avec un sourire malicieux.
Vent du Reike
Orion Yamveil
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Feat. Phèdre
Pour une raison qui échappait encore au chef de la Cellule du Vent, son amie Eris n’avait pas l’air satisfaite du traitement offert à son fournisseur. Mais, pas insatisfaite dans le sens où elle ne voulait pas de ce genre de choses devant elle, mais plutôt dans le sens où elle n’en avait pas eu assez. Orion pouvait facilement lire sur les traits du visage de son interlocutrice et, il ne comprenait pas pourquoi elle en demandait davantage. Pour être tout à fait honnête, il ne s’attendait pas à ce genre de réaction venant de son amie. Il pensait plutôt qu’elle allât lui passer un savon pour cet excès de violence, mais que nenni. Elle n’en fit rien. Ce n’était pas plus mal, à vrai dire.
Cependant, l’attention du maître des ombres n’était pas portée sur les propos de la jeune femme, non, elle était portée sur ses magnifiques prunelles d’un azur impressionnant. Son regard était envoûtant, alors qu’il glissât en direction de ses lèvres. Il ne savait pas vraiment ce qu’Eris avait derrière la tête. Peut-être allait-elle enfin faire le geste qu’Orion attendait depuis tout ce temps. Un geste doux et simple, mais pourtant tellement symbolique pour l’humain à la chevelure d’argent. La main d’Orion, pleine du sang du fournisseur, glissait jusqu’à la joue de son interlocutrice. Mais soudain, ce léger moment fut brisé par l’arrivée de l’autre gros balourd qui était censé garder l’entrée, ne laissant pas le temps à la main d’Orion d’atteindre son but. Aussitôt, les paroles furent prononcées par la fae que la porte vola en éclat. Un morceau de bois tranchant frôla la joue d’Orion, alors que ses pupilles se rétractassent d’elle-même, plongeant ses prunelles dans un océan écarlate, brisé par une légère perle noire en son centre.
L’Orc était à présent dans la pièce, ses yeux étaient gorgés de sang. Eris s’était réfugiée derrière le chef-espion, dans son ombre, à l’abri du regard menaçant de la créature à la musculature impressionnante. Orion pouvait sentir le souffle chaud de son amie dans son cou, alors que cette dernière ne tardât pas à quitter cette petite zone d’ombre, afin de faire face au goujat. Cette dernière s’avança en direction de la créature, afin de l’effleurer de ses doigts. C’est à ce moment qu’Orion comprît les véritables intentions de son amie. Un contrôle mental. Mais, depuis quand était-elle capable de réaliser de tels exploits ? Depuis quand maîtrisait-elle les arcanes sombres ? Tant de questions vinrent à l’esprit du Vent du Reike, alors que si peu de réponses pussent être délivrées en cet instant. Au pire, il les aurait bien plus tard. En l’instant, il fallait surtout sortir Eris de ce bourbier, même si elle s’en sortait très bien seule. Elle lui donna des ordres, des ordres clairs que l’orc était obligé d’exécuter.
Les prunelles écarlates du Vent du Reike glissèrent en direction du visage d’Eris. Cette dernière lui dit qu’il pût faire ce qu’il voulût de l’Orc. Mais alors, comment le chef de Cellule allait-il véritablement réagir ? Elle l’invitait à faire quelque chose de sombre, c’était une évidence. Orion attendit donc que son amie quittât la petite salle avant d’agir. Une fois Eris dehors, Orion s’approcha de l’Orc, immobile devant lui. Il ne savait pas réellement quoi faire, il n’avait pas de raison de lui faire du mal à lui et, encore moins de le tuer gratuitement. Mais, il fallait tout de même punir celui qui gardait cette sombre pièce. Ainsi, il tendit son bras en contre-bas, ses lames sortent de son gantelet en un crissement résonnant dans l’étendue de la pièce, le son se réverbérant sur les cloisons de pierres. Eris pouvait certainement l’entendre de l’extérieur, un son doux, mais pourtant meurtrier. D’un coup sec, Orion trancha la main gauche de l’Orc, sans prévenir. Ce dernier voulait hurler de douleur, mais il ne le put pas. Un effluve de sang venait couvrir la partie droite du corps du Vent, recouverte d’une chemise blanchâtre.
Une fois son affaire terminée, le jeune chef de Cellule se dirigea vers le seuil de la porte, jetant un dernier coup d’œil derrière lui, avant de quitter cette pièce dont le sang de ses ennemis recouvrait le sol, sans un mot. Il arriva rapidement aux côtés de son amie, puis, doucement, il déposa sa main sur l’épaule d’Eris, débarrassant cette dernière d’une magnifique mèche aussi blanche que l’astre lunaire. Les rubis de l’assassin glissèrent en direction de la Lune, cette dernière se reflétant parfaitement dans ses pupilles aussi sombres que la nuit. Un léger sourire se dessina sur son doux visage, pourtant meurtri par un bon nombre de combats. Puis, d’une voix douce, il laissa ses quelques mots passer la barrière de ses lèvres, s’adressant à sa merveilleuse amie, dans un murmure délicat, son souffle chaud venant à la rencontre de la peau d’Eris.
- Oui, allons-y Eris. Allons chez toi. Aussitôt ses paroles prononcées, Eris et Orion se mirent en route en direction de la demeure de la noble.
CENDRESCependant, l’attention du maître des ombres n’était pas portée sur les propos de la jeune femme, non, elle était portée sur ses magnifiques prunelles d’un azur impressionnant. Son regard était envoûtant, alors qu’il glissât en direction de ses lèvres. Il ne savait pas vraiment ce qu’Eris avait derrière la tête. Peut-être allait-elle enfin faire le geste qu’Orion attendait depuis tout ce temps. Un geste doux et simple, mais pourtant tellement symbolique pour l’humain à la chevelure d’argent. La main d’Orion, pleine du sang du fournisseur, glissait jusqu’à la joue de son interlocutrice. Mais soudain, ce léger moment fut brisé par l’arrivée de l’autre gros balourd qui était censé garder l’entrée, ne laissant pas le temps à la main d’Orion d’atteindre son but. Aussitôt, les paroles furent prononcées par la fae que la porte vola en éclat. Un morceau de bois tranchant frôla la joue d’Orion, alors que ses pupilles se rétractassent d’elle-même, plongeant ses prunelles dans un océan écarlate, brisé par une légère perle noire en son centre.
