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  • Jeu 12 Jan - 18:00
    Printemps de l'année -336

    Ce matin-là, Dahlia s’était levé du pied gauche. Ronchonnant dès l’aurore, la Fae grommelait à chaque pas, se traînant de pièce en pièce avec lenteur et agacement profond. Son air mélancolique se transformait petit à petit en une grimace d’irritation, et pour cause : aujourd’hui, son groupe devait sortir de l’orphelinat pour se promener dans Liberty. L’enfant abhorrait ces sorties obligatoires qu’elle considérait comme une pure perte de temps : les commerçants les regardaient avec pitié, les jeunes gens changeaient de trottoir… Ce qui devait être une insertion dans la société ressemblait pourtant plus à une exhibition de tout ce qui les différenciait du monde extérieur. Enfin, elle se posait sans doute trop de questions, et cette journée passerait tout aussi vite que les autres. Cela faisait déjà quelques mois qu’elle se trouvait à l’orphelinat et contre toute attente, elle s’y plaisait. Être entourée l’aidait à oublier ce qui l’avait fait atterrir dans ces lieux, aussi, il n’était pas dans son intérêt de faire la difficile.

    La petite se glissa dans une robe légèrement trouée et laissa la nourrice nouer sa chevelure dans une longue et épaisse tresse. Elle franchit la porte avant de rejoindre ses petits camarades qui attendaient, rangés deux par deux comme de bons petits soldats. Tous connaissaient les règles de ces promenades : rester calme, ne parler que lorsqu’on s’adresse à vous ou à la directrice et être d’une politesse exemplaire. Dahlia n’éprouvait aucune difficulté à les respecter, ses émotions restant la majeure partie du temps confinées dans son petit cœur. Malgré son début de journée, elle allait s’efforcer de garder la face. Pour être tout à fait honnête, ces excursions donnaient également de la visibilité à l’orphelinat et à ses pensionnaires, mais la Fae n’espérait pas être adoptée par un riche habitant. Elle sortait bien trop du lot, et si quelques-uns s’étaient déjà intéressé à son cas, cela n’avait pas duré très longtemps. La jeune fille portait ses traumatismes sur le visage, et une enfant a l’air morose n’augurait pas une relation très prolifique.

    Située au bout de la file, Dahlia était seule, enfin tout du moins, elle ne tenait pas la main d’un de ses camarades. La promenade commença avec douceur dans les jardins de l’orphelinat, dans lequel elle cueillit quelques fleurs, avant de poursuivre sa route. Aujourd’hui, le but était de découvrir quelques monuments historiques, d’en apprendre plus sur l’histoire de la capitale. Aussi, ils allaient parcourir les beaux quartiers en tentant de ne pas trop se faire remarquer par ceux qui la peuplaient. Cela n’aurait pas été la première fois qu’on leur jetait des regards noirs s’ils avaient le malheur de lever la tête vers les fenêtres des habitations. La Fae avançait, la tête dans les nuages, se demandant si elle pourrait se faufiler dans la bibliothèque à leur retour. Elle y avait repéré un livre aux reliures dorées qui, contrairement aux autres, ne dégageait pas de poussière quand on en parcourait les pages. Elle espérait pouvoir se plonger dans son contenu assez rapidement, de peur qu’il ne soit emmené par la directrice dans ses quartiers. Elle aimait s’approprier tout ce qui était beau, alors cet ouvrage était sûrement dans son collimat… BAM.

    Secouée par le choc, Dahlia tomba sur les fesses, écorchant ses mains sur les pavés. Une fois son grognement de douleur poussé, elle rouvrit les yeux et se rendit compte que son groupe n’était plus du tout devant elle. Son regard passa de la droite à la gauche tandis qu’elle tentait vainement de se repérer dans Liberty. Sans une carte, c’était peine perdue. Elle se redressa lentement sur ses jambes encore tremblantes et laissa passer une dizaine de secondes dans un silence complet avant d’enfin s’intéresser à la cause de sa chute. Sans émoi, elle articula calmement, posant ses yeux orangés sur la silhouette de l’Elfe qui lui faisait face. « Navrée, je ne vous avais pas vu. Peut-être avez-vous croisé le groupe dont je faisais partie ? Il semblerait que je me sois… ». Elle fit une pause pour laisser s’échapper un long soupir de l’entre ouverture de ses lèvres. Elle détestait l’admettre, mais elle était bel et bien « perdue. ».
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  • Sam 14 Jan - 15:50
    Rendez-vous prévu par le Destin
    Feat Dahlia
    Ce matin-là, Eliëndir s'était levé particulièrement de bonne humeur. Chantonnant dès l'aurore, cela fait quelques jours qu'il est arrivé à Liberty. C'est temporaire évidemment, il accompagne son père pendant un voyage d'affaire avec l'université Magic en tant qu'ambassadeur de l'école jumelle de Melorn. Son père étant un professeur assez réputé dans le nord du Sekai, ce n'est pas la première fois qu'il fait le voyage vers la capitale Républicaine. Et puis, Eliëndir ne rechigne jamais à quitter un peu la cité Elfique de temps à autres. C'est une ville absolument splendide si ce n'est la plus belle du continent mais lorsqu'on a la longévité d'un Elfe, on a vite fait le tour. C'est aussi l'occasion pour lui de profiter de la chance qu'il a de pouvoir échanger avec d'autres élèves de Magic. Voir d'échanger avec des professeurs. Quoi que pour le moment, il a surtout l'irrésistible envie de profiter pleinement de son temps libre pour parcourir les artères de la ville. Les études peuvent bien attendre une petite journée.

    De toute façon, son père allait être occupé jusqu'à relativement tard ce soir. Ce qui devrait lui laisser suffisamment de temps pour se balader l'esprit tranquille. Il enfile une quelques vêtements qui pourraient être assez inhabituel en République, la mode n'est pas exactement la même dans ce pays. Optant pour une tunique assez ample aux couleurs claires et aux manches longues. Les yeux améthystes de l'Elfe se reflètent parfaitement dans le miroir de sa chambre pendant qu'il coiffe lui-même ses cheveux immaculés de la manière la plus simpliste possible, peignés et complètement relâchés tombant de toutes leurs longueurs dans le bas de son dos. Il s'éclipse donc dans la matinée, passant le portail de Magic où il loge pendant son séjour et disparait dans le labyrinthe à ciel ouvert qu'est Liberty. Il n'a pas trop de mal à se repérer, on peut dire qu'avec l'habitude, il connait plutôt bien certains de ses quartiers.

    Le printemps est relativement agréable dans ce coin du Sekai, le Soleil brille et illumine les grands parcs fleuris du centre-ville. Il fait ni trop chaud, ni trop froid. Une belle journée en perspective, il repasse même par hasard devant la célèbre Maison Bleue de la présidente qu'il a eu l'occasion de découvrir pour la première fois quelques années auparavant grâce à Neera. Encore plus splendide que dans ses souvenirs. Il emprunte une rue pavée qui descend légèrement, se souvenant qu'il avait connu une magnifique bibliothèque très réputé à l'angle du boulevard. Peut-être pourrait-il emprunter un livre intéressant à feuilleter pour le reste de sa journée. Il dévie brièvement le regard sur la rue d'en face, notant qu'il attire sans grand mal certains regards intrigués. Pas qu'un Elfe soit particulièrement rare mais sa tenue singulière et l'aura éblouissante de l'apprenti mage passent rarement inaperçus. Sans parler du fait que la nature semble avoir fait un travail admirable sur le visage délicat de l'adolescent. Un passant le salue, très humblement il lui rend d'un hochement de tête.

    Une petite seconde d'inadvertance qui a manquée de finir en catastrophe alors qu'il percute involontairement une jeune fille d'à peu près son âge. Il faut dire qu'elle non plus, n'avait pas l'air très concentrée sur sa route mais difficile de lui en vouloir, il était tout autant fautif. De son côté, il se réceptionne plutôt aisément même s'il manque de peu de tomber à son tour. Il pose son regard sur la jeune fille en question qui n'a pas eu autant de réflexe que lui visiblement, très gêné par ce qu'il vient de se passer. Il se penche rapidement au-dessus d'elle pour s'assurer qu'elle ne se soit pas fait mal. Il lui propose sa main et l'aide à se remettre sur ses jambes alors qu'elle a même l'amabilité de s'excuser avant lui.

    « Ne vous excusez pas, c'est de ma faute. Est-ce que tout va bien ? Rien de cassé ? »

    Il lève la tête et pivote la tête de gauche à droite pour essayer de repérer le groupe qu'elle mentionne sans trop savoir de quoi il s'agit exactement. Aucun signe des autres enfants de l'orphelinat, le voilà dans de beaux draps. Dahlia semble effectivement complètement perdue comme elle vient de le préciser, il ne peut pas simplement la laisser seule ici. La bibliothèque devra donc attendre un peu alors qu'il reporte son attention sur sa récente rencontre.

    « Je ne crois pas avoir croisé les personnes que vous recherchez. Mais je connais plutôt bien la ville, laissez-moi vous aider à retrouver votre chemin pour me faire pardonner. »

    Un grand sourire sincère illumine le visage de l'Elfe pour appuyer ses mots, se voulant rassurant et sûr de lui. Ils finiront bien par retrouver la route qui mène à l'orphelinat et à deux ils auront plus de chance d'y arriver.

    « Je suis Eliëndir, enchanté de faire votre connaissance. Et vous êtes... ? »

    CENDRES
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    Anonymous
  • Mer 18 Jan - 17:58
    Si Dahlia avait pu disparaître à cet instant précis, elle l'aurait fait sans la moindre once d'hésitation. Encore sonnée, elle tendit machinalement la main vers celui qu'elle avait bousculé sans vergogne. La Fae détestait attirer l'attention et si son groupe se trouvait encore dans les parages, elle se serait empressée de les rejoindre en glissant un rapide « désolée » au jeune homme. Malheureusement ce cas de figure ne semblait pas vouloir se présenter aujourd'hui, et elle se devait de faire une bonne impression à l'inconnu. Une sensation de douceur l'envahissait doucement alors qu'elle prenait appui pour se redresser, reprenant ses esprits par la même occasion, alors que ses yeux se plantèrent dans les siens.

    « Non, ne vous en faites pas, je vais bien. J'aurais du regarder devant moi, vous n'y êtes pour rien... »
    . Elle marqua une pause de quelques secondes avant de poursuivre « messire. ». L'Elfe, en tout cas d'apparence, n'était pas si éloigné de son propre âge, pour autant un monde entier les séparait. Elle ne put que remarquer ses vêtements de haute qualité, ainsi que sa longue chevelure soignée et ordonnée. Tout ceci témoignait d'une certaine aisance, et à côté de l'Elfe, Dahlia se sentait bien ridicule. Tel était le sort réservé aux orphelins et aux pauvres gens en règle générale. Attrapant un pan de sa robe déchirée, l'adolescente se mit à regarder les pavés fixement. Il n'était pas dans ses habitudes de prolonger les échanges de regards et elle craignait d'offenser le jeune homme. Elle ne devait pas abuser de la générosité des autres, après tout, il l'avait déjà aidée à se relever. Elle devait s'éclipser et ne pas l'importuner plus longtemps.

