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  • Sam 4 Mai - 21:40

    Courage. L'une des trois villes majeures de la République. Siège de la Grande Armada et bastion maritime et commercial de la Nation Bleue. Près du port, les embruns salés venaient s'écraser régulièrement contre les briques bleutées si caractéristique du pays de la chouette. On y trouvait bien souvent différents débardeurs et autres marins travaillant sans relâche afin de charger et décharger les nombreux navires. La sécurité, comme dans toutes les grandes villes, y était bien souvent plus compliquée à maintenir en raison de la nombreuse population parcourant la ville et du brassage de la population. Outre les républicains en eux mêmes, les flux migratoires et les différents aventuriers naviguant dans la nation provoquaient une vague de nouveaux problèmes avec lesquels il fallait composer. C'était peut être pour ça, alors, qu'une nouvelle caserne d'officiers républicains avait été construite en toute vitesse après la bataille de Kaizoku. Un bâtiment flambant neuf, symbole d'une volonté sécuritaire et d'un renforcement de l'autorité nationale. Outre la possibilité de déployer plus rapidement l'office dans les quartiers maritimes, cela permettait également de mieux accueillir les soldats de la grande armée ou de l'armada. Et pour l'occasion, il avait été décidé que l'inauguration du bâtiment devait se faire dans le pompeux et l'officiel.

    Se déplaçant lentement avec ses hommes dans les ruelles bordant la nouvelle caserne, Arakyel observait la foule derrière son heaume. Il avait été affecté à la sécurité de l'événement en renforcement de l'office républicaine. Il était assez rare que les deux groupes collaborent ensemble au sein des grandes villes, chacun ayant sa spécialité et son terrain d'action, mais il était agréable de pouvoir compter les uns sur les autres. Faisant alors glisser son regard de la foule curieuse qui commençait doucement à s'installer derrière les barrières et autres cordons de sécurité, le chevalier analysa plus en détail le bâtiment ainsi que l'estrade se trouvant devant ce dernier. A l'instar des autres bâtisses républicaines, les briques bleutées avaient été utilisées pour façonner la structure globale. Agrémenté cependant de poutres en bois foncé et de vitres décorées et renforcées par des barreaux d'acier, la caserne donnait des airs de petite forteresse au sein du quartier portuaire. La lourde double porte, trônant fièrement, se voyait quant à elle renforcée par des décorations en fer forgé et deux alcôves avaient été taillée dans la roche alentour pour permettre aux futurs responsables de la garde de s'abriter à la fois du soleil ou de la pluie potentielle. Devant, enfin, une estrade de bois avait été placée pour permettre aux officiels de venir proclamer l'inauguration et surtout, de faire tous les discours qu'ils voudraient. Arakyel, lui, se moquait bien de tout cela. Il n'écouterait probablement le tout que d'une oreille peu attentive, trop occupé à scruter les environs et la foule pour éviter le moindre débordement fâcheux.

    - Centurion?

    Décrochant de son observation, le membre de la grande armée tira légèrement sur les rênes d'Eole pour le faire pivoter et ainsi faire face à son interlocuteur. Peu grand, le ventre bedonnant et possédant des rouflaquettes grises sur le visage, le capitaine de l'office républicaine qui collaborait avec Arakyel venait visiblement aux nouvelles.

    - Mes hommes se sont placés au niveau des différents cordons de sécurité comme prévu. J'ai également demandé à ce que deux groupes d'archers viennent en renforts à vos troupes sur les toits. Si cela vous va naturellement Alban.
    - C'est parfait messire. Les grandes têtes ne devraient également plus tarder, ils avaient dit qu'ils viendraient vers la fin de matinée et si j'en crois la position du ciel, c'est dans pas longtemps.
    - Effectivement. Savez vous si une quelconque menace a été faite, ou si des détracteurs pourraient venir ?
    - De ce que j'en sais aucune menace spécifique a été envoyé à l'office. Pour le reste, on a les grognons habituels. Certains se plaignent des dépenses liées à la sécurité et préfèreraient qu'on construise des refuges pour les shoumeiens. D'autres que la République glisse doucement vers un simulacre reikois. Enfin. les plaintes habituelles quoi.
    - Je vois. Merci à vous Alban, espérons que le trouble ne soit pas trop présent en ce cas.
    - Le moins y en a, le mieux j'me porte. A tout à l'heure messire.

    Laissant l'officier républicain repartir vers son poste, le chevalier reprit à son tour sa marche silencieusement. De ce qu'il apercevait pour le moment, les différents vilains et badauds présents semblaient plus curieux et admiratifs qu'autre chose. Une chose normale, étant donné qu'aucune cérémonie particulière n'avait commencé. Arrivant finalement au niveau des pourtours arrières, le centurion observa le contingent républicain et "officiel" qui arrivait doucement. S'écartant rapidement, les soldats de l'armée laissèrent le groupe nouvellement arrivé pénétrer dans la zone "sécurisée". Remarquant les différentes personnalités présentes, Arakyel passa sa main droite sur son plastron tandis qu'il baissait doucement la tête en guise de révérence.

    - C'est un honneur de vous avoir parmi nous monsieur le Maire. Nos hommes sont tous en place et prêts à répondre à toute agressivité éventuelle. Même si je trouverai cela étonnant que qui que ce soit se plaigne véritablement d'un peu plus de sécurité dans nos rues. Venez, je vais vous mener jusqu'à l'estrade.

    Ecoutant la réponse du dirigeant de Courage, Arakyel dirigea par la suite le petit comité jusqu'à la caserne qu'il avait quitté quelques instants plus tôt. Portant son regard sur la foule, le centurion fut alors surpris de remarquer que cette dernière avait à présent doublé et que des exclamations diverses s'élevaient déjà de la masse grouillante de républicains. Visiblement, l'envie de découvrir les raisons de cette inauguration était particulièrement présente au sein de la populace. Ou bien était-ce à cause de la présence du maire en personne? Difficile à dire. Mais peu importait en vérité, car le service d'ordre demeurait présent et prêt à répondre à la moindre intrusion. Car après tout, même si le projet était noble, Arakyel ne savait que trop bien les folies qui pouvaient parfois habiter le cœur des hommes. Alban fit alors de nouveau son apparition, saluant à son tour le comité présent avant de venir se mettre aux côtés du centurion qui, pour des raisons évidentes, s'était mis sur le côté et analysait la plèbe devant eux.

    - J'espère que vous êtes patient messire Stormwind, car les discours politiques et populistes sont bien trop souvent longs et sans grande saveur.
    - Espérons que ce soit le cas, alors, et qu'aucun trouble-fête ne s'invite à cette inauguration. C'est une bonne chose qu'une caserne soit ouverte, j'espère que la population le comprendra.
    - Nous verrons bien. Et sinon... Il ricana. Et bien on sera bien contents d'avoir eu du renfort de la seconde légion.

