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    Après la tragédie, se reconstruire [PV Azura et Altarus] QIZeEX7
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  • Ven 18 Aoû - 15:08
    Après la tragédie, se reconstruire
    Vers de nouveaux horizons.


    Port de Courage, Juillet de l'an 4,

    Depuis la catastrophe de Kaizoku, la ville de Courage avait été le théâtre d'un afflux de réfugiés venus de l'île détruite par l'éruption. Trois semaines s'étaient écoulées depuis les évènements tragiques. Le Capricorne mouillait dans une crique proche de la ville. Semar n'avait pas les moyens de payer sa place au port. Mais grâce aux pirogues à balancier, ils rejoignaient régulièrement les terres et la ville pour se fournir en vivres en plus de la pêche. Les ruminants qui composaient l'équipage et certains réfugiés allaient aussi brouter sur la côte. L'hybride avait préféré mettre les siens un peu à l'écart des campements. Il fallait dire que les hybrides étaient souvent vus de travers et il refusait que ses protégés subissent des agressions de la part d'autres réfugiés. Même si parmi les membres de son ancien village étaient majoritairement des humains et d'autres races communes comme des nains ou des elfes. Même si en ce moment, il n'avait aucun elfe. Si dans un premier temps, tout le monde avait dormi dans le Capricorne, désormais, des tentes s'étaient installées proches de la plage. Mais Semar espérait que ça serait temporaire et qu'ils trouveraient une place.

    Ces semaines avaient tout de même permis au capitaine et les rescapés de faire le deuil de ceux qui avaient péri lors de cette terrible nuit qui avait vu la fin de l'île.

    Actuellement, l'hippotrague était au campement, ayant laissé son navire mouiller un peu plus loin. Seules les pirogues à balancier étaient amarrées sur la plage. Il était assis en tailleur au milieu d'un groupe d'anciens esclaves. Il ne portait que son pagne, c'était sa tenue décontractée. D'autres membres du refuge et des Briseurs de chaînes qui composaient son équipage menaient leurs activités dans ce contexte étrange où tous étaient en situation incertaine. Ils avaient perdu leur foyer, tout ce qu'ils avaient construits. De plus, cela faisait un moment que Semar n'avait pas pris un esclavagiste, ce qui rendait leur situation assez précaire.

    Les rescapés de la galère avaient déjà commencé à être entraînés au combat par Semar et son équipage. Même chose pour l'hybride antilope-rouanne qu'il avait récupéré avant de prendre la fuite de la cité en proie à des combats qui le dépassait. Avec les humains, il fallait les adapter à une autre manière de penser. Ils devaient penser comme des proies risquant de se faire dévorer à tout moment et prêtes à fuir. Car comme disait Semar, c'était quand il poursuivait une proie en fuite qu'un prédateur devenait paradoxalement plus vulnérable. Mais avant de se servir de la fuite pour riposter, il était nécessaire de d'abord savoir détecter le danger. Ainsi, il fallait-être sur ses gardes. Un des nouveaux venus eut une objection.


    - On a pas l'ouïe aussi fine qu'une antilope, pas d'oreilles mobiles. Et sans magie, on fait comment ?
    - Déjà, restez en groupe, ça vous permettra de mieux vous protéger. Puis, vos ancêtres étaient des chasseurs qui se devaient savoir lire les empreintes, les sons pour traquer leurs proies. Et ces techniques peuvent-être également utiles pour détecter un prédateur.

    Les oreilles de Semar pivotèrent en direction d'un son venant vers son dos. Puis il attrapa un enfant qui avait tenté de le surprendre et l'installa sur ses épaules. Ils étaient au nombre de trois parmi les anciens esclaves libérés par l'hybride. Deux humains et un hybride de chèvre. Ils dormaient dans le bateau, plus confortable que les tentes.

    - Voilà l'intérêt d'être aux aguets, ça évite qu'on soit pris par surprise.

    Celui qui avait voulu faire une farce à l'hippotrague était le plus jeune des trois. Un garçon humain qui avait servi de cobaye à des expérimentations, ce qui lui avait coûté un oeil. Quand Semar était arrivé sur place, ce qu'il avait vu s'apparentait d'avantage à de la torture gratuite sur des esclaves que de la médecine. Le responsable de ce massacre avait supplié le capitaine de l'épargner malgré le fait qu'il avait sans doutes compris que c'était peine perdue. Semar, très en colère, s'était acharné sur sa dépouille au point qu'elle était devenue méconnaissable. Il l'avait laissé sur sa table d'opération où il suppliciait ses victimes. L'hybride ne supportait pas ceux qui torturaient des êtres vulnérables qu'ils voyaient comme n'ayant aucune valeur. Ce que Semar préférait avec ce genre de détritus s'en prenant aux plus vulnérables et les torturant, c'était quand ils se prenaient le retour de bâton bien mérité.

    Désormais, le gosse avait bien commencé son processus de reconstruction et pouvait mener désormais une vie de gamin normale. Le refuge avait offert à d'anciens esclaves l'occasion de prendre un nouveau départ entourés de personnes comprenant leur sort. Des esclaves qui se reprenaient en main et s'entraidaient. Ils montraient que leurs vies avaient de la valeur contrairement à ce que certains pouvaient penser.

    Semar ignorait pendant combien de temps, ils pourraient encore tenir dans ces conditions, pourraient-ils trouver enfin un endroit où s'installer sans être chassés comme des chiens. Il se demandait s'il n'avait fait un mauvais choix en se joignant à une République qui semblait indifférente au sorts des plus pauvres sauf quand ils commençaient à causer des ennuis aux riches comme ce qu'il se passait sur les îles paradisiaques. Des pauvres livrés à eux-mêmes et en proie aux esclavagistes. Car Semar avait compris depuis longtemps que l'indifférence à laquelle faisait face les laissés pour compte faisait que la majorité d'entre-eux composaient les rangs des esclaves qui circulaient sur le marché noir. Ces gens payaient de leur liberté et de leur vie le fait qu'on les considèrent sans aucune valeur.

    Senbu et d'autres membres de l'équipage revenaient de Courage avec des sacs de céréales. D'autres avaient profité de la marée basse pour pêcher à pied, notamment des coquillages. Semar se leva et déposa le gamin par-terre.


    - Bon c'est pas tout ça, mais on va préparer l'repas. On travaillera l'esquive un peu plus tard. On est plus efficaces l'ventre plein.

    Une chose que les maîtres de la plupart de ces anciens esclaves avaient eu tendance à oublier. Ils nourrissaient peu des êtres qu'ils traitaient comme des bêtes de somme et se plaignaient qu'ils manquent d'efficacité. Parce que le gros de la nourriture permettait à ces parasites de se goinfrer. Semar refusait d'être comme ces êtres pour qui il n'avait qu'un mépris souverain. Les réfugiés allumèrent un feu. Dans une marmite en ferraille gondolée remplie d'eau, des céréales préparées en porridge avaient été mises à chauffer. Semar était en train d'aider à préparer les coquillages qui allaient servir à nourrir les omnivores avec le porridge. Les herbivores avaient le droit au foin et à la verdure environnante. Il allait devoir chercher un endroit où implanter son refuge maintenant que Kaizoku était détruite.

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    Azura Aiwenor
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  • Sam 19 Aoû - 15:52
    Après la tragédie, se reconstruire [PV Azura et Altarus] 8e42db10




    Les campagnes présidentielles en République étaient en apparence bien complexes, mais ce n'était qu'une apparence. Azura avait employée une stratégie bien rodée qui était celle de la véritable campagne, au sens propre du terme, consistant à aller de villes en villes pour prendre la température, tisser des liens, assurer des alliances et prodiguer des discours publics voir réaliser des actions humanitaires par exemple. La Lumina avait fait un passage en Avril à Justice, elle avait voyagé jusqu'à Kaizoku et comme elle vivait à Liberty, il ne lui restait plus qu'à se rendre à Courage, dernière grande ville sur la liste de sa campagne de voyages.

    Le fait étant qu'elle avait déjà des liens à Courage, y étant passé officieusement en Mai dernier. A présent elle y venait en tant que sénatrice.

    La Lumina était arrivé à Courage le 29 juillet et prévoyait de repartir le 1er aout pour Liberty. Elle avait donc prévu de passer au palais des arts dans la soirée du 29 afin de faire un discours devant les soutiens du courant, bien qu'ils se faisaient rares à Courage. Ceci-dit, contre toute attente, il y avait eu pas mal de monde, comme quoi cette alliance avec le courant réformateur commençait à payer, bien qu'ils en étaient qu'aux prémices. Des citoyens soutenant le courant réformateurs s'étaient mêlés aux Humanistes, venant assister au discours de la candidate pressentie pour représenter les Humanistes.

    Le discours s'était bien passé et la Lumina y avait littéralement rayonnée avant de terminer sous un tonnerre d'applaudissements. La soirée qui avait suivie n'avait été que plus fructueuse encore. Malgré l'influence considérable des conservateurs et des optimates à Courage, Azura avait pu marquer quelques points sur leur territoire, fédérant Humanistes et Réformateurs avec des propos cherchant le consensus entre les deux courants. Le voyage semblait bien se passer pour la Sénatrice, à ceci près que Zelevas E. Fraternitas avait insisté pour que des gardes sénatoriaux l'accompagnent durant ses déplacements sur le territoire... Apparemment il avait gardé en travers de la gorge son passage à Kaizoku.


    ꧁꧂


    Le lendemain matin, la sénatrice était parvenue à faire faux bond à ses gardes, ces bonhommes en cervelière bleu et aux pourpoints gris. Elle était passée par les cuisines de la grande auberge du centre ville et était sortie dans les rues de derrière. Son but ? Certainement pas se foutre dans le pétrin, non, elle voulait simplement profiter de cette belle matinée pour faire un tour en ville. Il était encore tôt et bien vite lui vint l'idée d'aller voir le lever de soleil sur l'océan, une profonde mélancolie la pris alors qu'elle se souvint qu'elle avait l'habitude d'aller assister à ce spectacle avec Gillian, son premier mari.

