Une chose de sûr avec Zikki, c’est qu’on l’entend plus qu’on ne la voit. Ratatinée sur un mètre et dix-sept centimètres (qu’elle arrondie à vingt), de loin, on ne décèle pas grand-chose de ses traits.  Juste un truc qui avance vite. Une sorte de masse noire informe, sous un chapeau trop gros et trop long. Le truc s’accompagne d’un sac à dos égalant presque sa longueur (et pleins à craquer comme il est, sûrement son poids). Il exhibe de multiples amulettes, bracelets et accessoires « magiques » qui tintent sur dix mètres. Sans compter un affreux croassement qui la suit partout où elle va, dont personne ne saisit vraiment la provenance et auquel elle semble répondre avec beaucoup de sérieux…

Ne pas voir son visage la grande moitié du temps, n’est peut-être pas plus mal. Qui sait quel huluberlu elle aurait regardé de travers sinon ? Zikki aime arborer un sourire suffisant et se servir de son regard hautain « d’or et de rubis » sur le monde (elle a juste les yeux jaunes et des pupilles rouges). Tout est astucieusement dissimulé sous une cascade entortillée et broussailleuse, sèches et cassantes, qu’elle prénomme « cheveux ». Un léger pic au milieu de son visage à tendance à dépasser du nuage noir. C’est assez comique lorsqu’elle s’énerve puisqu’il devient rouge (en concert de ses oreilles) la faisant ressembler à un feu de signalisation (hé ho anachronisme, là !).

Entrer dans les critères de beautés conventionnelles est donc le cadet des soucis de notre protagoniste. Malgré tout, une attention particulière est portée sur le reste de son apparence. Ses vêtements semblent toujours repassés et de qualités supérieures. Hydratée, nourrit, sans tâches ou imperfections, sa peau resplendit. Le secret ? Apparemment, les produits à base de bave d'escargots sont ravageurs ! D'ailleurs, ses modestes connaissances en alchimie et en cosmétiques lui ont parfois valu un repas gratuit, en échange de quelques crèmes, lorsqu'elle vivait à l'auberge... Aujourd'hui encore, elles lui permettent d'alourdir sa bourse.

En bref, difficile de qualifier Zikki. Bien avant de se faire un avis sur son physique, une forte impression de « qu’est-ce que c’est que ce truc » vous enveloppe qui se transforme en « elle se la ferme jamais celle-là ? » quand elle ouvre la bouche avec sa voix nasillarde. Dans un sens, c’est peut-être ça, son don magique.





Opiniâtre — spontanée — appliquée — consciencieuse — curieuse — bruyante — crédule — capricieuse — rancunière — colérique — susceptible — égocentrique — prétentieuse — arrogante — insouciante — irréaliste — irresponsable — enthousiaste — optimiste — dépensière

La principale caractéristique qu’on remarque chez Zikki, c’est qu’elle… ? c’est qu’elle… ? Oui, au fond ? C’est… qu’elle est une petite fille de riche… capricieuse, qui n’en fait qu’à sa fête… pardon, sa tête et qui ne connaît rien à la dur réalité… d’une fronde… ? ah, du monde ! D’accord, alors… non, mais, hum, on s’y approche… Quelqu’un d’autre dans la salle ?

Zikki est opiniâtre, certain voit ça comme être têtue. Mais ceux-là sont des imbéciles, alors ils ont tort. Du haut de son mètre dix-sept vingt, Zikki paraît surplomber le monde à l’aide de ses échasses d’arrogances et de prétentions. Et gare à celui qui tentera de lui en faire descendre (ou tomber) !  

