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  • Jeu 24 Aoû - 22:33
    Cherche informations épicées pour manuscrit fade
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    Avec Liz Nahesa



    Un tempo pesant et étrangement envoutant me hantait depuis quelques jours. Je songeais à des notes graves, vibrantes, des accords d’une lourdeur lancinante qui accompagneraient quelques vers que j’avais ébauchés il y a des années. Ils parlaient d’un amour, d’une colère et d’une malédiction qui rejaillissaient du fond de trippes de souvenirs que je ne possédais pas. Des agrégats d’injustice distillaient dans mon quotidien une sorte de malaise tragique enfoui dans une fausse impression de passé oublié.
    Parfois, je pensais à papi. J’avais un hargneux besoin d’être au fait ce qu’il foutait. Je me prenais à fantasmer des retrouvailles rythmées de beignes dans la tronche.
    Vieux type acariâtre qui ne m’avait jamais dit « je t’aime ».
    Mais plus encore, c’était une envie stupide qui me saisissait de savoir d’où je venais. Si seulement j’avais eu une mémoire à chier… Parce que cette foutue tête en larme qui me confiait à papi quand j’étais toute gosse m’avait salement marquée. J’aurais préféré me croire petite fille de sang du vieux con.

    Cette espèce de passion fantasmagorique m’empêchait de pleinement profiter de ma marche. De mon tour des grandes villes de la République, c’était à présent à Liberty de m’offrir de sa richesse. Je n’avais jamais mis les pieds ailleurs qu’à Courage lorsque j’étais jeune. Pour quelqu’un qui désirait voir le monde entier pour écrire une encyclopédie, je restais bloquée bien des années sur les cités et reliefs de ma République natale.

    La ville était bien jolie. Quoique Justice la surpassât de bien des points, je me plaisais à en visiter chaque recoin pour raturer des pages et des pages d’informations. De plus, je n’avais jamais eu autant de facilité à me faire payer le gîte et le couvert pour la nuit. Les habitants d’ici étaient de loin les plus ouverts d’esprits qu’il m’eût été donné de voir, et je n’en tarirais pas déloge dans mes écrits.
    Toutes les bonnes choses avaient une fin. Je songeais à tout ce que j’avais ratissé de la cité et je commençais à en faire bien le tour. Une nuit ici et je pliais bagage.
    Tout de même, il me manquait une sérieuse dose de coups de pioche. J’avais souvent du mal à creuser plus profond dans les détails. Je parlais musée, jardins et autres mises en avant touristiques, mais je ratais toujours ce petit quelque chose d’épicé, cette petite dose de danger, d’enquête et de magouille. Chaque ville si grande fût-elle avait bien évidement son pendant souterrain et je ne savais jamais trop comment m’y prendre pour faire ressurgir de mes recherches toutes ces informations ô combien révélatrices de la réalité de la vie citadine.

    Une taverne bien sympathique m’avait attiré l’œil. En tant que pilier de bar errant d’enseigne en enseigne, j’avais fini par trouver les endroits les plus intéressants où m’enfiler des murges.
    Il y avait tellement d’affiches sur les murs que je peinais à voir ce à quoi ces derniers pouvaient bien ressembler. Des avis de recherche, des annonces d’évènement et tous types de publicités mettaient en concurrence leur ingéniosité graphique pour appâter le regard. À découvrir les textes extravagants que ces visiblement riches mécènes avaient écrits, j’avais presque envie de m’improviser chasseur de têtes d’un soir.
    Les lieux puaient un luxe inaccessible duquel j’entachais peut-être la propreté maculée du mobilier, mais je ne pouvais refréner mon irrésistible appétit de fourrer mon nez dans le quotidien grouillant de la clientèle grasse d’or et d’histoires de tout bord.

    - Mes biens bonnes salutations, noble tenancier, j’aimerais savoir s’il vous reste quelques places pour m’y voir me sustenter.

    L’homme, un brin imposant, me toisa du regard d’un sourcil des plus méprisants. Il ne répondit pas à ma requête, manquant certainement de temps pour me jeter à coup de pied dans le postérieur, car il parut spontanément devoir prêter vigilance à la besogne d’un de ses collègues. D'une considération cette fois-ci plus douce, il l’orienta vers une plus adroite méthode de travail sous les pleines reconnaissances du malhabile. Il me sembla avoir affaire au patron attentionné de ce boui-boui bien plus raffiné que ce sobriquet que je m’amusai à lui flanquer.

    - Me permettrai-je d’insister mon bon monsieur, mais j’aimerais vraiment me délester en mon dernier jour de tourisme dans un établissement aussi accueillant que le vôtre. Moyennant ma bourse en meilleure forme que de coutume, ainsi que de quelques couplets et accords de ma composition, je pense que nous avons là un terrain d’entente à défricher.

    Qu’il fût jubilatoire de m’adresser en de tels termes soutenus et éloquents, j’éprouvais un plaisir immense à jouer de ma verve bonne à dénoter de mon extraction et de mon langage de nature si charretier.
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  • Mar 29 Aoû - 16:21
    Les cheveux relevés en un chignon grossier duquel s’échappaient de nombreuses mèches plus courtes et bouclées, Liz, occupée à essuyer une carafe derrière le comptoir, releva la tête lorsqu’elle entendit la porte de l’établissement dans lequel elle travaillait, Chez Boris, claquer derrière une silhouette féminine et athlétique puis le bruit de la démarche caractéristique des pas de son patron, qui venait à la rencontre de la cliente. Prêtant une oreille discrète à la conversation, elle ne fut pas étonnée de constater qu’un de ses collègues avait affiché sa réticence à accepter que la jeune femme vienne s’asseoir à l’une de leurs tables, quand bien même il y avait de la place et que la soirée promettait d’être calme et de se terminer tôt. Elle fut encore moins surprise de voir Boris Sizain, le patron, écarter d’un signe de tête son employé et presque prendre sous son bras l’arrivante, non sans jeter un regard approbateur vers l’instrument de musique qu’elle portait sur les épaules. De ce que pouvait en voir Liz, c’était un joli instrument qui devait en avoir vu au moins autant que ce qu’affirmaient les yeux de la supposée musicienne. Si quelqu’un devait bien avoir des nouvelles croustillantes à apporter d’autres horizons, elle était sans doute l’une des mieux placée. Une proie de choix qui lui faisait déjà entendre le doux claquement des pièces qui s’entrechoqueraient bientôt dans sa bourse à moitié vide. Elle rangea le pichet dans l’un des casiers, replaça correctement le ruban qui maintenait sa chevelure en place puis s’approcha d’un pas souple du duo et toucha le bras de son patron pour lui signaler sa présence.

    - Ah, Liz ! Tu tombes bien. Tu peux t’occuper de cette cliente ? demanda-t-il en se tournant vers celle qui était sa cadette d'au moins vingt ans.

    - Bien sûr Monsieur Sizain, répondit-elle immédiatement en jetant un coup d’œil qui se voulait prévenant à celle qui avait un teint plus bronzé que le sien.

    Boris se pencha vers elle pour lui murmurer quelques instructions supplémentaires. Son haleine de fumeur souleva l'estomac de Liz, qui n'avait pourtant rien mangé encore. Elle pouvait sans difficulté observer la sueur qui suintait des pores ouverts de sa peau grasse.

