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Rachelle au bras, je marchais instinctivement en direction de ma roulotte, séchant mes larmes. Le festival avait finalement été plus ou moins un fiasco pour nous deux. D’un côté, la souris avait cessé de s’apitoyer sur son sort et était venue, Gerda avait pu voir Roméo Trobo en privé, on avait vendu plein de chopes et on avait gagné la compétition de la meilleure bière ; mais de l’autre la fête avait été gâchée à deux reprises et elle finissait dans les larmes pour moi. Il faudrait que j’aille m’excuser auprès de Gerda, son amie Thylie et l’elfe qui était avec elles.
Connaissant Rachelle, elle insisterait pour que je ne me retrouve pas seule dans la rue dans mon état et je n’accepterai pas non plus qu’elle rentre chez elle seule à cette heure là.
—Allons chez mes parents, décidai-je donc. Un garde nous raccompagnera chez nous quand nous aurons fini de discuter à propos de cette journée.
Car en effet nous avions besoin d’en discuter.
Nous arrivâmes dans la demeure familiale et nous installâmes dans la bibliothèque après avec salué mes parents et ma tante ; cette dernière eut droit à un câlin de ma part. Le trajet m’avait fait du bien et je me portais mieux, alors aucun ne décelèrent mon trouble ; ou peut-être me faisaient-ils suffisamment confiance pour venir leur parler quand j’en avais besoin.
Nous nous assîmes chacune dans un fauteuil et j’ouvris la discussion :
–Je suis désolée. J’ai blessé ton honneur et c’est impardonnable. Je te promets d’aller m’excuser auprès de Gerda, de Thylie, de l’elfe qui était avec elles, et… (je pris une profonde inspiration) et de Tagar Reys. J’essayerai de faire mon possible pour avoir une discussion saine avec lui pour que nous puissions nous expliquer convenablement et peut-être nous réconcilier. En attendant je comprendrais que tu sois fâchée contre moi. je demanderai ton pardon quand je me serais rachetée. Cela te convient-il ?
J’avais honte d’avoir ainsi blessé son honneur, et je consacrerai ce qu’il faudrait au rétablissement de celui-ci. J’espérais tout de même qu’elle ne soit pas trop fâchée contre moi.
Connaissant Rachelle, elle insisterait pour que je ne me retrouve pas seule dans la rue dans mon état et je n’accepterai pas non plus qu’elle rentre chez elle seule à cette heure là.
—Allons chez mes parents, décidai-je donc. Un garde nous raccompagnera chez nous quand nous aurons fini de discuter à propos de cette journée.
Car en effet nous avions besoin d’en discuter.
Nous arrivâmes dans la demeure familiale et nous installâmes dans la bibliothèque après avec salué mes parents et ma tante ; cette dernière eut droit à un câlin de ma part. Le trajet m’avait fait du bien et je me portais mieux, alors aucun ne décelèrent mon trouble ; ou peut-être me faisaient-ils suffisamment confiance pour venir leur parler quand j’en avais besoin.
Nous nous assîmes chacune dans un fauteuil et j’ouvris la discussion :
–Je suis désolée. J’ai blessé ton honneur et c’est impardonnable. Je te promets d’aller m’excuser auprès de Gerda, de Thylie, de l’elfe qui était avec elles, et… (je pris une profonde inspiration) et de Tagar Reys. J’essayerai de faire mon possible pour avoir une discussion saine avec lui pour que nous puissions nous expliquer convenablement et peut-être nous réconcilier. En attendant je comprendrais que tu sois fâchée contre moi. je demanderai ton pardon quand je me serais rachetée. Cela te convient-il ?
J’avais honte d’avoir ainsi blessé son honneur, et je consacrerai ce qu’il faudrait au rétablissement de celui-ci. J’espérais tout de même qu’elle ne soit pas trop fâchée contre moi.
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Rachelle Virsce
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crédits : 3936
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Info personnage
Race: Hybride - Souris
Vocation: Guerrier Assassin
Alignement: Loyal bon
Rang: C
Milles excuses I
Après une longue marche traversant les ruelles de la grande capitale reikoise, sans le moindre mot et alors qu’un silence que certains auraient pu qualifier de gênant s’était installé, Marceline le brisa au moment opportun. Elle proposa tout d’abord de se rendre chez ses parents, la souris s'apprêta tout d’abord à refuser l’invitation, peu jouasse à l’idée de croiser de nouveau les parents de celle qu’elle aimait. Elle devait bien admettre ne pas se sentir à sa place auprès de ces derniers. Ils étaient de riches bourgeois, certainement nobles qui possédaient bien plus de possessions que la souris n’en aurait jamais. Elle pouvait comprendre que les géniteurs de Marceline puissent voir d’un très mauvais œil son alliance amoureuse avec dans un premier temps une hybride, ce qui était pour beaucoup, signe d’un comportement déviant, mais d’autre part, une rescapée de guerre et sans le sou. C’était assez simple, Rachelle n’avait aucun bien matériel à offrir à l’elfe cornue de par leur alliance. Au contraire, elle était un poids dont il fallait s’occuper. Qui ne pouvait accomplir la plupart des tâches dû à sa cécité. Que diraient-ils lorsqu’ils apprendraient qu’elle avait également un enfant à charge ? Décidément, lorsque viendrait le moment de confronter ces derniers pour demander la main de leur fille, la souris, qui mettait un point d’honneur à respecter les traditions dans l’honneur, savait pertinemment que ce serait là pour elle un moment peut-être plus désagréable encore que le front de guerre. En réalité, elle n’avait que son amour et sa protection à offrir à Marceline. Et encore, elle n’était pas certaine de pouvoir la protéger efficacement sans le don de vision.
