Alcando apparait généralement sous la forme d'un être humain aux longs cheveux blonds à l'éclat volontairement discret. Sa peau est plus ou moins blanche, et ses yeux sont teintés d'un azur foncé. Il est de taille plutôt petite à l'allure svelte et fine, et porte des atours classiques tout à fait bien taillés et propres. Sa vraie forme, quant à elle, semble être une version délavée, tantôt plus pure tantôt plus sombre que son apparence "humaine". Ses cheveux et sa peau deviennent complètement blancs, et ses vêtements s'assombrissent d'un noir corbeau. Pour ce qui est des caractéristiques angéliques, elles deviennent plus manifestes : une auréole se met à flotter au dessus de sa tête et de grandes ailes d'oiseau poussent derrière son dos. Tout dans son apparence devient plus lugubre, teinté d'une douceur corrompue.

Pour ce qui est de sa personnalité, Alexandre Candelo (son nom humain) apparait comme un homme calme. Peu enclin au conflit, il semble toujours disposé à résoudre les problèmes auxquels il peut être confronté avec diplomatie. Très poli, nul ne l'a jamais entendu prononcer une grossièreté ou une injure, ou même mettre mal à l'aise quelqu'un par une réponse indiscrète. C'est également un homme réfléchi, mesuré, et possédant un esprit d'analyse parfois un peu intimidant.

Une aura de quiétude se dégage de lui. Pondéré, délicat, élégant ; le gendre idéal... N'est-ce pas ?

En réalité, Alcando (son nom d'ange), est un être profondément malicieux et maléfique. Cruel et incapable de la moindre compassion, il ne s'intéresse aucunement au sort des gens. Son égoïsme total le rend capable d'écraser son prochain si cela signifie faire un pas en direction de ses objectifs. Encore pire, Alcando est, par toutes les définitions, un ange sadique. Il éprouve un plaisir intense, une jubilation à l'idée de massacrer des êtres humains, de bruler des villes, de détruire toutes les institutions sur lesquelles repose le monde. Ainsi, non content d'être un monstre pervers et mauvais, il est aussi un redoutable manipulateur : tomber sous son charme est quelque chose auquel s'expose chaque individu interagissant avec "Alexandre."

Ce masque qu'il porte, cette modification sournoise de sa personnalité s'avère être une nécessité. Le fait d'être un ange en soi le rend méprisable aux yeux de bien des habitants du Sekaï, alors si en prime les gens venaient à découvrir qu'il s'agit d'un monstre pro-titanide et sans coeur, il ne pourrait guère intégrer la société pour avoir des renseignements sur la civilisation humaine.

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Monsieur Léon était assis chez lui, sur un fauteuil dégarni devant la grande fenêtre de son salon. Il faisait froid, le Shoumei était traversé par une brise hivernale et, à quelques lieux, l'on pouvait voir chuter quelques flocons de neige. Heureusement, la nature avait préservé le domaine de Léon... "La nature", répétait-il sans cesse à quiconque attribuait l'existence de quoi que ce soit au fait des Titans ou "je ne sais quel autre dieu". Sa tasse de thé fermement tenue dans le creux de sa main grasse, il buvait la liqueur brulante dans le but de réchauffer sa gorge, une gazette tenue dans l'autre main, qu'il semblait lire attentivement.

Soudain, on toqua à sa porte. Etrange, se dit monsieur Léon. Ma baie vitrée donne sur toute la zone, comment n'ai-je pas pu voir quelqu'un venir à ma porte ? Dérangé par l'importuné visiteur, il soupira, posa sa tasse de thé et sa gazette sur la table basse en face de la grande fenêtre, et se leva difficilement à cause de son âge avancé mais surtout de son surpoids. Heureusement, la porte d'entrée n'était pas bien loin, le vestibule qui servait de salon était lié au couloir sur lequel donnait la porte. Il ne l'ouvrit pas de suite nonobstant : les temps étaient troubles, et avec la dangerosité de certaines personnes dans les terres dévastées du Shoumei, il valait mieux être prudent.

-Qui est là ? Demanda monsieur Léon.

-Salutation. Je suis Alexandre. Alexandre Candelo. Excusez mon arrivée quelque peu abrupte, je conçois que nous ne nous connaissions pas, mais... Auriez-vous l'aimable gentillesse de me venir en aide ?

Cette voix douce de quarantenaire raffiné et poli fit se dire à monsieur Léon qu'il serait cruel et malpoli de laisser dans le besoin un tel gentleman. Alors, il ouvrit la porte, et vit en face de lui l'exact portrait qu'il s'était fait de la personne derrière la mystérieuse voix : un homme svelte, aux traits fins, très bien habillé avec de longs cheveux blonds. Monsieur Léon sourit amicalement, et tendit la main à l'homme. Les deux se saluèrent.

-Entrez, voyons ! Il fait froid, dit monsieur Léon.

-Je vous remercie, répondit Alexandre.

Le propriétaire invita l'invité à s'asseoir devant la cheminée, sur les deux fauteuils quelque peu abimés entourant une table en bois écorché. La maison était vraisemblablement vieille et son propriétaire peu aisé. Malgré tout, Alexandre fit la remarque suivante :

-Quelle chique demeure vous avez-là.

-Bah ! C'est tout ce que m'a laissé papa... Pas grand chose. M'enfin, c'était un bon père.

-Qu'il repose en paix.