    Elle arriva enfin sur les hautes falaises de craie qui donnaient sur de vastes plages occupées par les pièges à crabe et les filets échoués. Au loin, la ligne distincte de l'océan, teintée de rouge-orangé. Le soleil avait déjà dépassé l'horizon, mais le spectacle était toujours très agréable, surtout pour une Lumina se nourrissant de lumière. Elle resta là un moment à humer l'air iodé avant de constater qu'elle n'était pas seule. En bas - elle ne les remarqua qu'aux clameurs des enfants - un groupe d'hybrides, de nains et d'hommes et femmes avaient dressés un camp. Un peu au large, un navire mouillait, surement le leur.

    Pressentant que c'était des réfugiés, elle descendit la falaise pour s'approcher du campement, affichant un sourire pour ne pas les effrayer. Peut-être avait-elle trouvée l'action humanitaire du jour ! Après tout il était dans sa nature même de venir en aide aux autres, c'était plus fort qu'elle, et même si ça exaspérait quelque peu Zelevas, il pouvait la gronder comme une enfant autant que cela lui chanterai, il ne la changerait pas ! NA !

    - Bonjour, je m'appelle Azura... Vous n'avez rien à craindre de moi. Ajouta-t-elle en voyant des lances être saisies. Vous êtes des réfugiés ? De Kaizoku ? J'y étais aussi... J'aimerai vous aider.

    Ayant perfectionné son héraldique républicain, Azura pu reconnaitre le blason de Kaizoku sur un pavois planté dans le sable près d'une tente reprisée, ce qui confirma sa supposition.






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  • Lun 21 Aoû - 13:19
    La Sénatrice n'était pas la seule à s'être rendue sur les hauteurs verdoyantes des falaises pour contempler le magnifique lever de soleil miroiter sur la surface paisible de la mer. Il s'y était rendu, marchant à son rythme, pour faire face à l'étendue marine. Quand il arriva à l'emplacement désiré, l'aube pointait à peine ses prémices timides d'un nouveau jour sur l'horizon, se préparant lentement à repousser l'obscurité de la nuit. Quelques étoiles scintillaient encore sur la voûte céleste, comme pour braver une énième fois la lueur du jour qui les éclipsera jusqu'à la nuit prochaine. Ainsi était le cycle quotidien du jour et de la nuit.

    Ce spectacle naturel était, aux yeux de bien du monde, classique et sans intérêt. On pourrait penser que passer plusieurs décennies de vie, on s'en lasserait. Pas pour Altarus, assis sur un rocher plat et émergeant au-dessus des herbes salines qui se mouvaient paresseusement au passage de la brise matinale, légère et iodée. Les coudes reposant sur ses genoux, le demi-elfe fixait le lointain marin, appréciant en silence les lentes variations de couleurs du ciel. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas contemplé l'arrivée de l'aurore, ici à Courage. Il y avait surtout bien longtemps qu'il ne l'avait pas apprécié en dehors du pont d'un navire.

    Au fur et à mesure que l'orbe solaire annonçait sa venue, des teintes de rose, de pourpre et d'orange ornaient les cieux, peignant l'horizon d'une palette éclatante. Quelques mouettes planaient déjà vers la mer, ayant guetté le meilleur moment pour prendre leur envol et entamer leur journée de pêche. Une ou deux crièrent en voyant un bipède assis, qui les ignorait totalement, son seul œil valide fixant toujours la ligne de l'horizon. Cet organe se ferma à moitié quand enfin, le soleil émergea, seigneur de la lumière et du jour. Ses rayons éblouissants rendaient les vagues scintillantes comme des diamants, et renforcèrent le bleu de la surface liquide.

    Altarus soupira doucement. Tout n'était que simplicité sur cet instant présent. Rien ne pouvait altérer ce qu'il contemplait. Lentement, il tourna la tête pour suivre quelques minutes le sillage des petits voiliers de pêches ayant quitté le port de Courage pour aller relever leurs paniers ou leurs filets déposés des heures avant. Qui sait ce que la mer aura accepté de leur offrir aujourd'hui... Regardant de l'autre côté, il se redressa un peu, en apercevant un navire qui mouillait dans la crique proche. Comment n'avait-il pas pu le voir tantôt ? Pris dans la contemplation du lever de soleil, il ne l'avait tout simplement pas remarqué. En même temps, on ne s'attendait pas à voir des coques stationnant dans le coin. Il se redressa, observa quelques instants encore le voilier, avant de se décider à aller voir de plus près. La fumée d'un feu de camp s'élevait sous ses yeux. Un foyer venait d'être allumé à l'instant. L'équipage était donc à terre... D'un pas vif, il se dirigea alors vers sa source.

    Il ne mit guère de temps à descendre la falaise, stoppant sa progression quand il eut enfin une vue globale d'un campement bien plus grand qu'il n'y aurait cru à la base. Il n'y avait pas que les membres d'équipage du navire en stand by. Amplifiant un peu sa vue, il put estimer qu'il avait bien trop d'individus pour que tous soient des marins… Des hybrides, des hommes, des femmes, des nains, des enfants se mouvaient dans ce camp de fortune. Quelques s'affairaient à préparer un repas, dans un faitout qui avait connu de meilleurs jours.

    De ce qu'il pouvait en constater, il était tombé sur des réfugiés de Kaizoku... Vu le côté hétéroclite de ce groupe, il ne serait pas surpris d'apprendre de leurs bouches qu'ils auraient préféré s'établir en dehors du giron de Courage pour avoir la paix. Mais combien de temps pourront-ils demeurer là ? Cette interrogation attisa plus encore sa curiosité et au moment de terminer sa douce descente vers les tentes, il crut reconnaître une silhouette connue. La Sénatrice Azura ? Voilà un autre élément qui rajouta un poids dans cette situation intrigante.



    Une fois que ses bottes foulèrent le sol de la crique, l'odeur de la mer se mêla aux effluves des activités d'être vivants occupant leur quotidien. Contrairement à ce qu'on pouvait humer au port, ici, pas d'odeur de poissons, pas d'eau de marée basse un peu stagnante entre deux coques... Quelques pas de plus furent nécessaires pour rejoindre la Lumina. Elle conversait déjà avec un hybride... gazelle ? Non, les cornes étaient bien trop imposantes... Il n'était pas familier des ruminants des déserts. À la vue de sa posture droite et déterminée, bien qu'habillé sobrement, il y avait de grandes chances qu'il soit le chef de tout ce groupe.

    Il inclina la tête pour le saluer, ensuite, il répéta le geste auprès de la Sénatrice...

    ''Acceptez mes modestes salutations. Je suis le Capitaine Aearon... Pardonnez mon intrusion, mais je n'ai pu m'empêcher d'être intrigué par ce campement. Je présume que vous venez de Kaizoku.... Je puis confirmer, si cela n'a pas été abordé, que la Sénatrice Aiwendor y était... et moi de même..."



    Il s'accorda quelques secondes de silence, avant de reprendre. Il s'interrogeait sur la présence de la Sénatrice. Sans doute voulait-elle apporter de l'aide et du soutien à ces rescapés ? Ce qui ne serait pas étonnant de sa part...

    ''Le navire ancré dans la crique, est-ce le vôtre ? En disposez-vous d'autres ? Car à voir le nombre de personnes présentes sur la berge de la crique, et si vous n'avez que ce voilier, vous devez posséder un équipage des plus compétents. "


    Avant d'aller plus loin dans les sujets qui pouvaient fâcher, il essayait d'en savoir juste un tout petit peu plus sur le nombre de navires possédés par le








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  • Mar 22 Aoû - 15:00
    Après la tragédie, se reconstruire
    Vers de nouveaux horizons.


    Une personne s'approchait du campement, les têtes se dressèrent en alerte. Certains se levèrent prenant avec eux leurs lances, épées, arcs, sagaies et se mettant en position défensives. Après tout, les réfugiés avaient de bonnes raisons d'être nerveux. Pour commencer avec les risques d'expulsions venant d'autorités républicaines refusant d'assumer les conséquences de la perte de Kaizoku et de citoyens qu'on avait voulu intégrer de force et dont on se débarrassait parce que voir des campements de pauvres était juste intolérable pour le parti conservateur au pouvoir actuellement. Mais une autre menace planait. Celle des esclavagistes qui voyaient en cet afflux de réfugiés et entassés dans des campements rudimentaires, une occasion en or pour se refaire leur stock de "marchandises". Quelques jours avant, le campement avait été pris pour cible par un groupe de mercenaires à solde des esclavagiste. Heureusement, les compétences martiales des Briseurs de chaînes couplés aux sens aiguisés des hybrides herbivores eurent raison de ces derniers qui repartirent la queue entre les jambes avec de nombreuses pertes de leur côté. Malheureusement, du côté des défenseurs, l'un d'eux y avait laissé sa peau. Semar ne prenait pas ce genre d'évènement à la légère. Le corps du défunt avait été déposé sur une petite pirogue à balancier rudimentaire construite pour l'occasion. On y avait mit le feu tandis qu'elle s'éloignait vers le large emportant le brave tombé au combat ver son dernier voyage. Les corps des mercenaires avaient été jetés à la mer sans cérémonie. Après tout, ils bossaient pour des esclavagistes qui étaient du genre à traiter les esclaves comme des outils jetables.

    Semar se leva à son tour, laissant de côté la cuisine pour le moment et partant à la rencontre de la nouvelle venue. Il était en pagne et ses mains puaient les fruits de mer, tant pis, il était en train d'aider à préparer les repas pour les omnivores du campement après tout. D'ailleurs, la plupart des humains et nains qui vivaient au sein du refuge et composaient les effectifs des Briseurs de chaînes en dehors des hybrides, avaient des réticences à consommer de la viande de ruminant. Et pour cause, vivre parmi des hybrides d'antilopes, bovins, caprins et cervidés les rendaient bien plus mal à l'aise à manger leurs versions animales.

    En s'approchant de la femme, l'hybride constata l'aura lumineuse qui entourait la brune pourtant vêtue relativement sobrement. Rien à voir avec ces bourgeois et nobles républicains vêtus de tenues tape-à-l’œil. Pas très loin des tentes, le blason de Kaizoku, ainsi que le pavillon du Capricorne et par extension, celui des Briseurs de chaînes. Il représentait une hippotrague stylisé terrassant un homme tenant par des cordes un oryx et un humain. Une image qui indiquait avec assez peu de subtilité les principales cibles des Briseurs de chaînes. Les esclavagistes et les trafiquants d'animaux. L'hybride, n'avait pas son arme, mais les gens autour de lui, si. Puis la femme se présenta. Ainsi, elle se nommait Azura. Elle demanda s'ils étaient des réfugiés de Kaizoku et qu'elle avait été sur place. Semar avait bien compris que c'était lors des évènements qui avaient menés à la destruction de l'île.