    - Si tu pouvais t’assurer qu’elle est bien capable de manier sa gratte aussi bien que son verbe, elle pourrait sûrement attirer un peu plus de gens pour la soirée et manger autant qu’elle voudra. Sur ce, je vous souhaite de passer une agréable soirée chez nous, déclara-t-il ensuite d’une voix plus forte, avant de tourner les talons pour s’occuper d’autres affaires.

    Elle attendit qu’il se soit suffisamment éloigné pour se tourner vers la blonde et, les coins des lèvres relevés en un sourire que ceux qu’elle connaissait qualifiaient de « commercial », c’est-à-dire ni chaleureux ni fourbe, elle l’invita à la suivre jusqu’à l’une des tables les plus reculées de la grande salle. Elle était garnie d'une épaisse nappe blanche et un vase de fleurs mauves trônait en son centre. Le couvert avait déjà été dressé et une serviette avait été élégamment pliée pour former un cygne. Ce n'était pas Liz qui s'en était occupée, elle n'avait pas la patience suffisante pour faire des origamis avec des serviettes qui seraient dépliées en quelques secondes et elle confiait cette tâche à ses collègues dès qu'elle pouvait.

    - Vous serez plus tranquille ici. Je vous laisse vous installer. Nous avons de la soupe de poisson au piment doux ou un gratin de pommes de terre à la viande de kokot. Quelques plats végétariens sont aussi au menu.

    Elle ignorait si c’était véritablement du kokot ou simplement son homologue qui était vendu quatre fois plus cher à cause de la dangerosité à chasser le poulet cracheur de feu. Connaissant Monsieur Sizain, la deuxième hypothèse était celle qui devait se rapprocher de la vérité. Liz n’avait pas vraiment d’avis sur ces usages, elle n’était que serveuse – et plus si affinités –, les pratiques commerciales du lieu n’étaient pas son fond de commerce. Posant négligemment sa main sur sa hanche, elle laissa le temps à la consommatrice de faire son choix parmi les différents mets proposés.

    - Vous voudrez boire quelque chose ? J’ai cru comprendre que vous avez arpenté notre belle ville aujourd’hui, cette expérience n’a pas dû être de tout repos.

    Imperceptiblement, les muscles de ses avant-bras se tendirent et elle commença lentement à accumuler une petite portion de magie pour être prête à utiliser son pouvoir de séduction – une technique qui lui était bien utile pour délier les langues. Elle ne savait pas encore si elle devrait l’utiliser, tout dépendrait de la réaction qu’elle susciterait en face. Qui était-elle ? Pouvait-elle lui être utile ? Liz avait bien du mal à considérer les autres différemment qu'un outil pour parvenir à ses fins, sauf peut-être en de rares exceptions qui se comptaient sur les doigts d’une main…
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  • Mer 30 Aoû - 16:45
    Cherche informations épicées pour manuscrit fade
    ──────────────── •• ────────────────
    Avec Liz Nahesa



    Le patron, alors bien plus affable, avait laissé sa place à l'une de ses serveuses, très avenante au demeurant. Elle avait de ces visages des plus simples et des plus agréables. Ses proportions somme toute classiques m'apparaissaient dans une harmonie presque envoûtante. Je la trouvais bien plus jolie que la plupart des femmes de son âge que j'avais pu fréquenter au détour d'une taverne ou d'un convoi marchand. Je voyais bien son rôle de serveuse s’étendre à bien plus que seulement poser des bières sur le comptoir.

    Après qu’elle m’eût indiqué une table où m’installer, je me déchargeais de tous les lourds bagages que je me trimballais en tout temps. Le soulagement d’un peu de repos me fit m’affaler dans un long soupir.
    - Quelle délicate attention, ma dame, la remerciai-je toute sourire, décidément, cette ville mérite bien sa réputation. Je n’ai encore vu personne craindre que mon apparence vagabonde ne nuise à l'image de son établissement. Je suis bien curieuse d’expérimenter la viande de kokot, mais je dois avouer que l’évocation d’une soupe de poisson pimentée me donne déjà l’eau à la bouche. Si je devais avoir un point faible, c’est bien mon attrait à la nourriture épicée. Peut-être gouterai-je à la viande de kokot, demain avant de repartir ?
    A vrai dire, je n’en avais que vaguement entendu parlé, et j’entendais bien m’en faire une expérience. J’avais hâte de poursuivre ma route vers Shoumei pour découvrir ce genre de bête à la réputation féroce.

    J’étais d’avance toute séduite par les odeurs alléchantes qui se dégageaient de la cuisine. Si ma bourse ne se la jouait pas grande némésis, j’aurais commandé toute la carte. J’en observais le reste pour la forme, j’avais jeté mon dévolu sur le poisson. Je faisais simplement plaisir à mes papilles par procuration.
    La belle serveuse avait adopté une posture d’attente de prime abord négligée, mais ce contrapposto qu’elle arborait exhalait un charme hypnotisant.

    - Je serais bien folle de refuser une bonne bière ! Un petit litron de votre meilleure blonde me parait un bon début. D’ailleurs, je m’appelle Tess. Je pense qu’avec tous les clients que vous devez avoir, mon nom ne sera qu’une goutte dans un océan de têtes que vous avez dû voir passer, mais qu’importe. Et vous ? Comment vous appelez-vous ?
    Je jetais un œil à mon sarode.
    - Mais j’imagine qu’à tout service, une rétribution est due ? Il m’a semblé que l’idée que je joue quelques airs pour vos consommateurs était concevable ? Permettez-moi simplement d’aller me changer, me produire face à une noble clientèle dans cette tenue de voyage abîmée me parait inenvisageable.
    Je possédais un sari que j’avais enfin réussi à m’acheter après quelques économies. Surtout après ma rencontre avec Narcisse, je m’apercevais que me vêtir correctement ne pouvait pas être de trop, davantage à ce genre de soirée.
    Cet ensemble se formait d’un pantalon cintré sous les genoux et tout le reste de la grande pièce de tissus finissait en une unique longue manche tombant au sol. Je l’avais choisie pour ses couleurs neutres, un anthracite qui se mariait bien avec le caractère contrastant de mon teint de peau et de mes cheveux tirant sur le blanc. Des motifs bleus et ocre tout de même suivaient les bords de l’interminable étoffe.
    C’était la première fois que je l’enfilais.

    - Je me sens à présent plus légitime de jouer pour vous.
    J’accordais mon sarode et allais amorcer ma représentation en attendant un bon repas qui me faisait saliver comme jamais. La bière déjà me procurait un bien fou, elle me désaltérait et s’accompagnait d’une douce pointe de début d’ivresse.
    J’allais jouer tant que j’étais sobre.
    À observer l’air qu’affichaient les habitués, il était peut-être encore trop tôt pour une ambiance festive. Je commencerais par quelques lignes en majeur, des mélodies sans paroles qui donneraient d’abord un premier ton.
    - Où puis-je m’installer pour jouer ?

    Je m’assis en tailleur, jetais un rapide coup d’œil aux clients et lançais un sourire à certains d’entre eux qui m’apparurent intrigués par ma future prestation.
    De quelques envolées d’accords j’attirais l’attention sur la musique, puis repris calmement les premières mesures d’un air traditionnel qu’il me plaisait à jouer. C’était avec cette étude, entre autres, que j’avais appris à maitriser des instruments à cordes pincées quand j’étais plus petite. De la tranquillité et de la douceur qu’elle amènerait à cette soirée, j’espérais pouvoir petit à petit éveiller l’intérêt des uns et des autres en ajoutant plus de piquants au fur et à mesure que cette composition cheminerait.

