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  • Ven 9 Déc - 19:32
    JOUR 1 – HIVER



    L’enfant qui trottinait devant elle devait à peine avoir plus de huit ans, mais dans son regard se lisait déjà la dureté de l’existence. Vêtu d’un vieux sac en toile de jute dont on avait troué les extrémités pour lui faire une tunique, le gamin était si famélique qu’il était difficile d’estimer la date de son dernier repas. Il allait pieds nus, les semelles étant des biens de luxe dans cette partie de la capitale.

    Les bas-fonds de Liberty n’avaient jamais été la destination préférée de la magicienne, et si elle s’y risquait, c’était uniquement encapuchonnée et en toute discrétion. Le froid mordant ses chevilles et ses mains ne participait pas à rendre cette expérience plaisante. Si les étés à Liberty étaient doux, les hivers y étaient rudes et nombres de démunis finissaient gelés dans les rues, blottis les uns contre les autres. La République avait une façon cruelle et impersonnelle de gérer ceux qui ne parvenaient pas à atteindre l’idéal républicain. Ceux qui ne pouvaient espérer s’élever au-dessus de leur condition restaient des parias aux yeux des Républicains. Condamnés à mourir de froid, ou à finir dépouillés de leurs maigres possessions, ceux-ci s’entassaient dans les bas-fonds de la capitale rayonnante du commerce et de la liberté.

    Mais pouvait-on être libre si l’on n’avait pas les moyens de subvenir à ses propres besoins ?

    Athénaïs de Noirvitrail avait eu la chance de naître dans une famille à l’abri du besoin. Bien sûr, sa famille avait ses propres problèmes, mais il s’agissait de problèmes que seuls ceux qui savaient ce qu’ils allaient manger le soir-même pouvaient se permettre d’avoir. En un mot comme un cent, Athénaïs avait des problèmes de bourgeoise ! Des problèmes qui se géraient le ventre plein. La jeune femme n’était pourtant pas insensible à la misère du monde, mais elle savait pertinemment que chaque acte de charité dans les bas-fonds pouvait engendrer une cascade de malheurs qu’elle aurait été bien en peine de gérer. Et il ne lui appartenait pas de prendre sur ses épaules toute la misère du monde.

    Elle n’était qu’une étrangère, une invitée à peine tolérée dans un quartier dont elle ne maîtrisait pas les us, ni les coutumes. Son chaperon, sous les traits de ce simple gamin, se déplaçait à vive allure et elle aurait été bien sotte de ne pas le suivre avec célérité. Il était … aussi surprenant que cela puisse paraître, sa seule protection dans ce dédale glacé. Sans ce chaperon inattendu, son sauf-conduit n’aurait pas été assuré. Le ghetto obéissait à des règles strictes, mais tacites, qu’il convenait de respecter sous peine d’une mort atroce. On ne s’aventurait pas sur ces territoires perdus de la République sans y avoir été expressément invité par l’un des nombreux … « notables » du cru. Le ghetto obéissait, comme l’Orée, à ses propres règles et bien que l’Orée fusse largement moins dangereux que le ghetto de Liberty, il n’en restait pas moins de transgresser les règles immatériel était un véritable affront, puni proportionnellement à la faute commise.

    A mesure qu’elle progressait avec plus ou moins d’aisance dans les ruelles à moitié enténébrées par l’arrivée de la nuit, la jeune femme observait les lanternes à peine fonctionnelles dessiner dans l’espace de drôles d’arabesques. Les ombres projetées semblaient déchiquetées, aussi faméliques que les corps qui se pressaient contre les braseros aux fumées acres qui polluaient l’air. L’odeur des taudis n’avait pas cette moiteur automnale, mais l’on pouvait aisément sentir que le givre qui recouvrait les habitations ne faisait que contenir la puanteur des égouts remontant à la surface. Durant l’hiver, les taudis étaient encapsulés dans une gangue de glace qui se romprait au printemps, libérant du même coup les relents et la puanteur qui deviendraient le nid de maladies encore inconnues. De belles journées en perspectives pour l’hôpital central de Liberty et sa cohorte de médecins …

    Enveloppée dans une grande cape de voyage juste assez élimée pour passer inaperçue, Athénaïs de Noirvitrail s’était habillée le plus simplement du monde : un chemisier de soie blanche surmontée d’une veste chaude, un pantalon beige serré à la taille par une grosse ceinture de cuir à laquelle pendait ses instruments et des bottines marrons à talons hauts. Des gants de cuir marrons venaient couvrir ses mains et une écharpe beige venaient lui offrir une protection supplémentaire contre le froid. Elle frissonnait, même engoncée dans ses vêtements chauds, tandis qu’elle pressait le pas pour rattraper le gamin.

    Athénaïs ne mettait jamais les pieds dans les bas-fonds sans une excellente raison. Et cette fois-ci, c’était pour régler une affaire des plus intrigantes. Depuis les évènements de Port-Wessex, la demoiselle avait récupéré sur les cadavres des nagas que Rowena et elle avaient affronté, des amulettes aux pouvoirs étranges. Après des jours passés à les étudier dans le confort feutré de son atelier, Athénaïs avait réussi à décrypter l’enchantement placé sur les amulettes d’écailles et de perles. Il s’agissait à la base, d’un simple enchantement d’aisance aquatique. Ces enchantements étaient assez rares pour attiser la curiosité de la demoiselle … et à raison ! Non seulement, ces enchantements étaient compliqués à réaliser, mais en plus, l’intrication des runes et de l’enchantement était si unique qu’elle ne pouvait qu’imaginer l’esprit qui avait réussi de telles prouesses. Il était rare que la jeune femme se sente impressionnée par le travail d’un façonneur, mais si ce naga inconnu avait réussi une telle merveille, il devait disposer d’une connaissance avancée des enchantements. Elle avait beau sonder le sortilège sous tous les angles, celui-ci était à la fois d’une composition étrange et en même-temps, particulièrement fonctionnelle et magnifique.

    N'ayant pas de nagas à questionner sous la main … et peu désireuse de reproduire les conditions de sa dernière rencontre avec ce peuple, Athénaïs s’était décidée à faire appel à son réseau de contacts pour en apprendre plus sur cette amulette dont elle avait eu l’occasion de tester les pouvoirs. Il restait plein de questions en suspend … et des spécificités que la magicienne n’avait pas … bien anticipé. Malheureusement, l’Université ne disposait pas d’experts en magie naga et elle ne voulait pas attirer trop l’attention sur ses activités annexes. Se décidant à utiliser des moyens détournés, la jeune magicienne avait réussi à faire passer dans les réseaux clandestins de Liberty sa petite demande d’expertise … Il n’avait pas fallu longtemps avant qu’un gros poisson ne morde à l’hameçon, sous la forme d’une missive parfaitement écrite … et de la promesse d’un rendez-vous dans les bas-fonds.

    Le gamin la conduisit au détour d’une petite placette flanquée de bâtiments beaucoup trop hauts pour que la lumière hivernale ne passe efficacement entre les colombages. Au bout de cette placette se trouvait une vieille bâtisse aux multiples ouvertures verrouillées par des planches de bois. Au vu de l’allure du bâtiment, il devait s’agir d’un ancien séchoir à tabac. Le lieu avait dû être abandonné lorsque les fabricants s’étaient réinstallés à la frontière de la ville. Le gamin s’avança sur le perron et frappa trois petits coups secs sur la porte pourrie, en collant son oreille sur elle. Il y eut un léger flottement dans l’air frais, avant que la porte ne s’ouvre. Le petit coursier se retourna et tendit la main à la magicienne. Cette dernière, consciente de ce qu’il demandait, déposa dans ses mains quelques écus. Ni trop peu, ni trop : le juste prix, pour ne pas attirer l’attention. Il disparut avant même que la demoiselle n’ait eu le temps de le remercier.

    Pas rassurée pour autant sans son guide, Athénaïs de Noirvitrail franchit le seuil du séchoir. A l’intérieur, les poutres à moitié pourries soutenait un toit qui avait vu des jours meilleurs. Avec un peu de concentration, la demoiselle pouvait apercevoir quelques étoiles au travers des tuiles cassées. L’air du séchoir était plus sec qu’à l’extérieur. Un petit brasero avait été disposé à l’entrée, laissant dans l’immense pièce une impression tiède. Elle releva sa capuche et s’adressa aux ténèbres.

