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  • Jeu 7 Nov - 10:42



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3

    Ressentiment funeste


    Désir simple et facilement accordé. D’une femme à un homme, l’histoire d’un triangle amoureux des plus simples. J’avais capturé l’esprit d’une fille de bourgeois en vue de réaliser son souhait de se marier avec l’homme qu’elle convoitait et qui était son ami depuis l’enfance. Malheureusement pour elle et pour moi, Ghelert, l’homme de notre récit, avait jeté son dévolu sur une rate des villes. Une simple enfant des rues, sans talent, sans autres qualités que sa plastique.
    Oui, sans aucun doute, cette femme là était bien plus jolie à regarder que celle qui était tombé sous mon étoffe et ma protection. J’avais fait naître bien des amours semblant improbables, alors cela ne me gênait pas. Restait simplement à savoir si l’union des deux incommoderait simplement mon hôte.
    Les déclarant comme intouchables, la moins belle des deux m’interdit d’immiscer sa personne entre le couple nouvellement fiancé contre l’avis de sa famille, et nous passâmes quelques semaines à les regarder batifoler, tout pendant que mon hôte me transmettait son chagrin. Le sort joua pour elle un jour après ses semaines passées, puisque le pauvre Ghelert se retrouva seul la veille de sa nuit de noces, ce qui annulait bien sûr toute prétention au statut de veuf. Pas que sa belle avait quitté la ville ou leur futur nid conjugal, non…

    Il l’avait retrouvée allongée simplement sur le lit, morte, comme apaisée dans son sommeil, sans aucune tâche sur sa robe. Cela l’avait dévasté, et alors que je m’efforçais de guider son amie à ses côtés pour le réconforter tout autant que de profiter de la situation, mon hôte décidait de n’en faire qu’à sa tête. Il s'enfonçait dans l’alcool, et elle dans les recherches occultes. Bien décidée à trouver la source de cette mort évidemment non naturelle, l'amie d'enfance sous mon égide alla chercher le corps de son ennemie de cœur. Sans même m’écouter, elle décela une faible trace magique qu’elle put apprendre. Elle se déplaça ensuite à travers toute la ville pendant que son beau lui écumait tous les bars. Puis elle retrouva la trace du monstre ayant tué la presque femme de Ghelert…

    Devant l’évidence, la femme prit peur. L’endroit où elle se trouvait n’était ni plus ni moins que le siège du clan de son bien-aimé. La trace ne correspondait pas à eux, alors la conclusion fut rapide. Ils avaient engagé quelqu’un pour se débarrasser de la petite rate. Son chagrin se changeant en résolution, elle chercha enfin son bien aimé, résolue à lui expliquer toute l’histoire, et le trouva allongé dans une ruelle, ivre mort. La femme hésita, presque repoussée par cette nouvelle image qu’elle se faisait de son ami. Comment avait-il pu s’abaisser aussi bas ? Il n’avait évidemment plus rien des attribut dans un tel état, et, sans être totalement superficielle, je pouvais facilement comprendre pourquoi la belle perdait toute ses illusions vis à vis du suave don juan qu’il était jusqu’alors. Elle ne l’avait pas vraiment connu dans ses pires moments, et cela devait faire une bonne semaine qu’il revivait le plus horrible de toute sa vie chaque secondes ou il était sobre. Elle se décidait à partir, je la retenais, et nous nous battions mentalement, l’une tirant sur son envie de fuir cet homme, l’autre sur celle de l’aider, ne serait-ce qu’une dernière fois.

