Une course hippique

Récit de Tagar :

Myriem, toujours aussi classe me renvoie le compliment et je rougis légèrement. Elle me demande ensuite comment je fais et je lui réponds en toute honnêteté :

Quand tu aimes ton métier, ce n’est pas bien difficile de bien le faire. La plupart de mes voyages font partie de mon travail et j’ai reçu une éducation qui me permet de bien faire à la fois mon métier et de respecter les codes que l’on m’a inculqués. S’il y a des gens à féliciter, ce sont mes percepteurs, c’est grâce à eux que je suis devenus l’homme que je suis. Sans oublier Mère et mon défunt père qui m’ont beaucoup appris.

Je lui souris tout en suivant les pas de la danse et une fois que celle-ci est terminé, je lui tends mon bras, avant de lui demander :

Souhaites-tu un rafraîchissement avant de continuer ?

Il y a aussi bien des jus de fruits que du champagne et je lui apporterai ce qu’elle désire.

Récit de Charlotte :

Quel toupet !

C’est ce que je pense quand le bel homme qui me fait face me répond par une phrase digne d’un prêtre ! Et il parle de moi, comme si j’étais, une marie couche-toi là ! Je ne suis plus d’humeur et je lui fais clairement comprendre :

Vous avez peut-être vécu un millénaire, mais vous avez encore bien des choses à apprendre des femmes. Vous avez beau avoir un joli minois, votre cœur est aussi sec que le désert et il le restera. Je n’ai plus envie de danser et je retourne dans ma chambre.

Je lui jette un dernier regard et je lui indique d’un ton où l'on peut sentir mon agacement :

Je ne vous souhaite pas le bonsoir.

Sur ses derniers mots, je quitte les lieux, ulcéré d’avoir perdu mon temps à me préparer pour cet homme qui n’en valait pas la peine.

Une course hippique

Feat. Tagar Reys

Le 15 août de l’an 3

J’écoutais mon ami en souriant, qu’il était plaisant et simple de deviser avec lui de tout et de rien. J’appréciais aussi son tact, il savait quels sujets aborder ou ne pas aborder.

- Tu es un homme chanceux d’avoir une vie tracée pour toi qui te convienne mon ami. Il est rare de pouvoir s’exprimer pleinement dans une route qu’on trace pour nous et tu es l’exemple parfait de cette réussite. Et Oui nos précepteurs furent des gens de bien j’en conviens, sans eux nous serions moins parfaits.

Je dis cela en plaisantant et en suivant ses pas vers le buffet.

- Je veux bien un verre de jus de fruits s’il te plait.

Je regardais plus loin car je sentais l’angoisse de Wan, il était mal à l’aise depuis le début de la soirée, je le savais et je m’étais amusée en un sens de cela mais je voyais que cela dépassait le début. Et les émotions qui émanaient de Charlotte étaient vives et fortes. Cela dégénérait totalement et je fus surprise qu’il ne reçoive pas le contenu d’un verre sur le tête au vu de l’air contrarié de sa cavalière du soir imposée. Elle tourna les talons furieuse. Je posais la main sur le bras de mon ami.

- Tagar, je crois que la soirée à mal tournée pour Dame Leviathan et maitre Jing. Elle semble particulièrement furieuse et je me sens en partie fautive de son état. Tu devrais la rejoindre pour la faire danser et lui faire passer une bonne soirée. Je vais rentrer avec Wan, ce fut un plaisir de danser avec toi et j’espère que nous nous reverrons prochainement.

Je ne lui laissais pas le choix en réalité, il allait retrouver Charlotte et lui faire oublier ses contrariétés de ce soir sans peine j’en étais certaine. Je souriais doucement, avisant d’abord que la dite collègue ne regardait pas et je m’approchais de mon ami pour le prendre rapidement dans mes bras et déposer un baiser sur sa joue.

- Bonne fin de soirée mon ami et à bientôt!

Wan ne dit pas le moindre mot, il n’avait pas envie d’être là, je lui avais plus ou moins forcé la main, je l’avais laissé dans les griffes acérées de Charlotte, il ne m’en voudrait pas longtemps je le savais mais la soirée était terminée. La nuit porterait conseil sans nul doute et demain serait un autre jour.

Message 16

CENDRES

Les bons moments se terminent toujours trop vite. Ce soir ne fait pas exception à la règle, car après avoir rapporté un verre de jus de fruit à mon amie, cette dernière m’annonce qu’elle va partir à cause de ce qu’il s’est passé entre Charlotte et l’élémentaire. J’avoue ne pas y avoir porté beaucoup d’attention, préférant profiter du moment présent.
En plus, je me moque comme de ma première couche de ce qui peut arriver à ce fameux « maître » Jing. Mais comme Myriem est vriment très gentille et sociable, elle se soucie des autres, je lui indique donc en souriant :

Tu es vraiment une belle personne.

Elle me prend ensuite dans les bras et j’ai même droit à un bisou ! Sur la joue, c’est vrai, mais un bisou quand même. Je lui réponds :

J’espère que nous nous reverrons vite.

Je suis sincère dans mes paroles, la Shoumeïenne a surmonté bien des difficultés, d’abord la perte de son fiancé, puis de son emploi et pourtant elle a su garder le sourire, car c’est une jeune femme exceptionnelle. Je n’ai plus qu’à les regarder partir, souhaitant que tout aille bien pour elle et qu’elle puisse à la fois récupérer sa place au Shoumeï et trouver l’amour, car elle mérite d’être heureuse. Quant à l’autre, qui a osé repousser mon amie, j’espère qu’il se rendra compte qu’il a fait une terrible erreur et qu’il gardera le souvenir de cette faute durant tout le reste de sa vie, cela lui fera les pieds.

Me concernant, je suis bien moins gentil que mon amie le pense et quand je vois Charlotte partir, furieuse, je ne la retiens pas. Après tout, il s’agit d’une simple secrétaire et avoir des frustrations fait partie de la vie, c’est ce qui nous fait grandir, alors je vais tout simplement me coucher sans lui proposer de danser, la journée a été longue.