Page 2 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
Les jours passent et les échecs succèdent aux échecs, nos talents réunis ne permettant pas de percer le secret de cette mystérieuse amulette et d’en maîtriser les pouvoirs comme le souhaite ardemment la demoiselle Noirvitrail. Pourtant les choses évoluent lentement, car à chaque fois que la métisse utilise le pouvoir de l’artefact, l’emprise que ce dernier a sur elle ne fait que croître, tout comme les écailles sur sa peau, ces belles écailles brunes aux reflets dorés que j’aime tant caresser du bout des doigts pour y appliquer cet onguent au effets apaisants.
Parfois je perds de vue mon objectif principal, à savoir réussir à en apprendre plus sur mes origines et sur les nagas. Car la nature reptilienne de la métisse s’épanouit jour après jour et force est de constater que je suis de plus en plus séduite par sa part animale, ressentant quelque chose que je n’avais jamais vraiment ressenti jusqu’à présent, une attirance, aussi bien physique que psychique pour ce qu’elle est en train de devenir.
Déroutant…
Je me laisse flotter paresseusement dans l’eau brûlante du bassin. Je vois bien qu’elle aussi apprécie de plus en plus cet endroit humide et chaud qui répond aux besoins vitaux de sa nature reptilienne. Je suis bien, apaisée, et la présence de la métisse y est indéniablement pour quelque chose.
Sa voix me sort de ma rêverie et je me redresse, révélant à demi ma nudité hybride sans aucune gêne ou pudeur. Elle aussi est nue, et les reflets des feux des braséros sur ses écailles sont un magnifique spectacle dont je ne me lasse pas. Elle caresse l’amulette et il ne fait plus aucun doute que cette dernière influe sur le psychisme de la métisse. J’ai l’impression qu’elle ne s’en rend pas compte, mais moi je vois bien que les transformations ne sont pas uniquement physiques, qu’elles vont bien au-delà. Je m’approche, me glissant entre ses jambes, les écailles sur mes hanches frottant contre celles qui perdurent à l’intérieur de ses cuisses. La sensation est juste incroyable et je dois me faire violence pour ne pas céder à l’envie presqu’animale qui s’empare de moi. Mes tentacules ondulent lentement sur ma tête, se dirigeant vers son visage pour lui offrir de multiples caresses. Je me perds alors dans son regard qu’habillent maintenant de magnifiques écailles dorées.
Nous sommes si proches qu’il suffirait d’un rien pour…
- Effectivement j’ai eu une idée.
Se concentrer sur notre tâche pour ne pas me laisser happer par l’envie d’elle. Une main griffue s’approche de l’amulette qui réagit comme à chaque fois en perdant étrangement de son éclat. Comme si elle cherchait à se rétracter sur elle-même pour échapper à ma présence.
- Elle ne m’aime pas.
J’éloigne la main car une sensation désagréable remonte le long de mon bras provoquant une forme de nausée.
- Je crois que nous nous trompons depuis le début.
Cela fait un moment que j’y pense, mais je n’ai pas osé lui en parler. Pourquoi ? Car ce qui lui arrive la rapproche peu à peu de moi et je me prends parfois à rêver qu’elle puisse devenir la compagne que je n’ai jamais eu.
Mon regard jaune fendu de noir crochète le sien.
- Nous nous trompons sur la nature de ssset objet. Il n’est pas un vulgaire artefact d’adaptation aquatique. Il vous transforme lentement mais sssûrement pour faire de vous autre chose.
Ma main vient glisser tendrement sur les écailles brunes qui ornent son bras.
- Quelque chose qui ressssemble trop à un naga pour que ssse sssoit une sssimple coïnsssidenssse…
Parfois je perds de vue mon objectif principal, à savoir réussir à en apprendre plus sur mes origines et sur les nagas. Car la nature reptilienne de la métisse s’épanouit jour après jour et force est de constater que je suis de plus en plus séduite par sa part animale, ressentant quelque chose que je n’avais jamais vraiment ressenti jusqu’à présent, une attirance, aussi bien physique que psychique pour ce qu’elle est en train de devenir.
Déroutant…
********
Je me laisse flotter paresseusement dans l’eau brûlante du bassin. Je vois bien qu’elle aussi apprécie de plus en plus cet endroit humide et chaud qui répond aux besoins vitaux de sa nature reptilienne. Je suis bien, apaisée, et la présence de la métisse y est indéniablement pour quelque chose.
Sa voix me sort de ma rêverie et je me redresse, révélant à demi ma nudité hybride sans aucune gêne ou pudeur. Elle aussi est nue, et les reflets des feux des braséros sur ses écailles sont un magnifique spectacle dont je ne me lasse pas. Elle caresse l’amulette et il ne fait plus aucun doute que cette dernière influe sur le psychisme de la métisse. J’ai l’impression qu’elle ne s’en rend pas compte, mais moi je vois bien que les transformations ne sont pas uniquement physiques, qu’elles vont bien au-delà. Je m’approche, me glissant entre ses jambes, les écailles sur mes hanches frottant contre celles qui perdurent à l’intérieur de ses cuisses. La sensation est juste incroyable et je dois me faire violence pour ne pas céder à l’envie presqu’animale qui s’empare de moi. Mes tentacules ondulent lentement sur ma tête, se dirigeant vers son visage pour lui offrir de multiples caresses. Je me perds alors dans son regard qu’habillent maintenant de magnifiques écailles dorées.
Nous sommes si proches qu’il suffirait d’un rien pour…
- Effectivement j’ai eu une idée.
Se concentrer sur notre tâche pour ne pas me laisser happer par l’envie d’elle. Une main griffue s’approche de l’amulette qui réagit comme à chaque fois en perdant étrangement de son éclat. Comme si elle cherchait à se rétracter sur elle-même pour échapper à ma présence.
- Elle ne m’aime pas.
J’éloigne la main car une sensation désagréable remonte le long de mon bras provoquant une forme de nausée.
- Je crois que nous nous trompons depuis le début.
Cela fait un moment que j’y pense, mais je n’ai pas osé lui en parler. Pourquoi ? Car ce qui lui arrive la rapproche peu à peu de moi et je me prends parfois à rêver qu’elle puisse devenir la compagne que je n’ai jamais eu.
Mon regard jaune fendu de noir crochète le sien.
- Nous nous trompons sur la nature de ssset objet. Il n’est pas un vulgaire artefact d’adaptation aquatique. Il vous transforme lentement mais sssûrement pour faire de vous autre chose.
Ma main vient glisser tendrement sur les écailles brunes qui ornent son bras.
- Quelque chose qui ressssemble trop à un naga pour que ssse sssoit une sssimple coïnsssidenssse…
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 240
crédits : 385
crédits : 385
Athénaïs regarda l’hybride se glisser entre ses jambes et la caresser avec douceur. La magicienne n’était pas gênée par cette soudaine démonstration d’intimité de la part de Ssisska et savoura avec envie le frôlement de ses écailles sur les siennes. L’hybride avait du mal à cacher son attirance pour la demoiselle au ruban bleu, c’était évident. Mais Athénaïs, elle, n’était pas intéressée par autre chose que par l’amulette (et son cœur appartenait déjà à Parwan). Mais qui était-elle pour refuser le glissement des écailles de Ssisska sur les siennes ? Lorsque son visage s’approcha d’elle, les tentacules commencèrent à lui caresser le visage et la façonneuse se sentit immédiatement à l’aise. Les tentacules de Ssisska étaient de drôles d’appendices, mais la magicienne avait réussi à les apprivoiser assez récemment. Etrangement, ils semblaient de moins en moins rétifs à s’approcher d’elle … ce qui n’était pas pour lui déplaire.
Ssisska n’était pas capable de toucher l’amulette, pour le plus grand plaisir d’Athénaïs, qui n’aimait pas trop que l’hybride s’approche de son bien. Lorsqu’elle retira sa main, elle se sentit quelque peu soulagée. Le simple fait d’appréhender la possibilité qu’elle puisse s’en emparer la mettait mal à l’aise et sur la défensive.
C’est alors que son hôte, au milieu des vapeurs et de la chaleur du hammam, lui fit part de ses hypothèses. Elle faillit éclater de rire lorsqu’elle eut terminé. C’était grotesque ! Athénaïs avait passé des jours à ausculter l’enchantement du médaillon et il ne s’agissait que d’un simple sortilège d’adaptation aquatique … à moins qu’elle ait loupé quelque chose.
« Voyons Ssisska … Vous ne pensez tout de même pas qu’un si petit objet serait capable d’une telle chose, si ? Nous nous en serions aperçues si le médaillon était capable d’une telle prouesse ! »
Elle passa ses mains sur le médaillon, ne s’apercevant pas que l’objet magique travaillait lentement sa psyché depuis maintenant plusieurs semaines. Elle ne l’avait pas remarqué – mais qui aurait pu le savoir ? – que l’enchantement d’adaptation aquatique, derrière ses données cryptiques, contenait, entrelacé dans les replis de l’amulette, quelque chose de bien plus pernicieux et dangereux. L’intuition de Ssisska s’avérait juste … elle le pressentait. Mais Athénaïs, victime de l’amulette, ne s’en apercevait pas. Pire encore, le médaillon lui intimait de l’utiliser … toujours plus. Elle ne s’était même pas aperçue qu’elle trouvait l’air humide et chaud de plus en plus agréable et reposant. Son esprit se faisait lentement, mais sûrement, à l’idée qu’elle devait prolonger chaque jour un peu plus ses expériences pour parvenir à étendre les effets au-delà d’une heure, comme si son propre corps réclamait l’adaptation aquatique.
Elle se laissa glisser à moitié dans l’eau, ses écailles glissant sur celles de l’hybride. Elle n’osait l’avouer, mais la sensation était grisante … D’un geste, elle activa à nouveau l’amulette. Si les hypothèses de Ssisska étaient bonnes, alors il y aurait du changement. Dans le cas contraire, comme Athénaïs en était persuadée, alors elle pourrait à bon compte se moquer de son manque de perspicacité.
La magie de l’amulette se déploya. Athénaïs sentit à nouveau avec délice, les fourmillements agréables de la magie se diffuser dans son corps, tandis que les vapeurs du hammam continuaient de flotter dans les airs.
Mais les choses ne se présentaient jamais simplement dans sa vie.
Ssisska n’était pas capable de toucher l’amulette, pour le plus grand plaisir d’Athénaïs, qui n’aimait pas trop que l’hybride s’approche de son bien. Lorsqu’elle retira sa main, elle se sentit quelque peu soulagée. Le simple fait d’appréhender la possibilité qu’elle puisse s’en emparer la mettait mal à l’aise et sur la défensive.
C’est alors que son hôte, au milieu des vapeurs et de la chaleur du hammam, lui fit part de ses hypothèses. Elle faillit éclater de rire lorsqu’elle eut terminé. C’était grotesque ! Athénaïs avait passé des jours à ausculter l’enchantement du médaillon et il ne s’agissait que d’un simple sortilège d’adaptation aquatique … à moins qu’elle ait loupé quelque chose.
« Voyons Ssisska … Vous ne pensez tout de même pas qu’un si petit objet serait capable d’une telle chose, si ? Nous nous en serions aperçues si le médaillon était capable d’une telle prouesse ! »
Elle passa ses mains sur le médaillon, ne s’apercevant pas que l’objet magique travaillait lentement sa psyché depuis maintenant plusieurs semaines. Elle ne l’avait pas remarqué – mais qui aurait pu le savoir ? – que l’enchantement d’adaptation aquatique, derrière ses données cryptiques, contenait, entrelacé dans les replis de l’amulette, quelque chose de bien plus pernicieux et dangereux. L’intuition de Ssisska s’avérait juste … elle le pressentait. Mais Athénaïs, victime de l’amulette, ne s’en apercevait pas. Pire encore, le médaillon lui intimait de l’utiliser … toujours plus. Elle ne s’était même pas aperçue qu’elle trouvait l’air humide et chaud de plus en plus agréable et reposant. Son esprit se faisait lentement, mais sûrement, à l’idée qu’elle devait prolonger chaque jour un peu plus ses expériences pour parvenir à étendre les effets au-delà d’une heure, comme si son propre corps réclamait l’adaptation aquatique.
Elle se laissa glisser à moitié dans l’eau, ses écailles glissant sur celles de l’hybride. Elle n’osait l’avouer, mais la sensation était grisante … D’un geste, elle activa à nouveau l’amulette. Si les hypothèses de Ssisska étaient bonnes, alors il y aurait du changement. Dans le cas contraire, comme Athénaïs en était persuadée, alors elle pourrait à bon compte se moquer de son manque de perspicacité.