    Le conflit d’idée me mena à me dévoiler, car son envie de fuir était la plus forte, et je m’adressais donc directement à elle.
    -Tu ne veux pas continuer à le fréquenter parce qu’il te révulse, soit. Mais sache honorer la mémoire de ce qu’il était, chérir l’être que tu a pu jadis aimer.
    -Et pourquoi le devrais-je ? C’est-il une fois soucié de moi après avoir trouvé sa parvenue ?
    -Non..
    -Ha !
    s’exclamait-elle, triomphante.
    -Mais c’est justement pour cela qu’il vaudrait mieux que tu m’obéisse.
    -Et pourquoi donc ?
    -Si tu changes ton cœur en pierre de voir ton aimé devenir un monstre pour toi, tu lui permet de te faire du mal alors qu’il ne t’a jamais fait de bien. C’est ton empathie pour un prochain homme qui te permettra de le choyer, de le conquérir, et de ne pas te traiter comme une vulgaire marchandise à troquer contre une position.
    -...
    -A moins que cela ne soit ce que tu désires maintenant.. Pétronille.
    -Je..

    Elle fouillait ses sentiments, renforçant peu à peu mon emprise à mesure qu’elle se rendait compte qu’elle pourrait bien se fermer à ses sentiments si elle n’obéissait qu’à sa logique sans écouter son cœur. D’un autre côté, se fermer à ses émotions, éviter de ressentir la rupture, c’était un moyen pour elle de se défendre. Son intellect luttait contre son humanité, et la petite rousse finit par choisir.
    -T..Très bien.. Mais juste une dernière fois.
    -Cela vas de soit, il n’a rien que tu ne puisse trouver chez un autre, à part votre enfance. Et à quoi bon souffrir de votre relation, ou tu pourrait souffrir de t’imaginer qu’il songe à la femme qu’il à aimé quand il sera dans tes bras.
    -Que dois-je faire ?
    s’enquit-elle, un peu perdue.
    -Laisse moi l’emmener chez toi, puis change toi, que je puisse revêtir une autre forme… de là..

    Je lui détaillait mon plan et elle acquiesça. Mon emprise me permit d’attraper la main du malheureux et de le guider, puis je changeais de forme et l’amie d’enfance me présentait à lui. J’étais.. un ruban de soie qu’avait jadis porté sa défunte femme lorsqu’il l’avait courtisé en lui offrant des merveilles, du moins en apparence. Avec ceci, l’amie de Ghelert lui désignait son propre clan comme ennemi de son couple funeste. Tout en le pointant dans la direction, son amie faisait une croix sur leur lien tout en préservant ses sentiments, revoyant l’espace d’un instant l’homme qu’elle avait chéri tant d'années quand la résolution s’afficha sur son visage.

    Il avait bien entendu mis à sac sa propre famille dans un élan de colère, inarrêtable tel un demi-dieu parmi les mortels grâce à mon aide le conseillant. Il était possédé oui, mais pas uniquement par moi. La colère qui l’habitait aurait pu faire briller maint soleils et consumer la terre sous les flammes de sa rage. Il extirpa les détails de l’assassin de sa promise et se remit en route.



    -----
    Quelques mois après..
    -----


    Ghelert le sentait qu'il était proche du but. Après tant de temps passé à écumer les fosses obscures, à trouver des nids de vampires inhabités ou ne contenant pas le monstre qu’il cherchait tout en aiguisant ses talents contre des créatures moins fortes que celles qu’il traquait, il avait enfin trouvé une piste crédible. Son exaltation à l’approche du dénouement de ce qu’était sa nouvelle vie ressemblait au fanatisme d’un zélote, et bien qu’il soit extatique, de mon côté, j’étais plus dubitatif quant à l’issue de ce futur duel.

    Cette créature féminine nous avait échappé bien trop longtemps pour n’être qu’un assassin parmi tant d’autres, et ses talents devaient être bien supérieurs à ceux d’un humain tel que Ghelert, même avec mes conseils et mon savoir. Sans doute que si je possédais encore les capacités qui avaient fait de moi presque un héro de la première guerre, j’aurais pu moi même me charger de cette affaire, mais sans cela…
    Il me semblait que quelque chose était très clair, et j’en faisais donc part à mon protégé.
    -Nous approchons du but, mais je me dois de t’avertir, Ghelert. Ton adversaire va probablement te tuer.
    -Que m’importe..
    répondit-il après quelques instants à redescendre de son excitation d’un ton désabusé. Je me suis juré de le retrouver et de tenter de le détruire. Ma vie n’a de toute manière pas plus de sens que cette bête soit là où non, et je suppose que tu te doutes de ce que je m'apprête à faire après cela si je survis…

