Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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Losing my religion
Ville de Courage, le 15 Août de l’An 3
Courage, ville Républicaine s’il en est, digne représentante de cette culture fondée sur le mot “Liberté”. J’y avais trouvé des pistes, des idées d’avenir, des envies aussi, j’avais croisé des gens d’importance dans ce monde, des gens comme moi et bien d’autres encore et tout cela en moins d’un mois. Ma vie sociale avait trouvé un essor inattendu et opportune, j’en avais besoin, cela m’avait permis de remettre les pieds sur le Sekai, de me poser les bonnes questions.
Et ce fut durant cette soirée si spéciale que fut la soirée blanche de courage que je fis une rencontre intéressante. En effet j’ai croisé le sieur Henry Cartridge, Baron du comté de Benedictus, un des rares à avoir survécu car il n’était pas présent à Benedictus quand le titan avait refait surface et détruit cette cité.
Vieil homme fortuné, avisé et pieu, il avait trouvé refuge ici à Courage et il avait eu à coeur de ne pas oublier sa vie et sa foi. Rapidement contacté par un éminent membre de la foi diviniste originelle, il avait offert aux exilés de Shoumei un lieu caché et discret dans lequel ils pouvaient se réunir pour parler de leur foi. Ce lieu était connu des autorités, il avait même été déclaré mais question de principe il aimait à rendre cela mystérieux, étrange et secret. Il m’avait donc indiqué que toutes les pleines lunes un office antique avait lieu. Le rendez vous était dans les sous sol d’un Manoir de Ville, transformé en un lieu de culte.
Sur le coup j’avais remercié le vieil homme de sa proposition, pas forcément intéressée mais seuls les imbéciles ne changent pas d’avis et surtout je sentais que j’avais besoin de replonger dans mes origines, dans mes sources. Vêtue de manière sobre et habituelle, je me suis donc rendue à la nuit tombée dans le quartier indiqué. C’était calme, apaisant et on se sentait bien dans cet endroit. Les maisons hautes bordaient de vastes avenues et de belles fontaines égayaient la majorité des croisements. Je profitais de respirer l’air chaud de la nuit estivale tout en cherchant la demeure visitée. Je trouvais sans peine ce Manoir ancien et au charme tout républicain.
Je me présentais donc au Majordome des lieux et rapidement il m’accompagna dans l’arrière cour de la demeure. C’est depuis cet endroit, un petit belvédère dissimulé sous de nombreuses glycines qu’on pouvait trouver un escalier qui descendait vers un vaste sous-sol. Quel avait pu être l’utilité de cet endroit aux origines, personne ne semblait le savoir mais ce qui comptait c’est qu’en dessous, au bout de cet escalier, après quelques mètres dans un couloir de pierre on arrivait dans une vaste salle en contrebas, comme si un théatre avait été construit sous terre. Il ne faisait aucun doute que l’oeuvre était magique mais l’endroit était rafraichissant. Après l’air chaud extérieur, il faisait même presque trop frais en cet endroit.
De nombreuses personnes étaient déjà assemblées et devisaient en chuchotant, ne faisant pas vraiment attention aux nouveaux arrivants. C’est la que je vis le Sire Cartridge et que je le rejoignis pour le saluer. Sans bruit, me pliant aux règles tacites, je le saluais d’une révérence profonde et respectueuse.
- Bonsoir Sire Cartridge, c’est un honneur d’être ici parmi vous ce soir, je ne saurais assez vous remercier de m’avoir offert cette opportunité.
Le vieil homme sourit, il était un des rares assis, seuls les plus vieux n’étaient pas debout.
- Mais c’est normal Dame de Boktor. Il est de mon devoir de guider les nouveaux arrivants ici vers la lumière du divin dans la mesure de mes capacités. J’espère que cela réchauffera votre coeur de communier ici par vos pairs.
Il parlait de tous les shoumeiens réunis, peu importait le rang en réalité, seule la foi comptait après tout. Je laissais mon regard courir sur l’assemblée justement me demandant qui mènerait cet office nocturne.
Message 1
CENDRES
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Morndrizel commençait à connaître la ville de Courage, foyer de la sorcière hybride Koraki avec qui elle entretenait un accord secret pour servir les noirs desseins de X'o-Rath. Elle avait donc ses moyens de pénétrer dans la ville républicaine sans être repérée, et par la suite, elle s'adressait à la mairesse via ses projections astrales ce qui lui évitait de s'exposer inutilement. En échange de ses savoirs, celle-ci faisait en sorte que les agents à la solde de la liche millénaire ne rencontrent que peu de difficultés dans l'expansion de leurs idéologies au sein de la populace. Henry Cartridge faisait partie des serviteurs de longue date de la nécromancienne, sa famille lui avait juré allégeance des millénaires auparavant et n'avait jamais failli à sa mission depuis lors, et l'homme organisait donc régulièrement des rencontres entre réfugiés shoumeiens pour que leur foi ne se perde pas dans l'oisiveté offerte par la République. Aujourd'hui et pour la première fois, Morndrizel allait s'adresser à ces fidèles en proie au doute dans leur foi suite aux récents évènements, et en quête d'un nouveau sens à leur vie au sein de leur terre d'accueil.
Lorsqu'elle entra dans la salle, sur la petite estrade prévue à son effet, le brouhaha des discussions cessa un moment. Nombre la regardaient avec curiosité, certains avec dévotion lorsqu'ils savaient à qui ils avaient à faire. L'assemblée n'était pas si nombreuse, mais toutes ces personnes étaient ici pour une raison, et elle devait faire en sorte de trouver chacune de celles-ci afin de les attirer vers la vraie foi. Avec élégance dans sa robe violine, la liche écarta les bras comme pour enlacer tous les fidèles.
" Quel plaisir pour moi de voir que malgré les récents évènements, Shoumei survit ici aussi, et que la foi n'est pas morte sur l'autel de la vanité républicaine... Je me présente devant vous en ces temps troublés pour vous signifier que votre foi en feu la Fédération et en nos divins, Gardiens comme Titans, n'est pas en vain. Je suis Morndrizel, Première Oratrice et voix de X'o-Rath, héraut des Gardiens, et prêcheuse du Divinisme Originel qui a vu les religions que vous avez connu naître."
Elle marqua une pause, sans doute les gens essayaient-ils de deviner son âge véritable derrière ses traits de femme trentenaire suite à ce qu'elle annonçait. Elle sourit, puis reprit.
" Vos croyances ont été mises à rude épreuve par nos créateurs, nombre d'entre vous doivent se sentir perdus alors que les vautours s'appliquent déjà à dépecer ce qu'il reste du Shoumei que vous avez connu. Laissez-moi vous dire que vous n'êtes pas seuls. Dans cette Ordalie, c'est la foi qui nous relie et nous renforce, comme toujours, une foi non pas tournée envers les Titans, ou envers les Gardiens, mais envers ces deux entités en ce qu'elles sont deux faces de la même pièce. Je les sers depuis dix millénaires, et en cela je peux vous le dire : vous n'avez pas été oubliés. La foi s'était perdue au sein de notre Fédération, reléguée au second plan devant les intrigues politiques, et tel n'était pas la volonté des divins. Aujourd'hui, nous subissons tous une Ordalie qui a pour but de nous faire nous remettre en question sur ce qui compte vraiment dans nos vies, sur nos croyances, et sur nos buts. "
Le ton de la liche était posé et calme, pourtant également extrêmement empathique, si bien que les fidèles pourraient croire sans mal qu'elle partageait leurs doutes et leurs craintes. Dans ces instants, où chacun devait trouver sa voie, elle était là pour les pousser à se poser les questions.
" Nous avons tous perdu beaucoup dans ces dernières années : amis, famille, foyer... Vous en êtes le premier exemple, vous qui êtes réfugiés dans une patrie inconnue qui ne partage pas notre culture et voudrait l'effacer. Mais je viens à vous en espérant apporter l'espoir, car la foi n'est pas morte avec la Fédération, et de ses cendres est né un Nouvel Ordre basé non plus sur la politique, mais sur l'entraide et la compréhension entre les fidèles. Un ordre qui a pour but d'offrir un foyer aux shoumeiens et shoumeiennes qui ont gardé la foi. "
La liche omettait volontairement de parler de Seagan, car elle savait que le sujet faisait encore controverse chez ceux qui avaient fui et que cela risquait de faire plus de mal que de bien. Il était maintenant venu le temps de leur faire se poser la question pour laquelle elle était venue ici, la seule qui comptait vraiment.
" Mes frères et sœurs de la Fédération, l'heure est venue de questionner vos croyances et votre foi. Demain à l'aube, je repartirai pour nos terres ancestrales, et tous ceux qui en leur cœur se sentent insatisfaits dans leur élévation spirituelle seront les bienvenus. Aujourd'hui, sous le regard des Titans et des Gardiens, questionnez-vous sur votre avenir au sein de la République, sur les raisons de votre présence ici, et sur vos origines perdues. Faites le choix que vous estimez juste... Je vous remercie. "
Après quoi, la liche descendit de son estrade pour se mêler aux shoumeiens rassemblés ici. Ils avaient pour beaucoup besoin d'être guidés, des questions devaient fuser de toute parts dans leur esprit, et elle serait là pour y répondre.
Lorsqu'elle entra dans la salle, sur la petite estrade prévue à son effet, le brouhaha des discussions cessa un moment. Nombre la regardaient avec curiosité, certains avec dévotion lorsqu'ils savaient à qui ils avaient à faire. L'assemblée n'était pas si nombreuse, mais toutes ces personnes étaient ici pour une raison, et elle devait faire en sorte de trouver chacune de celles-ci afin de les attirer vers la vraie foi. Avec élégance dans sa robe violine, la liche écarta les bras comme pour enlacer tous les fidèles.
" Quel plaisir pour moi de voir que malgré les récents évènements, Shoumei survit ici aussi, et que la foi n'est pas morte sur l'autel de la vanité républicaine... Je me présente devant vous en ces temps troublés pour vous signifier que votre foi en feu la Fédération et en nos divins, Gardiens comme Titans, n'est pas en vain. Je suis Morndrizel, Première Oratrice et voix de X'o-Rath, héraut des Gardiens, et prêcheuse du Divinisme Originel qui a vu les religions que vous avez connu naître."
Elle marqua une pause, sans doute les gens essayaient-ils de deviner son âge véritable derrière ses traits de femme trentenaire suite à ce qu'elle annonçait. Elle sourit, puis reprit.
" Vos croyances ont été mises à rude épreuve par nos créateurs, nombre d'entre vous doivent se sentir perdus alors que les vautours s'appliquent déjà à dépecer ce qu'il reste du Shoumei que vous avez connu. Laissez-moi vous dire que vous n'êtes pas seuls. Dans cette Ordalie, c'est la foi qui nous relie et nous renforce, comme toujours, une foi non pas tournée envers les Titans, ou envers les Gardiens, mais envers ces deux entités en ce qu'elles sont deux faces de la même pièce. Je les sers depuis dix millénaires, et en cela je peux vous le dire : vous n'avez pas été oubliés. La foi s'était perdue au sein de notre Fédération, reléguée au second plan devant les intrigues politiques, et tel n'était pas la volonté des divins. Aujourd'hui, nous subissons tous une Ordalie qui a pour but de nous faire nous remettre en question sur ce qui compte vraiment dans nos vies, sur nos croyances, et sur nos buts. "
Le ton de la liche était posé et calme, pourtant également extrêmement empathique, si bien que les fidèles pourraient croire sans mal qu'elle partageait leurs doutes et leurs craintes. Dans ces instants, où chacun devait trouver sa voie, elle était là pour les pousser à se poser les questions.
" Nous avons tous perdu beaucoup dans ces dernières années : amis, famille, foyer... Vous en êtes le premier exemple, vous qui êtes réfugiés dans une patrie inconnue qui ne partage pas notre culture et voudrait l'effacer. Mais je viens à vous en espérant apporter l'espoir, car la foi n'est pas morte avec la Fédération, et de ses cendres est né un Nouvel Ordre basé non plus sur la politique, mais sur l'entraide et la compréhension entre les fidèles. Un ordre qui a pour but d'offrir un foyer aux shoumeiens et shoumeiennes qui ont gardé la foi. "
La liche omettait volontairement de parler de Seagan, car elle savait que le sujet faisait encore controverse chez ceux qui avaient fui et que cela risquait de faire plus de mal que de bien. Il était maintenant venu le temps de leur faire se poser la question pour laquelle elle était venue ici, la seule qui comptait vraiment.
" Mes frères et sœurs de la Fédération, l'heure est venue de questionner vos croyances et votre foi. Demain à l'aube, je repartirai pour nos terres ancestrales, et tous ceux qui en leur cœur se sentent insatisfaits dans leur élévation spirituelle seront les bienvenus. Aujourd'hui, sous le regard des Titans et des Gardiens, questionnez-vous sur votre avenir au sein de la République, sur les raisons de votre présence ici, et sur vos origines perdues. Faites le choix que vous estimez juste... Je vous remercie. "
Après quoi, la liche descendit de son estrade pour se mêler aux shoumeiens rassemblés ici. Ils avaient pour beaucoup besoin d'être guidés, des questions devaient fuser de toute parts dans leur esprit, et elle serait là pour y répondre.
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Myriem de Boktor
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Soyons honnêtes j'étais venue dans l'espoir de rencontrer des gens de Shoumei, de retrouver l'essence même de mon passé, de ma vie d'antan, de me sentir un bref instant de retour sur mes terres parmi des gens capables de me comprendre, moi, ma vie, ma foi. Mais je ne savais rien de plus, je n'avais rien prévu ni anticipé.
J'étais proche de l'hôte du soir, il était dans mon esprit le garant du bon déroulement de la soirée, que vouliez vous je devenais un tantinet paranoïaque surtout dans des endroits que je ne connaissais. Les conversations se sont tues naturellement alors qu'une femme s'avançait sur l'estrade. Je n'étais pas attirée par les femmes, loin de là mais elle dégageait un charme et un magnétisme totalement fascinant. Je ne pus m'empêcher de la détailler, elle était captivante et magnifique et emplie de confiance, de celle qui ont un long vécu et savent que le monde est là pour les écouter ou servir. Je n'avais cependant pas la moindre idée de qui elle pouvait être alors je me retrouvais pendue à ses lèvres, à écouter le message qu'elle venait nous délivrer ce soir.
Puis elle délivra son nom, il sonnait comme l'annonce d'une ancienne prophétie, je n'avais pas connaissance du sien et pourtant il résonnait en moi comme la clé d'un mystère à découvrir et comprendre, comme une quête qui m'ouvrirait des portes. Un instant je sentis un frisson incontrôlé traverser mon échine, c'était une servante de Xo'rath, mais c'était une servante des titans tout simplement et c'était cela qui comptait et la suite.. Le divinisme originel? Tout shoumeien en avait entendu parlé, nous l'avions étudié durant les prêches de nos confesseurs mais comme une histoire révolue, d'une autre époque, d'une autre vie et elle venait le présenter comme quelque chose de vivant.
Et j'écoutais ses mots, ils coulèrent sur moi comme un baume apaisant, comme si elle savait exactement ce que je ressentais, ce déracinement, cette perte d'identité, cette peur de l'inconnu du lendemain mais le besoin de ne pas rejeter mes croyances. Comme elle je n'avais pas considéré le retour des titans comme une horreur, c'était un mal nécessaire pour nettoyer le monde de ce qui n'était pas pur, pas digne d'eux et en un sens je m'estimais encore digne d'eux, de les prier, parce que j'étais vivante tout simplement.
