Fin Novembre de l’an 4
Courage, République

Depuis sa prise de fonction en tant que Maire de la prestigieuse ville portuaire de Courage, située au nord de la Nation de la Chouette, la République, Arès eut bon nombre de projets, que ce soit dans le cadre privé ou public. Mais, ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est bien l’un de ses projets pour la ville : Une grande institution publique censée montrer la supériorité de la Nation Bleue.

Durant toute sa vie, le demi-elfe se complaisait dans l’étude et l’Histoire de l’Art Républicain, bien qu’il n’eût jamais suivi de Cursus à MAGIC ni même forcément étudié de façon officielle celle-ci. Mais, descendant d’une des Sept Grande Famille, il eut l’habitude de voir bon nombre d’oeuvres passer chez lui, son père en offrant beaucoup à sa mère. Seulement, rares étaient celles purement républicaines. Souvent, elles étaient soit reikoises, soit shoumeïennes.

Il eut donc la merveilleuse idée de contacter la Grande Mécène de la République, sachant que celle-ci possédait bon nombre de grandes œuvres républicaines -et pas que-, mais aussi des galeries réparties dans les grandes villes de la Nation de la Chouette. Il espérait que la Rockraven, dans sa grande bonté, accepterait de servir une noble cause et de montrer aux républicains leurs qualités artistiques.

Déjà présent dans le grand bâtiment situé au bord de mer, dont la construction fut achevée deux semaines plus tôt, le Wessex attendait de pied ferme Dorylis, cette dernière ayant accepté de lui rendre visite en ce jour. Ce bâtiment, réparti sur trois étages, imitait à la perfection l’architecture de la ville. Au centre de la façade se trouvait une grande horloge, fonctionnant grâce à un mécanisme purement magique.

L’objectif de ce projet, en plus d’exposer les œuvres d’arts républicaines, était aussi de faire un étage dédié à l’Histoire de la Nation. De ce fait, le Maire pouvait manipuler les mots et la réalité pour montrer au peuple la suprématie de la République, exposant bon nombre de guerres, les héros, sans jamais parler des défaites subies par le pays. C’était, en quelque sorte, un premier pas dans le régime Optimate imposé par Arès.

En parlant de régime politique, s’il y avait bien une chose à ne pas aborder avec la Grande Mécène, c’était bien cela. Car, en plus d’occuper cet important rôle au sein de la Nation Bleue, elle était aussi une Sénatrice Humaniste. Donc, oui, Dorylis et Arès n’allaient certainement pas être de grands amis, sur l’aspect politique. Mais, fort heureusement, la politique n’était pas le point central de toute discussion, surtout lorsque le principal sujet concernait l’art.

Le soleil étant dissimulé derrière les nuages à cette période de l’année, le Wessex attendait à l’intérieur du bâtiment, la pluie menaçant de s’abattre sur Courage d’un instant à l’autre. Ses prunelles océaniques se baladèrent sans cesse dans toute l’immensité du hall d’entrée, le demi-elfe imaginant déjà à quoi il pourrait ressembler à l’inauguration. Car oui, le bâtiment était construit, mais il n’y avait rien dedans et, si tout se passait bien, il devrait ouvrir d’ici le printemps de l’an 5. Si tout se passe bien.

Comme d’habitude, quelques Protecteurs d’Ébène, mais aussi Officiers Républicains, étaient postés tout autour du bâtiment neuf, la menace de l’Assemblée pesant encore sur la ville portuaire. Quelques-uns des hommes du demi-elfe gardaient l’entrée, armés de lances et d’épées.

Après quelques légères minutes d’attente, rien de bien fâcheux, la Rockraven arriva, se présentant devant le hall d’entrée. Le Wessex ne l’avait pas encore rencontré ni vu et, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il aperçût cet être semblant si… différent. Enfin, il tentait tant bien que mal de rester de marbre, ne montrant pas le fond de ses pensées en l’instant. Il laissa même un bref sourire franc décorer son visage, au moment où ses azurites rencontrèrent le regard de la Grande Mécène.

« Dame De Rockraven. C’est un véritable plaisir pour moi d’enfin rencontrer la Grande Mécène de la République. » Déclara-t-il, hochant la tête en signe de salutations. « Arès Wessex. Maire de Courage. » Ajouta-t-il, tout en se redressant, de manière à se tenir bien droit. Faisant quelques pas faire son invitée, le bâtard joignit ses deux mains dans son dos.

« J’espère que le voyage jusqu’à Courage fût agréable. Comme vous le savez, j’ai pour projet de faire de cet endroit un musée glorifiant la République. Alors, si vous le voulez bien, nous pouvons commencer la visite du bâtiment dès maintenant. Comme cela, je pourrais déjà vous expliquer l’intérêt que je porte à chacune des salles et, vous pourrez me donner un avis de professionnel. » Fit-il, froidement et, restant de marbre, sans laisser la moindre expression se dessiner sur son visage elfique.