    Pourtant l'inconnu n'avait pas l'air décidé à la laisser partir aussi facilement. Elle écarquilla lentement les yeux. Il se sentait... redevable ? Ses sourcils se froncèrent. Etait-elle victime d'une mauvaise farce? D'un rapide coup d'oeil elle alla se quérir de ses environs, plus particulièrement de ce qui se passait dans son dos, si personne ne se tenait dans son angle mort pour la pousser à nouveau. Toutes ces années de moqueries l'avaient décidémment rendue méfiante. Dahlia ravala sa salive. « Je.. Je m'appelle Dahlia, sire Eliëndir. Je suis ravie de faire votre connaissance également ». Pendant un bref instant elle hésita à refuser son aide, mais l'obligation de politesse se tenait au dessus d'elle telle une épée de Damoclès. Auprès d'un noble, la moindre erreur pourrait lui coûter cher.

    Eliëndir faisait des efforts considérables pour mettre la Fae à l'aise, et bien qu'elle l'eut remarqué, c'était probablement peine perdue. Elle aurait pu aisément lui confier qu'elle venait de l'orphelinat, lui qui connaissait bien la ville n'aurait eu aucun mal à la diriger vers ce dernier. Cependant pour une raison qui lui échappait encore, Dahlia ne désirait pas lui révéler sa situation tout de suite. Comme si l'espace de quelques minutes, elle appréciait d'être considérée comme n'importe qui, d'être regardée avec les mêmes yeux que les autres. La Fae abhorrait les sorties, mais elle sentait que celle-ci avait plus à lui apporter que de l'embarras et de l'ennui. Replaçant une boucle de sa chevelure dorée derrière son oreille, l'adolescente balbutia quelques mots. « Je ne voudrais pas vous embêter, enfin, vous avez sûrement beaucoup mieux à faire. ». Son regard parcourut l'accoutrement d'Eliëndir. « Surtout habillé comme vous l'êtes, messire. ».

    Lentement, sa curiosité commença à prendre le dessus sur sa raison. Elle voulait en apprendre plus sur Eliëndir, connaître sa vie et ses habitudes, s'il avait des amis, des parents, à quoi ressemblait un jour comme un autre dans sa vie. Ses lèvres se mirent légèrement à trembler tandis qu'elle peinait à décider ce qui était le mieux à faire. Son angoisse était perceptible, ce qui rendait la situation encore plus dérangeante. Un long soupir s'échappa de l'entre ouverture de ses lèvres lorsqu'un élément du décor attira son attention. Dans sa chute, un de ses livres s'était échappé de sa sacoche et avait trouvé sa route directement dans une flaque d'eau. Toutes ses règles de bienséances volèrent en éclat, tandis qu'elle se précipitait pour le récupérer, espérant pouvoir le sauver de son triste sort. « Oh non non non non non... ». Elle prit sa tête dans ses mains, le souffle court. « Qu'est-ce que je vais faire ?! Ils vont me tuer, oh c'est une catastrophe, il faut que je.. ». La panique commença à s'installer dans son esprit et à envahir ses pensées, et alors qu'elle parcourait les pages trempées dans une tentative désespérée de les faire sécher par magie, elle avait complètement oublié la présence de l'Elfe.
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  • Sam 21 Jan - 19:59
    Rendez-vous prévu par le Destin
    Feat Dahlia
    Il tiqua des yeux une première fois et il récidivera une deuxième fois un peu plus tard à chaque fois pour la même raison. C'est un noble, c'est vrai. Pas de cette ville mais qu'importe. Néanmoins, le titre que lui accorda la très réservée jeune fille devant lui était particulier même pour lui. Rares sont les personnes qui l'appellent "messire" malgré son rang. A-t-il tant l'air d'une personne de haute stature que ça ? Bien évidemment que oui mais, Eliëndir ne s'en rend pas vraiment compte. Ou plutôt il ne fait pas attention à ce genre de choses. Il ne s'est pas spécialement attardé sur les vêtements de la Fae d'ailleurs, quelle différence s'il avait malencontreusement bousculé une jeune noble ou une fille d'humble naissance ? Il aurait été coupable dans les deux cas et aurait été gêné de la même façon. Il s'est plutôt éternisé face aux splendides yeux oranges de la Fae lorsqu'elle plante son regard dans le sien. Ils lui rappelèrent la couleur du ciel lorsque l'astre solaire se lève à nouveau afin d'éclairer le Sekai, confrontation métaphorique avec le violet crépusculaire qu'on peut retrouver dans le regard de l'Elfe. Comme si pour la première fois, le jour et la nuit pouvaient enfin se contempler l'espace d'un instant aussi court qu'éphémère.

    Voilà maintenant qu'elle tente d'éviter son regard, se tenant la robe et le regard fixé sur le sol. Les pavés de cette rue n'ont pourtant rien de très spécial. Eliëndir l'aurait effrayé malgré lui ? On peut utiliser bien des mots pour décrire Eliëndir mais, terrifiant serait une première surtout qu'il ne cherchait qu'à être affectueux. Dahlia car c'est le nom qu'elle finit par lui donner, semble être particulièrement timide aux premiers abords. Aux antipodes d'un Eliëndir assez extraverti de nature.

    « Juste Eliëndir, les titres ne sont pas nécessaires. Tu peux me tutoyer d'ailleurs. Ravi de faire ta connaissance, Dahlia. »

    Il lui sourit à nouveau afin de renouveler sa sympathie, sentant que la jeune fille est encore sur la réserve et dubitative face à sa main tendue. Il entrouvre la bouche pour répondre quelque chose, juste avant qu'elle fasse un petit commentaire sur sa façon de s'habiller. Il cligne innocemment des yeux, un petit air surpris sur le visage alors qu'il abaisse le regard pour observer ses propres vêtements. Il marque un petit silence, cherchant naïvement à comprendre ce que voulait dire exactement la Fae. Avait-il besoin d'une raison particulière pour porter ces vêtements ? Il est vrai qu'il est bien loin de la mode en vogue en République mais était-ce vraiment si troublant pour les autres de voir un Elfe en tunique déambuler dans la très urbaine Liberty ? Il laisse s'échapper un petit rire nerveux avant de répondre.

    « Oh. Tu n'aimes pas mes vêtements ? Peut-être que j'en ai trop fais, tu as raison. »

    Il avait déjà commencé à tutoyer son interlocutrice. En réalité, il trouvait ça presque stupide de s'embêter avec les formes et des titres pompeux alors qu'ils ont, jusqu'à preuve du contraire, approximativement le même âge. En apparence en tout cas, la vie et la croissance d'un Elfe est sensiblement plus longue que la majorité des autres races du Sekai surtout comparé aux humains dont il suppose que Dahlia fait partie. A défaut de savoir qu'il s'agit en réalité d'une Fae, elle risque d'ailleurs d'être la première puisqu'elles sont particulièrement rares voir absentes à Melorn comme on peut l'imaginer. Il relève le regard vers Dahlia alors que celle-ci semble soudainement en proie à la panique. Il cherche la raison de toute cette agitation et remarque ce livre qu'elle extrait d'une flaque d'eau, une véritable tragédie il en convient et Dahlia semble particulièrement soucieuse de ce qu'il va advenir de cet ouvrage. Et ce qu'il va advenir d'elle par la même occasion.

    Il s'approche à nouveau et dans un silence presque religieux, dépose sa paume de main sur le dos de celle de la Fae. Sa paume de main pâle dégage ironiquement une énergie chaleureuse. La présence de l'Elfe se veut rassurante au possible. La Fae n'y verra peut-être rien de surnaturel mais l'Elfe se met à interagir directement avec ses émotions les plus vives, réduisant son angoisse et sa panique passagère afin de l'aider à reprendre son calme et son souffle par un simple contact de la peau. Ses yeux dévies sur la couverture du livre en question, curieux de savoir ce qu'il a de si important pour elle. D'un ton calme, il reprend.

    « Tout va bien, Dahlia. On va trouver une solution. Je suis sûr que ce n'est rien de grave. A qui appartient ce livre ? »

    Il comprend que le livre ne lui appartient pas puisqu'elle semble avoir peur de se faire tuer pour ce malheureux accident. C'est assez curieux d'ailleurs, qui pourrait bien lui en vouloir autant pour ça ? Décidément, heureusement qu'il n'était pas pressé. Dahlia en plus d'être perdue a frôlée de peu la crise d'angoisse mais il espère que sa présence a pu être utile d'une quelconque manière. Il fait délicatement glissé sa main sur la sienne dans une brève caresse avant de la retirer. Malheureusement, il n'a aucune compétence en magie élémentaire de l'eau et il est bien incapable de faire sécher les pages trempées.

    « Viens, nous allons retrouver ton chemin. Fais-moi confiance. »

    Il lui sourit une énième fois, loin d'être avare à ce niveau. Paume ouverte, il lui tend la main en l'invitant à s'en saisir et à le suivre à travers les grandes rues de la capitale. Naviguant à l'aveugle pour le moment, il se contente de chercher aux alentours un "groupe" de personnes qui semblent avoir oublié Dahlia sur leurs passages.

    CENDRES
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  • Mer 25 Jan - 1:22
    La gentillesse de l’Elfe, aussi sincère pouvait-elle être, ne ressemblait qu’à une vaste fumisterie aux yeux d’un être aussi brisé que Dahlia. Elle l’observait, comme un scientifique observe une nouvelle expérience se dérouler devant ses yeux, un nouveau spécimen s’échapper de sa coquille. Qu’en était-il des habituelles remontrances dont faisaient preuve les nobles à son égard lorsqu’elle daignait mettre un pied en dehors de l’orphelinat ? Il devait y avoir une raison pour cet élan de bienveillance à son égard. Peut-être désirait-il bien se faire voir en plein milieu de la capitale, être considéré comme un bon samaritain. La Fae secoua la tête. L’heure n’était pas aux débats intérieurs sur la nature de la relation qu’ils allaient devoir entretenir le temps de retrouver son chemin. La priorité se trouvait ailleurs, et à cet instant précis, elle se trouvait dans le fait de sauver l’ouvrage qui dégoulinait d’eau et de boue entre ses petites mains.

    Lorsqu’il posa sa main sur la sienne, un soubresaut la secoua toute entière. Pouvoir profiter d’un contact physique avec quelqu’un d’autre que ses parents ou la directrice de l’établissement n’était pas arrivé depuis des lustres. Son premier réflexe fut de vouloir reculer d’un bond et de s’excuser à nouveau. Cependant, pour une raison qui lui échappait, et alors que ses yeux orangés se plantaient à nouveau dans les deux améthystes hypnotisantes de l’Elfe. Elle qui sombrait face à ses émotions, dont le cœur ne connaissait point le repos, venait de le trouver aussi aisément ? Cela ne faisait aucun sens, mais Dahlia ne put s’empêcher de serrer sa main doucement, comme si elle craignait que ce sentiment de calme qui l’envahissait progressivement ne s’envole dans la brise qui envoya sa chevelure blonde dans le visage d’Eliëndir. « Oh vous… enfin… je… ». Elle secoua la tête, peinant à reprendre ses esprits. « Je suis désolée de vous… enfin de t’importuner à ce point… ». Elle avala sa salive nerveusement. « La vérité c’est que… ». Elle devait trouver un mensonge, vite. Tout sauf admettre ce qu’elle était réellement, d’où elle venait.

    « J’ai emprunté ce livre dans une bibliothèque, et si je n’arrive pas à le rendre rapidement, ils vont s’en rendre compte et je risque d’avoir… de gros soucis. ». La fin de sa phrase sonna étrangement plus sincère que le reste. Dahlia s’imaginait le regard désapprobateur de la bibliothécaire, ses deux yeux la fusiller et ajouter le coût de ce livre à une dette déjà très longue. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait preuve d’une maladresse qui allait lui coûter très cher, mais impliquer quelqu’un d’autre dans sa bêtise la gênait profondément. « Je ne peux pas non plus leur rendre dans cet état, c’est… ». Elle poussa un long soupir. « Catastrophique. ». La Fae prit le soin de s’essuyer les yeux avec sa manche avant de se redresser sous l’impulsion d’Eliëndir.

