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Eté de l'an 3
Palais de la famille Reys
Ikuza
Palais de la famille Reys
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Je fais quand même un chouette métier. Je sais pas si beaucoup de gens sur Sekai ont cette chance. Je suis libre comme l'air. Je rencontre des tas de gens quand je tiens boutique ou quand je voyage. Des gens ordinaires pour la plupart. Ce sont autant d'histoires uniques, faites de tragédies ou de petites joies. Et puis des fois, sans que je le prévois, le hasard me fait faire la rencontre de gens "moins ordinaires". Ceux qu'on peut appeler "les puissants" qui dans les faits ne sont que des hommes et des femmes comme les autres. Avec leurs joies, leurs peines. Ils portent juste des masques pour essayer de cacher ça mais ca ne trompe pas toujours.
Aujourd'hui, je suis donc invitée à me rendre dans un des palais prestigieux de la capitale du Reike. C'est le privilège de ma profession si je puis dire, gueux comme nobles ont besoin de posséder des objets qui ont de la valeur à leurs yeux et des les porter ou les offrir pour les occasions qui leur sont chères. Le client d'aujourd'hui appartient à la famille Reys et serait contrôleur des deniers royaux. Quelqu'un d'important donc ! Sa mère m'a faite convoquer et quelques mots sur la future réalisation m'ont déjà été touchés, ce qui m'a permis de préparer dans une grande mallette toute une série de patrons et de modèles que j'aurais peut être moyen de sortir pour exposer au client.
Je me suis par ailleurs mise sur mon 31 pour l'occasion. J'ai revêtu une grande robe en velours rouge bordeaux, lacée de rubans blancs sur le corsage. Mes cheveux attachés dans un chignon propre sont cachés sous une résille noire et piqués d'une épingle enchantée de ma confection qui font onduler les quelques mèches astucieusement sorties de la composition. J'ai poussé le vice jusqu'à porter des bottines cirées à talons, m'obligeant à avancer par petits pas prudents et à mener en permanence une dangereuse partie d'équilibriste. (Vous savez à quel point les nains apprécient d'avoir les deux pieds fermement ancrés au sol pourtant ! Imaginez à quel point cette concession à l'élégance me coûte).
Peut-être que vous l'avez déjà deviné en lisant la liste de mes préparatifs, mais je dois vous avouer que je suis particulièrement enthousiasmée par le travail qui m'attend. Non pas pour l'argent (on parle de la confection d'un objet très précieux qui devrait en toute logique rapporter une somme très correcte) mais surtout parce que chaque commande nobiliaire est l'occasion de réaliser une pièce unique qui met au défi mes compétences de créatrice. Je crois que dans le fond, chaque artisan vit et exerce son art dans le seul but d'avoir l'occasion un jour ou l'autre de réaliser une pièce unique.
Déposée par une chaise à porteur, je me présente ainsi devant les grilles du palais, tendant avec un sourire chaleureux la convocation cachetée à un des deux gardes en livrée or et sang qui veillent devant la somptueuse entrée.
- Bonjour ! Gerda Grisepierre, j'ai reçu une convocation de la part de votre famille.
Ah oui je fais les choses bien. Tellement bien que je prend un soin tout particulier à conserver une diction propre et distinguée, sans mâcher mes mots comme je le fais quand je suis au contact d'un milieu plus simple. Mes années passées à Melorn au contact des érudits elfes se rappellent à ma mémoire ... eux aussi détestaient ce qu'ils appelaient le "langage ordurier". Le souvenir de leurs nez plissés et leurs expressions pincées m'emplit d'une nostalgie douce-amère.
Le temps que l'un prenne la lettre et l'examine, je laisse à l'autre le soin de s'assurer que je ne transporte aucune arme et que ma mallette n'est bel et bien remplie que d'ustensiles utiles à mon art. Rien là dedans n'est plus dangereux ou pointu qu'un ouvre-lettre ... Ne sachant pas précisément si la famille Reys est du genre à faire attendre ses invités de peu de prestige (après tout je ne suis qu'une fournisseuse parmi beaucoup), je suis arrivée avec quelques minutes d'avance mais me suis intérieurement préparée à patienter le temps qu'il faudra dans une quelconque antichambre en attendant que le maître ou sa mère soient disposés à me donner audience.
Bientôt les portes me sont ouvertes et je m'apprête à suivre la personne qui me montrera le chemin à suivre, quel qu'il soit.
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Je suis donc menée jusqu'aux jardins intérieurs où se déroulera l'entrevue. L'endroit me plait. Il est ombragé, les roseraies magnifiquement entretenues laissent flotter dans l'air un parfum floral et les discrètes fontaines rafraichissent l'atmosphère pourtant chaude de la région.
J'en suis à déambuler non loin de l'endroit où on m'a priée de patienter quand je suis rejointe par le maître des lieux. Ou celui qui se présente comme tel en tout cas. (Personne ne peut vraiment affirmer être maître chez soi quand il partage son toit avec celle qui l'a mis au monde). Courtois, poli, impeccablement habillé. Je m'étais imaginée être reçue par une espèce de nabab aux doigts couverts de bijoux et habillé de robes et de turbans. Je ne sais pas pourquoi j'avais cette image en tête. L'exotisme de la région peut être ? Il a néanmoins le comportement auquel je pouvais m'attendre de sa part. Aimable. Avenant même.Je répond à son arrivée d'une bien révérencieuse salutation, main sur le coeur et me penchant quelque peu. (L'avantage de ma courte taille est que je n'ai jamais à beaucoup marquer l'inclinaison pour qu'elle soit visible).
- Bonjour à vous maître Reys. Merci infiniment pour votre accueil. Vos jardins sont superbes et c'est avec plaisir que j'accepte une tasse de thé.
J'avais encore une fois ralenti mon phrasé afin d'obtenir cette diction impeccable. Mon babil de marchande me fait d'habitude parler à toute vitesse et mâcher une partie de mes mots, ce qui bien sûr n'est pas du goût des gens les plus distingués que je peux être amenés à côtoyer. Je ne juge pas utile de me présenter car je n'ai pas la prétention d'être l'égale de l'homme qui me fait face. Je prend place sur la chaise d'extérieur tel qu'on m'y invite. Et j'adresse au passage un sourire à la servante qui s'empresse bientôt de combler nos attentes.
J'écoute les explications succinctes données par mon hôte quant à ses attentes et je hoche la tête. Jusque là il n'y a pas de surprise, j'avais été brièvement briefée par la matriarche des lieux.
- Un masque donc. Pour une soirée spéciale.
Je souris et ramène à moi la petite mallette que j'avais déposé. Je la laisse un instant sur mes genoux et déclare d'un ton presque désinvolte.