La magie de l’amulette se déploya. Athénaïs sentit à nouveau avec délice, les fourmillements agréables de la magie se diffuser dans son corps, tandis que les vapeurs du hammam continuaient de flotter dans les airs.
Mais les choses ne se présentaient jamais simplement dans sa vie.
Invité
Invité
Je me doutais un peu qu’elle prendrait mon hypothèse de haut et un léger soupir s’échappe d’entre mes lèvres serrées. Elle ne semble pas réellement se rendre compte de ce qui lui arrive, comme si son cerveau refusait cette éventualité l’empêchant de lutter efficacement, preuve que l’influence de l’amulette est très subtile est d’autant plus dangereuse. Mais pour l’instant cette question devient brusquement secondaire, sa présence, si proche, me perturbe et j’ai l’impression que tout mon être la désire.
La demoiselle Noirvitrail me rejoint dans l’eau, son corps partiellement reptilien glissant contre le mien et éveillant des envies délicieuses enfouies très profondément au sein de mon être meurtri. Elle est si proche que je sens son souffle sur ma peau alors qu’elle actionne de nouveau l’amulette déclenchant sa transformation en quelque chose de toujours plus reptilien.
Et j’adore ça…
Mon regard se perd dans le sien et ses yeux… changent eux-aussi, dorés au reflets bruns fendus de noir comme les miens. Je devrai surement m’en inquiéter, mais je suis comme happée par ce regard, hypnotisée par les mirettes aux reflets d’or. Jour après jour elle devient plus parfaite, plus désirable aussi au gré des transformations et une partie de moi n’arrive pas à résister aux pulsions nouvelles que je sens croître dans mon esprit. Je ne crains plus qu’elle me touche, loin de là, et mon corps cherche instinctivement à se frotter contre les écailles si brillantes et si douces.
Ma bouche qui se rapproche de la sienne, je peux presque sentir le soyeux de ses lèvres sur les miennes lorsqu’elle… tombe ? Pur reflexe alors que je passe mes avant-bras sous ses aisselles jusqu’avant qu’elle ne disparaisse sous l’onde chaude pour la retenir.
Je ne comprends pas ce qui se passe et je peux voir en penchant la tête vers elle quelle non plus alors que son regard n’exprime plus qu’une panique primale. Je sens mon cœur qui s’accélère brutalement tandis que je prends conscience ce qui vient de se produire et un mot glisse entre mes lèvres…
- Vos jambes…
La demoiselle Noirvitrail me rejoint dans l’eau, son corps partiellement reptilien glissant contre le mien et éveillant des envies délicieuses enfouies très profondément au sein de mon être meurtri. Elle est si proche que je sens son souffle sur ma peau alors qu’elle actionne de nouveau l’amulette déclenchant sa transformation en quelque chose de toujours plus reptilien.
Et j’adore ça…
Mon regard se perd dans le sien et ses yeux… changent eux-aussi, dorés au reflets bruns fendus de noir comme les miens. Je devrai surement m’en inquiéter, mais je suis comme happée par ce regard, hypnotisée par les mirettes aux reflets d’or. Jour après jour elle devient plus parfaite, plus désirable aussi au gré des transformations et une partie de moi n’arrive pas à résister aux pulsions nouvelles que je sens croître dans mon esprit. Je ne crains plus qu’elle me touche, loin de là, et mon corps cherche instinctivement à se frotter contre les écailles si brillantes et si douces.
Ma bouche qui se rapproche de la sienne, je peux presque sentir le soyeux de ses lèvres sur les miennes lorsqu’elle… tombe ? Pur reflexe alors que je passe mes avant-bras sous ses aisselles jusqu’avant qu’elle ne disparaisse sous l’onde chaude pour la retenir.
Je ne comprends pas ce qui se passe et je peux voir en penchant la tête vers elle quelle non plus alors que son regard n’exprime plus qu’une panique primale. Je sens mon cœur qui s’accélère brutalement tandis que je prends conscience ce qui vient de se produire et un mot glisse entre mes lèvres…
- Vos jambes…
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 240
crédits : 385
crédits : 385
Athénaïs sentit ses jambes se dérober sous son poids. Sans qu’elle puisse réagir, elle se retrouva à moitié immergée dans l’eau chaude du bassin, à peine soutenue par les bras de Ssisska. Cette dernière la fit s’adosser contre l’une des marches immergées du bassin, tandis que la magicienne était prise d’une étrange torpeur. La magie faisait effet et elle pouvait déjà sentir l’adaptation aquatique lui permettre de respirer sous l’eau et marquer à nouveau son corps. Mais contrairement aux fois précédentes, Athénaïs était prise d’une immense fatigue, comme si son corps tout entier était passé à l’essoreuse. La demoiselle arrivait à peine à se mouvoir et la peau de son corps semblait agitée de spasmes, si bien qu’elle resta allongée à moitié dans l’eau, sous la surveillance de Ssisska.
« Je … ah … »
Athénaïs arrivait à peine à parler, tant son corps était perclus de fatigue. Ses yeux peinaient à rester ouvert et elle n’était même plus en mesure de jeter le moindre sort. C’était comme si son corps était sujet à une intense activité et dépensait une énergie folle pour cela, la condamnant à l’inaction. Elle passa une main dans ses cheveux humides, essayant de maintenir sa respiration stable, mais elle bailla paresseusement.
Ses jambes ne répondaient plus. Elle essaya de les mouvoir, mais une étrange sensation remonta le long de son bassin jusqu’à sa colonne vertébrale. Ses mains attrapèrent ses jambes, mais la sensation était étrange, comme si une épaisse gangue de chair les recouvrait. Ses yeux à moitié ouverts découvrirent avec stupeur que ses jambes n’en étaient plus. Fusionnées au niveau de son bassin, elles étaient recouvertes d’un mélange de chair et de mue serpentine, qui progressait désormais le long de ses mollets pour faire disparaître ses pieds, puis ses orteils.
Elle voulut crier, mais ses forces l’abandonnaient. La transformation dont elle était victime était semblable à une mue accélérée, qui pompait toute son énergie dans la métamorphose. L’amulette vibrait et chauffait sur sa poitrine, tandis que son pouvoir néfaste faisait disparaître les jambes de la magicienne. Ses jambes fusionnées s’allongèrent, devenant petit à petit une longue et ample queue de serpent sans aucune écaille, se fondant dans l’eau du bassin et ses vapeurs entêtantes. Epuisée, Athénaïs ne sentit même pas qu’une nouvelle mue prenait place, libérant sur sa queue serpentine de magnifiques écailles noires et dorées.
Tandis que sa queue se recouvrait de belles écailles larges et lisses, les organes internes d’Athénaïs se réorganisaient temporairement selon sa nouvelle anatomie. Sa métamorphose était parfaitement fonctionnelle, mais l’effort l’avait complètement épuisée. Haletante et confuse, elle se tenait mollement sur les bords du bassin, à peine accrochée à Ssisska et cherchant à contrôler ce qui lui arrivait. L’amulette aurait dû être beaucoup plus incisive et puissante, mais le rituel d’absorption magique qui entourait Athénaïs limitait grandement ses effets. Elle n’en avait pas conscience, mais ses connaissances en contre-magie lui assuraient de ne pas se faire happer par la puissance de l’amulette, et de tenir ses pires effets à distance. Le souci était qu’Athénaïs ne parvenait qu’à offrir une résistance instinctive et non rationnelle à l’amulette. Sans une connaissance approfondie de l’enchantement de l’artefact, elle était condamnée à subir l’amulette, sans pouvoir la contrôler.
La jeune femme resta à moitié endormie sur la faïence des bains thermaux. L’influence de l’amulette lui imposait le repos après une telle métamorphose. Sa longue queue reposant dans l’eau du bassin, Athénaïs était bien incapable de rouspéter, ou de se montrer horrifiée. Le sommeil s’emparait d’elle … et ce n’était pas plus mal, au vu de la situation …
« Je … ah … »
Athénaïs arrivait à peine à parler, tant son corps était perclus de fatigue. Ses yeux peinaient à rester ouvert et elle n’était même plus en mesure de jeter le moindre sort. C’était comme si son corps était sujet à une intense activité et dépensait une énergie folle pour cela, la condamnant à l’inaction. Elle passa une main dans ses cheveux humides, essayant de maintenir sa respiration stable, mais elle bailla paresseusement.
Ses jambes ne répondaient plus. Elle essaya de les mouvoir, mais une étrange sensation remonta le long de son bassin jusqu’à sa colonne vertébrale. Ses mains attrapèrent ses jambes, mais la sensation était étrange, comme si une épaisse gangue de chair les recouvrait. Ses yeux à moitié ouverts découvrirent avec stupeur que ses jambes n’en étaient plus. Fusionnées au niveau de son bassin, elles étaient recouvertes d’un mélange de chair et de mue serpentine, qui progressait désormais le long de ses mollets pour faire disparaître ses pieds, puis ses orteils.
Elle voulut crier, mais ses forces l’abandonnaient. La transformation dont elle était victime était semblable à une mue accélérée, qui pompait toute son énergie dans la métamorphose. L’amulette vibrait et chauffait sur sa poitrine, tandis que son pouvoir néfaste faisait disparaître les jambes de la magicienne. Ses jambes fusionnées s’allongèrent, devenant petit à petit une longue et ample queue de serpent sans aucune écaille, se fondant dans l’eau du bassin et ses vapeurs entêtantes. Epuisée, Athénaïs ne sentit même pas qu’une nouvelle mue prenait place, libérant sur sa queue serpentine de magnifiques écailles noires et dorées.
Tandis que sa queue se recouvrait de belles écailles larges et lisses, les organes internes d’Athénaïs se réorganisaient temporairement selon sa nouvelle anatomie. Sa métamorphose était parfaitement fonctionnelle, mais l’effort l’avait complètement épuisée. Haletante et confuse, elle se tenait mollement sur les bords du bassin, à peine accrochée à Ssisska et cherchant à contrôler ce qui lui arrivait. L’amulette aurait dû être beaucoup plus incisive et puissante, mais le rituel d’absorption magique qui entourait Athénaïs limitait grandement ses effets. Elle n’en avait pas conscience, mais ses connaissances en contre-magie lui assuraient de ne pas se faire happer par la puissance de l’amulette, et de tenir ses pires effets à distance. Le souci était qu’Athénaïs ne parvenait qu’à offrir une résistance instinctive et non rationnelle à l’amulette. Sans une connaissance approfondie de l’enchantement de l’artefact, elle était condamnée à subir l’amulette, sans pouvoir la contrôler.
La jeune femme resta à moitié endormie sur la faïence des bains thermaux. L’influence de l’amulette lui imposait le repos après une telle métamorphose. Sa longue queue reposant dans l’eau du bassin, Athénaïs était bien incapable de rouspéter, ou de se montrer horrifiée. Le sommeil s’emparait d’elle … et ce n’était pas plus mal, au vu de la situation …
Invité
Invité
Elle change dans des proportions insoupçonnées et cela l’épuise alors que j’essaie tant bien que mal de maintenir sa tête hors de l’eau. Je peux voir à travers l’onde clair la longue queue serpentine qui s’agite de manière erratique, le cerveau de la jeune femme n’arrivant pas encore à s’habituer à ce nouvel appendice qui a remplacé ses jambes. Tout cela va au-delà de ce que j’avais imaginé et un sentiment de panique s’empare de moi sans que je ne puisse rien y faire. Ma voix est anxieuse lorsqu’elle s’élève enfin.
- Athénaïsss.
Je tapote doucement ses joues pour essayer de la sortir de la torpeur dans laquelle elle est plongée. Rien de bien surprenant à vrai dire après ce qu’elle vient de subir, une métamorphose épuisante qui a dû vampiriser toute son énergie. Sans compter l’influence néfaste de l’amulette qui semble absorber toute lumière alentour dans une aura de ténèbres insondables. J’essaie de la toucher, d’ôter l’artefact maudit, mais une brûlure vicieuse me chauffe le bout des doigts et je les ôte précipitamment pour ne pas me blesser.
Je sens le corps de la métisse qui perd toute tonicité tandis qu’elle sombre dans un profond sommeil. Son torse repose sur le carrelage brûlant, mais sa longue queue est encore immergée dans l’eau où flotte les restes de cette dernière et impressionnante mue. Je saisis sa queue pour la sortir du bassin, mais je dois forcer car elle est bien plus lourde que je l’aurai cru. Après un effort intense, je me laisse aller près d’elle pour reprendre mon souffle, essayant par la même occasion de comprendre ce qui se passe.