L’Orc était à présent dans la pièce, ses yeux étaient gorgés de sang. Eris s’était réfugiée derrière le chef-espion, dans son ombre, à l’abri du regard menaçant de la créature à la musculature impressionnante. Orion pouvait sentir le souffle chaud de son amie dans son cou, alors que cette dernière ne tardât pas à quitter cette petite zone d’ombre, afin de faire face au goujat. Cette dernière s’avança en direction de la créature, afin de l’effleurer de ses doigts. C’est à ce moment qu’Orion comprît les véritables intentions de son amie. Un contrôle mental. Mais, depuis quand était-elle capable de réaliser de tels exploits ? Depuis quand maîtrisait-elle les arcanes sombres ? Tant de questions vinrent à l’esprit du Vent du Reike, alors que si peu de réponses pussent être délivrées en cet instant. Au pire, il les aurait bien plus tard. En l’instant, il fallait surtout sortir Eris de ce bourbier, même si elle s’en sortait très bien seule. Elle lui donna des ordres, des ordres clairs que l’orc était obligé d’exécuter.
Les prunelles écarlates du Vent du Reike glissèrent en direction du visage d’Eris. Cette dernière lui dit qu’il pût faire ce qu’il voulût de l’Orc. Mais alors, comment le chef de Cellule allait-il véritablement réagir ? Elle l’invitait à faire quelque chose de sombre, c’était une évidence. Orion attendit donc que son amie quittât la petite salle avant d’agir. Une fois Eris dehors, Orion s’approcha de l’Orc, immobile devant lui. Il ne savait pas réellement quoi faire, il n’avait pas de raison de lui faire du mal à lui et, encore moins de le tuer gratuitement. Mais, il fallait tout de même punir celui qui gardait cette sombre pièce. Ainsi, il tendit son bras en contre-bas, ses lames sortent de son gantelet en un crissement résonnant dans l’étendue de la pièce, le son se réverbérant sur les cloisons de pierres. Eris pouvait certainement l’entendre de l’extérieur, un son doux, mais pourtant meurtrier. D’un coup sec, Orion trancha la main gauche de l’Orc, sans prévenir. Ce dernier voulait hurler de douleur, mais il ne le put pas. Un effluve de sang venait couvrir la partie droite du corps du Vent, recouverte d’une chemise blanchâtre.
Une fois son affaire terminée, le jeune chef de Cellule se dirigea vers le seuil de la porte, jetant un dernier coup d’œil derrière lui, avant de quitter cette pièce dont le sang de ses ennemis recouvrait le sol, sans un mot. Il arriva rapidement aux côtés de son amie, puis, doucement, il déposa sa main sur l’épaule d’Eris, débarrassant cette dernière d’une magnifique mèche aussi blanche que l’astre lunaire. Les rubis de l’assassin glissèrent en direction de la Lune, cette dernière se reflétant parfaitement dans ses pupilles aussi sombres que la nuit. Un léger sourire se dessina sur son doux visage, pourtant meurtri par un bon nombre de combats. Puis, d’une voix douce, il laissa ses quelques mots passer la barrière de ses lèvres, s’adressant à sa merveilleuse amie, dans un murmure délicat, son souffle chaud venant à la rencontre de la peau d’Eris.
- Oui, allons-y Eris. Allons chez toi. Aussitôt ses paroles prononcées, Eris et Orion se mirent en route en direction de la demeure de la noble.
Citoyen du monde
Phèdre
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Les lèvres de Phèdre s’étirèrent alors qu’elle pouvait sentir l’esprit de l’orc se tortiller, prisonnier du sien. Elle le sentait se convulser et ruer. Sa douleur devait être si délicieuse. Elle imagina ses traits rester de marbre alors que ses yeux devaient crier leur douleur. A cet instant, un souvenir s’agita dans son esprit. Celui de créatures immobiles dont les prunelles étaient rivées sur les siennes. Certaines étaient terrifiées, d’autres en larmes et parfois elle en apercevaient qui brûlaient d’une rage viscérale et dévastatrice mais prisonnière d’un corps qui ne leur appartenait plus. Elle se demanda si ce souvenir était le sien mais un nouveau soubresaut de l’esprit de l’orc l’arracha à ses songes. Ils étaient maintenant sur le point de partir, Orion se tenait à ses côtés et le sang qui maculait sa poitrine et ses mains aurait pu être l’ébauche d’un tableau grandiose. Ses cheveux d’opale auréolés par les lueurs de la lune lui donnaient un air éthérée mais ce n’était pas cela qui éveillait l’intérêt de Phèdre. C’était quelque chose de plus profond, de plus ancré, quelque chose qui faisait écho chez elle et qu’elle avait décelé chez lui aussi sûrement que cela lui était étranger. Une chose simple mais délicate, rare et fragile ; la bonté.
- Je te suis, répondit simplement Phèdre qui était bien en peine de se souvenir où se situait sa maison dans le dédale des rues de cette ville qu’elle ne reconnaissait même pas. Puis elle glissa son bras autour de celui du jeune homme et le laissa l'entraîner par là où ils étaient arrivés. Cheminant dans la poussière comme deux ombres dans la nuit, ils regagnèrent bien vite les avenues lumineuses du centre ville et laissèrent derrière eux l’œuvre d’un crime qui ne ferait pas le moindre coup d’éclat car qui se fichait du sort d’un revendeur de drogue et de son vassal ? Personne. Quoi que le revendeur chercherait peut-être à se venger mais cela n’importait pas à Phèdre. Pas pour l’heure. Ce qui l’inquiétait en revanche, c’était l’endroit dans lequel elle se trouvait. A mesure que ses pas l’emmenaient plus profondément dans la cité, que ses yeux découvraient les oriflammes et les blasons, qu’elle tendait l’oreille pour deviner l’accent roulant et barbare, l’horreur montait en elle. Une crainte profonde qu’elle était incapable d’expliquer, tout comme ce qui était en train de lui arriver. Phèdre ne comprenait rien à rien mais son instinct, lui, savait.