Je n'avais jamais songé pouvoir entendre parler du divinisme originel de la bouche de quelqu'un l'ayant connu, elle était donc très âgée, plus que mon cher Wan, peu d'êtres pouvaient l'être et le fait qu'elle serve Xo'rath me laissait croire qu'elle était vraisemblablement mort vivante, vampire, liche, je n'en savais rien et peu importait au final, elle avait les réponses du passé, les enseignements originels à transmettre à ceux prêts à les écouter.
Je crois même avoir laissé coulé des larmes le long de mes joues alors qu'elle parlait de nos pertes, je pleurais les morts au combat, ceux qui avaient du suivre le Reike et affronter nos guides. Et vint finalement une annonce qui me laissa sans voix, la naissance d'un Nouvel Ordre? Il fallait que j'en sache plus.
Elle termina son oraison et quitta l'estrade pour se mêler à la foule. Je crois que ses mots m'avaient frappé au coeur et sans la moindre hésitation je me glissais entre les gens assemblées pour la rejoindre, je devais en savoir plus, j'avais besoin d'en apprendre plus sur cette foi qui trouvait écho dans ma vie, je n'avais jamais compris ce fanatisme envers le culte des ombres, pour moi nous étions un tout, les deux facettes d'une pièce et elle venait de le dire haut et fort.
Je la rejoignis donc et arrivée à sa hauteur je m'inclinais avec un profond respect. J'attendis son salut pour me relever, comme tout fidèle devant une personne de foi.
- Permettez moi de vous remercier pour les mots que vous venez de livrer. Je suis venue ici sans savoir à quoi m'attendre, dans l'espoir fou de me sentir chez moi de nouveau le temps d'un prêche mais vos paroles...
Je me tus et posais ma main sur mon coeur.
- Vos mots ont fait vibrer mon coeur, ils sont j'ai l'impression la clé qui me manquait toute ma vie durant, l'explication de pourquoi je ne pouvais me satisfaire du divinisme, qu'il manquait un je ne sais quoi... J'avais besoin d'entendre qu'on pouvait accepter les deux faces de la pièce, titans et gardiens... Je...
Je parlais de manière totalement désordonnée et de surcroit j'étais d'une grande impolitesse. Mes joues rosirent à cette révélation et je me repris.
- J'espère que vous me pardonnerez ma fougue Dame Morndrizel. Je manque à toute éducation en vous apostrophant ainsi. Je suis Dame Myriem de Boktor, j'étais Baronne à Mael et je suis partie pour ne pas avoir à servir le Reike et sa guerre contre les titans. C'est un honneur de faire votre rencontre.
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J'étais proche de l'hôte du soir, il était dans mon esprit le garant du bon déroulement de la soirée, que vouliez vous je devenais un tantinet paranoïaque surtout dans des endroits que je ne connaissais. Les conversations se sont tues naturellement alors qu'une femme s'avançait sur l'estrade. Je n'étais pas attirée par les femmes, loin de là mais elle dégageait un charme et un magnétisme totalement fascinant. Je ne pus m'empêcher de la détailler, elle était captivante et magnifique et emplie de confiance, de celle qui ont un long vécu et savent que le monde est là pour les écouter ou servir. Je n'avais cependant pas la moindre idée de qui elle pouvait être alors je me retrouvais pendue à ses lèvres, à écouter le message qu'elle venait nous délivrer ce soir.
Puis elle délivra son nom, il sonnait comme l'annonce d'une ancienne prophétie, je n'avais pas connaissance du sien et pourtant il résonnait en moi comme la clé d'un mystère à découvrir et comprendre, comme une quête qui m'ouvrirait des portes. Un instant je sentis un frisson incontrôlé traverser mon échine, c'était une servante de Xo'rath, mais c'était une servante des titans tout simplement et c'était cela qui comptait et la suite.. Le divinisme originel? Tout shoumeien en avait entendu parlé, nous l'avions étudié durant les prêches de nos confesseurs mais comme une histoire révolue, d'une autre époque, d'une autre vie et elle venait le présenter comme quelque chose de vivant.
Et j'écoutais ses mots, ils coulèrent sur moi comme un baume apaisant, comme si elle savait exactement ce que je ressentais, ce déracinement, cette perte d'identité, cette peur de l'inconnu du lendemain mais le besoin de ne pas rejeter mes croyances. Comme elle je n'avais pas considéré le retour des titans comme une horreur, c'était un mal nécessaire pour nettoyer le monde de ce qui n'était pas pur, pas digne d'eux et en un sens je m'estimais encore digne d'eux, de les prier, parce que j'étais vivante tout simplement.
Je n'avais jamais songé pouvoir entendre parler du divinisme originel de la bouche de quelqu'un l'ayant connu, elle était donc très âgée, plus que mon cher Wan, peu d'êtres pouvaient l'être et le fait qu'elle serve Xo'rath me laissait croire qu'elle était vraisemblablement mort vivante, vampire, liche, je n'en savais rien et peu importait au final, elle avait les réponses du passé, les enseignements originels à transmettre à ceux prêts à les écouter.
Je crois même avoir laissé coulé des larmes le long de mes joues alors qu'elle parlait de nos pertes, je pleurais les morts au combat, ceux qui avaient du suivre le Reike et affronter nos guides. Et vint finalement une annonce qui me laissa sans voix, la naissance d'un Nouvel Ordre? Il fallait que j'en sache plus.
Elle termina son oraison et quitta l'estrade pour se mêler à la foule. Je crois que ses mots m'avaient frappé au coeur et sans la moindre hésitation je me glissais entre les gens assemblées pour la rejoindre, je devais en savoir plus, j'avais besoin d'en apprendre plus sur cette foi qui trouvait écho dans ma vie, je n'avais jamais compris ce fanatisme envers le culte des ombres, pour moi nous étions un tout, les deux facettes d'une pièce et elle venait de le dire haut et fort.
Je la rejoignis donc et arrivée à sa hauteur je m'inclinais avec un profond respect. J'attendis son salut pour me relever, comme tout fidèle devant une personne de foi.
- Permettez moi de vous remercier pour les mots que vous venez de livrer. Je suis venue ici sans savoir à quoi m'attendre, dans l'espoir fou de me sentir chez moi de nouveau le temps d'un prêche mais vos paroles...
Je me tus et posais ma main sur mon coeur.
- Vos mots ont fait vibrer mon coeur, ils sont j'ai l'impression la clé qui me manquait toute ma vie durant, l'explication de pourquoi je ne pouvais me satisfaire du divinisme, qu'il manquait un je ne sais quoi... J'avais besoin d'entendre qu'on pouvait accepter les deux faces de la pièce, titans et gardiens... Je...
Je parlais de manière totalement désordonnée et de surcroit j'étais d'une grande impolitesse. Mes joues rosirent à cette révélation et je me repris.
- J'espère que vous me pardonnerez ma fougue Dame Morndrizel. Je manque à toute éducation en vous apostrophant ainsi. Je suis Dame Myriem de Boktor, j'étais Baronne à Mael et je suis partie pour ne pas avoir à servir le Reike et sa guerre contre les titans. C'est un honneur de faire votre rencontre.
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Morndrizel était forte de millénaires d'expérience, et de dizaines de milliers de sermons et d'oraisons. De ses mots, elle avait su convertir des empires et mettre en branle des systèmes politiques entiers. C'est donc sans grand mal qu'elle put ressentir les effets de son oraison sur ceux qui la contemplaient, elle connaissait assez la nature humaine pour savoir les mots à employer pour les pousser à se poser des questions. Elle n'avait nul besoin d'un résultat immédiat, seulement de planter une graine et de la laisser germer dans l'esprit de ces fidèles assemblés, afin de leur indiquer le chemin, celui de la vraie foi depuis bien longtemps oubliée de tous. Et elle savait que dans son discours, elle allait toucher nombre de gens, de ceux ayant le mal du pays à ceux au cœur empli de vengeance, de ceux souhaitant conserver leur religion à ceux affligés par le deuil.
Lorsqu'elle descendit de son estrade, un agglutinement de personnes se forma autour d'elle. Elle vit dans leurs regards l'espoir, la dévotion, mais aussi la peur ou le doute, tout ceci était bien normal et elle s'affairait à répondre calmement à chaque question qui lui était posée. C'est alors qu'une femme arriva vers elle, fendant la foule avec empressement sans se soucier d'attendre de pouvoir approcher. Une femme bien faite, le port altier trahissant une ascendance noble, mais c'étaient ses yeux, qui semblaient captivés par la liche, dans lesquels Morndrizel put lire autant de déférence que d'espoir et de gratitude, qui attiraient le plus la femme en robe violine. Sans attendre, elle invectiva l'être millénaire face à elle sans se soucier de ceux qui les entouraient, comme si elle avait été hypnotisée. La liche avait bien songé à mêler de sa magie de séduction à ses mots, mais avait décidé de ne rien en faire, et visiblement sur cette femme, c'eut été inutile.
Souriante, la liche pivota vers elle alors qu'elle se présentait après s'être confondue en excuses, comme si elle venait seulement de réaliser ce qu'elle venait de faire. Elle s'inclina à son tour, une main sur le cœur.
" Il n'y a rien à pardonner, dame Myriem. Et au contraire même, ce devrait être à moi de vous remercier d'avoir gardé en haute estime votre foi, malgré ces sombres années, et d'avoir refusé le joug d'une autre nation pour rester fidèle à vos principes et à ceux de nos divins. Le fait que votre cœur n'eut pas été satisfait par le divinisme est une preuve de plus que vous êtes une croyante pleine de bon sens et de logique, en plus d'être pieuse et dévouée. Non seulement l'on peut accepter les deux faces de la religion, divinisme et cultisme, mais c'est même ainsi que les divins l'ont voulu. "
Malgré la désorganisation totale des paroles de la jeune femme, signe de son extrême emballement, Morndrizel l'avait parfaitement comprise. Elle était surprise d'apprendre que certains fidèles, malgré le dogme des deux religions, et encore plus suivant la rigueur du divinisme à Maël, aient pu ressentir en eux le manque crée par la séparation du divinisme originel, il y a des millénaires de cela en des temps qu'ils n'ont pu connaitre. Elle posa une main glaciale sur l'épaule de la maelienne, prenant un air plus grave.
" de Boktor... J'ai dû connaître un de vos ancêtres en son temps. Peut-être... Leotras de Boktor ? Veuillez m'excuser si je fais erreur, ma mémoire est imparfaite sur d'aussi longues périodes. Je suis désolée de vous apprendre que je me suis rendue à Maël il y a de cela quelques semaines, et que j'ai trouvé la ville sous contrôle total de l'Empire du Reike. Is cherchent à intégrer nos confrères dans leur royaume et répandent le doute quant aux desseins véritables des Titans. Chaque propriété a été saisie et je crains donc que la vôtre n'en ait également fait les frais. Et je doute qu'ils s'arrêtent ici, les vautours sont prompts à fondre sur ce qu'ils pensent n'être qu'une charogne. "
Elle sourit de nouveau, son regard plongeant dans celui de l'humaine alors que sa main quittait son épaule. Elle donnait l'impression de ne plus voir qu'elle, comme si toutes les personnes autour n'existaient plus. Était-ce une feinte, ou un véritable intérêt ?
" Mais vous êtes ici, et libre de vos choix, dame Myriem. Et si j'ai pu vous apporter quelque réconfort et réponses à vos questionnements, et si je peux vous en apporter encore, alors c'est avec plaisir que je vous aiderai. "
Lorsqu'elle descendit de son estrade, un agglutinement de personnes se forma autour d'elle. Elle vit dans leurs regards l'espoir, la dévotion, mais aussi la peur ou le doute, tout ceci était bien normal et elle s'affairait à répondre calmement à chaque question qui lui était posée. C'est alors qu'une femme arriva vers elle, fendant la foule avec empressement sans se soucier d'attendre de pouvoir approcher. Une femme bien faite, le port altier trahissant une ascendance noble, mais c'étaient ses yeux, qui semblaient captivés par la liche, dans lesquels Morndrizel put lire autant de déférence que d'espoir et de gratitude, qui attiraient le plus la femme en robe violine. Sans attendre, elle invectiva l'être millénaire face à elle sans se soucier de ceux qui les entouraient, comme si elle avait été hypnotisée. La liche avait bien songé à mêler de sa magie de séduction à ses mots, mais avait décidé de ne rien en faire, et visiblement sur cette femme, c'eut été inutile.
Souriante, la liche pivota vers elle alors qu'elle se présentait après s'être confondue en excuses, comme si elle venait seulement de réaliser ce qu'elle venait de faire. Elle s'inclina à son tour, une main sur le cœur.
" Il n'y a rien à pardonner, dame Myriem. Et au contraire même, ce devrait être à moi de vous remercier d'avoir gardé en haute estime votre foi, malgré ces sombres années, et d'avoir refusé le joug d'une autre nation pour rester fidèle à vos principes et à ceux de nos divins. Le fait que votre cœur n'eut pas été satisfait par le divinisme est une preuve de plus que vous êtes une croyante pleine de bon sens et de logique, en plus d'être pieuse et dévouée. Non seulement l'on peut accepter les deux faces de la religion, divinisme et cultisme, mais c'est même ainsi que les divins l'ont voulu. "
Malgré la désorganisation totale des paroles de la jeune femme, signe de son extrême emballement, Morndrizel l'avait parfaitement comprise. Elle était surprise d'apprendre que certains fidèles, malgré le dogme des deux religions, et encore plus suivant la rigueur du divinisme à Maël, aient pu ressentir en eux le manque crée par la séparation du divinisme originel, il y a des millénaires de cela en des temps qu'ils n'ont pu connaitre. Elle posa une main glaciale sur l'épaule de la maelienne, prenant un air plus grave.
" de Boktor... J'ai dû connaître un de vos ancêtres en son temps. Peut-être... Leotras de Boktor ? Veuillez m'excuser si je fais erreur, ma mémoire est imparfaite sur d'aussi longues périodes. Je suis désolée de vous apprendre que je me suis rendue à Maël il y a de cela quelques semaines, et que j'ai trouvé la ville sous contrôle total de l'Empire du Reike. Is cherchent à intégrer nos confrères dans leur royaume et répandent le doute quant aux desseins véritables des Titans. Chaque propriété a été saisie et je crains donc que la vôtre n'en ait également fait les frais. Et je doute qu'ils s'arrêtent ici, les vautours sont prompts à fondre sur ce qu'ils pensent n'être qu'une charogne. "
Elle sourit de nouveau, son regard plongeant dans celui de l'humaine alors que sa main quittait son épaule. Elle donnait l'impression de ne plus voir qu'elle, comme si toutes les personnes autour n'existaient plus. Était-ce une feinte, ou un véritable intérêt ?
" Mais vous êtes ici, et libre de vos choix, dame Myriem. Et si j'ai pu vous apporter quelque réconfort et réponses à vos questionnements, et si je peux vous en apporter encore, alors c'est avec plaisir que je vous aiderai. "
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Myriem de Boktor
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En réalité je me sentais en totale effervescence, comme si cette brève allocution dans ce lieu à part, hors du temps avait ravivé en moi l’étincelle du questionnement, de la foi tout simplement. Le divinisme, je l'avais finalement toujours envisagé comme une ligne de conduite, un code moral de vie car il dictait mes choix et mes décisions depuis que j’étais en âge de prendre les miennes et là… Je me sentais prête à découvrir autre chose, percevoir l’autre face de la pièce me semblait tellement évident et pourtant si inattendu que cela me chamboulait littéralement et me donnait sûrement l’air d’une pauvre cruche mais peu importait.