    « Je suis venue comme convenu. J’espère que vous avez la réponse à mes questions. »



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  • Ven 9 Déc - 22:12
    « Qui suis-je ? »

    Cette question qui revient constamment lorsque mon esprit s’égare, comme un refrain entêtant dont vous n’arrivez pas à vous débarrasser. Je l’ai éludé pendant de nombreuses années, trop occupée à tenter de survivre dans un monde qui ne semblait pas vouloir de moi. Mais maintenant que je me suis extraite de la fange pour devenir l’être connu sous le nom de Gorgone, elle est revenue, lancinante…

    Ma mère était humaine et elle est morte en me donnant la vie. Je ne connais ni son nom, ni son prénom, et elle a rejoint la masse de tous ces anonymes des bas-fonds jetés dans une fosse commune. Quant à mon père, je ne sais même pas ce qu’il est, je ne sais pas quelle union contre nature a pu donner naissance à celle que je suis, une abomination reptilienne qui n’aurait jamais dû voir le jour.

    Des hommes savants se sont penchés sur la question, d’éminents biologistes de l’Université de Liberty, œuvrant selon leurs dires dans l’intérêt supérieur de la science, des hommes et des femmes obnubilés par une soif de connaissance jusqu’à en oublier que je n’étais pas une souris de laboratoire.  Ils m’ont étudié, ont analysé mon sang et mes humeurs, injecté des produits dans mon organisme pour en guetter la moindre réaction, arraché des écailles pour les étudier, pratiqué des enchantements élaborés en vue de révéler ma vraie nature et, pourquoi pas, en tirer profit. Et lorsqu’ils se sont lassés, leurs expériences ignobles m’ayant conduit aux portes de la mort, ils m’ont vendu à un bordel pour une bouchée de pain, sans avoir répondu à cette question qui me taraude aujourd’hui.

    « Qui suis-je ? »

    D’autres m’ont donné un nom, un nom que l’on chuchote en regardant par-dessus son épaule, un nom qui inspire la peur dans les bas-fonds de cette ville. Gorgone. La rumeur de mon existence sert mes desseins, elle me permet d’asseoir mon pouvoir alors que j’agis dans l’ombre pour entretenir le mystère qui entoure mon existence. Et dans ma quête de pouvoir, je peux compter sur mon armée, une armée presque invisible de désœuvrées, d’inadaptés, d’orphelins, une horde fidèle qui laisse traîner partout ses yeux et ses oreilles pour venir me chuchoter d’inavouables secrets.  

    Naga. Ce nom ne signifiait rien pour moi avant que je découvre qu’il s’agit de créatures reptiliennes et aquatiques. Mais c’est surtout un événement, dont les détails ont transpiré jusqu’à moi grâce à mes petits moineaux, qui a éveillé mon intérêt. Un événement impliquant la SCAR et certains de ses agents qui ont découvert que des nagas engrossaient des paysannes humaines pour faire naître des hybrides, des hybrides combinant des attributs humains et reptiliens. Comme moi…

    La curiosité est un vilain défaut. Dans ce cas précis, c’est une chance pour moi. Athénaïs de Noirvitrail, ce nom n’évoque peut-être rien pour vous, pour moi il est celui d’une de ses agentes qui ont enquêté à Port-Wessex. Une petite curieuse imprudente qui se jette volontairement entre mes griffes, m’offrant une opportunité unique de répondre à cette question cruciale.

    « Qui suis-je ? »

    J’ai envoyé un de mes petits moineaux pour la récupérer à l’orée de mon domaine. Son sauf-conduit pour avoir le droit de pénétrer au cœur du royaume des « crasseux » sans se faire tuer et détrousser au détour d’une ruelle sombre. Nul ne la touchera cependant, car la Gorgone l’a ordonné et personne n’est assez fou pour oser la défier.  

    La porte s’ouvre et le froid glacial d’une nuit d’hiver s’engouffre à l’intérieur. Je déteste le froid, il est un danger mortel pour mon corps incapable de se réguler thermiquement. Il m’engourdit, me paralyse lentement sans que je ne m’en rende vraiment compte jusqu’à risque de me tuer. Heureusement la porte se referme et la lueur chaude du braséro brûlant illumine le visage de celle qui vient d’entrer dans ce vieux séchoir abandonné. Elle est belle, tellement belle avec sa peau sombre, ses cheveux bruns qui cascadent sur ses épaules frêles et ses yeux d’un bleu aussi profond que celui de l’océan. Mon cœur se serre à cette vision car elle est le reflet contraire de ce que je suis, moi, la monstruosité serpentine. Elle me renvoie en pleine figure l’image de ce que j’aurai voulu être, juste une femme… normale.

    Je sors de l’ombre, haute silhouette longiligne et gracile recouverte d’un épais manteau fourré pour me protéger de la morsure du froid. Il retombe jusqu’au sol, ses longues manches couvrant mes mains griffues. Une ample capuche cache ma « chevelure » vivante et plonge mon visage dans l’ombre. Un sifflement étrange s’échappe de l’obscurité alors que j’approche d’une démarche hypnotique et ondulante proche de la reptation d’un serpent.  

    Sa question reste sans réponses de longues secondes avant que mes bras se lèvent. Les manches glissent sur ma peau lisse, révélant des mains griffues et des avant-bras fins couverts d’écailles aux reflets verts et bruns. Je relève ma capuche et la masse grouillante de mes tentacules s’agite furieusement comme pour me signifier leur mécontentement d’avoir été couverte si longtemps. Mon regard jaune fendu de noir qui ne cille jamais se pose alors sur elle.

    Ma voix est sifflante lorsqu’elle s’élève enfin.

    - Sssela répond-il à vos interrogations ?

    Qui de mieux qu’une monstruosité serpentine pour quelqu’un qui cherche à en apprendre plus sur les reptiles…
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  • Ven 9 Déc - 23:31
    La jeune femme ne recula pas devant cette apparition reptilienne. Elle n’avait aucune raison de s’inquiéter. Si son hôte avait voulu lui nuire, celle-ci n’aurait pas attendu de la coincer dans un séchoir à tabac pour cela. Athénaïs avait compté pas moins de quinze endroits où elle aurait pu, ou du, être prise en embuscade. Parée à tout, elle disposait toujours de ses pouvoirs de télékinésie et aurait pu retourner les bas-fonds cul par-dessus tête si elle s’était sentie en danger.

    Fort heureusement pour tout le monde, y compris Athénaïs, les bas-fonds pouvaient être … charmants, pour peu que l’on y soit invité. La jeune femme croisa les bras, pas le moins du monde démontée par cette apparition reptilienne. Ayant subi elle-aussi des remarques quant à la couleur de sa peau, la forme de son visage, ou de son accent ; elle aurait été bien malvenue de faire la moindre remarque ou d’afficher la moindre expression de dégoût. Sous les Astres, tout le monde était baigné de la même lumière.

    Elle s’avança d’un pas décidé vers son hôte et se tint droite devant elle, son regard examinant les moindres détails de cette étrange hybride serpentine. Elle aurait pu être belle, si la misère et la colère ne marquaient pas ainsi son visage. Mais étrangement, il y avait quelque chose chez cette femme, qui tenait aux tripes. Une sorte de force cachée … celle des survivants, de ceux qui s’accrochaient à la vie et s’évertuaient à la narguer, qu’importe le nombre de nid-de-poule qu’elle leurs mettait sur le chemin. Cette femme n’était pas une simple hybride et encore moins un simple quidam. Mais était-elle la personne dont Athénaïs avait besoin pour son problème ?

    « Cela ne fait malheureusement qu’augmenter le nombre de mes questions, ma dame. Mais vous semblez être la seule ayant mordu aux lignes que j’ai lancé dans le grand bouillon des réseaux clandestins, donc je me contenterai de votre savoir et de votre expertise.
    dit-elle d’un ton neutre. »

    Elle regarda attentivement le mouvement hypnotique de ses serpents et trouva chez cette femme une sensation similaire à sa propre condition. Chacune de ses sœurs était finalement comme l’un de ces serpents qui lui servait de chevelure … Ils faisaient irrémédiablement partis d’elle. En cela, Athénaïs se trouvait une étrange proximité avec son hôte. Elle entrouvrit sa cape d’hiver et tira de son cou une étrange amulette à chaine noire, composée d’un cercle d’écailles dorées finement ciselées au milieu duquel se trouvait une perle noire comme les tréfonds des océans.