    L'hybride hocha la tête, mais il restait méfiant, ses hommes aussi étaient sur leurs gardes, bien qu'il prit la peine de les temporiser un peu. C'est alors qu'un autre protagoniste entra en scène. Les oreilles de l'hippotrague pivotèrent en direction de sons venant de bottes. Un homme rejoignit Azura. Certains des réfugiés changèrent d'attitude comme si une aura planait sur le borgne qui venait d'arriver. Des chuchotements se firent entendre. Le nouveau venu se présenta également auprès de Semar. Le capitaine Aearon, ce nom disait quelque chose à l'hybride. Le nom d'Altarus Aearon résonna parmi les discussions entre les réfugiés. Sa présence acheva d'amener le calme chez les réfugiés, surtout quand leur leader les encourageaient également dans cette direction. L'ambiance était un peu moins tendue, certains observaient le borgne et la lumina avec une certaine curiosités, tandis que d'autres étaient déjà repartis vaquer à leurs occupations tout en continuant à regarder de temps en temps en direction des deux interlocuteurs de Semar. Ce dernier écoutait le capitaine se présenter à son tour, les bras croisés.

    Par politesse envers Altarus et Azura, l'hybride fit à son tour les présentations.


    - Enchanté, mon nom est Semar Tarik. Désolé pour l'accueil un peu rustre, mais entre les risques d'expulsions et ces ordures d'esclavagistes qui en ratent pas une et profitent du malheur des autres comme les sacs à merde qu'ils sont. Désolé du terme, mais avec ces types, y'a des coups d'corne qui s'perdent.

    Il n'avait pas fait mention de sa propre tenue, mais il était pas en état d'en avoir quelque chose à faire, il cuisinait, il était au campement, c'était sa tenue décontractée et il n'allait pas leur fausser compagnie alors qu'ils venaient d'arriver pour se changer. En tout cas, le capitaine avait déjà vu le sampan qui mouillait un peu plus loin. Il demanda si le navire appartenait à l'hybride. Et avait-il d'autres bateaux.

    - Oui, c'est l'Capricorne. Sinon, j'ai des grandes pirogues.

    Il désigna de la tête les pirogues à balancier amarrées sur la plage. Ce n'était pas des embarcations prestigieuses, mais elles arrivaient à bien assurer leurs fonctions. C'était de plus, facile à construire et peu coûteux. Elles étaient équipées de voiles triangulaires.

    - Pour l'équipage, ils m'ont suffisamment prouvé leurs compétences en terme de navigation.

    Il désigna de la tête l'hybride cervicapre qui aidait à la cuisine.

    - Quand j'suis pas à la barre, c'est lui qui s'en charge, c'est un pro.

    Il se tourna de nouveau vers Azura.

    - De l'aide, bah, j'ai bien peur qu'où qu'on aille, on soit chassés comme des chiens. Parce qu'un campement d'anciens esclaves, certains ont pas envie d'voir des pauvres qui essaient d's'en sortir par leurs propres moyens sous leur nez.

    Ce que Semar n'avait pas dit, c'était que certains de ces hommes avaient entendu en ville des gens parler de ces fameuses disparitions de réfugiés de la part d'esclavagistes et quelques très rares voix allaient jusqu'à dire que ce n'était pas une mauvaise chose car ils n'avaient pas envie de payer pour des gens qui avaient pendant longtemps causé des soucis à la République et que ça les disciplinerait peut-être.

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  • Jeu 24 Aoû - 11:19
    Après la tragédie, se reconstruire [PV Azura et Altarus] C31ae410




    Il fallait croire que le monde était petit. Enfin, elle ne fut pas totalement surprise de voir surgir Altarus, après tout il lui avait bien signifié que après Kaizoku que sa destination finale était Courage, ce qui expliquait sa présence dans la région. Ce qui l'étonnait était qu'il provenait de la même direction qu'elle, comme s'il l'avait suivit sur les falaises... Elle écarta cette pensée de son esprit, connaissant suffisamment l'armateur pour savoir qu'il serait directement venu à sa rencontre s'il l'avait vu plus tôt, comme il le faisait à présent.

    - Altarus... Que le monde est petit ! Elle ajouta vivement : Enfin, ce que je veux dire c'est que je suis heureuse que nos chemins se croisent de nouveau.

    Son regard pivota alors vers l'hybride qui se révélait des plus aimable, quoiqu'en détresse. Mais il y avait un remède à tout. Il fit bien d'accepter l'aide de la sénatrice car cette dernière avait déjà une petite idée de comment régler les problèmes du groupe de réfugiés. Après tout elle connaissait sur le bout des doigts la législation républicaine dans ce domaine, elle n'aurait aucun problème à leur venir en aide. Azura rayonna d'un large sourire compatissant.

    - Vous recherchez un refuge ? Un endroit où vous pourrez vivre ? Questionna-t-elle, une idée derrière la tête.

    - Cela n'est point envisageable. Intervint une nouvelle voix.

    Azura ne les avait pas vu, comme ils arrivaient dans son dos, les nouveaux arrivants avaient entendu ses dernière paroles. Elle pivota pour remarquer qu'un groupe d'Officiers de Courage approchait, un sergent à sa tête, c'était lui qui avait hélé son assertion. La sénatrice compris alors pourquoi le regard de Semar s'était durci alors qu'elle lui posait des questions, ce n'était point par rapport à ce qu'elle lui disait, mais parce qu'il avait vu les groupe d'Officiers en pourpoints bleus approcher depuis les rochers.

    - Cela n'est point envisageable. Répéta le chef des Officiers. Ces gens vont devoir plier bagage, retourner sur leur navire et mettre les voiles. Il vint se planter devant la jeune femme alors que ses hommes se déployaient.

    - Et pourquoi cela ? Osa-t-elle répliquer.

    - Et pourquoi ? Parce que le vagabondage est interdit selon le décret du 7 janvier de l'an -33 de la Mairie de Courage, et ce sur toute l'étendue des côtes y compris. Voilà pourquoi ma p'tite dame.

    - Vous vous adressez à une sénatrice, Officier. Et la sénatrice vous réponds que selon les dernières mesures annoncées par la Présidence ce 16 juillet de l'An 4, "Les réfugiés qui ont été touchés par la tragédie de Kaizoku ne seront pas laissés à l'abandon. Des mesures seront prises pour les soutenir, pour leur offrir un nouvel espoir, un nouveau départ." pour citer Madame la Présidente.

    - Ah oui, je vous remet, vous êtes Humaniste. On aura tout vu, une sénatrice humaniste qui cite Mirelda Goldheart ! Il parti d'un rire gras. Et l'Officier que je suis vous répondra que tant qu'aucun décret officiel n'aura été annoncé à ce sujet, ces paroles restent des paroles. Vous allez donc tous déguerpir, et vous, sénatrice, rentrerez chez vous. Il la défia du regard.

    - Ça se voit que vous n'avez pas été à Kaizoku. Lâcha-t-elle.

    L'Officier pinça les lèvres de rage et leva une main, comme s'il allait flanquer une baffe à la Lumina, mais se retint à temps. Le regard de la sénatrice était dur. Elle ne lâcherai rien. L'Officier avait tout à perdre.

    Objectif : Soutenir Azura et faire lâcher prise à l'Officier zélé.





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    Altarus Aearon
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  • Dim 27 Aoû - 10:03
    La tension était palpable parmi le petit regroupement qui s'était fait derrière Semar, même parmi les autres réfugiés qui avaient cessé leurs tâches quotidiennes pour observer ce qui se tramait. Vu la situation du campement rudimentaire, qui sera confirmé par le chef peu après, le risque d'encourir des soucis était oppressant. Comme précisé peu de temps après par l'hybride, ces débarqués devaient subir les effets des lois républicaines sciemment détournées pour les contraindre à déguerpir ou encore les esclavagistes qui pourraient profiter de leur isolement actuel pour les capturer

    Altarus n'était guère surpris de la conjoncture présente dans cette crique. La République affrontait un souci majeur sans précédent avec la perte de Kaizoku, devant faire face à la gestion de centaines et des centaines de réfugiés en provenance de l'île et de la perte d'une partie de sa flotte... ça et tout le remue-ménage politique qui devait bien bouillonner et éclabousser de partout, après ce drame. Un univers où les requins n'attendaient pas d'avoir faim pour se dévorer entre eux quand une opportunité se présentait. D'ailleurs, la présence d'Azura en ces lieux n'était peut-être pas si anodin que cela. 

    ''Sénatrice Aiwenor... "tout en la saluant courtoisement, comme tout homme respectable savait le faire envers une dame de rang. "Le plaisir est partagé… "
    Le hasard avait veillé à ce que leurs chemins se croisent, pour donner l'occasion à la Sénatrice de l'utiliser à son avantage. Elle entendra sans peine les murmures parcourir l les réfugiés proches de Semar après avoir capté le nom du Capitaine. Originaire de Kaizoku, ayant eu son activité commerciale maritime depuis très longtemps sur l'île avant sa destruction par l'Héphaïs, il n'était pas surprenant que son nom se soufflait dans les lèvres des réfugiés. Ça et d'autres choses qu'Altarus garda dans son esprit, car l'heure pour lui n'était pas à analyser leurs réactions. 

    Demeurant impavides à ces murmures, il darda quelques secondes encore son œil bleu acier sur le Capricorne, ainsi se nommait le navire qui ne mouillait pas loin. Il était différent du Cetus, comme de ses autres bricks. Le sampan pouvait paraître bien fragile au premier regard d'un néophyte. Pas pour Altarus. Il avait déjà croisé à maintes reprises ce genre d'embarcation, capable d'être agile et rapide sur les flots. Et celui-là était entretenu, il le constatait. 
     

