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Les affaires du Reike étaient florissantes. Oh, bien-sûr, il restait toujours des choses à faire, des choses à améliorer, des gens à voir et à revoir, des accords à signer. La force déployée par l’Empire dans la guerre contre les Titans, aura assurément eu un effet ambivalent sur les autres forces de ce monde : réussir à faire face aux êtres primordiaux était impressionnant, réussir à le faire seul faisait de nous un Empire redoutable. Bien-sûr, la guerre coûte cher… Très cher… Trop cher diraient certains, et il aura fallu négocier avec la République, notamment, pour pouvoir redresser les finances de l’Empire.
Un temps que d’aucun pourrait dire « béni » pour des ambassadeurs d’un Empire surpuissant. Des temps difficiles, aussi, d’une certaine manière. Le couple royal savait nous utiliser de sorte à négocier avec d’autres puissances, à renforcer l’économie, le pouvoir, l’influence, et à éviter de se faire surprendre par quelqu’un ou quelque chose qui pourrait profiter de la situation économique de l’Empire.
Personnellement ? J’ai suffisamment d’expérience dans ce monde politique pour savoir qu’il vaut mieux ne point faire de promesses intenables, ne point s’aventurer sur une discussion trop difficile, ni prendre de chemins glissants. Pour cela, je dois l’avouer : mes atouts raciaux m’aident énormément. La plupart de celles et ceux que je rencontre lors des discussions politiques, se trouvent déjà subjugués par cette particularité innée que seuls les Lumina possèdent. J’avoue en faire usage à l’envie, sans honte. La magie, ici, est très présente… Mais peu de gens dans ce monde peuvent se targuer d’en être imprégné. Encore moins, d’en être né.
Aujourd’hui, je suis attendu. Et par nul autre que Sieur Tagar Reys, le Cœur du royaume, le Grand Argentier qui ne relève que de l’impératrice, et uniquement d’elle. Suis-je nerveux ? Non, pas réellement. J’ai déjà rencontré ces prédécesseurs, tout comme les autres membres du conseil impérial depuis les six cent dernières années. Non, je ne suis pas nerveux. Mais j’ai l’envie d’apprendre à connaître le Cœur, et d’œuvrer pour l’Empire de la meilleure manière possible. Nous avons encore tant de choses à relever, tant de défis à réussir, tant de missions à entreprendre.
Alors, je quitte mon somptueux bureau. M’assurant que ma propre et délicieuse secrétaire soit au courant de mon départ, je prends ensuite la direction des ailes du palais réservées aux membres du Haut-Conseil. Les tableaux, les tapisseries, le mobilier, étaient d’un standing impressionnant, pour sûr. Les gens qui œuvraient ici, avaient toujours l’air pressés ! Il fallait le dire : le couple Impérial n’était jamais très loin d’ici, et prendre le risque de les croiser en étant en dilettante n’était jamais une bonne chose…
J’arrive alors une jeune femme au nom faisant penser à la puissance : Leviathan. Secrétaire du Cœur, elle m’accueil avec un sourire de circonstance et me montre très rapidement le bureau du Grand Argentier, d’un simple signe de main. Sans doute me connait-elle déjà ? Après tout, en tant que secrétaire d’un des membres du Haut Conseil demande de connaître les noms de celles et ceux qui œuvrent pour la puissance de l’Empire au jour le jour.
La remerciant, je me tourne alors vers le bureau du Sieur Reys. Là encore, je retrouve la splendeur immobilière propre aux membres hauts placés de la politique Reikoise : du cuir, du bois traité et vernis, d’épaisses tapisseries agréables… Un confort tout à fait mérité, somme toute ! Je m’y présente, donc, habiller comme je le serais pour rencontrer un puissant de ce monde.