- Je pourrais vous faire quelque chose de "beau". Sans difficulté et avec fort peu de peine pour vous comme pour moi. Il suffirait de reprendre les couleurs de votre famille, utiliser des matériaux rares et précieux pour ce faire. Ce serait attendu et "convenable".
Je laisse quelques secondes s'écouler avant de poursuivre. Je me penche un peu en avant, marquant une rupture avec ma précédente attitude.
- Mais je crois que nous avons tous les deux envie de faire quelque qui dépasse cela. Une parure hors de l'ordinaire qui marquera les esprits. Je me trompe ?
Ai-je capté l'attention de l'héritier ? Je l'espère ! L'inspiration est un brasier qui se nourrit des inspirations les plus ardentes. A moi d'être le soufflet qui attisera les désirs de l'homme qui me fait face et qui le poussera à laisser son cœur s'enflammer.
- Alors racontez moi tout. Quelles sont les circonstances de cette soirée ? Est t'elle organisée d'après un thème particulier ? Quelle sera votre tenue ? Qui sont les personnes que vous souhaitez impressionner ?
D'une pression des pouces, les deux fermoirs de la petite mallette s'ouvrent en un "clac" sonore. Le boitier s'ouvre. Par un jeu astucieux de ressorts et de petits mécanismes, une myriade de petits compartiments se révèlent et s'épanouissent comme les pétales d'une fleur. Chacun de ces petits compartiments cache un trésor. Fils d'or, perles, pierres précieuses, minuscules outils. Je tourne la boite ouverte dans sa direction, dévoilant la collection colorée et précieuse qui va devenir l'instrument de notre créativité. Je me penche en avant et souffle à voix plus basse, sur un ton de confidence intime.
- Dites moi quel message vous souhaitez leur dire. A eux. A votre mère. A cette personne particulière. Ces tiroirs contiennent tous les mots que nous pourrons utiliser.
Voilà, tout est dit. Monsieur de Reys acceptera t'il à entrer dans le jeu de la création, à laisser son cœur parler pour me guider ? Nous n'allons pas tarder à le savoir !
J'en suis à déambuler non loin de l'endroit où on m'a priée de patienter quand je suis rejointe par le maître des lieux. Ou celui qui se présente comme tel en tout cas. (Personne ne peut vraiment affirmer être maître chez soi quand il partage son toit avec celle qui l'a mis au monde). Courtois, poli, impeccablement habillé. Je m'étais imaginée être reçue par une espèce de nabab aux doigts couverts de bijoux et habillé de robes et de turbans. Je ne sais pas pourquoi j'avais cette image en tête. L'exotisme de la région peut être ? Il a néanmoins le comportement auquel je pouvais m'attendre de sa part. Aimable. Avenant même.Je répond à son arrivée d'une bien révérencieuse salutation, main sur le coeur et me penchant quelque peu. (L'avantage de ma courte taille est que je n'ai jamais à beaucoup marquer l'inclinaison pour qu'elle soit visible).
- Bonjour à vous maître Reys. Merci infiniment pour votre accueil. Vos jardins sont superbes et c'est avec plaisir que j'accepte une tasse de thé.
J'avais encore une fois ralenti mon phrasé afin d'obtenir cette diction impeccable. Mon babil de marchande me fait d'habitude parler à toute vitesse et mâcher une partie de mes mots, ce qui bien sûr n'est pas du goût des gens les plus distingués que je peux être amenés à côtoyer. Je ne juge pas utile de me présenter car je n'ai pas la prétention d'être l'égale de l'homme qui me fait face. Je prend place sur la chaise d'extérieur tel qu'on m'y invite. Et j'adresse au passage un sourire à la servante qui s'empresse bientôt de combler nos attentes.
J'écoute les explications succinctes données par mon hôte quant à ses attentes et je hoche la tête. Jusque là il n'y a pas de surprise, j'avais été brièvement briefée par la matriarche des lieux.
- Un masque donc. Pour une soirée spéciale.
Je souris et ramène à moi la petite mallette que j'avais déposé. Je la laisse un instant sur mes genoux et déclare d'un ton presque désinvolte.
- Je pourrais vous faire quelque chose de "beau". Sans difficulté et avec fort peu de peine pour vous comme pour moi. Il suffirait de reprendre les couleurs de votre famille, utiliser des matériaux rares et précieux pour ce faire. Ce serait attendu et "convenable".
Je laisse quelques secondes s'écouler avant de poursuivre. Je me penche un peu en avant, marquant une rupture avec ma précédente attitude.
- Mais je crois que nous avons tous les deux envie de faire quelque qui dépasse cela. Une parure hors de l'ordinaire qui marquera les esprits. Je me trompe ?
Ai-je capté l'attention de l'héritier ? Je l'espère ! L'inspiration est un brasier qui se nourrit des inspirations les plus ardentes. A moi d'être le soufflet qui attisera les désirs de l'homme qui me fait face et qui le poussera à laisser son cœur s'enflammer.
- Alors racontez moi tout. Quelles sont les circonstances de cette soirée ? Est t'elle organisée d'après un thème particulier ? Quelle sera votre tenue ? Qui sont les personnes que vous souhaitez impressionner ?
D'une pression des pouces, les deux fermoirs de la petite mallette s'ouvrent en un "clac" sonore. Le boitier s'ouvre. Par un jeu astucieux de ressorts et de petits mécanismes, une myriade de petits compartiments se révèlent et s'épanouissent comme les pétales d'une fleur. Chacun de ces petits compartiments cache un trésor. Fils d'or, perles, pierres précieuses, minuscules outils. Je tourne la boite ouverte dans sa direction, dévoilant la collection colorée et précieuse qui va devenir l'instrument de notre créativité. Je me penche en avant et souffle à voix plus basse, sur un ton de confidence intime.
- Dites moi quel message vous souhaitez leur dire. A eux. A votre mère. A cette personne particulière. Ces tiroirs contiennent tous les mots que nous pourrons utiliser.
Voilà, tout est dit. Monsieur de Reys acceptera t'il à entrer dans le jeu de la création, à laisser son cœur parler pour me guider ? Nous n'allons pas tarder à le savoir !
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Un demi-sourire me vient aux lèvres en entendant les explications et les souhaits du noble. Je trouve amusant d'imaginer qu'on puisse faire semblant de garder l'anonymat avec un simple loup qui ne couvre au final que le contour des yeux.
- Je vois ...
