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Le fait de ne pas avoir pensé au document d'identité la fit sourire.
- Ce sera certainement plus simple en attendant qu'un tatoueur puisse me recevoir. Et on peut voir pour manger tous ensemble, si tu es prêt à ce qu'elle risque de te faire exclure de ce restaurant. Elles ne sont pas trop sortables.
Son expression se figea dans un sourire légèrement coincé et son teint se réchauffa quand il parla de sa situation avec Kirarin, elle n'osa pas répondre ne sachant pas exactement comment formuler ses pensées. Il change de sujet pour reprendre celui qui accaparait les pensées de la naine. Il est au premier abord sérieux avant de dériver à nouveau et de surprendre complètement la naine qui éclata de rire. Elle s'essuya les yeux avant de lui répondre.
- Je crois que je n'ai pas l'autorisation de ma mère pour les soirées pyjama. J'ai toute confiance en tes capacités, mais c'est te demander d'aller dans l'inconnu qui m'inquiète. Et je te répète que tu m'as aussi sauvé la vie, tu es peut-être même en train de le refaire.
Elle ne savait pas s'il ne prenait pas la situation au sérieux ou s'il essayait de la détendre. En y réfléchissant, même face à la mort il avait été comme ça, elle aussi avait rit face à ce qui pouvait lui arriver. Aujourd'hui, c'était un plus compliqué pour elle.
- J'espère ne pas avoir besoin de services trop souvent.
À la proposition du 4e service, la naine se replia sur elle-même. Son visage avait viré au rouge. Ses doigts s'étaient entremêlés, se serrant et se desserrant sans cesse.
- Euh…
Elle ne savait pas quoi dire et sa gorge était assez serrée et ne laissait passer aucun mot. Elle prit une inspiration en continuant de regarder le sol. Elle arriva enfin à essayer de parler d'une voix faible.
- Tu penses que je devrais lui parler ? Je ne sais pas trop quoi faire. Mes sentiments sont si différents de ce que j'ai connu. J'ai tout le temps envie d'être avec elle, mais j'ai peur que ce ne soit ma peur d'être seule. J'ai aussi peur de la faire souffrir en ne sachant pas ce que je veux ou avec la possibilité de disparaître avec cette histoire de clone.
Elle s'arrêta et leva les yeux quelques instants pour regarder le jeune homme.
- J'ai aussi peur que ce ne soit qu'un jeu, je sais qu'elle le fait moins qu'avant, enfin moins à tout le monde depuis son… Accident. Je ne voudrais pas que ce soit juste pour se rassurer.
Elle souffla de désespoir. Elle n'arrivait plus à s'arrêter une fois qu'elle avait commencé a parler sans savoir si ce qu'elle disait avait un sens pour Tagar
- Je suis complètement perdue. Tu ferais quoi à ma place ?
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Tagar avait vite trouvé une solution pour pouvoir manger et garder son entrée dans son restaurant. Il avait aussi l'air de tenir à sa bataille d'oreiller, elle ne savait pas si elle devait s'inquiéter d'une attaque en traître ou si elle devait rire en imaginant Tagar comme un collégien dans l'action. Il avait continué en se moquant d'elle, de son ancienne force. Elle soupira d'amusement.
- Il paraît que ces mêmes pour ça que l'empereur a pensé à toi pour ton poste. L'histoire d'un petit homme protégeant une puissante chasseuse lycan apeurée. Certains avaient dit que c'était pour être sûr que je paie mes impôts.
Ersa avait appuyé le mot puissant, le rendant presque ironique. La situation l'étonnait, cet homme aussi, il arrivait toujours à lui donner le sourire et à la lancer dans la plaisanterie. Même si cela ne durait pas toujours, elle appréciait ses petits moments. Un sentiment de culpabilité venait hanter son esprit, elle s'en voulait de l'avoir évité tout ce temps. Elle hésita un instant, mais ne voulut pas s'excuser encore une fois, il se moquerait encore.
Il lui expliqua son manque d'expérience dans la situation qui la concernait et elle ne put lui offrir qu'un sourire las, partageant ce manque. Elle écouta attentivement le conseil qu'il lui donnait, chaque mot se frayer un chemin dans son âme, résonnait en elle.
- J'espère pour toi que ce soit la bonne.
Ses doigts continuaient leurs contractions, mais son regard arrivait à rester sur Tagar.
- Ton amie a de la chance de t'avoir, j'imagine que moi aussi.
Elle lui adressa un sourire.
- Tu as certainement raison. Cela ne regarde que nous. Et peut être l'administration financière. Il faut que j'y réfléchisse et que je trouve du courage.
