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    Le Chevalier Noir
    Le Chevalier Noir
    Deydreus Fictilem
    Deydreus Fictilem
    Messages : 598
    crédits : 1549

    Info personnage
    Race: Vampire
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: B - Griffe
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t893-deydreus-fictilem-inter-arma-silent-leges-terminehttps://www.rp-cendres.com/t950-liber-legatus-chronologie-de-deydreus-fictilem
  • Ven 9 Déc - 1:48
    Fixé devant la porte, Deydreus attendit quelques longues secondes après les mots du Ministre. Il ne s'était pas immédiatement porté volontaire pour des raisons évidentes de distribution des ressources. Contrairement à lorsqu'ils devaient créer une diversion pour entrer, cette fois, il était inutile qu'il se mette spécifiquement en avant. Seulement, l'armure noire balaya le couloir de ses yeux vairons, inspectant chacun des visages présents. Tous des pleutres. Sur certains, la fatigue se lisait sur eux et au travers d'elle on pouvait deviner une crainte de ne pas être à la hauteur face à ce qui se trouvait de l'autre côté. Pour d'autres, il s'agissait simplement d'un manque d'envie. Peut-être que ces soldats de bas étage pensaient avoir fait suffisamment en exécutant simplement quelques pauvres rebelles? S'il n'y avait pas eu le Cœur à ses côtés, Deydreus aurait sans doute pris le temps d'aller voir chaque lâche pour lui rappeler les mantras de leur discipline, et la responsabilité qui l'accompagnait. Seulement, il ne pouvait agir aussi librement que ce qu'il voulait. Pas en ce jour.

    Soufflant longuement, le regard de l'officier se posa sur Ulfril. Ce dernier semblait prêt à se désigner, motivé par une volonté respectable. Ses troupes avaient essuyé des pertes, lourdes, comme l'avait annoncé Deydreus. Et ce dernier comprenait parfaitement que le sergent ne veuille lui prouver sa valeur mais.... Ce n'était pas de cette dernière dont l'officier doutait, mais de sa force psychologique. Le simple fait d'avoir eu l'égo piqué par une remarque l'ayant marquée jusqu'à présent prouvait qu'il ne pouvait, et ne devait, être envoyé face au démon. Evidemment, il était hors de question que Tagar s'y rende lui même et un assaut de force brute pouvait avoir des conséquences désastreuses si le démon s'était préparé pour cela. Par élimination, donc, Deydreus se porta volontaire, expliquant au passage au ministre qu'il n'utiliserait ni ses armes ni ne violenterait le démon. Jetant ses deux lourdes épées en phantacier à ses hommes, il se retourna en direction de Tagar. Ce fut qu'une fois le sort du Cœur lancé contre son armure que l'officier s'approcha de la porte pour l'ouvrir lentement. Entrant dans ce qui ressemblait à un bureau d'étude, le vétéran ne se retourna même pas quand la porte qu'il venait de passer se claqua violemment. Au pas suivant cette fermeture, Deydreus sentit une vague tentaculaire qui tentait de râcler de nouveau aux bords de son esprit. Attrapant ces liens invisibles de la main, l'officier tira dessus comme pour arracher ces derniers tandis qu'il repoussait la tentative de contrôle.

    - Votre magie n'a pas fonctionné la première fois sur moi, Démon. N'espèrez pas pouvoir reproduire quelque chose qui n'a pas abouti. Pas avec moi.

    Assis un peu devant Deydreus, un homme débarassait gracieusement la mèche de cheveux bruns qui tombait sur son visage. Son visage était anguleux, relativement beau. Autour de ses joues et son menton, une barbe fine était taillée parfaitement. La grande cape bleue qui trônait sur ses épaules et l'armure de cuir parfaite qu'il portait témoignait de la richesse de cet être dont la peau rouge rappelait les rubis les plus précieux. Ses oreilles pointues, si elles lui donnaient un air princier, faisaient pâle figure à côté des deux grandes cornes s'élevant du front du chef rebelle. Ses yeux ambrés, quant à eux, fixaient l'armure noire d'un air désabusé.

    - Cela ne coute rien d'essayer. Je vois que vous êtes entré ici sans arme. C'était risqué.

    Avançant doucement, Deydreus prit le soin d'analyser la salle afin de regarder si le moindre ennemi était dissimulé. Constatant qu'ils étaient visiblement seuls, il tira vers lui la lourde chaise faisant face au bureau et se posa dessus en soupirant.