-Ahem, oui... Je vous sers quelque chose ?

-Je vous remercie, monsieur. Je ne voudrai pas vous confisquer votre temps, d'autant qu'il ne vous en reste pas beaucoup.

-Euh... Comment ça ?

Alexandre sourit narquoisement.

-Et bien, il y a quelqu'un dans les environs. Quelqu'un de plutôt spécial. Un être dont vous ne vous douteriez jamais des intentions maléfiques, sauf s'il venait à prononcer une phrase qui mettrait cartes sur table le concept même de son existence.

-Quelle phrase ?

-"Je suis un ange."

Monsieur Léon écarquilla les yeux.

-Quoi, mais c'est impossible ? Les anges ont tous... Ils ont tous été tués par les résistants !

-Ah, ça, je n'en suis pas si sûr.

-Je ne veux pas vous manquer de respect mais... Mais peut-être que vous vous êtes mal renseigné ? Demanda Léon avec terreur.

-Monsieur... Rappelez-moi votre nom, déjà ?

-Léon.

-Monsieur Léon, si les anges ne donnent pas signe de vie, comment pouvez-vous être sûr qu'ils soient tous morts, par opposition au fait qu'ils puissent simplement se dissimuler des humains ?

-Et bien, je...

-Cet ange, comme je vous disais, est né il y a bien longtemps. Notez comme j'ai utilisé le terme de naissance pour moins vous décontenancer. A la base, il s'agissait d'un être profondément optimiste. Il croyait en la civilisation, ou devrais-je dire en la multitude de civilisations qui ont traversé le Sekaï. Après tout, qui d'autre que des êtres capables de manier le feu, de fonder des nations, de mettre en place des règles et de distinguer le bien et le mal pouvait créer un monde parfait ? Malheureusement, durant 10.000 ans, il n'a connu que déception après déception. Ce qui devait constituer le point culminant de l'intelligence s'était avéré être une espèce animale dont les autres n'avaient rien à envier, reproduisant les comportements les plus ignobles des créatures pourtant considérées comme inférieures. Alors, quand l'annonce d'une guerre contre les humains a été rendue publique, cet ange ne s'est guère gêné pour y participer.

-Et qu'est-ce qu'il a fait ? Demanda monsieur Léon qui était tantôt terrifié tantôt fasciné.

-Oh, il en a massacré des humains. En fait, il ne serait pas exagérer que de dire qu'il faisait partie des anges les plus meurtriers que le Sekaï n'ait jamais connu. Sa puissance était immense, et il n'hésitait jamais à en faire usage pour contribuer à l'extermination des êtres humains, race qu'il jugeait faible et pathétique.

-C'est...

-Impressionnant, je sais.

-Et est-ce qu'il a... Je veux dire, la guerre d'il y a...

-Quelle question ! Bien sûr qu'il y a participé. A coeur joie, même. Ah, Bénédictus et Santa mises à feu et à sang, le Doreï calciné. Il fallait le voir pour y croire. Malheureusement pour lui, tout ne s'est pas déroulé comme prévu... Un humain a réussi à le vaincre. Que dire, le vaincre, il l'a terrassé. L'ange, à l'article de la mort, incapable et impotent, a dû se résoudre à s'enfuir et à s'exiler. Démuni de la providence de ses dieux, il se devait de faire profil bas. La convalescence inhérente à ses blessures quasi-mortelles, ainsi que le fait qu'il n'avait plus l'occasion d'utiliser ses pouvoirs firent en sorte qu'il perdit une grande partie de ces derniers.

[b]-Dieu merci ! J'espère qu'ainsi il ne pourra pas être un danger pour nous.

-Oh, vous vous méprenez terriblement. Vous n'avez aucune idée de ce dont je suis capable.

Les poils de monsieur Léon s'hérissèrent et sa mâchoire tomba.

-Euh.. Pourquoi, pourquoi la première personne, maintenant ?

-Monsieur Léon, vous êtes long à la détente. Je ne suis pas Alexandre Candelo, je suis Alcando. Je ne suis pas un humain, je suis un ange. Vous n'êtes pas gentil d'avoir ouvert la porte à un inconnu, vous êtes stupide.

Monsieur Léon se mit à trembler, puis il se leva de son siège, avant de s'écraser par terre, évanoui.

-Voyons, vous auriez pu opposer une forme de résistance. Enfin, disons que maintenant je peux m'approprier votre demeure, la rénover un coup, et pour ce qui est de vous... On n'a qu'à dire que vous avez vendu votre petite maison à monsieur Alexandre Candelo avant de partir très loin. Hm, l'idée vous plait ? Excellent.

Plus personne n'entendra parler de monsieur Léon. Quant à "Alexandre", personne ne pouvait s'imaginer qu'il soit un ange, qu'il a assassiné monsieur Leon et qu'il comptait bien perpétrer massacre après massacre tout en se présentant comme un monsieur poli quoique légèrement introverti.

-Le Divinisme : Alcando semble dévoué à la cause des Titans, même s'il se dit que tout ce qu'il cherche est d'avoir la protection des dieux tout en s'adonnant à ses plaisirs les plus destructeurs.

-Le Nouvel Ordre : Un groupe de charmants fanatiques déterminés à insuffler la croyance et la beauté de la foi à des hérétiques par le sang et les armes... Autant dire que la deuxième partie de ce motto est particulièrement attirant pour Alcando.