C'était peut-être le détail qu'il la tracassait le plus, faire le tri dans ses sentiments et faire face à tout cela. Elle n'avait pas plus de facilités qu'avant pour ce qui était en dehors d'une mission, ou elle savait ce qu'elle devait faire. Elle serra ses mains pour empêcher tout tremblement.
- En fait, j'ai peur de perdre ce que j'ai. Tout simplement de mal faire, que la menace de perdre ma personnalité la fasse plus souffrir qu'autre chose ou m'empêche de m'investir.
Elle s'arrêta, la voix tremblante, elle desserra enfin ses mains pour essuyer ses yeux qui commençaient à s'embuer.
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Quelques larmes avaient coulé le long de ses joues, son corps se crispa quand Tagar vint s'installer près d'elle et elle se mit à trembler légèrement au début de l'étreinte.
Elle renifla en essayant de se calmer, le jeune homme était doux avec elle. Ersa prit une grande inspiration puis expira lentement. La vague d'émotion qui l'avait submergée se retira doucement et elle put commencer à se détendre, aidée par l'étreinte et l'énergie de Tagar. Elle essuya son visage.
- C'est nul d'avoir si peur d'une… Simple conversation. J'ai l'impression que je pourrais plus facilement combattre d'un griffon à mains nues que de parler à une elfe.
Elle lui rendit son étreinte, se laissant porter par l'instant. Sa respiration revenait à la normale. Elle profita de la proximité pour poser un baiser sur sa joue avant de s'éloigner en rougissant.
- Merci d'être là. Je ne vais pas abuser, que dirais ta femme ? Elle voudrait peut-être me transformer en descente de lit.
Son sourire revenait progressivement sur son visage rouge.
- Je te demanderais juste de ne rien dire aux louves, sinon elles ne finiront jamais de se moquer.
Elle fit mine de réfléchir quelques instants.
- D'ailleurs, même pas une petite blague ou moquerie, je suis dans un si piteux état ?
La question était sortie de nulle part, c'était une façon pour la naine de se changer les idées, de reprendre le dessus sur ses idées tristes. Comme à son habitude, elle verrait le moment venu.
- Merci, j'ai encore tellement de mal avec… Tout ça.
Elle avait coupé sa phrase pour chercher comment décrire au mieux la situation, mais rien ne lui était venue de plus que cette généralité qu'elle avait accompagné d'un geste large qui englobait la pièce.
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- C'est un plus si vous pouvez vous entendre là-dessus. Et elle aurait mauvais goût, je dois faire une aussi mauvaise descente de lit qu'avant.
Elle eut un petit rire avant d'écouter Tagar vanter les précautions de son bureau. C'était un homme prudent, non-violent, mais prêt à toute éventualité.
- Je vois que tu es prêt à toute éventualité, mais je sais que la moquerie n'a pas de protection.
Son sourire se figea quand il lui "ouvrit" sa porte au besoin.
- J'espère que je n'en aurais pas souvent besoin. À une époque, j'aimais être seule, je ne cherchais pas à comprendre les autres, je les fuyais presque. Aujourd'hui, c'est juste que je ne veux plus l'être, ça me fait peur. J'arrive presque à me satisfaire de ce que j'ai. Même si au fond, je sais que ce n'est que la surface de ce que je pourrais avoir et qu'elle finira par se lasser de moi.
Elle renifla, retenant une autre larme de couler. Et elle reprit la parole avec un air sérieux, parlant légèrement du nez.
- Je peux te poser une dernière question, comment vous faites pour me supporter ?
Un sourire se dessina sur ses traits.
- Entre l'indécise et la dépressive, je ne sais pas quelle partie de moi m'énerve le plus. Je ne connais pas le nombre de personnes qui peuvent me comprendre, et honnêtement je m'en fou. Ce qui m'importe, c'est d'avoir des personnes qui essayent et qui m'aident à avancer. Je voudrais juste ne pas être un fardeau trop longtemps.
Tagar se leva et Ersa attrapa sa main tendue pour se lever du canapé. Elle commença à réfléchir rapidement pour le repas.
- Allons y. Un repas ne peut faire que du bien. Pour les filles, elles ne sont pas chiantes. Il faut juste éviter le poisson pour Kira, elle dit toujours que c'est de la nourriture pour Gnolls. Je la soupçonne d'échanger nos rations quand on part en mission. Et pour moi pas de soupes, j'ai abandonné l'idée de grandir, il y a trop longtemps.