    Ses yeux s’illuminèrent lorsque sa main prit à nouveau la sienne. Encore une fois, ce sentiment de quiétude et de sécurité vint s’emparer de tout son corps. Dahlia ne croyait personne sur parole, surtout pas les inconnus, mais tout son être lui hurlait d’accorder sa confiance au jeune homme. Était-ce son charme naturel, l’effet d’un sort, ou tout simplement elle qui perdait l’esprit, à vrai dire, elle n’avait plus vraiment envie de se poser la question sur l’origine de cette émotion qui la galvanisait. Elle voulait uniquement s’en imprégner. Elle devait mettre en place ce qu’on lui avait appris pour transformer cette brève interaction en une éternité.

    « Tu es toujours aussi gentil avec les inconnus, Eliëndir ? ». Un léger sourire s’empara de son visage mélancolique. « C’est… ». Elle fit une pause pour chercher ses mots. « Rafraîchissant. ». C’était le meilleur adjectif qu’elle avait pu trouver pour définir l’Elfe dans son ensemble. Eliëndir respirait la spontanéité et l’altruisme, tout ce que Dahlia désirait un jour inspirer à autrui. Elle l’admirait, déjà, si vite. « Je pense qu’ils sont partis se promener près de l’Université, mais je ne peux pas être sûre. Est-ce que tu penses qu’on pourrait y jeter un coup d’œil ? ». Un mensonge éhonté venait de franchir ses lèvres. Dahlia avait vu son groupe s’éclipser dans la direction opposée, mais s’enfoncer dans la ville en direction de Magic voulait également dire s’éloigner de l’orphelinat et moins il en savait, mieux elle se portait. Elle devait attirer son attention et la maintenir, peu importe les moyens utilisés.

    La Fae laissa le jeune Elfe la guider dans les grandes rues de la capitale, faisant mine de ne pas savoir où elle devait tourner pour arriver à destination. « Est-ce que tu penses qu’ils pourraient faire quelque chose pour mon livre, là-bas ? ». Dahlia ne connaissait rien des professeurs et des élèves qui se trouvaient dans ce somptueux établissement. À vrai dire, elle pensait plutôt qu’en arrivant proche des lieux, elle se ferait jeter des cailloux, mais ce sentiment de sécurité perdurait et lui donnait des ailes. Littéralement. Deux belles ailes transparentes et légèrement rosées vinrent orner son dos tandis qu’ils poursuivaient leur route. La jeune fille ne s’en rendit pas compte, trop préoccupée par la présence de l’Elfe, son attention tournant presque à l’obsession. Ils allaient devoir se quitter à un moment où à un autre, mais elle était prête à tout pour en retarder l’échéance.
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  • Ven 27 Jan - 18:32
    Rendez-vous prévu par le Destin
    Feat Dahlia
    Il plisse un moment les yeux afin de survivre à ses mèches blondes qui s'envolent au vent en lui attaquant le visage sans remords. Il penche légèrement la tête sur le côté, s'amusant de la situation et de la jeune fille qui peine à trouver ses mots face à lui. Eliëndir n'a aucun moyen surnaturel ou magique pour repérer les mensonges mais il est assez familier avec l'art de l'éloquence, baignant dedans depuis qu'il est tout petit comme on peut l'imaginer du fils d'un mage et politicien de Melorn. Alors il ne dit rien mais, ce qu'elle appelle "vérité" ne sonne pas vraiment comme telle. Pourtant, il n'a pas besoin d'une quelconque justification sur la provenance de ce livre ou sur le véritable statut de Dahlia. Après tout, ils viennent à peine de se rencontrer et elle n'a aucune raison de se confier à lui. Si elle lui cache volontairement quelque chose, alors soit. Ce n'est certainement pas Eliëndir qui va lui faire un commentaire à ce sujet, tout le monde a ses secrets et il en sait quelque chose. Il se contente de lui adresser un sourire plein de bienveillance.

    Il reporte son attention sur l'état du livre, raison de toutes les inquiétudes de la jeune Fae et acquiesce lentement l'air songeur. Il choisit de croire au mensonge Dahlia et effectivement, il ne serait pas très malin de retourner un livre dans cet état. Catastrophique est un mot adapté. Il se met à réfléchir à une solution, il n'y a pas beaucoup des tracas du quotidien que la magie n'est pas capable de régler surtout à Liberty. En attendant, ils pourraient toujours se mettre à la recherche du groupe de l'orphelinat. Un énième sourire illumine le visage de l'Elfe, le compliment de la Fae venait de le toucher droit au coeur. On ne l'avait jamais qualifié de "rafraîchissant" mais honnêtement, ce n'est pas pour lui déplaire.

    « Non, seulement avec les inconnus qui perdent leurs chemins ! »

    Il ricane afin de détendre l'atmosphère et tenter de faire encore un peu plus disparaitre les angoisses de Dahlia. Celle-ci en profite pour suggérer de jeter un oeil aux alentours de l'université, il écarquille un moment les yeux et entrouvre la bouche comme s'il s'agissait là d'une idée de génie. Non pas pour retrouver son groupe comme elle le sous-entend à travers un autre mensonge mais plutôt pour régler son problème d'ouvrage dans un état déplorable. Il se sent même assez bête de ne pas y avoir pensé directement, comme si ça n'était pas évident. Puisqu'il n'avait pas prévu de retourner à Magic avant au moins la fin de l'après-midi, il avait simplement retiré de sa tête l'existence de l'établissement. Il pivote la tête à gauche puis à droite, cherchant déjà le moyen le plus rapide de retrouver l'université. Il sait déjà à qui s'adresser là-bas.

    « Absolument, je connais bien l'Université Magic. Je sais comment y aller et par la même occasion, je suis sûr qu'on trouvera une solution pour ton livre. Viens avec moi ! »

    Prenant la main de Dahlia, refusant de la lâcher comme s'il avait peur qu'elle disparaisse et se perde à nouveau, il guide le chemin d'un pas assuré en empruntant quelques rues un peu moins fréquentées à cette heure de la journée. Plus le temps passe et plus l'Elfe semble ravi de partager cette aventure avec quelqu'un d'autre, lui qui comptait rester seul aujourd'hui, en démontre ce sourire radieux qui lui est propre et qui ne quitte plus son visage. Sur le chemin vers l'école, il s'amuse à lui présenter quelques endroits de la ville assez connus dans les beaux quartiers évidemment, principalement des rues et des avenues marchandes incontournables. Quelques minutes de marche plus tard, ils arrivent enfin en vue du grand portail de l'Université. Eliëndir se retourne soudainement vers Dahlia et il se fige un moment. Ses deux yeux se posent inévitablement sur cette paire d'ailes qui est apparu dans le dos de la Fae, comme s'il observait une véritable oeuvre d'art. Il reste bouche-bée devant cette découverte des plus consternante. Le mage de Melorn bafouille alors que l'obsession vient de changer de camps.

    « Tu es une Fae ? Une vraie ? Je n'en avais jamais rencontré avant toi. Tu es... » Il peine à trouver le mot le plus juste pour décrire ce qu'il voit. « Resplendissante. »

    Une expression adéquate pour qualifier cette Fae aux ailes presque transparentes et aux couleurs vives. Il cligne des yeux et dans un élan de lucidité, il met fin à sa contemplation pour reporter son attention sur l'entrée de Magic qui n'est plus qu'à quelques pas. Ce livre ne va pas redevenir comme neuf tout seul, oubliant au passage qu'ils étaient à la recherche du groupe dont faisait partie Dahlia. Alors comme si de rien n'était, il entre dans l'enceinte de l'établissement le plus mythique de la ville avec une facilité déconcertante. Le gardien ne semble pas surpris de voir Eliëndir, contrairement à la jeune Fae qu'il dévisage. Mais puisqu'elle est en bonne compagnie, le gardien se contente de continuer de lire son journal. Le campus est immense et est largement à la hauteur de sa réputation, les bâtiments et les jardins sont parfaitement entretenus. Il est difficile de voir jusqu'où s'étend le campus entre ses nombreux édifices et ses espaces très verts, surtout en cette saison printanière.

    « C'est la première fois que tu vois l'Université de l'intérieur ? Je connais quelqu'un qui pourra nous aider avec ton livre, c'est par là. »

    Ils y croisent surveillants, élèves et professeurs très souvent en uniforme. Autant dire que l'Elfe et la Fae n'ont pas trop de mal à se démarquer dans le paysage, attirant quelques regards. Neutres pour certains, désapprobateurs pour d'autres. Eliëndir ne semble pas faire attention aux autres et file sans détour à travers les grands jardins fleuris rayonnant sous la lumière du Soleil. Une grande bâtisse circulaire montre le bout de son nez, indiquant d'un geste que c'est là-bas qu'ils se rendent.

    CENDRES
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  • Mar 31 Jan - 17:02
    Face aux paroles de l'Elfe, Dahlia sentit le poids qui pesait sur ses frêles épaules se soulever légèrement. Eliëndir était doux, prévenant, attentionné, le coeur sur la main. Tant de qualités que la Fae avait également possédé il y a quelques années, avant le drame ayant détruit sa vie. L'appréciait-elle car il lui rappelait ce qu'elle était auparavant ? Non, cela aurait été bien trop simple. L'ampleur des sentiments qui l'envahissaient ne faisait absolument aucun sens à ses yeux. Elle prendrait le temps d'y réfléchir plus tard, entre les murs froids de l'orphelinat qui l'attendaient à la fin de cette journée. La Fae tentait tant bien que mal de ne pas se voiler la face sur la suite des événements. Elle devait en profiter le temps que cela durait. Elle cligna des yeux. Décidemment, il n'avait pas fini de la surprendre.

    Un noble qui connaissait bien l'université Magic, dans les faits cela n'avait rien d'étonnant. Ce qui la surprenait déjà plus c'était sa volonté à l'accompagner plutôt que simplement lui montrer le chemin et la laisser se débrouiller seule. Dahlia serra la main d'Eliëndir à plusieurs reprises, comme si elle désirait s'assurer régulièrement de sa présence. L'Elfe avait beau lui montrer les beaux quartiers, les monuments, la jeune fille n'avait d'yeux que pour lui. La douceur qu'il lui portait valait tout l'or du monde à ses yeux. Quand bien même elle fit un effort pour donner l'impression de s'y intéresser, il était relativement évident que son coeur n'y était pas. « C'est une très belle ville. Je ne l'avais jamais vue sous cet angle. Merci de m'avoir emmenée... ».

    Tout à coup, l'Elfe s'arrêta et sembla regarder derrière elle. Dahlia se retourna légèrement sans comprendre ce qui attirait son attention à ce point, avant que ces mots ne vinrent pointer l'évidence. La Fae vint poser ses mains sur ses ailes pour les rabattre dans son dos pour les cacher tant bien que mal, manifestement gênée. Combien de fois lui avait-on répété de ne pas créer de mouvements de foule en se baladant ailes sorties ? La rareté de sa nature pouvait lui attirer bien des ennuis, d'autant plus en plein milieu de la capitale. Le compliment d'Eliëndir résonna dans tout son être, secouant les fondements de ce qu'elle était, de ce qu'elle pensait être.