Je prend le temps de croiser les jambes et de joindre les mains sur mes genoux. Je suis pensive. Le léger balancement de mon pied en est une preuve éloquente. Plusieurs idées vont et viennent. Elles s'affrontent dans ma tête. Je suis tirée de mes réflexions par l'exclamation ravie de mon hôte qui a pris une des nombreuses décorations que j'avais amenée dans ma mallette.
- Oh ... oui en effet. C'est l'oeuvre de la métallomancie.
Je suis très surprise qu'un noble de salon sache reconnaître du premier coup d'oeil une pièce forgée par la magie du métal. Surprise et flattée.
- Vous avez un coup d'oeil étonnant, maître de Reys ! La métallomancie est une pratique assez peu courante. C'est une de mes réalisations et je suis ravie si elle vous plait. Mais le terme de "maître" serait usurpé, je suis loin d'être la pratiquante la plus douée que vous trouverez. Le dragon est un symbole puissant aux yeux de la noblesse Reikoise. Ca me paraissait très adapté d'en réaliser avant de vous visiter.
En vérité, une broche pareille mériterait d'être réalisée en verre-dragon. On ne pourrait pas imaginer matériau plus adapté. Ah oui, on ne pourrait rêver mieux. Le verre dragon est rare, dispendieux et le métal présente peu d'intérêt en dehors de sa rareté, ce qui en fait un parfait candidat pour être utilisé en bijouterie. Malheureusement je n'ai encore jamais réussi à mettre la main sur du verre-dragon ailleurs que pendant les cours prodigués par mon maître. Je n'ai jamais pu en faire ce que je voulais au cours de mon apprentissage.
- Un masque de métal vous dites ?
C'est un nouvel élément auquel je ne m'attendais pas non plus. Je hoche une fois encore, montrant que j'avais compris. En combinant les différents souhaits émis par l'homme, j'en viens à imaginer des choses.
- Dans ce cas ... que diriez vous d'un masque en argent ou en or blanc ? Nous placerions dessus des symboles d'amour. Nous pourrions utiliser de la pierre d'amant pour les graver. Le cygne, la rose blanche, la harpe ou la colombe sont des symboles d'amour possibles ...
Je laisse le champ des possibles ouverts et continue de laisser aller mon imagination. Je lève le nez en l'air pendant quelques instants, cherchant l'inspiration, le regard perdu dans les frondaisons des arbres qui nous abritent de leur ombre. Et après quelques nouvelles de secondes méditatives mon visage s'éclate. Je baisse soudain les yeux vers lui, m'exclamant.
- Une asymétrie ! Nous découpons le masque en deux moitiés. Sur une moitié, les symboles d'amours. Beaux. Blancs. Esseulés. Sur l'autre moitié ... nous y laisserions un vide. Une asymétrie nette, le symbole d'un manque à combler voire l'invitation tacite à remplir cet espace.Ou mieux encore, nous faisons de la moitié vide du masque une surface réfléchissante. Un miroir. Une main tendue à votre interlocutrice qui demanderait avec timidité "et vous ?".
J'ai formulé ma proposition avec enthousiasme, les yeux brillants. C'est une attitude qui manque un peu de professionnalisme. Je dois me faire violence pour me recaler au fond de ma chaise après ça. Je temporise en prenant ma tasse de thé et en prenant une gorgée prudente. C'est avec plus de mesure que je conclus.
- Quant à l'indépendance ... je pense que simplement choisir de ne pas mêler les couleurs de votre famille à ce masque est un symbole suffisament fort. Les gens de bonne condition sont toujours très sensibles à la symbolique des choses. Qu'en dites vous ?
- Je vois ...
Je prend le temps de croiser les jambes et de joindre les mains sur mes genoux. Je suis pensive. Le léger balancement de mon pied en est une preuve éloquente. Plusieurs idées vont et viennent. Elles s'affrontent dans ma tête. Je suis tirée de mes réflexions par l'exclamation ravie de mon hôte qui a pris une des nombreuses décorations que j'avais amenée dans ma mallette.
- Oh ... oui en effet. C'est l'oeuvre de la métallomancie.
Je suis très surprise qu'un noble de salon sache reconnaître du premier coup d'oeil une pièce forgée par la magie du métal. Surprise et flattée.
- Vous avez un coup d'oeil étonnant, maître de Reys ! La métallomancie est une pratique assez peu courante. C'est une de mes réalisations et je suis ravie si elle vous plait. Mais le terme de "maître" serait usurpé, je suis loin d'être la pratiquante la plus douée que vous trouverez. Le dragon est un symbole puissant aux yeux de la noblesse Reikoise. Ca me paraissait très adapté d'en réaliser avant de vous visiter.
En vérité, une broche pareille mériterait d'être réalisée en verre-dragon. On ne pourrait pas imaginer matériau plus adapté. Ah oui, on ne pourrait rêver mieux. Le verre dragon est rare, dispendieux et le métal présente peu d'intérêt en dehors de sa rareté, ce qui en fait un parfait candidat pour être utilisé en bijouterie. Malheureusement je n'ai encore jamais réussi à mettre la main sur du verre-dragon ailleurs que pendant les cours prodigués par mon maître. Je n'ai jamais pu en faire ce que je voulais au cours de mon apprentissage.
- Un masque de métal vous dites ?
C'est un nouvel élément auquel je ne m'attendais pas non plus. Je hoche une fois encore, montrant que j'avais compris. En combinant les différents souhaits émis par l'homme, j'en viens à imaginer des choses.
- Dans ce cas ... que diriez vous d'un masque en argent ou en or blanc ? Nous placerions dessus des symboles d'amour. Nous pourrions utiliser de la pierre d'amant pour les graver. Le cygne, la rose blanche, la harpe ou la colombe sont des symboles d'amour possibles ...
Je laisse le champ des possibles ouverts et continue de laisser aller mon imagination. Je lève le nez en l'air pendant quelques instants, cherchant l'inspiration, le regard perdu dans les frondaisons des arbres qui nous abritent de leur ombre. Et après quelques nouvelles de secondes méditatives mon visage s'éclate. Je baisse soudain les yeux vers lui, m'exclamant.
- Une asymétrie ! Nous découpons le masque en deux moitiés. Sur une moitié, les symboles d'amours. Beaux. Blancs. Esseulés. Sur l'autre moitié ... nous y laisserions un vide. Une asymétrie nette, le symbole d'un manque à combler voire l'invitation tacite à remplir cet espace.Ou mieux encore, nous faisons de la moitié vide du masque une surface réfléchissante. Un miroir. Une main tendue à votre interlocutrice qui demanderait avec timidité "et vous ?".
J'ai formulé ma proposition avec enthousiasme, les yeux brillants. C'est une attitude qui manque un peu de professionnalisme. Je dois me faire violence pour me recaler au fond de ma chaise après ça. Je temporise en prenant ma tasse de thé et en prenant une gorgée prudente. C'est avec plus de mesure que je conclus.
