Il souriait. Largement. Soudainement, déformant un visage pas habitué a ce genre d'expression. Un sourire ? Non. Un rire. Il riait. A voix basse. Il se moquait. Pas d'elle. De lui. Non, d'eux. Pas ça non plus. De la situation. De toute cette histoire. De toute cette vie. De toute cette folie. Le rire s'échappa un peu plus largement de ses lèvres, et il se laissa aller contre le mur, toujours assit sur la chaise, dont les deux pieds adjacents quittèrent le sol pour que son épaule vienne s'appuyer contre le bois composant l'intérieur de la façade du bâtiment.

- Ah...ahahaha....aaaah....mais oui.

Il se passa la main sur le visage, rapprochant deux doigts de chaque coté de l’arête de son nez, de sorte que c’était difficile de savoir si il riait ou pleurait. Il essuyer des larmes en tout cas. Tout ce qu'elle avait dit, avait raisonné en lui. Sa plus grande tirade en fait, surtout. La partie sur le fait qu'elle vivait au jour le jour. Qu'elle s'échappait dés que ca ne se passait pas bien. Afin de ne profiter que du meilleur. C'est ça, c’était exactement ça.

- C'est moi.

Il avait murmuré ces derniers mots, la main toujours sur le visage, ses oreilles écoutant les pas s'éloigner vers la porte. Elle allait vraiment partir, la ? Il ne la révérait plus pendant plusieurs mois ? Plus jamais de la vie ? Il allait l'oublier ?

Impossible.

Il ne savait pas vraiment ce qu’était une hédoniste. Le libertinage ne lui parlait pas, vu qu'il n'avait jamais fréquenté qui que ce soit et encore moins intimement. Elle lui avait balancé tout ces mots violents, sans jamais qu'il n'ai l'impression qu'elle veuille le blesser. Elle lui sembla en pleine fuite. Ou peut être que c’était lui qui affabulait, qui essayait de comprendre ce qui l'arrangeait ?

- Mais...mais tu viens de le faire.

Une promesse. De le retrouver la bas si il venait. Il ne comptait pas lâcher l'affaire comme ça. En fait, c’était bien la première fois que ça lui arrivait. De vouloir poursuivre quelqu'un. Et ce qu'il venait de songer, en se superposant aux paroles de la Sirène, lui sembla ironique dans la mesure à la décision qu'il venait de prendre.

- N’oublie pas le rendez-vous.

Il avait dit ça légèrement sur le ton de la plaisanterie.Visiblement, une fois vraiment déridé, même lui semblait capable d'une petite boutade. Elle n'avait mit que trois jours, une situation de mort imminente et une longue conversation dans l'intimidé de cette chambre pour parvenir à lui arracher ça. Et en plus, il avait réussit à la tutoyer sur trois phrases de suite ! Elle n'avait sans doute aucune idée de l'exploit qu'elle avait réalisé.

- Prend soin de toi, jusque la.

Quand la porte se referma derrière elle, son sourire se tordit un peu. Mélange de tristesse, de solitude soudainement étouffante, mais aussi d'excitation et d'impatience.

- Rowena.....Ro-we-na....

Il répéta son nom plusieurs fois, comme pour le graver encore et encore plus dans sa mémoire. Il avait fait preuve de confiance dans ses paroles, mais ça ne l’empêchait pas d’être inquiet. Une malédiction. L'oublier. Souffrirait il ? Aurait il une sensation de vide dans la poitrine ? Ou rien. Le néant ? Le quotidien, en fait, de son cœur.

Non, il n'oublierait pas.