Zikki a, en fait, hautement conscience de la chance de sa condition. Elle sait qu’elle a eu plus de chances que ses cousins ou que certains de ses grands-frères. Une de ses plus grandes frayeurs (après être sans le sou) serait de décevoir les attentes (inexistantes) de ses parents. Sa famille n’est pas noble (ce qui explique son manque de manière) et, même si elle ne l’a jamais connu (étant la petite dernière), n’a pas toujours été riche. L’entreprise familial a toujours été plutôt pérenne depuis son enfance, mais pour combien de temps encore ?  Elle est convaincue que pour assurer leur pouvoir sur le long terme, elle devait devenir quelqu’un « d’important ». Et quelqu’un d’important, pour elle, c'est quelqu'un de puissant. Et quelqu'un de puissant, ça jette des sorts qui font POW ! et KABOOM !

Elle a le corps remplis de dynamite et le cerveau en combustion éternelle, dès qu’elle entrouvre les lèves, c’est une explosion de conneries.  Elle veut absolument exceller à jeter des sorts offensifs et user de pouvoirs physiques... Ces idéaux sont irréalistes, pas sûr qu’elle en ait conscience, mais sûr qu’elle s’en fout totalement. Insouciante et irresponsable ou juste enthousiaste et optimiste ? Autant demander la différence entre un crétin et un idiot…

Si elle s’agace, ne lui en voulez pas trop, c’est plus fort qu’elle, la demoiselle Drurm, quand elle veut c’est : tout de suite ! maintenant ! Pas après ou dans deux minutes. Elle a cette mauvaise habitude d’estimer que ceci ou cela lui revient de droit. Par conséquent, qu’elle peut s’énerver, bouder, se vexer, s’offusquer, même. C’est peut-être dû à sa manie de tout relater, ordonner et classer, mais elle n’oublie rien. Et ce qu’elle n’oublie pas, elle ne pardonne pas (n’est-ce pas Vivy ?) ! Rancunière, colérique et susceptible, toc-toc-toc, bienvenue au trio de choc.

Elle est rapidement émerveillée, Zikki. Ayant conscience du nombre de chose qu’elle ne sait pas, elle a vite tendance à croire un peu tout et n’importe quoi, « parce qu’on ne sait jamais ».  Crédulité quand tu nous tiens… Tellement de chose à découvrir, sentir, vivre. Elle a soif d’apprendre. On ne dirait pas aux premiers abords, mais après de bruyants mécontentements, elle finit toujours par s’appliquer à sa tâche.  Vous parlez tout de même d’une ancienne élève d’école d’élite, être studieuse et consciencieuse est une deuxième nature !

Zikki, comme une balle rebondissante, on ne sait pas d’où elle ne vient ni où elle va et encore moins, si elle va s’arrêter un jour. Et pour être tout à fait honnête, pas sûr qu’elle le sache vraiment elle-même.

Chronologie:

« Bienvenue aux fidèles lecteurs et fans en devenir ! Cette œuvre est la concrétisation de mon dur labeur et ma ferveur aujourd’hui-
— Trop grandiloquent.
— Ce journal, rédigé par mes soins-
— C’est un journal, bien sûr que tu l’as écris…
— Voici, mesdames et messieurs, un récit unique, palpitant, drôle, poignant, ponctué de multiples anecdotes inédites… et répondant à beaucoup de vos interrogations sur la vie de celle que vous connaissez tous désormais sous le nom de… Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais, je tiens le bon bout là !
— Incrôôôôôôôyable. »




Mes parents, malgré la quantité faramineuse de rejetons qu’ils se traînaient dans les pattes, avaient décidé de nous envoyer étudiés, pour les plus malchanceux, dans une école privée pour gobelins (dont je tairais le nom pour des raisons évidentes) au frais d’inscription bien trop élevé pour ce que c’était. A l’âge où tout bon gobelin compte son or entre deux cours, construit un plan d’arnaque astucieux, marchande des propriétés avec les copains… une dizaine d’année donc, Vivy Zesty, elle, avait décidé de me faire chier.