—Ecoute Marceline, commença à répondre la souris d’une voix légèrement épuisée. Il est tard et…
Elle se coupa lorsque Marceline annonça qu’un garde de leur maison se chargera de les raccompagner ensuite chez elles. Décidément, l’elfe à la peau d’ébène savait se montrer maligne, elle savait pertinemment que la souris ne l’aurait jamais laissé seule en pleine nuit et d’un autre côté, dû à sa cécité, Marceline ne pouvait décemment pas la laisser seule à son tour. Ce qui avait pour conséquence de former une spirale ou aucune des deux ne pouvait raccompagner l’autre sans se retrouver seule à son tour. Il était donc inutile de tenter de marchander, c’était le choix le plus logique à faire.
—Entendu, conclut la souris avant d’afficher une légère grimace. A chaque fois que tes parents m’auront vu en ta compagnie, tu étais dans tous tes états, ils vont finir par croire que je suis celle qui cause tes soucis. Enfin… pour ce soir c’est probablement le cas. S’ils sont réveillés, je leur présenterai mes excuses pour te ramener dans cet état. Par ailleurs, je vais bien devoir me confronter un jour à eux. Je compte leur demander ta main. Il faut que je leur prouve que je suis digne de toi. Je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre, je ne pars pas forcément avec les bonnes cartes en main, mais je me vois mal fuir la queue entre les jambes. Je veux être fière de notre union. En être fière jusqu’à savoir qu’elle est approuvée par ta famille. Je me rends bien compte que de leur point de vue, je ressemble à une profiteuse mais… tu es déjà au courant, je n’ai pas pour ambition de voler la fortune de ta famille. Surtout qu’au vu de ma condition, j’aurai rejoint les astres bien avant que tes parents ne le fassent.
Elle s’arrêta un moment pour lever la tête vers les astres. Essayant de les imaginer au sein de son esprit.
—Je ne veux pas regretter la vie que j’ai vécu, continua-t-elle doucement avec une certaine paix intérieure. Peu m’importe si je dois apprendre, j’arriverai à devenir aux yeux de ta famille, le meilleur choix possible pour ton mariage. Même si c’est court, je veux en profiter au maximum. Avec toi à mes côtés. Et lorsque le moment sera venu pour nous de faire nos adieux, je veux que tu me promettes une chose Marceline :
Ne laisse jamais tes souvenirs de moi t’entraver au sein du chemin qu’il te reste à parcourir. Je veux que tu sois heureuse, même lorsque je ne serais plus parmi les nôtres. Je veux que tu sois capable de faire ton deuil et de trouver l’amour à nouveau. Nous n’aurons pas de descendance, tu te doute bien pourquoi, et puis les hybrides sont incapables de procréer, donc tu n’auras plus aucune attache vis-à-vis de moi. Je veux te rendre assez forte, assez sûre de toi, pour que lorsque je ne serais plus là pour veiller sur toi, tu sois capable d’affronter la vie avec le plus large sourire possible sur ton visage. (Elle marqua une courte pause.)
Vivre… c’est bien plus compliqué qu’on ne le pense. Il y aura toujours des imprévus, des crises à gérer. C’est un combat permanent. Et pourtant, nous continuons d’avancer. Nous nous battons pour trouver le bonheur tant recherché. Pour nous, et ceux qu’on aime. Pour l’instant, tu es encore fragile émotionnellement. En même temps, comment ne pas l’être avec ce que tu as subi ? Mais je compte bien faire de toi l’elfe la plus comblée du Sekai. Je te rendrais suffisamment forte intérieurement pour balayer les tracas qui pourraient se placer sur ton chemin. Alors s’il te plait. Ne sois pas triste lorsque mon heure sera venue. Et trouve la force d’aimer à nouveau. Qui sait, tu trouveras peut-être même une personne encore plus formidable que moi ? (Elle daigna afficher un sourire.) Si je te vois malheureuse depuis les astres, je vais trouver un moyen de revenir pour te secouer, alors attention à toi mademoiselle Cornebouc.
Sentant un vent frais lui parcourir l’échine, la souris baissa à nouveau la tête. Sûre d’elle. Elle était désormais prête à en découdre dans les règles avec quiconque se placerait entre elle et son union avec celle pour qui battait son cœur.
—Il fait frais, ajouta-t-elle finalement. Nous continuerons cette discussion au chaud comme tu l’as si bien dit.
Puis sans épiloguer, la souris se mit en marche. Gardant la main de son amante fermement entre ses doigts velus.
Les deux femmes marchèrent un moment, Rachelle laissant finalement Marceline la guider, n’étant pas très familière avec cette partie de la ville puis après une longue marche salvatrice, durant laquelle elles eurent la chance de ne rencontrer aucun rescapé de la fête de la bière en état second, elles parvinrent jusqu’au fameux domicile. Rachelle se souvenait y être entrée une fois, du temps où ses yeux ne lui faisaient pas défaut. Ainsi, elle pouvait plus ou moins visualiser les lieux même si sa mémoire était loin d’être absolue.
Elle attendit patiemment que Marceline termine de saluer sa famille avant de s’incliner face à ces derniers.
—C’est un plaisir de vous revoir, annonça-t-elle en se concentrant pour ne pas fourcher sur le moindre mot. Je vous présente mes excuses pour m’imposer de la sorte en cette heure tardive, n’ayez crainte, je serais partie avant le levé du jour.
Elle se tût finalement, se sentant en plein inconfort avant de finalement sentir ce feu en elle qui lui criait d’assumer ses mots de plutôt.
—Madame, Monsieur. J’ai bon espoir de pouvoir m’entretenir avec vous durant les jours qui suivront. C’est important. Pour moi, mais également pour votre fille. Je vous souhaite une agréable soirée.
Malheureusement pour cette dernière, elle ne pouvait pas réellement lire l’expression qu’avaient fait les elfes suite à ses mots. Ainsi, elle se retrouva bien vite assise sur un fauteuil plus que confortable. A l’odeur des lieux, l’hybride comprit rapidement qu’elles avaient rejoint une bibliothèque ou bien un bureau. L’odeur des livres et des parchemins était probablement une de celles que la souris préférait. Elle n’eut toutefois pas le temps de s’étendre sur le sujet, car Marceline reprit de nouveau la parole. Elle l’écouta exposer ses torts et son plan pour la suite.