Mes longs cheveux ondulés tombent sur mes épaules, la lumière du jour donnant un reflet chocolat gourmand et travaillé. Ma barbe est taillée : comme tous les jours, j’en prends soins via un rituel immuable que j’adore ! Ma tenue est faite de noir : un pantalon de lin et de coton, des souliers de cuir, une chemise réhaussée par un gilet, une ceinture de cuir et un grand et imposant blouson de cuir noir pour rehausser le tout, me voici tel que j’apparaît : en contraste. La noirceur de mon habit est éclairée par l’aura dorée inhérente à ma condition raciale. Un savant jeu de lumière et de pouvoirs, que j’aime entretenir et développer pour prendre le dessus sur mon vis-à-vis. Même si, aujourd’hui, il s’agit d’un supérieur que je respecte.
Mes yeux se réhaussent, déposant sur le portrait du couple impérial, un regard respectueux. La fidélité impériale est une chose sur laquelle je ne plaisante jamais : le Reike doit grandir, prospérer et devenir la toute première puissance du monde. Et je ne peux douter du professionnalisme et de la fidélité du cœur : en cela, lui et moi feront du bon travail, à n’en point douter.
« Bonjour Messire. » Lui dis-je, offrant une légère révérence de circonstance avant de me planter devant lui, attendant son autorisation pour soit le saluer dignement, soit m’asseoir, comme le ferait un subordonné. « Comme vous le voyez, j’ai bien reçu votre missive me mandant de vous rejoindre. Et, sans attendre, j’ai rejoint votre bureau. Comment puis-je être utile aux projets de l’Empire ? »
Un temps que d’aucun pourrait dire « béni » pour des ambassadeurs d’un Empire surpuissant. Des temps difficiles, aussi, d’une certaine manière. Le couple royal savait nous utiliser de sorte à négocier avec d’autres puissances, à renforcer l’économie, le pouvoir, l’influence, et à éviter de se faire surprendre par quelqu’un ou quelque chose qui pourrait profiter de la situation économique de l’Empire.
Personnellement ? J’ai suffisamment d’expérience dans ce monde politique pour savoir qu’il vaut mieux ne point faire de promesses intenables, ne point s’aventurer sur une discussion trop difficile, ni prendre de chemins glissants. Pour cela, je dois l’avouer : mes atouts raciaux m’aident énormément. La plupart de celles et ceux que je rencontre lors des discussions politiques, se trouvent déjà subjugués par cette particularité innée que seuls les Lumina possèdent. J’avoue en faire usage à l’envie, sans honte. La magie, ici, est très présente… Mais peu de gens dans ce monde peuvent se targuer d’en être imprégné. Encore moins, d’en être né.
Aujourd’hui, je suis attendu. Et par nul autre que Sieur Tagar Reys, le Cœur du royaume, le Grand Argentier qui ne relève que de l’impératrice, et uniquement d’elle. Suis-je nerveux ? Non, pas réellement. J’ai déjà rencontré ces prédécesseurs, tout comme les autres membres du conseil impérial depuis les six cent dernières années. Non, je ne suis pas nerveux. Mais j’ai l’envie d’apprendre à connaître le Cœur, et d’œuvrer pour l’Empire de la meilleure manière possible. Nous avons encore tant de choses à relever, tant de défis à réussir, tant de missions à entreprendre.
Alors, je quitte mon somptueux bureau. M’assurant que ma propre et délicieuse secrétaire soit au courant de mon départ, je prends ensuite la direction des ailes du palais réservées aux membres du Haut-Conseil. Les tableaux, les tapisseries, le mobilier, étaient d’un standing impressionnant, pour sûr. Les gens qui œuvraient ici, avaient toujours l’air pressés ! Il fallait le dire : le couple Impérial n’était jamais très loin d’ici, et prendre le risque de les croiser en étant en dilettante n’était jamais une bonne chose…
J’arrive alors une jeune femme au nom faisant penser à la puissance : Leviathan. Secrétaire du Cœur, elle m’accueil avec un sourire de circonstance et me montre très rapidement le bureau du Grand Argentier, d’un simple signe de main. Sans doute me connait-elle déjà ? Après tout, en tant que secrétaire d’un des membres du Haut Conseil demande de connaître les noms de celles et ceux qui œuvrent pour la puissance de l’Empire au jour le jour.