Assez douée dans l’art de la magie et du harcèlement, elle se servait de ces deux compétences avec joie et volupté. Je vous passerais le méli-mélo dramatique des moqueries et mes passages à tabac, les techniques utilisées était d’une banalité affligeante… Mais, un jeudi. Un funeste jeudi, (la date m’est flou, cependant un épais rideau de neige enveloppait déjà la contrée) le pire se produisit… Au fil d’un voyage périlleux et semée d’embuches d’où ils tirèrent maintes leçons spirituelles, mes parents rentrèrent avec du cacao. Ce dit cacao fut ensuite apporté à notre cuisinière qui le transforma par des tours de passe-passe exquis en un somptueux gâteau au chocolat. Le met fut ainsi placé dans mon déjeuner, au détour de ce fameux jeudi noir.

Mais voici le drame. Vivy, aussi, aimait les sucreries. Je pense que, c’est à cet instant, cet instant précis où cette petite gobeline tendit son bras voleur vers mon dessert favori, que tous mes principes et idéaux naquirent. Ce qui est à moi est à moi. Une féroce bataille débuta au cours de laquelle des blessés collatéraux furent à déplorés… Notamment, la base de toutes les convoitises, la fameuse part de gâteau. Après une virulente réprimande de la part de nos professeurs, Vivy, qui n’en démordait pas, attrapa mon frêle petit bras et me tint à peu près ces doux mots : « T’as intérêt à me rapporter un dessert demain midi ou ce sera ta fête ! ».

Le lendemain, vendredi midi, un dessert fut, en effet, apporté sur la table de mademoiselle Vivy Zesty. C’était une jolie tourte sucrée à la garniture secrète, mais avec à l'intérieur des petites boules d’une couleur, en effet, similaire à cet exotique et rare ingrédient nommé communément cacao. Néanmoins, lorsque la jeune fille enfourcha une bouchée conséquente de cette nouvelle recette, son visage se rida soudainement dans une expression de dégoût modéré. Ce ne fut qu’à la deuxième bouchée dubitative, un vomissement incontrôlé et au sourire carnassier de sa tendre et aimante camarade de classe (moi) que le pot-aux-roses fut découvert.

Je fus renvoyée très vite après ça.

Mais selon les dires mes frères qui y restèrent scolarisé, une étrange petite tradition consistant à peinturlurer les canines en noirs, se reproduit, à la discrétion des élèves, tous les ans, le premier vendredi hivernal…

Note de l'auteur : Je tenais à préciser, pour éviter toutes compromissions de mon image que nos voisins possédaient une ribambelle de lapins extrêmement mignon et délicieux ! (et qui faisaient beaucoup caca)




« Alors qu’est-ce t’en dis ?!
— Incrôôôôôôôôyable… »

Une effroyable voix croasseuse lui répond.  Un petit (tout est relatif) crapaud pustuleux, accroupis sur l’épaule de notre protagoniste écoute à demi-endormi les déboires de l’écrivaine en herbe.

« Tu trouves pas le tout un peu… lourd ?
— Ne t’en fais pas, pour les détails. Au pire, je vois un avenir où tu en fais une nouvelle inédite qui se vendra par milliers une fois que le bouquin aura décollé.
— Mais oui ! T’es un génie Pustule !
— Je sais. »

Voici Zikki et son acolyte numéro un, le soutien des premières lueurs, le fan originel… *roulement de tambours* : Pustule le crapaud ! L’amphibien d’un bond se dépose sur son nid de mèches emmêlés. S’y dandinant comme une poule s’apprêtant à couver son précieux œuf, Pustule s’endort. Soupir. La gobeline humidifie l’air (un peu trop, elle a du mal à doser) ce qui a le don de rendre l’atmosphère reikoise déjà pas facile pour cette Républicaine, lourde à s’en étouffer.

Voilà six bons mois qu’elle était coincée à Reike et la moitié de ses économies étaient partis en arnaques et factures en tout genre. Elle ne s'était pas faite au climat violent et ardu aussi bien que Pustule et en avait plus qu’assez. Mais avant d’en arriver là, peut-être remontons plus ou moins en arrière pour comprendre ce qu'il s’est passé (un peu comme une sitcom des années 2000, oui).