Elle eut un peu de mal à lâcher sa main, essayant de retrouver la force que lui envoyait Tagar précédemment. Elle s'était attendue à ressentir une sensation de froid en rompant le contact, mais le nœud qui commençait à se former dans son estomac surpassant le reste, elle devait trouver cette force. Cela dura quelques instants, elle secoua la tête comme pour s'éclaircir les idées.
- Désolé, j'aurais peut-être besoin de bière ou d'autre chose. Ça m'aidera sûrement à trouver ce qu'il me manque. Ou au moins, à moins esquiver les oreillers avec lesquels tu tiens tant à me frapper.
Elle lui adressa le sourire moqueur qu'elle arborait souvent depuis qu'elle côtoyait l'elfe.
- À moins que ce soit une invitation presque déguisée de nous inviter toutes les quatre dans ton lit.
Elle essaya de garder son sérieux, mais ne put retenir son rire en imaginant la réaction de Tagar. Ersa essaya de parler, mais le rire haché sa phrase.
- Tu. Préfère. Qu'on. Aille. Les chercher. Où. Je te. Rejoins.
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La naine s’élança dans le sillage de Tagar, sortant du bureau pour parcourir les couloirs du palais. Elle n’avait pas gardé son sourire longtemps, il n’avait pas réagi comme elle l’avait espéré et lui avait répondu sur sa première question. Elle baissa les yeux, n'osant pas imaginer la situation inverse, en théorie, il avait raison, elle aurait donné son aide pour lui ou pour les louves. Au final, même Kira avait douté d’elle quand elle avait eu son souci, a raison, Ersa ne savait pas si elle aurait eu la présence d’esprit d’arrêter de se lamenter sur son propre sort avant de rencontrer l’ange.
- Merci, j’imagine que tu as plus confiance en moi que moi. J’imagine qu’elles sont retournées au balcon qui donne sur la ville.
Elle releva la tête en se passant la main en se grattant la tête.
- J’espère que l’on ne t'a pas interrompu dans des dossiers importants.
Ersa guida le cœur vers le balcon que les louves lui avaient fait découvrir avant d’arriver dans le bureau de Tagar. Ils purent le rejoindre assez rapidement et découvrir les trois femmes appuyées contre la rambarde, les yeux rivés sur le soleil couchant. Ersa s'arrêta pour regarder les silhouettes qui leur tournaient le dos, elle apercevait Kira qui avait dévoilé son visage pour profiter du soleil et tenait un petit paquet dans ses mains. Elle avança d’un pas quand Tagar lui répondit sur la taille de son lit et elle rata son pas. Son visage passa au rouge, elle avait voulu l’embarrasser et cela se retournait contre elle. Il lui fallut une seconde pour se reprendre.
- Ce n'est pas moi qui prends le plus de place, enfin ça dépend…
Les trois femmes se retournèrent à l’annonce de Tagar et l’elfe replaça ses mèches pour dissimuler son visage et replaça le paquet dans une poche de sa ceinture. Aria éclata de rire.
- Pour le cerveau, je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais elle a un problème d’irrigation.
- C’est plus le ventre que les muscles.
- Mais…
Ersa avait voulu répondre, mais rien ne lui était venu. Un nœud s’était formé dans son estomac à la vue de l’elfe. La discussion qu’elle avait eue avec Tagar lui revenait en mémoire, et cela la bloquait. Elle avait rouvert la bouche, mais aucun son n'était sorti. Ses épaules s’affaissèrent avant qu’elle ne se plaçe légèrement en retrait.
- Un repas offert par le cœur de l’empire, cela ne se refuse pas. Par contre, tu lui as volé sa voix ?
- Une soupe de carotte pour la petite, a défaut de la faire grandir cela pourra la rendre aimable. D'ailleurs c'est encore une histoire de remerciement ? Ou tu te fait inviter à manger a chaque fois que vous vous croisez ?
Les deux guerrières éclatèrent de rire, pendant que l’elfe étudiait Ersa de son œil visible en penchant la tête.
- Laissez-la tranquille un peu. Y a un restaurant de brochettes près du palais où ils font de la viande, des légumes marinés, et même du poisson pour ceux qui n'ont pas de goûts.
Kira avait lancé la phrase pour essayer de tirer un sourire à la naine, cela avait marché à moitié. Un sourire timide se forma, lui donnant encore plus l'air d'une enfant se cachant derrière un adulte.
- Y paraît qu'ils ont de la liqueur de riz qui est super. Si ça va à tout le monde, c'est parti sinon on peut choisir le temps de sortir du palais.