Fin Novembre de l’an 4
Courage, République

Depuis la bataille de Kaizoku et l'Assemblée Sénatoriale exceptionnelle qui l'avait suivie, le monde politique de la Nation Bleue était en train de changer doucement, un nouveau départ peut-être ou des nouvelles têtes allaient entrer dans le paysage alors que le jeu des chaises musicales venait de s'enclencher... Azura Consule, Koraki Vice Présidente, Mikael évincé, Phtonia aux oubliettes... Et si au sommet cela avait bougé il allait de soit que chaque strate subalterne avait évoluée. Et parmi ceux là le nouveau Maire de Courage : Arès Wessex.

La position de Maire comme celle de Sénateur étaient les vrais tremplins pour accéder à l'Elysée Républicain. Et le nouveau Maire risquait de faire parler de lui, suivant fidèle de l'Exousia, le Wessex brandissait ses idéaux d'hégémoniste humain sur le devant de la scène. Si cela entrait en conflit avec ses idées elle était curieuse de voir évoluer ce nouveau joueur au jeu des châteaux.

Bien entendu elle s'était renseignée sur le demi elfe et avait apprécié son cursus, il avait le mérite d'être une des rares personnes de ce monde à avoir réalisé deux cursus auprès de la prestigieuse Magic. Beaucoup s'accordaient pour le dire cultivé et amateur d'art ce qui ne pouvait que plaire à la Mécène qui venait d'une famille ayant fait fortune au fil des siècles grâce à l'art, aux expositions et au soutien des artistes de tous horizons. Elle fut donc surprise et ravie en un même temps de recevoir cette missive du jeune maire concernant un projet d'envergure pour Courage mais qui avait à ses yeux la finalité de faire rayonner l'aura républicaine.

Ils avaient échangé régulièrement au sujet du Musée en tant qu'œuvre architecturale laissant bien entendu le soin aux véritables architectes d'œuvrer mais en leur donnant une vision de ce projet. Elle n'était pas dupe et avait ressenti le souhait de mise en avant de la République avant tout le reste mais dans le fond d'un point de vue de son Mécénat cela ne la dérangeait pas. Il n'y avait nulle interdiction à axer un Musée sur l'art National, leur pays était riche de 5000ans d'histoire, d'arts, de culture et pouvait donc être fêté et honoré dignement.

Les semaines avaient passé et finalement le bâtiment était prêt. Avertie et conviée à venir voir la fin des travaux pour décider de statuer sur les dernières ailes. Venue à Courage grâce aux bons services d'un mage téléporteur elle arriva dans la ville de Courage dans un des offices dédiés. Elle n'était qu'à un batiment de la mairie après tout et elle ne se sentait nullement en danger pour sa part mais... poste oblige, des officiers de l'OR attendaient pour l'escorter, elle n'avait pu l'éviter.

Elle monta les marches de la mairie par une journée d'automne lumineuse et sans pluie pour une fois, après le froid ou la chaleur ne lui importait guère, sa nature élémentaire la prévenant de ce genre de tracas du quotidien. Elle était presque vêtue discrètement ce jour là. Tout résidant dans le presque avec elle, elle portait une tenue de soie bleue réhaussée d'une large ceinture en or, des boucles d'oreilles pendaient à ses lobes et ses longs cheveux d'ébène toujours liés en dreadlocks étaient maintenus par un bandeau tissé d'or aussi. Son teint naturellement mis en valeur enfin artificiellement mais peu importait.

Tenue du jour bonjour:

Le Maire l'attendait et elle le rejoignit en arborant un franc sourire, ravie en réalité de pouvoir le rencontrer et surtout de parler de leur projet commun.

- Sire Wessex, le plaisir est partagé croyez le bien. Je vous remercie de vive voix d'avoir eu l'idée de me proposer ce projet qui saura j'en suis certaine ravir nos concitoyens prochainement. Un esprit curieux et appréciant la culture, il ne fait aucun doute que l'aura de Courage va s'accroitre et qu'elle pourra rayonner bien plus qu'auparavant.

Dire que la Mécène ne pouvait pas sentir la reine des catins était un doux euphémisme. Souriante, avenante, elle pouvait malgré tout elle aussi endosser sans l'ombre d'une hésitation des allures de connasse envers ceux qu'elle n'appréciait guère mais par chance pour l'heure elle n'avait pas d'avis sur le nouveau Maire de Courage, tout était à construire et des fondations saines pouvaient être mises en place, l'Art était un bon lien à ses yeux.

- Le trajet fut rapide et sans encombres, que demander de plus. Je vous suis, j'ai grande hâte de découvrir le fruit de nos partages d'idées et les plans que vous avez dressé pour les différentes ailes. Allons-y

Curieuse, intéressée, elle avait hâte de voir le résultat et de projeter d'ores et déjà les collections à venir.