    Noble de La République
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    Arès B. Wessex
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  • Lun 6 Mai - 15:20
    Si le Courant Optimate montait en puissance durant ces deux dernières années, c’était bien à cause -ou grâce- à cette secte se faisant appeler « L’Assemblée des Sorcières ». Les grandes figures de ce courant en profitaient donc naturellement pour gagner en notoriété et en popularité, comme Arès Wessex, par exemple, qui succédait à Koraki Exousia à la Mairie de Courage. Si cette dernière n’était pas une politicienne fasciste, elle n’en soutenait pas moins la cause du demi-elfe, qui pouvait compter sur son soutien. Enfin, avant qu’elle ne perdît la vie lors de l’attaque de la Maison Bleue, bien évidemment. Quelle tragédie. La politique était un jeu dangereux, Arès ne le savait que trop bien et, quiconque s’y aventurerait sans prendre de précaution, se verrait échouer.

    En prenant le poste de Maire de Courage, le bâtard Wessex avait fait la promesse de renforcer la sécurité dans l’intégralité de la prestigieuse ville portuaire, mais aussi, de faire en sorte de combattre l’Assemblée. Et, si les Protecteurs d’Ébène, la milice personnelle d’Arès, déguisée en Garde, étaient déjà la figure de la protection au sein de la ville, il fallait bien établir davantage de casernes pour l’Office Républicaine, qui eux, étaient la véritable figure de proue de la sûreté et de la sécurité dans l’intégralité de la Nation Bleue. Ces casernes seraient construites dans tous les quartiers de Courage, sans exception, permettant une surveillance -pour la sécurité- accrue et un déploiement efficace et quasiment instantané des forces de l’ordre.
    Pour aller avec ces constructions, il fallait aussi lancer des campagnes de recrutement et, donner au peuple l’envie de s’engager dans la fonction publique pour veiller sur leurs femmes et leurs enfants. Le Wessex le savait et, c’était bien sur cela qu’il comptât jouer. Le bâtard savait que pour contrôler une population, il fallait jouer sur la peur. Pourquoi mettre tant de budget dans la sécurité ? Sommes-nous en danger ? Voilà ce que pensait la grande majorité du peuple. Qui dit danger pour sa propre personne, dit peur. Du moins, pour les plus lucides.

    En ce merveilleux jour, le Wessex se rendit à l’inauguration d’une de ces casernes de l’Office Républicaine, située non loin de la mer. Pour permettre une sécurité optimale, il était accompagné de quelques membres de sa Garde personnelle, ainsi de quelques Officiers Républicains et, bien évidemment, il avait fait venir l’armée sur place. Un groupe dirigé par le Centurion Stormwind, un homme que le Maire connaissait par réputation, d’où l’intérêt qu’il lui portât, ainsi que sa présence ici.

    À la droite d’Arès, Marcus Armfiel, chef des Protecteurs d’Ébène, qui montera sur l’estrade avec lui. Il avait une entière confiance en lui et, s’il avait tenu à ce que cet homme fût présent à ses côtés, c’était bien pour montrer au peuple que les Protecteurs travailleraient dorénavant main dans la main avec les Officiers Républicains, toujours dans le seul et unique but de garantir une sécurité optimale. Était-ce de trop ? Certainement. Mais, ça ne faisait jamais de mal.

    « Monsieur le Maire, avec tout le respect que je vous dois… Êtes-vous sûr que c’est une bonne idée de vous montrer à découvert, avec les récents événements survenus à la capitale ? Je veux dire, n’avez-vous point peur que les derniers membres de l’Assemblée ne se soient repliés ici, à Courage ? » Demanda-t-il, l’air inquiet pour la vie du directeur de Wessex Maritime.

    « Comment veux-tu que je prouve au peuple que la ville est sûre si moi-même je n’ose pas me montrer en public, Marcus ? Et puis, dans le pire des cas, si une attaque survient, je suis certain que tu sauras montrer l’efficacité des Protecteurs d’Ébène. Montre l’exemple, Armfiel. Dans tous les cas, nous sommes gagnants. Tu comprends ce que je veux dire ? » Répondit-il, froidement et sérieusement, laissant ses prunelles océaniques venir à la rencontre du regard de son interlocuteur.

    « Oui, bien sûr, Monsieur le Maire. Comptez sur moi et mes hommes. » Rétorqua-t-il, avant que tous deux, ne reportassent leur regard vers l’avant.

    « En plus, il y a aussi la présence de l’armée et des Officiers Républicains. Je ne vois pas quel idiot se risquerait à nous attaquer, sans grande chance de survie. Et puis, je ne risque rien de toute façon. Il me semble que tu me connais bien assez pour le savoir. » Cracha-t-il, toujours aussi froidement, continuant son avancée.

    Marchant d’un pas assuré, Arès et les quelques hommes l’accompagnant s’avancèrent en direction de la zone sécurisée par la présence des troupes du Centurion. Tous s’écartèrent pour laisser passer le Maire et le Stormwind fit un salut que le demi-elfe sût apprécier. Il laissa ses prunelles d’azur glisser jusqu’au centurion, tout en gardant son air sérieux et impassible.

    « Sieur Stormwind. C’est un plaisir d’enfin vous rencontrer et, d’enfin pouvoir mettre un visage sur votre nom. Rassurez-vous, je trouverais cela étonnant aussi, mais, nous ne sommes jamais assez prudents. Je n’aurais jamais pensé que des fous s’en prennent au bâtiment le plus sécurisé de toute notre Nation et, pourtant, nous n’avons plus notre présidente à l’heure qu’il est. » Répondit-il, marquant une légère pause, observant d’un œil attentif la réaction de son interlocuteur.

    « C’est bien pour cela que j’ai tenu à ce que la sécurité soit davantage renforcée en ma présence. Je ne doute pas qu’en cas de problème, vous puissiez faire un bon travail. Les Protecteurs, l’Armée et, les Officiers Républicains. Il faudrait vraiment être fou. » Conclut-il, marmonnant sur ses dernières paroles.

    Le Maire se laissa ensuite guider par Arakyel, en direction de la nouvelle caserne de l’Office Républicaine. Les prunelles du demi-elfe s’écarquillèrent lourdement à la vue de toutes ces personnes faisant acte de présence pour l’inauguration. Était-ce dû à sa présence ? Certainement. En même temps, il ne se montrait que très rarement en public, en dehors de la Mairie ou de Port Blaiddyd, le siège de Wessex Maritime.
    Le Maire, une fois sur le bord de l’estrade, laissa Marcus y aller en premier, tandis qu’il portât son regard dans celui du Centurion qui l’accompagnait. Avant de prendre la parole, il prit le temps de saluer le capitaine Alban.

    « L’heure est venue pour le discours, semblerait-il. Je vous retrouverai juste après. Si vous avez le temps, j’aimerais aborder quelques sujets avec vous. À plus tard, Sieur Stormwind. Capitaine Alban. » Fit-il, toujours aussi froidement.