    « J’ai … trouvé ceci, du côté de Port-Wessex, il y a quelques cycles lunaires. Elle appartenait à des nagas, qui n’ont pas eu la délicatesse de répondre à mes questions avant de mourir. Avant que vous ne posiez la question, oui, elle est enchantée. Les nagas ont placé un sortilège particulièrement puissant dessus, qui résiste en partie à mes tentatives de décryptage. Portée autour du cou, elle permet d’une certaine manière … d’acquérir des traits physiques permettant de respirer sous l’eau pendant quelques dizaines de minutes. »

    Mais ce n’était pas tout …

    « Le souci … c’est que je reste persuadée que ces amulettes ont été créées dans un dessein peu avouable et je cherche à en savoir plus sur leur provenance afin de percer à jour le secret de leur fabrication et de l’enchantement. Cela pourrait être d’un grand secours pour notre armée, ou même, pour les civils. Seulement, mes recherches n’ont pour l’instant rien donné et je crains d’arriver à court d’idées … J’ai besoin de plus d’informations. »

    Elle garda l’amulette entre ses mains, ses yeux essayant de pénétrer à nouveau l’enchantement étrange qui se glissait entre les replis des écailles d’orées. Elle releva alors les yeux vers l’ophidienne.

    « Ah … et il y a aussi … ça … »

    Athénaïs enleva son gant gauche et le fourra dans ses poches avant de présenter sa main, paume vers le bas, à l’inconnue. Alors qu’elle tendait la main, un mince filet de lumière vint s’échouer sur son épiderme sombre, révélant à la place de la peau, un petit espace de quelques centimètres où se trouvaient de magnifiques écailles lisses et sombres.

    « J’ai … remarqué … qu’après une utilisation prolongée, les modifications physiques accordées par l’enchantement semblaient … persister quelques temps. Cela reste de l’ordre de quelques secondes à quelques minutes … enfin, ça, c’était il y a deux jours. Ces écailles-là commencent à peine à se résorber et cela fait deux jours que je n’ai pas utilisé l’amulette. Il me faut un moyen de contrer les effets secondaires … C’est pour ça que je me tourne vers vous… »


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  • Dim 11 Déc - 11:55
    Son regard clair se pose sur moi et je n’y vois ni crainte, ni dégoût. Cela est toujours perturbant pour moi, tellement je suis habituée à une forme de rejet qui ne fait qu’attiser ma haine du monde dans son ensemble. Elle s’approche et me détaille. Un frisson désagréable remonte le long de mon échine alors que je retrouve dans son regard cette lueur d’intérêt troublante pour ma différence, cette même lueur que je pouvais lire dans ceux de ces prétendus scientifiques qui m’ont étudié comme un cobaye. Et cela est tout sauf agréable…

    Lancer ses lignes... Elle ne semble pas avoir pris conscience du fait que je les aie savamment interceptés une à une, pour les nouer ensemble en une fine cordelette qui allait lier nos destinées. Un chemin tout tracé qui devait la mener ici, cette nuit, devant moi. Tout sauf le fruit du hasard.

    Elle sort une amulette de sous sa cape pour me la montrer. Le bijou est véritablement somptueux, fruit du travail minutieux d’un maître artisan au sommet de son art. La perle noire en son centre semble capter et absorber la lumière, comme l’obscurité impénétrable des tréfonds de l’océan. Pourtant ce n’est pas cela qui attire mon regard jaune. Non, j’observe avec attention l’intrication étrange des écailles dorées qui en constituent le pourtour. Leur disposition ne respecte aucune des règles naturelles, que ce soit chez les reptiles ou les créatures aquatiques. C’est une aberration dérangeante que mon interlocutrice ne semble pas percevoir et j’éprouve une forme de rejet pour ce bijou pourtant si magnifique. Mais surtout cette réalisation ne peut être le fruit du hasard ou d’une méconnaissance de celui qui a créé l’amulette. Ce travail est trop parfait, trop précis, tout cela a été fait volontairement dans un but précis dont la finalité m’échappe.

    Apparemment il s’agit d’un artefact magique et la jeune femme semble s’y connaître bien plus que moi dans ce domaine, ne faisant qu’éveiller un peu plus ma curiosité. Pourquoi s’est-elle donc aventurée dans les bas-fonds puants de cette ville, alors qu’elle peut bénéficier des immenses connaissances et ressources de l’Université de Liberty ? Ce qui est sûr c’est que je peux voir dans son regard une convoitise malsaine que je retrouve dans la manière dont elle serre le bijou dans sa main. Comme si ce qu’elle tenait entre ses doigts fins étaient presque aussi précieux que sa vie, impliquant une forme de dépendance que ses belles paroles n’arrivent pas à dissimuler. Elle n’est là ni pour l’armée, ni pour les civils, encore moins pour le bien commun, elle est là pour elle, égoïstement, pour satisfaire à sa curiosité et sa soif de connaissance. Je doute brusquement qu’elle ait ébruité ses soupçons concernant le bijou auprès de ses confrères de peur qu’ils veuillent accaparer sa précieuse découverte.

    Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Elle enlève son gant, révélant une surface écailleuse sur sa paume, de belles écailles à la disposition similaire aux miennes. Chaque espèce développe des écailles aux formes et structures variables. Parfois la différence est subtile, presqu’imperceptible même pour un œil expert. Mais ma nature reptilienne et mon amour pour les choses écailleuses ne laissent aucun doute sur la similitude troublante de nos écailles.

    Je prends sa main dans un mouvement instinctif, venant gratter la surface de sa paume écailleuse d’un index griffu. Elles sont bien réelles, mais surtout elles sont si belles, adoptant la teinte chocolat de la peau de la jeune femme pour y ajouter de délicieux reflets d’un brun doré lorsque la lueur du braséro vient les éclairer. Mon trouble est perceptible lorsque je la lâche enfin et les tentacules sur ma tête s’agite de façon désordonnée comme pour exprimer leur propre confusion. Les implications potentielles de cette rencontre sont si incroyables que mon cœur s’emballe sans que je ne puisse rien y faire. Mon regard se fait brusquement fuyant, alors que je réponds.

    - Je vous aiderai…

    Mensonge éhonté. Je n’ai jamais aidé personne de toute ma vie. On m’a forcé à faire des choses que je ne voulais pas, des êtres ignobles m’ont imposé leurs volontés durant des années, détruisant toute forme d’empathie ou de compassion envers les autres, faisant de moi un être profondément égocentrique et individualiste. Non, si je le fais c’est uniquement pour moi, car j’ai peut-être trouvé un moyen de répondre à cette question qui hante mes nuits depuis trop longtemps maintenant.

    « Qui suis-je ? »

    Mon regard jaune fendu de noir se pose de nouveau sur elle et ma voix est sifflante.

    - Demain même heure et même lieu de rendez-vous. Quelqu’un viendra vous chercher pour vous mener chez moi.

    Je rajuste mon manteau pour dissimuler mes attributs reptiliens et me dirige vers la sortie.

    - A demain.

    Le froid de la nuit sera beaucoup moins mordant que d’habitude…
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  • Lun 12 Déc - 0:46
    Mademoiselle de Noirvitrail se raidit quelques instants lorsqu’elle sentit la griffe de son interlocutrice sur le dos de sa main. Ce n’était pas que le contact de l’hybride – ou quoi que cette femme fut – soit désagréable, mais la sensation que lui renvoyait la surface écailleuse était des plus étranges. Lorsqu’elle laissa sa main tranquille, Athénaïs profita de l’occasion pour remettre son gant. Ce genre d’affliction ne jurait pas parmi toutes les bizarreries de la République, mais il ne valait mieux pas l’ébruiter et le clamer sous tous les toits. Mieux valait ne pas donner à ses détracteurs de nouvelles raisons de la détester.

    Il n’en restait pas moins que cette petite surface de peau écailleuse était … pour le moins agréable. Lorsqu’elle avait testé pour la première fois l’amulette, Athénaïs avait été capable de plonger sous l’eau et d’y respirer pendant une petite heure avant de devoir remonter à la surface. Ses premières expériences lui avaient permis de comprendre en partie le fonctionnement de l’objet et d’explorer les profondeurs du lac de la Renaissance qui jouxtait Justice. Il s’agissait d’une forme particulièrement efficace d’aisance aquatique, qui dotait le porteur des éléments physiques et biologiques nécessaires pour survivre sous l’eau. Les mages spécialisés dans les énergiques aqueuses étaient au fait de ces sortilèges, qu’ils tenaient principalement des sirènes et des tritons. En revanche, les connaissances sur les nagas manquaient cruellement …

    « Je vous en remercie … ajouta-t-elle lorsqu’elle se vit congédiée par la demoiselle à la chevelure ophidienne. »

    Athénaïs de Noirvitrail entrevoyait les implications de cette découverte sur le long terme. Bien sûr, il y avait sa propre curiosité à satisfaire, mais les retombées potentielles pour l’armée de la République, et plus généralement pour les connaissances des façonneurs étaient exceptionnelles. En somme, tout le monde avait à y gagner … même elle. Elle n’était pas hypocrite au point de penser que sa curiosité était purement altruiste. Elle avait une occasion en or de se faire un nom par elle-même, de posséder son propre secret et de mener ses propres expériences. Il était hors de question qu’elle laisse passer sa chance.

