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  • Mar 22 Aoû - 22:35
    La barcarolle du cétacé
    Feat. Takhys Suladran ▬ An 4

    En l’essence, Courage n’avait pas changé depuis toutes ces années. Les affaires aidant, il s’était révélé ardu de trouver le temps de revenir arpenter ces rues serpentines qu’elle avait tant connues lors de son service militaire et le défilement des saisons avait emporté avec lui son lot de pertes et d’évolutions… Oh certes, les toits rouges si symboliques de la Reine maritime répondaient toujours à l’appel, masures biscornues que les tempêtes successives n’étaient guère parvenues à écorner, mais elle pouvait déceler ici et là quelques changements heurtant sa nostalgie. Il n’y avait plus ici le marchand de produits frais qu’elle avait eu l’heur de fréquenter à l’époque, affamée par ses rondes, et la mendiante claudicante qui régnait alors sans partage un peu plus loin dans une rue tierce avait de toute évidence vu sa couronne dérobée par plus jeune qu’elle. Rien que l’ordinaire d’une vie abîmée par les aléas et l’activité d’une aussi grande cité.

    Rim passa sa langue sur ses lèvres, retrouvant ce goût salé si omniprésent sur les quais. L’iode était arraché aux vagues sous forme d’embruns et le sel se déposait en couches successives et cristallines sur les pontons glissant. Les marins s’interpellaient à cette heure d’un bout à l’autre du port qui pour porter de lourdes caisses, qui pour appâter le chaland vers de meilleurs horizons aquatiques. Elle ne se sentait toutefois nullement de nager en cette pluvieuse journée, d’autres intérêts attirant ailleurs son attention. Et c’est qu’elle l’avait spécifiquement choisi pluvieuse, cette journée ! Elle avait ainsi patienté telle une louve en cage dans la chambre de son auberge jusqu’à ce que la météo daigne aller dans le sens de son plan. C’est-à-dire, vider une taverne de sa clientèle.

    Enfin, rectifions tout de suite toute interprétation négative : loin d’elle l’idée de mener Le Marsouin Blanc à la faillite. Les bières qu’ils servaient avaient maintes fois suffi à justifier à elles seules son affectation militaire à Courage, de nombreux rires lointains sonnant encore à ses oreilles, de même que de passagères embrassades échauffées. Tout au contraire souhait-elle ardemment le bien-être de cet ancestral établissement, au point d’user de ses meilleurs talents de filoutage dans l’espoir d’une entrevue avec le patron. Comment s’appelait-il déjà… ? L’avait-elle jamais su ? Elle fronça les sourcils, rejetant ce problème à plus tard. Une longue montée vers la taverne l’attendait, car il lui fallait pour l’heure s’extraire des fragrances maritimes pour gravir les rues pentues de la colline.

    Elle avait travaillé avec soin son apparence physique, dédaignant en partie ses allures de noble pour une tenue de voyage d’excellente facture, mais moins remarquable parmi la foule. Aujourd’hui, elle n’était point Rim l’Ambassadrice ! Pourvu que son masque d’héritière Casris tienne le coup et fasse mirage suffisamment longtemps pour lui permettre de nouer un bon partenariat avec Le Marsouin Blanc. C’est qu’elle n’était pas encore entièrement à l’aise sous cette figure qui ne lui appartenait qu’à peine compte tenu de ses liens houleux avec ses parents. Qu’importait – il lui fallait bien gérer les affaires familiales. Et la vente d’alcool des Casris n’était pas particulièrement au beau fixe depuis qu’elle l’avait négligée ces dernières années… Elle avait par conséquent travaillé d’arrache-pied pour produire de nouveaux crus et façonner un plan commercial de relance. Cela commençait bien sûr par mieux faire connaître la marque auprès du peuple, les principaux consommateurs.

    Pourquoi Le Marsouin Blanc ? Hé bien, il s’agissait d’un établissement bien ancré dans le voisinage de Courage, tout d’abord. Et puis surtout, son propriétaire était un homme d’un certain âge, peut-être plus facile à charmer et convaincre qu’une tavernière fort rodée à tout ce cinéma. Rim avait besoin que cette affaire fonctionne, à la fois pour son ego et pour la stabilité future des Casris. Exagéré ? Sans doute un peu. Mais la Rouge y mettait tout son cœur depuis plusieurs jours.

    Revenons donc à la pluie. Cette pluie battante dont elle se protégea un court instant du dos de la main, plissant les yeux pour mieux discerner la silhouette proche du Marsouin Blanc. Débarquer avec une proposition commerciale en pleine heure de pointe lui aurait directement valu un regard noir du propriétaire. Aucun tavernier au monde n’apprécierait de se voir alpaguer au milieu d’un tel remue-ménage. La pluie était un bon moyen de s’assurer que peu de badauds auraient le courage de sortir, et l’heure indue du matin à laquelle elle se pointait aiderait cet état de fait. Elle en était du moins là de ses espoirs candides lorsqu’elle poussa le lourd battant pour se glisser dans la touffeur du Marsouin Blanc.