    Jouons de plus en plus fort, que ce fût dans l’intensité des notes que dans leur prégnance, mon visage grimaçait tandis que je me fondais dans la psyché induite par ces sonorités poignantes. Je tordais les cordes, laissai le flot d’émotions nostalgiques de cet air m’emporter dans un tout autre imaginaire, et je terminai légèrement en sueur, haletant de m’être perdue ainsi.
    Puis buvant une grande lampée de ma bière, j'adressai un regard complice à la serveuse, et lui demandai comme pour casser cet instant d’absence étrange :
    - Je mangerais bien mon repas avant de poursuivre si cela vous convient.
    J’étais un peu gênée, et j’essayais de me cacher dans des considérations stomacales pour oublier la mine tantôt circonspecte des uns et tantôt amusée des autres.
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  • Jeu 7 Sep - 21:29
    - Tu penses qu'elle a suivi des cours avec Bee Yoncé ?
    - Hein ?
    - Mais si, on parle pas mal d'elle depuis quelques mois. Elle se produit dans toute la République.
    - Aucune idée, mais si la blondasse sur scène donne des cours, j'veux bien raquer pour.
    - J'te le fais pas dire. Hé, c'est quoi le nom de la jeune fille qui est en train de jouer ?

    L'hybride avait levé les yeux – non sans mal – du décolleté plongeant de la serveuse à la peau basanée, sans modifier son expression pour dissimuler les émotions qui l'agitaient, avide d'en apprendre davantage sur celle qui se produisait devant eux. La passion qui habitait la musicienne n'avait pas laissé indifférents la plupart des clients. Ils étaient nombreux à avoir arrêté de boire, souper et parler pour écouter les accords mélodieux qu'elle produisait. Liz s'était aussi laissé transporter par la mélodie et la prestance que la blonde dégageait sur scène. Si cette représentation comptait parmi les premières de la barde, alors son avenir était tout tracé.

    - Elle s'appelle Tess, répondit-elle en déposant une chope de bière sous le nez de son interlocuteur.
    - Tu lui donneras ça de la part de Zareb.

    Il plaça une bourse de pièces de cuivre dans la dextre de la serveuse et celle-ci s'empressa de la refermer avant qu'il ne change d'avis, bien qu'il se soit déjà tourné pour reporter son attention sur l'humaine, qui faisait vibrer une dernière fois les cordes de son accessoire. Liz intercepta aussitôt son regard complice et l'invita à retourner s'asseoir d'un signe de tête, le coin des lippes relevé. Elle n'avait pas encore cherché à en savoir davantage sur cette voyageuse, plutôt d'avis que les informations les plus croustillantes viendraient du sujet lui-même. Elle lui paraissait du genre candide, la douceur de sa voix et ses grands yeux qui semblaient être d'or jouant sûrement sur cette impression. « Méfie-toi des apparences Liz. Tu es peut-être taillée du même bois qu'elle. » pensa-t-elle en laissant son plateau vide sur le comptoir, à la charge d'un de ses collègues ; parce qu'il y avait ce petit quelque chose dans l'ardeur exulté qui avait légèrement modifié sa perception de l'outil qu'était supposé être Tess. Après la salve d'applaudissements, les conversations reprirent avec plus d'enthousiasme et les commandes de boissons fusèrent de part et d'autre, à tel point qu'il fallut une dizaine de minutes à la roturière pour revenir auprès de l'aède, les bras chargés de victuailles.

    - Nos excuses pour le retard. Votre prestation n'a laissé personne indifférent. Ils réclament tous que vous reveniez sur scène. Quand je leur ai expliqué que vous deviez d'abord vous nourrir, ils ont été quelques uns à insister pour vous offrir le repas. Monsieur Sizain pourrait vous accorder le couvert pour plusieurs soirs de suite. Mais j'ai cru comprendre que vous partiez déjà demain ? Quel dommage...

    Elle installa les différents plats sur la petite table ronde, non sans mal par manque de place. Le fumet alléchant qui se dégageait de chacune des assiettes, plates et creuses, qui ornaient désormais la table pouvait mettre en appétit n'importe qui, même la plus fine bouche. Liz était affamée, mais pas de ce pain-là. Le succès de la belle lui avait mis l'eau à la bouche. Elle était avide de nouveaux secrets. C'était un exercice périlleux et qui serait éventuellement un échec, mais elle était prête à prendre le risque. Et, ce soir, elle n'avait pas envie de passer par quatre chemins. D'une part parce qu'elle ignorait encore trop de choses sur sa proie. D'autre part car elle se sentait d'humeur badine ce soir-là. Naturellement charmeuse – ou bien était-ce plutôt comme une seconde peau dont elle ne savait plus se départir –, elle profita d'un instant de proximité avec l'instrumentiste pour déposer la bourse du dénommé Zareb dans le creux de sa main, refermant délicatement les doigts de Tess autour de celle-ci. En un battement de cils, elle lui faisait de nouveau face.

    - Je pense que je ne suis pas la seule à être attristée à l'idée que vous deviez nous quitter demain. Vous avez fait forte impression ici. Cette bourse m'a été confiée par un humain hybridé avec je ne sais trop quoi, c'est celui qui a des cornes vertes sur la tête. J'ai été tentée de la garder, mais vous m'avez laissée une bonne impression, Tess.

    Un sourire anima son faciès. Elle avait, bien évidemment, révélé son prénom, Liz, lorsqu'elle le lui avait demandé en retour, avant qu'elle n'aille sur scène. Sa main retrouva le creux de ses hanches, sa position préférée lorsqu'elle était debout, et elle jeta un coup d’œil vers la seule chaise libre. Elle aurait aimé pouvoir s'y asseoir et continuer la conversation en faisant fi de son travail, mais elle savait que c'était impossible.

    - Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me faire signe ! Je serai aussi ravie d'en apprendre davantage sur les impressions que notre chère Liberty vous a laissé et connaître vos destinations futures. Mais je ne voudrai pas vous importuner pendant votre repas et je risque de me faire sermonner. Accepteriez-vous de... Rester un peu plus longtemps, après mon service ? Je viendrai discuter de bon cœur avec vous, si vous me le permettez. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu de conversations sans devoir revêtir mon tablier.

    Et elle décida de lui laisser le temps de la réflexion et de se retirer après un clin d’œil pour qu'elle se sustente avant de retourner sur scène. C'est qu'elle n'était pas employée pour tirer au flanc et blablater. Ça, Monsieur Sizain ne l'autorisait que s'il avait l'assurance que ses serveurs le faisaient pour attirer le client à l'étage, ce que Liz ne voulait pas ce soir-là – non pas à cause d'un problème physique, elle était tout autant friande de la gent féminine que masculine, et les courbes de la blonde étaient bien plus qu'attirantes. Mais voilà, ce soir était synonyme de changements.

    Pour le meilleur comme pour le pire.

    Ce qu'elle avait oublié de prendre en compte, c'est que la vedette de la soirée pouvait décliner sa proposition ou être victime d'un de ses adorateurs. Ce qui ne tarda pas à arriver, puisque l'hybride Zareb se leva pour aller à la rencontre de Tess une fois sa prestation finie. Ses muscles se raidirent devant cet imprévu.

    Crash !

    - Putain de merde ! jura-t-elle de colère sous l'effet de la douleur.

    Elle jeta ce qu'elle venait de casser dans ce qui faisait office de poubelle et pressa son pouce blessé contre un linge propre, après avoir soigneusement retiré le morceau de verre qui y était resté planté.