La remerciant, je me tourne alors vers le bureau du Sieur Reys. Là encore, je retrouve la splendeur immobilière propre aux membres hauts placés de la politique Reikoise : du cuir, du bois traité et vernis, d’épaisses tapisseries agréables… Un confort tout à fait mérité, somme toute ! Je m’y présente, donc, habiller comme je le serais pour rencontrer un puissant de ce monde.
Mes longs cheveux ondulés tombent sur mes épaules, la lumière du jour donnant un reflet chocolat gourmand et travaillé. Ma barbe est taillée : comme tous les jours, j’en prends soins via un rituel immuable que j’adore ! Ma tenue est faite de noir : un pantalon de lin et de coton, des souliers de cuir, une chemise réhaussée par un gilet, une ceinture de cuir et un grand et imposant blouson de cuir noir pour rehausser le tout, me voici tel que j’apparaît : en contraste. La noirceur de mon habit est éclairée par l’aura dorée inhérente à ma condition raciale. Un savant jeu de lumière et de pouvoirs, que j’aime entretenir et développer pour prendre le dessus sur mon vis-à-vis. Même si, aujourd’hui, il s’agit d’un supérieur que je respecte.
Mes yeux se réhaussent, déposant sur le portrait du couple impérial, un regard respectueux. La fidélité impériale est une chose sur laquelle je ne plaisante jamais : le Reike doit grandir, prospérer et devenir la toute première puissance du monde. Et je ne peux douter du professionnalisme et de la fidélité du cœur : en cela, lui et moi feront du bon travail, à n’en point douter.
« Bonjour Messire. » Lui dis-je, offrant une légère révérence de circonstance avant de me planter devant lui, attendant son autorisation pour soit le saluer dignement, soit m’asseoir, comme le ferait un subordonné. « Comme vous le voyez, j’ai bien reçu votre missive me mandant de vous rejoindre. Et, sans attendre, j’ai rejoint votre bureau. Comment puis-je être utile aux projets de l’Empire ? »
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La main tendue est ferme, forte, mais sans excès. Signe que, malgré sa jeunesse et son caractère mortelle – ou plutôt éphémère – le Cœur de l’Empire arbore une confiance mesurée et une assurance rassurante. Me montrant un fauteuil, je retire le pan de mon manteau pour pouvoir m’asseoir sans le plier de mauvaise manière que ce soit. Lorsqu’il me propose un rafraîchissement, je choisi le thé ! Sans hésiter. L’alcool, en pareil instant, serait un bien piètre choix.
Puis viens le moment de me raconter ledit projet qui nécessitait ma visite dans le bureau du Grand Argentier. Et, bonté divine, quel projet fascinant ! A mesure qu’il en cite les détails, j’entrevois déjà le côté pharaonique de ce chantier dantesque. Creuser un canal qui traverserait une immensité de terres semble presque impossible, dit comme cela, sur le papier. Et pourtant l’ébauche de ce projet semble avoir plu au couple Impérial. Cela signifie une chose : de grands fonds seront alloués à la réalisation de ce chantier, qui nécessiterait une grande quantité de mains d’œuvres, de matériaux et de matières premières.
Mais, de l’autre côté, ce projet pourrait provoquer bien des remous géopolitiques et financiers. Concurrencer ainsi la première puissance économique du continent, auprès de laquelle nous nous sommes endettés pour pouvoir survivre financièrement aux dépenses et affres de la guerre contre les Titans, semble être une mauvaise idée. En réalité, cela en est une, de mauvaise idée. Mais la puissance de l’Empire nécessite de prendre des risques et de se lancer dans des travaux difficiles, que d’aucun diraient même impossibles. Un pari… Peut-être. D’une certaine manière.
La partie recette, notamment, me fait poindre une moue inquiète et inquisitrice. Diminuer les taxes des navires de nos flottes, semble logique : toute l’idée derrière ce canal est de pouvoir relier nos terres aux flux maritimes commerciaux afin d’en dégager des profits, et cela passe également par les taxes de mouillage et de navigation bien-sûr. Mais surtaxer les autres navires pourrait avoir un terribles effets : la République n’a pas besoin de ce canal pour faire des affaires et exporter et importer leurs marchandises. Cet état de fait pourrait être vu comme un avantage : le peu de navires qui passeraient seraient surtaxés, mais insuffisamment, au regard du volume écoulé, pour pouvoir provoquer une quelconque colère de la part de la République… Les choses sont à… Mesurer.