    - La personne qui m'accompagne ne voulait prendre aucun risque. Visiblement l'empire vous veut...
    - Vivant. Oui, c'est assez habituel pour moi. Et c'est ce qui me fait prospérer, pour être tout à fait honnête. Vous savez, ce n'est pas la première fois que l'on met la main sur moi. Je serais libéré, d'ici quoi. Quinze jours? Tout au plus.
    - Les joies de la politique et de votre influence potentielle auprès des maisons nobles ne m'intéressent pas. Je ne suis ici que pour m'assurer d'une chose.
    - Est-ce que je compte venir avec vous? Je vous l'ai dit, je serai libéré rapidement donc pourquoi ne le ferais-je pas?
    - Vous avez résisté. Vous et vos hommes.
    - Que penserait la Ô combien grande cause rebelle si je me livrais directement. Je ne suis pas à l'abri d'avoir été espionné alors, autant faire bonne impression avant mon arrestation.
    - Hum. Pouvons-nous partir à présent?
    - Nous allons partir, oui, mais tout d'abord, j'aimerais savoir quelque chose sur vous, Messire Fictilem. J'ai plongé dans votre esprit, pas entièrement, bien sûr comme vous me repoussiez, mais... J'ai senti ce qui bouillonnait en vous. J'ai vu ce que vous désiriez.
    - Mes fantasmes et ambitions vous préoccupent tant que cela?
    - Ce n'est pas tous les jours que l'on peut rencontrer un esprit comme le votre. Une telle mentalité est intéressante, surtout aux vues de la réputation de brute qu'on vous donne. Mais, j'aimerais vraiment savoir... Pourquoi ne pas grimper les échelons plus vite? Pourquoi ne pas devenir la Griffe en usant de vos liens avec mes... Associés? Pourquoi vous contenter de la soupe qu'on sert aux bouseux quand vous avez le talent et les connaissances pour aller plus haut? Pour accomplir votre but.

    Soupirant longuement, Deydreus retira son heaume. Cela n'était probablement pas prévu, et il ignorait totalement si cela influençait, ou non, la protection que Tagar lui avait imposée. A vrai dire, l'officier s'en moquait éperdumment. Même si le mage face à lui tentait quelque chose, il suffirait à l'armure d'ébène d'agir avant lui. Il n'avait pas de lames, certes, mais la simple force de son gantelet métallique sur la gorge du démon pouvait faire éclater les artères de ce dernier, Deydreus en était certain. Face au regard ambré de son interlocuteur, le vétéran chassa rapidement les mèches d'ébènes qui s'étaient collés à son front à cause de la sueur. Passant ses doigts dans sa barbiche, il plongea ensuite ses yeux hétérochromes dans ceux de l'être démoniaque.

    - Car cela serait trop simple. Et stupide.

    Un long rire quitta alors la gorge du cornu qui mit quelques longues secondes à se calmer. L'espace d'un instant, l'idée de lui éclater le crâne sur le bois en chêne caressa l'esprit de l'officier qui envoya cette envie au plus profond de son âme.

    - Non, là, vraiment, vous devez m'expliquer. Et vous pouvez y aller, j'ai jeté un sort pour que seuls nous deux puissions entendre ce qu'il se passe.
    - Ce que je compte créer, pour l'empire, pour les mortels. Ca ne se fait pas en un jour. Ca ne se fait pas sur une décision politique folle et non contrôlée. C'est un travail de fond. Un éveil sombre qui concernera chacun des êtres foulant cette terre maudite. Vous voyez les hommes qui me suivent? Bien sûr que vous les avez vu. Tout comme les soldats de ce sergent empoté. Ils ne me suivent pas parce que mon rang les intimide ou parce que je dispose de richesses infinies. Les biens matériels ne m'intéressent pas et les plaisirs charnels éveillent chez moi un ennui profond. Ma paie ne sert qu'à entretenir ma troupe et mes hommes. Si ces hommes, dehors, sont prêts à montrer les crocs. A se battre et risquer leur vie, cherchant toujours l'excellence au passage, c'est parce que je suis ce qu'ils aimeraient être. Je suis la personnification de l'horreur qui boue au fond d'eux. Ce loup affamé qu'ils cherchent en vain à faire taire. Je suis la guerre.

    Prenant quelques secondes pour frôler du bout des doigts les deux cornes de son casque, Deydreus esquissa un léger sourire.