    Resplendissante, elle ? Dahlia était une orpheline meurtrière, un véritable monstre. Elle ne méritait pas une telle dénomination, encore moins de la part d'un coeur aussi pur que celui de l'Elfe. Le soleil vint caresser ses joues légèrement rougies et elle chassa les larmes qui lui montaient aux yeux. « Je suis désolée, je n'ai pas fait exprès.. Je.. Je ne sais pas encore les contrôler.» . Après tout l'adolescente ne savait pas même voler. « Mais .... ». Elle marqua une pause, tout à coup incapable de soutenir le regard d'Eliëndir plus de quelques secondes. « Merci. Je... je suis ravie de te plai.. enfin qu'elles te plaisent. ». Ainsi elle lutta contre son réflèxe premier qui fut de les masquer à nouveau. Si elles lui plaisaient, alors elle les arborerait le temps de leur balade.

    Dahlia écarquilla les yeux devant la bâtisse immense qui la surplombait de plusieurs dizaines de mètres. L'Université Magic était bien plus impressionnante que dans ses ouvrages, et se trouver si proche, ne serait-ce que penser à y entrer la rendait complètement surexcitée. Elle trépignait d'impatience et se mit légèrement à trotter une fois rentrée dans l'établissement. « Oui, c'est la première fois ! Oh c'est si beau, si grand, si entretenu...» Dahlia ne pouvait que comparer avec son orphelinat vieillissant, véritable tâche dans le magnifique paysage de Liberty. Tout ici respirait le neuf, la qualité, la richesse, la connaissance. « C'est.. c'est..». Elle se retourna vers l'Elfe, un sourire ornant son visage d'ordinaire si fermé. La Fae s'était laissée emporter par ses émotions, et celle-ci la submergeait complètement. « C'est magique, Eliëndir ! »

    Elle s'arrêta à plusieurs reprises pour sentir les fleurs présentes dans les jardins, s'attardant sur les arbres parfaitement taillés, sur l'herbe méthodiquement coupée. Tout était beau, tout était réfléchi au centimètre près, et cette perfection, cet acharnement sur les détails la galvanisait. Dahlia peinait à se rappeler du but de leur excursion, manifestement perdue dans sa propre excitation. Heureusement, l'Elfe était là pour la guider, encore une fois. La Fae s'approcha de la bâtisse circulaire, notamment de sa grande porte en bois massif, et hésita quelques instants. Elle ne connaissait pas les lieux, mais si Elïendir l'avait emmenée jusqu'ici, elle pouvait au moins faire l'effort d'essayer de prendre les devants. Elle saisit la poignée et la tira vers elle avant de s'enfoncer dans un nouveau couloir avec l'Elfe.

    Rapidement, la confiance de la Fae vint à disparaître. Pourquoi une telle université ferait preuve de charité envers une pauvre orpheline et un livre trempé ? Dahlia avala sa salive, serrant un peu plus fort la main du jeune homme. Sa peau encore rosie par le compliment prit des teintes plus blanchâtres, son coeur se mit à s'emballer. « Je.. je ne devrais pas être ici Eliëndir, je ne suis pas étudiante.. ». Plusieurs passants s'arrêtèrent pour observer la Fae quelques secondes avant de reprendre leurs chemins, et à chaque regard désapprobateur, elle s'accrochait un peu plus au bras de l'Elfe. Tout à coup, elle fit le lien. Si Eliëndir connaissait si bien l'Université, était-ce parce qu'il y était étudiant également ? Serait-ce pour cela que le gardien les avait laissé passer si aisément ? Elle ne connaissait rien de lui si ce n'est son nom. Elle l'avait suivi sans se poser la moindre question. Tout se mélangeait dans son esprit.

    Elle se retourna, son visage n'étant qu'à quelques centimètres de celui de l'Elfe, et prit une grande inspiration. « Eliëndir, qui... qui es-tu ? ». Sa voix tremblait. « Est-ce que tu étudies ici ? Qui allons-nous voir?.. ». Dahlia posait bien trop de questions et ne s'attendait pas réellement à recevoir une réponse. Il ne lui devait rien, encore moins des explications. Elle aurait du simplement être reconnaissante, mais le manque d'informations la paralysait. « Je.. Je ne suis personne. Pourquoi des grands professeurs m'aideraient à récupérer mon livre ? Qu'est-ce que ça pourrait bien leur apporter ?..». Pendant un bref instant elle hésita à lui poser la même question. Qu'est-ce que cela pouvait bien apporter à Eliëndir de lui rendre service ? Chaque fois qu'elle posait ses yeux sur lui, un grand sourire étirait ses traits. L'Elfe était heureux. Et si Dahlia devait être honnête, elle aussi, et cela l'effrayait grandement.
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  • Jeu 2 Fév - 18:39
    Rendez-vous prévu par le Destin
    Feat Dahlia
    La nouvelle réaction de Dahlia était à son image, timoré et maladroite. Son compliment bien que sincère et spontané, semblait l'avoir bouleversée pour une raison qui lui échappe encore. Il penche légèrement la tête sur le côté alors qu'elle s'excuse pour ce magnifique spectacle qu'elle lui a offert involontairement. A son tour, il marque un bref silence avant de lui sourire à nouveau et de poser délicatement sa seconde main sur celle-ci de Dahlia, dans une douce caresse.

    « Ne t'excuse pas pour ce que tu es, Dahlia. Jamais. N'aie pas non plus honte de tes ailes, elles te rendent spéciale et font partie de toi. »

    Dit-il en arborant fièrement les pointes de ses deux longues oreilles qui dépassent de chaque côté de sa longue chevelure immaculée. Pourquoi a-t-elle honte d'afficher ses splendides ailes ? Même si elle ne s'en sert pas pour voler, qu'importe. Si Eliëndir avait la chance d'avoir des ailes, il ne manquerait pas une occasion de les montrer rien que pour narguer le commun des mortels. Alors s'il peut l'aider à se décomplexer rien que le temps d'une après-midi, il pourra au moins se satisfaire d'avoir fait apparaitre un sourire sur le visage de la jeune femme.

    Il guide donc le pas au sein du gigantesque campus de Magic. Il connait les lieux et n'est évidemment pas plus surpris que ça par la beauté de l'établissement. Il laisse la chance de découvrir l'école pour la première fois à Dahlia qui se montre complètement survoltée devant ce paysage. Il presse le pas pour réussir à la suivre, ravi de voir que l'embarras dû à l'apparition de ses ailes se soit rapidement envolé. Il préfère largement la voir dans cet état, heureuse et souriante. Il ne peut s'empêcher de rire de bon coeur devant certaines de ses réactions, prise de fascination pour un arbre ou cette simple pelouse parfaitement entretenue.

    « Magique, oui. C'est souvent l'effet que ça fait, la première fois. »

    Il la laisse faire le tour des différents détails qui attirent son attention dans les jardins, après tout ils ne sont pas si pressés que ça. En prenant tout leurs temps, ils finissent par atteindre ce grand bâtiment circulaire et qui embellit encore un peu plus le paysage de l'Université. Il n'a encore rien dit à Dahlia, n'ayant pas trouvé le bon moment pendant la visite des jardins afin de la laisser pleinement profiter du moment. La Fae ouvre la porte et il s'engage à son tour dans le bâtiment. Tout est parfaitement ordonné dans ce vaste couloir, un long tapis rouge est déposé sur le sol et longe les différentes coursives du rez-de-chaussée. Comme à son habitude, Eliëndir semble faire abstraction du regard des passants et des autres élèves, il a un véritable don pour ignorer les médisants. Continuant son chemin comme si de rien n'était, il tourne sur sa droite à une intersection avant de calmement répondre à la jeune femme, encore assiégée par ses doutes.

    « Ne t'en fais pas, tout ira bien. »

    Dahlia n'avait pas tort pour autant. Elle n'est pas étudiante à Magic - Eliëndir non plus ceci dit - et sa présence n'est donc pas tolérée dans l'enceinte de l'établissement. Eliëndir, invité de marque ou non, n'a aucun pouvoir sur cet état de fait. Et il le sait parfaitement. Pourtant les voilà tous les deux, arpentant les couloirs de l'Université main dans la main en bravant les interdits. Le sentiment d'être dans l'illégalité a ce quelque chose de grisant pour cet Elfe studieux et d'ordinaire si irréprochable. S'il est parfaitement confiant d'autant plus qu'ils ne devraient pas en avoir pour longtemps, ce n'est pas le cas de la jeune femme. Il y avait tant de questions qui lui brûlaient les lèvres en réalité et c'est tout à fait légitime. Elle ne sait encore rien de lui et bien que ce soit réciproque, il se rend compte qu'il n'a pas encore pris le temps de se présenter convenablement. Il met quelques secondes à remettre ses interrogations dans l'ordre et à trouver les mots adéquates pour y répondre.

    « Eh bien. Par où commencer. Non, je n'étudie pas vraiment ici. Nous allons voir un ami qui pourra t'aider et il n'est pas professeur alors pas d'inquiétude à ce sujet. Il me doit un service. »

    Il pivote la tête pour poser son regard sur le visage de la jeune femme qui n'est plus qu'à quelques centimètres du sien. Il en profite pour lui glisser un petit clin d'oeil réconfortant avant de lui indiquer une massive double porte déjà ouverte au bout du couloir. Traversant le pas de la porte, ils se retrouvent à l'entrée d'une immense bibliothèque circulaire qui s'élève au moins sur trois étages. Des gigantesques étagères remplies de livres et d'ouvrages en tout genre ornent les murs et le centre de la pièce. Tables, bureaux et pupitres un peu partout accessibles aux élèves pour leurs recherches et révisions. Mais le plus surprenant ici est sûrement le fait de pouvoir voir des livres voler et planer dans les airs comme si c'était parfaitement normal. Peu importe l'heure de la journée, la bibliothèque semble toujours accueillir un grand nombre d'étudiants comme actuellement mais malgré le monde, la salle est étonnamment calme. Le silence règne en maître et si certaines personnes souhaitent s'échanger quelques mots de temps à autres, ils le font respectueusement en chuchotant au risque de se faire reprendre par les surveillants.

    Il place son index devant ses lèvres pour signifier à Dahlia qu'il ne faut pas faire trop de bruit puis il se remet en marche. Il se dirige vers un des nombreux escaliers menant aux étages, montant jusqu'au premier. L'Elfe pivote de temps à autres la tête de gauche à droite comme s'il était à la recherche de quelque chose. Ou de quelqu'un, en l'occurrence. Il s'approche d'une table en bois un peu à l'écart où se trouve un garçon brun en uniforme somnolent et qui croule littéralement sous les devoirs. Un manuel de physique qui lui sert d'oreiller et un livre sur l'aquamancie ouvert et déposé sur sa tête pendant qu'il fait la sieste, entre autre. Eliëndir tire la chaise en face de lui, assez bruyamment et il s'y installe rapidement.

    L'étudiant en manque de sommeil lève la tête et pose ses yeux sur l'Elfe d'abord sans réagir. Il tâtonne un peu partout sur la table à la recherche de ses grosses lunettes rondes qu'il s'empresse de remettre sur son nez pour réussir à y voir quelque chose à plus d'un mètre devant lui.

    « Eli...! Eliëndir ?! »

    Ses yeux s'étirent d'un seul coup et dans un mouvement brusque il bascule en arrière jusqu'à tomber de sa chaise et se ramasser sur le sol, attirant au passage quelques regards mécontents sur le petit trio faisant un peu trop de bruit. Eliëndir ricane devant la scène, posant son coude sur la table et calant sa joue contre la paume de sa main.