    Mais les effets secondaires …

    La jeune femme se retira immédiatement après que son informatrice ait pris congé. La perspective de revenir dans les bas-fonds ne lui plaisait guère, mais elle n’avait pas le choix si elle voulait progresser dans sa quête de savoir. Lorsqu’elle sortit du bâtiment, l’enfant crasseux se tenait sur le perron, son regard torve lui intimant de la suivre vers la sortie du quartier.

    Frigorifiée, la jeune femme reprit la route …


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  • Lun 12 Déc - 22:02
    Le cul-de-jatte tire sur le manteau confortable et chaud, présentant un visage rougi par le froid et un sourire dans lequel se devine des chicots noirs et pourris à la jeune femme qui attend. Il baragouine dans sa barbe hirsute un…

    - S’vez moi.

    …avant de se mettre en route, poussant avec ses poings pour propulser la cariole branlante et grinçante qui lui permet de se mouvoir. Contre toute attente, il navigue avec adresse dans les ruelles crasseuses des bas-fonds, évitant quelques tas d’excréments chauds éjectés de pots de chambre qui fument encore sur le sol froid. Autrefois ce quartier était le cœur de cette ville, un amas de bâtiments recroquevillés sur eux-mêmes à l’abri de hauts remparts avant que la capitale de la République ne s’étende encore et encore, offrant des espaces plus larges aux avenues et aux parcs. Le quartier est peu à peu devenu le refuge des désœuvrés et des miséreux. Certains ont voulu raser cet endroit, mais finalement les bas-fonds sont utiles pour entasser tous ces pauvres que la fière République ne veut pas voir exposés au grand jour de sa magnificence.

    Las bas-fonds sont devenus un état dans l’état, avec leurs propres règles et leurs propres lois. Même la garde de la cité évite de s’y rendre sans une très bonne raison. Tant que les bourgeois et les nobles peuvent dormir en sécurité dans leurs lits douillets, ce qui s’y passe ne dérange finalement personne.

    L’homme dévale une légère pente, pestant en évitant au dernier moment un mendiant mort de froid sur le sol gelé, avant de reprendre sa route. Les ruelles semblent désertes à cette heure et par cette température glaciale. Pourtant des yeux multiples se posent avec envie sur la jeune femme à travers les planches disjointes de volets craquelés par le temps. Mais la consigne est passée, cette damoiselle est sous la protection de la Gorgone et nul n’a le droit de la toucher sous peine d’une punition que personne n’est prêt à endurer.

    Le cul-de-jatte s’arrête devant un bâtiment délabré mais qui conserve une forme de majesté désuète. Sûrement un de ses palais laissé à l’abandon et qui tombe maintenant en ruines, témoignage touchant d’une époque révolue et d’une gloire passée.

    Il tend la main vers la jeune femme en lui offrant toujours son ignoble sourire pour percevoir son dû. Quelques piécettes qui ne représenteront presque rien pour une Noirvitrail mais qui lui permettront peut-être de passer l’hiver…

    ******************

    Je n’ai pas dormi de la nuit, mon esprit accaparé par les conséquences de ma rencontre avec Athénaïs de Noirvitrail. J’ai échafaudé des hypothèses multiples, entrevu des possibilités insensées et l’espoir d’en apprendre plus sur mes origines ne me quitte plus.

    Quelques coups secs sur la porte et je sursaute, encore une fois plongée dans mes pensées. J’ouvre la porte et invite la jeune femme à entrer rapidement avant que le froid mordant ne pénètre dans le petit vestibule. La pièce est propre et fraîchement rénovée. Des bois précieux ont été posés sur les cloisons et des bancs occupent les murs situés des deux côtés sur toute leur longueur. Des crochets sont visiblement faits pour y déposer manteaux et capes, d’ailleurs sur l’un d’eux pend une robe doublée de fourrure et un lourd manteau qui m’appartiennent. L’ambiance est étrangement moite, tranchant avec le froid glacial de l’extérieur. D’ailleurs je porte une robe légère, à l’étoffe fine et diaphane qui couvre cependant la totalité de mon corps. Des lampes à huile illuminent timidement la pièce plongée dans un semi-pénombre silencieuse.

    - Vous pouvez laissser manteau, écharpe et chaussures ici.

    J’attends qu’elle s’exécute pour pousser la lourde double-porte qui nous fait face. Le vestibule est alors envahi par une atmosphère chaude et terriblement humide alors qu’une pièce incroyable se révèle.

    Aux vues de sa disposition et de l’architecture, il s’agissait surement à l’origine d’une vaste cour intérieure carrée. Un péristyle aux colonnes élégantes entoure son périmètre et un grand bassin, lui aussi carré occupe son centre en totalité. Tout est en marbre blanc veiné de rose fushia sombre et de bleu profond. Une verrière impressionnante ferme l’ouverture ancienne pour conserver la chaleur du lieu, une chaleur presqu’étouffante tant elle est chargée d’humidité, et des voiles de vapeur s’élèvent paresseusement du bassin. De grands braséros illuminent la pièce, mais il ne fait aucun doute que la chaleur vient du sol, témoignant d’un système complexe de chauffage alimenté par une armée de petites mains à mon service. Des plantes exotiques et tropicales s’épanouissent un peu partout, lianes s’enroulant autour des colonnes et rideaux de verdure couvrant parfois les murs. L’œil averti remarquera sûrement la faune serpentine qui peuple l’endroit, reptiles curieux que j’ai fait venir de contrées lointaines et qui sont mes bébés, seuls êtres vivants autorisés à partager ma solitude.

    J’avance pieds nus sur le sol brûlant sans que cela ne semble me gêner. Mon corps ne régule pas thermiquement, le froid est un ennemi mortel, et je ne me sens vraiment bien que dans ces ambiances chaudes et humides.

    Je me tourne vers mon invitée, m’inclinant légèrement.

    - Bienvenue dans l’antre de la Gorgone.

    Mes tentacules s'agitent dans sa direction, comme pour l'accueillir eux-aussi. Je me redresse, laissant mes mains rejoindre mes épaules pour y faire glisser le fin tissu de ma robe qui tombe au sol en révélant ma nudité si particulière. Mes mains griffues sont couvertes d’écailles brunes aux reflets verdâtres qui remontent jusqu’aux coudes. Mes pieds sont eux-aussi griffus et couverts d’écailles qui vont jusqu’aux genoux. Le reste est fait de peau apparemment humaine, si ce n’est qu’elle est dénuée de toute pilosité et qu’elle prend la teinte de mes écailles. Ma silhouette est longiligne et gracile, aux formes féminines peu marquées, hanches fines et poitrine menue aux pointes fières.

    Je lui montre le bassin d’un mouvement de bras.

    - Montrez-moi si vous voulez bien.

    Avant de lui tourner le dos pour me diriger vers l’onde vaporeuse de cette démarche ondulante qui me caractérise. Mon dos est entièrement recouvert de ces écailles lisses qui scintillent délicieusement à la lueur des braséros, des écailles que j’ai arraché par dépit et par honte jusqu’à m’en faire saigner. Des écailles qui revenaient à chaque mue, toujours plus nombreuses jusqu’à couvrir maintenant une bonne moitié de mon corps d’hybride.

    Je me glisse dans l’eau et les tentacules sur ma tête s’agitent lentement comme pour exprimer le plaisir que j’éprouve à me glisser dans cette eau si chaude. Je disparais un instant, avant de lui faire face de nouveau, mon image floutée par les volutes de vapeur qui m’entourent.

    - Et bien, qu’attendez-vous ?
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Mar 13 Déc - 22:26
    L’endroit aurait été des plus agréables, s’il n’avait pas été situé dans la partie la plus déclassée de la ville. Ce jardin tropical avait des airs attrayants, malgré la chaleur et l’humidité. Et surtout … la présence des serpents. A première vue, ces derniers ne semblaient pas hostiles, et semblaient correctement nourris, si bien qu’Athénaïs ne s’en inquiéta pas outre-mesure. Par précaution, elle avait gardé auprès d’elle une petite série d’antidotes et d’anti-venins dans une petite boite dans sa sacoche de voyage.

    Etrangement, cet endroit ressemblait un peu à l’architecture que l’on retrouvait dans l’ancien ghetto reikois de Justice, ce qui laissa Athénaïs songeuse sur l’origine de cet édifice tandis qu’elle se déchaussait et enlevait la première couche de vêtements qui la protégeait du froid. Lorsqu’elle fut enfin prête, elle pénétra dans le sanctuaire de son hôte. La chaleur et l’humidité l’étouffèrent quelque peu tandis qu’elle progressait entre les arcades et tentait de se repérer dans ce lieu si étrange. La jeune femme du plisser les yeux pour pouvoir distinguer les différentes formes au sein de la semi-pénombre qui y régnait.