    Est-ce que changer ses méthodes avaient véritablement du bon ?

    Non.

    Parce que là, elle n'avait rien récolté, en était toujours au point mort et, pire encore, allait carrément se faire doubler.
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  • Lun 11 Sep - 0:06
    Cherche informations épicées pour manuscrit fade
    ──────────────── •• ────────────────
    Avec Liz Nahesa


    L’odeur de nourriture me rendait de plus en plus folle, et cette faim qui me tiraillait me stimulait. J’appréciais bien l’ambiance de cet établissement, et je me prenais à imaginer avec enthousiasme que la soirée ne faisait que commencer.
    - Merci beaucoup, Liz ! Comme ça sent bon ! m’enflammai-je, j’en suis flattée ! Je rejouerais avec plaisir, dès que j’aurais avalé tout ça. Je fais ma capricieuse, mais il se trouve que parfois mon estomac développe sa propre volonté.
    Je ris grassement tout en attaquant le repas, et la bouche encore pleine j’eus la surprise d’une bourse bien remplie déposée dans la main.
    - Eh bien, m’exclamai-je, un peu plus bas, C’est trop ! J’ai l’impression d’extorquer des sous à ce brave gars !

    Brave gars, brave gars, je n’en savais trop rien, et j’avais pris l’habitude de me méfier des gens qui me donnaient trop facilement de l’argent… J’y voyais la lueur de pièces de cuivres à travers l’ouverture resserrée. Et cette bourse en avait l’air pas mal garnie. J’avais de quoi me payer plusieurs repas !
    Ce n’était pas pour autant que j’allais la rendre, et si cet homme me réclamait quoique ce fût en plus, je me serais fait un plaisir de l’envoyer y réfléchir avec quelques cailloux dans la bouche.
    Je lorgnais sur le type en question, je devais bien admettre que j'eus du mal de jauger de la nature de son hybridation.
    - Je vous remercie pour votre honnêteté. Je concède que je n’aurais pas eu autant d’états d’âme.
    Je fis une pause pour me bâfrer, je n’avais aucune tenue lorsqu’il s’agissait de calmer ma faim. Puis je poursuivis :
    - Ce n’est pas tant que des obligations me poussent à m’en aller demain, mais j’ai déjà réalisé un grand tour de la cité et je commence à manquer d’inspiration pour nourrir ma soif de découverte. Je resterais bien volontiers si l’on m’annonçait que j’avais loupé des informations croustillantes sur la ville qui ne sont pas forcément connues du public, dis-je dans une moue quelque peu malicieuse.

    En un sens, je lançai indirectement à la jolie serveuse une invitation à me guider dans les histoires les plus rocambolesques et non des plus légales des habitants des lieux. J’étais mue d’une sorte de fascination pour la vie de bas quartier qui n’avait jamais été plus creusée que cela. J’avais longtemps vécu dans un tout petit village, loin des agitations quotidiennes des plus modestes arrondissements des grandes villes.
    - J’en serais ravie, répondis-je à sa proposition avant que Liz ne retournât travailler.

    Je finissais mon dîner comme un goret à qui l’on avait imposé un jeune depuis trois jours et m’affalai un plus sur mon siège, la mine soulagée. Je m’étais remplie la panse comme jamais. A priori, ici, on en avait pour son argent. Le repas, en plus d’être copieux, avait été un pur délice. « Aaah, j’en reprendrai bien encore » pensai-je avec gourmandise. Je ne savais jamais m’arrêter.

    Je retournai sur scène, cette fois-ci avec une volée toute sympathique d’applaudissements. Liz n’avait pas menti, les clients avaient apprécié ma première partie. J’exultais de leur chanter quelques galéjades sur mes dernières péripéties ou sur les dernières rumeurs qui se partageaient entre ménestrels sur les routes.
    Je m’installai et commençai par une petite complainte désopilante.

    Pas toujours affable, mon vieux papi grognon.
    M’a-t-il appris de nombreuses leçons,
    Faut pas lui ôter, vécu intraitable,
    Il en a de nombreuses à enseigner,
    J’en ai pris d’la graine, et tous mes cahiers !

    Et de toutes ces choses qu’il m’a apprises,
    Il y en a une que je vous partage.
    Parce que, bordel, ce qu’elle m’avantage !
    Quand il s’agit de savoir lâcher prise,
    J’en ai pris d’la graine, et toutes mes valises !

    Amis buvons, mes chers amis buvons,
    À grands coups de bien généreux litrons,
    Bien heureux déboire, c’est un défouloir,
    On y déverse toute notre joie,
    Et l’on caracole du matin au soir !

    Ah, si jamais, on me reprend à m’en faire,
    Pour ma santé, mon foie, mes viscères,
    Je vous prie de m’battre à grands coups de lattes
    Et de me donner ce merveilleux breuvage
    Fraichement brassé par de très grands sages !

    Amis buvons, mes chers amis buvons,
    À grands coups de bien généreux litrons,
    Bien heureux déboire, c’est un défouloir,
    On y déverse toute notre joie,
    Et l’on caracole du matin au soir !

    Ah, si jamais, j’finis dans l’caniveau,
    Point d’eau fraiche pour moi, faudrait pas qu’j’me noie !
    Servez-moi une bière, pas des plus légères
    Puisque Papi m’disait : « moi ? Jamais saoul »
    Ce même vieux con qu’est parti d’un coup !

    Amis buvons, mes chers amis buvons,
    À grands coups de bien généreux litrons,
    Bien heureux déboire, c’est un défouloir,
    On y déverse toute notre joie,
    Et l’on caracole du matin au soir !


    Après quelques chansons au ton de plus en plus acerbes qui étaient parvenues à arracher quelques rires de-ci de-là, j’avais fini par remballer. La soirée allait de bons trains et la clientèle peu à peu disparaissait pour retrouver les bras de morphée ou plus probablement des caniveaux ou rendre.
    Et voila que l’hybride se précipita tout de go à ma rencontre tandis qu’un bris de verre attira mon attention un peu plus loin.

    - Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? fis-je, sans toutefois pouvoir me détacher de la direction d’où été provenue l’éclat.
    J’eus l’impression que ce fut Liz elle-même qui en avait été à l’origine.
    - Puis-je vous payer à boire ?
    - Au risque de vous paraître impolie, ça ne m’intéresse pas du tout. Je vous remercie pour l’argent, mais je m’étais plutôt mise en tête de passer la soirée avec Liz. Il faut dire qu’elle vous a devancé.
    Et alors que j’allais pour la rejoindre, le type me retint par le bras.
    - Mon gars, j’ai dit n…
    - En effet, c’était pas très poli. Tu aurais au moins pu me laisser finir ma phrase, gamine. La moindre des choses quand on accepte de l’argent, c’est de se montrer un peu plus affable, non ?
    Je devins aussi rouge que mon teint de peau pouvait me permettre.
    - Tu m’as donné cet argent pour ma musique, non ? Je te dois rien de plus. Maintenant, lâche-moi, j’aimerais aller rejoindre Liz.
    - Rend-moi mon fric, on va pas se battre quand même ? maugréa-t-il, plus bas.
    - J’hallucine, t’as pas les yeux en face des trous mon vieux. Tu veux qu’on se mette sur la gueule dans un endroit pareil ? répondis-je sur ce même ton discret.
    - Pff.

    Et il eut l’air d’en rester là. Dommage, J'aurais bien aimé sortir lui enfiler quelques beignes, à ce malpropre.