Elle laissa son compagnon la guider à travers les artères désertes jusqu’au pied d’une demeure qu’elle devina être la sienne. La devanture en pierre ocre enlaçait une porte en bois cloutée suffisamment large pour laisser passer trois personnes de front. Naturellement, la fae plongea la main dans l’une des poches dissimulées pour en tirer une clé en fer rouillée et aussi grande que sa main. Un claquement bruyant se fit entendre puis la porte coulissa sur ses gonds pour révéler l’intérieur d’un riad. En son centre se tenait une fontaine ainsi qu’un certain nombre de plantes vertes, un jardin d’intérieur sommaire mais qui donnait à la maisonnée un air un peu plus vivant. Il n’y avait également pas de toit ce qui permettait aux rayons de lune de jouer de leurs reflets sur la surface ondoyante de l’eau. Brusquement, elle n'eut plus peur, elle était à l'abris ici.
- Entre. Invita Phèdre alors qu’elle même était en train de passer la porte. Un sourire habillait toujours ses lèvres et l’on pouvait deviner dans son regard l’appréciation. Ce lieu qui lui semblait aussi familier qu’étranger lui plaisait, c’était un sentiment apaisant dont elle n’avait pas l’habitude et qu’elle devina ne pas être le sien. D’une certaine façon. La porte se referma silencieusement derrière eux. De ses doigts agiles, Phèdre défit la broche qui maintenait sa cape autour de ses épaules et la laissa choir sur le sol, à l’endroit où elle se trouvait. Puis elle se tourna, dans un bruissement de tissus, pour rejoindre l’humain qui se tenait encore là au milieu de la pièce. - Que faisais-tu là-bas ? Demanda-t-elle tandis que la conscience droguée qui partageait son corps s’agitait à cette question, comme mue par une colère irrésistible. “Trahis…” Hoqueta sa propre voix, apathique, dans sa tête.
A nouveau face à lui, exactement comme ils l’avaient été à l’intérieur du bâtiment un peu plus tôt. Elle observa les traits anguleux de son visage puis ses hautes pommettes et son nez droit, l’angle prononcé de sa mâchoire et pour finir ses lèvres fines. Il lui sembla entendre l’humain reprendre sa respiration lorsqu’elle les regarda mais quand elle releva les yeux, il n’en était rien.
- Tu m’as mentit, Orion ? Ce n’était pas tant une question pour lui que pour son autre. Mais la lueur de bienveillance était retombée dans l'oubli, ne lui laissant que le souvenir du prénom de celui qui avait trompé sa confiance. Ne restait plus que Phèdre et lui ainsi que la nuit seule pour témoin.
- Je te suis, répondit simplement Phèdre qui était bien en peine de se souvenir où se situait sa maison dans le dédale des rues de cette ville qu’elle ne reconnaissait même pas. Puis elle glissa son bras autour de celui du jeune homme et le laissa l'entraîner par là où ils étaient arrivés. Cheminant dans la poussière comme deux ombres dans la nuit, ils regagnèrent bien vite les avenues lumineuses du centre ville et laissèrent derrière eux l’œuvre d’un crime qui ne ferait pas le moindre coup d’éclat car qui se fichait du sort d’un revendeur de drogue et de son vassal ? Personne. Quoi que le revendeur chercherait peut-être à se venger mais cela n’importait pas à Phèdre. Pas pour l’heure. Ce qui l’inquiétait en revanche, c’était l’endroit dans lequel elle se trouvait. A mesure que ses pas l’emmenaient plus profondément dans la cité, que ses yeux découvraient les oriflammes et les blasons, qu’elle tendait l’oreille pour deviner l’accent roulant et barbare, l’horreur montait en elle. Une crainte profonde qu’elle était incapable d’expliquer, tout comme ce qui était en train de lui arriver. Phèdre ne comprenait rien à rien mais son instinct, lui, savait.
Elle laissa son compagnon la guider à travers les artères désertes jusqu’au pied d’une demeure qu’elle devina être la sienne. La devanture en pierre ocre enlaçait une porte en bois cloutée suffisamment large pour laisser passer trois personnes de front. Naturellement, la fae plongea la main dans l’une des poches dissimulées pour en tirer une clé en fer rouillée et aussi grande que sa main. Un claquement bruyant se fit entendre puis la porte coulissa sur ses gonds pour révéler l’intérieur d’un riad. En son centre se tenait une fontaine ainsi qu’un certain nombre de plantes vertes, un jardin d’intérieur sommaire mais qui donnait à la maisonnée un air un peu plus vivant. Il n’y avait également pas de toit ce qui permettait aux rayons de lune de jouer de leurs reflets sur la surface ondoyante de l’eau. Brusquement, elle n'eut plus peur, elle était à l'abris ici.
- Entre. Invita Phèdre alors qu’elle même était en train de passer la porte. Un sourire habillait toujours ses lèvres et l’on pouvait deviner dans son regard l’appréciation. Ce lieu qui lui semblait aussi familier qu’étranger lui plaisait, c’était un sentiment apaisant dont elle n’avait pas l’habitude et qu’elle devina ne pas être le sien. D’une certaine façon. La porte se referma silencieusement derrière eux. De ses doigts agiles, Phèdre défit la broche qui maintenait sa cape autour de ses épaules et la laissa choir sur le sol, à l’endroit où elle se trouvait. Puis elle se tourna, dans un bruissement de tissus, pour rejoindre l’humain qui se tenait encore là au milieu de la pièce. - Que faisais-tu là-bas ? Demanda-t-elle tandis que la conscience droguée qui partageait son corps s’agitait à cette question, comme mue par une colère irrésistible. “Trahis…” Hoqueta sa propre voix, apathique, dans sa tête.