    « Salut Arthur. Moi aussi je suis content de te revoir. »

    « Je... Je savais pas que tu étais en ville... ça fait longtemps... ? »

    Le dénommé Arthur se redresse lentement, faisant timidement dépasser le haut de son crâne et ses lunettes rondes au-dessus de la table. Il observe l'Elfe puis note la présence de Dahlia à ses côtés.

    « Quelques jours, oui. Dis-moi, tu te souviens du livre sur les malédictions que je t'ai ramené de Melorn pour que tu puisses pratiquer en secret ? Oh et ce livre aussi. Tu sais, celui avec des dessins assez... - »

    « SHHHHHT ! Pas si fort ! Tu veux que tout le monde entende ?! J'ai compris, dis-moi ce qu'il te faut. »

    Petit sourire malicieux qui s'affiche en coin des lèvres de l'Elfe. Eliëndir sait se montrer très persuasif.

    « Tu es un aquamancien plutôt doué. Le livre de mon amie est dans un sale état, comme tu peux le voir. Est-ce que tu peux y faire quelque chose ? »

    Il tourne le tête en direction de Dahlia, l'invitant à lui montrer le livre trempé pour qu'il puisse éventuellement regarder de plus près.

    CENDRES
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  • Dim 5 Fév - 19:33
    Eliëndir avait une façon bien particulière d’apaiser les tourments de la Fae. Pour une fois qu’on ne diminuait pas ses sentiments, qu’on ne l’accusait pas de sur-réagir à la situation, qu’on lui expliquait clairement les faits. À ses côtés, Dahlia se sentait plus adulte, plus mature, capable de comprendre le monde qui l’entourait. Il l’accompagnait avec une douceur et une patience remarquable, peut-être était-ce propre aux Elfes. La demoiselle aurait aimé penser qu’il se comportait de la sorte, car il appréciait sa compagnie, mais elle n’en était pas encore à ce stade-là de leur relation. Grandir à l’orphelinat avait ses avantages et ses inconvénients, un des principaux soucis se situait dans le fait d’être constamment entourée d’enfants plus jeunes et de se sentir constamment en décalage. L’impression de ne pas être prise au sérieux rythmait ses journées. Après tout, qu’est-ce qu’une jeune Fae perdue en plein milieu de la capitale pouvait apprendre à qui que ce soit ?

    Lorsqu’elle mit un pied à l’intérieur de la bibliothèque, son cœur loupa un battement. Cet endroit était tout ce dont elle avait rêvé, depuis des années. Elle ne put s’empêcher de faire un comparatif entre la grandeur du paysage qui l’entourait et les pauvres livres recouverts de poussière vaguement entreposés sur des étagères bancales à l’orphelinat. Un monde séparait ces deux visions, ainsi qu’une immense quantité d’argent. Dahlia avala sa salive, réfrénant un énième soubresaut d’excitation. Elle devait être silencieuse et ne pas faire de vagues. Eliëndir comptait sur elle pour se faire petite, se faire discrète, et fort heureusement, il s’agissait d’une de ses spécialités. Si on retirait ses belles ailes colorées et son visage de poupée, la Fae passait globalement inaperçue. Elle ne parlait pas sans y être invitée et ne sortait jamais du rang. La directrice ne l’appelait pas sa « bonne petite soldate » sans raison.

    Elle l’observa se rapprocher d’un étudiant épuisé et se jouer de lui avec espièglerie, un côté de l’adolescent qu’elle n’avait pas pu voir jusqu’auparavant. Un léger sourire étira ses traits. Ce côté rusé n’était pas pour lui déplaire, elle qui ne connaissait pour l’heure qu’une honnêteté parfois trop brusque pour être contée. Quand il fut enfin son tour de s’exprimer la Fae sembla paniquée. Ses mains plongèrent dans sa sacoche pour en ressortir l’ouvrage trempé qu’elle avait séché tant bien que mal en le secouant. Son regard s’abaissa jusqu’à ce qu’elle finisse par fixer le sol, tendant le livre à l’aquamancien, les mains tremblantes. Elle avait honte. Honte de ce qu’elle était, honte d’être dans un endroit aussi prestigieux, honte de l’état dans lequel elle apportait le manuscrit. Il devait sans doute y avoir des lois, quelque part, qui l’auraient condamnée pour un tel affront.

    L’étudiant saisit entre ses doigts la source de tous leurs soucis et leva légèrement les épaules en l’inspectant. « Qu’est-ce que vous avez fait avec ? C’est pas une façon de traiter un livre… ». Il parcourut des yeux le titre de l’ouvrage, le parcourant avec ses doigts comme l’aurait fait un aveugle pour en deviner les lettres petit à petit. « Surtout un bouquin ... Sur les maladies ? ». Il haussa un sourcil. « C’est pas commun comme sujet quand même. Surtout de la part d’une Fae. Vous êtes pas censée être des petites créat… ». Arthur jeta un coup d’œil aux ailes qui ornaient le dos de Dahlia, tandis que celle-ci triturait ses doigts nerveusement. Il la mettait très clairement mal à l’aise, et choisit de s’arrêter en plein milieu de sa phrase pour limiter les dégâts. « Enfin, je suppose que je pourrais y faire quelque chose, oui. Mais pas ici. ». L’étudiant se redressa et fit signe aux deux adolescents de le suivre, les guidant vers une salle de classe vide non loin dans laquelle ils pourraient être tranquilles.

    Toujours accrochée au bras d’Eliëndir, Dahlia n’osa plus prononcer un seul mot. Elle sentait encore le poids du jugement des étudiants et du personnel planer au-dessus de sa tête telle une épée de Damoclès. De plus, l’Elfe l’avait présentée comme « son amie », et elle ne s’en remettait pas. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, ses yeux fixant le sol laissaient échapper quelques larmes discrètes roulant sur ses joues. Dahlia n’avait pas d’amis, elle n’avait personne. Alors le simple fait d’avoir été qualifiée en tant que telle la bouleversait complètement. Le petit groupe s’arrêta devant une porte massive et Arthur fouilla dans une de ses poches pour en sortir la clef et l’enfonça dans la serrure pour la déverrouiller. Une fois entrés, il referma la porte derrière eux en laissant la clef sur la serrure et s’installa à la première table libre. « Alors… J’espère que vous n’êtes pas trop pressés. Ça va sans doute me prendre un peu de temps, les dégâts sont… ». Il croisa le regard de la Fae au teint encore plus blanchâtre qu'à leur rencontre. « Disons, conséquents. Je peux rien te promettre, Eliëndir. Vous pouvez aller vous balader, ça devrait être bon d'ici une demi-heure. ». Dahlia resserra doucement son étreinte autour du bras de l’Elfe et murmura un simple « Merci… Pour tout. Pour toi.» qui sembla lui coûter toute l’énergie qui lui restait.
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  • Lun 6 Fév - 18:44
    Rendez-vous prévu par le Destin
    Feat Dahlia
    Il laisse donc la jeune femme récupérer son livre et le confier à l'élève de Magic comme si cette simple épreuve lui coûtait énormément. Il n'a aucun doute sur le fait qu'Arthur saura trouvé une solution mais lui laisse quand même le temps d'analyser l'ampleur de la tâche. Jusqu'à maintenant, il ne s'était pas intéressé plus que ça au contenu du livre en question. Il est curieux bien sûr mais il n'a simplement pas osé embêter la pauvre Fae avec une question qui, potentiellement, aurait pu la mettre mal à l'aise. Plus qu'elle ne l'était déjà. Il s'avère que son instinct lui a donné raison, il apprend en même temps qu'Arthur qu'il s'agit en réalité d'un livre sur les maladies. Il tique légèrement de l'oeil à cette nouvelle, ce n'est effectivement pas commun comme centre d'intérêt encore moins pour quelqu'un qui n'étudie pas la magie ou la médecine en général. Il feint de ne pas être surpris plus que ça, qui est-il pour juger les centres d'intérêts de Dahlia après tout ? Eliëndir est loin d'être parfait à ce niveau-là alors ce serait bien hypocrite de sa part.

    Malgré tout, il glisse discrètement un regard en coin dans la direction de la jeune femme, juste le temps de se rendre compte du malaise de la situation. Naturellement, la jeune femme aurait sûrement préféré que son secret en reste un justement. Puisqu'elle ne semble pas vouloir répondre à l'élève de Magic, c'est Eliëndir qui le fait en reportant son attention sur Arthur.

    « Les maladies pour les uns, les malédictions pour les autres. Quelle importance ? Nous avons tous nos petits secrets. N'est-ce pas ? »

    Ajoute-t-il, accompagné d'un regard appuyé sur son camarade républicain. Lui aussi serait bien hypocrite d'émettre un quelconque commentaire déplacé sur la nature de se livre, lui qui a expressément demandé son aide pour obtenir des ouvrages particuliers qu'on ne trouve pas ou très rarement au sein de la capitale. Quoi qu'il en soit, Arthur indique pouvoir faire quelque chose et il récupère ses affaires avant de se diriger vers une salle de classe. Eliëndir se lève à son tour et reste avec la Fae le temps d'arriver à destination. Celle-ci semble encore perturbée, elle qui était si souriante dans les jardins, son regard ne quitte plus le sol. Dahlia est comme une petite boule d'émotion qui menace d'exploser à chaque instant et Eliëndir a toutes les peines du monde à canaliser toute cette énergie qui est la sienne sans vraiment se rendre compte de ce qui l'a met réellement dans cet état.

    Il dépose sa main sur la sienne dans un énième geste réconfortant, songeant l'espace d'un instant à utiliser à nouveau de ses capacités sur le contrôle de ses émotions. Finalement, il décide de ne pas faire usage de sa magie pour ne pas braver à nouveau le consentement de la jeune femme. Au moins, tant que ça ne sera pas véritablement nécessaire. Espérant que sa simple présence suffira à l'aider d'une quelconque manière. Arthur finit par déverrouiller une grande porte menant sûrement à un laboratoire ou une salle de classe quelconque, curieux qu'il ait une clé ceci dit mais il n'est pas si rare que ça que certains élèves soient dans les petits papiers de certains professeurs. Il l'écoute attentivement puis se met à acquiescer de la tête, glissant à nouveau ses iris violets sur la Fae qui décidément ne quitte plus son bras. Pas que ça le dérange ceci dit. Il était sur le point de lui demander si cela lui convenait, après tout il s'agit de son livre et pas celui d'Eliëndir, mais c'est bien Dahlia qui le devance en le remerciant la première. Il en profite pour délicatement resserrer sa main sur celle de la Fae, un sourire étirant les traits de son visage. Une petite intention vaut plus que milles mots, c'est ce qu'on dit.

    « Merci Arthur. J'apprécie vraiment. On repassera dans une demi-heure. »

    L'Humain fait signe de la main à l'improbable duo de s'en aller pendant qu'il se met à méticuleusement analyser le livre et l'état de certaines pages. Eliëndir le laisse se concentrer sur sa tâche et quitte la pièce avec Dahlia pour emprunter le même couloir mais dans le sens inverse. Honnêtement, il s'attendait à en finir rapidement afin de ne pas trop traîner dans les environs. Ne sait-on jamais si quelqu'un décide de venir les questionner sur la raison de leurs présences ici. Il va donc falloir trouver quelque chose à faire jusqu'à ce qu'Arthur termine son oeuvre et sans attirer l'attention de préférence. Dahlia est aussi pâle que l'Elfe depuis qu'elle s'est séparée de son livre, bien que ce ne soit pas vraiment l'unique raison, elle a clairement besoin de reprendre quelques couleurs.