    - Eh bien voila, chose faite, m’annonçai-je auprès de Liz, mince alors, le verre brisé, c’était vraiment vous ?
    La serveuse paraissait contrariée, et cela se retranscrivait en une expression que je trouvais assez amusante.
    - Je dois avoir ce qu’il faut dans mon sac, attendez.
    Et tout en lui bandant le pouce :
    - Je serais ravie que tu… Enfin, si le tutoiement convient ? Je serais ravie que tu me fasses connaitre la réalité de la vie des gens d’ici. J’en ai un peu marre d’être en pâmoison devant des jardins, des musées et toutes ces choses trop… touristiques. Qu’en penses-tu ?
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  • Sam 16 Sep - 20:12
    Elle songera à arrêter de se faire du mouron pour un rien. Ce n'était bon ni pour ses rides d'expression ni pour sa santé ; les premières étant ce qu'elle cherchait à éviter à tout prix pour ne pas tomber dans la spirale infernale des potions et sortilèges en tout genre pour retrouver la jeunesse éternelle, la seconde étant ce qu'elle avait appris avoir de plus précieux quand son monde s'était écroulé. Tess était avenante avec elle et, mieux encore, elle n'était pas accompagnée. À moins qu'il ne revienne plus tard... ? Ces soupçons furent balayés par les propos suivants de la barde, qui avait brillé sur scène une seconde fois. Tout ce temps pour se rendre compte qu'elle était tombée sur une âme fort sympathique, aimable et avenante. C'était du pain béni ! Elle réprima une grimace lorsqu'elle sentit l'alcool être versé sur sa blessure et laissa entendre un soupir de soulagement lorsque vint l'étape plus agréable du bandage.

    - Oui, oui : tutoyons-nous, ce sera beaucoup plus agréable et davantage si nous passons une grande partie du reste de la soirée ensemble. Merci, pour ça. Je vois que tu es bien équipée, ajouta-t-elle avec un large sourire.

    Il y avait, dans cette ville, beaucoup de recoins cachés pour des non-initiés et, même si cela faisait déjà quatre ans qu'elle vivait dans la belle ville bleue, elle avait conscience qu'elle n'avait pas connaissance de tout ce qui s'y trouvait. Par exemple, la dernière fois, elle était tombée, presque au hasard de ses pérégrinations, sur une bicoque qui ne payait pas de mine et dans laquelle elle avait déniché les meilleures pâtisseries au miel qu'elle avait pu goûter de toute sa vie – et ses défunts parents savaient comme elle était gourmande et qu'elle avait testé toutes sortes de sucreries.

    - Éviter les pièges à touristes ? Voilà qui devrait être dans mes cordes. Enfin... Je ne manie pas la gratte aussi bien que toi, voire même pas du tout... Mais le mieux, c'est encore d'y aller par nous-mêmes.

    Elle ricana, s'éloignant de quelques pas pour récupérer ses effets personnels qui étaient sous l'un des casiers du comptoir. Il n'y avait pas grand-chose, juste une grande cape pour se protéger de la brise du soir. Tout le reste était soit dans ses poches, soit bien à l'abri chez elle. Elle avait appris à ne rien laisser traîner par ici, certains collègues – pour la plupart de passage – aimaient lorgner sur les possessions d'autrui. La serveuse invita Tess à la suivre d'un signe de tête, lui tenant la porte par politesse, avant d'enfoncer ses mains dans les poches de son accoutrement et d'emprunter une direction. Elle n'avait pas vraiment réfléchi à l'endroit où elle l’emmènerait, elle savait surtout dans quels lieux elle ne l’emmènerait pas. Même si elle avait demandé à connaître la réalité des habitants de la cité, il y avaient des quartiers, comme les Boyaux, qu'il valait mieux éviter si on ne voulait pas se retrouver avec la carotide tranchée en deux et dépouillé de ses biens. Elles marchèrent sur quelques mètres, Liz donnant quelques explications sur ce qu'elle connaissait de mieux sur la taverne « Chez Boris » et ses alentours. Elles étaient encore dans les baux-quartiers, là où le luxe suintait de chaque colonne, chaque parement et chaque pavé.

    - … Et donc, pas très représentatif de la « vraie vie » des gens de plus petite condition. Avec mon salaire de serveuse, je serai bien incapable de me payer ne serait-ce que quelques mètres carrés de cette maison, ou de celle-ci. Les commerçants et les artisans paient une fortune pour avoir le droit d'établir leur fond de commerce dans le coin. Il faut pas oublier les taxes. Je crois que, même dans les autres villes, les taxes sont pas aussi élevées. Enfin, j'en sais pas grand-chose, j'ai pas pu vraiment me balader en République.

    Un silence. C'était un semi-mensonge. Elle n'avait effectivement pas pu se balader en République mais elle avait déjà arpenté un bon nombre de coins. La faute à son trafic qui la faisait vadrouiller à droite et à gauche pour vérifier la véracité des informations récoltées. Ce n'était pas pour lui déplaire. Elle aimait voir du pays et son patron, Monsieur Sizain, était toujours d'accord pour lui accorder quelques congés payés supplémentaires (sûrement à cause de l'utilisation de son pouvoir de Séduction sur ce pauvre Boris, mais c'est quelque chose qu'elle préférait, là encore, passer sous silence).

    - Et toi alors, tu viens d'où si ce n'est pas Liberty ? Tu te balades de ville en ville pour gagner ta croûte ? Tu viens d'où, de Justice ? Melorn ? … Shoumei ? Qu'est-ce qui t'amène ici ?

    Elle n'avait pas évoqué l'Empire parce qu'elle lui semblait trop précieuse pour venir de là-bas. Les rares fois où elle s'y était retrouvée, elle avait pu se frotter à la rudesse et l'âpreté des gens du désert. De bien mauvais souvenirs mais qui ne l'empêcheraient pas d'y remettre les pieds si l'occasion se présentait : les reikois payaient cher pour obtenir des informations républicaines. Les mains toujours dans les poches, elle triturait la bague sur l'annulaire de sa dextre, plus par automatisme que par réelle nécessité.

    Il ne serait pas trop difficile de faire la conversation avec la demoiselle, du moment qu'aucun élément perturbateur ne venait croiser leur route. Ce qui ne devrait pas arriver, d'après ses estimations, mais elle gardait cet hybride dans un coin de sa tête. Surtout qu'elles s'éloignaient des quartiers riches pour s'approcher des quartiers des classes moyennes, afin que Tess puisse voir et se rendre compte. Et puis, pourquoi pas, le conter dans ses créations.
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  • Mer 20 Sep - 11:37
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    Avec Liz Nahesa


    Les bâtiments de cette ville m’évoquaient parfois la cime de hauts arbres. Certains d’entre eux s’élevaient sur un bon nombre d’étages, surtout dans les quartiers les plus modestes où les appartements s’empilaient les uns sur les autres sans réelle continuité. Mais ce panorama n’avait rien à envier à Justice, où j’avais vraiment eu l’impression de me promener au milieu d’un bois de briques et d’ardoise.
    J’avais le regard rivé sur les hauteurs, me retrouvant parfois témoin d’une ouverture de volet sur une pièce exigüe et un vieux monsieur s’étouffant dans des exhalaisons opaques qui s’échappaient dès lors. Des rires fuyaient dans cet élan, ceux de grands fumeurs qui charriaient leur hôte.
    - Effectivement… C’est coûteux d’avoir un chez sois. répondis-je aux explications de Liz tandis que je jetais un coup d’œil en arrière, dans les beaux quartiers que nous venions de quitter, je ne pourrais même pas te dire comment c’est ailleurs, je n’ai jamais dormi que dans des auberges.
    Ou dans des plaines, aux abords des sentiers, dans des forêts et j’en passais et des meilleurs. Pour le coup, la maison dans laquelle je vivais petite était la propriété de mon grand-père. Je l’avais abandonnée après que papi s’était fait la malle et j’ignorais bien ce que cette minuscule chaumière avait bien pu devenir.