    Le brouhaha de la foule de travailleurs présent lui sauta à la gorge. Un instant égarée, elle posa des prunelles rondes sur l’étonnante clientèle qui s’égayait en ces lieux. Des marins vraisemblablement rentrés au petit matin et d’autres ouvriers dégustant un dernier plaisir avant de débuter leur rude journée… Dehors, la pluie redoubla. Bon.

    Bon.

    Elle s’ébroua, reprit contenance. Allons, Rim ma fille, tu en as vu d’autre. Armée de son plus beau sourire, elle s’élança ainsi d’un pas sûr en direction du comptoir, esquiva souplement le volte-face d’un client pressé de rejoindre sa table et se pencha doucement vers la serveuse qui officiait au cœur de cette guerre gustative.

    « Bonjour, votre patron est-il présent ? Pourrais-je échanger quelques mots avec lui ? »

    Elle tapota par réflexe la lourde sacoche qui ceignait ses hanches et qui transportait ses bouteilles, oubliant que son interlocutrice ne pouvait pas spécialement voir à travers le cuir. Oui, bravo Rim, tu as tous les airs d’une criminelle menaçante souhaitant se plaindre de l’employée auprès du patron à grands renforts de cris hystériques.

    Et puis surtout, le patron n’était pas un patron.

    Mais une tavernière fort rodée à tout ce cinéma.


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    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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    qui suis-je ?:
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  • Ven 25 Aoû - 13:23
    Ah, la pluie ! Quelle bénédiction pour les affaires du jour ! Surtout quand il y avait plus de monde que prévu. Cette bonne rincette démoralisait autant les marins que les ouvriers portuaires. Alors que de mieux que de réchauffer le gosier en tapant la causette avec des potes ou des collègues autour d'une bonne boisson ? Heureusement que les employées étaient parfaitement rodées pour être actifs et productifs, tout en gardant le sourire malgré la pression du rythme à tenir pour répondre à la moindre commande des clients. La serveuse avait même le temps d'échanger quelques mots, avec des hommes qui la connaissaient. Même la cuisinière était de la partie, elle qui d'ordinaire demeurait dans son "antre" pour préparer la nourriture. Elle avait moins le sourire que sa congénère servant plus souvent qu'elle en salle, mais elle ne rechignait pas à la tâche. 

    Takhys de son côté, habillée de sa délicieuse robe qui moulait son corps comme une seconde peau, terminait d'essuyer tout un jeu de chopes en étain. Le sourire radieux,  elle gardait un oeil attentif à l'assemblée, accordant un clin d'œil à un homme qui se morfondait de l'avoir un jour dans ses bras, ou alors d'étirer ses lèvres dans un air plus lumineux encore, pour saluer un nouvel arrivant à son comptoir. Dans ses mouvements de main pour passer le torchon en lin pour sécher ses chopines, sa poitrine se mouvait de telle sorte que certains rougissaient en s'attardant trop dessus... Il faut dire que la jeune femme offrait une magnifique observation de sa poitrine généreuse avec un décolleté... ouvert juste comme il fallait pour provoquer l'émoi chez les individus masculins. 

    La porte de la taverne s'ouvrit, laissant passer une inconnue. Takhys l'observa quelques secondes. Rouquine, dans une tenue visant le côté pratique et sobre. Elle émit quelques hypothèses d'emblée. Peut-être était-elle aventurière, mercenaire, ou travaillant pour une de ces professions où la masculinité dominait. Elle en saura bien plus si la donzelle venait à commander à boire. Ah ! justement, elle vint au comptoir, se faufilant parmi les clients. . La blonde tenancière posa son oeuvre bien séchée désormais, à côté d'une ligne de chopes prêtes à recevoir à nouveau une bière bien fraîche et bien mousseuse. Elle plia le torchon pour le poser sur le bois poli. 