Ersa hocha la tête sur la liqueur de riz, elle y avait déjà goûté dans une autre vie. Kira lui jeta un regard montrant son désaccord avant de poser son attention sur Tagar, la lueur dans son regard avait évolué pour ne montrer qu'une inquiétude. Elles s'éloignèrent du balcon pour emmener les deux nouveaux arrivant vers la sortie du palais.
Ersa avait hésité à se placer près de l'elfe, levant légèrement la main, mais elle la laissa tomber en soufflant. Les deux autres femmes l'encadrèrent en la taquinant pendant que Kira restait non loin d'eux, passant son regard de la naine au jeune homme en se demandant ce qu'ils avaient échangé
pendant son absence.
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Sur le chemin pour sortir du palais, la naine jouait avec ses mains en passant une grande partie du temps dans ses pensées sans vraiment écouter les échanges des louves. Cherchant du courage et une façon de faire. De temps en temps, elle essayait de se rapprocher, mais se laissait distancer en soufflant à chaque fois.
Le nœud qui tordait son estomac ne se déliait pas quelle que soit sa réflexion et lui embrouillait l'esprit. En passant la dernière porte avant l'extérieur, un vertige s'empara d'elle devant l'absence de plafond. La sensation d'être si petite, si insignifiante. Son corps fut pris de tremblement, elle ferma les yeux et essaya de reprendre le contrôle en comptant ses respirations. Une… Deux… Trois. En vain.
Elle sentit quelque chose se glisser entre ses doigts. Elle ouvrit les yeux pour tomber sur Kira qui s'était mise à sa hauteur en attrapant sa main.
- Ça va aller ? Un vertige, ça fait longtemps.
La naine avait juste hoché la tête.
- Hey, ne force pas. Les louves se serrent toujours les coudes.
- Je... Tu... Merci.
Kira commença à tirer la naine pour rattraper le groupe. Ce contact aidait Ersa à faire le tri dans ses pensées, tout en restant presque silencieuse. Il n'y avait que des bribes de mots qui s'échappaient de ses lèvres.
- Cus… Ani… Me
Le groupe passa rapidement au restaurant pour commander différents assortiments avant de se diriger vers la demeure familiale des Reys.
Les jeunes femmes suivirent Tagar en restant étonnamment discrète. Elles passèrent devant les gardes sans problème, mais la naine se figea quand le mage leur avait annoncé qu'il vérifiait les identités. Kira lui serra la main et se pencha.
- Ai confiance en Tagar, tu lui as expliqué ton problème et il a dû le prendre en compte. Tu lui as bien tout expliqué ?
- Euh… Oui. Peut-être plus que nécessaire.
La voix de la naine était faible, comme si elle n'osait pas parler à Kira. Elle s'avança, rompant le contact physique. À part la grimace du mage lors de la vérification, tout se passa bien. Ils traversent différentes pièces jusqu'au jardin intérieur ou la vision des roses et leurs parfums stoppèrent Aria. La jeune louve si prompte à se moquer resta sans voix.
- Tu attends qu'on t'en offre une ?
- Dommage, le maître de ses fleurs est déjà promis à une autre.
- Non, juste que je me dis ça fait longtemps que je n'ai pas été invitée dans un jardin.
- Tu oublies celui où je t'ai invitée?
- Celui où on était poursuivi par des soldats et que l'on est rentrée par effraction?
-Tu joues avec les mots.
Elles se mirent à rire sous l'incompréhension d'Ersa, peut-être qu'elle demanderait des explications plus tard. Le groupe continuait de traverser l'immense demeure et la naine passait ses doigts le long des portes métalliques, une matière peu habituelle dans un milieu noble. De toute évidence un choix plus stratégique de la part du mage que de pur esthétique.
Ils arrivèrent sur la terrasse ou le maître des lieux les invita à s'installer. Les femmes s'assirent à l'exception de Kira dans un premier temps. Quand il leur proposa à boire.
- Je vais prendre la bière, en espérant ne pas regretter cette particularité.
- La cerise pour moi. Je suis sûr que la maison est assez grande pour que je m'y cache et que personne ne s'en rende compte avant un moment.
- Idem, mais Tagar s'en rendra compte à la vitesse ou les cuisines vont se vider.
- Trois cerises alors.
- J'ai pas dit que je laissais Ersa venir.
Avant même d'avoir plus d'informations sur sa boisson, la naine avait presque descendu la moitié de son verre, bien que cela faisait très longtemps qu'elle n'avait pas bu d'alcool. Les filles se servirent en rendant la politesse. Seule l'elfe profita du moment où les autres mangeaient pour se rapprocher de Tagar, elle s'installa près de lui en buvant une gorgée, avant de lui glisser à voix basse.