    "Plus polyvalentes et pratique qu'une chaloupe…"Surtout vu la situation précaire des personnes sur lesquelles Semar veillait. Une pirogue pouvait être remontée de moitié sur une plage, prête déjà à partir. Rien que de la pousser suffisait déjà à prendre la mer, contrairement à un canot plus ventru et plus lourd, même si placé dans la même configuration de départ. 

    De tout ce qu'il entendait et voyait, Semar n'était pas novice en termes de navigation et de commandement, d'équipage ; Comme quoi, même si on était un hybride gazelle du désert, la mer était l'environnement à la tolérance certaine tant qu'on la comprenait. Il eut une brève pensée, en songeant à une confrontation amicale entre le Capricorne et le Cetus.  Une course sous un bon vent, sur une belle mer…Un jour prochain, qui sait, quand Semar et ses compagnons auront résolu leurs nombreux soucis actuels. 
    A ce sujet, Azura paraissait déjà avoir une solution à leur proposer, après avoir orienté quelques interrogations. Les réponses ne purent venir, tranchées par l'intonation forte et autoritaire d'un nouvel intervenant. 

    Sourcillant, Altarus s'était retourné, lui aussi, vers l'origine de cette interruption fâcheuse. Des Officiers républicains… Comment ne pas les reconnaître avec leurs tenues caractéristiques. Et qu'est-ce qu'ils venaient faire ici ? Le bleu acier de son iris parut se refroidir en prenant la teinte grise et froide d'une mer tempétueuse. 

    La Sénatrice ne se laissa pas démonter, faisant valoir les droits des réfugiés. Malgré sa position politique, le sergent se crut apte à la remettre à sa place, en manquant de faire un geste des plus déplacés, le retenant à temps. Lever la main, en prenant un début d'élan pour gifler une autorité sénatoriale... ce n'était plus du zèle à ce stade. 

    Le demi-elfe, les mains jointes dans le dos, s'était approchée de la Sénatrice, pour se mettre à ses côtés. Azura parut bien menue et délicate en comparaison. 

    ''Depuis quand un Officier de la République se permet de remettre en question les paroles d'un représentant sénatorial ? "demanda-t-il au sergent présomptueux, non sans un ton sec et glacial. Le toisant, il lui accorda quelques secondes de réflexion avant de reprendre : ''Vous n'êtes pas sans savoir la tragédie de Kaizoku n'est-ce pas ? De ce fait, œuvrez-vous au nom de la République... ou œuvrez-vous pour vous, vous planquant derrière des lois pour assouvir une certaine haine ? "

    La République et ses valeurs… Altarus en aurait eu à redire sur certaines d'entre elles… Mais ce n'était pas du tout le moment. 

    ''Vous êtes en train de perturber des négociations commerciales, en vue de porter assistance et d'aider les réfugiés d'un territoire républicain   annihilé, pour leur trouver un endroit qui conviendra à tous. Autant pour eux que pour les citoyens de Courage que pour les survivants de Kaizoku. De plus, je ne suis pas certain que la Mairesse Exousia sera ravie d'apprendre qu'un de ses Officiers ait provoqué une dramatique rixe sur le territoire côtier de la ville, par excès de zèle sous couvert d'attitude raciste … que par démarche professionnelle et magnanime."

    Si ce sergent restait campé sur ses positions, Altarus ne serait même pas surpris d'assister à la prise d'armes des réfugiés pour défendre leur campement. Quand on ne savait pas où aller après avoir tout perdu à Kaizoku, on était prêt à se battre pour garder le peu qui demeurait. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce crétin vêtu de bleu saisisse qu'il ne ferait pas le poids, autant sur le plan d'autorité face à la Sénatrice que par le nombre...
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  • Dim 27 Aoû - 16:20
    Après la tragédie, se reconstruire
    Vers de nouveaux horizons.


    La tension avait légèrement baissé. Notamment grâce à l'intervention du capitaine Aeron qui avait constaté que pour un animal de la savane censé être terrestre, il se débrouillait bien en terme de connaissances maritimes. En particulier avec les pirogues. A ce sujet, Semar tirait ces connaissances grâce à un des pensionnaires du refuge. Il s'agissait d'un indigène membre d'une tribu des îles paradisiaques dont les membres avaient été capturés ou massacrés par des mercenaires sans doutes, une sombre affaire liée à une appropriations de terres qui ne passait pas et qu'on a laissé d'autres faire le sale boulot. Il était un des rares survivants parmi ceux réduits en esclavage. Quand Semar était avait pris en charge les esclaves après leur libération, beaucoup n'avaient malheureusement pas supporté les conditions de captivité et en étaient morts. Privé de sa tribu, l'homme n'avait plus aucun endroit où aller, depuis, il était un des pensionnaires réguliers du refuge. Il se reconnaissait à ses tatouages et il avait conservé sa tenue traditionnelle, surtout quand le climat de Kaizoku le permettait. Il ne retournerait jamais sur son île d'origine, ni sur Kaizoku, mais il avait désormais une nouvelle tribu si on pouvait le dire ainsi. Et grâce à lui, ils avaient appris à utiliser des pirogues à balancier plus pratiques que des barques, mais également manier des sagaies qui avaient aussi l'avantage d'être faciles à fabriquer et peu couteuses. Une preuve que les esclavisés avaient des origines très diverses et avant qu'on ne décide qu'ils ne deviennent des marchandises. Bien que la plupart soient considérés comme des pauvres, des sauvages dont la vie n'avait aucune valeur ce qui justifiait le fait qu'on puisse les vendre comme marchandises. Pourtant, ces gens avaient des connaissances, des compétences que Semar avait sut mettre à profit des habitants du refuge, ainsi qu'au bénéfice des Briseurs de chaînes.

    En tout cas, Azura n'était pas non plus sans connaître Altarus elle-aussi. Mais les retrouvailles furent de courte durée, tout comme l'apaisement côté réfugiés. Voilà qu'une brochette de troufions affublés de leurs tenues leur valant le délicat surnom de "culs-bleus" avaient décidé de s'inviter à la fête. Et bien sûr, l'officier à leur tête fit comprendre aux réfugiés qu'ils devaient quitter la plage et mettre les voiles. Car soi-disant le vagabondage était interdit. Semar se permit de répondre. Ses oreilles étaient baissées, et derrière-lui la plupart des habitants étaient également sur les nerfs.


    - Kaizoku a été détruite, vous voulez qu'on aille où ?! C'est pas en citant une loi avec l'année exacte qu'ça vous rend plus intelligent !

    Ce fut alors qu'Azura fit jouer son titre de sénatrice, ce n'était pas rien et elle resta sur le même terrain que cet officier un peu trop zélé en citant elle aussi la loi. Comme quoi les réfugiés de Kaizoku auraient le droit à du soutien et ce qu'il faudrait pour qu'ils se reconstruisent. Puis Semar lui-aussi n'était pas débile, on lui avait bien dit que des camps seraient ouverts proches de Courage. Et il était actuellement dans la zone, mais avec son bateau, il était obligé de se positionner proche d'une plage. Et comme l'avait très bien souligné Azura, ça se voyait que ce type n'avait été pas été à Kaizoku et subi une guerre, suivie d'une éruption volcanique. En une nuit, ils avaient tout perdu.

    Semar manqua également d'en venir aux mains quand il vit ce type lever la main sur la sénatrice qui ne faisait que valoir les droits de certains réfugiés et parce qu'elle lui avait rappelé les faits. Le type s'était senti acculé et Altarus allait en rajouter une couche. Le borgne vint rejoindre la sénatrice et interrogea l'officier sur ses objectifs dans cette entreprise et si ça n'était pas une affaire personnelle finalement. Il pointa également le racisme sous-jacent chez cet homme. Après tout, les citoyens de Kaizoku avaient toujours été vus de haut, de même que les hybrides et les pauvres en général. En bref, tout ce qu'une certaine élite bourgeoise ne pouvait pas blairer. Le capitaine du Capricorne s'avança également à côté d'Azura et prit à son tour la parole en mettant sur la table le sujet des esclavagistes. Avant d'en venir aux mains, autant user le plus possible de la voix de la discussion et surtout pousser le type d'en face à faire tomber le masque.


    - Eh, si vous voulez tant faire la loi, sachez qu'il y a des esclavagistes qui attaquent les réfugiés et qui profitent de leur détresse. J'ai perdu un ami pendant l'attaque et d'après les témoignages d'autres réfugiés d'autres camps, on est pas les seuls dans c'cas ! Paraît qu'l'esclavage est interdit en République. Alors expliquez moi pourquoi on trouve encore de ces raclures ?!

    Et cela avant d'abattre sa dernière carte, les témoignages de ses hommes quand ils avaient été en ville sur les commentaires de certains bourgeois qui voyaient d'un mauvais oeil l'afflux de réfugiés, des pauvres en plus, qui étaient presque contents que les esclavagistes fassent du nettoyage parmi ce qu'ils considéraient comme des nuisibles. Ironique quand c'était ce genre d'individu qui pour sauvegarder leurs intérêts étaient prêts à détruire toute forme de solidarité permettant au plus grand nombre de vivre décemment et ainsi avoir une société plus stable.

    - Ah, mais c'est plus dur d'chopper les esclavagistes ! A moins que comme certains bourgeois, les esclavagistes vous arrangent bien pour se charger d'la racaille sans vous salir les mains !

    Peut-être que ça le pousserait à tomber les masque quoiqu'il en soit, quand il jeta un oeil en direction des autres membres du refuge, un pirogue partait déjà vers le Capricorne. Les enfants et les autres membres les plus fragiles étaient déjà amenés en lieu sûr si les choses devaient s'envenimer. Même si les Briseurs de chaînes n'avaient pas encore pris les armes, des signes ne trompaient pas, les réfugiés étaient prêts à se défendre s'ils n'avaient pas le choix. Alors qu'Altarus et Azura avaient tout fait pour apaiser les tensions, elles étaient remontées en flèche avec cette venue indésirable. Semar espérait que cette tête de mule d'officier finisse enfin par se barrer, sinon, il allait avoir des ennuis.