    S’étant en partie dévêtue lors de son entrée dans le sanatorium de la Gorgone, Athénaïs marchait pieds nus au milieu des carreaux recouverts de verdure. Vêtue d’une tunique de lin blanche lui tombant jusqu’aux genoux, la jeune femme tenait à ses côtés sa sacoche de voyage dont elle ne se séparait pratiquement jamais. Ses cheveux étaient détachés et commençait à friser sous le poids de l’humidité, ce qui ne l’aida pas à se sentir à l’aise.

    Accueillie par son hôte reptilienne, la demoiselle se fit force pour ne pas afficher la moindre émotion vis-à-vis de la nature de son hôte. Il y avait dans ses traits des similitudes étranges avec les créatures qu’elle avait rencontré à Port-Wessex. Le lien de parenté … était plus qu’évident à ses yeux non-experts. Mais si Athénaïs voyait très bien où était son intérêt personnel à explorer les finalités et les pouvoirs de l’amulette, elle ne comprenait toujours pas ce que cherchait l’hybride qui l’accueillait en ce jour. Cette dernière ne fit pas plus de cérémonie et lui intima de se dévêtir, tandis qu’elle pénétrait dans le bassin d’eau chaude.

    « S’il le faut … soupira-t-elle, peu encline à montrer une éventuelle faiblesse à l’hybride qui n’avait même pas daigné lui donner son nom. »

    Athénaïs de Noirvitrail s’approcha du bassin et posa sa sacoche entre deux serpents repus. D’un geste, elle enleva la broche de bronze qui maintenait sa tunique et la laissa choir sur le sol. Elle conserva l’étrange amulette autour du cou, tandis qu’elle pénétrait dans le bassin jusqu’à mi-cuisse. Malgré la pénombre, la lueur des braseros était suffisante pour révéler l’impact du sortilège de l’amulette sur son corps. Elle n’avait pas utilisé l’amulette depuis quelques jours, si bien que les écailles avaient pratiquement disparu, mais il restait nombre de ces petites écailles sur divers endroits de son corps. De petites surfaces, à peine plus grosses qu’une pièce de monnaie. Petit à petit, les écailles été tombées, laissant à la place sa peau d’ébène retrouver son apparence originelle. Sur sa main, les écailles avaient pratiquement disparu. La surface touchée par le sortilège était moitié moins grande que la veille.
    Elle s’avança à nouveau dans le bassin, jusqu’au niveau des hanches, l’eau chaude lui chatouillant la peau. C’était son dos qui était le plus touché par les restes du sortilège, les écailles entamant bien trop lentement leur mue en une peau humaine à son goût. La chose était encore plus déplaisante que cela grattait affreusement.

    « Voilà … êtes-vous satisfaite ? Les écailles disparaissent au bout d’un certain temps, mais la dernière fois que j’ai utilisé l’amulette … c’était il y a quelques jours. Le retour à la normale n’avait jamais été aussi long … Pouvez-vous m’aider ? »

    Athénaïs ne faisait pas spécialement confiance à son hôte … Mais elle était loin de se douter que celle-ci allait prendre sa requête d’une bien étrange manière …


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  • Mer 14 Déc - 14:11
    La jeune femme se dévoile sans pudeur ni enthousiasme excessif ne conservant pour seul atour que l’amulette bien visible sur sa poitrine. C’est indéniablement une belle femme, à la silhouette longiligne et aux courbes délicates, mais c’est bien l’étrange bijou qui attire mon regard alors que je glisse dans l’eau chaude pour me rapprocher d’elle répondre à sa question.

    Je sors de l’eau lentement pour lui faire face, mon regard jaune fendu de noir se perdant un instant dans le sien.

    - Je peux ?

    Une main qui s’approche lentement du bijou et qui poursuit sa route quand elle ne le lui interdit pas. Mes griffes ne sont qu’à quelques centimètres lorsque je sens un picotement désagréable au bout de mes doigts. La lumière semble brusquement se rétracter autour de la perle et le trouble que j’avais ressenti la nuit précédente devient bien plus prégnant et réel, comme l’impression étrange que cette amulette ne veut pas de moi. Je stoppe mon mouvement, à la fois surprise et intriguée, alors que mon interlocutrice ne semble aucunement ressentir la même chose que moi.

    Un sifflement contrarié s’échappe d’entre mes lèvres fines alors que je ne force pas le contact, ne sachant pas ce qu’il pourrait provoquer.

    - SSSssss.

    Je passe alors dans le dos de la métisse, découvrant les écailles qui semblent vouloir y persister. J’écarte les boucles brunes sur ses épaules avant de laisser une griffe curieuse parcourir son dos. Soudain je place ma main bien à plat entre ses deux omoplates, surimposant mes écailles aux siennes. Une exclamation étouffée s’échappe de ma bouche, alors que ce que je soupçonnais s’avère réel. Sent-elle le léger tremblement de ma main contre son dos ?

    - Sss’est impossssible…

    Elles sont similaires, forme, disposition, taille, texture, seule la teinte de nos écailles sont différentes.

    Ma main s’envole alors que l’implication de cette découverte me plonge dans un émoi palpable. Je reste un instant immobile, tentant de maîtriser les battements d’un cœur qui n’arrive pas à y croire. Je me dirige alors vers le bord du bassin, tendant le bras vers un serpent somnolant qui répond à mon invitation silencieuse en s’enroulant autour de mon bras. Je siffle tendrement en lui grattant doucement le haut du crâne avant de me diriger vers la métisse pour lui faire face de nouveau.

    - Vos écailles, ssse sssont des écailles de ssserpent, pas de poissssons ssse qui ssserait plus logique aux vues des pouvoirs que confère ssset objet.

    Je marque une courte pause avant de poursuivre.

    - Les écailles des poissons sssont comme une couche sssupplémentaire qui les couvre en totalité. Il est assssez aisé de les détacher, on parle d’ailleurs d’écaillage. Mais pour les reptiles sss’est différent, nos écailles sssont notre peau, les arracher reviendrait à mettre notre chair à vif.

    Je le sais d’autant plus que j’aie arraché les miennes plusieurs fois.

    - Par ailleurs les écailles des poissssons grandissssent avec eux, ssselles des reptiles non, ssse qui explique la mue des ssserpents.

    Je caresse alors lentement le serpent sur mon bras.

    - Chaque sssous-essspèssse de ssserpents possssède ssses propres écailles. Touchez les sssiennes.

    Je l’invite à caresser le serpent à son tour ajoutant dans un demi-sourire malicieux.

    - Ne vous inquiétez pas, il ne mord pas.

    J’attend qu’elle s’exécute avant d’ajouter.

    - Vous sssentez l’arête sssous vos doigts ? On dit qu’elles sssont carénées. Les vôtres sssont lisssses, tout comme les miennes.

    Je me rapproche brusquement, ma voix se faisant plus basse et plus intime.

    - Mais ssse n’est pas tout, l’intrication des écailles, leur forme, leur texture sssont différentes en fonction des essspèssses. Le commun des mortels penssse que tous les ssserpents ssse ressssemblent sssi ssse n’est leur couleur. Ils ssse trompent.

    Ma voix qui tremble légèrement.

    - J’ai réuni des essspèces exotiques venant de contrées lointaines pour comparer leurs écailles aux miennes. Et jamais je n’avais vu une telle sssimilitude qu’avec les vôtres.

    Un silence avant que ma voix se fasse presque suppliante.

    - Alors vous allez me dire exactement d’où vient sssette amulette, et l’utiliser devant moi sssi vous voulez que je vous aide.
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Mer 14 Déc - 23:40
    Athénaïs écouta les explications de son hôte avec attention, essayant de comprendre toutes les implications de ce qu’elle énonçait. Elle n’avait pas bronché quand cette dernière avait parcouru avec précisions les surfaces écailleuses qui émaillaient sa peau. Pourtant … la sensation de ses doigts sur son épiderme reptilien lui restait en mémoire, comme si cette partie-là était plus … sensible. Les surfaces écailleuses avaient étrangement réagi, envoyant à son cerveau des messages contrastés, entre excitation, appréhension et douceur. Elle ne s’était jamais aperçue à quel point sa peau écailleuse était capable d’une telle sensibilité.