- Quant à l'indépendance ... je pense que simplement choisir de ne pas mêler les couleurs de votre famille à ce masque est un symbole suffisament fort. Les gens de bonne condition sont toujours très sensibles à la symbolique des choses. Qu'en dites vous ?
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Si il y a une chose à ne jamais faire avec un client de la haute, c'est de le contrarier. Je l'ai appris au contact des érudits de Melorn qui parfois sont de sacrés excentriques. Alors quand l'homme me demande de l'appeler par son prénom, aussi incongru et déplacé que ca puisse paraître, je répond.
- Toutes mes excuses maître Tagar ! C'est un oubli .
Pas un oubli du tout, mais plutôt une erreur de jugement de ma part. Je n'imaginais pas qu'un homme comme lui prêterai attention au "petit personnel". Je me suis trompée.
- Je m'appelle Gerda Grisepierre. Metallurgiste et enchanteuse. C'est un grand plaisir de travailler avec votre famille.
Je lui adresse un sourire chaleureux avant d'écouter les réactions qu'il formule après mes suggestions. Je sors de la mallette un petit carnet et prend note, de la pointe d'une petite plume en métal.
- Asymétrie. Symboles d'amour. Surface réfléchissante. Rappel de vos couleurs de familles ! Très bien.
Je griffonne rapidement en même temps que j'énumère et lève le nez, surprise qu'il s'excuse devant moi. Je souris avec naturel en retour et secoue un peu la tête.
- Ne vous en faites pas. J'aime écouter les gens.
La plupart du temps. Je change d'avis quand un ivrogne vient me souffler son haleine au nez à 2 heures du matin par exemple. Mais Tagar est tout ce qu'il y a de plus cordial. Et je trouve touchant qu'il ose dévoiler une part un peu secrète de lui même. J'imagine que vivre "au sommet" ne doit pas être facile. Trouver des occasions pour parler à coeur ouvert ne doit pas être si facile. La solitude des puissants. Définitivement vivre dans ce milieu là ne me fait pas envie.
La suggestion de créer un médaillon me fait hocher la tête.
- C'est tout à fait dans mes cordes oui. Souhaitez-vous reprendre vos armoiries familiales ? On peut aussi imaginer reprendre l'asymétrie évoquée par le masque, placant une dualité entre le sujet gravé sur le médaillon et l'espace vide.
Je sors d'un compartiment de la mallette quelques exemples de petits médaillons dont les motifs ont été gravés dans de l'ivoire blanc. Un matériau très intéressant à travailler et assez abondant au Reike grâce à leur goût pour l'élevage.
- Voyez ... on pourrait imaginer graver un portrait qui vous représente de profil, seul contemplant le miroir. Ou reprendre le symbole des fleurs qui seraient blanches. Dans les deux cas l'ivoire évoque une certaine pureté. On peut faire de même avec de la pierre d'amant. Plus précieuse possédant une connotation romantique plus puissante.
Je laisse le temps à l'homme d'observer un peu l'effet que donne ce genre de médaillons gravés. La technique offre un relief qui permet des rendus que je trouve très intéressants. De plus le blanc attire fortement l'oeil si on le place sur une base sombre. C'est parfait si justement on souhaite attirer l'attention sur eux au cours de la soirée. La rencontre étant largement informelle et l'homme me faisant face rompu aux arts de la conversation, nous dévions pour un temps du but de l'entrevue pour évoquer de nouveau la magie du métal. Un centre d'intérêt que nous avons en commun semble t'il !
- Oh vraiment ? Quel heureux hasard ! C'n'est pas une magie si courante.
Je dois paraitre à cet instant ravie par ce petit instant "papotage". Mains jointes, mon débit de parole s'accélère un peu a mesure que je baisse un peu ma garde et que ma diction redevient plus ... ordinaire.
- Non j'viens de Melorn. J'ai étudié dans leur académie auprès de maître Hoesterill, un des rares nains enseignant là-bas. Son savoir sur les métaux est immense ! J'ai eu l'occasion au cours du cursus de venir étudier au Drakstrang. Pour les échanges culturels, vous savez. Mais j'ai raté cette occasion. Je le regrette, je trouve votre pays magnifique maintenant qu'j'ai l'occasion d'le visiter un peu.
J'avais à l'époque émis des doutes sur la spécialisation très militaire de l'université du Reike. Forger des marteaux ou des armes tueuses de titans m'intéressaient moins que les usages civils que je pouvais trouver à la magie. Evidemment, c'était sans prendre en considération que le voyage vers une terre étrangère m'aurait incroyablement plu à l'époque ...
La discussion semble détendue. Mon interlocuteur est un connaisseur. Je me sens encline à parler à coeur plus ouvert de ce sujet, osant relancer un peu la conversation.
- Je dois avouer qu'il y a une chose qui m'a beaucoup déconcertée en étant étudiante, c'est l'aéromancie. Un prérequis obligatoire pour l'apprentissage de la magie du métal. Ca ma rendue bien triste car contrairement à la Géomancie, je n'avais aucune prédisposition particulière pour l'usage de cette magie. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai compris l'apport indispensable de la magie de l'air dans la compréhension du métal, mais j'ai passé des années à pester et à rebattre les oreilles de mon maître avec des plaintes injustifiées.
Un sourire amusé nait au coin de mes lèvres. Je me penche un peu en avant, baissant la voix sur un ton de fausse confidence.
- Vous savez, les nains ont parfois un tout petit petit petit ...
Je lève la main et montre un tout petit espace entre mon pouce et mon index.
- ... mauvais caractère. Il parait.
Satisfaite, me sentant d'humeur assez joyeuse, je me replace bien au fond de ma chaise et reprend avec précautions la tasse de thé que j'ai un petit peu abandonnée.
- Toutes mes excuses maître Tagar ! C'est un oubli .
Pas un oubli du tout, mais plutôt une erreur de jugement de ma part. Je n'imaginais pas qu'un homme comme lui prêterai attention au "petit personnel". Je me suis trompée.
- Je m'appelle Gerda Grisepierre. Metallurgiste et enchanteuse. C'est un grand plaisir de travailler avec votre famille.
Je lui adresse un sourire chaleureux avant d'écouter les réactions qu'il formule après mes suggestions. Je sors de la mallette un petit carnet et prend note, de la pointe d'une petite plume en métal.
- Asymétrie. Symboles d'amour. Surface réfléchissante. Rappel de vos couleurs de familles ! Très bien.