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    Azura Aiwenor
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  • Dim 27 Aoû - 18:24
    Après la tragédie, se reconstruire [PV Azura et Altarus] 86a08610




    Depuis la plage longeant les falaises de craie où était dressé le campement de fortune, on pouvait voir quelques quartiers et une partie du port de Courage au loin. Ils étaient à moins d'une demi-heure de marche des portes de la ville et pourtant le vent portait quelques clameurs provenant surement des quais et des rues marchandes. Au large on pouvait voir quelques navires de pêcheurs tandis que sortaient du port de nombreux navires commerciaux, la vaste majorité portant l'emblème de la Societas Septum Gardianorum. On pouvait voir de nombreux galions énorme, aux profondes calles remplies de denrées et marchandises en tout genre, des flutes fuselées glissant sur les flots ou encore des cogues aux voiles délavées par l'iode.

    Le mouillage dans les criques environnantes aux port était toléré mais à courte durée, si le Capricorne voulait s'éterniser à Courage, il allait falloir payer une redevance à la capitainerie du port. Pour l'instant le sergent était obnubilé par ses velléités de faire déguerpir ces hybrides et mendiants de son champ de vision et se perdait dans son argumentaire, mais s'il voulait leur mettre des bâtons dans les roues, il pourrait très bien aborder ce sujet. Cela ne tarderai pas, Azura le voyait bien. Surtout qu'avec l'appuis salvateur d'Altarus et le petit grain de sel ajouté par Semar, l'Officier n'en menait pas large. Ceci-dit, il ne se démontait pas, faisant danser son regard entre les trois qui lui tenaient tête.

    Derrière lui, ses hommes portaient doucement leurs mains vers leurs matraques, prêts à cogner à l'ordre de leur chef. On voyait dans leurs regards que s'ils étaient là sous les ordres du sergent, ils étaient du même avis que leur chef, toisant d'un œil mauvais les réfugiés et surtout les hybrides. Azura ne pouvait concevoir que certaines personnes en ce monde se pensaient supérieures à d'autres et surtout que certains des plus virulents classifiaient les races en fonction de leur appréciation personnelle, parce que trop de poils les dégoutaient ou parce qu'ils ne supportaient pas la vue d'une corne ou d'ailes. Enfin, les hybrides étaient ceux qui avaient le plus de démêlés avec ce genre d'odieux personnages. Azura n'allait pas laisser faire ça devant elle.

    Le sergent Ohird Viezzertetz :

    - Je devrais tous vous faire enfermer pour outrage à agent. Maugréa l'Officier.

    - Mais vous ne le ferez pas. Parce que vous savez que vous êtes là de votre propre fait, que vos supérieurs ne vous ont donné aucun ordre au sujet de ce campement. Mon ami a vu juste. Elle adressa un regard à Altarus.

    - Vous êtes à ça de passer quelques nuits à l'ombre. Il pinça deux doigts, laissant un interstice entre son pouce et son index. Pour votre gouverne, les affaires d'esclavagisme sont en cours d'investigation. Nos meilleurs agents sont sur le coup ! Il vrilla du regard l'hybride. Quant à vous, sénatrice, il n'est pas bon pour votre image de trainer avec de tels personnages.

    - Merci bien, mais j'ai déjà des conseillers bien plus avisés et sages que vous. Je me passerai de vos conseils.

    - Vous avez pris la défense de ces vagabonds, très bien. Mais le rafiot là-bas ne peux pas rester ici. Il y a des places au port, vous payez, comme tout le monde.

    - Ce sera tout ?

    - Non. Si ces... gens se rendent en ville, qu'ils viennent désarmés et présentables. Si je vous prend à mendigoter dans la rue vous finissez au trou.

    - C'est bon, vous avez fini ?

    - Allez les gars, on remballe ! Lança-t-il à ses hommes.

    Le sergent cracha au sol et les Officiers s'en retournèrent vers la ville non sans pester dans leurs barbes. Azura poussa un soupir de soulagement avant de se tourner vers Semar, étant le porte-parole du groupe de réfugiés.

    - Je suis désolé pour ça... Les habitants de Courage ne sont pas tous comme ça. Ils ont simplement trop subis l'influence des Wessex à mon gout. Mais rien que l'élection d'une hybride à la tête de la mairie suffit à vous prouver que vous êtes les bienvenues ici, quoiqu'en dises les quelques butors que vous croiserez inévitablement. Elle semblait sincèrement désolée mais l'optimisme brillait dans ses yeux.







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  • Mer 30 Aoû - 9:40
    La tension montait d'un cran. Le demi-elfe n'avait pas besoin de se retourner pour presque la sentir arriver dans son dos. Semar s'était joint lui aussi à la conversation tendue avec les Officiers, tout en marquant des signes d'agacement par l'abaissement des oreilles. Bien des hybrides exprimaient plus intensément leurs émotions par le langage corporel et cela était très communicatif. Derrière lui, les réfugiés trop loin pour entendre les paroles échangées pourront voir l'attitude de leur chef. Chose certaine est qu'il sut habilement rajouter un problème récurrent que subissaient les siens : les esclavagistes. La République ne devait-elle pas veiller à appliquer les lois en vigueur concernant cette activité malsaine ? 

    Altarus avait, lui aussi, entendu parler de ces faits, mais ne pensait pas que cela aurait pu s'étendre jusqu'à Courage, qui était bien loin des voies commerciales du sud du Sekaï. De plus, Semar renfonçait le couteau quant à la corruption présente dans la République, qui permettait que des vendeurs d'esclaves puissent agir en toute impunité... Et de ne pas à se soucier des contrôles soi-disant engagés par la république pour lutter contre ce qui ne restait pas les lois en place. Altarus devrait peut-être s'intéresser plus en profondeur à tout cela. Lui-même passait de temps à autre par des voies guère légales pour ses affaires, quand il était en république. Mais pas pour faire dans le commerce d'êtres humains ou pouvant engager la vie de certains autres individus juste contre de l'argent... Ça et les doutes qu'il avait sur le réel but de l'attaque des pirates sur Kaizoku... 

    Quand les Républicains portèrent doucement leurs mains vers leur matraque, les sourcils du Capitaine s'étaient froncés. Demeurant stoïque devant ce comportement avant-coureur d'un acte offensif à leurs égards, et ce, malgré la présence de la Sénatrice, Altarus gardait son œil rivé sur le sergent, attendant le moindre signe d'injonction, même silencieux. Tout pouvait déraper en peu de temps. Et les réfugiés n'avaient pas besoin de subir une nouvelle pression, alors qu'ils étaient loin de s'être remis du désastre éruptif de Kaizoku. 

    L'officier tirait une tronche à la limite de la frustration. Il tenta d'avoir la part belle, ouvrant encore de sa gueule pour garder le contrôle. Azura n'en démordit pas, demeurant la politicienne droite et maîtrisant parfaitement les lois républicaines. Un instant, elle croisa le regard d'Altarus, qui lui avait offert un des nombreux moyens à sa disposition pour contrer ce sergent. Le borgne, bien qu'impavide, ne pouvait qu'approuver, par une brève lueur à son regard de moitié, son discours à l'encontre de l'autre zélé. Son calme le déstabilisait même. Quand enfin les Officiers déguerpirent, le Capitaine continuait de les fixer, afin de s'assurer que le sergent blessé dans son amour-propre, ne vienne pas à changer d'avis et de revenir sur sa décision. Quand il fut certain que cette petite troupe retournait à Courage, il put soupirer d'aise à son tour. Dire qu'il avait espéré passer cette douce matinée ensoleillée à contempler la mer. 

    Azura s'excusa auprès de Semar de ce qui venait de se dérouler avec ces Officiers. Altarus se permit de poursuivre par après. 

    "La ville de Courage n'est pas si mauvaise que cela, mais je doute que ce soit là que vous souhaiteriez vous établir. Avec cette petite... altercation, je ne serais pas surpris que cet officier cherche à réclamer vengeance à sa façon. Je note que les vôtres procèdent à des aller et retours sur le Capricorne, avec des personnes à protéger. Il serait judicieux de les laisser à bord cette nuit et que vous organisiez des tours de garde, par simple précaution. Si vous avez besoin de ravitaillements, en attendant que les choses se tassent pour aujourd'hui, je puis vous les apporter. Un de mes navires doit appareiller dans la journée, il pourra faire une halte dans cette crique pour débarquer ce dont vous avez besoin..."

    L'autre sergent était le genre d'homme à ronger son frein, avant de chercher à se faire justice lui-même par les moyens qu'il avait à sa disposition. La Sénatrice ne pourra pas être derrière chaque réfugié dans leur déplacement en ville...

    ''Je veillerai à régulariser la situation du Capricorne. La Capitainerie me doit justement un service...."
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  • Jeu 31 Aoû - 14:30
    Après la tragédie, se reconstruire
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    Ainsi le troufion si zélé n'avait pas apprécié qu'on ose le mettre le nez dans sa propre fange. Il avait menacé Semar du trou pour outrage à agent. L'hybride aurait bien eu envie de lui dire de l'accompagner pour outrage envers une sénatrice. L'hybride avait beau ne pas être à cheval sur les lois, il se doutait que s'en prendre à une personnalité politique devait coûter cher. L'hippotrague se disait que ce gars devait être le genre à vouloir absolument des résultats à moindre frais et préférait ainsi casser les pieds aux pauvres plutôt que de chercher des esclavagistes par exemple. Mais bon, vu que le bougre disait que ses meilleurs agents étaient sur le coup pour traquer les esclavagistes. Heureusement, Azura continuait de le cuisiner et de le pousser dans ses retranchements. Semar jugeait que c'était sans doutes la meilleure solution, car il sentait que lui et ses toutous étaient prêts à se jeter sur les réfugiés. Mais finalement, la sénatrice parvint à le faire rebrousser chemin. Ainsi, l'officier zélé et sa cohorte de culs bleus repartirent bredouilles, n'ayant pas put appréhender le moindre réfugié après les avoir poussés à la castagne. Car l'hybride se disait que c'était ce que ce gars devait chercher à la base. Enfin, il était parti et ils allaient enfin pouvoir en venir à la suite avec Altarus et Azura. Il se permit tout de même de les remercier de les avoir dépatouillé de cet histoire.

    - J'vous r'mercie d'votre aide. Sans vous, y'aurait eu des chances qu'on en vienne aux mains avec ces types.