Je fus accueillie par un sourire et de la bienveillance, l’âge aidant, elle devait voir en moi une enfant qui venait de trouver la fève dans sa galette et qui s’en réjouissait comme s’il s’agissait d’un miracle.
- Je crois qu’au contraire, ces dernières années ont été le meilleur moment pour affirmer notre foi envers et contre le monde justement. On a voulu nous priver de ce droit mais nos pensées ne nous appartiennent qu’à nous. Et je n’ai pas grand courage sachez le cependant, j’ai préféré fuir Mael que de servir le Reike, je ne pouvais concevoir d’être une arme aux mains de ce peuple barbare, une arme qui s’élevait contre les titans nos créateurs.
Cela m’ôtait un poids des épaules que de pouvoir parler à des concitoyens et surtout quelqu’un de son importance, pas que je connaisse son nom avant ce soir mais par ce qu’elle représentait, elle était une servante directe des titans, elle avait traversé le temps et les époques et avait vu notre monde évoluer, changer et elle avait forcément beaucoup appris de nous tous.
Revenant à ma vision du divinisme, je souris maladroitement.
- Disons que mes parents durant mon enfance écoutaient les prêches de l’abbé Knoth, ce… *je me mords la lèvre pour ne pas dire pourceau, il puait le stupre et sa vision me donnait la nausée enfant* enfin ils faisaient parti des bons maeliens réfutant l’Edit de Benedictus et pensant que le culte n’avait pas sa place. Mais comme je vous l’ai dit, sans lumière, pas d’ombre et inversement, il faut les deux faces du monde. La vie et la mort sont un tout et sont liées, pour la plupart d’entre nous.
Bien entendu j’avais compris que le temps n’avait pas de prise et que la première oratrice du titan de la Mort ne pouvait qu’avoir le pouvoir de “vivre” éternellement elle aussi. La suite me fit sourire mais hélas je ne connaissais pas cet ancêtre alors je haussais les épaules, amusée.
- Je vais vous croire sur parole, je concède ne pas avoir appris par coeur notre généalogie, cela me semblait tellement superflu et inutile quand j’en avais l’occasion.
Je perdis cependant rapidement mon sourire quand elle parla de Mael. Je l’avais pressenti en effet mais qu’on me le confirme n’était pas pour me rassurer.
- C’est bien ce que je craignais. Pour tout dire je suis partie avant que le Reike ne confisque mes navires pour leur guerre il y a un an et demi maintenant. Mes terres avaient déjà été plus ou moins occupées et ils m’avaient relevé de mes fonctions d’Intendante du Port de Mael pour y mettre un de leurs administrés. Ils savaient déjà qu’ils allaient s’établir et rester à Mael, c’est la porte vers le reste du Shoumei, le plus grand port aussi, un lieu hautement stratégique pour asseoir son influence tout simplement.
Qu’on ne me parle pas des sauveurs du monde, ils étaient des conquérants, des profiteurs, à l’image de leur barbare d’Empereur ni plus ni moins. Cela me plongeait toujours dans une ces sourdes colères dont je peinais à me détacher que de songer à cela, à ce gâchis.
Son regard était plongé dans le mien, et si en temps normal je n’aurais pu le soutenir par timidité, habitude, réflexe, je me sentais happée pour le coup, comme si je la laissais lire en moi. Je ne la connaissais pas, mais elle était la voix d’un titan, la voix de ma foi, peu m’importait lequel elle servait, c’était secondaire en un sens, elle savait, comprenait mieux que beaucoup ce que signifiait servir les autres de fait.
- Oui je suis ici, libre de mes choix mais restreinte malgré tout. La République nous offre un asile mais cherche surtout à ce que nous investissions nos fortunes dans leurs structures pour qu’eux aussi poursuivent leur course à la puissance, qu’ils continuent de se dresser face au Reike. Ils sont en un sens le dernier rempart qui empêche la suprématie de ce couple Impérial expansionniste. J’appelle donc la vie ici un pis-aller, une temporalité courte, ou en ce qui me concerne je le pense un pas en arrière pour sauter de nouveau dans la fosse aux lions et rentrer chez moi, à Mael, pour mes gens, pour ma foi, pour notre peuple, afin qu’il n’oublie pas qu’il n’est pas Reikois justement.
Un instant je songeais à l’histoire de la création de Mael, à l’abbaye des Clisterciens, cet ordre monastique dédié aux titans qui avait été le coeur de la vie , le centre et le début de cette ville qui prit le nom d’un des moines. Cette abbaye disait-on existait encore mais n’était visible que par de très rares élus, les évêques de Mael, le Grand Prêtre et le Protecteur de Mael. L’abbaye était elle encore sauve des Reikois? Et notre relique?
- Savez vous si le bouclier de Viviane est encore visible en Mael? Symbole de notre histoire ou si… il a disparu… caché par des gens de Mael… volé par des imposteurs?
Je fus accueillie par un sourire et de la bienveillance, l’âge aidant, elle devait voir en moi une enfant qui venait de trouver la fève dans sa galette et qui s’en réjouissait comme s’il s’agissait d’un miracle.
- Je crois qu’au contraire, ces dernières années ont été le meilleur moment pour affirmer notre foi envers et contre le monde justement. On a voulu nous priver de ce droit mais nos pensées ne nous appartiennent qu’à nous. Et je n’ai pas grand courage sachez le cependant, j’ai préféré fuir Mael que de servir le Reike, je ne pouvais concevoir d’être une arme aux mains de ce peuple barbare, une arme qui s’élevait contre les titans nos créateurs.
Cela m’ôtait un poids des épaules que de pouvoir parler à des concitoyens et surtout quelqu’un de son importance, pas que je connaisse son nom avant ce soir mais par ce qu’elle représentait, elle était une servante directe des titans, elle avait traversé le temps et les époques et avait vu notre monde évoluer, changer et elle avait forcément beaucoup appris de nous tous.
Revenant à ma vision du divinisme, je souris maladroitement.
- Disons que mes parents durant mon enfance écoutaient les prêches de l’abbé Knoth, ce… *je me mords la lèvre pour ne pas dire pourceau, il puait le stupre et sa vision me donnait la nausée enfant* enfin ils faisaient parti des bons maeliens réfutant l’Edit de Benedictus et pensant que le culte n’avait pas sa place. Mais comme je vous l’ai dit, sans lumière, pas d’ombre et inversement, il faut les deux faces du monde. La vie et la mort sont un tout et sont liées, pour la plupart d’entre nous.
Bien entendu j’avais compris que le temps n’avait pas de prise et que la première oratrice du titan de la Mort ne pouvait qu’avoir le pouvoir de “vivre” éternellement elle aussi. La suite me fit sourire mais hélas je ne connaissais pas cet ancêtre alors je haussais les épaules, amusée.
- Je vais vous croire sur parole, je concède ne pas avoir appris par coeur notre généalogie, cela me semblait tellement superflu et inutile quand j’en avais l’occasion.
Je perdis cependant rapidement mon sourire quand elle parla de Mael. Je l’avais pressenti en effet mais qu’on me le confirme n’était pas pour me rassurer.
- C’est bien ce que je craignais. Pour tout dire je suis partie avant que le Reike ne confisque mes navires pour leur guerre il y a un an et demi maintenant. Mes terres avaient déjà été plus ou moins occupées et ils m’avaient relevé de mes fonctions d’Intendante du Port de Mael pour y mettre un de leurs administrés. Ils savaient déjà qu’ils allaient s’établir et rester à Mael, c’est la porte vers le reste du Shoumei, le plus grand port aussi, un lieu hautement stratégique pour asseoir son influence tout simplement.
Qu’on ne me parle pas des sauveurs du monde, ils étaient des conquérants, des profiteurs, à l’image de leur barbare d’Empereur ni plus ni moins. Cela me plongeait toujours dans une ces sourdes colères dont je peinais à me détacher que de songer à cela, à ce gâchis.
Son regard était plongé dans le mien, et si en temps normal je n’aurais pu le soutenir par timidité, habitude, réflexe, je me sentais happée pour le coup, comme si je la laissais lire en moi. Je ne la connaissais pas, mais elle était la voix d’un titan, la voix de ma foi, peu m’importait lequel elle servait, c’était secondaire en un sens, elle savait, comprenait mieux que beaucoup ce que signifiait servir les autres de fait.
- Oui je suis ici, libre de mes choix mais restreinte malgré tout. La République nous offre un asile mais cherche surtout à ce que nous investissions nos fortunes dans leurs structures pour qu’eux aussi poursuivent leur course à la puissance, qu’ils continuent de se dresser face au Reike. Ils sont en un sens le dernier rempart qui empêche la suprématie de ce couple Impérial expansionniste. J’appelle donc la vie ici un pis-aller, une temporalité courte, ou en ce qui me concerne je le pense un pas en arrière pour sauter de nouveau dans la fosse aux lions et rentrer chez moi, à Mael, pour mes gens, pour ma foi, pour notre peuple, afin qu’il n’oublie pas qu’il n’est pas Reikois justement.
Un instant je songeais à l’histoire de la création de Mael, à l’abbaye des Clisterciens, cet ordre monastique dédié aux titans qui avait été le coeur de la vie , le centre et le début de cette ville qui prit le nom d’un des moines. Cette abbaye disait-on existait encore mais n’était visible que par de très rares élus, les évêques de Mael, le Grand Prêtre et le Protecteur de Mael. L’abbaye était elle encore sauve des Reikois? Et notre relique?
- Savez vous si le bouclier de Viviane est encore visible en Mael? Symbole de notre histoire ou si… il a disparu… caché par des gens de Mael… volé par des imposteurs?
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Malgré son apparente exaltation suite à son discours, la dénommée Myriem semblait avoir retrouvé son calme pour formuler des pensées bien plus cohérentes et réfléchies. Par ses mots, elle démontrait à Morndrizel que même parmi les réfugiés en République, dont beaucoup étaient des nobles plus intéressés par la préservation de leur patrimoine que par leur nation d'origine, la foi avait pu survivre. Il était évident pour la grande oratrice que son discours avait particulièrement bouleversé cette femme. Si une telle réunion permettait d'apporter l'espoir et de raviver la flamme d'une personne, nul doute que ses agents pourraient transmettre le message au sein de la République, et toucher de plus en plus de personnes.
" C'est une façon de voir les choses que peu partageront, et pourtant vous êtes tout à fait dans le vrai, Myriem. Votre courage a été de ne pas abandonner votre foi sur l'autel de votre sécurité, et c'est cela qui fait de vous une vraie croyante. Vous êtes la raison pour laquelle nous poursuivons le combat, vous comme tous ceux qui n'ont pas perdu leur âme de shoumeien. "
La jeune femme était souriante, bien que visiblement gênée d'être en présence d'un être ayant traversé les âges. Jolie et ingénue, un diamant d'innocence diraient certains, mais cela allait plus loin. Myriem semblait vraie, sincère dans sa foi, résolue dans ses convictions, il ne lui manquait que l'impulsion pour faire ce que lui dictait sa croyance.
" L'édit de Benedictus était une erreur au regard de la vraie foi, mais un mal necessaire pour permettre aux deux faces de survivre. Si explorer la voie des Gardiens vous intéresse, je me ferai un plaisir de vous guider dans votre apprentissage. "
Alors que les deux femmes abordaient désormais l'état de la région de Maël, la ville dans laquelle avait vécu l'humaine avant son annexion par le Reike, la liche glissa une main dans son dos pour l'inviter à marcher avec elle. Le sujet pouvait sans doute être épineux et difficile pour la baronne, et un peu d'intimité ne leur ferait pas de mal. La femme aux cheveux noirs de jais perdit bien vite le sourire, le sujet semblait beaucoup l'affecter, et dans ses mots Morndrizel percevait aisément son attachement à ses racines et à sa ville, non par simple soif de pouvoir et de retrouver sa noble condition, mais par veritable amour et par conviction que ce que subissait sa ville n'était pas juste.
" Vous n'êtes pas la seule qu'ils ont évincé, la Protectrice de la ville a également été remplacée par un de leurs hommes, et l'ensemble des domaines est desormais administré par un contrôleur royal. Ils comptent donner à tous la citoyenneté reikoise, enrôler dans leurs armées les hommes... Maël n'est pour eux plus qu'une ville de leur empire, une conquête subséquente à leur guerre contre nos créateurs. "
Mais ce qu'avait besoin d'entendre la jeune femme, comme elle le disait elle-même, c'était des choses de nature à allumer l'étincelle de son espoir et de sa résolution, afin qu'elle franchisse le pas qui la bloquait en République. Se morfondre sur le passé ne servirait à rien, se tourner vers l'avenir était la clé, toujours.
" Les reikois veulent se poser en sauveurs de votre ville, ils s'attendent à des remerciements et ils les obtiennent de certains, parfois sincères, parfois simplement par contrainte. Beaucoup partagent votre amertume, beaucoup veulent conserver leur foi mais ont trop peur pour se dresser contre leurs oppresseurs. Mais Shoumei se souvient, et vos gens n'attendent que de retrouver l'espoir. Un espoir que le Nouvel Ordre pourrait leur apporter... Ou vous. J'ignore ce qu'il est advenu des reliques de la Fédération. Une partie ont peut-être été détruits, comme le colosse de Sancta ou Yggdrasil, mais je pense qu'ils ont été perdus pour la plupart dans la guerre. Je doute que les reikois aient mis la main sur le bouclier de Viviane, ils l'auraient autrement mis en avant. Il se trouve peut-être perdu quelque part à attendre... "
Elle lui sourit, nul besoin de la séduire par magie pour faire naitre ce désir de rentrer au pays chez elle, Myriem était à n'en pas douter un pur fruit de Shoumei, et de la foi. Elle saurait écouter son cœur. La liche prit les mains de la demoiselle dans les siennes, froides mais douces.
" Je comprends votre ressentiment, dame Myriem, et cet espoir qui vous anime. Je le comprends car je l'ai ressenti moi aussi, au cours de la guerre sainte il y a cinq millénaires alors que ma religion se déchirait, et encore récemment en la voyant renaître de ses cendres. Venez avec moi, traversons ensemble le détroit et je vous amènerai là où votre foi sera satisfaite au mieux, au sein du Nouvel Ordre, en attendant que l'on puisse arracher Maël des griffes de l'empire pour la rendre aux vrais maeliens, aux vrais croyants comme vous. "
" C'est une façon de voir les choses que peu partageront, et pourtant vous êtes tout à fait dans le vrai, Myriem. Votre courage a été de ne pas abandonner votre foi sur l'autel de votre sécurité, et c'est cela qui fait de vous une vraie croyante. Vous êtes la raison pour laquelle nous poursuivons le combat, vous comme tous ceux qui n'ont pas perdu leur âme de shoumeien. "
La jeune femme était souriante, bien que visiblement gênée d'être en présence d'un être ayant traversé les âges. Jolie et ingénue, un diamant d'innocence diraient certains, mais cela allait plus loin. Myriem semblait vraie, sincère dans sa foi, résolue dans ses convictions, il ne lui manquait que l'impulsion pour faire ce que lui dictait sa croyance.
