Elle passe près de vous. Son regard est dur, ses yeux sont rouges comme la nuit, mais il émane d’elle une élégance sans fin. Ses gestes sont précis, décisifs, assurés. Elle semble sévère, mais on peut la voir rire avec un certain charme avec vos parents. Elle est votre nouvelle gouvernante. Il n’est pas rare qu’on fasse appel à elle parmi des nobles. Elle a sa petite réputation. Sa chevelure blond-platine parfaitement soigné, son dos droits, ses vêtements chics.. Elle n’est pas noble, mais elle se fond parfaitement dans celle-ci. Oui, elle vous enseigne la danse, le chant, les bonnes manières. Elle est sévère, mais juste. Elle semble vous comprendre, vous rassure, vous allège du poids sur vos épaules. Puis, malgré ses airs sévères, elle semble avoir l’amour de votre meilleur ami… On dit que l’ami des animaux ne peut être qu’une bonne personne.

Et puis le temps passe. Cette dame disparait. La vie n’est pas toujours simple. Vous vous installez dans un bar. Vous buvez seul, mais une femme vient vous voir. Ses cheveux flamboyants attirent votre regard. Elle rit volontiers. Elle a un regard assuré, stable. Elle est d’une rare chaleur. Elle vous met à l’aise, vous sentez l’envie de parler et elle vous écoute, avec toute une tendresse non feinte. Ses yeux sont comme deux pièces d’or. Mais une fois encore, il s’agit d’une apparition dans votre vie. Tiens, il semblerait que vous ayez perdu des pièces.

Les jours passent, vous vous rendez au marché. Vous voyez une fille aux cheveux étrangement bleu et aux yeux roses. Les commerçants ne semblent pas s’y étonner. A vrai dire, ils la connaissent. Elle ne semblait pas méchante. Vous vous sentez d’humeur bavarde. Vos pas se rapprochent, vous lui parlez, mais elle sursaute. Elle est hésitante, le regard fuyant. Le marchant le plus proche vous demande de lui laisser un peu de place. Vous le faites et elle s’excuse, rougissante. Elle n’est pas très dégourdie, timide, mais elle semble avoir beau cœur. Tout le monde le dit, elle aide souvent les petits commerces avec une main d’œuvre peu cher. Jamais là pour créer de problèmes. Mais déjà, elle disparait dans la foule.

Et puis, un soir, c’est le soir. Vous savez que vous avez trainé dans des histoires louches. La nuit est lourde. Vous sentez quelque chose en vous remuer. Vous vous levez de votre lit, les mains tremblantes. Quelque chose semble être avec vous. Une silhouette approche, avance tel un serpent. Une peau grise, des cheveux blanc, des yeux jaunes. Avant même de dire quoique ce soit, une corde s’échappe de ses mains… Elle bouge seule, s’enroule autour de votre cou, vous soulève. Sa voix s’élève

« Tu aurais du être sage. »

Votre vie défile, vous rendez votre souffle devant cette démone à l’aura mauve. Puis vous réalisez…Votre gouvernante, la fille du bar, la timide…Elles sont les mêmes. Elle a changé sa peau, ses cheveux, ses yeux, son langage, ses manières, ses tenues, son maquillage. Mais elles ont les mêmes formes, le même visage… Vous avez été foulé. Et en cet instant, vous ne pourrez dire qui elle est réellement. Elle jouait des rôles, elle changeait qui elle était selon la situation. Difficile à dire qui elle était. Peut-être qu’elle-même ne le savait pas réellement. En tout cas, elle ne sourit pas. Elle soupire, se désintéressant de vous. La compassion ne semble pas avoir sa place dans son métier. Et vous mourrez, persuadez que vous n’avez rien été d’autres qu’une cible.