Rachelle resta bien silencieuse, concentrée sur ce qu’elle ressentait. Elle avait certes été couverte de honte et peut-être qu’une partie d’elle en voulait sincèrement à Marceline pour ce qu’il s’était passé. Après tout, la souris était loin d’être parfaite. Elle aussi pouvait ressentir de la rancœur mal placée. Elle se concentra donc un moment. Pesant le pour et le contre, et se pencha sur ce qu’elle ressentait vraiment au plus profond d’elle.
Finalement, elle prit la parole :
—Je suis effectivement fâchée. Ce serait te mentir que de t’annoncer que je suis d’une humeur éclatante. J’ai encore en travers de la gorge ce qu’il s’est passé tout à l’heure mais… suis-je fâchée contre toi ? Non je ne le pense pas. Enfin, si un peu, mais c’est uniquement par fierté mal placée. En réalité, je suis principalement en colère contre moi-même. Je n’ai pas été à la hauteur. Je me suis pensée, l’espace d’un instant comme une véritable héroïne, sur son cheval blanc, t’apportant un remède miracle aux peurs qui t’assaillent. La réalité, c’est que ton traitement est quelque chose qui doit être fait sur le temps. Nous devons prendre le temps nécessaire pour avancer à ton rythme. J’ai avant tout pensé à ma petite personne. A quel point je serais une héroïne à tes yeux en te débarrassant de ce mal insidieux. J’aurais dû penser à toi en premier lieu. J’aurai dû me rendre compte que tu n’étais pas prête. Je ne m’étais pas aperçue d’à quel point la situation était grave. Ou peut-être l’avais-je remarqué, mais la guerre m’a quelque peu désensibilisée. J’y ai vu tellement de mes frères et sœurs d’armes y perdre la vie qu’à mes yeux, tes problèmes datant d’il y a quelques années ne devaient plus te faire autant souffrir. J’ai été ridicule. Tout d’abord j’ai été ridicule envers moi même, puis j’ai été ridicule envers la promesse de mon amour inconsidéré pour toi. Et enfin, j’ai été une farce vivante en pensant avoir la force nécessaire pour te sauver de tous tes problèmes par ma seule présence. Depuis que je ne suis plus dans l’armée, j’ai l’impression que je végète un peu. Que je me repose trop sur mes acquis. Alors que tout pourrait disparaître du jour au lendemain. Par exemple, si je devenais une personne odieuse, il serait normal que tu te sépares de moi, n’est-ce pas ? Alors je dois continuer de faire des efforts. Des efforts sur moi-même. Après tout, je souhaite prétendre à la main de la grande informatrice, Marceline Cornebouc, alors ai-je vraiment le droit de me reposer en tentant de conquérir ton cœur ? Je ne le pense pas.
Elle tendit la main à Marceline, assise sur le fauteuil face à elle.
—Accorde-moi une seconde chance, ajouta-t-elle pleine de conviction. Je vais chasser ces démons qui te hantent. Peu importe le temps que ça prendra. Peu importe à quel point ils se montrent retors, je resterai à tes côtés. Travaillons de concert jusqu’à ton rétablissement, d’accord ? Et lorsque tu te sentiras prête, nous rendrons visite à Tagar. Je serais là, avec toi. Pour te soutenir, mais également pour avoir le fin mot de toute cette histoire. Concentrons nous à présent sur ton rétablissement.
Gardant sa main levée, elle afficha finalement un sourire sincère.
CENDRES
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Ce que Rachelle dit quand nous marchions m’attrista. Elle avait raison, je ne voyais pas comment mes parents accepteraient de lui donner ma main. Mais ma bientôt fiancée était formidable et elle s’accrochait, nourrissant l’espoir qu’ils approuveraient notre union. Et bien sûr, je préférais ne pas penser à la longévité de l’hybride.
J’étais sur le point de pleurer de nouveau. Elle avait le courage de vouloir se perfectionner pour devenir le meilleur parti aux yeux de ma famille. Intérieurement je me jurais de tout faire pour que mes parents acceptent sa demande. Quitte à les manipuler, ou je ne savais quoi. Je ne voulais pas attendre qu’elle soit en mesure de les convaincre. Une larme roula sur ma joue.
Je voulais répondre à Rachelle que je voulais des attaches vis-à-vis d’elle, que je voulais chérir son souvenir jusqu’à la fin de mes jours. Elle ne m’en laissa pas l’occasion. Elle voulais me rendre le sourire pour toujours. Et j’avais affreusement besoin d’elle pour cela.
Je n’étais pas d’humeur aux blagues, et son trait d’humour ne fis que me faire espérer qu’il y ait un moyen pour qu’elle revienne d’entre les morts, ou qu’elle reste à jamais avec moi. Silencieusement je pleurais, espérant qu’elle ne s’en rende pas compte.
Pendant que nous marchions j’eus le temps de reprendre de la contenance, et lorsque nous arrivâmes chez mes parents, je pus cacher mon désarroi de plus tôt. Rachelle les salua a son tour, présentant ses excuses, et ajouta qu’elle voulait s’entretenir avec eux, probablement pour leur demander ma main. Il fallait que j’agisse vite, pour leur faire comprendre qu’ils devraient accepter quoi qu’il arrive. J’avais plusieurs idées de comment m’y prendre, mais il faudrait agir subtilement. Et ne pas me tromper. J’avais une potion pour ça.
Après que je lui ait présenté mes excuses, elle resta un long moment silencieuse. Je repensais à ce qu’il s’était passé et j’avais honte. Mon traumatisme n’était pas une excuse pour se comporter ainsi. Finalement l’élue de mon cœur reprit la parole.