A nouveau face à lui, exactement comme ils l’avaient été à l’intérieur du bâtiment un peu plus tôt. Elle observa les traits anguleux de son visage puis ses hautes pommettes et son nez droit, l’angle prononcé de sa mâchoire et pour finir ses lèvres fines. Il lui sembla entendre l’humain reprendre sa respiration lorsqu’elle les regarda mais quand elle releva les yeux, il n’en était rien.
- Tu m’as mentit, Orion ? Ce n’était pas tant une question pour lui que pour son autre. Mais la lueur de bienveillance était retombée dans l'oubli, ne lui laissant que le souvenir du prénom de celui qui avait trompé sa confiance. Ne restait plus que Phèdre et lui ainsi que la nuit seule pour témoin.
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Feat. Phèdre
Un léger sourire se dessina sur les douces lèvres fendues du chef-espion, alors que son amie Eris s’apprêtât à le suivre jusqu’à chez elle. La scène qu’il venait de vivre avec son amie avait été pour le moins… étrange. En tout cas, cela ne l’empêcha pas de ne pas décrocher un mot durant tout le trajet. Était-il gêné par la révélation de ses talents à son amie ? Non. Pour lui, il avait fait ce qui lui semblait être le plus juste : protéger Eris du danger des ruelles sombres de la capitale. Il était énervé, alors ? Non, il ne pouvait pas lui en vouloir. Quelque chose chez lui l’en empêchait, mais il ne savait pas quoi. Alors, quel était le problème ? Eh bien, il n’y en avait pas. Il profitait simplement de la présence de celle qu’il venait de suivre, sans un mot, observant l’astre lunaire, la guidant jusqu’à son domicile.
L’intérieur de la demeure de son amie, semblant être tel un Riad, était tout simplement sublime. C’était l’architecture typique de la nation du dragon. Les rayons lunaires caressaient tendrement l’eau ondulante, se situant au centre de la première salle, se reflétant sur les prunelles écarlates de l’assassin. Puis, les prunelles d’Orion se perdirent dans le regard océanique de son interlocutrice. Ce dernier ne pouvait détacher son regard de la femme, tandis que cette dernière laissait sa cape glisser le long de son corps, finissant sa course sur les pavés du Riad. Un léger sourire se dessina de nouveau sur le visage marqué par les combats du Vent, alors que la fae se dirigea délicatement vers lui. Il laissait son interlocutrice le fusiller du regard, sans dire le moindre mot. Pour la première fois depuis qu’ils eussent quitté la cave du centre d’Ikusa, Orion laissa ses lèvres s’entrouvrirent, afin de laisser sa douce voix flotter jusqu’à son interlocutrice.
- Je… sentant son sang bouillir, il dut reprendre sa respiration, ses magnifiques prunelles carmines venant rencontrer les azurites de son amie, cette dernière se trouvant à quelques centimètres de lui. Il ne savait pas quoi dire, il ne savait pas quoi faire. Il se laissait guider par ses pensées, observant sans relâche la fae.
- Oui, j’ai été obligé de te mentir pour m’assurer que tout allait bien pour toi, Eris. Il fit une légère pause, soupirant, son souffle venant rencontrer la peau de son amie. Comprends-moi, je t’ai surpris en train de t’appliquer des produits illicites dans les yeux. Comment voulais-tu que je réagisse si ce n’était en découvrant celui qui te fournissait et en te ramenant chez toi ? Une nouvelle pause, alors qu’il se rapprochât encore un peu plus d’Eris. Seulement, il fallait qu’il revînt à la raison, elle n’était pas en état de réfléchir, elle n’était pas maître de ses mouvements et de son corps. Alors, il recula de quelques pas et baissa le regard en direction du sol. Tu n’es pas toi-même ce soir, Eris. Tu ne vas pas bien, tu es sous l’emprise des produits illicites.
Même si le Vent du Reike se montrait toujours sûr de lui, ce n’était qu’une simple façade. Ce soir, il ne savait pas, il ne savait pas comment agir face à son amie, celle qu’il chérissait dans le plus grand des secrets. Son instinct lui disait une chose, quand sa raison lui en disait une autre. Mais, son rôle restait le fait de devoir veiller sur Eris, en cette soirée où elle était sous l’emprise de produit illicite. Il laissa ses prunelles glisser jusqu’au regard de la fae, puis, il lui adressa un léger sourire, avant de rompre ce nouveau silence de sa voix douce.
- Eris, allons-y, montre-moi où est ta chambre. Je vais te raccompagner et après je reviendrai me reposer ici. J’attendrai ton réveil demain matin pour m’assurer que tu vas mieux et nous pourrons discuter tranquillement de tes problèmes, de ce qui t’a poussé à te droguer. D’un pas aussi léger que le Vent soufflant au sein de cet endroit, Orion s’approcha d’Eris, puis leva légèrement la main. Je te suis, Eris.
CENDRESL’intérieur de la demeure de son amie, semblant être tel un Riad, était tout simplement sublime. C’était l’architecture typique de la nation du dragon. Les rayons lunaires caressaient tendrement l’eau ondulante, se situant au centre de la première salle, se reflétant sur les prunelles écarlates de l’assassin. Puis, les prunelles d’Orion se perdirent dans le regard océanique de son interlocutrice. Ce dernier ne pouvait détacher son regard de la femme, tandis que cette dernière laissait sa cape glisser le long de son corps, finissant sa course sur les pavés du Riad. Un léger sourire se dessina de nouveau sur le visage marqué par les combats du Vent, alors que la fae se dirigea délicatement vers lui. Il laissait son interlocutrice le fusiller du regard, sans dire le moindre mot. Pour la première fois depuis qu’ils eussent quitté la cave du centre d’Ikusa, Orion laissa ses lèvres s’entrouvrirent, afin de laisser sa douce voix flotter jusqu’à son interlocutrice.
- Je… sentant son sang bouillir, il dut reprendre sa respiration, ses magnifiques prunelles carmines venant rencontrer les azurites de son amie, cette dernière se trouvant à quelques centimètres de lui. Il ne savait pas quoi dire, il ne savait pas quoi faire. Il se laissait guider par ses pensées, observant sans relâche la fae.
