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Citoyen de La République
Vanay Vyldrithe
Messages : 96
crédits : 1276
crédits : 1276
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
♪♫♪♫♪♫♪♫♪♫♪♫
C’est dans ce genre de situation que j’aurais préféré maîtriser le vent plutôt que le feu. Une simple impulsion, et la porte aurait pu claquer, se refermant sur le nez de cette naine qui, malgré tout l’amour que je lui porte, à cet instant précis, me donne très envie qu’elle disparaisse et qu’elle ne nous ait jamais surpris en plein milieu d’un moment charnel. J’ai une envie furieuse de devenir invisible ou de pouvoir me téléporter en un claquement de doigts, pour disparaître pendant quelque temps, histoire que ce moment ne puisse pas refaire surface ailleurs que dans ma mémoire.
- Qu'est-ce que vo…
Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que ma voix est expulsée de mes poumons comme un coup de tonnerre, tandis que je lui fais signe de s’éloigner au plus vite, pendant que Kieran essaie, tant bien que mal, de cacher ce qu’il peut, lui aussi visiblement très gêné par la situation.
- MOLLY DÉGAGE !
- Je… heu.. Nom d'un chien !
Elle finit par secouer la tête, comme pour se réveiller, avant de sortir précipitamment en refermant la porte derrière elle. Mes mains se posent sur mon visage alors que je lâche un long soupir, à la fois blasée et gênée par ce qui vient de se passer. Je finis par attraper le premier tissu qui tombe sous l'une de mes pattes pour recouvrir ce que je peux, toujours allongée au sol.
Comme je hais ce silence qui prend beaucoup trop de place dans cette auberge et qui vrille mes oreilles par sa présence, appuyant encore plus sur ce moment embarrassant qui dure depuis bien trop longtemps.
Mes yeux fixent le plafond à travers les doigts de ma main restée pour cacher mon visage couvert de honte. Je finis par briser ce silence qui n’aurait jamais dû durer aussi longtemps.
- Je… Suis désolée…
Je me redresse doucement, fuyant son regard, pour aller récupérer ma robe oubliée sur le comptoir et l’enfiler. Pas de grâce, pas de sensualité là-dedans, juste moi qui me bats avec cette foutue robe pour l'enfiler au plus vite, en lâchant quelques jurons à peine audibles.
- Je… Enfin… Comment dire…
Comment dire quoi que ce soit dans ce genre de moment sans que cela ne finisse par empirer la situation ou blesser quelqu'un sans le vouloir ? C’est un problème que je n’aurais jamais eu dans une coucherie avec un parfait inconnu.
- C’était… très agréable de te retrouver… Vraiment.
Je finis par me pencher au-dessus du bar pour récupérer deux verres et une bouteille de ce qui semble être du rhum. J’ouvre la bouteille en retirant le bouchon avec les dents avant de le recracher aléatoirement dans l’auberge. Après avoir rempli les deux verres, je fais glisser l’un d’eux à la vue de Kieran avant de reprendre le mien.
- Je te propose de celer notre retrouvaille avec ce verre… J’ai pas très envie que… ça vienne entacher notre relation… Je... Sais pas ce qui m'a pris...
Intérieurement, je suis en train de m’arracher les cheveux, cherchant quoi dire pour ne pas briser ce lien. J’ai l’impression que plus j’essaie de l’ouvrir, plus je m’enfonce dans un lisier sans savoir comment m’en sortir.
Je savais bien qu’à un moment ou un autre, la blague des astres allait tomber.
Qui l’eût cru ? Une ancienne putain gênée d’avoir été surprise en pleine action… On aura tout vu.
Fight so dirty, but you love so sweet
Talk so pretty, but your heart got teeth
Late night devil, put your hands on me
And never, never, never ever let go
Talk so pretty, but your heart got teeth
Late night devil, put your hands on me
And never, never, never ever let go
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
Messages : 322
crédits : 1008
crédits : 1008
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Je ne sais pas si je préférerais pas plutôt qu'on m'enferme au Razkaal pendant 24 heures à la place.
Mais, pas le choix. On est grillé, et on est surtout ridicule.