L’objet est bien plus puissant que prévu, même la science en magicologie de la jeune femme et ses pouvoirs n’ont pas été suffisants pour contrôler la transformation. Je me redresse à demi pour l’observer. Sa poitrine se soulève lentement à un rythme régulier, signe d’un sommeil apaisé. Ses jambes n’existent plus, remplacées par une queue serpentine absolument magnifique, couverte de ses écailles merveilleuses aux reflets d’or. Elle est superbe et je laisse mes doigts courir sur ses écailles si lisses et si brillantes qu’elles en sont presque éblouissantes. Je me rends compte alors que je n’ai peut-être pas fait tout ce qui était en mon pouvoir pour trouver une solution à notre problème.
Pourquoi ?
Pour ça, pour cet être hybride qui repose maintenant dans mon antre et qui peuple ma solitude depuis plusieurs jours maintenant. Je soupire profondément avant de me relever pour la traîner vers une des alcôves confortables de la pièce. Je m’assieds sur un tapis de mousse pour la prendre contre moi, entre mes jambes, son dos contre ma poitrine. Elle dort toujours, plongée dans un profond sommeil. Je me demande un instant si elle rêve différemment aussi. Les tentacules sur ma tête viennent caresser son visage, se perdre dans ses cheveux, glisser sur sa peau, écailles contre écailles comme si elle était devenue l’une des leurs. Un invité surprise vient se joindre à nous, un imposant python aux écailles vertes qui se fondent dans la végétation. Il nous entoure délicatement de ses anneaux puissants.
Car elle n’est plus une intruse gênante, une humaine banale perdue au milieu d’un repaire de serpents.
Elle est reptile.
- Athénaïsss.
Je tapote doucement ses joues pour essayer de la sortir de la torpeur dans laquelle elle est plongée. Rien de bien surprenant à vrai dire après ce qu’elle vient de subir, une métamorphose épuisante qui a dû vampiriser toute son énergie. Sans compter l’influence néfaste de l’amulette qui semble absorber toute lumière alentour dans une aura de ténèbres insondables. J’essaie de la toucher, d’ôter l’artefact maudit, mais une brûlure vicieuse me chauffe le bout des doigts et je les ôte précipitamment pour ne pas me blesser.
Je sens le corps de la métisse qui perd toute tonicité tandis qu’elle sombre dans un profond sommeil. Son torse repose sur le carrelage brûlant, mais sa longue queue est encore immergée dans l’eau où flotte les restes de cette dernière et impressionnante mue. Je saisis sa queue pour la sortir du bassin, mais je dois forcer car elle est bien plus lourde que je l’aurai cru. Après un effort intense, je me laisse aller près d’elle pour reprendre mon souffle, essayant par la même occasion de comprendre ce qui se passe.
L’objet est bien plus puissant que prévu, même la science en magicologie de la jeune femme et ses pouvoirs n’ont pas été suffisants pour contrôler la transformation. Je me redresse à demi pour l’observer. Sa poitrine se soulève lentement à un rythme régulier, signe d’un sommeil apaisé. Ses jambes n’existent plus, remplacées par une queue serpentine absolument magnifique, couverte de ses écailles merveilleuses aux reflets d’or. Elle est superbe et je laisse mes doigts courir sur ses écailles si lisses et si brillantes qu’elles en sont presque éblouissantes. Je me rends compte alors que je n’ai peut-être pas fait tout ce qui était en mon pouvoir pour trouver une solution à notre problème.
Pourquoi ?
Pour ça, pour cet être hybride qui repose maintenant dans mon antre et qui peuple ma solitude depuis plusieurs jours maintenant. Je soupire profondément avant de me relever pour la traîner vers une des alcôves confortables de la pièce. Je m’assieds sur un tapis de mousse pour la prendre contre moi, entre mes jambes, son dos contre ma poitrine. Elle dort toujours, plongée dans un profond sommeil. Je me demande un instant si elle rêve différemment aussi. Les tentacules sur ma tête viennent caresser son visage, se perdre dans ses cheveux, glisser sur sa peau, écailles contre écailles comme si elle était devenue l’une des leurs. Un invité surprise vient se joindre à nous, un imposant python aux écailles vertes qui se fondent dans la végétation. Il nous entoure délicatement de ses anneaux puissants.
Car elle n’est plus une intruse gênante, une humaine banale perdue au milieu d’un repaire de serpents.
Elle est reptile.
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 240
crédits : 385
crédits : 385
JOUR 12 – HIVER
Depuis combien de temps était-elle coincée dans ce hamam désaffecté, humide et étouffant ? A vrai dire, mis à part les quelques rayons du soleil hivernal qui s’infiltraient dans l’atrium au petit matin, il était difficile de compter les jours et les nuits dans ce hammam aux airs de temple perdu dans la jungle. L’atmosphère étouffante n’aidait pas à y voir clair, et derrière les vapeurs aux parfums exotiques, il était difficile de croire que l’hiver se trouvait sur le pas de la porte. Le repaire de Ssiska, bien caché aux yeux des badauds, avait été le nid d’Athénaïs pendant des journées entières depuis sa dernière métamorphose.
A l’issue de sa transformation s’étaient succédées les différentes étapes du deuil de ce qui étaient autrefois ses jambes. Tout d’abord, le choc. Celui de la révélation de ce que l’amulette avait fait à sa chair, fusionnant ses jambes en une longue queue reptilienne, bardée d’écaillées moirées d’or et d’onyx. La perte de ses jambes avait été un choc si violent qu’elle en avait perdu la raison pendant quelques temps, son esprit laissant place aux instincts d’un reptile fou furieux et dangereux, aussi bien pour lui-même que pour Ssisska. Il avait fallu l’intervention de l’hybride pour parvenir à la calmer et à lui faire retrouver son calme. Le mobilier du hamman porterait cependant à jamais les marques de ce choc traumatique.
Par la suite était venu le déni. Tout ceci était absurde ! Aucune magie n’était capable d’une telle transformation ! C’était nécessairement une illusion. Athénaïs, encore sous le choc, avait fini par retrouver l’esprit, et chassait de son cerveau ses instincts reptiliens. Elle cherchait à rationnaliser tout cela, frénétiquement et de manière erratique. C’était forcément un charme d’illusion, ou une métamorphose temporaire ! Oui, tout ceci était temporaire, et probablement réversible. Aucune magie ne pouvait laisser sa marque indéfiniment sur son corps. Oui ! Au bout de quelques jours, il n’y paraitrait plus et elle ne serait même plus affectée par cette transformation. Après tout, les écailles avaient disparu lors des précédents essais. Il n’y avait qu’à s’armer de patience et tout irait bien.
Oui, tout irait bien …
Au déni s’était succédé la colère. Des jours et pas d’amélioration de sa condition. Même les antidotes, apportés il y a des jours, ne firent pas d’effets. L’inquiétude s’était mêlée à la peur, la peur s’était changée en fureur. Mélangée à ses instincts reptiliens, le fiel qui courrait dans les veines et l’esprit d’Athénaïs devint un brasier de colère qui mit grandement à mal le mobilier du hammam. Pendant des heures, Athénaïs, furibonde, avait démoli tout ce qu’elle avait pu trouver avant qu’à nouveau, Ssisska parvienne à la calmer. Après tout, elle s’y connaissait parfaitement en anatomie et en comportements reptiliens.
Puis vint la tristesse … Une profonde mélancolie, qui dura plusieurs jours, durant lesquels Athénaïs s’enveloppa dans une morgue profonde, ne se nourrissant que peu, pleurant beaucoup et refusant d’engager la conversation avec Ssisska. Coincée dans l’alcôve, lovée sur elle-même, elle pleura toutes les larmes de son corps, tandis que les serpents du hamman, attirés par ses phéromones, se glissaient entre ses anneaux, cherchant à la réconforter. La jeune femme était perdue, déboussolée, complètement anéantie par sa métamorphose. La confusion se mêlait au dégout, le dégout au désespoir, formant une décoction alchimique qui alimentait son spleen.
Petit à petit, sa respiration reprit son rythme et ses larmes séchèrent. Ce hammam … était finalement confortable. Les soins apportés par Ssisska pendant ces derniers jours avaient réussi à apaiser son tourment intérieur et l’avaient aidé à petit à petit appréhender son nouveau corps. Qu’il s’agisse du pouvoir de l’amulette ou non, peu importait en cet instant : Athénaïs commençait à accepter son état, et bien que de nombreuses questions restaient en suspens, elle souffrait de moins en moins de la dissociation entre son esprit et son corps.
Durant ses phases conscientes, Athénaïs avait tenté de se débarrasser de l’amulette, de tenter des contremesures et des contresorts. C’était à ce moment qu’elle s’était aperçu que l’amulette avait fusionné avec sa chair au niveau de sa poitrine. Le joyau refusait de se libérer et semblait endormi … du moins, jusqu’à sa prochaine activation. Ne pouvant le retirer sans risquer l’hémorragie, ou pire, Athénaïs s’était résolue à l’oublier, cherchant d’abord à appréhender sa nouvelle nature, qu’elle continuait à espérer temporaire.
Athénaïs arrêta de lutter au bout du dixième jour. Etait-ce son instinct qui lui soufflait ça ? Ou tout simplement était-elle fatiguée de lutter contre une magie qui restait hors de son champ de compétences ? Peut être un peu des deux … Toujours est-il qu’elle commença à accepter son sort et, sur les conseils de Ssisska, se mit à sortir de l’alcôve pour faire autre chose que s’alimenter ou pleurer sur son sort. Les yeux rougis par les larmes et peu rassurée quant à sa condition, Athénaïs chercha en Ssisska une confidente, une personne avec qui partager sa nouvelle condition. Ssisska comprenait, du moins, selon les critères d’Athénaïs. Si cette dernière ne lui faisait qu’une confiance limitée, elle était sa seule ancre en ces instants … Et elle était bien décidée à s’y raccrocher.
Il fallait qu’elle s’en sorte. Elle était Athénaïs de Noirvitrail ! Elle avait survécu à pire que ça …
Tout pour se redonner un peu de confiance en soi.
Enveloppée dans ce qui restait du tissu sa pauvre robe de lin, Athénaïs sentait les démangeaisons inconfortable du tissu posé sur ses épaules. Les tissus classiques étaient devenus parfaitement inconfortables sur ses écailles, si bien qu’elle avait du rester à moitié nue dans le hammam. Allait-elle devoir rester ici à tout jamais ? Qu’avait prévu Ssisska ? L’hybride était restée des plus énigmatiques ces derniers jours, s’occupant du corps d’Athénaïs avec ses onguents et ses attentions délicates. Athénaïs ne pouvait que la remercier … Elle avait été là depuis le début, et même si elle avait probablement caché bien des vérités, elle n’avait pas abandonné la magicienne à son sort.
Sentant une nouvelle force monter en elle, Athénaïs trouva la volonté de sortir de l’alcôve, les anneaux de son corps reptiliens glissant sur le sol humide du hamman dans un silence. Elle commençait à se faire à cette sensation à la fois étrange et grisante de ramper sur le sol, en contractant les muscles du bas de son corps pour avancer. Il y avait quelque chose d’irrémédiablement changé en elle. Les instincts reptiliens s’étaient lovés dans sa conscience et semblaient avoir fusionné avec son esprit, rendant l’acceptation de sa nouvelle condition moins … étrange.
Ses mains attrapèrent ses cheveux. Ces derniers avaient été considérablement négligés ces derniers jours et étaient dans un sale état. Prise de remords envers sa chevelure, Athénaïs se glissa vers le bassin et attrapa un seau remplit d’eau tiède avec ses mains. Elle versa le contenu sur sa tête, libérant la crasse accumulée depuis des jours, et lavant tout le chagrin, la peur et la haine du même coup. Elle soupira … comme si elle venait d’être libérée d’un poids.
Tout irait bien… tout irait bien …
Sa queue plongea dans l’eau du bassin, renvoyant à son cerveau de douces sensations de bien-être … Elle ferma les yeux et commença à se laver les cheveux … sentant la présence de Ssisska non loin.
A l’issue de sa transformation s’étaient succédées les différentes étapes du deuil de ce qui étaient autrefois ses jambes. Tout d’abord, le choc. Celui de la révélation de ce que l’amulette avait fait à sa chair, fusionnant ses jambes en une longue queue reptilienne, bardée d’écaillées moirées d’or et d’onyx. La perte de ses jambes avait été un choc si violent qu’elle en avait perdu la raison pendant quelques temps, son esprit laissant place aux instincts d’un reptile fou furieux et dangereux, aussi bien pour lui-même que pour Ssisska. Il avait fallu l’intervention de l’hybride pour parvenir à la calmer et à lui faire retrouver son calme. Le mobilier du hamman porterait cependant à jamais les marques de ce choc traumatique.