    L’heure était enfin venue pour le Maire de s’avancer sur l’estrade pour prononcer son discours d’inauguration. Avant de prendre la parole, il mira quelques instants la foule, épiant le moindre visage, cherchant à détecter un comportement suspect. Mais rien, il pouvait enfin commencer.

    « Citoyen de Courage, merci d’être venu nombreux aujourd’hui pour l’inauguration de cette nouvelle caserne de l’Office Républicaine. Elle permettra à nos valeureux défenseurs de la Nation, un déploiement beaucoup plus rapide dans ce quartier, ce qui assurera une sécurité optimale. Les tragiques événements survenus à la Capitale sont inacceptables et résultent du manque de vigilance et du sous-effectif de nos forces de l’ordre. Et croyez-moi, je ne permettrai pas qu’une telle tragédie survienne dans notre magnifique ville, c’est pourquoi j’annonce officiellement que chaque quartier de la ville se verra naître une caserne. Mais aussi, que les Protecteurs d’Ébène, ma Garde personnelle, travaillera main dans la main avec l’Office Républicaine, permettant d’accroître la sûreté dans nos rues. Toute trace de crime sera sévèrement punie. » Déclara-t-il, fièrement, haussant le ton de sa voix afin que chacun des habitants pussent l’entendre.

    « Si je suis Maire, ce n’est pas pour me tourner les pouces, mais bien pour agir. La menace de l’Assemblée n’est pas terminée et, si c’était la seule, ce serait bien trop simple. Républicains, nous devons veiller à ce que tous, nous puissions vivre sans avoir peur du danger, sans avoir peur du Shoumeïen qui tente de réveiller un titan sous nos pieds, c’est pour cela que toute dénonciation est la bienvenue. N’hésitez pas, l’Office Républicaine n’est qu’à quelques pas de chez vous. Ensemble, nous devons lutter pour que nos enfants connaissent la paix et la sécurité. » Ajouta-t-il, toujours aussi fièrement.

    Les applaudissements de la foule résonnèrent devant la nouvelle caserne. Rassembler les foules contre un ennemi commun, quoi de mieux pour unir une Nation ? Le choix du quartier pour l’inauguration était totalement ciblé par le Wessex, étant donné qu’il fût majoritairement peuplé, si ce n’était entièrement, par de bons citoyens républicains et non des réfugiés shoumeïens.
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  • Mer 8 Mai - 15:18

    Faisant face à la foule, Arakyel observait les différents individus présents. De ses yeux verts, le chevalier analysait les différents visages et expressions du public. Chaque micro comportement était passé au crible afin de s'assurer qu'aucune folie n'était venue s'emparer des républicains qui étaient présents. La sécurité était haute, très haute, mais un incident pouvait toujours intervenir. A vrai dire, cela allait aussi dépendre des mots que prononceraient le maire. La population n'était pas un simple ensemble d'individus, mais une masse grouillante agissant de manière irrationnelle. La liesse pouvait provoquer de merveilleux événements tout comme l'agacement les pires tragédies.

    Quand Ares entama finalement son discours, le centurion l'écouta d'une oreille assez peu intéressée. S'il retenait les grandes lignes, le soldat n'était pas spécialement amateur des grandes élocutions et discours politiques. Il préférait voir les résultats directement plutôt que de se laisser porter par de belles promesses. De ce qu'il captait cependant, le vétéran de Kaizoku n'était pas véritablement surpris. Cependant, le membre de l'armée tiqua particulièrement sur les propos d'Ares concernant la bataille à la capitale et, selon lui, le "manque de vigilance" des forces de l'Ordre. Comment pouvait-il se permettre de critiquer les femmes et les hommes qui avaient donné leur vie en tentant de repousser les assauts des forces de l'Assemblée? Naturellement, les services de renseignements avaient manqué d'efficacité et oui, ils étaient en sous-effectifs. Mais mordre la main des forces de l'Ordre quand elles étaient la seule chose séparant le chaos de l'ordre était un concept que le centurion ne parvenait pas à comprendre. Peut-être était-ce simplement un moyen pour les politiciens de s'attirer les faveurs de l'opinion publique et de ramener à eux la couverture via de nouveaux projets, mais peu importait. Les mots avaient été mal choisis, surtout quand ces mêmes forces de l'ordre avaient essuyé deux batailles majeures en moins d'un an, et que l'office républicaine faisait son possible pour réduire l'influence de la pègre. Pour la suite du discours, si les propos concernant les casernes sembla être plutôt bien accueilli par les citoyens, la remarque sur la garde personnelle du Maire sembla semer un peu de trouble. Et cela, Arakyel le comprenait parfaitement.

    - C'est intolérable! Vous cherchez juste à recentrer le pouvoir sur vous! Despote!

    Déjà, quelques voix commencèrent à s'élever. Dans un mouvement presque instinctif, les cordons de sécurité se resserrèrent pour maintenir la foule en respect, et lui passer toute envie d'aller plus loin. Pourtant, la grogne montait tout de même et à raison. La séparation des pouvoirs était ce qui différenciait grandement la République de nations voisines comme le Reike. Et annoncer publiquement une jointure entre une force officielle de la nation et une force privée au service d'un seul homme était folie. Mais là encore, le maire ne devait pas s'en rendre compte, perché sur son estrade. Le discours continua alors, les promesses de sécurité et de gloire s'enchainant. Puis, soudainement, le discours évoqua rapidement les réfugiés. L'idée n'était pas si éloignée de ce que pouvait aussi penser Arakyel concernant le contrôle des flux migratoires. Cependant, la plupart des républicains, spécifiquement dans les quartiers marins, étaient aussi issus de l'immigration et du métissage avec les îles paradisiaques et kaizoku. Devaient-ils aussi se sentir concernés? En observant les applaudissements, il semblait que les mots étaient passés relativement bien.

    - Là bas, regardez dans le fond Arakyel.

    Détournant son regard de la foule, le centurion remarqua alors une dizaine d'individus qui semblaient s'éloigner bien trop rapidement de l'amas de population pour ne pas être suspects. Trouble-fêtes, bandits, shoumeiens frustrés? Difficile à dire. Dans tous les cas, le centurion ordonna aux hommes postés sur les toits de se diriger vers la zone de fuite des personnes suspectes. Ainsi, ils auraient quelques informations sans toutefois créer un mouvement de panique au sein du reste des spectateurs. D'ailleurs, ces derniers se pressaient contre les boucliers qui formaient la ligne de défense entre la masse et le comité d'officiels. S'il ne semblait pas y avoir d'hostilité de prime abord, le centurion remarqua rapidement les personnes s'étant offusqués lors de la mention de la garde personnelle.

    - Gardez ces individus là en visuel, je ne veux pas qu'ils passent le cordon.
    - Bien sûr.

    Quittant son emplacement pour diriger sa monture vers l'estrade, et donc de facto vers Ares, Arakyel s'arrêta devant le maire, avant de se retourner vers la foule de nouveau tandis que l'agitation semblait croitre.