- Oui, j’ai été obligé de te mentir pour m’assurer que tout allait bien pour toi, Eris. Il fit une légère pause, soupirant, son souffle venant rencontrer la peau de son amie. Comprends-moi, je t’ai surpris en train de t’appliquer des produits illicites dans les yeux. Comment voulais-tu que je réagisse si ce n’était en découvrant celui qui te fournissait et en te ramenant chez toi ? Une nouvelle pause, alors qu’il se rapprochât encore un peu plus d’Eris. Seulement, il fallait qu’il revînt à la raison, elle n’était pas en état de réfléchir, elle n’était pas maître de ses mouvements et de son corps. Alors, il recula de quelques pas et baissa le regard en direction du sol. Tu n’es pas toi-même ce soir, Eris. Tu ne vas pas bien, tu es sous l’emprise des produits illicites.
Même si le Vent du Reike se montrait toujours sûr de lui, ce n’était qu’une simple façade. Ce soir, il ne savait pas, il ne savait pas comment agir face à son amie, celle qu’il chérissait dans le plus grand des secrets. Son instinct lui disait une chose, quand sa raison lui en disait une autre. Mais, son rôle restait le fait de devoir veiller sur Eris, en cette soirée où elle était sous l’emprise de produit illicite. Il laissa ses prunelles glisser jusqu’au regard de la fae, puis, il lui adressa un léger sourire, avant de rompre ce nouveau silence de sa voix douce.
- Eris, allons-y, montre-moi où est ta chambre. Je vais te raccompagner et après je reviendrai me reposer ici. J’attendrai ton réveil demain matin pour m’assurer que tu vas mieux et nous pourrons discuter tranquillement de tes problèmes, de ce qui t’a poussé à te droguer. D’un pas aussi léger que le Vent soufflant au sein de cet endroit, Orion s’approcha d’Eris, puis leva légèrement la main. Je te suis, Eris.
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Phèdre
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C’était un spectacle délicieux. Phèdre regardait l’incertitude tisser sa toile dans le cœur d’Orion. Il savait quelles erreurs il avait commises mais il était également convaincu que c’était le bon choix, pourtant un mot de la bouche d’Eris avait suffit à le faire hésiter. Il s’était mit à douter. Mieux encore, il semblait attendre son approbation avec la crainte d’en recevoir l’exact contraire. Les Hommes étaient si facilement manipulables. Il suffisait souvent d’un mot, bien placé, pour les faire vaciller et celui-ci semblait jeune, même pas encore dans la fleur de l’âge. Son esprit n’était pas encore torturé et tortueux. Évidemment il avait dû voir son lot d’horreur, le Sekaï n’épargnait personne mais quelque chose soufflait à Phèdre qu'il y avait plus. Une chose qui à elle seule pouvait déclencher des guerres, apaiser un cœur où faire vaciller les certitudes. Un pouvoir gigantesque mais né d’une chose ridicule. Phèdre aurait dû s’en rendre compte plus tôt. La façon dont il lui parlait, la douceur dans sa voix, cette manière qu’il avait d’observer son visage et de se tenir loin d’elle comme si la toucher pourrait le souiller où plutôt briser les barrières qu’il maintenait entre eux. Le sourire de Phèdre s’agrandit. Il l’aimait. Ce pauvre imbécile était tombé amoureux de celle qui possédait ce corps.
Il fallut à la fae toute la force de sa volonté pour ne pas éclater de rire. Ô par tous les dieux c’était une véritable aubaine ! Elle n’aurait pu rêver mieux, elle qui semblait s’être endormit depuis mille ans. A peine éveillée qu’elle était libre de semer la discorde où bon lui semblait. Libre de faire de cet esprit encore immaculé quelque chose de perfide et de détraqué. Oh oui, ce soir elle allait s’amuser et Orion serait son jouet jusqu’à ce qu’à nouveau, elle ne s’éteigne au profit de cette lueur chaleureuse qui d’ailleurs s’agitait dans son esprit. Elle semblait se débattre pour trouver la sortie, pour reprendre possession de son corps mais la drogue l’avait alangui et la lutte fut brève.
- Très bien. Répondit Phèdre avec froideur puis piochant dans les souvenirs d’Eris, elle se dirigea vers le couloir à droite de la fontaine. Elle ne chercha pas à récupérer la cape qui était tombée sur le sol et se contenta de passer l’arche qui les mena à l’intérieur de la maisonnée.
Tout comme le jardin intérieur, les pièces étaient toutes décorées à la Reikoise quoi qu’elles ne donnaient pas directement sur l’extérieur -Eris était bien trop frileuse pour cela-. Les parures ocre se mêlaient à celles marines et vertes. Cette maison respirait la vie mais également tout ce qui caractérisait la jeune femme. Ils tournèrent à l’embouchure d’un corridor, passèrent de nouveau sous une arche puis se retrouvèrent face à une porte en bois où des arabesques de fer avaient été tracées avec une extrême minutie, de celles que l’on retrouvait à Melorn, un doux rappel de l’ascendance elfique de la jeune femme.
- C’est ici. Dit-elle pour elle-même. Sa main se leva, effleura la poignée. - Orion ? Toujours face à la porte, Phèdre eut un sourire mesquin qui disparut alors qu’elle faisait volte-face. D’une enjambée, elle franchit la distance qui les séparait et déposa sa main sur la joue du jeune homme. - Tu t’inquiètes trop. Ses yeux rencontrèrent à nouveau les siens et elle se pencha si proche que leurs nez se touchaient presque. Immédiatement, elle sentit l’air se tendre entre eux. La maison tout entière retenait son souffle. Elle huma l’odeur de sa peau, se gorgea des émotions qu’elle découvrait dans les lueurs pourpre de ses iris. Le spectacle était grisant mais l’apogée serait grandiose. Sa voix susurra : - Je ne me suis jamais sentit autant moi-même, ni aussi bien. C’était la stricte vérité. Phèdre n’avait jamais été autant maîtresse de ce corps que ce soir. Ce soir où Eris avait été réduite à l’état de conscience gémissante. - Reste avec moi, Orion. Murmura-t-elle en déposant avec douceur ses lèvres sur les siennes.