    Il se met à réfléchir un moment lorsqu'une idée lui traverse l'esprit.

    « Tu verras, Arthur fait des miracles. Tout va s'arranger. Est-ce que tu as déjà mangée ? On pourrait aller se trouver quelque chose à grignoter en attendant. Ça te tente ? »

    Il pivote à nouveau sa tête pour déposer ses yeux sur la Fae accrochée à son bras, un visage interrogatif et un sourire toujours présent. Les deux adolescents se dirigent calmement vers la sortie du bâtiment la plus proche pour aller prendre l'air et continuer leur balade pendant qu'ils peuvent encore en profiter.

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  • Lun 13 Fév - 17:42
    Les yeux rivés sur l'adolescent, Dahlia peinait à trouver les mots appropriés pour exprimer toute sa gratitude. Elle n'était pas habituée à ce déferlement de bienveillance surtout de la part d'un inconnu. Dans les faits, il ne connaissait de Dahlia que son nom et sa race, ce qui pour elle était déjà un exploit. La jeune fille ne se confiait point à qui que ce soit, n'exprimait que des émotions primaires et cachait son appartenance aux Faes comme si elle craignait d'être chassée comme une sorcière. On lui avait appris la patience, la diplomatie, la discrétion et surtout à être résignée. D'ordinaire, Dahlia respectait à la lettre ces enseignements et ne créait aucune vague, mais la présence d'Eliëndir bouleversait complètement ses pensées. Même envers ses parents, elle n'avait pas ressenti une sensation aussi étrange et aussi puissante. Peut-être était-ce la façon qu'il avait de la regarder, de prendre soin d'elle, de se souvenir de ses mots ? Le ton de sa voix, ses yeux qui se plantaient dans les siens, le sourire qui ornait son visage, était-ce le tout qui la mettait dans tous ses états ? Elle l'ignorait, néanmoins les questions qui se bousculaient dans son esprit ne l'empêcheraient pas de profiter de l'instant présent, accrochée à son bras telle un koala à un arbre.


    Un soupir s'échappa de l'entre ouverture de ses lèvres rosées. La présence d'Arthur lui causait de nombreux soucis et la Fae se sentait extrêmement redevable, autant envers lui qu'envers l'Elfe qui l'accompagnait depuis quelques heures. La voix d'Eliëndir la sortit de ses rêveries et la fit légèrement sursauter. Elle cligna des yeux, tentant de remettre dans l'ordre les bribes de mots qui avaient atteint ses oreilles distraites. Elle voulut refuser la proposition du jeune homme, mais son corps en décida autrement, son ventre manifestant sa faim contre sa volonté. Une grimace de frustration étira ses traits fins et sa peau pâle. Mentir serait fort peu utile, il ne risquait pas de la croire. Elle allait devoir se résoudre à dire la vérité, même si celle-ci lui laissait un goût particulièrement amer sur le palais. « Non... Non, je n'ai pas encore mangé. Il était prévu qu'on s'arrête tous ensemble pour déjeuner, mais... ». Elle se laissa guider par l'Elfe, fixant le sol ainsi que ses pieds encastrés dans des chaussures trop petites. Il lui fallait une pirouette scénaristique pour s'en sortir, mais aucune ne tombait sous le sens. Rien ne viendrait la sauver de ses propres erreurs de parcours. Dahlia avala sa salive en tapotant les poches de sa robe, l'air penaude. « Pour être honnête avec toi, Eliëndir... Je n'ai pas pris mon argent avec moi... ». Consciente que l'Elfe allait probablement l'inviter, elle décida de le prendre de court.

    Le rouge lui monta aux joues tandis qu'elle serrait un peu plus son bras. « Je... Je pourrais te rembourser, mais... » C'était si facile et pourtant si compliqué à formuler. « Il faudrait que... que je puisse te joindre ou qu'on puisse se revoir pour ... Eh bien pour te rendre ce que je te dois. ». Elle replaça une mèche de sa chevelure blonde derrière son oreille, osant enfin croiser le regard de l'Elfe. « Si tu acceptes qu'on se revoit... Juste pour te rembourser, je ne voudrais pas abuser de ta générosité... Ou de ton temps. ». Elle se mordit légèrement la lèvre, mortifiée par la honte et la gêne. Dans le même temps, Dahlia s'enfonça avec lui dans les ruelles non loin de l'Université Magic où pullullaient les petits restaurants et également une pâtisserie qui attira tout particulièrement son attention. La Fae s'arrêta devant la vitrine remplie de gâteaux et de pièces montées, ses ailes s'agitant dans son dos sous l'excitation. Même quand ses parents faisaient encore partie de sa vie, la jeune fille n'avait jamais eu la chance de goûter des mets aussi raffinés. Il arrivait à sa mère de faire cuire quelques gâteaux, mais elle ne serait jamais arrivée à la cheville de personnes dont c'est le métier.

    Elle se retourna vers l'Elfe, entre l'appréhension et l'émoi. Elle s'arrêta une petite seconde sur son visage et plus particulièrement sur ses yeux envoûtants qui la fixaient également. Dahlia n'était vraisemblablement pas tombée sur n'importe qui. Elle finit par s'asseoir sur un banc proche de la pâtisserie à ses côtés, attendant son accord pour qu'ils aillent commander quelque part. Elle ne payait pas, alors elle ne pouvait pas se permettre de quémander. Croisant ses jambes dénudées, la Fae calma le battement de ses ailes progressivement et prit une grande inspiration. Elle devait faire preuve d'initiative avant que leur excursion ne se termine, car une fois le livre en parfait état, elle savait qu'elle aurait grande peine à trouver un énième prétexte pour prolonger leur promenade. Ce rêve éveillé ne pouvait pas durer éternellement, et le retour a la réalité serait bien plus brutal qu'elle n'osait l'imaginer. Elle bredouilla quelques mots, le regard fuyant. « Tu... Tu viens souvent en République, Eliëndir ?.. J'ai cru comprendre à la surprise d'Arthur que tu ne vis pas ici... ». S'il était du coin, Dahlia l'aurait probablement remarqué depuis belle lurette, mais ça, elle se garderait bien de le lui dire.
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  • Mer 15 Fév - 19:44
    Rendez-vous prévu par le Destin
    Feat Dahlia
    Il s'en doutait déjà, elle semble avoir perdue son groupe sans avoir eu l'occasion de s'arrêter avant pour manger quelque chose. Il était encore relativement tôt lorsqu'ils se sont rencontrés dans cette rue passante des beaux quartiers. Il connaissait donc la réponse avant d'avoir posé la question mais c'était une manière comme une autre de l'inviter quelque part pendant qu'ils ont encore du temps devant eux. Manger quelque chose est toujours un argument très convaincant surtout lorsque l'heure du déjeuner approche. Alors qu'il allait lui proposer de le suivre afin qu'ils puissent trouver leurs bonheurs près de l'université, elle lui annonce toute gênée qu'elle n'aura pas de quoi payer. C'était d'une honnêteté qu'il prit même avec beaucoup de bienveillance. Si elle avait été plus mesquine, elle aurait simplement pu profiter de la gentillesse de l'Elfe et accessoirement de son porte monnaie sans aucune contrepartie. Galant comme il est, il comptait déjà la rassurer sur la question mais à nouveau elle le prend de vitesse.

    Une bien curieuse façon de lui proposer de se revoir. Juste pour le rembourser, évidemment. Ce fut particulièrement hasardeux, faisant même sourire Eliëndir dans l'opération. Mais l'important c'est que le message soit passé alors tout en s'amusant discrètement de la situation, il feint d'hésiter et d'y réfléchir un moment avant de lui répondre.

    « Ce serait avec plaisir. Je suis en ville encore pour quelques jours, je pense. Alors je suis tout à fait libre d'ici là. Demain ? Si tu veux, bien sûr. Je vais demander quelque part un bout de papier et un peu d'encre pour te laisser mon adresse. Même si je ne suis pas en ville, nous pourrions correspondre par lettre dès que tu le souhaites. »

    Il salue l'initiative dont elle venait de faire preuve et d'une certaine manière, il en est flatté. C'est maintenant à son tour d'attendre la réponse de la jeune femme pendant qu'ils quittent Magic et vagabondent à nouveau dans les rues adjacentes où l'on trouve facilement de quoi se sustenter comme dans n'importe quel quartier étudiant. Ils passent devant quelques vitrines qui exposent quelques mets très alléchants et en ça, il n'est pas moins sensible que Dahlia. Il sent toute son excitation notamment symbolisée par les battements réguliers de ses ailes, il se surprend même à sincèrement apprécier de partager ce moment avec Dahlia. On trouve parfois le bonheur dans les choses simples, dit-on.

    Elle s'installe finalement sur un banc et il part la rejoindre mais restant debout pour le moment, le regard déviant entre les enseignes et restaurants qui proposent tous une carte bien différente. C'est lorsqu'on a trop de choix qu'il est le plus difficile à faire visiblement. Il se lance dans une intense réflexion  pour enfin tenter de choisir le repas le plus à même de satisfaire les deux adolescents. Les mains sur les hanches et affichant une petite moue sur le visage, c'est un combat contre lui-même pour s'empêcher de piocher un peu partout. Faut dire qu'il en a les moyens. Ses préoccupations pour le moment sont assez différentes de celles de Dahlia qui souhaiterait sûrement que le temps s'arrête pour continuer de profiter. D'ailleurs, elle requiert son attention en le questionnant sur ses origines. Il plante à nouveau son regard dans le sien, acquiesçant de la tête et mettant quelques secondes à réfléchir à ses mots.

    « Souvent, je ne sais pas. Mais ça m'arrive oui, parfois plusieurs fois dans l'année. Parfois un peu moins. Je vis à la cité elfique de Melorn dans le nord du continent. J'y étudie aussi au sein de sa prestigieuse académie. On peut dire qu'elle est "jumelle" avec l'Université Magic en un sens, il y a le festival annuel entre les deux écoles alors je suis à Liberty pendant l'événement. Mon père est professeur à Melorn aussi, il arrive parfois qu'il soit invité à Magic pour échanger avec ses homologues et participer à des conventions alors je fais le voyage avec lui quand c'est possible. »

    Alors qu'il lève le regard pour reprendre son intensive recherche d'un repas à son goût, il s'arrête sur la devanture bleue claire d'un petit restaurant tenu par un couple originaire d'Aquaria et qui propose donc une carte à l'image de la lointaine cité aquatique. Voilà qui éveille tout de suite son intérêt gustatif qui devrait changer de leurs habitudes à tous les deux.

    « Tu aimes le poisson ? Viens, on va voir la carte ! »

    Enthousiaste, il ouvre la marche mais attend tout de même d'avoir la confirmation de la Fae. Sait-on jamais. Le petit duo se présentera à l'accueil afin de demander à prendre quelque chose à emporter avec eux. Il serait dommage de ne pas continuer à profiter de cette belle journée ensoleillée. Ils prendront un moment à observer la carte, principalement composée de produits frais qui viennent de la mer comme on peut s'en douter. Quelque chose de rapide et facile à emporter, Eliëndir optera pour des beignets de calamars frits et une bouteille d'eau avant de laisser Dahlia choisir ce qu'elle souhaite en lui précisant qu'elle peut prendre tout ce qu'elle veut. Ils attendront quelques minutes puisqu'il y avait des clients avant eux. Le restaurant semble avoir son petit succès, l'exotisme attire inévitablement les curieux. Il en profite pour demander un petit bout de papier et de quoi écrire. Il y inscrit son adresse à Melorn et glisse le papier dans la main de la jeune Fae pendant qu'il en a l'occasion. Eliëndir dépose quelques pièces sur le comptoir en récupérant les commandes et ils quittent le restaurant.