    Je ne relevais pas l’idiotie qu’il venait de me lancer et préférais me concentrer sur le présent alors que mon hôte arrivait à une clairière illuminée par la lune, dans un bois réservé à aux nobles pour la chasse. L’air était légèrement humide, tout comme était légère la brise qui déplaçait la brume qui se formait au ras du sol. Le parfum des fleurs était éteint, mais celui de l’herbe fraîche subsistait, tout cela sous le chant solennel des feuilles frottant les unes contre les autres entre deux hululements de rapaces nocturnes.

    Ghelert ferma les yeux, se fiant aux autres sens avant d’ouvrir la bouche.
    -JE SAIS QUE TU ES LA ! TU SAIS SANS DOUTE POURQUOI JE TE POURCHASSE, MONSTRE, ALORS MONTRE TOI ! lançais l’homme.

    Le tueur de sa promise était probablement lassé de cette partie de chasse à la souris dont il ne devait avoir appris son existence que très récemment tant il se déplaçait naturellement de ville en ville pour ne pas trop attirer l’attention. Mes sens étaient en éveil, mon hôte avait déjà l’épée en main et une poignée de dague dans l’autre. Pas très grand pour un homme brun mais athlétique, il avait quelque peu négligé son apparence avec la traque, et une légère odeur se dégageait de lui du fait de sa prise de bain plus espacée avec le temps. La seule chose sur sa personne ayant une belle fragrance était ma personne, dont il prenait le plus grand soin parce qu’il me pensait toujours être un vestige de sa moitié. C’était à peu prêt la seule chose sur laquelle je pouvais m’appuyer pour apprécier cet homme. Sa quête de vengeance était vouée à l’échec, et en cherchant la mort, il allait finir par l’obtenir, et donc ne plus ressentir du désir pour qui ou quoi que ce soit. En somme, pour moi, un grand gâchis de mes talents. Ce combat serait une belle opportunité pour moi de voir à quel point mes capacités s’étaient amenuisées après mon exil, et à quel point il me faudrait de nouveau travailler pour revenir à ma forme plus.. parfaite.

    Sans doute allait-il mourir ce soir, à moins que son ennemi ne choisisse un autre supplice ou une toute autre humiliation à lui faire subir. Quoi qu’il choisisse, c’était une belle soirée pour verser du sang.




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  • Ven 8 Nov - 1:10
    Ressentiment funeste
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    Nazg avançait dans l’ombre des ruelles, le visage dissimulé sous son capuchon, son pas aussi rapide que discret, mais une tension nerveuse pesait dans ses épaules. Ses yeux perçaient la nuit, sondant chaque recoin avec un mélange de prudence et de frustration croissante. Voilà des semaines qu'elle fuyait cet homme, un fantôme du passé qui n'avait plus qu’un but : la voir morte, dans un ultime acte de vengeance pour la vie de sa femme, que l'immortelle avait prise de sang-froid, avec cette même froideur calculatrice qui lui avait toujours servi.

    Chaque tentative d’élimination s’était soldée par un échec, une série d’affrontements inachevés et de pièges déjoués. Son adversaire se mouvait avec une intelligence déconcertante, évitant méthodiquement ses embuscades, anticipant ses déplacements avec une intuition qui semblait presque surnaturelle. Elle avait usé de tous les subterfuges, des poisons les plus discrets aux arbalètes cachées, des cibles civiles détournées pour attirer son attention ailleurs : en vain. C’était presque à croire qu’une force plus grande que la sienne, une volonté supérieure, l’empêchait d’en finir. Cet échec constant, ce jeu de chasse et de fuite qui tournait en rond, rongeait sa patience et son calme.