    Elle délaissa quelques instants le serpent que tenait Ssisska, qu’elle avait caressé afin de juger de la qualité de ses écailles et comprendre ce qu’entendait l’hybride. L’animal semblait étrangement calme aux côtés des deux femmes, mais elle ne sut dire laquelle des deux semblait l’apaiser. Probablement son hôte … dont elle n’avait absolument pas capté le trouble, qui pourtant, se lisait dans le mouvement de ses tentacules. Malheureusement, Athénaïs était incapable d’appréhender cette gestuelle reptilienne. Après tout, elle n’était qu’une simple humaine, un peu trop curieuse pour son propre bien.

    « Je vois …dit-elle pensive. Je vous remercie pour ces précisions. Je suppose que je peux vous en dire plus sur cette amulette … »

    La jeune femme prit le serpent que tenait Ssisska dans ses bras. Le reptile se laissa mollement faire, repus par son précédent repas. Elle le caressa avec délicatesse, comme une créature rare. Après quelques secondes de réflexion, elle se décida à cracher le morceau, persuadée que la jeune femme en face d’elle était sincèrement en train de l’aider.

    « Nous avons trouvé ces amulettes à Port-Wessex, dans un nid de nagas dirigé par un prêtre du titans des océans. Ce vieux fou avait pris en otage toute la population de la ville et tissé un pacte impie avec les nagas. En échange de jeunes femmes capturées sur les routes et dans les auberges locales, le prêtre semblait s’assurer l’obéissance des nagas et pouvait continuer à agir aussi bien sur terre que sur mer. Quand, avec ma collègue, nous avons pu atteindre l’un des nids marins des nagas, nous avons découvert que les nagas utilisaient leurs captives pour des tentatives de reproduction. Les hommes capturés, quant à eux, devaient être dévorés par les guerriers nagas … C’est sur les corps des nagas que nous avons trouvé ces amulettes. »

    La jeune femme montra le bijou qui pendait autour de son cou. Elle ajouta :

    « Ces amulettes présentaient des formes différentes … Celle-ci est peut-être la plus complexe et la plus richement décorée. Le SCAR n’a pas fait grand état de ces amulettes et s’est contenté de nous les donner comme prise de guerre … mais je suis persuadée qu’il y a plus que ce que les yeux veulent bien voir. Nous n’avons pas pu interroger de nagas pour savoir à quoi elles servaient. Nous supposons que les nagas ont créé ces objets pour faire en sorte que les fidèles du titan des océans puissent se déplacer sous l’eau … Enfin … ce n’est qu’une supposition. »

    Athénaïs baissa les yeux vers l’amulette et la manipula quelques instants pour réveiller sa magie. Lentement, la magie de l’amulette s’immisça en elle, révélant le sortilège qu’elle contenait. En quelques secondes, les énergies magiques s’infiltrèrent dans le corps de la jeune femme, opérant avec douceur la métamorphose aquatique. La jeune femme commença à avoir chaud, tandis que le sortilège s’emparait de son corps. La peau d’Athénaïs devint flasque au niveau de ses bras, de ses jambes, de son cou et de son dos. En quelques dizaines de secondes, celle-ci se mit à muer, puis à tomber en plaques sèches dans l’eau, révélant une série d’écailles noires et brunes lisses et luisantes.

    La peau de ses mains et de ses pieds s’étendit, révélant des jointures un peu palmées afin de faciliter la nage tandis qu’à la base de son cou, l’armure écailleuse s’entrouvrait pour laisser place à de belles branchies. Le sortilège n’alla pas plus loin, les sortilèges d’adaptation aquatique étant généralement assez discrets. La silhouette d’Athénaïs restait humanoïde, mais son corps présentait les signes d’une mutation particulière lui permettant de survivre une petite heure sous l’eau. Lorsque l’enchantement pris fin, la jeune fille considéra quelques instants l’hybride. Athénaïs ne présentait pas de mutations aussi marquées que celles de Ssisska, mais il était clair pour un œil averti que les écailles qu’elles présentaient les reliaient à la même espèce.

    D’un point de vue plus pragmatique, la jeune femme se sentit immédiatement à l’aise dans l’eau chaude du hammam. La métamorphose avait pour effet intéressant d’amplifier les sensations des liquides sur son corps, si bien qu’elle était capable de pleinement ressentir les mouvements de l’eau et ses subtilités, la laissant avec de vagues sensations de plaisir. Athénaïs se tourna alors vers la jeune femme. Elle ne se sentait pas particulièrement à son avantage dans cette apparence, mais elle avait déjà eu l’occasion de s’y faire à force de la tester.

    « Votre verdict ? Ne tardez pas trop, cela ne dure qu’une heure … »



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  • Jeu 15 Déc - 15:10
    La jeune femme se saisit instinctivement de mon serpent et contre toute attente il accueille ces nouveaux bras avec un plaisir non feint, venant se lover contre le corps chaud de la métisse. Pourtant cela n’est pas naturel, les serpents n’apprécient pas vraiment ce genre de contact, sauf lorsqu’il provient de moi ou d’un autre reptile. D’ailleurs je me rends compte que je ne me suis pas échappée lorsqu’elle a posé ses doigts sur mes écailles pour les caresser, alors que le contact humain m’effraie et me dégoûte depuis qu’on a abusé de moi. J’ai même trouvé ça agréable très agréable, trop agréable…

    Ce qui signifie que les changements qui s’opèrent en elle sont loin d’être uniquement physiques.

    Mais je n’ai pas vraiment le temps d’y réfléchir qu’elle m’expose en détail ce qui s’est passé à Port Wessex et, plus son récit se déroule, plus je sens une boule qui se crée dans mon ventre, une impression désagréable et amère alors qu’une théorie folle émerge dans mon cerveau. Se pourrait-il que ma mère ait été engrossée par un naga comme toutes ces pauvres filles ? Ce qui expliquerait que le schéma de nos écailles soit si similaire…

    Je ne suis pas sure qu’elle perçoive mon trouble, perdue dans son propre récit et ses théories. J’ai d’ailleurs l’impression que sa rigueur scientifique est embrumée par l’influence néfaste de l’objet, réduisant sa compréhension de ce qui lui arrive à des constatations simplistes. Elle ne se rend pas compte que sa perception du monde est affectée tout comme sa façon d’être, plus proche… de ce que je suis ?

    Elle active alors l’objet et son corps change se couvrant de ces mêmes écailles sombres aux reflets bruns. Ahténaïs de Noirvitrail est une femme superbe, sans aucun doute possible, mais je n’ai jamais été attirée par les humains, aussi beaux soient-il, ne ressentant qu’un dégoût teinté d’une convoitise malsaine pour les spécimens les plus séduisants de cette race qui m’a fait tant souffrir.

    Mais là, c’est différent, elle s’est muée en une créature reptilienne tout aussi superbe et je ne peux m’empêcher de venir caresser du bout des doigts les écailles sur son bras, pour remonter lentement jusqu’à son épaule, glisser jusqu’à son cou délicat avant de stopper ma route à la naissance de ses branchies. J’ai rarement vu écailles aussi belles, d’un brun profond qu’égaie des reflets mordorés.

    De nouveau, je peux constater que la similitude de nos écailles ne peut pas être le fruit du hasard. Mais d’un autre côté, je ne possède pas de branchies et je suis incapable de respirer sous l’eau, même si j’apprécie de me prélasser dans mon bassin durant des heures. Cela met à mal ma théorie d’une paternité naga, surtout que j’ai développé d’autres spécificités qui n’ont rien à voir avec ces derniers, comme mon venin. Moi qui cherche des réponses, j’ai l’impression de me perdre dans un labyrinthe d’interrogations nouvelles. Cependant, j’ai la certitude que la femme en face de moi est la clé de ma quête des origines et que nos destins sont liés aussi surement que l’intrication de nos écailles jumelles.

    - Votre verdict ?...

    Sa voix me sort de mes pensées. Encore une fois, je n’ai pas l’impression qu’elle se rende vraiment compte de ce que tout cela peut signifier, pour moi, mais aussi pour elle.

    - Il sssemblerait que vos évolutions physiques répondent sssimplement à la fonction de ssset objet. Les écailles sssont là pour optimiser vos déplacements en milieu aquatique, les mains et pieds palmés pour fasssiliter la propulsssion et les branchies pour ressspirer sssous l’eau. En sssoi, rien de bien sssurprenant. Mais sssi j’ai bien compris, ssse sssont les effets sssecondaires qui posent réellement problème.

    Je me recule pour pouvoir l’observer de pied en cap.