Elle était effectivement fâchée contre moi, et mon cœur se serra. Elle continua qu’elle était principalement fâchée contre elle-même et mon cœur s’alourdit. Je l’écoutait dire qu’elle s’était crue héroïne sur son cheval blanc pouvant par sa simple présence chasser le mal insidieux qui m’assaillait. Que nous devions avancer à mon rythme, qu’elle ne s’était pas rendue compte d’à quel point la situation était grave, ou que si elle l’avait remarqué, la guerre avait durci son cœur de sorte qu’elle ne pensais pas que ce problème datant de deux ans puisse me faire autant souffrir. J’avais de la peine pour elle à ce propos, et j’espérais qu’elle sache être de nouveau sensible aux problèmes d’autrui. Elle avait besoin, je n’en doutais pas, de compassion, autant des autres envers elle que d’elle envers les autres. Elle se trouvait ridicule envers elle-même et envers son amour pour moi. Je comprenais, et je me promit de la rassurer. Elle avait le droit à l’erreur. Elle finit sur une note d’espoir teintée de ma tristesse. Elle me prenait pour une personne que je ne pensais plus être. Que je n’avais probablement jamais été.
Elle me tendit la main et me demanda de lui accorder une seconde chance. Elle allait chasser les démons qui me hantaient. Elle me promit de rester à mes côtés face à ces derniers. Et nous irions voir Tagar.
D’un tel discours je retenais avant tout une chose. Je me levai de mon fauteuil et vint me blottir contre elle, assise sur ses genoux, le visage contre le sien, enroulant sa main tendue autour de moi.
—Tu es formidable.
Mon ton était celui d’une amoureuse qui voulait tout faire pour rendre sa moitié heureuse. Et pour cela j’avais beaucoup de travail à faire sur moi-même. Mais avant j’avais des choses à lui dire. Je pris quelques instants pour savourer ce moment, et puis je lui répondit :
—Tu me pardonnes parce que tu penses que c’est toi qui as fauté, mais nous avons toutes les deux été ridicules. Mais je suis heureuse d’entendre que tu peux te pardonner à toi même. Je t’accorde évidemment une deuxième chance, et je t’en accorderai autant qu’il faudra, car si un jour tu devenais une personne odieuse, ce serait me trahir moi-même que de me séparer de toi, car je devrais plutôt t’aider à comprendre tes fautes pour que tu puisse redevenir une personne honorable. Je ne t’abandonnerai jamais, Rachelle. Mais de toute façon, ça n’arrivera pas. J’ai confiance en toi.
Je posai ma main sur sa joue pour l’embrasser.
—Tu sais, je suis très fière de toi. Pour être venue à la fête et pour être si gentille et si honorable.
Je pris le temps de laisser vagabonder mes idées.
—Je… je crois que je ne veux plus être une grande informatrice. J’ai perdu mes ambitions ce jour là. Je ne pense pas que ce soit sain de poursuivre ce rêve que je n’ai plus et je ne pense pas non plus qu’il soit sain de vouloir raviver cette flamme. Ça aussi, c’était de la fierté mal placée. Aujourd’hui je veux être humble, discrète, ne plus attirer l’attention des gens qui pourraient me faire du mal. Je sais bien que tout ça, c’est parce que j’ai peur, mais… je crois que je ne cesserai jamais d’avoir peur. J’aimerai tellement retrouver mon insouciance de l’époque, mais c’est fini. Aujourd’hui, j’ai besoin de courage pour affronter ma peur. Et ce, jusqu’à la fin de mes jours.
Je ne sut pourquoi, mais mes pensées virevoltèrent vers son futur cercueil. Que regretterai-je ce jour là de ne pas lui avoir dit à cet instant précis ?
—Tout à l’heure, pendant que nous dansions, te t’ai dit quelque chose. J’aimerai ajouter que… tu es formidable. Tu est une personne particulièrement adorable. Tu sais te remettre en question, placer les autres avant toi, essayer de toujours t’améliorer. Tu ne te laisse pas abattre non plus. Et tu veux mon bonheur. Le bonheur des Reikois. Tu es une personne magnifique et c’est aussi pour ça que tu es l’élue de mon cœur. J’espère… Je te promets d’essayer d’être à la hauteur pour toi. D’essayer de te mériter. Je sais que c’est mal dit mais à mes yeux, c’est toi qui me tires vers le haut. Alors je vais essayer de voler par moi-même pour que nous puissions nous compléter et être un couple heureux. Et quand viendra l’heure où je serais seule, je te promet d’essayer d’être heureuse, pour que tu puisses partir en paix.
Ces mots, je songeais, j’en répéterais une version améliorée à notre mariage. Se soutenir l’une-l’autre malgré nos défauts et nos malheureuses expériences était une partie centrale de notre couple. Il était inutile de le nier. Alors je voulais que dans nos vœux de mariage figure le fait qu’elle sera jusqu’à la fin de ma vie une inspiration et un soutien pour moi. La meilleure inspiration et le meilleur soutien.
J’étais sur le point de pleurer de nouveau. Elle avait le courage de vouloir se perfectionner pour devenir le meilleur parti aux yeux de ma famille. Intérieurement je me jurais de tout faire pour que mes parents acceptent sa demande. Quitte à les manipuler, ou je ne savais quoi. Je ne voulais pas attendre qu’elle soit en mesure de les convaincre. Une larme roula sur ma joue.
Je voulais répondre à Rachelle que je voulais des attaches vis-à-vis d’elle, que je voulais chérir son souvenir jusqu’à la fin de mes jours. Elle ne m’en laissa pas l’occasion. Elle voulais me rendre le sourire pour toujours. Et j’avais affreusement besoin d’elle pour cela.
Je n’étais pas d’humeur aux blagues, et son trait d’humour ne fis que me faire espérer qu’il y ait un moyen pour qu’elle revienne d’entre les morts, ou qu’elle reste à jamais avec moi. Silencieusement je pleurais, espérant qu’elle ne s’en rende pas compte.