    - Je viens d'un milieu modeste. J'ai tout gagné à la sueur de mon front et avec mon sang. J'ai pataugé dans la même boue que tous ces pleutres. J'ai évolué dans une fange crasse et nauséabonde que des personnes comme Tagar ne connaitront jamais. Mon sang a coulé sur tous les champs de batailles que nos politiciens ont décrété. J'ai combattu les mêmes horreurs que ce que les héros ne verront jamais. J'ai arraché la vie à des hommes ayant vu trop peu d'hiver et achevé l'existence de femmes en ayant trop vu. Je n'ai aucune pitié pour les faibles et un profond respect pour les forts, même lorsqu'ils sont face à moi. Tout cela m'offre quelque chose que les autres nobles n'auront jamais. De la légitimité. Pas pour diriger tout un peuple, non, je laisse cela à notre empereur. Mais pour mener une guerre. Les conflits façonnent notre monde. Ils l'ont toujours faits. Autrefois, les titans étaient ceux qui choisissaient de lancer ces derniers. A présent, nous pouvons le faire nous même. Nous améliorer et grandir en conséquence. Pourtant, nous stagnons. Nous essayons de préserver une paix fragile où des pleutres essaient sans cesse d'arracher la moindre trace d'amour propre au péquenaud lambda sous prétexte qu'ils sont nés dans une meilleure situation. Avez-vous été sur un champ de bataille, un vrai?
    - Je, non, jamais. Pourquoi quelqu'un comme moi s'embêterait à aller là bas?
    - Là bas. Il n'y a plus de statut. Il n'y a plus de divergences d'opinion vis à vis de son prochain. Il n'y a qu'une seule vérité. Tuer, ou être tué. La violence règne en maitre et c'est cette dernière qui éveille la véritable force des races mortelles. La volonté de survie. Au travers d'elle, des potentiels inexploités s'éveillent. J'ai vu des gros lards parvenir à défaire des athlètes à la dernière minute. Des pétochards trouver en eux la force d'aller à l'assaut d'un mur de bouclier, juste pour protéger leurs amis. La mort, aussi cruel soit-elle, éveille chez les mortels la plus pure honnêteté. Dans les entrailles et le sang, les survivants apprennent. Ils ne stagnent pas.

    Marquant une pause, le chevalier remit finalement son heaume alors qu'il se levait doucement, fixant toujours le démon.

    - Donc oui, je pourrais utiliser mes relations pour grimper encore les quelques échelons restant. Mais cela me retirerait cette force latente qui m'accompagne. Je désabuserai des hommes et femmes que la politique a déjà trahi des milliers de fois. Je serais nommé, cela soyez en certains, mais lorsque ce sera le cas... Le monde sera déjà dans une nouvelle ère. Une ère de conflit où des hommes comme moi. Des êtres brutaux ne se cachant pas derrière des préceptes arriérés seront utiles. En attendant... Je me contenterai de la fange dans laquelle navigue la majorité des mortels. Car c'est cette dernière qui alimente perpétuellement la rage qui gronde en moi. C'est dans les malheurs du quotidien que je suis confiant dans mon but. Pas dans les orgies et autres débauches que s'accordent une noblesse décadente et déconnectée du reste de la réalité. Lorsque je rejoindrais ce nid de serpent, je serais le corbeau venu se repaitre de leurs vices brisés.

    Se dirigeant vers la porte, l'armure d'ébène s'arrêta peu avant d'atteindre la poignet. Dans un geste rapide, il enfonça son poing d'acier dans la gorge d'un elfe invisible qui se révéla tandis que son invisibilité prenait fin. Tombant à genoux, le bougre n'eut pas le temps de réagir que Deydreus le frappait à la tête de sa botte d'acier. Une fois au sol, l'elfe toussotant ne fut que le spectateur malheureux de sa propre mort. Frappant sans relâche son crâne trop fin, Deydreus ne s'arrêta que lorsqu'un craquement digne d'une pastèque éclatée résonna dans la pièce. Observant le corps à présent inerte, l'officier fixa le démon dont le visage s'était déformé dans un rictus dégouté.

    - Navré d'avoir tué votre amant. Maintenant que ce mage du silence n'est plus et que j'ai répondu à vos questions, vous acceptez enfin de nous suivre? Oh et, une dernière chose. Si un mot de ce qui s'est dit ne transpire de votre peau écarlate... Je ferais en sorte que chacun de vos organes soit dispersé au sein du Sekai et votre dernier souffle sera aussi douloureux que salvateur.

    Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrait de nouveau. La traversant, Deydreus fit un signe de tête approbateur à Tagar et Ulfril. Derrière lui, le démon se tenait à présent debout et tendait les mains vers l'avant en signe de soumission. Apercevant le ministre, ce dernier étira un large sourire, révélant des canines bien trop marquées pour appartenir à un humain lambda et changeant avec la mine terrifiée qu'il semblait adopter quelques instants plus tôt.

    - Ah, monsieur le ministre, quel plaisir de faire enfin votre connaissance! Dites-moi, où allons-nous? Je crois que nous avons tant de choses à nous dire...  