    Le borgne n'avait pas manqué de constater les aller-retours en direction du Capricorne. Il suggéra que les enfants restent sur le navire pour la nuit, et jusqu'à ce que les choses s'arrangent, au moins pour la nuit. C'était déjà le cas, les plus vulnérables logeaient actuellement sur le sampan. Pareil pour les tours de garde, Semar avait déjà pris les devant.

    - Merci pour ces conseils, ils dorment actuellement sur l'bateau. Et pour les tours d'garde, on en fait également. Les herbivores dorment très peu, donc on a pas d'soucis à être éveillé la nuit. Et on dort qu'quelques heures en milieu d'journée. C'est comme ça qu'on a put chasser ces ordures d'esclavagistes quand ils nous ont attaqués... Mais ça nous a quand même coûté une vie malgré les précautions...

    Chaque perte était douloureuse pour Semar. Il vivait cela comme un échec. Pour le ravitaillement, effectivement, Altarus marquait un point. Si des groupes devaient aller se ravitailler à Courage, il y avait des chances que des abrutis de troufions leurs tombent dessus, profitant que les réfugiés soient en comité réduit. Si un navire pouvait leur apporter ce dont ils avaient besoin pour ça.

    - J'vous r'mercie pour l'ravitaillement. J'pense qu'l'autre cul bleu, il va pas vouloir en rester là et profiter qu'on soit en comité réduit pour nous tomber sur la tronche ! Et à Courage, il s'ra sur son terrain.

    Sans parler que Semar ne comptait pas s'éterniser en cet endroit pour bâtir un village plus solide et durable. Quand ce n'était pas l'hostilité des habitants, c'était le climat qui posait des soucis. Heureusement qu'on était encore en été, mais quand les mauvais jours arriveraient, la température allait baisser et il craignait que la plupart des habitants, habitués à un climat tropical ou méditerranéen ne souffrent du froid.

    - Et oui, ça s'rait mieux qu'on soit ailleurs, j'pensais partir plus au sud. L'climat y s'ra plus clément l'hiver.

    Pour la mentalité des habitants, même s'il se doutait qu'ils ne soient pas tous comme ça, il avait bien senti une certaine hostilité vis à vis des réfugiés. En particulier ceux parqués dans des campements, les plus pauvres, ceux qui avaient tout perdu. Il se rappela de ce qu'avaient entendu ceux qui avaient été en ville. Il se tourna vers Azura.

    - J'doutes pas qu'tous les habitants d'Courage soient pas tous des abrutis. C'pendant, certains d'mes gars ont entendu certaines personnes voir d'un bon oeil qu'les esclavagistes viennent rendre visites aux réfugiés. Déjà qu'ils disent qu'c'est un bon moyen de s'débarrasser des pauvres en général ! J'suis sûr qu'ces personnes sont minoritaire, enfin j'l'espère.

    Si ça pouvait servir à la Sénatrice, en particulier pour charger les nobles et bourgeois qui voyaient les pauvres comme des nuisibles. Ironique pour des gens qui étaient bien contents d'avoir des paysans, des domestiques, pêcheurs, ouvriers et mêmes travailleur.ses du sexe pour satisfaire leurs besoins et dont ils étaient cruellement dépendants. Par contre, tout ce beau monde pouvait parfaitement s'en tirer sans les riches. Pour ce qui était de la régularisation du navire, Altarus proposa encore une fois son aide. Surtout qu'on lui devait un service. Semar accepta. Il appela Senbu qui n'était pas très loin et l'hybride-Koudou s'approcha. Il portait une tunique longue et une veste par dessus. Une tenue un peu plus soignée que la plupart de ses semblables, capitaine compris. Dans la poche de sa veste, un boulier dont il ne se séparait jamais. Tout comme sa paire de lunettes. Un oryx à oreilles frangées vint également. Il boitait en raison d'une patte manquante remplacée par une jambe de bois. Il portait une tunique assez simple et légèrement usée et aux couleurs délavées par le soleil.

    - J'vous présente Senbu, mon comptable. En plus de gérer tout ce qui touche au financier chez nous, il se charge aussi d'la paperasse. Il est un des rares à savoir lire ici et à pas être allergique à la paperasse justement.

    Puis il présenta l'oryx à oreilles frangées à côté.

    - Voilà Sabatok, l'chef du r'fuge. Tout l'monde ici on a été esclaves et on s'serre les coudes.

    Semar se retourna et allait prendre le chemin d'une des tentes.

    - Avant qu'on bouge, j'vais juste mettre un truc pour être un peu plus présentable et m'laver les mains.

    En attendant, ils pouvaient toujours discuter ou poser des questions à Sabatok et Senbu. Mais Semar ne mit pas très longtemps à revenir, vêtu d'un kimono aux couleurs délavées. Il faisait toujours aussi modeste, mais un peu plus habillé. Même s'il ressemblait à un pêcheur modeste.

    - S'il faut aller en ville. Senbu va nous accompagner si b'soin pour la paperasse.
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    Azura Aiwenor
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  • Dim 3 Sep - 11:05
    Après la tragédie, se reconstruire [PV Azura et Altarus] Captur26




    Azura savait pertinemment que ce genre d'altercations était des plus fréquent au sein de la République, et de surcroit à Courage. Bien que la République prônait l'acceptation, l'entraide et l'égalité, ce n'était que sur une tablette poussiéreuse dans le Hall du sénat de Liberty que ces valeurs pouvaient être lues, sur la constitution républicaine édictée par Dangshuan. Dans les faits, et après des millénaires d'existence, la République n'était plus que l'ombre d'elle-même. De mauvaises doctrines étaient répandues par des vipères opérant dans l'ombre, l'appât du gain rongeait les grandes villes comme les termites avec le bois, les races qui ne revenaient pas à certaines castes se retrouvaient sur le banc de la société. La liste des écarts par rapport aux édits de Dangshuan trônant au sénat était longue.

    Le sergent Viezzertetz était l'archétype du représentant de la loi qui usait de cette dernière, l'interprétant à volonté, pour balayer ceux qu'il jugeait inférieurs et peu respectables. Azura avait rencontrée nombre de personnages dans le genre au fil de sa vie, étrangement si elle était vêtue de haillons et n'était point sénatrice, il n'aurait pas retenu son coup. Comme quoi la loi tenait à ça : si vous aviez un tant soit peu d'argent, la République était un paradis pour vous, si vous n'en aviez pas, attendiez vous à serrer les dents.

    Ce n'était pas la République qu'Azura voulait. Lorsque ses compatriotes critiquaient l'Empire, la Lumina avait tendance à leur rappeler de balayer devant leur porte avant de regarder l'allée du voisin. La sénatrice avait constatée de nombreux problèmes d'égalité au sein du Reike, mais l'échelle sociale républicaine était considérablement moins équilibrée que celle de son voisin géopolitique. C'était contre-intuitif, après tout, l'égalité des chances était un article de sa constitution, et pourtant au lieu d'aider les réfugiés et les hybrides sans le sous, les officiers perdaient leur temps à venir se défouler sur eux. Une honte.

    - Je ne crois pas qu'il vous causera grand soucis, c'est pas le genre de personnage que je qualifierai de rusé ni même de futé. Son seul moyen de vous mettre aux fers est de vous provoquer suffisamment pour que vous en veniez aux mains, si cela venait à se reproduire, il ne faudra pas rentrer dans son jeu, voilà tout. Raisonna-t-elle.

    La République avait besoin d'être rapidement redressée, des changements drastiques devaient être opérés pour qu'elle redevienne ce havre de paix et de prospérité qu'elle était censée être. Il ne faisait aucun doute qu'Azura, bien qu'elle soit sénatrice, préférait de loin la compagnie de ces aimables réfugiés plutôt que tous les faux-semblants des nobliaux qu'elle était forcée de fréquenter au quotidien. L'argent montait à la tête et peu de ceux qui en possédait le mettait au service des plus démunis.

    Elle serra la main des hybrides que Semar leur présentant, agrémenté de sourires joviaux. Le chef du groupe indiqua alors qu'il souhaitait se rendre en ville. De fait, Azura allait les accompagner, après tout elle commençait à aimer leur compagnie des plus authentiques. Tout en marchant, elle signifia à Semar une idée qui commençait à germer dans son esprit.

    - C'est une excellente chose qu'Altarus puisse régulariser l'état du Capricorne auprès de la capitainerie, ça fera les pieds à ceux qui veulent votre départ immédiat. Elle cabotina un sourire narquois. Quant à moi, je pense pouvoir vous aider sur le point du logement. Voyez-vous, j'ai longtemps vécue à Courage, dans une filature du quartier des tisserants. Comme je vis à présent à Liberty, la bâtisse est laissée à l'abandon. Or, je suis revenue à Courage pour différentes choses et aussi pour essayer de faire quelque chose de cette grande maison inutilisée. Je pensais y ouvrir un hôpital accessible à tous, mais les bons carabins demandent trop de nos jours... Mais en vous voyant, je me dis qu'en retapant le tout, il y aurait bien assez de place pour tous vous y loger, le temps que vous restiez à Courage... Elle n'était pas sûre de sa proposition, allait-elle plaire à Semar ?







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  • Mer 6 Sep - 18:02
    Altarus ne pouvait qu'approuver la prudence de Semar et était satisfait d'entendre qu'il avait songé aux mêmes précautions que celles suggérées. En même temps, quoi de plus étonnant pour un hybride tel que lui qui devait être constamment sur la défensive et jongler entre prudence et vigilance, tant pour lui que pour les siens, pour éviter de voir les esclavagistes kidnapper ses proches et amis...L'hybride aurait pu se montre plus méfiant encore quand la Sénatrice et le Capitaine s'étaient ramenés, avant que ne suive l'autre imbécile de Sergent, apportant confirmation dans les dires de la jeune femme que tous les Républicains n'étaient pas des mauvais êtres. Malheureusement, cela ne changera pas à ce que les réfugiés pourraient encourir en mettant les pieds ou les sabots à la ville de Courage. 

    Azura parut convaincu que l'officier n'était pas le genre d'énergumène à mener des représailles sous couvert de la loi, ou apte à se venger d'une autre façon moins légale. 