- Je ne devrais peut-être pas m'en mêler, mais est ce qu'elle as réussi à te parler de son problème ? J'ai l'impression que je la bloque depuis que l'on s'est retrouvé.
L'elfe faisait tout pour ne pas que son regard reste bloquer sur la rousse qui décollait difficilement le nez de son verre ou de sa brochette en face d'elle. Ses yeux passaient des étoiles qui illuminaient maintenant le ciel à ma naine aux cheveux ardents.
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Kira s'attendait à beaucoup de choses, mais pas à cette réponse. Elle se contracta, il ne pouvait pas être sérieux.
- Je vois, Mr le Prince. Désolé de vous avoir dérangé avec nos problèmes.
Au lieu de se lever comme sa phrase le sous-entendait, elle ne put s'empêcher de sourire.
- Désolé, il fallait que je la fasse. Et tu pourras lui répondre que certaines arrivent à en avoir sans en faire rentrer dans leur vie. Et tu pourras lui répondre que certaines arrivent à en avoir sans en faire rentrer dans leur vie.
L'elfe écouta l'homme reprendre sur un ton plus léger en buvant une autre gorgée. L'alcool réchauffait son esprit pendant qu'elle écoutait le conseil de Tagar. Elle se mit à rougir légèrement à l'idée.
- Je ne sais pas si elle en aurait envie ou avec moi. Merci de l'aider, j'ai l'impression que tu l'as plus aidé en une discussion que moi en un mois.
Elle jeta un regard sur la naine qui se chamaillait avec les deux louves.
- J'essaie de faire de mon mieux, mais c'est une tête de mule ta boule de tendresse. J'aimerais lui faire comprendre qu'elle n'a pas besoin de s'infliger tout ça ou de rester seule. Elle le mériterait, si enfin elle arrivait à ouvrir les yeux sur sa valeur. J'imagine qu'elle doit croire que si je suis là, c'est parce que je lui dois la vie. Elle ne peut pas croire que ce n'est qu'un point de rencontre. Ou alors elle doit penser que si je ne regarde plus les autres, c'est à cause de ça.
Kira profita que les autres femmes soient occupées à discuter sur les quantités de nourriture que chacune devait manger pour écarter légèrement ses cheveux et laisser apercevoir la partie de son cou recouvert d'écailles dorées.
- Elle ne peut s'imaginer que si je ne regarde plus qu'elle, c'est par choix.
Elle lui sourit à nouveau en relâchant ses cheveux.
- Cela risque de te coûter cher en liqueur. Elle va prendre ça pour une habitude si tu lui amènes le petit-déjeuner à chaque fois. Si je me souviens bien de la dernière fois, la vue ne t'avait pas dérangé.
Pendant ce temps, les trois femmes de l'autre côté avaient changé de discussion et cette fois, c'est une Ersa légèrement alcoolisée qui taquinait Aria. Ses joues étaient un peu plus roses et ses yeux brillaient sous les étoiles.
- D'ailleurs, comment ça ce fait qu'une personne qui se moque de chaque action romantique, chaque chose mignonne et fragile. Se fige devant un jardin, même s'il est magnifique. C'est juste une façade, tu attends le bon prince ? Ou tu ne veux pas te lancer ? Pour qui veux-tu voler les fleurs de la maison?
Cette phrase pourrait faire rire le jeune homme ou pleurer la naine d'il y a une heure, elle se moquait actuellement de sa propre situation au dépend d'Aria. La jeune blonde posa son verre et dans une action presque grotesque se jeta sur la naine en mimant de faux baisers.
- Je l'attendais de toi, petite briseuse de cœur.
- Mon cœur est déjà pris.
Aria se figea devant cet aveu inhabituel, alors que la naine ne put s'empêcher de sourire bêtement en essayant de regarder discrètement la réaction de Kira. L'elfe avait tourné la tête pour faire face à Tagar. Elle dissimulait au mieux ses traits derrière son verre pendant qu'elle buvait une gorgée, les doigts légèrement crispés. La main de la rousse se mit à trembler et elle essaya de le contrôler en finissant son verre avant de le poser sur la table.
La jeune blonde profita de son déséquilibre pour la pousser et la faire s'effondrer sur Ikkrie qui faillit renverser son verre.
- Vous êtes vraiment des gamines.
- Elle pourra bouger quand je saurai tout du fameux élu.
Ersa se mit à rougir légèrement en détournant la tête dans la direction de l'elfe, mais du point de vue d'Aria, cela pouvait aussi désigner Tagar. Elle se mit à sourire en silence.
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