Par la suite était venu le déni. Tout ceci était absurde ! Aucune magie n’était capable d’une telle transformation ! C’était nécessairement une illusion. Athénaïs, encore sous le choc, avait fini par retrouver l’esprit, et chassait de son cerveau ses instincts reptiliens. Elle cherchait à rationnaliser tout cela, frénétiquement et de manière erratique. C’était forcément un charme d’illusion, ou une métamorphose temporaire ! Oui, tout ceci était temporaire, et probablement réversible. Aucune magie ne pouvait laisser sa marque indéfiniment sur son corps. Oui ! Au bout de quelques jours, il n’y paraitrait plus et elle ne serait même plus affectée par cette transformation. Après tout, les écailles avaient disparu lors des précédents essais. Il n’y avait qu’à s’armer de patience et tout irait bien.
Oui, tout irait bien …
Au déni s’était succédé la colère. Des jours et pas d’amélioration de sa condition. Même les antidotes, apportés il y a des jours, ne firent pas d’effets. L’inquiétude s’était mêlée à la peur, la peur s’était changée en fureur. Mélangée à ses instincts reptiliens, le fiel qui courrait dans les veines et l’esprit d’Athénaïs devint un brasier de colère qui mit grandement à mal le mobilier du hammam. Pendant des heures, Athénaïs, furibonde, avait démoli tout ce qu’elle avait pu trouver avant qu’à nouveau, Ssisska parvienne à la calmer. Après tout, elle s’y connaissait parfaitement en anatomie et en comportements reptiliens.
Puis vint la tristesse … Une profonde mélancolie, qui dura plusieurs jours, durant lesquels Athénaïs s’enveloppa dans une morgue profonde, ne se nourrissant que peu, pleurant beaucoup et refusant d’engager la conversation avec Ssisska. Coincée dans l’alcôve, lovée sur elle-même, elle pleura toutes les larmes de son corps, tandis que les serpents du hamman, attirés par ses phéromones, se glissaient entre ses anneaux, cherchant à la réconforter. La jeune femme était perdue, déboussolée, complètement anéantie par sa métamorphose. La confusion se mêlait au dégout, le dégout au désespoir, formant une décoction alchimique qui alimentait son spleen.
Petit à petit, sa respiration reprit son rythme et ses larmes séchèrent. Ce hammam … était finalement confortable. Les soins apportés par Ssisska pendant ces derniers jours avaient réussi à apaiser son tourment intérieur et l’avaient aidé à petit à petit appréhender son nouveau corps. Qu’il s’agisse du pouvoir de l’amulette ou non, peu importait en cet instant : Athénaïs commençait à accepter son état, et bien que de nombreuses questions restaient en suspens, elle souffrait de moins en moins de la dissociation entre son esprit et son corps.
Durant ses phases conscientes, Athénaïs avait tenté de se débarrasser de l’amulette, de tenter des contremesures et des contresorts. C’était à ce moment qu’elle s’était aperçu que l’amulette avait fusionné avec sa chair au niveau de sa poitrine. Le joyau refusait de se libérer et semblait endormi … du moins, jusqu’à sa prochaine activation. Ne pouvant le retirer sans risquer l’hémorragie, ou pire, Athénaïs s’était résolue à l’oublier, cherchant d’abord à appréhender sa nouvelle nature, qu’elle continuait à espérer temporaire.
Athénaïs arrêta de lutter au bout du dixième jour. Etait-ce son instinct qui lui soufflait ça ? Ou tout simplement était-elle fatiguée de lutter contre une magie qui restait hors de son champ de compétences ? Peut être un peu des deux … Toujours est-il qu’elle commença à accepter son sort et, sur les conseils de Ssisska, se mit à sortir de l’alcôve pour faire autre chose que s’alimenter ou pleurer sur son sort. Les yeux rougis par les larmes et peu rassurée quant à sa condition, Athénaïs chercha en Ssisska une confidente, une personne avec qui partager sa nouvelle condition. Ssisska comprenait, du moins, selon les critères d’Athénaïs. Si cette dernière ne lui faisait qu’une confiance limitée, elle était sa seule ancre en ces instants … Et elle était bien décidée à s’y raccrocher.
Il fallait qu’elle s’en sorte. Elle était Athénaïs de Noirvitrail ! Elle avait survécu à pire que ça …
Tout pour se redonner un peu de confiance en soi.
Enveloppée dans ce qui restait du tissu sa pauvre robe de lin, Athénaïs sentait les démangeaisons inconfortable du tissu posé sur ses épaules. Les tissus classiques étaient devenus parfaitement inconfortables sur ses écailles, si bien qu’elle avait du rester à moitié nue dans le hammam. Allait-elle devoir rester ici à tout jamais ? Qu’avait prévu Ssisska ? L’hybride était restée des plus énigmatiques ces derniers jours, s’occupant du corps d’Athénaïs avec ses onguents et ses attentions délicates. Athénaïs ne pouvait que la remercier … Elle avait été là depuis le début, et même si elle avait probablement caché bien des vérités, elle n’avait pas abandonné la magicienne à son sort.
Sentant une nouvelle force monter en elle, Athénaïs trouva la volonté de sortir de l’alcôve, les anneaux de son corps reptiliens glissant sur le sol humide du hamman dans un silence. Elle commençait à se faire à cette sensation à la fois étrange et grisante de ramper sur le sol, en contractant les muscles du bas de son corps pour avancer. Il y avait quelque chose d’irrémédiablement changé en elle. Les instincts reptiliens s’étaient lovés dans sa conscience et semblaient avoir fusionné avec son esprit, rendant l’acceptation de sa nouvelle condition moins … étrange.
Ses mains attrapèrent ses cheveux. Ces derniers avaient été considérablement négligés ces derniers jours et étaient dans un sale état. Prise de remords envers sa chevelure, Athénaïs se glissa vers le bassin et attrapa un seau remplit d’eau tiède avec ses mains. Elle versa le contenu sur sa tête, libérant la crasse accumulée depuis des jours, et lavant tout le chagrin, la peur et la haine du même coup. Elle soupira … comme si elle venait d’être libérée d’un poids.
Tout irait bien… tout irait bien …
Sa queue plongea dans l’eau du bassin, renvoyant à son cerveau de douces sensations de bien-être … Elle ferma les yeux et commença à se laver les cheveux … sentant la présence de Ssisska non loin.
Invité
Invité
Trauma, douleur, déni, colère, abattement, acceptation. Le processus dura dix jours, dix longues journées éprouvantes et épuisantes passées à veiller sur elle, à prendre soin de son corps qui cherchait vainement à lutter contre cette transformation, à apaiser son âme, à soulager son cœur.
Dix longues journées, jusqu’à en perdre moi-même la notion du temps et des choses, abandonnant mes affaires pour me concentrer uniquement sur elle, sur ses nouveaux besoins, comme s’il s’agissait d’une nouvelle sœur dont j’avais reçu la charge.
Dix longues journées où ma solitude était peuplée par sa présence, délicieuses lors de ces moments de calme où elle sombrait dans le sommeil, brisée par la fatigue, ses anneaux délicieusement enroulés autour de moi, écailles contre écailles.
Dix longues journées, et je suis incapable de dire si ce fut un enfer ou un paradis, mais dix longues journées qui resteront à jamais gravées dans ma mémoire.
*****************************************
Je me glisse dans l’eau à sa suite, approchant pour l’aider.
- Attends…
Mes mains rejoignent celles de ma compagne serpentine dans ses longs cheveux, derniers témoins de son humanité. Le reste a succombé à la magie de l’amulette, son corps entier est couvert de ses écailles magnifiques, d’un brun chaud et doré que je ne me lasse pas de contempler. Athénaïs de Noirvitrail est une femme magnifique, son incarnation ophidienne l’est tout autant, et pour la première fois de ma vie, je ressens un puissant désir physique pour quelqu’un.
L’amulette a fusionné dans sa poitrine, mais je sens toujours cette hostilité prégnante envers ma personne. L’artefact me hait, il cherche encore à me repousser, à m’écarter. Je ne sais pas vraiment pourquoi et à vrai dire, je n’ai pas envie de le savoir. La seule chose qui compte, c’est que je sais ce que je fois faire.
Et cela me brise le cœur.
Je termine de laver ses longs cheveux soyeux, appréciant de mêler mes doigts écailleux aux siens. Personne n’est à même de comprendre ce que l’on peut ressentir lorsque nos écailles se frottent les unes contres les autres, les sensations, délicieuses, enivrantes, sensuelles que cela peut provoquer.
Mon regard jaune fendu de noir se perd dans le sien. Ses yeux sont absolument superbes, encadrés par de minuscules écailles dorées qui attirent invariablement l’attention.
Je passe mes bras autour de ses épaules, entourant mes jambes autour de sa taille pour venir frotter une dernière fois mes mollets contre sa queue serpentine. Un sourire triste s’inscrit alors sur mon visage et je sens les larmes qui me montent aux yeux.
Ma voix est un souffle tremblant.
- Je sssuis désolée.
Pour elle ? Ou plutôt pour moi, pour nous, pour ce qui aurait pu être. Je serre contre mon corps un être que j’aurai pu chérir et aimer jusqu’à la fin de ma vie. Quelqu’un qui aurait pu peupler ma solitude et illuminer mon existence. Mais cet être idéal est faux, il n’existe que par la volonté d’une magie noire et abjecte qui contraint celle qui est venue me voir désemparée il y a maintenant plusieurs mois. Athénaïs de Noirvitrail est l’esclave de l’amulette, elle est soumise à son pouvoir, et je sais mieux que quiconque ce que cela signifie de ne plus être maîtresse de son destin.
Je ne peux pas lui imposer ce qui m’a fait tant souffrir…
Ma bouche s’ouvre dans des proportions inhumaines et les crocs rétractiles situés dans mon palais se déploie instinctivement. Je la mords alors à la base du cou, les larmes coulant librement sur mes joues. Mes crocs si effilés percent aisément les écailles souples et mon venin se répand brusquement dans ses veines. La douleur de la morsure n’est rien en comparaison du feu charrié maintenant par le fluide vital. Le poison va s’attaquer lentement à son système nerveux, brouillant ses sens, perturbant ses connexions neuronales, provoquant paralysie partielles et sensations d’étouffement. Mais il ne la tuera pas car elle est forte et en bonne santé.
Ce n’est pas pour la faire souffrir que je viens de la mordre, c’est pour la libérer…
L’artefact maudit a fusionné en elle maintenant. Et je n’ai trouvé que ce moyen pour qu’il s’extrait de son corps, faire en sorte qu’elle devienne hostile pour l’amulette, provoquant une réaction instinctive de rejet envers mon venin.
Je suis désolée…
Dix longues journées, jusqu’à en perdre moi-même la notion du temps et des choses, abandonnant mes affaires pour me concentrer uniquement sur elle, sur ses nouveaux besoins, comme s’il s’agissait d’une nouvelle sœur dont j’avais reçu la charge.
Dix longues journées où ma solitude était peuplée par sa présence, délicieuses lors de ces moments de calme où elle sombrait dans le sommeil, brisée par la fatigue, ses anneaux délicieusement enroulés autour de moi, écailles contre écailles.
Dix longues journées, et je suis incapable de dire si ce fut un enfer ou un paradis, mais dix longues journées qui resteront à jamais gravées dans ma mémoire.
*****************************************
Je me glisse dans l’eau à sa suite, approchant pour l’aider.
- Attends…
Mes mains rejoignent celles de ma compagne serpentine dans ses longs cheveux, derniers témoins de son humanité. Le reste a succombé à la magie de l’amulette, son corps entier est couvert de ses écailles magnifiques, d’un brun chaud et doré que je ne me lasse pas de contempler. Athénaïs de Noirvitrail est une femme magnifique, son incarnation ophidienne l’est tout autant, et pour la première fois de ma vie, je ressens un puissant désir physique pour quelqu’un.
L’amulette a fusionné dans sa poitrine, mais je sens toujours cette hostilité prégnante envers ma personne. L’artefact me hait, il cherche encore à me repousser, à m’écarter. Je ne sais pas vraiment pourquoi et à vrai dire, je n’ai pas envie de le savoir. La seule chose qui compte, c’est que je sais ce que je fois faire.
Et cela me brise le cœur.
Je termine de laver ses longs cheveux soyeux, appréciant de mêler mes doigts écailleux aux siens. Personne n’est à même de comprendre ce que l’on peut ressentir lorsque nos écailles se frottent les unes contres les autres, les sensations, délicieuses, enivrantes, sensuelles que cela peut provoquer.