    Mais avant de trouver un endroit calme pour s'installer, Eliëndir bifurque vers la pâtisserie de tout à l'heure qui avait largement gagnée l'attention de Dahlia avec sa vitrine bien remplie. Il passe le pas de la porte dans un petit cliquetis qui annonce son entrée aux propriétaires, il observe un instant les gâteaux et sucreries exposés en se rendant compte qu'il allait encore devoir faire un choix difficile. Finalement, il tourne le regard vers Dahlia comme si la solution était juste sous ses yeux.

    « Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? »

    Pas avare en sourire, il laisse à Dahlia la grande responsabilité de faire le bon choix parmi les propositions de l'établissement. Et la liste est longue. Quoi qu'elle choisira, il le demandera en double afin de prendre la même chose qu'elle. Payant à nouveau la commande près du comptoir, il ne reste plus qu'à trouver un emplacement où s'asseoir pour enfin déguster.

    CENDRES
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  • Sam 18 Fév - 22:50
    Dahlia buvait les paroles de l’Elfe, les yeux brillants et le cœur battant la chamade. Sa vie lui semblait absolument merveilleuse, et le fait qu’il accepte de la revoir, qu’il éprouve en plus de cela du plaisir à la côtoyer… Oh, si la Fae ne possédait pas déjà d’ailes, cette altercation aurait largement suffi à lui en donner. Elle se félicita pendant quelques instants d’avoir fait preuve d’initiative, cependant sa joie fut de courte durée. S’il acceptait bel et bien de passer du temps à ses côtés, il évoqua également l’idée de s’envoyer des missives pour garder contact. C’était une proposition incroyable, et l’idée de pouvoir échanger des lettres avec Eliëndir avait sa petite touche de romantisme qui ne manqua pas de faire de l’effet à la Fae.

    La jeune fille manqua néanmoins de tomber de son petit nuage, réalisant qu’elle devrait forcément lui confier sa propre adresse afin qu’il puisse la joindre à son tour. Son cerveau se mit à carburer, générant plus d’une centaine d’excuses à la seconde, toutes les plus sordides les unes que les autres. Lui indiquer une mauvaise adresse et tenter de récupérer le courrier là-bas, inventer un prétexte pour le convaincre de ne la voir qu’en personne… Cela ne fonctionnerait pas, et elle dut se résoudre à une évidence qui lui crevait le cœur : elle ne pourrait lui cacher éternellement. Elle se contenta de répondre d’une voix basse et fluette : « Demain… Oui demain. Ce serait parfait. Je serai là. ».

    Gigotant nerveusement sur le banc, elle l’écoute conter ses origines avec une grande admiration au goût amer de jalousie et de déception. La cité elfique de Melorn… Elle n’en avait entendu parler que dans les livres qu’elle dévorait dans la bibliothèque de fortune de l’orphelinat, néanmoins ces écrits avaient suffi à titiller sa curiosité. Pas au point de s’y rendre, non, Dahlia étant plus casanière que voyageuse, mais elle ne pouvait nier que sa rencontre avec Eliëndir l’orientait d’autant plus vers une visite dans la ville des Elfes. Son regard s’orienta vers le ciel, rêveuse. « Une université aussi prestigieuse que Magic... ». Un léger sourire orna ses traits redevenus quelque peu mélancoliques. « Cela doit être merveilleux. Ton père doit pouvoir t’apprendre tant de choses. ». Son sourire s’étira et se transforma en une expression à la limite de l’espièglerie. « Je suis jalouse, Eliëndir. Tu as beaucoup de chance. ». Et plus bas. « Tu le mérites, après tout. ».

    Saisissant à nouveau la main de l’Elfe, elle le suivit jusqu’à la carte du restaurant qui regorgeait de plats dont elle parvenait à peine à comprendre le nom. Après tout, à l’orphelinat, il ne leur arrivait que trop peu de consommer des produits frais, les finances de l’établissement ayant leurs limites. Souvent, Dahlia se prenait à rêver de diriger elle-même les lieux, se promettant qu’elle en ferait un havre de paix, qu’elle proposerait aux enfants une autre vie, une meilleure vie que celle qu’elle menait. C’était un beau songe, une utopie dont elle n’osait parler à personne de peur d’être à nouveau rejetée. Peu confiante en ses propres choix, elle s’orienta vers le même plat que l’Elfe. Même si cela finissait par ne pas lui plaire, elle ne ferait pas la fine bouche, après tout c’était un cadeau et on ne lui avait pas appris à faire l’ingrate. Elle en profita pour récupérer également un bout de parchemin et de l’encre afin d’écrire son adresse à son tour, mais n’en fit pas part au jeune homme tout de suite.

    En arrivant dans la boulangerie, Dahlia se figea quelques instants. Le rouge lui monta aux joues tandis que son regard, auparavant porté sur Eliëndir, se dirigea vers les nombreuses pâtisseries derrière les vitrines. « Tu es sûr ? Je ne voudrais pas abuser de ta générosité... ». En voyant le jeune homme acquiescer, elle s’approcha timidement d’un des étalages et se mit à chercher un mets qui lui ravirait autant les yeux que l’estomac. Elle s’arrêta sur une part de fraisier qui lui mettait l’eau à la bouche et la pointa du doigt. « Si ça ne te dérange pas. Cela fait... ». Elle s’arrêta pour prendre le temps de compter. « Plus de cent ans que je n’ai pas eu l’occasion de manger de fraises. Je crois que j’ai même oublié quel goût ça a. ». Son sourire s’effaça doucement de son visage. « Ma mère aimait en faire pousser dans le jardin, et j’allais les cueillir avec elle. Ce ne sont pas les siennes, mais ce gâteau a l’air délicieux. ». Une fois la commande faite, elle tendit les bras pour saisir les emballages et chercher un endroit où ils pouvaient se poser ensemble.

    De loin, elle aperçut une grande étendue d’herbes et reconnut un des parcs publics qu’ils avaient passés alors qu’ils avançaient vers Magic. Elle s’avança, faisant signe à l’Elfe de la suivre, avant de s’asseoir sur un banc au calme, dans un silence presque étrange pour une capitale, qui lui ravissait les oreilles. La Fae s’installa avec son repas, attendant avec impatience qu’Eliëndir se décide à croquer le premier pour s’y mettre également. Elle se retint d’engloutir les beignets de calamar à une vitesse folle, réalisant qu’au final, cela lui plaisait et qu’elle n’aurait pas vraiment l’occasion d’en profiter souvent. « À quoi ressemble ce festival ? Je vis ici, mais comme je n’étudie pas à Magic... ». À vrai dire, Dahlia n’étudiait nulle part, si ce n’est avec les quelques professeurs qui daignaient venir faire du bénévolat. Ils n’étaient pas nombreux, leur savoir étant précieux et cette pratique très mal vue, car considérée comme du gâchis.

    « Enfin, si ça ne te dérange pas d’en discuter. Je suis désolée, je pose beaucoup de questions. ». Mécanisme intelligent pour ne pas en dévoiler sur sa propre vie, mais qui ne faisait que retarder l’échéance, puisque si Eliëndir s’intéressait réellement à elle, il finirait par lui retourner ses interrogations. « Il… Il faut que je te dise quelque chose. Je n’ai pas été… tout à fait honnête avec toi. ». Elle fit une pause pour prendre une grande inspiration. « Je ne le prendrais pas mal si après ça tu décidais de ne plus me revoir. Je comprendrai. ». Saisissant le parchemin sur lequel elle avait écrit auparavant dans sa poche, elle lui tendit, les mains tremblantes, le regard planté sur l’herbe qui lui chatouillait les pieds. Écrit avec beaucoup de maladresse et des gouttes d’encre dégoulinant un peu partout, on parvenait cependant à lire distinctement : « Dahlia, Orphelinat Les Jardins du Destin, Chambre 22. ».
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  • Lun 20 Fév - 22:50
    Rendez-vous prévu par le Destin
    Feat Dahlia
    Il se réjouit d'avance de pouvoir revoir Dahlia dès demain. Il se plait plus qu'il ne l'aurait cru en sa compagnie, s'il n'est pas capable de battre frénétiquement des ailes afin de trahir le bonheur qui l'emporte à ce moment précis, il se contente de vivre chaque seconde de cette journée merveilleuse. La présence de Dahlia a ce quelque chose de rafraichissant. Lui qui en temps normal ne pense qu'à ses études et ses recherches, simplement poser les yeux sur la Fae le fait automatiquement décompresser et penser à autre chose. L'intérêt qu'elle lui porte semble dénué de mauvaises intentions ou alors c'est une très bonne menteuse. Ce dont il doute très fortement.

    Quoi qu'il en soit, le rendez-vous est pris et il a déjà hâte d'y être. Mais ils ont encore du temps devant eux et ils en profitent pour échanger sur les origines d'Eliëndir. Il acquiesce, Melorn peut se vanter d'avoir un établissement au moins aussi qualitatif que Magic bien que les détracteurs feront certainement un peu de zèle en ouvrant des débats idiots sur quelle école est la meilleure. Et ce n'est pas Eliëndir qui se montrera le plus objectif sur le sujet. Il s'arrête un moment sur les paroles de la jeune femme, notamment lorsqu'elle mentionne son père. Il s'interroge, gardant un sourire de façade mais les yeux dans le vague pendant un bref moment qui ne dure qu'une seconde.

    « Jalouse ? Ne le sois pas. Mon père est un bon professeur, c'est vrai. Passionné mais strict et intransigeant. Crois-moi, ce n'est pas toujours facile. »

    Évasif, ce n'est pas spécialement un sujet qu'il aime à aborder. Pas qu'il soit en froid avec son paternel, mais la relation qu'il peut avoir avec lui est un sujet bien plus complexe qu'on peut le croire d'un simple coup d'oeil. Il lui apprend beaucoup de choses, c'est vrai. Néanmoins, toutes ne sont peut-être pas bonnes à partager avec  un jeune homme de son âge. Voir même avec n'importe quel étudiant en la magie. Dire qu'Aradhel est une personne stricte est sincèrement un euphémisme, l'échec n'est pas une option alors s'il apprend simplement qu'Eliëndir prend du bon temps au lieu de poursuivre ses recherches, il risque de très gros ennuis. Il est chanceux de par sa naissance et c'est un fait, il est bien loin d'être le plus à plaindre. Et pourtant, il a bien du mal à se considérer comme quelqu'un de véritablement chanceux mais c'est quelque chose qu'une personne qui ne vit pas son quotidien ne peut pas comprendre. Cette pression constante qu'il porte sur ses épaules, celle de l'excellence à tout prix et de la peur de décevoir.