Message 1

Ah ça, des projets pour la ville de Courage, le demi-elfe en avait plus d’un. Que ce soit son Musée, son projet de Journal Hebdomadaire ou encore les constructions d’Office Républicain dans toute la ville. Ses multiples projets dépassaient certainement le budget de la cité portuaire qui, naturellement, n’était pas illimité. Alors, parfois, il fallait qu’il mît sa main dans son propre porte-monnaie ou, qu’il conclût quelques contrats avec ses amis de la Pègre, même si cette dernière option restait extrêmement rare.
Mais, la remarque de son interlocutrice lui arracha tout de même un léger sourire. Il était toujours satisfaisant de recevoir ce genre de commentaires, même lorsqu’ils fussent prononcés par une personne assez différente.
« Ma prédécesseure avait déjà bien embelli la ville, je trouve. Mais, il est clair que, si j’y apporte ma touche personnelle, elle sera une véritable place de la Culture Républicaine. C’est mon objectif, après tout. J’ai appris à apprécier cela depuis ma plus tendre enfance et, parfois, durant mes études à Magic, je prenais plaisir à peindre personnellement. Même si, je ne le cache pas, je ne suis pas aussi talentueux que la plupart des artistes républicains qui, je l’espère, accepteront d’exposer leurs œuvres dans ce Musée. » Répondit le demi-elfe, toujours aussi froidement mais, semblant se détendre au fur et à mesure des paroles.

Ce n’était jamais simple d’être à l’aide lorsque l’on recevait des personnes d’une haute importance pour la société républicaine et, son interlocutrice, en plus d’être la Grande Mécène de la République, était une Sénatrice Humaniste. Comme tout Sénateur, ou simplement politicien, elle devait être un véritable requin prêt à se jeter sur le moindre faux pas d’Arès. C’était pour cela, qu’il se montrait relativement froid au début de la conversation. Il attendait d’être certain des arrière-pensées de son interlocutrice. Il se montrait calculateur peut-être, mais à raison.
En plus de cela, il n’oubliait pas la mise en garde de Koraki, vis-à-vis de la De Rockraven. Son opinion était ainsi influée par les paroles de la Vice-Présidente, qu’elles fussent réelles ou non, cela n’avait pas d’importance. L’esprit humain, ou demi-humain dans son cas, restait influençable, même pour un homme comme Arès, qui restait très méfiant et se fiait à son propre avis.

Toujours ses prunelles océaniques rivées dans le regard brun de son interlocutrice, Arès l’écouta avec attention, ne laissant aucune de ses paroles lui échapper. Il serait fâcheux de rater un détail, aussi inutile soit-il.
« Vous m’en voyez ravi de l’apprendre. Cela veut dire que les dernières décisions que j’ai prises vis-à-vis de la sécurité au sein de cette majestueuse ville portuaire semblent efficaces. C’est une excellente chose. Bien, allons-y, je vais vous présenter en premier lieu, l’aile principale et, je vous expliquerai comment je compte répartir les œuvres dans ce musée. » Déclara le Maire de Courage, tout en tournant les talons pour se mettre en marche.

Ensemble, les protagonistes passèrent la première porte du hall d’entrée, celle face à l’entrée principale. Leurs pas résonnèrent sur le marbre composant le parterre de ce magnifique établissement semblant sortir tout droit des songes du plus fou des architectes. Arès avait mis tous les moyens en place pour parvenir à un tel résultat.
La porte fut ouverte par deux des employés de la Mairie, accompagnant en ce jour, le chef de la ville, dévoilant devant les yeux ébahis des protagonistes, un immense couloir, dont le sol était en marbre noir, recouvert un tapis rouge semblant provenir de la meilleure entreprise de textile du pays. Le plafond était entièrement vitré et, teinté de manière à ce que les rayons du soleil les plus assassins ne parvinssent pas à pénétrer la première salle d’exposition. Les murs étaient prêts à accueillir les tableaux et, l’espace présent permettait d’exposer bon nombre de statues.

Le Maire de Courage clappa dans ses mains, laissant l’onde sonore se réverbérer dans l’immensité vide de cet endroit, puis, les prunelles océaniques du demi-elfe glissèrent en direction de la Sénatrice, tandis qu’ils continuaient de marcher en direction de la fontaine située au centre.
« Ici seront exposées les œuvres n’ayant pas forcément leur place dans les autres ailes du Musée. Les œuvres uniques en leur genre, si vous préférez. Que ce soit les tableaux ou les statues, toutes auront une place ici. La journée, les œuvres seront éclairées par le soleil mais, j’ai pensé à tout. J’ai utilisé un revêtement magique sur les vitres du plafond, permettant ainsi de filtrer les rayons solaires pénétrant dans l’enceinte du bâtiment, pour protéger nos œuvres de l’éclat assassin de l’astre. » Expliqua Arès, une lueur de passion passant dans son regard.