    ''Bien le bonjour et bienvenue au Marsouin Blanc"dit-elle pour commencer, toujours le sourire à son magnifique visage. "Discuter avec le patron, point de soucis. Sur quel sujet souhaiteriez-vous converser avec lui ? Si cela est dans mes compétences, je puis le faire, pour répondre à vos besoins. "Elle lorgna un instant la sacoche que la nouvelle venue venait de tapoter avec sa main. Hum... était-ce pour des histoires de "commerce'' que cette femme avait eu avec le précédent propriétaire des lieux ? Il avait eu à baigner dans quelques affaires de marché noir moins scrupuleuses que les siennes… Donc, à voir comment gérer ce reliquat d'affaires et à voir si elle ne pourrait pas le reprendre à son niveau. Et ça, elle allait très vite le savoir. 
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  • Sam 2 Sep - 12:02
    Le visage de Rim s’illumina. Tout n’était peut-être pas perdu ! L’amabilité de son interlocutrice avait consolidé ses espoirs. Après tout, on ne l’avait pas encore chassée, ni accueillie avec des insultes. Bien au contraire, la serveuse maintenait un sourire impeccable malgré l’animation en flux tendu qui régnait dans la taverne. Devait-elle lui faire part de sa proposition commerciale ? Elle n’était après tout pas décideuse sur ce sujet et Rim risquait sans le savoir de peut-être provoquer un incident diplomatique au sein de sa hiérarchie. A moins qu’il ne s’agisse du contraire ? Rien ne disait que la demoiselle n’avait pas justement l’oreille et la confiance de son supérieur… Et qu’elle n’avait pas pour rôle de filtrer les indésirables à l’entrée. Réfléchissant à toute allure, Rim détailla plus avant la tavernière.

    Qu’Aurya m’extermine, était-elle stupide pour ne pas l’avoir observée plus tôt ? Les lèvres soudain sèches, sa langue passa sur sa lippe dans l’espoir de retrouver contenance. Oh, elle n’éprouvait de sentiments romantiques qu’envers la gent masculine, mais ce n’était pas parce qu’elle avait un palais essentiellement salé qu’elle ne pouvait pas apprécier de temps en temps le subtil goût du sucre au terme d’un ponctuel plaisir coupable ! Si elle parvint à ne pas dévisager trop bêtement son interlocutrice, l’intensité de son regard glissa un peu trop longtemps sur le décolleté prononcé de la belle. Elle se morigéna intérieurement, enjoignant ses années d’éducation nobles à rappeler à son foutu cerveau qu’il n’était pas exactement poli de se perdre sur la courbe soyeuse d’une poitrine. Hé, ce n’était pas sa faute ! Où devait-elle regarder ? La longue chevelure blonde de la serveuse enserrait son visage d’un écrin doré tout à fait appréciable sur le ton solaire de sa peau, et ses iris avaient ce petit quelque chose de plus que les autres. Des prunelles brunes au demeurant, ponctuées d’étincelles – il ne faisait aucun doute qu’elle savait à merveille se servir de ses armes naturelles.

    « Euh je… Bonjour, reprit-elle à la manière d’une imbécile heureuse, répétant très exactement ses salutations précédentes. »

    Oui, tu l’as déjà dit. Satané cerveau.

    « Je me présente : je m'appelle Rim Casris. Mais appelez-moi Rim je vous en prie, précisa-t-elle dans un quasi ronronnement suave. »

    Ses lèvres s'ourlèrent malgré elle d'un semi sourire charmant -et charmé-, parfaitement aguicheur. Elle se décerna derechef une claque mentale. Elle travaillait bon sang, reste concentrée nom d'un Kokot déplumé !

    « J’avais l’habitude de fréquenter cet établissement il y a quelques années. Il a beaucoup changé et pour le mieux ! constata-t-elle tandis qu’elle se raccrochait littéralement aux meubles pour retrouver le fil d’une conversation normale. Mes compliments à votre employeur, il a su saisir les besoins de sa clientèle. »

    Sa remarque était pour le moins sincère. Elle désigna notamment l’établis qui présentait les produits marins du jour, fruit du dur labeur de la population locale. Beaucoup n’avait pas le loisir de goûter à leur propre travail malheureusement acheminé aux castes sociales supérieures. Il était pertinent d’avoir reproduit une vente en circuit court dans une taverne fréquentée par les habitants du coin.

    « Mais je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps et vous attirer l’ire de vos supérieurs, ajouta-t-elle en jetant un ou deux coups d’œil par-dessus l’épaule de la tavernière, cherchant la silhouette familière du propriétaire. »

    Échouant dans son investigation, elle redirigea leur attention vers sa sacoche pleine dont elle ouvrit le rabat d’un geste proche de la prestidigitation afin de mieux présenter les bouteilles qu’elle contenait. Elle se pencha vers la blonde et lui expliqua sur le ton de la confidence :

    « Je souhaiterais vous proposer d’incorporer à votre carte les tous derniers crus de la cave des Casris. J’ai souvenir que votre patron appréciait grandement notre eau-de-vie de Fouettard. Un homme tel que lui, capable de songer au futur du Marsouin Blanc et de l’améliorer chaque jour par de telles innovations, saura sans doute savourer le goût de nos nouveaux produits. Et ce à prix d’ami ! »