Vany rugit à la seconde où Molly nous toise en discussion au corps-à-corps, tandis que la naine reste pantoise devant un spectacle qui mérite pas vraiment qu'on s'y attarde dessus. Elle est partie vite, pourtant j'ai l'impression qu'elle a mis une éternité à bouger avant de fermer la porte. Tout se disloque. La magie disparaît. Les désirs avec, et si violemment que même ma vigueur s'échappe comme si rien n'était arrivé. Sur les genoux, observant la porte comme si j'attendais qu'elle me confirme que nous étions bien seuls, la Dragonne qui a également descendu en température et moi-même traversons ensemble le silence effroyable d'un malaise qui vient m'étrangler la gorge. Pas un mot s'échappe de mes lèvres.
Son visage dissimulé par des mains qui me touchaient plus tôt, je lâche un soupir, les épaules s'affaissent comme si j'avais reçu de plein fouet un éboulement de pierres sur le dos. Et puis, bizarrement, je prends du recule. Qu'est-ce qu'on a fait de mal finalement ? Vany essaie de meubler au mieux, et moi je me contenterais d'écouter, avant de lever les mains dans sa direction pour essayer d'être le plus rassurant possible.
« C'était très agréable de te retrouver, je suis d'accord. Vany... »
Je vais l'observer remettre sa robe après un combat acharné contre elle, et même si la scène est plutôt laborieuse, mes yeux continuent de couler sur elle ; des mollets splendides, des chevilles longues et fines et d'une ligne si mélodique qu'on songeait à un poème mis en musique. Je remets doucement mes braies, puis mes bottes, et enfin, ma chemise à l'épaule. Elle attrape une bouteille au passage qu'elle débouche comme un boucanier pressé par le désamarrage de son navire, je vais décaler le verre qu'elle me serre, continuant de la regarder, cherchant les mots à cette situation. C'est étrange, mais, en fait, c'est plutôt le fait qu'elle se mette dans cet état plus le fait que nous étions surpris qui m'inquiète.
Avant qu'elle ne vienne chercher son verre, j'intercepte sa main avec la mienne, avant de lui enlacer l'épaule de l'autre. Je vais laisser délibérément le silence revenir, mais cette fois pour qu'elle retrouve un semblant de calme. Sa voix a tellement changé, elle est sèche, craquante, comme des coquilles d’œufs sous un pied circonspect. Et ce beau sourire, qui a disparu comme celui d'une grosse dondon au bal annuel des OR. Mais le mien, lui, s'étire, timidement.
« T'as pas l'impression que nous sommes juste tombés à l'époque où nous étions plus jeune et inconscient ? Je ne suis pas certain que c'est quelque chose que tu aurais fait d'habitude, et, je t'assure, moi non plus. »
Je finis par prendre la bouteille, le verre n'est malheureusement pas le partenaire suffisant pour me détendre. La bouteille percute délicatement son verre pour trinquer, puis renversée à la verticale tandis que je l'embrasse au goulot, les gorgées se multiplient dans des déglutitions bruyantes. La boisson posée sur le comptoir après un soupir de soulagement, j'essuie mes lèvres avec le revers de mon bras. Puis, un rire nerveux et léger me trahis.
« Finalement, on s'est juste laissé porté... »
Je me penche dans sa direction en posant un temps pour donner du poids à mes mots.
« Et je ne regrette rien. Mettons ça dans un souvenir qui viendra nous arracher des rires de honte. Il y a bien plus grave que ça. Comme par exemple... »
Ma main vient récupérer doucement le métal abîmé du médaillon qui habille son cou, avant de le lui retirer, en faisant bien attention à ses cornes. Revenant à son propriétaire, le médaillon retrouve mon torse, et des fois je me demande si c'est une bonne ou mauvaise chose.
« ...Que quitter le Reike te coûte la vie, qu'il te soit arrivé quelque chose de grave en République, et ne pas te retrouver ici. T'en penses quoi ? »
On en a bavé, on l'a vu dans nos deux récits. Deux Drakyns qui ont regardé les abysses cauchemardesques droit dans les yeux, en y laissant des marques indélébiles sur notre corps et notre âme, c'est pas une sauterie grillée dans une auberge qui va nous faire sourciller, non ? Finalement, je suis même frustré, mais c'est certainement mes instincts qui viennent remonter ce sentiment. Le plus important, c'est que rien ne soit gâché. Et peut-être qu'il faut lui laisser du temps. Faut dire que maintenant que nous savons que nous sommes dans la même nation, rien hormis mes missions m'empêcherait de la revoir.