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    Le Chevalier Noir
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    Deydreus Fictilem
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  • Lun 12 Déc - 12:16
    Lorsque Tagar échangea quelques mots avec le démon, Deydreus observa la scène en silence. Là où la plupart des gens écoutaient les deux interlocuteurs et s'arrêtaient à la surface, l'officier creusait de son regard les moindres traits de l'être surnaturel. Sa crainte dissimulée de ne pas parvenir jusqu'aux geôles si l'armure d'ébène en décidait autrement. La menace qu'il lui avait proféré. Tout cela était enfoui derrière un sourire narquois pitoyable que seuls quelques idiots pouvaient prendre comme de la confidence. Quand le Cœur l'informa que ses complices avaient été arrêtés, le vétéran remarqua un léger changement dans les yeux du démon. Un clignement à peine perceptible. Cette ordure feignait la surprise et la panique. Cela n'aurait pas été étonnant. Il avait dit lui même que ce n'était pas la première fois qu'il se faisait arrêté. Peut-être était-ce d'ailleurs, dans le fond, un plan prévu par cet être abject pour éliminer l'un de ses "camarades" et obtenir plus de pouvoirs une fois sorti de prison? Ou bien Deydreus analysait un peu trop la chose et ce n'avait été que ça, de la prétention. Et tout dans ce monde se réglait finalement d'un coup de baguette magique. Plus aucun souci au sein du Reike, plus de rebelles, plus de pègre, une fois qu'on coupait la tête de, visiblement, la seule hydre dont elle ne repoussait pas.
    Soupirant pour lui même, Deydreus ne pouvait se résoudre à croire que le ministre pensait véritablement qu'ils venaient de frapper fort. Il ne pouvait également concevoir que la Griffe estimait qu'arrêter un noble était suffisant pour entraver de telles opérations lorsque, à chaque fois, on lui demandait de tuer pour résoudre les problèmes de rébellion. Non, vraiment. Il ne pouvait y avoir pareille naïveté au sein du gouvernement. Pas vrai?

    Chassant ses propres pensées lorsqu'un des hommes de Tagar endormi le démon, Deydreus haussa un nouveau sourcil face à cette manœuvre. Le démon était coopératif, ses mains étaient attachées et il aurait suffit de le bâillonner pour qu'il ne puisse plus incanter quoi que ce soit. Mais non, les soldats allaient à présent devoir transporter un poids mort jusqu'aux geôles de la capitale, et deux hommes allaient avoir les mains prises et ne pourraient se défendre en cas de contre-attaque rebelle. Car, c'était là aussi une vérité que tout le monde semblait ignorer. Un message avait bien put être envoyé par télépathie. Peut-être que d'autres troupes ennemies convergeaient vers eux? Non, visiblement, personne ne semblait s'en soucier alors, dans une profonde lassitude, Deydreus décida de ne pas trop y penser. Visiblement, la faiblesse d'esprit était aussi un mal qui rongeait l'Empire. Les mots suivant eurent quant à eux la chance d'au moins étonner l'armure d'ébène. A vrai dire, il ne comprenait pas trop à qui le ministre s'adressait car, il n'y avait dans le couloir et la pièce que des hommes de l'empire ou un démon endormi. Les rebelles capturés plus tôt avaient déjà été transportés et les cadavres, eux, ne pouvaient plus rien entendre. Ou bien était-ce là un long monologue inutile, digne des politiciens attirant vers eux la couverture du succès alors qu'ils n'avaient, fondamentalement, rien dirigés? La mention des livres étonna également l'officier car, dans sa mémoire, garder avec autant d'intensité des faux, quitte à aller jusqu'à y diviser sa propre défense était un mouvement audacieux. Et profondément stupide. Mais bon, cela collait aussi avec le discours du démon sur sa volonté d'être capturé. S'en suivit alors les remerciements aux soldats.