« Tout d’abord, permettez-moi de vous dire ceci : ce projet est dantesque, mais né d’un brillant esprit. » Je ne lui dis pas cela uniquement pour le rassurer, ou pour le brosser dans le sens du poil. Bien-sûr, mon rôle d’ambassadeur est d’être dans les petits papiers des puissants du royaume… Mais je connais suffisamment bien mon métier que j’exerce depuis six siècles, pour savoir que l’honnêteté est importante. « Concernant Aquaria, je ne pressent point de réelles difficultés, mais j’aurais besoin de reprendre un peu plus mes observations concernant ce peuple. Je sais qu’ils cherchent à faire des affaires, eux-aussi, et qu’ils se montrent ouverts aux discussions avec la surface. Je dois d’ailleurs voir l’un des leurs dans les mois à venir, si tout se passe bien. » Lui dis-je, avant de reprendre. « La manœuvre risque d’être plus risquée envers la République. Ce n’est un secret pour personne – et encore moins pour vous – mais la République est notre principal créancier depuis cette guerre contre les Titans. Je ne pense pas que l’idée que nous puissions commercer plus facilement avec le reste du continent, via la voie fluviale, soit mal vue par eux. Du moins, pas de manière directe. Il nous faudrait étudier la répartition des marchandises entre leur flotte et la nôtre. Cela nous permettrait de deviner la part de marché qu’ils risqueraient de perdre, et donc… L’étendue de leur désaccord ou mécontentement. Une analyse de marché, somme toute… » Et puis autre chose me vient à l’esprit. « Aussi, nous devrions être au clair sur la proportion de fonds qui proviennent directement des prêts de la République, et qui seront alloués à ce projet-ci. Je doute que la République accepte des taxes gonflées, si elle apprenait qu’une majorité de leurs fonds prêtés aura servi à creuser ce canal. Nous avançons sur des œufs, très cher. »
Puis viens le moment de me raconter ledit projet qui nécessitait ma visite dans le bureau du Grand Argentier. Et, bonté divine, quel projet fascinant ! A mesure qu’il en cite les détails, j’entrevois déjà le côté pharaonique de ce chantier dantesque. Creuser un canal qui traverserait une immensité de terres semble presque impossible, dit comme cela, sur le papier. Et pourtant l’ébauche de ce projet semble avoir plu au couple Impérial. Cela signifie une chose : de grands fonds seront alloués à la réalisation de ce chantier, qui nécessiterait une grande quantité de mains d’œuvres, de matériaux et de matières premières.
Mais, de l’autre côté, ce projet pourrait provoquer bien des remous géopolitiques et financiers. Concurrencer ainsi la première puissance économique du continent, auprès de laquelle nous nous sommes endettés pour pouvoir survivre financièrement aux dépenses et affres de la guerre contre les Titans, semble être une mauvaise idée. En réalité, cela en est une, de mauvaise idée. Mais la puissance de l’Empire nécessite de prendre des risques et de se lancer dans des travaux difficiles, que d’aucun diraient même impossibles. Un pari… Peut-être. D’une certaine manière.
La partie recette, notamment, me fait poindre une moue inquiète et inquisitrice. Diminuer les taxes des navires de nos flottes, semble logique : toute l’idée derrière ce canal est de pouvoir relier nos terres aux flux maritimes commerciaux afin d’en dégager des profits, et cela passe également par les taxes de mouillage et de navigation bien-sûr. Mais surtaxer les autres navires pourrait avoir un terribles effets : la République n’a pas besoin de ce canal pour faire des affaires et exporter et importer leurs marchandises. Cet état de fait pourrait être vu comme un avantage : le peu de navires qui passeraient seraient surtaxés, mais insuffisamment, au regard du volume écoulé, pour pouvoir provoquer une quelconque colère de la part de la République… Les choses sont à… Mesurer.