Quelque part dans les tréfonds de son esprit Phèdre entendit Eris pleurer.
Il fallut à la fae toute la force de sa volonté pour ne pas éclater de rire. Ô par tous les dieux c’était une véritable aubaine ! Elle n’aurait pu rêver mieux, elle qui semblait s’être endormit depuis mille ans. A peine éveillée qu’elle était libre de semer la discorde où bon lui semblait. Libre de faire de cet esprit encore immaculé quelque chose de perfide et de détraqué. Oh oui, ce soir elle allait s’amuser et Orion serait son jouet jusqu’à ce qu’à nouveau, elle ne s’éteigne au profit de cette lueur chaleureuse qui d’ailleurs s’agitait dans son esprit. Elle semblait se débattre pour trouver la sortie, pour reprendre possession de son corps mais la drogue l’avait alangui et la lutte fut brève.
- Très bien. Répondit Phèdre avec froideur puis piochant dans les souvenirs d’Eris, elle se dirigea vers le couloir à droite de la fontaine. Elle ne chercha pas à récupérer la cape qui était tombée sur le sol et se contenta de passer l’arche qui les mena à l’intérieur de la maisonnée.
Tout comme le jardin intérieur, les pièces étaient toutes décorées à la Reikoise quoi qu’elles ne donnaient pas directement sur l’extérieur -Eris était bien trop frileuse pour cela-. Les parures ocre se mêlaient à celles marines et vertes. Cette maison respirait la vie mais également tout ce qui caractérisait la jeune femme. Ils tournèrent à l’embouchure d’un corridor, passèrent de nouveau sous une arche puis se retrouvèrent face à une porte en bois où des arabesques de fer avaient été tracées avec une extrême minutie, de celles que l’on retrouvait à Melorn, un doux rappel de l’ascendance elfique de la jeune femme.
- C’est ici. Dit-elle pour elle-même. Sa main se leva, effleura la poignée. - Orion ? Toujours face à la porte, Phèdre eut un sourire mesquin qui disparut alors qu’elle faisait volte-face. D’une enjambée, elle franchit la distance qui les séparait et déposa sa main sur la joue du jeune homme. - Tu t’inquiètes trop. Ses yeux rencontrèrent à nouveau les siens et elle se pencha si proche que leurs nez se touchaient presque. Immédiatement, elle sentit l’air se tendre entre eux. La maison tout entière retenait son souffle. Elle huma l’odeur de sa peau, se gorgea des émotions qu’elle découvrait dans les lueurs pourpre de ses iris. Le spectacle était grisant mais l’apogée serait grandiose. Sa voix susurra : - Je ne me suis jamais sentit autant moi-même, ni aussi bien. C’était la stricte vérité. Phèdre n’avait jamais été autant maîtresse de ce corps que ce soir. Ce soir où Eris avait été réduite à l’état de conscience gémissante. - Reste avec moi, Orion. Murmura-t-elle en déposant avec douceur ses lèvres sur les siennes.
Quelque part dans les tréfonds de son esprit Phèdre entendit Eris pleurer.
Vent du Reike
Orion Yamveil
Messages : 129
crédits : 132
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Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
La nuit, tous les chats sont gris
Feat. Phèdre
Orion ne pouvait pas s’empêcher de trouver Eris resplendissante lorsqu’elle étirât les traits de son visage pour y laisser paraître un magnifique sourire étincelant. En tout cas, cette dernière semblait avoir répondu avec froideur et, le Vent devait bien l’admettre, il ne l’avait jamais vu de la sorte. Habituellement elle était douce et chaleureuse mais, ce soir, c’était tout le contraire. Était-ce peut-être l’effet des stupéfiants qui la laissait agir comme cela ? Guidant ses émotions les plus sombres et enfouies au fond de son âme. C’était comme si elle n’était plus elle-même. Enfin, le chef-espion n’avait pas grande question à se poser, puisque, elle s’était droguée. Naturellement, ce genre de produit n’apportait jamais d’effet positif sur la personne qui en prenait.
Eris ne cherchait même pas à reprendre sa cape tombée au sol plus tôt. En grand gentleman qu’il était, Orion la lui ramassa puis, il se mit en marche juste derrière elle. Il ne pouvait s’empêcher de scruter le corps de son amie, cette marche gracieuse qui la caractérisait. Il suivait la fae dans ce bâtiment à l’architecture typiquement Reikoise, sans dire le moindre mots, ne voulant point briser ce silence pesant. Il se contentait de simplement profiter du moment présent, observait l’habitation de sa chère amie, le moindre détail pouvant montrer quelque chose d’inhabituel. Après un court instant de marche dans ces lieux, les protagonistes arrivèrent tous deux devant la porte de la chambre d’Eris. Orion la reconnaissait, puisqu’il fût venu quelques heures plus tôt, fouiller dans ses affaires à la recherche d’un quelconque indice prouvant le mal-être de son amie.
D’un pas surprenant l’assassin, la délicieuse fae se rapprocha doucement de ce dernier, puis, elle posa sa délicate main sur les joues du jeune homme. A cet instant, le cœur d’Orion s’emballa, sentant le bout des doigts de son amie toucher sa joue, réchauffant instantanément le visage balafré du Vent. Non, pour lui, il ne s’inquiétait pas tant que cela. Mais, à vrai dire, la voix d’Eris, aussi douce pouvait-elle être, ne parvint pas à sortir Orion de la situation. Il était à la fois tétanisé et ravi, les battements de son cœur s’accélérant à chaque seconde qui passait. Sans même se contrôler, il vint déposer sa main sur celle de la fae, puis, il laissa les traits de son visage se déformer pour y dessiner un léger sourire. Ses prunelles brillaient légèrement, laissant l’écarlate se promener sur le visage d’Eris, avant de finir sa course dans ses azurites.