" L'édit de Benedictus était une erreur au regard de la vraie foi, mais un mal necessaire pour permettre aux deux faces de survivre. Si explorer la voie des Gardiens vous intéresse, je me ferai un plaisir de vous guider dans votre apprentissage. "
Alors que les deux femmes abordaient désormais l'état de la région de Maël, la ville dans laquelle avait vécu l'humaine avant son annexion par le Reike, la liche glissa une main dans son dos pour l'inviter à marcher avec elle. Le sujet pouvait sans doute être épineux et difficile pour la baronne, et un peu d'intimité ne leur ferait pas de mal. La femme aux cheveux noirs de jais perdit bien vite le sourire, le sujet semblait beaucoup l'affecter, et dans ses mots Morndrizel percevait aisément son attachement à ses racines et à sa ville, non par simple soif de pouvoir et de retrouver sa noble condition, mais par veritable amour et par conviction que ce que subissait sa ville n'était pas juste.
" Vous n'êtes pas la seule qu'ils ont évincé, la Protectrice de la ville a également été remplacée par un de leurs hommes, et l'ensemble des domaines est desormais administré par un contrôleur royal. Ils comptent donner à tous la citoyenneté reikoise, enrôler dans leurs armées les hommes... Maël n'est pour eux plus qu'une ville de leur empire, une conquête subséquente à leur guerre contre nos créateurs. "
Mais ce qu'avait besoin d'entendre la jeune femme, comme elle le disait elle-même, c'était des choses de nature à allumer l'étincelle de son espoir et de sa résolution, afin qu'elle franchisse le pas qui la bloquait en République. Se morfondre sur le passé ne servirait à rien, se tourner vers l'avenir était la clé, toujours.
" Les reikois veulent se poser en sauveurs de votre ville, ils s'attendent à des remerciements et ils les obtiennent de certains, parfois sincères, parfois simplement par contrainte. Beaucoup partagent votre amertume, beaucoup veulent conserver leur foi mais ont trop peur pour se dresser contre leurs oppresseurs. Mais Shoumei se souvient, et vos gens n'attendent que de retrouver l'espoir. Un espoir que le Nouvel Ordre pourrait leur apporter... Ou vous. J'ignore ce qu'il est advenu des reliques de la Fédération. Une partie ont peut-être été détruits, comme le colosse de Sancta ou Yggdrasil, mais je pense qu'ils ont été perdus pour la plupart dans la guerre. Je doute que les reikois aient mis la main sur le bouclier de Viviane, ils l'auraient autrement mis en avant. Il se trouve peut-être perdu quelque part à attendre... "
Elle lui sourit, nul besoin de la séduire par magie pour faire naitre ce désir de rentrer au pays chez elle, Myriem était à n'en pas douter un pur fruit de Shoumei, et de la foi. Elle saurait écouter son cœur. La liche prit les mains de la demoiselle dans les siennes, froides mais douces.
" Je comprends votre ressentiment, dame Myriem, et cet espoir qui vous anime. Je le comprends car je l'ai ressenti moi aussi, au cours de la guerre sainte il y a cinq millénaires alors que ma religion se déchirait, et encore récemment en la voyant renaître de ses cendres. Venez avec moi, traversons ensemble le détroit et je vous amènerai là où votre foi sera satisfaite au mieux, au sein du Nouvel Ordre, en attendant que l'on puisse arracher Maël des griffes de l'empire pour la rendre aux vrais maeliens, aux vrais croyants comme vous. "
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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N’avais-je pas toute ma courte vie durant été quelqu’un qui ne rentrait pas parfaitement dans le moule? J’étais noble, j’avais des devoirs plus que des droits à mon sens et je n’étais pas une oisive qui passait ses journées à s’admirer devant son miroir dans de nouvelles tenues, non je connaissais la valeur du travail et la satisfaction d’avoir bien fait les choses. La Purge avait coulé sur moi comme de l’eau de source, j’étais entrée dans les geôles en me croyant sale, mauvaise et j’avais rapidement compris que non c’était faux, j’étais quelqu’un de droit et mon seul tord à cette époque là était d’avoir fait aveuglément confiance à mon tuteur. Ces premières semaines à affronter la vie seule m’avaient conforté dans mon idée que le monde devait changer malgré tout, que les nobles devaient évoluer en cela j’étais d’accord avec l’ancienne protectrice mais le comment différait et ma fuite avait été une réaction que je trouvais sensée à l’époque car je ne pouvais me confronter au Reike, seule.
- Il eut été sot d’abandonner la seule chose vraie qui guide ma vie depuis toujours. Mon mode de vie a été dicté par nos us et traditions mais ce que je ressens dans mon coeur est ma vérité et je ne suis pas parjure.
J’étais noble et fière de l’être, fière de me battre pour un idéal que beaucoup en ce monde ne pouvait comprendre, même mes amis, car dans mon paradoxe, mes deux véritables amis étaient Reikois, étrange est la vie n’est-ce pas?
- Et heureusement qu’il est des personnes comme vous pour porter le message que nous risquons d’oublier. Le plus dur pour moi c’est d’avoir l’impression d’être seule dans ma foi la plupart du temps. Bien qu’entourée de gens de Maël, de gens de chez moi, il n’est personne pour me rappeler ce qu’est la foi au quotidien. Mon mentor.. que vous avez peut-être croisé par le passé, Maitre Wan Jin, a beau être un ancien cardinal diviniste, il refuse de prêcher quoi que ce soit depuis le début de la guerre, la foi est dans nos coeurs pour lui et il estime que c’est orgueilleux pour lui de se croire porteur de vérité.
Je n’en voulais pas à mon mentor et père de substitution , mais je craignais parfois que sa foi fut ébranlée et je ne pouvais l’aider car il refusait toute conversation de foi. J’étais bien d’accord en tout cas avec la vision de mon interlocutrice sur l'Édit de Benedictus, un mal nécessaire dans notre histoire pour éviter des massacres au sein de notre propre peuple, c’était il y a 3000 ans et il semblait parfois que l’histoire n’était qu’un cycle perpétuel.
En confiance, je la laissais me guider loin des gens attroupés, comme si elle parvenait à rester discrète quand elle le souhaitait dans cette assemblée venue pour elle. Nous nous retrouvâmes seules, loin des conversations animées, sur la foi ou pas des autres shoumeiens présents. Je me mordis la lèvre en écoutant la suite, même la Protectrice avait donc été evincée au profit d’un administré Reikois, je le craignais, mais entre la crainte et la réalité il y a toujours un monde.
- Mael est un des joyaux de Shoumei, un vestige de notre civilisation qui n’est pas tombé au combat. Mael se doit d’être préservée, regagnée à la cause de ses habitants et pas transformées selon le bon vouloir de ses oppresseurs.
Je ressentais une profonde colère à l’encontre du Reike, irraisonnée peut-être mais intense, ils étaient responsables de tout ce qui m’était arrivé, sans leur venue, je n’aurais jamais quitté Mael et… Je secouais la tête, je ne voulais pas que remontent certaines choses maintenant. Je me concentrais sur Morndrizel, cette femme fascinante qui semblait avoir la capacité de dire tout ce dont je rêvais, un instant je me demandais si elle ne tentait pas de me manipuler mais non, la foi est un acte pur !
La suite m’interpella, le Nouvel Ordre, c’était la seconde fois qu’elle en parlait, cela sonnait nouveau mais je n’en avais jamais entendu parlé avant ce soir.
- Mais quel est donc ce Nouvel Ordre dont vous me parlez. Est-ce… le nouveau nom de l’Ordre de la Main?
Je ne connaissais pas d’autre “Ordre” en Shoumei pour ma part. J’avais envie de croire, envie de la suivre au bout du monde, en cet instant j’aurais pu tout quitter pour suivre ses pas, sans réfléchir mais… Je ne suis pas une impulsive, je suis quelqu’un de réfléchi, de posé, et j’aime comprendre les choses.
- Si votre proposition est la plus… inspirante qu’on m’ait offerte depuis longtemps je ne peux vous suivre ainsi sur un coup de tête. Ma vie est partie d’un tout, une partie des gens qui m’ont suivi après notre départ de Mael sont toujours sous ma responsabilité et quoi que je veuille faire, je leur en parlerai pour avoir leur avis aussi. Je n’ai nul besoin de leur assentiment, je déciderai seule au final mais ils doivent savoir ce que je fais et choisi. Alors parlez moi de ce nouvel Ordre, de cet Espoir nait des Cendres de notre civilisation, montrez moi l’Etincelle qui ramènera mes pas chez nous, chez moi.
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- Il eut été sot d’abandonner la seule chose vraie qui guide ma vie depuis toujours. Mon mode de vie a été dicté par nos us et traditions mais ce que je ressens dans mon coeur est ma vérité et je ne suis pas parjure.
J’étais noble et fière de l’être, fière de me battre pour un idéal que beaucoup en ce monde ne pouvait comprendre, même mes amis, car dans mon paradoxe, mes deux véritables amis étaient Reikois, étrange est la vie n’est-ce pas?
- Et heureusement qu’il est des personnes comme vous pour porter le message que nous risquons d’oublier. Le plus dur pour moi c’est d’avoir l’impression d’être seule dans ma foi la plupart du temps. Bien qu’entourée de gens de Maël, de gens de chez moi, il n’est personne pour me rappeler ce qu’est la foi au quotidien. Mon mentor.. que vous avez peut-être croisé par le passé, Maitre Wan Jin, a beau être un ancien cardinal diviniste, il refuse de prêcher quoi que ce soit depuis le début de la guerre, la foi est dans nos coeurs pour lui et il estime que c’est orgueilleux pour lui de se croire porteur de vérité.
Je n’en voulais pas à mon mentor et père de substitution , mais je craignais parfois que sa foi fut ébranlée et je ne pouvais l’aider car il refusait toute conversation de foi. J’étais bien d’accord en tout cas avec la vision de mon interlocutrice sur l'Édit de Benedictus, un mal nécessaire dans notre histoire pour éviter des massacres au sein de notre propre peuple, c’était il y a 3000 ans et il semblait parfois que l’histoire n’était qu’un cycle perpétuel.
En confiance, je la laissais me guider loin des gens attroupés, comme si elle parvenait à rester discrète quand elle le souhaitait dans cette assemblée venue pour elle. Nous nous retrouvâmes seules, loin des conversations animées, sur la foi ou pas des autres shoumeiens présents. Je me mordis la lèvre en écoutant la suite, même la Protectrice avait donc été evincée au profit d’un administré Reikois, je le craignais, mais entre la crainte et la réalité il y a toujours un monde.
- Mael est un des joyaux de Shoumei, un vestige de notre civilisation qui n’est pas tombé au combat. Mael se doit d’être préservée, regagnée à la cause de ses habitants et pas transformées selon le bon vouloir de ses oppresseurs.
Je ressentais une profonde colère à l’encontre du Reike, irraisonnée peut-être mais intense, ils étaient responsables de tout ce qui m’était arrivé, sans leur venue, je n’aurais jamais quitté Mael et… Je secouais la tête, je ne voulais pas que remontent certaines choses maintenant. Je me concentrais sur Morndrizel, cette femme fascinante qui semblait avoir la capacité de dire tout ce dont je rêvais, un instant je me demandais si elle ne tentait pas de me manipuler mais non, la foi est un acte pur !
La suite m’interpella, le Nouvel Ordre, c’était la seconde fois qu’elle en parlait, cela sonnait nouveau mais je n’en avais jamais entendu parlé avant ce soir.
- Mais quel est donc ce Nouvel Ordre dont vous me parlez. Est-ce… le nouveau nom de l’Ordre de la Main?
Je ne connaissais pas d’autre “Ordre” en Shoumei pour ma part. J’avais envie de croire, envie de la suivre au bout du monde, en cet instant j’aurais pu tout quitter pour suivre ses pas, sans réfléchir mais… Je ne suis pas une impulsive, je suis quelqu’un de réfléchi, de posé, et j’aime comprendre les choses.
- Si votre proposition est la plus… inspirante qu’on m’ait offerte depuis longtemps je ne peux vous suivre ainsi sur un coup de tête. Ma vie est partie d’un tout, une partie des gens qui m’ont suivi après notre départ de Mael sont toujours sous ma responsabilité et quoi que je veuille faire, je leur en parlerai pour avoir leur avis aussi. Je n’ai nul besoin de leur assentiment, je déciderai seule au final mais ils doivent savoir ce que je fais et choisi. Alors parlez moi de ce nouvel Ordre, de cet Espoir nait des Cendres de notre civilisation, montrez moi l’Etincelle qui ramènera mes pas chez nous, chez moi.
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Morndrizel nota la résolution et la colère dans la voix de Myriem alors qu'elle s'exprimait au sujet de l'annexion de Maël, il était évident qu'elle avait très mal vécu cette période et si c'était le cas pour elle, alors d'autres partageaient ce sentiment. C'était une bonne chose, de voir que tous ceux qui avaient fui ne l'avaient pas fait que par choix, qu'il restait encore de fervents croyants parmi eux. Morndrizel n'avait définitivement pas placé ses agents pour rien donc, ils sauraient diffuser la parole. A la fin, le but ultime de son entreprise, était que tout revienne aux Titans, comme cela avait toujours dû être, et nul doute que des personnes comme la brune seraient des alliés de taille. Si Morndrizel reprochait une chose au nouvel ordre, c'était bien leur tendance au fanatisme, pour certains, bien que des personnes comme Luvïel existent pour répandre la parole par la passion. La finalité était que chacun sache sa place auprès des Titans, la religion n'était qu'une manière pour les mortels de manifester leur dévotion et leur compréhension de l'ordre naturel des choses, après tout...
La liche finit par hocher la tête une fois que la demoiselle eut fini, le fait qu'elle rejette sa proposition ne la perturbait pas outre mesure, ou du moins, elle n'en laissait rien paraître si tel était le cas.
" Je comprends votre choix, dame Myriem, et c'est en effet très sage de votre part. Veuillez me pardonner mon empressement, ma proposition était sans doute déplacée et précipitée. Quant au Nouvel Ordre, il n'est pas que l'ordre de la main que vous avez connu... "
Elle se tourna subtilement, pour Myriem, cela serait à peine perceptible, ou du moins ne sortirait pas de l'ordinaire, mais la liche souhaitait que ce qu'elle allait dire soit entendu autour d'elles, car l'existence du Nouvel Ordre se devait d'être partagée.
" Lors de la guerre passée, beaucoup d'entre nous ont été forcés de fuir, mais une partie des fidèles est également resté en Shoumei, non pour combattre les Titans, mais pour les accueillir. Ces fidèles se sont désormais réunis sur le mont Célestia, la ville-temple qui s'y trouve est leur foyer. La foi n'est pas morte en Shoumei, et Shoumei se souvient. Là, au plus haut pic de notre monde, au plus proche du royaume divin, ils reconstruisent ce qui a été perdu, non pas à l'identique, mais en observant les anciennes traditions et croyances. Cultistes et Divinistes oeuvrent ensemble, leurs foi sont devenues une et peu à peu les tensions du passé commencent à être effacées. Si la structure est proche du Shoumei que nous avons connu, le divin est remis à sa juste place au cœur de la société de cet ordre. "
En entendant de nouveau la liche s'exprimer, nombre des fidèles réunis se montrèrent attentifs, se rassemblant comme des papillons attirés par la lumière, mais restant respectueusement à distance de Mordrizel et son invitée.