Je termine le verre qu'elle m'a servi, cul sec, avant de sortir une bourse de cuir pour laisser quelques pièces.
« Pour la bouteille, que j'embarque avec moi. »
Je pince la chemise à ma ceinture, avant de m'avancer d'un pas, puis d'un deuxième, surplombant une retrouvaille rouge en écaille, qui me pose question, maintenant. Qu'est-ce qu'on a foutu ensemble, et pourquoi c'était différent de ce que j'ai pu faire habituellement avec d'autres partenaires. Pourquoi, c'est important pour moi, qu'elle ne se sente pas blessée par la situation. Dans une posture plus chaste, j'incline doucement le buste pour chercher sa joue afin d'y déposer un baiser qui apporte à mon sens une conclusion plus agréable que de se pinter le museau avec du Rhum.
« Ça va aller, Vany, on est des Drakyns adultes. Heureux de t'avoir retrouvé en tout cas. Et, maintenant que je sais où tu es, je vais pouvoir passer, si tu le veux bien, évidemment. »
J'ajuste le col de sa robe pour qu'elle est moins l'air débraillée.
« Prends soin de toi, s'il te plaît. J'ai une maison pas très loin. "Le Domaine des Quatre Cornes", ma mère est souvent devant à découper des stères de bois, dépecer de la viande ou aiguiser ses haches, comme une bonne habitante de Taisen. »
Je pouffe du nez à une éventuelle question silencieuse. Puis, je retire le couteau planté dans le comptoir pour le remettre en main propre.
« Oui, elle a toujours le mal du pays. Mais je suis certain qu'elle sera contente de te revoir également. Sans obligations d'achat, bien sûr. Sur ce... »
Je fais demi-tour, m'assurant que le mobilier n'a pas trop subi nos ravages durant la bagarre avant de retrouver la poignée de la porte. Même porte qui nous a exposé à nu, dans tous les sens du terme, et j'ai encore du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. Est-ce que je regrette ? Pas vraiment. Est-ce que j'ai aimé ? Oui, bien sûr. Mais j'espère que nos prochaines retrouvailles ne s'arrêteront pas sur le froid installé, même si ce n'était pas voulu. Je finis par rejoindre l'extérieur, Molly est dehors, on se regarde pendant de longues secondes, un regard qui vaut mille mots.
« Hm. Navré du désagrément. » Que je finis par dire.
Puis après une inclinaison légère, je reprends la route pour la maison. Slalomant entre les débris de Liberty avec un rictus difficile à effacer. C’est peut-être ça, au fond, les retrouvailles : ce moment où l’on réalise que certaines personnes ne sortent jamais vraiment de nos vies, même si on a tenté de les oublier. Elles restent là, comme un refrain obsédant, une ombre dans le brouillard. Et peut-être qu’on finit par comprendre qu’on ne peut que vivre avec, que c’est la seule chose à faire.
Alors je pousse un soupir, l’air plein de cette humidité froide qui caresse la peau. Et dans ce souffle de buée, j’ai vu nos histoires passées se dissiper, emportées par le vent. Mais quelque part, je savais que ce n’était jamais vraiment fini.
Avec des Drakyns comme Vanay Vyldrithe, ça ne l’est jamais.
Mais, pas le choix. On est grillé, et on est surtout ridicule.
Vany rugit à la seconde où Molly nous toise en discussion au corps-à-corps, tandis que la naine reste pantoise devant un spectacle qui mérite pas vraiment qu'on s'y attarde dessus. Elle est partie vite, pourtant j'ai l'impression qu'elle a mis une éternité à bouger avant de fermer la porte. Tout se disloque. La magie disparaît. Les désirs avec, et si violemment que même ma vigueur s'échappe comme si rien n'était arrivé. Sur les genoux, observant la porte comme si j'attendais qu'elle me confirme que nous étions bien seuls, la Dragonne qui a également descendu en température et moi-même traversons ensemble le silence effroyable d'un malaise qui vient m'étrangler la gorge. Pas un mot s'échappe de mes lèvres.