Mon regard jaune fendu de noir se perd dans le sien. Ses yeux sont absolument superbes, encadrés par de minuscules écailles dorées qui attirent invariablement l’attention.
Je passe mes bras autour de ses épaules, entourant mes jambes autour de sa taille pour venir frotter une dernière fois mes mollets contre sa queue serpentine. Un sourire triste s’inscrit alors sur mon visage et je sens les larmes qui me montent aux yeux.
Ma voix est un souffle tremblant.
- Je sssuis désolée.
Pour elle ? Ou plutôt pour moi, pour nous, pour ce qui aurait pu être. Je serre contre mon corps un être que j’aurai pu chérir et aimer jusqu’à la fin de ma vie. Quelqu’un qui aurait pu peupler ma solitude et illuminer mon existence. Mais cet être idéal est faux, il n’existe que par la volonté d’une magie noire et abjecte qui contraint celle qui est venue me voir désemparée il y a maintenant plusieurs mois. Athénaïs de Noirvitrail est l’esclave de l’amulette, elle est soumise à son pouvoir, et je sais mieux que quiconque ce que cela signifie de ne plus être maîtresse de son destin.
Je ne peux pas lui imposer ce qui m’a fait tant souffrir…
Ma bouche s’ouvre dans des proportions inhumaines et les crocs rétractiles situés dans mon palais se déploie instinctivement. Je la mords alors à la base du cou, les larmes coulant librement sur mes joues. Mes crocs si effilés percent aisément les écailles souples et mon venin se répand brusquement dans ses veines. La douleur de la morsure n’est rien en comparaison du feu charrié maintenant par le fluide vital. Le poison va s’attaquer lentement à son système nerveux, brouillant ses sens, perturbant ses connexions neuronales, provoquant paralysie partielles et sensations d’étouffement. Mais il ne la tuera pas car elle est forte et en bonne santé.
Ce n’est pas pour la faire souffrir que je viens de la mordre, c’est pour la libérer…
L’artefact maudit a fusionné en elle maintenant. Et je n’ai trouvé que ce moyen pour qu’il s’extrait de son corps, faire en sorte qu’elle devienne hostile pour l’amulette, provoquant une réaction instinctive de rejet envers mon venin.
Je suis désolée…
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 240
crédits : 385
crédits : 385
Lorsque le poison s’infiltra dans les veines, le corps reptilien de la jeune femme se contracta si brusquement qu’aucun son ne put sortir de sa gorge. Ses doigts s’agrippèrent à la silhouette délicate de Ssisska, ses yeux se révulsant sans qu’elle puisse se contrôler. La queue d’Athénaïs de Noirvitrail s’agita frénétiquement, parcourue de soubresauts erratiques, tandis que le haut de son corps se soulevait et s’affaissait dangereusement. Maintenue par l’hybride, Athénaïs était incapable de se dégager de son étreinte, et, tandis que le poison l’étouffait peu à peu, la jeune femme sentait l’incompréhension se mêler à la panique.
Athénaïs, dans la panique, activa ses boucliers magiques, essayant de limiter l’action du poison, mais il était trop tard. Le venin s’infiltrait profondément dans ses veines et sa chair, déchirant ses entrailles tout en la paralysant peu à peu. Dans la panique, elle n’eut pas la possibilité de faire autre chose. Ses forces l’abandonnaient et tandis que les larmes coulaient de ses yeux, elle se demanda si c’était là sa dernière heure.
Pourtant, ce n’est pas la mort qui vint à Athénaïs … bien au contraire.
Son corps, parcourut de spasmes, commença à se dessécher au niveau de sa queue reptilienne. Ses écailles perdirent leur éclat, devenant friables et sans vie. Le même phénomène apparut sur ses bras, laissant de larges plaques écailleuses choir dans le bain chaud. A mesure que les écailles tombaient en plaques, elles laissèrent apparaître la peau sombre d’Athénaïs ; une peau humaine, chaud et douce au toucher. La peau écailleuse autour de sa queue continua de peler telle une mue de serpent, révélant petit à petit les jambes que la magicienne avait perdu.
Il parut alors évident que le poison coulant dans les veines de la magicienne était en train de renverser la vapeur et d’agir directement contre la corruption de l’amulette. Parvenant à peine à respirer, la jeune femme s’accrocha fermement à Ssisska, espérant que son calvaire s’arrête vite. Elle n’avait peut être pas conscience du fait que la métamorphose se défaisait progressivement, mais il lui semblait que le poison, même brûlant, avait déclenché quelque chose de … positif ?
Athénaïs ne savait rien du tourment de Ssisska, ni du renoncement auquel elle avait consenti. Et pourtant, à cet instant, c’était bel et bien la magicienne qui s’accrochait à l’hybride comme si sa vie en dépendait. Elle avait eu beau être son bourreau, elle n’en restait pas moins la seule capable de comprendre ce qui lui arrivait. Malgré toutes les erreurs et l’attitude déplorable de la magicienne, Ssisska était restée auprès d’elle, à veiller, à s’inquiéter … Athénaïs ne pouvait en vouloir à une personne aussi admirable. Ssisska n’en avait peut-être pas l’air, mais elle avait un cœur en or … du moins … dans l’esprit de la jeune femme.
La douleur du venin finit par cesser, laissant la magicienne épuisée, tenue seulement par la force des bras de Ssisska … ce qui … tout bien considéré, n’était pas si désagréable. Son corps était redevenu celui qui avait été le sien il y a quelques semaines, bien avant qu’elle ne mette les pieds dans ce hammam. L’amulette à la pierre sombre, quant à elle, finit par rendre les armes et se détacha de sa poitrine. Quelque chose, pourtant, avait changé. La pierre semblait avoir été irrémédiablement altérée par l’action conjointe des enchantements antimagiques et du puissant venin de Ssisska. De noire, elle était désormais devenue violette. Un violet profond, mais ne portant plus en lui cet éclat inquiétant … comme si la violence du venin avait réussi à purger une partie du maléfice. Au travers de l’onde du bassin, elle brillait d’un léger éclat doux et apaisant …
Les deux jeunes femmes avaient-elles réussi à percer une partie du mystère de l’amulette ?
Athénaïs, dans la panique, activa ses boucliers magiques, essayant de limiter l’action du poison, mais il était trop tard. Le venin s’infiltrait profondément dans ses veines et sa chair, déchirant ses entrailles tout en la paralysant peu à peu. Dans la panique, elle n’eut pas la possibilité de faire autre chose. Ses forces l’abandonnaient et tandis que les larmes coulaient de ses yeux, elle se demanda si c’était là sa dernière heure.
Pourtant, ce n’est pas la mort qui vint à Athénaïs … bien au contraire.
Son corps, parcourut de spasmes, commença à se dessécher au niveau de sa queue reptilienne. Ses écailles perdirent leur éclat, devenant friables et sans vie. Le même phénomène apparut sur ses bras, laissant de larges plaques écailleuses choir dans le bain chaud. A mesure que les écailles tombaient en plaques, elles laissèrent apparaître la peau sombre d’Athénaïs ; une peau humaine, chaud et douce au toucher. La peau écailleuse autour de sa queue continua de peler telle une mue de serpent, révélant petit à petit les jambes que la magicienne avait perdu.
Il parut alors évident que le poison coulant dans les veines de la magicienne était en train de renverser la vapeur et d’agir directement contre la corruption de l’amulette. Parvenant à peine à respirer, la jeune femme s’accrocha fermement à Ssisska, espérant que son calvaire s’arrête vite. Elle n’avait peut être pas conscience du fait que la métamorphose se défaisait progressivement, mais il lui semblait que le poison, même brûlant, avait déclenché quelque chose de … positif ?
Athénaïs ne savait rien du tourment de Ssisska, ni du renoncement auquel elle avait consenti. Et pourtant, à cet instant, c’était bel et bien la magicienne qui s’accrochait à l’hybride comme si sa vie en dépendait. Elle avait eu beau être son bourreau, elle n’en restait pas moins la seule capable de comprendre ce qui lui arrivait. Malgré toutes les erreurs et l’attitude déplorable de la magicienne, Ssisska était restée auprès d’elle, à veiller, à s’inquiéter … Athénaïs ne pouvait en vouloir à une personne aussi admirable. Ssisska n’en avait peut-être pas l’air, mais elle avait un cœur en or … du moins … dans l’esprit de la jeune femme.
La douleur du venin finit par cesser, laissant la magicienne épuisée, tenue seulement par la force des bras de Ssisska … ce qui … tout bien considéré, n’était pas si désagréable. Son corps était redevenu celui qui avait été le sien il y a quelques semaines, bien avant qu’elle ne mette les pieds dans ce hammam. L’amulette à la pierre sombre, quant à elle, finit par rendre les armes et se détacha de sa poitrine. Quelque chose, pourtant, avait changé. La pierre semblait avoir été irrémédiablement altérée par l’action conjointe des enchantements antimagiques et du puissant venin de Ssisska. De noire, elle était désormais devenue violette. Un violet profond, mais ne portant plus en lui cet éclat inquiétant … comme si la violence du venin avait réussi à purger une partie du maléfice. Au travers de l’onde du bassin, elle brillait d’un léger éclat doux et apaisant …
Les deux jeunes femmes avaient-elles réussi à percer une partie du mystère de l’amulette ?
Invité
Invité
Est-ce que je savais exactement ce qui allait se produire ? Non, pas vraiment, les probabilités que la métisse meure dans d’atroces souffrances dans le processus étaient loin d’être nulles, mais parfois il faut faire des choix et s’en remettre à son instinct…
Elle s’accroche à moi, et je n’ai pas vraiment la force de la retenir pour l’aider car je vois les magnifiques écailles qui se dessèchent, qui se détachent de sa peau humaine pour tomber en plaques ternes et cassantes dans l’eau chaude pour s’y dissoudre peu à peu. Je ne sais plus quand j’ai pleuré pour la dernière fois, et je m’étais juré de ne plus céder à ce genre de faiblesse, pourtant je sens les larmes amères couler sur mes joues. Car je viens de perdre quelque chose, quelque chose d’unique auquel je m’étais habituée sans même m’en rendre compte, cette présence serpentine aux écailles sombres et scintillantes qui peuplait ma solitude.
Je sens qu’elle s’affaisse, épuisée par l’inversion de la transformation et par la virulence de mon venin. Je la retiens instinctivement, passant mes bras sous mes aisselles pour l’empêcher de disparaître dans l’eau. Mon regard se pose sur elle, et mon cœur se serre vicieusement, obscurcit par le poison de l’amertume, car je me retrouve face à celle qui a frappé à ma porte par une froide nuit d’hiver, la magicienne Athénaïs de Noirvitrail, désespérément humaine malgré sa beauté fragile.
Je me rends compte que je la haïs. Je la haïs d’autant plus qu’elle vient de me priver d’un trésor, même si elle n’est pas vraiment responsable. Si le début de notre collaboration s’est construit sur des intérêts communs, bien qu’aux motivations divergentes, elle a pris une tournure imprévue au fur et à mesure que l’influence malsaine de l’amulette transformait la métisse en une compagne rêvée et fantasmée. Alors pourquoi ai-je détruit mon rêve ? Car j’ai perçu, par-delà l’affection quasi-aveugle que j’éprouvais pour elle, l’hostilité de l’amulette à mon encontre. Une noirceur qui menaçait de prendre définitivement possession de la métisse, et nul doute que l’artefact l’aurait utilisé pour se débarrasser de moi. Car il avait peur, peur de ma nature profonde, car j’étais la seule à pouvoir le vaincre…
Sa peau me semble si rêche en comparaison de la douceur insensée de ses écailles que cela en est presque insupportable. Je la hisse sur le rebord du bassin, comme si je voulais me débarrasser du contact de son corps humain, avant que mon regard jaune fendu de noir se pose sur l’amulette qui se reflète dans les vaguelettes de l’onde. Elle s’est détachée d’elle, je ne m’en étais même pas rendu compte. Je plonge la main pour dans l’eau pour l’en extraire. Elle a changé de couleur, abandonnant sa noirceur pour se parer d’un violet sombre et rassurant. Mais surtout je ne sens plus de brûlure sur mes doigts, comme si la magie maléfique qui l’habitait s’était dissipée sous l’action de mon venin. Je la fais tourner entre mes phalanges, essayant de comprendre pourquoi, pourquoi ma nature même a été capable de vaincre cet enchantement pourtant assez puissant pour résister à l’analyse d’une experte dans les arts ésotériques.