Pourtant, elle part, les yeux tristes. Elle était de nouveau seule. Elle faisait ce qu’elle avait affaire. Elle portait milles masques, cotoyait mille personnes, mais elle ne réussissait à créer aucun lien durable. Car telle était la vie d’une espionne…d’une éternelle. Mais elle repartit dans l’obscurité, ignorant les questions qui lui rongeaient l’esprit. Une démone loyale qui en payait le prix... Prenant une apparence proche des humains pour les tromper. Elle rirait presque de sa situation.

Traits de caractères : espiègle, sarcastique, sans gêne, tactile, philophobe, menteuse, manipulatrice, égoiste, amie des animaux, curieuse, tétue

Physique réel : peau grise, yeux jaunes, oreille légèrement pointue, cheveux blancs avec des mèches violettes. Corps athlétique. Tatooage reikois sur l'épaule droite

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Elle soufflait lourdement, elle se relevait péniblement. L’endroit puait la mort, le sang et la douleur. Ses yeux étincelaient d’une lueur jaune. Elle avançait. Elle regardait sa peau grise. De la lumière. Elle avait besoin de lumière. Elle la suivit. Elle était tenue. Elle ne savait même pas comment elle pouvait marcher. Cela lui était venu immédiatement. Un rat passa sur son pied nu. Elle ne sursauta pas. Elle frappa à la porte, violement. Elle s’ouvrit. Un homme…surement charmant selon les normes de l’époque.

Mais ce fut la surprise qu’elle lut avant tout. Il ne s’attendait pas à voir une femme là… Non, plutôt une vivante et encore moins une démone. Quelque chose en elle s’animait. Son sourire s’élargissait. Une espèce de haine profonde, ancrée en elle l’animait. Elle le détestait. C’était un fait aussi évident que de marcher, que de penser, que d’utiliser ce vase pour l’assommer avec son esprit.

Et une fois assommé, elle profita… Pour explorer les lieux. Chercher où elle était. C’était étrange. Elle ne semblait guère trop perdu. Il fallait dire que les petits animaux qui vivaient ici lui chuchoter des choses bien utiles. Donc, ce qu’elle comprenait, c’était qu’elle était face à un déviant de mage noir. Littéralement un de ces êtres pour quoi ils étaient si craints. Et elle ? Elle devait surement être né de la souffrance et de la magie noire. Du moins, elle le supposait.

Si les oiseaux suivaient la première chose qu’ils voyaient, elle semblait vouloir tuer ce premier être qui se présentait à lui. Peut-être qu’être né de la colère et la souffrance créait un être assez peu compréhensif. Quoiqu’il en soit, la mort fut excécuté… plus ou moins humainement. Bon d’accord, elle avait profiter de ce moment pour étudier un corps humain.

Alors la suite de son aventure ? Oh, et bien. Assez cocasse. Disons qu’elle avait précédé le travail d’un assassin. Visiblement, il était déjà dans la ligne de mire. Qu’importe. Il s’était écoulé quelques semaines avant qu’elle rencontre un autre être vivant un peu plus intelligent que ses compagnons à poils… Et disons que la rencontre ne fut guère réjouissante. L’assassin était définitement meilleur qu’elle. Plus d’expérience, de vitesse, d’agilité. Elle arrivait plus ou moins à lui mettre des bâtons dans les roues. Elle put s’échapper cependant sans connaitre l’identité de cet inconnu… Fière d’avoir pu fuir, elle partit la tête haute…Du moins, elle pensait que c’était la vérité. Mais on ne fuyait pas vraiment un assassin de l’empire.

Elle apprit donc sur le tas. Elle n’avait pas de tatouage pour se faire passer pour un reikois. Elle dut largement rusée. Déjà, elle apprit à se modifier légèrement pour passer plus humain. Elle trompa, séduisit pour vivre. Mais le gros lot, ce fut quand elle put trouver une femme qui approchait de sa retraite. La bougre semblait dans une situation aisée et cela lui permit de se mettre à l’abris en se faisant passer pour la gentille petite fille parfaite.