Son visage dissimulé par des mains qui me touchaient plus tôt, je lâche un soupir, les épaules s'affaissent comme si j'avais reçu de plein fouet un éboulement de pierres sur le dos. Et puis, bizarrement, je prends du recule. Qu'est-ce qu'on a fait de mal finalement ? Vany essaie de meubler au mieux, et moi je me contenterais d'écouter, avant de lever les mains dans sa direction pour essayer d'être le plus rassurant possible.
« C'était très agréable de te retrouver, je suis d'accord. Vany... »
Je vais l'observer remettre sa robe après un combat acharné contre elle, et même si la scène est plutôt laborieuse, mes yeux continuent de couler sur elle ; des mollets splendides, des chevilles longues et fines et d'une ligne si mélodique qu'on songeait à un poème mis en musique. Je remets doucement mes braies, puis mes bottes, et enfin, ma chemise à l'épaule. Elle attrape une bouteille au passage qu'elle débouche comme un boucanier pressé par le désamarrage de son navire, je vais décaler le verre qu'elle me serre, continuant de la regarder, cherchant les mots à cette situation. C'est étrange, mais, en fait, c'est plutôt le fait qu'elle se mette dans cet état plus le fait que nous étions surpris qui m'inquiète.
Avant qu'elle ne vienne chercher son verre, j'intercepte sa main avec la mienne, avant de lui enlacer l'épaule de l'autre. Je vais laisser délibérément le silence revenir, mais cette fois pour qu'elle retrouve un semblant de calme. Sa voix a tellement changé, elle est sèche, craquante, comme des coquilles d’œufs sous un pied circonspect. Et ce beau sourire, qui a disparu comme celui d'une grosse dondon au bal annuel des OR. Mais le mien, lui, s'étire, timidement.
« T'as pas l'impression que nous sommes juste tombés à l'époque où nous étions plus jeune et inconscient ? Je ne suis pas certain que c'est quelque chose que tu aurais fait d'habitude, et, je t'assure, moi non plus. »
Je finis par prendre la bouteille, le verre n'est malheureusement pas le partenaire suffisant pour me détendre. La bouteille percute délicatement son verre pour trinquer, puis renversée à la verticale tandis que je l'embrasse au goulot, les gorgées se multiplient dans des déglutitions bruyantes. La boisson posée sur le comptoir après un soupir de soulagement, j'essuie mes lèvres avec le revers de mon bras. Puis, un rire nerveux et léger me trahis.
« Finalement, on s'est juste laissé porté... »
Je me penche dans sa direction en posant un temps pour donner du poids à mes mots.
« Et je ne regrette rien. Mettons ça dans un souvenir qui viendra nous arracher des rires de honte. Il y a bien plus grave que ça. Comme par exemple... »
Ma main vient récupérer doucement le métal abîmé du médaillon qui habille son cou, avant de le lui retirer, en faisant bien attention à ses cornes. Revenant à son propriétaire, le médaillon retrouve mon torse, et des fois je me demande si c'est une bonne ou mauvaise chose.
« ...Que quitter le Reike te coûte la vie, qu'il te soit arrivé quelque chose de grave en République, et ne pas te retrouver ici. T'en penses quoi ? »
On en a bavé, on l'a vu dans nos deux récits. Deux Drakyns qui ont regardé les abysses cauchemardesques droit dans les yeux, en y laissant des marques indélébiles sur notre corps et notre âme, c'est pas une sauterie grillée dans une auberge qui va nous faire sourciller, non ? Finalement, je suis même frustré, mais c'est certainement mes instincts qui viennent remonter ce sentiment. Le plus important, c'est que rien ne soit gâché. Et peut-être qu'il faut lui laisser du temps. Faut dire que maintenant que nous savons que nous sommes dans la même nation, rien hormis mes missions m'empêcherait de la revoir.
Je termine le verre qu'elle m'a servi, cul sec, avant de sortir une bourse de cuir pour laisser quelques pièces.
« Pour la bouteille, que j'embarque avec moi. »
Je pince la chemise à ma ceinture, avant de m'avancer d'un pas, puis d'un deuxième, surplombant une retrouvaille rouge en écaille, qui me pose question, maintenant. Qu'est-ce qu'on a foutu ensemble, et pourquoi c'était différent de ce que j'ai pu faire habituellement avec d'autres partenaires. Pourquoi, c'est important pour moi, qu'elle ne se sente pas blessée par la situation. Dans une posture plus chaste, j'incline doucement le buste pour chercher sa joue afin d'y déposer un baiser qui apporte à mon sens une conclusion plus agréable que de se pinter le museau avec du Rhum.