Après quelques secondes de marche, les protagonistes arrivèrent au niveau de la fontaine, puis Arès laissa son regard se perdre devant lui, tout en s’asseyant sur le rebord de la fontaine. Une statue représentant une chouette, noble symbole de la République.
« Le Musée sera divisé onze ailes. Comme vous le savez, ce Musée sera l’apogée de notre Culture et, quoi de mieux que de prendre ce qui représente le plus la République. Les Sept Familles. Chacune d’entre elles auront droit à une aile qui leur sera dédiée. Mais, je vous ai bien dit onze ailes, pour l’instant, vous n’en connaissez que huit. » Expliqua-t-il, marquant une légère pause, laissant son interlocutrice assimiler ses paroles.
« Il y aura aussi une aile Historique, qui retracera l’Histoire de notre Nation à travers les œuvres les plus populaires de leur époque. J’ai aussi prévu une aile Navale, comme c’est le point fort de cette ville, qui sera jointe à un port dévoilant une exposition Navale de Navires à taille réelle, bien entendu. C’est bien pour cela que nous sommes en bord de mer, vous vous en doutez. » Ajouta le Maire, moins froidement que ses dernières paroles.

Arès se leva ensuite pour enfin faire face à son interlocutrice, ses mains jointes dans son dos, il la regardait, attendant quelques secondes avant d’enfin dévoiler quelle serait la dernière aile de ce Musée.
« Pour ce qui est de la dernière aile, elle est particulière. Comme vous acceptez de me venir en aide, j’ai décidé de vous dédier une aile. Elle est à vous. Vous y exposerez ce que vous voulez, tant que ça va dans le sens de la suprématie républicaine, bien entendu C’est déjà un honneur pour moi de compter la Grande Mécène dans le projet. » Conclut le demi-elfe, observant attentivement la réaction de son interlocutrice, son regard droit dans le sien.

La Mécène observait avec le plus vif des intérêts son interlocuteur car elle voulait en savoir plus, savoir ou cette collaboration étonnante pouvait les mener, ce Wessex dénotait de par son histoire mais son nom de famille était un gage de bonne éducation et de prédestination à des grandes tâches dans leur monde. Elle avait beau travailler au financement des études, aux études payées à de jeunes républicains talentueux il n'en demeurait pas moins que le fondement même de leur société reposait en grande partie sur la naissance. L'appartenance à une des grandes familles était un signe de prédestination à un meilleur avenir que le reste de la population et si la République se targuait de son ouverture, de son avancée culturelle elle n'en demeurait pas une société de caste, comme l'ancien Shoumeï en un sens. Seul le vote différait et les lois légiféraient qui donnaient l'impression que le monde était plus structuré et moins libre ou ployant au bon vouloir de ses simples dirigeants.

- Nous passerons sur les oeuvres de votre prédécesseur, cela ne m'intéresse guère. Je possède une galerie d'art ici et à Liberty en mon nom depuis des éons déjà et je n'ai jamais été approchée une seule fois par l'ancienne Maire pour promouvoir la culture d'une quelconque manière dans cette belle ville de Courage. Vous êtes donc vous même peintre? Eh bien qui sait peut-être que nous pourrons exposer vos oeuvres ? Si d'aventure vous osez peut-être en ferai-je de même avec mes sculptures.

Elle ne mentait point, artiste, esthète, elle sculptait depuis des décennies mais trouvait que ses oeuvres manquaient de vie, trop froides, sans émotion réelle, elle n'avait pas réussi à rendre vivante son travail et pour cela elle ne les montrait pas, seuls ses serviteurs les voyaient dans un atelier du vaste Manoir familial.

Suivant le Maire, elle observait la qualité des murs, ne laissant rien au hasard, son regard scrutateur oeuvrant avec minutie alors qu'ils devisaient calmement.

- En effet il semblerait que vos efforts aient porté leurs fruits depuis votre prise de pouvoir.

Ensemble ils arpentaient la première des ailes et les détails poussés à l'extrême pour la mise en place des oeuvres et leur préservation dénotait d'un réel cheminement et d'une grande attention ce qu'elle appréciait à sa juste valeur.

- Est-ce un brevet républicain ce revêtement sur les vitres venant de Magic ou pas? Si tel n'est pas le cas n'oubliez pas de le faire protéger pour assurer la pérennité de cela dans notre Nation et nous devons nous méfier des méfaits de l'astre solaire.

Bien entendu qu'elle savait que ce genre d'argument trouverait écho chez le jeune Maire. S'il était calculateur et froid elle n'était pas née de la dernière pluie de son côté non plus et savait utiliser les bons arguments selon son interlocuteur.

- Eh bien très cher il semblerait que vous ayez déjà songé à tout. Mais je comprends parfaitement ce choix. Onze ailes vous avez un don pour le suspense, pour attiser la curiosité.

Puis il livra son explication et elle trouva ses choix pertinents tout autant que flagorneurs mais allait elle s'en offusquer? Pas le moins du monde allons. La salle principale depuis laquelle partaient les accès aux différentes ailes était majestueuse

- Allons voir l'agencement de l'aile dédiée à la marine qui est votre fer de lance je vous suis. Je vous laisse me conter votre vision, vous avez un don certain pour se faire. Puis-je me permettre de vous appeler Arès? Je trouve cela trop pédant de deviser d'art et de culture de faire des ronds de jambes en vous donnant du Sire Wessex ou Monsieur. Vous pouvez m'appeler Dorylis cela va de soit.