    - Je viens d’un village près de Courage. Je voyage. Je tâche de ne jamais repasser là où je suis déjà allée. Je gagne ma croute en jouant de la musique ou en œuvrant comme saisonnière… Enfin, j’accepte un peu tous les travaux qui viennent du moment qu’ils sont temporaires. Parce que j’essaye d’écrire une encyclopédie. Alors, j’ai pour objectif de faire le tour du monde. Et c’est là qu’on se rend compte qu’être née humaine c’est vraiment pas pratique.
    J’étais républicaine. Je ne sais pas si je l’étais de naissance, mais j’étais bien républicaine. Peut-être que tout ce voyage avait aussi pour but de découvrir d’où je venais.

    - Et toi ? Tu as toujours été à Liberty ?
    Tandis que nos pas nous menaient de plus en plus loin des beaux murs de chaume et des éclairages bien fonctionnels, je sentais le vent frais de la nuit remplacer peu à peu la chaleur du tumulte citadin.
    La population devenait moins dense et moins colorée, mais les rues semblaient encore calmes et sûres.
    - Tu as toujours travaillé comme serveuse ? C’est peut-être indiscret, mais je me demande souvent quelles sont les choses qui font vibrer les gens. Quels sont leurs rêves, leurs aspirations ? Quand j’étais plus jeune et que j’allais à l’école, jamais je me serais crue capable de partir à l’aventure ainsi.
    Malgré mes conditions de vie actuelle, j’avais eu la chance de pouvoir étudier. Mon papi était plus riche qu’il en avait eu l’air, mais j’avais longtemps soupçonné que ses activités n’avaient pas été très légales…

    Après une demi-heure de marche, j’eus l’impression de quitter Liberty pour une tout autre bourgade. L’éclairage était de plus en plus capricieux et les routes pavées manquaient de me faire trébucher contre une brique déboitée. Ce n’était pas la première fois que je me promenais dans des quartiers plus modestes, mais je ne l’avais encore jamais fait de nuit. Il y avait quelque chose d’envoutant à parcourir des ruelles sinueuses absentes de vie.
    De temps à autre, une porte s’ouvrait sur une vieille dame qui vidait son bac à vaisselle dans le caniveau ou sur des petits garçons qui faisaient le mur malgré les invectives de leur mère. Quelques hommes trainaient et discutaient à voix basse entre eux, lorgnant de temps en temps dans la direction de nos deux frimousses un peu suspectes. Mais la plupart du temps, les gens ne nous calculaient pas.
    - Tu habites où alors ? Tu as une chambre à toi dans la taverne ?
    Si ce n’était pas le cas, ce ne devait pas être pratique. Comme Liz le disait elle-même, elle n’avait pas les moyens de vivre dans le quartier riche où elle travaillait. Et je songeais que moi-même je n’aurais jamais pu me payer un logis même dans ce quartier.
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  • Sam 7 Oct - 16:35
    Faire la conversation.

    Rien de plus simple pour la métisse aux cheveux noirs. La curiosité de Tess était aussi la bienvenue. Elle parlait, parlait, et, plus important encore, l'interrogeait en retour. Liz avait déjà effleuré en pensée ces questions. Quand on vit seule, on se retrouve souvent à se causer à soi-même. Est-ce que j'ai pris la bonne décision ? Est-ce que je devrais plutôt faire ci ou ça ? Qu'est-ce que je voudrais vraiment faire si je m'écoutais ? Même posée une bonne centaine de fois, elle n'avait jamais pris le temps d'y répondre ; ce qui était incontestablement idiot de sa part. C'était toujours plus simple de se mettre des œillères et d'avancer en ligne droite ; quand bien même elle aurait pu éviter nombre de désagréments. Par exemple, elle aurait pu choisir de s'installer à un autre endroit ; mais non, c'est Liberty qui avait gagné ses faveurs parce que c'était tellement plus simple de se cacher dans une foule de millions d'habitants. Si elle avait été à la place de Tess, elle serait restée à Courage, ne serait-ce que pour avoir un toit sur sa tête tous les soirs en rentrant. Elle serait peut-être devenue corsaire ou poissonnière. Si elle avait conservé son statut et son héritage, elle ne se serait embarrassée d'aucune futilité et la vie aurait tranquillement poursuivi son cours ; quand bien même elle avait un don pour s'attirer des ennuis.

    - Aussi loin que ce que je veux bien me souvenir, j'ai toujours vécu à Liberty. T'as pas voulu rester à Courage ? Pour ton Encyclo-truc ? T'as commencé ?

    Elle avait eu la chance, par son éducation, d'avoir eu accès à plusieurs livres : contes et récits fantastiques, ouvrages didactiques, manifestes scientifiques, politiques ou artistiques ou encore encyclopédies avaient fait partie de sa culture. Elle savait que ces ressources étaient précieuses et qu'elles étaient, souvent, l’œuvre de copistes qui passaient des semaines à réaliser la précieuse copie d'un bouquin. La volonté de rédiger son propre registre forçait presque le respect. Cependant, elle ne comptait pas sortir de son rôle de serveuse. Pas que celui-ci laissait supposer qu'elle était juste une sotte, mais parce qu'elle n'avait pas envie que la curiosité de Tess la pousse à lui demander comment elle savait ce que c'était. Cela lui demanderait de s'empêtrer dans un tissu de mensonges et un bourbier qu'elle souhaitait éviter autant que possible.

    - Sinon, j'habite dans un autre quartier que celui-ci encore. Là où les loyers sont pas trop chers et les officiers républicains pas non plus très présents. Enfin, ils essaient de faire croire qu'ils sont présents, mais on sait tous qu'ils passent beaucoup plus de temps à picoler entre eux qu'à faire régner la loi. Tu devrais l'écrire dans une de tes chansons, si c'est pas déjà fait.

    Elle ponctua sa remarque d'un sourire amusé, envoyant valdinguer par une légère bourrasque de vent un seau qui avait été abandonné par son propriétaire puis en prenant garde à où elle mettait les pieds. Même si elles étaient toujours à Liberty, certaines rues n'étaient plus si bien entretenues quand il s'agissait des quartiers plus modestes. Les pierres bleues qui ornaient les bâtiments semblaient aussi d'une qualité plus médiocre.

    - Pour ce qui est du métier de serveuse, je n'ai pas eu le choix. Il me fallait de l'argent. Aussi simplement que ça. Je n'avais pas vraiment de passions quand j'étais plus jeune.

    Elle haussa simplement les épaules à cette constatation, qui était un autre mensonge. La jeune Liz avait eu des rêves plein la tête : devenir politicienne ou encore juge. Elle maîtrisait l'art de la magie et s'était aventurée sur le chemin des arcanes plus sombres. Elle adorait aussi lire et, parfois, elle écrivait quelques histoires sur des bouts de parchemin qui terminaient brûlés. Cependant, elle pensa judicieux d'ajouter quelques mots.