    - La foule semble réagir avec intensité à votre discours monsieur le Maire... Si vous n'avez pas d'autres mots à prononcer, je pense qu'il serait bon d'entamer la visite des lieux ou bien de...

    Les mots du centurion furent coupés nets par un cri s'élevant depuis la foule. Effondré au sol, plusieurs corps se tordaient dans des poses étranges alors que leur sang venait maculer les pavés républicains. En réaction, plusieurs membres de l'office républicaine traversèrent la foule pour s'élancer vers eux afin de voir ce qu'il se passait. Juste avant de s'écrouler à leur tour, le torse transpercé par quelque chose semblant invisible.

    - Resserrez les rangs! Evacuez la foule ou dispersez là!

    De la liesse, il ne restait à présent que panique et chaos. Très vite, la foule commença à s'agiter et hurler tandis que des corps commençaient à tomber. Une dizaine de personnes venaient de se faire massacrer, comme abattues à distance par un projectile étrange. Empoignant son bouclier et son épée, le centurion demeura bien placé devant le maire de la ville. Puis, il remarqua le projectile magique qui fila à travers la rue, s'élançant vers lui à vitesse folle. Activant ses contre-mesures, le vétéran de kaizoku absorba l'entité magique qui disparu soudainement dans un souffle tourbillonnant alors que ses hommes semblaient se jeter sur la forme invisible qui avançait vers eux. Très vite, le combat s'enchaina et les injonctions débutèrent. Dans le chaos, Arakyel remarqua non pas un mais cinq individus qui semblaient évoluer et se diriger vers l'estrade. Ordonnant à ses gars de continuer à défendre le maire, le centurion demeura à sa place tandis que l'office républicaine et sa centurie se jetaient sur les assaillants. Quelques giclées de sang plus tard, trois des attaquants étaient effondrés sur le sol, morts, tandis que les deux autres s'étaient vus soit neutralisés soit interpelés.

    - Trainez les survivants dans la caserne, ils vont pouvoir être les premiers à inaugurer la prison. Et mettez le maire à l'abri à l'intérieur immédiatement, nous avons eu de la chance que les projectiles n'étaient pas plus féroces.
    - A vos ordres centurion.

    Descendant de sa monture, le chevalier laissa le service d'ordre organiser le périmètre de sécurité ainsi que l'évacuation du maire vers l'intérieur. S'approchant des cadavres des auteurs de cet "attentat", le vétéran souleva leurs capuches et retira les foulards masquant leurs visages. Mis à part un tatouage représentant une plume au coin de l'œil droit, ils ne disposaient sur eux que d'armes rudimentaires sans origine précise. Fouillant l'un des corps, le centurion récupéra un papier souillé de sang. Le dépliant, Arakyel remarqua le symbole étrange présent à l'intérieur du parchemin. Une chouette, entourée d'un sceau écarlate bavant comme des larmes coulant sur le papier. Autour du volatile perché sur une branche, des larmes étaient dessinées et des épées et des dagues étaient disposées verticalement autour de l'animal. Tendant le parchemin à Alban qui venait de le rejoindre, Arakyel releva la tête tandis que les corps des civils étaient rassemblés un peu plus loin.

    - Ca vous parle?
    - Laissez-moi réfléchir.... Hum.... J'ai déjà vu ce symbole. Et j'peux vous dire qu'ils sont bien de chez nous. C'pas des réfugiés qui sont liés à ça.
    - C'est quoi, "ça"?
    - L'ordre de la Chouette messire. J'pensais qu'on en avait fini avec eux à courage. Visiblement non.
    - Un groupe criminel?
    - A la base non. C'était des militants républicains. Ils se contentaient de déposer des affiches en ville et de faire des manifestations pacifiques. Mais depuis la guerre des titans et l'arrivée des réfugiés, ainsi que le durcissement des mesures gouvernementales, ils ont commencé à faire du vandalisme et à hurler à la dictature. Ils se sont même défini comme "anti-opti". Pour ce que ça veut dire.
    - Je vois. Et les autres qui ont fui?
    - Nos gars les ont pourchassé, mais je sais pas s'ils réussiront à trouver quelque chose.
    - Très bien, surveillez les environs, je vais en informer le Maire et son service de garde.

    Quittant ainsi Alban, Arakyel laissa Eole à l'entrée de la caserne tandis qu'il se dirigeait vers Ares. Demandant plusieurs fois où le maire avait été installé, le centurion pénétra finalement dans la pièce où ce dernier se trouvait. Il l'informa alors rapidement du nombre de morts civils comme attaquants, ainsi que de la fuite potentielle du reste des assaillants.

    - L'un d'eux est encore dans les pommes et l'autre a été placé en détention. Nous pourrons procéder à l'interrogatoire un peu plus tard. Désirez-vous regagner votre demeure? Je peux vous faire escorter, si vous le désirez. Dans tous les cas, nous mettrons la main sur les fugitifs et lèverons le doute sur la cause réelle de cette attaque. Vous pouvez comptez sur nous.

    Restait à savoir ce que le maire comptait faire et, surtout, comment il avait vécut cette perturbation, lui qui cherchait à renforcer la sécurité dans la ville.
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  • Mer 8 Mai - 20:00
    Malgré que grand nombre de citoyens fussent en accord avec leur Maire, il y en avait toujours quelques-uns qui n’étaient pas d’accord. Malheureusement, ceux-ci étaient les plus téméraires et bien souvent ceux étant en capacité de prodiguer une attaque à l’encontre de la vie du Wessex. Chienne de vie.
    Bon, après, le demi-elfe s’y attendait quelque peu, vu le discours qu’il vînt tout juste de prononcer. Il savait que quelques shoumeïens parviendraient sans mal à se glisser dans la foule pour admirer la nouvelle caserne de l’Office Républicaine, huer le représentant de la ville et tenter de faire n’importe quoi. Du moins, il espérait sincèrement que ce fût des shoumeïens.
    Qu’importe. Si ce n’était qu’un faible pourcentage de la population qui se montrait mécontente, alors c’était déjà une victoire pour le politicien Optimate.

    « Mais enfin, c’est ridicule. Je ne suis que Maire, pas Président, je ne détiens pas ce pouvoir-là. » Cria-t-il, répondant à la personne osant le traiter de despote. Enfin, il ne contredit tout de même pas les propos, laissant comprendre que s’il était Président de la Nation Bleue, les choses seraient bien différentes. Quoi qu’il en soit, ce n’était absolument pas dans ses objectifs. La Mairie de Courage étant selon lui, le summum de sa carrière politique, il n’avait pas de raison de vouloir aller plus loin.