Elle était assurément de bonne naissance, bien éduquée mais elle était animée d'un esprit humaniste et elle aimait à tisser des liens et l'art était un ciment durable et sincère pour se faire, à sa yeux on ne pouvait mentir en parlant avec ferveur d'une œuvre, cela reflétait nos pensées profondes et notre vision du monde.

Laissant ainsi la salle principale majestueuse et grandiose, qui époustouflerait les visiteurs dès leur entrée dans le Musée, elle entrevoyait déjà certains artistes atypiques mais dignes de figurer dans ce genre de configuration.


Message 2

Bien entendu, le bâtard elfique s’était un minimum renseigné sur les qualités et le déroulé de la vie de son interlocutrice. Il savait qu’elle possédait bon nombre de galeries d’Art au sein de la Nation bleu et, il avait déjà visité celle étant implantée dans sa ville, naturellement. C’était bien là la raison qui l’avait poussé à se rapprocher d’elle pour son Musée Culturel. Ça et le fait qu’elle était la Grande Mécène de la République. Bien qu’il n’appréciait guère Mirelda et, l’intégralité de ses décisions, nommer Dorylis à ce poste était sans doute l’exception qui confirmait la règle.
Une femme talentueuse et, de bon goût, pouvant aider les personnes comme Arès, Maire de Courage depuis peu, à briller et à mener à bien des projets comme celui-ci. Peu importait, dans le fond, si son objectif était simplement de se faire mousser ou, d’aider les républicains à aduler leur Nation. Tant que le résultat souhaité y était et, connaissant le bâtard des Wessex, il le sera, c’était tout ce qui importait.

Le Maire se fendit brièvement d’un léger sourire amusé lorsque son interlocutrice partit sur le sujet des œuvres peintes par ses propres soins, avant de reprendre son air froid et sérieux. Son regard profond était porté droit devant lui, sans qu’il ne prît la peine de tourner son regard vers son interlocutrice.
« Non, non, je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’exposer mes œuvres personnelles. À vrai dire, elle n’aurait pas vraiment leur place dans ce genre de Musée. Mais, si d’aventure nous sommes amenés à nous revoir en dehors du cadre professionnel, je serais ravi de partager avec vous mes propres œuvres, à condition que vous en fassiez de même, cela va de soi. » Répondit Arès, tandis qu’il semblait employer un timbre de voix plus calme, comme si cette réponse l’avait détendu, vis-à-vis de la situation.

Une fois dans la première aile, Dorylis posa une nouvelle question, en ce qui concernait le revêtement magique permettant de filtrer les rayons solaires, dans le seul but de ne pas abîmer les œuvres, tout en les éclairant suffisamment.
« J’ai effectivement fait appel à d’anciens camarades de l’Académie de Magic pour m’aider à cette tâche. Il était impassable, même pour une personne de mon rang, de faire tout cela moi-même. Comme vous l’avez certainement compris, j’aimerais que ce Musée montre la supériorité de la République. Je fais donc appel uniquement à des républicains pour ce projet. Des élèves de Magic se sont directement occupés du plafond, pour valider leur année. Je pensais que c’était une excellente idée pour, non seulement, valoriser ces élèves, mais aussi pour valoriser le travail et les compétences des gens de l’Académie. » Avoua le Maire, laissant un bref sourire sincère lui échapper.

Ensemble, les protagonistes se dirigèrent en direction de l’aile dédiée à la Marine Républicaine. En chemin, tandis qu’ils quittèrent l’aile principale, dame De Rockraven lui demanda si elle pouvait nommer le Maire par son prénom. Une demande qui, naturellement, fit sourire Arès, lui-même n’étant pas familiarisé avec les appellations trop… pompeuses.
« Bien entendu, appelez-moi Arès. Pour tout vous dire, Dorylis, je préfère procéder ainsi. Je n’apprécie guère les situations où deux personnes sont obligées de se montrer pompeuses l’une envers l’autre, en employant des nominations qui n’ont ni queue ni tête. Enfin, il y a des limites, bien entendu. Mais dans notre cas, deux grandes figures politiques de la Nation de la Chouette, je ne vois pas pourquoi nous devrions nous nommer Monsieur et Madame. » Rétorqua le bâtard des Wessex, tout en promenant son regard tout autour de lui.

La Grande Mécène et le Maire arrivèrent enfin sur la dernière aile, celle dédiée à la Mer et à l’Océan. Cette aile était particulière, étant donné qu’elle n’était pas uniquement à l’intérieur du bâtiment. En effet, elle était partagée entre l’intérieur et l’extérieur. Le port, plus précisément, là où seraient exposées les reproductions des grands navires républicains. Enfin, tout cela, le Maire allait l’expliquer à son interlocutrice, naturellement.
Ils continuèrent de marcher, sortant finalement du port pour laisser leurs pas les emmener sur les quais. Pour l’instant, il n’y avait rien, pas le moindre navire en vue, seulement de l’eau à perte de vue.