    Les quartiers mal famés de la capitale s’étendaient désormais autour d’elle, un labyrinthe sale et chaotique où elle avait cru pouvoir se fondre et disparaître. Mais la traque la poussait toujours plus loin, l’obligeant à s’enfoncer dans des zones où même les plus féroces criminels hésitaient à mettre les pieds. Elle ne pouvait baisser sa garde qu'un instant avant de sentir de nouveau la menace planer derrière elle, son poursuivant inlassablement sur ses traces, comme s’il parvenait toujours à se rapprocher malgré les efforts déployés pour l’en semer. Ses sens aiguisés percevaient chaque son, chaque mouvement suspect comme un potentiel assaut.

    Dans cette solitude forcée, la vampire se sentait acculée, exposée, une sensation à laquelle elle n’était pas habituée. Elle, qui avait toujours dominé ses proies, se trouvait aujourd'hui sur la défensive. Une colère froide, teintée d’une certaine admiration pour cet homme qui parvenait à la forcer ainsi à revoir ses méthodes, la dévorait, se mêlant à une rancune sourde. Elle sentait cette volonté indomptable la contraindre à revoir ses propres faiblesses et à se rendre compte que, peut-être, elle n’était pas si intouchable.

    Alors qu’elle s’enfonçait plus profondément dans les ruelles sombres, son esprit s’affûtait, décidé à ne pas laisser cette traque devenir sa tombe. Sa main frôla le manche d’une de ses dagues, et elle esquissa un sourire amer : cet homme l’avait forcée à s’éloigner de sa routine, à se surpasser. Mais elle savait qu’à force de jouer avec le destin, un faux pas finirait par être fatal. A l’un ou à l'autre.

    La faim avait grandi en elle comme une bête tapie dans l’ombre, se glissant peu à peu dans ses pensées et effaçant sa lucidité. Cela faisait des semaines qu’elle n’avait pu se repaître de sang frais, trop occupée à fuir cet homme implacable pour prendre le moindre risque. Elle s’était imposée une stricte maîtrise de sa soif, consciente que l’odeur du sang ou la moindre trace de ses attaques pouvaient offrir un indice supplémentaire à son poursuivant. Mais cette nuit-là, la soif l’avait finalement emportée, brisant la barrière qu’elle s’était jurée de maintenir.

    Ses crocs avaient percé la peau d’une malheureuse âme errante qui avait eu la malchance de se trouver là, dans une ruelle silencieuse où nulle âme ne veillait. À peine son envie satisfaite, elle sentit le vertige la quitter, ses forces revenir, mais un poids d’angoisse prit sa place. Elle savait que ce moment d’abandon pouvait signer sa perte. Et, comme pour confirmer cette crainte, elle perçut bientôt un mouvement, le murmure d’une présence non loin. Dans un sursaut, Nazg abandonna le corps encore chaud de sa victime, le laissant s’écrouler mollement au sol, tandis qu’elle se réfugiait en hâte dans une ombre profonde, s’agrippant aux murs de la ruelle avec une concentration intense pour dissimuler sa respiration, son aura, sa simple existence.

    Des pas lourds et déterminés s’approchaient déjà. Elle reconnut sans peine la démarche résolue de son poursuivant, cette cadence qui résonnait comme un défi dans la pénombre depuis déjà trop longtemps. L’homme s’arrêta non loin du corps inanimé, ses yeux cherchant la moindre trace d’elle, ses gestes précis et confiants. Puis sa voix s’éleva, un timbre grave et implacable qui déchirait le silence :

    Ghelert a écrit:-JE SAIS QUE TU ES LA ! TU SAIS SANS DOUTE POURQUOI JE TE POURCHASSE, MONSTRE, ALORS MONTRE TOI !