    En plus de cela, les hommes gardant l’estrade ainsi que le Maire en sécurité faisaient de l’excellent travail, resserrant le cordon de sécurité pour tenir la foule éloignée. Dans un réflexe naturel, le demi-elfe réajusta le col de sa chemise beige, puis continua de mirer de ses prunelles océaniques, la foule applaudissant, malgré les quelques têtes brûlées s’y trouvant. Visiblement, le début d’annonce de la traque aux shoumeïens semblait bien passé.
    Ce n’était qu’un début, la suite de ses desseins s’annonçant certainement plus sombre, mais chaque chose en son temps, n’est-ce pas ? Pour l’instant, ceux étant pris dans le viseur du Maire étaient exclusivement les immigrés n’ayant ni la nationalité républicaine, ni la perle permettant de voter. Puis, les critères se resserreront, devenant de plus en plus stricts.
    Bien évidemment, il n’était pas fou et, ne voyait pas le métissage d’un mauvais œil, enfin presque. Étant donné qu’il en était lui-même issu.

    Arakyel semblait s’approcher pour engager une conversation avec le Maire. Bien entendu, ce dernier ne décrocha pas ses azurites de la foule, mais écouta tout de même les propos du Centurion d’une oreille attentive. L’heure était donc venue de passer à la visite et, Arès leva le bras pour signifier que son discours était terminé, quand soudain, des cris retentirent du centre de la foule.
    Merde. Finalement, la sécurité ne semblait pas si fiable que cela. L’Armée, l’Office Républicaine et les Protecteurs d’Ébène. Tout ça et pourtant, les bandits arrivaient encore à faire du grabuge. Fallait-il vraiment compter sur les incompétents du SCAR ?
    Incompétent, peut-être pas, maintenant que la direction du SCAR fût changée, pour le bien de tous. L’autre abruti de Goldheart ne savait pas comment diriger une entreprise, alors des espions ? Espérons que Sigrior soit nettement plus compétente que le fils de feu la Présidente.

    « Qu’est-ce que c’est encore ? L’Assemblée ? » Questionna Arès, tout en grinçant des dents. Ses paroles semblaient si basses, comparées aux hurlements de panique, qu’il fût peu probable qu’elles captassent l’attention du Centurion. Au moins, le temps de réaction de ce dernier était court, il semblait savoir prendre les bonnes décisions et, au bon moment.

    Fort heureusement, le Maire possédait quand même un bon temps de réaction, en plus de quelques notions en magie et, d’avoir combattu des pirates quelques années en arrière. S’il ne voulait pas canaliser son mana pour se téléporter hors de danger, il fit apparaître un bouclier à l’aide de sa magie de lumière, tout en reculant de quelques pas, lui permettant au moins de pouvoir survivre à cet attentat.
    Pliant légèrement les genoux tout en brandissant son bouclier devant lui, Arès observa les environs, épiant le moindre des civils présents. C’était alors qu’il fût surpris par cinq individus semblant se diriger vers l’estrade.
    Armfiel lui, dégaina son épée, laissant l’acier siffler dans le vent, prêt à défendre le Maire, au péril de sa vie. Il n’allait certainement pas avoir besoin de donner sa vie aujourd’hui, le Centurion ayant pris soin de demander à ses hommes de protéger le Maire.

    L’efficacité des hommes d’Arakyel était sans précédent. Finalement, la sécurité instantanée n’était vraiment pas mauvaise. Mais, l’objectif de tout homme prônant la sécurité n’était-il pas d’empêcher les attentats ? De les contrecarrer avant même qu’ils se produisissent ? Si, mais le Maire n’en était pas encore là. Le risque zéro n’existait pas, nulle part, même avec toute la bonne volonté du monde.
    Trois avaient été abattus et deux devinrent captifs.

    Arès fut accompagné des forces de l’ordre en lieu sûr, à l’intérieur de la caserne, là où il attendit la venue du Centurion, pour avoir quelques explications concernant cette attaque. Il avait été escorté proche des cellules, l’endroit le plus sécurisé de toute la caserne. Oui, il avait fait construire des cellules dans les casernes, à différents endroits, ça pouvait toujours servir. Naturellement, il était hors d’atteinte ici.
    Marcus était assis juste à côté de lui et, il se vit jeter un regard noir de la part du Maire.

    « Comment, Marcus ? Comment est-ce possible ? » Demanda Arès, ne laissant pas l’opportunité à son interlocuteur de répondre. « Je te préviens, t’as intérêt à faire tout ton possible pour coincer ces fils de putes, t’as compris ? Je ne tolérerai aucune nouvelle attaque et, surtout pas pendant l’un de mes discours. » Murmura-t-il, tout en prenant un ton menaçant. En effet, ce qu’il vînt de se passer restait tragique, même si le Maire s’en était sorti indemne.
    Le chef des Protecteurs n’eut pas le temps de répondre que le Centurion fît son entrée dans la pièce. Dix-sept morts, c’était le nombre annoncé par Arakyel. Arès grinça des dents, mais, après quelques secondes, son visage se fendit d’un léger sourire.

    Aux paroles de son interlocuteur, Arès soupira longuement, baissant la tête et fermant les yeux. Il marqua quelques secondes de réflexion. Il réfléchissait, pour savoir comment tourner les événements de cette journée à son avantage. Il était vrai qu’un attentat durant un discours assurant le renforcement de la sécurité, ce n’était pas une bonne chose, vraiment pas. Mais au moins, le danger était véritablement montré. Personne n’était en sécurité, pas même le Maire.
    Ce dernier releva doucement la tête, tout en laissant ses prunelles océaniques glisser dans le regard du Centurion. Un bref sourire amer, puis il porta ses deux mains jointes sous son menton, tout en s’appuyant de ses coudes, sur la table.

    « Non, je vais rester ici. Je ne vais pas fuir alors que nous venons de vivre un véritable cauchemar. Des personnes sont mortes, nous avons perdu de bons citoyens républicains. Mais, voyons le bon côté des choses, Centurion. L’ouverture de davantage de casernes sera peut-être plus facilement acceptée après une telle attaque. Enfin, je suis persuadé que le peuple comprendra et, au pire, je m’arrangerai pour le faire comprendre. Mais tout cela n’est que de la politique, je ne suis pas sûr que les détails vous intéressent. » Répondit-il, sans pour autant montrer la déception et l’amertume semblant l’envahir en l’instant. Il tapa du poing sur la table.

    « C’est encore un coup des shoumeïens je parie, non ? Ils sont bien capable de se faire passer pour les anti-Opti ! Menez-moi donc jusqu’aux captifs. Si interrogatoire il y a, je veux en être. Je ne suis pas comme tous ces politiciens qui se cachent et qui ne veulent pas affronter la vérité en face. » Déclara-t-il, se stoppant net. Inutile de parler du passé. « Bien, je vous suis. Allons voir ces fumiers. Dites à vos hommes de sécuriser les alentours de la caserne. Personne ne rentre ni ne sort de cet endroit sans que je le sache. » Indiqua-t-il.
    Il se tourna ensuite vers Marcus Armfiel, laissant ses azurites rencontrer le regard sombre du chef des Protecteurs.