    Et, paroxysme du mauvais vendeur, Rim se fendit d’un clin d’œil complice à l’intention de la pauvre serveuse qui avait vraisemblablement bien d’autres chats à fouetter qu’une déplorable commerçante. Loin d’ici à Liberty, le Responsable des ventes de la famille se retournaient douloureusement sous ses draps, aiguillé par la sensation que quelqu’un quelque part faisait n’importe quoi avec ses crus adorés. Autant pour la nostalgie de Rim à l’égard de Courage qui l’avait poussée à refuser son avis pour aller vendre elle-même leurs bouteilles…
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    Takhys Suladran
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  • Mar 5 Sep - 16:00
    La blonde remarqua bien le regard insistant de la nouvelle venue. Elle fit mine de pas prêter attention, comme si cela était tellement devenu une habitude. En même temps, avec un physique comme celui de Takhys, y avait de quoi faire baver les hommes ou à faire pâlir de jalousie certaines femmes. Elle avait même cru entendre une fois que la Mairesse de Courage était, elle aussi, une beauté à couper le souffle. La comparaison pourrait être intéressante à faire une fois... Mais bon, là, maintenant, elle avait cette donzelle en face d'elle, qui la dévisageait comme si elle cherchait à garder en tête le moindre de ses gracieux traits. Avait-elle un intérêt autre que pour les mâles de son espèce ? Cela la fit plus sourire intérieurement, avant de songer à son attitude "professionnelle", avec son air avenant et joyeux. Ah tiens, elle perdait son regard un peu plus bas que son visage. Elle se retint de glousser. 

    ''Enchantée de faire votre connaissance, Rim. "Puis, elle tapota le vieux comptoir en bois poli. ''Un petit changement s'imposait. N'a été gardé que ce vieux comptoir, qui avait un certain charme. Certains clients ont besoin de garder quelque chose de familier sous les yeux. Elle balaya de son regard les environs rénovés de sa taverne. Oui, un bon gros changement n'avait pas été du luxe pour cet endroit qu'elle avait jugé miteux à la base. ''Un endroit où le regard peut se reposer, où on peut se sentir dans un lieu convivial, ça fidélise les meilleurs clients, même les plus modestes. C'est vrai que maintenant, tous y trouvent leur compte.

    Donc Rim avait connu le précédent proprio... à voir si la sirénienne sera la mettre dans la poche pour ce qu'elle proposait. Après un nouveau regard autour d'elle pour essayer de choper visuellement un patron qui n'était plus là, elle finit par ouvrir sa sacoche pour présenter son contenu, tout en se penchant doucement vers elle pour parler plus bas. L'oreille de Takhys capta une proposition des plus intéressantes. Son sourire s'élargit juste un peu. Le clin d'œil était très significatif, à la fin de sa phrase : le prix d'ami. Voilà la petite technique pour aguicher le potentiel acheteur. Donc la taverne s'était déjà pourvu par le passé de spiritueux de cette cave. Étrange, elle ne se rappelait pas avoir lu de quelconques commandes auprès de... Casris, c'était cela, dans les livres de compte ? Hum. Elle devait creuser un peu l'affaire. 

    Elle profitait de la proximité pour continuer la conversation en messe basse. 

    ''Cela me parait intéressant. Y aura-t-il une facture à la clé si je vous prends quelques échantillons pour les tester ? "

    Jouait-elle la patronne en causant de la sorte ? Ou la serveuse qui cherchait à se faire des fins de mois en plus de son salaire et dans le dos de son "patron' absent ? Takhys le faisait exprès bien entendu, juste histoire de voir l'attitude de Rims
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  • Mar 19 Sep - 11:45

    Quelle femme dévouée à son travail ! Rim ne pouvait se départir de la sensation que la demoiselle approuvait totalement les décisions prises par son supérieur hiérarchique. Sa voix avait des accents de vérité et la sincérité détaillée d’une personne qui a beaucoup réfléchi à cette problématique. Elle n’avait ni répondu par monosyllabe, ni agrémenté ses propos d’un souffle du nez ou de tout autre indice d’irritation à l’encontre de la direction managériale que prenait l’établissement. Progressivement, l’esprit de Rim oscillait davantage vers une relation de confiance entre ladite serveuse et le propriétaire du lieu. Il n’y avait pas cette défiance ou cet ennui caractéristiques d’une âme en rébellion. Comment en aurait-il pu être autrement… ? La jolie blonde était parfaitement à sa place dans ce décor. Elle se mouvait avec la grâce d’une présence habituée à frayer entre ces meubles comme le corps souple d’un Poisson-mandarin entre deux courants contraires. Cette aisance se retranscrivait également dans les sourires et coups d’œil que lui décernait la clientèle, de nombreux habitués attablés en toute sérénité dans cette salle pleine.