    - Pouvez-vous mettre fin à l’enchantement ?
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  • Ven 16 Déc - 0:37
    Comme à son habitude, Athénaïs ne recula pas lorsque Ssisska caressa les surfaces écailleuses qui recouvraient son corps. La jeune femme cherchait à éviter de brusquer l’hybride et de s’en faire une ennemie. Après tout, elle était probablement la seule au sein de la République, qui aurait pu répondre à ses questions, sans paraître dégoutée par son apparence. Car avouons-le, peu de gens auraient aimé discuter de ce genre de choses avec une jeune femme à moitié transformée en serpent marin. Au contact des doigts de son hôte, Athénaïs se mit à frémir. Une douce chaleur s’emparait de son corps aux écailles douces et froides.

    La similitude des écailles ne laissait que peu de place à l’interprétation. Ssisska et Athénaïs présentaient des écailles semblables et il était clair que l’hybride semblait faire partie des espèces aquatiques de serpents. Mais était-elle naga pour autant ? Athénaïs, du haut de ses maigres connaissances en la matière, ne pouvait en être certaine. Ses yeux détaillèrent la jeune hybride dans la pénombre. Il y avait dans son regard quelque chose d’envieux, mais aussi une curiosité sincère et qui révélait que malgré ses connaissances, elle semblait véritablement étonnée de la transformation physique de la façonneuse.

    Quel genre de réponses cherches-tu en moi, très chère hôte … ?

    L’hybride apporta quelques éléments de réponse à son invitée, mais sembla particulièrement intéressée par le phénomène qui avait amené Athénaïs dans ses filets : la fin du sortilège. D’un geste, Athénaïs toucha l’amulette en acquiesçant. La magie se mit alors à refluer et la transformation s’opéra dans le sens inverse. Les branchies se résorbèrent et ses mains et pieds reprirent un aspect normal, dépourvus de palmes. Puis ce fut au tour de sa peau de muer et de tomber en squames sèches dans l’eau, révélant une peau d’ébène là où se trouvaient auparavant la belle armure d’écailles sombres et mordorées. Pourtant, toutes les écailles ne partirent pas du premier coup. Nombre d’entre elles étaient restées sur son corps, créant une mosaïque de surfaces écailleuses sur ses membres et son dos. Ces écailles, malgré la fin du sort, persistaient en de nombreux endroits.

    La jeune femme pesta et lança un regard inquiet à Ssisska.

    « Voilà ce qu’il se passe lorsque je mets fin au sort. Si les modifications physiques les plus voyantes disparaissent, les écailles, elles, semblent persister quelques heures. Je … les sens encore … Et il y en a à chaque fois de plus en plus … Je ne sais pas quoi faire pour régler ça. »


    Elle tendit ses bras recouverts d’écailles dont certaines continuaient à tomber, remplacées par sa peau sombre. Les écailles disparaissaient petit à petit, mais sur des périodes de plus en plus longues. Le phénomène de mue grattait horriblement, ce qui la força à se masser les bras pour faire disparaître les écailles mortes. Il s’agissait là d’une sensation particulièrement désagréable. Elle sentit, dans le même temps, que quelque chose à l’intérieur de son esprit refluait. Une trace du sortilège ? Elle se massa les tempes, essayant de faire partir ce bourdonnement qui semblait se dissiper.

    « Pouvez-vous m’aider à maîtriser ce sortilège … ? Il faut que ces effets secondaires cessent … Aidez-moi. »



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  • Sam 17 Déc - 22:08
    La jeune femme met fin aux sortilèges et la transformation s’opère en sens inverse, alors que les attributs liés à la vie sous-marine disparaissant. Je dois dire que c’est un vrai crève-cœur pour moi de voir les jolies écailles noires tomber pour laisser place à cette peau humaine finalement si banale. Mais effectivement, et au grand désarroi de mon invitée, quelques plaques persistent ici et là.

    La métisse semble réellement désemparée, se frottant énergiquement les bras pour tenter vainement de faire disparaître les écailles qui perdurent. Un sifflement désapprobateur s’échappe d’entre mes lèvres et je pose mes mains sur les siennes pour qu’elle arrête de se maltraiter de la sorte.

    - Sssela ne sssert à rien, à part rendre les choses encore plus désagréables. Venez.

    Je sors de l’eau en la tirant par la main. Je peux constater qu’effectivement des écailles couvrent encore en partie son dos, ses bras et ses jambes sans vraiment respecter de schéma précis, comme si c’était uniquement le fruit du hasard. Et apparemment, le phénomène ne fait que s’amplifier.

    - Attendez.

    Je me dirige vers une alcôve cachée par un rideau de verdure et j’en extrais un pot de terre rangé dans un petit meuble en bois précieux. Je reviens vers la métisse, ondulant lentement dans sa direction, avant de me placer derrière elle. J’écarte sa longue chevelure noire et bouclée sur ses épaules avant de laisser mes doigts glisser sur sa peau et plus spécifiquement sur les zones que la transformation inverse semble avoir oublié.

    - J’ai fait fabriquer ssspécifiquement ssset onguent pour sssoulager les démangaïsons post-mue.

    J’ouvre le pot, plongeant une main griffue à l’intérieur pour en collecter une noisette que je commence à appliquer doucement sur la peau sombre.

    - Sssela ne règlera pas directement votre problème, mais au moins vous n’aurez plus à sssupporter de grattements désagréables.

    Cependant il faudra que j’envisage de passer une commande bien plus importante. Mes propres mues s’espacent de plus en plus, à mesure que ma croissance se ralentit et ma réserve est relativement limitée.

    En tout cas je procède avec application, massant doucement les zones écailleuses, captivée par leurs reflets dorés. Ses écailles sont vraiment superbes, lisses et douces comme celles d’un jeune serpent et cette couleur d’un brun chaud est véritablement unique. Je me rends compte d’ailleurs rapidement que mes caresses sont bien trop longues pour être justifiées uniquement par l’application de cet onguent apaisant…

    Alors autant essayer de détourner l’attention.

    - Ssseux qui ont créé ssset objet sssemblent être de bien piètres enchanteurs. Avez-vous sssonger au fait que sssette amulette puisssse tout sssimplement disssfonctionner ? Dans ssse cas, la meilleure sssolution est peut-être de vous en débarasssser.

    A vrai dire je me demande soudain pourquoi elle s’entête à vouloir la conserver…
    Citoyen de La République
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Dim 18 Déc - 18:54
    La jeune femme ne se fit pas prier pour accompagner son hôte et se laisser soigner. L’application de l’onguent sur sa peau écailleuse en train de muer la soulagea grandement. Ecoutant les murmures à mi-chemin entre les reproches et les conseils de santé, la demoiselle se laissa traiter sans broncher. Les grattements cessèrent peu à peu, tandis que l’hybride continuait d’appliquer avec soin l’onguent. Athénaïs ne remarqua même pas sa fascination pour ses écailles, toute occupée qu’elle était à manipuler l’amulette entre ses doigts et à réfléchir aux étranges intrications du sortilège placé sur l’objet. Elle n’eut malheureusement pas l’occasion de se perdre dans sa rêverie que son hôte la questionnait à nouveau.

    « Au contraire … la personne qui a créé ce sortilège maîtrise une magie qui résiste à mes tentatives de décryptage. Si le sortilège peut sembler imparfait, il n’en est rien. Il y a dans l’assemblage des runes et de l’enchantement un savoir que nous ne possédons pas, et que je n’ai pas vu dans les objets magiques créés par les sirènes. Il y a quelque chose d’autre, et j’entends bien le découvrir.»

    La demoiselle serra l’amulette entre ses doigts, fascinée qu’elle était par le mystère qui entourait ces objets, son origine et son utilité. Lorsque Ssisska proposa de s’en débarrasser, elle eut une réaction outrée, presque instinctive.

    « Vous n’y pensez pas ! Je dois percer les secrets de cette amulette à jour, pas m’en débarrasser ! »

    Le ton d’Athénaïs était véritablement celui d’une personne sur la défensive. Ssisska était folle de penser un seul instant qu’elle se débarrasserait d’un objet aussi précieux. C’était une trouvaille unique au sein de la République et il était hors de question que le SCAR ne perce à jour les mystères de cet objet avant elle. D’une part, c’était une question d’orgueil, mais elle cachait aussi un autre objectif.