Arès stoppa soudainement sa marche pour se figer, puis il pivota en direction du vaste étendu d’eau. Ses prunelles océaniques se mariaient parfaitement avec le reflet bleuté des vagues venant mordre le littoral de Courage. Il se fendit d’un léger sourire, tout en attendant que Dorylis vînt se placer à ses côtés, puis prit enfin la parole.
« Comme vous l’avez remarqué, cette aile est à la fois interne et, à la fois externe au bâtiment. À l’intérieur seront exposées les œuvres en rapport avec la Marine Républicaine. Sculpture ou tableau, tout est le bienvenu. Je compte faire appel à un ancien ami de Magic, un contre-amiral de l’État-Major. Vandaos Fallensword, je ne sais pas si vous connaissez ? Quoi qu’il en soit, il sera de la partie et, gérera sûrement l’aile familiale. Pour ce qui est de l’aile extérieure, je compte user de l’entreprise Wessex Maritime pour reproduire des maquettes exactes, à taille réelle, des plus grands navires n’ayant jamais navigué pour la République. Mais aussi, les Navires de conception elfique, ceux que mon père a conçus. Une sorte d’hommage en son nom, si vous voulez. » Expliqua le bâtard elfique, toujours en regardant l’horizon qui se profilait devant lui.
En réalité, il n’en avait rien à faire de son paternel, il voulait juste se faire mousser lui. Un petit mensonge l’air de rien et surtout, indétectable.

La Mécène avait souri doucement, un de ceux affectionné par la noblesse, pas parfaitement sincère mais très étudié et parfaitement crédible, une vie de savoir faire et d'entrainement en somme.

- Vous avez donc attisé ma curiosité sachez le Arès. Et je prends bonne note de l'invitation, dans la galerie d'art Rockraven de votre ville se trouvent certaines de mes créations, non signées cela va de soit, je préfère garder l'anonymat aux yeux du grand public mais j'aime à partager le fruit de ma création, l'art n'a de sens qu'ainsi offert aux autres. Je le vois comme un acte égoïste destiné à nous libérer d'une idée pour la concrétiser et l'offrir au monde.

Elle n'insista pas plus longtemps ce n'était pas le but que de mettre son interlocuteur mal à l'aise après tout et elle avait grande hâte de visiter les lieux, de découvrir ce que le fruit de leurs échanges avait pu faire naître réellement.

Elle admira le travail des artisans élémentaires de Magic, elle aimait ce genre de prouesses techniques et magiques, elle favorisait ce genre de travaux en tant que Mécène mais sa famille même avait toujours financé les travaux ou études de républicains prometteurs mais sans le sou.

Elle ne rebondit pas sur l'aspect républicain exacerbé des propos d'Arès, qu'il fut nationaliste et pro humain était connu, mais ce n'était pas le but de leur échanges, elle n'était pas là pour le convaincre de quoi que ce soit, chacun son mode de fonctionnement après tout tant que le dialogue était possible cela lui convenait. Elle était une amie de longue date de Falconi et feu son épouse, n'était-ce pas la preuve qu'on pouvait nouer des amitiés sans tomber d'accord politiquement parlant?

- Votre idée est excellente Arès et ce projet est en bonne voie de voir le jour, vous avez su diriger les équipes d'une main de maitre et faire aboutir cela en un temps record.

L'aile dédiée au domaine maritime qui tenait tant à coeur au Maire de Courage revêtait une forme particulière et c'était une idée novatrice et intéressante. Leurs déambulations les menèrent donc à l'extérieur du corps principal du bâtiment, pour un entre deux. Ni totalement détaché, ni réellement rattaché, l'aile dédiée à la marine se trouvait donc en extérieur majoritairement.

Elle observa l'étendue d'azur qui se trouvait devant elle, faisant un parallèle avec les prunelles océaniques du Maire ^^ . Elle aimait la mer en réalité, venant d'un archipel dans les îles paradisiaques son clan y séjournait encore régulièrement, elle prenait son repos là-bas, savourant la traversée en mer avant de rejoindre les plages de sable fin et le paysage idyllique de son havre de paix.

- Mettre à l'honneur notre flotte est une bonne idée. Nous avons toujours eu les meilleurs charpentiers de marine et réalisé les meilleures structures de navire. Nous sommes à l'avant garde dans ce domaine mais nous ne devons pas nous reposer sur nos acquis. Que cette aile serve à montrer le chemin parcouru, l'histoire de nos flottes, de leurs corps, armatures, qu'on voit nos progrès sans pour autant révéler les secrets des nouveautés. J'ai entendu parler du contre amiral Fallensword oui, nous nous sommes probablement croisé lors de soirées mondaines mais je n'ai guère eu le loisir de faire connaissance avec lui. Que vous utilisiez vos chantiers pour des maquettes me semble approprié mais ce serait une dépense superflu de les faire à taille réelle, faites les faire dans des mesures modestes vraiment, que chacun puisse en faire le tour et... utilisez des mages enchanteurs qui par la lumière et des jeux de miroir pourraient projeter les images des navires à taille réelle? Enfin je ne suis pas une technicienne mais j'imagine que vous voyez le genre de choses auxquelles je pense.