    « J’aurais effectivement apprécié les transformations de cet endroit durant mes années de service militaire… murmura-t-elle pensivement. »

    A l’époque, ses quelques connaissances de Courage n’avaient insisté qu’une ou deux fois pour passer la soirée entre ces murs. Les rues étaient alors un tantinet plus sordides – ou peut-être était-ce un effet de son imagination lorsque l’essentiel de leurs interventions consistaient à nettoyer des corps avinés discrètement surinés à la faveur de la nuit. Cela tenait en outre à la fréquentation de l’établissement qui avait elle aussi changé sous de meilleurs auspices. Le propriétaire était-il parvenu à se défaire de ses taxes… ? Ou ses fonds avaient-ils suffisamment augmentés pour lui permettre d’emprunter un nouveau chemin plus florissant ? A Courage, la reine côtière, un rien pouvait changer votre destiné tout comme vous jeter sans lendemain au bas d’un quai…

    Et voilà que la belle était intéressée par son marché ! Prise dans ses messes-basses et dans la fragrance de son parfum qui lui parvenait dans leur relative proximité, Rim se mit à réfléchir. Allons. Elle ne le connaissait pas énormément ce patron, finalement. Et puis, qui lui disait qu’il était disposé à la recevoir immédiatement ? Avait-elle déjà remarqué la longueur des cils de son interlocutrice et ce léger battement d’aile qu’ils produisaient quand elle l’observait… ? En outre, elle n’était pas venue pour faire fortune. Ses autres occupations professionnelles lui assuraient des revenus suffisamment confortables : ce qui lui manquait cruellement résidait davantage dans la réputation de ses alcools, pour la simple bonne raison qu’ils n’en avaient aucune, de réputation. La marque Casris s’était peu à peu étiolée sur le marché au profit d’étiquettes plus agressives et de publicités modernes. Rim devait désormais vivre avec son temps et s’accaparer les mêmes techniques que ses adversaires ! Son commerce ne redécollerait jamais si le peuple ignorait complètement l’existence de ses bouteilles. Et puis, l’aubergiste était tout de même foutrement aimable. Et charmante.

    « Allons, ne parlons pas de mots qui fâchent. Comment pourriez-vous acheter un stock sans avoir eu l’occasion de goûter auparavant ? D’autre part et de vous à moi, j’aimerais autant que nos pièces d’argent n’aillent pas inutilement dans les coffres de l’État… »

    Elle lui offrit un semi sourire complice, effleurant l’air de rien son poignet par-dessus le bois poli du comptoir tel un geste trompeur d’amitié, par trop tactile malgré elle. Il était vrai qu’il était également dans son intérêt de se plier à une remise d’échantillons. Les impôts sur l’alcool n’étaient pas une sinécure et Rim n’était pas suffisamment moralement bonne pour être une incarnation de la vertu républicaine. L’AGIR n’avait pas toujours les yeux au bon endroit et les petites transactions effectuées sous le manteau n’avaient qu’une maigre chance d’entrainer un contrôle… Ce n’était pas pour rien que la corruption rampante était devenue un sport national en République. Elle ne pourrait cependant discuter plus avant de ce type de modalités qu’avec le propriétaire en personne. S’assurer les faveurs d’une charmante jeune femme était une chose, établir une alliance délicate avec elle sans l’approbation de son supérieur risquait de lui attirer les foudres de l’établissement. A tout le moins, il était important de lui faire comprendre qu’une subtile entente restait possible…

    « Que diriez-vous d’une caisse de chacun de nos produits phare ? Nul besoin de paperasse tant que vous n’avez pas pris votre décision finale. Après tout, nos chers bureaucrates ont déjà suffisamment à faire, ce serait les déranger pour rien. Et je connais justement les transporteurs parfaits pour vous apporter cet échantillon de gamme, précisa-t-elle sur un ton évocateur de la discrétion potentielle de ces transporteurs. Êtes-vous plutôt vin ? Bière ? Ou eau-de-vie de Fouettard ? »

    Selon la réponse de son interlocutrice, Rim sélectionnerait ladite bouteille parmi les échantillons qu’elle transportait dans sa sacoche pour poser le contenant sur le comptoir.