« Tout d’abord, permettez-moi de vous dire ceci : ce projet est dantesque, mais né d’un brillant esprit. » Je ne lui dis pas cela uniquement pour le rassurer, ou pour le brosser dans le sens du poil. Bien-sûr, mon rôle d’ambassadeur est d’être dans les petits papiers des puissants du royaume… Mais je connais suffisamment bien mon métier que j’exerce depuis six siècles, pour savoir que l’honnêteté est importante. « Concernant Aquaria, je ne pressent point de réelles difficultés, mais j’aurais besoin de reprendre un peu plus mes observations concernant ce peuple. Je sais qu’ils cherchent à faire des affaires, eux-aussi, et qu’ils se montrent ouverts aux discussions avec la surface. Je dois d’ailleurs voir l’un des leurs dans les mois à venir, si tout se passe bien. » Lui dis-je, avant de reprendre. « La manœuvre risque d’être plus risquée envers la République. Ce n’est un secret pour personne – et encore moins pour vous – mais la République est notre principal créancier depuis cette guerre contre les Titans. Je ne pense pas que l’idée que nous puissions commercer plus facilement avec le reste du continent, via la voie fluviale, soit mal vue par eux. Du moins, pas de manière directe. Il nous faudrait étudier la répartition des marchandises entre leur flotte et la nôtre. Cela nous permettrait de deviner la part de marché qu’ils risqueraient de perdre, et donc… L’étendue de leur désaccord ou mécontentement. Une analyse de marché, somme toute… » Et puis autre chose me vient à l’esprit. « Aussi, nous devrions être au clair sur la proportion de fonds qui proviennent directement des prêts de la République, et qui seront alloués à ce projet-ci. Je doute que la République accepte des taxes gonflées, si elle apprenait qu’une majorité de leurs fonds prêtés aura servi à creuser ce canal. Nous avançons sur des œufs, très cher. »
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Les rougeurs du Cœur de l’Empire étaient fort à propos. Si je ne me considère point comme un adepte des ragots ou des compliments faussement pensés ou exagérément distribués, j’apprécie toutefois que mes compliments ou mes propos soient appréciés… Ou atteignent leurs buts. J’imagine, qu’un peu de flatterie ne fait jamais de mal. Et puis, en toute sincérité : penser, proposer, développer et défendre ce genre de projet dantesque auprès du couple Impérial lui-même, relève autant du génie créatif que d’une clairvoyance probable… Et peut-être même d’un courage inconsidéré.
Toutefois, je mets rapidement de côté cette petite fierté quant aux compliments tenus envers l’Argentier, pour reprendre ensuite le cours de mes réflexions, et le cheminement des propos de mon vis-à-vis. La situation d’Aquaria nous met tous les deux plutôt d’accord : il y a peu de raisons pour que le peuple des eaux tente quoi que ce soit contre ce projet par la voie diplomatique. Le comptoir reste en effet le meilleur moyen d’apaiser les esprits du peuple marin, puisqu’il s’agit d’un moyen sûr et stable de commercer sur le long terme. Leurs finances et les nôtres n’en seront que plus stables.