« Ça va aller, Vany, on est des Drakyns adultes. Heureux de t'avoir retrouvé en tout cas. Et, maintenant que je sais où tu es, je vais pouvoir passer, si tu le veux bien, évidemment. »
J'ajuste le col de sa robe pour qu'elle est moins l'air débraillée.
« Prends soin de toi, s'il te plaît. J'ai une maison pas très loin. "Le Domaine des Quatre Cornes", ma mère est souvent devant à découper des stères de bois, dépecer de la viande ou aiguiser ses haches, comme une bonne habitante de Taisen. »
Je pouffe du nez à une éventuelle question silencieuse. Puis, je retire le couteau planté dans le comptoir pour le remettre en main propre.
« Oui, elle a toujours le mal du pays. Mais je suis certain qu'elle sera contente de te revoir également. Sans obligations d'achat, bien sûr. Sur ce... »
Je fais demi-tour, m'assurant que le mobilier n'a pas trop subi nos ravages durant la bagarre avant de retrouver la poignée de la porte. Même porte qui nous a exposé à nu, dans tous les sens du terme, et j'ai encore du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. Est-ce que je regrette ? Pas vraiment. Est-ce que j'ai aimé ? Oui, bien sûr. Mais j'espère que nos prochaines retrouvailles ne s'arrêteront pas sur le froid installé, même si ce n'était pas voulu. Je finis par rejoindre l'extérieur, Molly est dehors, on se regarde pendant de longues secondes, un regard qui vaut mille mots.
« Hm. Navré du désagrément. » Que je finis par dire.
Puis après une inclinaison légère, je reprends la route pour la maison. Slalomant entre les débris de Liberty avec un rictus difficile à effacer. C’est peut-être ça, au fond, les retrouvailles : ce moment où l’on réalise que certaines personnes ne sortent jamais vraiment de nos vies, même si on a tenté de les oublier. Elles restent là, comme un refrain obsédant, une ombre dans le brouillard. Et peut-être qu’on finit par comprendre qu’on ne peut que vivre avec, que c’est la seule chose à faire.
Alors je pousse un soupir, l’air plein de cette humidité froide qui caresse la peau. Et dans ce souffle de buée, j’ai vu nos histoires passées se dissiper, emportées par le vent. Mais quelque part, je savais que ce n’était jamais vraiment fini.
Avec des Drakyns comme Vanay Vyldrithe, ça ne l’est jamais.
Citoyen de La République
Vanay Vyldrithe
Messages : 96
crédits : 1276
crédits : 1276
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Ma voix assurée s’était envolée aussi vite qu’une nuée d’oiseaux et parvenait même à se perdre à l’intérieur de mes poumons. Je n’étais plus Vany, celle qui se montre, celle qui rit de tout et qui se fout des conventions sociales en République, non. J’étais redevenue la petite Vanay du Reike qui souhaitait, par-dessus tout, devenir une petite souris et disparaître dans un petit trou pour n’en ressortir qu’à la nuit tombée et se retrouver seule pour oublier qu’on ait pu apercevoir ne serait-ce que le bout de sa queue.
Vanay, la craintive, discrète et timide petite Drakyn qui prend soudainement la place de la grande Vany, Drakyn assurée, décomplexée et même audacieuse.
Je sens son regard se poser sur moi alors que le mien fixe le vide comme si le fait de ne pas croiser ses perles bleues me permettait de ne pas rendre cet instant réel. Je me sens soudainement si vulnérable alors qu’en soi nous n’avons rien fait de mal. Mais oui, la petite Vanay a soudainement peur de perdre le peu qu’elle a retrouvé.
C’est tellement stupide de se mettre dans un tel état pour si peu, au point où même ma caudale vient s’enrouler autour de mes jambes comme pour retenir un semblant de contenance qui, il faut se l’avouer, a disparu en même temps que Vany a laissé la place à Vanay.