Il la laissait faire, il la laissait s’approcher. Il était à même de se demander si l’instant qu’il vît était réel ou non, tant il partait dans un autre monde. Les sons alentours n’existaient plus, non, seule la chaleur apportée par son interlocutrice parvenait jusqu’à lui. Seule Eris persistait dans son subconscient. Le reste n’avait plus la moindre importance. Elle fleurait de délicieuse odeur, emballant de plus en plus son cœur. Eris le ressentait, c’était certain. Dans ce calme implacable, la voix d’Eris parvenait jusqu’à Orion. Il partageait le moindre de ses sentiments, il l’écoutait, il la comprenait. Lui aussi, il ne s’était jamais senti aussi bien qu’en l’instant. Elle voulait qu’il restât. Il voulait rester.
Doucement, il décolla sa main de celle de son amie, puis, se rapprochant encore plus d’elle, brisant cette barrière, il l’enlaça, se laissant emporter par ses émotions. Il lâcha même la cape de son amie, la laissant glisser le long de son corps. Puis, il profita des douces lèvres de la fae, savourant ce moment de pur bonheur.
Seulement, il devait revenir à la raison. Malgré les sentiments qu’il éprouvait pour elle, il ne pouvait pas faire cela. Non seulement parce qu’elle était sous l’effet des stupéfiants et donc, cela ne serait point honorable. Mais aussi, parce qu’un autre facteur bien trop important entre en jeu : Zéphyr. C’était son meilleur ami, il ne pouvait pas faire ça sachant ce que la fae ressentait pour lui, quand bien même ça ne serait pas réciproque, il ne le savait pas. Doucement, il décolla ses lèvres de celle de son amie, sans pour autant s’éloigner d’elle. Puis, il laissa sa délicate voix briser ce moment passionnel.
- Je suis désolé Eris, je ne peux pas. Fit-il, en enlevant la main de son visage. Je t'aime c'est certain, mais je ne pas que ça arrive comme ça, alors que tu n’es pas toi-même. Il recula d’un pas, maintenant son regard dans celui de la fae, ne pouvait se détacher de ses azurites, aussi magnifique soient-elles. Va te reposer et, nous reparlerons de cela demain, si tu le veux bien.
CENDRESEris ne cherchait même pas à reprendre sa cape tombée au sol plus tôt. En grand gentleman qu’il était, Orion la lui ramassa puis, il se mit en marche juste derrière elle. Il ne pouvait s’empêcher de scruter le corps de son amie, cette marche gracieuse qui la caractérisait. Il suivait la fae dans ce bâtiment à l’architecture typiquement Reikoise, sans dire le moindre mots, ne voulant point briser ce silence pesant. Il se contentait de simplement profiter du moment présent, observait l’habitation de sa chère amie, le moindre détail pouvant montrer quelque chose d’inhabituel. Après un court instant de marche dans ces lieux, les protagonistes arrivèrent tous deux devant la porte de la chambre d’Eris. Orion la reconnaissait, puisqu’il fût venu quelques heures plus tôt, fouiller dans ses affaires à la recherche d’un quelconque indice prouvant le mal-être de son amie.
D’un pas surprenant l’assassin, la délicieuse fae se rapprocha doucement de ce dernier, puis, elle posa sa délicate main sur les joues du jeune homme. A cet instant, le cœur d’Orion s’emballa, sentant le bout des doigts de son amie toucher sa joue, réchauffant instantanément le visage balafré du Vent. Non, pour lui, il ne s’inquiétait pas tant que cela. Mais, à vrai dire, la voix d’Eris, aussi douce pouvait-elle être, ne parvint pas à sortir Orion de la situation. Il était à la fois tétanisé et ravi, les battements de son cœur s’accélérant à chaque seconde qui passait. Sans même se contrôler, il vint déposer sa main sur celle de la fae, puis, il laissa les traits de son visage se déformer pour y dessiner un léger sourire. Ses prunelles brillaient légèrement, laissant l’écarlate se promener sur le visage d’Eris, avant de finir sa course dans ses azurites.
Il la laissait faire, il la laissait s’approcher. Il était à même de se demander si l’instant qu’il vît était réel ou non, tant il partait dans un autre monde. Les sons alentours n’existaient plus, non, seule la chaleur apportée par son interlocutrice parvenait jusqu’à lui. Seule Eris persistait dans son subconscient. Le reste n’avait plus la moindre importance. Elle fleurait de délicieuse odeur, emballant de plus en plus son cœur. Eris le ressentait, c’était certain. Dans ce calme implacable, la voix d’Eris parvenait jusqu’à Orion. Il partageait le moindre de ses sentiments, il l’écoutait, il la comprenait. Lui aussi, il ne s’était jamais senti aussi bien qu’en l’instant. Elle voulait qu’il restât. Il voulait rester.
Doucement, il décolla sa main de celle de son amie, puis, se rapprochant encore plus d’elle, brisant cette barrière, il l’enlaça, se laissant emporter par ses émotions. Il lâcha même la cape de son amie, la laissant glisser le long de son corps. Puis, il profita des douces lèvres de la fae, savourant ce moment de pur bonheur.
Seulement, il devait revenir à la raison. Malgré les sentiments qu’il éprouvait pour elle, il ne pouvait pas faire cela. Non seulement parce qu’elle était sous l’effet des stupéfiants et donc, cela ne serait point honorable. Mais aussi, parce qu’un autre facteur bien trop important entre en jeu : Zéphyr. C’était son meilleur ami, il ne pouvait pas faire ça sachant ce que la fae ressentait pour lui, quand bien même ça ne serait pas réciproque, il ne le savait pas. Doucement, il décolla ses lèvres de celle de son amie, sans pour autant s’éloigner d’elle. Puis, il laissa sa délicate voix briser ce moment passionnel.
- Je suis désolé Eris, je ne peux pas. Fit-il, en enlevant la main de son visage. Je t'aime c'est certain, mais je ne pas que ça arrive comme ça, alors que tu n’es pas toi-même. Il recula d’un pas, maintenant son regard dans celui de la fae, ne pouvait se détacher de ses azurites, aussi magnifique soient-elles. Va te reposer et, nous reparlerons de cela demain, si tu le veux bien.