    ''N'en soyez pas si sûre, Sénatrice"se permit d'intervenir Altarus''Il n'a peut-être pas l'intelligence requise pour user de ruse et de subtilité pour réclamer vengeance, mais parmi ses hommes, il y en aura bien un qui aura assez de jugeote pour le mener par le bout du nez. Ne pas entrer dans leur jeu de provocation est un sage conseil, mais je doute que tous les réfugiés sauront garder leur sang-froid..."

    Il suffisait d'une insulte envers une personne disparue dans le feu et les cendres brûlantes de l'Hephais pour que la personne visée voie rouge et ne se contrôle plus. Ça et d'autres choses qui réveillent les diverses autres pressions subies par les survivants. 

    Semar appela deux de ses congénères : Senbu, qui s'avéra être un comptable et gratte-papier, et Sabatok, le chef du refuge temporaire des réfugiés et des membres d'équipage du Capricorne. Altarus leur serra la main, un à un, pendant que Semar annonça aller mettre quelque chose sur le dos pour être plus présentable. Il ne mit guère de temps pour se changer, revenant presque aussi vite qu'il était parti. Altarus, demeurant comme à son habitude, droit et silencieux, ouvrit la marche pour retourner à Courage, désormais accompagné de la sénatrice de Semar, et de Senbu, avec qui il conversera sur le trajet pour parler des modalités administratives pour réguler la situation du Capricorne et du volume de ravitaillement à prévoir en plus de sa cargaison déjà prévue à l'embarquement de son brick de commerce, qui mouillait encore au port de Courage. Pour ses premières estimations, cela ne devrait pas poser de soucis. Et puis, ce sera déchargé au refuge. Donc hormis un peu de retard pour le voyage, il n'y aura aucun problème à redouter. 

    Durant le trajet, la Sénatrice entretenait, elle aussi, la conversation, proposant une idée temporaire, mais pas anodine pour les réfugiés. Au moins, Semar pourrait permettre aux siens de loger plus décemment que de dormir à la belle étoile, sous une toile de tente ou encore sur le pont d'un navire. En cas de mauvais temps, ils auront un toit en dur pour les protéger. 

    ''Cela vous permettrait de mieux déployer vos efforts quant à la recherche d'un endroit plus définitif, cher Semar. Vos proches et amis se retrouveront dans de meilleures conditions, plus à l'abri... et vous auriez moins d'inquiétude à surmonter pour mener à bien votre désir de trouver un lieu qui vous conviendrait à tous ; D'ailleurs, à ce propos, avez-vous déjà une idée d'où mener vos recherches ? "

    Le Sekaï était immense et bien des lieux demeuraient vides de toute présence humaine, mais offrant des sites idéaux pour construire un village ou équivalent. Après, restait le soucis de l'acceptation des autorités locales... 


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  • Dim 10 Sep - 15:11
    Après la tragédie, se reconstruire
    Vers de nouveaux horizons.


    Quelques semaines plus tôt,

    Des tentes se montaient peu à peu et un campement de fortune se prenait forme sur la plage. Une certaine tension se faisait sentir chez les fugitifs. En même temps, ils avaient perdu leur foyer et devaient désormais tout reconstruire. Ils vivaient dans l'incertitude. Sans parler des rumeurs au sujet d'esclavagistes qui kidnappaient des gens parmi les réfugiés. Tous se demandaient quelle serait la suite. Semar aidait d'autres à monter une tente. Alors qu'ils achevaient leur tâche, Semar remarqua l'un de ses pensionnaires, un artiste raté, peindre un paysage, mais ce n'était pas celui qui se trouvait autour de lui, mais un autre endroit. Maintenant que la tente était montée, l'hybride en profita pour demander au peintre ce qu'il était en train de mettre sur sa toile.


    - Eh salut, tu peins quel paysage?

    Le jeune homme sursauta quand il vit l'hippotrague le regarder.

    - Euh pardon je vous avez pas vu venir !

    Semar ricana.

    - Avec l'bruit des sabots ?! M'enfin...
    - Quand je peins, j'ai un peu trop tendance à être absorbé...
    - J'vois...
    - Ah, pour le paysage, c'est là d'où je viens... Je suis né dans un village au sud de Liberty, pas très loin de la mer, mais on est dans les terres.
    - C'est joli comme endroit.
    - Ouais, et le climat y était plutôt doux l'hivers, après tout, c'est l'endroit le plus court pour rejoindre les îles paradisiaques. On est pas très loin de la réserve naturelle. Et d'après mes souvenirs, la côte n'est pas habitée. Il y a une petite crique très jolie.

    La perspective d'un climat plus clément en hiver séduisait Semar, il avait peut-être trouvé un possible endroit où s'installer plus durablement, mais à condition qu'il n'y ait personne qui se soit installé depuis.

    - Enfin, le seul truc qui m'inquiète aussi, c'est Mr Bartell, le châtelain local. Il possède un équipage de vénerie et je me souviens qu'il était assez odieux avec les villageois. Notamment en faisant charger son cheval sur les gens pour qu'ils se poussent et en mettant des coups de fouet, juste comme ça...
    - Tsss si c'sac à merde fait ça avec un d'nous, il va l'regetter...

    De nos jours,

    Maintenant que Semar était prêt, il avait rejoint Azura et Altarus. La sénatrice lui avait fait la proposition de pouvoir installer les réfugiés temporairement dans une bâtisse qui était actuellement à l'abandon dans un quartier de tisserands de Courage. C'était pas parfait. Mais si ça serait sans doutes mieux qu'une tente. Cependant, Azura devait garantir qu'ils seraient pas expulsés pour squat. Car Semar était au courant de pauvres qui squattaient des résidences secondaires vides une grande partie de l'année, en particulier sur les îles paradisiaques. Bien souvent, on les avait expulsés de chez eux pour construire ces luxueuses demeures et ils ne faisaient que survivre. L'hybride n'était pas surpris que les confrontations soient violentes sur place, car les locaux avaient tout à perdre. Et comme la République allait-elle les gérer ces nouveaux réfugiés alors qu'elle peinait à assimiler ceux de Kaizoku et de Shoumei.


    - J'pense qu'en tant qu'solution temporaire, ça s'ra pas une mauvaise idée. Puis si vous prév'nez l'autre troufion qu'on squatte pas.

    Un peu plus loin, quatre chevaux attachés, mangeaient du foin. Deux chevaux de trait palomino, un pur-sang blanc reikois et un cheval de trait à la robe grise sombre. Un humain était en train de seller le pur-sang. Il s'agissait de Katan, un jeune homme qui était l'esclave personnel d'un marchand qui traitait dans ce commerce honteux, en plus d'être amateur de chasse au trophée. Tout ce que Semar détestait. Depuis, il avait intégré les Briseurs de chaînes, ce n'était pas le meilleur combattant, mais il avait un très bon potentiel sur une selle. L'hippotrague l'avait déjà testé en duel et il avait vu qu'il était bien plus vif et rusé à cheval. Malgré tout, Katan avait perdu, mais il avait bien résisté. Son cheval était celui d'un ancien marchand d'esclaves. Son harnais d'origine, richement ouvragé, avait été vendu. Maintenant, la bête avait une selle et un filet plus modestes. L'animal restait bien entretenu. Katan en prenait grand soin. Par contre, pendant le combat, Semar avait tranché la sangle de la selle, mais depuis, celle-ci avait été raccommodée. Des chiens se promenaient dans le campement. Ils avaient l'allure de bâtards, le genre qu'on trouvait dans les quartiers pauvres des villes et aux alentours de villages. Ils étaient utilisés comme aides pour les sentinelles, mais également comme animaux de bât légers et capables de suivre un groupe sans être tenus en laisse.

    Concernant la remarque d'Altarus, Semar était plutôt d'accord, même s'il demandait à tout le monde de garder leur sang-froid, il savait que ce n'était pas le cas de l'intégralité des membres du refuge. Et lui-même avait déjà eu du mal à se contenir face à la tête à claques qu'était cet officier zélé.


    - Plus facile à dire qu'à faire. Surtout quand on a d'vraies têtes d'abrutis en face...

    Il demanda à ses deux hôtes d'attendre, le temps qu'il prévienne les autres qu'ils avaient peut-être la possibilité d'avoir un logement temporaire en ville et qu'ils se préparent à déménager de nouveau. Ils allaient devoir préparer la charrette, mais également les chiens car le transport allait se faire dans les terres, donc les navires ne seraient pas forcément nécessaires.

    - Voilà, ils vont s'préparer à bouger.

    Ils allaient enfin pouvoir partir en ville pour régulariser le navire et leur situation. Quand Semar remarqua Katan arriver tenant son cheval par la bride. Comme une bonne partie des habitants du refuge, il ne portait qu'un pagne, même s'il avait la possibilité de mettre d'avantage, mais l'hippotrague n'imposait rien. Les règles de pudeur et de bienséance, il n'en avait pas grand chose à faire. Il préférait laisser le choix à chacun. Après tout, il y avait bien des individus comme Senbu qui appréciaient d'être plus couverts. Enfin, Semar ne pouvait pas vraiment s'ériger en donneur de leçons concernant la tenue de Katan, vu qu'il ressemblait à un pêcheur modeste. Seul le koudou avait l'air d'un citoyen avec une tenue jugée respectable par les règles de bienséance de bourgeois coincés républicains. Surtout quand beaucoup des pensionnaires du refuge étaient d'anciens esclaves reikois venus d'endroits où il faisait chaud, des indigènes des îles paradisiaques et des hybrides poilus.

    - Attendez moi !

    Semar soupira. Il n'était pas vraiment serein à l'idée que Katan les accompagne. Depuis qu'il avait découvert ses talents en équitation, il s'était pas mal ouvert et avait gagné en assurance. Sans parler qu'il était bien intégré au sein de l'équipage. Il s'entendait en particulier avec les frères Cobes. Le fait qu'il soit en pagne ne dérangeait pas vraiment Semar en soit, mais il risquait de choquer les coincés républicains.

    - Honnêtement, j'pense pas qu'ça soit une bonne idée... Tu pourrais plutôt aider les autres à ranger le matériel.