    Mais inutiles d'apporter avec lui ses problèmes et ses préoccupations. Il compte bien profiter de sa journée comme il l'entend. Il laisse donc Dahlia choisir ce qui lui fera plaisir dans cette boulangerie, il affiche même un petit sourire lorsque la jeune femme évoque sa mère et les fraises de son jardin. Néanmoins, il note qu'elle en parle au passé avec une pointe de nostalgie alors pour le moment, il évite de rebondir sur le sujet. Ils repartent avec deux parts de fraisier et rejoignent un des nombreux parcs publics de la ville pour profiter du calme. Il s'installe à ses côtés et ne tarde pas à entamer sa première bouchée. Décidément, les peuples de la mer n'ont rien à envier à la cuisine traditionnelle. C'est savoureux et il regrette déjà de ne pas en avoir pris plus. Il tourne la tête vers Dahlia pour savoir si elle aimait mais n'a pas besoin de poser la question puisqu'elle semble savourer autant que lui si ce n'est plus. Il met quelques secondes à trouver ses mots et surtout à avaler un morceau de calamar un peu plus le chaud que le reste.

    « Hm. Ça ne me dérange pas du tout. C'est un événement qui permet aux deux écoles de se réunir et de partager leurs connaissances. Les professeurs et les élèves peuvent librement échanger pendant des conférences et des démonstrations. Il y a des marchands, du commerce. On peut acheter des objets magiques en tout genre auprès des artisans qui font le déplacement. Globalement, il y a un esprit de fête et ça permet à tout le monde de s'amuser au moins le temps d'une journée. Ce n'est pas un événement privé, pas que je sache en tout cas, il n'est pas rare de voir des personnes extérieures aux écoles venir profiter des festivités. Si tu veux, on pourrait y aller ensemble, un de ces jours. Je suis sûr que ça te plairait. »

    Si ça lui permet de revoir Dahlia lors d'une de ses prochaines visites à Liberty, alors c'est le prétexte parfait. La Fae n'est pas avare en question, ceci dit il n'a pas le temps d'en faire de même que la jeune femme s'adresse à lui d'un ton hésitant. Plus que d'habitude. Il s'arrête de manger et tourne la tête dans sa direction pour écouter ce qui pouvait bien la rendre aussi soucieuse. Toujours dans l'incompréhension, il récupère le petit morceau de parchemin qu'elle lui tend toute tremblotante pour en décrypter l'écriture. Il ne réagit pas immédiatement, si ce n'est par quelques clignements des yeux qu'il ne contrôle pas. Cela explique bien des choses et notamment ses tournures de phrases dans la boulangerie. Il fait aussi le rapprochement avec le groupe dont elle faisait partie dans la matinée. S'il est d'abord assez silencieux, il ne laissera pas l'ambiguïté s'installer.

    « Pourquoi ne voudrais-je plus te revoir ? J'aime vraiment passer du temps avec toi. Je t'apprécie pour la personne que tu es et ce petit bout de papier n'y changera rien. »

    Il glisse le papier dans une de ses poches pour être sûr de ne pas le perdre. Il pose son panier repas sur l'herbe à côté de lui et vient gentiment se saisir de la main de la Fae dans un geste de tendresse. Il marque une petite pause avant de reprendre.

    « Je sais à quel point c'est difficile, merci de me l'avoir dit. Moi aussi je dois te dire quelque chose. Mon père, dont je t'ai parlé tout à l'heure. En réalité, il s'agit de mon père adoptif. Je n'ai pas connu mes parents biologiques, ils sont morts dans un incendie lorsque j'étais encore un nourrisson. »

    Il se sent reconnaissant de la confiance dont lui fait part Dahlia, il se doute qu'elle n'en parle pas souvent. Il est bien placé pour savoir que ce n'est pas le genre de sujet qu'on aime partager avec n'importe qui. Il se décide de faire un pas vers elle, dévoilant à son tour une partie de son histoire. Eliëndir n'a jamais vécu en orphelinat, mais la perte de ses parents fait techniquement de lui aussi un orphelin. Un point commun que partagent donc les deux adolescents bien que leurs histoires soient sensiblement différentes. Il lui sourit à nouveau, afin d'égayer un petit peu ce moment solennel.

    « Si ce n'est pas trop difficile, tu voudrais bien me parler de tes parents ? J'apprécierais vraiment. Tu n'es pas obligée, si tu ne veux pas. J'attendrais que tu sois prête. »

    CENDRES
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  • Lun 27 Fév - 18:40
    La tension était à son comble. Les mains tremblantes, les yeux fuyants, Dahlia se faisait assaillir par ses pensées intrusives. Incapable de trouver la force de croiser le regard de l’Elfe, elle se contentait de prendre de grandes inspirations durant le léger silence qui sembla pourtant durer des heures. Le rêve venait de prendre fin. L’adolescente venait de passer d’une créature fantastique, d’une Fae aux ailes merveilleuses, d’une demoiselle en détresse, d’une potentielle amie à une rebue de la société dont personne ne voudrait s’enticher. Elle se pensait préparée à la réaction de l’Elfe, après tout ce n’était pas la première fois qu’elle révélait son identité et ses origines à quelqu’un et qu’elle se faisait rejeter, à juste titre.

    De là à dire qu’elle avait pris l’habitude, la jeune fille aurait probablement déclaré que l’on ne s’habitue jamais réellement au rejet et à l’abandon. Elle y devenait moins sensible en apparence, elle ne fondait plus en larmes et ne se confondait plus en excuses, mais dans les faits, la révulsion qu’éprouvaient les nobles à son égard la blessait toujours autant. Elle se souvenait amèrement les avoir admirés quand elle vivait encore auprès de ses parents, avoir souhaité faire partie de cette caste dont la vie ressemblait selon elle à un long fleuve tranquille. Dahlia n’aurait jamais cette chance, en tout cas pas dans cette vie.

    Alors quand la main d’Eliëndir prit tendrement la sienne, le monde s’arrêta soudainement de tourner. La Fae redressa la tête, les yeux bordés de larmes qui ne demandaient qu’à rouler le long de ses joues, et planta son regard dans celui de l’Elfe. Plus rien n’existait, le décor venait de complètement disparaître pour ne laisser que le jeune homme qui la regardait avec une bonté et une bienveillance que jamais, elle n’aurait pensé mériter. Les pensées qui la tourmentaient depuis leur rencontre se turent enfin pour laisser place à un silence réconfortant dans l’esprit de la Fae. Un calme trop rare, une sérénité qui l’avait quittée le jour du décès de ses parents.

    L’adolescente chercha ses mots, tout à coup frappée par un mutisme bien particulier : elle n’avait absolument aucune idée de comment elle devait réagir à une telle déclaration. Personne ne s’était adressé à elle de la sorte, personne n’avait accepté sa situation sans broncher. Et si ses traumatismes la poussaient d’ordinaire à considérer ce genre de paroles comme des mensonges éhontés, ce ne fut pas le cas aujourd’hui. La surprise était si grande que même son manque de confiance en elle s’en retrouvait paralysé.

    Enfin, la réalisation la frappa de plein fouet. Il la comprenait. Et quand il ne la comprenait pas, il cherchait à la comprendre, même s’il ne s’agissait point d’une mince affaire. Ses yeux se fermèrent petit à petit, libérant les larmes qui perlaient depuis quelques minutes et qui ne demandaient qu’à s’échapper et elle cacha son visage avec sa main libre, laissant éclater quelques sanglots. La mort des parents d’Eliëndir était dramatique, moins traumatisante que celle de Dahlia, certes, mais la Fae détestait profondément les échelles de souffrance. Elle était simplement heureuse que l’Elfe ait trouvé un foyer réconfortant pour prendre soin de lui après une telle perte, considérant que jamais, elle ne se remettrait de la sienne. Même si on l’adoptait, elle ne se pardonnerait pas. Rien ne pouvait effacer la dette qu’elle devait au monde.

    Dahlia se laissa tomber doucement contre Eliëndir, se lovant contre son épaule en tentant de calmer ses propres pleurs. Entre quelques soubresauts, elle parvint à murmurer quelques mots. « Je suis désolée… ». Puis, elle prit quelques minutes pour se ressaisir. L’Elfe lui avait posé une question, et quand bien même le sujet lui crevait le cœur, elle devait bien lui répondre. Elle n’allait pas éluder le sujet comme elle le faisait d’ordinaire, non, le jeune homme méritait de satisfaire sa soif de curiosité. Tout en restant collée contre lui, de peur de se remettre à pleurer et d’être abandonnée en plein milieu du parc, ou peut-être tout simplement, car elle appréciait son contact, elle commença à parler plus distinctement.

    « Mon père était médecin… C’était quelqu’un de merveilleux. Il traversait les forêts pour soigner les autres, parfois sans réclamer de paiement. ». Un léger sourire orna ses traits affaiblis. « Ma mère lui prenait souvent la tête à ce sujet. Je pense qu’elle avait peur qu’un jour, quelqu’un profite un peu trop de sa gentillesse. ». Dahlia avala sa salive, marquant une pause dans son récit. « Elle avait un contrôle sur la nature qui était absolument incroyable. Je n’ai jamais compris comment quelqu’un pouvait faire plier un élément à sa volonté de cette manière. Elle me disait toujours qu’elle n’agissait pas à l’encontre de la nature, mais à ses côtés, et que c’était pour cette raison qu’elle était si douée. Honnêtement, je pense qu’elle embellissait un peu le tableau, pour moi, pour me pousser à développer mes propres dons. ». Son cœur se serra à l’évocation de ses propres pouvoirs. Aucun mot ne pouvait qualifier la douleur qu’elle ressentait en imaginant à nouveau la scène.

    « Nous passions énormément de temps dans la forêt non loin de Liberty, pourtant je ne m’aventurais jamais en ville. J’imagine que notre petite maison cachée dans les fourrés suffisait largement à satisfaire ma soif d’aventures. C’était un bel endroit… ». Elle baissa les yeux. « Peut-être qu’un jour, je t’y emmènerai. Si tu es d’accord. ». Un soupir s’échappa de l’entre-ouverture de ses lèvres. « Je n’y suis pas retournée depuis… ». Elle réprima un sanglot. « Depuis qu’ils sont morts. ». Ses poings se serrèrent à leur tour, tandis qu’elle prenait à nouveau une grande inspiration. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle. « Je suis contente pour toi, tu sais. Ton père prend soin de toi et te donne une éducation exemplaire. C’est tout ce dont les orphelins pourraient rêver. Tu mérites une vie aussi belle et remplie que celle-ci. ». Pourtant, ce n’était en aucun cas l’espoir que portait la jeune fille. Elle détestait sa situation, néanmoins elle ne trouvait jamais la force de s’en plaindre. Après tout, c’était sa faute si elle en était là…  

    Elle n’avait par contre pas réellement envie de donner les détails à l’Elfe. Le poids d’une seule culpabilité suffisait largement à la mettre six pieds sous terre, une deuxième n’avait aucun intérêt. « Melorn doit être un endroit magnifique. Je n’ose même pas imaginer le bonheur d’être entouré des tiens au quotidien. J'aimerais venir te voir. Je le pense vraiment. Enfin, si vous acceptez les Faes là-bas. ». Cherchant son approbation dans son regard, la Fae fut prise d’une soudaine envie qui secoua son esprit. Cela faisait déjà quelques minutes qu’elle se trouvait collée à son épaule, mouillant ses habits de ses larmes salées, et pourtant la honte ne la gagnait point. Sa joie d’être acceptée prenait le pas sur tous les sentiments qui l’habitaient auparavant. Dahlia passa avec appréhension ses bras sur ses flancs et posa ses mains dans son dos, enfouissant sa tête contre son épaule pour se cacher de son regard tandis que ses mots lui brûlaient les lèvres. « Je suis heureuse de t’avoir rencontré aujourd’hui, Eliëndir. ».
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