Pendant que nous marchions j’eus le temps de reprendre de la contenance, et lorsque nous arrivâmes chez mes parents, je pus cacher mon désarroi de plus tôt. Rachelle les salua a son tour, présentant ses excuses, et ajouta qu’elle voulait s’entretenir avec eux, probablement pour leur demander ma main. Il fallait que j’agisse vite, pour leur faire comprendre qu’ils devraient accepter quoi qu’il arrive. J’avais plusieurs idées de comment m’y prendre, mais il faudrait agir subtilement. Et ne pas me tromper. J’avais une potion pour ça.
Après que je lui ait présenté mes excuses, elle resta un long moment silencieuse. Je repensais à ce qu’il s’était passé et j’avais honte. Mon traumatisme n’était pas une excuse pour se comporter ainsi. Finalement l’élue de mon cœur reprit la parole.
Elle était effectivement fâchée contre moi, et mon cœur se serra. Elle continua qu’elle était principalement fâchée contre elle-même et mon cœur s’alourdit. Je l’écoutait dire qu’elle s’était crue héroïne sur son cheval blanc pouvant par sa simple présence chasser le mal insidieux qui m’assaillait. Que nous devions avancer à mon rythme, qu’elle ne s’était pas rendue compte d’à quel point la situation était grave, ou que si elle l’avait remarqué, la guerre avait durci son cœur de sorte qu’elle ne pensais pas que ce problème datant de deux ans puisse me faire autant souffrir. J’avais de la peine pour elle à ce propos, et j’espérais qu’elle sache être de nouveau sensible aux problèmes d’autrui. Elle avait besoin, je n’en doutais pas, de compassion, autant des autres envers elle que d’elle envers les autres. Elle se trouvait ridicule envers elle-même et envers son amour pour moi. Je comprenais, et je me promit de la rassurer. Elle avait le droit à l’erreur. Elle finit sur une note d’espoir teintée de ma tristesse. Elle me prenait pour une personne que je ne pensais plus être. Que je n’avais probablement jamais été.
Elle me tendit la main et me demanda de lui accorder une seconde chance. Elle allait chasser les démons qui me hantaient. Elle me promit de rester à mes côtés face à ces derniers. Et nous irions voir Tagar.
D’un tel discours je retenais avant tout une chose. Je me levai de mon fauteuil et vint me blottir contre elle, assise sur ses genoux, le visage contre le sien, enroulant sa main tendue autour de moi.
—Tu es formidable.
Mon ton était celui d’une amoureuse qui voulait tout faire pour rendre sa moitié heureuse. Et pour cela j’avais beaucoup de travail à faire sur moi-même. Mais avant j’avais des choses à lui dire. Je pris quelques instants pour savourer ce moment, et puis je lui répondit :
—Tu me pardonnes parce que tu penses que c’est toi qui as fauté, mais nous avons toutes les deux été ridicules. Mais je suis heureuse d’entendre que tu peux te pardonner à toi même. Je t’accorde évidemment une deuxième chance, et je t’en accorderai autant qu’il faudra, car si un jour tu devenais une personne odieuse, ce serait me trahir moi-même que de me séparer de toi, car je devrais plutôt t’aider à comprendre tes fautes pour que tu puisse redevenir une personne honorable. Je ne t’abandonnerai jamais, Rachelle. Mais de toute façon, ça n’arrivera pas. J’ai confiance en toi.
Je posai ma main sur sa joue pour l’embrasser.
—Tu sais, je suis très fière de toi. Pour être venue à la fête et pour être si gentille et si honorable.
Je pris le temps de laisser vagabonder mes idées.
—Je… je crois que je ne veux plus être une grande informatrice. J’ai perdu mes ambitions ce jour là. Je ne pense pas que ce soit sain de poursuivre ce rêve que je n’ai plus et je ne pense pas non plus qu’il soit sain de vouloir raviver cette flamme. Ça aussi, c’était de la fierté mal placée. Aujourd’hui je veux être humble, discrète, ne plus attirer l’attention des gens qui pourraient me faire du mal. Je sais bien que tout ça, c’est parce que j’ai peur, mais… je crois que je ne cesserai jamais d’avoir peur. J’aimerai tellement retrouver mon insouciance de l’époque, mais c’est fini. Aujourd’hui, j’ai besoin de courage pour affronter ma peur. Et ce, jusqu’à la fin de mes jours.
Je ne sut pourquoi, mais mes pensées virevoltèrent vers son futur cercueil. Que regretterai-je ce jour là de ne pas lui avoir dit à cet instant précis ?
—Tout à l’heure, pendant que nous dansions, te t’ai dit quelque chose. J’aimerai ajouter que… tu es formidable. Tu est une personne particulièrement adorable. Tu sais te remettre en question, placer les autres avant toi, essayer de toujours t’améliorer. Tu ne te laisse pas abattre non plus. Et tu veux mon bonheur. Le bonheur des Reikois. Tu es une personne magnifique et c’est aussi pour ça que tu es l’élue de mon cœur. J’espère… Je te promets d’essayer d’être à la hauteur pour toi. D’essayer de te mériter. Je sais que c’est mal dit mais à mes yeux, c’est toi qui me tires vers le haut. Alors je vais essayer de voler par moi-même pour que nous puissions nous compléter et être un couple heureux. Et quand viendra l’heure où je serais seule, je te promet d’essayer d’être heureuse, pour que tu puisses partir en paix.
Ces mots, je songeais, j’en répéterais une version améliorée à notre mariage. Se soutenir l’une-l’autre malgré nos défauts et nos malheureuses expériences était une partie centrale de notre couple. Il était inutile de le nier. Alors je voulais que dans nos vœux de mariage figure le fait qu’elle sera jusqu’à la fin de ma vie une inspiration et un soutien pour moi. La meilleure inspiration et le meilleur soutien.
Citoyen du Reike
Rachelle Virsce
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Info personnage
Race: Hybride - Souris
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Milles excuses
La confiance.