    « Vous ne m’avez d’ailleurs pas dit votre nom, souligna-t-elle non sans un sourire de renard. Comment puis-je appeler ma potentielle bienfaitrice… ? »
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    Takhys Suladran
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  • Lun 25 Sep - 13:59
    Ainsi donc, elle avait fait son service militaire ? Elle se retint de sourire. Voilà une information qui ne manquait pas de piment, même si en soi, elle n'avait pas grande valeur. Tout était bon à prendre pour la Sirène. Tout pouvait servir, même si cela aurait son utilité des années plus tard… ou pas du tout. Chose certaine était que le temps perdu ne pouvait pas se rattraper. Elle aurait apprécié le nouvel environnement intérieur du Marsouin Blanc durant ses années de "militaire" ? Rien n'était définitivement acté. La rouquine pouvait toujours se rattraper, maintenant qu'elle se lançait dans le commerce... et quel commerce ! 

    ''Rien ne vous empêche de repasser plus régulièrement pour savourer cet intérieur qui semble vous apaiser. "dit-elle avec un sourire avenant. Elle n'avait pas connu sa taverne sous cet angle intérieur actuel ? Elle aura tout le temps pour l'apprécier à chacune de ses venues, car la tenancière devra veiller à la ravoir sous la nageoire. Se fournir en alcool à des prix intéressants pour de la bonne qualité, autant en profiter non ? Bien ! Comme la rouquine abordait le sujet, même à messe basse, autant attaquer ce point. Commerce et financier, c'était important ! 

    "Bien entendu"avait-elle donc énoncé avec un sourire, répondant à tous les petits éléments gestuels et postures qui appelaient à partager leur voie commune de commerce souterrain. Elle n'était pas dupe, la Sirène. Elle n'était pas intensément plongée dans la contrebande, mais elle n'en était pas à sa première petite affaire non plus. Bien entendu, il fallait veiller à ne pas attirer l'attention de la République avec ce genre de petit trafic. Le faire de manière occasionnelle, de sorte que cela convienne aux deux parties, demandait un certain équilibre à trouver. Et la jeune pourvoyeuse avait déjà la bonne accroche. Elle n'en était pas à son premier "contrat" donc, ce qui était une bonne chose pour Takhys. Ne pas avoir affaire à une néophyte effaçait déjà quelques risques. 

    ''Une caisse de chaque produit phare. Vous me tentez presque..."fit-elle toujours sur un ton bas et doux.''Mes clients sont plutôt bière et vin. Mais je ne refuserai pas sur une caisse d'essai de Fouettard, pour voir si je peux me permettre d'étendre ma gamme de produits auprès de clients de passage"

    Son splendide faciès souriant avait étiré ses lèvres, plus amusée encore. 

    "Il serait dommage en effet de rajouter quelques dizaines de pages de comptabilité, à nos passionnés républicains... Et surtout pour nous offrir en retour des demandes de fleurs à payer… Non, vous avez raison, épargnons-leur des tâches supplémentaires. "

    Elle marquait tout à fait son accord quant à esquiver les taxes. Quand la république aura paré à ses problèmes majeurs, elle acceptera de se montrer plus "sage" en termes de paiement des impôts. Oh, elle en payait, mais si elle pouvait se faire quelques petites épargnes en ne déclarant une fois de temps en temps quelques denrées, ici et là…

    "Ah, je ne me suis pas présentée ? Je suis d'une impolitesseaffligeante. Veuillez m'en excuser. Je me nomme Takhys Suladran. Tenancière et propriétaire du Marsouin Blanc. "Et là, elle dévoila la blancheur de ses dents dans un air de malice des plus affichées. Elle guettait déjà la réaction de la jeune femme, en apprenant qui elle avait réellement en face d'elle.

    "Nous pouvons nous rendre dans un autre lieu pour conclure notre affaire...et ainsi, me faire goûter quelques gouttes de vos échantillons ? "
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  • Ven 13 Oct - 12:59

    Le visage de Rim s’était embelli d’un agréable sourire entendu. Il était toujours plaisant de rencontrer une honnête citoyenne prête à accepter quelques « sacrifices » en faveur de l’économie locale. Une travailleuse qui n’était pas trop asticotée par une conscience patriotique dommageable dans la création d’alliances profitables… Voilà peut-être également ce qui avait donné un coup de pouce supplémentaire à l’épanouissement récent du Marsouin Blanc. Les yeux ainsi baissés sur sa sacoche, Rim suivait avec attention les propos de la tavernière, prélevant une bouteille d’Orival parmi les échantillons de sa besace. La bière était sans doute le choix le plus judicieux à présenter en cet instant, s’il fallait achever de convaincre sa partenaire de crime en adéquation avec les habitudes culinaires de sa clientèle. La rudesse de l’océan était célèbre et la plupart des vivants ici présents ne se contenteraient probablement pas d’une petite mousse blonde et fraiche pour abreuver leur palais. Quant au vin, il s’agissait davantage d’une boisson dédiée aux occasions particulières, peut-être moins agréable à déguster par des températures estivales… Non, la bière était bien l’alcool du quotidien, celui de tous les goûts et de toutes les saveurs, intemporel et irremplaçable.