Zikki a braillé pour la première fois, un jour pluvieux de novembre. L’orage tonnait, sa naissance provoquant le boucan d’une erreur impossible à gommer... C’est d’ailleurs pour ça qu’en temps de pluie, elle doit se cacher au risque d’être récupérée par les huissiers des enfants ou un truc du genre. Enfin, ça, c’est ce que disent ses grands frères (six !). Pas qu’elle croit ses idiots, mais Pa et Ma n'ont jamais démenti concrètement alors…



… Alors, pour fuir les huissiers (des enfants) et le risque de changer de famille (idée qui lui procure la plus grande terreur), elle évite l’orage. Parce que oui, une des choses que Zikki préfère dans sa condition, c'est sa famille et l’argent de sa famille. Pendant longtemps, elle ne comprenait pas dans quoi travaillait ses parents. Enfin, encore aujourd’hui, d’ailleurs, elle ne cherche pas à en saisir toutes les subtilités. Drurm Exotics, vente d’animaux spéciaux ! Principalement, une histoire de papillons ou de lapins roses… Peu importe. Au vu des robes de sa mère, ça rapporte.

La richesse est quelque chose d’impossible à dissimuler. Elle fait partie du camp de ceux qui prennent des décisions librement, c’est-à-dire, sans s’inquiéter de détails futiles tels que les besoins primaires et l’avenir ; ses choix sont dictés par ses envies. Quelqu’un de riche vit richement et quelqu’un de pauvre vit pauvrement. Personne ne lui a vraiment appris cette pensée, mais celle-ci a découlé tout naturellement. Il y a les enfants qu’on rabroue après une crise et ceux qu’on calme à coup de nouveaux jouets.

Puisqu’elle se sent au-dessus des autres, il lui semble normal et tout naturel, qu’elle le soit (loi de l’attractivité, renseignez vous).




Compte tenu du métier de ses géniteurs, il est aisé de se fourvoyer et penser que leur demeure a été et est remplie d'animaux, trouvés aux quatre coins des terres et mers du Sekai. Cependant, la vérité ne pourrait s’en trouver plus éloignée. Dès que ses petits petiots lui ont permis de soulever ses maigres muscles ; ses mains, habiles et vives, ont libéré à de maintes reprises les trouvailles paternelles précieusement gardées dans leur demeure. Ces somptueuses bêtes ont montré leur satisfaction, quitte à laisser un léger souvenir pour la population locale dans les élégantes rues républicaines.

Zikki ouvrait les cages et les bestioles foutaient le bazar dans les rues, oui.

A contrecœur et pour le petit bonheur de Zikki, plus aucun animal n'a été enfermés à l’endroit où elle passait ses nuits ! Une aubaine puisque lors de son cursus scolaire (bien longtemps après), elle a eu la chance, grâce à une assiduité (et non sans un certain talent naturel dans l’art subtil du maniement du manas), d’apprendre à communiquer avec les bêtes…





Zikki est une tête.

En tout cas, c’est ce qu’elle a entendu se murmurer dans les couloirs tout le long de ses études (même à l’époque de Vivy, oui). Durant les premières années à l’Université, elle a volé la première place en examens d’Alchimie plusieurs fois et s’est humblement contentée du top 10 pour le reste. Une étrange rumeur a longtemps couru, cependant… La-pète-plus-haut-que-son-cul de l’Université serait… nulle en magie.