Citoyen du monde
Phèdre
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“Si facile” songea Phèdre. Elle souriait légèrement contre les lèvres avides d’Orion qui avait abandonné sa cape sur le sol pour venir enlacer sa taille. Son corps se laissa aller contre le sien et sa main libre vint se lover dans l’épaisse tignasse de cheveux blancs. Ce n’était pas tant des souvenirs qu’un instinct millénaire qui la faisait agir, comme si son corps se souvenait lui-même du tempo de la danse qu’il devait effectuer, un art qu’elle avait déjà maîtrisé autrefois ; celui de la séduction. Mais alors qu’elle était convaincue d’avoir le jeune homme sous sa coupe, elle le sentit lui échapper. Ce fut d’abord fugace et léger, une hésitation dans ses lèvres qui heurtèrent les siennes avec moins de certitudes, puis ce fut sa main qu’il retira avec douceur de sa joue. Elle leva les yeux pour rencontrer les siens, le sondant sans comprendre où se situait le problème. S'était-elle fourvoyé ? Comment osait-il la repousser ? Une forme de colère primitive monta dans sa poitrine et manqua de déborder. Ses traits si séduisants se figèrent à la manière du marbre et un éclair de colère fit luire ses iris.
L’amour. C’était là la plus grande faiblesse de ce monde. Phèdre n’arrivait pas à savoir pourquoi, mais quelque chose lui soufflait que l’amour et elle avait encore bien des querelles à régler. Eris également, elle le sentit à la manière dont la conscience hoqueta faiblement. Ne le savait-elle donc pas qu’il l’aimait ? “Non, je ne le savais pas” s’étonna la demi-fae comme si cette pensée était la sienne, et c’était le cas à de nombreux égards. Comment l’autre, la lueur bienveillante, avait-elle pu le manquer ? Il suffisait de le regarder attentivement pour se rendre compte que ses yeux le vendait, ses gestes également et ses actes aussi mais elle n’avait rien vu là où Phèdre s'était immédiatement engouffrée dans la brèche béante. “Parce qu’elle ne regarde pas, je ne regarde pas.” C’était aussi idiot que cela. Phèdre le sentait, même si elle maîtrisait ce corps, sa conscience n’était pas désireuse du corps qui se tenait en face du sien. Cela éveilla sa curiosité. Cet homme était encore plus intéressant qu’il n’y paraissait.
- Pourquoi tu ne me fais pas confiance ? Demanda-t-elle alors que son front reposait encore contre la peau pâle et zébrée de cicatrices. S'il ne voulait pas se plier à elle, alors elle se chargerait de le faire pour lui. Elle n’était pas créature à qui l’on refusait quelque chose. Ni quelqu’un. Mue par son seul instinct, Phèdre exhorta la magie qu’elle sentait vibrer dans l'entièreté de son corps à le séduire, à réduire son esprit à une chose docile et malléable. Hélas, elle resta sourde à son appel. Ses traits se raidirent brusquement, elle vacilla sur ses jambes et se rattrapa à son vis-a-vis.
- Tu as peut-être raison, admit-elle à contre-coeur. Elle ne croyait pas un traître mot de ce qu’elle venait de dire mais elle sentait également qu’elle perdait du terrain, la drogue devait être en train de quitter son organisme. Doucement mais sûrement et Orion ne la laisserait pas prendre une seconde dose. “Tant pis.” Elle recula sans jamais détacher ses yeux des siens, tout en lui offrant la vue d’un visage timidement désolé. La méthode serait plus longue, plus insidieuse mais autrement plus amusante. Elle briserait cet homme que son autre le veuille ou non.
- Bonne nuit, Orion.
Phèdre disparu dans la chambre dont elle referma la porte derrière elle.
L’amour. C’était là la plus grande faiblesse de ce monde. Phèdre n’arrivait pas à savoir pourquoi, mais quelque chose lui soufflait que l’amour et elle avait encore bien des querelles à régler. Eris également, elle le sentit à la manière dont la conscience hoqueta faiblement. Ne le savait-elle donc pas qu’il l’aimait ? “Non, je ne le savais pas” s’étonna la demi-fae comme si cette pensée était la sienne, et c’était le cas à de nombreux égards. Comment l’autre, la lueur bienveillante, avait-elle pu le manquer ? Il suffisait de le regarder attentivement pour se rendre compte que ses yeux le vendait, ses gestes également et ses actes aussi mais elle n’avait rien vu là où Phèdre s'était immédiatement engouffrée dans la brèche béante. “Parce qu’elle ne regarde pas, je ne regarde pas.” C’était aussi idiot que cela. Phèdre le sentait, même si elle maîtrisait ce corps, sa conscience n’était pas désireuse du corps qui se tenait en face du sien. Cela éveilla sa curiosité. Cet homme était encore plus intéressant qu’il n’y paraissait.
- Pourquoi tu ne me fais pas confiance ? Demanda-t-elle alors que son front reposait encore contre la peau pâle et zébrée de cicatrices. S'il ne voulait pas se plier à elle, alors elle se chargerait de le faire pour lui. Elle n’était pas créature à qui l’on refusait quelque chose. Ni quelqu’un. Mue par son seul instinct, Phèdre exhorta la magie qu’elle sentait vibrer dans l'entièreté de son corps à le séduire, à réduire son esprit à une chose docile et malléable. Hélas, elle resta sourde à son appel. Ses traits se raidirent brusquement, elle vacilla sur ses jambes et se rattrapa à son vis-a-vis.
- Tu as peut-être raison, admit-elle à contre-coeur. Elle ne croyait pas un traître mot de ce qu’elle venait de dire mais elle sentait également qu’elle perdait du terrain, la drogue devait être en train de quitter son organisme. Doucement mais sûrement et Orion ne la laisserait pas prendre une seconde dose. “Tant pis.” Elle recula sans jamais détacher ses yeux des siens, tout en lui offrant la vue d’un visage timidement désolé. La méthode serait plus longue, plus insidieuse mais autrement plus amusante. Elle briserait cet homme que son autre le veuille ou non.
- Bonne nuit, Orion.
Phèdre disparu dans la chambre dont elle referma la porte derrière elle.
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