    Malheureusement pour Rim, ce fut au moment où elle s’apprêtait à poser sa bouteille sur le comptoir que sa charmante serveuse inconnue se présenta enfin. Prononcé comme le couperet d’une condamnation à mort, le mot « propriétaire » résonna dans l’air tangible entre elles deux jusqu’à heurter l’esprit de Rim. Soudain, elle se remémora toutes les absurdités qu’elle avait prononcé à son encontre – un nombre remarquable de débilités au regard des dix à vingt minutes qui s’étaient à peine écoulées depuis son entrée. Ses lèvres s’entrouvrirent dans un « O » parfait ma foi dépassé, et le culot de sa bouteille heurta par mégarde le rebord du comptoir en bois avant d’atteindre sa destination. Dans un shblong métallique et magistral, le traitre contenant en verre s’échappa donc de sa dextre, volant vers sa plus totale liberté avec la précipitation bienheureuse d’une bouteille aimant un peu trop les parquets.

    La main à moitié tendue dans un vain réflexe, Rim plongea pourtant inconsciemment ses griffes dans les veines de son pouvoir, prolongeant son corps d’une empreinte télékinétique opportune. La bouteille se figea à trois demi millimètres du sol, comme prise dans un invisible manteau cotonneux.

    « Zut. Ça va mousser, pesta-t-elle contre sa maladresse. »

    Le contenant revint docilement se loger dans sa paume et c’est avec un immense soupir de soulagement qu’elle put la poser à sa juste place, sur le bois du comptoir. Maintenant, il était temps de commencer à paniquer.

    « Je suis vraiment profondément désolée pour la confusion, s’écria-t-elle. J’ignorais que vous aviez repris l’établissement, j’aurais dû me renseigner plus avant ! C’est un changement récent… ? Mes félicitations pour votre achat, c’est une très heureuse nouvelle de mon point de vue. »

    Elle s’inclina respectueusement devant la tenancière, se rabrouant mentalement pour la pauvreté de ses excuses. Des félicitations ? Sérieusement ? Pour le peu qu’elle en savait et au regard de sa poisse, la Dorée pouvait très bien être propriétaire depuis de nombreuses années déjà : sa remarque serait alors susceptible de sonner comme une énième bourde, un petit mot infantilisant absolument non voulu.

    « Madame Suladran, ce serait un honneur de vous suivre dans un lieu plus intime. »

    Elle avait la bouche sèche, tout à coup.

    « … Pour converser. Enfin, pour conclure notre affaire, reprit-elle avec précipitation, rougissant comme une donzelle de quatorze ans face à ses premiers émois. »

    Une nouvelle insulte contre elle-même vola dans son esprit. Recentre-toi sur la marchandise…

    « Oui euh… Je voulais justement vous présenter l’un de nos produits les plus appréciés, l’Orival. Nous la brassons dans des circonstances tout à fait innovantes, dans une abbaye du culte des divins positionnée en bord de mer. Les prêtres qui y vivent ont accepté de prendre en charge sa fabrication selon une recette peaufinée depuis plusieurs générations. »

    Elle fit pivoter la bouteille pour offrir à Takhys un meilleur point de vue sur la marchandise.

    « Sa robe est d’une jolie couleur ambrée et elle contient une amertume dotée de notes florales très caractéristiques. Nous voulions trancher directement avec tout autre liquide ou alcool, afin que l’Orival sorte du lot. Ainsi, nous l’avons nommée Ori en référence à l’Orichalque, pour sa fabrication côtière et son aptitude à dénoter à côté d’un autre verre… »

    Elle glissa un coup d’œil équivoque sur les produits marins proposés à la vente dans la grande salle du Marsouin Blanc.

    « Mais je crois que vous connaissez déjà tous les attributs avantageux de l’Orichalque, puisque votre taverne se spécialise dans les produits de la mer. J’aurais, à ce sujet, une proposition à vous faire… ajouta-t-elle mystérieusement, son ton complice revenant derechef à la charge. »

    Takhys oublierait-elle ses précédentes maladresses une fois aiguillonnée sur la piste d’une nouvelle proposition commerciale ? Si Rim n’avait pas déjà tout foiré.