Chaque fois que la gobeline s'est exercée lors des travaux pratiques d'attaques ou de combats, eh bien… comment dire… un commentaire d’un ancien camarade de classe sera certainement plus parlant. « Zikki ***** ? Roh, putain… Elle faisait tout pétée et on était obligé d’évacuer, trop relou d’être dans son groupe. En plus, elle s’excusait même pas "ce sont les aléas d’un surplus de puissance", qu’elle disait. Non, mais surplus mon cul, ouais ! »  On l'a donc vu assez peu dans ce type de travaux pratiques, mais elle a toujours eu d’excellentes excuses et, il faut se l’avouer, l’appui des professeurs (fayotte core). Ce n’est qu’au cours de sa troisième année et d’une énième évacuation d’urgence de la classe qu’on s'est vraiment penché sur son cas. La quatrième année allait être une année décisive et des choix stratégiques pour son voyage d’Or allait être requis. Autrement dit, abandonner ses idées de magies offensives.

Comme on peut s’en douter, la gobeline a pris la nouvelle de manière pragmatique et a poursuivi son cursus à l’Université de Magie en se concentrant, désormais, sur des sorts défensifs et de soutiens …

…

…


Evidemment, elle a pris la mouche.

« La meilleur des défenses est l’attaque. »

Et, sur ces mielleuses paroles, Zikki a abandonné son cursus universitaire à la fin de sa troisième année sans un regard en arrière.  





Qu’à cela ne tienne ! Il existe plus d’une université d’élite dans le Sekai !

Zikki avait dans l’idée d’aisément exceller au Reike (cet état simpliste et bagarreur) et que la République reviendrait à genoux lui rappeler ses racines… Oui, le plan était simple et efficace. C’est-à-dire parfait. Son esprit l’avait évalué ainsi tout du moins.

C’est pourquoi quand elle s’est retrouvée assise sur les marches de l’entrée de Drakstrang, trois valises sur le bas-côté de la route, à la suite de son entretien avec la direction de l’Université, refusée du programme de Combat de l’école, elle a été… surprise.

Zikki n'a jamais vraiment eu confiance en elle. Elle ne se trouve pas forcément très jolie, ni très intelligente et encore moins douée (si si attendez, laissez moi finir). Mais à force de voir ses parents répondre au moindre de ses caprices, croire en ses projets les plus farfelues, ne jamais lui dire qu’elle peut ou ne peut pas, qu’elle devrait ou ne devrait pas… Ne pas lui faire de reproche est sûrement le plus gros calvaire qu'ils lui ont infligé. Zikki se tourmente, ainsi, à vivre dans la spéculation d'attentes qu'ils auraient dissimulés derrière de faux sourires aimants. Mage elle veut devenir et mage elle deviendra. Hors de questions de rater.

Séchant ses larmes et reprenant son sourire narquois de convenance, Zikki s'est mise en quête non pas d'un convoi pour rentrer à la maison, mais  d’une auberge sans trop de punaise pour... pour... elle verra bien le moment venu.





Avec la bourse pleine de pièces d’ors que ses parents lui ont offert pour l’inscription, Zikki s’est très vite installée assez confortablement. N’y connaissant pas grand-chose en immobilier, elle s’est trouvée une auberge qui lui a semblé confortable et où la nourriture n'a pas eu l’air trop étrange. La gérante, Barda, s’est vite prise d’affection pour Zikki. C'est une humaine qui, tout aussi vite, a pris la mauvaise habitude de lui tirer les oreilles quand elle se fâche. Et elle s'est fâché… souvent. Zikki aimait à lui crier que le client est roi et qu’elle trouverait bientôt une auberge plus accueillante (ce qu’elle n'a  pas fait) et Barda répondait simplement à coups de torchons. Une dynamique qui a semblé leur convenir à toutes les deux.

Hm, pourquoi tant de frictions en premier lieu ?

L’antre de notre jeune gobeline, au fil des mois, s’est remplie de bric-à-brac douteux. Charme pour augmenter le mana, pendentif pour éloigner les mauvais esprits et la malchance, potions qui accroissent la force (qui a eu pour seul don d’accroitre son système digestifs), crème anti-âge rajeunissante, crapaud liseur d’avenir (coucou, Pustule !), chapeau anti-magie psychique… et la liste est encore longue. Oui, le passe-temps favori de Zikki est de se faire arnaquer. Chacun son truc. La bourse pleine dédiée normalement à ses études a fini, pour la moitié, pour son loyer et en autres débilités du genre.  Donc, oui, Barda a tendance à s'agacer.