    Sa cible resta figée un instant, la main sur la garde de son arme, prête à bondir s’il le fallait. Mais quelque chose dans sa voix, une fatigue mêlée de rage et de détermination, lui fit comprendre que, tout comme elle, il avait atteint les limites de cette course effrénée. Elle retint un souffle, évaluant ses options. La traque devait cesser, de cela, elle en convenait. Et cette question la rongeait, bien plus que la soif ou le combat imminent : comment cet homme avait-il réussi à la poursuivre, sans faillir, jusque dans ses refuges les plus reculés ? Comment avait-il pu anticiper chacun de ses mouvements avec une telle précision ?

    Lentement, elle sortit de l’ombre, ses yeux rouges brillant d’un éclat froid, comme une flamme contenue. Elle se tenait droite et immobile, le regard rivé sur lui, mesurant chaque geste, chaque respiration. Et enfin, d’une voix calme et posée, (du moins cherchait-elle à en donner l'illusion) elle brisa le silence :

    - Avant que nous terminions, dis-moi, humain : comment as-tu réussi cette prouesse ? Comment as-tu pu me traquer ainsi, semaine après semaine, sans jamais perdre ma trace ?

    CENDRES
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  • Sam 9 Nov - 9:12



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3

    Fureur infernale



    En entendant le son de la voix de notre cible, ma vision se focalisait sur sa provenance, découvrant une belle créature. Mon hôte ne fut pas si courtois qu’il n’attendit même pas qu’elle ait terminé pour lancer les hostilités.
    Une poignée de couteaux vola dans la bonne direction, mais sans doute que la femme saurait dévier ou éviter quelque chose du genre sans trop sourciller. Elle avait l’air en pleine possession de ses moyens, et pourquoi ne le serait-elle pas ? Les vampires ne dorment pas, ne se reposent pas, tout juste leur puissance est liée, comme nous autres démons, aux miettes de l’humanité que nous pouvons nous accaparer.
    -J’ai l’ai fait ainsi.. répondit Ghelert, faisant brûler l’aura de son mana comme je lui avais appris.

    Une technique était dangereuse pour les hommes, un signe de dévotion extrême à une cause. Échauffer son propre mana et le faire courir à travers les muscles détruisait le corps et l’esprit lentement, mais conférait à celui-ci, même aux capacités faibles à l’origine, à pouvoir se battre nuit et jours jusqu’à la mort sans connaître ni fatigue, ni manque de souffle. Il possédait d’incroyables réserves, sans doutes amplifiées par sa juste colère. Son motif en revanche risquait de le faire faillir. La vengeance était quelque chose à consommer froid pour une raison. Sur un sang échaudé, cela valait souvent à l’initiateur de la vendetta de se brûler lui-même par hâte de voir la chose se concrétiser.

    Sa stupidité, sa volonté ne cherchant pas comment détruire mais seulement à détruire allait déconstruire chaque attaque portée. Elle pourrait sans doute lire en lui comme dans un livre et se jouer de lui. Mais telle était la fureur de l’homme nommé Ghelert, tel était son destin de celui qui se consumait dans la vengeance.
    Son armure tombait au sol, les liens de celle-ci brûlés par la chaleur de son mana bouillonnant, sa cape s’envolant dans l’air chaud créé, détruite elle aussi en se consumant, son aura changeant la couleur des lieux, presque combattant d’un orange solaire la pâle clameur de la lune. Sa main désormais libre se posa sur la garde de son épée, et une incantation débuta alors qu’elle glissait sur la lame, la baignant dans les flammes de sa fureur.

    Les oiseaux nocturnes s’étaient déjà tut, et la faune entière avait probablement fui les lieux en sentant l'agressivité et en entendant l’appel de Ghelert. L’homme bouillait, mais se tenait aux plans habituels de ses combats contre les non-morts. Sa main libre s’était glissé dans les plis d’une de ses sacoches après avoir embrasé son glaive. Tout pendant qu’il éclairait la créature, il s’attendait à ce que celle-ci disparaisse d’un moment à l’autre.
    Il se courberait alors tirant un filin lié à une petite pierre qu’il ferait tourner vite tourner autour de lui d’un mouvement du poignet. Toute malheureuse créature à proximité se ferait attraper par le fil, et il lui suffirait d’un mot de pouvoir pour y mettre le feu avant de commencer à manoeuvrer de taille pour lacérer la malheureuse.

    Bien entendu, c’était le plan si la demoiselle ne faisait rien pour lutter contre et qu’elle tombait dans le piège. D’autres vampires qu’il avait tout de même tué avaient esquivé la chose en reculant aussi prestement qu’ils s’étaient approchés. Il avait souvent répliqué en jetant le lien, sans l’allumer, pour qu’il s’enroule tel un bolas sur la future cible de sa fureur.
    La encore, certains avaient étés assez rapide pour esquiver, et Ghelert reviendrais au couteaux de lancer pour tenter de forcer l’ennemi à être acculé.
    Mais nous n’étions pas en ville, ni dans un nid de vampire, les seuls obstacles étaient des arbres, et dans cette clairière, la créature des ténèbre aurait tout son loisir d’être insidieuse, de faire durer quelque peu la chose et de préparer un assaut qui serait sans doute le dernier. J’en avais pleinement conscience, mais pas mon hôte. J’aurais très bien pu lui signaler, mais le déconcentrer à un moment pareil lui aurait valu de mourir céans. Je pouvais au moins lui accorder de mourir comme il souhaitait et attendre mon tour pour discuter avec la belle créature.

    Enfin si l’on pouvait appeler cela discuter, puisque les armes et les courtes phases avaient l’air d’être tout ce que furieux pouvait proposer. La chose ne durerait pas longtemps. Tout au plus, il finirait mort consumé par sa propre colère dans à peine une minute s'il ne se calmait pas. Seul la roue du destin saurait dire s'il finirait par calmer ses ardeurs pour pouvoir continuer son combat, ou si son désir le détruirait vivant.






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  • Lun 11 Nov - 21:00
    Ressentiment funeste
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    Elle esquissa un sourire, un peu fou peut-être.

    La situation semblait désespérée, mais c'était justement cela qui éveillait en elle une soif de victoire décuplée. Elle comptait sur sa ruse, sa vivacité, et surtout, sa capacité à faire durer l'affrontement. Les premières attaques de Ghelert furent brutales et précises. Des couteaux fendirent l’air, chacun calculé avec une précision mortelle. Elle en esquiva la plupart d’un bond gracieux, ses mouvements souples déjouant ses premières tentatives, avant que le dernier ne vienne entailler sa cuisse d'une ignominieuse balafre. Elle perçut derrière ses attaques un souffle dévastateur, une flamme prête à jaillir.

    Le mortel semblait plus déterminé que jamais, alimenté par une force qui le consumait littéralement de l'intérieur. La Vampire remarqua l’aura de chaleur qui l’entourait, comme un halo de feu annonciateur d’une puissance imminente. Elle le laissa approcher tout en conservant une distance sûre, observant chacun de ses mouvements. Elle devait attendre le bon moment pour agir, pour l’attaquer sans déclencher son mécanisme de contre-attaque. Un instant, son regard rencontra celui de Ghelert. Elle y lut toute la rage, toute la douleur d’un homme prêt à tout sacrifier.

    Alors elle comprit.

    Dans un sourire sadique, un murmure jubilatoire s’échappa de ses lèvres :

    - Viens. Montre-moi à quel point elle comptait pour toi.

    Il répondit par une incantation, une lueur ardente s'éveillant autour de son épée. Il s’apprêtait à embraser sa lame. Nazg ressentit le frisson de l’adrénaline parcourir son corps. Elle attendit le moment précis où il balança l'épée, prenant soin de rester juste assez éloignée pour échapper à son coup direct. Lorsqu'il tenta une percée, elle recula, dansant presque hors de portée, évitant ainsi de déclencher son "Tourbillon du lien".

    Mais il ne s’arrêtait jamais. Sentant sa proie échapper à sa fureur, il lança un coup de toute sa force, un rugissement traversant la forêt comme une vague de rage. Son attaque manqua de peu son visage, et Nazg put sentir la chaleur de l’épée enflammée effleurer sa peau. Elle pivota avec une souplesse presque inhumaine, utilisant sa rapidité pour l’esquiver à la dernière seconde, avant de s’éloigner juste assez pour rester hors de sa portée immédiate, mais non assez pour déclencher son mouvement de poursuite. La finesse de cette tactique l'obligeait à maintenir un équilibre précaire, à ne jamais s’approcher ni s’éloigner de manière excessive.

    Ghelert haletait, des gouttes de sueur perlant sur son front, mais il avançait toujours, implacable. Presqu'increvable.

    Nazg attendait, une patience acérée gravée dans chacun de ses gestes. Plus elle le faisait patienter, plus elle esquivait, et plus il s’épuisait. C’était la clé pour l' abattre : l'user jusqu’à ce qu’il ne soit plus que l'ombre de lui-même, ou plutôt la cendre ... Ce fol humain était désormais sa proie, et elle comptait en profiter jusqu’au bout.

    Finalement, voyant sa rage atteindre son apogée, l'immortelle comprit qu’il était temps de contre-attaquer. Elle se lança dans une attaque frontale, cette fois sans super-vitesse. Elle s’approcha juste assez pour donner un coup rapide, calculé, visant les tendons de son bras d'épée. Sa dague trancha, mais ne le blessa que légèrement, tant il était bien protégé par cette rage qui continuait de le maintenir debout. Elle recula, observant l’effet de son attaque. Chaque entaille, même mineure, était un pas de plus vers sa victoire.

    Elle répétait cette danse mortelle, enchaînant ses coups rapides, se retirant dès qu’il répondait par une attaque trop large. Au fil des minutes, Ghelert commença à faiblir. Ses mouvements devenaient moins précis, son souffle plus court. Elle le savait, elle l’avait usé. Enfin, alors qu’il préparait un dernier coup, tentant de l'atteindre avec une fureur désespérée, elle esquiva d’un dernier bond et plongea sa dague directement dans son flanc exposé.

    Il s’immobilisa, les yeux écarquillés de surprise, une étincelle de colère s’éteignant dans son regard. Nazg sourit, un sourire glacial, victorieux. Ses mains tremblaient légèrement, non pas de peur, mais de l’excitation de cette victoire arrachée dans la lutte et de la fatigue qui en résultait. Elle se pencha et murmura d’une voix douce, presque compatissante :

    - Si tu avais pris le temps de te calmer, tu aurais put avoir le dessus. Ta rage à cependant fait de toi un adversaire digne de mes lames. Repose en paix.

    Puis elle se redressa, une satisfaction amère dessinée sur son visage, le regard se perdant à travers les arbres. La traque était enfin achevée, et elle savourait chaque seconde de cette paix retrouvé, le souffle court et lent, le corps encore marqué par l'intensité du combat. Elle pourrait enfin fermer les yeux. Juste un instant.
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    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3
    Coule sang et soie



    Je l’avais pressenti, elle avait joué avec comme une souris s’amuse avec un animal plus insignifiant que lui. Avec son talent, ses aptitudes et les attraits de sa race, tout autant que l’avantage de savoir quel était plus ou moins le plan de mon hôte, elle aurait très bien pu finir tout cela d’un lancer de dague précis. Après tout, le guerrier n’avait pas tant de plan que cela pour se protéger autrement que sur une courte distance. La chose aurait pu aller jusqu’à l’ironie d’utiliser une des armes du chasseur de vampire.

    Il avait mis un genou à terre, elle se rapprochait de lui, cherchant à savourer les derniers instants de la vie de l’homme qu’elle avait plus supplicié dans ses émotions que dans la chair. Ghelert était presque apaisé, la lueur de son acharnement s’évanouissant subitement. Je m’engorgeais de sa peine, absorbant chaque once de la psychée d’une créature en venant à la fin de son cycle. Sa volonté était presque accomplie.