Les détails techniques, elle s'en moquait dans le fond, elle avait soumis une simple idée mais Arès Wessex restait le maitre d'Oeuvre il la prendrait ou la jetterait selon son bon vouloir et sans qu'elle ne s'en offusque.

- Quand aux oeuvres de votre paternel, si tant est qu'elles sont utilisées par notre flotte pourquoi pas sinon... un tableau ou une maquette dans l'aile familiale suffirait non?

Elle se moquait bien pour sa part de brosser l'ego du patriarche Wessex, Le "bâtard" Wessex rejeté avait gravi seul les échelons pour devenir Maire et l'héritière Hestia avait un rôle tout tracé en politique, l'ancien... devait céder la place à la nouvelle génération tout simplement pour que la Nation puisse avancer dans le bon sens.

Message 3

Le Maire de Courage montrait de nouveau son ravissement par un bref sourire, lorsqu’il entendît les paroles de la Grande-Mécène républicaine. Bien entendu, il trouvait que le partage d’oeuvres personnelles était une source de développement aussi bien personnel que culturel, surtout avec une artiste telle que son interlocutrice. Oui, il n’avait jamais vu l’une de ses œuvres, ou du moins, il n’aurait visiblement jamais pu savoir qu’elle venait d’elle. Mais bon, toute personne s’attelant à l’art, même si elle n’était pas forcément douée, était capable de pondre une œuvre, car, toute œuvre, aussi médiocre soit-elle à ses yeux, était une forme d’art. C’était le message qu’Arès souhaitait faire passer par le biais du Musée du Courage car, bien évidemment, le goût et les couleurs étaient tous deux des valeurs subjectives aux yeux de chacun.
« Je partage entièrement votre avis, Dorylis. Sauf sur la signature, ce n’est pas forcément égoïste de la part de l’auteur. Mais, ce n’est pas forcément une notion que je suis en mesure de comprendre, étant donné qu’aucune de mes « œuvre » n’a déjà été exposée. En tout cas, j’ai grande hâte de pouvoir me délecter des vôtres, croyez-moi. Une personne de votre trempe doit avoir la main noble en matière de peinture, j’en suis certain. Et puis, dites-vous que si je n'étais pas certain de vos connaissances en matière d’art, vous ne seriez pas la seule personne à mes côtés aujourd’hui. » Répondit Arès, la voix légère et un faible, très faible sourire décorant son visage fendu d’une cicatrice.

Rahlala, Arès Wessex. Un homme qui aimait jeter son propre argent par les fenêtres, mais pas forcément pour rien. Ici, c’était bien pour montrer à quel point la République était supérieure dans le domaine naval et, pour ce faire, surtout lorsque son entreprise est l’un des plus gros chantiers navals de la Nation, il était prêt à y mettre le prix. Un prix exorbitant, certes, mais il irait dans cette direction sans le moindre regret. Et puis, on parlait bien de maquettes, elle n’avait pas forcément besoin d’imiter à la perfection les modèles originaux, comme pour les matériaux les plus coûteux, par exemple. Grâce à la peinture, on était capable d’imiter certains bois nobles en camouflant les bois les plus pauvres.
« Oh, Mael n’est pas sans mal non plus en savoir naval. J’ai entendu parlé d’une certaine Baronne de Broktor… Baktor… Bakter… enfin bref, on s’en fou, c'est une shoumeïenne. Je vois tout à fait, ma chère Dorylis. Je pourrai éventuellement me servir de ce genre de technique sur les petites maquettes. Mais des Navires imposants comme, par exemple, le Splendor Oceanicus premier du nom, que mon père avait construit à l’époque, sont des véritables œuvres d’arts que je tiens à mettre en avant. La dépense ne serait qu’un maigre sacrifice face à la satisfaction que je tirerais d’une telle exposition. Et puis, je suis pété de pièce d’or, alors autant en profiter, non. » Expliqua Arès, ponctuant sa dernière phrase par un léger rictus appuyé.

« Par contre, j’aimerais tout de même ajouter un point important. Je voue une haine particulière envers mon paternel qui, malheureusement, n’est plus parmi nous aujourd’hui… C’est tout de même une façon pour moi de lui rendre hommage et de lui permettre de vivre parmi ses propres créations, vous comprenez ? Je ne laisse pas cette haine futile influer avec l’amour qu’il me portait durant mon enfance et surtout, avec le génie dont il faisait preuve… Bref. » Ponctua le bâtard elfique, avant de revenir à l’intérieur du bâtiment, par une porte plus loin, quittant les quais.