Primordiale pour certains, désuète pour d’autres. Dans tous les cas, elle était particulièrement difficile à obtenir dans un empire comme celui du Reike dans lequel seuls les actes comptaient. L’hybride souris avait la malheureuse habitude de penser en tout temps, qu’elle n’en faisait pas assez. Pas assez pour ses proches, pas assez pour sa nation, pas assez pour elle-même. C’est ainsi qu’elle se retrouva de nouveau éprise d’une chaleur à la poitrine aux mots de l’elfe à la peau d’ébène.
Cette dernière était prête à lui donner une confiance aveugle ce qui fit comprendre à la souris qu’elle devait arrêter de s’inquiéter à ce point. Elle était une créature imparfaite, capable de commettre des erreurs, l’important n’était donc pas de chercher à atteindre une certaine perfection, mais bien d’apprendre de ses fautes et d’en partager les apprentissages tirés.
Quoi qu’il en fût réellement, Rachelle était soulagée. Sereine. Aimer quelqu’un pouvait s’avérer terrifiant et il y avait encore tant à explorer sur le sujet, mais elle savait désormais qu’il n’existait pas de manière optimale de partager ses sentiments. La vie était construite sur des essais, des échecs et bien évidemment des réussites. De toute évidence, les sentiments que partageaient les deux femmes étaient une réussite.
Ne disant mot, la souris se contenta d’un sourire affectif. Elle ne trouva rien à ajouter étant donné que Marceline avait déjà annoncé ce qui aurait dû lui sauter aux yeux. Ensemble, elles en sortiraient grandies.
Vint alors le sujet de l’ambition. Et la souris ne put s’empêcher de se pincer les lèvres de mécontentement. Ainsi donc, Marceline ne souhaitait plus perpétuer ce rêve de jeunesse qui était le sien. Elle lui expliqua longuement à quel point ses peurs et le temps avaient eu raison de ce rêve excitant de jeunesse. Peut-être était-ce aussi cela que de grandir. L’elfe avait besoin de plus de stabilité, d’un nouveau rêve qui pourrait l’aider à s’épanouir dans sa vie. Rachelle se rendait bien compte qu’il s’agissait là d’un comportement comportant une certaine sagesse et pour ça, elle respectait le choix de Marceline. Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher de se voir à la place de cette dernière. La gorge sèche, elle lui répondit finalement.
—Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour digérer ces mots, lui expliqua-t-elle à voix basse avant de lui offrir un léger sourire. Je ne te voyais pas déjà si sage. Surtout après avoir entendu parler des bêtises que tu aurais pu faire dans ta jeunesse, notamment du temps de la création de la bleuette. (Elle retrouva rapidement son sérieux après une courte pause.) Abandonner son rêve, ce n’est pas un acte anodin. Si tu baisses les bras, il n’y aura plus jamais de retour en arrière. Est-ce que tu es bien certaine de ce choix ? Tu semble y avoir mûrement réfléchi, aussi, je ne ferais pas l’erreur de te pousser dans un chemin pour lequel tu n’as plus goût et qui, en définitif, ne regarde que toi. A mes yeux, il faut bien plus de courage et d’abnégation pour accepter cet abandon et passer à autre chose que de continuer à combattre pour son rêve. Peut-être t’es-tu rendue compte que ce rêve ne te plaisait plus, que tu avais besoin de plus de stabilité ou autre. Et bien que cela me fasse du mal, je serais prête à te soutenir dans cette décision. A une unique condition. Nous allons te trouver un nouveau rêve. Un dans lequel tu pourras t’épanouir de la façon qu’il te conviendra le mieux. Je pense avec sincérité que nous avons besoin de cette étincelle pour nous animer. Sans rêve ou but, nous ne sommes que des êtres sentients marchant vers notre fin. Il nous faut quelque chose pour nous accrocher à cette vie le plus fermement possible et ne pas la laisser s’échapper. Si tu veux abandonner ton rêve, il t’en faudra un autre. Sinon, je refuse catégoriquement que tu baisses les bras. Peu importe quel sera ton nouveau rêve, peu importe qu’il soit fou ou presque inaccessible. Je veux te voir épanouie. J’ai cru comprendre que tu n’avais pas eu la vie la plus facile qu’il soit. Tu es peut-être noble, mais si tout allait bien auprès de ta famille, tu ne voyagerais pas ainsi loin d’eux dans cette petite roulotte. Bien que j’adore ta roulotte, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. Tes parents n’ont pas sû te sortir de ta coquille après la tragédie avec l’espion royal, ce qui m’amène à penser qu’il y a comme un blocage entre vous. Je serais très mal placée pour te dire comment agir avec ta famille, non, ce que je désire te dire, c’est que tu peux compter sur moi pour t’aider à trouver ce nouveau rêve. Bien que tu semble le cacher à la vue du nombre d’amies que tu possèdes, je pense sincèrement que la véritable Marceline se cache derrière une carapace d’incertitudes. Je peux peut-être me tromper, mais pour une fois, je pense être assez certaine de mon coup. Je vais te donner une bonne raison de briser cette carapace. (Elle s’avança pour la serrer dans ses bras sans un mot. Ne rompant cette étreinte qu’après un long moment.) Je serai là pour toi. Je le jure devant les astres. Jusqu’à ce que je nourrisse le désert.
Elle se tût un moment. Serrant doucement le poing. Peut-être était-il temps pour elle aussi d’accepter l’impensable ?