    La nuit reprenait les rênes de la mise en scène de cet affrontement alors que les dernières flammes s’étouffaient dans un bruit vaporeux, délaissant le devoir d’apporter la clarté à la lune toujours témoin. Le chant des oiseaux reprit assez vite, comme pour s’avertir l’un l’autre que tout était terminé. Même le vampire avait l’air de se reposer, fermant lui-même les yeux alors que la tête du brun tombait vers l’avant.

    Son mental refaisait surface, une peine sombre, un cri glacé s’étouffant dans sa poitrine. Il ouvrait les yeux, et son corps se mettait à…

    “CRAC” faisaient ses cervicales alors que je me séparais de lui, éteignant instantanément le sort qu’il s'apprêtait à lancer et qui avait chuinté un sifflement annonciateur d’une explosion funeste, un chant du cygne des plus romanesques. Mon étoffe s’éloignait de lui et d’elle alors que Ghelert tomberait si pas rattrapé par le vampire. Puis mes fibres s'emmêleraient lentement de bas en haut, jusqu’à produire un être semblant humanoïde, dos à elle pour paraître moins dangereux.

    J’avais appris avec le temps que les créatures réagissaient mal à mon apparition dans leur vie sans avertissement de ma part, et prendre une forme familière les rappelaient souvent à une baisse légère de leur méfiance, me permettant d’engager le dialogue. La femme aurait bien le temps de se rendre compte du geste que j’avais effectué pour nous sauver tout deux de dégats substantiels, mais elle avait les yeux fermé au moment ou Ghelert avait commencé. Peut-être ne se serait-elle pas rendu compte que je m’étais autant rendu service qu’à elle, mais de toute manière, ce n’était pas dans mes intentions de la duper, non, au contraire.
    -Ghelert s’était désigné pour mourir dès l’instant où il s’est mis à vous traquer, signalais-je d'une voix féminine approchant celle que j’avais entendu le plus récemment, son amoureuse secrète.

    Mon apparence se faisait féminine également, et je foulais le sol de mes propres pieds paraissant nus. Ma couleur changea, adoptant une autre nuance que du blanc, imitant la carnation légèrement rose d’une fée, une longue robe soyeuse se formant sur mes bras, laissant ce qui semblait être mon dos nu, vulnérable. Mes mains s’écartèrent, pour montrer que je n’étais pas armée, et je reprenais doucement.
    -Je m’attendais à ce que vous tuez mon hôte, un peu plus vite cela dit. Son agonie était délicieuse, bien que je regrette qu’il n’ait pas souhaité survivre à tout cela. Etes vous satisfaite désormais, ou y a-t-il quelque chose de plus que je puisse faire pour vous que de vous apporter une proie ?

    Le regard de ma formation se tournait vers le cadavre, et le vampire pourrait facilement constater les détails dessinés par des plis de ma soie. Je n’étais pas de ce monde, et cela se voyait sans avoir besoin de plisser des yeux. Restait à savoir quelle serait sa réaction face à ce que je semblais être pour elle, et si mes mots avaient un quelconque impact.
    Il s’agissait d’une tueuse après tout, d’un assassin commandité, mais pas exempt de petits meurtres gratuits. D’un côté elle pouvait peut être se méfier de ce que je suis ou des mes allégeances, de l’autre, si je n’avais pas défendu mon hôte, que je ne l’avais pas agressé et que j’engageais le dialogue plutôt que de faire autre chose, il y avait des raisons de penser que je n’étais pas contre elle.

    Cette bonne entente que j’essayais d’installer était entre ses mains désormais. Elle était libre d’en faire ce qu’elle désirait, et je n’attendais que sa décision, comme suspendu à ses lèvres, patient mais sur mes gardes.




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