La magicienne semble se remettre lentement de ses émotions et je sors du bassin pour venir la surplomber de ma silhouette filiforme et serpentine. Les tentacules sur ma tête semblent comme moi, ils n’expriment plus aucune affection pour cette humaine hautaine et imbue de sa personne, mais une forme de dédain pour ce qu’elle est redevenue.
Je jette l’amulette près d’elle qui rebondit dans un tintement de métal. Ma voix est sifflante et sinistre, ayant perdu ses accents doucereux que j’avais adopté depuis peu en sa présence. Car elle n’est plus ce que j’ai chéri et désiré.
- L’enchantement est détruit. Vous avez ssse que vous êtes venu chercher.
Elle s’accroche à moi, et je n’ai pas vraiment la force de la retenir pour l’aider car je vois les magnifiques écailles qui se dessèchent, qui se détachent de sa peau humaine pour tomber en plaques ternes et cassantes dans l’eau chaude pour s’y dissoudre peu à peu. Je ne sais plus quand j’ai pleuré pour la dernière fois, et je m’étais juré de ne plus céder à ce genre de faiblesse, pourtant je sens les larmes amères couler sur mes joues. Car je viens de perdre quelque chose, quelque chose d’unique auquel je m’étais habituée sans même m’en rendre compte, cette présence serpentine aux écailles sombres et scintillantes qui peuplait ma solitude.
Je sens qu’elle s’affaisse, épuisée par l’inversion de la transformation et par la virulence de mon venin. Je la retiens instinctivement, passant mes bras sous mes aisselles pour l’empêcher de disparaître dans l’eau. Mon regard se pose sur elle, et mon cœur se serre vicieusement, obscurcit par le poison de l’amertume, car je me retrouve face à celle qui a frappé à ma porte par une froide nuit d’hiver, la magicienne Athénaïs de Noirvitrail, désespérément humaine malgré sa beauté fragile.
Je me rends compte que je la haïs. Je la haïs d’autant plus qu’elle vient de me priver d’un trésor, même si elle n’est pas vraiment responsable. Si le début de notre collaboration s’est construit sur des intérêts communs, bien qu’aux motivations divergentes, elle a pris une tournure imprévue au fur et à mesure que l’influence malsaine de l’amulette transformait la métisse en une compagne rêvée et fantasmée. Alors pourquoi ai-je détruit mon rêve ? Car j’ai perçu, par-delà l’affection quasi-aveugle que j’éprouvais pour elle, l’hostilité de l’amulette à mon encontre. Une noirceur qui menaçait de prendre définitivement possession de la métisse, et nul doute que l’artefact l’aurait utilisé pour se débarrasser de moi. Car il avait peur, peur de ma nature profonde, car j’étais la seule à pouvoir le vaincre…
Sa peau me semble si rêche en comparaison de la douceur insensée de ses écailles que cela en est presque insupportable. Je la hisse sur le rebord du bassin, comme si je voulais me débarrasser du contact de son corps humain, avant que mon regard jaune fendu de noir se pose sur l’amulette qui se reflète dans les vaguelettes de l’onde. Elle s’est détachée d’elle, je ne m’en étais même pas rendu compte. Je plonge la main pour dans l’eau pour l’en extraire. Elle a changé de couleur, abandonnant sa noirceur pour se parer d’un violet sombre et rassurant. Mais surtout je ne sens plus de brûlure sur mes doigts, comme si la magie maléfique qui l’habitait s’était dissipée sous l’action de mon venin. Je la fais tourner entre mes phalanges, essayant de comprendre pourquoi, pourquoi ma nature même a été capable de vaincre cet enchantement pourtant assez puissant pour résister à l’analyse d’une experte dans les arts ésotériques.
La magicienne semble se remettre lentement de ses émotions et je sors du bassin pour venir la surplomber de ma silhouette filiforme et serpentine. Les tentacules sur ma tête semblent comme moi, ils n’expriment plus aucune affection pour cette humaine hautaine et imbue de sa personne, mais une forme de dédain pour ce qu’elle est redevenue.
Je jette l’amulette près d’elle qui rebondit dans un tintement de métal. Ma voix est sifflante et sinistre, ayant perdu ses accents doucereux que j’avais adopté depuis peu en sa présence. Car elle n’est plus ce que j’ai chéri et désiré.
- L’enchantement est détruit. Vous avez ssse que vous êtes venu chercher.
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 240
crédits : 385
crédits : 385
JOUR 20 – HIVER
Il avait fallu une semaine complète à Athénaïs pour se remettre de ces évènements et remettre de l’ordre dans ses pensées. La demoiselle n’en menait pas large … Elle avait fui, honteuse et apeurée, du hammam dans lequel Ssisska l’avait gracieusement hébergée. Réfugiée dans son atelier, la jeune femme s’était enfermée à double-tour, espérant que personne ne vienne la déranger tandis qu’elle restait la tête enfouie sous sa couette.
Des pensées contradictoires s’entrechoquaient dans l’esprit de la magicienne, et pour cause ! La honte prédominait, dépassée seulement par la peur, matinée de soulagement. Elle avait réussi à briser la malédiction qui pesait sur l’amulette. Elle était libérée de son influence néfaste, qui la condamnait à devenir petit à petit un animal aquatique. L’enchantement apposé sur l’amulette avait ceci de particulier qu’il forçait sa route au travers de l’esprit de sa victime, la métamorphosant corps et âme en naga. Pourquoi ses créateurs avaient-ils conçu une chose pareille ? Cela n’avait pas de sens aux yeux d’Athénaïs … La métamorphose était incomplète : la victime n’était jamais complètement naga, l’amulette la laissant dans un entre-deux terrible où elle souffrait de la dissociation entre son nouveau corps et son mental.
Quelque chose clochait dans l’origine de ces amulettes récupérées à Port-Wessex. C’était comme si elles étaient le résultat d’une expérimentation … désespérée. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser les thaumaturges nagas à de telles extrémités ?
L’amulette était débarrassée de cette influence néfaste et présentait désormais un éclat sombre et violet. Athénaïs, dans son trouble, avait pu réévaluer l’enchantement inscrit entre ses courbes. Le poison de Ssisska avait eu un effet dévastateur sur l’influence pernicieuse de l’amulette et c’était comme si celle-ci était … purifiée. Malgré sa confusion, Athénaïs s’interrogeait encore sur ce miracle qui lui avait permis de ne pas finir comme un monstre et de recouvrer sa santé mentale et sa forme humaine. Elle le devait à Ssisska … et elle avait été particulièrement stupide de s’enfuir comme elle l’avait fait. La magicienne s’en voulait …
Les yeux rivés sur l’amulette, à scruter en profondeur l’enchantement, Athénaïs découvrait aujourd’hui les ramifications complexes de la magie des nagas, contenue dans la pierre. C’était comme si le venin de Ssisska avait clarifié les étranges intrications de la magie aquatique, offrant à la magicienne une nouvelle grille de lecture. Ce qui était autrefois confus et brumeux, se révélait avec une clarté limpide. Athénaïs était désormais capable de saisir une partie des subtilités de l’enchantement et la conclusion était sans appel : l’amulette ne pourrait jamais transformer complètement quelqu’un en naga. Tout au plus parviendrait-elle à créer une forme hybride … Il manquerait toujours quelque chose, car l’enchantement était incomplet. Quelque chose semblait avoir freiné les thaumaturges nagas dans la création de ces amulettes … Et Athénaïs ne disposait pas des connaissances nécessaires pour en connaître la raison.
Mais une chose était sûre. Cette expérience ne l’avait pas laissée indemne. Elle ressentait encore un certain inconfort. Sa peau humaine lui renvoyait parfois des sensations étranges : le lin de sa robe la grattait, le froid l’incommodait plus que de raison, .... Il ne fallait pas être bien devin pour comprendre que l’amulette avait exercé une influence profonde sur son esprit, et qu’il lui faudrait des semaines de réhabilitation pour s’en défaire totalement. Et pourtant, elle ne pouvait se mentir à elle-même : le glissement des écailles de Ssisska sur les siennes, la sensation de la mue, la douce chaleur du hammam … Jamais elle n’avait ressenti pareilles sensations. Passée la terreur de la métamorphose, il y avait quelque chose de singulier dans cet évènement, qui ne la laissait pas indifférente. Et elle aurait beau discipliner son esprit, ce souvenir resterait gravé dans son âme et se rappellerait à elle tant qu’elle possèderait cette amulette.
Et cette sensation la démangeait de plus en plus …
Des pensées contradictoires s’entrechoquaient dans l’esprit de la magicienne, et pour cause ! La honte prédominait, dépassée seulement par la peur, matinée de soulagement. Elle avait réussi à briser la malédiction qui pesait sur l’amulette. Elle était libérée de son influence néfaste, qui la condamnait à devenir petit à petit un animal aquatique. L’enchantement apposé sur l’amulette avait ceci de particulier qu’il forçait sa route au travers de l’esprit de sa victime, la métamorphosant corps et âme en naga. Pourquoi ses créateurs avaient-ils conçu une chose pareille ? Cela n’avait pas de sens aux yeux d’Athénaïs … La métamorphose était incomplète : la victime n’était jamais complètement naga, l’amulette la laissant dans un entre-deux terrible où elle souffrait de la dissociation entre son nouveau corps et son mental.
Quelque chose clochait dans l’origine de ces amulettes récupérées à Port-Wessex. C’était comme si elles étaient le résultat d’une expérimentation … désespérée. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser les thaumaturges nagas à de telles extrémités ?
L’amulette était débarrassée de cette influence néfaste et présentait désormais un éclat sombre et violet. Athénaïs, dans son trouble, avait pu réévaluer l’enchantement inscrit entre ses courbes. Le poison de Ssisska avait eu un effet dévastateur sur l’influence pernicieuse de l’amulette et c’était comme si celle-ci était … purifiée. Malgré sa confusion, Athénaïs s’interrogeait encore sur ce miracle qui lui avait permis de ne pas finir comme un monstre et de recouvrer sa santé mentale et sa forme humaine. Elle le devait à Ssisska … et elle avait été particulièrement stupide de s’enfuir comme elle l’avait fait. La magicienne s’en voulait …
Les yeux rivés sur l’amulette, à scruter en profondeur l’enchantement, Athénaïs découvrait aujourd’hui les ramifications complexes de la magie des nagas, contenue dans la pierre. C’était comme si le venin de Ssisska avait clarifié les étranges intrications de la magie aquatique, offrant à la magicienne une nouvelle grille de lecture. Ce qui était autrefois confus et brumeux, se révélait avec une clarté limpide. Athénaïs était désormais capable de saisir une partie des subtilités de l’enchantement et la conclusion était sans appel : l’amulette ne pourrait jamais transformer complètement quelqu’un en naga. Tout au plus parviendrait-elle à créer une forme hybride … Il manquerait toujours quelque chose, car l’enchantement était incomplet. Quelque chose semblait avoir freiné les thaumaturges nagas dans la création de ces amulettes … Et Athénaïs ne disposait pas des connaissances nécessaires pour en connaître la raison.
Mais une chose était sûre. Cette expérience ne l’avait pas laissée indemne. Elle ressentait encore un certain inconfort. Sa peau humaine lui renvoyait parfois des sensations étranges : le lin de sa robe la grattait, le froid l’incommodait plus que de raison, .... Il ne fallait pas être bien devin pour comprendre que l’amulette avait exercé une influence profonde sur son esprit, et qu’il lui faudrait des semaines de réhabilitation pour s’en défaire totalement. Et pourtant, elle ne pouvait se mentir à elle-même : le glissement des écailles de Ssisska sur les siennes, la sensation de la mue, la douce chaleur du hammam … Jamais elle n’avait ressenti pareilles sensations. Passée la terreur de la métamorphose, il y avait quelque chose de singulier dans cet évènement, qui ne la laissait pas indifférente. Et elle aurait beau discipliner son esprit, ce souvenir resterait gravé dans son âme et se rappellerait à elle tant qu’elle possèderait cette amulette.
Et cette sensation la démangeait de plus en plus …
________________________________________
Elle arriva aux portes du hammam la nuit tombée, le son de ses pas étouffés par la neige qui tombait sur la ville. Le vent glacial avait chassé les mendiants, qui se tenaient désormais dans les chaumières éventrées, au coin de feux créés à même le sol. Personne n’avait osé l’aborder. Sous sa pélerine, elle ressemblait à n’importe laquelle de ces silhouettes perdues, qui défiait les éléments à la recherche d’un abri. Mais la magicienne savait où mettre les pieds …
Parvenue à l’entrée du repaire de l’hybride, elle se glissa dans l’antichambre, l’odeur étouffante mélangée à la sensation du carrelage tiède lui montant aux narines. Lentement, elle répéta les gestes qu’elle avait réalisé il y a quelques semaines et accrocha sa pélerine et ses affaires sur les patères de l’entrée, révélant un corps à la peau sombre, enrobé dans une robe de soie blanche, le seul type de tissu qu’elle supportait sur son épiderme depuis sa métamorphose.