La suite, toutefois, est bien plus intéressante. Le fait que le projet soit financé à 100% par les fonds propres de l’Empire constitue un gage de tranquillité en soi. Mais, tout politicien, même peu expérimenté, saurait faire un lien rapide : si l’Empire peut se permettre de financer ce projet sur ses propres fonds malgré le besoin plus que constant de capitaux de La République, c’est que ces derniers lui permettent de le faire. Un canal, financé par l’Empire ; des dépenses quotidiennes, grâce aux capitaux Républicains. La situation, en fait, n’est point plus reluisante en soi…
« Je pense que cette pensée qui est la mienne vous est déjà venue à l’esprit, messire. Mais le fait que nos capitaux financent l’entièreté du projet, n’est pas forcément une bonne nouvelle. L’état de nos finances au sortir de la guerre, n’est un secret pour personne, malheureusement. N’importe quel politicien venant de la République ferait rapidement le lien entre le financement de ce projet dantesque, et leurs capitaux injectés dans notre économie. » Lui dis-je, on-ne-peut-plus sérieusement. « Pour que nous puissions financer cela, cela signifie que nous avons les mains libres grâce à d’autres capitaux. Les leurs. » Dis-je, en conclusion de mon introduction. « Bien-sûr, personne ne pourra vérifier nos finances à la pièce près. Cela est exclusivement secret, ils ne pourraient pas demander un rapport précis de nos finances. Toutefois, cette zone d’ombre pourrait jouer en notre défaveur. »
Je tais le fait que le délai prévu avant d’obtenir des bénéfices n’est pas un avantage non plus. Prévoir le délai qui sera nécessaire au remboursement d’un projet afin de rentrer dans nos frais, est une chose qu’il faut effectivement faire, tout comme prévoir le délai qui s’écoulera avant de pouvoir être productif, économiquement parlant. Mais en ce qui concerne nos inquiétudes à propos des réactions des Républicains, cela est… Peu influent.
L’étude de l’influence des navires en fonction de leurs territoires de provenance, est un point de plus qui prouve mes inquiétudes, ou du moins, les inconvénients soulevés. Les inquiétudes du Cœur, elles, ne sont point réellement exprimées. J’en déduis qu’il cherche réellement mes conseils… Aussi devrais-je les lui donner.
« Messire, nous discutons d’un projet qui devrais nous garantir une certaine indépendance financière, laquelle naîtrait d’une augmentation des dépenses douanières et commerciales, principalement payées par La République, notre plus gros créancier. Si je puis penser que les Républicains ne sont point les plus capitalistes, je doute qu’ils soient heureux à l’idée que nous nous engraissions sur leurs dépenses. De plus, l’augmentation de notre flotte commerciale, pourrait être une menace pour eux… Plus de navires signifie une réduction de l’utilisation des leurs, donc une diminution de leurs rentes… » Dis-je, indiquant alors mon analyse au ministre des finances. « Je ne peux garantir qu’il n’y ai point d’action de sabotage… Mais je ne peux garantir non plus qu’il y en aura. Et s’il y en a, peut-être seront-elles fomentées par quelques pontes, plutôt que par le gouvernement républicain… Mais une chose est sûre : nous aurons des contre-coups et des difficultés et nous devrons accorder nos violons en permanence. »
Toutefois, je mets rapidement de côté cette petite fierté quant aux compliments tenus envers l’Argentier, pour reprendre ensuite le cours de mes réflexions, et le cheminement des propos de mon vis-à-vis. La situation d’Aquaria nous met tous les deux plutôt d’accord : il y a peu de raisons pour que le peuple des eaux tente quoi que ce soit contre ce projet par la voie diplomatique. Le comptoir reste en effet le meilleur moyen d’apaiser les esprits du peuple marin, puisqu’il s’agit d’un moyen sûr et stable de commercer sur le long terme. Leurs finances et les nôtres n’en seront que plus stables.
La suite, toutefois, est bien plus intéressante. Le fait que le projet soit financé à 100% par les fonds propres de l’Empire constitue un gage de tranquillité en soi. Mais, tout politicien, même peu expérimenté, saurait faire un lien rapide : si l’Empire peut se permettre de financer ce projet sur ses propres fonds malgré le besoin plus que constant de capitaux de La République, c’est que ces derniers lui permettent de le faire. Un canal, financé par l’Empire ; des dépenses quotidiennes, grâce aux capitaux Républicains. La situation, en fait, n’est point plus reluisante en soi…
« Je pense que cette pensée qui est la mienne vous est déjà venue à l’esprit, messire. Mais le fait que nos capitaux financent l’entièreté du projet, n’est pas forcément une bonne nouvelle. L’état de nos finances au sortir de la guerre, n’est un secret pour personne, malheureusement. N’importe quel politicien venant de la République ferait rapidement le lien entre le financement de ce projet dantesque, et leurs capitaux injectés dans notre économie. » Lui dis-je, on-ne-peut-plus sérieusement. « Pour que nous puissions financer cela, cela signifie que nous avons les mains libres grâce à d’autres capitaux. Les leurs. » Dis-je, en conclusion de mon introduction. « Bien-sûr, personne ne pourra vérifier nos finances à la pièce près. Cela est exclusivement secret, ils ne pourraient pas demander un rapport précis de nos finances. Toutefois, cette zone d’ombre pourrait jouer en notre défaveur. »
Je tais le fait que le délai prévu avant d’obtenir des bénéfices n’est pas un avantage non plus. Prévoir le délai qui sera nécessaire au remboursement d’un projet afin de rentrer dans nos frais, est une chose qu’il faut effectivement faire, tout comme prévoir le délai qui s’écoulera avant de pouvoir être productif, économiquement parlant. Mais en ce qui concerne nos inquiétudes à propos des réactions des Républicains, cela est… Peu influent.