    Katan soupira et reparti tenant toujours sa monture par la bride. L'hippotrague avait bien entendu les garde républicains, hors de question que les anciens esclaves ne débarquent vêtus comme les miséreux qu'ils étaient en ville au risque de choquer les braves bourgeois bien sur eux. Semar avait refusé surtout pour éviter que le jeune homme ait des soucis. Le problème Katan réglé, il se tourna vers Altarus, Azura et Senbu.

    - J'imagine qu'on peut y aller.

    Il ouvrit donc la marche. Tandis qu'ils prenaient le chemin pour Courage, il en profita pour tendre à Altarus un tissus sur lequel était peint une côte sauvage cernée de barrière de récifs formant une digue naturelle pour protéger les bateaux. L'eau y était d'un magnifique bleu azur. Mais le tout serait de savoir si le terrain n'était pas occupé et si le Capricorne pourrait passer entre les récifs. Car c'était tiré des souvenirs d'un peintre qui n'y était pas revenu depuis des années. La peinture était d'une certaine finesse.

    - Concernant le lieu, j'ai un des pensionnaires du refuge qui est peintre et originaire d'cette région. C'est au sud d'Liberty et pas loin d'la réserve naturelle. Il dit qu'le climat en hiver y est pas trop rude.

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  • Sam 16 Sep - 17:00
    Après la tragédie, se reconstruire [PV Azura et Altarus] Maison10




    Les Wessex étaient déjà affaibli depuis que Koraki Exousia, hybride de son état, était arrivée à la tête de la ville, et toute action qui allait dans le sens de l'acceptation de populations rejetées par la doctrine de Vesto Oîkoumène ridiculisait d'avantage l'idéologie rétrograde de cette grande maison. Mais Azura ne faisait point cela dans un but politique, elle soutenait ce groupe de réfugiés uniquement parce qu'elle pensait que c'était juste, non pas parce que cela faisait les pieds à l'opposition. Et si une partie de la population formaient des groupes hostiles aux étrangers, aux hybrides et autres races en général, dont cette brigade d'officiers devaient faire partie, la majorité des habitants n'avaient visiblement rien contre les hybrides. Et si quelques-uns n'aimaient guère les démunis tout court, ils allaient devoir faire un effort pour accueillir le groupe de Semar, Azura allait s'en assurer.

    - Vous n'aurez aucun soucis à vous faire de ce côté là, je régulariserai votre situation auprès de la mairie. Je fais ce que je veux de ma propriété, si je veux en faire un refuge à votre disposition, aucun sergent zélé ne pourras s'y opposer. Elle adressa un sourire confiant à l'hybride.

    Azura saluait aimablement tous les réfugiés qui croisaient son regard, les gratifiant de sourires lumineux et sincères. Beaucoup de politiciens se montraient souriants et aimables, mais la plupart n'étaient que des hypocrites cherchant à s'attirer les faveurs du plus grand nombre. Chez ces gens-là, on remarquait dans leur regard que leurs sourires ne sont qu'un outil à leur disposition, et lorsqu'on écoutaient leurs bonnes paroles, on se rendait bien compte qu'ils n'en pensaient pas un mort. La Lumina n'était absolument pas de ce bord là, lorsqu'elle disait quelque chose c'était qu'elle en était parfaitement convaincue et quand elle souriait, on voyait du premier coup d'œil que c'était un sourire authentique, c'était naturel chez elle de sourire. Un moyen de partager un peu de bonheur avec autrui.

    Certains de ses collègues avançaient cela comme une faiblesse, lui assénant qu'en faisant cela, on lisait en elle comme dans un livre, que ses actions étaient prédictibles et que cela pouvait se retourner contre elle dans ce monde de requins. D'autres assumaient qu'elle était un peu simplette, naïve peut-être. Ces derniers avaient torts, dans la mesure où Azura avait parfaitement la tête sur les épaules et avait deux siècles d'existence derrière elle pour justifier un grand savoir et une sagesse séculaire. Elle ne voulait tout simplement pas jouer un rôle et dissimuler ses pensées, tout ce qu'elle souhaitait c'était de rester elle-même, authentique.

    Alors si quelques personnes dans l'assemblée pouvaient hausser un sourcil en se demandant à quel jeu la sénatrice jouait ou si même elle était sénatrice, ils se rendraient vite compte qu'ils étaient tout simplement tombés sur une personne joviale, ouverte et rayonnante, ce qui était rare dans le monde de la politique si ce n'était unique.

    Le petit groupe se mis donc en marche le long de la côte en direction de la ville, Semar en profita pour répondre à Altarus au sujet de leur projet de refuge, avançant qu'ils pourraient s'installer au sud du territoire. Azura sourit de milles feux.

    - Oh mais c'est une excellente idée, en effet, le climat sera plus clément au sud de la République, en plus c'est une région excentrée et donc paisible. J'ai déjà traversé ce territoire par le passé et j'y ai ressenti cette tranquillité que vous recherchez. Vous pensez vous y rendre quand ?







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  • Mar 19 Sep - 14:36
    Savoir garder son sang-froid face à des imbéciles n'était pas chose aisée. Surtout quand des individus tels que Semar et ses compagnons n'avaient connu qu'humiliation, agressivité et mépris de la part des humains. Chercher un nouveau départ avec ces habitudes acquises à cause de tierces personnes sans scrupules et ne les considérant pas comme des personnes à part entière ne sera pas facile et il pourrait y avoir quelques dommages collatéraux. Il fallait juste espérer que les réfugiés ne viendraient pas à frapper un officier trop arrogant ou un citoyen de Courage un peu trop xénophobe. Cela n'irait pas dans leur sens. Même s'ils auraient des raisons véritables de se défendre, la loi était la même pour tous, malheureusement. Même pour le crétin de tantôt, qui savait abuser de sa fonction, avec le concours de ses hommes. 

    Semar leur demanda de patienter, le temps qu'il prenne des dispositions préliminaires quant à la possibilité de loger temporairement en ville. Le demi-elfe n'avait de toute façon pas de prérogatives urgentes. Quand l'hybride en euh fini, un jeune homme les héla, désireux de les rejoindre pour les suivre en ville. À sa tenue plus que sommaire, à savoir vêtu juste d'un pagne, il avait tout d'un sauvageon. Le demi-elfe ne fit aucune remarque. Il avait déjà voyagé au Reike et donc, n'était guère surpris de cette légèreté vestimentaire. Il faisait encore très bon pour la saison, ici, sur les côtes de Courage en plus. Semar réussit à le convaincre de rester avec les autres pour prêter main forte aux préparatifs.  Ainsi, il évitait de tendre une parfaite perche de réprimande aux officiers républicains du bord de l'autre imbécile, et en même temps, épargnait tout risque pour l'intégrité de ce jeune rescapée. La ville pouvait être source de tentation... 

    Se mettant dans le sillage de Semar quand tous se mirent en route pour la cité portuaire, Altarus demeurait toujours plongé dans son mutisme habituel, jetant de temps en temps un regard vers la mer, appréciant l'éclat du soleil sur la surface, la nimbant par endroit de tâches dorées. Bientôt, il reprendra la mer... Mais avant, il devait terminer d'apporter son concours à Semar et ses compagnons, avec l'aide de la Sénatrice.

    Il porta son regard vers la Lumina. Bien qu'elle soit politicienne républicaine, elle agissait selon ses idéaux et ses expériences. Quand il avait appris qu'elle était Sénatrice, une fois à bord de la petite corvette, il s'était montré méfiant et prudent, n'oubliant pas ses profonds apriori qu'il exprimait depuis longtemps à l'égard de cette nation. Elle, elle était différente, convaincue de la voie qu'elle prenait. Sans doute l'élan de sa jeunesse la poussait à s'attacher à ses convictions, à penser que le monde pourrait devenir meilleur…Non, c'était bien plus profond que cela... elle se fixait réellement à ce qu'elle croyait.  Elle avait eu la triste expérience de Kaizoku, finissant par embarquer avec des individus qui n'étaient pas de sa condition. Pirate, républicain... Tous n'avaient été que des rescapés à ses yeux, unis dans la fuite, unis dans l'entraide. Quelques secondes, justes quelques petites secondes, Altarus se surprit à songer que la voie qu'il avait choisie de prendre depuis son revirement de camp à Kaizoku, pour ne pas sacrifier ses amis dans une cause qui s'était avéré perdu et tronqué depuis le début, était peut-être la bonne... Il ferma sa paupière et soupira. L'heure n'était pas à la remise en question de ses choix et des conséquences à payer un jour ou l'autre.

    Le chef des réfugiés tendit un morceau de tissu qui servait de support pour une représentation cartographié d'une petite crique protégée par une digue naturelle. Le borgne la saisit délicatement et la tendit pour mieux détailler les détails peints. Les lieux ne lui étaient pas inconnus, mais là, comme cela, il ne pourrait pas dire avec exactitude où ce trouvait ce paisible endroit. 

    ''L'endroit a un bon mouillage, une barrière naturelle pour protéger les navires des tempêtes... On dirait que vous avez trouvé votre lieu désiré, Semar. Je ne sais de quand date cette carte, mais je préconise une petite reconnaissance avant de prendre la décision de vous y installer définitivement. Avec… Kaizoku, cette crique, pourrait déjà être investi par d'autres rescapés ou alors squattés par des pirates sans attache. Si vous souhaitez une reconnaissance des lieux, la corvette dont je dispose peut s'y rendre rapidement…"

    S'il s'était plus investi dans ses affaires pirates que commerciales, cette baie abritée aurait été une base de repli idéal... Azura apporta son lot d'informations, confirmant la nature du climat de la région.  Semar avait trouvé son refuge parfait
    Restait à s'assurer qu'il était libre de toute présence étrangère. 

    ''Une fois arrivé à Courage me permettrez de me rendre directement à la Capitainerie avec Senbu pour réclamer la situation de votre navire ? Ainsi, vous pourrez voir en la compagnie de la Sénatrice  Aiwenor le logement temporaire qu'elle vous propose. "

    Hum.. il oubliait qu'il n'était pas le seul à prendre la décision. 

    ''Pardonnez moi Sénatrice. Si cela vous convient, bien entendu... "

    En se séparant, ils procéderont plus rapidement aux formalités Qui oserait s'en prendre à Semar en la compagnie d'Azura ? Qui oserait s'en prendre à Senbu en la présence du Capitaine ?
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