Je griffonne rapidement en même temps que j'énumère et lève le nez, surprise qu'il s'excuse devant moi. Je souris avec naturel en retour et secoue un peu la tête.
- Ne vous en faites pas. J'aime écouter les gens.
La plupart du temps. Je change d'avis quand un ivrogne vient me souffler son haleine au nez à 2 heures du matin par exemple. Mais Tagar est tout ce qu'il y a de plus cordial. Et je trouve touchant qu'il ose dévoiler une part un peu secrète de lui même. J'imagine que vivre "au sommet" ne doit pas être facile. Trouver des occasions pour parler à coeur ouvert ne doit pas être si facile. La solitude des puissants. Définitivement vivre dans ce milieu là ne me fait pas envie.
La suggestion de créer un médaillon me fait hocher la tête.
- C'est tout à fait dans mes cordes oui. Souhaitez-vous reprendre vos armoiries familiales ? On peut aussi imaginer reprendre l'asymétrie évoquée par le masque, placant une dualité entre le sujet gravé sur le médaillon et l'espace vide.
Je sors d'un compartiment de la mallette quelques exemples de petits médaillons dont les motifs ont été gravés dans de l'ivoire blanc. Un matériau très intéressant à travailler et assez abondant au Reike grâce à leur goût pour l'élevage.
- Voyez ... on pourrait imaginer graver un portrait qui vous représente de profil, seul contemplant le miroir. Ou reprendre le symbole des fleurs qui seraient blanches. Dans les deux cas l'ivoire évoque une certaine pureté. On peut faire de même avec de la pierre d'amant. Plus précieuse possédant une connotation romantique plus puissante.
Je laisse le temps à l'homme d'observer un peu l'effet que donne ce genre de médaillons gravés. La technique offre un relief qui permet des rendus que je trouve très intéressants. De plus le blanc attire fortement l'oeil si on le place sur une base sombre. C'est parfait si justement on souhaite attirer l'attention sur eux au cours de la soirée. La rencontre étant largement informelle et l'homme me faisant face rompu aux arts de la conversation, nous dévions pour un temps du but de l'entrevue pour évoquer de nouveau la magie du métal. Un centre d'intérêt que nous avons en commun semble t'il !
- Oh vraiment ? Quel heureux hasard ! C'n'est pas une magie si courante.
Je dois paraitre à cet instant ravie par ce petit instant "papotage". Mains jointes, mon débit de parole s'accélère un peu a mesure que je baisse un peu ma garde et que ma diction redevient plus ... ordinaire.
- Non j'viens de Melorn. J'ai étudié dans leur académie auprès de maître Hoesterill, un des rares nains enseignant là-bas. Son savoir sur les métaux est immense ! J'ai eu l'occasion au cours du cursus de venir étudier au Drakstrang. Pour les échanges culturels, vous savez. Mais j'ai raté cette occasion. Je le regrette, je trouve votre pays magnifique maintenant qu'j'ai l'occasion d'le visiter un peu.
J'avais à l'époque émis des doutes sur la spécialisation très militaire de l'université du Reike. Forger des marteaux ou des armes tueuses de titans m'intéressaient moins que les usages civils que je pouvais trouver à la magie. Evidemment, c'était sans prendre en considération que le voyage vers une terre étrangère m'aurait incroyablement plu à l'époque ...
La discussion semble détendue. Mon interlocuteur est un connaisseur. Je me sens encline à parler à coeur plus ouvert de ce sujet, osant relancer un peu la conversation.
- Je dois avouer qu'il y a une chose qui m'a beaucoup déconcertée en étant étudiante, c'est l'aéromancie. Un prérequis obligatoire pour l'apprentissage de la magie du métal. Ca ma rendue bien triste car contrairement à la Géomancie, je n'avais aucune prédisposition particulière pour l'usage de cette magie. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai compris l'apport indispensable de la magie de l'air dans la compréhension du métal, mais j'ai passé des années à pester et à rebattre les oreilles de mon maître avec des plaintes injustifiées.
Un sourire amusé nait au coin de mes lèvres. Je me penche un peu en avant, baissant la voix sur un ton de fausse confidence.
- Vous savez, les nains ont parfois un tout petit petit petit ...
Je lève la main et montre un tout petit espace entre mon pouce et mon index.
- ... mauvais caractère. Il parait.
Satisfaite, me sentant d'humeur assez joyeuse, je me replace bien au fond de ma chaise et reprend avec précautions la tasse de thé que j'ai un petit peu abandonnée.
Invité
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Une tablette d'argile ? Je m'intéresse brièvement à l'instrument de prise de note qu'il me montre.
- Etonnant que j'y ai jamais pensé.
C'est simple et efficace pour une prise de note rapide et éphémère. Et il suffit de passer l'argile au four si jamais on souhaite finalement conserver le brouillon. J'imagine qu'en plus un géomancien peut en tirer beaucoup d'avantages.
- Promis j'en achète une en sortant d'ici. J'ai besoin d'essayer ça.
Et ironiquement, j'ajoute cette idée sur mon carnet. Le pauvre vieux machin en papier a t'il conscience qu'il est possiblement en train de porter sur ses pages le nom de son concurrent, voire de son remplaçant ? Pour sûr si il était vivant, il ferait le nécessaire pour se débarrasser discrètement de cette mention et il prierait très fort pour sa maîtresse parfois distraite oublie cette lubie papicide.
La conversation continue. Agréable. Fluide. Le cas du médaillon est réglé, je l'ajoute donc à la commande. J'indique à mon client que :
- Dans ces conditions puisque l'esthétique générale est actée, il ne reste qu'à choisir quels matériaux utiliser. L'or blanc et l'argent qui serviront de base au masque ont un rendu quasiment similaire mais l'argent reste meilleur marché.
Si la famille Reys avait été moins fortunée, j'aurais proposé des matériaux moins nobles et plus abordables mais je sais adapter mes offres aux clients.
- De la même manière, les décorations blanches peuvent être faites d'ivoire ou de pierre d'amant. Les deux ont des rendus différents et intéressants.
Des perles blanches pourraient également apporter un peu de relief à la parure et lui donner un aspect plus précieux.
Et du coups faire monter le prix du bijou, c'est implicite. Il faudra que je trouve le temps d'aller à Courage un de ces jours pour refaire mon stock de perles marines. C'est pour l'instant là-bas que je les trouve au meilleur prix.
- Avez vous prévu des boutons particuliers pour votre tenue ? Nous pouvons également envisager de les fabriquer dans les mêmes matériaux si vous souhaitez.
Tagar me fait part ensuite de sa bien curieuse expérience avec un griffon.
- Saperlotte !