L’étude de l’influence des navires en fonction de leurs territoires de provenance, est un point de plus qui prouve mes inquiétudes, ou du moins, les inconvénients soulevés. Les inquiétudes du Cœur, elles, ne sont point réellement exprimées. J’en déduis qu’il cherche réellement mes conseils… Aussi devrais-je les lui donner.
« Messire, nous discutons d’un projet qui devrais nous garantir une certaine indépendance financière, laquelle naîtrait d’une augmentation des dépenses douanières et commerciales, principalement payées par La République, notre plus gros créancier. Si je puis penser que les Républicains ne sont point les plus capitalistes, je doute qu’ils soient heureux à l’idée que nous nous engraissions sur leurs dépenses. De plus, l’augmentation de notre flotte commerciale, pourrait être une menace pour eux… Plus de navires signifie une réduction de l’utilisation des leurs, donc une diminution de leurs rentes… » Dis-je, indiquant alors mon analyse au ministre des finances. « Je ne peux garantir qu’il n’y ai point d’action de sabotage… Mais je ne peux garantir non plus qu’il y en aura. Et s’il y en a, peut-être seront-elles fomentées par quelques pontes, plutôt que par le gouvernement républicain… Mais une chose est sûre : nous aurons des contre-coups et des difficultés et nous devrons accorder nos violons en permanence. »
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De toute évidence, mes inquiétudes financières liées à ce projet et que j’ai tenté d’expliciter, ne plaisent pas au Cœur impérial. Il aura étudié le dossier de manière suffisamment précise pour pouvoir s’attendre à presque toutes les issues, à toutes les complications ou à toutes les facilités. J’avoue être un peu… Déçu. Ce qu’il attend de moi est simple : une conduite directrice quant à la gestion d’éventuelles interférences de la République, selon deux lignes. Une première concernant la violence ; une seconde concernant la coopération.
Après la déception, vient la surprise. Me prend-il réellement pour une simple marionnette diplomatique ? Ou pour un simple outil ? J’arpentait déjà les sentiers du continent avant même que ses ancêtres ne naissent ! Ce serait mentir que de dire que je ne me sens ni floué, ni moqué. Mais ainsi vont les choses… Au final, un ambassadeur prend ses ordres de ceux qui dirigent réellement les choses dans l’Empire. Et ce n’est donc pas moi.
« Eh bien… » Dis-je, réfléchissant au nouvel angle que je vais devoir prendre pour pouvoir être écouté sans être jugé par le Cœur. « Je peux d’ores-et-déjà vous conseiller d’abandonner l’idée d’une politique violente, même à l’encontre d’éventuels espions de la République… Ou de qui que ce soit s’approchant de trop près de notre chantier. La violence n’apporte jamais rien de constructif. » Lui dis-je, sans détours. « Je… Recommanderais un plan qui rejoindrait les deux options que vous avez présenté. Une communication et une certaine honnêteté avec la République, tout en faisant preuve de fermeté à propos de ce projet. L’avantage de cette transparence sera d’éviter toute crise ou surinterprétation… L’inconvénient, en revanche, résidera sans doute dans une tentative de négociation de tarifs avantageux… » Voilà, la chose est dite. « Je peux prendre rendez-vous avec l’ambassadeur de la République, ou un représentant de ceux-ci, dans les meilleures délais si cela vous convient. »
Après la déception, vient la surprise. Me prend-il réellement pour une simple marionnette diplomatique ? Ou pour un simple outil ? J’arpentait déjà les sentiers du continent avant même que ses ancêtres ne naissent ! Ce serait mentir que de dire que je ne me sens ni floué, ni moqué. Mais ainsi vont les choses… Au final, un ambassadeur prend ses ordres de ceux qui dirigent réellement les choses dans l’Empire. Et ce n’est donc pas moi.