Mais elle fait bien à manger, alors Zikki lui autorise ses excès.




Voilà presque un semestre que Zikki est censée étudier à Drakstrang. Elle remercie intérieurement l’Université d’accorder si peu de vacances à leurs élèves, ses parents ne se sont ainsi pas questionner sur un éventuel retour de sa part (et puis ils sont occupés). Leur envoyant deux lettres par mois, elle a donné des nouvelles à coup de « Tout se passe très bien ! », « Première en cours de "insérer nom de cours différents chaque semaine", « le prof de magie élémentaire feu est horrible… ». Puis, par échanges de bons procédés, ils lui envoient son argent de poche. La lettre de cette semaine serait différente, cependant. Avouant à contrecœur les difficultés rencontrées, elle finit son récit par : « Donc, je vais très bien et même si je vous en remercie, ne m'envoyez plus d'argent de poche puisque ma position risque de ne pas être fixe longtemps. » (Marque de politesse et compagnie, vous connaissez le topo.)

Elle voit bien qu’elle stagne et la dizaine de livres magiques qu’elle a acheté (les trois quart deux fois trop cher) ne l'aide pas le moins de monde. Non, pas le choix. Il lui faut se mettre en situation réelle. Loin des bancs de l’école.

Si la meilleure des défenses, c'est l’attaque. La meilleure des professeures reste et restera toujours la nature, les situations réelles !

C’est en tout cas ce qu’elle a essayé de répéter à elle-même et Barda, en larmes, quand elle se mit en route les jambes tremblotantes, le sac à dos à moitié pleins de trucs inutiles dont son ébauche de journal autobiographique et, évidemment, de Pustule, sous son chapeau anti-magie. Ce n’est qu’une fois l’auberge perdue dans les ruelles d'Ikusa, qu’elle s'est questionnée.

Esclavagisme - Zikki a un avis tranché sur la question, c'est non.  Ce n'est pas tant l'idée de justice sociale qui l'anime, par contre. « L'esclavagisme n'est qu'un moyen d'être paresseux et empêcher la méritocratie. Si la principale préoccupation des gens du dessous est de grimper l'échelle, celle des gens du dessus est de rajouter des marches plus vite, pas de les briser. »

Université Magic – Zikki garde un souvenir partagé de son séjour à l’école. Elle ne sait pas fait forcément d’amis, même si elle sait que son nom circulait par messe basse. Malgré tout, elle doit avouer que les bancs scolaires, c’était quand même moins compliqué que le vrai monde.

La Pègre – Zikki n’a pas réellement conscience de ses relations avec la Pègre. Ses parents, outre un commerce parfaitement légal de revente d’animaux, possède un réseau d’activité illégal. Ils ont plusieurs chasseurs et braconniers à leurs actifs (dont leurs fils aînés), capturant des animaux protégés et interdit à la chasse, pour les revendre à de riches clients. Activités auxquelles Zikki n'a jamais été mêlées. Pas qu’elle ne ce soit jamais douter de quelque chose, mais disons qu’elle préfère fermer les yeux plutôt que de devoirs se faire un avis sur la question… Ainsi, le nom Drurm peut potentiellement sonner comme un « ça me dit quelque chose… » à certaines oreilles connaisseuses.

Université de Drakstrang – Zikki est très antipathique vis-à-vis de cette Université qu’elle considère comme banni de son livre d’estime. Cet avis se plaque systématiquement sur les élèves et professeurs de l’Université qu’elle considère d’un niveau bien inférieur à ceux de la République, voire même de n’importe quel citoyen lambda de sa patrie natale.