Elle pénétra dans le sanctuaire de l’hybride, bien décidée à réparer ses erreurs.
C’est lorsqu’elle fut devant le bassin, seule, qu’elle prononça ses premiers mots depuis plusieurs jours. Le ton de sa voix était clair, confiant et sans concessions. Elle s’adressa aux murs suintant d’humidité et aux serpents qui la regardaient.
« Ssisska ! Je viens réparer mes erreurs. J’ai pris peur et je te présente mes excuses. C’était indigne de moi et de mes engagements. Je reviens ici pour me faire pardonner, car il en va de mon honneur. Tu m’as aidé à percer le premier voile qui me permettra de comprendre les origines et le fonctionnement de cette amulette. Quant à ton venin, il a rompu un sortilège pernicieux, qui aurait défait mon humanité. Ceci n’aurait pas été possible sans ton concours. Tu as aussi veillé sur moi, au moment où j’avais le plus besoin d’aide. Tu as fait plus que ta part, Gorgone, mais tu n’as rien réclamé. J’entends te donner ce que tu attends, alors sort de ces arcades et donne ton prix. »
Parvenue à l’entrée du repaire de l’hybride, elle se glissa dans l’antichambre, l’odeur étouffante mélangée à la sensation du carrelage tiède lui montant aux narines. Lentement, elle répéta les gestes qu’elle avait réalisé il y a quelques semaines et accrocha sa pélerine et ses affaires sur les patères de l’entrée, révélant un corps à la peau sombre, enrobé dans une robe de soie blanche, le seul type de tissu qu’elle supportait sur son épiderme depuis sa métamorphose.
Elle pénétra dans le sanctuaire de l’hybride, bien décidée à réparer ses erreurs.
C’est lorsqu’elle fut devant le bassin, seule, qu’elle prononça ses premiers mots depuis plusieurs jours. Le ton de sa voix était clair, confiant et sans concessions. Elle s’adressa aux murs suintant d’humidité et aux serpents qui la regardaient.
« Ssisska ! Je viens réparer mes erreurs. J’ai pris peur et je te présente mes excuses. C’était indigne de moi et de mes engagements. Je reviens ici pour me faire pardonner, car il en va de mon honneur. Tu m’as aidé à percer le premier voile qui me permettra de comprendre les origines et le fonctionnement de cette amulette. Quant à ton venin, il a rompu un sortilège pernicieux, qui aurait défait mon humanité. Ceci n’aurait pas été possible sans ton concours. Tu as aussi veillé sur moi, au moment où j’avais le plus besoin d’aide. Tu as fait plus que ta part, Gorgone, mais tu n’as rien réclamé. J’entends te donner ce que tu attends, alors sort de ces arcades et donne ton prix. »
Invité
Invité
Elle s’était enfuie et je ne pensais pas qu’elle reviendrait un jour. Finalement elle était comme tous les autres, une humaine hautaine et imbue de sa personne, considérant surement que sa race était supérieure à toutes les autres, oubliant d’un claquement de doigts je l’avais libérée de l’influence maléfique de l’amulette. Parfois je m’en voulais, je m’en voulais de l’avoir mordue, rompant ainsi l’enchantement, mais au fond de moi je savais, je savais que la haine étrange de l’artefact nous aurait toutes les deux détruites un jour où l’autre.
Et que ce qu’il fallait faire avait été fait avant que l’attachement ne devienne trop fort et douloureux à rompre.
J’ai alors repris le fil de ma vie, raffermissant ma poigne sur l’organisation que j’avais quelque peu délaissée pour prendre soin de la magicienne durant sa longue convalescence dans mon antre. J’essayais d’oublier, oublier la sensation enivrante du contact écailles contre écailles, oublier la douce pression de ses anneaux autour de mon corps filiforme, oublier cet être fantasmé pour me concentrer sur ce qu’elle avait toujours été.
Quelqu’un qui n’était pas fait pour moi.
Il me suffisait d’ailleurs de me rappeler de son effroi et de sa honte lorsqu’elle s’était enfuie en emportant l’amulette avec elle. Des sentiments que j’avais trop souvent vu dans les regards de ceux que j’avais côtoyé et qui me rappelait que je vivais entre deux mondes, ni vraiment humaine, ni vraiment animale, un être difficile à aimer et apparemment condamné à vivre seul au milieu de ses serpents.
- Gorgone, elle revient.
Un voile de surprise traverse mon visage alors que mes tentacules se figent brusquement sur mon crâne. Je n’ai pas besoin de demander à l’orphelin qui vient respectueusement de chuchoter à mon oreille pour savoir de qui il parle. Elle, c’est Athenaïs de Noirvritrail, la magicienne, et mon esprit se trouble cherchant à trouver une explication logique à ce revirement. Se pourrait-il que l’enchantement n’ait pas été vaincu, que la magie maléfique de l’artefact se soit de nouveau éveillée ? Mais finalement était-ce la bonne question à se poser ? Ne serait-ce pas plutôt…
Est-ce que je souhaite la revoir ?
Je reste silencieuse un long moment étudiant les différentes options disponibles. Je pourrai même la faire tuer, la faire disparaître dans la crasse des bas-fonds sans que personne ne puisse un jour retrouver son corps. Finalement elle m’avait en quelque sorte humiliée par son comportement en s’enfuyant de la sorte. Et elle était redevenue une de ses humaines que j’abhorrais.
Un profond soupir soulève ma poitrine, avant que je siffle à l’oreille de mon petit moineau mes instructions…
C’est bien elle, marchant sur ses deux jambes alors qu’un temps elle a rampé sur le carrelage humide de mon repaire. Elle ne porte qu’une robe de soie légère d’un blanc immaculée contrastant avec sa peau sombre. Elle est belle, magnifique même, mais cette beauté sans écailles n’éveille en moi aucun désir.
- J’entends te donner ce que tu attends, alors sort de ces arcades et donne ton prix.
Des excuses et un prix pour mes actions. Me serais-je trompée la concernant. Possède-t-elle vraiment une once de cet honneur dont les humains se gargarisent souvent alors qu’ils n’en ont aucun ? Je reste un instant immobile, observant les auréoles se former sur sa robe à mesure que la chaleur étouffante de l’endroit fasse son effet sur son anatomie humaine, sous cette forme qui n’est pas adaptée à cette moiteur.
Je sors alors de l’alcôve, m’extrayant du rideau luxuriant de lianes qui me dissimulait. Je suis nue, mon corps est chaud, mes écailles aux reflets verts et bruns brillent de mille-feux sous la lueur des braséros. J’approche de cette démarche ondulante qui n’appartient qu’à moi, jusqu’à me retrouver si proche que je peux presque sentir le contact de la soie sur mes écailles. Mes tentacules s’agitent lentement, mais ils ne se perdent pas dans sa chevelure comme ils avaient pris l’habitude de le faire.
Avant.
Ma voix est sifflante et basse.
- Je n'attends rien car vous ne me devez rien. Je ne vous aie rien demandé en retour de mes ssservices.
Mes yeux jaunes fendus de noir se perdent dans les mirettes sombres. Regard difficile à soutenir car il ne cille jamais.
- Alors…
Ma main s’envole et se pose sur sa joue que je parcours lentement du bout des griffes. Un sifflement de contrariété s’échappe d’entre mes lèvres fines. Que cela est désagréable en comparaison du contact avec ses écailles sombres…
-…pourquoi êtes-vous là ?
Et que ce qu’il fallait faire avait été fait avant que l’attachement ne devienne trop fort et douloureux à rompre.
J’ai alors repris le fil de ma vie, raffermissant ma poigne sur l’organisation que j’avais quelque peu délaissée pour prendre soin de la magicienne durant sa longue convalescence dans mon antre. J’essayais d’oublier, oublier la sensation enivrante du contact écailles contre écailles, oublier la douce pression de ses anneaux autour de mon corps filiforme, oublier cet être fantasmé pour me concentrer sur ce qu’elle avait toujours été.
Quelqu’un qui n’était pas fait pour moi.
Il me suffisait d’ailleurs de me rappeler de son effroi et de sa honte lorsqu’elle s’était enfuie en emportant l’amulette avec elle. Des sentiments que j’avais trop souvent vu dans les regards de ceux que j’avais côtoyé et qui me rappelait que je vivais entre deux mondes, ni vraiment humaine, ni vraiment animale, un être difficile à aimer et apparemment condamné à vivre seul au milieu de ses serpents.
***************************************
- Gorgone, elle revient.
Un voile de surprise traverse mon visage alors que mes tentacules se figent brusquement sur mon crâne. Je n’ai pas besoin de demander à l’orphelin qui vient respectueusement de chuchoter à mon oreille pour savoir de qui il parle. Elle, c’est Athenaïs de Noirvritrail, la magicienne, et mon esprit se trouble cherchant à trouver une explication logique à ce revirement. Se pourrait-il que l’enchantement n’ait pas été vaincu, que la magie maléfique de l’artefact se soit de nouveau éveillée ? Mais finalement était-ce la bonne question à se poser ? Ne serait-ce pas plutôt…
Est-ce que je souhaite la revoir ?
Je reste silencieuse un long moment étudiant les différentes options disponibles. Je pourrai même la faire tuer, la faire disparaître dans la crasse des bas-fonds sans que personne ne puisse un jour retrouver son corps. Finalement elle m’avait en quelque sorte humiliée par son comportement en s’enfuyant de la sorte. Et elle était redevenue une de ses humaines que j’abhorrais.
Un profond soupir soulève ma poitrine, avant que je siffle à l’oreille de mon petit moineau mes instructions…
***************************************
C’est bien elle, marchant sur ses deux jambes alors qu’un temps elle a rampé sur le carrelage humide de mon repaire. Elle ne porte qu’une robe de soie légère d’un blanc immaculée contrastant avec sa peau sombre. Elle est belle, magnifique même, mais cette beauté sans écailles n’éveille en moi aucun désir.
- J’entends te donner ce que tu attends, alors sort de ces arcades et donne ton prix.
Des excuses et un prix pour mes actions. Me serais-je trompée la concernant. Possède-t-elle vraiment une once de cet honneur dont les humains se gargarisent souvent alors qu’ils n’en ont aucun ? Je reste un instant immobile, observant les auréoles se former sur sa robe à mesure que la chaleur étouffante de l’endroit fasse son effet sur son anatomie humaine, sous cette forme qui n’est pas adaptée à cette moiteur.
Je sors alors de l’alcôve, m’extrayant du rideau luxuriant de lianes qui me dissimulait. Je suis nue, mon corps est chaud, mes écailles aux reflets verts et bruns brillent de mille-feux sous la lueur des braséros. J’approche de cette démarche ondulante qui n’appartient qu’à moi, jusqu’à me retrouver si proche que je peux presque sentir le contact de la soie sur mes écailles. Mes tentacules s’agitent lentement, mais ils ne se perdent pas dans sa chevelure comme ils avaient pris l’habitude de le faire.
Avant.
Ma voix est sifflante et basse.
- Je n'attends rien car vous ne me devez rien. Je ne vous aie rien demandé en retour de mes ssservices.
Mes yeux jaunes fendus de noir se perdent dans les mirettes sombres. Regard difficile à soutenir car il ne cille jamais.
- Alors…
Ma main s’envole et se pose sur sa joue que je parcours lentement du bout des griffes. Un sifflement de contrariété s’échappe d’entre mes lèvres fines. Que cela est désagréable en comparaison du contact avec ses écailles sombres…
-…pourquoi êtes-vous là ?
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 240
crédits : 385
crédits : 385
JOUR 20 – HIVER
La magicienne resta de marbre face à l’hybride, qui s’était approchée d’elle avec grâce. Elle reconnaissait avec facilité ces mouvements fluides et coulés. Les tentacules crâniens de l’hybride n’affichaient plus la même attirance pour elle … la faute à une absence totale de mue serpentine visible. Pourtant, la jeune femme avait encore sur elle quelques écailles, mais ces dernières étaient cachées sous ses vêtements. Athénaïs préférait ne pas les révéler …
Elle se massa le bras, et prit un air faussement contrarié.