Alors que j’allais attraper mon verre, une de ses mains viendra saisir la mienne et la deuxième entourera mon épaule. À ce geste, je me crispe, tournant doucement ma tête dans sa direction. Mes pupilles écarquillées viennent se glisser dans son regard alors que le silence, ce convive si peu désiré et que j’ai voulu tant faire disparaître, finit par être une nouvelle fois invité dans cette auberge.
Je suis confuse, clignant plusieurs fois des yeux alors que lui sourit et semble prendre la situation bien plus calmement… Ou du moins avec bien plus de recul que je n’en suis capable à ce moment. Ce seront ses mots qui viendront me faire reprendre un semblant de sérénité. Mes épaules roulent légèrement, dégageant doucement les quelques tensions, avant qu’un petit sourire, timide, se dessine sur mon visage quelque peu rougi par la situation grotesque que nous avons vécue.
Mon coude prendra place sur le comptoir et ma tête s’installera au creux de ma main. J’observe ce Drakyn s’approprier la bouteille plutôt que le verre que je lui ai servi, trinquer et s’enfiler plusieurs gorgées avant que mes yeux ne viennent se poser sur les vaguelettes provoquées par le petit tintement entre le verre et la bouteille, mon sourire s’agrandissant un peu plus.
- Tu as raison, on a fait un bond dans le temps et c’était… amusant. Plus que je ne l’aurais imaginé.
Ma voix n’est plus tremblante, même si encore un peu timide. Pouffant doucement de rire, je finis par porter mon verre à mes lèvres, prenant une grande gorgée de cette boisson avant de froncer le nez et tirer légèrement la langue. Je n’aime pas le rhum et, sous la précipitation, je ne me suis même pas rendu compte que c’était la boisson que je venais de nous servir.
Mes oreilles restent attentives à ses paroles, qui ont le mérite de me rassurer chaque fois un peu plus. Alors qu’il se penche vers moi et vient, délicatement, récupérer le pendentif, je me rends compte que ce bijou m’était totalement sorti de la tête, et ce malgré tout le côté macabre qu’il représente. Comme quoi, tout dépend vraiment de la signification et de l’importance qu’on attache à un objet.
Mes yeux suivront le collier jusqu’à la fin de son parcours où je viendrai déposer une main délicate à côté, sur ce torse que je butinais quelques minutes plus tôt. Je ris doucement et de bon cœur. Il a raison, nous avons vécu tous les deux bien pire et c’est même profondément gravé dans notre chair respective. Des marques indélébiles, mémoire d’un passé marqué d’atrocités qui, d’une certaine manière, nous lie pour que nous puissions mieux nous soutenir mutuellement.
Mon regard, vide de présence, reste planté sur le centre du bijou quelques secondes avant que je ne secoue la tête pour finir par lancer des regards tout autour de moi et venir vérifier l’heure sur l’horloge de la salle qui se met à sonner cinq heures.
Je finis tout de même par retirer ma main, venant jouer avec le liquide ambré à défaut de le boire.
- J’en pense que tu as parfaitement raison. Et je remercie les Astres qui ont eu la bonté de nous mener à bon port d’une certaine manière… Et d’au moins ne pas nous avoir laissés errer seuls devant l’éternité.
Faisant un petit bond pour venir poser mon fessier sur le comptoir alors qu’il y dépose quelques pièces, je viens rapidement les récupérer et les redéposer dans sa main que je ferme doucement et que j’englobe entre mes deux petites mains avant de la relâcher délicatement.
- Pas de ça avec moi, Kieran. Reprends tes pièces, je t’offre cette bouteille, ça me fait plaisir.
Il finira par déposer un baiser sur ma joue, ce qui me laissera hébétée quelques secondes avant que je ne pouffe une nouvelle fois de rire et vienne passer une main tendre sur son visage, posant mes pupilles dans les siennes.
- Tu as même ordre de repasser mon grand.
Je laisserai retomber ma main pendant que lui rajuste ma robe en me parlant de sa mère. Un sourire en coin, ma mémoire se remémore les quelques menaces de sciage de cornes que j’avais reçues pour les bêtises de mon frère. Une grande dame qui me terrifiait à l’époque, mais dont je suis tout de même contente d’apprendre qu’elle se porte bien malgré les pertes qu’ils ont eues.
Un petit rire sort d’entre mes lèvres alors que je récupère ma lame qu’il me tend.