« Eh bien… » Dis-je, réfléchissant au nouvel angle que je vais devoir prendre pour pouvoir être écouté sans être jugé par le Cœur. « Je peux d’ores-et-déjà vous conseiller d’abandonner l’idée d’une politique violente, même à l’encontre d’éventuels espions de la République… Ou de qui que ce soit s’approchant de trop près de notre chantier. La violence n’apporte jamais rien de constructif. » Lui dis-je, sans détours. « Je… Recommanderais un plan qui rejoindrait les deux options que vous avez présenté. Une communication et une certaine honnêteté avec la République, tout en faisant preuve de fermeté à propos de ce projet. L’avantage de cette transparence sera d’éviter toute crise ou surinterprétation… L’inconvénient, en revanche, résidera sans doute dans une tentative de négociation de tarifs avantageux… » Voilà, la chose est dite. « Je peux prendre rendez-vous avec l’ambassadeur de la République, ou un représentant de ceux-ci, dans les meilleures délais si cela vous convient. »
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« Très bien messire. » Lui dis-je, alors qu’il décide de ne pas prendre en compte mon conseil et de m’imposer sa vision des choses.
La violence est, en effet, une ligne de conduite aussi bien politique que sociétale, aussi bien habituelle que forcée par les choses. Certes, la menace des Titans est encore belle et bien présente, un peu trop sans doute… Et, certes, quiconque ne serait point connu du projet et qui se trouverait aux alentours du chantier, pourrait aussi bien être un espion qu’un Titan. Ce projet, bien que génial – je le répète – est effectivement un point sensible qu’il nous faut protéger.
Et je comprends bien que mon positionnement ne plaît pas au ministre. Aussi attaque-t-il à nouveau avec sa demande, son ordre et ses attentes. Deux possibilités, avec leurs conséquences positives et négatives attendues ou probables, et deux plans d’actions pour augmenter les conséquences positives et diminuer les conséquences négatives. D’aucun trouverait cette demande infaisable et sans doute légèrement… Confuse. Peut-être même naïve ?
« Deux options, ainsi soit-il. » Lui dis-je ensuite, pour lui montrer qu’au-delà de mes 1200 années d’existence et six ans années dédiées à mon rôle d’ambassadeur, je sais où se trouve ma place, et comment y rester. « Pour quand les voulez-vous, monseigneur ? »
La violence est, en effet, une ligne de conduite aussi bien politique que sociétale, aussi bien habituelle que forcée par les choses. Certes, la menace des Titans est encore belle et bien présente, un peu trop sans doute… Et, certes, quiconque ne serait point connu du projet et qui se trouverait aux alentours du chantier, pourrait aussi bien être un espion qu’un Titan. Ce projet, bien que génial – je le répète – est effectivement un point sensible qu’il nous faut protéger.
Et je comprends bien que mon positionnement ne plaît pas au ministre. Aussi attaque-t-il à nouveau avec sa demande, son ordre et ses attentes. Deux possibilités, avec leurs conséquences positives et négatives attendues ou probables, et deux plans d’actions pour augmenter les conséquences positives et diminuer les conséquences négatives. D’aucun trouverait cette demande infaisable et sans doute légèrement… Confuse. Peut-être même naïve ?
« Deux options, ainsi soit-il. » Lui dis-je ensuite, pour lui montrer qu’au-delà de mes 1200 années d’existence et six ans années dédiées à mon rôle d’ambassadeur, je sais où se trouve ma place, et comment y rester. « Pour quand les voulez-vous, monseigneur ? »
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