    « Pensez-vous qu’il serait envisageable dans le cadre de notre échange de bons procédés de passer une ou deux commandes auprès de vos fournisseurs de confiance… ? Rémunérées, bien entendu. Tout travail mérite un salaire confortable, et discret. Mes confrères recherchent en effet des perles rares maritimes difficilement accessibles sans une haute connaissance des fonds marins environnants… Certaines espèces de poissons ou de coraux sont du plus bel effet dans les boudoirs. Mes relations seraient prêtes à payer une fortune pour ces lots de charme par trop souvent honteusement taxés… »
    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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  • Lun 23 Oct - 18:09
    Takhys adorait faire de l'effet, plus encore quand elle lisait la surprise sur le visage de ses interlocuteurs. Ou interlocutrices. La malheureuse rouquine ne s'était pas du tout doutée que la jeune femme blonde avec qui elle causait depuis tantôt était la véritable propriétaire des lieux. En même temps, quand on voit une belle jeune femme souriante derrière un comptoir, on s'attend plus à la voir dans le boulot de la serveuse que dans la gestion complète de l'établissement. Et la bipède qui pensait s'être adressée à elle comme telle, la simple embauchée pour aguicher les clients pour les pousser gentiment à consommer plus que d'ordinaire, rien que pour savourer la vue imprenable sur son décolleté généreusement ouvert... C'était trop amusant. Une bouteille que proposait la jeune venue avait manqué d'en faire les frais. Heureusement, dans un geste réflexe, elle fut rattrapée à temps, avant de retrouver le plat boisé du comptoir. Le breuvage allait mousser ? Bah, rien de grave pour la Sirène, qui savait, sans trop de mal, rattraper des boissons un peu éventées par le temps ou par des actes de maladresse par de savants mélanges alcoolisés. Ou les employer pour certains plats. 

    Bien, si elle revenait à l'ahurissement de la rouquine quant à la réalité de qui elle avait en face d'elle  ? Son sourire s'élargit devant ses excuses. Elle en profita pour accouder son bras droit et prendre une posture totalement détendue. 

    "Allez, ce n'est pas grave. Comme disent les hommes, "il n'y a pas mort d'hommes". Hum, ça se dit comme cela ? Ah oui. Donc ! En même temps, je n'ai rien fait pour souligner le fait que j'étais la propriétaire. Je vous remercie du compliment au passage. Son acquisition... hum, c'est récent, mais je dirai moins d'un an ? Ou plus ? J'avoue ne pas avoir compté"dit-elle en levant quelques secondes ses yeux bruns vers le plafond, comme pour chercher dans son esprit ce genre de détail. Elle ne se raccrochait pas à des informations qui la concernaient personnellement. Oui, d'ailleurs, depuis combien de temps ? "C'est récent, c'est sûr. Mais l'essentiel est que le Marsouin Blanc apporte plaisir et réconfort aux estomacs affamés et aux gorges assoiffés, dans un parfait cadre de détente et avec une belle dame souriante, n'est-ce pas ? "

    Elle gloussa légèrement, avant de se redresser. Il était temps de parler affaires. 

    ''Et nul besoin de vous incliner voyons, vous êtes déjà pardonnée. Et allons dans une pièce à côté. J'ai la réserve à côté de la cuisine qui sera parfaite, pour la conversation intime. "et elle rajouta un petit rire amusé. La bipède avait rougi juste après l'emploi de certains mots. Takhys lui faisait-elle plus d'effet que de raisons. Voilà qui serait intéressant à tester. Après avoir parlé commerce et alcool... 

    La petite commerçante itinérante présenta sa bouteille, celle qui avait manqué de se fracasser sur le parquet. Rien que la description du breuvage plut à la Sirène. Elle observa en détail la bouteille comme pour essayer de lire au-delà du verre. Puis, la terrestre se pencha un peu plus vers elle, en abordant quelques éléments très spécifiques à ses produits marins qu'elle vendait aujourd'hui. 

    ''Avant de prendre commande d'autres produits, je suggère de commencer doucement. Venez avec moi, pour parler prix et nombre de bouteilles de ce délicieux "ori" Et pour la paperasse ; le bazar habituel..."

    Elle l'invite à la suivre dans la réserve toute proche. Une fois là, une fois la porte refermée, la Sirène fut toute sourire. 

    ''Vous avez donc des clients qui recherchent certaines richesses précieuses de la mer. Vous piquez mon intérêt tout autant que la vente de vos bouteilles. Trouver des perles à la nacre rare et certaines espèces de poissons... un jeu d'enfant pour moi, ou presque. Certains lieux maritimes ont de sacrés prédateurs à détourner en termes d’attention. Alors, que recherchent précisément vos relations ? Je ne doute pas qu'ils seront ravis d'obtenir le fruit de leurs désirs dans des délais défiant toute concurrence... Perle noire, perle de bénitien, corail rouge... même certains coquillages dont le mollusque produit un redoutable poison... Je peux proposer un large catalogue de produits vivants. "

    Takhys n'avait aucune crainte à rentrer dans le vif du sujet. 

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