" Point de noblesse et de politique, ici, c'est l'enseignement, l'érudition et la croyance qui priment, alors que chacun fait sa part, que chacun est un rouage qui fait tourner la machinerie de ce Nouvel Ordre. Nous vivons guidés dans notre croyance unifiée par nos prêtres, sommes nourris par les autres citoyens, protégés par nos soldats, et nous instruisons avec les plus érudits d'entre nous. Point d'argent qui empoisonne la raison, chacun vit des autres et chacun fait sa part. Et si les deux religions existent encore, chacun les observe toutes les deux. J'ai l'honneur d'être une des dirigeantes de cet ordre, alors que je régit le Culte des Ombres comme je l'ai fait ces derniers millénaires, au service de mes maîtres. "
Cette annonce sembla perturber l'assemblée, et c'était bien normal. Contrairement à Myriem, beaucoup n'envisageaient pas de pouvoir pardonner et partager l'autre croyance de l'ancienne Fédération.
" Aujourd'hui, nous renaissons de nos cendres au plus près des divins, mais demain, nous reprendrons ce que les chacals nous ont volé. Votre foyer de Maël, dame de Boktor, mais aussi ceux de Sancta et même, si tel est Leur souhait, de Bénédictus. Nous repeuplerons ces villes, cette fois non pas pour nous faire esclave les uns les autres, par la naissance ou la puissance de notre fortune, mais pour en faire des terres de tolérance, de connaissance, et de croyance. Pour en faire la terre des Divins. Voici, Myriem, ce qu'est le Nouvel Ordre. "
La liche finit par hocher la tête une fois que la demoiselle eut fini, le fait qu'elle rejette sa proposition ne la perturbait pas outre mesure, ou du moins, elle n'en laissait rien paraître si tel était le cas.
" Je comprends votre choix, dame Myriem, et c'est en effet très sage de votre part. Veuillez me pardonner mon empressement, ma proposition était sans doute déplacée et précipitée. Quant au Nouvel Ordre, il n'est pas que l'ordre de la main que vous avez connu... "
Elle se tourna subtilement, pour Myriem, cela serait à peine perceptible, ou du moins ne sortirait pas de l'ordinaire, mais la liche souhaitait que ce qu'elle allait dire soit entendu autour d'elles, car l'existence du Nouvel Ordre se devait d'être partagée.
" Lors de la guerre passée, beaucoup d'entre nous ont été forcés de fuir, mais une partie des fidèles est également resté en Shoumei, non pour combattre les Titans, mais pour les accueillir. Ces fidèles se sont désormais réunis sur le mont Célestia, la ville-temple qui s'y trouve est leur foyer. La foi n'est pas morte en Shoumei, et Shoumei se souvient. Là, au plus haut pic de notre monde, au plus proche du royaume divin, ils reconstruisent ce qui a été perdu, non pas à l'identique, mais en observant les anciennes traditions et croyances. Cultistes et Divinistes oeuvrent ensemble, leurs foi sont devenues une et peu à peu les tensions du passé commencent à être effacées. Si la structure est proche du Shoumei que nous avons connu, le divin est remis à sa juste place au cœur de la société de cet ordre. "
En entendant de nouveau la liche s'exprimer, nombre des fidèles réunis se montrèrent attentifs, se rassemblant comme des papillons attirés par la lumière, mais restant respectueusement à distance de Mordrizel et son invitée.
" Point de noblesse et de politique, ici, c'est l'enseignement, l'érudition et la croyance qui priment, alors que chacun fait sa part, que chacun est un rouage qui fait tourner la machinerie de ce Nouvel Ordre. Nous vivons guidés dans notre croyance unifiée par nos prêtres, sommes nourris par les autres citoyens, protégés par nos soldats, et nous instruisons avec les plus érudits d'entre nous. Point d'argent qui empoisonne la raison, chacun vit des autres et chacun fait sa part. Et si les deux religions existent encore, chacun les observe toutes les deux. J'ai l'honneur d'être une des dirigeantes de cet ordre, alors que je régit le Culte des Ombres comme je l'ai fait ces derniers millénaires, au service de mes maîtres. "
Cette annonce sembla perturber l'assemblée, et c'était bien normal. Contrairement à Myriem, beaucoup n'envisageaient pas de pouvoir pardonner et partager l'autre croyance de l'ancienne Fédération.
" Aujourd'hui, nous renaissons de nos cendres au plus près des divins, mais demain, nous reprendrons ce que les chacals nous ont volé. Votre foyer de Maël, dame de Boktor, mais aussi ceux de Sancta et même, si tel est Leur souhait, de Bénédictus. Nous repeuplerons ces villes, cette fois non pas pour nous faire esclave les uns les autres, par la naissance ou la puissance de notre fortune, mais pour en faire des terres de tolérance, de connaissance, et de croyance. Pour en faire la terre des Divins. Voici, Myriem, ce qu'est le Nouvel Ordre. "
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Myriem de Boktor
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Je ne réprime pas un franc sourire aux paroles de Morndrizel, je ne lui en voulais point, ce n’était pas la question. Aussi je me suis permis de la détromper rapidement.
- Vos paroles éveillent en moi un appel, ma foi se sent moins seule si j’ose le dire ainsi, je me sens comprise et moins… étrange tout simplement. Mais à l’heure actuelle je ne sais ce que sera ma journée de demain, je dois négocier des accords, trouver de quoi aider mes gens ici en République mais je n’y ferai pas ma vie. Je ne peux concevoir comme notre hôte du soir le Lord Hastur, et m’établir ici, acheter une demeure et couler des jours heureux loin de notre patrie. cela me semble tellement impensable.
Je continuais d’écouter avec la plus vive des attentions ce qu'elle pouvait me dire sur ce Nouvel Ordre. En effet, cela n’avait plus rien à voir avec l’Ancien, celui de la Main. J’opinais du chef en buvant littéralement les paroles de l’oratrice, elle prononcait sans nul doute et avec intelligence les mots que j’attendais, habituée à réagir aux gens à qui elle s’adresse, c’était normal, c’était son rôle au final. Mais parfois on apprécie se laisser guider et se laisser porter par un idéal qui trouve echo dans nos coeurs.
- Ce dont vous me parlez me réconcilie avec la religion en un sens. Je vous avoue n’avoir gardé qu’une faible confiance dans nos autorités de Shoumei qu’elles fussent celles légales régies par la Régente ou morale et spirituelle venant du Monarque. La foi est propre à chacun de nous au final et choisir de donner de nouveaux préceptes pour la même foi est intelligent, très même…
Je me tais quelques instants, le regard brillant.
- Mais aussi manipulateur. Ceux qui crééent les Ordres, choisissent les préceptes que l’Ordre véhiculent s’éloignent de la simple foi car quoi qu’ils en disent ils se posent en dirigeant et donc maitres à penser non?
Je ne cherchais nul conflit, c’était une bonne chose que Shoumei trouve le moyen de se structurer de nouveau mais la religion, les edits, les préceptes, c’étaient créé par des mortels ou immortels qui n’étaient pas les divins eux mêmes. Pourquoi d’ailleurs ne disaient ils pas eux même ce qu’ils voulaient?
- Je me souviens bien de Celestia j’y suis allée plusieurs fois pour du commerce, en ville et dans certaines cavernes propriétés de clans nains. Néanmoins pour revenir à cet Ordre, vous me dites point de noblesse ou de politique, on dirige par l’enseignement, l’érudition et la croyance mais les dirigeants ont toujours des rôles identiques non? Que vous représentiez la foi me semble une chose bonne, le Monarque n’aurait plus pu prétendre à quoi que ce soit après avoir abandonné son peuple même si ce fut contre sa volonté à la fin. Mais son départ était de son propre chef. Et entre son départ et les actes de la Régente, il n’est rien de moins normal que Shoumei ait eu à subir le courroux de nos divins titans.
Nous payions tous les erreurs de ceux que nous suivions aveuglement depuis des centaines d’années, enfants disciplinés mal guidés au final, l’éducation avait été mauvaise, aux “parents” d’accepter leurs erreurs. Elle avait changé de posture, de ton, ses mots ne m’étaient plus destinés uniquement mais adressés à tous, pour n’avoir pas à recommencer plus tard son alius, ce que j’entendais mais je ne me laissais pas pour autant impressionner maintenant que la conversation était lancée, je me sentais presque légitime à donner mon avis sur tout cela. Néanmoins je la rejoignais sur la fin de son discours.
- Vous avez cependant parfaitement raison, il est grand temps que Mael quitte le giron soit disant salvateur de ces oppresseurs Reikois. Nous ne sommes que des terres en jachère pour leur conquête du Sekai, un point d’accès à toute notre partie continentale. Nous devons reprendre nos foyers et je crois que vous êtes l’étincelle qui ravive mon courage à retourner affronter là-bas mes démons passés et regagner mon titre, mes terres et permettre à mes gens de retrouver une vie normale. Votre Nouvel Ordre doit aider chacun à retrouver son foyer mais la noblesse n’est pas un mot vain, c’est un ensemble de devoirs pas juste la possession de terres ou de titres. Mes gens m’ont suivi car ils pensaient que c’était ce qui était juste, pour ne pas affronter les titans et sauver nos familles, et pas parce que Mme la Baronne l’a ordonné. La Noblesse s’acquiert par les actes avant tout et la rejeter n’est pas forcément une bonne chose. Je peux être de ceux à renoncer à mon titre et mes terres si j’ai la certitude que ceux qui comptent sur moi peuvent retrouver leur foyer, mais je crains que vous ne perdiez nombre de recrues potentielles avec cette philosophie et qu’ils préfèrent rester ici à profiter de leur fortune.
- Vos paroles éveillent en moi un appel, ma foi se sent moins seule si j’ose le dire ainsi, je me sens comprise et moins… étrange tout simplement. Mais à l’heure actuelle je ne sais ce que sera ma journée de demain, je dois négocier des accords, trouver de quoi aider mes gens ici en République mais je n’y ferai pas ma vie. Je ne peux concevoir comme notre hôte du soir le Lord Hastur, et m’établir ici, acheter une demeure et couler des jours heureux loin de notre patrie. cela me semble tellement impensable.
Je continuais d’écouter avec la plus vive des attentions ce qu'elle pouvait me dire sur ce Nouvel Ordre. En effet, cela n’avait plus rien à voir avec l’Ancien, celui de la Main. J’opinais du chef en buvant littéralement les paroles de l’oratrice, elle prononcait sans nul doute et avec intelligence les mots que j’attendais, habituée à réagir aux gens à qui elle s’adresse, c’était normal, c’était son rôle au final. Mais parfois on apprécie se laisser guider et se laisser porter par un idéal qui trouve echo dans nos coeurs.
- Ce dont vous me parlez me réconcilie avec la religion en un sens. Je vous avoue n’avoir gardé qu’une faible confiance dans nos autorités de Shoumei qu’elles fussent celles légales régies par la Régente ou morale et spirituelle venant du Monarque. La foi est propre à chacun de nous au final et choisir de donner de nouveaux préceptes pour la même foi est intelligent, très même…
Je me tais quelques instants, le regard brillant.
- Mais aussi manipulateur. Ceux qui crééent les Ordres, choisissent les préceptes que l’Ordre véhiculent s’éloignent de la simple foi car quoi qu’ils en disent ils se posent en dirigeant et donc maitres à penser non?
Je ne cherchais nul conflit, c’était une bonne chose que Shoumei trouve le moyen de se structurer de nouveau mais la religion, les edits, les préceptes, c’étaient créé par des mortels ou immortels qui n’étaient pas les divins eux mêmes. Pourquoi d’ailleurs ne disaient ils pas eux même ce qu’ils voulaient?
- Je me souviens bien de Celestia j’y suis allée plusieurs fois pour du commerce, en ville et dans certaines cavernes propriétés de clans nains. Néanmoins pour revenir à cet Ordre, vous me dites point de noblesse ou de politique, on dirige par l’enseignement, l’érudition et la croyance mais les dirigeants ont toujours des rôles identiques non? Que vous représentiez la foi me semble une chose bonne, le Monarque n’aurait plus pu prétendre à quoi que ce soit après avoir abandonné son peuple même si ce fut contre sa volonté à la fin. Mais son départ était de son propre chef. Et entre son départ et les actes de la Régente, il n’est rien de moins normal que Shoumei ait eu à subir le courroux de nos divins titans.
Nous payions tous les erreurs de ceux que nous suivions aveuglement depuis des centaines d’années, enfants disciplinés mal guidés au final, l’éducation avait été mauvaise, aux “parents” d’accepter leurs erreurs. Elle avait changé de posture, de ton, ses mots ne m’étaient plus destinés uniquement mais adressés à tous, pour n’avoir pas à recommencer plus tard son alius, ce que j’entendais mais je ne me laissais pas pour autant impressionner maintenant que la conversation était lancée, je me sentais presque légitime à donner mon avis sur tout cela. Néanmoins je la rejoignais sur la fin de son discours.
- Vous avez cependant parfaitement raison, il est grand temps que Mael quitte le giron soit disant salvateur de ces oppresseurs Reikois. Nous ne sommes que des terres en jachère pour leur conquête du Sekai, un point d’accès à toute notre partie continentale. Nous devons reprendre nos foyers et je crois que vous êtes l’étincelle qui ravive mon courage à retourner affronter là-bas mes démons passés et regagner mon titre, mes terres et permettre à mes gens de retrouver une vie normale. Votre Nouvel Ordre doit aider chacun à retrouver son foyer mais la noblesse n’est pas un mot vain, c’est un ensemble de devoirs pas juste la possession de terres ou de titres. Mes gens m’ont suivi car ils pensaient que c’était ce qui était juste, pour ne pas affronter les titans et sauver nos familles, et pas parce que Mme la Baronne l’a ordonné. La Noblesse s’acquiert par les actes avant tout et la rejeter n’est pas forcément une bonne chose. Je peux être de ceux à renoncer à mon titre et mes terres si j’ai la certitude que ceux qui comptent sur moi peuvent retrouver leur foyer, mais je crains que vous ne perdiez nombre de recrues potentielles avec cette philosophie et qu’ils préfèrent rester ici à profiter de leur fortune.
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La liche se contenta de sourire sans mot dire aux paroles de l'humaine, laquelle avouait se sentir, grâce à elle, mieux connectée à sa foi. Morndrizel savait y faire, elle savait manier les mots pour toucher son public, modifiant subtilement ses discours pour les adapter à son interlocuteur. Ce n'était pas là pour elle une manipulation, mais seulement la démonstration de ses talents d'oratrice comme tant d'autres pouvaient faire montre. Grâce à ses paroles, bien que la jeune femme reste hésitante, elle avait retrouvé l'envie de se battre pour récupérer sa cité, et trouvé le courage de ne pas se laisser endormir par les promesses d'oisiveté de la République. Pourtant, Myriem démontrait de nouveau une certaine intelligence en posant une question à laquelle la liche ne s'était pas attendue de sa part. Loin d'en être offusquée, Morndrizel trouvait ceci tout à fait légitime de se poser de telles questions. La liche eut un sourire plus franc et elle glissa une main sur l'épaule de la jeune femme.