« Si tu ne réclames rien, alors je considère que ma dette envers toi est réglée. Quant à ce que j’attends désormais … »
La façonneuse d’objets magiques prit une pose plus fière et plus volontaire, cherchant à se montrer à la hauteur de son interlocutrice. Elle affichait désormais un air plus déterminé, bien plus fort que ce qu’elle avait montré jusqu’à présent. Athénaïs de Noirvitrail n’était pas une petite chose fragile ! Elle montra à nouveau le médaillon violet qui pendait autour de son cou.
« Rien qui ne soit dissonant avec ton domaine d’expertise, Gorgone. Des renseignements, rien de plus. Je veux savoir si d’autres personnes de ton réseau d’espions a déjà vu de pareils médaillons. Je veux savoir d’où ils viennent, qui les fournis, … Je sens que quelque chose de louche se trame depuis que j’ai mis la main sur ce médaillon à Port-Wessex et j’entends bien découvrir le fin mot de cette histoire. »
La manche de sa robe retomba, révélant quelques écailles sombres. Athénaïs avait dû utiliser l’amulette il y a quelques jours pour une plongée dans le lac de la Renaissance. Elle avait besoin de voir de ses propres yeux les profondeurs du lac. Et comme prévu, la magie continuait de marquer faiblement son corps. Les écailles disparaissaient progressivement, du moins, tant qu’elle ne forçait pas sur la quantité de magie qu’elle plaçait dans l’amulette. Les écailles sur son bras gauche étaient presque parties depuis.
Rien de bien méchant, tant qu’elle contrôlait la magie insufflée dans l’objet …
Les craintes d’Athénaïs se fondaient sur les expériences précédentes menées avec Ssisska et les découvertes réalisées à Port-Wessex. Quelque chose se tramait dans les temples sous-marins et forçait les nagas à remonter vers la surface et à établir des colonies proches de la mer. Si les choses continuaient ainsi, la République se retrouverait avec un véritable problème, et Athénaïs savait que ce n’était que la partie émergée de l’iceberg. Il y avait autre chose … de plus pernicieux, qui couvait au fond des océans. Stromme, le prêtre fou, n’avait été que le premier indice de cette folie qui commençait à s’emparer des côtes reculées de la République. Et plus vite Athénaïs découvrirait ce qu’il se passait, plus vite elle pourrait agir.
Son regard n’avait pas dévié de sa trajectoire. Pas impressionnée le moins du monde par la Gorgone, elle soutenait son regard avec détermination. Et si la Gorgone ne voulait pas l'aider ? C'était une éventualité ... mais Athénaïs saurait retomber sur ses pattes. Enfin ... elle l'espérait. La jeune femme ne disposait pas du réseau de son interlocutrice, surtout dans les territoires les plus reculés de la République. Il serait difficile d'atteindre le niveau de précision que possédait Ssisska dans son domaine ... voire même impossible !
Elle se massa le bras, et prit un air faussement contrarié.
« Si tu ne réclames rien, alors je considère que ma dette envers toi est réglée. Quant à ce que j’attends désormais … »
La façonneuse d’objets magiques prit une pose plus fière et plus volontaire, cherchant à se montrer à la hauteur de son interlocutrice. Elle affichait désormais un air plus déterminé, bien plus fort que ce qu’elle avait montré jusqu’à présent. Athénaïs de Noirvitrail n’était pas une petite chose fragile ! Elle montra à nouveau le médaillon violet qui pendait autour de son cou.
« Rien qui ne soit dissonant avec ton domaine d’expertise, Gorgone. Des renseignements, rien de plus. Je veux savoir si d’autres personnes de ton réseau d’espions a déjà vu de pareils médaillons. Je veux savoir d’où ils viennent, qui les fournis, … Je sens que quelque chose de louche se trame depuis que j’ai mis la main sur ce médaillon à Port-Wessex et j’entends bien découvrir le fin mot de cette histoire. »
La manche de sa robe retomba, révélant quelques écailles sombres. Athénaïs avait dû utiliser l’amulette il y a quelques jours pour une plongée dans le lac de la Renaissance. Elle avait besoin de voir de ses propres yeux les profondeurs du lac. Et comme prévu, la magie continuait de marquer faiblement son corps. Les écailles disparaissaient progressivement, du moins, tant qu’elle ne forçait pas sur la quantité de magie qu’elle plaçait dans l’amulette. Les écailles sur son bras gauche étaient presque parties depuis.
Rien de bien méchant, tant qu’elle contrôlait la magie insufflée dans l’objet …
Les craintes d’Athénaïs se fondaient sur les expériences précédentes menées avec Ssisska et les découvertes réalisées à Port-Wessex. Quelque chose se tramait dans les temples sous-marins et forçait les nagas à remonter vers la surface et à établir des colonies proches de la mer. Si les choses continuaient ainsi, la République se retrouverait avec un véritable problème, et Athénaïs savait que ce n’était que la partie émergée de l’iceberg. Il y avait autre chose … de plus pernicieux, qui couvait au fond des océans. Stromme, le prêtre fou, n’avait été que le premier indice de cette folie qui commençait à s’emparer des côtes reculées de la République. Et plus vite Athénaïs découvrirait ce qu’il se passait, plus vite elle pourrait agir.
Son regard n’avait pas dévié de sa trajectoire. Pas impressionnée le moins du monde par la Gorgone, elle soutenait son regard avec détermination. Et si la Gorgone ne voulait pas l'aider ? C'était une éventualité ... mais Athénaïs saurait retomber sur ses pattes. Enfin ... elle l'espérait. La jeune femme ne disposait pas du réseau de son interlocutrice, surtout dans les territoires les plus reculés de la République. Il serait difficile d'atteindre le niveau de précision que possédait Ssisska dans son domaine ... voire même impossible !
Invité
Invité
Je dois admettre que la métisse est têtue, très têtue même et qu’elle ne s’encombre pas de considérations morales lorsqu’elle a une idée en tête. D’ailleurs que se passerait-il si les autorités de la République apprenaient qu’une femme comme elle fricote avec la reine des bas-fonds de la capitale ?
Mon regard se pose sur le médaillon. Il n’a pas bougé depuis la dernière fois et je ne ressens plus aucun rejet de ma personne en émanant, ce qui signifie que l’enchantement maléfique a bel et bien été dissipé.
De nouveau je me perds dans les mirettes brunes d’où émane une détermination sans failles. Encore une fois elle a quelque chose à me demander, à moi, la Gorgone. Un mince sourire étire mes lèvres fines. Depuis sa dernière visite, j’ai chargé mes petits moineaux d’en apprendre plus sur ce qui s’était passé à Port-Wessex et sur les manigances du peuple Naga. Bien qu’aucun schéma global ne se dessine encore, je peux lire dans le regard de la brune qu’elle craint pour la stabilité même de sa chère République. Cette République qui détruit, plongeant des enfants dans ses ruelles sordides, les forçant à survivre dans la boue de ses caniveaux. C’est donc cette République qu’elle veut que je l’aide à sauver ? Risible quand on sait que mon désir le plus cher est que ce monstre s’écroule sur lui-même ses fondations sapés par les miséreux qu’il a lui-même enfanté…
Un reflet brun à l’orée de ma perception et mon cœur manque un battement. Ma main qui s’empare brusquement de son avant-bras pour…
Des écailles. Ces mêmes écailles sombres aux reflets dorés que j’ai chéries plus que de raison. Mes doigts viennent les effleurer, comme pour me convaincre qu’il ne s’agit pas d’une illusion ou d’un rêve. Réelles…
Elle a de nouveau utilisé l’amulette et sa magie altère malgré tout son corps, même si son esprit semble préservé. Mes tentacules s’agitent sur ma tête, trahissant l’émoi qui s’est brusquement emparé de moi. Ces satanés serpents n’en font vraiment qu’à leur tête et je sais que la magicienne n’est plus dupe, ayant eu tout le temps nécessaire pour comprendre la nature de leurs réactions.
Je lâche son bras, mon esprit perturbé par cet ajout imprévu à une équation déjà complexe. Les secondes semblent bien longues, alors qu’elle attend ma réponse avec impatience.
- D’accord.
Je perçois le soulagement dans son corps signifiant qu’elle n’avait pas vraiment de plan B au cas où j’aurai refusé.
- Mais…
Un sourire énigmatique s’inscrit sur mon visage alors que je me glisse dans son dos pour siffler à son oreille.
- …sssette fois-sssi il y aura un prix à payer.
Quelques tentacules se perdent dans ses cheveux bouclés tandis que d’autres viennent glisser tendrement sur ses épaules. Ma voix se fait beaucoup plus intime et plus basse.
- Je vous veux isssi, avec l’amulette une sssoirée par sssemaine.
Ma main qui rejoint son bras pour venir caresser de nouveau ses écailles scintillantes.
- Et ne cachez-plus ssses écailles, elles sssont sssi belles.
J’ai vraiment cru les avoir perdues à jamais et les revoir m’emplit d’une joie malsaine.
- Je veux aussssi que vous m’ameniez deux nagas. Vivants.
J’enlace sa taille fine de mes deux bras alors que ma voix change brusquement, devenant plus sinistre et inquiétante.
- J’ai besoin de vérifier sssertaines théories qui pourraient vous aider dans votre quête de vérité.
Et qui pourrait aussi m’éclairer sur mes origines… Mais cela, je le garde pour moi.
- Avons-nous un accord ?
Mon regard se pose sur le médaillon. Il n’a pas bougé depuis la dernière fois et je ne ressens plus aucun rejet de ma personne en émanant, ce qui signifie que l’enchantement maléfique a bel et bien été dissipé.
De nouveau je me perds dans les mirettes brunes d’où émane une détermination sans failles. Encore une fois elle a quelque chose à me demander, à moi, la Gorgone. Un mince sourire étire mes lèvres fines. Depuis sa dernière visite, j’ai chargé mes petits moineaux d’en apprendre plus sur ce qui s’était passé à Port-Wessex et sur les manigances du peuple Naga. Bien qu’aucun schéma global ne se dessine encore, je peux lire dans le regard de la brune qu’elle craint pour la stabilité même de sa chère République. Cette République qui détruit, plongeant des enfants dans ses ruelles sordides, les forçant à survivre dans la boue de ses caniveaux. C’est donc cette République qu’elle veut que je l’aide à sauver ? Risible quand on sait que mon désir le plus cher est que ce monstre s’écroule sur lui-même ses fondations sapés par les miséreux qu’il a lui-même enfanté…
Un reflet brun à l’orée de ma perception et mon cœur manque un battement. Ma main qui s’empare brusquement de son avant-bras pour…
Des écailles. Ces mêmes écailles sombres aux reflets dorés que j’ai chéries plus que de raison. Mes doigts viennent les effleurer, comme pour me convaincre qu’il ne s’agit pas d’une illusion ou d’un rêve. Réelles…
Elle a de nouveau utilisé l’amulette et sa magie altère malgré tout son corps, même si son esprit semble préservé. Mes tentacules s’agitent sur ma tête, trahissant l’émoi qui s’est brusquement emparé de moi. Ces satanés serpents n’en font vraiment qu’à leur tête et je sais que la magicienne n’est plus dupe, ayant eu tout le temps nécessaire pour comprendre la nature de leurs réactions.
Je lâche son bras, mon esprit perturbé par cet ajout imprévu à une équation déjà complexe. Les secondes semblent bien longues, alors qu’elle attend ma réponse avec impatience.
- D’accord.
Je perçois le soulagement dans son corps signifiant qu’elle n’avait pas vraiment de plan B au cas où j’aurai refusé.
- Mais…
Un sourire énigmatique s’inscrit sur mon visage alors que je me glisse dans son dos pour siffler à son oreille.
- …sssette fois-sssi il y aura un prix à payer.
Quelques tentacules se perdent dans ses cheveux bouclés tandis que d’autres viennent glisser tendrement sur ses épaules. Ma voix se fait beaucoup plus intime et plus basse.
- Je vous veux isssi, avec l’amulette une sssoirée par sssemaine.
Ma main qui rejoint son bras pour venir caresser de nouveau ses écailles scintillantes.
- Et ne cachez-plus ssses écailles, elles sssont sssi belles.
J’ai vraiment cru les avoir perdues à jamais et les revoir m’emplit d’une joie malsaine.
- Je veux aussssi que vous m’ameniez deux nagas. Vivants.
J’enlace sa taille fine de mes deux bras alors que ma voix change brusquement, devenant plus sinistre et inquiétante.
- J’ai besoin de vérifier sssertaines théories qui pourraient vous aider dans votre quête de vérité.
Et qui pourrait aussi m’éclairer sur mes origines… Mais cela, je le garde pour moi.
- Avons-nous un accord ?
FIN DE LA PREMIERE PARTIE
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum