Si Aranthor est à l’origine un elfe de haute stature et bien charpenté, c’est que sa lignée n’est pas exactement pure comme l’aime être les elfes. Trois crans au-dessus dans l’arbre généalogique, quelqu’un avait fauté avec une séduisante Drakyn. Si le sang impur s’est dilué avec les générations, il s’est en parti manifesté chez Aranthor, lui donnant cette carrure inégalée chez les guerriers Elfe de son époque.  

Revenu d’entre les morts par la volonté de Xo-rath, ce dernier l’a choisi pour devenir son nouveau Champion. Malgré la foudre qui s’était abattue sur lui, le corps d’Aranthor reste à peu prêt bien conservé si ce n’est le visage un peu décharné avec un regard bleu glaciale, conséquence de la sombre magie de réanimation du Titan. On notera également la présence d’ailes spectrales, cadeau de Xo-rath à son nouveau champion lors de son retour à la vie.  

Etant donné que son maître actuel, Vandaos Fallenswords se trouve régulièrement à bord d’un bateau, Aranthor ne revêt presque jamais sa sombre armure lourde toute cabossée d’une autre époque et se balade généralement torse nu, avec sa marteau de guerre et son bouclier à l’effigie de son dieu.  

Pour ce qui est de sa psyché... Depuis sa non-vie, il est clairement un dévot des Titans et ne vit que pour servir Xo-rath. Si son maître ne le contraint pas au mutisme, il insultera tous ceux qui ne vivent pas pour servir les Titans :  c’est à dire à peu près tout le monde en République. Et en général il écrasera tous ceux qu’il a insulté avec son marteau de guerre une fois que son venin sera sorti de sa bouche.

Aranthor naquit au sein d’une des plus riches familles du Grand Empire Elfique mais qui avait un gros défaut : la nature impure de son sang. C’est pourquoi toute sa scolarité, l’elfe s’est fait rejeter par les nobles de sang pur. Ce n’est qu’à l’adolescence où sa stature hors norme fit son apparition que le gaillard commença à susciter l’intérêt. Sous la pression familiale, il intégra l’armée où il surclassa rapidement tous les guerriers de son temps : en plus d’avoir un corps de colosse, il avait une résistance et une aisance inégalée au sein de la plus grande armée du Sekaï. De par ses compétences martiales hors du commun, Aranthor gravit les échelons de l’armée un à un à la force de son marteau de guerre. Adulé par les soldats qui voyaient en lui un guerrier invincible à qui rien ne pouvait arriver, tous le suivaient sans discuter jusqu’à la mort pour combattre les hordes que leur envoyait les Titans.  

Promu Général des Armées, Aranthor, le “Pourfendeur des Morts-Vivants", constata qu'on ne pouvait rien refuser au Héros des champs de bataille. Il obtint même la bénédiction du Patriarche d'une des familles à la lignée des plus purs pour se fiancer avec l'une de ses filles : sa famille était désormais associée aux plus nobles familles de l'Empire, grâce à leur guerrier surpuissant issu d’un croisement racial, comble de l’ironie. Pourtant jamais le fier Général ne put se marier avec sa douce et tendre ainsi que faire officiellement parti de la noble famille... Car lors d’une énième bataille pour sauver sa patrie du désastre que leur promettait les Titans, Aranthor subit le courroux d’une ange acculée et qui avait déjà rendu les armes. Foudroyé par la fourbe magie, le Colosse des Elfes s’écroula sur le champ de bataille sans avoir perdu la moindre passe d’arme...  

Mais la Chute d’Aranthor ne s’arrêta pas là car Xo-rath, impressionné par le Général elfique et déterminé à ruiner le moral des troupes adverses, en décida autrement. Il choisit de faire revenir celui qui deviendrait son “Champion” pour combattre l’un des derniers fiefs qui n’avait pas encore ployé genoux devant la toute-puissance des Titans.  


Relève-toi et rejoins ceux qu’hier encore tu massacrais par centaine... Te voilà désormais mon Champion, Aranthor, le Fléau des Vivants... Ressens désormais au plus profond de ton âme ce qu’est la vraie puissance. Je t’offre ces ailes pour t’aider à répandre la mort et la destruction sur tes anciennes terres. Mène tes anciens soldats sur le champ de bataille et écrase la vermine qui ose encore défier ceux que tu serviras désormais jusqu’à la fin des temps !  

Corrompu par le Titan de la Mort, l’âme d’Aranthor n’avait rien avoir avec celle du noble guerrier elfique qu’il était auparavant. Colosse avide de mort et de destruction, Commandant de l’Avant-Garde de la horde de Morts-Vivants de Xo-rath -constitué essentiellement d’anciens compagnons d’arme tombé comme lui au combat- il sema la terreur dans les rangs adverses et broya de son marteau tous les valeureux qui osèrent se mettre en travers de son chemin.  

Pourtant, le Grand Empire des Elfes trouva les ressources pour en finir avec la Horde de Xo-rath et c’est dans un déluge de feu divin que le Fléau des Vivants se vit stopper dans sa progression vers Melorn. De lui, il ne restait plus que son âme corrompue piégé dans un corps complètement calciné, abandonné par son nouveau maître trop déçu par son nouveau jouet pour l’emmener avec lui lors de sa retraite forcée.  

La dégringolade d’Aranthor semblait ne pas avoir de fin. Même dans la mort, son âme corrompue trouva le moyen de se retrouver prisonnière d’un maître nécromancien elfique, qui avait suivi de loin la bataille pour l’avenir du Sekaï. Ce dernier piégea dans un artefact composé essentiellement d’un énorme rubis, l’âme d’Aranthor et bon nombre de ses guerriers. Dans sa quête d’obtenir de puissants serviteurs, le maître nécromancien aux oreilles pointues tenta de l’invoquer mais sans pouvoir pleinement le contrôler -provoquant ainsi des catastrophes terribles qui perpétuèrent la légende du Fléau des Vivants -et mourra avant d'obtenir pleine satisfaction.  

Enterré dans son mausolée avec son rubis, Aranthor traversa alors les millénaires, piégé dans l’artefact, attendant son heure : celle de répandre à nouveau la Mort et la Destruction !  

C’est Vandaos Fallenswords qui découvrit le premier le mausolée du puissant nécromancien et s’empara de l’artefact maudit. Trop content de disposer d’une source d’âme quasiment inépuisable, le noble républicain était loin de se douter que son bijoux préféré recelait bien des surprises. Et c’est l’ange déchu Siame ,qui un soir de novembre de l’an 4, lui apprit l’existence d’Aranthor. Cette dernière était l’ange qui avait vaincu le Pourfendeur de Morts-Vivants autrefois et avait besoin d’informations capitales dans sa quête (pour retrouver ses ailes perdues) qu’elle ne pouvait obtenir que de l’ancien Général elfique en personne. Après quelques tractations et échanges de bons procédés, Vandaos accepta de faire revenir l’âme damnée mais non sans prendre quelques précautions, le Contre-Amiral étant un expert dans l’art de la nécromancie, il était bien au fait que les âmes les plus puissantes sont aussi les plus instables.