    « Quant à toi, Marcus, rassemble les Officiers et part avec eux. Prends les devants et essaie de retrouver les autres coupables, c’est compris ? Sieur Stormwind et moi-même viendrons vous retrouver quand on en aura fini avec les captifs. » Ordonna le demi-elfe. Puis, il se leva, indiquant à Arakyel, d’un signe de la tête, qu’il était prêt à le suivre.
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  • Mar 14 Mai - 20:17

    Ainsi, le Maire désirait rester sur les lieux ? D'une certaine façon, Arakyel pouvait respecter cette décision, même si elle s'accompagnait avec son lot de complications. Ils venaient de subir une attaque soudaine et ils n'étaient pas encore certain du nombre exact d'assaillants. S'il fallait, ces derniers allaient reproduire la même chose que Liberty. Soupirant doucement, le centurion se contenta d'hocher la tête face aux propos d'Ares lorsqu'il termina d'énoncer combien il désirait rester là. Ce qui étonna l'héritier des Stormwind en revanche, ce fut la récupération politique instantanée du maire. Utiliser l'attenta à son avantage, pour mieux justifier la fondation d'autres casernes... S'il aurait pu émettre des réserves quant à ces idées, le centurion n'en fit rien. Il n'était clairement pas contre le renforcement de la sécurité au sein de son pays et la politique ne lui était pas aussi importante que cela. Tout ce qu'il voyait, c'était surtout les potentielles réparties des détracteurs d'Ares tout comme les potentielles émeutes que cela engendrerait. Après tout, le peuple était à cran et la scène internationale n'arrangeait pas la chose.

    - A ce stade, il est compliqué d'établir la moindre conclusion monsieur. Tout ce que nous avons pour le moment est ce fameux parchemin, mais il est à espérer que l'interrogatoire sera plus riche en informations. Venez, suivez-moi.

    Menant donc le dirigeant de Courage au niveau des cellules, Arakyel se stoppa devant les épais barreaux afin d'observer le malandrin qui se trouvait de l'autre côté. Attaché par des fers qui se retrouvaient accrochés aux murs épais de la caserne, le bougre ne faisait pas bonne mine. Son visage, tuméfié, révélait le passage à tabac qu'il avait reçu alors que plusieurs petites plaies parsemaient son corps. Pour autant, le centurion n'éprouvait pas spécifiquement de pitié pour l'individu qui venait d'ôter la vie à d'autres républicains. Demandant à ce qu'on déverrouille la porte, le membre de la GAR entra rapidement à l'intérieur, accompagné par le maire à qui il demanda tout de même de garder distance. Tapant dans ses mains pour forcer le prisonnier à lever la tête, Arakyel attendit d'avoir l'attention du concerné pour prendre la parole.

    - Allez, on se réveille. Ca fait pas suffisamment longtemps pour s'endormir avant qu'on ait pu poser la moindre question.
    - Vos... Les autres l'ont déjà fait.
    - Non. Ils ont demandé votre identité. Ce n'est pas ce qu'on veut.
    - Ah...
    - Ca, ca vous parle ?

    Sortant le parchemin ensanglanté, le centurion le plaça devant le visage de l'accusé. Ce dernier, s'il ne déclara rien, écarquilla suffisamment son oeil encore intact pour révéler les informations qu'attendait le vétéran de Kaizoku.

    - Parfait. Combien ? Où ? Plus vite on aura les réponses, plus vite notre soigneur viendra s'occuper de vous.
    - Vingt... Au total... moins... Pour l'attaque... Il sembla reprendre son souffle, avant de cracher sur le sol un glaire ensanglanté. Pour le reste... Je peux rien dire.
    - Cacher les informations n'apportera rien.
    - C'est... Pas ça... Je ... Je peux pas...
    - Hum...

    Reculant un peu, Arakyel s'approcha d'Ares pour le mettre un peu de côté. Puis, il murmura pour que seul ce dernier puisse entendre.

    - Je vous laisse lui poser quelques questions si vous le désirez. Mais aucune violence supplémentaire, il faut qu'il soit en forme pour son futur procès. Je n'ai pas l'expertise pour savoir s'il refuse simplement de donner un lieu ou bien s'il est sous le coup d'une malédiction. Je vais aller interroger l'autre prisonnier plus amoché, je vous retrouve dans dix minutes.

    S'éclipsant donc par la suite, le centurion s'éloigna donc  pour aller interroger le second suspect. Si ce dernier, particulièrement blessé, ne put apporter plus de détails que le premier terroriste, le centurion récupéra sur les objets subtilisés. Une broche, à l'effigie d'une plume, et le même parchemin retrouvé plus tôt. Si cela renforçait la théorie de l'Ordre de la Chouette, il était encore un peu trop tôt pour marquer au fer cette piste. Retournant par la suite au niveau d'Ares, le centurion attendit que le demi-elfe ne revienne à son niveau pour échanger avec lui.

    - Avez-vous eu plus de chances sur notre ami ?

    Il attendit la réponse de l'intéressé puis, après un temps, l'invita à quitter les cellules pour revenir vers le l'entrée de la caserne. Revérifiant son équipement, le centurion se tourna ensuite vers Ares en fixant son regard océanique.

    - Je pense que nous pouvons partir en direction de vos hommes et voir s'ils ont trouvé quelque chose ou tout simplement réussi à attraper un ou deux assaillants. Je vais rester près de vous pour pouvoir neutraliser tout projectile magique éventuel. Pour le reste, je pense que votre garde couplé à mes hommes pourront nous permettre d'évoluer assez vite dans la cité sans risquer de nouveaux incidents.

    Il étira un sourire, avant de pousser la porte de la caserne pour ressortir. Dehors, le chaos avait laissé place à un silence frappant. Les corps, alignés et déplacés, avaient été recouverts de draps mortuaires tâchés d'un rouge caractéristique qui ne masquait que partiellement toute la violence de ce qui avait eu lieu. Pour le reste, les barricades avaient été de nouveau dressées pour empêcher tout intrus de s'approcher du bâtiment républicain. L'enquête débutait et la traque des criminels également. Et Arakyel était pressé de récupérer ces malfrats. Peu importait leur motivation. Grimpant sur sa monture, le chevalier attendit que le maire face de même puis, fixant son heaume, le membre de la GAR porta son regard sur la rue plus loin.

    - Allons y monsieur le Maire. Il est temps de voir si nos agitateurs sont aussi couards qu'ils ne sont retords.