Après quelques instants à marcher sur les pavés faits de pierres nobles, les protagonistes de cette histoire arrivèrent dans l’une des plus grandes ailes du Musée. Non, pas celle dédiée au Fallensword, mais bien celle dédiée à la famille Rockraven. Guidant les pas de son interlocutrice avec soin, Arès amena cette dernière au centre de la pièce, puis se retourna, laissant son regard océanique glisser directement dans celui de la Grande-Mécène de la République. Il se fendit d’un léger sourire et, après un faible rictus, il prit enfin la parole. Enfin non, avant, il la jaugea quelques secondes.
« Bienvenue dans votre aile personnelle, enfin, celle de votre famille. J’espère qu’elle vous plaît. Bon, bien entendu, elle est vide, je vous laisse le choix de mettre les œuvres qui vous convient. Si vous avez besoin de matériel spécifique comme des vitrines, vous pouvez me le faire savoir, j’ai un très bon ami qui me fera de bon prix. Vous pouvez y exposer ce que vous voulez, vraiment, tout ce que vous voulez, Dorylis. » Conclut Arès, observant la réaction de son interlocutrice avec le plus grand intérêt.

L'art, l'acceptation de sa valeur, c'était un sujet épineux et Dorylis doutait de trouver un echo positif dans l'esprit de son compagnon de discussion. Pour lui toute envie de produire une oeuvre qu'elle soit pertinente ou pas relevait de l'art. Non l'art était un domaine ou l'on se devait d'exceller, sinon le moindre gribouillage d'enfant, ou tache de peinture d'un étudiant serait nommée "oeuvre d'art". Non il fallait un sens, une intention et surtout qu'elle soit perceptible, déchiffrable. L'art était un partage d'émotion, de savoir, un don qu'on faisait aux autres, pas la concrétisation de ses pensées pour le plaisir de les livrer.

- Nous cherchons à prouver quelque chose aux autres selon moi. Leur prouver qu'on peut passer un message, une intention, une émotion. Ce n'est pas un acte gratuit, sinon nous écrivons nous journal.

Elle avait dit cela en souriant, tout en poursuivant la visite.
Elle avait haussé un sourcil interrogateur lorsqu'Arès parla de Mael et de chantiers. Elle avait ouï dire en effet qu'ils existaient mais leur taille devait être ridicule, leur ambition aussi. Néanmoins elle se souvenait du nom de la petite noble de province.

- De Boktor. Votre prédécesseuse... avait mis à l'honneur les shoumeiens lors d'un bal mécénique il y a... deux ans? Et c'était une association entre cette noble et la Mairesse. M'est avis que si elles avaient réussi à entendre, elle ne doit pas être quelqu'un de très fréquentable. La reine des catins se pavanait sous des robes de satin, des parures riches mais sous la dorure, c'était l'odeur âcre et puante de la malhonnêteté qui régnait. Enfin ce n'est pas demain que l'ancien Shoumei pourra espérer rivaliser avec le savoir faire républicain. Nous sommes, nous avons été et nous resterons les maîtres des mers.

Elle était particulièrement attachée à sa nation, profondément nationaliste aux yeux de certains mais humaniste dans le sens ou elle souhaitait que tous les républicains puissent bien vivre dans leur belle Nation.

D'un geste de main elle balaya les explications du Maire concernant sa haine envers son géniteur. Il n'était ni le premier ni le dernier à vivre ainsi tout en souhaitant malgré tout honorer le nom.

- Vous appréciez envers vous le nom qu'il vous a offert. Peu importe votre passé, Wessex est un nom puissant et il vous a ouvert des portes. Il n'en tiendra qu'à vous de les maintenir ouvertes et de poursuivre votre route. Mais si je puis me permettre un conseil, évitez de vous laisser guider par de vives émotions. Raison et sentiments ne font pas bons ménage, surtout en politique. La haine n'a pas sa place en ce domaine.

Ils étaient ensuite arrivés dans l'aile destinée à la famille Rockraven, elle se sentait émue? Non pas le moins du monde, elle appréciait à sa juste valeur le geste politique intelligemment manigancé par le Maire de Courage, un homme de ressource, dommage qu'il fut tellement xénophobe, il aurait pu aller si loin sans cela. Un sourire éclaira cependant son visage sévère alors qu'elle tournait sur elle-même depuis le centre de la pièce pour en observer l'architecture et les détails.

- Arès vous êtes surprenant et plus intéressant que je ne l'aurais cru.

Certains pourraient mal prendre de telles paroles, mais dans sa bouche c'était un véritable compliment. Elle réfléchissait et déjà entrevoyait l'agencement de cette salle. La visite se poursuivit durant une bonne heure supplémentaire au cours de laquelle ils purent se mettre d'accord sur les derniers travaux qui devaient être réalisés. Les artistes majeures devant être présents dans ce Musée pour attirer renommée et public.

Artistiquement parlant, ils étaient d'accord et l'idée que le Parangon serait l'oeuvre majeure de l'inauguration à venir était une excellente idée. Resterait pour la mécène à réfléchir sur comment honorer sa famille dans ce Musée pour rivaliser avec les sept véritables grandes familles. Une chance le commerce d'œuvre d'art, le mécénat était leur rente depuis des générations.


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