    Balayant de ses yeux vairons les hommes présentes, Deydreus s'amusa intérieurement en remarquant les différentes réactions des soldats. D'un côté, il y avait les nouveaux. Les bleus-bite qui n'avaient jamais connu l'enfer du combat et estimaient avoir accompli quelque chose de glorieux. Ils rentreraient tout sourire dans leur demeure et étreindraient leur femme et leurs enfants ou bien plongeraient dans l'alcool dans une taverne miteuse avant de chercher un bordel clandestin où finir la soirée. Cette catégorie de personnes était chanceuse de vivre dans sa propre ignorance, mais serait la première à périr en cas de conflit majeur. Venaient ensuite les soldats qui avaient perdu un ami, un frère, lors de cette mission. Car c'est quelque chose qui avait été oublié dans les remerciements du ministre. De l'empathie à l'égard des hommes trépassés. Deydreus n'en avait pas non plus, mais lui, au moins, savait l'importance de rappeler aux hommes la nécessité du sacrifice et l'honneur d'être disparu pour une cause plus grande. Ces hommes là fixaient le ministre d'un regard noir, colérique. Il s'agissait des futurs désabusés, ou bien des futurs rebelles. Le gouvernement les avait envoyé à la mort pour une diversion ridicule, et se moquait bien qu'ils servent de chaire à canon tant que l'objectif était rempli. Cela se paierait un jour, d'une façon, ou d'une autre, car aucune flamme n'était venu pour consumer l'amertume d'avoir perdu un proche. Enfin, il y avaient les derniers, dont Ulfril et les hommes de Deydreus faisaient partie. Ils avaient écouté le ministre sagement, puis n'avaient affiché qu'un sourire faux, dissimulant à peine leur air blasé. La plupart étaient d'ailleurs retournés à leur tâche à peine le discours achevé. Puis, enfin, tout le monde décida qu'il était temps de partir. Descendant les escaliers avec ses troupes, l'officier fut approché par Ixchel, l'un des membres des Serres Pourpres. Ce dernier interpella son supérieur d'une acclamation familière qui était propre à la troupe d'éradicateurs.

    - Vous pensez vraiment que toute la cellule est démantelé? Que ce type est fini?

    Un léger ricanement sorti de la gorge de l'armure d'ébène tandis qu'il faisait attention à ce que le ministre soit loin devant eux.

    - La pègre est plus ancrée dans l'empire que cette surface que nous venons de gratter Ixchel. Ses tentacules s'insinuent partout pour tout corrompre. Cela m'étonnerait que cet individu demeure en prison très longtemps. Nous n'avons fait que couper la tête d'une hydre aujourd'hui, et deux vont repousser en conséquence. Le seul moyen d'en finir avec tout ça, c'est de la poignarder en plein coeur. Mais tu peux dire aux hommes que je suis fier d'eux, ils ont fait du bon travail.

    D'un hochement de tête approbateur, le soldat retourna auprès de ses camarades et quelques secondes plus tard, des rires furent échangés parmi la troupe. L'un d'eux avait probablement lancé une vanne à l'encontre du ministre qui tentait visiblement de garder son air noble, malgré sa chemise déchirée. D'ailleurs. Qui mettait une simple chemise lorsqu'il allait combattre des forces armées? De mémoire, les plastron de cuir n'empêchaient pas le mana d'être consommé.

    Une fois dehors, l'air bucolique du jardin put presque rendre la scène jolie. Si ce n'était le cadavre du soldat reikois qui siégeait toujours à quelques pas du portail. D'ailleurs, quelques rats étaient venus gouter sa chair avant de s'enfuir, et des mouches venaient déjà pondre leurs œufs dans la peau froide du pauvre homme. La chaire avait probablement déjà commencé à gonfler à cause de la chaleur et Deydreus espérait intérieurement que le corps serait vite brulé ou déplacé, car les maladies se multipliaient vite, surtout dans les territoires chauds de l'Empire. Reportant finalement son attention vers le ministre, Deydreus se dirigea lentement vers ce dernier tout en retirant son casque. Ses cheveux noirs jaillirent dans l'air dans un mouvement rapide tandis que par mécanisme, l'officier passait ses doigts gantés dans sa barbiche. Malgré tout ce qu'il pouvait bien penser du ministre, l'armure noire savait l'importance du faire-semblant et de la politique. Une fois au niveau du Cœur, le chevalier se plaça devant ce dernier et le fixa de ses deux yeux vairons, toisant l'homme tandis que l'air aride de la capitale venait caresser ses joues pales.

    - Ce fut un honneur de mener cette mission à vos côté cher ministre. Je suis certain que la Griffe sera tout aussi satisfaite que nos Seigneurs concernant la réussite de cette opération. Il tendit sa main vers Tagar, montrant sa volonté d'empoigner la sienne. J'espère pouvoir collaborer avec vous à l'avenir. Nous ne savons pas ce que ce dernier nous réserve mais avec de la chance, nos chemins se croiseront de nouveau. Si vous n'avez plus besoin de moi, je pense ramener mes hommes dans notre caserne. Certains d'entre eux désirent reprendre l'entrainement et, pour ma part, je dois rédiger le rapport de mission.

    Au final, cette opération avait au moins permis à Deydreus une chose. Entrer en contact avec une personne de poids au sein de la main de l'empereur. peut-être que, finalement, cette journée n'avait pas été si mauvaise.
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