Oui je sais avoir des jurons qui ne heurtent pas trop les âmes sensibles quand je le veux.
- Un griffon ! J'serai morte d'un arrêt cardiaque, pour sûr.
L'idée que ma vie ne tienne qu'au bout vouloir d'un animal à la cervelle de poulet me terrifie. Je ne sais même pas quelles circonstances pourraient m'obliger à monter sur un de ces trucs et à prendre les airs. Pourtant vous le savez, je suis quelqu'un de très aventureux. Il est rare que je dise non à une expérience nouvelle sortant un petit peu de l'ordinaire (oui ca m'a déjà menée à des situations dangereuses ou embarrassantes). Mais aujourd'hui, je fixe ma limite au moins à deux choses : Pas de bateaux. Pas de machins qui volent.
La conversation sur Draakstrand se poursuit elle aussi. Le compliment de Tagar me fait plaisir, j'incline la tête en le recevant. Je ne sais pas comment exprimer qu'en réalité les arts militaires m'intéressent peu. La fabrication d'armes runiques en matériaux pourraient à la rigueur me plaire, pas tant pour l'aspect meurtrier de la chose que pour la beauté de réaliser un travail mettant au défi mes capacités. Mais exprimer un refus catégorique ne serait pas très poli, surtout que Tagar semble attaché à son université. (Et c'est naturel). Je répond avec prudence et diplomatie.
- Nous verrons où les chemins me mènent ! Je sais que des "échanges culturels" ont souvent lieu avec Melorn.
Je ne sais pas comment les responsables de notre école de magie s'arrangent. Est-ce que c'est quelque chose comme : "On vous envoie un étudiant, vous nous en envoyez un ?". Ou payent ils les ronds demandés en voyant ca comme un investissement utile pour la communauté ? Dans les deux cas, l'argent a peu de chances d'être la préoccupation principale des érudits de chez moi.
- Etonnant que j'y ai jamais pensé.
C'est simple et efficace pour une prise de note rapide et éphémère. Et il suffit de passer l'argile au four si jamais on souhaite finalement conserver le brouillon. J'imagine qu'en plus un géomancien peut en tirer beaucoup d'avantages.
- Promis j'en achète une en sortant d'ici. J'ai besoin d'essayer ça.
Et ironiquement, j'ajoute cette idée sur mon carnet. Le pauvre vieux machin en papier a t'il conscience qu'il est possiblement en train de porter sur ses pages le nom de son concurrent, voire de son remplaçant ? Pour sûr si il était vivant, il ferait le nécessaire pour se débarrasser discrètement de cette mention et il prierait très fort pour sa maîtresse parfois distraite oublie cette lubie papicide.
La conversation continue. Agréable. Fluide. Le cas du médaillon est réglé, je l'ajoute donc à la commande. J'indique à mon client que :
- Dans ces conditions puisque l'esthétique générale est actée, il ne reste qu'à choisir quels matériaux utiliser. L'or blanc et l'argent qui serviront de base au masque ont un rendu quasiment similaire mais l'argent reste meilleur marché.
Si la famille Reys avait été moins fortunée, j'aurais proposé des matériaux moins nobles et plus abordables mais je sais adapter mes offres aux clients.
- De la même manière, les décorations blanches peuvent être faites d'ivoire ou de pierre d'amant. Les deux ont des rendus différents et intéressants.
Des perles blanches pourraient également apporter un peu de relief à la parure et lui donner un aspect plus précieux.
Et du coups faire monter le prix du bijou, c'est implicite. Il faudra que je trouve le temps d'aller à Courage un de ces jours pour refaire mon stock de perles marines. C'est pour l'instant là-bas que je les trouve au meilleur prix.
- Avez vous prévu des boutons particuliers pour votre tenue ? Nous pouvons également envisager de les fabriquer dans les mêmes matériaux si vous souhaitez.
Tagar me fait part ensuite de sa bien curieuse expérience avec un griffon.
- Saperlotte !
Oui je sais avoir des jurons qui ne heurtent pas trop les âmes sensibles quand je le veux.
- Un griffon ! J'serai morte d'un arrêt cardiaque, pour sûr.
L'idée que ma vie ne tienne qu'au bout vouloir d'un animal à la cervelle de poulet me terrifie. Je ne sais même pas quelles circonstances pourraient m'obliger à monter sur un de ces trucs et à prendre les airs. Pourtant vous le savez, je suis quelqu'un de très aventureux. Il est rare que je dise non à une expérience nouvelle sortant un petit peu de l'ordinaire (oui ca m'a déjà menée à des situations dangereuses ou embarrassantes). Mais aujourd'hui, je fixe ma limite au moins à deux choses : Pas de bateaux. Pas de machins qui volent.
La conversation sur Draakstrand se poursuit elle aussi. Le compliment de Tagar me fait plaisir, j'incline la tête en le recevant. Je ne sais pas comment exprimer qu'en réalité les arts militaires m'intéressent peu. La fabrication d'armes runiques en matériaux pourraient à la rigueur me plaire, pas tant pour l'aspect meurtrier de la chose que pour la beauté de réaliser un travail mettant au défi mes capacités. Mais exprimer un refus catégorique ne serait pas très poli, surtout que Tagar semble attaché à son université. (Et c'est naturel). Je répond avec prudence et diplomatie.
- Nous verrons où les chemins me mènent ! Je sais que des "échanges culturels" ont souvent lieu avec Melorn.
Je ne sais pas comment les responsables de notre école de magie s'arrangent. Est-ce que c'est quelque chose comme : "On vous envoie un étudiant, vous nous en envoyez un ?". Ou payent ils les ronds demandés en voyant ca comme un investissement utile pour la communauté ? Dans les deux cas, l'argent a peu de chances d'être la préoccupation principale des érudits de chez moi.
Invité
Invité
Un sourire me vient aux lèvres quand il évoque l'idée de "potentiellement rencontrer pour la première fois sa première femme". La formulation "première femme" est étrange. Veut-il insister sur le fait que ce sera son premier (et potentiellement dernier) amour ? Je sais les Reikois résolument monogames et très fidèles. Si c'est l'idée du bonheur qu'il se fait, je souhaite de tout cœur qu'il le trouve et je serai honorée d'avoir très modestement contribué à sa réalisation.
- C'est merveilleux. C'est vraiment tout le bonheur que je vous souhaite.
Mes paroles sont sincères. Mes yeux trahissent sans doute l'émotion que je ressens en prononçant ces mots. J'aimerais qu'une jeune femme arrive à conquérir le coeur du jeune homme qui me fait face et que tant qu'à faire, ses émotions à elle soient sincères. Puisse t'elle ne pas être guidée par le simple appât du gain ...