    Une partie des ancêtres d’Athénaïs reposaient au fond du lac de la Renaissance. Lors de ses explorations des archives familiales, la demoiselle à la peau brune avait découvert que lors de l’Exil, une partie de ses ancêtres s’étaient noyés dans les eaux du lac, avec dans leurs bagages des objets précieux appartenant à son clan. Athénaïs avait réussi à découvrir où se trouvait plus ou moins l’emplacement où le navire avait coulé il y a de cela des générations, mais les eaux du lac étaient si profondes qu’un corps humain ne pouvait s’y risquer. L’arrivée de l’amulette tombait à pic ! Si la demoiselle parvenait à en maîtriser les pouvoirs, alors elle parviendrait peut-être à explorer les tréfonds du lac et retrouver le navire de ses ancêtres …

    Pourtant, malgré ce but louable et cette ambition, quelque chose dans l’esprit d’Athénaïs lui murmurait que ce n’était pas l’unique raison qui faisait qu’elle ne se séparait pas de l’amulette. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que l’objet avait implanté une drôle de graine dans son esprit …

    « Aidez-moi à maîtriser son pouvoir, mademoiselle … Votre prix sera le mien … »


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  • Mar 20 Déc - 19:34
    Elle a raison. Cette réalisation n’est clairement pas le travail d’un amateur, l’intrication perturbante des écailles et la finesse de la réalisation sont là pour en attester. Mais dans ce cas, peut-être que cette amulette a une autre fonction que la seule adaptation aquatique.

    Sa réaction à ma proposition de s’en séparer me semble cependant exagérée, tout comme la lueur d’avidité qui traverse son regard et la manière possessive dont elle serre l’artefact mystérieux. Tout cela ne fait qu’attiser encore plus ma curiosité.

    Je termine d’appliquer l’onguent avant de refermer le pot et de le lui tendre.

    - Tenez. Sssela vous ssservira plusss qu’à moi ssses prochains jours. Ma dernière mue est assssez résssente.

    Je caresse une dernière fois les écailles sombres du bout des doigts avant d’aller m’installer dans une alcôve confortable. Un mouvement de la main pour l’inviter à venir me rejoindre et s’asseoir près de moi. Sa demande est presque suppliante, comme si j’étais sa dernière chance et elle semble effectivement prête à payer très cher pour réussir à maîtriser le pouvoir de l’amulette. Trop à mon avis pour une personne qui semble aussi mesurée et réfléchie qu’Athénaïs de Noirvitrail…

    Cela semble me placer en position de force, mais ce n’est qu’apparence, car moi aussi je suis prise dans un tourbillon d’incertitudes que j’ai du mal à contrôler. La jeune femme est peut-être la clé à cette question qui me hante concernant mes origines, celle qui me permettra de savoir qui était mon père. Mais il y a autre chose, quelque chose de plus insidieux, de beaucoup moins évident, qui se répand lentement comme le venin d’un serpent. Quelque chose qui ne devrait pas être.

    J’ai vécu seule pendant si longtemps que je me suis convaincue moi-même que la solitude serait mon unique compagne pour le restant de mes jours. Il faut dire que le simple fait d’être touché me dégoûte, éveillant en moi des souvenirs douloureux du temps où l’on a abusé de moi. J’ai cru qu’ils avaient détruit le simple fait d’éprouver une attirance autre que malsaine pour une personne. J’y ai cru jusqu’à aujourd’hui. J’aime ses écailles, je les trouve juste superbes, mais au-delà de cette évidence, sa présence occupe un vide abyssal. Et quand elle me touche, j’ai juste envie qu’elle continue car elle dégage une aura reptilienne que je n’ai jamais perçu auparavant chez un humanoïde.

    Alors ma réponse à sa demande va à l’encontre de toute logique, prouvant que certains sentiments ont pris le dessus.

    - Je vais vous aider.

    Ma main qui se pose sur son avant-bras, là où les belles écailles sombres perdurent.

    - Et je ne vous demande rien en retour.

    Une tendre caresse, mes écailles glissant sur les siennes éveillant des sensations délicieuses. J’ôte cependant ma main, troublée par les papillons que je sens brusquement dans mon bas-ventre.

    - Il faudra en revanche que vous me laissssiez toucher l’objet pour que je puisssse l’étudier. En votre présenssse bien entendu.

    Pour être franche, même si l’objet ne la forçait pas à le garder près d’elle, j’aurai insisté pour qu’il en soit ainsi, prétextant surement que sa présence m’aiderait dans ma tâche puisqu’elle l’a déjà étudié. En fait je me rends compte que j’ai envie de la sentir là, à mes côtés, comme en ce moment, alors que nos corps se frôlent dans cette alcôve envahie par une brume humide et chaude.

    - Demain, même endroit, même heure ?

    Oui, demain, de nouveau, ne plus être seule.
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  • Ven 30 Déc - 17:37
    Jour 5



    Les jours passaient et les choses ne s’amélioraient pas pour Athénaïs. Malgré l’aide de Ssisska, la façonneuse ne progressait pas dans la compréhension de l’artefact naga. Cela faisait maintenant presque une semaine que la jeune femme passait ses journées dans le hamam délabré de son hôte, mais que leurs expérimentations ne portaient pas leurs fruits. L’objectif était pourtant simple : parvenir à maîtriser les effets de l’adaptation aquatique pour étendre sa durée et contrôler les effets secondaires pour les faire disparaître dès la désactivation de l’amulette.

    Malgré les conseils de Ssisska et l’utilisation de l’onguent, les deux femmes pâtinaient clairement dans leur progression. Non seulement, Athénaïs ne parvenait pas à prolonger l’utilisation de l’amulette au-delà d’une heure par jour, mais plus génant encore, les écailles mettaient de plus en plus de temps à disparaître de son épiderme. La peau de serpent qui recouvrait les bras et les jambes de la jeune femme ne disparaissait plus une fois l’amulette désactivée et il lui fallait attendre le soir pour ressentir les premières gènes de la mue faisant réapparaître sa peau humaine.

    Athénaïs s’habituait tant bien que mal à sentir sa peau muer après les séances d’expérimentation. L’onguent l’aidait à ne pas en souffrir et apaisait efficacement les rougeurs et les démangeaisons. Pour cela, elle pouvait remercier l’hybride … qui malgré le manque de résultats, continuait à l’aider. Elle se montrait d’ailleurs plus efficace à aider Athénaïs à gérer sa peau écailleuse qu’à trouver un moyen de faire fonctionner l’amulette efficacement. Elle ne pouvait pas véritablement faire la fine bouche sur cette question. La présence de l’hiver rendait la présence d’Athénaïs dans le hamam de plus en plus régulière, la peau écailleuse recouvrant ses membres préférant les milieux chauds et humides que le froid sec de Liberty.

    Mademoiselle de Noirvitrail ne se rendait pas compte que progressivement, sa dépendance vis-à-vis de l’amulette s’accentuait. Depuis combien de temps ne l’avait-elle pas enlevé ? Petit à petit, elle commençait à s’habituer à la présence de ces écailles noires et dorées et se surprenait parfois à les caresser du bout de ses doigts d’un air pensif. Les transformations étaient de plus en plus aisées et son corps s’adaptait facilement au pouvoir de l’amulette. Le seul souci restait ce qu’il se passait dès la fin des effets d’adaptation aquatique. Athénaïs commençait à ressentir des douleurs lorsque le sortilège s’estompait au bout d’une heure, comme si son corps avait de plus en plus de mal à retourner à son état normal.

    Assise au bord le bassin, Athénaïs manipulait l’amulette d’un air pensif avant de se saisir d’un petit miroir de poche. De minuscules écailles dorées étaient apparues autour de ses yeux lors de la dernière métamorphose. Discrètes … mais assez élégantes, si l’on omettait l’étrangeté de la situation. La façonneuse se félicitait intérieurement que tout ceci ne soit que temporaire. Elle avait beau être de plus en plus à l’aise avec le contrecoup du sortilège, elle n’envisageait pas rester comme ça le restant de ses jours. Reposant le miroir dans son sac, elle se mit à appliquer avec méthode l’onguent sur le haut de ses bras, en repensant à ses derniers échanges avec Ssisska.

    Le regard de l’hybride s’était quelque peu adouci ces derniers jours. Athénaïs sentait que ses regards étaient motivés par bien plus que son agenda caché. Il y avait dans ses gestes quand elle massait ses écailles et dans ses paroles de l’envie. Elle avait beau essayer de le dissimuler, Athénaïs était capable de le sentir … C’était comme si Ssisska “dégageait” cette sensation … comme si ses émotions étaient un livre ouvert dans lequel la façonneuse pouvait lire.

    Ses jambes dans l’eau chaude du bassin lui renvoyait d’agréables sensations. Ssisska lui avait dit qu’elle avait une nouvelle idée à tester aujourd’hui. Athénaïs espérait que pour une fois, les idées lumineuses de Ssisska porteraient leurs fruits. Elle passa sa main dans ses cheveux avant de les attacher avec un ruban bleu.

    “Alors ? Quelle est cette nouvelle idée ? J’espère que nous ferons quelques progrès aujourd’hui …”



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