    Noble de La République
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    Arès B. Wessex
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  • Jeu 16 Mai - 15:17
    Étant certainement le plus grand des anti-shoumeïens piétinant le sol de la République et, malgré le blason de la chouette présenté par Arakyel, en plus des informations le concernant, Arès ne voulait pas se mettre en tête qu’il ne s’agissait pas d’étranger shoumeïen. Même si, au fond de lui, il le savait. Garder une telle cible lui permettait en quelque sorte de rallier les bons patriotes républicains à sa cause, même si, comme le prouvait cette attaque, certains étaient réticents. Mais, même dans une nation totalitaire comme le Reike, il y avait toujours des détracteurs de Tensaï. C’était le prix à payer pour que son nom et son image représentassent des idéaux politiques.
    Arès le savait et, il ne reculerait devant rien pour parvenir à ses fins, et encore moins devant un groupe de pseudo-terroristes à deux balles. Il n’avait pas peur, il savait qu’il avait les protections nécessaires pour rester en vie. Et puis, s'ils continuaient, alors toutes les autorités de la ville se mettraient à les pourchasser, pour les éliminer jusqu’au dernier.
    Beaucoup s’accordaient à dire que, pour imposer son pouvoir, le meurtre n’était pas nécessaire. Arès était même le premier à le penser. Seulement, raisonner des extrémistes relevaient d’une mission purement impossible. Les personnes comme celles-ci ne vivaient que pour atteindre leurs objectifs, au péril de leur vie. Ainsi étaient construites la plupart des groupes extrémistes, comme les anti-opti.

    Regardant son interlocuteur avec un regard sérieux et déterminé, le Maire ne flancha pas. A vrai dire, il ne ressentait aucun stress malgré ce qu’il vînt de vivre. Ce n’était pas la première fois qu’il frôlait la mort et, ce n’était certainement pas la dernière.
    « Je suis certain que vos hommes comme les miens seront capables de faire parler les petits fumiers que vous avez réussis à coincer, Stormwind. Pour tout vous dire, je n’en attends pas moins. J’espère simplement que les menaces de torture suffiront et, que ni vous ni moi n’aurons besoin de véritablement passer à l’acte. » Répondit le bâtard, d’un ton sérieux et légèrement plus froid qu’auparavant.
    Dans le pire des cas, l’isolement ou le Razkaal finiront bien par avoir raison des prisonniers, si d’aventure ils refusaient à parler.

    Le demi-elfe se leva présentement, se redressant sur toute sa hauteur. Il joignit ses deux mains dans son dos, bomba le torse, puis suivit le Centurion, qui le guidait dans les couloirs du nouvel Office Républicains, jusqu’aux prisons où étaient retenus les assaillants. Il serait sans pitié avec eux. Enfin, dans la limite de l’acceptable. Il avait beau être Maire et, fasciste qui plus est, il devait répondre aux règles du gouvernement de la République qui, malgré tout, pouvait apporter certaines contraintes.
    Arès suivit le Centurion dans la cellule et, malgré sa demande de garder une certaine distance, il n’en fit rien, enfin pas totalement, il gardait une certaine distance. Il n’avait pas peur et, il voulait le montrer. Arès avait beau être un homme politique paraissant soigné, son passé lui procurait une certaine assurance envers ce genre de menace. Il ne fallait pas non plus faire trop le malin, il ne savait pas ce dont son vis-à-vis était capable. Puissant mage pouvant faire fondre Arès d’un simple regard ou, gamin pauvre et paumé. Pour l’instant, rien n’était sûr.

    Une fois de côté, Arès écouta attentivement son interlocuteur, le mirant du coin de l’œil. Bien entendu, Arès ne comptait apporter aucune violence sur le jeune homme, même s’il en avait profondément envie. Contenir sa colère était la meilleure chose pour ne pas se décrédibiliser devant ses hommes.
    « Bien entendu, il serait fâcheux de l’abîmer. Et encore pire,nous pourrions avoir de gros problèmes si le prochain Dirigeant de la Nation s’avère être un humaniste. Je préfère éviter un maximum les violences inutiles. Mais, ne vous en faites pas, je suis certain qu’il parlera. » Répondit le Maire, un léger sourire aux lèvres, malgré le ton froid employé.

    Le Stormwind disparut de la pièce aussitôt les paroles du Maire prononcé. Toujours avec son expression impassible, Arès, désormais seul avec le prisonnier, s’avança vers celui-ci, d’un pas léger, mais d’une démarche assurée. Clapant ses mains pour attirer l’attention de son nouvel interlocuteur, le bâtard le mira de ses prunelles océaniques.
    « Avez-vous soif, jeune homme ? » Interrogea le Maire, mimant une sincérité le dépassant.

    Le prisonnier releva la tête, puis regarda, de son unique œil valide, le Maire. Pas un sourire, rien, seulement du mépris se dessinant sur son visage amoché.
    « Grey. Je m’appelle Grey. Vous pouvez garder votre eau pour vous, enfoiré d’Optimate. Vous allez dans le sens contraire des valeurs de la République et, vous espérez sincèrement que le peuple vous suivra comme des petits moutons, sans se poser de questions ? » Cracha le jeune homme, détournant tout de suite son regard du Maire.

    Arès fit un léger rictus, puis se dirigea vers une petite table se trouvant derrière le prisonnier, là où il ne pouvait regarder. Il y avait une carafe d’eau datant certainement de la veille, déposée sur celle-ci, ainsi que des verres semblant avoir été utilisés. Il commença à verser de l’eau dans un verre, gardant son intention sur celui-ci.
    « Pourquoi pensez-vous que le Courant Optimate représente forcément le mauvais côté ? Pensez-vous que, vous vous battez pour le bon côté, quel qu’il soit ? Je ne recherche que le bien de la République et rien d’autre. Je ne compte pas traquer le moindre citoyen vivant dans notre merveilleuse cité, seulement faire de cette ville un bastion de la sécurité. » Argumenta Arès, son interlocuteur n’apportant pas de réponse.
    « Croyez-le ou no,, mais les temps changent, Grey. Ce n’est pas parce que je suis un politicien du Courant Optimate que je tolère le moindre fait et geste de celui-ci. Comprenez-vous ? Tout n’est pas noir ou blanc. Avec la montée en force de l’Assemblée et les récents événements survenus à Liberty, nous avons eu la preuve que même la plus grande forteresse de la République n’a pas pu empêcher la mort de la présidente et la destruction partielle de la ville. C’est exactement ce que je veux éviter. C’est pour cela que je renforce la sécurité, même si ça doit créer des mouvements de révolte. Ils comprendront, à terme, l’utilité de tout cela. » Continua-t-il, d’une voix déterminée.

    Enfin, il arriva devant son interlocuteur, puis lui tendit un verre rempli d’eau.
    « Tenez, buvez. » Fit-il. Son interlocuteur prit le verre, puis attendit quelques secondes. Voyant l’hésitation dans l’œil du jeune homme, Arès continua.
    « J’imagine que votre dent contre moi vient de mon nom, parce que vous jugez les autres sans même prendre le temps d’apprendre à les connaître. Oui, je suis un Wessex et j’en suis fier. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Si je suis aujourd’hui Maire du Courant Optimate, c’est justement pour me rapprocher de cette famille qui me renie. Ainsi, j’aurai une plus grande facilité à m’immiscer dans leur système, pour la détruire et faire oublier le nom des Wessex. Ce ne sont que des connards d’elfes consanguins, racistes et arrogants. Je n’en suis pas un. Mon véritable nom n'est pas Wessex et, je ne suis absolument pas un partisan du Courant Optimate. Simplement, c’est le meilleur moyen que j’aie pour parvenir à mes fins. Comprenez-vous ? » Questionna Arès. Un tissu de mensonge, voilà ce qu’il vînt de lui présenter.
    Aucune de ses paroles n’étaient vraies. Mais, elles passaient, au vu de l’état dégradé du garçon, qui avait certainement envie de sortir d’ici au plus vite.