En attendant, les choix de Tagar continuent de se préciser. Mon carnet s'agrémente de quelques notes supplémentaires. Or-blanc. Amante. Perles. Boutons. La commande s'agrandit petit à petit. Rien qu'avec tout ça, j'ai de quoi passer plusieurs jours. Entre l'achat des matières premières, la réalisation des premiers patrons et la réalisation en elle même, je vais avoir du pain sur la planche. Un sourire me vient aux lèvres, encore une fois flattée par les mots appréciateurs de l'héritier des Reys.
- J'imagine que quand notre rôle est de faire ressortir ce qu'il y a de plus beau chez les gens, on finit par avoir quelques intuitions.
Il reste un détail à régler. La forme du masque. Je profite de la discussion sur Melorn pour sortir de ma mallette plusieurs loups en velours noirs, de tailles variées. Je les dépose sur la table tout en poursuivant la conversation sur ma ville natale. Je ne saurais dire si les centres d'intérêt de Tagar et les miens se croisent véritablement ou si le noble excelle dans l'art de la conversation. Se pourrait-il qu'il parvienne (je ne sais comment) à deviner les sujets de prédilection chez ses interlocuteurs et à mener les discussions vers ce terrain ? Si c'est ça il est habile. Très habile. Tellement que j'ai envie de me laisser bercer par l'illusion et continuer de croire que oui, nous avons des points communs et que la conversation que nous partageons est véritablement enrichissante.
- Ce n'est pas banal de rencontrer quelqu'un qui a eu l'occasion de visiter Melorn. Peu d'étrangers nous visitent.
Il faut dire qu'ils ne sont pas aussi bien accueillis qu'ils le devraient. Je l'ai toujours regretté. Le joyau du nord est jalousement gardé par ses habitants. Moi qui aime tant rencontrer des gens, Melorn était devenu un écrin trop petit pour moi.
- Ils ont réussi à faire de Melorn un endroit merveilleux oui. Les elfes ont un sens de l'harmonie qui est unique.
La remarque sur notre système d'échange sortant de l'ordinaire m'arrache un léger rire.
- Je comprend que ce soit déroutant oui ! Je sais à quel point notre manière de faire parait incongrue aux yeux des étrangers.
Je prend le temps de finir ma tasse de thé et de la reposer avec précautions.
- Imaginez simplement ... que personne n'a pour but l'enrichissement personnel. Tout le monde se contente de prendre ou demander ce dont il a besoin. Si quelqu'un vient me voir et me demande un bijou, je sais que je pourrais lui offrir parce que je saurais que cet homme fait partie de la communauté et est utile à sa manière, que lui aussi rend des services à tout le monde par son activité. Et moi, je n'aurais pas à m'inquiéter car je sais que je trouverai mes matières premières auprès des mineurs de la cité.
On peut parler d'utopie sociale qui fonctionne, oui. Et je suis assez fière d'y participer à mon échelle.
- Ca veut dire qu'avec quelqu'un de Melorn, vous pourrez facilement trouver des arrangements non financiers avec. Par exemple, je serai tout à fait disposée, à ne demander pour mon travail que le minimum nécessaire pour acheter les matières premières et me nourrir. Et d'accepter en complément un paiement d'une autre nature. La copie d'un livre rare. Ou la promesse d'une invitation à une de vos fêtes somptueuses. Ce sont des choses qui comptent bien plus à mes yeux que l'or que vous pourriez m'offrir.
J'aligne devant lui les quelques masques que j'avais pris soin de sortir. Je souris.
- Pourriez-vous essayer ces différents masques et me dire lequel vous parait le plus confortable ? Ca m'informera sur la taille à prévoir pour vous. C'est la toute dernière fois que je vous embête, c'est promis.
- C'est merveilleux. C'est vraiment tout le bonheur que je vous souhaite.
Mes paroles sont sincères. Mes yeux trahissent sans doute l'émotion que je ressens en prononçant ces mots. J'aimerais qu'une jeune femme arrive à conquérir le coeur du jeune homme qui me fait face et que tant qu'à faire, ses émotions à elle soient sincères. Puisse t'elle ne pas être guidée par le simple appât du gain ...
En attendant, les choix de Tagar continuent de se préciser. Mon carnet s'agrémente de quelques notes supplémentaires. Or-blanc. Amante. Perles. Boutons. La commande s'agrandit petit à petit. Rien qu'avec tout ça, j'ai de quoi passer plusieurs jours. Entre l'achat des matières premières, la réalisation des premiers patrons et la réalisation en elle même, je vais avoir du pain sur la planche. Un sourire me vient aux lèvres, encore une fois flattée par les mots appréciateurs de l'héritier des Reys.
- J'imagine que quand notre rôle est de faire ressortir ce qu'il y a de plus beau chez les gens, on finit par avoir quelques intuitions.
Il reste un détail à régler. La forme du masque. Je profite de la discussion sur Melorn pour sortir de ma mallette plusieurs loups en velours noirs, de tailles variées. Je les dépose sur la table tout en poursuivant la conversation sur ma ville natale. Je ne saurais dire si les centres d'intérêt de Tagar et les miens se croisent véritablement ou si le noble excelle dans l'art de la conversation. Se pourrait-il qu'il parvienne (je ne sais comment) à deviner les sujets de prédilection chez ses interlocuteurs et à mener les discussions vers ce terrain ? Si c'est ça il est habile. Très habile. Tellement que j'ai envie de me laisser bercer par l'illusion et continuer de croire que oui, nous avons des points communs et que la conversation que nous partageons est véritablement enrichissante.
- Ce n'est pas banal de rencontrer quelqu'un qui a eu l'occasion de visiter Melorn. Peu d'étrangers nous visitent.
Il faut dire qu'ils ne sont pas aussi bien accueillis qu'ils le devraient. Je l'ai toujours regretté. Le joyau du nord est jalousement gardé par ses habitants. Moi qui aime tant rencontrer des gens, Melorn était devenu un écrin trop petit pour moi.
- Ils ont réussi à faire de Melorn un endroit merveilleux oui. Les elfes ont un sens de l'harmonie qui est unique.
La remarque sur notre système d'échange sortant de l'ordinaire m'arrache un léger rire.
- Je comprend que ce soit déroutant oui ! Je sais à quel point notre manière de faire parait incongrue aux yeux des étrangers.
Je prend le temps de finir ma tasse de thé et de la reposer avec précautions.