    -Si j'avais plus d'argent, je pense que j'irais aussi plus souvent au musée. Il y en a plusieurs ici, en République et surtout à Liberty. Pas pour rien que c'est la Capitale. T'as pu y aller?

    C'était toujours plus facile de mentir quand tout ne reposait pas sur un mensonge. Au moins, elle n'avait pas à chercher pendant de longues minutes un scénario plausible puisqu'elle servait le même à tout le monde. Il lui semblait aussi que c'était le moment de lancer son appât. C'est que Tess ne serait pas seulement utile pour lui donner des informations, mais plutôt pour se faire de l'argent. Quand bien même elle disait n'avoir pas assez pour se payer un toit et qu'elle avait dû négocier un repas Chez Boris contre des notes de musique ; les plus nécessiteux trouvaient toujours le moyen de donner même quand ils n'avaient pas.

    - Tu sais, pour ton histoire d'ency-machin, tu disais que c'était pas facile d'être née humaine... Pourquoi tu demandes pas de l'aide ? Je pourrais t'aider, tu sais. Elle laissa planer le silence quelques secondes. Pas t'aider à le rédiger, mais à te... Documenter. Simplement, je ne le propose pas par bonté d'âme.
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  • Mar 10 Oct - 12:41
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    Avec Liz Nahesa


    Une odeur de mijoté parfumait l’air environnant et à ma droite se dessinaient au-dessus d’une cheminé les volutes provoquées par la lente cuisson de ce qui devait être les restes de la journée.
    - J’avais aucune envie de résider là-bas. La vie de sédentaire m’ennuie au plus haut point. Et pour écrire une encyclopédie, c’est pas la meilleure idée que de se cloitrer entre quatre murailles.
    J’avais trouvé très drôle la façon dont Liz charcutait ce terme pas si savant que cela. L’aurait-elle fait pour dénigrer la notion même d’intellectualisme, j’eus l’impression de passer pour une péteuse alors que je me pavanais devant un énorme sac suintant de breloques et dans des vêtements écorchés de partout (en tout cas, lorsque je n’essayais pas de me faire bien voir dans mon sari).
    - J’ai commencé, ouais. À dire vrai, j’ai commencé en quittant Courage.

    J’avais en outre eu l’outrecuidance de ne servir qu’une maigre ligne pour parler de cette cité : « Globalement inintéressante ». Et je ne savais pas trop pourquoi. En réalité, j’avais des tas de machins à raconter sur Courage. Et je la connaissais comme ma poche. Je connaissais même toutes les choses qui me faisaient pourtant rêver dans les autres villes, tous ses réseaux clandestins de paris ou de trafic quelconque. Car bien que mon papy ne m’en parlait que très peu, je voyais bien le va-et-vient de types louche dans notre maison.
    Je ne l’aimais pas. C’est tout. Comme une nostalgie pénible, un truc repoussant de souvenirs mornes et de routine ennuyeuse.
    Mais j’allais peut-être devoir me forcer à m'y pointer. Peut-être histoire de boucler mon très long voyage à venir. Une ville ne restait pas figée dans le temps, et j’allais peut-être avoir l’agréable surprise de la découvrir comme une nouvelle entité…

    - Ça m’a l’air sympa l’endroit où tu vis. Se coltiner des officiers qui surveillent un quartier toute la journée, c’est vite indigeste. Faut se cacher, faut faire faire des détours improbables aux gens que tu reçois chez toi, faut… Euh, je m’égare. Mais dans l’idée, les soldats servent pas tant à protéger la population qu’à les contrôler, nous sommes bien d’accord.
    Je ne comptais plus le nombre de fois ou mon vieux rentrait les phalanges en sang et que par le plus grand des hasards on parlait de gardes retrouvés morts le lendemain.

    - Des musées, j’en ai pas visité beaucoup. Comme tu dis, il faut un peu d’argent pour y aller, et je me flic un peu sur mon budget. Il faudrait d’abord que je cesse de le dilapider en repas pour quatre personnes et en litre de blonde… pensai-je, mais les plus sympas que j’ai vus ici, ce sont ceux sur l’histoire et ceux sur les sciences.
    Les galeries relatant le passé de notre monde étaient particulièrement bien renseignés. Le savoir de races menant depuis des centaines d’années leur longue existence avait cela de pratique que leurs récits historiques étaient on ne peut plus pointus et précis, car il ne souffrait d’aucune déformation. Tandis que certains érudits avaient vécu les évènements qu’ils documentaient, un nombre indéfinissable de générations humaines avaient déjà pu se succéder.

    L'offre de Liz me laissa sans voix. Ce n’était pas la première fois qu’on me suggérait un coup de main et je me fantasmais d’avance dans l’ombre d’un mini réseaux de cerveau en pleine ébullition. Je n’étais pas seulement une rêveuse stupide, je me montrais un peu vénale de savoir et cupide de profiter de n’importe quelle aide qu’on me présentait.
    - Alors là, je fonce droit dedans. Que me proposes-tu ?
    J’eus du mal à évaluer en quoi je pourrais lui apporter quoi que ce fût, mais je n’étais pas en position de refuser. Aucun retour sur investissement que je n’étais capable de concevoir me semblait réfutable.

    La bonne odeur de ragout avait disparu et laissait maintenant place à celle plus rance de l’humidité des canaux où toutes les eaux usées avaient été vidées dans ces dernières demi-heures. De plus en plus de lueurs s’évanouirent dans le crépi bleuté des bâtisses et nous entrâmes à présent dans la période à la fois calme du sommeil des familles modestes, à la fois tumultueuses des personnes affamées et sans-abri qui essayaient de fermer les yeux à même les pavés.
    - Après tout, toutes les villes ont leur lot de clochards.
    J’avais déjà dû dormir dans ces conditions. Mais les têtes de ces quelques hommes qui habillaient un coin de maison faisaient bien six pieds de long. Je déposais sur un type ronflant comme une bourrasque un vieux châle que je gardais dans mon sac. J’en trouverais bien un autre, et j’avais encore un peu le temps avant que le froid ne décidât de pointer le bout de son nez.
    J’avais dû réveiller le pauvre gars, ses grondements s’interrompirent.
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  • Jeu 26 Oct - 11:33
    Le clochard ouvrit les yeux, regarda les deux donzelles qui passaient à côté de lui et marmonna une phrase incompréhensible – un remerciement, une insulte ? – avant de se retourner en rabattant la couverture sur lui sans la toucher, probablement grâce à un pouvoir de télékinésie. La Liz passée aurait été touchée, tant de pauvreté et de misère alors que chaque individu était capable d'effectuer des prouesses physiques ou magiques. La Liz du présent n'en avait cure. Elle s'était habituée à cette vérité. Elle détourna le regard, poursuivant sa promenade aux côtés de Tess. Cette dernière n'avait pas fini de la surprendre. Bien vite, il lui semblait comprendre qu'elle ne fréquentait pas que de bonnes personnes. Elle n'eut pas matière à creuser davantage sur le moment, la barde poursuivant sa prose. Ses prunelles s'illuminèrent lorsqu'elle accepta sa proposition.