" Vous avez raison, dame de Boktor, la religion ne saurait être dictée par une personne. Mais vous confondez religion et foi, ma chère, car la religion est une construction des mortels faite pour canaliser leur foi, et en cela elle se doit être structurée par des mortels. La foi, elle, est l'expression propre à chacun de sa déférence envers nos divins, et ils sont les seuls à pouvoir en dicter les modalités en vérité. Pour en revenir à votre question, je ne nie pas que structurer la croyance est une forme de manipulation, mais je préfèrerais le terme d'accompagnement. Beaucoup de mortels ont besoin d'un cadre établi et n'ont pas votre perspicacité d'esprit pour se poser les questions que vous formulez. Nous le leur offrons. Mais pour ma part, je préfère offrir à chacun ma compréhension de nos créateurs tels que je les ai connus afin que chacun trouve en son cœur une raison de croire en eux. "
Elle s'approcha doucement de la jeune mage pour lui glisser quelques mots à l'oreille, à elle seule cette fois, comme une confidence sur un sujet des plus nébuleux pour les simples mortels.
" Ils ne sont pas comme nous, vous savez. Ils ne pensent pas comme nous, c'est pourquoi Ils ont besoin que certains soient capables d'interpréter leurs volontés pour les transmettre au plus grand nombre. C'est la tâche qui m'incombe, en tant que Grande Oratrice, et dont je me suis acquittée des millénaires durant. Je ne vise pas à diriger, ce n'est pas mon rôle, mais pour ce qui est de guider... Imagineriez-vous meilleure maître à penser que moi ? "
Elle laissa ses paroles glisser comme du miel dans l'esprit de l'humaine. Avait-elle usé d'un soupçon de magie de séduction afin d'accroître son charisme et son influence dans ses paroles ? Oui, bien que cela reste assez subtil pour ne point embrumer l'esprit de la jeune femme, tel n'était pas son objectif ici. Elle avait toujours plus de questions sur cet ordre, c'était bien naturel. Beaucoup devaient se les poser également et donc Morndrizel y répondrait à voix haute. Mais le fait qu'elle exprime aussi ouvertement ses doutes vis-à-vis de Seagan pouvait être un frein à son acceptation de ce nouvel ordre. Il fallait que la liche dissipe dès maintenant ce point avant qu'il ne soit trop tard, car alors les réactions risqueraient d'être plus virulentes si ces personnes étaient mises devant le fait accompli de la présence de Seagan à Célestia.
" Avant toute chose, sachez que Seagan, le Haut-Prêtre, fait partie du Nouvel Ordre. Il a reconnu ses fautes en tant que Monarque et a abandonné ce titre pour faire pénitence devant les divins, et a choisi pour ce faire de recréer cet ordre plus centré autour de la foi envers nos créateurs. Puisqu'il n'y a plus de Monarque, l'ordre est dirigé par un concile de cinq personnes, auquel j'ai l'honneur d'avoir un siège. Les rôles restent sensiblement identiques, mais tous ne sont pas soumis à une autorité d'une unique personne. "
Le discours suivant, prononcé par une Myriem résolue à faire son devoir et à renouer avec sa foi, était touchant de justesse aux yeux de la liche millénaire. Depuis combien de temps n'avait-elle pas rencontré de personne ayant une telle droiture ? Menos, peut-être... Oui, elle avait raison concernant le risque de perdre des recrues attachées à leurs titres, mais c'était un choix assumé car ceux attachés à leurs richesses matérielles et non à leur foi avant tout pouvaient trop facilement se voir corrompus.
" Ma chère Myriem... Votre perspicacité pour votre jeune âge n'a de cesse de me surprendre en cette soirée. Vous comprenez bien que les titres ne sont que des mots, et la noblesse une sorte d'honneur acquis de naissance permettant à une personne de se considérer au-dessus des autres. Ce n'est pas ce que nous souhaitons conserver, mais bien ce que ces mots impliquent, la responsabilité envers ses gens avant toute chose. Soyez assurée que ceux sous la vôtre qui nous aideront retrouveront leur foyer, et je vous assure de ma collaboration pleine et entière en ce sens. Quand Maël sera reprise, la ville aura toujours besoin d'un administrateur... Ou d'une administratrice. Tout ce qui a été perdu sera retrouvé, car c'est la volonté des divins. "
" Vous avez raison, dame de Boktor, la religion ne saurait être dictée par une personne. Mais vous confondez religion et foi, ma chère, car la religion est une construction des mortels faite pour canaliser leur foi, et en cela elle se doit être structurée par des mortels. La foi, elle, est l'expression propre à chacun de sa déférence envers nos divins, et ils sont les seuls à pouvoir en dicter les modalités en vérité. Pour en revenir à votre question, je ne nie pas que structurer la croyance est une forme de manipulation, mais je préfèrerais le terme d'accompagnement. Beaucoup de mortels ont besoin d'un cadre établi et n'ont pas votre perspicacité d'esprit pour se poser les questions que vous formulez. Nous le leur offrons. Mais pour ma part, je préfère offrir à chacun ma compréhension de nos créateurs tels que je les ai connus afin que chacun trouve en son cœur une raison de croire en eux. "
Elle s'approcha doucement de la jeune mage pour lui glisser quelques mots à l'oreille, à elle seule cette fois, comme une confidence sur un sujet des plus nébuleux pour les simples mortels.
" Ils ne sont pas comme nous, vous savez. Ils ne pensent pas comme nous, c'est pourquoi Ils ont besoin que certains soient capables d'interpréter leurs volontés pour les transmettre au plus grand nombre. C'est la tâche qui m'incombe, en tant que Grande Oratrice, et dont je me suis acquittée des millénaires durant. Je ne vise pas à diriger, ce n'est pas mon rôle, mais pour ce qui est de guider... Imagineriez-vous meilleure maître à penser que moi ? "
Elle laissa ses paroles glisser comme du miel dans l'esprit de l'humaine. Avait-elle usé d'un soupçon de magie de séduction afin d'accroître son charisme et son influence dans ses paroles ? Oui, bien que cela reste assez subtil pour ne point embrumer l'esprit de la jeune femme, tel n'était pas son objectif ici. Elle avait toujours plus de questions sur cet ordre, c'était bien naturel. Beaucoup devaient se les poser également et donc Morndrizel y répondrait à voix haute. Mais le fait qu'elle exprime aussi ouvertement ses doutes vis-à-vis de Seagan pouvait être un frein à son acceptation de ce nouvel ordre. Il fallait que la liche dissipe dès maintenant ce point avant qu'il ne soit trop tard, car alors les réactions risqueraient d'être plus virulentes si ces personnes étaient mises devant le fait accompli de la présence de Seagan à Célestia.
" Avant toute chose, sachez que Seagan, le Haut-Prêtre, fait partie du Nouvel Ordre. Il a reconnu ses fautes en tant que Monarque et a abandonné ce titre pour faire pénitence devant les divins, et a choisi pour ce faire de recréer cet ordre plus centré autour de la foi envers nos créateurs. Puisqu'il n'y a plus de Monarque, l'ordre est dirigé par un concile de cinq personnes, auquel j'ai l'honneur d'avoir un siège. Les rôles restent sensiblement identiques, mais tous ne sont pas soumis à une autorité d'une unique personne. "
Le discours suivant, prononcé par une Myriem résolue à faire son devoir et à renouer avec sa foi, était touchant de justesse aux yeux de la liche millénaire. Depuis combien de temps n'avait-elle pas rencontré de personne ayant une telle droiture ? Menos, peut-être... Oui, elle avait raison concernant le risque de perdre des recrues attachées à leurs titres, mais c'était un choix assumé car ceux attachés à leurs richesses matérielles et non à leur foi avant tout pouvaient trop facilement se voir corrompus.
" Ma chère Myriem... Votre perspicacité pour votre jeune âge n'a de cesse de me surprendre en cette soirée. Vous comprenez bien que les titres ne sont que des mots, et la noblesse une sorte d'honneur acquis de naissance permettant à une personne de se considérer au-dessus des autres. Ce n'est pas ce que nous souhaitons conserver, mais bien ce que ces mots impliquent, la responsabilité envers ses gens avant toute chose. Soyez assurée que ceux sous la vôtre qui nous aideront retrouveront leur foyer, et je vous assure de ma collaboration pleine et entière en ce sens. Quand Maël sera reprise, la ville aura toujours besoin d'un administrateur... Ou d'une administratrice. Tout ce qui a été perdu sera retrouvé, car c'est la volonté des divins. "
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Myriem de Boktor
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En un sens, ce genre d’échanges avait un côté frustrant dans le sens ou j’avais l’horrible impression de ne rien contrôler, les idées venaient-elle vraiment de moi? Usait-elle d'une magie particulière? Ses propos avaient-ils juste le don de toucher juste et de faire vibrer en moi une fibre de patriotisme que j’avais cru étouffé en un sens? Je ne savais pas trop, et dans le fond peut-être que cela relevait de tous ces points, chaque chose étant distillée à sa juste valeur, sa juste mesure : du grand art en somme.
Je sentis malgré tout que mes propos la satisfaisaient tout autant que les siens, ils recevaient son aval en un sens et cela me réconfortait.
- Je n’ai jamais été femme d’église en effet, ma foi m’était toute personnelle et je n’appréciais guère les offices qu’on me proposait. Aussi je m’excuse pour les termes mal employés et de surcroit je ne suis point une grande oratrice.
Contrairement à mon interlocutrice je faisais piètre figure, enfant s’il en est de ce monde, une petite humaine face à une liche millénaire.
- Je ne jouerai pas sur les mots mais j’accepte votre principe d’accompagnement ou même d’éducation car la foi c’est comme le reste, on doit instruire les incultes ou les enfants c’est une nécessité de ne pas les laisser dans l’ignorance des règles, convenances et de tout ce qui est important pour vivre au sein d’une société quel que soit notre rang.
Pour le reste je la remercie sincèrement de ce partage de connaissance, de son vécu ancien, de sa vision hors du commun de nos guides, des titans eux-mêmes. Puis je la sens s’approcher de moi et glisser des mots à mon oreille, juste pour moi, je suis flattée et surtout particulièrement attentive, j’ai l’intime conviction que cette conversation ne sera pas anodine pour moi, je sens déjà qu’elle me pousse à réfléchir et songer à l’avenir, à ma foi et que les deux seront liés d’une manière ou d’une autre.
Un sourire éclaire mon visage suite à sa confidence et je réponds d’une voix tout aussi basse et discrète, mes mots destinés à elle seule.
- Je doute que quiconque ne soit plus à même que vous pour guider et montrer la voie tracée par les divins.
Reprenant la conversation à haute voix pour me répondre sur ce fameux j’écoute. Et si de prime abord je grimace en un réflexe incontrôlé alors qu’elle parle de Seagan, je reste vraiment à l’écoute de chaque mot et argument, je ne souhaite pas laisser mon jugement être obscurcis par des préjugés, chacun a son histoire, ses raisons et je ne suis personne pour juger l’ancien Monarque ou la Régente même si je leur en veux pour leurs choix et actes, ce sont les conséquences de ces derniers qui me posent problème, pas la difficulté de leur tâche ou rôle.
Je décide donc d’accepter ce fait, il fait parti du Concile de ce Nouvel Ordre soit.
- Or donc Seagan est un des cinq membres de ce Concile au même titre que vous. Quels sont vos rôles respectifs? Et si d’aventure quelqu’un ayant la foi souhaitait vous rejoindre, ou soutenir cet Ordre, est-ce possible? Comment faire? Si quelqu’un avait créé une étincelle permettant de raviver la foi endormie d’une personne, foi qui couvait, prête à rejaillir sous la bonne impulsion?
Je parlais de moi cela allait de soit, mais je tenais en réalité par ses mots à la remercier de ses paroles qui étaient source d’inspiration. Sérieuse je répondis à ses derniers mots.
- Je n’ai pas la prétention de pouvoir diriger Mael, un protectorat ou que sais-je encore mais je souhaite rentrer sur mes terres et faire en sorte que mes gens retrouvent la vie qui leur tenait à coeur, la vie paisible de tout shoumeien. Et si je peux être une pièce des rouages de cette reconstruction alors je suis prête à rentrer, prête à me battre pour cela, contre l’administration de ces imposteurs Reikois, de ces fiers à bras barbares qui pensent pouvoir écraser notre culture.
Morndrizel avait d’ores et déjà gagné mon soutien, ce Nouvel Ordre avec en l’occurence, resterait à voir comment je rentrerai et comment je croiserai la route de ce Nouvel Ordre en Shoumei, à Célestia pour planifier l’avenir.
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Je sentis malgré tout que mes propos la satisfaisaient tout autant que les siens, ils recevaient son aval en un sens et cela me réconfortait.
- Je n’ai jamais été femme d’église en effet, ma foi m’était toute personnelle et je n’appréciais guère les offices qu’on me proposait. Aussi je m’excuse pour les termes mal employés et de surcroit je ne suis point une grande oratrice.
Contrairement à mon interlocutrice je faisais piètre figure, enfant s’il en est de ce monde, une petite humaine face à une liche millénaire.
- Je ne jouerai pas sur les mots mais j’accepte votre principe d’accompagnement ou même d’éducation car la foi c’est comme le reste, on doit instruire les incultes ou les enfants c’est une nécessité de ne pas les laisser dans l’ignorance des règles, convenances et de tout ce qui est important pour vivre au sein d’une société quel que soit notre rang.
Pour le reste je la remercie sincèrement de ce partage de connaissance, de son vécu ancien, de sa vision hors du commun de nos guides, des titans eux-mêmes. Puis je la sens s’approcher de moi et glisser des mots à mon oreille, juste pour moi, je suis flattée et surtout particulièrement attentive, j’ai l’intime conviction que cette conversation ne sera pas anodine pour moi, je sens déjà qu’elle me pousse à réfléchir et songer à l’avenir, à ma foi et que les deux seront liés d’une manière ou d’une autre.
Un sourire éclaire mon visage suite à sa confidence et je réponds d’une voix tout aussi basse et discrète, mes mots destinés à elle seule.
- Je doute que quiconque ne soit plus à même que vous pour guider et montrer la voie tracée par les divins.
Reprenant la conversation à haute voix pour me répondre sur ce fameux j’écoute. Et si de prime abord je grimace en un réflexe incontrôlé alors qu’elle parle de Seagan, je reste vraiment à l’écoute de chaque mot et argument, je ne souhaite pas laisser mon jugement être obscurcis par des préjugés, chacun a son histoire, ses raisons et je ne suis personne pour juger l’ancien Monarque ou la Régente même si je leur en veux pour leurs choix et actes, ce sont les conséquences de ces derniers qui me posent problème, pas la difficulté de leur tâche ou rôle.
Je décide donc d’accepter ce fait, il fait parti du Concile de ce Nouvel Ordre soit.
- Or donc Seagan est un des cinq membres de ce Concile au même titre que vous. Quels sont vos rôles respectifs? Et si d’aventure quelqu’un ayant la foi souhaitait vous rejoindre, ou soutenir cet Ordre, est-ce possible? Comment faire? Si quelqu’un avait créé une étincelle permettant de raviver la foi endormie d’une personne, foi qui couvait, prête à rejaillir sous la bonne impulsion?
Je parlais de moi cela allait de soit, mais je tenais en réalité par ses mots à la remercier de ses paroles qui étaient source d’inspiration. Sérieuse je répondis à ses derniers mots.
- Je n’ai pas la prétention de pouvoir diriger Mael, un protectorat ou que sais-je encore mais je souhaite rentrer sur mes terres et faire en sorte que mes gens retrouvent la vie qui leur tenait à coeur, la vie paisible de tout shoumeien. Et si je peux être une pièce des rouages de cette reconstruction alors je suis prête à rentrer, prête à me battre pour cela, contre l’administration de ces imposteurs Reikois, de ces fiers à bras barbares qui pensent pouvoir écraser notre culture.