- Ne t’en fais pas, je ferai attention. Tu passeras le bonjour à ta mère de ma part et qu'elle…
Je viendrai me frotter instinctivement une corne en continuant de rire.
- N’hésite pas à passer aussi… En espérant qu’elle ait oublié mon frère.
Et sur ces paroles, le voilà, faisant demi-tour et prenant la porte de sortie pendant que je le salue simplement de la main, silencieuse et rassurée d’avoir trouvé, ou plutôt retrouvé, quelqu’un que j’appréciais à l’époque et de pouvoir renouer à nouveau des liens avec lui.
Pendant ce temps-là, Molly, adossée contre le mur extérieur, les bras croisés, fumait sa pipe. S’occupant l’esprit d’une manière ou d’une autre jusqu’à la sortie du Drakyn à la peau bleutée qu’elle dévisagea un très court instant avant de sourire en coin.
- Y a pas de mal. Roulez jeunesse, comme on dit.
Avant qu’elle ne le salue à son tour et finisse par rentrer dans l’auberge en riant à pleins poumons et refermer définitivement la porte derrière elle.
- Bah alors ? On fait des bêtises ?
Je penche la tête en arrière avant de lâcher un râle d’agacement et de venir attraper mon verre à peine entamé que je viderai, cul sec, ce qui m’arrachera une grimace de dégoût.
- Plutôt manger ta soupe à l’oignon pendant une semaine que t’expliquer quoi que ce soit !
Sur ces mots, je descends du comptoir et me dirige vers l’étage de l’auberge pour y retrouver ma chambre, non sans me remémorer tous les événements de la journée.
Les Astres ont beaucoup d’humour.
Vanay, la craintive, discrète et timide petite Drakyn qui prend soudainement la place de la grande Vany, Drakyn assurée, décomplexée et même audacieuse.
Je sens son regard se poser sur moi alors que le mien fixe le vide comme si le fait de ne pas croiser ses perles bleues me permettait de ne pas rendre cet instant réel. Je me sens soudainement si vulnérable alors qu’en soi nous n’avons rien fait de mal. Mais oui, la petite Vanay a soudainement peur de perdre le peu qu’elle a retrouvé.
C’est tellement stupide de se mettre dans un tel état pour si peu, au point où même ma caudale vient s’enrouler autour de mes jambes comme pour retenir un semblant de contenance qui, il faut se l’avouer, a disparu en même temps que Vany a laissé la place à Vanay.
Alors que j’allais attraper mon verre, une de ses mains viendra saisir la mienne et la deuxième entourera mon épaule. À ce geste, je me crispe, tournant doucement ma tête dans sa direction. Mes pupilles écarquillées viennent se glisser dans son regard alors que le silence, ce convive si peu désiré et que j’ai voulu tant faire disparaître, finit par être une nouvelle fois invité dans cette auberge.
Je suis confuse, clignant plusieurs fois des yeux alors que lui sourit et semble prendre la situation bien plus calmement… Ou du moins avec bien plus de recul que je n’en suis capable à ce moment. Ce seront ses mots qui viendront me faire reprendre un semblant de sérénité. Mes épaules roulent légèrement, dégageant doucement les quelques tensions, avant qu’un petit sourire, timide, se dessine sur mon visage quelque peu rougi par la situation grotesque que nous avons vécue.
Mon coude prendra place sur le comptoir et ma tête s’installera au creux de ma main. J’observe ce Drakyn s’approprier la bouteille plutôt que le verre que je lui ai servi, trinquer et s’enfiler plusieurs gorgées avant que mes yeux ne viennent se poser sur les vaguelettes provoquées par le petit tintement entre le verre et la bouteille, mon sourire s’agrandissant un peu plus.
- Tu as raison, on a fait un bond dans le temps et c’était… amusant. Plus que je ne l’aurais imaginé.
Ma voix n’est plus tremblante, même si encore un peu timide. Pouffant doucement de rire, je finis par porter mon verre à mes lèvres, prenant une grande gorgée de cette boisson avant de froncer le nez et tirer légèrement la langue. Je n’aime pas le rhum et, sous la précipitation, je ne me suis même pas rendu compte que c’était la boisson que je venais de nous servir.