Elle aurait pu dire qu’elle avait parfaitement pu jouer le jeu et garder la distance, mais elle s’attacha à cette dame… Qui la fit passer pour sa fille adoptive. En deux, trois tours, elle eut pu même avoir son fameux laissé-passé inscrit dans la peau de son épaule. Bon, la partie la moins amusante fut qu’elle passa par la case « entrainement à l’armée ». Autant dire qu’elle ne brilla pas. Elle fut étonnamment moyenne. Malgré ses compétences, elle fut moyenne… Ou plutôt, elle se rendit moyenne. Elle essaya de passer sous les radars, ignorant que quelqu’un tirait les ficelles.

A sa surprise, on l’envoya même à l’université et sa « mère » lui conseilla diplôme multidisciplinaire. Elle haussa les épaules en acceptant. Cette fois-ci, les études furent bien plus corsées pour elle. Déjà que la stricte discipline de l’armée ne lui sciait pas, ici, c’était encore bien plus ardu. Encore 5 années à subir cela. Et encore une fois, elle ne tenta pas d’exceller, de briller. Elle brillait comme elle le souhaitait, pas pour des remerciements ou le regard des autres. Mais que voulez-vous ?  Elle trompait des étudiants, mais elle était entourée de personnes bien plus habituées. Ils virent dans son jeu. Puis, elle, elle ignorait qu’une certaine espionne ne l’avait jamais perdu de vu. Elle fut assez surprise, qu’après son diplôme obtenu, elle fut enjointe à rejoindre cette force de l’ombre. Encore plus quand elle comprit qu’ils savaient déjà ce qu’elle était.

Un peu tardivement, elle comprit ce qu’il s’était passé. Elle n’avait pas eu la chance d’avoir trouvé cette femme. C’était elle qui l’avait trouvé. Malgré elle, elles avaient créé des liens et elle ne put s’empêcher de s’avouer eu. Elle était censée être une démone, maitre de la manipulation, mais elle s’était fait bernée, découvrir constamment. Son orgueil avait touché.

Ainsi commença son entrainement plus intensif où elle montra vite un talent évident pour la récupération d’information. Elle se créa vite de nouvelles identités pour infiltrer différents niveaux de la population. Elle était une araignée qui étendait ses filles. Animaux, personne, elle se créait son réseau pour le mettre au profit de ses supérieurs. Et si besoin, elle faisait d’autres missions. Elle était devenue experte pour créer des meurtres accidentels. Fragiliser une construction, demander à un rat de ronger une corde, une chaussure qui glisse entrainant une chute mortelle.

Les années passaient, son mentor mourut, ses identités se succédaient, mais elle restait là comme Anema, l’espionne de l’ombre. Mais quelque chose s’animait en elle. La guerre civil au sein du Reike avait certes causé des ravages, mais l’œil de la démone voyait autre chose. Elle sentait quelque chose palpiter en elle. Le couple royal lui inspirait quelque chose de commun et différent.

Elle ignorait, mais elle avait déjà combattu et servi pour eux. Il y a 5000 ans, quand c’était une elfe. Elle s’était farouchement opposée aux titans et elle avait finie naturellement sous ses ordres. Mais dans cette guerre, elle n’en vit jamais la fin. Elle fut fauchée comme bien d’autres, sans avoir rien fait de véritablement notable… Mais de cette vie, elle n’en a aucun souvenir, mais son instinct lui dictait si fort de suivre ce couple qu’elle le fit.

Elle était devenue une fervente supportrice du couple, préférant rester dans l’ombre, suivant leur voie, souvent à sa manière.

Lutte contre les titans : sa nature, ses réminiscences de sa vie passée, son origine reikoise sont des éléments qui expliquent naturellement sa volonté à s’opposer à eux.

Prophétie de la lune et du soleil : aussi ironique vu son athéisme, Amena s’intéresse fortement à cette prophétie et y croit d’une certaine manière. Elle pense effectivement qu’ils ont une portée supérieure aux autres sans savoir si la croyance du Shierak est vraie.

Suprémacie impériale : évidemment si elle les soutient, c’est aussi qu’elle considère qu’elle est dans le meilleur des camps.
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