Morndrizel avait d’ores et déjà gagné mon soutien, ce Nouvel Ordre avec en l’occurence, resterait à voir comment je rentrerai et comment je croiserai la route de ce Nouvel Ordre en Shoumei, à Célestia pour planifier l’avenir.
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" Vous n'êtes certes pas une oratrice, dame de Boktor, mais vous parlez avec votre cœur et avec sincérité. C'est tout autant louable et remarquable. Vous avez raison, les offices de l'ancien Shoumei manquaient quelque chose, car la foi n'était pas une, et j'espère que désormais, vous saurez vous retrouver dans cette nouvelle vision de la foi que je viens offrir ici comme ailleurs. "
Elle lui sourit, une main glissant dans sa chevelure d'ébène pour repasser une mèche rebelle derrière son épaule avec douceur. Myriem était une belle fleur, qui bien qu'elle ait connu la guerre n'avait pas vu ses convictions se faner. Son jeune âge la rendait ignorante, mais avec le bon enseignement, nul doute qu'elle serait de ceux qui comprendraient au plus vite où était leur intérêt. Morndrizel loua les divins de lui avoir fait rencontrer une telle personne, capable de tant de perspicacité. La réponse de la jeune noble à sa question privée laissa peu de doutes sur sa réceptivité à sa présence et son charisme, signe que sa magie avait bien fait son œuvre. Non seulement Myriem était intelligente, mais elle partageait sa vision, bien qu'elle n'en saisisse pas encore toute la complexité. C'était là son rôle d'oratrice, d'apprendre aux fidèles, et elle lui apprendrait à elle aussi.
Mais le sujet concernant Seagan était plus épineux, beaucoup d'anciens shoumeiens lui en voulaient encore, et Morndrizel ne l'appréciait pas plus que cela en ce qu'il était jeune comparé à elle, qu'il n'avait pas connu le temps béni des Titans. Mais elle devait composer avec, car telle était Leur volonté. Elle ne comptait rien cacher à l'humaine, comme à ceux qui écoutaient, concernant le Nouvel Ordre, car ceux qui souhaitaient le rejoindre devaient être en mesure de faire ce choix.
" Je suis responsable du Culte des Ombres, la partie du Divinisme Originel portant sur les Gardiens et l'autre-monde, l'équivalent de vos anciens cardinaux, mais avec un pouvoir plus prépondérant. Aussi, je guide les âmes des fidèles de l'autre-côté afin qu'ils puissent trouver leur place auprès des seigneurs d'en bas. Je possède un homoloque du Divinisme, chargé de répandre la foi en les Titans et la vie de chacun. Vient ensuite celle qui a pour responsabilité l'éducation de la population, car nous devons être les garants du savoir des Hommes, que chacun ait l'érudition suffisante lui permettant d'accomplir sa tâche pour nos divins. Enfin, le quatrième membre du conseil dirige nos forces armées. Nous sommes voués à nous défendre pour le moment, mais viendra le temps où il nous faudra reprendre ce qui appartient aux Titans. Quant à Seagan, disons qu'il supervise le culte unifié afin d'éviter qu'un nouveau schisme ne le sépare comme il y a cinq mille ans. "
Elle se rapprocha de nouveau pour glisser quelques mots à l'oreille de Myriem, si proche que la demoiselle pourrait sentir son parfum, léger et fruité, dans doute de l'essence de lavande, ou de lilas. Si tous devaient savoir que le Nouvel Ordre existait, annoncer à haute voix où le trouver était risqué. Si certains venaient à se raviser, ils pourraient mettre à mal l'ordre en divulguant leur position. Mais concernant la maëlienne, Morndrizel n'avait guère besoin d'autre indice pour voir qu'elle était toute disposée à les rejoindre, à voir par elle-même ce renouveau de sa foi.
" Rendez-vous au temple de Celestia, Myriem. Je vous y attendrai, lorsque vous serez prête... "
Elle se recula de nouveau.
" Vous n'avez pas connu le temps, avant la révolte des mortels contre leurs créateurs. Cette vie paisible que vous souhaitez pour vos gens, elle était partout en ce temps. Sous l'égide de nos Titans, et sous l'éternelle vigilance des Gardiens, le Sekai était ordonné, unifié, et paisible. Point de guerre ni de conflit larvé, causé par l'ambition d'un Empire ou la soif de fortune d'une République. Un seul Sekai, un unique peuple... J'espère pouvoir retrouver ce temps, dame de Boktor, pouvoir vous l'offrir à tous, à tous les fidèles. Et tous ceux souhaitant nous y aider seront les bienvenus, par la suite, chacun trouvera sa juste place en temps voulu dans cette nouvelle organisation, car chacun de nous est venu au monde pour une raison, une fonction. "
Elle n'avait plus besoin de flatter l'esprit de la demoiselle, il était évident qu'elle lui était toute acquise, comme certains autres shoumeiens galvanisés par cette conversation passionante que la liche pourrait poursuivre des heures durant. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait rencontré de personne aussi pure que Myriem, à part peut-être Luvïel, bien qu'elle lui semble un peu trop fanatique à son goût, de leur première rencontre... En tout cas, son interlocutrice serait sans nul doute une addition de choix au Nouvel Ordre.
Elle lui sourit, une main glissant dans sa chevelure d'ébène pour repasser une mèche rebelle derrière son épaule avec douceur. Myriem était une belle fleur, qui bien qu'elle ait connu la guerre n'avait pas vu ses convictions se faner. Son jeune âge la rendait ignorante, mais avec le bon enseignement, nul doute qu'elle serait de ceux qui comprendraient au plus vite où était leur intérêt. Morndrizel loua les divins de lui avoir fait rencontrer une telle personne, capable de tant de perspicacité. La réponse de la jeune noble à sa question privée laissa peu de doutes sur sa réceptivité à sa présence et son charisme, signe que sa magie avait bien fait son œuvre. Non seulement Myriem était intelligente, mais elle partageait sa vision, bien qu'elle n'en saisisse pas encore toute la complexité. C'était là son rôle d'oratrice, d'apprendre aux fidèles, et elle lui apprendrait à elle aussi.
Mais le sujet concernant Seagan était plus épineux, beaucoup d'anciens shoumeiens lui en voulaient encore, et Morndrizel ne l'appréciait pas plus que cela en ce qu'il était jeune comparé à elle, qu'il n'avait pas connu le temps béni des Titans. Mais elle devait composer avec, car telle était Leur volonté. Elle ne comptait rien cacher à l'humaine, comme à ceux qui écoutaient, concernant le Nouvel Ordre, car ceux qui souhaitaient le rejoindre devaient être en mesure de faire ce choix.
" Je suis responsable du Culte des Ombres, la partie du Divinisme Originel portant sur les Gardiens et l'autre-monde, l'équivalent de vos anciens cardinaux, mais avec un pouvoir plus prépondérant. Aussi, je guide les âmes des fidèles de l'autre-côté afin qu'ils puissent trouver leur place auprès des seigneurs d'en bas. Je possède un homoloque du Divinisme, chargé de répandre la foi en les Titans et la vie de chacun. Vient ensuite celle qui a pour responsabilité l'éducation de la population, car nous devons être les garants du savoir des Hommes, que chacun ait l'érudition suffisante lui permettant d'accomplir sa tâche pour nos divins. Enfin, le quatrième membre du conseil dirige nos forces armées. Nous sommes voués à nous défendre pour le moment, mais viendra le temps où il nous faudra reprendre ce qui appartient aux Titans. Quant à Seagan, disons qu'il supervise le culte unifié afin d'éviter qu'un nouveau schisme ne le sépare comme il y a cinq mille ans. "
Elle se rapprocha de nouveau pour glisser quelques mots à l'oreille de Myriem, si proche que la demoiselle pourrait sentir son parfum, léger et fruité, dans doute de l'essence de lavande, ou de lilas. Si tous devaient savoir que le Nouvel Ordre existait, annoncer à haute voix où le trouver était risqué. Si certains venaient à se raviser, ils pourraient mettre à mal l'ordre en divulguant leur position. Mais concernant la maëlienne, Morndrizel n'avait guère besoin d'autre indice pour voir qu'elle était toute disposée à les rejoindre, à voir par elle-même ce renouveau de sa foi.
" Rendez-vous au temple de Celestia, Myriem. Je vous y attendrai, lorsque vous serez prête... "
Elle se recula de nouveau.
" Vous n'avez pas connu le temps, avant la révolte des mortels contre leurs créateurs. Cette vie paisible que vous souhaitez pour vos gens, elle était partout en ce temps. Sous l'égide de nos Titans, et sous l'éternelle vigilance des Gardiens, le Sekai était ordonné, unifié, et paisible. Point de guerre ni de conflit larvé, causé par l'ambition d'un Empire ou la soif de fortune d'une République. Un seul Sekai, un unique peuple... J'espère pouvoir retrouver ce temps, dame de Boktor, pouvoir vous l'offrir à tous, à tous les fidèles. Et tous ceux souhaitant nous y aider seront les bienvenus, par la suite, chacun trouvera sa juste place en temps voulu dans cette nouvelle organisation, car chacun de nous est venu au monde pour une raison, une fonction. "
Elle n'avait plus besoin de flatter l'esprit de la demoiselle, il était évident qu'elle lui était toute acquise, comme certains autres shoumeiens galvanisés par cette conversation passionante que la liche pourrait poursuivre des heures durant. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait rencontré de personne aussi pure que Myriem, à part peut-être Luvïel, bien qu'elle lui semble un peu trop fanatique à son goût, de leur première rencontre... En tout cas, son interlocutrice serait sans nul doute une addition de choix au Nouvel Ordre.
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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- Louable et remarquable mais cela demande moins de talent ou de travail, je ne suis que moi-même en réalité.
Je souris doucement car dans le fond il n’y a nul mérite à mes yeux d’accepter qui nous sommes et ce que nous sommes non? Je poursuis néanmoins, elle m’a déjà convaincue, magie de séduction ou pas, je suis sous son charme, je vois en elle, ce que je cherchais depuis longtemps, une réponse, une voie, une opportunité de me sentir moins seule dans ma vision des choses. Savoir que d’autres croient dans ce divinisme originel me réchauffe le cœur, réellement.
Je ne bouge pas quand elle glisse ses doigts dans mes cheveux, en un sens, je me sens comme une enfant devant sa mère, qui écoute et attend la suite, cherchant son approbation? Je n’ai nulle honte à cela, je suis jeune, elle est pluri millénaire, nos vies n’ont aucun rapport, je suis une étincelle, elle est le feu qui couve depuis des éons au cœur d’un volcan mais rien n’est incompatible. Je peux mûrir dans la chaleur du volcan et permettre à ma flamme intérieure de grandir et s’exprimer.
Malgré le sujet complexe et houleux que représente l’ancien Monarque de Shoumei, elle s’en sort à merveille, je pourrais presque en oublier mes griefs, presque seulement, le moment passé il est fort probable que je resonge à cela posément que j’y vois des failles mais… la graine est posée en moi, et le Nouvel Ordre me semble bien moins nébuleux, dangereux ou que sais-je encore après l’avoir entendue et écoutée.
La vision de l’entièreté du Culture me semblait plus à même de m’aider à faire mon opinion même si je devais l’avouer, ce serait d’aller au devant d’eux qui terminerait de me convaincre. J’ai hoché la tête alors que Morndrizel me présentait chacun des différents rôles, je n’avais nulle opinion réelle sur leur partage des devoirs en un sens, cela me semblait cohérent et intelligent et surtout quelque chose de réfléchi pour éviter les erreurs du passé.
- Lourde tâche que vous avez tous à assumer cependant, mais je ne doute pas que si les quatre autres ont votre foi et capacité à convaincre, vous ne puissiez faire du Nouvel Ordre le nouveau signe de ralliement du Shoumei, le lien qui manque à notre pays déchiré et ravagé par les dernières années, conflits internes, guerre, soumission au Reike…
La suite glissa sur moi comme une récompense, elle acceptait de me dire comment me rendre auprès d’eux, elle savait déjà que je viendrai, elle voyait la foi briller d’une nouvelle intensité dans mon regard.
Elle nous livra ensuite une vision idyllique du passé et dont le portrait laissait rêveur, si seulement… Je laissais d’autres parler, valider, se récrier, dire qu’ils n’étaient pas de ceux là, que mélanger culte et divinisme c’était pas forcément une bonne chose mais moi je me sentais apaisée. J’avais enfin trouvé la réponse que j’étais venue chercher en République, quel serait mon avenir et celui de mes gens… Pour l’oratrice je répondis d’une voix posée et sereine.
- Je sais maintenant de quoi sera fait mon automne, je vais rentrer à Mael, je vais récupérer mes terres, rapatrier mes gens, reconstruire ma compagnie marchande, il me reste un navire, j’ai des accords avec la SSG, des appuis commerciaux ici, des soutiens au Reike qui m’ouvriront des portes… Je vais travailler pour reconstruire ce qui doit l’être chez nous, relancer l'économie de Mael sans influence du Reike, par nos moyens. Reprendre ma place, et quand j’aurais posé les fondations de l’avenir je viendrai vous voir, ma foi est acquise aux divins mais mon aide pourrait l’être au Nouvel Ordre.
Cela étant dit j'avais posé ma main sur celle de Morn en souriant et.... Elle put sentir sans l'ombre d'un doute à quel point je me sentais bien, sereine, en paix avec moi-même, Morndrizel percevait en cet instant les émotions de Myriem avec une grande clarté, qu'était-ce donc que cela?
Je souris doucement car dans le fond il n’y a nul mérite à mes yeux d’accepter qui nous sommes et ce que nous sommes non? Je poursuis néanmoins, elle m’a déjà convaincue, magie de séduction ou pas, je suis sous son charme, je vois en elle, ce que je cherchais depuis longtemps, une réponse, une voie, une opportunité de me sentir moins seule dans ma vision des choses. Savoir que d’autres croient dans ce divinisme originel me réchauffe le cœur, réellement.
Je ne bouge pas quand elle glisse ses doigts dans mes cheveux, en un sens, je me sens comme une enfant devant sa mère, qui écoute et attend la suite, cherchant son approbation? Je n’ai nulle honte à cela, je suis jeune, elle est pluri millénaire, nos vies n’ont aucun rapport, je suis une étincelle, elle est le feu qui couve depuis des éons au cœur d’un volcan mais rien n’est incompatible. Je peux mûrir dans la chaleur du volcan et permettre à ma flamme intérieure de grandir et s’exprimer.
Malgré le sujet complexe et houleux que représente l’ancien Monarque de Shoumei, elle s’en sort à merveille, je pourrais presque en oublier mes griefs, presque seulement, le moment passé il est fort probable que je resonge à cela posément que j’y vois des failles mais… la graine est posée en moi, et le Nouvel Ordre me semble bien moins nébuleux, dangereux ou que sais-je encore après l’avoir entendue et écoutée.
La vision de l’entièreté du Culture me semblait plus à même de m’aider à faire mon opinion même si je devais l’avouer, ce serait d’aller au devant d’eux qui terminerait de me convaincre. J’ai hoché la tête alors que Morndrizel me présentait chacun des différents rôles, je n’avais nulle opinion réelle sur leur partage des devoirs en un sens, cela me semblait cohérent et intelligent et surtout quelque chose de réfléchi pour éviter les erreurs du passé.