—Tu vois Marceline, continua-t-elle finalement en levant la tête pour s’imaginer les étoiles par la fenêtre. Il se trouve que je suis beaucoup moins mature que toi. Je ne possède malheureusement pas ta sagesse bien qu’elle me serait fortement utile dans un moment comme celui-ci. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, je t’ai fait part de mon rêve le plus précieux. Celui d’être reconnue à travers le reike pour mes actions héroïques. Monter en grade au sein de l’armée jusqu’à obtenir un poste respectable. Non, pas seulement respectable. La vérité, c’est que je visais le plus haut poste possible. Je voulais dépasser mes limites, apprendre, servir et protéger le Reike qui est si cher à mes yeux. Je désirais la Griffe. Malheureusement, ma cécité m’a coupé dans mon élan. J’ai dû me résigner à quitter l’armée. Je suis devenue une bien piètre combattante et je serais bien incapable de diriger une quelconque armée sans avoir de visuel sur cette dernière. Ne te méprends pas, si c’était à refaire, je participerai de nouveau à cette guerre. J’aime à penser que mes actions ont pu sauver des vies. Même si ce n’est qu’une seule, je suis heureuse d’avoir accompli mon devoir envers le Reike et ses habitants. Le souci étant que je n’ai jamais réussi à abandonner totalement mon rêve. Pourtant, je dois bien me rendre compte qu’il est devenu impossible. Alors peut-être que je devrais moi aussi trouver le courage de passer à autre chose. Je me dis, peut-être qu’il doit exister un moyen de servir le Reike autrement. Il doit forcément y avoir un moyen de venir en aide aux habitants malgré ma cécité. J’en ai marre de ruminer chez moi. Si j’avais encore mes yeux, j’en pleurerais devant toi. Mais peut-être qu’il est aussi temps pour moi de faire preuve de maturité et de passer à autre chose. Ensemble, nous sommes fortes. Je suis certaine que nous trouverons quelque chose. Que ce soit pour toi, ou pour moi. Je ne pense pas pouvoir réintégrer l’armée, mais je vais me remettre à l’exercice. Je compte bien aider les reikois à la hauteur de mes moyens.
Elle attrapa finalement la main de sa compagne pour la joindre à fixer les astres en sa compagnie par la fenêtre. Cette dernière contemplerait la scène pour les deux, mais surtout, Rachelle espérait qu’elle ne remarque pas les lèvres de la souris qui tressaillaient sous la tristesse bien qu’elle arborait son plus grand sourire. Un choix lourd de conséquence. Douloureux certes, mais libérateur. La souris comprenait qu’elle venait de s’ôter un poids incommensurable des épaules et ça, elle le devait à l’élue de son cœur. Évidemment, la douleur d’abandonner son rêve lui brûlait de l’intérieur et elle se ferait encore forte pour les jours qui suivront. Néanmoins, avec le temps, Rachelle savait qu’elle parviendrait à s’en relever. Il était temps d’affronter la réalité de la vie. Mais pour ça, elle pouvait avancer sans crainte. Car elle était loin d’être seule.
Marceline la conforta alors dans sa décision avec une dernière série de phrases qui allégea le cœur de la souris. Cette dernière lui offrit un sourire moqueur en retour.
—Attention, avec tous ces compliments, je risque de ne plus pouvoir passer les portes à force.
Gardant sa bonne humeur, elle chatouilla les côtes de sa bien aimée avant de prendre sa main.
—Quoi qu'il en soit, il se fait tard. Et je pense que tu devrais aller te reposer. Surtout après tant d'émotions. Et cela vaut aussi pour moi. J'ai bien trop consommé pour mon propre bien.
CENDRES
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J’avais confiance en Rachelle, aussi n’avais-je pas insufflé de magie dans mes pouvoirs. Cela ne m’empêcha pas de déceler dans son langage corporel qu’elle était sereine, et heureuse, quand je lui parla de la confiance que je lui portais.
Mais le sujet de l’ambition devait être abordé et je la sentis se tendre à mes mots tristes. Ce fut la gorge sèche qu’elle me répondit qu’elle allait avoir besoin de temps pour les digérer. Elle trouvait néanmoins cette attitude très sage, et moi je doutais que ce soit de la sagesse. Mais elle était convaincante, et elle se montra elle-même très sage dans ses paroles. J’étais heureuse qu’elle ne me pousse pas dans ce rêve dans lequel je ne me reconnaissait plus. Elle disait qu’il fallait selon elle bien plus de courage et d’abnégation pour abandonner un rêve de jeunesse que pour le poursuivre, mais de mon côté je ne voyait là que l’expression de mes sentiments qui me hurlaient d’abandonner ce rêve dangereux et puéril. Et elle, elle était prête à me soutenir dans ma décision malgré que ça lui fasse du mal ; à la condition de me trouver un nouveau rêve.
Je n’y avais moi-même pas encore pensé. Après… l’incident à l’origine de mon mal-être, je m’étais imaginé faire de l’alchimie toute ma vie, cloîtrée dans ma chambre, et ne plus jamais rien demander à personne. Elle avait raison, ce n’était pas un rêve, ce n’était pas une motivation suffisante pour vivre.
La tête contre la fourrure de son cou, je me mis à réfléchir à ce qui pourrait m’animer pour le restant de mes jours. Bien-sûr, il fallait m’imaginer seule. Mais sans elle, mes rêveries me parurent sans réelle saveur. Comment vivre sans celle qui me faisait vivre justement ? Comment m’épanouir sans celle qui m’avait sortie de ma flétrissure chronique ? Elle devait faire partie de ce projet. Faire partie de ce qui m’animerai jusqu’à ma mort. Nous entreprendrions ensemble mon nouveau rêve, afin qu’elle soit à mes côtés toute ma vie.
Elle aborda le sujet de mes parents et… Je me dis qu’il faudrait que je lui parle d’eux à un moment ou à un autre.
Et elle me parla de ma carapace d’incertitudes. Je la savais déjà intelligente et sage, mais je savais désormais à quel point.
L’amour de ma vie me serra dans ses bras et après un long moment jura devant les astres qu’elle serait là pour moi. Je lui en était infiniment reconnaissante, à tel point que mes yeux s’humidifièrent. La femme que j’aimais serait là pour moi jusqu’à son dernier souffle.
—Comme je serais là pour toi, devant les astres, jusqu’à ce que tu les rejoignes.