Mes oreilles restent attentives à ses paroles, qui ont le mérite de me rassurer chaque fois un peu plus. Alors qu’il se penche vers moi et vient, délicatement, récupérer le pendentif, je me rends compte que ce bijou m’était totalement sorti de la tête, et ce malgré tout le côté macabre qu’il représente. Comme quoi, tout dépend vraiment de la signification et de l’importance qu’on attache à un objet.
Mes yeux suivront le collier jusqu’à la fin de son parcours où je viendrai déposer une main délicate à côté, sur ce torse que je butinais quelques minutes plus tôt. Je ris doucement et de bon cœur. Il a raison, nous avons vécu tous les deux bien pire et c’est même profondément gravé dans notre chair respective. Des marques indélébiles, mémoire d’un passé marqué d’atrocités qui, d’une certaine manière, nous lie pour que nous puissions mieux nous soutenir mutuellement.
Mon regard, vide de présence, reste planté sur le centre du bijou quelques secondes avant que je ne secoue la tête pour finir par lancer des regards tout autour de moi et venir vérifier l’heure sur l’horloge de la salle qui se met à sonner cinq heures.
Je finis tout de même par retirer ma main, venant jouer avec le liquide ambré à défaut de le boire.
- J’en pense que tu as parfaitement raison. Et je remercie les Astres qui ont eu la bonté de nous mener à bon port d’une certaine manière… Et d’au moins ne pas nous avoir laissés errer seuls devant l’éternité.
Faisant un petit bond pour venir poser mon fessier sur le comptoir alors qu’il y dépose quelques pièces, je viens rapidement les récupérer et les redéposer dans sa main que je ferme doucement et que j’englobe entre mes deux petites mains avant de la relâcher délicatement.
- Pas de ça avec moi, Kieran. Reprends tes pièces, je t’offre cette bouteille, ça me fait plaisir.
Il finira par déposer un baiser sur ma joue, ce qui me laissera hébétée quelques secondes avant que je ne pouffe une nouvelle fois de rire et vienne passer une main tendre sur son visage, posant mes pupilles dans les siennes.
- Tu as même ordre de repasser mon grand.
Je laisserai retomber ma main pendant que lui rajuste ma robe en me parlant de sa mère. Un sourire en coin, ma mémoire se remémore les quelques menaces de sciage de cornes que j’avais reçues pour les bêtises de mon frère. Une grande dame qui me terrifiait à l’époque, mais dont je suis tout de même contente d’apprendre qu’elle se porte bien malgré les pertes qu’ils ont eues.
Un petit rire sort d’entre mes lèvres alors que je récupère ma lame qu’il me tend.
- Ne t’en fais pas, je ferai attention. Tu passeras le bonjour à ta mère de ma part et qu'elle…
Je viendrai me frotter instinctivement une corne en continuant de rire.
- N’hésite pas à passer aussi… En espérant qu’elle ait oublié mon frère.
Et sur ces paroles, le voilà, faisant demi-tour et prenant la porte de sortie pendant que je le salue simplement de la main, silencieuse et rassurée d’avoir trouvé, ou plutôt retrouvé, quelqu’un que j’appréciais à l’époque et de pouvoir renouer à nouveau des liens avec lui.
Pendant ce temps-là, Molly, adossée contre le mur extérieur, les bras croisés, fumait sa pipe. S’occupant l’esprit d’une manière ou d’une autre jusqu’à la sortie du Drakyn à la peau bleutée qu’elle dévisagea un très court instant avant de sourire en coin.
- Y a pas de mal. Roulez jeunesse, comme on dit.
Avant qu’elle ne le salue à son tour et finisse par rentrer dans l’auberge en riant à pleins poumons et refermer définitivement la porte derrière elle.
- Bah alors ? On fait des bêtises ?
Je penche la tête en arrière avant de lâcher un râle d’agacement et de venir attraper mon verre à peine entamé que je viderai, cul sec, ce qui m’arrachera une grimace de dégoût.
- Plutôt manger ta soupe à l’oignon pendant une semaine que t’expliquer quoi que ce soit !
Sur ces mots, je descends du comptoir et me dirige vers l’étage de l’auberge pour y retrouver ma chambre, non sans me remémorer tous les événements de la journée.
Les Astres ont beaucoup d’humour.
Fight so dirty, but you love so sweet
Talk so pretty, but your heart got teeth
Late night devil, put your hands on me
And never, never, never ever let go
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