- Lourde tâche que vous avez tous à assumer cependant, mais je ne doute pas que si les quatre autres ont votre foi et capacité à convaincre, vous ne puissiez faire du Nouvel Ordre le nouveau signe de ralliement du Shoumei, le lien qui manque à notre pays déchiré et ravagé par les dernières années, conflits internes, guerre, soumission au Reike…
La suite glissa sur moi comme une récompense, elle acceptait de me dire comment me rendre auprès d’eux, elle savait déjà que je viendrai, elle voyait la foi briller d’une nouvelle intensité dans mon regard.
Elle nous livra ensuite une vision idyllique du passé et dont le portrait laissait rêveur, si seulement… Je laissais d’autres parler, valider, se récrier, dire qu’ils n’étaient pas de ceux là, que mélanger culte et divinisme c’était pas forcément une bonne chose mais moi je me sentais apaisée. J’avais enfin trouvé la réponse que j’étais venue chercher en République, quel serait mon avenir et celui de mes gens… Pour l’oratrice je répondis d’une voix posée et sereine.
- Je sais maintenant de quoi sera fait mon automne, je vais rentrer à Mael, je vais récupérer mes terres, rapatrier mes gens, reconstruire ma compagnie marchande, il me reste un navire, j’ai des accords avec la SSG, des appuis commerciaux ici, des soutiens au Reike qui m’ouvriront des portes… Je vais travailler pour reconstruire ce qui doit l’être chez nous, relancer l'économie de Mael sans influence du Reike, par nos moyens. Reprendre ma place, et quand j’aurais posé les fondations de l’avenir je viendrai vous voir, ma foi est acquise aux divins mais mon aide pourrait l’être au Nouvel Ordre.
Cela étant dit j'avais posé ma main sur celle de Morn en souriant et.... Elle put sentir sans l'ombre d'un doute à quel point je me sentais bien, sereine, en paix avec moi-même, Morndrizel percevait en cet instant les émotions de Myriem avec une grande clarté, qu'était-ce donc que cela?
- Spoiler:
- Usage du pouvoir de Myriem de partage d'émotion non contrôlé qui s'éveille avec cette révélation de sa foi
Message 7
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La jeune baronne qui faisait face à la plus ancienne des liches parla d'être elle-même, qu'au fond, elle n'avait aucune capacité particulière si ce n'était que d'être elle. Evidemment, Morndrizel, qui avait été forgée et façonnée par son maître afin d'être exactement celle qu'elle devait être, ne concevait pas les choses de cette manière. Soit Myriem se montrait très modeste, soit, très probablement, elle ignorait simplement que si elle était telle qu'elle était aujourd'hui, c'était parceque les Titans lui avaient fait ce don à la naissance. Après tout, les humains descendent tous des Titans et donc une part de leur grandeur se trouve enfouie en chacun.
Morndrizel sourit alors qu'elle regardait Myriem, si jeune, avec encore tant à apprendre... Et pourtant elle en savait déjà beaucoup pour son âge, et elle était inconsciemment plus proche de la vérité sur la nature de la foi que bon nombre de ses semblables. Morndrizel savait reconnaître d'un coup d'oeil les personnes prometteuses, celles qui seraient capables de faire évoluer le grand oeuvre, et non de se contenter de se laisser porter par le courant de leur destin. Trier le grain de l'ivraie, pour la liche, c'était devenu naturel parmi ses fidèles, et bien qu'elle les respecte tous comme une mère peut aimer ses enfants, elle avait toujours ses favoris... Se pouvait-il que la jeune maelienne le devienne à son tour ? Et dire qu'elle n'avait a aucun moment influencé sa lignée pour faire en sorte qu'une génération de la famille se trouve assez proche de ses idéaux pour qu'elle puisse l'enrôler, comme elle l'avait fait avec tant d'autre maisons nobles. Parfois, on trouvait une véritable perle au milieu des pires décombres.
" C'est ce vers quoi nous aspirons à tendre, Myriem. Le Reike ne prendra jamais shoumei, et même si certains se voient contraints de courber l'échine, Shoumei reste en eux, et leur foi attend simplement le bon moment pour être ravivée et les exhorter à prendre les armes contre leurs oppresseurs. J'ai été profondément choquée de voir la ville de Maël sous leur joug... Mais nous nous assurerons que leurs ambitions expansionnistes soient stoppées. La foi ne doit pas mourir. "
Et la suite coula d'elle-même des lèvres de la magicienne, la promesse d'un retour sur ses terres. Plus intéressant encore pour une liche millénaire qui n'en laissa cependant rien paraître, Myriem lui dévoila d'entrée de jeu l'importance de son propre réseau de contacts au travers du Sekai. Morndrizel ne parlait pas beaucoup de ses cultes mortuaires, jamais, à personne qui n'ait pas sa confiance, d'une part pour éviter d'effrayer ses interlocuteurs, d'autre part car il s'agissait là d'un avantage non négligeable. La jeune femme, elle, le clama sans aucune crainte, laissant miroiter à la liche des possibilités de nouveaux contacts pour elle aussi, par l'intermédiaire de cette femme.
Plus étrange, elle sentit les mains de la baronne de Boktor autour des siennes, lui transmettant une certaine sérénité qu'elle connaissait bien pour l'avoir souvent vécue : le calme de l'esprit, lorsque l'on sait exactement ce que l'on doit faire, et où l'on doit être. Morndrizel se sentait apaisée, calme, sereine à l'idée de parler avec Myriem, comme si elle était à sa place comme tutrice pour elle. Cependant, la liche n'avait aucune raison en cet instant de ressentir ceci. Elle voulut retirer sa main par réflexe, mais elle se sentait trop bien pour chercher à le faire.
" J'espère bien vous revoir à Célestia, baronne... Je me ferais un plaisir de vous y accueillir et de vous présenter un peu plus la philosophie du divinisme originel. Vous serez assurément une élève agréable à mentorer, et j'espère sincèrement que moi comme le Nouvel Ordre saurons vous apporter tout ce dont vous avez besoin spirituellement... "
A nouveau, subtilement, Morndrizel se servait de ses capacités de séduction afin de susciter l'admiration de Myriem pour sa personne, pour imprimer en elle l'envie de la revoir. Seulement, ignorante du fait qu'elle était sous l'emprise de la magie de Myriem dans le même temps, la chose n'était-elle pas risquée ?
Morndrizel sourit alors qu'elle regardait Myriem, si jeune, avec encore tant à apprendre... Et pourtant elle en savait déjà beaucoup pour son âge, et elle était inconsciemment plus proche de la vérité sur la nature de la foi que bon nombre de ses semblables. Morndrizel savait reconnaître d'un coup d'oeil les personnes prometteuses, celles qui seraient capables de faire évoluer le grand oeuvre, et non de se contenter de se laisser porter par le courant de leur destin. Trier le grain de l'ivraie, pour la liche, c'était devenu naturel parmi ses fidèles, et bien qu'elle les respecte tous comme une mère peut aimer ses enfants, elle avait toujours ses favoris... Se pouvait-il que la jeune maelienne le devienne à son tour ? Et dire qu'elle n'avait a aucun moment influencé sa lignée pour faire en sorte qu'une génération de la famille se trouve assez proche de ses idéaux pour qu'elle puisse l'enrôler, comme elle l'avait fait avec tant d'autre maisons nobles. Parfois, on trouvait une véritable perle au milieu des pires décombres.
" C'est ce vers quoi nous aspirons à tendre, Myriem. Le Reike ne prendra jamais shoumei, et même si certains se voient contraints de courber l'échine, Shoumei reste en eux, et leur foi attend simplement le bon moment pour être ravivée et les exhorter à prendre les armes contre leurs oppresseurs. J'ai été profondément choquée de voir la ville de Maël sous leur joug... Mais nous nous assurerons que leurs ambitions expansionnistes soient stoppées. La foi ne doit pas mourir. "
Et la suite coula d'elle-même des lèvres de la magicienne, la promesse d'un retour sur ses terres. Plus intéressant encore pour une liche millénaire qui n'en laissa cependant rien paraître, Myriem lui dévoila d'entrée de jeu l'importance de son propre réseau de contacts au travers du Sekai. Morndrizel ne parlait pas beaucoup de ses cultes mortuaires, jamais, à personne qui n'ait pas sa confiance, d'une part pour éviter d'effrayer ses interlocuteurs, d'autre part car il s'agissait là d'un avantage non négligeable. La jeune femme, elle, le clama sans aucune crainte, laissant miroiter à la liche des possibilités de nouveaux contacts pour elle aussi, par l'intermédiaire de cette femme.
Plus étrange, elle sentit les mains de la baronne de Boktor autour des siennes, lui transmettant une certaine sérénité qu'elle connaissait bien pour l'avoir souvent vécue : le calme de l'esprit, lorsque l'on sait exactement ce que l'on doit faire, et où l'on doit être. Morndrizel se sentait apaisée, calme, sereine à l'idée de parler avec Myriem, comme si elle était à sa place comme tutrice pour elle. Cependant, la liche n'avait aucune raison en cet instant de ressentir ceci. Elle voulut retirer sa main par réflexe, mais elle se sentait trop bien pour chercher à le faire.
" J'espère bien vous revoir à Célestia, baronne... Je me ferais un plaisir de vous y accueillir et de vous présenter un peu plus la philosophie du divinisme originel. Vous serez assurément une élève agréable à mentorer, et j'espère sincèrement que moi comme le Nouvel Ordre saurons vous apporter tout ce dont vous avez besoin spirituellement... "
A nouveau, subtilement, Morndrizel se servait de ses capacités de séduction afin de susciter l'admiration de Myriem pour sa personne, pour imprimer en elle l'envie de la revoir. Seulement, ignorante du fait qu'elle était sous l'emprise de la magie de Myriem dans le même temps, la chose n'était-elle pas risquée ?
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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Autant dire que dans un sens mon opinion était faite et pour le coup elle était positive. Quand les rumeurs de l’existence de ce Nouvel Ordre étaient arrivées à mes oreilles, j’avais eu des a priori, vraiment. Je les avais trouvé fanatiques, extrémistes et je vous passe les superlatifs associés. Mais je découvrais ce soir, grâce à la grande Oratrice de Xo”Rath qu’il y avait autre chose dans cet Ordre, la foi véritable, ancienne, préservée, était présente et ne voulais pas forcément la guerre au monde entier. Le Nouvel Ordre n’était pas qu’un regroupement de barbares en quête de victimes hérétiques pour mener une nouvelle purge dans une nation déjà détruite et affaiblie.
Je venais d’avoir une sorte d’illumination et je garderai toujours ce précieux souvenir en moi, Morndrizel avait ravivé les flammes de ma croyance et rajouté du bois à ce foyer qui ne demandait qu’à réchauffer mon coeur et mon âme.
- Shoumei renaîtra de ses Cendrez et nous retrouverons nos foyers, nos terres, nous reconstruirons notre culture affaiblie par ces événements. Et la foi restera un des piliers de notre nation comme il en a toujours été, nous sommes des mystiques, des vrais croyants.
Je ne cherchais pas à convaincre qui que ce soit même à côté de nous certains hochaient la tête, nous écoutant et buvant nos échanges avec délectation. Oui l’avenir serait long à tracer, long à réaliser mais il existait, tant que la foi vivait dans le coeur des gens, l’âme de Shoumei pouvait grandir et sa flamme briller à nouveau sur le Sekaï.
Avais-je senti quelque chose, qu’elle me manipulait, qu’elle enjolivait les choses? Peut-être, ou pas, j’étais fascinée par cette femme contre toute attente car j’avais toujours cru que je me sentirai offusquée d’être aux côtés d’une morte vivante, d’une créature ayant quitté le cycle naturel de la vie mais finalement… Sa différence faisait parti de ce qu’elle dégageait, elle avait une histoire, et une vie qui dépassait mon entendement et une sagesse que je ne pourrais jamais espérer atteindre au cours de ma vie d’humaine. Mais en étais-je jalouse, impressionnée? Non je me sentais juste heureuse d’avoir la chance de bénéficier de son attention et de ses mots.
J’avais toujours ses mains dans les miennes, inconsciente du pouvoir qui coulait au travers mais qui permettait à Morndrizel de ressentir ce que moi je ressentais et pour elle ce ne pouvait qu’être satisfaisant, elle avait touché au but.
- Je vous jure sur les divins que je viendrai à Célestia afin d’y recevoir vos enseignements et de mieux comprendre encore la foi originelle.
Promesse solennelle, sincère et forte. Ma décision était prise, j’allais prendre le chemin du retour vers Mael en un premier temps puis je me rendrai seule à Célestia pour réaliser mon chemin de foi, mon pélerinage, ma quête spirituelle. Mais déjà je sortais grandie de ces échanges. Alors, mûe par une impulsion, je le relevais les mains de l’Oratrice et déposais un baiser sur leur dessus, l’effleurant à peine, comme je l’aurais fait par le passé avec les hauts dignitaires de la foi.
Je n’avais rien de plus à ajouter, mon coeur était plus léger et mon âme apaisée, cette soirée avait été : parfaite !
Message 8
Je venais d’avoir une sorte d’illumination et je garderai toujours ce précieux souvenir en moi, Morndrizel avait ravivé les flammes de ma croyance et rajouté du bois à ce foyer qui ne demandait qu’à réchauffer mon coeur et mon âme.
- Shoumei renaîtra de ses Cendrez et nous retrouverons nos foyers, nos terres, nous reconstruirons notre culture affaiblie par ces événements. Et la foi restera un des piliers de notre nation comme il en a toujours été, nous sommes des mystiques, des vrais croyants.
Je ne cherchais pas à convaincre qui que ce soit même à côté de nous certains hochaient la tête, nous écoutant et buvant nos échanges avec délectation. Oui l’avenir serait long à tracer, long à réaliser mais il existait, tant que la foi vivait dans le coeur des gens, l’âme de Shoumei pouvait grandir et sa flamme briller à nouveau sur le Sekaï.
Avais-je senti quelque chose, qu’elle me manipulait, qu’elle enjolivait les choses? Peut-être, ou pas, j’étais fascinée par cette femme contre toute attente car j’avais toujours cru que je me sentirai offusquée d’être aux côtés d’une morte vivante, d’une créature ayant quitté le cycle naturel de la vie mais finalement… Sa différence faisait parti de ce qu’elle dégageait, elle avait une histoire, et une vie qui dépassait mon entendement et une sagesse que je ne pourrais jamais espérer atteindre au cours de ma vie d’humaine. Mais en étais-je jalouse, impressionnée? Non je me sentais juste heureuse d’avoir la chance de bénéficier de son attention et de ses mots.
J’avais toujours ses mains dans les miennes, inconsciente du pouvoir qui coulait au travers mais qui permettait à Morndrizel de ressentir ce que moi je ressentais et pour elle ce ne pouvait qu’être satisfaisant, elle avait touché au but.
- Je vous jure sur les divins que je viendrai à Célestia afin d’y recevoir vos enseignements et de mieux comprendre encore la foi originelle.
Promesse solennelle, sincère et forte. Ma décision était prise, j’allais prendre le chemin du retour vers Mael en un premier temps puis je me rendrai seule à Célestia pour réaliser mon chemin de foi, mon pélerinage, ma quête spirituelle. Mais déjà je sortais grandie de ces échanges. Alors, mûe par une impulsion, je le relevais les mains de l’Oratrice et déposais un baiser sur leur dessus, l’effleurant à peine, comme je l’aurais fait par le passé avec les hauts dignitaires de la foi.
Je n’avais rien de plus à ajouter, mon coeur était plus léger et mon âme apaisée, cette soirée avait été : parfaite !
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