    Grey lui fit un signe de la tête, montrant son accord et sa compréhension, puis il but le liquide. Les prunelles amochées du garçon vinrent capter le regard d’Arès, accompagné d’un signe de la tête en guise de remerciement, puis le Wessex continua.
    « Malédiction, j’imagine ? C’est fâcheux, pour un jeune garçon comme toi. Je me doute bien que tu ne peux pas me parler librement, comme bon te semble. Mais, comprend bien que ton groupe se trompe et, que je ne suis en rien un ennemi de la République. Ce n’est que temporaire. Je souhaite sincèrement vous aider dans votre quête, mais pour ça, j’ai besoin d’être libre de mes mouvements et surtout, de ne pas être dérangé. » Continua-t-il, dans tous ses mensonges. Son interlocuteur buvait ses paroles et semblait changer d’avis sur lui, mais malheureusement, les choses n’étaient pas aussi simples.

    « Je suis désolé Monsieur Wessex, mais comme vous l’avez compris, je ne peux rien vous dire. Mis à part peut-être une chose. Là où les navires meurent. » Déclara Grey, sans en dire plus sur la situation.
    Arès esquissa un sourire satisfait, puis retourna vers la porte de la Cellule. Sans regarder son interlocuteur, il conclut cet échange avec ses quelques mots.
    « Je te remercie, Grey. Il n’arrivera rien à tes amis et, je tâcherai de te faire gracier pour ce service rendu. Seulement, je ne peux pas éviter le procès, mais ça, je suis certain que tu le comprends. » Termina le bâtard des Wessex, tout en sortant de la Cellule. Des mensonges, que des mensonges, voilà ce qui venait de se passer. Voilà pourquoi Arès était un bon homme politique. Il savait mentir et convaincre. Après, le jeune terroriste était naïf et crédule, c’était une chance.

    S’approchant du Stormwind, le Maire garda son expression sérieuse, ne laissant même pas un bref sourire lui échapper. L’usage du poison et de l’illusion aurait certainement fonctionné, mais, il était important de ne pas contrarier plus ce groupuscule qu’il ne l’était déjà.
    « Malheureusement, je n’ai pas grand-chose de croustillant. La malédiction l’a totalement empêché de parler. Il m’a simplement dit « Là où les navires meurent. ». J’imagine qu’il parle des cimetières navals qui sont en dehors de la ville. Mais, ça me semble trop loin pour que les assaillants y soient déjà et, ce n’est certainement pas leur seule planque. Ils en ont forcément une plus proche d’ici. » Affirma le Maire. Directement, il pivota vers l’un des Officiers gardant la Cellule, le regard sombre.
    « Gardez-le ici jusqu’à nouvel ordre. Il va finir à l’ombre pour un bon moment, il est hors de question qu’il ressorte un jour de prison. » Ordonna-t-il, les paroles froides et impartiales. Bien sûr, il allait être jugé, mais les terroristes ne faisaient jamais long feu à Courage.
    Les prunelles océaniques du directeur de Wessex Maritime glissèrent jusqu’au regard du Centurion. Il fit un signe de la tête pour indiquer qu’il était d’accord avec les dernières paroles de son interlocuteur.
    « Très bien, je vous suis Sieur Stormwind. Ce ne sera pas compliqué de les retrouver. » Indiqua-t-il, tout en se mettant en marche en direction de la sortie du bâtiment nouvellement inauguré.

    Une fois dehors, Arès grimpa sur l’un des chevaux tirant plus tôt sa diligence, puis les protagonistes se mirent en route, suivant la piste des hommes du Centurion et de l’Office Républicaine. Ainsi, ils fendirent les ruelles de la cité portuaire, à la recherche de Marcus et du reste de la bande. Ce n’était qu’après quelques minutes, dans un embranchement entre deux ruelles, gardées par l’Armée, qu’Arès et Arakyel tombèrent sur leurs hommes.
    Tous étaient regroupés autour d’une chose que le demi-elfe ne pouvait voir, les armes dressées vers le sol. Ils semblaient avoir fait une prise, c’était plutôt une bonne chose. Pour dire vrai, le Wessex n’en attendait pas moins de la part des forces de l’ordre. De l’efficacité, même dans les moments de faiblesse comme celui qu’ils vinrent de vivre.

    Marcus, de son regard brun, observa l’arrivée des deux hommes puis, il s’inclina légèrement, en signe de respect envers son supérieur ainsi qu’envers le Centurion. Il se racla un instant la gorge, avant de s’approcher des protagonistes.
    « Monsieur le Maire. Centurion. Nous avons réussi à rattraper deux d’entre eux. L’un des officiers a été gravement blessé par un projectile magique, la moitié de son visage est brûlée. Les secours ont été prévenus, ils ne devraient pas tarder. » Avoua le chef des Protecteurs. Un soupir lui échappa, tandis qu’il fit un quart de cercle pour regarder en direction du troupeau.
    « Que doit-on faire d’eux, Sieur Wessex ? » Questionna Marcus, se raclant de nouveau la gorge.

    Arès descendit de sa monture. La colère commençait à doucement s’emparer de lui, mais il luttait pour garder son calme. Il ne devait pas flancher devant tant de personnes et surtout, les civils un peu trop curieux qui regardait de loin. Ses prunelles océaniques du Maire miraient Marcus, tandis qu’il se rapprochât de lui pour parler à voix basse.
    « Déjà, débarrasse-toi des curieux et des journalistes. On n'a pas le temps d’extraire les terroristes d’ici. J’ai besoin de réponses et je les veux maintenant. Déploie les escouades des Protecteurs pour qu’ils aillent fouiller le cimetière naval, tout de suite. » Ordonna Arès, froidement, comme à son habitude.

    Se retournant cette fois-ci en direction du Centurion, Arès lui fit un signe de la tête pour lui indiquer d’approcher et, de nouveau, une fois que son interlocuteur fût suffisamment proche de lui, le bâtard reprit la parole.
    « Centurion, si vous pouviez demander à vos hommes de surveiller les entrées de la ruelle, ce serait parfait. Nous allons interroger ces deux-là et, je ne veux pas que les curieux viennent mettre leur nez là-dedans. Une fois que nous aurons les réponses à nos questions, ils seront transférés à l’Office la plus proche. » Avoua Arès, ses azurites rivées dans le regard de son interlocuteur. La situation pouvait paraître critique sous certain point et il était tout à fait impensable que quoi que ce soit n’échappât à Arès aujourd’hui. Tout devait rester sous contrôle, c’était le plus important.
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