    Avec ce qu'elle faisait, l'avenir n'était jamais sûr. Pour commencer, elle n'était pas la seule à effectuer du recel d'informations volées, extorquées ou recueillies lors de ses nuits de velours. La concurrence était rude mais, par chance, les âmes qui avaient besoin de ce commerce étaient nombreuses, extrêmement nombreuses, davantage dans un coin aussi corrompu que celui-ci. Il était souvent bon de créer des alliances, bien que rien ne garantissait que le type qui nous faisait face était loyal. En général, tacitement, ils se faisaient tous confiances les uns les autres quand ils s'associaient – parce qu'autrement, tout s'effondrerait. Et puis, les affaires pouvaient pâtir d'une mésentente, ce qui n'était pas recherché. Par contre, un groupe adverse pouvait très bien choisir de venir éliminer ceux qui marchaient sur leur plate-bandes et récupérer le secteur. Ce n'était pas la pègre, mais ça n'en était pas si éloigné pour autant. Du moins, c'est ce que Liz se plaisait à penser. Et puis, il y avait aussi sa clientèle à proprement parler dont il fallait se méfier. Certains étaient réguliers, d'autres moins et les derniers ne lui avaient parlé qu'une seule fois. Chaque entrevue était un risque supplémentaire de se faire dénoncer, voire même blesser ou tuer si l'information troquée était erronée ou encore piégée – certains avaient la rancune tenace, elle avait pu s'en apercevoir. Et puis, il y avait ceux qui découvraient qu'ils n'étaient pas privilégiés et que les renseignements qu'ils avaient pu donner en échange de faveur étaient revendus à d'autres. Quand ça arrivait, c'était un sacré merdier.

    Tess était, pour l'instant, une cliente potentielle. Elle lui semblait aussi particulièrement dans son monde. Liz la voyait bien, papillonner à droite et à gauche en rédigeant sa poésie avant de siffler des litres de bière.

    Liz se pencha vers Tess, dans le geste de celle qui s'apprêtait à faire une confidence. Et puis, elle essaya quand même, à ce moment-là, de lancer son sort de séduction en touchant l'épaule de la blonde. Elle y parvenait mieux, quand il y avait un contact.

    - Je te propose de te revendre des trucs. Ce que tu voudras. Des noms, les dernières actualités, des histoires sur certains lieux, des secrets.

    Elle accentua le dernier mot, bien qu'elle ait parlé à voit plus basse pour que seule son interlocutrice puisse l'entendre. Lorsqu'elle observa le visage de Tess, elle se demandait si elle répondrait sous l'effet de la séduction ou si elle était assez forte d'esprit pour lui résister. C'était, en général, plus facile quand ils n'avaient qu'une idée en tête en la regardant.

    - Et puis, j'ai cru comprendre que tu étais pas étrangère à certains... Larcins, dirons-nous. Je peux te proposer de te vendre certaines affaires bien juteuses avant tout le monde, pour que tu te fasses un peu d'argent. Mais ça, faut voir si tu es aussi douée dans d'autres domaines que la musique et le chant.

    Pour achever son petit numéro, elle planta son regard droit dans celui de Tess.

    Il existait un monde où ça fonctionnait et un monde où ça ne fonctionnait pas. Il en existait même un où ça ne fonctionnait pas mais où Tess était suffisamment emballée par son idée pour que ça fonctionne quand même. Ça donnait un côté amusant au pouvoir. Elle avait un peu l'impression de lancer un dé à chaque fois qu'elle l'utilisait.

    - Je prends, évidemment, une petite part sur la cagnotte. Mais ça, j'en discute toujours le moment venu et c'est pas ce qui nous intéresse le plus ici. Ce qui m'intéresse aussi, c'est quand ton voyage t’emmènera par-delà les frontières de la République.

    Elle choisit à ce moment-là de se taire, pour laisser le temps à Tess de réagir.
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  • Sam 18 Nov - 16:04
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    Avec Liz Nahesa


    Je me laissais aller dans un sentiment étrange de plénitude. J’éprouvais quelque chose d’irréel que j’autorisai à m’embarquer. L’on m’offrait d’une séduction sulfureuse le confort de m’émerveiller de quelques papillonages dans le girond.
    Par mental d’acier et par coup de marteau dans le crâne, je me sentais capable de tout balayer d’une baffe sur ma propre face. Ma force supérieure à celle de l’humain lambda avait de quoi briser même des choses immatérielles. Je pouvais choisir de nier tout en bloc, et de réfléchir à une logique ô combien salvatrice, mais, et c’est ainsi que cette extase forcée se montrait insidieuse, je me refusai à me frapper. Ce sentiment me gagnait, comme une jeune fille timide qui ressortait victorieuse du grand jeu de la séduction. Perdre était un plaisir dans lequel je me délectai.
    Et je me mis à rosir comme cette enfant pure qui fleurissait dans ma tête.
    Je rougissais à l’amour de l’information et des potins, à l’amour des aventures hors sentiers battus faites de chemins escarpés.
    Et alors que Liz la Tavernière, Liz la belle serveuse m’avait révélé la nature de sa proposition appuyée d’une charmante caresse à l’épaule, j’eus l’impression de décoller quelque peu des pavés arrachés de la vieille rue où nous marchions.
    - Je ne sais pas pourquoi…
    Je m’interrompais dans la folle pâmoison qui me prenait aux tripes.
    - Tu as bien piqué ma curiosité, Liz, dis-je, le plus simplement du monde, alors que mon cerveau trippait en pleine ébullition.
    Était-ce ses mots qui avaient titillé mon intérêt ou alors… sa voix basse et doucereuse… les fines arabesques que dessinaient ses courbes se mouvant avec langueur… ses lèv…
    Par tous les titans, j’étais peut-être bien en train de perdre la tête.
    - Donnant donnant comme on dit. Je pourrais te faire parvenir un pourcentage de ce que je gagne en voyageant, et toi tu me conterais tous les secrets les plus croustillants sur les nobles et leurs complots. Et si je pouvais m’attaquer à quelques criminels pas encore tout à fait connus pour m’arracher leur prime… ce ne serait pas de refus.
    Je pris sa main sans être capable de juger de la bizarrerie de mon acte et la portait à ma poitrine pour appuyer à quel point mes propos étaient sérieux.
    - Je serais ravie de collaborer avec toi.
    Parler avec simplicité me paraissait inaccessible. Mes pommettes me brulaient et j’osais espérer que rien n’en transparaissait.

    - Bientôt. Bientôt, je partirai pour le Reike. Après tout, j'ai l'intention de faire plusieurs fois le tour du monde, autant de fois qu’il le faudra pour découvrir les nouveautés prêtes à éclore dans le Sekai. Tu pourras bien entendu compter sur moi pour t’en conter les histoires comme les ménestrels aiment à le faire.

    Je m’attaquais à battre le pavé de quelques sautillements endiablés, et me trouvais quelques mètres plus loin que Liz. Le sentiment exacerbé de bonheur que j’éprouvais avait fort soif de se canaliser de quelques coups de poing. J’avais envie de mettre sur la gueule avec quelqu’un sans raison.
    - Je pourrais te montrer de quoi je suis capable, si tu veux… Il faut bien que tu t’assures d’avoir un retour sur investissement…
    Un petit avant-gout n'était pas malvenu, surtout que j’avais moi-même besoin de me changer les idées.

    Je fis volte-face vers la serveuse et l’attendais. La regarder à présent me faisait un tout autre effet que j’étais bien inapte à exprimer. Cela m’apparaissait bien singulier : ce n’était pas comme lorsque je m’amusais à emmener quelqu’un dans mon lit pour un soir ou à simplement flirter, je voyais cette femme… différemment.
    - Là, tout de suite par exemple, il n’y aurait pas quelqu’un dont tu as besoin de te débarrasser…?
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