Elle continua après un certain silence à propos de son propre rêve devenu inaccessible. Elle était très courageuse, elle l’avait toujours été, et encore une fois elle montra son courage en affrontant la réalité de sa situation, et parvint à la conclusion qu’il lui faudrait un nouveau rêve. J’en étais très soulagée. Rachelle m’attrapa la main et tourna la tête vers le mur. Je ne compris pas alors je m’ouvris à elle et découvris qu’elle voulais que je regarde les astres pour nous deux, ce que j’entrepris de faire immédiatement. Je ne me refermais pas assez vite, et je sentis qu’elle tressaillait à propos de son rêve envolé. Elle ne voulait pas que je le sache, alors je fis semblant de ne rien savoir, même si j’aurais préféré l’aider à surmonter cette épreuve. Peut-être le pouvais-je, mais il fallait que je trouve comment. Je pouvais lui dire que je serais toujours là jusqu’à sa mort, mais ça ne le ferait pas.
Sa mort. Que regretterais-je de ne pas lui avoir dit à cet instant précis ?
J’entrepris de lui faire un discours sortant droit de mon coeur. Elle me répondit avec un trait d’humour qui me fit sourire, Mais je savais qu’elle avait compris ce que je voulais lui dire, et qu’elle l’avait pris avec le sérieux que mon discours méritait.
Elle me chatouilla pour communiquer sa bonne humeur et cela fonctionna. Puis elle me prit la main et déclara qu’il était temps pour nous d’aller dormir.
—Tu as raison, je suis épuisée.
Nous nous levâmes donc, malgré mon envie de rester ainsi calée contre ma future épouse, et je l’accompagnais vers la sortie d’où je dépêchais deux gardes pour nous accompagner respectivement jusque chez nous.
Mais le sujet de l’ambition devait être abordé et je la sentis se tendre à mes mots tristes. Ce fut la gorge sèche qu’elle me répondit qu’elle allait avoir besoin de temps pour les digérer. Elle trouvait néanmoins cette attitude très sage, et moi je doutais que ce soit de la sagesse. Mais elle était convaincante, et elle se montra elle-même très sage dans ses paroles. J’étais heureuse qu’elle ne me pousse pas dans ce rêve dans lequel je ne me reconnaissait plus. Elle disait qu’il fallait selon elle bien plus de courage et d’abnégation pour abandonner un rêve de jeunesse que pour le poursuivre, mais de mon côté je ne voyait là que l’expression de mes sentiments qui me hurlaient d’abandonner ce rêve dangereux et puéril. Et elle, elle était prête à me soutenir dans ma décision malgré que ça lui fasse du mal ; à la condition de me trouver un nouveau rêve.
Je n’y avais moi-même pas encore pensé. Après… l’incident à l’origine de mon mal-être, je m’étais imaginé faire de l’alchimie toute ma vie, cloîtrée dans ma chambre, et ne plus jamais rien demander à personne. Elle avait raison, ce n’était pas un rêve, ce n’était pas une motivation suffisante pour vivre.
La tête contre la fourrure de son cou, je me mis à réfléchir à ce qui pourrait m’animer pour le restant de mes jours. Bien-sûr, il fallait m’imaginer seule. Mais sans elle, mes rêveries me parurent sans réelle saveur. Comment vivre sans celle qui me faisait vivre justement ? Comment m’épanouir sans celle qui m’avait sortie de ma flétrissure chronique ? Elle devait faire partie de ce projet. Faire partie de ce qui m’animerai jusqu’à ma mort. Nous entreprendrions ensemble mon nouveau rêve, afin qu’elle soit à mes côtés toute ma vie.
Elle aborda le sujet de mes parents et… Je me dis qu’il faudrait que je lui parle d’eux à un moment ou à un autre.
Et elle me parla de ma carapace d’incertitudes. Je la savais déjà intelligente et sage, mais je savais désormais à quel point.
L’amour de ma vie me serra dans ses bras et après un long moment jura devant les astres qu’elle serait là pour moi. Je lui en était infiniment reconnaissante, à tel point que mes yeux s’humidifièrent. La femme que j’aimais serait là pour moi jusqu’à son dernier souffle.
—Comme je serais là pour toi, devant les astres, jusqu’à ce que tu les rejoignes.
Elle continua après un certain silence à propos de son propre rêve devenu inaccessible. Elle était très courageuse, elle l’avait toujours été, et encore une fois elle montra son courage en affrontant la réalité de sa situation, et parvint à la conclusion qu’il lui faudrait un nouveau rêve. J’en étais très soulagée. Rachelle m’attrapa la main et tourna la tête vers le mur. Je ne compris pas alors je m’ouvris à elle et découvris qu’elle voulais que je regarde les astres pour nous deux, ce que j’entrepris de faire immédiatement. Je ne me refermais pas assez vite, et je sentis qu’elle tressaillait à propos de son rêve envolé. Elle ne voulait pas que je le sache, alors je fis semblant de ne rien savoir, même si j’aurais préféré l’aider à surmonter cette épreuve. Peut-être le pouvais-je, mais il fallait que je trouve comment. Je pouvais lui dire que je serais toujours là jusqu’à sa mort, mais ça ne le ferait pas.
Sa mort. Que regretterais-je de ne pas lui avoir dit à cet instant précis ?
J’entrepris de lui faire un discours sortant droit de mon coeur. Elle me répondit avec un trait d’humour qui me fit sourire, Mais je savais qu’elle avait compris ce que je voulais lui dire, et qu’elle l’avait pris avec le sérieux que mon discours méritait.
Elle me chatouilla pour communiquer sa bonne humeur et cela fonctionna. Puis elle me prit la main et déclara qu’il était temps pour nous d’aller dormir.
—Tu as raison, je suis épuisée.
Nous nous levâmes donc, malgré mon envie de rester ainsi calée contre ma future épouse, et je l’accompagnais vers la sortie d’où je dépêchais deux gardes pour nous accompagner respectivement jusque chez nous.
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