- Imaginez simplement ... que personne n'a pour but l'enrichissement personnel. Tout le monde se contente de prendre ou demander ce dont il a besoin. Si quelqu'un vient me voir et me demande un bijou, je sais que je pourrais lui offrir parce que je saurais que cet homme fait partie de la communauté et est utile à sa manière, que lui aussi rend des services à tout le monde par son activité. Et moi, je n'aurais pas à m'inquiéter car je sais que je trouverai mes matières premières auprès des mineurs de la cité.
On peut parler d'utopie sociale qui fonctionne, oui. Et je suis assez fière d'y participer à mon échelle.
- Ca veut dire qu'avec quelqu'un de Melorn, vous pourrez facilement trouver des arrangements non financiers avec. Par exemple, je serai tout à fait disposée, à ne demander pour mon travail que le minimum nécessaire pour acheter les matières premières et me nourrir. Et d'accepter en complément un paiement d'une autre nature. La copie d'un livre rare. Ou la promesse d'une invitation à une de vos fêtes somptueuses. Ce sont des choses qui comptent bien plus à mes yeux que l'or que vous pourriez m'offrir.
J'aligne devant lui les quelques masques que j'avais pris soin de sortir. Je souris.
- Pourriez-vous essayer ces différents masques et me dire lequel vous parait le plus confortable ? Ca m'informera sur la taille à prévoir pour vous. C'est la toute dernière fois que je vous embête, c'est promis.
Invité
Invité
- Une fête vraiment ? J'en serai ravie !
L'exclamation est enthousiaste et manque peut être un petit peu de retenue et de distinction. Je me reprend, repose sagement les mains sur mes genoux et me remet bien droite sur mon siège, reprenant une attitude tout à fait convenable et posée.
- Vous êtes d'une excessive générosité. Merci infiniment maître Tagar.
Ah ben ça. Le beurre, l'argent du beurre et les jolis yeux de la crémière en prime. Travailler pour la famille Reys est finalement une aubaine encore plus grande que je l'imaginais. Je vais travailler sur des oeuvres marquantes, intéressantes. (un aboutissement en soit pour une artiste comme moi), être payée pour le faire, acquérir une connaissance précieuse et surtout surtout surtout, être introduite au sein de festivités auxquelles jamais je n'aurais imaginé pouvoir prétendre. Même en étant simple spectatrice, petite souris discrète regardant les valses somptueuses des nobles, toutes mes attentes seront comblées. Peut-être que ca me donnera l'occasion de voir à l'oeuvre mon bienfaiteur avec la petite dame dont il essayera d'attirer les regards ? Ah je me fais la promesse intérieure si j'en ai l'occasion de lui donner un coup de pouce discret. Le compliment sur lui au bon moment, glissé à l'oreille de la bonne personne. Ca peut compter ! Ou le subtil rond de jambe qui me ferait prendre à parti tout gêneur histoire de laisser Tagar seul à seul avec la candidate à son cœur. Je lui dois au moins ça et ca ne serait pas la première fois de ma vie que je serai coéquipière proactive de soirée pour aider à caser une de mes connaissances. Il y aura juste plus de petits fours, de clinquant et de froufrous que j'en ai l'habitude.
Les toutes dernières formalités sont actées. Taille et forme du loup. Tout est noté dans mon cahier et il ne me reste pas grand chose à faire à part ranger mes affaires et remercier avec beaucoup de chaleur l'hôte charmant et l'assurer avec beaucoup de sincérité que je fais de la réussite des confections ma priorité absolue.
- Je vous assure que je serai à la hauteur de vos attentes !
Dis-je en conclusion de cet entretien. Et c'est une déclaration ferme. La tenue de Tagar Reys pour ce bal sera un chef d'œuvre ou ne sera pas. Foi de Gerda je m'y engage ! Après avoir pris congés avec délicatesse du maître des lieux, je suis raccompagnée jusqu'à l'extérieur du palais où une chaise à porteur a la délicatesse de m'attendre. Je serai amenée dans les prochains jours à revenir, tant pour les essais que régler les achats des matières premières pour lesquels mes fonds propres risquent d'être provisoirement insuffisants. Mais tout ca sont des détails triviaux qui se règleront avec l'intendance ...
L'exclamation est enthousiaste et manque peut être un petit peu de retenue et de distinction. Je me reprend, repose sagement les mains sur mes genoux et me remet bien droite sur mon siège, reprenant une attitude tout à fait convenable et posée.
- Vous êtes d'une excessive générosité. Merci infiniment maître Tagar.
Ah ben ça. Le beurre, l'argent du beurre et les jolis yeux de la crémière en prime. Travailler pour la famille Reys est finalement une aubaine encore plus grande que je l'imaginais. Je vais travailler sur des oeuvres marquantes, intéressantes. (un aboutissement en soit pour une artiste comme moi), être payée pour le faire, acquérir une connaissance précieuse et surtout surtout surtout, être introduite au sein de festivités auxquelles jamais je n'aurais imaginé pouvoir prétendre. Même en étant simple spectatrice, petite souris discrète regardant les valses somptueuses des nobles, toutes mes attentes seront comblées. Peut-être que ca me donnera l'occasion de voir à l'oeuvre mon bienfaiteur avec la petite dame dont il essayera d'attirer les regards ? Ah je me fais la promesse intérieure si j'en ai l'occasion de lui donner un coup de pouce discret. Le compliment sur lui au bon moment, glissé à l'oreille de la bonne personne. Ca peut compter ! Ou le subtil rond de jambe qui me ferait prendre à parti tout gêneur histoire de laisser Tagar seul à seul avec la candidate à son cœur. Je lui dois au moins ça et ca ne serait pas la première fois de ma vie que je serai coéquipière proactive de soirée pour aider à caser une de mes connaissances. Il y aura juste plus de petits fours, de clinquant et de froufrous que j'en ai l'habitude.
Les toutes dernières formalités sont actées. Taille et forme du loup. Tout est noté dans mon cahier et il ne me reste pas grand chose à faire à part ranger mes affaires et remercier avec beaucoup de chaleur l'hôte charmant et l'assurer avec beaucoup de sincérité que je fais de la réussite des confections ma priorité absolue.
- Je vous assure que je serai à la hauteur de vos attentes !
Dis-je en conclusion de cet entretien. Et c'est une déclaration ferme. La tenue de Tagar Reys pour ce bal sera un chef d'œuvre ou ne sera pas. Foi de Gerda je m'y engage ! Après avoir pris congés avec délicatesse du maître des lieux, je suis raccompagnée jusqu'à l'extérieur du palais où une chaise à porteur a la délicatesse de m'attendre. Je serai amenée dans les prochains jours à revenir, tant pour les essais que régler les achats des matières premières pour lesquels mes fonds propres risquent d'être provisoirement insuffisants. Mais tout ca sont des détails triviaux qui se règleront avec l'intendance ...
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